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Il était rare que Qui aille chercher la sagesse dans la bouche des hommes politiques de la République pourtant, il y avait bien cet homme, un sénateur d’une planète quelconque, Cle’Menc Eäu, qui avait eu ce bon mot : « La guerre est une affaire trop grave pour être confiée à des militaires » et, à vrai dire, Qui était du genre à vouloir étendre cette idée à toutes les affaires de la galaxie. Lorsqu’un chef de service abandonne son poste, choisit d’accepter une mutation, il n’est pas rare qu’il laisse pour son successeur quelque cadeau putride négligemment posé au fond de son tiroir. Le désastre de l’Arc, cette expédition mal préparée vers des territoires inexplorés à la poursuite d’un artefact inconnu, était le cadeau pourri de Qui qu’il devait à présent traiter. Les pertes étaient colossales, financières, humaines et les conséquences pour l’Université de Ziost allait se faire sentir sur plusieurs années. Qui était le crétin qui avait autorisé une telle chose ? En collaboration avec l’Inquisition Sith et l’armée ? Le dossier était classé secret et Qui n’avait pas les accès nécessaires pour obtenir l’identité des « têtes » du projet mais une chose était sûre : s’il avait l’occasion un jour de les nommer à la conciergerie de l’Académie de Korriban, il n’hésiterait pas un instant.

Soit, les erreurs avaient été faites et il devait essayer de ramasser les débris qui dérivaient à présent à travers l’espace pour essayer de récupérer les morceaux. L’un de ces débris, pas le moindre, répondait au nom d’Etiam Benhult et se trouvait être un allié de poids qu’il ne fallait pas négliger, un allié de poids qui avait essuyé un tir de la part de l’Arc alors qu’il tentait de fuir cette mission délirante. Sorti de l’hyperespace entre les systèmes Mytus et Farana, aux coordonnées galactiques (S ; 3), son vaisseau, le Baladin, fut repéré il y a un peu moins de douze heures. Qui, avertit aussitôt l’information tombé, s’était décidé à prendre lui-même la direction de l’opération de sauvetage : l’Adepte, un Jedi Gris revendiqué, devait à présent considérer l’Empire Sith comme ennemi, il s’agissait d’avoir un minimum de doigté pour réussir à remettre l’idée d’une collaboration sur la table.

L’Observateur, un [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], sortit de l’hyperespace à distance raisonnable du cargo, Qui ouvrit immédiatement un canal de communication à destination de celui-ci. Debout, sur le pont de l’Interdictor, Qui, visage découvert, prit la parole :


« Maître Benhult, ici Qui Lëarrin, Directeur de la Communication et des Opérations Extérieures de l’Université de Ziost et membre de l’Ordre Sith. Je commencerai par vous présenter les excuses de l’Université pour le fiasco auquel vous venez de prendre part. Nous allons, puisque votre vaisseau semble incapable de vous ramener à bond port, activer nos rayons tracteurs afin de vous faire gagner l’un de nos hangars où vous serez accueilli par moi-même, seul, pour vous prouver ma bonne foi. Je vous invite donc à sortir pacifiquement de votre appareil afin que nous puissions échanger tranquillement. Je vous dis donc à toute de suite et me rend immédiatement dans le Hangar C17 pour vous retrouver, Qui Lëarrin, terminé. »

Le Kel’Dor coupa la communication et aussitôt s’exécuta. Il ordonna aux soldats de ne pas l’accompagner dans le hangar, pour respecter sa parole, mais que les tourelles de défenses intérieures soient tout de même pointées sur le vaisseau de leur hôte, simple précaution prise à l’encontre de l’auteur de victoires éclatantes contre le Hutt Borenga lors de la dernière crise intergalactique d’ampleur. Pour une fois, il a renoncé à son long bâton de marche pour ne garder que son sabre-laser à sa ceinture. Sa tenue d’archiviste Sith paraissait curieuse au milieu de tous ces uniformes mais le but était de se présenter comme un individu ayant un minimum de bon sens et non pas comme une menace. Lorsqu’il arriva dans le hangar, les rayons tracteurs finissaient tout juste de déposer le Baladin au milieu du hangar qui s’était vidé de ses militaires, guère plus que quelques droïdes pour y mettre un peu de mouvement. Les tourelles, pointaient effectivement le vaisseau mais cela aurait aussi bien pu être un heureux hasard pour le nouvel arrivé qu’un geste intentionnel. Qui se plaça a une bonne distance du vaisseau, à portée de voix mais aussi à bonne distance histoire d’être en sécurité si le Drall s’avérait rancunier. Il s’agissait à présent d’attendre, en espérant que la colle prenne.
Etiam Benhult
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Ervin Holz...
Un nom que n’était pas prêt d’oublier Etiam. S’il avait tant cherché à négocier avec le militaire, c’était moins pour le résultat des concessions désirées que pour sonder ce personnage. Et ce dernier l’avait berné, impossible de le nier. Certes, l’idée de s’engager dans l’expédition de l’Arca avait été mauvaise depuis le début, le Drall s’était laissé aveuglé par l’opportunité, mais sans la traitrise de Holz, il n’en serait clairement pas là.

Etiam avait entendu, alors même que la frégate était assaillit par les créatures du vide, alors même que son escadre était plus que sollicité, l’ordre fusé de la bouche de l’officier sans une once d’hésitation, presque comme un réflexe, une manifestation de son instinct profond... l’ordre de l’abattre. Jamais il n’aurait dû l’avertir qu’il partait...
Certes, il avait pu s’enfuir aux commandes de son cargo, mais ce ne fut pas sans d’importants dégâts. Un miracle même qu’il ait réussi à sauter dans l’hyperespace.

Mais ce miracle suffirait-il à le faire sortir du territoire sith ? Rien de moins sûr. Le drall était aux commandes d’une épave. Bouclier et propulsion sub-luminique défectueuses... le Baladin dérivait presque depuis qu’il était sortit de l’hyperespace. Impossible de sauter de nouveau, l’hyperdrive montrait des signes d’instabilité également, ce n’était pas le moment d’aller se désintégrer contre une étoile à cause d’un calcul de trajectoire foireux.

Lorsque l’Observateur fit son apparition, Etiam avait en main une clef à molette et du cambouis sur sa tenue. Il tentait de réparer avec les moyens du bord et il était encore loin d’y être arrivé. Peut-être qu’en faisant une ou deux sorties dans l’espace pour atteindre des mécaniques inaccessibles depuis l’intérieur de la coque il aurait put... Mais il n’avait pas eu le temps et, à présent, la question ne se posait plus. Il poussa un soupir, se redressa, et fixa sur l’écran de ses yeux noir le visage de ce sith qui entrait dans la danse. Il n’envoya aucune réponse. Il se contenta de revisser le cache du composant sur lequel il travaillait, de ranger ses outils et d’aller faire un brin de toilette. Déjà on était en train de tracter son vaisseau. Lui, il faisait le vide en son fort intérieur. Ce Qui Lëarrin semblait avoir à son égard des attentions pacifiques, mais la Lame d’Or ne se ferait pas avoir deux fois de suite.

Une fois le Baladin dans le hangar, Etiam fut caressé par l’idée de se servir de ses tourelles pour abattre le sith. Il n’en fit cependant rien, il s’y prendrait autrement. Alors il sortit de son appareil sans trop se faire prier. Il arborait une mise purement fonctionnelle de mercenaire. Elle était majoritairement noire avec quelques boucles et boutons d’acier brillant. Rien ne masquait son visage animal au brun pelage. à chaque oreille, deux anneaux d’or, seuls éléments purement esthétiques qui affirmaient sa culture drall. À sa ceinture, son sabre laser au manche noir et or si esthétique, l’arme à l’origine de son surnom et qui avait pris déjà tant d’âme en l’espace d’une poignée d’années galactiques. Etiam ne semblait pas vouloir s’en saisir. Son calme soulignait sa grande maîtrise émotionnelle.

Ses bottes, adaptées pour un digitigrade, crissèrent sur le revêtement du hangar. Après s’être éloigné de quelques pas, le drall tourna la tête pour observer son vaisseau. Il eut mal au cœur de le voir en si piteux état. La carlingue défoncée à l’arrière, les énormes traces de griffures à l’avent... Il refit face au Kel Dor.

« Qui Lëarrin, Directeur de la Communication et des Opérations Extérieures, rien que cela. J’imagine que je dois me sentir flatté. Si vous avez à vous excuser, ce n’est pas pour l’échec de la mission, on peut légitimement invoquer le cas de force majeur, mais pour le comportement abjecte de l’officier à la tête de cette mission. »

Il parlait avec un certain détachement.
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La scène aurait amusé Qui en d’autres circonstances : ce petit être, rendu d’autant plus minuscule par l’immensité du hangar vide qui l’entourait, face à un Kel’Dor de pratiquement deux mètres. Tout individu ayant un tant soit peu son sens aurait misé le Sith comme vainqueur dans un combat et pourtant, quelle erreur… La Force semblait avoir son propre sens de l’humour pour doter un être aussi curieux d’un pouvoir si grand. Ce sens bien particulier du drôle plaisait beaucoup à l’Archiviste. La tenue de mercenaire taillée pour l’action du Drall peaufiner le contraste flagrant des deux mâles. D’aucun se serait contenté de dire « deux salles, deux ambiances » et là se trouvait toute la difficulté, Qui se devait de trouver un rythme unique sur lequel chacun puisse valser.

« Qui Lëarrin, Directeur de la Communication et des Opérations Extérieures, rien que cela. J’imagine que je dois me sentir flatté. Si vous avez à vous excuser, ce n’est pas pour l’échec de la mission, on peut légitimement invoquer le cas de force majeur, mais pour le comportement abjecte de l’officier à la tête de cette mission.

– Je n’aurais pas l’outrecuidance de me sentir votre supérieur. Tous deux, nous savons qui se trouve avoir le plus d’expérience. C’est à moi de me féliciter, il est rare de rencontrer des individus de votre talent – vous êtes en passe de devenir une figure de notre temps. Par ailleurs, vous énoncez vos griefs et je ne peux que vous rejoindre et regretter le comportement de ce sous-fifre qui, sans conteste, s’est montré des plus déplorables. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles je vous parle à présent. Je ne suis pas le commanditaire de la mission entreprise par l’Arc, pourtant, je me trouve désigné pour tenter de limiter la catastrophe à laquelle elle a abouti. A cette fin, je dois enquêter sur les raisons d’un tel fiasco. En votre qualité de témoin, j’aimerais vous entendre mais, d’abord, il me faut regagner un peu de votre estime et réparer ce que la bêtise a détruit.

Si vous le voulez bien, mes hommes vont prendre en charge les réparations du Baladin. Ce que nous ne pouvons réparer dans l’immédiat, je vous propose que nous vous le fournissions dans le prochain astroport impérial ou, si vous refusez de vous y rendre – le choix est entièrement vôtre – nous vous verserons une somme qui couvrira les réparations restantes et même davantage. Malheureusement, il semble que ces réparations ne doivent durer quelques temps au moins et j’aimerais, en conséquence, vous inviter humblement à être ici mon hôte. Mon offre ne comprend pas de contrepartie, vous me parlerez selon votre désir des événements de l’Arc, vous pourrez exiger à tout moment que nous vous déposions dans le territoire neutre le plus proche de notre position actuelle. Je ne désire qu’échanger avec vous et tenter de vous amener à reconsidérer votre position quant à l’Empire de notre Dame. Ne le jugez pas à l’aune d’un simple soldat à qui l’un de mes confrères a stupidement confié trop de responsabilités, Maître Benhult. »


L’amplificateur vocal de Qui donnait à sa parole un ton assez monocorde et robotique mais, malgré cela, il ne semblait pas un instant jouer les flagorneurs ni les bonimenteurs. Le Sith reconnaissait toutes ses qualités au Maître qui se dressait en face de lui et cela d’autant plus qu’il le savait homme d’art, ce qui manquait cruellement à l’Eglise Sith.
Etiam Benhult
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Ce Kel Dor savait parler. Mais le contraire aurait été fort étonnant compte tenu de la place qui était la sienne. Etiam répondit rapidement, d’un ton égal.

« Votre offre est raisonnable. Cependant, la réputation des sith joue contre vous. Je ne suis pas individu à faire des généralités, je pense même être pas mal ouvert d’esprit, mais les probabilités pour que vous soyez un adepte du mensonge et de la manipulation sont loin d’être négligeables. N’y voyez pas une offense, j’use moi-même de mensonge et de manipulation lorsque j’y suis contraint. »

Il recommença à s’approcher, détendu en apparence.

« L’officier Holz s’est également montré très rassurant et conciliant. Mais il a quand même pris le temps de donner l’ordre de me tirer dessus, alors même que la frégate et son escadre avaient besoin de toute leur puissance de feu pour résister aux créatures venues nous attaquer. J’avais négocié le droit de partir, il a rompu le contrat et rien ne me dit que cet décision ne venait pas de sa hiérarchie. »

Le voilà arrivé à une petite dizaine de mètres de Qui Lëarrin. Là, il s’arrêta. Ses yeux noirs ne quittaient pas les prunelles d’or de son interlocuteur.

« Je pense que vous voulez savoir ce qui s’est passé. C’est peut-être ce qui explique pourquoi votre bâtiment ne s’est pas contenté de pulvériser mon appareil et moi-même. Que se passera-t-il lorsque votre curiosité sera assouvie ? Non, inutile de répondre. Je vais vous faire à mon tour une offre. Vous voulez que je reconsidère mon avis vis-à-vis de l’empire ? Très bien. Fournissez-moi séance tenante une navette capable de voyager en hyperespace et laissez-moi un moyen de vous contacter. Faite cela et, effectivement, je vous recontacterai. Vous aurez votre rapport avec force détails. Et peut-être même que je serai prêt à de nouveau négocier avec l’empire. »

Ses conditions étaient posées. C’était à prendre ou... à périr.
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La négociation est un art subtil et délicat, un genre de danse où les deux partenaires se disputaient le rôle du meneur, menaçant à chaque instant de rompre la danse et de se séparer ou de se mettre en accord sur un pas et poursuivre cette valse jusqu’à son terme. Le rythme, ici, s’était soudainement accélérer et l’ancien Jedi ne semblait pas prêt à infléchir ses pas.

« Je comprends vos exigences et je comprends votre méfiance. J’oserais simplement vous contredire : je n’use jamais du mensonge, je ne suis pas Sith comme les autres. J’ai jadis été Jedi, je fus formé avant eux par le Baran Do et ce passé a forgé un idéal, celui d’une complète honnêteté, d’une intransigeance la plus complète. Soit, je ne m’égare pas davantage.

Il est évident que vous ne souhaitez pas pousser plus avant nos négociations mais je me dois d’essayer d’infléchir votre volonté. Je suis tout à fait enclin à vous fournir ce que vous désirez, dans l’heure – le temps d’effectuer les formalités administrative qui ferez de vous le propriétaire d’une [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] aménagée pour vous servir de long courrier. Vous auriez, dans l’éventualité où vous acceptez, les accréditations nécessaires pour évoluer à votre guise dans l’espace Sith au titre de Voyageur durant tout le mois à venir – les autorités m’empêchant d’étendre au-delà sans véritable collaboration entre vous et l’Empire.

Cependant, je l’ai dit, je souhaiterais que vous infléchissiez un peu votre désir de départ. J’entends que vous vous méfiez, moi-même je ne suis pas fou, je connais vos talents de bretteur, qui excèdent très certainement les miens et non de peu, mais je ne puis vous laisser partir sans disposer de votre témoignage. Ce que je vous propose, c’est que vous enregistrer celui-ci par holo, dans l’intimité de votre propre navette, le temps que je me charge de vous offrir cette navette. Cet enregistrement, vous le crypterez avec le code de votre choix, je suis certain que vous disposez de quelques encodages qui donneraient à nos ingénieurs des années de travail avant de parvenir à briser ce code. Au moment de partir, vous me remettrez votre enregistrement, vous décollerez, je vous ferai un signe aimable de la main et, un instant avant le saut en hyperespace, vous m’enverrez la clef de cryptage pour que je puisse immédiatement disposer de votre témoignage. Ainsi, nous aurions tout deux ce que nous souhaitions et je pourrais immédiatement tirer au clair cette histoire et mettre ceux qui doivent l’être face à leur responsabilité. Qu’en dites-vous ?

Pour être tout à fait honnête, je ne puis, je pense, faire une meilleure offre. Déjà celle-ci risque de m’attirer quelques foudres que je me ferais un honneur de détourner pourvu que nous restions vous et moi en bons termes. Alors, Maître Benhult, nous sommes nous entendus ? Ou laisserez-vous votre rancœur mettre à mal une sympathie naissante ? »


Effectivement, s’il n’était pas absolument le seul Sith à être capable de montrer autant de conciliation, du moins Qui faisaient partie des rares à en être capables. Le prochain pas appartenait à ce Drall singulier. Agirait-il en Sith ? Se montrerait-il plus mesuré ? Jusqu’où s’était-il laisser envahir par la rage contenu dans les holocrons qu’il avait étudié ? L’Archiviste ne tarderait pas à le savoir.
Etiam Benhult
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« Des mots, Kel Dor, juste des mots. Tous les menteurs prétendent être honnête. Et bien des Sith étaient jadis des Jedi. Et une navette peut se saboter. »

Etiam avait repris sa lente avancée. Cette fois, le rapprochement devenait inquiétant. Bien qu’il ne semble toujours pas décidé à empoigner son sabre laser, bien que son ton reste égal, son regard imperturbable, il serait sous peu capable d’entamer un corps à corps immédiat, ne laissant aucune chance aux tourelles du hangar de le stopper, tout du moins pas sans prendre le risque d’abattre par accident Qui Lëarrin.

« Je ne vous connais ni de réputation, ni de nom. Mais vous, vous me connaissez. Vous savez que je suis philosophe, chercheur, érudit. Il se pourrait bien que le rapport que vous convoitez existe déjà. J’ai le souci du détail, je tiens à rapporter les événements avant que la mémoire n’en estompe la précision. Concernant vos accréditations, je n’en ai pas besoin. Je suis amplement capable de quitter l’espace impérial avec une navette en bon état. L’un dans l’autre, nous n’avons pas besoin d’attendre. Je vais choisir une de vos navette au hasard, la prendre et, effectivement, vous donner avant de partir le code de cryptage de l’ordinateur de bord du Baladin. Le Baladin qui, comme vous pouvez le constater, porte sur lui-même les traces du témoignage des événements. »

Il fit un petit geste en direction des griffures déformant l’avant du cargo.

« Je tiens à ce vaisseau. Réparez-le, conservez-le et il se pourrait bien que je cherche à le récupérer. Ne me mettez pas de bâton dans les roues, prouvez-moi que votre honnêteté n’est pas que poudre aux yeux et nous nous reverrons. Je serai alors dans de meilleurs dispositions. »

Il s’immobilisa. Il était calme, il était prêt, prêt à faire un nouveau carnage. Il ne lui semblait pas qu’il y ait d’autre Sith à bord, il aurait décelé leurs présences.

« Je m’en vais, vous avez votre rapport et vous gardez une possibilité de contact avec moi. N’en exigez pas d’avantage Kel Dor. »
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Le Sith avait longtemps médité sur la façon d’aborder cet être singulier que décrivait la rumeur. Pourtant, ces réflexions ne l’avaient absolument pas préparé à rencontrer un tel monolithe. Cela n'avait rien de déplaisant, curieusement. Il se mit à rire franchement, ouvertement, fort et si le masque donnait à son éclat tonitruant un caractère rouillé, il n’en était pas moins honnête et spontané. La tension était palpable et peut-être agissait-elle comme un catalyseur, en tous les cas, la réponse à des menaces ouvertes et le contraste avec le sérieux que Qui avait assumé jusque-là était assez déroutant. Ce n’était pas le rire démoniaque d’un fou furieux, c’était le rire d’un homme qui prenait peu goût à ce trop de grandiloquent que les choses semblaient prendre pour ton.

« Maître Benhult, s’il vous plaît, vous ne faites pas honneur à votre réputation. Vous vous revendiquez homme de lettres et de bonne foi, et vous vous trouvez à me cracher au visage, à me prêter des intentions malhonnêtes et à me réduire à quoi ? Ma race ? Mon nom vous semble-t-il si étrange que vous n’osiez l’employer ? Soit… Je préfère prendre le parti que la colère – légitime – qui vous habite obscurcit actuellement votre jugement et qu’à notre prochaine rencontre, lorsque vous sera remis le Baladin, vous m’épargnerez ces mots malheureux. »

La vérité crue de Qui ne plairait peut-être pas mais pouvait-il répondre autrement au mépris qu’en soulignant à regret d’y avoir affaire ? Alors même qu’il prenait la posture du vrai ?

« Maintenant, puisque vous m’affirmez que votre part est déjà faites, je vais vous croire. Cependant, dois-je vous inviter à prendre l’une de ces navettes présentes ici ? Je crains que dans mon espièglerie j’eus pu piéger chacune, ou alors préférez-vous choisir au hasard le numéro et l’étage d’un hangar dans lequel vous prendriez celle de votre choix ? Ma perfidie n’aurait pas été jusqu’à trafiquer l’ensemble de nos navettes, je pense. »

Son ton était volontiers moqueur mais pas irrespectueux. Par-là, Qui indiquait qu’il était prêt à céder aux exigences de son interlocuteur tout en lui signifiant que, de toutes les façons, in fine, leur relation devait se bâtir sur un minimum de confiance puisque, malgré toutes les précautions du monde, un esprit retord et préparé aurait de toute façon trouver mille et un moyens de tromper. Or, d’Etiam qui s’était retrouvé à dériver dans le vide et de Qui, venu en croiseur avec toute un équipage sous ses ordres, c’était bien l’archiviste qui avait eu tout le temps du monde pour préparer son piège s’il avait voulu en tendre un.

« Ah, et vous veillerez à désactiver la balise de traçage de la navette lorsque vous aurez fait votre choix, c’est une mesure standard de l’armée et tous nos vaisseaux en sont équipés ; je doute que vous vouliez que nous suivions à la trace vos déplacements, n’est-ce pas, cher hôte ? »

L’humeur belliqueuse du Maître était si évidente que Qui se gardait prêt à réagir si celui-ci venait à bondir mais, de façon évidente, s’il semblait alerte, rien ne pouvait amener à penser dans son attitude qu’il était hostile.
Etiam Benhult
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HRP : navré pour le retard, je suis débordé en ce moment.

Les mots semblaient glisser sur Etiam. Son calme n’avait cependant pas une tonalité paisible, c’était d’avantage un roc immobile au sommet d’une pente, un roc prêt à rouler, à tout emporter. Mais l’instant du déchaînement n’était pas encore venu. Viendrait-il seulement ? Le Kel Dor se montrait plus conciliant que prévu. La Force ne vibrait pas à l’esprit du Drall, comme lorsque le danger était imminent ou que la trahison rugissait. Se pouvait-il qu’il soit enfin tombé sur un sith sociable ? Il méditerait cette question. Pas ici, par contre. Pas maintenant.

« Faisons ainsi, Qui Lëarrin. »

Le ton du maître n’avait pas évolué depuis qu’il avait quitté son appareil malmené. Il lança un dernier regard appuyé au sith avant de faire un ample geste vers une des navettes.

« Je vais prendre celle-là. J’en ai pour cinq minutes, juste le temps de transférer quelques affaires. Venez donc, vous m’avez donné envie d’échanger quelques mots. »

Et il commença à retourner vers le Baladin. Se faire accompagner du sith, si celui-ci le voulait bien, avait le notable avantage de garder à côté de lui la plus grande menace du croiseur. Il se prémunissait d’un assaut par les tourelles du hangar. Mais le calcul n’était pas sa seule motivation. Qui Lëarrin avait de l’esprit, de la répartie et une attitude singulière pour un membre de son ordre. Oui, si la Lame d’Or pouvait partir sans encombre, il réfléchirait à la possibilité de renouer contact avec ce Kel Dor. Après tout, peut-être que Holz avait vraiment agit de sa propre initiative. Point de jugement hâtif et le drall ne baissait pas sa garde. Il comptait respecter sa part du marcher, son ordinateur de bord contenait bel et bien un rapport détaillé sur l’expédition.
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Sans changer de posture, le Maître semblait tout du moins avoir changé d’attitude. La cordialité avait pris le pas sur la méfiance – peut-être l’expérience finirait-elle par devenir agréable ?

« Si c’est ce que vous désirez, qu’il en soit ainsi ! Vous partirez avec cette navette. Le dossier indique cependant que ses réserves de carburants ne sont pas au plus haut. Vous devriez pouvoir quitter l’espace Sith, mais il vous faudra rapidement trouver un spatioport pour vous réapprovisionner une fois la frontière passée. »

Bien qu’il ne pût le savoir, Qui avait devant les yeux le dossier complet de la navette. La révision complète de l’appareil avait été faites deux semaines plus tôt, il était en circulation depuis quatre ans à présent, aucune anomalie n’avait été détectée, un stabilisateur avait dû être changé suite à la rencontre malencontreuse d’une poche de gaz – rien de dramatique ; c’était un beau cadeau, cela ne faisait aucun doute. Répondant à l’invitation de son hôte, il s’approcha, d’un pas mesuré mais franc, pour ensuite suivre le pas du Drall.

« Je suis heureux de voir que nous avons su trouver un accord, Maître Benhult, et d’autant plus ravi que vous souhaitiez partager, même brièvement, quelques mots avec moi. A vrai dire, si je connais votre carrière scénique – j’ai eu l’occasion de voir quelques extraits de vos ballets – j’ai passé plus de temps à lire votre ouvrage qu’à vous voir vous produire. Votre scepticisme méthodique, à travers lui, la remise en question des cultes établis – Sith et Jedi j’entends – est extrêmement stimulant intellectuellement. Je vous l’ai dit, je suis moi-même le produit d’un syncrétisme assez singulier, j’ai donc moi-même remis en doute de nombreux dogmes, questionné beaucoup ma foi et… Je pense n’avoir trouvé encore que peu de réponses, pour un nombre de questions sans cesse croissant.

Mais peut-être souhaitez-vous discuter d’autres choses ? Je ne voudrais pas accaparer le peu de temps que nous avons devant nous. »


Oui, Qui doutait beaucoup. Il doutait que l’Ordre Jedi parvint un jour a établir une harmonie telle que le faible pût trouver sa place, telle que le mauvais pût être puni avec toute la justice nécessaire. Il avait cru trouver dans un Empire comme celui d’Ynnitach les moyens de mettre en place cet ordre nouveau mais… Sa rencontre avec l’Apprentie de la Dame avait jeté une ombre dans cœur.

Sa fuite du Baran Do s’était faite dans la précipitation, sur le coup d’une émotion qu’il n’avait su maîtriser et à présent ? Il était convaincu qu’à force de temps et de moyen, il saurait amener l’Empire à se réformer de l’intérieur, à réguler les rapports humains, à bannir la souffrance par une juste intransigeance. Enfin… En était-il convaincu ou cherchait-il encore à s’en convaincre ? Ses activités au sein de l’Empire et de l’Université l’écarter toujours un peu plus de cet idéal, s’il s’épanouissait intellectuellement, s’il sentait son pouvoir grandir, il ne l’appliquait encore qu’à lui, qu’à l’avènement d’un système qu’il déplorait encore par trop. C’était là la dangereuse contradiction des Sith. Du sommet, le puissant peut tout imposer, mais, lorsqu’il aurait gravi cette montagne d’onyx, Qui se souviendrait-il des raisons de cette montée ?
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« Cette discussion me va fort bien, Qui Lëarrin. Que mes écrits vous soient parvenus ne m’étonne qu’à moitié. Les ouvrages, jugé par certains hérétiques ou transgressifs, se retrouvent étrangement doués d’un pouvoir de diffusion stupéfiant. En revanche, que vous ayez pu ne serait-ce qu’entrevoir certains de mes spectacles... entre l’empire et la république, la culture circule bien moins que les contrebandes. Et que dire de vos propos ? »

Etiam tourna la tête vers le Kel Dor, le gratifiant d’un nouveau regard scrutateur.

« Je dois confesser avoir rencontrer peu de sith m’ayant donné envie d’échanger avec eux. La plupart du temps, ça fini par des vrombissements de laser, si vous voyez ce que je veux dire. Ho, rassurez-vous, si mes relations avec les Jedi ont tendance à être plus pacifiques, je ne les trouve pas pour autant plus intéressantes. En vérité, les gens capables de vraiment se questionner sont rares. Or, sans questionnement, impossible d’avancer. »

Le drall se remit à regarder devant lui. Il pénétra dans le Baladin. Qui Lëarrin ne tarda pas à remarquer que le vaisseau était à la fois fonctionnel et doté d’un certain confort. Il était certain que l’appareil avait subi des modification coûteuse pour en faire un lieu agréable pour de longs voyages.

« Il se pourrait bien que vous soyez une perle rare. Les réponses, je peux vous en donner une : chercher à répondre est probablement plus important que la réponse en elle-même. La démarche intellectuelle de celui qui se questionne permet de voir le monde avec un recul qui aide en bien des situations. Et la Force... la Force est un abyme de questions. Personne n’y a répondu, vraiment répondu. Il n’y a que des traditions, des conventions. Je remets en question jusqu’à la notion même de côté lumineux et obscure. »

Lame d’Or s’immobilisa, non loin du post de pilotage. L’ordinateur de bord, avec son rapport, était là, éteint, patientant paisiblement.

« Au fait, vous avez l’habitude de gardez sur vous les dossiers des navettes ? »

La question, et oui, une de plus dans cet univers d’interrogations, n’était pas anodine.
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Le ton était enfin cordial et la situation semblait tranquillement s’apaiser. En entrant dans le Baladin, Qui put remarquer l’équilibre entre luxe et utile que son propriétaire avait cherché à y trouver. C’était un lieu de vie singulier, un antre que le Drall s’était ménagé. Ce sanctuaire avait pourtant été violemment endommagé et le Kel’Dor nota, en plus du décor, les traces de carbone. Il s’en était fallu de peu pour que les tirs Sith ne missent un terme à ce paradis. Son habitus de moine le rendait quelque peu imperméable à ce matérialisme mais il pouvait tout de même, sans peine, se projeter et concevoir qu’on pût en être autrement affecté. Les deux mâles pénétrèrent enfin dans ce qui était de toute évidence le poste de pilotage et le Maître demanda :

« Au fait, vous avez l’habitude de gardez sur vous les dossiers des navettes ?

– Certes non… Je n’ai pas de passion étrange pour les inventaires d’entretien, non. Petit rire rendu étrange par le filtre, Vous n’êtes pas sans ignorer que les Kel’Dor sont mortellement sensibles à l’exposition à l’oxygène. Pour protéger nos muqueuses les plus exposées à ce gaz, nous utilisons des masques ainsi que des lunettes. Quitte à rendre ma vision du monde tristement médiatisé par un appareil, j’ai décidé de lui donner au moins un intérêt : je puis aisément me connecter aux réseaux holonets et informatiques aériens des lieux où je me trouve, grâce à un implant cérébral et à ces lunettes que je porte. Ainsi, s’il me vient à l’esprit le besoin de consulter, par exemple, les archives de nos navettes, il me suffit d’y penser et aussitôt, grâce à mes accès dus à mes responsabilités, les informations apparaissent en lisière de mon champ de vision. N’ayez crainte, vraiment, je ne vous prépare aucun piège, j’ai simplement voulu m’assurer qu’aucune mauvaise surprise ne pourrait survenir qui affaiblirait la confiance que je cherche à faire naître entre nous.

Si je suis le premier Sith courtois que vous rencontrez, je vous invite à rencontrer mes confrères de l’Université de Ziost. Je dois bien dire que votre idée de notre Ordre est quelque peu faussée si malheureusement vous n’avez rencontré jusque-là que nos cousins guerriers. Vous pensez bien que nous avons un peu de pragmatisme, nous n’envoyons pas en première ligne les seules personnes capables de gérer notre Empire.
Un nouveau rire grésillant. Etait-il sérieux ? Mais il est vrai que même parmi les biens élevés, je dois paraître curieux. Pensez bien, je ne suis ni sadique, ni ambitieux et j’ai pour moi le culot d’être curieux de tout et pas seulement de ce qui m’octroiera quelque ascendance sur mon prochain. C’est ainsi qu’on se retrouve Sith à regarder les spectacles d’artistes républicains. Pensez-bien que si vous intituliez vos spectacles « A toi, Liberté chérie, fille de la République », j’eus eu bien plus de mal à me les procurer mais là… Les autorités n’y voient rien de sulfureux – contrairement à vos écrits. Oserai-je vous demander l’organisation d’un colloque, un jour ? Que je puisse vous faire rencontrer les plus éclairés de mes collègues ? Nous pourrions alors échanger courtoisement sans craindre qu’un militaire un peu limité ne nous fâche. »
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