Invité
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NOM: Fykk
PRÉNOM: Evran
ÂGE: 26 ans
ANNÉE DE NAISSANCE: -3509 av. BY
CÔTÉ DE LA FORCE: Neutre
RANG DÉSIRÉ: Chevalier Jedi (symbolique)

SABRE LASER:
Son sabre d'apprenti standard, bâti de ses mains avec un cristal de kyber turquoise trouvé sur Ilum pour son rite de passage comme padawan. Bien qu'il n'ait rien d'exceptionnel dans sa construction, Evran le conserve en souvenir de la vie qu'il a autrefois laissé derrière lui. Et malgré le fait que ses talents au sabre se sont développés depuis son retour au temple, il préfère encore garder un petit blaster à sa ceinture par sécurité.

CARACTÉRISTIQUES:
(22 points distribués en raison des lacunes flagrantes de sa formation)

FORCE: 3
DEXTÉRITÉ: 3
AGILITÉ: 3
CONSTITUTION: 3 (+1) = 4
INTELLIGENCE: 4
SAGESSE: 3
CHARISME: 4


POUVOIRS:
Amélioration des Capacités (niveau 1)
Détection (niveau 2)
Télékinésie (niveau 2)
Voile de Force (niveau 1)
Protection de Force (niveau 1)
Absorption de Force (niveau 1)
Guérison (niveau 1)
Persuasion
Lancer de sabre


POINTS FORTS:
À part pouvoir se vanter d'être le meilleur joueur de pazaak au temple jedi, les années qu'Evran a passées sur Celanon l'ont également rendu excellent dans l'écriture du basique et la discipline oratoire. Ayant d'abord commencé son emploi comme assistant à la rédaction, sa soif de connaissance l'a rapidement emmené à monter les échelons et à saisir les ficelles du métier de conseiller aux communications. Intelligent, il apprend vite et sa curiosité l'amène à toujours essayer de nouvelles choses.
POINTS FAIBLES:
Ses années passées à l'extérieur de l'ordre l'ont rendu arrogant, confiant, et facilement tenté par la facilité; la voie du côté obscur. Même s'il a su résister par le passé à la séduction de pouvoirs sombres de la force, il est encore aujourd'hui un cas surveillé par le conseil. Bien que sa maîtrise de la force le rattrape peu à peu, son chemin spirituel est encore à tracer. Retenu par son égo et les valeurs matérialistes du monde extérieur, Evran a encore du mal à s'abandonner complètement à la force. Bien qu'elle ait moins dépéri que le reste, sa maîtrise du sabre laisse également à désirer, d'où sa décision de conserver un blaster.
CARACTÈRE:
Acerbe serait un euphémisme lorsque l'on parle de la légendaire répartie de Fykk. Constamment sur ses gardes, et toujours armé d'une pointe dans la bouche pour déstabiliser les autres, Evran n'est pas vraiment le jedi le plus sociable de la galaxie, loin de là. Au point où sa compagnie est souvent évitée depuis son retour au temple jedi. Certains pourraient penser qu'il est misanthrope, un trait de caractère assez surprenant chez un jedi. Mais même si les rapports avec les autres ne sont pas toujours évidents, il sait trouver les bons mots pour désamorcer une situation ou pour l'envenimer. Toujours professionnel et extrêmement rigoureux lorsqu'il s'agit de son travail, il exige la même chose de ceux qui croisent sa route et avec qui il doit travailler. Mais cette confiance en lui est beaucoup moins solide lorsque l'on parle de la force et de son entraînement jedi, choses sur lesquelles il a de nombreuses années de retard par rapport à ses collègues. Apprendre l'humilité est ce sur quoi il travaille lorsqu'il doit admettre que ses capacités de jedi ne sont pas aussi au point que son talent pour la communication.
DESCRIPTION PHYSIQUE:
Sans être frêle, Evran est pourtant loin d'être une armoire à glace. Son amour pour les bonnes choses de la vie l'ont rendu légèrement plus corpulent que la moyenne, bien que ses entraînements réussissent à le camoufler assez aisément. Il arbore généralement une expression neutre, qui donne parfois une impression plutôt intimidante à ses interlocuteurs. Il est également capable de sourire, mais c'est quelque chose qui se produit plutôt rarement en temps normal. Ses cheveux courts châtains et ses yeux bleus clairs y sont également pour quelque chose dans le visage froid et calculateur du jedi. Ces traits clairs illuminent un visage ovale à la peau aussi glaciale que ses yeux. À croire qu'il n'y avait pas beaucoup de soleil sur Celanon. On le verra rarement porter ses habits traditionnels jedi, préférant plutôt des vêtements formels dans l'exercice de ses fonctions. À la liste des blessures de guerre, son épaule est encore scarifiée par les éclairs de force d'un combat récent à Celanon City. La guérison est cependant en bonne voie.
COMMENT J'AI CONNU LE FORUM: En fait, je suis un ancien. Depuis que je suis tout jeune que je crée des personnages sur ce forum, revenant avec de nouveaux comptes après des absences de plus en plus longues. Mon dernier personnage remonte à il y a cinq ou six ans environ. Mais je suis bien content d'être de retour maintenant que mon écriture a gagné en finesse et en maturité.
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HISTORIQUE:

- Whisky corellien. Sans glace.

Le serveur s’exécuta, disparaissant derrière son bar, agrippant plusieurs bouteilles au passage. La soirée allait bon train alors que les tables de pazaak étaient plaines, et que les musiciens du coin donnaient leur meilleure prestation. C’était dans un bar local de la capitale de Celanon, à la frontière de l’espace Sith. Assis au bar, Evran Fykk astiquait le blaster qu’il venait de remporter au jeu contre un twi’lek qui peinait à rester en équilibre sur ses deux jambes. Pauvre type. Au moins c’était le bel outil. Probablement le revendrait-il au marché noir. Puis un bourdonnement se fit entendre dans tout le bar. C’était l’écran holographique affiché au mur. Un soldat de l’Empire, entièrement vêtu de blanc, s’adressait à la caméra.

« Nous interrompons ce programme pour vous transmettre une nouvelle de la plus haute importance. En réponse aux perturbations des dernières semaines sur le site de la raffinerie d’Azurite X-32, de nouvelles mesures seront appliquées pour assurer le maintien de la paix. En effet, un couvre-feu sera imposé à tous les citoyens de Celanon City dès 27 heures locales. Tout individu se trouvant dans les rues après cette heure sera interpelé par les autorités et arrêté pour interrogatoire immédiat au poste de contrôle de l’Empire. La nouvelle réglementation entrera en vigueur dès ce soir. »

Tandis qu’un traducteur prit la place du premier officier pour retransmettre le message en Nalros, les clients scandaient déjà toutes sortes d’injures et certains allaient même lancer leurs verres à moitié pleins en direction de l’hologramme. La musique avait cessé, et la foule se ruait vers les sorties les plus accessibles. Evran rangea son blaster à sa ceinture et enfila son verre d’un seul coup, jetant un coup d’œil à son datapad. Il avait encore deux heures pour rentrer chez lui avant le nouveau couvre-feu.

- Un autre, j’vous prie.

Le barman hésita, puis resservit un second whisky à Evran avant de commencer à remballer ses choses.

- Si je peux me permettre un conseil : vous ne devriez pas traîner ici trop longtemps. Certains de nos clients font… enfin ils sont dans la milice, si vous voyez ce que je veux dire.

Il eut un silence. Evran se tourna derrière lui pour observer les quelques clients qui n’avaient pas déjà déserté le bar. Ils étaient plus d’une trentaine, dispersés au balcon et à certaines tables de pazaak. Des brassards bleus recouvraient leurs bras, et de lourds blasters pendaient à leur taille. Exactement les mêmes que celui qu’il avait soutiré au twi’lek plus tôt dans la soirée. Cela ne sentait pas bon.

- Vous avez raison, conclut Fykk en remettant son blouson.

Les deux hommes échangèrent un hochement tête tandis qu’Evran faisait volte-face en direction de la sortie, seulement pour voir six hommes en armure blanche faire leur entrée dans le bar, à contre-courant du flot de fuyards. Un commando de l’Empire Sith. Fykk ravala sa salive, et continua son chemin, avant d’être mis en joue par l’un des soldats. Le leader retira son casque, révélant un visage de zabrak à la peau sombre. Tout le monde reconnut Maz Kron, un jeune guerrier sith nouvellement promu qui avait été placé en charge de maintenir la stabilité politique de Celanon. Leurs regards se croisèrent un moment.

- Reste où tu es, dit-il calmement à Evran en s’avançant vers une table pleine de miliciens.

L’un d’entre eux s’avança, la main juste au-dessus de son blaster.

- Kron, quelle surprise…
- Vous ne pensiez tout de même pas que votre petite rébellion allait me passer sous le nez, n’est-ce pas?

Avant même que le milicien ne puisse dégainer, le guerrier sith l’étouffait déjà avec ses pouvoirs, l’obligeant à s’agenouiller. De l’autre main, il dégaina son sabre pour repousser les tirs de ses collègues, tandis que son propre cortège se mit à fusiller les dissidents. Evran figea, regardant plus de la moitié des miliciens du bar se faire abattre en quelques secondes à peine. Ils avaient beau être en surnombre, leur puissance de feu n’avait rien de comparable à celles d’un guerrier sith et de sa garde personnelle. Kron donna un coup de pied au milicien à sa merci, et s’avança vers les autres en brandissant la lame rougeoyante de son sabre. Fykk serra les poings. Il avait l’occasion d’intervenir, de faire une différence. Personne ne le saurait s’il agissait vite, pensa-t-il. Mais cela valait-il la peine de mettre en péril sa nouvelle vie pour autant?
Kron transperça un autre rebelle. Caché derrière son bar, le barman agrippa une arbalète pour faire feu sur un soldat, seulement pour être atteint d’un projectile la seconde suivante. Puis soudainement, l’armure blanche d’un sith éclata sous un tir de blaster. Le canon encore chaud, Evran continua de faire feu tout se jetant derrière le bar pour trouver refuge. Il échangea quelques tirs, sans toutefois parvenir à atteindre une autre cible. Il resta accroupi, essayant de se faire discret tandis que la bataille faisait rage autour de lui. Ses mains tremblaient. Pourquoi fallait-il toujours qu’il se mette dans de pareilles situations? Le son des échanges de pistolaser se poursuivirent un moment, jusqu’à ce que le silence ne revienne s’installer. Cloué au sol, Evran n’osait pas relever la tête pour voir l’étendue des dégâts. La voix de Kron s’éleva.

- Tu peux sortir, p’tit gars.

Un frisson parcourut l’échine du jeune homme. Il se releva, jeta son blaster au sol et leva ses mains en l’air pour qu’elles soient bien en vue. Il ne put s’empêcher de laisser transparaître une grimace bien sentie. Quatre miliciens s’étaient également rendus, tandis que seuls deux soldats sith étaient au sol.

- Vous pouvez passer les menottes aux cinq derniers, ordonna Kron à ses soldats. Je leur réserve un traitement tout particulier…
- Bien reçu.

L’homme à l’armure blanche s’avança sur Evran, avec dans les mains une paire de liens métalliques. C’était le moment où jamais. Un bourdonnement sourd imprégna alors la pièce alors que la ceinture du jeune homme commençait à s’agiter. Une besace en cuir accrochée derrière lui se débattait dans l’air, jusqu’à ce que le bouton ne se détache, faisant virevolter un objet cylindrique qui vint se poser dans les mains de son possesseur. Evran l’enclencha, libérant une lumière bleue qui illumina son visage tandis qu’une lame d’énergie prenait forme. Il avait presque oublié la sensation de tenir son sabre laser entre ses mains.

-Oh, comme c’est intéressant, dit Kron.

Il eut une pause, une hésitation dans la voix du guerrier sith.

- Tuez-le.

Les soldats sith firent feu à l’unisson alors que leurs balles se heurtaient à l’inexpugnable défense du jedi. Evran fit ricocher l’un des tirs à l’endroit de son tireur, et utilisa la force pour désarmer ses autres adversaires. Kron regardait la scène avec un rictus, brandissant alors son propre sabre.

- Tu m’as l’air bien vieux pour un jedi qui maîtrise aussi peu ses pouvoirs. Ton lien avec la force est si faible que je ne l’avais même pas détecté.
- Alors c’est peut-être le vôtre qui est émoussé, trancha Evran.

Le guerrier sith n’apprécia pas la plaisanterie. D’un mouvement sec, il s’éleva dans les airs et passa à l’assaut, tandis qu’Evran sauta sur le bar pour se donner un peu de hauteur. Des vrombissements accompagnèrent les étincelles qui s’expulsèrent de leurs lames à chaque fois qu’elles s’entrecroisaient.

- Courez! hurla Fykk à l’attention des derniers miliciens rebelles alors qu’il repoussait avec difficulté les attaques passionnées du sith.

Kron frappa de haut à maintes reprises, avec de plus en plus de fougue, forçant Evran à adopter une position défensive. Ses notions de Soresu lui revenaient peu à peu, mais il était plus occupé à sentir la chaleur de la lame de son adversaire qu’à ressasser de vieilles techniques. La sueur commençait à perler sur son front. Le regard vindicatif de Kron s’abattait sur lui comme la pluie s’abat sur les océans troubles de Kamino. Il jeta un regard autour de lui. Au moins, le bar s’était vidé de ses occupants; les miliciens étaient saufs.

- Si tu penses que ton petit acte de bravoure va changer quoi que ce soit à ce qui se passe ici, tu te trompes, jedi.

Fykk profita du moment d’inattention de Kron pour le frapper d’un coup de pied en plein torse, avant de tenter une attaque en sautant, que Kron évita de justesse en roulant sur le sol. Leurs lames se croisèrent de nouveau, un grincement retentissant plus fort à chaque seconde qui passait.

- Pardon, vous disiez?

Le guerrier sith éteignit son sabre soudainement, déstabilisant l’équilibre du jeune jedi, pour ensuite lui asséner un solide coup de coude au visage avant de déchaîner ses pouvoirs. Les doigts écartés, Kron canalisa plusieurs éclairs de force qui jaillirent de sa paume pour se jeter sur son adversaire. Pris de surprise, Fykk se tourna le visage pour éviter la majeure partie, mais plusieurs jets électriques atteignirent son épaule, lui arrachant un profond cri de douleur. Puis, avant même qu’il ne reprenne ses esprits, il sentit son corps être propulsé par la force à l’autre bout du bar, percutant le mur avant de s’effondrer au sol. Evran chercha son sabre à ses côtés, réalisant alors qu’il l’avait échappé. Kron s’approcha de sa proie, son sourire narquois ayant triplé de volume. Il posa son pied sur le jedi à sa merci, exerçant une force démesurée sur sa cage thoracique. Evran était perdu.

- Et c’est ce qui arrive lorsque l’on sous-estime le pouvoir du côté obscur. Souviens-t’en dans l’au-delà, jedi…

Il ralluma son sabre, se préparant à asséner le coup de grâce.

- Je suis presque désolé pour toi, dit-il en échappant un rire.

Puis le souffle de Kron se coupa. Son sabre s’échappa de ses mains pour tomber mollement au sol alors que ses sens le quittaient lentement. Celui-ci baissa le regard pour voir la lame bleue d’Evran traverser son corps de bord en bord, alors que le sabre laser lévitait dans les airs.

- Et c’est ce qui arrive lorsque l’on tergiverse au lieu d’achever son opposant.

Evran éteignit l’arme et la fit revenir dans ses mains alors qu’il regardait la vie quitter le guerrier sith. Le zabrak s’effondra, incapable de respirer. Le jeune jedi se pencha pour ramasser l’arme du vaincu, et quitta les lieux le plus rapidement possible.

Avec chance, il parvint à regagner son appartement de la haute ville de Celanon sans attirer l’attention. Dès que la porte se referma derrière lui, il hyperventilait. Titubant jusqu’à sa salle de bains, retirant son blouson et sa chemise, il put alors constater les dégâts des éclairs de force sur son épaule. De longs et larges sillons s’étaient creusés dans sa peau. Rien qu’un peu de bacta ne pourrait pas arranger, mais il en garderait des cicatrices pour un moment. Il espérait qu’il arriverait à trouver la force nécessaire pour faire profil bas, et garder une apparence de normalité au bureau. Personne ne devait apprendre la vérité sur ce qui venait de se produire. Il imaginait le visage de son ancien maître le jauger avec déception et amertume. Il serra les poings à la simple image mentale de la Bothan. Des frissons d’une époque révolue dont les souvenirs s’assombrissaient à chaque jour qui passait. L’enfance avait déformé sa perception de son entraînement, mais c’est en vieillissant qu’il regardait avec dédain tout ce que l’ordre jedi avait tenté de lui inculquer.

Le lendemain, dès qu’il eut scanné sa carte dans l’élévateur de la tour à bureaux, le comlink d’Evran scintillait de mille feux, assailli d’une dizaine d’appels en même temps. C’était son patron.

- Fykk. Dans mon bureau, maintenant.

Les portes coulissantes de l’ascenseur s’ouvrirent lentement sur le grand espace vitré qui donnait sur Celanon City. Au centre, l’imposant siège du président de la compagnie de communication pour laquelle il officiait depuis maintenant six ans. Evran fit un pas en avant, remarquant la présence de la vice-présidente comptable de la boîte. Une dame franchement désagréable qu’il se plaisait à appeler affectueusement Miss Graphique, en raison de son amour pour les diagrammes holographiques.

- Eh bien, il semble que tu sois devenu une petite vedette de l’Holonet cette nuit.
- Quoi? Comment?

Le président fit un signe à Miss Graphique, qui appuya sur un interrupteur. Au mur apparut un hologramme retransmettant les images d’une chaîne de nouvelles. Evran reconnut rapidement la décoration du bar de la soirée d’hier. Une caméra avait capté la totalité de l’action. Le titre de l’holonews affichait « Un jedi intervient dans la lutte anti-empire sur Celanon ». Fykk se gratta la tête. Il sentit ses joues se réchauffer dangereusement. Quel idiot, pensa-t-il. Comment avait-il pu ignorer ce détail pourtant si évident? Il était encore temps de tout nier.

- Qui est-ce?
- Je ne suis pas complètement bigleux, Fykk. J’aurais bien aimé savoir que j’ai embauché un jedi avant qu’il ne se mette à découper du sith dans les trous à rats du coin.
- Monsieur je…
- Je me fous que tu m'aies menti. Tu as été un très bon rédacteur ici, mais je ne peux pas me permettre d’avoir ton nom dans nos publications. Tu sais le genre de clients que nous avons, et je ne veux pas que l’ordre jedi vienne fouiller dans tout ça.

L’ordre. Étaient-ils seulement au courant de la petite vie qu’il avait minutieusement bâtie ici?

- Le relais de l’information est-il local au système? demanda Evran.

Miss Graphique regarda son datapad d’un air désintéressé.

- Nous pensons que d’autres réseaux ont repris l’histoire un peu partout dans le secteur. J’imagine que d’ici la fin de la journée tu seras à l’autre bout de la galaxie…

Fykk tremblait sur place. Tout ce travail maintenant réduit à néant, en miettes. Il aurait dû laisser ce sith faire ce que bon lui semblait avec ces miliciens, avec cette foutue dispute au sujet d’une raffinerie dont il n’avait que faire.

- Je te demanderais de libérer ton…
- Ce sera fait.

Sans ajouter un mot, Evran fit volte-face et retourna dans l’ascenseur, ne passant même pas par son cubicule avant de rentrer chez lui. Ses derniers instants de liberté étaient comptés. Soit l’empire allait bientôt lui mettre le grappin dessus, soit l’ordre était sur sa trace. Et les deux alternatives ne lui plaisaient aucunement, bien qu’il ne vît aucun moyen de s’en tirer.

Ce soir-là, il fut réveillé par une série de coups sur sa porte d’entrée. Fykk se leva, le corps suintant de sueur. Peu importe qui se tenait derrière la lourde porte de métal, il ne s’agissait sans doute pas d’une bonne nouvelle. Probablement que les sith avaient réussi à le localiser. Evran empoigna son blaster et se dirigea vers le panneau de contrôle, actionnant le levier. La porte coulissa, une silhouette s’avança, et il colla son blaster sur sa tempe.

- C’est comme ça que tu accueilles ton maître?

La bothan retira sa capuche, dévoilant son visage. Sylan Myko croisa le regard de son ancien apprenti, puis s’invita à l’intérieur de son appartement. Evran baissa son arme, complètement tétanisé par l’irruption de cette figure du passé. Myko scruta le visage de son élève, le regard admiratif.

- Comme tu as vieilli, bon sang. Je me suis souvent demandé tu aurais l’air de quoi aujourd’hui.
- Maintenant vous savez, répondit sèchement Evran.

Elle pouffa.

- Tu n’as rien perdu de ton sens de la répartie, répondit la femme.

Prenant place sur l’un des sièges du petit salon de l’appartement, Sylan jeta un coup d’œil aux alentours, jaugeant la nouvelle vie que s’était construit son ancien padawan avec une certaine hauteur. Pensive, elle déglutit avant de reprendre la parole.

- Du jour au lendemain tu es parti… et pour faire quoi? Pour te recycler en vulgaire pousse-bouton sur une planète sith?
- Conseiller en communications, corrigea Evran. Eh oui, c’est d’autant plus intéressant que d’assister à d’innombrables sermons sur les dangers du côté obscur ou je ne sais quoi encore.

Elle ne répondit pas. Ce genre de rhétorique lui semblait que trop familier.

- Je n’arrive pas à comprendre où je t’ai perdu, souffla-t-elle.
- Ce n’est pas votre faute ni celle de l’ordre. J’avais seulement envie de faire les choses à ma manière.
- Manquer à ton devoir, tu appelles ça de l’indépendance?
- Je n’ai pas choisi cette vie. On m’a enlevé à mes parents à l’âge de six ans pour rejoindre l’ordre à cause d’une prédisposition. On m’a enlevé à une vie de confort pour la troquer avec la discipline et l’absence d’émotion. Ici au moins, j’avais le choix.
- Oui, jusqu’à ce que ton impulsivité se soit chargée de le consumer. Tout le monde t’associe à l’ordre jedi et la galaxie pense que nous t’avons envoyé sur Celanon pour appuyer la milice.

Evran fronça les sourcils.

- Alors confirmez, qu’est-ce que ça peut bien faire?

Il eut un silence, Sylan considéra les propos d’Evran avec étonnement.

- Mentir?
- Bien sûr. Soutenir un mouvement anti-empire vous fait bien paraître, est en accord avec la politique de la république depuis le début de la guerre. Et confirmer l’histoire vous évite d’étaler l’accablante vérité sur ma désertion. Gagnant-gagnant.

Elle resta là, interdite, pendant un court moment.

- Je comprends maintenant comment tu as réussi à avoir un certain succès ici… Même après sept années, tu ne cesses de me surprendre.

Submergée par l’émotion, elle prit une pause pour reprendre son souffle. Evran essayait de conserver une expression de marbre, de ne pas céder à la charge émotionnelle. Une partie de lui aurait voulu que leurs retrouvailles eussent été joyeuses, mais il avait lui-même veillé à éradiquer cette option.

- Le conseil m’a demandé de te retirer ton sabre et de te ramener immédiatement sur Ondéron. J’apprécierais donc que tu ne fasses pas trop de vagues.
- Je suis donc ton prisonnier? dit Evran en essayant de camoufler un sourire.
- Considère-toi comme tel, oui, répondit-elle sans aucune ambiguïté dans la voix.

Evran se renfrogna, et disparut dans sa chambre l’espace d’un instant, avant de revenir avec son sabre laser dans les mains. Il le lança à Sylan, lui lançant un regard de défi.

- Je peux vous aider à résorber cette crise de façon à ce qu’elle ne vous cause pas de dommage, et qu’elle ne me prive pas de ma liberté par la même occasion.
- Nous n’avons pas besoin de ton aide.
- Je crois que si. Car si le conseil est assez aveugle pour penser que de ramener l’un des vôtres menotté est bon pour votre image, vous avez quelques bases à revoir.
- Et qu’est-ce que tu proposes?
- Je viens avec vous sur Ondéron, et je vous aide à rédiger un communiqué qui explique les raisons de ma « mission » sur Celanon et de l’incident du bar. Je fais une apparition publique, et après je rends mon sabre laser et vous n’entendrez plus parler de moi.

Elle évita le regard de son ancien apprenti. Ses yeux trahissaient une envie de passer l’éponge, d’effacer le passé, de lui donner une nouvelle chance. Et Evran, était chamaillé entre l’envie d’exploiter cette faille, et celle de prendre cette opportunité pour se racheter.

- Je sens tant de conflit en toi, murmura Sylan.

Des bruits de pas se firent entendre. Par dizaine. Même au travers du métal de la porte, l’on pouvait distinguer le rythme régulier d’une troupe militaire.

- Impériaux, conclut Evran.
- Ils doivent être en train de fouiller le quartier. Il faut partir maintenant.

Evran se rua dans sa chambre pour prendre quelques affaires, et de retour au salon, son maître lui tendit son sabre.

- Pour l’instant, dit-elle.

Se faufilant par la sortie de secours accessible par le balcon de l’appartement, les deux jedi avaient réussi à faire faux bond aux patrouilles de nuit et aux escouades de recherche. À l’extérieur des frontières de la ville, Sylan avait caché son vaisseau entre deux grands rochers, à l’abri de tout regard éloigné. Rapidement, ils purent quitter l’atmosphère, et sans se faire détecter, passer en hyperespace.

Arrivés à Iziz, Sylan entra au temple en compagnie d’Evran, pour qui ce retour était à la fois humiliant et teinté de regrets. Il regardait ces murs avec une admiration nouvelle, comme s’il y entrait pour la première fois. Il sentait sur lui le regard analytique de Myko scruter toutes ses réactions faciales, sa façon de contrôler ses émotions. Il était épuisé, autant physiquement que psychologiquement par tout ce qu’impliquait de remettre les pieds dans le temple jedi. Il sentait la force submerger cet endroit, l’envahir. Son esprit semblait y être apaisé. Ils montèrent ensemble jusqu’aux dortoirs, où Myko lui tendit la carte d’accès de sa chambre.

- Repose-toi. Je parlerai au conseil de ta suggestion, et nous nous soumettrons à leur décision.

Evran acquiesça, appréciant le fait qu’elle ait daigné diverger de ses ordres pour l’écouter. Lui, un jedi déserteur. Deux jours se passèrent avant que le conseil n’ait rendu sa décision. Ils accordèrent à Evran une chance d’essayer, à condition de lire tout ce qu’il préparerait et d’organiser avec lui la façon dont l’information allait être transmise à la presse, qui ne cessait de demander un commentaire de l’ordre sur l’histoire de Celanon. Il travailla d’arrache-pied pour rédiger un plan de communication solide, avec la version remaniée de la vérité dont il avait fait part à Sylan. Et le tout avait obtenu l’autorisation du conseil en quelques jours, à deux ou trois modifications près. Deux semaines plus tard, son plan avait fructifié et les résultats témoignaient de son savoir-faire. Après avoir passé six ans dans l’une des meilleures entreprises de communications de la galaxie, il était passé maître dans l’art de choisir les mots justes. Et bientôt, comme le marché le stipulait, il était temps pour lui de fait ses adieux à Sylan et de lui rendre son sabre laser. Ils s’étaient rencontrés sur le balcon du troisième étage du temple, au petit matin.

- Merci. Ces dernières semaines ont été une vraie épreuve pour moi. De revoir le temple, de goûter à ce à quoi j’ai tourné le dos… c’est… je ne sais pas.
- Je comprends, mais le passé ne peut pas être effacé. Tu t’es tracé une voie bien distincte, padawan.

Il détacha le sabre de sa ceinture, et le tendit à Sylan, les yeux atterrés. Mais contrairement à ce qu’il attendait, elle ne le lui retira pas aussitôt, et se tourna plutôt vers le paysage de la ville, encore tamisé par le soleil levant.

- Tu sais, si jamais tu cherches un emploi, nous aurions bien besoin de quelqu’un qui sait comment dialoguer avec la presse, et avec le sénat ici…
- Vous me proposez de rester?
- Nous avons bien quelques jedi qui s’occupent d’être nos porte-paroles, mais tu pourrais te joindre à eux pour les aiguiller davantage, oui. Il y aurait une période d’essai, évidemment.

Evran ne savait pas comment encaisser l’offre. Était-ce un test? Ou alors était-ce une offre polie sachant qu’il allait refuser? Pourquoi les jedi voudraient-ils encore de lui après la honte dont il avait couvert l’ordre?

- Pourquoi? demanda-t-il.

Sylan se mordit la langue.

- Parce que même si tu fais de ton mieux pour prétendre le contraire, je sens que tu brûles d’envie de recommencer, que l’on t’accorde une seconde chance. Je suis prête à te l’accorder si tu en as envie, et je serai là pour te guider dans la force. C’est du moins la limite que le conseil était prêt à m’accorder. Je ne crois pas que tu sois irrécupérable, Evran. Et il n’est pas trop tard pour recentrer, et achever ta formation.

Il aurait voulu répondre d’une pointe sardonique, mais arriva à se contenir. Elle avait raison, mais il refusait de se l'admettre. Une chance comme celle-ci ne pouvait pas être balayée du revers de la main sans réfléchir. Evran accepta. Après-tout, où aurait-il bien pu aller après tout le trouble qu'il avait semé chez les sith? Il n'avait plus de maison, plus de repères. Et malgré tous les problèmes qu'il avait avec l'autorité de l'ordre jedi, le fait de revenir après tant de temps lui paraissait réconfortant, sécurisant.

Les premières semaines se déroulèrent sous le regard inquisiteur de ses premiers collègues, où chacun de ses mots était jugé avec les balises les plus strictes. C'était comme si l'on avait apposé une étiquette "déserteur" sur son front. Tout le monde semblait refuser la possibilité qu'il puisse revenir sur le droit chemin. Tout le monde sauf Sylan, qui lui assurait que les choses s'arrangeraient d'elles-mêmes avec le temps. Entre deux séances de conseil avec les porte-paroles de l'ordre, Evran avait repris ses entraînements avec son ancien maître, retrouvant le plaisir oublié de communiquer avec la force. Elle ne l'avait pas quitté après tout ce temps.

Une fois la période d'essai complétée et les doutes dissipés, Evran Fykk avait retrouvé un semblant d'appartenance à son ancien ordre. Toujours considéré comme dangereux, ses collègues daignaient au moins reconnaître son appartenance au groupe. Officiellement, il était toujours à l'écart de l'ordre, mais ses arguments avaient désormais un poids. Ses conseils, écoutés. Trois autres mois s'écoulèrent, pendant lesquels Evran avait organisé les communications de l'ordre avec rigueur et minutie. Plusieurs conférences, une multitude de communiqués sur les missions non-confidentielles de l'ordre, et de brèves apparitions sur l'holonews, en remplacement de jedi indisponibles. Seule une chose avait changée: il avait promis que le mensonge ne serait plus une solution envisageable. Mais il se réservait tout de même le droit de manipuler la vérité pour la tourner à l'avantage de l'ordre. Bientôt ses assises s'étaient solidifiées, et ses entraînements avaient tôt fait de réguler son tempérament pour l'emmener à une limite raisonnable pour un jedi.

Un soir, Sylan s'était présentée à sa porte. Une bouteille de whisky corellien des les mains.

- Je viens de parler avec le conseil. Nous avons décidé de t’accorder le rang de chevalier, de manière symbolique.
- De manière symbolique?
- Oui, toi qui manies la sémantique, tu dois savoir ce que ça veut dire. Tu n’auras pas les privilèges réservés aux autres jedi, et nous garderons un œil bien particulier sur ton comportement.
- Je vois.

Elle déboucha la bouteille pour servir deux verres du spiritueux.

- Maintenant que tu commences à faire des apparitions dans les médias, ils se sont dit que cela t'accorderait la crédibilité nécessaire pour nous représenter.
- Je pourrais assister aux réunions du conseil, histoire de…
- Absolument pas, non. Nous t’enverrons des comptes-rendus.
- Très bien, mais je veux mon propre bureau.

Sylan leva les yeux au ciel. Évidemment.

- Accordé.
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Anonymous
Et voilà, c'est terminé. Ouf, j'avais presque oublié à quel point le code de mise en page était un véritable cauchemar. Heureusement j'en suis venu à bout.

Vous me pardonnerez la forme de l'histoire, je trouvais plus intéressant de seulement relater les derniers mois de sa vie, et que le reste allait tomber sous le sens. Je pense que les détails parsemés ici et là sont suffisants pour comprendre le personnage.

Merci!
Saï Don
Saï Don
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Salut Evran !

Tout d'abord, bon retour à toi !
Ensuite, félicitations pour cette fiche. Sincèrement, c'est un personnage très original et intéressant...
Et enfin : BON COURAGE !!! Je crois en effet que tu vas avoir du travail... Razz

Te voici validé, tu peux d'ores et déjà commencer ton RP sur le forum, pense juste à mettre un lien vers cette biographie dans ta signature.

Pour t'aider à débuter dans le jeu, si tu veux, tu peux faire un tour dans les Appels à RP , pour poster ou répondre à une demande de RP.
Et si tu as des interrogations, n'hésite pas à chercher ou poster dans la Foire aux Questions !

Bon jeu ! Evran Fykk - Conseiller aux communications de l'Ordre Jedi (Terminée) Animated-smileys-christmas-085
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