Le Masque de la Force
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El Masaari a un large sourire sous son masque : son plan a fonctionné à la perfection : les Jedi n’ont pas été assez rapides ni assez malins pour détecter le piège qui leur était tendu, et voilà qu’ils venaient de l’aider à servir Borenga sur un plateau d’argent à Darth Ynnitach. Cette dernière est arrivée à point nommé, descendant de son appareil au moment même où le Hutt émergeait de son repaire avec l’espoir désormais vain d’échapper à ses assaillants. Comme leur accord l’exigeait, le Baron du Crime est vivant et prêt à être soumis aux désirs de l’Impératrice, laquelle peut se délecter de la satisfaction de tenir entre ses griffes une proie de cette envergure. Qui plus est, elle a quitté sans préoccupation les communications désormais trop fragiles et peu synchrones avec Darth Odium et Stoker, qui ont bien en main les fronts de Lorrd et Gravlex Med. Elle va pouvoir se concentrer au sort qu’elle souhaite donner à Borenga… Mais aussi à celui qui le lui a offert.

El Masaari l’a en effet attendu de pied ferme. Dans cette galaxie, et dans l’Espace Hutt tout particulièrement, rien ne se perd, rien ne se donne : tout se vend. Quel prix alors va lui rapporter un cadeau aussi monstrueux que cette limace ? Après tout, un accord équitable entre eux deux pourrait être la première signature pour une collaboration future heureuse et fructueuse… S’ils parviennent à s’entendre. Dans le cas contraire, El Masaari pourrait encore défier l’Impératrice, revenir sur ses paroles, appeler Etiam et Velvet à l’aide pour la maîtriser ou la faire fuir… Et vendre plutôt le Hutt vivant à un Ordre Jedi plus conciliant…

Entre eux deux, le prisonnier sue et bave abondamment. Il est si luisant que les flammes de l’incendie ravageant le hangar en contrebas se reflètent sur lui en des milliers de petites lueurs jaunes, rouges et oranges. Des volutes de fumée noire voilent parfois les protagonistes, et des cendres se déposent à leurs pieds.





Seuls les joueurs Darth Ynnitach & El Masaari peuvent intervenir dans ce sujet. S’agissant d’un RP de stratégie et/ou combat, vous serez départagés sur la qualité d’écriture de votre RP, la pertinence, l’originalité et le réalisme de votre argumentation et de vos propositions ainsi que votre fair-play vis-à-vis de vos adversaires.
Ordre de post : El - Ynni.
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Le moment tant attendu était enfin arrivé. Près de deux années s’étaient écoulées depuis les évènements de Nar Shaddaa et la Tour des Kajidics. Deux années où El avait ruminé sa vengeance sans rien laissé paraitre, où il avait subi les foudres et les humiliations du Seigneur Hutt sans broncher, animé par un seul et même objectif : faire tomber le Hutt.

Qu’importaient les moyens, de qui il avait du se servir ou à qui il avait du faire des concessions. La fin justifie les moyens parait-il… El ne se serait pas imaginé agir de nouveau pour l’Empire Sith un jour, ou même se trouver au sein d’un commando de Jedi. Il avait sa fierté, son orgueil, mais s’il avait appris quelque chose c’était bien de les mettre de côté pour servir ses ambitieux projets.

Ainsi se retrouvait-il sur cette plateforme à cet instant précis, faisant face à son ancien maitre aux côtés de l’Impératrice de l’Empire Sith. Darth Ynnitach qui vient même de lui sauver la vie. Si, derrière son masque, El souriait de toutes ses dents par la satisfaction que lui procurait l'instant, il trouvait également assez drôle ce qui venait tout juste de se dérouler. Probablement une de ces volontés inexplicables de la Force diraient certains. Mais peu importait, sa vengeance arrivait enfin à son terme.

« Impératrice, » la salua-t-il d’un ton aimable quoiqu'un peu étouffé par le masque et le vacarme environnant. « Voici votre présent, en parfaite santé, tel que l’avait exigé notre accord. Un peu bruyant je vous l’accorde, mais il devrait bientôt se taire. »

Et El n’était pas loin de la vérité, même s’il avait eu une image beaucoup plus sanglante à l’esprit. Borenga était tellement abasourdi et dans un état de haine si élevé qu’il ne parvenait en effet plus à dire un mot. Bavant de rage et d’incompréhension, il baladait son regard de la Sith au Jedi, et du Jedi à la Sith, les yeux ronds comme un droïde sonde. Et malgré les volutes de fumée qui envahissaient de temps à autre la plateforme, il n’était pas dur de voir que le Hutt suait à grosses gouttes – ce qui n’était pas peu dire vu la corpulence de la bestiole –.

Il ne voulait pas presser les négociations avec Ynnitach, d’autant plus que Borenga se trouvait toujours là bien vivant. Quoique le voir réagir à la récompense qui serait la sienne aurait un effet des plus comique et satisfaisant pour El : peut-être prendrait-il conscience de comment il aurait fallu traiter ceux qui le servaient avec dévouement. Dommage de devoir attendre l’heure de sa mort pour en arriver là…

Toutefois, El gardait une certaine réserve. Un accord avait été conclu entre lui et l’Impératrice et il avait accompli sa part. C’était à présent à la Sith de faire de même. Le problème était qu’il ne lui faisait pas encore pleinement confiance du fait de la réputation que se trainaient les adeptes du Côté obscur. Il y avait toujours l’option qui le faisait retourner vers les Jedi, mais qu’avait-il à y gagner ? Rien ou presque. Ce qui écartait quasiment définitivement cette solution. Alors que l’Empire avait tant de choses à lui offrir.
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La frégate « S’Veyval » avait filée dans l’hyperespace depuis l’Espace Sith jusqu’à ce bout perdu de la Bordure Extérieure qui était sa destination. Tatooïne. Planète désertique depuis des éons et sans valeur. Sauf pour les Hutts qui en faisaient une plate-forme de leur commerce divers dans ce quadrant de la galaxie. Un lieu idéal pour se faire oublier… Si l’Espace Hutt ne se trouve pas être un lieu sûr pour se faire oublier. Raison pour laquelle cette planète est devenue au fil du temps un repaire de contrebandiers, un lieu de chasse pour les chasseurs de primes. Et maintenant pour un Kajidic déchu en cavale.
 
La galaxie, en particulier la Zone Franche, était la proie des flammes et de la fureur de la guerre. Mais de cela Darth Ynnitach n’en avait cure. Elle souhaitait assouvir une vengeance. Une vengeance bien méritée à l’encontre de ce Kajidic déchu qu’est Borenga. Lui qui a poussé les deux géants éveillés à la guerre, la République et l’Empire Sith. Et les uns comme les autres s’étaient laissé mener par le bout du nez par ce Hutt jusqu’alors inconnu et ignoré de tous.  Depuis lors, maintes manœuvres, une guerre de l’ombre, furent menées contre lui. Guerre conduite par les autres Kajidics ayant faim de richesse et soif de pouvoir dans leur zone spatiale. La République comme l’Empire avaient conduite cette guerre en se gardant d’intervenir directement dans l’Espace Hutt.
 
 Le mensonge, la tromperie, la duplicité et la trahison sont les armes du Côté Obscur. Une vérité universelle quasiment reconnue par tous. Et se sont ces armes qui furent employées dans cette guerre de l’ombre contre Borenga. Ayant réussi à tromper Darth Ynnitach, la Dame Sith n’allait pas laisser cette limace balafrée s’en tirer à si bon compte ! Tout d’abord localiser un Hutt tel que lui, étant encore en vie après des siècles de domination sur son clan et au milieu des autres Kajidics ne serait pas chose aisée. Celui-ci ayant développé un goût certain pour la méfiance. Celle-ci devant friser avec la paranoïa. Mais il n’empêchait qu’il avait des points faibles. Et un être aussi méfiant en avait de sérieux : son entourage.
 
En effet, lorsque vous craignez pour votre vie à la seule idée qu’à un moment vous devrez vous montrer, vous exposer, alors vous faites appel à des seconds couteaux pour vous représenter. Les Sith ne sont guères différents des Hutts en fin de compte. Et qu’au final se sont ceux qui sont proches de vous qui finiront par vous trahir car la confiance est souvent le premier pas vers la trahison. Un aspect des choses que les Sith savent exploiter. Et c’est ce qu’il s’est passé avec l’un des hommes de confiance de Borenga, El Masaari. Son bras droit. L’approcher fut difficile mais le convaincre de retourner sa veste le fut bien moins. A croire qu’il attendait réellement une opportunité alléchante pour trahir son employeur.  Mais pour ça, il avait fallu organiser un plan. Un plan complexe. Tout d’abord attirer le Hutt hors de ses possessions menacées par les autres Kajidics. Ensuite le pousser à venir s’enterrer dans une base comme celle-ci. Pousser les Jedi à intervenir pour masquer la dernière partie du plan : l’intervention des Sith.
 
Au départ, la Dame Noire des Sith n’avait pas prévue d’intervenir personnellement. Mais c’est elle qui avait été dupée par le Hutt sur Makem Te. Lui qui avait frappé le premier en organisant des désordres sur Felucia, faisant de ce monde aux Marches de l’Empire une planète disputée. C’est pour ça que descendant de la navette Sith s’étant posée sur la plateforme de cette base secrète Hutt en proie aux flammes et aux fumées toxiques, Darth Ynnitach, Dame Noire des Sith, Impératrice de l’Empire Sith, Reine Noire de Dromund Kaas, Elue des Anciens Seigneurs Noirs des Sith, Maîtresse des Esclaves et Mère des Léviathans descendait de la navette.
 
La Reine Noire avait son regard braqué sur le Hutt qui éructait de rage et qui venait de se saisir d’un imposant fusil blaster. Il voulait abattre celui qu’il désignait comme traître : El Masaari. Et traître, il l’était réellement. Bien qu’il ait eut son utilité, la Sith n’avait aucune raison de le sauver spécialement. Mais le traître pouvait encore avoir son utilité. Après tout il était mouillé dans cette histoire. Et si les Jedi interrompaient ce tête à tête alors il serait toujours un sabre laser supplémentaire. C’est pourquoi la Sith, étant éloignée, s’était saisie de son fouet-laser et le brandit pour frapper, enroulant la gaine autour du fusil blaster et tirant dessus pour l’arracher aux bras courts du Hutt Borenga. L’arme volant dans les airs, finissant par racler le sol en duracier.  
 
-Borenga… Te voilà enfin… A moi ! Un large sourire carnassier étirait les lèvres de la Sith.
 
Finissant de descendre la rampe de sa navette, elle arpentait le sol en duracier de la plateforme. Ses talons claquaient dessus. De la fumée l’enveloppait et s’étiolait. Son Aura Sombre émanait d’elle, pouvant parait-il jusqu’à faire flétrir les êtres vivants à proximité. Le Hutt restait silencieux, ébahi sans doute de voir qu’il est trahi et pris au piège. Le fait de se rendre compte que sa vie ne serait plus qu’une question de minutes, voir de secondes, le faisait suer abondamment.  Il était ainsi plus luisant qu’un Hutt ne l’est d’ordinaire avec le mucus s’échappant de leur peau visqueuse. Ce spectacle était interrompu par la voix du traître El Masaari alors que Darth Ynnitach s’arrêtait au bout de quelques pas, ramenant lentement la lanière de son fouet, l’enroulant avec ses mains gantées. Comme si elle ne comptait pas s’en servir. L’Humain n’avait dit grand-chose. Mais plus qu’il ne fallait pour annoncer ouvertement sa traîtrise et informer le Hutt à qui il avait été vendu. Celui-ci devant déjà chercher un moyen de s’en sortir, de repousser le plus possible l’issue funeste de cette rencontre. Espérant sans doute à un miracle quelconque…
 
-Se taire ? Si vite ? Quel dommage… Lui qui aurait tant de choses à raconter. Lui qui était si bavard sur Makem Te ! Mmmmhhh… Je pourrais t’emmener de force dans cette navette, Borenga ! Mais je crains de ne pouvoir supporter davantage ton odeur pestilentielle de limace ! Mais ! Tu as de la chance ! Réjouis-toi ! Ton sort est peut être déjà gravé sur le marbre de l’Histoire, il n’est pas encore scellé ! Ton traître pourrait devenir le mien, puisqu’il te tient encore ! Il pourrait très bien consentir à te vendre à des Jedi plus… cléments ? Son regard glissait vers l’Humain masqué. Alors, traître ! Rappelle-moi les termes de notre accord ? Je suis sûre que ton Kajidic appréciera de constater à quel point son « bras droit » est devenu un homme d’affaire !
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Traitre. Ce qu’il était, mais aussi ce qu’il avait du mal à entendre. De la part d’un Borenga aux aboies, El ne s’en étonnait même pas. A vrai dire, il était même plutôt surpris que le Hutt ne déverse pas sur lui un torrent d’injures qui feraient se signer n’importe quel religieux de la galaxie. Mais le Seigneur déchu était bien trop obnubilé par sa mort toute proche pour trouver l’énergie de lui crier dessus.

De la part de l’Impératrice en revanche, le terme de traitre sonnait de manière bien différente. Comme s’il faisait de lui une personne réduite à cet unique adjectif. El se rappelait pourtant que telle était la manière d’agir des Sith, que la traitrise était un des fondements du fonctionnement de leur Ordre. D’ailleurs, Ynnitach n’avait-elle tiré parti du retournement du Jedi pour assouvir sa vengeance envers Borenga ? Utiliser la traitrise, qu’elle soit personnelle ou émanant d’un autre, était un savoir-faire chez les Sith. Pourtant, à cet instant, El sentait l’insulte derrière la parole.

Pourtant, si El avait pu éviter d’en arriver à cette situation, il n’aurait pas refusé. Sa situation auprès de Borenga avait été en tous points ce qu’il avait cherché à ce qu’elle soit. Il était doté de plus de pouvoir que le Hutt avait bien pu s’imaginer, car c’était lui l’exécutant et donc le seul décideur sur le théâtre des opérations. Et bien qu’il devait rendre compte à son Maitre, il n’était jamais bien compliqué de justifier telle ou telle action du moment que cela servait un temps soit peu leurs intérêts communs. Non, le véritable problème de Borenga est qu’il se fichait de la loyauté de son entourage, ce qui devient problématique lorsque la disparition de votre bras-droit fait partie intégrante de votre plan.

En deux ans, El n’avait jamais digéré Nar Shaddaa et l’intention de Borenga de le sacrifier même si cela lui donnait la possibilité de prendre le pouvoir dans l’Espace Hutt. Pourtant, il aurait du (pu ?) s’en douter car lui-même ne reculait devant rien pour parvenir à ses fins. Sa présence sur cette plateforme de Tatooïne en était la preuve évidente. Borenga avait poussé deux géants à se faire la guerre, mais pour quel résultat ? L’Espace Hutt n’avait pas bousculé l’ordre établi tel qu’il le souhaitait et il ne serait jamais en position de le faire. Le Hutt avait laissé passer sa chance. Quand on joue, il faut s’attendre à perdre, et Borenga venait de tout perdre aujourd’hui.

Ynnitach l’invectiva directement, l’intimant de révéler à son Maitre déchu les termes de l’accord qui les liait. Peut-être croyait-elle que cela l’effrayait, qu’il avait honte de sa trahison. Mais El n’avait aucun regret d’avoir livré cette limace visqueuse et gluante. La galaxie se débrouillerait bien mieux sans lui. Et dans sa logique… de nouvelles opportunités s’ouvraient face à lui.

« Le mensonge, la tromperie, la duplicité, la trahison sont les armes du Côté obscur. Peut-être qu’au cours de toutes ces années, je n’ai finalement fait que renforcer cette croyance en moi. Peut-être ne me suis-je pas autant détaché du Côté obscur que qu’on pourrait croire. » déclara-t-il d’une voix glaciale, comme s’il voulait que Borenga comprenne combien l’obscurité l’avait envahi.

Pourtant, El le savait, il possédait encore des faiblesses. Que ce soit en tant que Jedi ou Sith, il n’avait jamais complètement achevé sa formation, la faute à son ambition dévorante. Il s’était construit ainsi et il ne chercherait pas à le renier. Mais il avait quitté la voie de la Lumière et il connaissait le peu d’empathie des Jedi pour ceux qui se détournaient de cette voie. Et les Sith avaient tant à lui offrir…

« Ma trahison... »[/b] reprit-il sur un ton détaché. « Me vaudra une réhabilitation dans l’Ordre Sith et bien plus de pouvoir que tu ne pourrais l’imaginer. »

Il ne servait à rien de tout dévoiler à Borenga car il existait toujours un risque avec lui. Et puis il serait bientôt suffisamment mort pour que cela lui importe peu.

« Quel dommage que tu n’aies pas su voir à quel point notre collaboration aurait pu nous porter loin tous les deux. Mais tu as choisi de la jouer en solo, Borenga, et ça aurait causé ma perte à un moment ou un autre. Et ça, je ne peux l’envisager. »

El avait très envie de trancher la gorge de ce sac de graisse, mais ce privilège était celui d’Ynnitach à présent. Quelle douce sensation cela aurait été…
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- E chu ta, cheeskar goo, persiflait le Hutt entre ses lèvres, comme pour lui-même, mais ces insultes n’étaient bien sûr destinées qu’à soulager ses pensées concernant El Masaari. Wermo !

A chaque mot prononcé par celui-ci, Borenga semblait s’étrangler dans sa salive. Les yeux exorbités, il agitait ses petits bras en jetant des regards autour de lui, comme si quelqu’un pouvait soudain surgir et le sauver de ce mauvais cauchemar. Mais il revint vite s’intéresser à la conversation, outré. Il joignit ses deux mains visqueuses en croisant les doigts et, ignorant les propos détestables de l’Impératrice, il minauda, comme si la nouvelle venue était une agréable surprise.

- De wanna wanga, Darth Ynnitach, formula-t-il en guise de politesse.

Mais son expression mielleuse et sa voix tremblante trahissaient qu’il tentait de se lancer dans une manœuvre grossière pour obtenir les faveurs de l’Impératrice.

- Son kajidic ?! Noah, noah ! Un humain ne sera jamais à la tête d’un kajidic dans l’Espace Hutt, éructa-t-il, empli de colère, le doigt pointé en direction d’El et les yeux braqués sur l’Impératrice qu’il craignait manifestement depuis le fouet qui avait arraché son arme. Il ne sera pas légitime ! Il ne vous apportera rien, mon kajidic sera absorbé par un autre qui ne pourra pas vous apporter la moitié de ce que MOI je pourrai vous apporter !!

Le Hutt haletait pour reprendre son souffle. Dans ses yeux dansaient les lueurs de la terreur, de la colère et de la supplication à la fois. Il ouvrait grand la bouche pour chercher l’air qui lui manquait, et peut-être aussi des arguments supplémentaires pour sauver sa peau.

- Il m’a trahi ! ajouta-t-il en supposant que ses premiers arguments n’étaient pas suffisants. Il vous trahira aussi !! Cheeskar goo, cheeskar goo !

Il était toujours en train d’insulter El quand un vacarme de tôle pliée et d’éboulement couvrirent la voix du Hutt. Il porta son regard vers la passerelle qui conduisait au quai avec l’espoir fou que ce devaient être ses hommes qui lui venaient en aide, mais il ne pouvait être plus loin de la réalité : la passerelle en question, où s’étaient tenus Etiam Benhult arrêté par Darth Velvet un peu plus tôt, fragilisée par l’incendie qui gagnait du terrain sur tout l’édifice, venait de s’écrouler définitivement. Les flammes, telles un monstre vorace, en engloutissaient les derniers vestiges avec force fumée et incandescence.

Le regard de Borenga finit par se détacher du spectacle. La sueur dégoulinait sur tout son corps et l’évènement l’avait réduit au silence, pour un moment en tout cas. Il semblait prendre conscience que la seule manière, pour un être tel que lui, de quitter cet endroit, c’était par les airs… Et il n’avait prévu aucun renfort par cette voie-là. Il joignit de nouveau les deux mains pour s’adresser à l’Impératrice.

- Epargnez-moi ! Votre Majesté ! Vénérable Darth Ynnitach, la plus grande de toutes les Impératrices… Ce n'était pas ma faute, c'était Darth Sinya ! Je vous dirai tout ce que je sais ! Je vous promets d’obéir et de gérer ce kajidic comme bon vous semblera ! Mieux que lui ! Personne ne se doutera jamais que vous avez été clémente… Je vous le promets !
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Et le Traître s’exécutait. Il avouait ses crimes à son employeur. Son ex-employeur pour être plus exact. Il avait commencé par une réalité universelle. Une réalité à laquelle Darth Ynnitach s’employait à la suivre comme un style de vie. Ce qui est une bonne chose pour des Sith. Pour survivre dans ce milieu qu’est l’Ordre Sith c’est primordial. Même s’il existait des « règles de vie » comme à l’Académie de Korriban, cela n’empêchait nullement quelques coups de poignards dans le dos et autres disparitions inopinées…  Ensuite, le Traître avouait que le Côté Obscur ne l’avait sans doute jamais totalement quitté. Bien entendu que cela était vrai. Renier le Côté Obscur était une aberration, un blasphème même, aux yeux des Sith. La Dame Noire des Sith ne faisait pas exception. Il faut le dire, les cas où un Sith véritable se soit détourné de l’Obscurité pour la Lumière sont si rares qu’ils passent pour des fables. Après tout même les Jedi doutent sur la véracité de ces histoires. Sans doute pour cela qu’ils admettent mal le pardon…
 
Et de pardon il n’y en aurait aucun pour El Masaari. Un être tel que lui ne mériterait aucun pardon de la part des Jedi. Trahir leur vision étriquée de la Force, trahir encore et encore pour satisfaire ses quelques ambitions égoïstes. Ces agissements ne lui apporteraient aucune compassion de leur part. Une intolérance qui leur est coutumière aux Jedi et habilement exploités par les Sith. Par le biais d’informateurs, Darth Ynnitach avait apprise que le Traitre était vraiment prêt à tout pour obtenir quelque chose. Pour cela il était même prêt à jouer sur deux tableaux. Un accord aux Jedi et un autre aux Sith. Mais visiblement les Sith avaient mieux à proposer pour un être comme lui. Après tout le Côté Obscur se nourrit de la nature malsaine des êtres vivants. Une réhabilitation, même en catimini pour des raisons politiques, au sein de l’Ordre Sith. Certains s’en offusqueraient ? Et pourquoi ? Une ordure comme El Masaari qui arpenterait les couloirs de l’Académie de Korriban ? Les ruines de Ziost ? Ou alors les demeurent de quelques importants Seigneurs Sith siégeant au Conseil Noir ? Si seulement ceux qui critiquent savaient combien des plus grands Seigneurs des Sith de jadis ont été des ordures… Et pires encore.
 
En fin de compte, cette réhabilitation et la promesse de l’obtention de davantage de pouvoir n’étaient que peu cher payé à l’idée de la vengeance que pouvait s’offrir la Dame Noire des Sith. Son entourage le plus proche le sait. Depuis Makem Te, lorsque le nom du Hutt balafré était mentionné en sa présence, l’air lui-même à l’intérieur de la Tour de Dromund Kaas devenait soudainement chargé d’électricité. Suivit ensuite d’un flot ininterrompu d’insultes et d’invectives envers Borenga, les Hutts d’une manière générale, de leur monde natal, leurs affaires diverses pour simplement revenir et se terminer sur Borenga avec la menace d’une vengeance implacable quoi qu’il en coûte. Le mot Kaggath avait été prononcé.
 
Terme ancien issu de la Langue des Sith, désignant un type de règlement de compte entre deux Seigneurs Sith. Cet Anathème lancé sur un seigneur du crime Hutt offusquerait les plus traditionnalistes des Sith. De cela, Darth Ynnitach en était bien consciente. Mais à travers cet Anathème elle voyait un moyen politique de se débarrasser d’un ennemi, d’en embarrasser un autre et d’entraîner avec elle ses alliés de cette zone de la galaxie qu’est l’Espace Hutt. Le Kaggath est affrontement très codifié pouvant s’arrêter à une simple planète pour aller jusqu’à la galaxie entière. Des armées s’y affrontent jusqu’au dernier vaisseau ou soldat. Ceci pouvant même s’achever par un affrontement en duel entre les deux protagonistes si ceux-ci sont à égalité.
 
Où sont ces batailles ? Où ont-elles eues lieu ? Rien de tout cela. La Dame Noire des Sith en usant du Kaggath se coupait des moyens de l’Empire des Sith. Elle ne pouvait, selon les règles, user que de ses forces personnelles. Et ses forces sont bien moindres que celles de Borenga. Lors de la déclaration du Kaggath à Borenga, celui-ci n’avait rien compris et s’était moqué de la Sith entrecoupé de rires gras et allant jusqu’à cesser toute communication. Face à un ennemi plus puissant et très bien retranché, la Sith ne pouvait user que de manières détournées. Cette fameuse guerre de l’ombre qui avait conduit le Hutt à chercher un autre refuge que ses territoires. Le refuge d’un allié ou d’un débiteur, il est vrai que la position de Rakka le Hutt dans cette histoire est plutôt malaisée à saisir.   
 
 Quelle est l’issue du Kaggath ? Pour la vaincu, la mort, ainsi que de sa lignée. Certains allant jusqu’à faire effacer toute mention du vaincu dans l’Histoire. Mais surtout c’est le transfert des possessions du vaincu au vainqueur. Mais dans le cas présent, soyons sérieux, les Kajidics, même les plus proches de l’Empire, n’accepteront que très difficilement de voir des territoires Hutt passer sous la coupe d’étrangers. En plus, la République aussi hurlerait de terreur à cette idée. La voie hyperspatiale Perlemienne serait à considérée comme étant « coupée », prise en tenaille qu’elle est par l’Empire Sith d’un côté et les territoires Hutts de l’autre, majoritairement occupé par Borenga.
 
Un coup pour rien ? Pas tout à fait. Prenons le cas du Traître, El Masaari. Après qu’il eut livré Borenga à Darth Ynnitach, cette dernière peut très bien se débarrasser de son allié devenu inutile. Chose qu’elle avait envisagé. Mais comme il a le désir de revenir auprès des Sith, c’est une faiblesse exploitable chez l’Humain. De plus il exerce encore un contrôle des mercenaires de Borenga. En s’appuyant sur cela, il lui serait possible de tenir le territoire. A lui ensuite de se dépatouiller avec les Kajidics. La République ? Elle hurlera peut être et s’appuiera sans doute sur ses alliés pour garder une certaine confusion dans ce secteur de la galaxie. Mais à terme, un petit pas après l’autre, il sera possible d’envisager que les territoires deviennent impériaux…
 
Et si El Masaari venait à échouer, cet échec serait imputable à sa seule personne. Le Traître serait récompensé comme il le mérite. Il ne s’agira en fin de compte que d’une occasion saisie par un Humain cherchant à trouver sa place dans l’univers. D’avoir saisit l’opportunité de la mort d’un Kajidic, que certains l’accuseront de l’avoir tué. Lui dira que se sont les Jedi. Après tout c’est pour ça que les laquais de la République sont là et attaque cette base, pour être les coupables. A aucun moment la main des Sith ne sera pleinement visible dans cette affaire. La guerre contre la République est un excellent alibi, n’est-ce pas ? Si El Masaari venait à réussir, alors il serait récompensé comme il se doit. Dommage pour Borenga de n’avoir pu saisir les intentions de son lieutenant.  D’ailleurs celui-ci n’osait aller trop loin dans ses révélations au Hutt. Celui-ci ne pouvant s’empêcher d’éructer insultes et contre-propositions sans parler de vérité sur ce qui pouvait l’attendre à un pacte avec les Sith, en particulier avec Darth Ynnitach.

La Dame Sith se demandait combien de fois le Hutt s’était trouvé dans cette position ? De celle ou il est là à toiser du haut de son chariot-répulseur sa victime. Celle-ci l’implorant, recherchant de la pitié pour avoir la vie sauve ou alors une dernière chance… Voir une mort rapide. Pour un Hutt cela doit arriver souvent.  Pour être un Kajidic cela doit arriver très souvent. Pourtant, cette fois, c’est lui qui rampe et qui supplie. Ses flatteries n’atteignaient pas la Sith. Combien de fois ne les avait-elle pas entendues ? L’envie de le tuer ne s’en était pas pour le moins du monde estompée. Bien au contraire. Jusqu’à… la mention de Sinya. Là ce n’était plus une joie malsaine et sadique qui habitait Darth Ynnitach, mais de la colère. Une colère qui était dirigée contre le Hutt mais aussi sur le Traître… Comment Borenga pouvait la connaître ? Comment El Masaari, le bras droit du Hutt ne pouvait-il pas la connaître ?! La méfiance maladive de la Sith montait aussi vite que sa colère. A ses yeux le Traître en était un sur tous les tableaux ! Se ne serait pas trop s’avancer que de dire que la position de l’Humain devenait d’un coup chancelante.
 

-Dis-moi, le Traître. A quel moment tu comptais me parler de cette Sinya ? Serait-ce en fait pour elle que tu œuvres ? Que ta soi-disant trahison ne serait qu’un piège tendu de sa part pour m’attirer ici ?! REPONDS !!!! Hurlait-elle. Sa main venant se saisir de son sabre laser, n’activant pas encore la lame. Mais le Côté Obscur de la Force montait en elle et semblait faire picoter l’air tout autour d’elle. Le Hutt avait même l’air de se ratatiner un peu sur lui-même.
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Sinya. Ce nom avait surgi de la bouche baveuse de Borenga et avait fait l’effet d’une bombe sur Darth Ynnitach. Qui que puisse être ce Seigneur Sith, l’Impératrice lui vouait apparemment une haine profonde. Et le pavé jeté dans la mare par le Hutt venait d’un seul coup de compromettre la position du Jedi.

Pourtant, El ne savait pas qui était Sinya. Ou alors que très peu. Ses seuls souvenirs de ce nom remontaient à l’assaut des maigres forces sith sur le Temple Jedi d’Ondéron plus de dix ans auparavant ainsi que la chasse à la Sith organisée par le Conseil suite à ces évènements. Peu de temps après tout cela, El tournait le dos à l’Ordre et rejoignait ce qui deviendrait l’Empire… Et personne n’entendait plus parler de Darth Sinya.

Il n’était alors pas difficile de deviner sa surprise lorsque Borenga cita Darth Sinya. Pourtant, Ynnitach avait plutôt l’air d’accorder du crédit aux propos du Hutt. Lui ordonnant de révéler la vérité, elle avait également saisi son sabre laser et semblait n’être qu’à deux doigts de s’engager dans un combat avec El, qui ne put s’empêcher de penser à l’immense satisfaction qui parcourait l’esprit du Seigneur de Dennogra à cet instant. Si sa situation n’était toujours pas très reluisante, il avait réussi à insinuer le doute chez l’Impératrice. El avait déjà trahi le Hutt, qu’est-ce qui l’empêchait d’avoir joué double jeu et de la trahir elle à présent ? Le questionnement était logique, Borenga avait réussi son coup.

Pourtant, l’idée de trahir sa – potentielle – nouvelle alliée ne lui avait jamais traversé l’esprit. Tant qu’il trouvait son compte dans le camp qu’il rejoignait, El n’avait aucune raison d’aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs. Bien qu’il s’agisse d’une histoire de trahison, le Jedi était finalement fidèle à sa parole et à ses engagements. On pouvait le blâmer de bien des choses, mais il savait aussi rester droit et loyal. Il l’avait été avec Borenga, même dans des moments compliqués. L’erreur du Hutt avait été de ne pas s’en soucier…

« Voyons Impératrice, vous croyez vraiment que ce fourbe m’aurait mis dans la confidence s’il était de mèche avec un Seigneur Sith que l’on dit disparu depuis des années ? » répondit-il avec autant de calme qu’il le pouvait. « Même sur Nar Shaddaa je n’étais pas au courant de ses véritables intentions. Alors que dire d’un Seigneur Sith ?... »

A vrai dire, El pensait même être le seul manieur de Force dans l’entourage proche du Hutt. Aujourd’hui encore, il finissait par en apprendre sur sa manière de fonctionner. Borenga devait cloisonner ses informations et prendre bien garde de ne divulguer que les informations nécessaires aux personnes visées. Pratique lorsqu’on veut savoir s’il y a une taupe au sein de son propre camp. Partant de ce constat et connaissant parfaitement le caractère paranoïaque du Hutt, El n’était finalement pas si surpris que cela. Une preuve de plus qu’il n’avait jamais eu la totale confiance de son ancien Maitre, et que celui-ci ne devait avoir aucun remord à manipuler et remplacer à tout va ses collaborateurs. Le Jedi ressentait le plus profond dégoût et plus de colère envers le Hutt que jamais auparavant, si c’était encore possible.

« Enfin Impératrice, vous savez très bien comment fonctionne le pouvoir. Vous-même, vous ne dévoilez pas vos plus grands secrets à vos serviteurs. Qui le ferait ? » reprit-il, laissant pointer la colère dans sa voix. « Mais si cette information est vraie, alors je crois en effet que Borenga ne va pas se taire aussi vite que je le pensais. Je serais même curieux de savoir comment cette vermine a réussi à dissimuler aux yeux de tous qu’il agissait pour le compte d’un Seigneur Sith ! »

Il pouvait sentir l’électricité emplir l’air déjà lourd autour d’eux. Ynnitach semblait dans un tel état de rage que le Hutt paraissait plus petit que son imposante carrure ne l’était réellement. El était parfaitement conscient que l’Impératrice pouvait lui tourner le dos aussi vite qu’elle avait saisi l’opportunité de s’allier à lui pour capturer Borenga. Il se savait dans une situation bancale et par sécurité se tenait prêt à saisir son arme lui aussi.
Le Masque de la Force
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Darth Velvet & Etiam Benhult rejoignent le sujet.



Nouvel ordre de post : Velvet - Ynnitach - Etiam - El.
Le sujet reste un sujet purement RP.
Darth Velvet
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Auréolée du carcan d’ombres et de reflets de mon voile de Force, dissimulée sous le couvert de caisses, j’observe, je guette, devinant à mes côtés le souffle calme et lent d’Etiam. Mes prunelles d’un ciel orageux, brûlantes d’une colère contenue, glissent sur l’une et l’autre des silhouettes, suspectant la tension mortelle et retenue dans le délié de l’impératrice et la méfiance dans l’aplomb illusoirement nonchalant d’El. Un léger sourire s’étire sur mes lèvres, ourlant d’un amusement acidulé mon profil fantomatique.

Borenga… et sa propension machiavélique à connaitre les points faibles de tout à chacun, à semer le doute dans l’esprit de ses adversaires, à assener le premier coup de semonce tout en laissant à d’autre l’initiative du geste. Un calculateur, un manipulateur redoutable, et n’est-ce pas l’une des raisons pour laquelle, nul jedi ou soldat républicain ne doit s’en emparer vivant ? Il en va de même pour cette femme, pour cette sith aussi dangereuse que belle et dont l’aura de ténèbres et de meurtres exsude de sa peau carminé en promesse de massacres à venir.

Je ne crois pas que cette entrevue tourne favorablement pour El, pas si le hutt, arborant son masque de haine vindicative, trouve son mot à dire. Et, en cet instant, sa voix roule à l’oreille de la Maitresse Sith, dégoulinante d’un fiel et de suppositions potentielles, l’envoutant de ces paroles doucereuses comme le serpent, sa proie. Si bien qu’il pourrait même parvenir à obtenir d’elle, un sursis pour sa misérable vie. A cela je ne peux consentir.

Mes doigts tracent rapidement dans la couche de cendres et de suie, un message succinct abandonné à mon comparse pour ne pas trahir notre présence du murmure de nos voix. Qu’il demeure dans l’obscurité de la Force et de notre cache. Mon atout. Mon bluff. Mon soutien dans ce bras de fer dangereux et mortel où je m’engage. Mes paupières se closent, et ma respiration s’approfondit au tempo des battements de mon cœur. Mon âme accaparée par la confrontation inévitable, dessin funeste sous l’aube rougeoyante, se tend vers eux à la mesure de mes pas silencieux. Je file sur le Tarmac, ligne spectrale indécelable, ombre implacable et féline glissant en traitre, au derrière du Hutt.

Fulgurant de l’Ether, mon sabre rugit et rougit de son aura sanglante et meurtrière cette nuit incendiaire, émergée de la panse de Borenga dans un flot de cris et de viande grillée. Et mes lèvres formulent à sa seule attention.


« Une promesse Borenga, et un avant-gout de ta mort prochaine… »

La lame se rétracte au creux de ma main alors que je me dresse à présente entre Borenga et eux, leur faisant front et face. Dans mon dos s’élèvent les gémissements balbutiant du hutt et mes lèvres se rétractent d’un sourire carnacier. Retors et douillet. Comme si mon arme avait creusé dans son corps difforme, un sillon mortel ou brulé un organe vital alors qu’elle a consciencieusement évité tout décès prématuré. Mais au moins m’a-t-elle procuré la sérénité de le sentir à la pointe de mon épée et retenu l’attention de mes pairs médusés.

« Tsssss… El, El, El… » délivrais-je, emprunte d’une désinvolture factice et d’une voix de velours sourdant de menaces tues « Tu aurais pu me prévenir, que tu conviais à notre petite sauterie, une invitée d’exception. L’Impératrice, tout de même ! Cela méritait un laïus ou à défaut quelques mots au moins. Non ? Je ne peux dire que ton comportement m’étonne, même si je suis déçue de ton attitude, je m’attendais à quelques déloyautés, bien qu’ici tu dépasses tout ce que j’ai pu envisager. Enfin… à quoi pouvais-je m’attendre d’autre de la part d’un traitre et d’un félon ?»

Mon regard le harponne, hivernal, conscient d’apporter aux propos de Borenga à son encontre, une toute nouvelle amplitude. Et je ne doute qu’il devine dans l’orage de mes prunelles, la colère que je voue à sa forfaiture.

« Quant à me refiler un jedi dans les pattes pour que nous nous entretuions pendant que tu mènes tes petites affaires.. c’est assez offensant. Je ne suis pas un de tes petits soldats bien dressé Massaari. »

Abandonnant les reliefs ouvragés de son masque d’argent, mes yeux s’apposent sur la Dame Sith, et ma tête s’incline légèrement.

« J’ai bien peur Impératrice, que vos accords potentiels avec celui-ci soient caducs. D’une part parce que le commando jedi est sur mes talons, d’autre part parce que Borenga est mien et que je ne suis pas disposée à le laisser quitter ce sol en vie. Que ce soit avec vous, ou avec eux. Pour autant s’il n’est question que d’obtenir des informations sur Sinya, j’imagine que nous pouvons arriver à une entente, je vous conseillerais cependant de faire vite car je ne doute pas que les jedis rêvent de mettre la main sur vous. »
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Si seulement le Traître avait été plus précautionneux. Si seulement il était capable de regarder à côté ou derrière lui et non seulement droit devant, il aurait mieux perçu le fonctionnement de Borenga. Il lui aurait donc été permis de voir que la Sith évoluait, avançait ses pions autour du Kajidic Hutt. En plus d’avoir choisi un Hutt plutôt avide pouvoir, bien plus que ses congénères. Qu’il disposait de moyens pour y parvenir et qui se montrait particulièrement audacieux. Mais si la Dame Noire des Sith croyait aux assertions du Hutt dans un premier temps, dans un second temps c’était une idée qui lui paraissait comme étant saugrenue. Darth Riakath avait anéantie les dernières bases de la Sith Ikotchi. Ses partisans avaient été « pardonnés » selon leurs degrés de culpabilité envers l’Ordre Sith, ou alors en fuite.
 
Mais dans sa méfiance maladive et dans sa capacité à créer des complots envers n’importe qui, la Sith imaginait sans mal que Borenga n’était qu’un pion. Les faveurs obtenues par Rakka le Hutt pour qu’il se réfugie sur Tatooïne ne devaient pas être anodines. Peut être, en fin de compte, le Kajidic Borenga n’était qu’un vulgaire lampiste pour le compte des autres Kajidics. Leur fichu conseil se servant du plus turbulent d’entre eux pour le pousser dans la tombe, se partager le gâteau, c'est-à-dire son territoire par la suite et faire fructifier leurs affaires en jouant sur les deux tableaux dans un conflit entre l’Empire et la République. A leur place, si Darth Ynnitach n’était qu’une vulgaire criminelle ne cherchant qu’à s’enrichir, elle aurait été capable de le faire…
 
-ASSEZ ! Criait-elle pour interrompre le flot continu des paroles déversées par El Masaari. Je…
 
Etant obnubilée par « son » Traître et le Hutt, la Sith n’avait pas encore fait pleinement attention à la Force qui lui hurlait quelque chose. Quelqu’un se servant d’elle pour approcher furtivement. Un crissement caractéristique de l’activation d’une lame laser lui parvenait malgré les bruits d’incendies et de destruction plus bas dans les niveaux inférieurs de cette base.
 
-Non !...
 
Et si, la lame écarlate du nouvel arrivant venait de percer la panse ventrue de Borenga qui se couchait sur le flanc, transis de douleur, ses deux petits bras venant s’enrouler autour de son ventre pour que ses mains viennent s’apposer sur la plaie de celui-ci. Et il cessait à présent de susurrer ses conseils et ses suppliques creuses. Celles-ci prenaient un ton bien plus sincère. La douleur devant aider.  Mais l’attention de la Reine Noire se portait sur ce nouvel arrivant justement. Nouvelle arrivante serait un terme bien plus juste. Elle orientait son attention vers El Masaari. Ainsi cette adepte de la Force le connaissait et visiblement ils étaient collaborateurs. Pour le compte de Borenga ? Ou bien de quelqu’un d’autre ? Comme cette garce de Synia par exemple ? Cela faisait des années que la Sith avait disparue et pourtant, malgré qu’on lui ait assuré de sa disparition, voilà que l’Ikotchi refaisait surface… Et deux adeptes de la Force et du Côté Obscur ici, avec Borenga, cela laissait peu de place aux doutes. Ceux-ci devenant au fil des secondes une certitude pour la Dame Noire des Sith.
 
La Mirialan n’avait guère une bonne opinion d’El Masaari. Allant le traiter de félon, de traître… Un traître gourmand de traîtrise ? A croire que oui. Un être en qui la Sith ne devrait pas faire confiance. Mais que dire de la nouvelle arrivante. Comment la considérer ? Voilà qu’elle fait face à la Sith, la saluant d’un hochement de la tête et par son rang d’Impératrice de l’Empire Sith. Lui annonçant alors que ses accords avec le Hutt étaient caducs. Il n’y en avait aucun en réalité. Darth Ynnitach n’ayant nullement l’intention d’épargner Borenga. Il n’aurait été qu’un vulgaire instrument. El Masaari en revanche, il avait à présent une occasion de briller aux yeux de la Sith en démêlant le vrai du faux de Velvet ? Darth Velvet ? Son visage lui rappelait vaguement une Mirialan qui s’était élevée contre elle lors de sa prise de pouvoir sur Korriban. Décision prise par plusieurs soutiens de Sinya avant de quitter la planète au plus vite par crainte de représailles. A la suite de cela, Darth Ynnitach s’était renseignée sur chacun de ceux ayant fait montre de mécontentement ce jour là.
 
Bien entendu, la Mirialan marchandait. Le Hutt l’intéressait visiblement. Bien plus que ce qu’elle voulait bien laisser croire après avoir planté son sabre laser dans son ventre. La blessure était réelle mais pas la mort. Un coup de bluff pour s’assurer le contrôle de Borenga ? Sans doute. Et visiblement le Hutt en savait beaucoup trop pour qui que se soit. En fin de compte la mort de Borenga devenait une nécessité pour tous le monde. Mais ses informations aussi étaient nécessaires. Et aux yeux de la Reine Noire, si elle n’avait pas les informations, personne d’autre ne les auraient ! Ainsi, à présent la situation était particulièrement délicate. Devoir marchander avec Velvet au risque de froisser un potentiel allié en la personne d’El Masaari ? Lui au moins respecte le pouvoir et ambitionne de le détenir. Un être aisé à comprendre. Les motivations de Velvet en revanche… Visiblement, El Masaari avait cherché à la faire tuer en affrontant les Jedi. C’est donc qu’il ne pouvait s’assurer de la maîtriser et qu’il valait mieux la faire tuer plutôt que de s’en charger soi-même.
 
-Ah… Ainsi tu veux négocier ? Très bien… Commençons d’abord par cette histoire de Jedi. Celui que tu prétends avoir « dans les pattes ». Il est mort ? Je suppose que oui. Dans ce cas, épargne-moi tes histoires de commandos Jedi. S’ils arrivent jusqu’ici tu seras autant en danger que moi !
 
Darth Ynnitach se demandait comment considérer Darth Velvet. Une ennemie ou une potentielle alliée ? Ses intentions n’étaient pas claires. Et sa menace à peine voilée concernant les Jedi n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Il ne restait qu’à gagner du temps. La pousser dans ses retranchements voir si cette histoire sur l’arrivée imminente des Jedi était réelle. Et puis le cas échéant, cela permettrait à El Masaari de faire preuve de « loyauté » pour une fois…
 
-Donc tu aurais des informations sur Sinya ? Pourquoi devrais-je croire qu’une sous-fifre comme toi en saurait plus que le bras droit de Borenga ? A moins que cela ne soit dû au fait que tu sers cette hérétique ! Ce qui serait logique ! Donnerait une explication plus que plausible à tes manigances ! Je me souviens de toi. Une Mirialan qui s’est opposée à ma prise de pouvoir sur Korriban ! Alors pourquoi devrais-je négocier avec toi ?!
 
Le Hutt continuait de crier de douleur, crier selon les critères d’un Hutt. Chose désagréable pour des oreilles Humaines ou y ressemblant. Et il ne cessait de hurler tout en se roulant au sol. Il exaspérait la Sith. Le Hutt allait mourir de toute façon. La Dame Noire des Sith usait de la Force pour sonder les environs. Imaginant que la Mirialan adepte du Côté Obscur n’était peut être pas seule. Qu’elle devait avoir un plan de repli, une solution de rechange au cas où elle ne gardait pas le Hutt. Pourquoi le voulait-elle d’ailleurs ? Quelqu’un d’autre attendait-il à proximité ? 





HRP : Désolé du retard...
Etiam Benhult
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Décidément, ce Borenga avait le chic pour mettre les gens dans la merde. Etiam ignorait sur quel ton l’entrevue avait débuté, mais il était certain que la mention de Darth Sinya n’avait pas arrangé les affaires de Masaari. Que les manigances de cette crapule finissent à l’eau était loin de déranger le Drall. Ce dernier détestait qu’on cherche à le tromper, il était justement là pour cette raison, pour laver l’honneur, faire payer le hutt et son contrat fallacieux.

Les machinations de El devenait limpides. Ce type voulait le pouvoir. C’était affreusement banal. Etiam préférait le savoir. Et c’était peut-être pour cette raison qu’il tenait tant à connaître le fin mot de cette histoire. Borenga dansait-il réellement au bout des fils de Darth Sinya ? Quelle était la meilleure méthode pour obtenir ces précieuses informations ? L’impératrice Sith détenait les clefs de la situation. Ce fut sur ses mots, sur son attitude que Lame d’Or porta le plus d’attention.

Il était en train de faire le point, de dresser son propre plan lorsque Velvet passa à l’action. Il vit son message tracé au sol, demeura immobile alors qu’elle s’élançait, invisible et mortelle. Lorsque rugit le sabre, lorsque hurla le hutt, le Dral eut peur que son alliée vienne d’assouvir son aveugle vengeance. Il lui en aurait voulu, sans doute plus qu’à El, mais la suite des événements prouva qu’il n’en était rien. Bien au contraire, la mirialan respectait sa parole, l’adaptant juste au contexte ô combien délicat. Etiam la jugea définitivement digne de confiance et décida, comme elle le lui avait demandé, de la couvrir depuis les ombres.

C’était cependant sans compter sur une Darth Ynnitach bien décidée à ne pas se laisser dicter sa conduite. Voilà qu’elle sondait la Force et percevait, bien que ténue, l’aura d’un quatrième initié sur la plateforme. C’était une aura puissante, qui ne pouvait appartenir qu’à un maître. Pour autant, elle n’avait ni l’éclat de celle d’un Jedi, ni la noirceur de celle d’un Sith.

Se sachant découvert, Etiam laissa s’évanouir le voile de Force. Les caisses derrières lesquelles il se cachaient étant plus grandes que lui, il les contourna d’un pas tranquille, pour finalement se montrer. Après avoir tracé son chemin dans le sang et avoir bravé un démentiel incendie, son allure crasseuse, sa vêture fonctionnelle et ses armes apparentes, un sabre laser et un blaster tous deux encore à sa ceinture, lui donnait plus que jamais l’apparence d’un mercenaire. Il n’alla pas jusqu’à croiser les bras, mais il était plutôt calme et détendu, miracle de la discipline mentale dont il faisait preuve pour se maintenir entre les deux facettes de la Force.

« Salutation, impératrice, débuta-t-il, d’un ton posé. Le Jedi que devait occire Darth Velvet, c’était moi. Il se trouve cependant qu’on se connait. On le doit d’ailleurs à Borenga. De surcroît, bien que je sois à la tête du commando Jedi, j’ai quitté l’ordre depuis des années. »

Dans l’absolu, il aurait préféré éluder son rôle de départ, car cela le désignait comme l’ennemi direct de l’impératrice. Mais El étant au courant, mieux valait d’office donner l’information et la relativiser.

« On me nomme Lame d’Or. Velvet n’a pas les informations que vous demandez. Néanmoins elle les désire, comme moi, comme vous. Quelle ironie, le seul à être à côté de la plaque, c’est ce pauvre Masaari. Sans doute était-il trop occupé à tromper tout le monde pour se rendre compte que son patron n’était qu’une marionnette. »

Il jeta un coup d’œil plein de sarcasme à El, puis un autre, assassin, au hutt.

« Impératrice, je suis convaincu que nous pouvons nous entendre. Darth Sinya manigance pour que s’entredéchire la république et la galaxie. Il serait bon que Borenga livre ce qu’il sait... avant de pousser son dernier soupir. Je donnerais les informations à l’ordre, mais vous pourrez partir sans entrave. Dans le cas contraire... »

Il caressa ostensiblement la poignée de son sabre laser.

« Nous sommes déjà deux et il se pourrait que sous peu, nous soyons plus. On ne se lance pas à la capture d’un hutt sans moyen de l’exfiltrer hors de la planète. J’ai donc au moins un vaisseau prêt à rappliquer. Sans compter le commando. »

En vérité, il n’avait plus aucun moyen de contacter le vaisseau Jedi car son appareil de communication se trouvait dans la poche intérieure de sa veste et que celle-ci avait été abandonnée aux flammes. Il pouvait toujours tenter de dérober celui de El et il n’avait pas pensé à demander si Velvet en disposait d’un. Quant au commando, il ne savait fichtrement plus dans quel état il se trouvait. Mais bon, ce genre de choses, mieux valait les garder sous silence.
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Décidément, cette soirée ne finirait jamais de le surprendre. Après s’être trouvé incorporé à un commando de Jedi, après avoir mis à feu et à sang le palais de Borenga, après avoir sorti le gros Hutt de son trou et livré à l’Impératrice, voilà qu’était venue la révélation sur Darth Sinya. Et comme si ça ne suffisait pas, il fallait que Velvet – et Etiam, qu’El n’avait finalement quitté que quelques minutes plus tôt – se retrouvent eux aussi réunis autour du Seigneur de guerre déchu. Comment El avait-il pu oublier Velvet ? Evidemment qu’il n’était pas le seul manieur de Force dans l’entourage du Hutt… El se mordit la lèvre derrière son masque, trop en colère contre lui-même !

Et Velvet n’avait pas fait qu’apparaitre à l’improviste. D’une entrée en scène bien théâtrale, elle avait transpercé Borenga de sa lame. Bien que la blessure infligée ne soit pas mortelle, le Hutt gémissait comme un enfant et pleurnichait en regardant le liquide rougeâtre se déverser de son énorme ventre.

El la laissa déverser son flot de paroles. Il ne faisait aucun doute qu’elle cherchait à l’enfoncer aux yeux de l’Impératrice, Impératrice qui ne lui accordait déjà que très peu de confiance. Il sentait la colère monter en lui et ses doigts étaient plus proches que jamais de se refermer autour de la poignée de son sabre. Fort heureusement, Ynnitach semblait se souvenir d’elle, et pas en bien. Voilà qui servait enfin ses intérêts.

« Félon et traitre ? De ta part, je vais prendre ça comme un compliment alors, Velvet. La véritable félonie aurait été de ne pas agir contre Borenga. La véritable traitrise aurait été de trahir mon engagement envers l’Impératrice. Mais il ne s’agit de traitrise que lorsque c’est moi qui agit, n’est-ce pas ? »

Lui s’était avancé devant Borenga tandis qu’elle l’avait frappé par derrière. Qui était le plus félon des deux, la nuance était mince. El avait craché ces derniers mots avec autant de dédain qu’il le pouvait. Et les yeux de Velvet lui lancaient des éclairs de colère. Ses yeux à lui, derrière le masque inexpressif, ne dégagent pas moins que la même colère envers elle. Evidemment, ses paroles se voulaient flatteuses pour Ynnitach, même s’il doutait du véritable impact qu’elles pouvaient avoir sur la Sith.

« Un Jedi ? S’il s’agit de celui auquel je pense, je n’ai fait que le distancer. Ce n’est quand même pas de ma faute s’il ne suit pas la cadence. Simple mauvais timing de ta part. » ajouta-t-il, toujours aussi dédaigneux.

Cependant, El flairait une menace. Velvet avait mentionné un Jedi qu’El aurait mis en travers de son chemin. Il ne pouvait s’agir que d’Etiam Benhult, celui avec qui il avait traversé le palais et fait fuir Borenga. Et si Velvet était là, le Jedi était soit mort, soit sur ses talons. S’enfonçant dans la Force environnante pendant que les deux femmes continuaient leur dialogue de sourds, El sentit une présence, faible certes, mais apparemment proche.

Il n’eut même pas à s’employer. Sans qu’on le lui demande, Etiam sortit de sa cachette pour se dévoiler aux yeux des quatre autres présents. Borenga, lui, n’en avait résolument rien à faire et continuait de hurler en perdant son sang.

« Tiens, salut Benhult. Désolé de t’avoir laissé en chemin, j’étais quelque peu pressé. »

Pas étonnant que les deux soient arrivés ici entiers et sans blessures puisque de son propre aveu, Etiam connaissait Velvet et inversement, grâce à ce tas de graisse braillard. El remarquait une fois encore que le Hutt lui avait caché bien des secrets…

« Pourquoi serais-je le seul à côté de la plaque mon cher Benhult ? » lui répondit El avec un ton tout aussi sarcastique que le regard dont il était la cible. « Jusqu’à preuve du contraire, personne ne savait rien des agissements de Sinya avant ce soir et je suis aussi curieux que vous de savoir qui tire réellement les ficelles derrière tout ceci. Et pourquoi. »

Le Drall passa ensuite à la négociation. Négocier avec l’Impératrice n’était pas chose aisée, et rien ne devait être pris pour acquis, El en vivait la désagréable expérience à l’instant. Mais lorsque le Jedi se mit à caresser ouvertement son sabre, il ne pouvait s’agir qu’une d’une menace clairement exprimée. Ynnitach, Velvet et Etiam avaient leurs sabres prêts à servir, et El se tenait prêt à intervenir lui aussi. L’air environnant était lourd et chargé de tensions, il ne faudrait qu’une étincelle pour que tout explose.

« Nous sommes déjà deux et il se pourrait que sous peu, nous soyons plus. On ne se lance pas à la capture d’un hutt sans moyen de l’exfiltrer hors de la planète. J’ai donc au moins un vaisseau prêt à rappliquer. Sans compter le commando. »

Les paroles d’Etiam étaient sans véritable importance. El doutait de l’arrivée imminente du reste du commando jedi, qui devait être éparpillé un peu partout aux quatre coins du palais puisqu’il avait suivi ses instructions premières, et le vaisseau d’exfiltration ne viendrait que lorsqu’on l’appellerait. Or, si le Drall avait voulu ce renfort là, il l’aurait déjà fait ou aurait au moins son comlink à portée de main. Mais cela donna une autre idée à El. Lui avait véritablement des renforts sur place. Ajkar et ses mercenaires ne devaient pas être bien loin, et même si l’accès à la plateforme serait difficile, un tir de suppression était toujours possible. D’un geste discret, El brancha son propre comlink pour que son homme puisse suivre la situation. Pour le reste, il saurait quoi faire.

« Tu bluffes, Benhult. Les Jedi sont disséminés aux quatre coins du palais parce que c’est moi qui ai donné ces instructions. Quant au vaisseau, il ne viendra que sur notre ordre. Alors ne me fais pas rire. » ajouta-t-il d’un ton sec, cassant. « Mais nous nous rejoignons sur un point. » reprit-il d’une voix plus conciliante. « Je crois que nous sommes tous d’accord pour dire que Borenga ne quittera pas la planète vivant. Alors pourquoi ne pas entendre ce qu’il a à dire avant d’en finir une bonne fois pour toute ? Nous n’aurons qu’à régler nos différends ensuite. »

Et à son tour, El se saisit de son propre sabre, un sourire carnassier derrière son masque. Si l’Impératrice lui en donnait l’ordre, il n’en serait que plus heureux. Et si au passage il pouvait couper quelques bouts de Borenga, ça ne serait pas pour lui déplaire.
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Sous la frange sombre de mes cils, mon regard se plisse insidieusement jusqu’à ne plus être que deux fentes d’un saphir inquisiteur, effleurant sans vergogne celui de cette Dame des siths, cette impératrice. Que cherche-t-elle à obtenir, m’apostrophant ainsi d’un crime dont je suis innocente ? Croit-elle en ces palabres venimeuses et erronées, ce fiel fangeux et absurde, ces élucubrations farfelues? Comment peut-on à ce point se fourvoyer sur l’identité de ses détracteurs, à moins, que ce ne soit là une ruse … Oui… je n’imagine pas une Dame de son envergure ignorer le patronyme de ses ennemis, de ses félons, de ceux ayant osé s’opposer à sa Voix et sa Suprématie. Et de ceux-ci, je ne suis pas.

« Votre Altesse Impériale aurait-elle la mémoire défaillante, qu’elle confonde une mirialane avec une autre ? C’est une faiblesse qui coute cher dans les cours de l’Empire, les vôtres appréciant particulièrement ces failles et les exploitant toujours mortellement. Ou bien, seriez-vous de ceux pour qui un être ressemble inévitablement à ceux de sa race, sans distinction aucune. Une mirialane pour une mirialane, un humain pour un humain, un drall pour un autre drall. » J’esquisse un sourire carnacier, mes yeux d’airain glissant vers les cavités sombres du masque d’El, avant de continuer, l’ombre de la condescendance dans le grain de ma voix, le bout de mon doigt gravissant ma joue pour tapoter le symbole tribal sous mon œil « Je vais vous donner une astuce, Impératrice, pour les miens. Nos tatouages sont uniques. Et ceux-là ne se sont dressé à votre prise de pouvoir. Je me moque éperdument de savoir quelle vipère l’on couronne dans votre nid de serpents nommé Empire. Vous ou une autre, cela ne fait, au final que peu de différence.»

Soucieuse de ne briser, le relatif équilibre entre nous tous, je me tais, retenant de mes lèvres scellées, le reste du flot abrasif de mes pensées. Elle se dissimule, elle doit forcément dissimuler sa rouerie sous ces paroles empruntes d’une naïveté déconcertante. Comment pourrait-elle envisager qu’un commando de jedi soit plus intéressé par la capture d’une obscure petite terroriste à la figure emblématique et majeure d’un Empire, à sa dirigeante, à l’une des siths les plus puissante de la galaxie ? Impensable, stupide…

Les grognements du hutt, amplifient dans mon dos, sous une neige de cendre, qui doucement recouvre de son linceul grisâtre, le dernier acte de Borenga. Et le vent siffle s’engouffrant dans ma chevelure d’ébène, claquant les capes sombres, flagellant les visages fermés, hivernal et attisant en dessous les braises d’une violence contenue. Peut-être ne manque-t-il rien, pour que chacun démuselle ses chiens et ses monstres, pour que vrombissent les sabres et les cris de guerre, que les lames d’énergie fauchent les chairs de leurs morsures ardentes. Ou bien est-il temps de rompre cette tension, qui s’arque entre nous à mesure que s’écoulent les secondes, offrant à notre ennemi commun à tous, un répit que je me refuse à lui accorder.

« Etiam a raison. Nous souhaitons tous la même chose. Brisons là. Obtenez vos réponses sur Synia et laissez-moi lui faire rendre gorge. Plus long est son sursis, plus il pourrait en réchapper. »

Je me retourne vers Borenga, dos au drall qui assure mes arrières, dos à celui qui fut un temps mon allié et à son invitée. Ma lame se déploie avec une lenteur angoissante et j’harponne les petits yeux ronds, terrifiés du Hutt. Et il y a dans mon regard, l'ardeur d'une promesse et la noirceur du monstre sommeillant en mon sein.

« Bien Borenga. Il y a deux façons de procéder. Celle rapide et indolore où tu déverses tout ce que tu sais sur Darth Synia. Ses plans, sa position, ses cachettes, ses forces et ses petits secrets. Et si tu refuses, il y a la seconde solution, celle où tes boyaux se déversent sur le sol, ou tes yeux nourrissent les charognes et plein d’autres joyeusetés…. S’il te plait, fais-moi plaisir… ne dis rien que je puisse m’amuser un peu… » concluais-je, laissant exsuder de mon aura, mon obscurité, ma haine, l’ombre de cette sith qu’autrefois je fus.

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La détection au sein de la Force dont usait Darth Ynnitach finissait par trouver le plan de secours de la Mirialan. Un non-humain. Un… Drall semble-t-il ? Il est d’un niveau élevé dans la Force. Et pas si « Lumineux » que ça. Intéressant. La Sith ouvrait grand les yeux, elle allait l’inviter à se découvrir  et à avancer lorsque le nouveau venu le faisait de son propre chef. Se sachant repérer, après tout, autant qu’il prenne les devants.  La Dame Sith fixait du regard le Jedi et prenait sur elle de rester silencieuse pour le moment. Lame d’Or qu’il se faisait nommé le Jedi. Nom qui ne lui disait rien. Sans doute cela devait-il avoir un rapport avec sa lame laser. Ainsi donc c’était lui le « fameux » Jedi qu’El Masaari avait collé dans les pattes de Velvet ? Et bien entendu voilà qu’il collabore avec la Mirialan. Ce qui n’était pas pour rassurer la Sith et encore moins d’avoir un avis favorable sur ce duo improbable. Pour peu, elle en viendrait à considérer que le Traître serait la personne la plus digne de confiance ici.
 
Mais pour se donner de l’importance, « Lame d’Or » et Velvet jouait sur la présence du commando Jedi. Commando dont la venue avait été orchestré par El Masaari et par la Dame Noire des Sith elle-même. C’était aussi une manœuvre de leur part pour espérer que la Sith et l’Humain masqué ne se retournent pas contre eux. Pas maintenant alors qu’ils semblent si près du but. Pour donner du poids à leurs arguments « Lame d’Or » avançait celui du transport. Sauf que la Reine Noire dispose d’atouts dans sa manche elle aussi.
 
-J’ai les moyens de quitter cette misérable planète, Jedi ! Chose à laquelle vous aurez difficilement la possibilité de prétendre !
 
La frégate « S’Veyval » attendait en orbite de Tatooïne. L’équipage était prêt à intervenir. Si l’équipe d’intervention à la surface localisait un vaisseau non identifié qui essayait de quitter la zone où se trouvait la base de Borenga, celui-ci serait détruit par les turbolasers. Des intercepteurs Sith pouvaient être lancés à sa poursuite le cas échéant. Non, en ce moment, c’est la Sith qui domine le jeu. Du moins tant que le Traître, El Masaari ne se retournait pas contre elle. Ainsi donc, quatre individus autour d’un Hutt ? Il ne restait plus qu’à lui faire cracher des aveux.
 
Chose dont s’employait d’ailleurs promptement la Mirialan. Après avoir balayé de la main toute les accusations que Darth Ynnitach avait employées contre elle. Il est vrai qu’une Mirialan ou une autre… D’autant plus lorsque Mirial est une possession de l’Empire Sith. Il st vrai que Velvet n’était pas la réelle opposante. C’était une autre. Comment le savait-elle ? Grâce aux tatouages faciaux rituels de cette espèce. Mais comme cet affront ayant pour origine une autre Mirialan et en public à l’académie, Darth Ynnitach préférait être sûre à qui elle avait à faire. Là, ce n’était pas une réelle Sith, mais une adepte du Côté Obscur, une Acolyte Sith peut être, qui lui faisait face. Et quel était le signe d’un acolyte Sith sous l’emprise de la colère ? La brutalité. Et quelle brutalité ! Lame laser déployée avec la menace d’une mort lente et douloureuse s’il refusait de donner un début d’information. Ne manquant pas de préciser qu’elle aimerait qu’il résiste un peu. La cruauté envers un ennemi, un sentiment que la Dame Sith connait bien. Une chose qu’ils pourraient, tous les quatre, le découvrir à leurs dépends…
 
Borenga continuait de hurler. A la fois de douleur tout en implorant son ancienne employée de le découper en petits morceaux. Son regard globuleux était posé sur la Mirialan et son sabre laser. Mais il en venait à glisser sur le Jedi, sur El Masaari et aussi sur Darth Ynnitach. En particulier sur cette dernière. Ce qui lui arrachait un sourire. Il fallait vraiment être désespéré pour réclamer l’aide de la Dame Noire des Sith dans pareil situation. En réalité, la Sith avait un avis partagé sur le Hutt, hésitant à le tuer ou à le garder en vie pour l’exploiter plus tard. Mais les affronts qu’il a commit, envers elle, ne peuvent rester impunis. Dommage pour lui. Les menaces de Velvet ne semblaient pas faire effet sur le Hutt. Quelques instants plus tard, il commençait à se soulever dans les airs, battant de ses petits bras, cherchant à comprendre ce qui lui arrive. Il n’était pas le seul d’ailleurs. Velvet, Lame d’Or et El Masaari regardait la responsable, Darth Ynnitach. Bras tendu vers le Hutt, la paume de sa main gantée tournée vers le plafond. C’est elle qui le soulevait avec la Force. Ensuite, la Sith venait le positionner au-dessus d’un brasier. Résultats de l’intervention Jedi sur cette base. Les flammes semblaient se revigorer lorsque d’épaisses gouttes de mucus tombaient dedans. Le mucus enduisant la peau de Borenga se mettait à bouillonner. Lui arrachant des cris plus perçants et des suppliques qui résonnaient désagréablement aux oreilles, semblant sincères.
 
-Réponds Borenga ! Dis-moi tout ce que tu sais sur cette salope de Synia ! Où elle se terre ?! Quels sont ses moyens ?! Tout ! Réponds ! Et tu auras ma clémence…
 
Quelle chance avait-il de l’obtenir ? Aucune. Mais, la Dame Sith semblait bien être la seule ici présente à lui offrir cette planche de salut. Et elle était la seule à avoir une possibilité de repli et de l’emmener avec lui plutôt que de le laisser avec ses anciens employés et futurs tortionnaires et meurtriers. Pour le motiver davantage à se mettre à table, Darth Ynnitach l’abaissait un petit peu, le rapprochant du brasier…
 
 
HRP : Encore une fois, désolé pour le retard…
Etiam Benhult
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El manquait décidément d’intuition. Il ne s’était apparemment pas demandé pourquoi l’ordre Jedi avait été prêt à négocier avec non pas un mais deux mercenaires pour cette opération, sachant que l’un des deux était tout de même à la tête du commando. Juste pour sortir de l’échiquier politique Borenga ? N’avait-il pas deviné que l’ordre avait déjà été informé que le Hutt avait des informations capitales ? Tant pis pour lui, Etiam n’avait pas l’intention de parler juste pour satisfaire son égo.
De surcroît, il n’avait pas de raison d’en vouloir personnellement à El. Ce dernier avait voulu manipuler les Jedi, or Lame d’Or n’était pas membre de l’ordre, il avait juste profité d’une opportunité pour atteindre Borenga. Le Drall ne pourrait cependant pas accorder la moindre confiance à l’homme masqué à l’avenir.

Etiam ne jugea pas d’avantage nécessaire de répondre à l’impératrice Sith. Cette dernière se mettait à cuisiner le Hutt et nul doute qu’elle disposait, dans son immense et sordide expérience du côté obscur, d’assez de ressources pour parvenir à ses fins. Pourquoi dès lors se fatiguer à parler puisque Etiam allait obtenir sans plus d’effort ce qu’il désirait ? Velvet également allait obtenir ce qu’elle était venue chercher. L’interrogatoire serait très probablement fatal et quand bien même il ne le serait pas, tuer quelqu’un était largement plus facile que de le protéger.

Du coup, Etiam se contenta de quelques pas latéraux pour placer les caisses dans son dos, juste pour éviter d’être pris à revers par quoi que ce soit. Il n’avait qu’à veiller sur sa sécurité et celle de son alliée du moment. Il tâcha aussi de récupérer pour pouvoir, le moment venu, passer à l’action. Une fois les informations obtenues, l’impératrice allait peut-être vouloir éliminer les témoins. El allait peut-être se fendre d’une nouvelle traitrise. Pour ne pas changer, la situation était précaire. Le Drall tenait à ce que rien ne vienne la bousculer jusqu’à ce qu’il ait enfin abreuvé sa curiosité.

Il jeta un regard à Velvet dont il avait pu constater la noirceur lorsqu’elle s’était retournée vers le Hutt. Cela ne lui plaisait pas spécialement, mais qui était-il pour lui en faire la reproche ? Il avait été sur le point d’envisager d’utiliser ses pouvoirs de guérisons pour rallonger les tourments du captif. Lame d’Or pouvait se montrer glaçant quand il le fallait. Pour l’heure, cependant, il demeurait en retrait.
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Le Hutt Borenga est acculé : puisqu'il n'a d'autre solution, il avoue qu'il a été manipulé par Darth Sinya mais que cette dernière l'a lâchement abandonné depuis des mois. Incapable de donner des informations pertinentes sur elle, il supplie Darth Ynnitach de le laisser vivre.

Ainsi, Darth Velvet et Darth Ynnitach ont toutes deux obtenu ce qu'elles voulaient de lui... C'est entre elles deux que se sont déroulées les véritables négociations, afin de savoir si oui ou non Borenga vivraient et ce qu'il devait offrir avant de périr.

El Masaari, quand bien même a-t-il réussi à livrer le Hutt, se voit perdre l'avantage dans ses négociations face à l'Impératrice. Il faut dire que ses plans ont été perturbés par l'arrivée du Drall et de la Mirialan...
Quant à Etiam, il reste en retrait pour être assister, en spectateur probablement, à la fin de Borenga... Lorsque tout cela sera terminé, aura-t-il perdu la confiance des Jedi ?




Darth Velvet & Darth Ynnitach remportent les négociations.
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- AAAARRHHHH !

Le cri du Hutt a surgi sans prévenir, la douleur déchirant sa voix et une épaisse substance couleur de vase pourpre se déversant du trou béant créé dans son épiderme par la lame rougeoyante de Darth Velvet. Borenga éructe, gémit, presse vainement ses petites mains boudinées contre la plaie pour en arrêter maladroitement l’hémorragie qui se forme. Il a à peine jeté un regard contre son agresseur, obnubilé qu’il est par son terrible sort. Il relève les yeux vers l’Impératrice, persuadé qu’en détentrice du plus grand pouvoir, son salut ne peut venir que d’elle. Il buvait ses paroles comme si elles contenaient un antidote à ses souffrances et à ses craintes.

Bientôt, lorsqu’il est acculé par les questions et les ordres, il n’entend que le mot « clémence » prononcé par l’Impératrice, et s’y raccroche furieusement. Il ouvre grand son énorme bouche pour prendre une longue goulée d’air.

- Bien sûr ! Bien sûr votre Majesté ! gémit-il, essoufflé. Darth Sinya m’a contactée il y a trois ans pour un accord que je croyais fructueux ! Elle m’aidait à reprendre les mondes de mes ancêtres sur la voie Perlemienne, grâce à quelques-uns de ses vaisseaux et de ses troupes, et en échange, je l’aidais à provoquer la guerre entre la République et l’Empire. Je jure que j’ignore ses motivations !

A l’époque il a subodoré, en réalité, que Darth Sinya avait considéré alors l’Impératrice comme une concurrente à laquelle il était impossible de se mesurer de front. Alors il avait fallu que quelqu’un d’autre décime l’Empire… Et qui est mieux placé pour cela que la République ? Mais l’Iktotchi n’aurait jamais avoué sa faiblesse.

- Comme vous le savez, vénérable Impératrice, le plan n’a pas tout à fait fonctionné, poursuit-il, les yeux plein de regrets, espérant susciter la clémence promise. Lorsque les autres kajidics se sont retournés contre moi, Darth Sinya, cette lâche, m’a abandonné ! J’ai envoyé mes sbires sur Roon, où elle conduisait auparavant quelques-uns de ses activités… Mais il n’y a plus rien. La planète a été bombardée, peut-être a-t-elle elle-même effacé ses traces pour aller se terrer ailleurs !

La voix du Hutt tremble désormais de colère. Il s’était allié à une Seigneur Sith qui a disparu sans laisser de traces lorsqu’elle a compris que Borenga terminerait sans nul doute aux mains de la République ou de l’Empire. Traîtresse ! Il s’était fait deux fois trahir, et pourtant jusqu’à quelques mois auparavant, il avait été persuadé qu’elle pouvait de nouveau lui venir en aide s’il se montrait utile. Elle avait d’ailleurs entretenu cette illusion à l’aide de quelques rares messages imprécis… Il se rend compte maintenant à quel point il a été abusé. Darth Sinya n’a fait que se servir de lui et l’a sacrifié !

- Je… Nous n’avons plus été en contact depuis des mois, votre Excellence. Elle a dû… Reconstruire une base quelque part, mais elle m’a tout dissimulé.

Il lui est délicat d’avouer qu’il ne sait rien des moyens actuels de l’Iktotchi, mais il serait facile pour ses interlocuteurs de le deviner : il y a trois ans, il a littéralement gaspillé les ressources offertes par Darth Sinya. Elle avait senti le danger et s’était dissimulé… A-t-elle d’autres ressources aujourd’hui ? Est-elle parvenue à en construire d’autres ? Et pourquoi prend-elle tant soin de rester dans l’ombre ?
Le Hutt bave en fermant les yeux. La souffrance et la peur le terrassent, mais il a dit ce qu’il sait. Pour une fois dans sa vie, il a été honnête. En rouvrant ses gros yeux globuleux chargés d’espoir, il regarde de nouveau l’Impératrice.

- Je pourrais encore servir, gémit-il d’une voix cette fois à peine audible. Elle ne sait rien de ce qui s’est passé aujourd’hui. Je pourrais dire que je me suis enfui, je pourrais attendre qu’elle me recontacte de nouveau et la pousser à se dévoiler. Et je vous informerai, votre Excellence. Vénérable Impératrice, je vous dirai tout ce que j’obtiendrai, vous écraserez cette misérable concurrente grâce à moi, et je ne demanderai rien en échange !

Ses derniers mots s’éteignent dans un gémissement de terreur. Tant bien que mal, l’énorme créature, se met à reculer tout doucement, comme pour s’éloigner de la mirialan qui l’a déjà blessé une fois. Ses yeux passent d’un protagoniste à l’autre, cherchant la clémence promise. Où est donc passé le mirage ?

En contrebas, l’incendie paraît ne plus parvenir à se procurer de nouveaux carburants. Les flammes brûleront encore de longues heures, à n’en pas douter, mais il a plus ou moins terminé ses ravages. La diversion des Jedi s’est retournée contre eux : aucune bure de l’Ordre ne parviendra à rejoindre le tarmac pour empêcher le sinistre destin de Borenga…
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Il aura finalement fallu que l’Impératrice place Borenga face à l’évidence pour que la grosse limace se mette à cracher la vérité sans chercher à les monter les uns contre les autres, ce qui constituait habituellement son domaine de prédilection. Mais là, positionné par la Force au-dessus du brasier qui rongeait par ses flammes ce qui fut quelques heures auparavant la base secrète du Hutt, Borenga se retrouvait acculé et poussé dans ses derniers retranchements. Que pouvait-il faire d’autre que s’accrocher au mince espoir de vie que lui faisait miroiter Ynnitach ? Rien, probablement. Alors il se mit à déverser ses paroles et ce qu’il savait sur Sinya.

Ce que El gardait principalement à l’esprit, c’était que cette Sinya avait accordé au Hutt des vaisseaux et des troupes. Durant les années passées au service du Hutt, jamais rien n’avait différencié ces derniers des mercenaires que Borenga ou lui-même s’étaient chargé d’engager pour reprendre l’Espace Hutt. Finalement, tout ceci n’était qu’une vaste mascarade qui faisait le jeu de Sinya pour déclencher une nouvelle guerre galactique… El s’en mordait les doigts et se jura de prendre sa revanche.

Néanmoins, cela n’écartait pas le risque que certaines troupes de Sinya fassent toujours partie des mercenaires au service du Hutt mourant. S’il ne se faisait pas trop de soucis pour récupérer la majorité d’entre eux à son service – si l’Impératrice honorait toujourssa part du marché – il faudrait malgré tout mener l’enquête pour ne pas introduire d’espions de Sinya.

Le reste ne l’intéressait que très vaguement. El avait très vite compris que Borenga s’était fait manipulé par la Sith, et lui avec par la même occasion. Cependant, il était d’accord avec le fait que Sinya ait du se construire un nouveau repère quelque part. Il y avait donc quelque chose en plus de quelqu’un à rechercher. Encore fallait-il savoir par où commencer…

Au fur et à mesure que Borenga s’essoufflait dans ses informations, il sentait le poids et la froideur de la mort se glisser tout autour de lui. Dans un mouvement de recul, comme pour échapper à un destin inévitable, le Hutt abattait ses dernières cartes : marchander. Mais le laissait s’enfuir pour rejoindre Sinya en tant qu’agent double ? Si la Sith était aussi intelligente que ça, jamais elle n’accepterait le retour de son pion hutt. Il était même fort probable qu’elle ait gardé des espions parmi les troupes de Borenga. Non, décidément, il n’y avait plus rien à tirer de ce misérable Hutt. Sa proposition fit même rire El sous son masque.

« Comme si nous pouvions croire ce que tu dis Borenga. Comme si Sinya allait gober tes mensonges et croire à ta fuite… Pitoyable. »

El aurait eu envie d’ajouter : « Meurs. », mais cette prérogative, il l’avait offerte à l’Impératrice. Il se contenta d’allumer à son tour son sabre, qui sembla crépiter d’impatience tout comme son propriétaire. Enfin.
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Le dépit, l’exaspération m’enlace cruellement lorsque la Dame Noire, drapée de sa souveraineté vénéneuse, me soustrait ma proie, apposant sur les prémices de mon interrogatoire, la marque ostensible de son pouvoir. Et mes lèvres muettes, à la courbe barbare, retiennent difficilement le grognement sauvage de ma gorge, sous un regard de braises bleues. Ce n’est pas la peur qui me muselle sous son égide implacable, ou la déférence, mais la stratégie, la connaissance qu’il y ait des batailles qui doivent se perdre pour obtenir la victoire d’une guerre. Alors je m’astreins à ce rôle de potiche qu’elle m’impose, mesurant les Forces en présence, élaborant mes desseins, le visage scellé dans la pierre, mes ongles enfoncées dans la paume de mes mains, seules failles à cette façade d’hivers et de granit voilant mon visage de son masque impénétrable.

Les aveux fusent, décevants, j’imagine, pour Etiam, pour Masaari, pour sa future Suzeraine. Mais à moi, ils m’indiffèrent. Je me moque bien de ces révélations faussement nouvelles, de connaitre le nom de son marionnettiste où les stratagèmes de naguère œuvrant dans l’ombre au déséquilibre de l’Univers. Ce qui m’importe, c’est qu’il expire son ultime souffle avant que ses pupilles dilatées ne se givrent à jamais, qu’il cesse d’être une menace constante pour les miens, pour Ragda, et pour moi. Une question de survie bien avant une question de moralité… finalement Joclad n’avait-il pas partiellement raison en accusant mes exactions de vendetta personnelle. Peut-être… en partie…


« Comme si nous pouvions croire ce que tu dis Borenga. Comme si Sinya allait gober tes mensonges et croire à ta fuite… Pitoyable. »

La lame d’El se déploie, brûlante et avide, simultanément à ses désirs de meurtres palpitant dans son aura, comme un cœur de violence assassine. Mon regard s’envole sur Darth Ynnitach, dévalant la courbure parfaite de son profil, cherchant dans l’éclat de ses iris, la condamnation du hutt. Mais je doute… oui je doute qu’elle prononce son exécution immédiate alors qu’il recèle tant autres secrets, tant autres savoir utiles. Pourquoi achever sa vie tout de suite, sur un coup de colère ? Ne serait-ce pas tout autant appréciable, après avoir extirper tout ce que l’on peut de lui, lui assener une mort longue et affreuse, le tourmenter jusqu’à ce qu’il ne soit qu’une coquille vide réclamant elle-même son châtiment ?

Alors, je me penche vers Etiam, ma voix comme un murmure, doux, ferme, sans recours.


« Les dix minutes sont écoulées. »

Mes paupières se closent, voilant sous la frange de mes cils d’ébène, l’azur incendiaire de mes prunelles. Et, dans le secret de mon âme, sans que rien ne le laisse présager, ma Force se rassemble, se modèle, s’étire, tissant entre Borenga et moi, les fils éthérés d’un sortilège funeste. Ils s’enroulent autours de ses organes, légers et aériens, frêles comme l’aile diaphane d’un papillon, mais aussi solides qu’imperceptibles. Je tire, impitoyable, sur mon arcane, mes doigts s’agitant sur un vide illusoire alors que la nasse de son estomac se referme brutalement sur ses chairs, broyant, écrasant impitoyablement l’organe. Il s’étouffe, tousse, régurgite sang et bile verdâtre, laissant le liquide poisseux couler à la commissure de sa bouche arrondie d’un cri asphyxié. Sans attendre davantage qu'ils se remettent de leur étonnement, je procède méticuleusement, dévastant presque simultanément chacun de ses autres organes, ses reins, son foie, ses poumons. Des bulles sanguinolentes s’échappent à présent de ses orifices, venant s’éclater contre sa peau visqueuse et blême alors que je resserre mon emprise, avec une telle violence sur son cœur, qu’il finit par éclater comme un fruit trop mûr.

Borenga n’est plus… sa tête bascule sur le côté, inerte, un corps sans vie au-dessus d’un brasier, sous une neige de cendres. Et mes lèvres s’arrondissent, d’un sourire en lame, froid, sadique, meurtrier… Qu’importe ce qu’en pense la Dame Noire, de mon intervention dans ses soi-disant petites affaires, je n’en ai cure, en revanche, El Masaari, lui, ne perd rien pour attendre. Et mon Obscurité se déploie en guise de promesse envers ce traitre, venant lécher son corps de ses tentacules huileuses.

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Spoiler:

Ca y est. Le moment tant attendu est enfin arrivé. Borenga n’est plus. Ce qui a constitué la plus grande part de pouvoir d’El Masaari gît là, inerte et baignant dans son propre sang. Mais s’il a contribué aux plus grandes heures du guerrier masqué, le Hutt est également la source de son revirement et de sa trahison. Que les autres le fustigent s’ils le veulent, sa fierté et son orgueil trinqueront inévitablement mais en cet instant, El ne pense à une seule fois avoir fait le mauvais choix.

Par ses secrets, ses manipulations, Borenga a causé sa propre perte et conduit dans les ténèbres ce qui aurait pu se révéler être le troisième pouvoir de la galaxie. Au lieu de ça, il s’est fait la marionnette d’un Seigneur Sith en cavale et s’est trouvé pris à son propre jeu. Sur le moment, El s’en veut d’avoir été aussi aveugle. Mais le jeu en valait la chandelle. Il aura beaucoup appris dans l’Espace Hutt, mais son chemin l’emmenait ailleurs à présent.

Maintenant que Borenga avait rendu son dernier souffle, une tension extrêmement pesante flottait autour des quatre combattants réunis sur la plateforme. En agissant contre toute attente, Velvet l’avait pris de court et titillé quelque peu la jalousie d’El. Il aurait tellement aimé être celui qui trancherait la gorge du Seigneur de Dennogra. Mais il avait négocié ce privilège avec l’Impératrice, cependant même elle ne broncha pas. Après tout, la finalité de la situation aurait été la même, qu’importe qui fut le bourreau. Il en allait simplement de sa satisfaction personnelle.

Le Hutt mort, El désactiva la lame crépitante de son sabre. Evidemment, il se tenait toujours prêt à se défendre contre Velvet et Etiam si jamais il y était forcé, mais il ne sentait pas l’imminence d’un combat. Les enjeux et les aboutissements de la mort de Borenga étaient lourds et semblaient les écraser de tout son poids. Pourtant, il ressentit la menace silencieuse de Darth Velvet. Un courant froid et lisse le traverse de part en part, et s’il n’avait pas déjà baigné dans l’obscurité, cette dernière l’aurait probablement envahi. La guerrière était rancunière apparemment. Tant mieux, El ne demandait pas mieux que de régler ses comptes puisqu’elle semblait y tenir tant que ça. El sourit sous son masque à cette perspective excitante. Il était certain que tous deux se recroiseraient un jour ou l’autre. S’ils ne le cherchaient pas, le Côté obscur y veillerait.

Sans plus attendre, une navette envoyée par la frégate sith en orbite vint récupérer son Impératrice. Comme on pouvait s’y attendre, Ynnitach n’avait pas menti : elle disposait réellement de moyens de fuite et de protection. Normal pour une tête couronnée comme la sienne, il aurait été stupide de venir ici sans assurer ses arrières.

Bien que l’échange ne se soit pas déroulé exactement comme prévu, El et Ynnitach avait conclu un marché. Et si la Sith le respectait, elle n’interdirait pas au Jedi de monter à sa suite dans la navette pour quitter Tatooïne. Quand il grimpa derrière elle à bord, il laissa échapper un soupir inaudible de soulagement. Il fallait s’attendre à tout avec les Sith, il était plutôt content de ne pas se retrouver bloqué face à Velvet et Etiam même s’il se sentait de taille à les affronter. C’est surtout qu’une telle situation aurait remis en cause ses plans d’avenir, et ça, El aurait eu du mal à le supporter.
Etiam Benhult
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Borenga avait livré ses secrets...
Etiam était un rien déçu par leur contenu. Mis à part le nom d’une planète bombardée qui ne permettrait assurément pas de suivre la piste de Darth Sinya, qu’avait-il appris qu’il ne savait ou ne se doutait déjà ? Si peu... Au moins avait-il l’assurance que le Hutt avait parlé avec une absolue franchise. Combien de temps aurait-il fallu pour aboutir à ce résultat si le plan de l’ordre avait été mené à bien ? Ironiquement, le Drall n’était pas spécialement mécontent de la tournure qu’avait pris les événements. Il ne broncha pas lorsque Velvet assouvie sa vengeance. Il se contenta d’observer, tranquille et satisfait. Il ne broncha pas d’avantage lorsque l’impératrice Sith et El s’en allèrent en navette. Il suivit un instant du regard l’appareil s’éloigner, puis se tourna vers Velvet, se permettant enfin d’éloigner sa main de la garde de son sabre.

Il n’y avait plus que eux deux sur la plateforme. En contrebas, l’incendie, toujours virulent, semblait néanmoins sur le déclin. C’en était terminé de cette histoire.

« Merci d’avoir respecté ce sur quoi tu t’étais engagée. »

Il soupira, ajouta :

« Je vais aller voir ce qui reste du commando Jedi. Après tout, je suis toujours sensé être leur leader. Tu ferais bien de vider les lieux. Mais si d’aventure, à l’avenir, tu as besoin d’un coup de main, tu sais où me trouver. Au revoir, Velvet. »

Son ton était las. Il se détourna puis débuta les indispensables acrobaties pour quitter la plateforme de décollage dont le seul accès s’était effondré. Il allait par la suite rejoindre l’ordre pour y faire son rapport à Maître Don. Il ne ramenait pas le Hutt, mais ses informations. Peut-être que le vieux Jedi désapprouverait sa conduite, mais il avait préservé l’essentiel.
Spoiler:
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