Ses'kai Mora
Ses'kai Mora
Messages : 278
Eclats Kyber : 80
Nom : Mora

Prénom : Ses'kai

Âge : 29 ans

Année de naissance : 3512 av BY

Race : Thyrsian


Côté de la Force :
Obscur


Rang désiré :
Renforcé



Sabre laser: Une poignée longue et argentée, épaissie d'une gaine noire aux extrémités pour empêcher l'arme de glisser trop loin et entourée tout le long de bandes rouges sombres pour améliorer la prise en main et permettre un maniement plus habile.
Il génère une lame bleue de plus d'un mètre, compromis idéal pour jouer de l'allonge autant que de l'adresse au goût de son porteur.

Caractéristiques :
26

Force 5
Dextérité 4 (+1) = 5
Agilité 5 (+1) = 6
Constitution 4
Intelligence 3
Sagesse 3 (+1) = 4
Charisme 2

Pouvoirs :

Amélioration des Capacités (niveau 1) (niveau 2)
Détection (niveau 2)
Télékinésie (niveau 2)
Voile de Force (niveau 1)
Protection de Force (niveau 1)
Absorption de Force (niveau 1)
Guérison (niveau 1)
Persuasion

Bulle de Force (niveau 1)
Vague de Force (niveau 1)
Amélioration d'une arme (niveau 1)
Rage (niveau 1)


Matériel :

Gantelets d'armure en ilinium à résistance énergétique
[HP +5 ; absorbe jusqu'à 10 pts (par Event ou combat isolé) de dégâts provenant de tir d'énergie.]



Points Forts :



  • Ses'kai est un bretteur hors-pair qui tire le meilleur de ses aptitudes physiques et des entraînements subis depuis sa plus tendre enfance. Il tire également un véritable plaisir à surclasser ses adversaires, le sabre à la main, et en véritablement fait sa spécialité.

  • Outre ses capacités athlétiques impressionnantes, Ses'kai a également une mentalité très martiale qui ne recule devant rien. Souvent le premier au contact, et le dernier à en partir, il offre un excellent modèle guerrier de courage et de détermination.

  • On prétend que sa race est capable de deviner le prochain coup de son adversaire. Ce qui apparaît comme un pouvoir mystique aux yeux des profanes n'est en réalité que le résultat de leur passion extrême pour le combat. C'est d'autant plus vrai pour Ses'kai, qui bénéficie en plus de la Force pour accroître ses réflexes déjà fantastiques.





Points Faibles :




  • Si le Thyrsian est un guerrier d'exception, c'est toutefois presque sa seule qualité. Il dénigre au possible les armes à distance, les méprisant même, et sa passion ardente pour le corps-à-corps lui complique l'usage de la Force, faisant de lui un modeste utilisation de ses Dons en dépit de son expérience, la méditation et la contemplation mentale n'étant vraiment pas sa tasse de Paricha.

  • De la même façon, si l'âge et l'expérience ont réussi à le tempérer, Ses'kai demeure un impulsif très susceptible. Facile à provoquer, il tend à foncer tête baissée dans les pièges, ne comptant que sur son adresse pour se tirer des plus mauvais pas.

  • De par sa nature et son caractère, Ses'kai se sent incompris, voire rejeté. Son manque de diplomatie et sa franchise brutale compliquent encore un peu plus ses relations sociales, si bien qu'il préfère autant que possible agir seul, pour son propre compte, à sa façon, et sans autre préoccupation que lui, son sabre, et sa cible, faisant de lui un très mauvais partenaire, qu'il doive assister ou diriger un groupe.





Caractère : Il est difficile de trouver un Jedi de cet âge qui fasse moins "Jedi" que Ses'kai. Il respecte bien entendu les décisions de ses maîtres, et même de ses pairs. Il comprend leur idéal de paix, de justice et de non-agression...mais ne le partage pas.
Avec le temps, son tempérament s'est adouci et le Thyrsian comprend pleinement l'intérêt qu'il y a à ne pas déclencher de nouveaux conflits, à essayer d'apaiser les tensions plutôt que de les attiser, surtout dans le contexte actuel. De même, depuis quelques années, il commence à saisir le véritable but de la méditation.

Mais rien de tout cela ne changera sa véritable personnalité. Impulsif, violent et particulièrement expéditif, face à un ennemi, sa première - et souvent son unique - intention sera de l'éliminer purement et simplement. "Un ennemi mort ne reviendra jamais vous casser les cou...pieds." explique-t-il parfois. Et cela se ressent dans son attitude. On le croirait constamment tendu, impatient de passer à l'action, qui se traduirait sans aucun doute par l'exécution d'autant d'adversaires que possible à coup de sabre laser jusqu'à l'élimination totale ou la reddition sans conditions de ses cibles...si tant est qu'il accepte de respecter leur abandon.
Pour ne rien arranger, il est assez imbu de lui-même. Sans être prétentieux, il connaît ses talents pour l'escrime et aime les éprouver à la moindre occasion, faisant de lui un duelliste en recherche constante de défis. On dit souvent de Ses'kai qu'il s'exprime plus facilement par sa lame que sa langue, et ce n'est pas vraiment faux. Bien qu'il n'y ait pas été exposé très longtemps, la culture de son peuple s'est profondément imprégnée en lui et il considère qu'on ne peut vraiment connaître quelque que lorsque l'on a croisé le fer avec, ce qui complique excessivement les relations diplomatiques car le Thyrsian attache une importante toute particulière à l'honneur...et pour lui, l'honneur passe également par la franchise. Autrement dit, il s'exprime de façon crue, surtout pour un Jedi. Sans être vulgaire à outrance, il ne ferait pas tache dans un bar sordide et a tendance à jeter de l'huile sur le feu lorsqu'il faut ouvrir des pourparlers. D'autant plus que, fidèle à ses instincts combattants, il profite généralement de la moindre faille dans un raisonnement pour glisser une pique ou un sarcasme bien senti.

Et tout cela joue sur son attitude solitaire. Son comportement brutal, sa mentalité violente, son affinité "sombre" avec la Force et sa passion pour sa propre valeur jouent mal avec son apparence obscure qui l'amènent à être souvent regardé de travers. Se sentant d'autant plus rejeté et incompris, Ses'kai s'est de plus en plus isolé de ses pairs et est devenu assez laconique, ne gardant contact qu'avec ceux qui le connaissaient le mieux, autrement dit pas beaucoup.
Il ne les déteste pas, bien au contraire. Mais ne pouvant changer quoique ce soit sans avoir le sentiment de trahir l'Ordre, ou ses propres valeurs, il a choisi de s'isoler, trouvant dans la solitude le temps et le calme qui lui manque souvent pour méditer à propos des préceptes des Jedis, et des siens, sans jamais parvenir à trouver un compromis convenable entre les deux. Car la Paix est un objectif des plus nobles, et même l'expert bretteur comprend l'importance du but que défend l'Ordre...mais il ne comprend pas comment ses pairs peuvent croire que la non-violence peut devenir une arme, et comment ils peuvent encore essayer de la défendre alors même qu'ils sont réduits à brandir leurs sabres face aux périls de la galaxie.

En revanche, pour avoir déjà été confronté à leur mentalité, il exècre au possible les Siths et les Hutts. Les Siths remportant certainement la première place, du fait qu'on lui dit souvent qu'il risque de leur ressembler en continuant sur cette voie alors qu'il ne supporte pas d'entendre seulement parler d'eux. Le penchant sombre des Jedis est pour lui l'incarnation de toute la stupidité et l'arrogance de l'Univers, qui sont à ce point faibles et lâches qu'ils préfèrent se bercer d'illusions et de rêves pour ne pas avoir à faire d'efforts. Ils ne sont que des tyrans prétentieux à ses yeux, qui s'empressent bien vite d'esquiver le combat dès qu'il ne tourne pas absolument à leur avantage. Le comparer à leur ordre déviant vaut généralement une sévère crise de nerfs de la part de Ses'kai qui prendra soin d'expliquer avec un langage délicieusement fleuri pourquoi il ne sera jamais un des leurs.

Le Thyrsian a également un très fort besoin de liberté et d'indépendance, qui l'amène à souvent s'expliquer entre quatre yeux avec ceux qui essayent de lui donner des ordres. Il respectera sans mal ceux qui ont son respect, comme les maîtres Jedis, mais ceux qui n'ont pas encore su le gagner auront fort à faire avec lui.
De ce fait, il voue également une haine farouche aux esclavagistes qui lui rappellent de bien mauvais souvenirs...mais aussi aux esclaves eux-mêmes quand ils se vautrent dans leur misère et pleurent en implorant de l'aide, au lieu de résister et s'élever par leurs propres moyens.
Inversement par contre, il apprécie aisément et profondément ceux qui correspondent à ses valeurs. Ceux qui persévèrent même face à l'adversité, avec courage et dignité, qui se surpassent toujours plus sans jamais se laisser abattre. Du moment qu'on essaye pas de l'y contraindre ou de lui imposer une équipe, Ses'kai aura même tendance à prêter main-forte à ce genre d'individus. Il est difficile de gagner son respect, mais ça vaut vraiment le coup...même quand on le supporte mal.



Description Physique : Quel beau bébé que voilà ! Perché à un mètre quatre-vingt-sept sans ses bottes, Ses'kai ressemble plus à un manutentionnaire de spatio-docks qu'à un Jedi aux arts raffinés. Avec plus de quatre-vingt-dix kilos de pur muscle il est...épais, c'est le terme.
Comme tout disciple de l'Ordre, il aime son sabre-laser et le considère comme étant probablement la plus belle arme de la galaxie. Toutefois, et son expérience le lui a prouvé, la première et plus importante de toutes les armes qu'il puisse avoir est son propre corps, alors Ses'kai l'a travaillé, encore, et encore, depuis son plus jeune âge, développant ainsi ses capacités naturelles avec la même application que lorsqu'il améliore ses talents d'escrimeur. Il s'estimera peut-être satisfait quand il sera capable de vaincre un sith armé quand lui-même ne l'est pas.
Résultat des courses, il possède une véritable armure de muscles, certes inutile quand il s'agit d'encaisser un coup de sabre laser, elle fait rapidement ses preuves quand il engage une lutte de force pure et de souplesse. En bon Thyrsian, Ses'kai est un véritable athlète, puissant et mortellement rapide. Mais sa nature physique s'accompagne d'un trait qui serait passé inaperçu, voire normal chez n'importe qui d'autre, mais pas chez l'atypique Jedi : Ses yeux, sa peau et ses cheveux sont sombres, pour ne pas dire charbonnés. De plus, en regardant de près sa chair, elle est massivement recouvertes de cicatrices, certaines très anciennes, et bien souvent dues à de simples armes blanches.

Cheveux qu'il tient par ailleurs longs, ayant toujours trouvé qu'une longue coiffure, de préférence bien entretenue, était un signe de noblesse et d'élégance. Au moins un point à peu près normal chez lui. En revanche, pour ne rien arranger à ses différences, Ses'kai possède un visage dur, anguleux, avec une arête de nez saillante et des arcades sourcilières épaisses. A force d'être crispé, renfrogné ou concentré, son visage a d'ailleurs pris des plis qui restent apparents même lorsqu'il est de bonne humeur, accentuant son allure "barbare".
Il prend soin de sa barbe également, laissant pousser une mince bande noire tout le long de sa mâchoire et de son menton, assombrissant encore un peu plus son visage sombre, en particulier en contre-jour. En revanche, il refuse catégoriquement de laisser pousser le moindre poil de moustache. S'il trouve que cela va bien à certaines personnes, en particulier à quelques Jedis, lui ne supporte pas ce duvet dru qui le gratte en permanence.

Et pour terminer en beauté sa dégaine de vieux truand de l'espace, Ses'kai aime les armures. Les vraies, en métal, dont on peut sentir la dureté et le poids sur ses épaules. Un autre héritage de sa culture martiale, et qui lui vaut une nouvelle dissension avec l'Ordre. Porter un sabre laser est normal pour un Jedi, car c'est leur arme autant que le symbole de leur fonction...mais arborer une armure aussi "grossière" trahit un fort désir de conflit. Cela dit, dans le cadre d'une guerre ouverte, on ne saurait réellement lui reprocher de porter cette carapace artificielle, dont l'intérêt explose au grand jour dès lors qu'il engage le corps à corps, lui qui est déjà si adroit au contact, il devient infernal à gérer alors qu'on ne peut même plus espérer le blesser au corps ou aux membres dans la mêlée sans posséder une arme de grande puissance.
Au temple, ou au "civil", Ses'kai accepte toutefois de se séparer de son armure, l'équipant plutôt alors pour les entraînements, et de porter les robes et capes caractéristiques de l'Ordre. Il les aime assez à vrai dire, bien que les couleurs noires et brunes qu'il aime tant porter l'amènent à être regardé un peu plus de travers encore, sans parler du soleil rouge terne stylisé qu'il aime arborer comme blason, un dernier souvenir de son peuple.



Histoire : C'est une bien longue histoire à raconter, alors asseyez vous confortablement, prenez un bon vayerbock bien chaud, et écoutez.

Il existe une race appelée les Echani, des Presque-Humains à la peau très pâle et aux cheveux argentés. Ils sont connus pour leur besoin d'élégance dans tous les aspects de leur vie, de perfection même, ce qui les a conduit à être de grands artistes...et de fantastiques combattants, en particulier le corps-à-corps qu'ils ont élevé au rang d'art, et l'ont encore sublimé par la suite au point que nombre les soupçonnent de posséder des talents de précognition.
Les Echanis possèdent des "cousins", dotés des mêmes caractéristiques, de la même passion, à deux détails près. Là où les Echanis sont des êtres presque blancs, gracieux, légers et admirant la finesse et la dextérité du combat à mains nues et des armes légères, leurs pairs, nommés les Thyrsians, sont dotés d'une peau et de cheveux noirs et ne jurent que par la puissance et la brutalité des armes puissantes et des armures lourdes, qui ne les empêchent en rien d'être de fantastiques bretteurs également à l'agilité dangereuse. Les deux cultures magnifiaient ces arts de la guerre, jusqu'à en faire une philosophie qui semble même gravée dans leurs gênes.
L'un comme l'autre faisaient alors des proies de choix pour les organisateurs de combats clandestins, ces êtres guerriers étant des gladiateurs à la fois sublimes et redoutables.

Ainsi commença la vie de Ses'Kai Mora. Dans un vaisseau puant la sueur, l'huile mauvais marché et la ferraille. Longtemps auparavant, un Rattataki, Presque-Humain belliqueux au teint crayeux, fut un guerrier clandestin. Avec le temps et les succès, il parvint à s'affranchir tout d'abord, puis à lui-même organiser des combats. Il parvint un jour à s'emparer d'une Thyrsianne et fut rapidement impressionné de ses talents, ne mettant que peu de temps à comprendre qu'il tenait là une véritable mine d'or et chercha bien vite d'autres représentants de cette race martiale, rêvant de monter tout un élevage.
La mauvaise nouvelle fut que les Thyrsian ont une société très matriarcale du fait que peu de mâles naissent dans leurs rangs, les rendant ainsi très précieux et très protégés, même adultes, sans compter qu'hommes comme femmes sont de fantastiques guerriers et que même ses gladiateurs ne voulaient pas se risquer à un assaut frontal contre ce peuple renfermé.
A force de persévérance et de ruses, trouvant dans leur fort sens de l'honneur leur faiblesse, le Rattataki réussit finalement à capturer un mâle en bonne santé...et très forte tête, en plus de réaliser qu'au-delà de leurs talents individuels, les Thyrsians était également redoutables en groupe, si bien qu'il perdit plusieurs contre-maîtres en essayant de dresser ses nouvelles recrues.
En vain qui plus est. Le mâle était une forte-tête comme il en avait rarement vu, si bien que le Rattataki dut déployer des trésors d'ingéniosités pour réussir à continuer à faire combattre les femelles, remplaçables et plus faciles à manipuler que le Thyrsian brutal, et surtout à enfin faire se reproduire se dernier avec certaines des femmes. Une seule finit par porter en elle le fruit de ses "efforts", et à mener à terme sa grossesse, mettant au monde dans un local sordide un jeune mâle à la peau brune. Alors qu'il prenait sa première respiration dans cet univers hostile, le Rattataki faisait exécuter son père, bien trop dangereux pour sa situation.

C'était son enfance. Asservi par un trafiquant mineur de drogues et organisateur de combats clandestins, où le spectacle et le sang étaient récompensés par des hurlements extatiques, des tonnerres d'applaudissements alors que l'on tapait du pied et du sabot jusqu'à en faire trembler les murs, et où seul le talent séparait la victoire de la mort.
Etant le seul mâle de leur espèce avec elles, Ses'kai devint le centre de toutes les attentions des Thyrsiannes restantes qui le traitaient comme le plus précieux des trésors de la galaxie, chacune essayant sans cesse de lui apprendre tout ce qu'il pouvait assimiler, alors que leur nombre s'amenuisait avec les années. Sa véritable mère tomba au combat alors qu'il avait quatre ans, démembrée dans l'arène par un Togorien à ce point abruti de drogue qu'il mourut quelques mois plus tard en se fracassant la tête contre les murs dans une crise de démence.
Cela ne changea rien à son quotidien. Dès qu'il fut en mesure de serrer les poings, les Thyrsiannes lui inculquèrent les valeurs si chères à leur espèce, mais avec une nuance : Le goût de la vengeance et de la cruauté. Des combattants violents, mais élégants, nobles, qu'ils étaient sur leur patrie, les gladiatrices étaient devenues des meurtrières brutales, avides de survie dans l'espoir de voir un jour payer l'infâme salaud qui les avait asservies.
Et elles furent de très, très sévères tutrices, le poussant constamment au-delà de ses limites, nourrissant sa colère en même temps que sa résistance au pire, en arguant toujours que plus elles seraient rudes à l'entraînement, plus il sera à l'aise dans l'arène. Elles se débrouillèrent même pour lui apporter ses premiers adversaires en dehors du ring, attrapant des gladiateurs convalescents, des serviteurs maladroits, des esclaves non-guerriers, et lui apprirent le goût du sang et du meurtre alors qu'il n'avait pas six ans. Encore trop jeune pour se poser de telles questions, et pour remettre en cause les leçons de ses semblables, Ses'Kai ne se demanda pas qui était le plus cruel maître entre ses mères de substitution ou le Rattataki.

Durant sa septième année, il entra pour la première fois dans le terrible monde du spectacle. Les Thyrsiannes succombèrent les unes après les autres, devant faire face à des combats toujours plus affreux, si bien qu'à court de guerriers à la hauteur, l'esclavagiste changea d'échelle et entra dans des combats moins impressionnants...mais encore plus tabous, où un simple enfant pouvait lui ramener des sommes extraordinaires.
Quand il se retrouva sur le ring, exposé pour la première fois à une véritable foule, Ses'Kai fut terriblement intimidé. Les poings brandis, les hurlements de la foule avide de violence, les rires et les railleries... Il n'avait jamais connu que les couloirs exigus et esseulés de la petite prison qui lui servait de "maison", et sa peur était apparente, nourrissant l'hilarité et les insultes de cette masse sans nom et sans visage, et faillit lui coûter la vie quand son adversaire, un peu plus âgé et déjà habitué à des combats pour l'argent, prit l'initiative.
Mais à mesure qu'il prenait des coups, que les impacts faisaient bourdonner ses oreilles et que son propre sang noir lui emplissait la bouche d'un goût métallique familier, enivrant, le Thyrsian perdait la perception de son environnement. L'exaltation de la foule se transforma en bruit de fond, puis en murmure à la limite de ses sens. Les attaques de son rival, qui faisaient toujours mouche, paraissaient ralentir et il commença à les bloquer, les dévier, puis les esquiver. A chaque seconde qui s'écoulait, son coeur rapide tambourinant comme un orchestre de batterie dans sa poitrine, Ses'Kai ne percevait plus que son ennemi. Bientôt, il n'eut même plus conscience du sable qui lui brûlait les pieds, ou de la chaleur perçante qui irradiait de ses blessures, et il contra. Entraîné par des guerrières, forgé pour le combat, sa forme martiale ayant grandi, martelée par les poings implacables d'expertes sans pitié, le Thyrsian renversa bientôt la bataille et exprima pour la première fois ses propres sentiments dans un cri de rage lorsqu'il brisa la nuque de son ennemi au sol, manquant de peu de lui arracher la tête.
L'adrénaline retombant, il retrouva petit à petit conscience de son environnement et réalisa que la foule toute entière hurlait, qu'on tapait du poing pour applaudir sa victoire. Les mains couvertes de sang, les phalanges presque à nu, tant il s'était écorché en frappant la peau râpeuse de son adversaire, Ses'Kai mit un moment à comprendre toutes ces nouveautés qui le submergeaient, et un sentiment nouveau l'envahit lorsqu'il réalisa que c'était pour lui que l'on hurlait. Tous ces gens étaient dans un état d'excitation extrême, car ils acclamaient sa force "la plus grande des qualités, car elle permet d'être seul maître de ta vie" disaient ses matrones.
Lorsqu'il imita, incertain encore de ses actes, la foule en brandissant à son tour ses poings écorchés, les hurlements redoublèrent de violence et alors il sut qu'il était venu au monde pour ça : Gagner à la force de ses bras, dans le sang de ses ennemis.

Le jeune garçon y prit dangereusement vite goût. Ses mères, ses seules semblables avaient toutes disparu, mais leur enseignement était resté et il trouvait un plaisir malsain à l'améliorer à sa manière. Le Rattataki également le traitait différemment, il ne se privait pas de lui rappeler qu'il n'était qu'un esclave, SON esclave, mais il lui offrait régulièrement de splendides récompenses. Plus sa victoire était éclatante, plus Ses'Kai pouvait demander quelque chose de grand, et ses triomphes ne furent jamais aussi somptueux que lorsqu'il brandissait une lame.
Mais derrière les sourires de façades qu'il offrait à son "maître", le jeune Thyrsian n'oubliait pas les leçons de sa dernière tutrice, qui était une grande amatrice des attaques surprises. Il fallait endormir la méfiance, pour frapper au bon moment, avec le meilleur résultat. Et cette haine brûlante qu'il nourrissait pour le Rattataki devait se deviner dans son regard, car l'esclavagiste prenait d'innombrables précautions dès lorsqu'il s'agissait du jeune garçon au talent sans limites.
Durant près de deux ans, ce quotidien se répéta. Ses'Kai en venait même à réclamer des combats en dehors de l'arène, avide à son tour de sang, d'accroître sans cesse ses aptitudes, et ne trouvait rien de plus exquis que de prouver sa supériorité à n'importe quel ennemi. Il n'imaginait pas un autre univers, ni une autre vie, que celle par l'épée, pour l'épée, qui lui attirait la crainte et la jalousie de plus en plus de rivaux, tandis que les responsables de ces horreurs se remplissaient les poches sur son dos.

Et tout changea, lorsque ces magouilles furent percées à jour. Le trafic d'enfants, d'esclaves et de drogues était hautement prohibé, et une troupe solidement armée de la République, guidée par un Chevalier Jedi, pour démanteler la bande maffieuse. Ses'Kai venait toujours d'entrer dans l'arène quand la panique éclata avec l'irruption des forces de l'ordre, les tirs de blastèrent fusèrent dans tous les sens avec des hurlements confus, provoquant des explosions d'étincelles et des incendies partout quand ils atteignaient des circuits électriques ou des matériaux fragiles. C'était une débandade totale, la seule présence d'un Jedi suffisant également à briser le moral des criminels, la bataille fut à sens unique.
Mais ne connaissant que le combat, Ses'Kai ne succomba pas à la panique. Au contraire, c'était là l'occasion dont il avait toujours rêvé : Plus aucune coordination entre les troupes, plus de routines ou de soldes qui comptaient, plus personne pour défendre son ultime cible. Agile et puissant malgré son jeune âge, le Thyrsian s'extirpa de l'arène et traqua son maître dans la foule, exploitant son gabarit réduit et sa vitesse pour filer, bondir et virevolter, sa précieuse vibrolame à la main, la plus précieuse récompense qu'il avait pu exiger et qui lui avait permis d'arracher de nombreuses victoires, jusqu'à retrouver sa proie. Il réussit à la devancer, et se fraya un chemin en taillant à travers les chairs sans même y prêter attention, se délectant de la surprise et de la terreur qui se figea dans le regard du Rattataki quand il bondit pour le décapiter d'un revers tournoyant.

Maintenant que le but de sa vie était accompli, le jeune Ses'Kai aurait pu se poser des questions, s'interroger sur ce qu'il allait devenir et comment. Mais il avait le sang en ébullition, les hurlements et le vacarme du combat le privait de l'inutilité d'une réflexion philosophique. Il se sentait dans son élément, et ne se priva pas de laisser exploser toute la frustration, la haine qu'il avait retenu depuis sa naissance, faisant payer à chaque coupable, chaque spectateur la moindre petite humiliation qu'il avait connu depuis qu'il était venu au monde, et même plus encore.
C'est de loin, et dans ce chaos de chair et de peur, que Exa'ren, le Jedi Togruta, remarqua un enfant semer la confusion et la mort sans aucune distinction. Mais avant qu'il ne l'atteigne, le garçon avait disparu plus loin, s'échappant à l'avalanche de corps qui se bousculait plus vite que sa fragile lame ne parvenait à les trancher. Donnant ses derniers ordres pour s'assurer que son escouade finisse nettement le travail, Exa'ren se lança à la poursuite de l'enfant, bondissant à travers les étages et les rues sans effort grâce à sa maîtrise de la Force.

Il le retrouva, près de vingt minutes plus tard, sur un toit encombré de bruyantes machines de ventilation, à bout de souffle et couvert de blessures. Malgré son état et qu'il lui tournait le dos, l'enfant remarqua vite sa présence et bondit sur ses pieds, pointant déjà sa lame dans une posture aussi assurée que possible vers cet intrus. "La peur et le doute sont des armes souvent plus efficace que le fil de ta lame", aimait répéter comme un mantra l'une de ses tutrices.
Mais l'étranger ne bougea pas, le fixant avec un mélange d'expressions qui était inconnues au jeune garçon, si bien que ce dernier perdit rapidement patience et lança l'assaut avant que le Togruta n'ait le temps de trouver ses mots. Bien sûr, même s'il était bourré de talent et martelé dans le feu de l'action depuis sa naissance, Ses'Kai n'avait aucune chance contre un Jedi expérimenté, même s'il avait été en pleine forme. Il se fendit, bondit, glissa, enchaîna chaque passe que son corps connaissait, pourtant il eut l'impression d'affronter de l'eau tant sa lame ne fendait rien d'autre que le vent, son adversaire ne prenant même pas la peine de brandir son arme.
A bout de forces, Ses'Kai finit par trébucher, mais profita de sa chute pour se propulser en prenant appui au sol pour essayer de faucher la jambe du Jedi, qui l'évita aisément et voulu lui rendre la pareille pour calmer l'enfant. A sa grande surprise, celui-ci se contorsionna au dernier moment et évita la riposte, faisant montre de réflexes familiers aux membres de l'Ordre. A moitié déséquilibré, il essaya de lui balancer un revers malgré tout pour réduire les risques d'être frappé. Exa'ren le frappa alors au poignet et lui fit lâcher son épée avec un cri, mais s'étonna de plus belle des réactions du garçon quand il glissa son pied sous la vibrolame avant qu'elle ne touche le sol, remontant sa poignée jusqu'à sa main libre pour riposter.
Une fois de plus, c'était un coup dans l'eau, mais le Togruta ressentait de plus en plus quelque chose chez cet enfant, quelque chose qui dépassait le simple talent d'un gladiateur qui n'avait jamais connu que cette vie. Exa'ren était une sentinelle, particulièrement attaché à l'ordre, la discipline et l'équilibre. Sans le vouloir, il fit quelque chose qui déstabilisa le garçon à bout de force.
Il s'intéressa à lui pour qui il était réellement, et lui parla. Il le suspectait d'être sensible à la Force, et pouvoir devenir un Jedi au service du bien, et surtout il espérait pouvoir lui faire voir une meilleure vie que la misérable existence qu'il avait mené jusqu'ici. Au lieu de brandir son sabre, il le Togruta lui expliqua qui il était, ce qu'il lui proposait, et lui tendit la main.
Troublé par l'offre inédite de l'étranger, qui s'en était visiblement bien mieux sorti que lui dans les combats alors qu'il l'avait brièvement aperçu en première ligne, Ses'Kai hésita. Il n'avait pas envie d'avoir tué son infâme maître pour tomber dans les bras d'un autre, mais il ressentait de la part du Jedi quelque chose de...différent. Ce sentiment qu'il n'arrivait pas à nommer était le respect, car la sentinelle œuvrait pour quelque chose de plus grand que lui, et qu'il voyait en ce petit garçon sauvage un potentiel compagnon en devenir. Quand il y réfléchit, le Thyrsian ne trouvait pas de véritable raison de refuser. Au pire se convainquit-il, il n'aurait qu'à lui faire subir le même sort.
Mais avant de pouvoir vocaliser sa réponse définitive, il s'évanouit, épuisé par ses blessures.



Quand il se réveilla, il fut frappé de panique. Tout était différent, les murs, les odeurs, les lumières...tout. Ses'Kai produisit un bruit épouvantable en déménageant la moitié de sa chambre en cherchant à se cacher dans un recoin sombre, comme il l'avait toujours fait depuis sa naissance, et la douleur des nombreuses plaies qu'on avait pensé lui rappela les derniers événements.
Mal à l'aise sans arme et sans repère, le jeune garçon faillit attaquer le robot-infirmière qui entra une heure plus tard pour prendre des nouvelles et lui apporter à manger. Ce dernier point tout particulièrement, laissa l'enfant sur la défensive, avant que les odeurs riches des épices, pourtant modestes, du plat ne le fassent changer d'avis, d'autant que le robot repartit si tôt qu'il lui eut arraché le plateau des mains. Il retourna alors se cacher dans son coin et dévora avidement la moindre miette, avant d'abandonner là les couverts et d'explorer la pièce dans le moindre détail, anxieux.
Il fut bien assez vite rejoint par le Togruta, qui lui expliqua qu'il l'avait ramené sur son vaisseau et qu'ils voyaient en ce moment même en direction du temple Jedi, où il serait présenté au Conseil et évalué pour déterminer s'il pouvait devenir Padawan, ou non. Dans l'éventualité où le Conseil refuserait, Exa'ren s'engagea toutefois à l'aider dans ce départ pour sa nouvelle vie. Aussi cultivé qu'un placard à balais, Ses'Kai ne réalisait pas quel destin on lui proposait, et le Jedi comprit bien vite où étaient les lacunes du pauvre garçon, aussi passa-t-il l'essentiel du voyage à essayer de lui expliquer ce qui lui manquait.
L'ancien esclave était une sacrée tête de mule, encore plus brut qu'un wookie réveillé à coup de seau d'eau glacée, et était facilement distrait, mais en même temps Exa'ren sentit en lui l'envie d'apprendre et de s'élever. Il espéra de tout coeur que le jeune garçon soit accueilli favorablement par le Conseil, car bien aiguillé, il pourrait certainement faire un bon Jedi.


Et il fallut faire des mains et pieds pour convaincre ses aînés. Ses'Kai présentait bel et bien une affinité avec la Force, et on ne douta pas qu'elle était certainement à l'origine de ses talents presque surnaturels qui lui avaient sauvé la vie dans l'arène, et si son âge déjà avancé avait été évoqué, bien que n'étant pas le plus préjudiciable, d'autant que l'enfant maniait déjà bien les lames, son caractère très affirmé et très brutal allait être source de problèmes. Exa'ren s'efforça d'en appeler aux devoirs et aux valeurs de l'Ordre pour défendre l'avenir de l'enfant, car c'était pour guider ce genre d'occasion que les Jedis existaient, d'une certaine façon, et si l'argument ne convainquit pas forcément complètement les plus réticents, il laissait à réfléchir.
Ce qui laissait sceptique les plus sages d'entre les sages, c'était la noirceur qu'ils sentaient au fond de l'enfant à la peau de charbon. La violence, la colère bouillonnaient en lui et seraient une entrave à sa vie potentielle de Jedi. On doutait même qu'il puisse un jour réellement s'en défaire...
Mais le Togruta n'en démordit pas. Parce qu'il était exposé à la noirceur, il fallait l'amener vers la lumière. Parce qu'il n'avait connu que la violence et avait grandi sous la menace des armes, ils devaient lui apprendre à la dominer à apporter la paix. Bien souvent, ajouta Exa'ren, ce sont ceux qui ont été le plus exposés aux vices et aux menaces, qui deviennent les plus à même de les combattre. De la part du Togruta, c'était un coup sage et efficace. Lui qui était connu aujourd'hui pour son approche presque protocolaire de nombre d'aspects de la vie, était arrivé au Temple Jedi comme un enfant turbulent, qui mena la vie dure à plus d'un mentor.

Ils finirent par remercier le Chevalier et le congédièrent, demandant à l'enfant de rester. Son anxiété transparaissait, il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il devait faire et dire, alors que les êtres les plus respectés par Exa'ren le dévisageaient. Il commençait à se dandiner sur place, quand l'un d'eux lui demanda ce qu'il voulait faire.
La question le frappa subitement. Elle avait été prononcée d'une voix calme pourtant, posée, mais la portée de ce qu'elle impliquait lui apparut soudainement et lui donna le vertige alors que Ses'Kai repensait aux leçons accélérée du Togruta à propos de l'espace, du nombre de mondes connus, et du nombre de vies sur chacun. Des histoires sur la Force et le côté obscur aussi, et s'il n'avait pas compris grand chose à ces trucs métaphysiques avait en revanche compris qu'il y avait des "méchants", comme ceux qui lui avaient fait mené sa vie d'esclave, alors qu'il rêvait d'aventure, de voyage, de voir les montagnes enneigés, les plaines de blés dorés et les océans à l'écume verte et bleue.
Il répondit sans vraiment réfléchir, laissant ses pensées s'exprimer en mots, les ponctuant par des mimiques et des gestes des mains comme le faisaient si souvent ses tutrices. Il n'avait jamais rien connu d'autre, et trouvait ça mal. Il avait été heureux de pouvoir se venger de l'esclavagiste, et réalisa qu'il n'avait pas été le seul. De nombreux autres truands devaient peupler la galaxie, sous bien des formes, en asservissant bien des peuples. Une violente haine fit s'assombrir ses joues, alors qu'il prenait conscience de la taille de l'univers...et d'ennemis qu'il pouvait y trouver.
Le terme de vengeance fit apparaître une moue désapprobatrice sur certains visages, tout autant que sa puissance émotion. Mais il avait été un gladiateur, né dans les entrailles puantes d'un vaisseau de contrebande. Comment aurait-il pu en être autrement ?
On le congédia à son tour, le renvoyant l'anxiété qui le hantait depuis que le Togruta l'avait ramassé, et on lui demanda de rappeler Exa'ren. Il obéit, après s'être incliné comme l'avait fait le Jedi avant de partir, et attendit à son tour dans le couloir quand Exa'ren retourna dans la chambre du Conseil. Il restait mal à l'aise, sursautant au moindre bruit dans ces grands halls lumineux et bien entretenu. Ses'Kai examinait le détail d'un mur quand un robot l'appela. Concentré, le garçon ne l'avait pas entendu approcher et lui décocha une balayette par réflexe. Il retint alors que tacler un droïde n'était pas la meilleure idée du siècle quand il sautilla pendant dix bonnes secondes en se tenant le tibia, avant que la machine ne l'invite à le suivre jusqu'à une salle sobre, où il put patienter en se régalant de fruits délicieux, gorgés de jus, de couleurs et de parfums, des qualités si rares pour le pauvre esclave qu'il était encore peu de temps avant.
Quelques heures plus tard, la Sentinelle à cornes le rejoignit, l'air terriblement sérieux, et lui demanda s'il se pensait capable de devenir un Jedi, de faire respecter les valeurs de l'Ordre et de la justice à travers la galaxie, envers et contre tout s'il le fallait. Les mains encore couvertes de jus, les joues gonflées de morceaux si gros qu'il parvenait à peine à les mâcher, le jeune Thyrsian hocha vigoureusement la tête en essayant d'imiter le Jedi. Il n'avait pas la moindre idée de ce que ça impliquait, mais il aimait cet environnement nouveau et grandiose, les enjeux qui paraissaient s'y dérouler. S'il vivait et grandissait ici, il était convaincu de devenir quelqu'un de fantastique, et que plus jamais quelqu'un ne pourrait l'humilier comme il l'avait été durant sa courte vie.
Il ne sut jamais que Exa'ren avait du débattre durant des heures, jouer avec toute la confiance qu'on lui accordait, pour réussir à seulement lui obtenir une période d'essai où il devait prouver qu'il pouvait surmonter la noirceur qui l'habitait. Et le jeune garçon faillit bien ne pas réussir, son impulsivité et sa violence, si profondément ancrées en lui, s'avérant le plus dangereux des freins à ses nouveaux rêves.

Heureusement, l'enfant était curieux. Il resta...timide, pour ne pas dire farouche, un bon moment devant cet univers absolument nouveau de A à Z qui s'offrait à lui, mais la chaleur, la bienveillance, la prévenance de chaque personne qu'il rencontra, des maîtres aux enfants encore plus jeunes que lui, l'aida petit à petit à faire confiance à ce nouvel environnement, bien qu'il perturba plusieurs fois de nombreux cours par ses réactions expéditives. Il avait toujours grandi, noyé dans un désir élitiste. La patience envers les plus faibles n'était pas dans sa nature, et le poussait vers une mauvaise voie malgré les efforts de ses mentors. Exa'ren avait beau prendre sur lui pour essayer de lui enseigner la philosophie Jedi, la pitié envers les nécessiteux, la bonté, et de lui faire rattraper son extrême retards dans les connaissances générales et de la Force, l'enfant avait déjà été trop marqué par son passé sordide. Le seul véritable progrès, c'est qu'il n'attaquait pas les autres élèves, ayant vite compris au moins qu'il n'avait rien à y gagner.
Le Togruta commençait à désespérer alors que la date limite pour déterminer l'avenir de son protégé approchait, et qu'il ne présentait pas une évolution suffisante. Puis étrangement, le garçon se lia d'amitié avec une Twi'lek, plus jeune que lui, qui avait déjà une approche très prometteuse de la Force, mais qui en revanche avait presque peur de son propre sabre laser. Sans doute lui rappela-t-elle ses tutrices, qui lui avaient enseigné les armes face à l'adversité, ou alors lui plaisait-elle simplement, ou tout autre raison. Mais sans prévenir, du jour au lendemain, il quitta son petit cocon solitaire dans un coin de la classe, et vint l'aider à manier son sabre durant le cours. Lui qui était déjà familier de techniques parfois très exigeantes, les leçons de base de l'escrime Jedi lui paraissaient ennuyeuse...mais il trouva un nouvel intérêt en enseignant lui-même quelque chose à son tour. Il y gagna également sa première amie, qui l'aida à mieux comprendre les grands préceptes que lui répétaient "les Grands", ou les barbus comme il aimait le murmurer pour la faire rire. Elle s'exprimait avec des termes plus simples, les concepts rêveurs qui habitent la tête des enfants, et qu'il comprenait encore à l'époque, si bien qu'il fit des progrès fulgurants dans la Force, la discipline et la socialisation en un rien de temps...et il en avait bien besoin.
Petit à petit, il se forma un groupe de camarades qui l'aida à apaiser ses pulsions les plus anciennes et brutales. Ses'Kai continua à faire s'arracher les cheveux déjà rares de certains de ses maîtres en étant un sacré turbulent, mais il était passé d'un fauteur de troubles à un gamin joueur, qui trouvait bien plus amusant de faire le pitre pour faire rire ses amis avec qui il entretenait une rivalité simple, que de rester dans son coin à broyer du noir.

Le Thyrsian présentait encore bien des problèmes, mais même ses maîtres les plus dégarnis commencèrent à croire à la vision de Exa'Ren. Le garçon resta en entraînement commun jusqu'à ses treize ans, apprenant tout autant sur la galaxie qui les entourait que sur le Code Jedi lui-même. Les visites de son sauveur se firent rare, alors qu'il ne cessait d'aller de mission en mission, mais devinrent alors à chaque fois de grands événements où la Sentinelle à l'esprit presque rigide prenait plaisir à voir grandir son petit protégé, et ne se privait alors pas de le faire travailler encore un peu plus, ayant trouvé l'astuce pour le motiver, le provoquant doucement comme lors d'un jeu.
À cet âge on lui attribua alors un maître. Profitant de l'affinité qu'ils entretenaient maintenant depuis des années, on confia le garçon à Exa'ren, espérant que son approche méthodique des règlement finisse par déteindre sur le jeune Thyrsian, qui avait gardé un tempérament bouillant et direct.
Le Togruta fut soulagé que son nouveau Padawan supporte si bien le fait d'avoir un "maître" à nouveau. Le terme était le même, mais Ses'Kai comprenait parfaitement la différence entre un tuteur, un mentor qui espérait le voir grandir et devenir quelqu'un de fantastique, en prenant sur lui le temps et la patience pour le guider sur un chemin qu'il estimait bon et juste pour lui, et un sale esclavagiste qui espérait juste le faire tabasser pour de l'argent.
Et pour grandir, il grandissait bien ! Il était encore jeune, mais promettait d'avoir une belle carrure. Son tempérament fougueux, et son talent pour l'escrime ayant survécu pour le meilleur ou pour le pire aux cours du Temple, Exa'ren devinait que son apprenti deviendrait un grand bretteur dont la présence sur les zones de conflit serait un jour précieuse, et redoubla d'efforts pour l'attirer sur la voie de la sagesse.

Ce qui n'était pas une mince affaire. Avec l'âge bête, Ses'Kai était bien plus attiré par la puissance et l'escrime que la méditation et la patience. Quand son maître le mettait à l'épreuve, il obtenait des scores impressionnant dans les simulations de combats...du moins dans le nombre d'ennemis abattus. Vif comme l'éclair, il pouvait mettre au tapis n'importe quelle cible en un clin d'oeil, même derrière un otage et sans tuer celui-ci...mais rarement en l'épargnant pour autant. Sans parler des autres objectifs. Protection d'objectifs vitaux, de personnalités importantes, de civils et d'innocents...Ses'Kai échouait toujours. Il mettait toujours fin à la simulation en abattant l'adversaire, mais délaissait totalement, et systématiquement le véritable objectif. Et chaque fois qu'Exa'ren lui demandait pourquoi il ne protégeait pas les innocents en dangers, le Thyrsian répondait le plus naturellement du monde qu'il en sauvait autant que possible au contraire, en allant mettre au tapis les menaces aussi vite qu'il le pouvait.
Le Togruta passait alors des heures à essayer de lui expliquer le véritable but de ces simulations, de ses leçons, en vain. Il remodelait alors à chaque fois l'épreuve, changeant tout ce qui pouvait l'être, terrain, nombre d'ennemis, de civils, leur importance, tout...mais le résultat demeurait le même. La Sentinelle avait même l'amer sentiment d'encourager l'esprit rebelle de son Padawan en agissant ainsi, si bien qu'à la quinzième année du garçon il arrêta de lui en faire faire, après que Ses'Kai ait totalement supplanté ses attentes...en bien comme en mal. Son maître avait programmé une simulation particulièrement ardue, qu'il aurait considéré comme trop dangereuse pour n'importe quel autre apprenti, et surtout impossible pour un Padawan de cet âge. Même pour un Chevalier Jedi expérimenté elle aurait été assez éprouvante.
Ses'Kai en avait triomphé. D'extrême justesse, si bien que s'il avait été en véritables conditions à blessures réelles, il y aurait sûrement succombé peu après, mais il avait défait chacun des ennemis de la simulation, tous, sans exception. Et n'avait sauvé rien ni personne, ni civil ni matériel, et Exa'ren se demanda s'il devait féliciter les talents fantastiques de son disciple...ou le punir sévèrement pour son individualisme indifférent au sort de toute autre vie.

Finalement, son mentor décida de changer son approche et mit très largement l'accent sur l'apprentissage spirituel de son Padawan. Il était évident que celui-ci n'avait pas besoin qu'on améliore ses talents de bretteur, qui rivaliseraient bientôt avec ceux de son maître, mais son déséquilibre était si flagrant que la Sentinelle s'en sentait parfois insulté.
La quasi-disparition des entraînements aux différents styles ne plut pas à Ses'Kai, qui pourtant se plaignait de ces leçons "trop larges". D'autant que ces sessions furent remplacées par de longues, très longues heures à rester assis, à discuter. Le plus souvent, et durant longtemps, le Togruta amenait son disciple à s'exprimer à propos de son ressenti de l'entraînement, pour l'amener à s'écouter lui-même et à se comprendre, mais aussi pour qu'il comprenne là où ses leçons marchaient, et échouaient.
Mais c'était toujours la même rengaine, Ses'Kai ne jurait définitivement que par l'agressivité. En bon passionné d'escrime, il avait bien assimilé le Shii-cho, le Makashi et même le Soretsu, mais ne les aimait pas, et refusait le plus souvent de les pratiquer plus de quelques minutes chacun, même sous la pression. Il les disait trop faibles, trop lâches, et que les appliquer était une perte de temps, et donc d'action pour sauver des vies. S'il désespérait de les lui faire accepter, Exa'ren regagna toutefois espoir en entendant son padawan avouer qu'il pensait qu'agir vite et bien permettait de sauver un maximum de vie. Il comprenait ce qu'il voulait lui apprendre, c'est seulement la façon d'appliquer les leçons qui pêchait.
En revanche, étrangement, Ses'Kai n'aimait pas non plus l'Ataru. Lui qui aimait pourtant tellement la vitesse, le Togruta aurait pensé que la Forme IV était toute trouvée pour lui, mais l'apprenti lui avouait souvent la trouver pleine de défauts. Trop de mouvements inutiles selon lui, trop d'efforts pour peu de résultats, il avait le sentiment de se donner en spectacle en s'épuisant inutilement plutôt que de combattre. Après plusieurs mois, il ajouta même qu'il l'aurait volontiers pratiqué s'il était encore un gladiateur, mais pas en tant que Jedi. Cet aveu, preuve d'une très grande confiance, encouragea Exa'ren a ne plus revenir que l'Ataru, comprenant mieux le blocage que son disciple avait avec.
Mais les soucis de son maître ne s'arrêtaient pas aux troubles que l'impatience de son apprenti lui causait. La cinquième forme était puissante, et lorsqu'il s'entraînait régulièrement pour entretenir leurs capacités, Exa'ren pouvait voir à quel point elle convenait à son padawan. le Djem So semblait taillé pour le Thyrsian, dont la vitesse et l'adresse lui permettaient d'exploiter ce style agressif, si bien que lorsqu'ils échangeaient des coups, le Chevalier Jedi se retrouvait souvent en difficulté en ne s'en remettant qu'à ses talents de bretteur tant son apprenti savait mettre la pression, écrasant petit à petit toute chance d'agir de son adversaire jusqu'à lui porter un coup qui serait fatal en combat réel. Exa'ren craignait d'ailleurs d'être parfaitement incapable de le battre d'ici à peine deux ou trois ans, du moins à la seule force des lames...mais il craignait encore plus l'incidence qu'aurait ce style, boudé par nombre de Jedis qui le considérait beaucoup trop violents et émotif pour être représentatif de leur philosophie, sur l'esprit de son apprenti. D'autant plus que le jeune homme devenait un duelliste toujours plus impressionnant, mais n'accordait pas le moindre intérêt au jumeau défensif du Djem So, le Shien.
Quand ils en discutèrent, faisant de la cinquième forme l'unique sujet de leurs méditations à deux, Ses'Kai déclara tout simplement au bout d'un mois de réflexion qu'il ne voyait pas l'intérêt de pratiquer une version inférieure du Djem So. Quant au Niman, la Sentinelle ne se donna même pas la peine de le lui faire vraiment pratiquer. Un style purement pacifique s'appuyant majoritairement sur la force, c'était perdu d'avance. Il lui enseigna tout de même quelques bases, que le jeune homme assimila comme les autres, mais sans plus.
Les craintes d'Exa'ren montèrent d'un cran quand son disciple, qui avait manqué d'un cheveux de remporter la victoire au cours d'un duel, lui demanda pourquoi ils ne s'entraînaient jamais à Juyo. Sans même avoir besoin de déformer la vérité, le Togruta lui expliqua qu'il n'avait jamais appris ce style, et que c'était mieux ainsi. Hélas, il vit bien plus la déception dans le regard de son apprenti si vigoureux que sa compréhension.

L'apprentissage de la Force n'était pas des plus aisés non plus. Avec son naturel mouvementé, Ses'Kai avait du mal à rester concentrer longtemps, à ressentir les plus petits détails et surtout à se tenir tranquille. Lui apprendre les bases était parfois une véritable épreuve, même lorsqu'ils en faisaient l'essentiel de leurs leçons, mais malgré sa réticence et son désir d'action, Ses'Kai faisait tout de même preuve de bonne volonté et faisait de véritables efforts, qui enchantaient à chaque fois son maître qui ne cessait de se répéter en silence qu'ils avaient bien fait de le prendre au Temple, et que le garçon avait eu de la chance d'être trouvé par les Jedis. Abandonné à son sort, il aurait pu très mal tourner...
Bon, à défaut de mal tourner, c'était lui qui le faisait tourner en bourrique. Après qu'il eut maîtrisé la télékinésie à un niveau acceptable, et commencé à contrôler la persuasion, le jeune homme appliquait sa propre méthode d'entraînement. S'il était parfaitement louable de s'entraîner à sa manière, d'autant plus qu'elle portait ses fruits, Exa'ren s'en tirait les lekkus quand il le voyait l'utiliser à tort à et travers sur tout et n'importe quoi, s'en servant même pour ouvrir éviter d'avoir à voyager jusqu'au frigo et pour tirer la chasse à distance. S'il était remarquable qu'il arrive même à travers la porte fermée, donc sans voir son objectif, laissant entrevoir sa marge de progrès, le Togruta était désolé de voir la Force utilisée ainsi.

Puis, vers le milieu de la dix-septième année du Thyrsian, qui commençait enfin à approcher de manière plus "saine" les arts spirituels et à améliorer sa maîtrise de la Force, plutôt que de courir après de nouvelles performances au sabre, la plus terrible des nouvelles tomba. Le Temple Jedi a été attaqué par des sites, des centaines de Jedis sont morts, homme, femmes, enfants...sans aucune distinction. Simplement un carnage. Ils apprirent que la Twi'lek avec qui il s'entendait si bien durant sa formation comptait parmi les victimes.
Exa'ren aurait voulu prêter main-forte aux autres membres de l'Ordre durant cette sombre période, apporter sa discipline aux survivants pour aider à surmonter le deuil et le désir de vengeance qui les avait légitimement frappé...mais son padawan l'en empêcha. Ses'Kai était fou de rage, si bien qu'il fut impossible pendant près de trois mois de lui faire pratiquer le moindre exercice mental, et le Togruta lui demanda assez rapidement de se séparer de son sabre pour qu'il ne s'y raccroche pas et l'empêcher de plonger dans sa soif de violence.
Ils prirent une direction opposée à celles des conflits qui explosèrent un peu partout, entre les Siths qui semblaient surgir de nulle part et les forces de l'Ordre et de la République, pour éloigner le jeune homme brutal des combats. Il ne cessait de répéter qu'il voulait participer à l'effort de guerre, qu'il s'était entraîné pour ce genre de conflits, hurlant même bien des fois que ça ne servait à rien d'être un Jedi avec autant de lois et de codes si c'était pour fuir dès qu'on avait besoin d'eux. Des mots qui firent mouche...et mal. Mais qui confortaient Exa'ren dans son choix d'éloigner son padawan des combats. Lâché dans la bataille, il aurait certainement fait des ravages chez ces satanés sites, mais ne serait tout aussi certainement jamais revenu.

Durant cinq ans, ils évitèrent les zones de conflits importants. Le Togruta essaya d'apprendre à son apprenti qu'il n'y avait pas d'aide trop petite ou injustice pour être offerte, et que même les plus modestes avaient besoin de leur présence, mais cela ne chassa pas la morosité du jeune homme. Ils suivirent l'évolution des conflits, et se désespèrent d'apprendre la fondation d'un véritable empire Sith. Une guerre, à très grande échelle, paraissait maintenant inévitable, et Ses'Kai commença à haïr les politiciens à la même époque, qui semblaient plus soucieux de préserver leurs petites fesses bien au chaud qu'à véritable agir contre la graine du mal. Exa'ren craignit tout d'abord que son disciple ne soit toujours sous le coup de son impulsivité, mais découvrit après plusieurs séances de méditation commune qu'en vérité, le jeune homme comprenait globalement ce qu'ils voulaient faire, trouver un compromis, faire en sorte que ces fichus Siths se contentent de ce qu'ils avaient déjà osé faire, et n'aillent pas plus loin...mais qu'il abhorrait cette diplomatie avec leur ennemi suprême, et cette guerre de mots.
C'est à ce moment que le Togruta commença à se dire qu'il était temps de libérer son Padawan, car il n'arriverait plus à apprendre grand chose de lui. Paradoxalement, l'apparition d'un ennemi avait stimulé le jeune Thyrsian, qui une fois le premier choc passé, avait fait des progrès fantastiques. Il voulait devenir un grand Jedi, si grand qu'il pourrait éviter un deuxième drame comme celui du Temple, cinq ans plus tôt, et s'était donné à fond pour y parvenir. Il demeurait une sacrée tête brûlée, toujours le premier à l'assaut, mais il avait changé. Pour s'en convaincre, Exa'ren lui avait fait refaire une simulation de défense d'otage, la différence était époustouflante. Certes, les capacités du Padawan avait augmenté de façon démesuré depuis la dernière, presque huit ans en arrière, mais c'était surtout sa façon de faire qui avait changé. Il fonçait toujours à toute allure pour éliminer les menaces, défoulant sa frustration sur ces ennemis factices, mais ce n'était pas la première chose qu'il faisait désormais. Même s'il y consacrait encore trop peu de temps au goût de son maître, le jeune homme repérait d'abord les menaces les plus immédiates non pas pour lui, mais pour les civils et essayait de les mettre à peu près à l'abri. Bon, les repousser à l'aide d'une Vague de Force derrière un mur pour les faire se coucher de force avant de filer n'était sûrement pas la méthode la plus noble...mais le résultat était plutôt concluant.

Et la nouvelle de son adoubement prochain, de gagner une véritable liberté de mouvement - sous couvert de rendre compte au Conseil bien sûr, mais ça coulait de source - et d'avoir son propre et véritable sabre laser fut une bénédiction pour Ses'Kai, qui retrouva pour la première fois un peu d'entrain.
Malgré les enjeux qui continuaient à se disputer, comme la rencontre sur Flydon Maxima qui se termina en tragédie, Ses'Kai garda son calme, focalisé sur un déroulement logique des choses et passa les différentes épreuves sans décevoir un instant son mentor. Au contraire, l'urgence d'avoir un nouveau Jedi en pleine possession de ses moyens au sein de l'Ordre paraissait stimuler son apprenti qui n'avait jamais été aussi concentré, si bien qu'Exa'ren se prit même à songer qu'il était dommage que ces événements n'eurent pas lieu plus tôt. Bien sûr, il se punit de huit heures de méditation pour cette pensée odieuse, mais quand il voyait les progrès effectués par son disciple depuis qu'il avait un objectif, un adversaire avec un nom, le Togruta ne pouvait renier avoir envie de voir jusqu'où pourrait aller son apprenti.
Sans surprise, le Thyrsian assembla un sabre laser à la lame brillant d'un bleu de liberté, une arme de combattant de la justice. Il le leva, comme une épée de lumière et de clarté qui illuminait sa peau sombre de reflets azurés et le contempla un moment, avant de rejoindre son maître en attendant la dernière épreuve. Pour celle-ci, ils retournèrent au Temple Jedi pour se livrer à leur dernier duel avant sans doute très longtemps, sous la supervision d'un Maître.
Exa'ren se garda bien de montrer un seul instant que croiser le laser avec son disciple, plus puissant que jamais, avec de véritables armes lui laissait un sentiment d'appréhension déplaisant. Quand ils se mirent en garde, il le chassa toutefois. C'était un combat rituel, pas une lutte désespérée ou une mise à mort. Il choisit cependant d'engager en Makashi pour prendre sa mesure, bon compromis pour supporter la puissance offensive du futur Chevalier Jedi tout en l'obligeant à prendre garde aux contre-attaques, et après les premières passes, le doute s'allégea. Malgré la colère qui bouillonnait en lui et le poussait à vouloir agir, malgré la noirceur qui demeurait tapie là, quelque part dans son coeur, malgré son pesant passé qui l'avait condamné à rester sur le chemin de la violence, Ses'Kai ne céda pas à la tentation. Même son Djem So était plus posé que d'habitude, car son maître n'était pas son ennemi. Il le surprit même en changeant subitement de style, quelque secondes, à trois reprises, avant de revenir à son domaine de prédilection. Bien vite, le ton monta, mais quand il poussa son ancien maître à bout il resta maître de ses émotions.
Le Togruta songea un instant qu'il ne faisait que les cacher pour mieux les exploser plus tard, mais préféra croire qu'il s'était véritablement engagé sur la noble et pure voie des Jedis, corps et âme, et eut du mal à cacher son soulagement quand le Maître qui les arbitrait mit finalement un terme à leur éprouvant duel.
Ils rengainèrent leurs sabres et se saluèrent dans les règles de l'art, avant d'attendre le verdict final du maître. Le vénérable sage étudia profondément le jeune escrimeur, le scrutant comme s'il pouvait décrypter son âme. Peut-être en était-il vraiment capable se dit Ses'Kai. Il essaya de soutenir le regard insistant de l'ancien, se pensant suffisamment fier et valeureux pour en être capable. Puis il se sentit rapidement mal à l'aise, les yeux pénétrant du Maître furent étonnamment vite insoutenables, et toute sa bravoure ne lui fut d'aucune aide face à cet examen. Soudainement, il eut honte de lui, et le Thyrsian, convaincu d'être le futur maître d'arme de l'Ordre, se senti misérable au possible. Il était un excellent bretteur, c'était un fait, et même s'il avait du mal il s'était beaucoup investi pour s'améliorer et découvrir les secrets de la Force...et pourtant, il n'arrivait même pas à simplement soutenir le regard d'un Maître.
Il eut alors la surprise de voir le sage se fendre d'un sourire et le congratuler, l'élevant officiellement au rang de Chevalier Jedi. Exa'ren l'adouba alors, et il put repartir la tête haute, avec le respect de ses pairs et une nouvelle leçon : L'humilité.




Question HRP : Comment avez-vous connu le forum ?
[i]:
On cherchait un forum Star Wars, on l'a su sur un top site, on a regardé, il avait l'air chouette.
Ses'kai Mora
Ses'kai Mora
Messages : 278
Eclats Kyber : 80
(petit édit : L'histoire rentrait pas en un seul post avec le reste de la présentation *excès de zèle détecté* alors j'ai fait un double post. M'voilà. Désolé/amusez-vous '-')


Le soir venu, après des exercices de méditations de routine, le nouveau Chevalier ne trouva pas le sommeil. Il réfléchissait à sa nouvelle condition, à tout ce que cela impliquerait et à ce qu'il devrait travailler pour faire honneur à son rang, pour transmettre à son tour un jour les leçons de l'Ordre. Et qui sait, peut-être un jour devenir un Maître qui pourrait enseigner à des classes entières ?
Non, c'était peine perdue. Un Maître devait exceller, être un héros, un idéal pour des gens tels que les Jedis. Lui qui était presque incompétent dans les arts les plus importants, comment pourrait-il espérer atteindre un tel grade ? C'était déjà presque un miracle qu'il ait pu devenir Chevalier...
Ses'Kai passa la nuit entière à cogiter, se tournant et retournant sur sa modeste couche. Quand il dut finalement se lever, il avait approché une réponse qui le laissait encore songeur. Un Maître se devait d'exceller...mais devait-il exceller en tout ? Il n'était pas un grand leader, mais il était encore jeune et inexpérimenté. Dans dix, vingt ans, ce serait différent. De même, aujourd'hui déjà il était capable de défaire même ses pairs, l'arme à la main. Jusqu'où aura-t-il porté son adresse dans une décennie ?
Jamais il ne serait un grand penseur...mais il pouvait viser la lame violette, le symbole du maître bretteur. Oui, cela lui serait certainement possible. Cet avenir qui lui tendait les bras le séduit, et silencieusement il se jura de faire de son mieux pour repousser encore ses limites et d'être un jour digne de ce rang.

Enhardi par son adoubement et son nouveau rêve, en accord non seulement avec ses compétences et le Code Jedi, Ses'Kai commença sa nouvelle vie avec la conviction qu'il pouvait enfin agir, faire quelque chose de grandiose et trouver sa propre voie par ses propres moyens.
Il fut tenté tout d'abord par se précipiter sur le premier conflit avec les Siths à portée, se disant que ses talents seraient les plus utiles dans les combats...mais son mentor avait tenu durant des années à l'en écarter, si bien qu'il accepta de croire qu'il y avait une bonne raison, et maintenant qu'il n'avait plus son garant moral, Ses'Kai se dit que ce "côté obscur" risquait d'être un véritable péril s'il l'affrontait prématurément.
Le Thyrsian trouva étrange que ce soit lui qui ait de telles pensées, mais s'en félicita. Il devenait un véritable Jedi, sans doute, alors il devait continuer sur cette lancée. Aussi, au lieu de prendre la route des combats contre ses "cousins" maléfiques, il suivit le même chemin qu'avec son mentor et apporta son aide à de plus petites échelles et trouva l'occasion de son venger de ses anciens bourreaux par la même occasion en traquant les petites bandes louches, trafiquants et contrebandiers de bas étage. Il aurait voulu démanteler des réseaux gigantesques, mais réalisa bien vite qu'il n'en avait pas les compétences, et qu'il n'y avait pas besoin de grands magnats du crime pour que des milliers d'innocents en souffrent.
Durant trois ans, il agit ainsi avec modestie, devenant petit à petit un bon Jedi. Il ressentait encore l'ardente envie de sabrer du méchant dans tous les sens, de faire payer leurs crimes aux Siths, mais comment aurait-pu en être autrement ? En tout cas, Ses'Kai trouva son compte dans cette vie "simple". Il oeuvrait pour une cause noble, en accord avec le Code Jedi, et si ça lui manquait de ne pouvoir améliorer ses talents de bretteur, il réalisa vite que le temps dont il disposait entre deux missions lui permettait d'approfondir les arts spirituels, sa plus grande faiblesse. Au cours de ses méditations, Ses'kai eut l'étrange surprise de découvrir qu'améliorer sa connexion avec la Force servait également ses duels au sabre grâce à la précognition qu'elle lui offrait, mais aussi qu'il pouvait améliorer ses propres aptitudes. Dès lors, il se réconcilia avec la contemplation interne et commença même à y prendre goût, savourant ses Dons qui continuaient à croître avec le temps.

En affrontant de nombreux criminels, mercenaires peu scrupuleux et autre vermines des bas-fond, Ses'Kai trouva rapidement un intérêt à la culture de son peuple et commença à porter une armure. Initialement réduite au strict minimum, il prit rapidement goût au poids du métal et à sa robuste qui le tira de plus d'un mauvais pas. Difficile après tout d'abattre à distance un Jedi, qui peut esquiver ou dévier les attaques à distance grâce au Shien, et encore plus au contact lorsqu'il est un expert de la mêlée lourdement protégé. Bien qu'il n'éprouve aucune crainte en mission, la protection apporté par son équipement l'aida à se détacher de l'agressivité du Djem So qu'il aimait tant.

Quand Ses'Kai commença à pratiquer les autres styles avec assiduité, au lieu de son concentrer sur l'assaut pur, il estima qu'il était prêt à rejoindre les conflits que seuls les Jedis pouvaient régler. Et nul doute qu'il allait avoir du travail. La politique partait en sucette, des noms allaient et venaient, un Hutt - forcément songea le Jedi en roulant des yeux - tentait de mettre le feu aux poudres et les conflits entre manieurs de sabres montaient encore d'un ton.
Le Thyrsian préféra laisser la politique aux politiciens, il n'y entendait goutte de toute façon. Son mentor qui prônait tant l'équilibre mettait toujours en avant la polyvalence, soutenant que plus on possédait de compétences et variées, plus on était apte à se sortir de toutes les situations, mais Ses'Kai avait fini par développer une exception à cette philosophie : Inutile de lutter sur un champ de bataille qui n'est pas le sien.
Se surprenant lui-même une fois de plus, le Chevalier Jedi chercha la zone de conflits où se trouvaient déjà ses pairs, et son aide fut rapidement appréciée. Vif et alerte, Ses'Kai se révéla un excellent combattant de première ligne, brisant l'élan des charges ennemis ou dispersant leurs formations. On désapprouvait encore sa mentalité expéditive, ne laissant aucune chance à ses ennemis. Jugeant les Siths trop dangereux à cause de leurs pouvoirs, il les mettait à mort à la moindre occasion, car il estimait qu'il n'y avait aucune autre solution. Toutefois, ses prouesses avaient un parfum de victoire, et de bataille en bataille, il devint peu à peu le fer de lance des opérations auxquelles il participait. Avant même de s'en rendre compte, il était devenu le "champion" de la petite équipe qui finissait proprement le boulot. Lui se contentait de réaliser des coups d'éclat, de briser les barricades, de vaincre le leader pour briser le moral de leurs ennemis. Cette vie lui plaisait, bien qu'il sentait le feu au fond de son coeur être attisé un peu plus à chaque fois qu'il croisait le fer, mais il pouvait compter sur ses compagnons pour l'aider à apaiser ses doutes.
Après quelques semaines durant une mission difficile, les Siths offrant une terrible résistance, alors qu'il commençait à vraiment bien s'intégrer avec ses pairs, trouvant dans l'association de leurs talents une façon à la fois noble et efficace de servir le Code Jedi et la galaxie, Ses'Kai eut la surprise de voir arriver en renforts - bienvenus - son mentor Exa'ren et deux autres Chevaliers et leurs padawans, presque adultes. Ils se saluèrent avec entrain, s'efforçant de contenir la joie de se revoir en accord avec les règles strictes de l'Ordre. La Sentinelle était heureuse de voir les progrès de son ancien disciple, qui devenait un véritable Jedi à tous les aspects, et Ses'Kai savourait d'avance de coopérer avec son ancien maître. Même les inévitables conseils sur la philosophie et l'esprit de l'Ordre qu'Exa'ren leur prodigua la veille d'un assaut décisif. Le Thyrsian avait même l'impression qu'il était encore plus rigide qu'autrefois.

Mais le lendemain, en dépit de leur nombre et le soutien par plusieurs petites équipes de la république pour tenir le terrain et assurer un tir d'appui, la bataille fut rude. Au lieu de pouvoir concentrer leurs forces en un point donné, les Jedis durent se disperser pour prendre plusieurs objectifs à la fois.
Ses'Kai, accompagné d'Iaxus, un autre adepte du Djem So plutôt que du Shien, un peu plus jeune que lui et encore plus fougueux, était d'abattre une des têtes du camp ennemi. Ils mirent sans mal hors de combat les mercenaires qui voulurent leur barrer la route pour finalement tomber avec un poste de commandement. Deux disciples de l'Obscur brandirent leur sabre dès qu'ils apparurent, contrairement à leur chef qui prit le temps de se retourner et les toiser avec un mépris effarant. C'était une femme, à la beauté si troublante que durant une seconde, Ses'Kai oublia la raison de sa présence ici, avant de se reprendre. Dans sa sagesse rigoureuse, Exa'ren l'avait mis en garde contre les ruses sournoises du côté Obscur. Cet...attrait surnaturel avait quelque chose de louche. Cela dit, le Thyrsian doutait qu'aucun charme ne suffise à stopper son sabre. S'il avait été seul, Ses'Kai aurait douté de ses chances de réussite, mais il avait un allié.
Jusqu'à maintenant en tout cas. Besoin soudain de gloire, impatience de la jeunesse, défaillance face à la tromperie de l'ennemi ? Quelle qu'en soit la raison, son compagnon d'escrime eut à peine le temps de lui dire de s'occuper des deux autres avant de bondir sur la leadeuse, et sans les réflexes fantastiques de Ses'Kai qui eut tout juste le temps de se jeter en avant pour intercepter les gardes Siths, le jeune Jedi aurait été fauché dans son élan. Le Thyrsian en voulut durant un instant à son partenaire pour son besoin absurde de gloire, mais préféra le lui passer puisqu'il le comprenait bien.
Quelle mauvaise surprise il eut d'entendre la chef ennemi ordonner à son deuxième protecteur d'attaquer Iaxus qui se retrouvait subitement pris en tenaille. Ses'Kai se rua pour essayer de l'aider mais dut faire face au second Sith. Celui-ci n'était absolument pas de taille, et en deux temps trois mouvements, le Thyrsian lui trancha le bras, une jambe et lui fendit le buste en deux avant même qu'il ne touche le sol...mais il lui avait fait perdre suffisamment de temps. Son adversaire s'écroulait en plusieurs morceaux tandis qu'il voyait le sabre de son ami quitter ses doigts sans vie, la gorge incinérée d'un revers vicieux et qu'une lame rouge dépassait de son dos en grésillant comme le sang et les chairs s'évaporaient au contact du plasma.
Ses'Kai rugit de défi autant que de colère et bondit pour le venger. Il brisa la garde du disciple noir au premier coup et lui lacéra la poitrine et le bras d'un revers létal...et dut presque se jeter au sol pour esquiver de justesse le sabre laser qui décapita le Sith par derrière, et lui grilla quelques cheveux malgré sa vitesse de réaction. Ses'Kai se remit rapidement sur pieds, et fut choqué de la désinvolture avec laquelle la chef Sith haussa les épaules devant le sacrifice de ses hommes. Et plus que tout, il réalisait avec horreur qu'elle n'avait pas un seul instant hésité à tuer elle-même, par surprise, son propre garde pour essayer de l'atteindre.
Elle était une lâche, une traîtresse à sa propre et sinistre cause. La pire créature qu'il ait jamais rencontré. Au diable ses charmes trompeurs ! Aucun parfum, aucune courbe ne pourrait étouffer la haine qu'il éprouvait pour cette entité à ce point opposée à toutes ses valeurs. Sans même en avoir conscience, il adopta une posture de défi qui n'était pas issue de l'Ordre Jedi. Fermement campé sur ses pieds, la poitrine gonflée et le sabre laser pointé vers son ennemi au bout de son bras tendu, l'ancien gladiateur refaisait surface pour mettre un terme à ce combat. Elle devait payer.[/i]

"Tu vas mourir, Sith."

Pour toute réponse, l'intéressée ricana avant de lui faire un clin d'oeil complice tout en ouvrant sa garde. Sentant son sang s'échauffer à la provocation, Ses'Kai s'élança en décrivant des huit de sa lame, frappant comme un fauve de taille et d'estoc dès qu'il fut à portée et il était grand. Lâchant la bride à son agressivité, il fit pleuvoir des techniques très offensives sur son ennemie, cassant sa garde, la repoussant, enchaînant des passes fulgurantes avec l'aisance de celui qui ne vit que pour ça.
Pourtant, la Sith résista. Chaque fois qu'il passait outre sa défense, elle s'esquivait avec grâce et l'obligeait à se replier, contrant et déviant les assauts de son Djem So avec une adresse qu'il n'avait jamais rencontré. Une double attaque sournoise l'obligea à lever sa garde, exposant son ventre qu'elle frappa du pied avec puissance...mais en vain. Contrairement aux autres, Ses'Kai portait une armure et possédait un corps puissant, il sentit à peine le choc et ne tarda pas à répliquer d'un violent crochet qui fit reculer la Sith. Le Thyrsian fit tourbillonner sa lame, prêt à poursuivre son adversaire pour profiter de ce bref avantage, mais elle le repoussa d'une puissante impulsion de la Force.
Ses'Kai accompagna toutefois sa chute et se remit rapidement sur pieds, prêt à la réceptionner, mais la Sith ne l'avait pas suivi. Elle s'essuya les lèvres sur le dos de sa main, avant de cracher un mince filet de salive teinté de rouge et de lui sourire. Elle était radieuse, somptueuse, et le Thyrsian dut faire un effort de volonté pour rester lucide alors qu'elle prenait enfin la parole d'une voix plus claire que le cristal.


"Tu es bien trop fort pour être un Jedi, beau brun."

"Pourquoi rétorqua-t-il en pointant à nouveau sa lame vers elle en guise de défi Tu as du mal à croire que ta mort est devant toi ?"

Elle rit. C'était un son si pur qu'il eut envie de s'asseoir, et de l'entendre recommencer. Au lieu de quoi il serra le poing et les dents pour se focaliser sur la colère. Elle était une Sith, lâche et sournoise, elle avait tué Iaxus, elle avait même sacrifié ses propres hommes juste pour essayer de le blesser.
Pourtant elle avait tout de la femme de ses rêves...


"Certainement pas. En revanche, je suis très surprise que tu ai pu devenir aussi adroit et violent en suivant les préceptes minables des Jedis."

Elle pencha la tête sur le côté, un doux sourire flottant au coin de ses lèvres éclatantes, alors que le Thyrsian se crispait.

"Aurais-je touché juste ? Ils ont du te le répéter pas vrai, ces grands sages qui se donnent de grands airs..."

"Surveille ta langue, Sith !"

"Je sais très bien ce que j'en fais, ne t'inquiètes-pas glissa-t-elle avec un clin d'oeil avant de reprendre plus sérieusement sans se défaire de son délicieux sourire"Ils ont du le dire, encore et encore que tu te concentrais trop sur tes émotions, sur le combat. Qu'ils voulaient que tu apprennes à te maîtriser, à ne rien ressentir...à devenir une machine, en quelque sorte."

"Ils essayaient de m'apprendre à me contrôler pour ne pas basculer du côté obscur !" essaya de rétorquer, avec peu d'assurance, le Thyrsian.

"Bien sûr, bien sûr...moi j'y suis, du côté obscur. Pourtant je suis forte. Ton égale au sabre laser, mais ton aînée dans les secrets de la Force elle plissa les yeux de malice en laissant ses mots faire effet. Ses'Kai n'acceptait pas l'idée qu'on puisse se placer à égalité avec lui au sabre, mais n'avait rien à répondre à ses lacunes spirituelles. Comme moi, tu utilises tes sentiments pour agir. Ils te guident, t'inspirent, te renforcent ! C'est grâce à cette colère qui te pousse en avant que tu as éliminé deux Siths en un clin d'oeil, pas grâce à leurs très longs et inutiles discours à propos de la paix et de la sagesse."

Le bretteur avait abaissé son bras. Peut-être les charmes mystiques de la Sith étaient à l'oeuvre, plus efficace qu'il ne le pensait, mais Ses'Kai craignait surtout d'entendre de la gracile bouche de son ennemi un écho à ses propres doutes, à ceux qui le hantaient depuis son plus jeune âge. Avec une moue écoeurée, l'autre duelliste ricana encore une fois en écartant les bras pour montrer d'un geste large les environs.

"Regarde le résultat. Il est beau leur idéal de paix, lorsque les grands maîtres restent bien au chaud au fond de leur fauteuil, alors qu'ils envoient les jeunes générations, abruties de leurs préceptes bidons et impossibles, mourir pour leurs intérêts."

"Silence, espèce de..."

"Comment peuvent-ils oser croire qu'ils peuvent apporter la paix...en tuant tous ceux qui ne leur obéissent pas au doigt et à l'oeil ? C'est ça, le Code Jedi ? Mourrez quand on vous l'ordonne ou taisez vous en restant dans votre coin ? On dirait plus un dressage qu'une ligne de vie..."

Une fois encore, Ses'Kai n'avait rien à répondre. Bien évidemment, les Siths n'étaient que mensonges, duperies - et il venait d'en avoir la preuve - et autres cruauté. Leur nature même en faisait des êtres maléfiques, dont la vision égoïste de la vie et de la Force les poussait aux pires atrocités, encore et toujours, la violence étant un cercle vicieux qui n'appelait que plus de violence encore.
Du moins, c'est ce que racontaient les Jedis. Ces mêmes Jedis dont il avait toujours trouvé la philosophie et les actions paradoxales...et si c'étaient eux, les menteurs ? Après tout, à part la couleurs de leurs sabres, qu'est-ce qui séparait réellement les Jedis et les Siths une fois sur le champ de bataille ? Jusque-là, pas grand chose...


"C'est toujours difficile de digérer la réalité, quand elle nous frappe soudainement ajouta sur un ton las la guerrière de l'obscur et si tu nous rejoignais ?"

"Même pas dans tes rêves les plus fous !" s'écria Ses'kai en brandissant à nouveau son sabre, ce qui n'intimida pas le moins du monde la Sith.

"Allons, réfléchis ! Les Jedis ont essayé de te mettre une laisse pour que tu puisse servir leurs intérêts. Nous nous ne feront jamais ça ! On a besoin de talents comme les tiens, et au lieu de les brider on les aide à grandir au contraire ! On leur permet de s'exprimer, de croître !"

"Tu peux quand même te gratter pour espérer me voir rejoindre le côté Obscur."

"Oh pitié le bronzé s'exaspéra la Sith en roulant des yeux "Tu y crois vraiment à leur manichéisme de "le blanc c'est bien, le noir c'est mal" ? Surtout avec ta dégaine !"

Elle toucha un point délicat, et l'escrimeur préféra ne rien ajouter. Chaque fois qu'il s'avançait sur un terrain que lui-même trouvé glissant, en essayant de défendre la légitimité de l'Ordre, il se sentait comme un enfant qui pose une question stupide.

"L'Empire Sith n'est pas composé d'assassins stupides et barbares comme le pensent les Jedis. Nous sommes comme vous ! Nous nous plongeons dans l'étude de la Force, nous manions le sabre laser, nous utilisons notre supériorité pour modifier les systèmes nous entourant de la façon dont nous la jugeons la meilleure poursuivit-elle à nouveau d'une voix mielleuse, s'avançant d'un pas gracile La différence, c'est que nous, nous l'admettons. On a pas besoin de se cacher derrière des grands concepts flous que personne ne comprend, mais qui ont l'air de contenir une grande sagesse parce qu'un vieux barbu les ont prononcé."

La franchise...chaque parole de la délicate Sith paraissait être une vérité qui éclatait enfin au grand jour, sans fard, sans détour. Une simplicité pure et nette, comme il les aimait. Chaque fois que ses lèvres désirables s'agitaient, Ses'Kai avait le sentiment qu'un fardeau était enlevé de ses épaules, ou qu'on retirait un bandeau de ses yeux. Et il semblait y en avoir tellement qu'il redoutait de les compter.
Finalement, la Sith lui tendit la main. A distance prudente bien évidemment, mais le geste paraissait sincère, et sa portée symbolique plus qu'évidente.


"Nous avons besoin d'un homme comme toi, pour renverser la dictature des Jedis, faire taire les complots sournois des Républicains, et former de nouvelles générations à l'art du sabre. Tu es encore si jeune...mais déjà si fort ! D'ici quelques années, avec de véritables professeurs, tu pourrais devenir un grand maître ! Peut-être même l'un des plus grands de notre histoire !

Le Thyrsian déglutit, un frisson lui courant le long du dos. Mais qui était cette femme ? Il commençait même à craindre qu'elle puisse lire au plus profond de son cœur, décrypter le moindre de ses doutes et de ses rêves. Il n'avait qu'une envie, jeter ce sabre bleu qui lui semblait soudain une marque de honte plutôt que d'honneur, et se précipiter à ses pieds pour l'implorer de continuer à l'éclairer de sa lumière.
La lumière...il songea aux étoiles, et à leur lumière souvent jaune, d'un éclat similaire au sabre de son maître. Cela le fit sourire, lorsqu'il repensa aux ennuyeuses leçons du Togruta psycho-rigide. Ses'Kai inspira profondément et exécuta de lents moulinets avec son sabre, un demi-sourire au coin des lèvres.


"L'offre est séduisante, Sith moqueur, il lui retourna un clin d'oeil sous-entendu "Très, séduisante même. Et je ne sais pas qui me ment, de toi, de l'Ordre, ou même des deux."

Il cessa d'agiter sa lame bleue pour la pointer à nouveau vers la sublime femme, passant outre ses charmes et les rêves qu'elle lui faisait miroiter pour une perspective beaucoup plus simple et immédiate.

"Mais je ne suis pas assez intelligent, ni assez sage ou même assez expérimenté pour départager de telles questions. Alors je propose de laisser un certain ami démêler à ma place le vrai du faux."

"Autrement dit conclut la Sith, donc le sourire s'était envolé Le vainqueur aura raison ?"

Un sourire carnassier étira les lèvres du Thyrsian. La duelliste tendit sa lame rouge, jusqu'à ce que sa pointe effleure celle du Jedi. Une dernière fois, elle lui offrit un rictus violent.

"Tu penses déjà comme un vrai Sith."

Exploitant sa meilleure allonge, Ses'Kai engagea les hostilités. Il pressa rapidement l'élan de l'assaut principal pour contraindre son ennemie à rester sur la défensive et étouffer ses possibilités d'attaque. Il enchaîna deux coups en croix, elle para le premier, exploita son plus petit gabarit pour glisser sous le second et enfin riposter. Le Thyrsian refusa toutefois de se replier, et poussa au contraire en avant, interceptant le sabre de sa rivale et la bousculant d'un coup d'épaule. Elle accompagna le coup et frappa en reculant, et sans la vitesse de réaction innée de son peuple, elle l'aurait sûrement éventré. Au lieu de quoi, la lame noircit son plastron sans le transpercer, et il ne tarda pas à continuer.
Ils continuèrent leur ballet mortel durant ce qui sembla être une éternité, ne cessant de redoubler d'effort et d'astuce pour prendre l'autre guerrier de court, pour le plus grand plaisir de Ses'Kai. Il n'avait jamais rencontré un adversaire d'un tel niveau, ni d'une telle beauté, ce qui n'enlevait rien à l'intensité du combat. A chaque passe d'arme innovante, chaque riposte orchestrée de main de maître, les pièges au bout du sabre ou les enchaînements déments, Ses'Kai oubliait un peu plus tout le reste. Il n'y avait plus que lui, la duelliste et le choc de leurs sabres.
Les flashs électriques dans un crépitement ionique éclipsaient de plus en plus les enjeux pour lesquels il se battait. La prétendue volonté protectrice de l'Ordre Jedi, ou le désir insatiable de pouvoir des Siths, le conflit politique ou économique entre la République et les malfrats, rien de tout cela n'avait plus d'importance.
Il luttait pour gagner, dans le seul et unique intérêt de prouver qu'il était meilleur, pour personne d'autre que lui. Et il en était heureux.

Et il sentait la victoire approcher petit à petit. La Sith était véritablement hors du commun, doté de pouvoirs stupéfiants. Même Exa'ren, pourtant bon bretteur, n'aurait pas fait long feu face à tant de maîtrise pure. Malheureusement pour elle, Ses'Kai possédait une vitesse et une adresse égales aux siennes, si bien qu'elle ne pouvait faire jouer de ses atouts, et le corps-à-corps tournait en la faveur du Thyrsian car leurs talents étaient similaires...mais pas leurs carrures. Ses'Kai était bien plus puissant qu'elle, ses coups les plus violents la faisant reculer sous la seule force de ses coups, et il était plus endurant. La Sith ralentissait, contrainte à adopter un nouveau style plus défensif et économique face à l'agressivité inlassable du bretteur. Elle aurait voulu rééquilibrer les forces en exploitant sa maîtrise infiniment meilleure de la Force...mais le Djem So de Ses'Kai ne lui laissait pas une seconde pour respirer, et plus elle fatiguait, plus le Thyrsian semblait lire le moindre de ses gestes et devenait de plus en plus dangereux.
Et même à bout de souffle, le Jedi parvenait à faire pleuvoir les coups de sabre sans interruption. La Sith savait qu'elle ne tiendrait plus très longtemps, et joua sur les réflexes de son rival pour le tromper. Elle feinta un coup vif au torse, qu'il dévia sur le côté. Elle profita de l'élan qu'il lui donnait ainsi pour abattre avec force son sabre en diagonale vers son épaule. Trop risqué de le faire glisser, Ses'Kai profita de sa force physique supérieure pour simplement stopper l'attaque et découvrir son ventre.
Encore une fois, la guerrière de l'Obscur frappa la poitrine du Thyrsian d'un coup de pied, n'infligeant qu'un "poc" presque misérable d'inefficacité. Le Jedi profita de l'ouverture pour envoyer un coup de poing, comme la dernière fois. La femme se jeta alors en arrière en prenant appui sur sa cuirasse et renversa la prise sur son sabre, tournoyant comme une furie pour trancher le bras du bretteur...et ne rencontra que la lame bleue de son sabre. Il avait senti la ruse venir et l'avait habilement contré avant de porter l'estocade.
Poussée dans ses ultimes retranchements, la Sith commença à perdre du terrain et agir avec panique. A bout de forces, elle n'avait plus l'énergie pour essayer de passer outre l'art du Thyrsian et frappait plus par désespoir, incapable d'admettre qu'elle perdait, que par une véritable volonté de se battre.
Avec une passe particulièrement osée, elle bloqua le sabre du Jedi durant quelques petites secondes. Tout ce dont elle avait besoin pour rassembler sa concentration et essayer de lui infliger un sort qui changerait la donne...du moins avant que le maître escrimeur ne lui flanque un coup de coude en plein visage, lui faisant voir trente-six chandelles. Dégageant son sabre en pivotant, il lui enfonça son talon en plein dans l'estomac et la projeta contre le mur, le souffle coupé. Le duel arrivait enfin à son dénouement, et Ses'Kai savait que l'histoire retiendrait son nom et sa victoire et non celle de la Sith. Il frappa de taille, déterminé à la décapiter d'un coup magistral.

Totalement paniquée, à bout de souffle, de force et de solutions, la Sith frappa au hasard, les yeux fermés à cause de la peur de sa fin imminente. Il y eut un crépitement strident et un flash coloré, une odeur de métal brûlé et un instant de silence.
Elle rouvrit les yeux, surprise d'être toujours vivante et découvrit le Thyrsian figé devant elle, les yeux rivés avec incrédulité sur ce qui restait de son sabre, tranché par le coup aussi désespéré que chanceux de la Sith. Elle-même n'en revenait pas, et leurs regards se croisèrent durant une seconde sans qu'aucun des deux ne bouge.
Elle fut la première à réagir, lâchant un ricanement trahissant son immense soulagement et son incrédulité face à sa chance, et s'avança pour porter l'ultime coup du combat. Aussi habile que soit le Jedi, il ne pouvait se défendre à mains nues contre un sabre laser, et à cette distance il n'avait pas le temps de récupérer celui d'un des cadavres.
Mais Ses'Kai était un guerrier jusqu'au plus profond de ses os, issu d'un peuple martial et né pour le combat. Là où n'importe qui aurait bondit en arrière pour essayer d'échapper à la lame de plasma, le Thyrsian s'élança au contraire dessus et intercepta la main de la Sith sur le manche du sabre lui-même en même temps que son autre paume filait droit vers la gorge de sa rivale.
Il lui arracha un hoquet étranglé de stupeur sous le choc, puis la fit crier lorsqu'il écrasa ses doigts infiniment délicats dans sa poigne de fer. Il était immense en comparaison, et terriblement fort. Habitué au combat à mort, dans tout son manque d'élégance depuis sa naissance, Ses'Kai ne perdit pas un instant pour conclure le combat et lui tordit le poignet à l'opposé, lui ôtant tout espoir de se débattre en même temps qu'il la frappait plusieurs fois à la tête et au ventre.
Avec une certaine incohérence, la Sith a moitié assommée essaya de riposter de coups maladroits, le touchant au ventre ou au bras, mais en vain. La seule carrure du guerrier aurait suffi à absorber les touches, alors son armure paraissait presque excessive. Finalement, il lui arracha le sabre laser des mains et la duelliste s'écroula le long du mur alors qu'il pointait la lame rouge sous sa gorge. Hors d'haleine, le Thyrsian affichait toutefois un sourire triomphal. Il n'avait jamais été aussi heureux qu'en cet instant, en remportant enfin ce duel d'une intensité fantastique.


"Ah...ha...ha ha...j'ai gagné, Sith !"

Quel bonheur de se tenir encore debout, l'arme à la main alors que son ennemi était écroulé à ses pieds sans défense. Il n'avait plus qu'à l'achever, et il serait définitivement, incontestablement le vainqueur.
Mais une petite voix lui murmura une autre solution alors que la sublime femme louchait sur son propre sabre, a un cheveux de sa gorge. Le Code Jedi aurait voulu qu'il la capture, maintenant qu'elle ne pouvait plus se battre. C'était contre la philosophie du Thyrsian, et il savait que ce serait une erreur d'épargner une guerrière d'un tel niveau...mais dans le même temps, l'arrogance du bretteur qu'il était songeait au plaisir extrême qu'il avait connu en croisant le fer avec elle. S'il l'épargnait, peut-être qu'un jour ils pourraient à nouveau s'affronter. Une pensée égoïste, et dangereuse. Même lui, malgré l'attrait qu'il y voyait, ne succomberait pas à une telle idée.

Il n'eut pas le loisir de peser le pour et le contre plus longtemps, une escouade des soldats républicains qui les assistait les rejoignit enfin, fusil à l'épaule. Attirés par les éclats lumineux provoqués par le combat des deux disciples de la Force, les soldats se précipitèrent en espérant pouvoir faire pencher l'affrontement en leur faveur.
Voilà que la question était réglée ! Ce n'étaient que des non-Jedis, mais avec leur soutien Ses'Kai se résolut de faire prisonnière la Sith. Cela lui vaudrait de sacrés points auprès des maîtres de l'Ordre et serait un excellent pas pour faire valoir sa candidature un jour comme maître d'arme et réclamer un sabre violet.


"Attention ! C'est un Seigneur Sith !"

Ses'Kai jeta un regard consterné à la duelliste vaincue, dégoûté qu'après un combat si noble elle s'abaisse à une ruse aussi misérable. Puis il remarqua l'anomalie qui allait lui voler sa victoire. Le sabre rouge dans sa main. Le Thyrsian n'eut pas le temps de défendre sa cause que les soldats ouvraient le feu sur le Jedi. S'il avait du se battre, cela ne lui aurait pris qu'une poignée de seconde pour massacrer les tireurs...mais ils étaient ses alliés, en théorie. Les tuer était même inconcevable, si bien qu'il dut rester sur la défensive à dévier les tirs de blaster, avec peine à cause de l'épuisement, tandis que la Sith filait ventre à terre hors de sa portée, se réfugiant derrière les soldats qui commencèrent à se replier pour la ramener en lieu sûr, tandis que Ses'Kai se jetait à couvert.

Il trouva un angle de vue sans sacrifier la protection de son abri, et regarda avec un mélange de dépit et de rage sa proie lui échapper, consciencieusement escortée jusqu'à leur véhicule par les soldats. Ses'Kai aurait même juré qu'avant de disparaître derrière les parois blindées, sa rivale Sith lui adressa un clin d'oeil avec un dernier balancement de hanche.
Furieux, et esseulé, le Thyrsian resta là un moment, ce sabre à lame rouge en main, essayant de supporter l'horrible goût amer qu'avait sa victoire. Il ne réussit même pas à récupérer quelques forces avant de s'élancer à la recherche d'un véhicule, fouillant les environs pour trouver un probable transport qui aurait servi aux siths à venir jusqu'ici, jusqu'à dénicher un anti-grav léger. Ses'Kai n'était pas un excellent pilote, et les crachotements plaintifs de l'appareil qui tanguait dangereusement en attestaient, mais il réussit à faire à peu près voler dans la bonne direction et pas trop à ras du sol l'appareil, poussant ses moteurs à fond dans l'espoir de rattraper à temps sa Némésis.
Le trajet s'avéra long malgré la vélocité du véhicule, la distance séparant le poste de commandement et de le camp principal de l'Ordre vers lequel se repliaient visiblement les républicains, et Ses'Kai profita d'une relative célérité sur un terrain à peu près égal pour entrer dans une demi transe régénérative. Elle ne serait pas suffisante, mais la moindre parcelle de force qu'il pouvait récupérer avant le prochain combat serait la bienvenue, le Jedi était avide d'en découdre à nouveau...et plus encore de faire payer la Sith qui lui avait honteusement échappé. Dire qu'il était prêt à lui laisser la vie sauve si elle avait dignement accepté sa défaite.

Un mauvais pressentiment lui serrait déjà la poitrine lorsqu'il arriva en vue du camp, à toute allure. Bientôt il distingua des bruits distincts, dont l'origine ne laissait aucun doute alors le Jedi apercevait les flash rouges qui témoignaient d'un combat au blaster. Ses'Kai n'imagina pas quelqu'un d'autre que la Sith être à l'origine de ce conflit au coeur même du camp, et enfonça encore un peu plus l'accélérateur, il était déjà au maximum mais il avait besoin d'agir.
Le Thyrsian eut la mauvaise surprise de découvrir l'escouade qui avait sauvé la guerrière de l'obscur...combattre à ses côtés, tirant, mitraillant ou jetant des grenades contre les autres défenseurs, frappés de confusion, alors que leur nouvelle maîtresse riait à gorge déployée, un sabre vert à la main et s'amusait visiblement à tuer les républicains en leur renvoyant leurs propres tirs. Du coin de l'oeil, alors que le vacarme de son appareil attirait l'attention, Ses'Kai remarqua trois silhouettes à terre. Leurs longues robes traditionnels les désignaient comme des Jedi, probablement deux Chevaliers et un Padawan, qui avaient certainement été pris par surprise par la vicieuse Sith.
Une colère sourde étrécit le champ de vision du bretteur. C'était sa faute. Il avait laissé son ennemie semer le doute en lui, lui faire remettre en question ses propres valeurs et pour prouver sa valeur, il avait voulu respecter celles, stupides, de l'Ordre Jedi. Et voilà où ça menait. Une officière ennemie en liberté et plusieurs Jedi morts de sa main. Le Thyrsian se jura que ça n'arriverait plus jamais.
Et il appliqua immédiatement sa nouvelle résolution. Les soldats désormais à la solde de la Sith se tournèrent vers son véhicule sur son ordre et ouvrirent le feu. Les lasers ricochèrent contre l'appareil sans l'arrêter. Un coup chanceux déclencha un incendie dans un de ses moteurs, mais Ses'Kai ne le remarqua même pas. Il assura la trajectoire en direction des traîtres et de leur maîtresse, et bondit haut dans les airs en abandonnant le véhicule à son sort qui alla faucher à toute vitesse l'escouade hypnotisée, la tuant net, et s'effondra en flammes quand ses circuits rendirent l'âme. Le Thyrsian alluma son sabre rouge et s'abattit avec une attaque puissante sur sa Némésis, qui le para aisément avant de bondir en arrière pour prendre de la distance.


"Alors beau brun, déjà prêt à remettre le couvert ?"

"J'ai eu tort de croire aux préceptes des Jedis. J'aurais du te tuer dès que j'en avais l'occasion."

"En effet, maintenant tu as raté ta chance...et tu n'en auras pas d'autre" fit-t-elle en se léchant les lèvres, paraissant revitalisée.

"Tu dis vrai, Sith. Car maintenant, je vais juste te tuer et démembrer ton corps pour être sûr que personne n'essaye de te relever !"

Il s'élança furieux et fit pleuvoir les coups sur son ennemie. Pourtant, aucun ne fit mouche. Dans le camp, elle avait plus de marge de manœuvre et pouvait aisément prendre de la distance pour ne pas être acculée par son agressivité. De plus, elle paraissait avoir bien mieux récupéré que lui...et ce n'était pas bon signe. Cette fois, il était plus lent que la Sith, qui l'obligea à rester sur la défensive par une série d'attaques, avant de le repousser d'une impulsion de la Force. Ses'Kai se releva aussi vite qu'il pouvait, et sentit son humeur s'altérer un peu plus encore lorsqu'il vit la duelliste attendre patiemment. Elle avait l'avantage à distance, et même au corps à corps désormais.

"Tu es très fort, le bronzé. Mais c'est terminé, ton Djem So ne gagnera plus contre moi, alors soumets-toi et j'envisagerais peut-être encore de te prendre comme apprenti."

"Je n'ai pas besoin d'un maître plus faible que moi !"

Ses'Kai chargea à nouveau. Il n'avait pas vraiment le choix de toute façon, seul le corps à corps pouvait lui permettre de l'emporter...et surtout de soulager la blessure à son orgueil. Mais la Sith avait raison, même l'agressivité de son style de prédilection ne ferait pas le poids au vu de leurs états respectifs. Il avait besoin de plus de puissance, de vitesse.
De férocité.
Son esprit s'effrita. Comme si le temps ralentissait, que l'univers entier disparaissait de sa conscience. Peut-être était-ce du à la haine démesurée qui le poussait en avant, ou alors sa volonté était plus instable à cause de la fatigue, ou alors accédait-il à un tout nouvel état de conscience ? Qu'importe. Ses'Kai sentit comme des chaînes se briser, comme si les discours et les interminables leçons de chacun de ses maîtres n'avaient été que des entraves destinées à le brider comme un chien que l'on enferme dans sa niche pour ne pas qu'il morde le moindre invité.
Il poussa un hurlement de rage pure et fit tournoyer son sabre avec une vélocité nouvelle. La Sith para le premier coup, porté à l'épaule, dévia sans peine le second qui glissait bas, trouva une ouverture facile pour porter un coup puissant au Jedi...et dut battre en retraite quand elle réalisa qu'attaquer l'empêcherait d'esquiver. Mais le duelliste enragé ne lâcha rien et la poursuivit, abattant ses coups plus violents que jamais comme une véritable tempête de colère. Ses'Kai avait abandonné toute défense, tout instinct de protection et se laissait guider par l'envie de tuer. La moindre information que percevait son instinct martial faisait voler son sabre vers une faille dans la défense, une faiblesse dans la garde.
En dépit de sa supériorité, la Sith dut reculer. Chaque fois qu'elle apercevait une opportunité, la saisir aurait signifié sa mort tant le Jedi semblait animé par le seul et intense désir de la mettre en pièces, et il paraissait bien parti pour y arriver ! Il frappait si fort que bloquer un coup lui engourdissait les bras, les plus puissants se répercutant même à travers ses articulations jusqu'à sa colonne vertébrale. Le déluge écarlate qui s'abattait sur elle était une parodie de Jûyo, loin de l'agressivité maîtrisée de l'art des maîtres bretteurs, ce n'était qu'un déchaînement de haine pure que même les Sith auraient du mal à égaler.

La duelliste tenta une feinte, et écopa d'un coup de poing qui faillit lui fracturer la mâchoire. Elle dévia trois de suite un coup furieux qui lui fit mettre un genou à terre et reçut le pied du Jedi dans l'estomac. Elle eut à peine le temps de se relever qu'il manquait de lui couper la tête. Elle riposta enfin, mais il la contra avec tant de force que la Sith faillit recevoir son "nouveau sabre" en pleine figure.
Mais l'escrimeur était poussé par son instinct guerrier. Le moindre de ses coups porté avec toute la force de sa rage et sa frustration tandis que sa lame était guidée par sa double précognition martiale, issue du mélange des arts Jedis et du sang Thyrsian. Quand la Sith tituba sous le coup, Ses'Kai trouva la faille et abattit son sabre écarlate, et lui trancha le bras au-dessus du coude. Avant même qu'elle n'aie le temps de crier, le guerrier se fendit en avant et lui trancha les deux jambes au niveau des genoux dans une taille parfaitement horizontale. Il bondit presque quand elle s'écroula, élevant sa lame vers le ciel dans un geste de suprématie, et la priva de son dernier membre.
Réduite à l'état d'un tronc en un instant, la Sith tomba mollement, aux frontières de l'inconscience, suffoquant de douleur. Au-dessus d'elle, Ses'Kai étouffait. Il retrouvait péniblement ses esprits, et avec eux la conscience des limites de son corps dont il avait trop exigé. Pris de vertige suite à cet effort extrême, il tituba. Il lui fallut un moment avant de retrouver ses esprits, mais n'avait pas oublié sa rage.


"Personne ne te sauvera désormais cracha-t-il d'une voix sourde, rendue rauque par son hurlement de haine "Crève, chienne des enfers !"

"Ses'Kai, non !"

La voix familière détourna son attention, devenue fragile par son état avancé d'épuisement, de sa cible quelques instants. Exa'ren venait enfin de rentrer au camp. Dès qu'il avait reçu l'alerte lorsque la Sith avait ouvert les hostilités, le Togruta avait ordonné un repli immédiat. Trop tard hélas, pour sauver ses pairs...mais peut-être pas pour éviter à son ancien Padawan de tomber dans le côté Obscur. Il l'avait vu combattre de loin, usant autant de ses émotions les plus impures que de sa lame à l'éclat insultant. Il était véritablement devenu un bretteur hors pair, mais risquait bien plus qu'une simple défaite par ce même fait.
Sur la défensive, la Sentinelle s'approcha prudemment et tenta de raisonner son ex-disciple, de le convaincre de ne pas faire ça. De ne pas tuer une Sith, avec une arme de Sith, et un esprit de Sith. Ce serait lui accorder la véritable victoire. Exa'ren savait que c'était un concept auquel le Thyrsian était sensible, et cela parut fonctionner. Le Togruta connaissait bien son ancien Padawan, et se souvenait parfaitement de son goût pour l'honneur, les victoires nobles, le triomphe glorieux...des goûts dangereux, mais qui valaient mieux que la corruption éternelle, et joua sur la corde sensible en lui soulignant qu'il n'avait plus aucune gloire à exécuter une femme à peine capable de respirer, alors qu'il l'avait amputé de tous les membres.
Ses'Kai hocha vaguement la tête, paraissait à deux doigts de s'évanouir. Il vacilla, tenant à peine debout, puis une dernière impulsion de rage lui donna la force lui trancher la tête d'un coup sec alors qu'il se souvenait de la fourberie avec laquelle la Sith avait tué Iaxus, puis qu'elle avait échappé à son juste sort en trompant les républicains avant de les retourner contre leurs alliés. Sans parler des Jedis, assassinés par surprise.
Exa'ren cria, mais en vain. Le sabre rouge crépitait dans l'atmosphère sèche, alors que la tête maintenant isolée roulait doucement à quelques pas de son corps, le regard figé. Le Togruta dégaina son sabre jaune, craignant de devoir maintenant arrêter Ses'Kai qui semblait avoir basculé du mauvais côté. Mais celui-ci laissa la lame de plasma écarlate disparaître, et jeta le sabre aux pieds de son ex-maître.


"Je ne serais jamais un sith..." souffla-t-il en s'éloignant d'un pas traînant.

Exténué, Ses'Kai dénicha un coin à l'abri des regards et s'y écroula, laissant son esprit partir à la dérive dans un demi-songe qui dura jusqu'au petit matin suivant, où il repensait à tout ce qui avait été dit. Ses doutes, ses craintes, les failles dans le raisonnement des Jedis ou dans le sien, et dans celui des Siths.
En suivant la disciple de l'Ordre, pour une fois, il avait conduit des dizaines d'hommes à la mort. S'il avait tué la duelliste quand il avait pris son sabre, ça ne serait jamais produit. Les Jedis avaient tort, le pardon et la diplomatie ne peuvent pas défendre la justice et la galaxie. Cette guerre en était la preuve.
Mais les Siths étaient des lâches et des menteurs. Tous mûs uniquement par leur égoïsme, ils ne songeaient qu'à martyriser les plus faibles pour oublier leur propre impuissance, écraser les sans-défenses pour se sentir fort. Ils étaient la pire insulte qu'on puisse faire à ses valeurs.


"Jamais je ne serais un sith..."

De cela, il en était sûr. Même les Hutts méritaient plus d'attention de sa part que cette racaille déviante. Ce n'était pas ça qui troublait le bretteur. Jamais il ne serait un Sith...mais était-il pour autant un Jedi, alors qu'il reniait peu à peu leur Code à ce point imparfait et absurde ?
Et s'il n'était ni Sith, ni Jedi, que devenait-il alors, sinon un gladiateur dotés de pouvoirs extraordinaires ?
Cette interrogation le troublait, ébranlait toutes les convictions qu'il avait sur lui, ses semblables et la galaxie. Seule subsistait la réalité de son talent d'escrimeur, et avec elle la simplicité qu'il éprouvait du combat rapproché, où il pouvait oublier tous ses doutes et ses questions qui revenaient le hantaient dès lors qu'il cessait de se battre.
Et qui le poursuivit durant les années qui suivirent, même lorsqu'il repassa de sa propre initiative les épreuves des Padawas pour se fabriquer un nouveau sabre laser bleu, l'amenant à être toujours plus incompris de ses pairs, et toujours plus solitaire tandis qu'il ressentait de plus en plus le besoin de se perdre dans le combat. Sur ce point au moins, les Jedis avaient raison : La violence était un cercle vicieux, qu'il n'arrivait pas à briser...et qu'il n'avait pas envie de rompre, de peur de ne plus avoir aucune arme pour lutter contre cette galaxie qui ne le comprenait pas.
Saï Don
Saï Don
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Très belle histoire. Je pense que l'on peut partir du principe que si Ses'kai est resté un chevalier Jedi, il n'en fait pas moins l'objet d'une surveillance accrue par le Conseil, qui connaît désormais ses tendances obscures. Il n'est donc pas à l'abri d'être testé ou sondé par les anciens Maîtres à l'avenir, mais je pense que ce sera justement ce qui rendra ton personnage intéressant, à savoir la tension sur la question future de son appartenance à l'Ordre.

Je te félicite pour cette belle fiche, prends garde néanmoins : tu décris beaucoup Ses'kai comme un presque surdoué du combat... Mais tu n'es pas le seul à être très bon bretteur sur le forum. Il ne faudra donc pas partir du principe que tu es inégalable comme tu as eu tendance à le faire dans ce récit... Wink

En tout cas, te voilà validé ! Tu peux dès à présent commencer ton RP sur le forum. Pense juste à mettre un lien vers cette fiche dans ta signature.

Pour t'aider à débuter dans le jeu, si tu veux, tu peux faire un tour dans les Appels à RP , pour poster ou répondre à une demande de RP.
Et si tu as des interrogations, n'hésite pas à chercher ou poster dans la Foire aux Questions !

Bon jeu :-)
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