Absalom Thorn
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— Qu’est-ce que ce truc ? Ton futur animal de compagnie ?
— Oh, beaucoup plus qu’un animal, répondit distraitement Noctis, sans quitter des yeux l’hologramme du Souma qui tournait lentement au-dessus de la montre à son poignet.
— On dirait l’une de ces bêtes sauvages dans les arènes. Cathor. Thar ? Catruc.

Le Sith releva les yeux vers le jeune homme qui venait de se laisser tomber dans l’un des sofas du vaste salon qui formait le cœur de ses appartements sur Dromund Kaas. Il était surpris par tant d’ignorance. Ou de racisme. Probablement un peu des deux. Mais, pour être honnête, ce n’était pas pour ses qualités intellectuelles qu’il avait sauvé cet humain-là d’un vaisseau de croisière peu recommandable où de riches touristes goûtaient à tous les plaisirs de la Bordure Extérieure.

— Tu devrais lire plus.
— Je préfère l’Holonet.
— Il n’empêche.

Noctis coupa l’hologramme d'un geste de la main et se releva. Dans quelques semaines, il finirait par se laisser de son nouveau jouet et l’ancien prostitué serait probablement ravalé au rang de l’un de ses innombrables contacts et placé dans quelque administration de l’Empire ou de la République, où il servirait d’informateur au Seigneur Sith. C’était une position assurément beaucoup plus enviable que celle qu’il avait connue sur la croisière mais très loin du luxe voluptueux auquel il goûtait auprès de son maître de quelques instants.

— Tu pars ?
— Je vais à la chasse au Catruc.
— Tu pourrais me chasser moi, suggéra l’humain d’une voix langoureuse un peu surjouée.

Absalom se pencha à son oreille et murmura d’un ton glaçant :

— Fais attention à ce que tu souhaites.

Quelques minutes plus tard, le Sith avait gagné les rues de Dromund Kaas, où la plupart des passants qui le reconnaissaient jugeaient opportun de s’écarter sur son passage. Avec lui, il était difficile de savoir sur quel pied danser. Un coup, on entendait une histoire horrible où il massacrait pour des raisons futiles de pauvres gens sans défense et l’autre, on assurait qu’il était calme, diplomate et même parfois bienveillant. Noctis mettait beaucoup de soin à cultiver cette réputation en demi-teinte, qui lui laissait une large marge de manœuvre.

Des éclairs zébraient le ciel au-dessus de la citadelle alors que les marchands vantaient derrière leurs étals les richesses venues des quatre coins de l’Empire. Dromund Kaas n’était certes pas la planète la plus fréquentée des domaines siths mais elle concentrait malgré tout beaucoup de ses produits de luxe, destinés à satisfaire les goûts des Seigneurs. Et puis, les marchands les plus avisés ou les plus inconscients jugeaient parfois qu’il était moins dangereux de vivre près d’une assemblée de psychopathes que près des fronts de la guerre : c’était un calcul d’opportunité dont certains se portaient mieux que d’autres.

L’esprit de Noctis s’étendait petit à petit à mesure qu’il gagnait les quartiers les plus actifs de la ville. Rechercher la présence d’un être qu’il n’avait jamais rencontré n’était pas un exercice aisé mais les exercices aisés l’ennuyaient. Il lui fallut néanmoins une bonne heure pour trouver la trace de celui qu’il jugeait être Hagr’an, parmi la foule des esclaves et des acolytes qui faisaient les emplettes de leurs maîtres peu enclins de s’abaisser à ces menues besognes.

Noctis finit ainsi par passer la porte automatique d’un marchand d’épices, où les senteurs les plus rares et les plus raffinées de la Galaxie promettaient des massages envoûtants, des plats hors du commun et des délires d’exception. Le marchand, un Twi’Lek sec et nerveux, était en train de vanter les mérites d’une fleur lointaine au Souma quand il vit le Seigneur Sith. La perspective d’un juteux marché se heurta aussitôt dans son esprit à celle d’avoir peut-être déplu, pour quelque obscure raison, à l’un des sanguinaires de service et, sans savoir s'il devait sortir son livre de comptes ou son testament, il bégaya avec un sourire forcé :

— S… Seigneur Noctis… Quel honneur, de vous recevoir, dans ma modeste échoppe. Vous trouverez ici tout ce que vous cherchez et quand vous ne le trouveriez pas, je me ferais un honneur, que dis-je, une joie, oui, voilà, une joie exaltée de le chercher aux quatre coins de la Galaxie.
— Il y a un autre client avec moi, déclara l’Hapien de sa voix douce, en désignant le Souma d’un geste de la tête.
— Lui ? Ah mais lui, c’est personne.

Merci bien.

— Et croyez-vous que personne ne travaille pour personne ?
— Plait-il ?
— Je veux dire que sa maîtresse pourrait s’impatienter.

Noctis s’approcha de Hagr’an et du marchand.

— Une des fleurs les plus rares de la Galaxie, vous disiez donc…
— Rare ? J’ai dit rare. Oui, alors, bon, c’était peut-être une légère exagération mais il n’empêche que…

Et le marchand se lança dans un argumentaire plus proche de la réalité qui risquait moins de le faire décapiter.
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Cela faisait désormais plusieurs semaines que le Souma était au service de cette personne on ne peut mieux placée au sein de l'Empire, l'apprentie même de l'impératrice. Mais première réaction de l'esclave lorsqu'il apprit qu'il ne serait pas mis à mort mais bel et bien de nouveau un esclave personnel, sonna comme une délivrance mais, sa surprise ne s'arrêta pas là. En effet, à ce moment il était loin de de se douter a qui il donnait sans contrepartie ses services. Cette humaine au teint pâle semblait être plus que lambda en apparence et pourtant il n'en n'était rien. Ses deux sabres avaient donné le tempo dès l'activation de ses derniers et encore plus lorsqu'elle fit un bond ultra rapide vers un des esclaves présent ce jour-là et mettre fin a ses jours, en plantant de bout en bout son sabre dans l'abdomen d'une Twi'lek a peau bleue. Tout en sachant que le Souma s'était allègrement fait dominer par celle-ci quelques seconds avants. Suite a l’exécution de cette femme, Hagr'an fût de nouveau dans la course et remporta son combat suivant et tapa suffisamment dans l'oeil d'Ysanne pour la servir à partir de ce jour.

Chanceux ? Il en était tout à fait conscient et cela était une des grandes raisons de la fidélité de l'esclave envers sa maîtresse, ferveur qui fût décuplée une fois qu'il eut connaissance de son rang et de ce que cela représentait, car il dut grossièrement apprendre les bases de ce qui forme l'Empire. Pourquoi si peu de connaissances ? Hagr'an servit comme esclave dans les arènes de combat pendant de l’Espace Hut pendant des années tout en étant coupé, involontairement ou non, du monde extérieur, puis en tant qu'esclave domestique sur Ziost où il fut là aussi éloigné des aléas de la galaxie. Ce dernier point changea pas grandement sur Dromund Kass mais au moins, il pouvait désormais s'occuper de faire les courses lorsque Sartis, l'autre esclave d'Ysanne, ne s'en occupait pas. Devenu esclave personnel de la métisse, et plus encore dans l’avenir, le Souma ne pouvait que constaté son évolution au cours des années. Chose qui peut paraître bien étrange pour les autres, mais ayant été esclave toute sa vie, la place qu'il occupait maintenant devait faire saliver bon nombre d'autres à travers la galaxie. Ce qui lui garantissait aussi un minimum de protection de sa maîtresse car, bien qu'Ysanne le voyait comme un être inférieur, il sentait bien qu'il n'était pas qu'une simple serpillière pour elle. Tous les esclaves ne se valent pas et des êtres dignes comme Hagr'an ne se trouvaient pas souvent, au point qu'elle l'informait même de son emploi du temps. La confiance allait donc dans les deux sens.

Aujourd'hui Sartis devait travailler sur un projet particulièrement important pour leur maîtresse commune, mais la boule de poils n'avait rien retenu et n'avait même pas chercher à comprendre en réalité. Tout simplement car ceci ne le regardait pas. L'apprentie de l'impératrice était au courant mieux que quiconque des actions de ses deux larbins et il n'était donc pas nécessaire pour le félin de retenir les agissements de sa "collègue". Particulièrement quand ceux-ci sont déjà prévus. Le Souma pouvait donc prendre les sacs de course ainsi que sa liste sans se soucier de quoi que ce soit. Il commençait à connaître les goûts et préférence de sa maîtresse mais il était préférable de ne rien oublier. Ce qui l'attendait si jamais c'était le cas ? Aucune idée et il ne voulait pas véritablement pas le savoir. Ysanne n'était pas foncièrement méchante avec lui, mais la moindre erreur était sanctionnée sévèrement et Hagr'an avait peur d'elle depuis cette froide exécution contre cette esclave dès le premier jour. Il était donc normal qu’il ne surtout pas lui annoncer avoir fait une erreur sur quoi que ce soit.

Vint le moment de s'aventurer à l’extérieur des appartements de sa maîtresse et de se diriger un point névralgique de Dromund Kass, du moins c'est ainsi que le voyait le Souma. Ce n'était pas la première fois que le félin faisait les courses, la deuxième en réalité, mais jusqu’ici il n'avait vu que des esclaves et des impériaux de base venant eux aussi remplir le frigo. Selon Sartis il était extrêmement rare qu'un objet, un condiment ou quoi que cela puisse être soit en rupture de stock mais cela était déjà arriver. Si tel était le cas, il fallait combler en prenant quelque chose d'équivalent afin que le rendu ne soit pas trop différent, tout en ne dépassant pas le budget alloué. Et si cela ne convenait pas à son maître ? Il faudrait en assumer les conséquences. Les crédits en possession d'Hagr'an était de forme rectangulaire, comprenait une certaine somme d'argent. Dès que quelque chose était payée, la jauge de celle-ci diminuait en indiquant le nombre de crédits, non républicains bien entendu, encore disponible. Cela ne se passait pas comme ça ? Possible, le Souma n'avait rien compris là non plus. Beaucoup trop technique pour un si petit cerveau dirons-nous !

Quoi qu'il en soit-ce fut donc ainsi fièrement équipé, encore une preuve de confiance, que la boule de poils finit par arriver au marché de Dromund Kass. De nombreux esclaves étaient déjà présents et cela donnait lieu à quelques attroupements de temps en temps devant certains stands. Certains produits partaient comme des petits pains et la très grande majorité des esclaves avaient également un temps alloué par leurs maîtres pour faire leurs courses. Fort heureusement, ce dont avait besoin Hagr'an aujourd'hui ne se trouvait pas au stand le plus complet. Le plus gros des achats fut déjà fait et la présence de l’esclave à poils, si l’on peut dire, était surtout pour acheter des petites choses supplémentaires. Particulièrement des crèmes de toute sorte et des épices, parce que ça donne un bon goût dans la nourriture parait-il. Oui, parce que le Souma mangeait nature et pour lui c'était déjà super bon en comparaison des grumeaux lorsqu'il était dans chez les Hutts. Passant les portes automatiques et saluant le commerçant présent, il s’avançât vers les huiles de massage et après quelques lectures d'étiquettes, plus par curiosité qu'autre chose, il reposa ses quelques flacons avant de prendre les mêmes que d'habitude. Comment pouvait-on faire ainsi faire la pub de parfums inspirés de Rodia ? S'il y avait bien un lien avec les Rodiens et bien ces êtres verts puaient, jusqu'à devoir utiliser les parfums d'autre race pour camoufler leurs odeurs corporelles. Un peu fort ? Oui un Rodien qu’il soit esclave ou non a une odeur assez prononcée, ça pue, arrêtez vos histoires.

Le marchand interpella alors le Souma qui se trouvait au niveau des huiles de massage afin de l'orienter sur un achat dont il vantait la qualité, bien entendu du produit, mais aussi sa grande fierté dans l'avoir dans ce magasin, allant jusqu'à dire qu'il était un des seuls a l'avoir sur Dromund Kass. Hagr'an lui n'y voyait que du feu étant très loin d'être calé en botanique ou sur quoi que ce soit d'ailleurs. Ce n’était pas comme-ci on lui avait laissé le luxe de travailler son intelligence. Ce qui savait faire était se battre et respecter les ordres ainsi que les consignes... Et encore, il ne fût pas loin d'en payer le prix cher d'ailleurs. Décidément, la boule de poils avait quelque chose avec les Twi'leks. Il venait à peine de remarquer que marchand en était un et il reconnaissait cet air condescendant. A croire que les affranchis avaient tous le même vis-à-vis des esclaves dans l'Empire. Celui qui était si fier commença cependant a bégayer et la peur semblait s'emparer légèrement de lui, sentiment bien connu par l'esclave de combat qui se trouvait devant lui mais qui ne comprenait pas pourquoi un changement d'attitude si soudain.


— S… Seigneur Noctis… Quel honneur, de vous recevoir, dans ma modeste échoppe. Vous trouverez ici tout ce que vous cherchez et quand vous ne le trouveriez pas, je me ferais un honneur, que dis-je, une joie, oui, voilà, une joie exaltée de le chercher aux quatre coins de la Galaxie. — Il y a un autre client avec moi
— Lui ? Ah mais lui, c’est personne.
— Et croyez-vous que personne ne travaille pour personne ? — Plait-il ?
— Je veux dire que sa maîtresse pourrait s’impatienter.

Par les Dieux des arènes, qui était cet homme ? Le félin s'empressa de tourner le visage vers cette lui. Il n'avait jamais vu cette personne avant et son visage semblait immensément moins colérique que ceux des autres humains ou proches humains qu'il avait croisé jusque-là. Bon déjà c'était un seigneur, et donc bien au-dessus du rang de sa maîtresse et en dessous de la maîtresse de sa maîtresse. Tout lui semblait plus clair désormais, vu qu’il fut briefé peu avant.

— Une des fleurs les plus rares de la Galaxie, vous disiez donc… — Rare ? J’ai dit rare. Oui, alors, bon, c’était peut-être une légère exagération mais il n’empêche que… Il n'empêche que l'esclave ne savait pas vraiment ou se mettre, étant en pleine incompréhension. D'un côté le marchand semblait vouloir lui refiler des plantes pas si rares, pas au point qu'il le laissait entendre en tous cas, et de l'autre, ce Seigneur surgit de nulle part qui prenait sa défense alors que personne ne l'avait fait tout au long de sa vie jusque-là. Que penser de cette situation ? La réponse n'allait pas satisfaire tout le monde. « Ça baie Zyost. Deux cinq prix ici de deux jours ! Toi couiller esclave ! » Ça avait le mérite d'être dit et de nombreuses personnes présentes dans le magasin se retournèrent. Il n'en fallut pas moins pour que le marchand remonte sur ses grands chevaux. — Hey mais il va se calmer celui-là ! Grognât-il tout en sortant une manette de sous son comptoir et appuyer de manière prolongé sur le bouton rouge de celle-ci en pointant le collier de contrôle de l'esclave, qui finit par se tordre de douleur au sol. Certes maîtresse Ysanne avait confiance en lui, mais a un certain stade. Ce collier avait une double fonction, a la fois punir mais aussi rappeler a un esclave que ce qu'il portait autour du coup n'était pas digne des plus grandes bijouteries.

Cet argent était celui d'Ysanne et il était hors de question qu'un marchand véreux, vienne essayer de se faire un bonus sur son dos... Le Souma n'était pas en tort dans cet affaire et il le savait, raison pour laquelle il n'avait pas lâché le morceau.

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C’était dangereux, d’acheter des fleurs. En quelques minutes, l’argumentaire de vente s’était transformé en séance de torture. Les clients les plus perspicaces avaient décidé de remettre à plus tard leurs emplettes et le magasin s’était rapidement vidé, après que le marchand eut décidé de sévir. Mais, quelques secondes après le début des convulsions déchirantes de l’esclave, la main du Twi’Lek avait libéré la manette, qui avait volé jusque dans celle de Noctis.

La douleur s’était arrêté pour Hagr’an, elle venait de commencer pour le marché. L’homme avait pâlit et, si ses yeux avaient trahi d’abord son incompréhension, ils s’étaient rapidement posés en une supplique silencieuse sur le Sith qui était en train, petit à petit, d’aspirer sa force vitale. Noctis avait posé la manette sur l’étagère à côté de lui et, les mains dans les poches, il observait sa victime avec une placidité remarquable, alors que le Twi’Lek de plus en plus faible venait de tomber à genoux.

— Je vous concède que l’intelligence n’est pas la chose du monde la mieux partager, commença Absalom d’un ton tranquille, mais une compréhension fût-ce élémentaire des fondamentaux de la propriété privée devrait vous suffire à comprendre que lorsque l’on tente de voler un esclave, on vole une Sith et quand on vole une Sith, on vole tous les Siths.

C’était un bel exemple de solidarité parfaitement hypocrite, tant les Siths étaient prompts à se retourner les uns contre les autres. Le Twi’Lek était au bord de l’évanouissement quand Noctis relâcha son emprise, lui-même tout à fait revigoré par l’énergie qu’il venait de voler au marchand peu scrupuleux.

— M-merci votre… votre seigneurie… et pardonnez-moi je… je me suis laissé emporter et… et…
— Le Souma achètera l’épice au prix ordinaire. Tu ne seras pas volé. Et tu ne voleras pas.

Une punition pour le moins légère, tout bien considéré, mais la clémence de Noctis avait la mémoire longue et le Twi’Lek venait de prendre place sur la liste interminable des personnes qui devaient une faveur au Seigneur Sith. C’était un bien infiniment plus précieux que de céder à la satisfaction passagère d’un châtiment cruel.

— B-bien sûr, votre… votre seigneurie… et permettez moi de vous offrir un échantillon… de parfum capiteux… qui…

Noctis balaya l’argumentaire de vente d’un revers de main.

— Ça ira.
— Bien sûr, bien sûr, excellent.

Le Twi’Lek jugea qu’il était finalement opportun de se relever. Sans risquer de croiser le regard du Seigneur Sith, il empaqueta les petites fioles de cristal où la fleur d’épices était conservée et tendit le sac à Hagr’an, en échange de quelques crédits. Au fond de lui, il s’estimait plutôt chanceux : les aléas de la vie de commerçant sur Dromund Kaas pouvaient être parfois bien plus funestes que cela.

La transaction accomplie, Noctis dit au Souma :

— Allons prendre l’air.

À son ton, on aurait presque cru qu’il s’agissait d’une invitation plutôt que d’un ordre, mais la hiérarchie écrasante de l’Empire ne laissait guère de doute sur le choix qui s’offrait à l’esclave. Noctis se détourna pour quitter l’échoppe, non sans embarquer au passage le boitier qui contrôlait les colliers des esclaves, un geste contre lequel son propriétaire premier n’osa évidemment pas protester.

Dehors, les éclairs nombreux continuaient toujours à déchirer les nuages. L’Hapien avait peu de goût pour cette planète, même s’il en reconnaissait l’utilité : il fallait parfois savoir rassembler les énergies sombres pour mieux s’en pénétrer et sacrifier certains mondes aux expériences utiles mais, pour sa part, il ne résidait sur Dromund Kaas que lorsque ses obligations l’y poussaient. Sa préférence allait aux paysages plus riants.

— Tu es blessé, demanda-t-il quand les portes se furent refermés derrière eux ?

Et alors qu’il posait sa question, une onde de Force apaisante traversa le Souma, chassant les restes de douleur : un pouvoir de guérison puisé au Côté Lumineux de la Force, peu courant dans les rues labyrinthiques de la citadelle des Siths.
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Le hurlement qui fût lâcher par le félin, bien qu'il soit étouffé, en avait dit long sur la douleur qu'il ressentait. Sous ses poils désormais légèrement roussis, il avait l'impression que la peau de son cou se détachait suite à ce choc électrique prolongé. Le crépitement particulier engendré par le dispositif fut accompagné par une légère odeur de cuir brûlé comme on peut s'en douter. Les colliers de ce type étaient conçus pour un ou plusieurs chocs espacés, pas à être maintenue. Heureusement le marchand s'arrêta de lui-même ou y fut contraint. Le Souma n'aurait pas perdu la vie non plus, à moins que cela dure véritablement longtemps, mais il n'était pas certains que sa maîtresse serait particulièrement heureuse de récupérer son esclave dans un sale état. Les colliers de ce type étaient des instruments de torture destinés à contraindre les esclaves, prisonniers et autres, à se plier volontairement devant leurs tortionnaires. Ici le Twi'lek n'avait sans doute aucune intention autre que celle de faire fermer sa gueule au félin, qui venait clairement de se dresser face à lui malgré la différence de statut social.

C’est lorsque l’esclave ouvrit de nouveau les yeux qu’il comprit qu’il devait la fin de ses souffrances à ce proche-humain, qui avait désormais la manette dans ses mains avant de la poser sur le comptoir. Le marchand lui avait-elle donnée pour qu’il puisse l’essayer ou une bagarre avait-elle eu lieu pour en prendre le contrôle ? Durant son calvaire le félin n’était pas assez lucide pour se rendre compte de ce qu’il se passait autours de lui. Quoi qu’il en soit il serait bientôt fixé. Le marchand était désormais à genou devant cet illustre inconnu, venant ajouter encore plus incompréhension au poilu toujours au sol.


— Je vous concède que l’intelligence n’est pas la chose du monde la mieux partager, mais une compréhension fût-ce élémentaire des fondamentaux de la propriété privée devrait vous suffire à comprendre que lorsque l’on tente de voler un esclave, on vole une Sith et quand on vole une Sith, on vole tous les Siths.

Le Souma était-il en train de rêver ou ce personnage se rangeait de son côté ? Malgré les substitues de douleur cela suffisait déjà largement à lui procurer un regain de fierté, qu'il perdit lorsqu'il s'écroula au sol tout à l'heure. Il était bel et bien persuadé d'être dans son droit de protester, étant donné que cela concernait sa maîtresse, mais c'était la première fois qu'il se levait ainsi face à quelqu'un. Cependant, l'effet aurait probablement été tout autre si Hagr'an l'avait dans un autre but que celui-ci de défendre les biens de sa maîtresse. Ce fût un Twi'lek semblant totalement épuisé qui sortit de cette confrontation face à ce qui semblait être un Sith qui utilisait lui aussi, tout comme Ysanne, une force invisible.

— M-merci votre… votre seigneurie… et pardonnez-moi je… je me suis laissé emporter et… et… — Le Souma achètera l’épice au prix ordinaire. Tu ne seras pas volé. Et tu ne voleras pas. — B-bien sûr, votre… votre seigneurie… et permettez moi de vous offrir un échantillon… de parfum capiteux… qui… — Ça ira. — Bien sûr, bien sûr, excellent.

Finalement le Souma avait bien d’ouvrir sa gueule. Il venait apparemment de rentrer dans les bonnes grâces de quelqu'un et se retrouvait désormais à être dans la possibilité de payer un article au prix normal. Dans un coin de sa tête le félin espérait que la métisse serait fière de lui et il n'hésiterait pas à lui rapporter tout ce qu'il s'était passé aujourd'hui. Ce fût en même temps que le marchand que l'esclave se relevait. Volonté de marqué le coup auprès de lui ou simple hasard ? Bien que le poilu fût fier de ce qu'il venait d'accomplir, il n'était pas du tout en mesure de bomber et le torse et encore moins se révolter. Après tout, il devait la fin de ses souffrances à un tiers, il n'avait rien conquit de lui-même. Il lui compacta alors ce qu'il était venu chercher et tendit le paquet à Hagr'an, qui fit de même avec des crédits.

— Allons prendre l’air.« Oui seigneur. »

Ce fût docilement que l'esclave accepta de le suivre, ne sachant que brièvement à qui il s’adressait, un certain Seigneur Noctis dont Hagr'an n'avait jamais entendu parler. Mais en même temps quoi de plus étonnant pour un esclave ? Du moment qu'il savait servir Ysanne, le reste était du bonus, bien qu'il devrait très vite savoir à qui croiserait dans l'avenir. Ce n'était pas n'importe qui qui était venu à son secours en réalité malgré un ton de voix plutôt avenant. Personne ne lui avait parler de la sorte dans sa vie et ce, depuis qu'il commença à servir en tant qu'esclave. Le Souma nota que le proche humain prit soin de prendre la manette avec lui et immédiatement, cela fit tilt dans l'esprit de l'esclave, qui n'était pourtant pas réputé très intelligent. Jusqu'à l'acquisition d'un nouveau boîtier, le Twi'lek ne pourrait plus passer ses nerfs sur qui que ce soit mais de l'autre côté, c'était ce Sith qui pouvait le faire désormais. Et si son intervention n'était pas si innocente que ça ? L'esclave avait l'habitué d'être battu, humilié, torturer pour un rien, c'était donc logiquement qu'il se disait que ce moment finirait bien par arriver à un moment ou à un autre avec cet individu.

Mais une autre question lui vint en tête, comment réagir si cette personne comptait véritablement l’aider à rendre si vie moins compliquée ? Dehors attroupement d'esclaves, d'habitants et de soldats de l'Empire était plus dense que tout à l'heure, chose lié à coup sûr à la scène qui venait d'avoir lieu dans la boutique, qui aurait dorénavant mauvaise presse et dont le marchand aurait très probablement un rappel à l'ordre.

— Tu es blessé ?

Que fallait-il répondre à cela ? D'un côté il demanderait de l'aide en tant qu'esclave et de l'autre, il refuserait quelque chose à un Sith, le choix était cornélien avant qu'une sensation apaisante vienne se manifester dans les muscles, artères et veines du Souma. Les douleurs qu'il ressentait jusque-là disparaissaient petit à petit, jusqu'à ne plus du tout être perceptibles, ne se doutant pas du tout que cet homme était à l'origine de cela, n'ayant pas du tout fait l'étalage de ses pouvoirs contrairement aux autres "magiciens" de Dromund Kass.

« Je vais mieux, merci mon Seigneur. » Le regard du Souma croisé brièvement le regard de son interlocuteur pendant cette phrase, chose qu'il se retenait de faire au maximum et il fut très vite rattraper par cette habitude, venant perdre son regard cette fois-ci sur le sol qui séparait le proche-humain et le félin. « Ma maîtresse va avoir vent de cet incident, je dois rentrer, mon Seigneur... » Mais comment la chose serait-elle prise par l'intéressé ? Bien que Ysanne était sa propriétaire elle était d'un rang largement inférieur à celui de ce Noctis et il était fort à parier que la métisse ne manquerait pas de lui dire, une fois rentré, que l'on ne refuse pas le dialogue avec un Seigneur.

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— Hé bien, c’est toujours une mauvaise idée de contrarier les femmes, reconnut Noctis, avant d’ajouter après un temps : à ce qu’il parait.

Parce que soyons honnête : les femmes, à lui, ce n’était pas exactement sa spécialité.

— Je vais te raccompagner, je m’en voudrais s’il arrivait quelque chose à des emplettes acquises de manière si rocambolesque.

La serviabilité des Siths, c’était un truc à vous faire douter du sens de la vie mais, d’un geste de la tête, Noctis indiqua la direction à Hagr’an, signe discret qu’il savait fort bien de quelle maîtresse il était question. En marchant, il avait laissé la manette dans la paume de sa main et, sans qu’il parût y prêter attention, les soudures et les vis de l’engin se détachaient peu à peu. Sa télékinésie méticuleuse démontait consciencieusement l’objet.

— Je crains que notre marchand ne reçoive bientôt la visite de l’inspection fiscale. Certains ici ont l’impression trompeuse de se retrouver dans les ruelles d’un bazar hutt, où la loi ne s’applique pas, et la découverte de la régularité pourtant implacable d’un Empire bien huilé…

Pour être franc, Noctis trouvait l’Empire Sith tout sauf bien huilé.

— … les surprend beaucoup plus douloureusement que n’importe quel collier d’esclave. Je sais que ce n’est qu’une consolation médiocre, mais le Twi’Lek aura perdu beaucoup plus que toi à l’issue de votre rencontre.

À l’issue de sa rencontre avec le Sith, plus tôt. La manette désactivée flottait désormais en dizaines de petits composants au-dessus de la main de Noctis : ils tournaient lentement comme l’hologramme d’un système solaire. Puis le Sith referma le poing et, pris dans un étau invisible, les puces électroniques et les morceaux métalliques furent réduits en poussière.

Pour sa part, il avait toujours cru que qui n’était pas capable de s’imposer à ses esclaves par son autorité naturelle et ses moyens propres, qui en était réduit à recourir à des gadgets, ne méritait pas d’en posséder mais c’était une remarque qu’il se garda bien de faire, parce qu’il ne voulait pas qu’elle remonte aux oreilles de l’Apprentie.

— Au demeurant, fait comme tu es, je doute que les courses d’épicerie en épicerie soient ta première fonction, si ?

Après tout, ce n’était pas impossible : certains prenaient plaisir à employer les esclaves les plus impressionnants aux tâches les plus anodines, parce que c’était une manière suprême de montrer sa domination. Peut-être que l’Apprentie de l’Impératrice trouvait un plaisir pervers à voir son fauve gigantesque porter ses bottes de légumes.

Dans les rues de Dromund Kaas, on s’écartait à nouveau sur leur passage, à la fois à cause de la présence de Noctis et parce que la carrure imposante de Hagr’an invitait naturellement à une certaine prudence. Le Seigneur Sith ne manquait pas d’étudier les regards que l’on portait sur l’esclave, parce qu’il y avait nécessairement quelque chose à déduire sur la manière dont on considérait sa propriétaire. Il voulait de la sorte savoir si le sans-gêne du Twi’Lek trahissait l’indifférence générale à l’égard d’Ysanne Ha’mi ou s’il était bien plutôt l’exception qui confirmait la règle.

— Tu ressembles plutôt à quelqu’un qu’on enverrait se battre.

Pour une part, il y avait de la curiosité sincère et gratuite dans les questions de Noctis. Hagr’an était après tout un spécimen exceptionnel et Noctis aimait l’extraordinaire. Mais surtout, il cherchait à cerner la manière dont la Sith se comportait avec ses esclaves, les rôles qu’elle leur assignait, les projets qu’elle faisait pour eux, parce qu’il était persuadé que l’une des meilleures manières de connaître les autres, c’était de juger comment ils traitaient leurs inférieurs.

— Comment en es-tu venu à servir ta maîtresse ?

Vu l’âge présumé de celle-ci, il doutait qu’elle ait récupéré le Souma au berceau.
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— Hé bien, c’est toujours une mauvaise idée de contrarier les femmes, à ce qu’il parait.

Ce fût sous couvert d'humour que le Sith accepta que le félin se dirige vers les appartements de sa maîtresse, a une vingtaine de minutes de marche de là, à condition de marcher rapidement comme il le faisait d'habitude. Cependant aujourd'hui ce serai différent, il ne pouvait se permettre de distancer celui qui l’accompagnait avant que la discussion entre les deux soit terminée, question hiérarchique. Les femmes ? Il avait une tendance à s'en méfier et même avoir encore plus peur d'elles que des hommes. La raison était toute simple, elles étaient en général celles qui étaient le plus sadique, peut-être parce qu'elles avaient quelque chose à compenser, on n'en sait rien. Son premier maître, un Hutt, s'était contenté de faire de lui un esclave de combat. Sa seconde propriétaire l'humilia quasi quotidiennement et Ysanne... Pour le moment on ne pouvait pas dire grand-chose, c'était beaucoup trop récent.

Et puis il s'était aussi joyeusement fait latter la tronche par une Twi'lek lors de son avant dernier combat, il devait avoir des atomes crochus avec cette race, d'ailleurs. Quant à savoir s'il valait mieux ne pas les contrarier, Hagr'an avait bien peur de ne pas avoir la référence, le peu de femelles qu'on lui avait fourni était uniquement pour le maintenir sous contrôle parfois suite a un combat lorsqu'il était encore présent dans les arènes.


— Je vais te raccompagner, je m’en voudrais s’il arrivait quelque chose à des emplettes acquises de manière si rocambolesque.

Et de plus il se "proposait" de le raccompagner ? Ce Sith était fort aimable et c'était ba la première fois qu'il en croisait un dans ce genre, ce qui faisait encore plus douter le Souma sur ses intentions véritables. Mais après tout, peut-être n'étaient-ils pas tous pareils ? Si tel était le cas, l'esclave regrettait de ne pas être tombé sur eux plus tôt dans sa vie.

« C'est un honneur, Seigneur. »

De part son rang, il était on ne peut plus facile à Noctis de s'imposer aux yeux de l'esclave qui, lui-même, n'était déjà pas un génie. Pas totalement stupide non plus, les pouvoirs qu'avaient pu lui montrer Ysanne remettait en cause énormément de choses. Il n'avait jamais entendu parler de la Force, des Jedi et des Sith avant son arrivée ici. Servait-il des magiciens, des dieux et des déesses ? Était-ce un si grand honneur d'être aux bottes de l'apprentie de l'impératrice ? En tous cas, le félin en était fier. Ce qui le choqua également fut que le proche humain indiqua précisément la direction vers laquelle se trouvait les appartements de la métisse, montrant par la même occasion qu'il savait très bien où se rendait l’esclave, à moins qu'il ait indiqué la direction par hasard. Possible bien qu'il eût un doute à ce niveau, ayant cru comprendre que l'apprentie, de par son rang, n'était pas du tout inconnu sur Dromund Kass.

Pendant ce petit instant de réflexion le Sith, lui, démontait tout bonnement la manette qui fût une des parties de la cause des souffrances de Hagr'an peu avant. Ce dernier avait rarement vu les pouvoirs de la Force à l'œuvre ici et voir ce spectacle, le fascinait. Il continuait de marcher, sans regarder devant, toute son attention étant dirigée vers cet objet qui se démantelait sous ses yeux.
N'importe quel esclave qui n'avait jamais eu affaire à la Force, se mettrait logiquement à reculer,
a en avoir peur surtout pour quelque chose d'aussi impressionnant que la télékinésie poussée a ce niveau, mais le félin agissait tout autrement. Cette chose l'attirait, sans se douter un seul un instant qu'il possédait également ce don en lui. Personne ne le savait et ne s'en doutait en réalité.


— Je crains que notre marchand ne reçoive bientôt la visite de l’inspection fiscale. Certains ici ont l’impression trompeuse de se retrouver dans les ruelles d’un bazar Hutt, où la loi ne s’applique pas, et la découverte de la régularité pourtant implacable d’un Empire bien huilé…

Hagr'an ne s'en excuserait pas, il avait agi exactement comme il devait le faire vis à vis de ce marchand qui eût essayé d'escroquer sa maîtresse. Idée qui s’avéra on ne peut plus mauvaise.

— … les surprend beaucoup plus douloureusement que n’importe quel collier d’esclave. Je sais que ce n’est qu’une consolation médiocre, mais le Twi’Lek aura perdu beaucoup plus que toi à l’issue de votre rencontre.

Les douleurs n'étaient plus, l'esclave n'avait rien perdu a côté de lui, surtout qu'il avait eu les articles qu'il était venu chercher au prix normal. Selon Noctis, ce qu'il s'était passé était une sorte de Justice car aucune interférence n'était permise dans les engrenages complexes de l'Empire. Autrement cela finirait exactement comme la manette décomposée en suspension plusieurs centimètres au-dessus de la main du Sith, qui brisa toutes les pièces en refermant le poing. Ce qui fit légèrement sursauté l'esclave et qui le soulagea en voyant que le proche humain ne pourrait plus utiliser cet appareil, mais qui lui laissait un exemple de ce qu'il était capable de faire.

— Au demeurant, fait comme tu es, je doute que les courses d’épicerie en épicerie soient ta première fonction, si ?

Du haut de ses deux mètres, le Souma en imposait par sa taille il est vrai et, bien qu'il n'était pas battit comme un mur porteur sous ses poils, l'épaisseur de ceux-ci laissant penser tout autre chose. Le fait que quelqu'un lui dise cela, particulièrement quelqu’un d'aussi haut placé, le faisait rougir intérieurement. On ne lui avait jamais dit avec autant de "douceur" car pour lui, s'en était a côté de ce qu'il avait l'habitude de vivre depuis son plus jeune âge. Maintenant que le spectacle était terminé, c'est de nouveau devant lui que regardait le félin, voyant d'un œil suspect certains passants se décaler d'eux. Hagr'an avait déjà pu observer cela a plusieurs reprises, bien que son collier d'esclave faisait que l'on se méfiait moins assez rapidement, mais la présence de Noctis n'y était probablement pas étrangère non plus.

— Tu ressembles plutôt à quelqu’un qu’on enverrait se battre.

Le Sith tapait dans le mile encore une fois et c'était à se demander s'il n'était pas au courant d'un certain nombre de choses sur cette planète.

— Comment en es-tu venu à servir ta maîtresse ?

Les questions étaient de plus en plus précises et pour le moment, l'esclave ne se doutait pas des intentions de Noctis, après tout cela ne mettait aucunement sa maîtresse en danger.

« Vous avez raison, seigneur, je suis un esclave dont la formation a été axée sur le combat. J'ai été blessé dans une arène de l'Espace Hutt, en combattant un Gundark pour le bonheur des spectateurs. Je l'ai vécu mais j'ai été jugé inapte pour poursuivre dans cette voie. J'ai alors été vendu au rabais a une impériale sur Ziost, particulièrement dominatrice et qui fit de moi un esclave domestique. Meutri dans ma chair depuis mon dernier combat, elle a décidé de me donner à l'Empire, qui m'a amené sur Dromund Kass. Nous étions destinés à combattre entre nous et chaque vainqueur de sa confrontation, se verrait l'honneur de combattre maîtresse Ysanne. Je fus l'unique survivant et contrairement à ce que nous pensions tous avoir de se faire massacrer, elle décida de me prendre en tant qu'esclave personnel. »

Les deux êtres continuaient leur route, toujours au même rythme et à ce moment-là, l'esclave se souvenait chacune des périodes de sa vie. Du chemin, il en avait parcouru depuis les arènes de combat...

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— C’est certainement une technique de recrutement originale…

En réalité, c’était plutôt une attitude commune au sein de l’Empire moderne : la compétition martiale servait à trier les esclaves et les acolytes, les apprentis et les guerriers, et parfois, Noctis avait l’impression que tout se résolvait perpétuellement dans les combats. À ses yeux, c’était une pente dangereuse et un penchant regrettable, qui détournait nombre de talents précieux de l’étude de la Force.

Quand il songeait à tout le temps perdu à répéter sans fin des katas, alors qu’il aurait pu être consacrer à affiner des pouvoirs plus subtils, il se demandait si l’Empire n’était pas voué à sa perte, à moins d’une réforme radicale. Et il voyait mal l’intérêt de sacrifier des esclaves de la même manière. C’était une précieuse ressource économique qu’on gâchait dans la violence futile des arènes.

— As-tu jamais songé à te venger ? Des Hutts, je veux dire. Après tout, l’Empire entretient avec eux une relation pour le moins ambiguë et il ne serait pas impossible de penser qu’un jour, la guerre se tourne de ce côté-là, aussi.

Si les Hutts partageaient certaines des conceptions morales des Siths, l’ordre impérial pouvait être bien plus contraignant encore que les régulations de la République et Noctis était prêt à parier que si le vent tournait trop nettement en la faveur de l’Empire dans la lutte avec la République, la loyauté de l’Espace Hutt deviendrait des plus changeantes. C’était partant des secteurs de la Galaxie qu’il surveillait autant que possible.

— Des Hutts ou de ta seconde maîtresse. Certainement, sans ton collier, tu serais capable. Tu en as la puissance physique, on dirait.

L’esprit d’un esclave parfaitement soumis était une réalité qui fascinait Noctis. Il ne parvenait pas à concevoir comment l’on pouvait abdiquer en face d’un autre, accepter sa condition servile sans songer à se libérer. Son tempérament dominateur, qui, pour s’exprimer avec plus de nuances que celui de la plupart des Siths, n’en était pas moins profond, était toujours captivé par les raisons profondes de ces faiblesses.

Il y avait donc beaucoup de curiosité dans sa question, et aussi un peu de ruse. Sonder la propension à la colère et à la vengeance de l’esclave, c’était aussi juger s’il pouvait se faire qu’un jour, il se retourne contre sa maîtresse. Noctis n’avait pas de projets précis à cet égard mais il était toujours judicieux de rassembler des informations.

— Pour ma part, je dois avouer ne prendre aucun plaisir à l’esthétique des combats, et certainement pas à ceux qui sont aussi brutaux que les arènes des Hutts. C’est une distraction ma foi assez vile.

Ils s’étaient engagés dans une série d’escaliers étroits qui menaient aux quartiers supérieurs, là où les puissants de la ville pouvaient dominer d’un regard le petit peuple qui grouillait en contrebas.

— Enfin bref…

Ses commentaires avaient pour but de rajouter un peu d’huile sur le feu de la colère éventuelle du Souma mais Noctis ne comptait pas insister : tout incendie secret devait se développer par soi-même, lentement mais sûrement. Un jour peut-être, il y aurait assez de rage chez Hagr’an, à force d’humiliation et de souvenirs sans cesse rappelés, pour que l’esclave devienne un outil utile.

— Donc, si tu ne te bats plus, qu’est-ce que tu fais chez ta maîtresse ? À part les courses, je veux dire. J’imagine à sa réputation qu’elle n’a pas vraiment besoin de garde du corps, non plus.

Il jaugea le Souma du regard. Était-il devenu un esclave sexuel ? La violence et le sexe, telles étaient souvent les deux destinées des esclaves de la Galaxie et Ysanne avait peut-être un goût particulier pour la fourrure. Il se promit de se renseigner sur les préférences de l’Apprentie en la matière : c’était toujours une information essentielle.
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— C’est certainement une technique de recrutement originale…

De ce que semblait dire le Seigneur Sith, ce procédé ne semblait, pas habituel au sein de l'Empire ou du moins, il ne lui semblait pas avoir déjà avoir entendu parler de cette façon de faire. Pour le Souma c'était tout autre. Il avait l'habitude de ce genre de sélection, ne serait-ce que pour être devenu le combattant de tête d'affiche d'un Hutt. Sur Dromund Kass cependant, il est vrai qu'il ne s'attendait pas du tout à survivre mais à finir comme tous les autres. Il avait suffisamment tapé dans l'oeil de l'apprentie et il était on ne peut plus fier de cela, lui qui n'était plus censé savoir se battre à côté d'autres esclaves, dont certains sortaient à peine des arènes de combat. Son deuxième combat se passa on ne peut mieux et fut vite plié en comparaison du premier où il était à la limite de mourir étouffé par une Twi'lek. Contre Ysanne, le combat était complètement inégal et il finit par mordre la poussière.

— As-tu jamais songé à te venger ? Des Hutts, je veux dire. Après tout, l’Empire entretient avec eux une relation pour le moins ambiguë et il ne serait pas impossible de penser qu’un jour, la guerre se tourne de ce côté-là, aussi.

Était-ce un appel à la révolte que faisait Noctis ou Ysanne l'avait-elle envoyé pour tester la fidélité de l'esclave ? Vu la façon dont le Seigneur Sith lui parait depuis le début et sa gentillesse,
il probable que la première option soit la plus probable, bien que la deuxième l'était tout autant si on y réfléchissait bien. Pour le coup le félin ne se prenait pas la tête avec ce genre de réflexion et répondait au tac au tac généralement, dans sa tête. Car oui, une des principales règles qu'il eut très tôt d'apprendre dans sa vie fût d'être certains que la personne qui lui parlait, surtout si elle était à un rang aussi élevé, ait finit de parler avant de répondre. Couper la parole en étant un esclave, même involontairement, était très souvent durement réprimé par ses anciens maîtres, mais aussi par leur entourage quelques fois. Le Souma ne voyait pas pourquoi le proche-humain ferait exception à la règle et attendit donc, patiemment, que celui-ci finisse de parler.


— Des Hutts ou de ta seconde maîtresse. Certainement, sans ton collier, tu serais capable. Tu en as la puissance physique, on dirait.

« Merci, Seigneur »

Désormais il signalait a l'esclave qu'il avait le physique et très certainement les aptitudes pour pouvoir se défaire de son statut d'esclave. Il était en effet évidant qu'il pourrait s'en défaire, avant d'être rattraper et découper en petit bout par les épées de lumière de Ysanne. L'apprentie avait montré a Hagr'an sa grande puissance grâce à cette arme et les pouvoir qu'elle possédait également. Cette raison était déjà bien suffisante pour rester fidèle à sa maîtresse et ne pas tenter de lui fausser compagnie. Mais ce n'était pas la seule raison, loin de là.

« Je n'ai aucune envie de quitter le service de maîtresse Ysanne. Elle me traite différemment des autres maîtres que j'ai pu avoir. J'ai le droit a une chambre, a de la nourriture convenable, a des vêtements, de faire les courses. Même si cela peut paraître étrange, mon Seigneur Noctis, je n'ai jamais eu autant de liberté depuis que je suis né. Je n'ai rien connu d'autre de toute ma vie et en tant qu’esclave personnel de l'apprentie de l'impératrice, je suis tout a fait conscient que nombre de mes semblables aimeraient être a cette place. Je n'ai donc aucune envie de céder ma place ou de m'ôter le collier que m'a posé ma maîtresse elle-même. Mon quotidien n'est pas l'humiliation comme j'ai pu connaître sur Ziost, je resterais fidèle à celle qui est ma propriétaire.»

Les mots du Souma étaient on ne peut plus clair et ses raisons collaient parfaitement avec son désir de ne pas s'émanciper. Il était chanceux et était un des rares esclaves à en avoir. On pouvait aussi comprendre à travers ses paroles, qu'un simple collier d'esclave de modèle standard, avait une signification particulière une fois posé par son nouveau propriétaire. Hagr'an semblait clairement à l'aise aux bottes de sa maîtresse et si cette idée pouvait en faire fuir plus d'un, elle intéressait probablement d'autres.

— Pour ma part, je dois avouer ne prendre aucun plaisir à l’esthétique des combats, et certainement pas à ceux qui sont aussi brutaux que les arènes des Hutts. C’est une distraction ma foi assez vile. — Enfin bref…

Désormais la population se faisait moins dance au fur t à mesure qu'ils approchaient des quartiers huppés de la ville et le Seigneur Noctis comptait apparemment le ramener jusque devant les appartements de sa maîtresse. Histoire de le "protéger" comme il avait dit tout à l'heure. Peut-être cherchait-il à rentrer dans les bonnes grâces de l'apprentie ? En tant qu'esclave personnel de celle-ci c'était tout ce que souhaitant le félin a cet homme. Sa maîtresse était puissante et était bien placer dans l'Empire par son statut d'apprentie de l'Impératrice et en étant en contact direct avec celle-ci et prenant ses ordres auprès d'elle, bien que reclus dans ses quartiers.

Le sac fermement tenu dans sa main, le Souma se présenta devant un turbo ascenseur, celui qui faisait que l'on se rendait directement de la porte de l'appartement de sa maîtresse. Cependant, la discussion des deux personnes n'étaient pas terminées et que l'esclave n'était pas véritablement bavard, il devait pas se forcer de faire la conversation avant que ce Noctis rapporte a Ysanne qu'il était de piètre compagnie. Jusqu’ici Hagr'an n'avait pas eu de retour négatif de la part des autres personnes qu'il avait pu croiser et, il ne comptait surtout pas commencer aujourd'hui.


— Donc, si tu ne te bats plus, qu’est-ce que tu fais chez ta maîtresse ? À part les courses, je veux dire. J’imagine à sa réputation qu’elle n’a pas vraiment besoin de garde du corps, non plus.

« Oh au contraire, je combat encore mais plus dans les arènes désormais. J'assiste maîtresse Ysanne dans ses entraînements quotidiens, généralement pour des combats, a un rythme plus ou moins soutenue au gré des envies de ma maîtresses. Que ce soit avec des bâtons, parfois même avec ses épées lumineuses et ses pouvoirs, j'accomplis ce que ma maîtresse me demande ou m'ordonne de faire. Je l'aide aussi pour son emploi du temps, en lui rappelant ce qu'elle doit faire au jour le jour parfois. Maîtresse Ysanne est incroyablement débordée, je me dois de l'assister quand mes compétences le permettent et sont bénéfique. »

Il appuyât alors sur le bouton pour appeler l'ascenseur, qui mettrait quelques minutes à descendre du haut de l'immeuble, au-dessus duquel le ciel grondait comme d'habitude et que les gouttes commencent à tomber du ciel, venant se réfugier en plein sur les poils du félin, qui ne bronchait pas pour autant.

« Mon seigneur, permettez-moi de vous annoncer à maîtresse Ysanne ? Elle ne refusera pas d'accorder l'hospitalité a une personne de votre rang. Elle sera plus à même de répondre à vos questions que moi et elle en sera tout autant ravie, je présume. »


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Les quelques informations données par le Souma étaient soigneusement consignées dans un coin de la mémoire de Noctis. Il n’était pas entièrement certain des conclusions qu’il devait en tirer mais il les méditerait soigneusement, plus tard. Il avait très vite appris que la précipitation était la mère de bien des erreurs et qu’il existait plusieurs facettes à chaque réalité : ces enseignements dispensés par son Maître Jedi continuaient à le guider dans son existence de Sith.

Le profil d’Ysane commençait ainsi à se dessiner petit à petit dans son esprit. Celui d’une guerrière qui aimait s’entourer de manière peu conventionnelle et qui, à en juger par ce que son esclave en répétait, tirait une fierté particulière de sa relation avec une impératrice pourtant sur le déclin. Était-ce que la jeune femme ignorait la précarité de sa propre position ou qu’elle avait de solides raisons de croire en sa succession ?

Un sourire passa sur le visage de Noctis quand le Souma lui proposa de le conduire jusqu’aux appartements de celle qui semblait tant susciter son intérêt.

— Je ne vais pas aux Apprentis Siths, ce sont les Apprentis Siths qui viennent à moi.

C’était vrai, en théorie, mais au fond, Noctis n’était pas à cheval sur les protocoles pour la seule vertu. Il était prêt à aller débusquer un esclave dans les échoppes de Dromund Kaas et, même s’il avait une haute opinion de lui-même, il veillait à ne pas la laisser entraver ses menées. Seulement, il ne comptait pas rencontrer Ysane. Pas tout de suite. Jamais peut-être. Mieux valait garder ses distances avec une femme qui allait peut-être voir se retourner contre elle, dans sa jeunesse et sa relative inexpérience, bien des Seigneurs Siths plus aguerris, quand le vide du pouvoir deviendrait trop criant.

— Mais je ne doute pas que nous aurons bientôt l’occasion de nous croiser.

Difficile de savoir s’il parlait de Hagr’an et lui ou de sa rencontre hypothétique avec la maîtresse du Souma.

— En attendant, ma foi, je crois que je comprends votre satisfaction. Après tout, l’employé de bureau qui travaille pour un patron, qui paie une chambre avec le salaire qu’on lui verse, et de la nourriture et des vêtements convenables, sans jamais avoir l’ambition réelle de progresser dans une hiérarchie qui lui échappe largement, n’est-il pas à sa manière un esclave aussi satisfait de son maître que vous ?

Noctis était convaincu que les fameuses libertés républicains n’étaient que des illusions qui ne résistaient pas au regard acéré de l’économiste et du politologue et qu’in fine, la violence et la domination ouvertes de l’Empire avait le mérite profond de l’honnêteté et de la transparence.

— Vous avez bien raison d’être content de votre sort. Et je vous souhaite de pouvoir continuer longtemps à servir votre maîtresse.

Un souhait peu innocent, puisque Noctis venait de sauver le Souma d’une torture injuste et qu’il lui était par conséquent préférable qu’Ysane conserve cet esclave qui lui était de quelque manière redevable.

— À bientôt, jeune Souma.

Avec un dernier sourire un brin prophétique, le Sith se détourna, laissant Hagr’an pénétrer seul dans l’ascenseur. Pour sa part, il emprunta les escaliers et le dédale des allées qui finirent par le conduire aux appartements qu’il occupait à Dromund Kaas. L’ancien prostitué qu’il avait quitté une poignée d’heures plus tôt était encore là, bien sûr

— Tu as trouvé ton chat ?
— Je trouve toujours ce que je cherche.
— La preuve, tu m’as trouvé moi, claironna le jeune homme en rejoignant les bras du Sith.
— Carian ?
— Oui ?
— As-tu jamais songé à être autre chose qu’un esclave ? Avant de me rencontrer, je veux dire.
— Hmm… Pas vraiment. Ce n’est pas le genre de truc dont on s’échappe vraiment. Je suppose que je le resterai toute ma vie. Mais tant que je suis ton esclave à toi, y a vraiment pire, comme situation.

Décidément, cette mentalité échapperait longtemps au Seigneur Sith.
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— Je ne vais pas aux Apprentis Siths, ce sont les Apprentis Siths qui viennent à moi.

Logique. Le Souma venait probablement de passer pour une personne n'étant pas forcément au courant de l'ordre hiérarchique des choses, alors qu'il avait simplement dit cela en cherchant a bien faire. Il se sentit stupide et désormais il ne parlait plus, laissant à l'appréciation du Seigneur Sith ce qui en découlerait.

— Mais je ne doute pas que nous aurons bientôt l’occasion de nous croiser.

Au final il n'y aurait pas de suite, même pas un rappel à l'ordre et heureusement. Hagr'an avait tendance à oublier que sa maîtresse était loin d'être au sommet de l'Empire. Elle n'était que l'apprentie de l'impératrice et avait des privilèges grâce à cela, mais personne chez les Sith n'était censé lui obéir. L'esclave aimerait faire tout son possible pour remédier à cela, mais il ne savait pas comment s'y prendre et n'avait pas encore le courage d'entrer dans un débat à ce sujet avec Ysanne. L'esclave avait peut-être réussi à faire en sorte que Noctis rencontre de nouveau sa maîtresse et au final, tout ne s'était peut-être pas si mal passé.

— En attendant, ma foi, je crois que je comprends votre satisfaction. Après tout, l’employé de bureau qui travaille pour un patron, qui paie une chambre avec le salaire qu’on lui verse, et de la nourriture et des vêtements convenables, sans jamais avoir l’ambition réelle de progresser dans une hiérarchie qui lui échappe largement, n’est-il pas à sa manière un esclave aussi satisfait de son maître que vous ?

Lé félin acquiesça a la façon de penser du Seigneur Sith a ce sujet, Hagr'an n'étant pas a plaindre à côté de l'énorme quantité d'esclaves à travers toute la galaxie, ainsi que des affranchis croyant être libre alors qu'ils sont tout autant utilisés. Il se pouvait même que la boule de poils soit plus heureuse qu'eux.

— Vous avez bien raison d’être content de votre sort. Et je vous souhaite de pouvoir continuer longtemps à servir votre maîtresse.

Bien que le félin commençait à s'y faire, il n'en revenait toujours pas d'être aussi considérer par cet homme, dont les semblables semblaient particulièrement aimer mettre à mal les esclaves. Les deux semblaient avoir une discussion normale, sans pour autant que le rang du Souma soit oublié. Même Ysanne ne semblait pas autant prendre en considération son esclave. Peut-être n'étaient-ils pas tous semblables au final ? Cependant la boule de poils n'échangerait sa place pour rien au monde.

— À bientôt, jeune Souma.

« Bonne journée à vous, Seigneur Noctis. »

Dit le Souma tout en inclinant la tête. Il ne serait pas près d'oublier cette journée si particulière, qui avait vu les deux personnes apprendre plusieurs choses, le tout en partant initialement d'un simple achat dans une boutique. Il voyait souvent les affranchis discutés entre eux, qu'ils soient d'un rang différent l'un de l'autre ou non et cette façon égalitaire de s'adresser l'un à l'autre, plaisait à l'esclave. Jusqu'ici on ne lui avait cependant jamais parler de la sorte, mais la discussion avec Noctis s'en approchait. En toucher deux mots à sa maîtresse ? Hors de question. Cependant, il y avait bien cette jeune femme blonde, qui attendait patiemment dans les quartiers de l'apprentie. Elle était étrangère à ce monde. Peut-être pourrait-il chercher à savoir comment se passe les choses d'où elle vient ? Mais il était risqué de converser avec la protégée de Ysanne.

Pénétrant dans le turbo élévateur, la porte de celui-ci se referma et l'appareil se mit en mouvement, se dirigeant de façon verticale vers les appartements de sa maîtresse, à laquelle il ferait un compte rendu de tout ce qu'il s'était passé dans la journée. Elle serait probablement ravie d'apprendre que son esclave s'était sacrifié pour elle et qu'un Seigneur Sith s'intéressait à lui.




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