Invité
Anonymous
Un réseau de jeux d'arène logé au creux de la montagne,
Un apprenti Jedi qui y survivait depuis un certain temps déjà,
Un message envoyé par un infiltré découvert et aujourd'hui mort.

Klatooine.

C'était pour lui, évidemment.

Alycius savait qu'il ne fallait pas perdre de temps, car le réseau devait déjà en train de déménager leurs installations et chefs avec le savoir-être de ces cirques intergalactiques, énormes, qui disparaissaient presque du jour au lendemain. Selon l'un des derniers messages de Nils, rechignant à perdre de l'argent, le réseau continuait d'organiser des combats-à plusieurs ou en duel- mais ceux-ci pourraient bien cesser d'ici peu, afin de ne plus laisser de trace. Un réseau maintenu par des Hutts supputait le jeune Maître, avec une prudence incompréhensible étant donné l'orgueil naturel de ces créatures. Une semaine plus tôt, tandis qu'il avait été attiré par le tumulte de Force agitant le sénateur Qademanda et le Padawan Kalel, son comlink avait sonné pour lui donner l'ordre de mission. Aussitôt, les pensées du Jedi avaient convergé vers celui qui était probablement le seul Hutt Jedi de la Galaxie. Cela dit, il faudrait le tester et affiner son plan avant. C'est pourquoi le Nazzar avait fait d'une pierre deux coups en le convoquant pour le double duel. Non seulement il avait voulu donner une leçon au Baveux prétentieux mais également voir de quelle matière il était fait-outre celle évidente du mucus.-

Sur le coup, il avait été un peu déçu par la perte de Solal au combat, mais il s'était ensuite ressaisi. Malgré sa dose de mauvaise foi capable d'engendrer une cirose à n’importe qui, Glurba avait fait preuve de qualités non négligeables, notamment une volonté de fer couplée à une grande ingéniosité. Comme promis donc, Alycius l'avait contacté une semaine après les deux duels pour le "convier" à une mission. Sans nul doute la race de l'apprenti avait également joué dans le choix du Jedi, du moins il souhaitait s'en persuader. Tout comme il rejetait mécaniquement le stress qui pesait sur ses épaules.

Depuis la perte de son apprentie, et la presque mort de la Padawan qu'on lui avait de force collé dans les pattes sur Makem Te, le jeune Jedi avait toujours refusé de prendre un apprenti, pour une simple mission et par conséquence un Padawan officiel. Cependant, pour cette mission, le Nazzar était conscient qu'il ne pourrait pas agir seul, il avait besoin d'un partenaire, et ces Chevaliers Jedi majoritairement coincés dans leurs principes ne l'aideraient guère. Pas sur une planète telle que Klatooine, pas dans un espace Hutt et encore moins dans une arène de jeux. Le Gardien pouvait lui-même, avec l'âge, se montrer frileux quand il s'agissait de s'enfoncer dans la noirceur. -La fin ne justifiait pas les moyens.- mais il savait encore reconnaître quand il n'y avait pas le choix.

Au fond, il reconnaissait aussi la valeur de ce Nils, survivant depuis longtemps déjà dans l'arène. Voilà un Padawan qui s'était formé bien plus que quiconque, s'il ne versait pas encore dans le côté obscur. Mais peu importe, étant donné qu'il n'avait pas tourné le dos à l'Ordre et lançait un appel à l'aide, il paraissait on ne peut plus logique de lui porter secours. Seule preuve du respect du Nazzar- dont Nils se fichait certainement éperdument.- ce dernier ne fit aucune remarque sur la débilité de l'apprenti qui s'était laissé capturer. Il savait que Makem Te avait été une boucherie sans nom, que l'adolescente présente avec lui avait failli mourir, et puis si Nils pouvait leur permettre de sauver plusieurs innocents, ce serait une grande victoire pour l'Ordre.

Bien sûr avant de songer à la victoire, il fallait penser au déroulement de la mission. Ses yeux sombres luisant sous l'effet de la concentration, le Nazzar assis dans un petit bureau sans artifice relut pour la énième fois l'Ordre de Mission tout en prenant des notes. Sur son datapad en parallèle, il cherchait des informations sur Klatooine et sur une autre page encore, désormais un peu délaissée, il avait essayé de mieux connaitre les Hutts. Sans en être sûr, il les pensait mêlé à cette organisation somme toute importante. Sur leur territoire, cela relevait presque de l'évidence. Mais si Glurba avait été convoqué ici au lieu de l'Astroport sur le partir, c'est qu'il était aussi destiné à aider Alycius en ce sens.

Ce dernier avait d'ailleurs pu trouver sur son bureau, dans sa chambre, une missive comme on n'en trouvait guère plus. Sur un parchemin simple mais de bonne qualité, par ailleurs très ancien, se trouvait ces quelques mots concis, formés par des lettres fines, régulières, quelque peu pointues et légèrement italiques. Une écriture sévère mais élégante. Alycius avait passé de longues heures, plus jeune, à apprendre à former correctement des phrases. Sa syntaxe à défaut d'une quelconque délicatesse littéraire était absolument parfaite, et sa technique manuscrite, à son instar, disciplinée. Son maître ne l'avait jamais forcé, possédant par ailleurs une police de "médecin" illisible. Quand d'autres Padawans dessinaient ou jouaient dans le parc, Alycius, fasciné par la liberté d'expression dont il disposait ici, avait passé des heures à manier la plume-car oui, il écrivait avec une plume trempée dans de l'encre.-

Ainsi, plus qu'avec des compliments, le Jedi démontrait son respect envers l'apprenti baveux, il lui avait consacré de longues minutes pour rédiger soigneusement le mot sur un parchemin de qualité, et surtout assez rare-sans être évidemment une relique archéologique.-. Pour voir le Nazzar content, il fallait observer bien au-delà de son regard sérieux, ses sourcils froncés ou ses naseaux presque constamment pincés. Il ne l'avouerait jamais, ni n'en était conscient probablement, mais il espérait que Glurba accepte son offre.

Missive reçue par Glurba a écrit:"Padawan Lugliiamo, vous êtes attendu à 15h00 dans la salle de travail 5. Une misison m'a été confié et je vous ai choisi pour m'accompagner. Votre maître est d'accord et m'a donné son approbation. Si vous ne souhaitez pas y participer, inutile de m'envoyer un message, ne venez pas, simplement.

PS: Tout retard sera considéré comme un désistement, cela va sans dire.

Alycius El'Dor"

Le Nazzar jeta un coup d'oeil au réveil disposé sur la table vidée de tout objet autre que strictement nécessaire comme le datapad. L'heure du rendez-vous approchait.
Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
Messages : 954
Eclats Kyber : 0
Les mots réconfortants de Glurba à l'adresse de Solal n'avaient pas vraiment suffi à faire digérer la défaite à ce dernier qui avait pris les choses trop à cœur. Solal était trop influençable par les Maîtres Jedis. Il avait suffi que Maître El'Dor se montrât avare en encouragements, pour que Solal se vexât. Maître El'Dor n'était qu'un ronchon, pourtant... Mais aussi un sacré beau gosse. Beaucoup de gens, en tout cas chez les humanoïdes, se comparaient aux étalons pour se flatter sur leurs sex-appeal ou sur leurs grosses virilités. Quand on regardait Maître El'Dor, on comprenait pourquoi. Glurba n'arrivait plus à sortir de ses pensées ce beau visage de cheval, ce corps athlétique sensuellement viril, tout ce qui malheureusement appartenait à un supérieur Jedi et pas à un esclave de plaisir. Glurba paierait des diamants pour avoir les faveurs intimes d'un étalon comme Maître El'Dor. Il rêvait de ces mains fermes qui le massaient, de cette langue épaisse et musclée qui parcourait sa peau huileuse, et de...

Qu'est-ce que c'était que ça ? En rentrant dans sa chambre, Glurba sortit de ses rêveries lubriques en voyant un parchemin posé sur son bureau. Il y avait encore des gens qui écrivaient à la main ? Et puis, qui avait bien pu lui poser un parchemin écrit dans sa chambre ? Le Hutt se déplaça jusqu'au bureau pour vite en avoir la réponse.

Padawan Lugliiamo, vous êtes attendu à 15h00 dans la salle de travail 5. Une mission m'a été confiée et je vous ai choisi pour m'accompagner. Votre maître est d'accord et m'a donné son approbation. Si vous ne souhaitez pas y participer, inutile de m'envoyer un message, ne venez pas, simplement.

PS : Tout retard sera considéré comme un désistement, cela va sans dire.

Alycius El'Dor

Par la divine Force ! Glurba resta un instant le regard plongé sur le texte, à le lire et le relire. Il ne savait pas pourquoi Maître El'Dor avait pris la peine d'écrire à la main ce message, mais ça n'avait aucune importance : il proposait à Glurba de partir en mission, une semaine seulement après les duels contre le Sénateur Qademanda et Solal Kalel.
Glurba déposa une longue lèche sur le parchemin, tachant la belle écriture du Nazzar de bave verdâtre, et reposa le parchemin sur le meuble. Glurba n'avait que deux heures devant lui avant l'heure du rendez-vous.

Le jeune Hutt ne tint pas en place. Ne voulant sous aucun prétexte arriver en retard, il partit bien en avance. Déjà qu'il devait prévoir plus de temps qu'un humanoïde standard, en raison de sa lenteur de Limace, Glurba vit encore plus large, et se pointa à la salle de travail 5 à 14h43 très précisément. Ah, là, c'est sûr, il n'était pas en retard. La porte s'ouvrit et Glurba y retrouva Maître El'Dor. Le Hutt rampa jusqu'à lui avec un sourire enfantin et des yeux aussi pétillants qu'ils étaient globuleux. Et sa bave qui s'écoulait en quantité de sa bouche ; à cet instant, c'était signe d'excitation.

GLURBA – Maître El'Dor ! Me voilà ! En avance, mais jamais je ne me serais permis de risquer de manquer votre convocation. C'est un honneur que vous me faites !
Invité
Anonymous
14h42 et 3 dixième de secondes,

Alycius releva la tête, surpris de sentir une aura désormais familière, et d'avantage encore étonnée de la reconnaître aussi bien. Glurba. Le limaçon poussa la porte de la petite salle extraordinairement tôt. Le Maître hésita à lui lancer une remarque cinglante sur l'excès de zèle, tout aussi impoli que le retard.- après tout, il aurait pu être très occupé pendant ces 17 minutes restantes, ou l'apprenti aurait pu se retrouver devant une porte close et perdre son temps.- toutefois il ne dit rien, conscient de l'effort fourni par Glurba. Depuis quand était-il aussi délicat avec un sauvageon en tunique? Baveux qui plus est. Plus encore d'ailleurs qu'à l'accoutumée, d'après ce que pouvait observer le Nazzar. Coulant un regard indéchiffrable à la bave qui dégoulinait sur le torse de la limace, le Jedi n'émit qu'une petite remarque de circonstance.

- Je vois ça.

Puis, il oublia cette information sans importance, laquelle, néanmoins introduisait de façon subtile, et certes un peu retors, le sujet que le Jedi souhaitait aborder. Il fit signe au Padawan de s'approcher.

- Vous pouvez imaginer pourquoi je vous ai choisi.- Il n'allait certainement pas répéter des compliments à un Padawan coupable du pêché d'orgueil. Au lieu de ces fatigantes mondanités, comprenant celle de signifier à Glurba qu'il était content de son choix, le Gardien fit glisser habilement l'Ordre de Mission imprimé jusqu'à l'autre côté du bureau correspondant, puis le fit pivoter d'un geste de la main afin de mettre le document à l'endroit du point de vue. D'un long doigt fin mais vif, il pointa un mot, comme pour souligner son importance. "espace Hutt"-En outre, votre race pourrait également être un avantage. Que savez-vous exactement, à propos de vos congénères, disons... Plus conventionnels.

Car on n'allait pas se mentir, et lui n'allait pas prendre des gants: Les Hutts étaient normalement des fripouilles. Glurba était une exception, y compris le Sénateur de la même espèce, arrivé au sommet de la politique, avait finalement dégringolé à cause d'affaires louches. Les Nazzars étaient des fanatiques religieux, les Hutts des hors-la-loi, il ne fallait pas avoir peur de l'admettre. En cela également, le Maître se sentait inconsciemment plus proche de l'apprenti bien que sa propre race, méconnue, ne déteignait pas encore sur sa réputation. Lui n'avait guère eut à se battre pour donner confiance, du moins, pas plus qu'un autre Padawan arrivé sur le tard et visiblement très xénophobe à cause de bases d'éducation déplorables.

Alycius laissa patiemment son compagnon de mission lire les données, lui offrant tout le temps dont il souhaitait pour se faire. Il aimait que les tâches aillent vite mais surtout et avant-toutqu'elles soient correctement réalisées. Chaque chose en son temps.

- Mon idée est d'infiltrer le réseau, mais comme indiqué dans l'ordre de Mission, vous avez remarqué que quelqu'un y a pensé avant moi et s'est fait avoir. C'est la raison pour laquelle, la différence sur laquelle nous pourrions compter est la réputation dont les Hutts ne sauraient se départir. J'appartiens moi-même à une race très rare, et je ne ressemble par ailleurs, guère à mes congénères.- Il ignorait pourquoi d'ailleurs, ses oreilles étaient en partie plus courtes, son museau plus long, nerveux et fin, son pelage court était également d'avantage fourni, d'ébène là où de nombreux Nazzars abordaient une fourrure grisâtre, sans parler de sa crinière lunaire.. Seule sa stature fine et nerveuse était explicable: contrairement à ses manipulateurs de pairs, il s'entraînait de nombreuses heures par jour.- Je ferai donc un parfait esclave pour leurs combats. Exotique et visiblement entraîné. Mais je vous préviens, Padawan Lugliiamo, je ne serai pas un esclave docile. Ce type de personnes favorise, vu leur secteur de commerce dirons-nous, des individus récalcitrants. Encore une fois, le jeu devra être absolument parfait car en plus d'être prudents, ces dits criminels sont plutôt frileux pour ne pas dire lâches. Ils ont déjà été échaudé par une trahison, nulle erreur, ni prémisse d'erreur ne saurait être admis.

Il étudia un moment le visage du Hutt, lui faisant saisir qu'il avait intérêt à avoir un bon jeu d'acteur, surtout juste. Il ne faudrait ni en rajouter, ni lésiner.

- J'ai de quoi nous introduire dans le milieu criminel, de vous monter un dossier. Oh non, pas par la voie officielle dont des individus de Klatooine, planète perdue et sauvage, n'ont que faire. Je veux parler de fausses rumeurs concernant l'entrée d'un nouveau joueur dans l'arène des criminels: vous. Une étoile montante, encore faible pour le réalisme, mais prometteuse. Néanmoins, je dois savoir si votre âge... Correspondrait à votre soit-disant carrière. Autrement dit, les Hutts de votre maturité ont-ils déjà une carrière criminelle? Et s'il y a des codes particuliers de communication, de reconnaissance. Je dois en connaitre les bases afin de ne pas demeurer ignorant face à eux, bien qu'il est possible que nous n'en voyons pas, ou alors juste des sous-fifres. De fait, ils sont en train de déménager la base

Si Glurba n'en savait rien, il ne saisirait pas son manque de curiosité pour sa propre race, bien intéressante au niveau enquête, et ils seraient quittes pour effectuer plus de recherches.

- Vous en pensez-vous capable? Si ce n'est pas le cas, parlez sans détour et nous chercherons une autre solution. Des vies sont en danger.


Précisa Alycius qui refusait absolument que son "admirateur" veuille l'impressionner à un tel point qu'il en oublierait Nils et les autres esclaves. Plus implicitement, il lui donnait également la possibilité de s'opposer à son plan et de lui en proposer un autre. Ylm sa Padawan décédée devait se plier à chacune de ses exigences sans rechigner lorsqu'il s'agissait d'un entrainement. En mission toutefois, il offrait, ou plutôt exigeait à l'apprenti en question de se creuser les méninges. En aucun cas il laisserait Glurba être passif, même si quelque chose disait au trentenaire qu'il n'aurait pas besoin de le forcer pour ça.
Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
Messages : 954
Eclats Kyber : 0
ALYCIUS – Je vois ça.

Pas un sourire, pas un “bonjour”, juste cette petite remarque de circonstance d'un ton pincé. Maître El'Dor tout craché. Glurba commençait en fait à s'amuser du caractère ronchon du Maître Jedi Nazzar, et à se dire que ça faisait partie de son charme. Maître El'Dor ne serait plus lui-même s'il se mettait à sourire en récitant des formules de politesse, ou à féliciter les Padawans qui manquaient de confiance en eux – Glurba pensait notamment à Solal Kalel. Non, Maître El'Dor, c'était la froideur d'esprit... alors que son corps était tellement chaud... Glurba se passa la langue sur une lèvre sans y faire gaffe. Puis il approcha, au geste d'invitation du Maître Jedi.

Glurba se plaça face à Maître El'Dor, de l'autre côté du bureau sur lequel le Nazzar fit glisser un imprimé. Glurba se serait presque attendu à voir une autre lettre manuscrite, mais non, on retournait à des procédés plus classiques. Glurba posa son regard sur ce qui était un ordre de mission, tout en écoutant les mots du Maître Jedi.

ALYCIUS – En outre, votre race pourrait également être un avantage. Que savez-vous exactement, à propos de vos congénères, disons... plus conventionnels ?
GLURBA – Oh, je risque de dire des banalités, il vaudrait mieux que vous me posiez des questions ciblées, sinon je ne vais pas savoir par où commencer...

De toute façon, Glurba n'avait pas fini de lire, et Maître El'Dor lui laissa tout le temps d'engloutir l'ordre de mission du regard. Glurba se sentait très excité à l'idée de partir en mission, et surtout avec Maître El'Dor ! Sa dernière mission remontait à un petit moment, il avait été accompagné de Maître Sliviqas et avait fait équipe avec la Padawan Wen Janto. Non seulement Glurba était en manque d'aventure, mais l'idée de passer du temps avec Maître El'Dor le ravissait profondément.

Cette nouvelle mission se déroulerait sur Klatooine. Première bonne nouvelle : Glurba allait retourner dans l'Espace Hutt ! Il avait déjà hâte d'y être. Il fallait libérer un Padawan – et le plus d'innocents possibles – des bras d'un esclavagiste qui le livrait à des combats d'arène.

GLURBA – C'est génial !

Glurba se comprenait : ce n'est pas le fait qu'un Padawan soit retenu gladiateur-esclave qui était génial, mais le contexte dans lequel Glurba allait devoir effectuer cette mission. Il adorait se faire passer pour un Hutt “standard”, ce qu'il avait fait plusieurs fois lors de sa mission avec Wen Janto, et il imaginait déjà ici l'occasion de le faire à nouveau.

ALYCIUS – Mon idée est d'infiltrer le réseau, mais comme indiqué dans l'ordre de mission, vous avez remarqué que quelqu'un y a pensé avant moi et s'est fait avoir.

Oui, mais ce quelqu'un – paix à son âme – n'était pas un Hutt. Glurba comprenait pourquoi Maître El'Dor faisait appel à lui : qui de mieux qu'un Hutt pour infiltrer ce cercle fermé sur Klatooine ? Oh que cette mission promettait d'être géniale !

ALYCIUS – C'est la raison pour laquelle, la différence sur laquelle nous pourrions compter est la réputation dont les Hutts ne sauraient se départir. J'appartiens moi-même à une race très rare, et je ne ressemble, par ailleurs, guère à mes congénères.

Glurba en avait vu des Nazzars, et aucun n'avait eu une telle physionomie de cheval comme Maître El'Dor, et pourtant cela donnait un sacré charme à ce dernier. Glurba confirma en s'emportant :

GLURBA – Non, vous êtes beaucoup plus charmant !

Maître El'Dor ne goûta pas au compliment, et Glurba n'en fut pas surpris, il ne s'attendait en fait pas à une autre réaction de la part de celui qui méritait d'être surnommé Maître Ronchon. Le regard de ce dernier rappelait surtout à Glebber qu'il venait de lui couper la parole inutilement. Mais Glurba n'avait pas pu s'en empêcher. Et puis il fallait le dérider, ce Maître Ronchon !

ALYCIUS – Je ferai donc un parfait esclave pour leurs combats.

La mâchoire de Glurba se décrocha. S'il s'était attendu à ce que Maître El'Dor proposât cela de lui-même ! Glurba était en plein rêve. Il voulait qu'on lui frappe la tête pour s'assurer que c'était bien la réalité. Jamais il n'aurait osé un tel cadeau, surtout de la part d'un Maître Jedi. Glurba allait partir en mission dans l'Espace Hutt, se faire passer pour un Hutt esclavagiste, avec un étalon canon qui jouerait le rôle de son esclave.
Par tous les méandres de la Force intersidérale, aucune mission ne saurait jamais être aussi excitante – dans tous les sens du terme – que celle-ci !

Glurba fut donc bien distrait pendant les deux ou trois phrases suivantes de Maître El'Dor, et dut faire un effort colossal pour réussir à se reconcentrer sur ce qu'il disait.

ALYCIUS – Encore une fois, le jeu devra être absolument parfait car en plus d'être prudents, ces dits criminels sont plutôt frileux pour ne pas dire lâches. Ils ont déjà été échaudés par une trahison, nulle erreur, ni prémisse d'erreur ne saurait être admise.

Là encore, Maître El'Dor avait choisi le bon Padawan pour cela. Il n'y avait pas dans le Temple Jedi, Padawan qui aimait jouer des rôles plus que Glurba, et surtout ce rôle-ci en particulier.

ALYCIUS – J'ai de quoi nous introduire dans le milieu criminel, de vous monter un dossier. Oh non, pas par la voie officielle dont des individus de Klatooine, planète perdue et sauvage, n'ont que faire. Je veux parler de fausses rumeurs concernant l'entrée d'un nouveau joueur dans l'arène des criminels : vous. Une étoile montante, encore faible pour le réalisme, mais prometteuse.

Glurba souriait déjà, mais cela faisait plaisir de voir que Maître El'Dor avait bien exploré ce plan d'action. Le Hutt jubilait.

ALYCIUS – Néanmoins, je dois savoir si votre âge... correspondrait à votre soi-disant carrière. Autrement dit, les Hutts de votre maturité ont-ils déjà une carrière criminelle ? Et s'il y a des codes particuliers de communication, de reconnaissance. Je dois en connaître les bases afin de ne pas demeurer ignorant face à eux, bien qu'il soit possible que nous n'en voyons pas, ou alors juste des sous-fifres. De fait, ils sont en train de déménager la base. Vous en pensez-vous capable ? Si ce n'est pas le cas, parlez sans détour et nous chercherons une autre solution. Des vies sont en danger.
GLURBA – Oh mais bien sûr que je m'en sens capable ! Quelle question ! Ce que vous attendez de moi, c'est tout ce que j'adore ! C'est déjà ce qui m'a permis de réussir ma dernière mission, sur Coruscant avec Wen Janto ! Et en plus avec vous comme esclave, je ne saurais être que plus crédible encore !

Cette tournure de phrase dévoilait un peu trop les pensées de Glurba, qui s'entendit parler et se reprocha de ne pas avoir mâché ses mots. Il était vraiment trop emballé par cette mission. Seulement, Glurba assumait ce qu'il venait de dire. C'était un réflexe de rhétorique : ne jamais avoir l'air confus et ne pas se reprendre tout seul juste après avoir formulé une phrase, et ne se justifier que si c'était nécessaire.

GLURBA – Par contre, il vaudrait mieux que nous ne croisions pas d'autres Hutts. Déjà, comme vous dites, il y a mon âge. Je n'ai que cent vingt-sept ans !

Ca semblait beaucoup mais c'était sans compter sur l'énorme longévité des Hutts. A son âge, Glurba n'avait en réalité que l'équivalent de dix-huit ans humains. C'était très jeune pour prétendre avoir une carrière criminelle.

GLURBA – A cet âge, ce serait présomptueux de parler de carrière criminelle. Mais je peux avoir eu des débuts prometteurs. Mais l'âge n'est pas le seul facteur qu'il faut prendre en compte.

Le Hutt bomba un peu le torse pour se donner l'air... pédant, en fait, plus que pédagogue.

GLURBA – Nous vivons en familles, ou en clans, selon le terme que vous préférez employer. Le vrai terme est : kajidic. Je suis issu du kajidic Lugliiamo, mais de fait, je suis un proscrit. A cause des Siths, soit dit en passant, mais ce n'est pas le sujet. Alors il y a deux possibilités. Soit je me présente comme du kajidic Lugliiamo, qui est un clan mineur, ce qui peut être en notre faveur car il y a très peu de risques qu'un Hutt de Klatooine nous connaisse, mais ça reste un risque à prendre, car les informations se vérifient et on découvrira vite que je suis un proscrit ; soit je m'invente un kajidic, et il sera plus difficile de vérifier ce nom si jamais un Hutt doute de moi. Je pense qu'il est préférable que je parle de mon vrai kajidic, j'aurai plus d'assurance, et non seulement, comme vous dites, il n'est pas certain que nous ayons à parler à un autre Hutt, mais même si cela se produit, les risques qu'il connaisse mon kajidic et son histoire sont extrêmement faibles. A la limite, il le connaîtra peut-être juste de nom, ce qui sera même une bonne chose ; et dans le pire des cas, je peux jouer franc-jeu, expliquer que je suis un proscrit, je perdrai alors en influence, serai peut-être méprisé, mais la mission ne sera pas complètement en péril. Le kajidic est très important pour nous.

Il y avait un dernier détail que Glurba aborda :

GLURBA – Il y a une dernière chose : je ne pourrai de toute façon pas me faire passer pour quelqu'un d'opulent, car cela se voit à mon physique. Je ne suis pas obèse du tout, malheureusement. Je dis “malheureusement” dans le cadre de comparaison au sein de l'Espace Hutt, entendons-nous bien, je n'en suis pas malheureux, et en tant que Jedi, cela a ses avantages et je n'ai nul besoin d'être obèse. Seulement, chez nous, l'obésité est un signe d'importance sociale. Un Hutt se vante d'être obèse et aime que l'on remarque son obésité. Moi, je suis le contraire, je suis maigre.
Invité
Anonymous
Salle 5. 13h35

Pour cette mission, avant même de songer à déposer son parchemin "d'invitation" dans la chambre de Glurba, Alycius devait s'assurer des bases. Rapidement, il fouilla son comlink, faisant défiler sa liste de contacts. Il en choisit un et appela, une vieille femme répondit, Alycius s'excusa. Ligne redistribuée, évidemment. Choisissant une autre tactique, l'équidé tapa une adresse sur son datapad, un fin sourire habilla ses lèvres si peu habituées à ce geste de satisfaction. Le bar existait encore. Encore une fois: évidemment.

- Ouais? Bar "Chez vous", c'est qui?

Derrière ce nom somme tout anodin, presque sage, Alycius savait qu'il ne fallait pas s'y fier. Logé dans un coin de rue, précisément entre l'entrée des bas-fonds et la limite des quartiers riches, l'endroit était presque coquet, de taille moyenne, bref un bar parmi les autres, sauf pour les employés, comme Alycius l'avait été.

Surpris d'entendre répondre directement une vieille connaissance au lieu du patron, le Jedi essaya de ne rien laisser paraître et salua son interlocutrice. Le fait que ce soit précisément son ex-collègue qui lui réponde le satisfaisait pleinement de toutes manières.

- Tweeni? C'est Alycius.

La voix du Maître, toujours grave, s'imbiba toutefois d'une certaine... Douceur. Venant de lui, cette "amabilité" était surprenante. La réponse à l'autre bout du Comlink le fut néanmoins encore plus. Qui pouvait réellement être content de recevoir un appel du Jedi bougon? Un fantôme bien vivant du passé, sans doute.  

- Mon étalon!- Le Nazzar fronça ses naseaux mais accepta appellation pour le moins familière.- Ça faisait une éternité! T'es toujours dans l'mili... ?

- Non- Le Gardien coupa la femme. Il voulait laisser comprendre dès le début que le pas si bon vieux temps était terminé.- Je suis bien différent aujourd'hui.

-Ça m'étonne pas, ça te collais pas à la peau. Pourtant y'avait du potentiel. T'es dans quoi?
- Reprit la voix entrecoupée de bruits de mini explosions d'air, visiblement Tweeni màchait un Chwin-Gum et elle savait faire des bulles.-

- Il vaudrait mieux que tu le vois par toi-même. - La différence était tellement saisissante que le Jedi préférait ne pas la révéler via comlink. De plus, il comptait sur la curiosité avide de son ancienne collègue pour la pousser à le recevoir. Gagné, du moins il était sur la bonne voie.

- Une invitation? Ohhhh tu es trop ch... - Minauda la Twi''Lek d'un ton mêlant moquerie et sensualité. Agacé, Alycius la coupa, s'efforçant de ne pas avoir l'air aussi cassant que d'habitude, pour ne pas dire glacial.-

- J'ai besoin de toi, Tweeni, et très peu de temps.

- Tu sais que j'pourrais mal le prendre? Pas de nouvelles pendant quoi, 10... Non 16... 16 ans tu t'rends compte? Et tu rappelles pour m'demander mon aide, comme une fleur? T'es gonflé Alycius... - Un long moment passa avant que Tweeni ne finisse par céder.- J'aime ça. Viens m'voir. Tu sais où on est. Y'a pas grand chose qu'a changé, le bar est pareil, il a juste changé de main.- Bien que la femme ne soit pas en face de lui, Alycius devina la fierté qui changea jusqu'à sa voix.

- Bravo Tweeni, je n'en suis même pas surpris.

- Me flatte pas, mon tout beau. Si ça s'trouve t'en vaux même pas la peine et t'es devenu un gros informaticien myope, alors me flatte pas, d'autant que j'ai pas encore accepté, je ne fais que te recevoir.

- Je sais, je l'ai dit sans arrière-pensée.

- Ouais. C'est ça. Bye.

Le trentenaire raccrocha le comlink et poussa un léger soupir. Il lui restait de nombreuses personnes à contacter, et chacune devrait accepter, ce qui risquait de ne pas être simple. Il n'avait jamais trempé dans ces réseaux même si on avait essayé de l'y pousser: "Soit pas débile, t'as beau avoir ton charme, le canasson, mais tu vas juste mourir de faim si tu comptes que sur ça. Y'a de quoi se faire de la thune...". Par chance, Tweeni, une jeune Twi''Lek de 32 ans à l'époque à la beauté relative mais intelligente et surtout très ambitieuse s'était prise d'amitié pour le seul Escort Boy du bar qui n'avait jamais cédé à ses avances: "Le boulot c'est le boulot Tweeni et puis j'ai bien assez de mon quota dans la journée pour songer à ça.". Aujourd'hui c'était la maîtresse du "bar", une réussite qui arrangeait bien le Nazzar.

**
*

Salle 5. 15h06

Le moins que l'on puisse dire est que Glurba semblait réellement excité par l'idée de cette mission. Préoccupé par ses réactions, autant gestuelles que verbales, le Jedi hésita à le reprendre, lui rappeler qu'un Jedi devait faire preuve de calme, de pondération et de recul. Ils étaient des observateurs agissant pour la paix sans s'impliquer émotionnellement, sauf qu'il n'avait ni le temps, ni le courage, à vrai dire, de couper un Glurba qui aurait de toutes manières n'importe quoi à répliquer. De fait, il serait plus instructif de lui faire remarquer son erreur, une fois commise, et encore, concernant ce Padawan.

- Nous utiliserons le mode de présentation que vous préconisez.

Conclut Alycius sans l'once d'une hésitation. L’âge impressionnant de cet apprenti étonnamment humble- il aurait pu protester contre son statut ou les ordres qui lui étaient donnés par des Maîtres n'atteignant même pas accompli la moitié de son chemin temporel.- n'y était toutefois pour rien, bien que le Maître n'ait pu s’empêcher de hausser un sourcil.- Signe minime pourtant indicatif d'une grande surprise chez lui.- Il savait simplement que Glurba contrôlait mieux le caractère et les coutumes si particulières des siens. À n'en pas douter, les Hutts étaient des créatures totalement illogiques, à l'instar de ces fichus Nazzars d'ailleurs. L'ancien Xénophobe retint les résidus de mépris qu'il pouvait avoir pour une race aussi étrange et se contenta, sur une feuille plus humble cette fois, de prendre des notes, précisément dans un petit carnet à demi-rempli. Il étudierait toutes ces informations de première main sur le chemin.

- Votre poids est-il suffisamment remarquable pour mettre en danger l'infiltration?- s'inquiéta Alycius, intérieurement irrité à l'idée de devoir changer tous ses plans à cause d'un élève pas suffisamment obèse.- Si vous estimez que vous pouvez fournir une réponse aux Hutts, ou qu'ils n'y accorderont pas une importance dangereuse pour nous, nous continuerons.

Précisa le Nazzar avant de continuer ses explications, comme si le poids n'était effectivement pas un problème. Autant dire qu'il espérait ne pas devoir modifier tout son plan, même si au nom de la sécurité du Padawan il s'y résignerait. Que les autres Hutts qu'ils croiseraient peut-être soupçonnent le membre du Kadjiic Lugliiamo ou le maltraitent pour ce fait serait catastrophique.

- Le tout est de ne point jeter d'étoiles aux yeux du Cercle comme ils aiment se faire appeler, un nom aussi original que poétique, nous en conviendrons.- lança le Nazzar avec une pique complètement notable de dédain. Cela dit, le fait qu'il se permette de faire une remarque personnelle indiquait qu'il se détendait légèrement. Il était surtout soulagé que Glurba connaisse aussi bien les sales habitudes des siens, bien que ce fait engendre de nombreuses questions, dont certaines, dérangeantes.

Mais pour l'instant, cet intérêt douteux était positif, vu que le jeune Jedi souhaitait donner le plus de véracité au récit qu'il voulait justement faire raconter à Tweeni.

Il poussa du bout de la main son datapad, montrant à Glurba la photo d'une Twi''Lek d'un violet peu commun, caractéristique rehaussée par des rondeurs normalement inexistantes chez ces danseuses nées au ventre plat. L'image était assez ancienne, puisqu'elle datait de 15 ans. De toutes évidences, la femme n'était pas une Jedi, ni même une citoyenne commune, cela se voyait clairement sur son visage provocateur et son décolleté vertigineux. La photo venait d'ailleurs d'un vieux site Holonet moyennement recommandable, où lui aussi, sous couvert d'une simple présentation des employés du bar, avait un jour figuré.

- Un contact.

Brusquement, il s'était retourné vers Glurba dont il n'avait, à vrai dire, pu observer les réactions. Au cas où si le Padawan s'avisait de poser une seule question, il la lui ferait ravaler avec en prime son épaisse langue. Autant le dire, Alycius n'était pas à l'aise à l'idée de retrouver son passé, pire encore, que le limaçon finisse par saisir quel était son ancien travail. S'il n'avait que rarement couché avec des clients ou clients, et même si le bar avait plus de classe que ne le laissait entendre la voix traînante de Tweeni, c'était un passage de vie dont le Jedi avait honte. Il était, à l'époque, tellement détruit psychologiquement, si éprouvé physiquement qu'il avait failli se laisser tenter par la drogue. Heureusement, un an seulement dans le milieu lui avait empêché de sombrer d'avantage. Pour toutes ces raisons, il considérait aujourd'hui la presque quinquagénaire comme un contact, un simple contact.

- Tweeni vous permettra, ou plutôt à votre histoire, d'entrer dans le monde de la criminalité. Comme vous n'en êtes qu'à vos débuts, les rumeurs se répandront plus facilement et s'ancreront dans la réalité que connaissent ces individus. Vous précédant, votre nouvelle réputation devrait asseoir notre infiltration. Ainsi nous laisserons travailler Tweeni et le temps quelques jours avant de nous rendre sur Klatooine, le temps que plus personne ne sache de qui vient la première rumeur, mais qu'elle soit dictée comme une vérité. Elle n'a pas encore tout à fait accepté cela dit. Nous devons lui rendre visite et la persuader. Des questions, des suggestions?

Évidemment, par questions, certaines étaient admissibles, d'autres non.
Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
Messages : 954
Eclats Kyber : 0
Maître El'Dor écouta attentivement tout ce que Glurba eut à dire sur sa race. A froid, il aurait été difficile pour le Hutt de faire un résumé de tout ce dont il devait informer Maître El'Dor à ce sujet ; maintenant que le Maître Jedi avait orienté le sujet, Glurba savait quoi répondre. La question était de savoir si le plan de Maître El'Dor avait des chances raisonnable de fonctionner, alors Glurba pouvait donc parler de sa race dans l'optique de répondre à cette question. Et à l'écouter, il ne devait faire aucun doute pour Maître El'Dor que Glurba aimait parler de sa race. Le Padawan Hutt avait toujours au fond de lui une nostalgie de son kajidic, une peine de ne pas mener la vie à laquelle il aurait dû être destiné, et une rancœur envers les Siths qui avait perverti l'esprit des siens pour faire renaître leur Empire.

Maître El'Dor prenait des notes sur un carnet. Il avait l'air tellement sérieux. Glurba ne savait pas s'il réussirait un jour à briser cette barrière de glace pour obtenir une attitude plus chaleureuse de la part de l'étalon qui excitait son cœur. Il refusait d'abattre ses espoirs alors que le code de conduite des Jedis prônait le détachement affectif. Ni amour, ni famille. Ce n'était pas pour Glurba. Refusant d'intégrer ces préceptes, Glurba rêvait e voir Maître El'Dor jouer le rôle de son esclave et lui donner tous les prétextes nécessaires pour assouvir ses fantasmes, même en surface seulement.

ALYCIUS – Votre poids est-il suffisamment remarquable pour mettre en danger l'infiltration ? Si vous estimez que vous pouvez fournir une réponse aux Hutts, ou qu'ils n'y accorderont pas une importance dangereuse pour nous, nous continuerons.

Glurba se souvenait de la remarque de Maître El'Dor lors de leur premier entraînement en tête-à-tête : trop de bourrelets, une silhouette pas assez athlétique. Un comble quand on savait que Glurba était mince pour un Hutt. Maître El'Dor, ce jour-là, avait simplement montré qu'il ne connaissait presque rien aux Hutts, à se demander même s'il en avait jamais rencontré un seul, ou même vu en image. Pourtant, on aurait pu s'attendre à le voir marquer un étonnement alors que Glurba lui disait être « maigre ». Voir un Hutt dire qu'il était maigre, il y avait de quoi rire, sinon au moins hausser les sourcils. Maître El'Dor n'eut aucune réaction de ce genre avant de simplement s'inquiéter de l'impact de ce détail physique sur le plan envisagé pour la mission.

GLURBA – Remarquable, il l'est, oui, mais rien qui n'ait à nous inquiéter pour l'infiltration. Je peux être maigre parce que je suis un jeune sous-fifre ayant subitement décidé de s'enrichir par ses propres moyens et de hausser sa place dans le Cartel. Personne n'ira dire : « Regardez comme il est maigre, impossible qu'il soit un vrai Hutt, c'est forcément un infiltré ! ».

De toute façon, Glurba exagérait avec le mot “maigre”. Il n'avait pas non plus la silhouette d'un Hutt qui n'avait pas mangé à sa fin pendant des décennies. Il était juste mince pour un Hutt, plus souple, plus habile de ses bras, mais rien de si extrême, et aux yeux de n'importe quel humanoïde, il restait une énorme Limace boudinée, juste moins enrobée que ses congénères, voilà tout. Pourquoi Glurba disait-il être « maigre », alors ? Peut-être pour souligner encore avec rancœur qu'il n'avait pas la vie d'un “vrai Hutt” ? C'était assez inconscient de toute manière.

ALYCIUS – Le tout est de ne point jeter d'étoiles aux yeux du Cercle comme ils aiment se faire appeler, un nom aussi original que poétique, nous en conviendrons.

Glurba haussa les épaules.

GLURBA – Un nom comme un autre.

Glurba observa l'image, sur un datapad tendu par Maître El'Dor, d'une Twi'lek violette voluptueuse, habillée légèrement, offrant un décolleté plongeant mettant en valeur une poitrine généreuse. Glurba, sans savoir pourquoi Maître El'Dor lui montrait une holographie de cette personne, se mit à sourire lubriquement, la langue pendant sur le côté et de la bave coulant en faible excès.

ALYCIUS – Un contact.

Eh bien ! Maître El'Dor avait en effet des contacts insoupçonnés...

ALYCIUS – Tweeni vous permettra, ou plutôt à votre histoire, d'entrer dans le monde de la criminalité. Comme vous n'en êtes qu'à vos débuts, les rumeurs se répandront plus facilement et s'ancreront dans la réalité que connaissent ces individus. Vous précédant, votre nouvelle réputation devrait asseoir notre infiltration. Ainsi nous laisserons travailler Tweeni et le temps quelques jours avant de nous rendre sur Klatooine, le temps que plus personne ne sache de qui vient la première rumeur, mais qu'elle soit dictée comme une vérité. Elle n'a pas encore tout à fait accepté cela dit. Nous devons lui rendre visite et la persuader. Des questions, des suggestions ?

Glurba se rendit compte qu'il n'avait pas gardé une expression neutre, et alors qu'il referma la bouche, il ne put quand même s'empêcher de commenter :

GLURBA – C'est sûr, c'est une bien belle créature... Pas autant que vous, mais il y a de la concurrence dans un tout autre genre...

Ces propos étaient parfaitement déplacés et Glurba le savait très bien. Il se dépêcha de changer de sujet pour ne pas laisser le temps à Maître El'Dor de le réprimander :

GLURBA – La pondérance dans la réputation que vous me créerez sera importante. Il vaut mieux mettre l'accent sur mon ambition plutôt que sur mon passé criminel. Ce sera plus crédible et tout autant apprécié. Sur mon passé justement, parlez de trafic de pièces mécaniques et électroniques de contrebande. Ca me permettra d'être moi-même crédible. Les combats d'arène et l'esclavage seront pour moi une façon de toucher à plusieurs activités lucratives pour mener une vie plus luxueuse. Et vous serez très crédible en esclave, Maître El'Dor, physiquement en tout cas.
Invité
Anonymous
- Je vous prév...

Coupé dans son élan, soufflé par le toupet de Glurba, pour l'une des premières fois de sa carrière, le Maître se retrouva un instant, à gober l'air comme un poisson hors de son bocal. Il avait même cru mal entendre. Finalement il se résigna, après un court débat intérieur, Glurba devait chercher à le faire sortir de ses gonds avec de telles provocations. Une seconde, Alycius s'était toutefois demandé si avec ses remarques sur sa prétendu beauté, le limaçon n'avait pas obtenu des informations, par quelque artifice qui soit, sur son passé court mais intense. Non, ce n'était pas possible, ce gamin centenaire ne pouvait pas être en train de se moquer de lui vis à vis de son ancien statut d'Escort Boy. Ni une seconde, tandis qu'il se recomposait un masque, après avoir haussé les sourcils, en guise de grande surprise, le Jedi pensa que Glurba le trouvait réellement charmant. Pas plus qu'il ne le songea se lécher les babines à cause de la certaine beauté de Tweeni. Les Hutts étaient hermaphrodites non? Le sexe ne devait absolument pas exister chez eux, et tant mieux. Jamais Alycius n'aurait eu la saugrenue envie d'imaginer un Padawan limace excité par autre chose que la perspective d'une mission où l'un des maîtres les plus sévères de l'Ordre joue son esclave. D'un côté il fallait le comprendre, ce devait être jouissif d'aller encore plus loin que l'inversion de rôle, surtout pour un apprenti comme Glurba. Après tout, Alycius ne l'avait certainement pas choisi pour sa morale impeccable.

- Allons-y.

Le Jedi ferma l'étui du datapad un peu trop sèchement, encore ébranlé par les paroles insolentes de l'apprenti, quoiqu'il en dise. Il se demanda furtivement s'il avait vraiment les capacités de contrôler un tel énergumène, plein de bonne volonté mais également à son sens, forte tête, aux vices-notamment celui de l'orgueil.- dormant, ou plutôt bien trop réveillé pour être précis.

Il retira sa toge et la plia soigneusement sur son bras, puis sortit d'un sac, disposé à ses pieds, deux longues capes un peu rapiécés, sombres. Il se vêtit de la première puis, implicitement, invita l'apprenti à en faire de même histoire de rester discrets. Ignorant si le jeune Hutt avait finalement obtempéré, le Jedi se mit en marche, ralentissant à peine. Juste assez pour que Glurba ne le perde pas de vue au dernier moment en fait.

Arrivé au pied du Temple il bifurqua et avisa une ruelle proche ou un pilote les attendaient. El'Dor remercia le pilote de taxi qui les attendait, déjà prêt. Le vieil humain connaissait les manies du Maître- lequel disposait de son numéro personnel lorsqu'il devait sortir discrètement. C'était un homme tranquille qui ne posait pas de questions et arrivait toujours à l'heure. Il connaissait Coruscant comme sa poche. Un trésor souvent sous-estimé par les autres.- et veillait à disposer du vaisseau, prêt à vrombir. Cette fois c'était une mini navette (un genre de bus sans roues) qu'il avait attelé, ayant été prévenu de la présence d'un passager, disons... Imposant. Il rechigna d'abord en voyant les salissures laissées par le Hutt, mais accepta, le visage fermé, de le faire monter lorsque son client "préféré" lui sortit une liasse de billets.

- Tout à l'heure, je vous ai parlé de ma fausse condition d'esclave, et je vous ai prévenu que je ne serai pas docile, il faudra donc jouer le jeu, mais il y a des limites. Faites le strict nécessaire pour asseoir votre autorité.

Voilà. Il l'avait précisé malgré sa répugnance à montrer une certaine forme de "crainte" de débordements. L'air plus ronchon que jamais. L'arrivée heureusement fut rapide, elle se fit dans une ruelle parallèle. Le Nazzar avait beau faire confiance au vieux chauffeur, Confiance était comme Gentil, elle n'avait qu'un oeil. Avant de pénétrer dans le bar, Alycius prévint le Hutt.

- Laissez-moi parler.

Il ne savait pas si Glurba respecterait sa parole, mais il n'avait guère le temps de s’appesantir d'avantage sur l'ordre, d'autant plus que ça aurait été de mauvais goût. Pile à l'heure donc, il rentra dans l'établissement. Tweeni les attendait en faisant mine de nettoyer un verre, l'air faussement détaché. Finalement, elle n'y tint plus et bondit hors du comptoir pour se précipiter sur Alycius. Tous deux avaient été assez proches malgré le caractère irascible du Nazzar déjà développé et sa xénophobie largement plus active, il comptait sur elle tout comme elle comptait sur lui dans un monde de paillettes obscurcies par la luxure, un univers de tromperies et de faux-semblants. La Twi´´Lek se jeta sur l'étalon et l'enserra de ses bras ronds. Aussi surpris que gêné le Maître accepta l'accolade sans vraiment la rendre, le dos raide.

- Tu n'as pas changé Alycius! Vraiment pas.

Lança-t-elle d'un air appréciateur en s'éloignant, sans doute voulait-elle dire qu'il avait gardé aussi bien son caractère de coincé aussi bien que sa haute stature-quoiqu'en plus définie, plus développée et adulte, évidemment.-. Les yeux pétillants Tweeni sourit en apercevant la discrète lueur joyeuse qui dansait au fond des yeux du Nazzar apparemment froid. Elle savait. Elle le connaissait bien, ce gosse sorti d'une secte, ignorant du grand monde, cet adolescent perdu qui avait, comme elle, vendu sa dignité. Soudain, elle remarqua la silhouette énorme derrière celle haute et mince de son amie, elle ne retint pas un petit cri de surprise, néanmoins loin d'être péjoratif. En réalité curieuse, voir contente de pouvoir s'approcher d'un Hutt qui devait être plus ou moins correct- pour traîner avec son ami à l'esprit justicier si aiguisé.- elle s'approcha de ce dernier et tourna autour. C'était une professionnelle de la chose.

- T'sais que je pourrais en faire quelque chose! Il y a du potentiel.

- Je n'en doute pas, tu fais toujours quelque chose de n'importe quoi. Et il y a toujours du potentiel selon toi. Tweeni, je te présente... - Il douta un instant puis acheva sa phrase, le mensonge ne pouvait pas avoir sa place dans cette mission, du moins à ce stade et avec ce contact.- le Padawan Lugliiamo qui jouera le rôle de notre "Criminel".

- Notre criminel? De quoi tu cause? Ahhhh le truc urgent au commlink. Va pas trop vite en besogne, t'as rien expliqué comme toujours, cachotier parano, et j'ai encore rien accepté! Attends... TU AS DIT PADAWAN? Attends c'est pas un truc de... Jedi ça?

Discrètement le Nazzar opina du chef et repoussa un pan de sa toge légèrement rapiécée et surtout commune, laissant entrevoir l'éclat de son sabre-laser encore accroché à sa ceinture.

- QUOI? Oh j'peux pas y croire... Ou plutôt si, ça te va comme un gant. T'as toujours eu le manche de sabre-laser... Coincé dans l'derrière.   - Alycius grimaça mais ne dit rien, il aurait préféré que Tweeni ne jette pas son autorité au sol avec de telles remarques, seulement elle n'était pas Jedi et encore moins sa sous-fiffre, de plus Tweeni était Tweeni, la réprimande n'aurait fait qu'entraìner une remarque encore plus piquante. Faute de mieux, le Jedi jeta un regard noir à Glurba pour le prévenir qu'il n'avait pas intérêt à rebondir sur les moqueries de la Twi''Lek, ni de les retenir.- Alors t'es... Comme on dit,
un guerrier? Non un chevalier... Et me dis pas... Pauvre gosse, t'es son Padawan?


Tweeni sourit de toutes ses dents tandis que les épaules d'Alycius se détendirent un peu. Elle avait bien pris la chose. Cette dernière désormais embrassait le corps du Hutt, par automatisme, elle repassait déjà les clients qui pourraient apprécier cet exotisme exacerbé.

- Je suis...

- Tchuuuut malotru, je parle à ton Padawan! Alors, tu le supportes?

S'enquit la Twi''Lek désormais attentive au Hutt, fascinée, autant par sa race que son statut.
Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
Messages : 954
Eclats Kyber : 0
Heureusement que Glurba n'avait pas laissé le temps à Maître El'Dor de répliquer, car ce dernier avait vraiment l'air choqué par ce qu'il venait d'entendre. Quelque part, Glurba en était un peu amusé. Maître El'Dor était un bel étalon qui le faisait baver physiquement, mais psychologiquement, il restait quelqu'un de très rigide aux yeux de Glurba ; rigide, ronchon, exigeant, parfois méprisant comme il avait pu l'être avec Solal Kalel, il n'avait vraiment pas que des qualités. Glurba avait un peu la prétention de réussir à faire évoluer certaines choses, même un tout petit peu. Réussir à décocher un tout petit sourire à Maître El'Dor avec une blague graveleuse, serait déjà un énorme succès.

Le Maître Jedi retira sa bure. Ses gestes, notamment pour ranger le datapad, étaient secs, signe de sa mauvaise humeur. Monsieur Ronchon dans toute sa splendeur. Rah là là... Qu'est-ce que Glurba allait bien pouvoir faire de lui ?... Car oui, normalement, c'était à Maître El'Dor de faire quelque chose de Glurba, mais pour ce dernier, il fallait faire quelque chose de Maître El'Dor. Là aussi, la prétention du Hutt dans toute sa splendeur.
Ils faisaient une belle paire de névrosés, tous les deux.

Glurba imita le Maître Jedi en retirant sa bure, toujours souillée par son mucus et par sa bave. Le pire, c'est que Glurba ne voyait même pas bien l'utilité de la laver, hormis d'être “plus présentable” devant autrui. Glurba n'était pas bête, il savait bien que les non-Hutts étaient répugnés par ses sécrétions cutanées et buccales. Il ne pouvait rien faire pour empêcher son corps de sécréter du mucus, et était à peine capable de retenir sa bave verdâtre dans sa bouche, mais il pouvait au moins entretenir sa bure pour ne pas avoir trop mauvaise image auprès de ses interlocuteurs non-Hutts.

Maître El'Dor et Glurba enfilèrent chacun une cape, et Glurba fut surpris de trouver la sienne adaptée à sa morphologie, notamment à l'épaisseur de son cou. La cape lui allait parfaitement d'une épaule à l'autre, jusqu'au bas du dos, effleurant à peine sa queue. Maître El'Dor avait vraiment bien prévu le coup, et il avait compté sur la présence de Glurba, car cette cape ne pouvait aller à personne d'autre. Autre signe que Maître El'Dor avait bien prévu le coup pour Glurba : le moyen de transport. Le taxi qui allait les conduire à Tweeni n'était pas un simple speeder, il avait la taille d'un bus et le Hutt put s'y installer confortablement, sous le regard malgré tout éberlué du chauffeur qui ne posa pas de questions bien qu'il hésitât à se plaindre des salissures causées par la Limace. Une pogne bien garnie suffit à le tenir au mutisme.

ALYCIUS – Tout à l'heure, je vous ai parlé de ma fausse condition d'esclave, et je vous ai prévenu que je ne serai pas docile, il faudra donc jouer le jeu, mais il y a des limites. Faites le strict nécessaire pour asseoir votre autorité.

Cause toujours. Glurba comptait bien se faire un petit plaisir, ça allait être l'occasion ou jamais. Et ça mêlerait l'utile à l'agréable, puisque ce petit plaisir resterait un geste « nécessaire pour asseoir son autorité ». Cette précaution de Maître El'Dor était donc relative...

Devant le bar, Maître El'Dor demanda à Glurba de le laisser parler. Le Hutt acquiesca et rampa à la suite du Nazzar. Son regard se promena sur la décoration, les couleurs chaudes, et peut-être qu'il partait avec un a priori sur le lieu, mais il aurait tendance à dire que ce n'était pas qu'un simple bar, ici. La vue de la Twi'lek qui accueillit Maître El'Dor en se jetant dans ses bras, en portant un décolleté aussi plongeant que celui sur l'holographie, tendait à faire penser Glurba qu'il ne se trompait pas.

Glurba laissa Maître El'Dor parler avec Tweeni. Il se contenta de hocher a tête quand Maître El'Dor le présenta, il ne dit rien quand la Twi'lek tactile s'exclama de stupéfaction quand elle apprit que Maître El'Dor était un Jedi, ni quand elle commenta qu'il avait toujours un sabre-laser coincé dans le derrière – même s'il n'en pensait pas moins et eut envie de s'esclaffer. Il ne voulait pas humilier Maître El'Dor alors qu'ils n'étaient pas encore dans leur jeu de rôle en pleine mission.
Par ailleurs, Glurba avait laissé l'instant d'avant Tweeni le reluquer comme un modèle d'exposition, il avait même subtilement bombé le torse et prit un air fier, bougeant un petit peu le bout de la queue. Pour une fois que quelqu'un l'observait avec une forme de contemplation en lui tournant autour, Glurba se laissa faire, flatté par l'attitude de Tweeni.

Quand cette dernière s'adressa finalement à lui, Glurba ne se retint pas pour lui répondre :

TWEENI – Pauvre gosse, t'es son Padawan ?
GLURBA – Pour cette mission seulement ; au Temple, je ne dépend pas de lui mais de quelqu'un d'autre.

Pour une fois, Glurba fit une réponse sobre sans aucun sous-entendu pouvant déstabiliser Maître El'Dor. Ce dernier voulut reprendre la parole mais Tweeni le coupa, absorbée par le Hutt qui s'en sentit toujours flatté :

TWEENI – Tchuuuut malotru, je parle à ton Padawan ! Alors, tu le supportes ?

Glurba eut un petit sourire.

GLURBA – Maître El'Dor a son petit caractère de cochon, mais ça fait son charme. Mais en parlant de charme, tu te défends bien aussi, ma jolie. Que dirais-tu de faire autre chose que me reluquer uniquement ? Tu peux toucher, si tu veux, n'hésite pas...

Glurba lui adressa un clin d'œil, et étira lentement sa langue pour aller titiller la poitrine généreuse et bien mise en valeur de la Twi'lek.
Invité
Anonymous
- Ahhh j'comprends mieux, t'as peut-être une chance de t'en tirer vivant alors, enfin si t'es résistant! Parce qu'Alycius, c'est pas de la tarte. 

La Twi''Lek esquissa un nouveau sourire, ravageur, qui étira les quelques rides qui sillonnaient son visage encore poupin. Alycius fronça les sourcils, mécontent du copinage qui se produisait sous ses yeux. Néanmoins reconnaissant envers le Hutt qui n'avait pas souligné le trait d'humour douteux de Tweeni concernant un manche de sabre-laser coincé dans son arrière-train, l'équidé choisit de ne pas réagir aux avances lascives de Glurba. Ce ne pouvait qu’être de la provocation, sans nul doute. Évidemment pour n'importe qui, y compris un Jedi aguerri, imaginer une limace géante flirtant sérieusement avec une prostituée presque quinquagénaire, c'était risquer un court-circuit mental. Mieux valait donc sincèrement se voiler la face, et puis Alycius avait d'autres Cathars à fouetter. Il interrompit une nouvelle fois l'échange, faisant fi du faux air courroucé de Tweeni. Du moins, il allait le faire, lorsque d'une voix plus aigu mais accroché farouchement à sa volonté de s'exprimer, elle répondit une petite phrase un peu trop encourageante à Glurba en guise de conclusion momentanée.

- J'crois pas bien que ce soit le moment, mais... Faudrait qu'on reste en contact. Je pourrais te proposer des activités intéressantes, on gagne bien.

- Tweeni, c'est un Jedi.

- Et? T'as bien accumulé plein de p'tits boulots toi à l'époque... Ahahah ,quand je te revois dans ton uniforme de vendeur de pizzas.

- Oh je t'en prie, ne reviens pas à cette époque damnée. Et je ne pense pas que ce soit de bon goût de comparer mon ancien travail à celui que tu es en train de proposer à ce Padawan, sous mes yeux. . Les Jedis ne ...

- S'abaissent pas à ça? Pourtant t'es là, Alycius, à réclamer mon aide. Pour ça, ouais, tu t'abaisses à venir, à te rappeler de moi, hein.

Les yeux de son ancienne collègue s’étrécirent, en réponse, les oreilles de l'équidé s’aplatirent tristement sur son crâne et fait n'arrivant guère, il baissa les yeux devant la minuscule petite bonne femme d'un mètre 50.

- Tweeni...

L'excuse voilée de son ami avait su toucher la concernée qui, malgré un regard encore un peu embuée chassa le début de disputes d'un signe de main volatile. Il avait fait de gros effort pour incliner sa tête et il en fallait encore plus pour que la honte transparaissent dans les yeux sombres du Maître, pour l'instant suffisamment puni. Au moins, Tweeni l'avait remis à sa place.

- Laisse, je sais que tu l'fais pas exprès, que t'es comme ça, mais serait temps de changer vieux canasson. Allez, parle! C'est quoi votre mission.


Alycius poussa un soupir, mi-désespéré, mi-exaspéré. Il raconta alors brièvement l'idée, laquelle en soi ne contenait guère de risques pour Tweeni. Elle savait jouer des bouches et des oreilles pour faire d'une rumeur orpheline la fille de tout le quartier. Celle que l'on adoptait sans se rappeler de sa provenance. De la même manière, cela dit, la quadragénaire ne faisait pas partie du milieu criminel. Son chemin croisait parfois celui d'un mafieux, au détour d'un verre ou... D'un lit, la diffusion serait donc aussi légère qu'un poison versé chaque jour pendant des années dans la nourriture d'un ennemi. Au bout de 48 h le résultat serait une impression vague "d'avoir déjà entendu ce nom quelque part.", chose qui convenait au Jedi.

Il lui raconta donc les grands traits de la mission, sans mentionner toutefois l'identité du garçon à sauver, ni le fait que c'était un Padawan. Malgré sa confiance envers Tweeni et son implication toute relative, il souhaitait la protéger tout en se sauvegardant aussi, sans oublier Nils. Il ignorait si les bourreaux de ce dernier connaissaient son lien avec le Temple et la Force- ce qui, caché, pouvait représenter sa seule chance, mais révélé pouvait causer sa perte.-. De plus, le Jedi préférait éviter à son ancienne collègue de porter le fardeau de la vérité si "on" l'interrogeait.

-... Et cela ne représenterait aucun danger pour toi. Au pire, c'est nous qui prenons, à cause de la trop récente entrée de Glurba dans le monde criminel. Il faut jouer le tout pour le tout, en lui créant un petit curriculum vitae, lequel se serait soudainement trouvé boosté par sa capture inédite: un esclave de combat.

Le nez en trompette de Tweeni se fronça légèrement, signe d'une inquiétude qu'elle essayait de cacher. Si elle ne s'inquiétait pas outre mesure pour son bar, la femme ne voulait pas envoyer un gosse -aussi centenaire et baveux soit-il.- à la mort, pas même ce ronchon de Nazzar. Le Maître insista en touchant la corde sensible de la propriétaire du bar que deux thèmes sensibilisaient beaucoup de part ses origines: L'esclavage et les enfants. C'était d'ailleurs grâce à cette affinité avec les jeunes qu'El'Dor junior avait pu profiter de sa bonté. Malgré ses ambitions à l'époque, Tweeni n'avait pas pu résister à ses prunelles de "poulain" effrayé. Oui, il avait un jour été expressif à ce point, laissant défiler, entre deux battements de paupières, toute ses craintes d'adolescent comme un holofilm. Un jour, ces perles d'onyx n'avaient pas été si sombres.

- C'est un enfant qui nous a envoyé un appel au secours. Et il y en a d'autres. Ils doivent se battre contre des créatures de tout poil, sans rien dans le ventre. Dis-moi que ça n'en vaut pas la peine, Tweeni? Et puis... C'est mon travail.

À nouveau, bien que ce soit discret, les yeux du Nazzar luisaient d'un certain optimiste. Il croyait en ce qu'il faisait et derrière son attitude blasée, sa récitation neutre de l'ordre de mission, brillait un véritable désir de porter secours à Nils. C'était probablement pour cette différence que le Conseil avait décidé de faire confiance au ronchon visiblement fatigué de tout et guère croyant. Ce fut probablement pour cela que la femme acquiesça lourdement du chef, faisant danser ses lekkus.

- Padawan Lugliiamo. Expliquez-lui comment procéder, ce dont vous avez besoin. Où les rumeurs concernant le "petit dernier" du Kajidiic Lugliiamo doivent tomber et quelles oreilles éviter. En quels termes doit-on parler de vous?.- L'équidé laissa s'écouler quelques longs instants de silence avant de lâcher difficilement son autorisation.- Sur ce plan, vous avez carte blanche, et vous ferez ça mieux que moi.

Bouche bée la Twi''Lek regarda le Maître s'éloigner pour s’asseoir à une table du fond et écrire son rapport, tant que son échange avec elle était frais dans sa tête. Il commença aussi à faire l'inventaire de toutes leurs affaires: des capsules de survie, une trousse de soin, des faux passeports, et un mini dispositif de micro qu'Alycius n'était pas certain d'utiliser, de crainte d'être repéré à cause de ce détail. Le fait qu'il fasse cette liste pour la 3 ème fois était une preuve discrète mais réelle que malgré son dos bien droit et son regard intransigeant, il stressait. Ses pensées parfois se tournaient vers Ylm, son ancienne Padawan morte. Cela ne pouvait pas arriver à Glurba, il y veillerait tout en devant sauver Nils ainsi que ses camarades.

- T'sais qu'il te fait confiance et apprécies ta présence? Parce que laisser la main à quelqu'un pour quoique ce soit, c'est nouveau! J'en serais presque jalouse.


Le ton violet de la femme fonça légèrement au niveau de ses joues, elle avait retrouvé sa bonne humeur, et, les bras tendus appuyés contre le dossier d'une chaise elle-même plaquée contre une table.- les jambes négligemment croisées, le corps penché en arrière, Tweeni croisa le regard du jeune Hutt. Elle éprouvait énormément-c'était le cas de le dire!- pour ce dernier. Comment pouvait-il manier ce fameux sabre-laser? Comment avait-il renoncé aux traditions de sa race? Elle aussi en possédait d'ailleurs, quoique ses racines en tant que native de Ryloth étaient bien moins reluisantes, et se sentait donc interpellée par Glurba. Après que son père ait souhaité
la vendre, elle avait fuit pour chercher fortune sur Coruscant, renonçant ainsi aux siens. Alycius aussi s'était aussi échappé, quittant une secte qui devait aujourd'hui encore parler de lui comme le Renégat, et Glurba?

- Est-ce que tu sais si ta famille pourrait avoir pris des représailles contre toi? J'veux dire, lancer une contre-rumeur en balançant ton nom comme celui d'un traître? 'Fin, si seulement ils sont au courant que t'es dans le camps ennemi quoi...

Mine de rien, sous prétexte de s'inquiéter d'un point normal pour la mission, elle essayait d'en apprendre plus sur cet être si curieux.

- Désolée j'me trompe peut-être hein. J'avoue pas trop connaître les Hutts. Sont pas trop accessibles ici, tu vois. On est trop respectables pour ceux qui traînent par ici. Et puis beaucoup opèrent depuis Nar Shadaa ou l'espace Hutt.

En soulignant combien les limaces étaient des canailles, Tweeni pourrait éventuellement blesser son interlocuteur, mais elle n'y avait même pas songé, trop franche, aussi bien pour enlacer son vieil ami sans se préoccuper de son caractère froid, que pour critiquer ce qui lui semblait mal. Tout ce qui sortait de la bouche de la Twi''Lek était sincère, dont le potentiel de Glurba pour certains clients.

- Du coup vas-y, raconte, on procède comment, chef?

Conclut Tweeni avec un sourire éclatant. Elle était presque le contraire exact d'Alycius, son oxymore, au point que cela pourrait caricatural. Aussi joyeuse qu'il était renfrognée, expressive,
on pouvait lire dans son regard ou dans ses mots comme dans de l'eau de roche. Minuscule être aux formes généreuses à la peau relativement claire, là où son ami était grand et sec, on se demandait parfois comment ils avaient pu être amis. Probablement grâce à deux uniques valeurs partagées qui avaient suffit à les lier: la loyauté et un bon cœur. Car oui, si Tweeni n'était pas une riche maquerelle, vivant dans le faste, c'était bien parce que les serveuses occasionnellement prostituées étaient heureuses avec elle et qu'elle résistait aux avances du milieu criminel. Une vraie petite Jedi dans l'âme, les restrictions en moins.
Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
Messages : 954
Eclats Kyber : 0
Glurba fut un petit peu déçu de voir ses avances repoussées par Tweeni, même s'il s'y attendait quand même un peu. Il rentra son énorme langue dans sa bouche non moins énorme en se disant que Tweeni jugeait peut-être le moment inapproprié : si elle devait le toucher, le palper, le câliner, elle ne le ferait pas devant Maître El'Dor. Non pas parce qu'elle ne connaissait pas assez ce dernier, mais au contraire parce qu'elle le connaissait trop. Elle ne voulait peut-être pas le rendre jaloux ! Glurba sourit à cette pensée, tout comme il avait souri quand Tweeni lui avait dit qu' « Alycius, c'est pas de la tarte » et qu'il aurait « peut-être une chance de s'en tirer vivant s'il était résistant ».

Glurba ne fut pas complètement déçu aussi parce que Tweeni ne lui ferma pas la porte : elle l'encouragea à maintenir le contact, entendu qu'elle saurait lui trouver des « activités intéressantes ». Et justement, Glurba eut l'air intéressé. Tweeni rajouta que l'on gagnait bien dans ces activités. Normalement, c'est un argument qui ne prenait pas sur un Jedi, mais sur un Hutt comme Glurba, ça gardait un petit écho malgré tout. Glurba ne cherchait pas à devenir riche, sa vie tournait autour d'autres valeurs, portées par l'enseignement jedi, mais il avait quand même cette sensibilité en lui aux questions d'argent. Les Jedis étaient les agents de la paix au sein de la République, et même s'ils étaient plus que de simples policiers, un policier portait des valeurs mais n'agissait pas par pure philanthropie, il exerçait un métier et attendait rémunération. Puisque l'on ne pouvait pas vraiment dire que Jedi était un métier, est-ce que ce statut iconique empêchait vraiment d'exercer une activité lucrative en parallèle ? Et puis, au pire, il y avait déjà plusieurs choses que les Maîtres Jedis réprouvaient et auxquelles Glurba se livrait malgré tout...

En plus, Glurba apprit en écoutant Tweeni que Maître El'Dor lui-même avait eu des petits boulots en parallèle de son statut de Jedi. Vendeur de pizzas, par exemple ! Glurba avait du mal à imaginer Maître El'Dor vendeur de pizza. D'autant plus que Maître El'Dor lui-même qualifiait cette époque de « damnée ». Seulement, rien dans les valeurs jedis ne visaient le métier de vendeur de pizzas, alors qu'il y avait un certain mépris pour les activités plus charnelles, un mépris que Maître El'Dor exprima justement un peu malgré lui sans doute, mais que Tweeni releva et dont elle se vexa. Maître El'Dor plia les oreilles et baissa les yeux. Glurba se fit la réflexion qu'il ne l'avait jamais vu faire cette mine désolée. Maître El'Dor n'était jamais désolé, normalement, mais devant Tweeni, il était tout autre. Oui, ces deux-là se connaissaient vraiment bien...

Tweeni finit par évacuer le sujet d'un revers de main.

TWEENI – Laisse, je sais que tu l'fais pas exprès, que t'es comme ça, mais serait temps de changer, vieux canasson. Allez, parle ! C'est quoi votre mission.

Tweeni se permettait même de le traiter de « vieux canasson » ! C'était aussi raciste que de traiter un Hutt de « limace », et pourtant Maître El'Dor laissa passer.
Maître El'Dor dévoila la mission à son amie – ce n'était pas qu'un simple contact, cette Twi'lek, mais bien une amie – en omettant certains détails, sûrement volontairement, comme par exemple le fait que Nils était un Padawan – il ne cita même pas son nom, en fait. Glurba restait muet depuis quelques instants déjà, il devait pour cela faire un effort, mais il savait l'importance de sélectionner les informations que l'on distillait. Par respect aussi pour le Maître Jedi, il n'interrompit pas ce dernier pour donner des détails qui étaient peut-être volontairement omis.

ALYCIUS – Padawan Lugliiamo. Expliquez-lui comment procéder, ce dont vous avez besoin. Où les rumeurs concernant le “petit dernier” du Kajidic Lugliiamo doivent tomber et quelles oreilles éviter. En quels termes doit-on parler de vous.

Glurba regarda Tweeni, s'apprêtant à prendre la parole. Alors qu'il cherchait pas où commencer, il remarqua que l'attention de Tweeni était encore portée sur Maître El'Dor, comme si elle avait deviné qu'il allait encore dire une chose. Et en effet :

ALYCIUS – Sur ce plan, vous avez carte blanche, et vous ferez ça mieux que moi.

Sur ce, Maître El'Dor se mit à l'écart, s'asseyant à une table au fond de la pièce. Glurba ne connaissait pas encore assez Maître El'Dor pour saisir la portée de cette attitude, mais Tweeni ne manqua pas de la lui signifier :

TWEENI – T'sais qu'il te fait confiance et apprécies ta présence ? Parce que laisser la main à quelqu'un pour quoi que ce soit, c'est nouveau ! J'en serais presque jalouse.
GLURBA – Vraiment ?

Glurba coula un regard au Nazzar qui avait la tête plongée dans l'équipement prévu pour la mission. Tweeni, quant à elle, s'adossa contre une chaise calée contre une table, les jambes croisées, le corps décontracté ; c'est quand il reposa le regard sur la Twi'lek que Glurba réalisa qu'elle s'était remise à le reluquer avec cet air de curiosité. Glurba lui sourit, se voulant presque déjà complice avec elle.

TWEENI – Est-ce que tu sais si ta famille pourrait avoir pris des représailles contre toi ? J'veux dire, lancer une contre-rumeur en balançant ton nom comme celui d'un traître ? 'Fin, si seulement ils sont au courant que t'es dans le camp ennemi quoi... Désolée j'me trompe peut-être hein. J'avoue pas trop connaître les Hutts. Sont pas trop accessibles ici, tu vois. On est trop respectables pour ceux qui traînent par ici. Et puis beaucoup opèrent depuis Nar Shaddaa ou l'Espace Hutt.

Glurba se demanda ce que Tweeni voulait dire par « On est trop respectables pour ceux qui traînent par ici. ». Elle avait en tout cas raison de dire que les habitants de Coruscant ne voyaient pas beaucoup de Hutts – sinon jamais – dans leur vie, mais il n'y avait pas besoin d'aller chercher très loin pour comprendre pourquoi les Hutts n'arpentaient pas les rues de cette planète. Glurba ne comprit donc pas trop où Tweeni voulait en venir avec cette histoire d'être « respectables ».

TWEENI – Du coup vas-y, raconte, on procède comment, chef ?

Le sourire éclatant de Tweeni fut communicatif sur l'esprit et le visage de Glurba. Le Hutt coula un nouveau regard vers Maître El'Dor mais d'un air de celui qui s'assurait que personne n'allait entendre ce qu'il s'apprêtait à dire à son interlocutrice.

GLURBA – Ca ne m'étonne pas que Maître El'Dor me fasse confiance. Mais ça m'étonne qu'il m'apprécie, j'ai l'impression plutôt de ne pas être son genre, mentalement parlant. En même temps, je ne sais pas qui peut être son genre... Et pourquoi il accorde aussi peu sa confiance que tu le dis.

Glurba se mit à sourire encore plus en pensant à ce qu'il était sur le point de dire ensuite :

GLURBA – Oh, et tant qu'il ne nous écoute pas, sache que c'est avec plaisir que je te reverrai, pour que tu me parles de ces activités « intéressantes ». D'autant que tu es toi-même intéressante... Il me tarde qu'on se voie en privé, pour que tu puisses me toucher autrement qu'avec les yeux...

Glurba digressait avant même d'avoir parlé du sujet principal. Il se reprit donc. Il devait aussi montrer qu'il était capable de réfléchir à une mission et de la prendre à cœur. Symboliquement, il recula la tête, changeant de posture.

GLURBA – Je pense que si ma famille avait entrepris des représailles contre moi, je les aurais déjà subies. Le fait que je n'aie eu aucune nouvelles de ma famille depuis huit décennies me laisse croire que je n'ai rien à craindre de leur part. Ca fait pas loin de quarante ans que je suis Padawan, que j'ai intégré l'Ordre Jedi. Ne vous en faites donc pas pour ma famille : s'ils avaient dû me punir, ils l'auraient déjà fait.

Voilà qui répondait au moins à une interrogation de Tweeni.

GLURBA – Mon kajidic est mineur. Sur Klatooine, le plus probable est que les personnes à qui nous auront affaire pour cette mission n'aient jamais entendu le nom de Lugliiamo. Et si jamais ce nom évoque quelque chose à une personne, les probabilités restent très faibles que cette personne ait entendu qu'un certain Glurba n'en fait plus partie. Inventez-moi un passif en tant que receleur de pièces mécaniques ou informatiques de contrebande. J'aurais embauché deux ou trois têtes pour écumer les marchés noirs et faire de la revente concurrentielle. Des mercenaires, larbins de bas étage, des gens qui demandent pas cher parce qu'ils cherchent eux-mêmes à monter en gamme. Aujourd'hui, pour me faire plus d'argent, je veux miser sur des gladiateurs. J'ai acquis un bel étalon Nazzar et je veux d'autres esclaves. Je suis ûr de pouvoir aussi faire monter un gladiateur en gamme. J'ai l'air d'avoir de la compassion pour les gens et je m'en sers pour les acquérir à ma cause, mais ça reste l'argent qui m'intéresse avant tout. Mais si un gladiateur m'impressionne, ou me paraît avoir du potentiel, je pourrais décider de l'acheter et d'en faire un champion... qui m'enrichira, ça va de soi. On doit parler de moi comme d'un jeune Hutt ambitieux, qui n'a peut-être même pas les moyens de ses ambitions. Je n'ai pas de garde rapprochée, j'ai tout juste obtenu mon premier esclave personnel, mais je porte fièrement les ambitions de mon kajidic et c'est en cela que je mérite le respect.
Invité
Anonymous
[HJ: Alycius a été vendeur de Pizza avant d'être Jedi Wink ]

- J'confirme. T'es pas du tout son genre

Un oeil fermé, l'autre grand ouvert et deux doigts caressant son menton tel un vieux détective d'Holofilm, Tweeni observa attentivement le Hutt qui venait ouvertement de lui lancer une pique séductrice, pas même discrète. Comment ce phénomène avait pu convaincre El'Dor de lui faire confiance? Soit son ami lui cachait une toute nouvelle personnalité, soit il était suffisamment aveuglé par ses oeillères pour s'apercevoir du caractère du Padawan qu'il avait entraîné à sa suite ou... Soit Glurba possédait des capacités extraordinaires poussant le Nazzar à ignorer ses petits défauts. Entendons-nous bien, défauts du point de vue du Coincé juché sur ses hautes pattes, qualités selon Tweeni qui reprenait espoir en ce qui concernait la mission. Avec ce jeune Hutt, la couverture serait parfaite, et le tout très amusant. Du moins elle essayait de s'en convaincre pour éviter de stresser. Par chance, Glurba n'était pas seulement provocateur, c'était aussi un bon connaisseur de ce monde criminel, pourvu d'une excellente couverture personnelle: un Kadjidic modeste qui ne risquait pas trop de lui causer du tort, tout en lui apportant une réputation juste suffisamment crédible.

- C'est d'accord, je vais subtilement lâcher l'info devant deux de mes commères pros. Elles seraient à ton goùt aussi j'pense bien d'ailleurs.

Pérora joyeusement la Twi''Lek qui dans le fond, trouvait la mission un peu trop facile. La théorie lui plaisait, pas de souci là-dessus. Quant à l'idée de voir son vieil ami devoir jouer les humbles sous-fifre, elle était savoureuse. Cependant, la quadragénaire savait aussi ce que signifiait l'esclavage. Sans en avoir été victime, elle avait vu des parents en venir à vendre des enfants qu'ils aimaient pourtant, espérant trouver le maître le moins pire pour eux.

- Fais gaffe. Si vous êtes découvert, ou qu'Alycius est trop apprécié... Vous ne sortirez pas de cette spirale. Plus de droits. Plus de liberté. On rigole pas avec l'esclavage. Que ce soit l'esclavage sexuel ou dans les arènes, c'est sérieux. Sérieux et dangereux. On s'en sort pas comme ça, juste en infiltrant.

Ce que voulait dire Tweeni, c'est que les deux Jedis allaient voir des choses affreuses sur Klatooine et, s'adressant particulièrement au Hutt, elle l'avertissait qu'il avait le rôle le plus complexe: celui du bourreau. Devoir faire des choses immorales, ou du moins les laisser faire devant ses yeux globuleux pourrait corrompre son âme qu'elle jugeait bonne. Car derrière le facétieux, le dragueur, elle décelait une personne optimiste, décidée à aider son prochain. Certes, Glurba semblait plus terre-à-terre que le Nazzar prêt, semblait-il, à se passer de nourriture et d'eau pour son cher Ordre, mais il n'en restait pas moins qu'elle appréciait l'apprenti. Son Lekku droit, le plus intuitif, lui racontait que ce "p'tit centenaire là" avait du potentiel, comme escort boy pour clients très spéciaux, certes, mais aussi comme Padawan. Elle était douée pour ça, Tweeni, fouiller sous les carapaces, au plus profond des entrailles.

- T'as pas le droit de rester là-bas. Ni de le laisser, lui. J'ai encore des trucs à régler avec lui. L’engueuler et lui reprocher des tas de trucs... J'trouverais bien quoi le temps que vous serez là-bas. Mais toi et moi on doit absolument se revoir aussi. J'te rappelle que je t'ai donné rendez-vous. On fait pas de faux bond à une dame.

La propriétaire du bar sourit faiblement. L'âge récemment révélé du Padawan tendait à lui faire inverser les rôles. C'était lui qui devenait l'adulte responsable d'Alycius. Sans compter que toutes ces choses, elle savait ne pas pouvoir les dire au concerné, y compris sur le ton de la plaisanterie. Le Nazzar détestait-comme tant d'autre chose.- les adieux à l'eau de rose et les recommandations faussement humoristiques. Sans doute car il y était sensible.

n'avait pas envie de voir sombrer ce Hutt si particulier, si éloigné des standards de sa race. Elle-même, vouée à détester ces êtres gras, grands consommateurs d'esclaves Twi''Leks, maîtres cruels par excellence, trouvait extraordinaire que l'un d'eux ait échappé à sa condition. Elle le trouvait admirable et craignait d'autant plus que lors de ce jeu de rôle, l'apprenti retrouve ses anciens instincts. Pour autant, la femme violette se tue, ayant égaré un peu de son entrain. Pour cacher sa préoccupation, elle fit une pirouette gracieuse, un sourire un peu faux perché sur le bord de ses lèvres et s'enfuit dans la cuisine, sous prétexte de préparer un petit quelque chose aux deux Jedis.

- Tweeni fera son travail.- La voix d'Alycius brisa le silence, il s'était relevé sans un bruit, toujours immobile derrière la table vide.- Elle me préviendra lorsque les rumeurs lui reviendront à l'oreille, ce sera le moment. Pendant ce temps, nous avons fort à faire. Il nous faut nous entraîner davantage encore, et endosser notre rôle petit à petit.

Le trentenaire s'approcha, il tenait entre ses doigts fins un seul faux passeport-puisque Glurba jouerait son propre rôle.-, le sien. Un jeune ressortissant Nazzar nommé Khamsin, sans études et sans ressource. Il ne serait pas le possesseur de ses papiers, prisonniers des doigts boudinés du Hutt. Solennellement d'ailleurs, le Gardien tendit le bout de carton plastifié qui signifiait tant de choses pour tous les prisonniers du monde, à son futur bourreau.

- Après-demain, nous pourrions nous laisser voir dans cette arène.
- Le Maître tendit un datapad sur lequel un point rouge indiquait une zone des bas-fonds de Coruscant.- C'est une zone désaffectée où des combats clandestins de moyenne gamme sont organisés, tous les samedis soir. Au début, ce sera tendu car nous viendrons de nulle part, sans historique de combats, mais on peut supposer que vous aurez désiré garder votre esclave au frais pour le faire derechef combattre dans la cour des "grands", dans l'espoir de se faire repérer par des recruteurs de Klatooine. J'ai estimé que ce serait une bonne idée d'étudier aussi cette voie, cela pourrait renforcer votre réputation. Qu'en pensez-vous? Je nous inscrit?

Clairement soumis à Glurba en ce qui concernait ce monde qui le dépassait, Alycius céda avec quelques difficultés le choix à l'apprenti. Il avait l'impression d'être déjà un esclave, duquel on disposait d'un claquement de doigts. Selon la réponse du Padawan, il combattrait sur Coruscant en attendant que la rumeur de l'arrivée d'un membre du Kadijic Lugliiamo se propage ou ne le ferait pas, tous deux risquant d'attiser regards et haine en débarquant sans invitation sur Klatooine. Heureusement, c'était pour une bonne cause et Alycius avait un minimum confiance envers son partenaire qui savait ce qu'il faisait.

- Allons-y

L'équidé leva la tête vers la porte battante de la cuisine d'où les bruits venaient de cesser. Soudain pressé, il se tourna vers la sortie et enjoignit la limace à le suivre. Il détestait autant les adieux tout court que ceux dégoulinant de bons sentiments couplés à des recommandations.
Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
Messages : 954
Eclats Kyber : 0
TWEENI – C'est d'accord, je vais subtilement lâcher l'info devant deux de mes commères pros. Elles seraient à ton goùt aussi j'pense bien d'ailleurs.

Le sourire de Glurba s'élargit avec lubricité. Il s'imaginait déjà entouré de Tweeni et des deux « commères », à se faire caresser par les trois femmes en leur retournant la faveur à coups de léchouilles intimes et de mots doux. Bon sang que c'était excitant... Et quand il n'imaginait pas cette scène, il imaginait plutôt un moment sensuel et tout aussi intime avec Maître El'Dor, et ça ne le rendait pas moins excité.

TWEENI – Fais gaffe. Si vous êtes découverts, ou qu'Alycius est trop apprécié... vous ne sortirez pas de cette spirale. Plus de droits. Plus de liberté. On rigole pas avec l'esclavage. Que ce soit l'esclavage sexuel ou dans les arènes, c'est sérieux. Sérieux et dangereux. On s'en sort pas comme ça, juste en infiltrant. T'as pas le droit de rester là-bas. Ni de le laisser, lui. J'ai encore des trucs à régler avec lui. L’engueuler et lui reprocher des tas de trucs... J'trouverais bien quoi le temps que vous serez là-bas. Mais toi et moi on doit absolument se revoir aussi. J'te rappelle que je t'ai donné rendez-vous. On fait pas de faux bond à une dame.

Glurba voulut tout de suite rassurer Tweeni :

GLURBA – Ne t'en fais pas, je ne permettrai jamais qu'il arrive malheur à Maître El'Dor.

Et quand il disait ça, on pouvait le croire, car le fait que Maître El'Dor fut un Jedi, un supérieur qui plus est, n'était pas l'unique raison, et avec tout ce que Glurba avait pu dire depuis le début de cet entretien, Tweeni le savait parfaitement.

GLURBA – Et je ne raterai notre rendez-vous pour rien au monde, ma jolie. Alors tu peux me faire confiance.

Ca aussi, Tweeni pouvait le croire. Le Hutt bavait d'excitation devant elle et se laisser reluquer comme un modèle, personne ne pouvait douter qu'il lui tardait de revoir Tweeni dans un autre cadre que celui de cette mission.

Tweeni conclut cette petite conversation avec une révérence et s'en alla dans la cuisine sous prétexte d'aller préparer une collation. Glurba l'observa dandiner du postérieur et sursauta presque quand la voix de Maître El'Dor se fit entendre. Dans ses rêveries, Glurba avait presque oublié qu'il était toujours là. Il revint donc au sujet plus immédiat, reprenant un air plus sérieux que lubrique, et s'empara du passeport que Maître El'Dor lui tendit. Khamsin. Maître El'Dor avait même déjà réfléchi au faux nom qu'il porterait pendant la mission. Dire qu'il aurait fait tout cela pour rien si Glurba avait refusé de partir pour cette mission... Voilà peut-être pourquoi Maître El'Dor s'était permis de paraître souple en laissant cette possibilité à Glurba : il savait pertinnement qu'il n'y avait aucun risque que Glurba refuse, lui qui était toujours enthousiaste à l'idée de partir en mission, qui comptait parmi les Padawans les plus volontaires, et surtout, qui n'osait pas rêver de la possibilité de jouer le maître d'esclave. Maître El'Dor avait-il conscience que Glurba avait la “nostalgie” de la vie qu'il n'avait pas eu le droit de mener ? Maître Sliviqas lui en avait-il touché un mot ? Avait-il eu simplement cette intuition ? Ou bien croyait-il avoir affaire à un Hutt n'enviant pas le mode de vie de ses semblables ?

ALYCIUS – Après-demain, nous pourrions nous laisser voir dans cette arène.

Si tôt ? Maître El'Dor laissait peu de temps avant de passer aux choses sérieuses. Ils se trouvaient à cet instant sur Coruscant, et la mission devait se dérouler sur Klatooine. Ce n'était pas la porte à côté, il fallait compter le temps du voyage et celui de se présenter à l'arène, de s'intégrer au monde. Enfin, Glurba faisait confiance au Maître Jedi, voyant bien que ce dernier avait tout prévu depuis le début, il avait donc forcément bien réfléchi à cette question ; et de toute façon, Glurba était si impatient d'entrer dans son rôle de maître esclavagiste, que ça lui allait très bien si la mission commençait plus tôt qu'il ne l'avait imaginé.

Et puis il comprit que l'arène dont parlait Maître El'Dor était en fait une arène secondaire de Coruscant, dans laquelle étaient supposés piocher des recruteurs de Klatooine. Cela ne changeait rien au fait que Glurba allait pouvoir rentrer dans son rôle plus tôt qu'il ne l'avait imaginé, mais au moins il comprenait mieux la situation. Toutefois, il y avait un hic, et Glurba voulut avoir l'opinion du Maître Jedi :

GLURBA – Vous voulez que nous commencions ici, sur Coruscant ? Vous pensez que c'est bien cohérent ? Que viendrait faire sur Coruscant un Hutt originaire de Nal Hutta ? Je veux bien me vanter d'être brave, mais quitter l'Espace Hutt pour se lancer dans des combats d'arène sur Coruscant, ce n'est pas brave, c'est idiot. J'aurais tout logiquement cherché à vous tester dans l'Espace Hutt sans prendre le risque inutile de vous trimballer jusqu'à la planète-capitale de la République, où l'esclavage est prohibé et où les Hutts sont rarissimes. Tweeni elle-même m'a dit que je suis le premier Hutt qu'elle rencontre, ou tout du moins que les gens ici n'en rencontrent généralement jamais.
Invité
Anonymous
- Je n'en sais rien.- Répliqua Alycius, irrité par le ton de Glurba, autant que par son constat: effectivement, il n'en savait rien.- Je ne suis pas habitué à penser comme un criminel.

Le Jedi souffla brusquement par les naseaux, et l'espèce de ronflement qui en sortit se dispersa à son aise dans le silence qui venait de s'installer, tandis qu'il réfléchissait, les oreilles encore plaquées contre son encolure. Par pur orgueil, il maintint son attitude contrariée, fixant le mur qui ne lui avait rien fait d'un air particulièrement sombre. En réalité, ce prémisse de colère, aussi vive que peu dangereuse, simplement évocatrice d'un ego blessé lui était rapidement passé. Alycius cherchait désormais une solution plus adaptée, prenant malgré tout -et malgré lui- en compte les propos du véritable connaisseur.

- Bien- Suggéra-t-il dans un nouveau soupir, las cette fois.- Que proposez-vous? Partir pour Klatooine sans nulle autre introduction que les rumeurs divulguées par Tweeni vous parait-il raisonnable? Si c'est le cas, nous nous en tiendrons là. Si vous avez une autre idée, ou s'il faudrait, selon vous, se préparer de telle ou telle manière, et bien, suggérez.

Les temps changeaient, désormais les apprentis semblaient tout mieux savoir que les Maîtres. Parfois, c'était de l'arrogance pure, Cependant, c'était aussi parfois la vérité. Difficile à avaler pour un trentenaire ronchon, moulé à l'ancienne. Les valeurs se perdaient, c'est sûr, tout comme ses capacités jugeait-il. Car dans le fond, c'était bien à lui-même que le râleur s'en voulait. Sans doute que ses deux nuits passées à essayer d'étudier les Hutts, leur mode de vie et par extension le monde des arènes n'avait pas suffit. En réalité, ce qu'Alycius ne saisissait pas encore, c'était que les holo-livres n'étaient pas le seul moyen d'étudier. De fait, ils étaient parfois inefficaces. Lorsqu'on s'accrochait comme lui, à un système rassurant, à un schéma fixe, on ratait des détails, des vérités qui donnaient de la vie à un dossier monté méthodiquement quoique trop froidement. Cela avait toujours été un défaut d'Alycius, accomplir ses missions sans âme. Il avait beau travailler de son mieux, procéder par ordre, s'efforcer, il peinait à confier quoique ce soit à quelqu'un d'autre, notamment si cela devait le faire dériver de son plan original. Même sans se considérer comme un expert, et encore moins le meilleur dans sa catégorie, le Gardien préférait assumer l'entièreté de ses échecs ou de ses réussites. La mort d'Ylm l'avait rendu plus rigide encore, il ne souhaitait plus entraîner quelqu'un dans son sillage, alors évidemment, être celui qui suivait lui faisait davantage horreur encore.

Ce fut donc dans un effort monumental que le Nazzar hocha la tête, l'encolure raidie, l'esprit résigné à suivre les instructions de Glurba, du moins pour ce début de mission. D'ailleurs immobile et les oreilles dressées cette fois, le Jedi attendait patiemment les propos de l'apprenti centenaire. Il s'en tiendrait aux propos du Hutt, se promettant intérieurement de faire des efforts pour suivre ses propres résolutions, ne pas se braquer au moindre désaccord et faire un peu confiance au Padawan graisseux. Il allait lui falloir s'armer d'une sacrée dose de patience et de cette tolérance qu'il ne possédait pas vraiment.
Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
Messages : 954
Eclats Kyber : 0
ALYCIUS – Je n'en sais rien. Je ne suis pas habitué à penser comme un criminel.

Qu'est-ce que c'était que ce ton sec qu'employa soudain Maître El'Dor ? Glurba en fut brusqué. Ayant vécu quarante-deux ans sur Nazzri, il savait parfaitement décoder les expressions d'un Nazzar, et même si Maître El'Dor avait une tête beaucoup plus chevaline encore que ses congénères, les expressions s'affichaient de la même façon chez lui. Le ronflement de naseaux et le mouvement des oreilles ressemblaient à une expression de contrariété. Glurba n'eut aucune idée de ce qu'il avait pu faire pour contrarier Maître El'Dor. Il lui semblait que ce qu'il venait de dire était intelligent et que le Maître Jedi aurait dû être heureux d'avoir un Padawan unique comme Glurba qui était capable d'émettre ce genre d'objections. Et puis, qu'est-ce que la seconde phrase insinuait ? Que Glurba pensait comme un criminel sous prétexte qu'il était Hutt ? Qu'il ne savait pas respecter la loi ? Maître El'Dor était-il en train de se laisser aller à des réflexions racistes de bas étage ? C'était indigne de lui.

ALYCIUS – Bien... Que proposez-vous ? Partir pour Klatooine sans nulle autre introduction que les rumeurs divulguées par Tweeni vous paraît-il raisonnable ? Si c'est le cas, nous nous en tiendrons là. Si vous avez une autre idée, ou s'il faudrait, selon vous, se préparer de telle ou telle manière, et bien, suggérez.

Après un ultime soupir, Maître El'Dor redressa les oreilles, se fiant aux connaissances et au jugement de Glurba. Ce dernier n'avait pas non plus envie de bouleverser les plans du Maître Jedi si méticuleux : il avait déjà réfléchi à l'arène dans laquelle ils pourraient débuter, il y avait fort à parier qu'il avait même déjà réfléchi à un moyen de transport, et il savait mieux que Glurba combien de temps serait nécessaire à Tweeni pour faire prendre la rumeur sur Klatooine. Maître El'Dor était mignon quand il ronchonnait, mais Glurba avait surtout envie de le brosser dans le sens du poil. Il s'efforça donc d'aller dans son sens en trouvant une justification :

GLURBA – Suivons votre plan, Maître El'Dor. Il suffit de dire que j'ai fait votre acquisition sur Coruscant, que je me suis déplacé en personne depuis l'Espace Hutt pour examiner moi-même la marchandise, ce qui me paraissait primordial pour commencer dans le milieu de l'esclavage et des combats d'arène. Je suis un Hutt qui investit de sa personne pour que les choses tournent rond et pour mener moi-même mes affaires ! Alors je vous achète sur Coruscant et je vous teste sur place, avant de rentrer sur Klatooine une fois que je suis sûr d'être satisfait.
Invité
Anonymous
L'équidé frémit, une oreille se redressa et il observa son interlocuteur d'un air suspect. Glurba venait-il de se rendre compte que l'idée du maître avait du sens ou essayait-il de se faire bien voir par ce dernier? Peut-être souhaitait-il aussi simplement éviter le conflit sachant qu'Alycius admitait aborder une mine peut prometteuse de paix. Ne voulant toutefois pas intimider son protégé du moment, au nom de sa petite fierté, le Jedi s'efforça pour faire un pas en sa direction. Il se savait intimidant- surtout parce qu'on lui l'avait maintes fois dit et reproché.- et adoucit les traits de son visage. La cohérence de la mission revenait exclusivement à Glurba, qu'il le veuille ou non. Or, ne désirant pas voir Nils mourir avant leur arrivée ou entre ses sabots, le bretteur devait s'assurer que le retournement de situation de la limace était judicieusement réfléchi.

- En êtes-vous bien sûr? Vous paressiez convaincu de la non-viabilité de mon idée, deux minutes auparavant. Nous n'avons le droit à aucun faux pas. Si j'en commets un par ignorance, vous êtes en droit, non, en devoir, de me rectifier.

Il haïssait dire ces mots, lesquels lui arrachèrent d'ailleurs un nouveau soupir. En se contròlant, Alycius parvint à le transformer en une expression de lassitude complètement crédible dans ce genre de situation. Le stress avait d'ailleurs sincèrement commencé à courir ses veines. Surtout ne pas penser à Ylm, la Padawan morte sous sa protection. Pire encore: Sa Padawan. À nouveau les muscles du Nazzar se tendirent sous sa toge, il adressa un hochement de tête à Glurba, confirmant ses précédents propos quoiqu'il lui en coûte. Si son plan ne devait pas fonctionner, inutile de forcer en ce sens bien que lui continue de le trouver plausible.

- Et où m'auriez-vous donc acheté? je n'émane d'aucun marché noir, or ceci étant un cercle fermé, les esclavagistes pourraient s'étonner de voir une marchandise venir de nulle part. Peut-être vaudrait-il mieux suggérer que vous m'ayez acheté sur une planète lointaine, quasiment inconnue?

Et dans ce cas, le plan d'El'Dor tombait à l'eau, tandis que celui de Glurba prenait tout son sens: aller directement sur Klatooine au lieu de se fatiguer à l'essayer sur Coruscant. La situation fatiguait le maître qui désormais semblait s'opposer à la limace en faveur... De la limace. C'était rocambolesque, ubuesque, mais Alycius souhaitait s'assurer que Glurba était sûr de ses propos et se sente malgré tout libre de lui imposer sa vision des choses. L'air légèrement plus doux du Nazzar restait cependant peu engageant, presque inquiétant car il se forçait à courber l'échine. Jouer un esclave ne serait pas simple, Alycius n'était pas un très bon acteur, très "étalon chaud" justement lors de certaines de ses réactions. Sa froideur et sa condescendance naturelles seraient compliquées à cacher. Tout à coup, il doutait. Il doutait de la réussite de la mission, de lui-même.

- Glurba. Nous devons sauver Nils.

C'était la première, et sans doute la dernière, qu'Alycius appelait le Padawan par son prénom, tout en posant directement ses prunelles sombres dans celles, immenses, du Hutt. On pouvait y lire une certaine chaleur, extrèmement faible, fragile, croyant à grande peine à sa chance d'exister dans le regard du Nazzar. Ce dernier serait-il en train de remercier Glurba pour l'accompagner de la sorte? D'être là et de le soutenir? Difficile de savoir, mais il n'avait jamais été bon en manipulation, forcer un apprenti à donner le meilleur de soi en jouant de son regard n'était pas de son accabit. Alors que fallait-il croire, venant de ce maître habituellement distant, sûr de lui et traditionnaliste?
Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
Messages : 954
Eclats Kyber : 0
ALYCIUS – En êtes-vous bien sûr ? Vous paressiez convaincu de la non-viabilité de mon idée, deux minutes auparavant. Nous n'avons le droit à aucun faux pas. Si j'en commets un par ignorance, vous êtes en droit, non, en devoir, de me rectifier.

Glurba plissa les yeux un instant tout en dévisageant le bel étalon au rang de Maître Jedi. La réaction de ce dernier était étonnante. On aurait pu s'agacer de voir Maître El'Dor ne pas savoir ce qu'il voulait : suggérer d'abord une idée, la défendre quand il se fait contredire, puis ensuite remettre en question sa propre idée quand on consentait à aller dans son sens. Au lieu de ça, Glurba se demanda simplement ce qu'il devait déduire de cette attitude. Jusque là, Maître El'Dor avait tout prévu, mais pour la première fois, il était instable dans ses suggestions. Il suggérait quelque chose, et quand Glurba finissait par aller dans son sens, il lui demandait s'il était sûr que l'idée était bonne.

Cela devait donc signifier tout simplement qu'ils étaient sorti de la limite des plans de Maître El'Dor. A partir de maintenant, ce dernier ne maîtrisait plus rien. C'était peut-être la première fois que Glurba voyait Maître El'Dor perdre tout son applomb. C'était craquant. Enfin la carapace commençait à se fissurer. Glurba esquissa un petit sourire qu'il devait être difficile d'interpréter pour qui n'était pas dans sa tête.

ALYCIUS – Et où m'auriez-vous donc acheté ? Je n'émane d'aucun marché noir, or ceci étant un cercle fermé, les esclavagistes pourraient s'étonner de voir une marchandise venir de nulle part. Peut-être vaudrait-il mieux suggérer que vous m'ayez acheté sur une planète lointaine, quasiment inconnue ?

Dans ce cas, ça faisait encore moins de sens de s'adonner à des combats sur Coruscant. De plus, Glurba ne comprit pas bien l'objection émise. Mais il trouvait craquant de voir Maître El'Dor si peu sûr de lui tout à coup.

ALYCIUS – Glurba. Nous devons sauver Nils.

Le regard et le ton de Maître El'Dor étaient doux. Ca aussi, c'était nouveau. Maître El'Dor n'avait presque plus sa froideur naturelle. Il était en proie au doute et à l'angoisse. Et surtout, il le montrait. Glurba s'en trouva privilégié.
Le Hutt se rapprocha tout près du Nazzar, un sourire réconfortant sur le visage. Il lui posa une main sur l'épaule.

GLURBA – C'est ce que nous allons faire.

Comment un Padawan pouvait-il se retrouver en position de réconforter un Maître Jedi et d'être à un doigt de lui dire qu'il n'avait rien à craindre en sa présence ?
Glurba retira sa main.

GLURBA – Justement, puisque les esclavagistes n'auront pas moyen de savoir d'où vous venez, je pourrai dire ce que je veux. Il y a mille endroits sur cette planète où j'aurais pu vous acheter. Coruscant n'est pas petite. Mais peu importe. Je vois que vous ne tenez pas absolument à ce que nous commencions les combats d'arène ici. Si vous voulez mon avis, je maintiens qu'il serait plus crédible de dire que je vous ai acheté dans l'Espace Hutt, en tout cas pas en plein cœur de la République. Allons sur Klatooine. Les rumeurs colportées par les contacts de Tweeni seront une bonne base.
Invité
Anonymous
[HJ: Je me suis permis de faire une ellipse tout en restant vague pour te laisser le temps de faire ce que tu veux. Si quelque chose ne te vas pas, dis-le moi.]

Les oreilles du Nazzar pivotèrent deux ou trois fois d'avant en arrière, trahissant une émotion qu'il ne voulait pas laisser paraître. De ce monde d'esclavage, bien qu'il soit une prise de choix -exotique, fort et surtout à fourrure, sachant que les tendances du marché noir semblait favoriser les races anthropomorphes.- Alycius ne savait rien. Il avait été épargné par ce fléau, se contentant de subir la maltraitance psychologique que supposait vivre au milieu d'une secte. Encore assailli par son éducation désastreuse, le Maître peinait à faire confiance à un non-nazzar, alors qu'ironiquement, il aurait encore précisément moins envie de déposer son destin entre les mains de ces fichus canassons. Il n'était guère étonnant, donc, que sous ses aspects durs, se cachait un être particulièrement isolé, aux idéaux vacillants, si ce n'était ceux de son pilier salvateur: l'Ordre Jedi. Incapable de prononcer un mot, parvenant tout juste à conserver son masque de droiture inébranlable-pourtant fissuré!- Alycius hocha la tête brièvement. Par automatisme, ses grands yeux noirs furent traversés par un éclair lancinant lorsque la main grasse se posa sur son épaule. En temps normal la réplique cinglante aurait fusée plus rapidement que ces doigts bien intentionnés mais insolents. Aujourd'hui, il se contenta de lutter contre ses habitudes en ronflant simplement du museau. C'était sa façon de remercier Glurba, sans un mot, juste en acceptant une fois ce geste jugé déplacé en temps normal.

- Bien. Je suppose que vous allez devoir m'inscrire à un de ces dits combats, alors. Reste à savoir comment.

À son grand soulagement, Alycius avait retrouvé sa voix, pas aussi grave que pouvait le laisser croire son gabarit, mais profonde. Les oreilles désormais bien droites, le Nazzar échafaudait plusieurs plans dans sa tête. Comme on reprenait la ligne de sa mission, il retrouvait ses repères. Bien qu'il ne connaisse rien de ce monde, le Jedi savait au moins comment débuter une enquête pour se rendre compte où avait lieu un rendez-vous secret pour un échange entre dealers ou amateurs de combats. Pour cela, il avait reçu une éducation à l'instar des Jedis. Pour se faire, il tourna les talons afin de partir à la recherche d'un ordinateur où Glurba et lui devraient probablement éplucher des forums d'Holonet pas très recommandables, d'abord des "normaux", d'amateur de boxe, de tirs tout à fait légaux, puis il faudrait détecter des messages ambiguës, contacter un membre ou le suivre sur la toile afin de trouver comment entrer. Par chance, l'aide de Tweeny arriverait sur le tard, dans deux ou trois jours maximum, la réputation de Glurba lui donnerait plus facilement accès à une invitation de ce genre. De quoi fouiller et s’entraîner en attendant.

- Je vais réviser les informations concernant le message que Nils a envoyé. Peut-être qu'un informaticien quelque peu compétent sera parvenu à tracer une partie de l'adresse.- De ce côté-là, Alycius n'avait aucune honte à avouer son manque de maîtrise profonde sur le sujet, ni son mépris pour de nombreux spécialistes qu'ils jugeaient loin d'être suffisamment compétents.- ]quant au temps qu'il nous reste avant que les mots de Tweeny fassent effet, je suppose que nous pourrions l'employer à chercher des participants réguliers à ces combats en apprendre un peu plus. Préparez ce que vous avez à préparer d'ici là. Nous nous retrouvons ce soir.

Suggéra le maître qui planta le Hutt, comptant sur la lenteur de ce dernier pour ne pas être suivi. Les oreilles rabattues sur son crâne indiquaient clairement qu'il n'admettait aucune question supplémentaire, lancée derrière son dos. Serait-il en train de tester le Padawan?

Les heures défilèrent, à la fois lentes et rapides. Il ne chôma pas, sautant d'ailleurs le déjeuner pour se réunir avec un Consulaire doué en informatique. À 4 mains sur les claviers, ils avaient infiltré un petit réseau caché sous un forum légitime. Par chance, le Chevalier travaillait déjà depuis des semaines sur le dossier, se faisant passer pour un amateur de drogues. Les deux cercles se touchant, il avait eu du mal, mais était finalement parvenu à présenter un nouveau membre, auquel les administrateurs avaient ouvert la partie cachée dudit site. Le Jedi avait donc pu récupérer les dossiers de plusieurs petits délinquants dont des amateurs de combats, l'un d'eux, sans être une grosse pointure était connue du réseau, il trafiquait avec des esclaves d'un certain calibre, au lieu des habituels pauvres ouvriers vieillissants vendus quelques crédits.

Le soir même, Alycius accueillit Glurba en lui tendant une pile de papiers -il aimait le bon vieux papier imprimé.-

- Voilà de quoi vous instruire et c'est à apprendre comme le droit, c'est-à.dire, par coeur. Je suppose que vous saurez comment utiliser ces informations par la suite. L'un des noms revenant souvent est celui d'un humain appelé Damon Cave, 43 ans. Il aurait fait fortune dans l'élevage de Rancors dans un Ranch plus ou moins légal sur Tatooine. Il a envoyé certains des plus gros spécimens aux quatre coins de la planète puis à l'extérieur. Ensuite il a essayé de croiser des Nexus avec d'autres prédateurs mais ça n'a jamais pris. Cave s'est alors adonné à sa vraie passion, le combat. D'abord en tant que parieur puis alternativement comme participant. Les animaux contre les animaux, puis les esclaves contre les bêtes et les esclaves contre les esclaves. L'évolution typique de l'échelle de la violence chez un criminel toujours plus assoiffé de sang. Vous me direz si on doit s'en méfier ou si on doit l'approcher pour en faire quelque chose comme un contact.

Le Jedi croisa ensuite le regard globuleux de l'apprenti. Se former un bagage de criminel connaissant déjà ce monde -parce qu'il se serait forcément renseigné un minimum- en si peu de temps n'avait rien de simple, mais c'était primordial.

- Et comment nous allons procéder pour la mise en scène.- Un temps de silence passa. C'était l'heure que lui, apprenne son rôle d'esclave.- Avez-vous trouvé des informations intéressantes ou planifié quelque chose?

Questionna le Nazzar d'un ton assez distant, sans être aussi sec ou cassant que d'habitude. Pour l'instant, il considérait Glurba comme un égal, faisant fi de leurs rangs. Il savait trop bien combien le Hutt pouvait apporter à la mission, sans oublier qu'une voix au fond de lui le poussait à tester Glurba, à resserrer leurs liens. Serait-ce la perspective de ce qui les attendait? Ou une prise de conscience de la véritable valeur du Padawan? Pour l'instant, avouons-le, Alycius ne se posait guère la question, entièrement concentré sur son désir le plus cher du moment et qui faisait de lui un vrai Jedi malgré ses a priori, son mauvais caractère et les zestes désastreux de son éducation, comprenant le racisme: l'envie de sauver Nils et les esclaves entraînés dans le cercle des combats. Après tout ce qu'il avait lu sur le forum- sachant, en plus, que ce n'était que la pointe du météore.- El'Dor avait sérieusement pris en grippe les organisateurs, les membres et les fans de ces pratiques.
Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
Messages : 954
Eclats Kyber : 0
C'était mignon de voir les oreilles de Maître El'Dor s'agiter dans tous les sens, comme si elles guettaient un danger. Dans la situation actuelle, pas de danger, et pour avoir beaucoup cotoyé les Nazzars, Glurba savait que ces mouvements d'oreilles pouvaient aussi refléter des émotions, tout autant que des mouvements de queue, des claquements de sabots ou des vibrations de naseaux. Quant à décrypter l'émotion en question, c'était autre chose. Glurba n'était pas dans la tête de Maître El'Dor et ne pouvait que se demander à quoi il pensait à cet instant.

ALYCIUS – Bien. Je suppose que vous allez devoir m'inscrire à un de ces dits combats, alors. Reste à savoir comment.

La question n'était pas anodine, et prouvait par ailleurs que le tandem avait dépassé la frontière des plans de Maître El'Dor : à partir de maintenant, Glurba ne pouvait plus se laisser guider par le Maître Jedi. C'en était que plus excitant, car le jeune Hutt se voyait déjà prendre les rênes de cette mission.
En tout cas, l'objectif était défini maintenant : s'inscrire dans une arène de Klatooine.

Maître El'Dor commença à se diriger vers un ordinateur, suivi péniblement par le Hutt. Il annonça son intention d'analyser le message reçu de Nils pour en déterminer notamment les coordonnées d'origine. Glurba s'étonna que ce ne fût pas déjà fait. Il se fit semer par le Nazzar, devinant que le pas de ce dernier était calculé pour ne pas lui permettre de le rattraper. Peu importe, Glurba n'avait pas besoin de lui pour effectuer des recherches.

Il demanda à Tweeni l'accès à un autre ordinateur, mais surtout si elle avait le matériel nécessaire pour effectuer quelques recherches “non conformes” sur l'Holonet. Au vu de ce qu'il cherchait, Glurba ne pouvait pas se contenter d'informations standards, accessibles publiquement. Maître El'Dor venait de lui donner rendez-vous au soir, il avait donc plusieurs heures devant lui.

Ce fut aussi en quelque sorte une manière pour Glurba d'impressionner Tweeni en lui montrant qu'il n'était pas n'importe quel Hutt, qu'il avait des compétences que les gens de sa race ne cherchaient généralement pas à acquérir. Glurba touchait à tout, allant du sabre-laser aux outils de bricolage en passant par les décrypteurs électroniques. C'est ce qui faisait de lui un Hutt unique, pensait-il. L'heure était propice à une petite démonstration de l'une de ces multiples facettes, dont il voulait que Tweeni soit témoin : le piratage informatique.

Glurba se lança ensuite dans la saisie de codes ésotériques sur un écran austère sans interface. Il réussit à accéder à plusieurs holographes : textes, plans, portraits, des informations pour une partie sans intérêt. Se concentrant sur tout ce qui pouvait concrètement servir pour la mission, Glurba essaya de synthétiser l'essentiel pour ne pas avoir à tout garder en tête. Il ne voulait rien enregistrer sur holodisque, car ce serait un objet compromettant à garder sur soi.
Par ailleurs, Glurba demanda à Tweeni un service : lui acheter quelque chose. Tweeni n'était pas son larbin et Glurba dut y mettre toutes les formes, soulignant le fait que Tweeni n'avait pas besoin d'aller acheter l'objet elle-même. L'idée semblait insolite, voire superflue, mais rajouterait à la crédibilité du jeu de rôle auquel le Hutt et le Nazzar se livreraient ; sauf que Glurba se doutait que ça n'allait pas plaire à ce dernier et ne voulait pas lui permettre de protester.

Le soir arriva et le Padawan retrouva le Maître Jedi. Ce dernier lui tendit un papier recensant des informations au sujet d'une personne en particulier : un Humain du nom de Damon Cave, quadragénaire ayant suivi l'escalade classique de la délinquance psychopathique. Cela avait commencé avec les expériences génétiques sur les animaux, avec ce que cela devait comporter de maltraitance, puis aux combats d'animaux, et enfin la transposition aux combats d'esclaves. Maître El'Dor avait repéré son nom car il revenait souvent. Allié ou rival ? Si Glurba pouvait se le mettre dans la poche, ce serait un atout.

Glurba plia le papier et le rangea dans ses affaires. Cette manie de Maître El'Dor d'utiliser ce papier... Ce support se détériorait si facilement... Cela avait des avantages, comme l'impossibilité d'être piraté à distance, mais pour toutes les utilisations que Maître El'Dor en faisait, Glurba avait du mal à comprendre ce refus de la technologie.

ALYCIUS – Et comment nous allons procéder pour la mise en scène ? Avez-vous trouvé des informations intéressantes ou planifié quelque chose ?

Glurba afficha un sourire énigmatique aà la locution “mise en scène”. Il répondit toutefois avec sérieux :

GLURBA – Arène de Frakkiaa, sur Klatooine. Frakkiaa, bourgade située au croisement de quatre grandes villes, plaque tournante du commerce d'esclaves. L'arène est tenue par Humba la Hutt, mais on ne s'adresse jamais à elle en personne à moins d'une occasion exceptionnelle. La meilleure façon de s'inscrire est la recommandation. Ca nous donne donc une première option : nous faire recommander par Damon Cave. J'ai vu son nom parmi les habitués de Frakkiaa. L'autre façon de s'inscrire est de rencontrer Jusbbu la Hutt. C'est donc notre seconde option : la convaincre que nous avons notre place. Seulement, il y a un droit d'entrée, et comme Jusbbu la Hutt est avide de toutes sortes de choses, elle ne réclame pas que des crédits. Certains prostituent leurs esclaves pour elle, d'autres se livrent à la flagornerie la plus étoffée. Elle a ses ennemis dans l'arène, et je peux aussi me la mettre dans la poche en réglant certains de ses petits soucis. Voilà donc nos deux options : Damon Cave, ou Jusbbu la Hutt.
Invité
Anonymous

* Tolérance. Patience*

Les maîtres mots qui devaient le diriger lors de sa mission. Leur mission. Alycius devait s'en persuader et il en était conscient. Le pouf pliant sous son poids émit un petit crissement tandis qu'il se repositionnait, oreilles couchées, yeux clos et jambes croisées afin de méditer. À part le ronronnement de protestation du siège mou qui l'accueillait dans la salle de méditation, seule la respiration du Gardien était audible pour les fantômes, seules présences en ces lieux désertes. Le passé revenait au galop, et Alycius s'apprêtait à l'accueillir à bras ouverts en allant chercher le Padawan capturé dans ce monde souillé, de vices et de violences mêlées. Son combat mental pour l'accepter ne faisait que commencer avec cette méditation de deux heures, il le savait et essayait de songer à se ménager un temps pour réhabiliter la séance. Peut-être dans le vaisseau qui les mènerait en enfer, qui sait. Et Glurba, comment se préparait-il? Sous un aspect jovial, l'apprenti paraissait serein, toutefois El'Dor savait qu'il existait des masques particulièrement efficaces pour cacher ses réels sentiments, il en portait souvent un, présentement de façon constante. L'idée de savoir Nils être utilisé comme de la chair de Bantha était son unique motivation, celle qui lui permettait de maintenir le masque, de ses deux mains si la "colle" venait à fondre sous le coup de trop fortes émotions. Il ne céderait pas, c'était ce que clamaient ses sabots claquant, sévères, sur le sol marbré du Temple alors qu'il filait rejoindre le Hutt.

- D'un côté Damon Cave, peut-être moins exigeant mais inconnu au bataillon, de l'autre cette Hutt dont nous savons les critères mais qui risquerait de mal tourner.

Évidemment, il était hors de question de prostituer qui que ce soit, l'infiltration avait ses limites et n'importe quel Jedi le savait, y compris les Ombres, du moins, sensément. Alycius avait beau être très impliqué dans son travail, il n'en arriverait jamais -plus- à de telles extrémités. C'était laisser ouverte la porte au fameux "la fin justifie les moyens" et finir par accepter le mensonge, l'empoisonnement, les meurtres.

- La flagornerie la plus élaborée et quelques liasses de crédits auraient-ils une chance de fonctionner?

Courber un peu l'échine face à la grosse limace restait au demeurant possible, en fait ce serait même obligatoire, sans nul doute. Alycius s'était mentalement préparé pendant ces heures où Glurba et lui avaient été séparés. En plus de préparer activement la mission: trousse de secours, comlink non-traçable caché, rapport au Conseil et obtention d'autorisation, il avait médité longuement afin d'endormir sa fierté. On le lui avait suffisamment répété, ce défaut déjà gênant risquait de mettre à mal la mission si jamais il n'était pas assez docile ou laissait autrui lire ses intentions. Une Hutt habituée à croiser le regard d'esclaves pourrait s'amuser à vouloir lui faire courber l'échine et en arriver à ordonner de le maltraiter pour le briser. Mais en ce qui concernait les coups, le Maître était prêt, il ne craignait pas la douleur ou du moins pas tant que l'humiliation.

- Je pense qu'accéder aux combats via cette Jusbbu nous donnerait un ticket d'entrée plus "prestigieux" de base, sans compter que nous n'avons guère le temps de chercher Damon Cave et je ne préfère pas avoir affaire à la surprise de ses critères pour obtenir son aval. Il se peut que notre amie - Il retint d'ajouter l'expression "baveuse" mais n'hésita pas à montrer tout son dédain pour la criminelle.- se sente mise en confiance par le fait que ce soit un patriote Hutt qui se présente... Ou du moins satisfaite que ce dernier la glorifie. Je suppose que vous avez trouvé le moyen de la contacter? Dans ce cas, envoyez-lui un message, il faut que ce dernier attire particulièrement son attention afin qu'elle nous sélectionne. Elle est friande de flagorneries donc, et l'exotisme? Il y a peu de Nazzars à travers cette Galaxie. Suggérez qu'au nom de ses beaux yeux et de son fameux ticket d'entrée vous seriez aussi prêt à lui remettre le gain de votre premier combat. Cela devrait suffire, qu'en pensez-vous?

Certes le Jedi se reposait grandement sur le Padawan qui affichait un air à la fois énigmatique et fier, mais ce n'était pas comme s'il savait séduire une limace. Remarque, ni une Twi''Lek, ni une humaine, ni une Nazzar non plus. Alycius avait conçu de sa courte quoique sombre époque, un certain dégoût pour les relations charnelles. Ces derniers lui semblaient aussi vaines que viles, donnant lieu à un trafic absolument dégoûtant comme l'était la prostitution, lequel cachait souvent, pire encore, l'esclavage. C'était le pain que réclamait le peuple ennuyé, incapable de satisfaire son esprit par des lectures paisibles ou un entraînement rigoureux. De ce fait, il est vrai, le Gardien était amené à méprise beaucoup de monde, pour l'instant, mis à part l'isolement, cela ne lui posait pas de souci, il n'avait aucun remord, du moins en surface.

- Quant à régler ses soucis, je doute malheureusement qu'ils soient compatibles avec les idéaux Jedis. Nous pouvons outrepasser en partie les frontières, mais il y a des limites.


Alycius tiqua, il n'était pas spécialement frileux comme ces pauvres Consulaires persuadés que tout pouvait se régler en restant bien au chaud devant leurs dossiers, le tout sans se salir les pattes. Néanmoins il reconnaissait l'importance de conserver une certaine ligne, même floue, pour ne pas en arriver à tout justifier, encore une fois, au nom d'une réussite. C'était en partie ce qui le différenciait d'une Ombre dont il valorisait davantage le travail d'ailleurs que celui des diplomates. Dans ce secteur qu'était l'exploitation d'êtres vivants, pire encore "pensants". Les limites n'allaient pas les aider dans leur mission, bien qu'elles soient nécessaires. Mais avant toute chose, il fallait parvenir à intéresser Jusbbu, en espérant que cette dernière réponde rapidement au message et soit flattée. L'idée de révéler un nouveau champion, de l'avoir flairé avant les autres devrait l'appâter autant que le gain qui lui reviendrait si le duo gagnait, du moins Alycius l'espérait.

- Tout est prêt, en ce qui concerne le matériel.

Précisa le Nazzar, reculant ce moment où il devrait demander les indications à suivre à Glurba, pour agir en tant qu'esclave. Il y avait aussi naturellement les règles à ne pas outrepasser à discuter. Naturellement. Comme si tout se passait selon les normes établies au cours de ce type de mission. Une évidence.
Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
Messages : 954
Eclats Kyber : 0
Si Maître El'Dor avait craint que Glurba ne réussisse à échaffauder aucun plan pour entrer dans l'arène, il pouvait être rassuré : Glurba venait d'en trouver deux.

ALYCIUS – D'un côté Damon Cave, peut-être moins exigeant mais inconnu au bataillon, de l'autre cette Hutt dont nous savons les critères mais qui risquerait de mal tourner.

De mal tourner ? Oh, Maître El'Dor jouait les frileux. Qu'est-ce qui pourrait donc mal tourner, hormis que Jusbbu la Hutt réclame des faveurs obsènes ? Et Glurba n'y verrait pas trop de problème. La luxure n'était pas un péché, pour lui ; mais Maître El'Dor devait sans doute redouter de devoir se réduire à des comportements trop indignes d'un Maître Jedi.

ALYCIUS – La flagornerie la plus élaborée et quelques liasses de crédits auraient-ils une chance de fonctionner ?

C'est bien les axes que Glurba avait mis en avant en présentant cette solution pour entrer dans l'arène de Frakkiaa. Il hocha la tête et affirma sans l'ombre d'un doute :

GLURBA – Bien évidemment. Ce sera un point faible facile à exploiter.

N'ayant pas besoin d'analyser longtemps les éléments dont il disposait, Maître El'Dor afficha une préférence pour la solution revenant à rencontrer Jusbbu la Hutt. Glurba était d'accord, Damon Cave représentait trop d'inconnues : comment prendre contact avec lui, comment se le mettre dans la poche, quelles seraient ses conditions. Toutes ces questions avaient déjà leurs réponses concernant Jusbbu la Hutt. Non pas que Glurba préférait toujours jouer la prudence et la facilité, mais il voulait s'assurer de réussir cette mission et de prouver sa valeur à Maître El'Dor. Il était inutile de se compliquer la tâche. Glurba tenait à réussir. Pour Nils, pour Maître El'Dor... et pour lui-même, surtout.

Le plan de la mission commençait donc à se dessiner de plus en plus précisément. Tout d'abord, contacter le “secrétariat” de Jusbbu la Hutt et obtenir un entretien. Il devrait être facile d'obtenir son autorisation d'entrer dans l'arène de Frakkiaa, tenue par Humba la Hutt. Là, Glurba continuerait de se présenter sous son vrai nom, en misant sur le fait que ni Jusbbu ni Humba ni personne d'autre sur place n'ait jamais entendu son nom, ni peut-être même celui de son kajidic, si ce n'est par les rumeurs élaborées par Tweeni. Maître El'Dor, au contraire, utiliserait un faux passeport pour se faire passer pour un esclave du nom de Khamsin ; évidemment, c'est Glurba qui conserverait ce passeport sur lui, montrant sa propriété sur le Nazzar. A Frakkiaa, l'objectif serait de se faire connaître. Maître El'Dor se livrerait à des combats d'arène pour flatter la gloire de Glurba et leur ouvrir l'ultime étape : se rendre à l'arène où Nils était prisonnier et mettre en jeu sa possession. Une fois Glurba devenu maître de Nils, il ne resterait plus qu'à s'enfuir.

ALYCIUS – Tout est prêt, en ce qui concerne le matériel.
GLURBA – Je suis prêt moi-même. Allons au vaisseau, Maître El'Dor, et direction Klatooine sans attendre. J'ai hâte d'y être !

Tout en rampant, Glurba rédigea un message savamment tourné pour que les larbins de Jusbbu la Hutt lui planifient un entretien. Glurba vanta la réputation de l'arène en expliquant qu'il s'agissait d'un lieu incontournable pour se faire définitivement un nom, qu'il n'y avait pas meilleur moyen pour atteindre les sommets que de rencontrer Jusbbu la Hutt et de faire honneur à la qualité de l'arène de Humba la Hutt. Glurba s'amusa à transcrire autant de motivation, d'ambition et de flatterie, dans un seul et même message. Avec ça, aucun risque que Jusbbu la Hutt refuse de rencontrer un congénère.
Invité
Anonymous
*Évidemment quand on a le beau rôle*

Alycius évita le moindre commentaire, seules ses oreilles s’aplatirent légèrement sur le sommet de son crâne, mais bien vite ces dernières se relevèrent, sensibles aux bruits divers qui émanaient du hangar. Les deux Jedis prirent un vaisseau confisqué, et customisé pour les opérations d'infiltration. Après avoir rempli de fastidieux formulaires, obtenir l'autorisation nécessaire ainsi que l'activation de la fausse immatriculation de l'engin, tous deux filèrent vers Klatooine. Le chemin serait long jusqu'à la bordure extérieure, de quoi se préparer mentalement. Ou du moins essayer de le faire car il semblait que des milliers de kilomètres ne suffiraient pas-ni des milliers ni des milliards d'ailleurs- à l'habituer à son nouveau rôle. Humiliant. Terrifiant.

* Ce n'est qu'un jeu. Une mission. Une autre mission. Une vie.*

Des vies plus précisément à sauver, car si Nils était le premier objectif, le Maître était décidé à sauver le plus d'esclaves possible. S'il y avait une chose que l'équidé ne supportait pas, c'était cette notion de domination sur d'autres individus. Sans que le mot ne soit prononcé ni admis au sein de sa communauté, il estimait en avoir été victime chez les Nazzars. Ses parents, aveuglés, avaient été jusqu'à l'enfermer dans une chambre seul, dans le noir pour de longues périodes, or le Jedi pressentait que d'eux-même, ces gens simples, même bons, n'auraient pas eu recours à de tels procédés. En ce qui concernait le Padawan, le procédé semblait moins vicieux, puisque c'était clairement de la domination pure et dure, imposée de force, tandis que les Nazzars recouraient à la subtilité pour faire plier l'esprit, cependant l'idée demeurait: une bande d'abrutis, de lâches qui ne s'épanouissait qu'à travers l'asservissement d'autrui.

Entrer dans la peau d'un être docile et sans ressource ne l'agaçait pas moins, car le Maître, sans concession, jugeait que certains esclaves auraient les capacités de sortir de leur misère en s'unissant contre l'ennemi. À 14 ans, faible et isolé, n'avait-il pas trouvé le moyen de s'échapper? Il n'avait nul endroit où aller à l'époque, ni même une barre de céréales à se mettre dans le ventre, mais il ne s'était pas trouvé d'excuses pour rester auprès de son "mentor". Avec l'âge, le Gardien avait fini par admettre que certains, notamment les femmes avec des enfants, ne pouvait s'échapper seuls, ou même aidés d'ailleurs, mais il songeait la majorité des gens lâches, formatés et se complaisant dans leur triste situation.

De ce fait, accepter d'obéir, même pour de faux, allait contre ses principes. Cet exercice allait lui demander un sang froid que l'énergique équidé ne possédait pas. Sans mot dire mais les yeux luisant d'une colère et d'un chagrin à peine contenus, il remit ses papiers au Hutt, pas certain de pouvoir totalement lui faire confiance. Tous deux jouaient gros, et si Glurba risquait sa vie, lui pouvait y laisser sa liberté en prime.

- Nils est la priorité. Si vous ne pouvez pas me sortir du cercle de combats sans briser votre couverture, renoncez à moi. Je vous rejoindrai comme je peux aux coordonnées suivantes.

Le Jedi remis une petite puce avec ses papiers, contenant l'adresse à laquelle il devait supposément se retrouver en cas de séparation. Glurba avait pour ordre de se rendre au point de rendez-vous, toutes les deux nuits pendant 3 fois, au bout de la dernière, si Alycius manquait, il devait définitivement repartir. Directement sans l'attendre ni essai de retrouvailles si le Padawan avait Nils sous son aile évidemment. Alycius savait qu'il se condamnait possiblement mais qu'importe, c'était son boulot, il connaissait les risques et son inflexibilité envers les autres valait aussi pour lui.

- Est-ce que vous êtes vraiment prêt, mentalement?

Le demandait-il à l'apprenti centenaire ou se posait-il personnellement la question? Impossible de vraiment le savoir. Alycius fronça les sourcils, perdu dans ses songeries avant même d'obtenir les réponses de Glurba. Arrivés aux trois quart du chemin, le Jedi retira soigneusement ses vêtements qu'il plia avec parcimonie avant de revêtir une toge simple, directement sur sa poitrine dénudée, très ressemblante à la sienne mais au tissu plus rêche et aux coutures inexactes. Coupée à la va-vite dans une matière peu agréable, effilochée par endroit, l'objet faisait déjà de lui un indigent, pareil pour son pantalon en toile, qui retombait jusqu'à ses chevilles. Un trou grossier laissait passer sa longue queue lunaire, désormais ébouriffée. Il accéda à dépeigner quelque peu sa crinière toujours impeccablement soignée et tendit ses mains alors que le vaisseau entamait sa descente. Pour les menottes. Et le cou pour le collier et la chaîne.

Le SAS s'ouvrit dans un espèce de grand soupir, et tandis que la poussière s'évanouissait, encadré par le Hutt en personne, le prisonnier fit face aux Hommes de main de leur "prestigieuse" invitée qui allaient les escorter jusqu'à la petite arène, celle dans laquelle ils devraient la convaincre de les laisser combattre en son nom. Les lèvres d'Alycius s'ouvrirent avant de se refermer, donnant l'impression qu'il mâchonnait placidement le vent. Il avait failli parler, ordonner aux sbires de les emmener vers la Hutt, au lieu de ça, le Jedi baissa la tête, renâclant tout en observant les gardes d'un air noir derrière ses mèches blanches. Curieusement les gardes habitués à malmener les prisonniers ne s'attardèrent pas sur celui-ci, reculant au contraire afin de laisser à Glurba l'entière responsabilité de son esclave exotique.

- Bienvenue sur Klatooine - ils avaient préféré se tourner vers le Hutt, lui assénant ces mots sarcastiques, sans savoir très bien s'ils se riaient de la situation, parce que cela paraissait incongru de donner la bienvenue à qui que ce soit sur cette planète hospitalière, ou s'ils avaient envie de ridiculiser cette limace aux dimensions plus modestes que leur cheftaine.- Humba nous attend.

Toute femelle qu'elle était, le Gamorréen et le Chagrien la craignaient suffisamment pour ne pas tourmenter davantage le nouvel arrivant, à moins que ce ne soit une marque de déférence envers lui. Il y avait chez lui, mis à part sa race, quelque chose qui ne donnait pas envie de se le mettre à dos. Lui et son étrange esclave.
Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
Messages : 954
Eclats Kyber : 0
Pendant le trajet, Glurba n'avait qu'une chose en tête : hâte d'y être. Cette mission était faite pour lui. Elle allait lui permettre de tenir tout le long le rôle d'un Hutt de Klatooine, un esclavagiste, ce qu'il aurait probablement été si la Force ne lui avait pas choisi un autre destin, ni pire ni mieux, juste autre. Glurba allait rencontrer des congénères, être révéré par des serviteurs de toutes races, et pouvoir se lâcher avec Maître El'Dor qui occupait une partie de ses fantasmes du moment. Enfin, il allait accomplir une mission importante pour l'Ordre, libérer un frère de Force, et ainsi prouver une fois de plus qu'il méritait toute la confiance des Maîtres Jedis car il était le plus valeureux des Padawans. Le seul petit regret que Glurba pouvait avoir, est que dans cette mission, il ne s'agissait pas de causer du tort aux Siths. Mais la mission restait tellement excitante que Glurba pouvait bien castagner du Sith une autre fois.

Evidemment, Maître El'Dor était beaucoup moins enjoué, il n'y avait pas besoin de méditer profondément dans la Force pour le percevoir, malgré les efforts d'impassibilité que le Nazzar imposait à sa frimousse équine terriblement craquante. Maître El'Dor était un grincheux, et Glurba n'en avait rien à faire : il comptait bien savourer chaque instant de cette excitante mission, et tant pis pour Maître El'Dor s'il préférait la vivre comme une corvée ou comme une humiliation. Il n'y avait que des rôles à jouer. Maître El'Dor pouvait bien se sentir humilié, il n'avait qu'à se dire que la véritable humiliation serait infligée aux maîtres de Nils quand la mission serait accomplie. Ils auraient été bernés par un Maître Jedi capable de se faire passer pour un esclave. Maître El'Dor ne confiait pas ses sentiments à Glurba, qui aurait alors pu les considérer et essayer de le réconforter ; aussi le Hutt laissait-il simplement le Maître Jedi à ses ruminations, ne voulant pas se gâcher son propre plaisir en se tracassant pour rien.

Sauver Nils était la priorité. Au-dessus de l'extraction de Maître El'Dor. Lui, il pouvait encore se débrouiller, et il valait mieux que Glurba garde sa couverture pour sauver Nils et repartir sans Maître El'Dor, que de briser sa couverture pour aider ce dernier en cas de difficulté au risque de ne sauver finalement personne. Glurba fit la grimace. Maître El'Dor lui demandait de refuser de jouer aux héros et de hiérarchiser des vies. Comment Glurba allait-il pouvoir renoncer à venir en aide à Maître El'Dor si la situation tournait mal ? Il allait devoir se convaincre que la puissance et la débrouillardise du Maître Jedi serait suffisantes ; mais, étonnamment, ce devoir d'abnégation lui posait problème. Les Jedis insistaient pourtant sur l'importance de ne s'attacher à personne, de renoncer aux sentiments d'amitié et d'amour. Glurba estimait que cela ne faisait aucun sens. Et il aurait bien du mal à laisser tomber Maître El'Dor. Tout comme il n'avait pas voulu laisser tomber Galen Jare. Et si Maître El'Dor tenait à effectuer cette mission, c'est bien parce qu'il ne voulait pas laisser tomber Nils. Alors Maître El'Dor pouvait prendre des risques pour sauver la vie d'un Jedi en impliquant un Padawan dans l'opération, mais Glurba n'avait pas le droit de prendre des risques pour sauver le Maître Jedi qui se tenait à ses côtés ? Non, vraiment, ça n'avait aucun sens.
Alors, Glurba comprenait bien pourquoi Maître El'Dor laissait cette consigne de priorité, le Maître Jedi avait plus de cordes à son arc que Nils pour s'extraire de l'arène seul, mais Glurba aurait quand même bien du mal à appliquer cette consigne, et il espérait ne pas avoir à choisir entre Nils et Maître El'Dor.

Si jamais ils venaient à être séparés, Maître El'Dor prévut tout de même un point de ralliement. Toutes les deux nuits pendant une semaine, Glurba devrait s'y rendre. Si, au bout de ce délai, il n'y était toujours pas rejoint par Maître El'Dor, alors il avait pour ordre d'abandonner ce dernier à la condition de pouvoir extraire Nils.
Il fallait juste prier pour ne pas avoir à en arriver là.

ALYCIUS – Est-ce que vous êtes vraiment prêt, mentalement ?

Maître El'Dor insista sur “mentalement”. Hors de question de lui laisser le doute là-dessus, aussi Glurba répondit-il du tac au tac :

GLURBA – Evidemment ! Soyez sereins pour moi.

Et ils finirent par atterrir à destination. Maître El'Dor s'était vêtu chichement, et portait menottes, collier et chaîne. Il était à présent Khamsin. Glurba avait, quant à lui, quitté toutes formes de vêtements. Il ne portait plus qu'une sangle tenant deux sacoches au niveau de sa taille, à portée de bras. Il s'y trouvait entre autres le passeport de Khamsin, mais aussi un objet fétiche : un sabre-laser. Celui de Glurba, évidemment. Le Padawan refusait d'en être séparé. Un Jedi ne se séparait jamais de son sabre-laser. Dans sa situation, Maître El'Dor n'avait pas le choix ; mais Glurba pouvait garder l'arme fétiche sur lui. Préméditant ce choix, il en avait même nettoyé le manche du mucus seché pris entre les stries, afin de donner l'illusion qu'il ne possédait pas l'objet depuis longtemps, ou tout du moins qu'il ne s'en était que peu servi. Quant à l'objet que Glurba avait commandé à Tweeni, il resta dans le vaisseau. Maître El'Dor était déjà tenu en laisse, nul besoin de lui faire porter ça en plus, ce serait de l'humiliation gratuite et Glurba s'en voudrait un peu de lui imposer ça.

Un Gamorréen et un Chagrien conduisirent les deux nouveaux arrivants jusqu'à la salle d'audience de Jusbbu la Hutt, qui représenterait Humba la Hutt, tenancière des lieux. Le Chagrien parlait au demeurant au nom de cette dernière, comme si c'est elle que Glurba allait rencontrer. Il fallait considérer que toute parole tenue à l'égard de Jusbbu la Hutt serait considérée comme tenue aussi à l'égard de la tenancière de l'arène.

Les quatre personnes passèrent par un hall aux multiples ornements. Des statues dorées, des draperies colorées, et une moquette sur laquelle il n'était pas agréable pour un gastéropode de ramper : Glurba sentit son mucus s'y accrocher et le ralentir. Le Gamorréen et le Chagrien ne semblèrent pas y faire attention, mais les droïdes d'entretien allaient avoir du travail pour shampooiner la moquette.

C'est dans l'antichambre que Glurba et Khamsin furent palpés pour fouille corporelle. Glurba redoutait un peu ce moment. Pour cause : le Gamorréen ne mit pas longtemps avant de mettre la main sur le sabre-laser. Il s'énerva en demandant ce que le Hutt faisait avec ça sur lui, et le Chagrien prit un air soucieux. Glurba fit un mouvement discret de la main en prononçant au Gamorréen qu'il regarda droit dans les yeux :

GLURBA – C'est un trophée et personne ne m'en séparera.

L'être au groin de cochon répéta machinalement la phrase qui lui fut suggérée mentalement et n'insista pas. Heureusement, la Chagrien ne contraria pas son collègue, et Glurba fut ainsi autorisé à conserver son sabre-laser sur lui. Ouf, déjà une première difficulté de passée. Glurba avait beau être très mauvais dans l'usage de la Force, utiliser la Persuasion sur quelqu'un d'aussi faible d'esprit était encore à sa portée, même à lui.

Enfin, après l'annonce faite, une immense porte à double-battant fut ouverte par des esclaves. A l'autre bout d'un tapis moutarde et vert feuille, se tenait une belle Hutt dans toute son obésité, étalée sur un trône aux dimensions nécessaires pour supporter le volume de l'être qui l'occupait. Comme un cliché, deux Twi'leks masculins l'éventaient. D'autres esclaves faisaient la cour à la Hutt, mais se tenaient à carreau de part et d'autre de la salle, faisant le moins de bruit possible. Glurba alla se placer à huit mètres du trône en traînant Khamsin par la laisse. Il bavait jusqu'au ventre, presque de façon ostentatoire, comme pour compenser sa faible obésité.

Glurba ne s'inclina pas mais força Khamsin à le faire. Il lui claqua même l'arrière des genoux avec la queue pour le rabaisser encore plus, estimant qu'incliner la tête ne suffirait pas. Jusbbu plissa les yeux, détaillant le corps de son invité, et c'est seulement après une longue minute d'observation qu'elle posa son regard sur l'esclave Nazzar. Elle se passa la langue sur le dessous de la bouche à la façon d'un chat se léchant les babines en voyant une petite souris.

JUSSBU – Bienvenue en mon palais de divertissement, Glurba Lugliiamo.
GLURBA – Merci de m'accueillir, Votre Obésité. C'est un honneur pour moi d'entrer en ce lieu.

Un petit instant de silence. Glurba avait presque l'impression que tous les esclaves présents le jugeaient coupablement.

JUSSBU – Tu es jeune. Tu es maigre. Mais il paraît que tu es prometteur, alors dois-je penser que ce ne sont que des détails ?

Avec aplomb, Glurba répondit :

GLURBA – Parfaitement. Je n'aurais jamais osé fouler le tapis de votre palais si je ne pensais pas en être digne.

La flagornerie mêlée à de l'orgueil. Le cocktail parfait pour plaire à Jussbu la Hutt, de ce que Glurba s'était laissé dire sur le personnage.

JUSSBU – Qu'ai-je comme gage que ton esclave saura apporter prestige à mon établissement ?

Glurba tira sur la laisse de Khamsin pour se faire se mettre debout et le rapprocher de lui.

GLURBA – Si le jeune Hutt que je suis gagne à être connu, c'est parce que j'ai su dénicher des esclaves comme lui. Il est parfait. Docile mais avec son petit caractère, excellent bretteur, charismatique, et séduisant en même temps, il a autant de talents dans une chambre que dans une arène.

Appuyant l'allusion lubrique, Glurba étendit son énorme langue dégoulinante de bave et déposa une lente lèche sur l'encolure du Nazzar, jusqu'à son museau.
Ce faisant, Glurba se sentit frissonner comme jamais, et son corps imploser de plaisir.
Invité
Anonymous
Il allait le tuer. Il allait tous les tuer. Pour un être éduqué dans le racisme le plus pur, cette scène était presque insurmontable. Alycius devait déjà appliquer des méthodes Jedis visant à se calmer. Il se détacha mentalement de la scène et les yeux perdus, fixant l'horizon, se concentrer sur son centre. Autour de ce point lumineux, le Nazzar réunit ses émotions, sa colère, sa honte et son désir de s'emparer du sabre-laser de Glurba pour l'allumer et le pointer sous la gorge grasse de Jusbbu pour la forcer à les faire entrer dans l'arène en son nom-. Évidemment, c'était impensable. Atteint d'une certaine mollesse, ou plutôt docilité, l'esclave fléchit les genoux pour saluer plus bassement la Hutt. Son corps tout entier frémit sous la lèche à rebrousse-poils de Glurba, répétant sans le savoir, la réaction de ce dernier. Pour des raisons opposées évidemment. La colère s'empara de nouveau de son être, faisant trembler ses doigts, mais le Jedi s'y attendait cette fois, et il ferma la boîte de pandore avant même d'être tenté de l'ouvrir. Lentement, tel un naufragé de l'obscurité arrivé au bout de son tunnel, et obligé de faire face à la lumière, il rejoignit la réunion. Son centre se dispersa, rendant à ses organes les capacités d'être présent, de vivre le moment. C'était désagréable, totalement contre-nature, mais obligatoire pour sauver Nils, le Nazzar allait avoir besoin de toutes ses capacités.

- Ce sont de belles paroles que tu me chantes là, Glurba Lugliiamo, mais si puissant semble ton esclave selon tes propos, il s'est laissé attrapé par tes hommes. Ou par toi. Raconte-moi un peu sa capture, ou son achat. Comment l'as-tu trouvé?

La baveuse laissa glisser ou plutôt ramper son regard jusqu'au ventre de Glurba, paraissant particulièrement intéressée par le mucus abondant de ce dernier. Elle ordonna à un esclave de l'éventer d'un claquement de doigts, et pendant un instant Alycius se demanda si la maîtresse  des lieux ne possédait pas réellement le pouvoir de communiquer par la pensée avec ses serviteurs. Le Twi''Lek approcha une immense feuille d'il-ne-savait quel arbre, à moins que ce ne soit une imitation, dont la couleur s'harmonisait parfaitement avec le vert jonchant l'endroit. La femelle redressa le regard pour le diriger cette fois-ci, directement dans celui du Padawan qu'elle jaugea à nouveau en silence avant de ricaner de ce qu'elle devait croire être un son très féminin voir coquet.

- Toute cette formalité m'ennuie, et elle n'avance pas à grand chose. Parlons peu mais parlons bien, et surtout au bon endroit. Que diriez-vous de voir ce pourquoi nous sommes réunis? L'arène.

Fit-elle de but en blanc avec un geste grandiloquent, en contradiction avec la petitesse de ses membres boudinés. Glurba avait réussi la toute première épreuve et elle le jugeait digne de l'accompagner dans le bâtiment dédié aux combats, la violence et la mort. Un petit coup sur la chaîne signifia à Alycius alias Khamsin d'avancer, celui-ci s'exécuta, ressentant un inexplicable soulagement. Au moins, ils bougeaient et le Hutt avançait comme le disait si bien Jusbbu.

Celle-ci, du haut de son trône déplacé par un grand nombre d'esclaves -et probablement aidé en sous-main par un système de propulseurs-, invita le Padawan à partager les gradins les plus hauts. Le Garmorréen n'eut même pas besoin qu'on lui parle pour descendre dans l'arène. Le roulis désagréable d'une porte énorme quoique peu entretenue qui se soulève retentit. Bien que le sable soit plat et vide, docile comme lui, l'esclave, Alycius sentit la présence d'une chose qui s'agitait, venant de l'endroit où le grillage de fer s'était ouvert. En son sein, le Jedi devinait qu'une épreuve l'attendait. Pendant ce temps, un esclave Twi''lek non enchaîné avait apporté des apéritifs vivants et Glurba fut invité à piocher dedans. Il avait au moins gagné l'intérêt de Jusbbu, que ce soit parce qu'elle décelait du potentiel en lui, ou parce qu'elle s'ennuyait et désirait s'amuser. C'était encore trop tôt pour le savoir.

-  Je suppose que tu n'as aucun inconvénient à ce que nous profitions d'un petit spectacle-test pendant que nous discutions? Comprends-moi, ma réputation est en jeu et je ne peux pas faire entrer n'importe qui dans l'arène. J'ai déjà vu des esclaves bien bâtis en apparence me faire honte, et de jeunes avortons me surprendre agréablement. Ah l'apparence... Elle compte mais ne fait pas tout, j'espère que tu en es la preuve vivante, Glurba.

Son Obésité s'empressa de prendre un petit amphibien vivant, imbibé dans un liquide marronâtre peu engageant et le plongea dans son énorme gueule. La bestiole émit un petit *couiiiik* résigné puis mourut, coupé en deux. Alycius retint un haut-le-coeur. La puanteur qui émanait du plat le rendrait malade s'il n'avait pas été entraîné, des années durant, à passer outre les sensations transmises par son corps de proie, présentement le danger. Cette sensation scintillait jusque dans son regard, bien que le Jedi évite de la laisser franchir la barrière de ses prunelles sombres. Impassible, il se laissa traîner jusqu'à l'arène après que Glurba ait dû donner son accord. Il fut libéré dans l'arène et on jeta à ses pieds, comble de gentillesse, un bâton électrique. L'esclave s'en saisit au moment où un Nexu déchaîné sortait d'une cage aussi mal huilée que la grille de l'arène.

L'animal aux 4 yeux était plus long encore que Glurba, mesurant 4 m 50 de la tête à la queue environ tandis qu'il avoisinait les un mètre de hauteur. Porté par 4 pattes véloces, il fonça sur son adversaire qui bondit pour l'esquiver, sans user la Force. La roulade permis au Jedi de sauter par-dessus la large taille de la créature, puis il se glissa audacieusement sous son ventre, suivant un moment les pas précipités du félin égaré qui ne trouvait pas sa proie. Alycius profita de sa basse gravité pour lever son bâton et chercher à le planter dans la poitrine chaude de la bête qui s'arrêta net et se cabra. Ensuite commença un petit jeu de chasse-poursuite qui ne saurait durer mais qui avait l'avantage de permettre à El'Dor de réfléchir -et de donner du spectacle aux Hutts qui discutaient tranquillement.- Le Nexu faisait claquer ses mâchoires près du Jedi sans l'atteindre, sous son ventre, coincé par la propre constitution de ses puissants antérieurs.

- Alors Glurba, pourquoi le combat, pourquoi ici et maintenant?

Demanda la Hutesse d'un air badin-comme lors d'un entretien d'embauche dans une entreprise prestigieuse et raffinée, tout en observant deux employés travailler sur leur ordinateur.-, tandis qu'elle se renfonçait tranquillement dans son siège, tout en finissant la deuxième partie de son apéritif.  
Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
Messages : 954
Eclats Kyber : 0
Le voilà le geste que Glurba avait rêvé de faire depuis qu'il avait rencontré de près Maître El'Dor. Inverser la hiérarchie et pouvoir le lécher. Et malgré le plaisir ineffable que cela lui procura, Glurba n'en avait pas fini. Il avait envie de le palper, de le lécher encore, de l'avoir tout à lui, rien qu'à lui. Les Jedis interdisaient la luxure, alors autant le faire quand on avait le prétexte d'une mission et d'un jeu de rôle nécessaire ! Le Nazzar avait la mine contrariée et ça le rendait d'autant plus craquant. Au début, Glurba était agacé de voir à quel point Maître El'Dor était grincheux, avare en compliments, et puis, finalement, il s'est mis à trouver que cela faisait partie de son charme, aidé par l'envoûtement sensuel qui le rendait épris du Maître Jedi.

Glurba ne se focalisait jamais sur une seule personne. Il avait envie de commettre des gestes déplacés à l'égard de Maître El'Dor, mais il se trouverait bien vite d'autres cibles. Il avait déjà trouvé Tweeni, après tout. Maître El'Dor avait juste la particularité d'être inaccessible en tant que Maître Jedi. Alors cette lèche que Glurba effectua avec une vraie passion, seul moment où il n'avait pas besoin de mentir, représentait énormément. Elle fut si précieuse que Glurba en savoura chaque microseconde. Et il fut triste de devoir rentrer sa langue dans sa bouche. Ce fut court. Mais si intense. Glurba eut la sensation que quelque chose venait d'être accompli. Un étau d'urgence venait de se desserrer en lui.

Il l'avait fait.

… et si possible, il le referait.

Il dut se reconcentrer sur son dialogue avec Jussbu la Hutt. Il était en train de raconter que Khamsin était son esclave sexuel notamment, alors autant ne pas laisser croire que les occasions de le lécher étaient rares, ce ne serait pas cohérent. Il fallait faire comme si ce geste était banal, bien que la vérité fût tout le contraire.

JUSSBU – Ce sont de belles paroles que tu me chantes là, Glurba Lugliiamo, mais si puissant semble ton esclave selon tes propos, il s'est laissé attrapé par tes hommes. Ou par toi. Raconte-moi un peu sa capture, ou son achat. Comment l'as-tu trouvé ?

Glurba n'avait pas réfléchi à ça. Il dut improviser. Pour se donner consistance et avoir l'air le plus crédible, il se servit d'éléments réels. Tweeni connaissait Maître El'Dor de longue date, elle était attachée à lui, et elle tenait un bar aux plaisirs. Glurba mélangea tout cela pour imaginer Maître El'Dor travailler pour Tweeni avant d'être racheté. Il ne manquait plus qu'à enrober.

GLURBA – Il travaillait comme gogo-dancer dans un bar de Klatooine. Il y avait une arène en sous-sol. Khamsin avait d'abord été gladiateur, puis esclave, puis a été affranchi pour travailler dans ce bar. Un parcours mouvementé, mais qui lui a permis de développer toutes les qualités qui me plaisent chez lui : il sait parfaitement se battre, charmer, et obéir. Docile, séduisant, bretteur. Et en plus, il est d'une race rare à trouver. Et même pour quelqu'un de sa race, il a des traits particuliers. Alors j'ai fait ma meilleure offre pour l'obtenir.

Jussbu la Hutt écoutait le récit en souriant par moments. Et Glurba n'oublia pas de saupoudrer de flagornerie :

GLURBA – Il n'y a pas de meilleur endroit que votre arène pour un esclave aussi parfait. Il va glorifier mon nom, et le vôtre. Fini les petits bars de seconde zone pour lui. Place à la grandeur.

Touché. Jussbu la Hutt glissa un petit regard séduit. Son point faible était si facile à atteindre... Et Glurba avait le même. L'invité se permit de sourire à son hôte, qui le détailla encore du regard, avec bien moins de sévérité cette fois-ci. Naturellement, Glurba exsudait plus de mucus que l'autre Hutt, et plus généralement bien plus que la moyenne de sa race ; et la consistance de celui-ci était plus collante. Un détail qui n'échappa pas à l'œil observateur de la porte-parole de la tenancière de l'Arène de Frakkia. Celle-ci ordonna à un esclave Twi'lek d'agiter un bel éventail en feuilles devant Glurba.

Voilà que le Hutt Jedi se sentait comme chez lui. Eventé par un esclave, à papoter tranquillement avec une congénère en dominant son monde. Glurba était aux anges, de vivre cette vie qu'il aurait dû avoir si les Siths n'avaient pas pris contact avec son kajidic. Il bavait déjà beaucoup, à dessein, mais il bava encore plus. La sécrétion verdâtre, foncée et épaisse, s'écoula jusqu'au sol en se mêlant à son mucus. Pour le coup, il était chez quelqu'un qui n'allait pas s'en plaindre puisque ça n'avait rien de sale du tout.

JUSSBU – Toute cette formalité m'ennuie, et elle n'avance pas à grand-chose. Parlons peu mais parlons bien, et surtout au bon endroit. Que diriez-vous de voir ce pourquoi nous sommes réunis ? L'arène.
GLURBA – Avec grand plaisir, Votre Obésité.

Glurba venait de réussir l' “entretien d'embauche”. La première étape du plan était donc franchie : infiltrer l'Arène de Frakkia. Jussbu se fit porter sur son trône par sa cour d'esclaves et Glurba rampa à ses côtés, tirant Khamsin par sa laisse métallique. Glurba eut l'honneur de prendre place en haut des gradins à côté de la seconde plus importante tête des lieux. Il se fit même servir un apéritif vivant. Glurba piocha avec gourmandise et jeta littérallement dans sa gueule le petit amphibien trempé à l'alcool. Il n'avait pas oublié d'écouter les propos de Jussbu la Hutt qui réclamait un spectacle-test, arguant que l'apparence ne faisait pas tout, citant l'exemple même de Glurba.

Ce dernier donna son accord pour que Khamsin entrât dans l'arène. Tout en connaissant très bien les capacités martiales de ce dernier, qui pouvait s'aider des réflexes de Force sans que personne n'y voie rien d'autre que simplement de “très bons réflexes”, Glurba ne put s'empêcher de ressentir un petit stress. Il n'en montra rien, pour jouer celui qui avait pleinement confiance en son esclave. Et au demeurant, n'avait-il pas pleine confiance en Maître El'Dor ? Seulement, un esclave était remplaçable. On évitait de perdre bêtement un gladiateur, car ça pouvait rapporter gros et coûter cher à remplacer, mais au pire, si malheur arrivait, on pouvait mettre la main à la poche pour s'en offrir un autre en remplacement. Mais Glurba ne voulait pas non plus envoyer quelqu'un à la mort, et encore moins un Maître Jedi.

Khamsin fut confronté à un nexu. Glurba ingurgitait un autre apéritif en regardant le combat du haut des gradins, gardant l'air confiant sans comprendre pourquoi ça lui demandait un effort. Khamsin faisait tourner le nexu en bourrique, se positionnant sous son ventre, jouant sur les points faibles de la morphologie de l'animal pour le blesser sans lui permettre de le mordre. Le spectacle était au rendez-vous.

JUSSBU – Alors Glurba, pourquoi le combat, pourquoi ici et maintenant ?

Glurba pensait avoir déjà suffisamment souligné le “pourquoi ici”, mais Jussbu la Hutt semblait avoir besoin de réentendre, encore une fois, la réponse.

GLURBA – On ne peut pas tout vouloir d'un coup, alors j'ai fait par étape. Hors de question de me reposer sur mes lauriers, alors j'ai cherché d'autres moyens de gagner en gloire et en influence, au nom du kajidic. Il était temps de passer aux combats. Il me fallait des gladiateurs en plus de gardes du corps. Je veux réussir dans tous les domaines que je vais entreprendre. Je veux le meilleur. Et pour avoir le meilleur et être le meilleur, passer par votre arène s'imposait comme une évidence.

Glurba collait à l'étiquette de Hutt ambitieux et touche-à-tout que Tweeni lui avait créée en rumeurs. Mais en même temps qu'il parlait, il repensait à la mission. C'est Maître El'Dor qui se battait pour sa vie contre un nexu dans l'arène en cet instant même. Et il ne devait pas risquer sa vie pour rien : ils étaient là pour trouver Nils, et en le sauvant, sauver un maximum d'autres esclaves.

GLURBA – Qui sont les champions du moment ?
Invité
Anonymous
- Oh tu penses à sa récompense: une grandeur donc. C'est mignon, mais faites attention, un jour je me suis attaché à une de ces petites bêtes, savez-vous ce qu'elle a fait, elle a essayé de me mordre la main. Vilaine chose. Mais bref, as-tu d'autres esclaves?

Demanda la femelle limace après un temps de réflexion dont elle avait profité pour ingurgiter un nouveau amphibien. L'air tranquille, presque heureuse -si heureux puisse paraître un être de cette race.- elle contemplait l'arène, murmurant le nom affectueux qu'elle avait donné au Nexu, bien que cela l'intéresserait davantage que Khamsin gagne ce combat. Elle manquait de champions à représenter, les candidats ne se bousculant plus aux portes ces temps-ci, histoire de refaire les stocks de marchandise, soigneusement assassinés lors des derniers festivals de la mort. Certains comme Yvard ne perdaient rien pour attendre, bande de couards qui avaient décidé de descendre d'un niveau pour filer sous l'aile de mécènes moins prestigieux, ne réclamant pas la mort à chaque duel.

- Nous avons Cortaz, un Dévonarien qui ne paie pas de mine malgré sa race mais particulièrement tenace. Il harcèle ses cibles jusqu'à obtenir la mort, souvent par perte de sang de diverses blessures. En brutes épaisses il y a ce Whipid Ress, mais il se fait vieux, raison pour laquelle je ne l'ai pas acheté. On a aussi deux humains: les jumeaux Muñoz, ils sont affranchis donc concourent librement sous la houlette de leur... Manager? Je ne prendrais pas ce risque personnellement.

Jusbbu savoura ses propos, accompagnés d'un air torve. Elle s'était premièrement étonné que Glurba semble ignorer qui étaient les champions les plus en vogue, narcissique au point d'oublier que  Klatooine était un amas de renégats et d'assoiffés de sang bien minuscule comparé à d'autres organisations. Ou plutôt non, car la Hutt avait beau aimer être flattée, elle n'était pas aveugle et conservait bien en tête son objectif, faire de son arène une plaque tournante du combat, pour se faire il fallait viser l'originalité, le jamais vu.

- Si ton esclave survit, et mieux tue son adversaire, je te propose de le faire combattre dans deux jours. Nous avons organisé un petit spectacle particulier... - Elle savoura le suspens imposé.- des utilisateurs de la Force. Oui Monsieur, et le meilleur est que nous avons déjà déjoué une des tentatives de l'Ordre d'infiltrer les lieux pour sauver leur pauvre Padawan. Mais ils ont arrêté de fouiner après. Nous disposons d'un seul apprenti Jedi officiel mais aussi de deux sensibles formés, de façon plus ou moins chaotiques certes. C'est une première, donc ce ne sera pas le grand spectacle et j'imagine que les gradins seront moyennement remplis, la majorité des spectateurs sont des couards qui craignent l'intervention des Jedis. Il faudra prendre des mesures, mais avant de t'en dire plus, serais-tu intéressé?

Quoique suffisamment méfiante pour ne rien révéler de l'endroit où aurait lieu le combat, la Hutt était assez conquise par Glurba pour laisser s'échapper ce type d'informations. Il y avait un mélange d'excitation à l'idée de partager cet instant avec un partenaire plus jeune mais prometteur et celui de lancer son premier projet. Finaude et aventureuse, après une rencontre hasardeuse avec un Chevalier et son Padawan de 17 ans, elle avait pris note de son épineux rendez-vous avec la justice pendant lequel elle avait failli être arrêtée. Les Sensibles à la Force étaient sournois, difficiles à contenir, raison pour laquelle elle n'oserait jamais capturer des Chevaliers ou des Guerriers Siths, mais leurs apprentis en valaient la peine. Leur façon de combattre était impressionnante avec un plus en ce qui concernait les Padawans: le dilemme moral. Ils ne devaient pas tuer mais devaient se battre pour leur survie, que faire? Jusbbu estimait être une hutt cultivée, car elle appréciait les combats internes subtils autant que ceux brutaux où le sang giclait.

Le Nexu eut un geste inattendu, il encastra sa tête entre ses antérieurs si vivement qu'il fut entraîné et chuta sur le dos. Bien vite cependant, le félin glissa sur le flanc et se propulsa avec ses pattes arrières, encore ferré au sol, pour happer Alycius. Les crins lunaires de ce dernier envahirent les babines de la créature, retenant le propriétaire en plein saut. Celui-ci retint un grognement de douleur et se retourna pour essayer de piquer la bête avec sa vibro-lame. Il n'atteignait que les pattes, protégées par une solide peau rappelant plus celle des reptiles que des félins. Un oeil clos, faisant fit de la douleur ou même de l'inquiétude qui galopait naturellement dans ses veines, l'équidé visa un des 4 yeux du Nexu pour projeter la vibrolame, comme si c'était un javelot. L'arme ricocha sur une pupille rougeâtre sans se ficher, tombant au sol silencieusement. La créature lâcha toutefois un féroce rugissement et lâcha Alycius qui chuta au sol. Ce dernier se récupéra comme il le pouvait, fléchissant les pattes et roulant par terre. Il allongea sa main pour prendre la vibro-lame, évitant au tout dernier instant de l'appeler avec la Force. Bâton en main, il se dirigea lui-même à la rencontre de la bête pour un nouveau face à face.

Malgré la tension, son évident instinct de fuite, le Nazzar se montrait ferme à défaut d'agressif, il harcelait le Nexu, véloce mais peu résistant. Lui, utilisait des techniques de respiration de bretteur, obligeant son esprit de s'évader de toutes préoccupations pour vivre uniquement ce duel. De fait, il ne regardait ni ne voyait Glurba, lui faisant assez confiance pour ne pas déclencher la colère de la Huttesse, se faire attaquer voire tuer.

- Je te trouve intelligent Glurba, c'est pourquoi je te propose de concourir, toujours à la condition que votre esclave survive, lors de cette compétition apparemment moins éclatante-toujours les apparences!- mais qui, je crois, a de l'avenir.


Un sourire carnassier se logea sur les lèvres de l'hôtesse. On ne saurait dire si elle testait Glurba, ou avait eu sincèrement cette idée de lui faire rencontrer des Sensibles à la Force esclaves, peut-être était-ce le sabre-laser à la ceinture du Padawan infiltré dont lui aurait parlé le premier garde- mais en avait-il seulement parlé?-, ou alors soupçonnait-elle Khamsin?
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn