Darth Velvet
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Korriban, ses cieux dangereux couleur d’ecchymoses et de feu, ses temples sombres coulés dans le sable et les roches, et son académie, flèche d’ébène tendue en invitation à ces hommes et ces femmes dévoyés par la noire promesse du pouvoir et des ambitions. Il est loin le temps où je parcourais ces terres, auréolée de mon obscurité, semant à chacun de mes pas les graines d’une juste haine, avançant dans l’ombre coulée de Seigneurs Siths, âme en peine, perdue et éperdue de vengeance. Leurs noms, un à un, s’étiolent, envolés dans l’Oubli, happés par la trame de la Destinée. D’eux, il ne demeure que la poussière sur ce sol aride, et des cendres dans le cœur de leurs victimes, de leurs proches. Je n’oublie pas, je ne renie pas celle que je fus, celle que je suis encore, ma part d’ombre et de violence, logée là en plein centre de ma poitrine, s’émeut encore d’une pointe nostalgique à la vue des bâtiments. 

Je passe les portes de l’Académie, fantôme d’encre parmi les silhouettes noires. A ceux dont il viendrait de douter de ma présence légitime en ces lieux, j’offre la caresse de mon aura, sourde et barbare, comme une lame dégainée qui jamais ne rentre au fourreau sans avoir versé le sang. Rapidement, le claquement de mes bottes sur le dallage résonne, solitaire, alors que je m’écarte des chemins usuels vers ceux de traverse, moins empruntés par les apprentis. Les quartiers disciplinaires… Un mot trop alambiqué pour ce qui n’est rien de moins qu’un centre de redressement pour élément récalcitrant, un centre de torture destiné à briser ceux dont la volonté s’oppose à celle de leurs maitres. On s’imagine toujours, à tord, que les apprentis sont des êtres gangrénés de nature, glissant inexorablement vers la folie, le meurtre et la déraison, embrassant l’obscurité avec passion. Mais en vérité, à l’instar du Temple déchirant les familles pour obtenir les enfants sensibles à la Force, les siths agissent de même. Combien d’adolescents arrachés à leur parent, jetés contre leur gré dans les entrailles d’un système destiné à les pervertir, ou les voir mourir. Ils n’ont aucun choix. Pas davantage que ceux qui arpentent les écoles jedis. Oh bien sûr, certains étreignent avec ardeur et frénésie le code … mais pas tous, du moins, pas immédiatement.

Vertilen Jarda est l’un d’entre eux. Trop âgé pour être aisément malléable, trop jeune pour résister à la perversion sournoise d’une rééducation. Il suffit juste de briser son âme pour la reconstruire telle que souhaitée et je ne doute pas de sa présence dans ces locaux sordides, entièrement adaptés à cette effet. A l’heure du déjeuner, il y a invariablement ce relâchement au poste de garde surveillant les accès, si bien qu’il m’est inutile de justifier de ma présence dans le long corridor. A moins que la raison en soit moins réjouissante. Sans m’attarder je continue, bifurquant bientôt pour rejoindre une des salles de … « réajustement »  et son terminal informatisé. La nécessité de compulser les dossiers afin de déterminer exactement son emplacement dans ce dédale de geôles et d’alcôves de torture m’installe devant l’écran, mes doigts pianotant avec rapidité et efficacité.


« Hmm… Jasa, Jaimant, Jack… ah ! Jarda…. Dans la cellule CV-25-X, encore soumis au niveau I du protocole 4 : pas de nourriture depuis 1 semaine, et de l’eau avec parcimonie… » Grinçais-je in petto avant de me retourner brusquement au couinement annonciateur d’ennui, de la porte.
Les ennuis revêtent la peau d’un homme, le visage étrange, le regard turquoise et attentif,  arborant l’éclat de la jeunesse. Prenant les devant, je m’impose, laissant l’atmosphère s’imprégner de ma défiance et de ma force intérieure, jouant de mon aura comme d’une âme pour m’imposer à lui en tant que supérieur… ne pas lui offrir une raison de douter de ma présence ici, souffler toute sa défiance et m’établir en maitre.

« Vous n’avez rien à faire ici ! Cette salle est déjà occupée ! »

Ma voix, lame de glace, tranchante et polaire, charrie des glaçons alors que mes traits se parent d’un masque de jade, impénétrable, indéchiffrable, laissant juste la flamme bleue de mon regard le harponner comme s’il n’était qu’une quantité négligeable, un grain de sable dans un rouage huilé.
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Cette journée aurait dû être une journée normale pour le jeune apprenti. Peu à peu, la routine s'était installée et le Weequay ne songeait plus à partir de cette planète qui, durant ses longues années d'entraînement, avait ressemblé plus à une arène aride et dangereuse qu'à un moyen de retrouver son père. Il n'avait pu achever ce qu'il s'était promis de faire et, bien que cette pensée le poussait de plus en plus loin dans son étude du Côté Obscur et lui permettait de renforcer ses pouvoirs, il ne dormait plus depuis quelques temps. Il avait échoué dans sa quête, et il avait été forcé de rester sur Korriban afin de découvrir et d'accroître ses nouveaux pouvoirs.



Il était resté huit ans sur cette planète sans s'être demandé pourquoi il n'avait jamais été envoyé en mission. En vérité, Meifa ne s'était jamais posé des questions sur ses "bienfaiteurs" et sur leurs intentions. Lorsque Senn lui avait avoué être un Sith, il n'avait pas eu peur. Il y avait vu une bonne occasion pour retrouver son père et pouvoir enfin tuer celui qui l'avait abandonné lorsqu'il n'était qu'un nouveau-né; mais ces pensées commençaient à le tourmenter désormais. Il accumulait petit à petit de la fatigue, ce qui le déconcentrait durant ses entraînements. Parfois, sans le savoir, il se perdait dans les couloirs de l'Académie, à la recherche de quelque chose qu'il ne pouvait voir. Ces nouvelles sensations qui l'assaillaient auraient pu accroître sa puissance; toutefois, l'énergie qu'il utilisait la nuit disparaissait le jour venu. Son caractère combattif en prenait un coup, et à chaque fois qu'il s'entraînait (ou tentait en vain de s'entraîner), une frustration jamais ressentie auparavant naissait en lui. Le poids de son échec lui faisait de plus en plus réfléchir, il se méfiait de tout, y compris de ses amis. Senn et Fuu le voyait s'isoler sans pouvoir faire quoi que ce soit pour l'en empêcher. Cette envie profonde de partir de cet endroit réapparaissait, celle-là même qu'il avait ressenti durant les premiers mois de sa formation. Il n'avait que quatorze ans à l'époque. Pourtant, son caractère était plus énergique, plus affirmé qu'aujourd'hui. 

Ce jour-là, après avoir été à un "cours" particulièrement ennuyant (ou tout du moins le pensait-il), le jeune Weequay, s'éloignant de la salle de classe, éprouva à nouveau cette sensation étrange et sauvage qui l'affligeait depuis déjà deux mois. Pourquoi était-il ici? Étudier à l'Académie de Korriban ne lui avait jamais autant paru inutile et insensé qu'à ce moment-là. Ne devait-il pas s'élancer vers l'astroport et voler le premier vaisseau qui passait afin de s'échapper de ce lieu sordide? D'ailleurs, pourquoi ne pourrait-il pas partir? N'avait-il pas déjà rejoint la cause des Siths? N'était-il pas guidé depuis toujours par cette Force puissante et sombre? Il y avait bien des Siths en dehors de Korriban, libres de faire ce qu'ils voulaient et d'aller là où leur désir leur commandait d'aller. Alors, pourquoi ne pourrait-il être comme eux, libre mais guidé par le Côté Obscur? Toutes ces questions l'immobilisaient mentalement, le contraignant à se dire qu'au fond il ne savait quoi faire.

Cependant, alors que ses désirs lui faisaient endurer la charge de tous ses doutes, il courait dans les couloirs de l'Académie, sans réel but et les yeux envahis par des larmes de rage. Il avait enfin compris qu'il ne pouvait avancer psychologiquement et passer à autre chose s'il ne se bougeait pas physiquement. Le temps était venu. Il devait agir et retrouver Brefna. Bien entendu, il ne connaissait pas le vrai nom de son père, et seul son surnom abominable et terrible lui était resté. Meifa ne s'était pas rendu compte qu'il s'était éloigné des dortoirs et du centre de l'Académie. Il s'était aventuré là où il n'était jamais allé en huit ans de vie au sein du bâtiment: les quartiers disciplinaires. Un mot trop compliqué pour l'apprenti, et qui ne signifiait rien pour lui. Il connaissait quand même quelques uns de ses camarades qui y étaient allés, mais à lorsque ceux-ci revenaient, ils ne souhaitaient pour rien au monde dire ce qu'ils y avaient vu ou senti. Le Weequay n'en avait tiré aucune conclusion sur cet endroit mystérieux et il était toujours ignorant quant à ce qui s'y passait. Peut-être était-ce le mystère ou la curiosité qui l'avait mené jusqu'ici. Quoi qu'il en soit, il ne savait pas encore où il se trouvait, toujours absorbé dans ses pensées de fugue et de meurtre. 

Quand il reprit conscience de ce qu'il faisait, il s'étonna de ne pas reconnaître les lieux. Il essaya de rechercher une quelconque indication par rapport à où il était, mais l'Académie n'était pas réputée pour laisser des panneaux indicateurs. Il n'avait pas peur, mais une aura sombre et malfaisante traînait dans le coin. Il ne voulait pas s'en approcher davantage. Son instinct de survie lui dictait de ne pas bouger et d'attendre qu'elle parte. Néanmoins, il ne savait pas par où il pourrait retourner aux dortoirs, et seule la personne derrière cette aura pourrait le renseigner. Il devrait prendre le risque de tomber sur la mauvaise personne. Il ressentait sa présence derrière une porte à sa droite. Il décida alors d'ouvrir doucement la porte pour ne pas la surprendre (et risquer sa vie) et il n'avait pas encore essayé de parler qu'une voix de femme lui intima l'ordre de partir d'un ton menaçant. Le Weequay n'avait pas peur; seul son instinct de survie lui commandait de rester en retrait et de ne pas trop bouger. L'apprenti avait à peine entr'ouvert la porte, mais il pouvait apercevoir une femme à la peau d'émeraude penchée sur un ordinateur. Elle cherchait quelque chose. Meifa n'avait pas une vue parfaite. Il ne put donc pas voir ce qu'elle regardait. Il balbutia une excuse:

- B..bb.. bonjour. Exx... excusez-moi, mmais je me suis perdu. J... je ppensais qqque vous p..pourriez m'aider. Je cherche les dd...dortoirs.

Le Weequay avait une certaine appréhension face à cette femme. Il se disait qu'elle n'était peut-être pas humaine, mais il n'avait jamais vu une telle race à la peau verte. Il faut dire que Meifa n'était pas quelqu'un de très attentif. Ses deux amis étaient des Cathars, et il ne connaissait (ou ne voulait paq connaître) ses autres compagnons. Dès lors, il ne faisait pas attention à eux et les ignorait presque. Il ne savait pas non plus ce que cette personne faisait là, occupée à une activité qui paraissait louche. Toujours est-il que le ton qu'elle avait employée, ce ton autoritaire et un peu agacé que prennent quelques fois les maîtres lorsqu'un apprenti fait n'importe quoi, avait brisé toute la méfiance que le Weequay avait ressenti quelques secondes auparavant. Il se sentait prêt à partir, mais seulement quand cette femme lui aurait dit où se trouvaient les dortoirs.
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Mon imposture, récolte ses bégaiements et hésitations, fruits de mon attitude à feindre celle que je fus naguère. Il ne m'est pas compliqué de moduler ma voix en tesson de glace, de faire naitre sous les courbes de mon visage, la froideur polaire d'un masque de jaspe, d'étendre sur lui mon regard de foudre et d'incendie. Une facilité à laquelle je cède, non par plaisir mais par contrainte. Pourtant la morsure sournoise d'un remord m'envahirait presque lorsque je devine les larmes derrière les paupières gonflées, à demi-closes vers le sol dallé pour s'échapper à mon autorité. 
 
Serait-il de ceux qui arpentent les couloirs de cette académie par obligation davantage que par passion du pouvoir et de l'ambition. Mes yeux se posent de nouveau sur lui, embrassant sa silhouette différemment, un peu plus attentifs, un peu plus humains. Et ma voix, elle, se gaine de velours. Une main de fer dans une étreinte de velours.
 
 
" Tu t'es perdu? Comment est-ce possible de se perdre ici sans en avoir conscience. Tu dois être affreusement troublé pour ignorer que les couloirs que tu parcours sont ceux des geôles de redressements et des salles de tortures." 
 
Je m'approche, étendant sur lui l'aile sinistre et noire de mon ombre. Il ne recule pas, mais je demande si inconsciemment il ne se recroqueville pas légèrement sous mon égide et j'en conçois un léger pincement au cœur. Surement que je ne devrais m'attarder sur cet apprenti, continuer mon chemin jusqu'à la cellule de son frère d'infortune, mais je ne sais m'y résoudre aussi aisément. Un tiraillement, froissement de phalène sur la toile tissée de la Force, m'incite à percer son énigme et le secret lové dans sa poitrine. 
 
" Les dortoirs attendrons. Puisque tu es ici, et que tu ignores visiblement l'utilité de ces lieux, je crois que je vais t'en faire la démonstration. Suis-moi et allons voir ensemble de quoi il retourne auprès d'un autre apprenti, qui lui fait l'expérience en ce moment même, de l'hospitalité de cet endroit." 
 
Amusant de voir, que sous mon ordre désintéressé , et bien malgré lui, il pare mon usurpation d'authenticité . Quoi de plus naturel que le Maitre et son apprenti arpentant les corridors mortuaires de ce quartier aux horreurs. Mes lèvres s'entrouvrent d'un sourire, lame dégainée et miséricordieuse sur un visage modelé de glace et de jade. 
 
"Et chemin faisant, tu m'expliqueras les motifs de ton errance..."
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Une peau couleur d'émeraude, des cheveux d'ébène, une marque au-dessous de l'oeil assez particulière. Tout ce qui faisait partie du physique de l'inconnue conseillait à Meifa de ne pas rester plus longtemps. Cette voix glaciale imbibée d'une fine douceur le plongeait dans un état proche de la paralysie, comme si une poigne invisible l'avait plongé dans un bain rempli de glaçons. Il ignorait si celui-ci était intensément froid ou extrêmement chaud. Toujours est-il qu'il ne savait plus bouger. Était-il sous l'emprise de cette femme? Possédait-elle un aussi grand pouvoir ou était-ce lui qui était trop faible pour résister à cette force obscure et irrésistible? Encore des questions, mais les réponses, elles, étaient inexistantes. L'instinct de survie avait laissé la place à la peur, un sentiment que le Weequay ne connaissait pas assez. La sueur et les larmes se mêlaient dans un miasme de doute et de frustration.


Quand elle répondit à sa requête, il sut que ses désirs l'avaient conduit là où il pourrait les assouvir. Ou pas du tout. Cet endroit était au contraire le moins propice à une fuite. Intérieurement, il riait. Il ne s'était pas complètement perdu. Au fond de lui, il voulait sortir au plus vite de cette fournaise, et ses pas s'étaient arrêtés aux prisons! Quelle ironie parfaite! Peut-être était-ce un signe, un indice de ce qu'il allait devenir s'il continuait à suivre ce chemin de fugue et d'idées noires? Il souhaitait apprendre plus sur ce lieu mystérieux et sordide où les plus téméraires et rebelles finissaient. Il devait mieux connaître l'Académie avant de faire quoi que ce soit d'irréfléchi. Il fallait dénicher des issues, des entrées, des passages isolés ou secrets. Il avait essayé de grimper une montagne sans équipement, et la chute aurait été violente et brève s'il n'avait pas réfléchi. Maintenant, il allait chercher un moyen de redescendre et de repartir sur de bonnes bases. Les jeunes gens d'ici sont sujet à une déraison et à une détermination fugace. Plus les années s'allongent, et plus leur vigueur s'amenuise, faute d'expérience et de savoir; et Meifa avait décidé de changer, ou d'essayer du moins.



Alors qu'une énergie nouvelle s'emparait de l'apprenti Sith, l'inconnue s'était retournée et l'avait invité à admirer ce que cet endroit pouvoir lui "offrir" comme surprises. Toujours sous le joug de l'aura de ce qu'il pensait être un puissant maître Sith, il l'avait suivi dans les couloirs à demi éclairés des quartiers disciplinaires. D'ailleurs, ce pourrait-il que ses pensées aient été modelées et dirigées par elle afin qu'il la suive? En effet, cette détermination furieuse et soudaine l'avait étonné. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus ressenti une telle Force couler en lui. En tout cas, il cessa de réfléchir et il accepta, sans s'aventurer pour autant sur les détails, la requête de la Sith. Il lui raconta pourquoi il était troublé et, d'une voix confiante, il lui dit:



- J'ai presque huit ans d'entraînement ici, et personne de réellement important ne m'a encore remarqué. Je fais partie des faiblards, ceux qu'on va probablement envoyer au front aux côtés de ces minables de l'armée impériale. Depuis huit ans, j'essaye de me renforcer pour accomplir une affaire qu'il me faut mener, et toujours rien. La frustration me gagne. Je réfléchis, je réfléchis, et voilà que j'arrive ici, perdu, désorienté. Je vois porte à ma droite, et je l'ouvre, sentant l'aura qui s'y dégage. Je pensais trouver quelqu'un pour sortir d'ici et partir vers les dortoirs... mais, j'aimerais savoir, si ça ne vous ennuie pas, maître. Et bien... qui êtes-vous au juste? 


La réponse l'aurait terrifié dans une autre situation, mais il était sûr de ce qu'elle allait répondre. Elle était sûrement un maître reconnu qu'il n'avait jamais encore vu dans les couloirs de l'Académie. Elle ne sortait peut-être pas souvent ou bien rôdait-elle seulement autour des geôles? Confiant et souriant, le Weequay regardait calmement la jeune femme tandis qu'il se laissait guider vers les confins de l'Académie.
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"Parfois il est préférable de se satisfaire d'attirer nulle attention que de vivre dans l'ombre et sous le joug de quelqu'un qui use de vous comme d'un exutoire ou d'un outil. Non?" 
 
Mon regard glisse sur lui guettant l'amorce de sa réflexion dans les plis de son front, la lueur de ses prunelles ou le ciselage de ses pommettes.  Mais l'expression de son visage me demeure fermée, et son aura vacillante, confuse. Il est vrai que les gens de sa race ne me sont guère coutumier, et de ce fait il m'est plus difficile d'interpréter leur émotions et l'impact de mes mots sur celui-ci. 
 
" Ne cherches-tu donc que la force ou la célébrité dans ton apprentissage? Est-ce cela qui te gêne dans l'éventualité de rejoindre le front avec les soldats anonymes? Ne supportes tu pas de te mêler aux autres que tu juges inférieurs ou est-ce de ne pas décider par toi-même du chemin de ton avenir qui t'es intolérable?" L'interrogeais-je sous le martèlement complice de nos pas sur le dallage. 
 
Les cellules s'alignent sur notre route, certaines vides, d'autres envahies du gémissements de leurs occupants. Je ne m'arrête pas à leurs chants funèbres et à cette note de démence cruelle résonnant sous les complaintes, pourtant l'émoi me saisit, lézardant le frimas de mon cœur. Autrefois, je ne ressentais pas aussi cruellement la morsure de cette détresse inhérente à ces lieux, comme imprégnée à jamais dans les pierres de ces murs, peut-être parce que je n'écoutait que le bouillonnement sordide de ma propre peine et l'hallali de ma haine teintée de douce folie. Je me demande s'il perçoit le murmure étouffé, l'affliction terrifiée des fantômes d'antan et la lente agonie des silhouettes d'aujourd'hui, drapée du linceul de l'épouvante ou de la résignation. Je marque une halte, me retournant vers lui, jaugeant de sa réaction, à moins qu'un éclat de cruauté malvenue, pour lui comme pour moi, se loge dans ma poitrine, en cet instant, pour perdurer l'épreuve douloureuse, en gage pour mon oubli et son ignorance. 
 
" Je ne suis pas un Maitre. Un maitre ne peut l'être que s'il partage son savoir avec d'autres et ceci n'est plus mon cas depuis de très longues années." 
 
Depuis Viola, en vérité, mais cela je le tais. Il existe des souvenirs qui se doivent de demeurer enfouis et des secrets enterrés au cœur de nos âmes, là ou jamais la lumière n'expose leurs os blanchis par la culpabilité ou les remords. 
 
" Tu m'as demandé qui j'étais mais je demande quelle réponse tu attends de moi. Je suis multiple, et ne me résume à un seul patronyme. Et quand bien même, un nom ne nous défini que s'il nous incarne réellement. En ce cas je suis Velvet, bien qu'ici on l'eu associé au titre de Darth, mais je suis aussi Velyrianna Areth pour certains, ou l'Etincelle Hutt. Mais est-ce réellement important? Je ne suis pas celle que tu recherches, pas une Dame en quête d'une ombre pour boire à mon calice. Je n'ai aucun goût pour les jeux d'influence et de pouvoir, pas davantage que pour le meurtre d'apprenti." 
 
Certains diraient que je me pare d'arrogance à me dévoiler autant. Peut-être. Probablement... Sans importance car nous sommes à présent à l'endroit exact ou je souhaitais arriver. Et si par malheur il s'alarmait en me reconnaissant, je n'aurais aucun mal à bloquer dans sa gorge les hurlements d'alerte. Je passe une main sur le lecteur biométrique, usant de la Force comme d'une emprunte pour forcer la serrure. 
 
"Toi qui voulais savoir où nous étions, entre... tu vas en être instruit."  
 
Et ma voix, glaciale et tranchante, fil de rasoir et de givre, ne lui offre nulle autre opportunité que celle de pénétrer dans la cellule.
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Selon la jeune femme, sa jeune ambition vaudrait mieux ne jamais être assouvie. Être remarqué par un aîné ou par un maître Sith reviendrait à lui obéir ou à vivre sous son autorité toute sa vie? N’y avait-il pas d’heureuses exceptions à cette règle cruelle? N’y avait-il donc aucun Sith dont l’intention serait de le former pour qu’il parvienne à se renforcer et à faire disparaître ses doutes? Il sentait l’expérience émaner d’elle, et peut-être se disait-il qu’elle avait ses raisons pour penser une telle chose. Il savait qu’elle attendait une réponse de sa part, ou du moins une réaction physique. Rien. Il ne voulait pas lui laisser le moindre indice sur ce à quoi il pensait. Elle pouvait être de bonne volonté et avoir l’unique intention de lui faire connaître un endroit jusqu’alors inconnu pour lui, quelque chose le dérangeait chez elle. Bien sûr, il n’était pas du tout méfiant, mais il ne prit aucun risque et il ne fit pas de commentaire. Il continua à avancer en silence, l’air déterminé, guettant la suite du discours de la Sith. 



Sa prochaine réplique l’assura d’une chose: elle cherchait à le troubler. Ces questions qui auraient pu sembler banales lui paraissaient être des pièges tendus, attendant l’occasion pour se refermer sur lui. Il ne voulait pas être célèbre. Les piètres soldats du front n’étaient pas inférieurs à lui. Il se sentait juste désespéré d’avoir gâché tant d’années pour finir ses jours à 24 ou 25 ans. Á ces questions, il avait également essayé de ne pas sourciller, de demeurer impassible et distant, mais l’émotion commençait à l’envahir. Finalement, elle avait sûrement réussi son coup, si tel était son but. Il avait craqué. Il s’était arrêté brusquement au centre du long corridor, et il respirait de plus en plus fort, de fines larmes roulant autour de ses joues creuses. Pourquoi? Décidément, il n’était plus fait pour être un Sith. Ces larmes de rage qu’il avait laissé couler deux minutes plus tôt s’étaient changées en tristesse et en désespoir. Aucun Sith, même apprenti, n’était aussi faible que lui. Il leva lentement la tête et regarda droit dans la direction de l’inconnue, criant presque:





- Connaissez-vous ce détroit infranchissable, cette maladie incurable, ce sentiment inaliénable? Lorsque chaque torche s’éteint à son souffle, nous ne pouvons plus nous empêcher de trembler de rage et de peur! Voilà ce qui m’anime! Cette chimère lointaine, cette ambition morbide et glaciale. La mort guide mes pas depuis douze ans maintenant; mais elle ne me conduit nulle part, n’est-ce pas? J’imagine un rivage inaccessible, une illusion! Je veux pouvoir prouver être un Sith digne de valeur! Un pion, s’il le faut, mais un pion indispensable! Un pion qui pourrait tuer, massacrer, et survivre à ce qu’il voit. Voilà pourquoi je me tourmente! Voilà la raison qui me pousse à me perdre…



Le jeune Weequay, déchaînant le désespoir enfoui en lui, s’était agenouillé sous le poids de sa propre peine. Il était sans doute allé trop loin. Il avait probablement fait fuir la jeune femme, lui qui regardait désormais le sol et ne pouvait plus relever la tête. Toutefois, il finit par se relever doucement, et tout deux continuèrent leur chemin vers les geôles. L’inconnue lui dit son nom, ou plutôt ses noms, car elle possédait de nombreux pseudonymes. Velvet, Velyrianna… Il opta pour Darth Velvet car il ne songeait guère employer ce nom sans le titre approprié. Elle lui avoua ne pas être un maître et donc qu’elle ne pouvait prendre la responsabilité de le former. Dommage. Il lui avait déjà tout dit à propos de ses malheurs. Il espérait au moins qu’elle puisse devenir quelqu’un de spécial pour lui, peut-être pour pouvoir vérifier si elle ne dirait rien à ce sujet. Ils arrivèrent enfin aux cellules. Á ce moment-là, Velvet le fit passer devant, comme si elle préparait quelque chose. Meifa n’eut pas le temps de se méfier ni de refuser, car la voix puissante de Velvet ne lui donna pas le choix. Il avança bien malgré lui, les larmes séchant lentement le long de son visage.
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Je ferme la porte derrière moi, l’obscurité nous enrobant dans un linceul d’ombres opaques, tranché par la lumière ténue d’une minuscule ouverture à barreaux cinétiques. Là, contre le mur, la silhouette d’un enfant écartelé, les bras et les mollets emprisonnés de fer, le visage couvert d’un capuchon de velours noir. Un frisson s’égare sur sa peau offerte à la morsure du froid. Une légère tenue et une température à glacer le sang. 

Je n’ai répondu au jeune weequay, les expressions de mon visage verrouillées, hivernales mais en mon sein, je sais l’écho de sa souffrance et comprend le sel de ses larmes avec l’acuité de ceux que les épreuves de la vie et du destin ont forgés. Je devine sa peur,  son angoisse, sa mésestime de lui. Pourtant s’il faut découvrir les secrets que recèle son âme, la vérité pure sous les cadenas de son apprentissage et de ses rêves dévoyés par les années à être un autre que lui-même, je n’ai d’autre alternative que de rompre sa forteresse, briser sa carapace, le pousser jusqu’au bout. C’est pourquoi, alors que je guette sa réaction devant le garçon crucifié, papillon fragile épinglé sur le mur , ajoutant d’une voix soyeuse dans le silence oppressant. 


« Nous mourrons tous un jour. L’important n’est-il pas de savoir comment nous souhaitons vivre avant qu’elle nous emporte ? Si nous ne pouvons choisir le quand, nous pouvons décider du comment. Veux-tu mourir sous la main de ton Seigneur, pour une parole malhabile, veux-tu servir une Impératrice qui ignore ton nom ou ta souffrance et qui en est même d’une certaine façon l’origine par ton apprentissage ? N’as-tu donc aucun autre désir que massacrer, tuer, te faire respecter ? » 

Je m’approche du malheureux supplicié, mes doigts se posent de part et d’autres de son visage masqué, et doucement je relève le capuchon. En dessous, la peur se lit dans ses prunelles ambrée, d’ailleurs elle suinte de tout son être. Et sa bouche muselée, étouffe un cri. 

"Chut..." Murmurais-je rassurante, alors que j'ôte son bâillon. " Malhina m'a envoyé te chercher..."
 
"Maman?" Chuchote l'enfant peu assuré. 

J'acquiesce. Puis me retournant vers l'apprenti.
 
"Est-ce à quoi tu veux ressembler? Un tortionnaire d'enfants? Un monstre qui tue et massacre pour le plaisir? N'as-tu donc pas la moindre estime de toi-même?" 

D'un mouvement délié, le rougeoiement de mon sabre fend l'air d'une arabesque parfaite, et les chaines se brisent, gisantes à terre, reliquat brisé d'une vie qu'il ne souhaite embrasser. Mes mains se portent vers un jardin frigorifié, offrant la chaleur douce et apaisante de ma mante que j'enroule sur ses épaules, agenouillée devant lui pour ne pas le terrifier davantage. Je n'aime pas le contact des étrangers, il me dégoute et cultive en mon cœur, mon obscurité, jusqu'à parfois libérer ma sœur d'ombre et de meurtres. Mais étrangement, il n'en va pas de même avec les enfants, aussi lorsqu'il se jette dans mon giron, je ne le repousse, ni me rigidifie de surprise. 

"Nous devons partir Jarda." Déclarais-je doucement en le repoussant avec la tendresse d'une mère. Puis observant le jeune weequay . " Tu peux choisir ici et maintenant de ce que tu veux être. Tu peux essayer de nous empêcher de partir. Mais tu mourras. Tu peux rester ici et devenir un pantin avide de meurtres et sans aucun but si ce n'est d'être une bête stupide et obéissante. Ou tu peux venir avec nous. Mais c'est un voyage sans retour possible..."
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L’atmosphère avait changée. Ils étaient toujours dans un couloir, mais cette fois-ci, les prisons s’étalaient tout autour d’eux. Des gémissements sourds se faisaient à peine entendre. Au fond de lui, Meifa, un peu effrayé, était pressé de partir d’ici. Il n’osait observer ou même sentir ce qui se passait dans cet endroit secret et obscur. L’air l'étouffait, bien qu’il soit toujours le même dans toute l’Académie: chaud et humide. Le Weequay, baissant le regard, dirigeait ses pas vers où le menait Velvet. Lorsqu’elle s’arrêta devant une des cellules, il fit de même, tentant de braver ses démons et de relever la tête. Il avait l’impression que tout ce périple était peut-être dans le but qu’il dévoile quelque chose, un secret qu’il aurait gardé en lui depuis de nombreuses années. Si Velvet n’était pas une Sith, était-elle payée pour le faire avouer un crime quelconque. Devait-elle le tester pour confirmer si oui ou non il était digne d’être un Sith? Il était vrai qu’elle le faisait douter en disant qu’il serait préférable qu’il suive sa propre voie, sans maître Sith pour le guider. Essayait-elle de dénicher un traître à l’Académie? Serait-il puni s’il avouait qu’il aurait choisi un autre chemin si on lui en avait donné l’occasion? Il avait déjà prouvé qu’il était à bout de nerfs et qu’il était horrifié par cet endroit. Elle n’avait pas semblé vouloir condamner ses paroles, elle n’avait pas mal réagi. Elle avait même paru être d’accord avec lui.


Il avait levé les yeux. Quelquefois, à première vue, le martyre mental semble plus terrible et irréversible que le martyre physique. Bien sûr, les organes s’étirent et finissent par lâcher, les os craquent et il ne reste finalement qu’un pantin désarticulé. Toutefois, si l’esprit, à force de se tourmenter, se laisse envahir par ses démons, ceux-ci, comme dans un sac trop rempli, finissent par l’éventrer. Ces deux martyres sont irréversibles; et lorsque Meifa leva les yeux pour apercevoir le corps étiré du garçon prisonnier, il n’eut pas de réaction. En effet, après avoir craqué lui-même devant la jeune femme, l’apprenti n’avait plus la force ni la volonté pour s’affliger ou trembler devant le sort macabre de l’enfant. Cependant, après s’être autant agité intérieurement, Meifa ressentit l’envie de s’asseoir. Sans même chercher des yeux un siège dans cette “chambre” si particulière, il s’effondra sur le sol, à peine conscient de ce qu’il se passait. Les prochaines paroles de Velvet lui avaient semblées lointaines, mais elles avaient confirmées ce qu’il pensait depuis toujours: oui, la mort suit ceux qui la cherchent, et peu importe l’instant, la lutte demeure inchangée. Le Weequay avait une ardente envie de vivre, mais il n’ignorait pas qu’un Sith doit courir pour ne pas être rattrapé par son sort. Il avait su démêler ce qu’elle n’osait dire: tout Sith imprudent comme lui est condamné à mourir de la main de son maître et est forcé de servir une ombre cachée derrière un nom étrange. Respecter une personne que l’on ne connaît même pas et qui ne se soucie guère de ce qu’on soit vivant ou non! Cela lui paraissait absurde; mais c’était la loi des Siths. Il était affaibli à présent, et sa volonté de partir diminuait de plus en plus. Il était d’accord avec elle. Néanmoins, il ne pouvait se décider s’il voulait réellement partir d’ici. Il rassemblait tout ce qui lui restait de vigueur et de volonté, et il s’écria vivement:




  • - Mes désirs parlent d’eux-mêmes, Darth Velvet. J'abhorre cet endroit et tout ce qu’il représente d’horreurs et d’ignominies. Je souhaite vivre selon un code d’honneur comme celui des Siths, mais meilleur. Vous n’êtes pas venu pour moi, cependant. Vous êtes allée le chercher, lui. Je ne voudrais pas être un poids en plus. D’ailleurs, il me faudrait retourner aux dortoirs pour rassembler mes affaires et dire adieu aux quelques amis qui ont tenté vainement de me soutenir. Si vous êtes pressée de partir et si vous ne pouvez me garantir que vous m’attendrez le temps que je fasse cela, alors je n’aurai aucun regret si vous partez tout de même. Je me souviendrai, quoi qu’il m’en coûte.




Son discours avait vite été suivi de la voix de Velvet qui, toujours aussi douce et ferme, lui proposait un marché. Elle pouvait donc le compter parmi ses passagers? Une occasion propice à sa fuite. Si elle refusait ses conditions, y aurait-il une autre opportunité pour lui de déserter cette planète qu’il détestait tant? Il avait commencé à avoir un certain respect pour cette “Darth Velvet” qu’il ne connaissait que depuis quelques minutes. Les choses avançaient trop vite; elle acceptait trop rapidement de le laisser monter dans son vaisseau. Peut-être était-ce un piège? L’apprenti ne s’en était pas soucié, et il attendait avec impatience la réponse de sa probable future “complice”, se redressant lentement debout.



Darth Velvet
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« Juste Velvet. » murmurais-je, enlaçant l’enfant pour le porter. « C’est vrai, je suis venu le chercher lui, mais rien ne m’empêche de partir avec toi… »

Comment un jeune homme pouvait-il vivre et survivre autant de temps dans les alcôves de l’académie, avec cette fragilité affleurant et ce manque de mordant. Ce défaitisme … je lui offre une chance de s’enfuir, sa chance et pourtant il semble verser entre nous un flot d’objections. A croire qu’il manque de conviction ou que le changement l’effraye. Ou c’est encore autre chose. S’imagine-t-il vraiment que je dispose des droits à arpenter ces couloirs, que je jouis d’une autorisation pour arracher Jarda à sa cellule. Le temps n’est en rien mon allié, et la discrétion mon unique appui. Je ne peux sauver tous et tout le monde, pas contre leur volonté, et cet apprenti, au fond n’en manque-t-il pas ? Je le dévisage, marquant un pas vers lui, le garçon toujours agrippé à mon cou.

« Je te l’ai dis … si tu viens avec moi, il n’y a pas de retour possible. Tu ne peux pas récupérer tes affaires, ni dire au revoir à ceux que tu imagines tes amis. J’ai vécu suffisamment entre ses murs pour savoir que l’un comme l’autre, ne sont généralement superficiel. L’académie aime la rivalité, et étouffe les amitiés. Je ne t’oblige à rien. Et si lorsque nous serons partis, tu souhaites contacter tes amis, je ne m’y opposerai pas. Mais ici, et maintenant tu as un choix à faire, et c’est à toi seul de t’interroger sur ce qui tu veux être. »

Mes yeux d’azur et d’orage le harponnent, et décidant de laisser tomber le masque qui orne d’impassibilité glacial mes traits, je lui laisse entrevoir celle que je suis réellement. D’ombres et de lumière. De clair-obscur.

« Comment t’appelles-tu ? »

N’attendant pas davantage de lui, je m’élance dans les corridors, en sens inverse de ma venue, plaquant la taille de l’enfant qui m’enserre de ses jambes, d’une main, libérant l’autre pour toutes éventualités déplaisantes, parce que je ne m’illusionne pas, il me sera plus difficile de sortir avec mon otage, que d’entrer.

« Ta décision ? C’est ici que nous nous séparons, ou c’est ici que nous restons ensemble ? » L’apostrophais-je avant que nous soyons devant les portes d’entrées des quartiers disciplinaires.
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Velvet était quelqu'un de déterminé. Elle détestait sûrement l'hésitation et l'abandon. Meifa le ressentait. Il se prit soudain à rêvasser, s'imaginant que désormais, il pourrait s'envoler là où il le souhaiterait, visiter des planètes qu'il n'avait encore jamais connues auparavant, connaître de nouvelles races étranges et accueillantes, sourire à nouveau devant les visages de ceux qu'il considérerait comme ses amis. Une vie neuve, une vie sans obstacle, une vie de légèreté. Son but ultime, il l'aura accompli en moins de deux ans s'il accompagne Velvet. Il vit avec une joie véritable le futur qui se présentait à lui. Pour lui, le voyage et la fuite n'étaient plus des ambitions perdues. Au vu de la situation, une chance inouïe s'était matérialisée devant lui. L'Académie, bien qu'il partageait le même point de vue que tous les autres siths, était devenu un poids qu'il ne pouvait supporter. Ses errances inconscientes lui avaient permis de le réaliser. Cette jeune femme lui avait permis de choisir l'avenir qu'il souhaitait ardemment. Plus de retour possible, disait-elle, mais un départ grandiose! Plus de prise de tête! Si réfléchir l'avait aidé, cela l'avait aussi ralenti. Il devait rattraper les huit ans de sa vie perdus à s'entraîner seul. Le terrain l'attendait. Ses amis... Ils n'existaient peut-être qu'en apparence, mais il voulait vraiment leur dire adieu. Si Velvet le lui permettrait plus tard, il en serait ravi. Elle le pressait de révéler ce qu'il choisissait: la fuite et un futur meilleur ou rester et risquer de mourir à n'importe quel moment. Il soupira longuement, et puis, après quelques secondes:

- J'ai enfin pris en compte mes faiblesses. Je ne suis pas parfait, et peu importe si je reste inconnu aux yeux de tous, je vivrai de la même manière jusqu'à l'instant où je le retrouverai. J'ignore si vous me manipulez ou si tout ceci n'est qu'un test pour évaluer ma loyauté envers les siths et l'Impératrice, mais j'ai beaucoup songé à fuir et à quitter ce lieu où je n'ai fait que stagner. J'accepte donc de vous suivre, quoi qu'il m'en coûte. Toutefois, je resterai sur mes gardes. J'ai conscience de votre force. Pourtant, si vous tentez de m'attaquer, sachez que notre accord sera rompu. Tant que vous serez aussi impassible que maintenant, je me méfierai de vous, qui que vous soyez. Vous êtes pour moi un moyen de m'éloigner d'ici. Il me faudra plus de temps pour que je ne sois plus aussi méfiant. Vous étiez donc venue en ces lieux pour sauver cet enfant? Je trouve cela très brave. Néanmoins, vos vraies intentions peuvent être totalement différentes. J'espère que vous comprendrez mon point de vue. Je suis certainement fragile et indéterminé, mais seuls de véritables amis seraient capables de me faire baisser ma garde; et puisque vous me le demandez, Velvet, je m'appelle Meifa Phrei. Maintenant, cessons de parler, et agissons!

La jeune femme s'était précipitée hors des geôles très rapidement, se dirigeant vers l'extérieur à toute vitesse. Le Weequay la suivait de son mieux, rythmant son discours par des halètements et de brèves respirations. Décidément, Velvet n'avait rien à faire là. Telle une fugitive, elle filait droit vers l'astroport de la planète, endroit où elle avait certainement laissé son vaisseau. L'apprenti n'en pouvait plus. Il n'était pas du tout doué en endurance. Évidemment, étant donné qu'il ne s'entraînait jamais à la course à pied. Surtout qu'il ne souciait que de son sabre et du lien qu'il avait entretenu depuis huit ans avec la Force. D'ailleurs, il avait heureusement toujours son sabre sur lui. Encore un moyen de ne jamais être pris au dépourvu et de se défendre face à toute sorte d'attaque. Puisant dans les dernières forces qui lui restaient et dans sa volonté toujours croissante, Meifa avait rejoint Velvet. Essoufflé, il espérait qu'ils étaient enfin arrivés au spatioport, impatient d'abandonner ce qui le tourmentait tant.
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« Meifa, de la même façon que tu ne m'accordes ta confiance, je ne me confie au premier venu. Mais je comprends ta défiance, cependant si tu veux devenir mon élève, il faudra tôt ou tard t'en débarrasser. Je ne peux t'enseigner que si tu y consens. Quand à te trahir, ou t'attaquer, ce n'est nullement dans mes intentions. Si cela l'était, serions nous ici en atermoyer. Je ne porterais pas ce coup en premier. Maintenant viens, il nous faut nous dépêcher. »

L'enfant, tout contre moi grelotte, ou sanglote le visage noyé dans ma chemise. Ma main se pose sur son dos, apaisante, alors que je déploie la Force en une toile éthérée, tout autour de nous. Une sonde, un espion, juste pour découvrir les dangers à proximité, et l'écho qu'elle me renvoie, m' alerte. Ce n'est qu'une question de temps, de l'ordre des minutes, maintenant pour que le veilleur découvre, la porte de la cellule et diffuse l'alarme. Jamais nous n'attendrons à découvert, mon vaisseau niché un peu plus loin, en contrebas du spatioport.

« Meifa, sais-tu appeler les Ombres de la Force pour te dissimuler ? ».

Avisant de son air étonné, entre incompréhension et incrédulité, je me doute qu'il ne connaît cette technique. Une lacune qu'il me faudra absolument comblé s'il se décide à me rejoindre. J'exhale un soupir, puis lui tendant une main ganté avec une réticence à peine voilée, je continue.

« Donnes-moi ta main, je vais nous dissimuler tous les trois. Ca facilitera notre fuite. »

Et lorsque ses doigts enlacent les miens, j'appelle la Force, tissant autour de nous un voile d'ombres, puisant dans mes ressources la concentration et la puissance nécessaire pour tous nous couvrir d'une mante de nuit. Invisible. Inrepérable. Mais ô combien épuisant. Haletante sous l'effort continu que je prodigue, je les entraîne dans mon sillage. Des perles de sueurs coulent le long de ma tempes, et mes muscles s’ankylosent sous l'effort combiné de la course, du poids de l'enfant et du maintien de notre protection.

Malgré le rythme soutenu de mon pas, je suis satisfaite de constater que le jeune apprenti parvient tout de même à me suivre. Non sans difficultés, mais jamais en se plaignant.

« Nous y sommes presque.. » déclarais-je en relâchant la Force dans l'une des ruelles adjacentes au spatioport, mes traits tirés par une fatigue légitime.

Je coupe la vitesse luminique, derrière, sur la banquette aménagée, Jarda dort à poing fermé sous ma cape.

« Nous allons le ramener à sa mère. Et après toi, et moi allons devoir discuter sérieusement à ce que tu envisages de faire. » annonçais-je à Meifa, tout en admirant Boz Pity, identique à une perle rare d'un bleu, pailleté de doré et de vert.

Je ne suis pas une pilote hors pair, tout juste acceptable, mais je parviens sans difficulté à entrer dans l'atmosphère de la planète, suivre les longs canyons crénelés, rasant les roches brunes de près, jusqu'à nous poser, près d'un campement niché entre la végétation et les vestiges d'une ancienne civilisation, là tout au fond d'une crevasse de pierre.

Nous descendons, tous ensemble, parcourons la route de pavés et de gravillon serpentant jusqu'aux habitations préfabriquée, couverte de mousse. Les hululements d'un bantha nous accueille, et surgissant d'une plantation de fruits,un homme massif et barbu
.

« Vel ! Nous t'attendions plus tôt ! Ragda est déjà repartit, il a laissé un holocron à ton attention. »

J'esquisse un sourire. Toujours aussi direct, l'ancien chef de la sécurité de Vestal corporation, dévisage Jarda et Meifa.

« C'est lequel le petit gars de.. »

« Le plus jeune. Aucun problème depuis mon départ ? »

« Non Vel, on a eu un petit soucis avec la ferme, mais Ragda nous a ramené les pièces, la semaines dernières. On a commencer à dégager davantage le grand hall, dans les ruines à l'est. Sinon tout baigne. Il faudra sûrement bientôt se ravitailler en médicament pour le vieux, mais sinon tout vas bien. Pas de jedis, pas de siths à l'horizon. La belle vie... enfin si aime le coté sauvage et bosser du soir au matin » ajoute-t-il avec un sourire démentant tes propos.

« Peux tu amener Jarda à sa mère s'il te plait ? Et je te présente Meifa. Meifa voici Vector. »

Au loin, les cris de joie d'une femme se répercute, rapidement suivi de ceux du gamin, avant que les embrassades de les rassemblent, la larme à l’œil et le bonheur au bout des lèvres. Délaissant les uns et les autres, je me dirige vers l'un des préfabriqué, l'apprenti épousant les pas.

« Installe toi, je vais nous trouver un rafraîchissement. » lâchais-je, en fouillant les placards « Mais avant tout j'aimerais savoir ce que tu attends de moi. Tu peux t'en aller, choisir ta destination, je t'y conduirais avec plaisir. Ou tu peux rester avec moi, et je t'enseignerais... »
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Ainsi, elle ne pouvait lui faire confiance. Évidemment, leur rencontre, bien qu'elle ait été une chance pour le jeune apprenti, était encore trop récente. Le temps seul serait capable d'éliminer en lui cette méfiance irréductible qui le tourmentait. Il ne pouvait plus reculer, mais son esprit lui conseillait toujours de s'éloigner, de courir, d'abandonner ses rêves et avec eux Velvet. Une part d'idiotie et de lâcheté qui ne cesserait de lui faire du mal. Elle m'a trouvé par chance. Cette chance, je dois en être heureux! Elle peut être rusée et fourbe, mais aussi honnête et forte. Je ne dois pas revenir en arrière. Surtout pas! Intérieurement, la guerre qui le paralysait psychologiquement diminuait tantôt l'espoir qu'il avait de pouvoir avancer, tantôt la peur qui l'obligeait à rester ici. Pourquoi hésitait-il encore? Il avait accepté. Sa voie était désormais claire et limpide. Le chemin se découvrait entièrement. Une route au bord d'un précipice où il était resté isolé depuis trop longtemps. À présent, se munissant de tout un équipement de sentiments, de volonté et d'honneur, il débutait la montée vers le chemin qui lui était destiné, Velvet à ses côtés.

- J'espère... J'espère vous être utile à l'avenir, Velvet. déclara-t-il en la regardant avec fierté. Je ne vous quitterai pas tant que je ne vous aurai pas été utile. Je dois m'acquitter de mes dettes, et mon départ avec vous en est une. Si vous m'emmenez, même si je dois attendre jusqu'à la fin de ma vie, je tenterai de détruire cette barrière qui m'entoure et m'étouffe. Je vous ferai confiance... J'essayerai... Et j'emploierai ce qui me reste de temps à retrouver celui pour qui je continue à survivre.

La jeune femme lui demande enfin d'utiliser tout ce qu'il a de pouvoir pour dissimuler sa présence. Meifa est trop inexpérimenté pour pouvoir réaliser un tel acte, et son soudain emportement n'arrange rien à la situation. Trop instable pour être utile en quelque manière que ce soit, le Weequay, déplorant sa faiblesse apparente, baisse les yeux. En vain, il aura imploré la Force de lui octroyer ce pouvoir qu'il n'avait pas encore acquis. Il avait l'envie de gémir, de hurler, de laisser à toute l'Académie le loisir de le railler publiquement, mais cela serait à l'encontre de la mission de Velvet, et il ressentait déjà une espèce de respect envers celle qui lui avait proposé directement de partir avec elle. Cette aura qui, quelques minutes auparavant, le terrifiait, il la voyait à présent comme un mur imposant, comme une protection qui avait pour objectif de dissuader quiconque de passer au-delà. 

Le Sith, lorsqu'elle lui prit la main, reprit un peu de son courage. L'air étouffant était à nouveau respirable, sa vue ne se troublait plus face à ce qui pourrait l'attendre s'il désertait... Il était lucide. Il se sentait empreint d'une puissance que personne ne pourrait jamais égaler. Une illusion, sans doute, mais cette illusion fonctionnait. Son orgueil, son sourire, son honneur, son courage. Tous les sentiments qu'il pensait disparus revenaient lentement à la surface. En se retournant pour admirer une dernière fois l'Académie, Meifa s'immobilisa quelques secondes pour saluer ce qui l'avait fait souffrir pendant huit ans. Aucun regret ne paraissait sur son visage. Le bonheur d'un malheur quitté. Reprenant sa course, il rentra dans le vaisseau de Velvet, admirant la technologie du Hammerhead avec curiosité. Voilà longtemps qu'il n'avait pas quitté Korriban, et il n'avait aucunement le temps de pouvoir admirer les vaisseaux arrivant sur la planète. Il arpenta quelques temps le véhicule, puis retourna dans la cabine du pilote, résolu à demander à Velvet où elle comptait aller.



Au moment où il arriva là où Velvet se trouvait, l'appareil avait déjà atteint son objectif. Une planète bleue, verte, et formée d'une multitude de points dorés. Décidément, la Galaxie était composée de lieux magnifiques. Hypnotisé par ce qu'il voyait, Meifa ne put questionner la jeune femme sur où elle souhaitait l'emmener. Comparée à cette planète, Korriban ne faisait pas poids au point de vue de la diversité naturelle. Elle regorgeait sûrement de nombreux d'animaux fabuleux et de plantes formidables. Ébloui et ravi, le Weequay ne put détacher son regard de ce qu'il apprendra plus tard être la planète de Boz Pity. Après être entrée dans l'atmosphère, Velvet parcourut nombre de canyons avant d'atterrir non loin d'un campement isolé. En descendant du vaisseau, le Sith peut apercevoir les maisons fabriquées, probablement à la hâte et avoir le peu de matériel disponible. Un cri de bantha se fit entendre, et l'apprenti sursauta, surpris, avant de se rendre compte qu'il n'y avait aucun danger.



Soudain, un homme surgit pour accueillir les nouveaux arrivants. Visiblement, il connaissait très bien Velvet, et il n'avait aucun scrupule à l'appeler par un diminutif. Meifa avait tant de questions. D'abord sur cet endroit, à quoi il servait, pourquoi un tel lieu pouvait exister... Velvet discuta un peu avec l'homme, et elle repondit à la question qu'il se posait depuis leur départ de Korriban. Un certain Ragda devait l'attendre ici pour reprendre l'enfant, mais il n'avait pas été assez patient. Une remarque de l'homme déconcerta le Weequay. Ils voulaient se cacher des Siths et des Jedis? Alors, Velvet n'était pas une Sith? Elle n'était pas une Jedi? Alors, qui était-elle réellement? Un mince regret parvint à lui faire craindre de ne pas avoir refusé l'offre de la femme. Il commençait à douter. 



Quand Velvet lui présenta Vector, il fit mine de ne pas avoir entendu. Il la suivit tranquillement dans une des maisons préparées. Peu à peu, son sang froid le quittait. L'idée qu'il avait été dupé traversait son esprit, et sa colère allait réapparaître si Velvet ne lui donnait pas les explications appropriées. Assis tous les deux, elle insistait pour savoir ce qu'il voulait véritablement. Soupirant, l'ex-apprenti s'écria:



- Avant de vous avouer ce que je veux faire, il me faut la certitude que vous n'êtes pas mon ennemie. Vous m'avez assuré que vous alliez m'aider, mais je pensais que vous étiez une Sith. Une Sith infidèle à l'Impératrice, mais une Sith tout de même. Maintenant, vous me semblez être plus qu'un électron libre de l'Empire. C'était pour ça que vous vouliez partir rapidement de Korriban? Vous êtes une fugitive? J'espère que vous comprenez si après ce que j'ai vu ici je reste méfiant à votre égard. Après, je voudrai bien vous suivre, mais seulement après que vous m'ayez répondu.



Cela allait se jouer maintenant. Peut-être allait-il la suivre, même si elle lui avouait n'être qu'une prisonnière en cavale. Il lui suffisait d'être franche. Sinon, il ferait tout pour s'éloigner d'elle et repartir de zéro. Dorénavant, son avenir était entre ses mains.
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Je dépose, au devant lui,un verre rempli d'un liquide bleuâtre, et mon profil de jade, se pare à nouveau de sa rigidité minérale, givré sous un masque inexpressif. Je peux comprendre qu'il doute de mes intentions à son égard, cela je puis l'admettre mais je suis consternée qu'il n'admette pas que je ne suis son ennemie. Pourquoi l'aurais-je extrait de sa vie de misère et d'épreuves si je lui souhaitais du mal ? L'exaspération me gagne, me rappelant à juste titre combien avoir un apprenti est un exercice sur le fil du rasoir. Autant je n'ai aucun problème concernant Ragda, qu'il faut dire, représente davantage un ami qu'un élève, autant je sens que Meifa ne pourra s'épanouir s'il ne reprend pas de l'assurance et crois davantage en lui. Mon rôle... mon devoir... à la condition qu'il m'accepte.

« Je ne le suis pas Meifa. Ne t'ai-je pas aider ? Ne t'ai-je pas protéger lors de notre fuite ? Crois tu que cela soit réellement la charge d'une ennemie. »


Je m'installe, en face de lui,mes doigts tapotant la table, seul signe des émotions qui m’animent. Ma voix, elle, demeure calme et posée, caressant son âme comme une main flatte un chaton turbulent.

« Je ne t'aiderais que si tu le souhaites. Tu peux partir si tu préfères, tu es libre de l'un comme de l'autre. Et... pour répondre à ta question.... »

Je soupire. Pourquoi est-ce si important que je sois une sith, ou une jedi, ou rien du tout de cela. Faut-il toujours que l'on me définisse par l'un ou l'autre ? Ne puis-je tout simplement pas être Velvet, être moi, juste une personne sensible à la force mais ne suivant aucun de ces deux dogmes extrémistes ? Je ne rends de compte à personne, et s'il faut fustiger quelqu'un de mes erreurs, je m'en prends à moi-même. Mes doigts se serrent sur mon verre jusqu'à ce qu'il se brise, entaillant mes mains d'une myriade d'éclat brillant.

«  Pour répondre à ta question, et comme je te l'ai dit à l'Académie plus tôt, je suis beaucoup de chose. Il fut un temps ou j'étais une jedi, et plus tard une sith. Je ne t'ai pas menti, et Darth Velvet n'est en rien une chimère. J'ai tué pour ton Impératrice, j'ai épousé la cause d'un de ses Seigneurs, mais c'était il y a longtemps. Aujourd'hui je ne suis que Velvet. Je ne suis pas les préceptes jedi, ou siths, parce qu'ils ne me correspondent pas, parce qu'ils ne me satisfont pas. Parce que je les estime emplis de failles et d'erreurs. Parce que le monde n'est pas que de Lumière ou d'Obscurité, mais parce qu'il est un Tout, et ces deux facettes , le revers d'une même médaille. Tu veux apprendre, je peux t'apprendre. Mais n'attends pas de moi l'apprentissage de ces codes, parce qu'ils diffèrent de mes croyances, et de celle que je suis, bien qu'ils en soient, d'une certaine façon, partie intégrante » 

Je marque une pause, et mon regard, éclair céruléen de glace et de pierre, le transperce. Quant à ma voix, elle résonne d'une vérité que je ne lui dissimule aucunement.

« Nous avons quitté aussi vite Korriban, parce que, au cas où tu n'aurais pas remarqué, j'ai délivré l'une de leur recrue de sa cellule. Mais tu n'as pas tord, je crois que ma tête est mise à prix dans l'Empire. Et aussi accessoirement dans la République et dans l'espace Hutt. Comptes-tu essayer de la récupérer ? J'imagine que l’impératrice se réjouira de savoir que celle qui a aidé des jedis à s'enfuir de sa prison impénétrable, git six pieds sous terre. Mais laisse moi te prévenir, pourtant, si je ne porte que rarement le premier coup, je suis celle qui assène le dernier. »

Je me lève, replaçant la chaise sous la table.

« Je te laisse réfléchir. Si tu veux rester, rejoins moi devant l'entrée des ruines, Vector te montrera. Le cas échéant, tu partiras demain. Cet endroit est un refuge pour certaines personnes sensibles à la Force, j'ai pris un risque en te conduisant à notre sanctuaire, je n'ai pas le droit de mettre ces gens plus en danger si tu te révèles incapable de décision. Mais si tu viens, n'amènes pas cette méfiance stupide que tu traînes dans ton sillage. Sois vigilent de mes intentions, c'est une attitude prudente et raisonnable, mais si tu es défiant, il n'y a rien que je puisse t'apprendre. »
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Pourquoi la soupçonnait-il encore de ne pas être son alliée? Ils s'étaient rencontrés en peu de temps, ils n'avaient pas fait connaissance d'une manière approfondie et correcte, ça il en était certain. Toute cette histoire allait trop vite pour lui et cette sensation de vitesse lui faisait craindre une perte de contrôle. Il détestait les regrets, et toutes ses contestations à l'égard des actes et des objectifs de Velvet lui permettraient de voir si sa décision était justifiée. Il n'aurait pas voulu revenir sur ces faits deux ans plus tard en se lamentant de ses choix. Cette peau d'émeraude aux tatouages si particuliers, ces yeux d'un bleu teinté d'une certaine nostalgie que l'apprenti ne pouvait s'empêcher de ressentir, ces cheveux d'une couleur qui lui rappelait ses propres idées et tourments lorsqu'il séjournait encore sur Korriban... Tous ces détails concrets n'étaient pour lui nullement inutiles à prendre en compte. Il s'en souviendrait aux moments les plus inconfortables, dangereux ou embarrassants. Durant ces moments-là, il visualiserait à nouveau les prunelles de celle qui l'avait sauvé d'une vie d'esclave (sur ce point-là il ne pensait pas encore de la sorte), d'une vie attachée à des principes qu'il ne comprenait plus. Un sauvetage qui n'avait jamais eu de fondement réel. Il se trouvait là, perdu, et Velvet l'avait récupéré, guidé à travers les couloirs sombres pour enfin surgir à la surface et affronter qui il était et qui il deviendrait. Il était de ceux qui s'accrochaient à des idéaux qu'il ne voulait ni déterminer ni concevoir. La jeune femme l'avait mené à s'identifier lui-même et à vouloir changer. Désormais, à quoi bon lui tourner le dos? Il ne voulait pas l'admettre, mais elle avait déjà tant fait pour lui, et les paroles qui suivirent le confortèrent dans cette idée. 

Il ne l'interrompit pas, et il l'écouta lui parler de qui elle était. Elle laissait transparaître un brusque changement dans sa voix, ce qui fit penser à Meifa qu'elle était sans doute énervée. Elle en avait le droit. Avec des remarques pareilles, elle s'était sentie vexée d'être ainsi la cible de telles accusations et lui montrait à travers son discours qu'il n'avait aucune raison d'avoir peur d'elle. Elle lui avait donné l'opportunité de changer d'air et de recommencer sa vie, elle l'avait protégé plus tôt alors qu'elle aurait pu l'abandonner sur place et continuer son chemin... Il était libre, mais libre de prendre parti et d'opter pour l'autre ou l'autre voie: la suivre et devenir son élève, ou partir où il le souhaitait. Il aurait voulu une troisième solution, une solution plus sage et plus logique, mais ç'aurait été inutile de tergiverser. Il avait finalement pris sa décision depuis longtemps, et l'honnêteté de Velvet l'avait renforcé dans son choix.  Elle eut enfin terminé de déclamer tout ce qui la poussait à le recueillir ici, d'exprimer ses différentes facettes, le pourquoi elle était allée sur Korriban, et de lui imposer ses conditions. Après un moment de réflexion, le Weequay se leva sans avoir touché à son verre au contenu inconnu et étrange, et il s'écria, fier d'avoir résolu le problème:

- Bien sûr, je resterai avec vous! Vous m'avez convaincu, et je n'aurai ni regret ni tristesse de vous rejoindre et d'apprendre de vous. Je suis trop faible pour traquer mon père et le battre. Je dois encore m'entraîner, et je sais qu'avec vous, il me sera possible de me concentrer encore mieux qu'à l'Académie. Mais je ne veux pas rester cinq ans non plus. Il me faut acquérir de la force rapidement. J'ai sensation qu'il m'échappera bientôt si je n'agis pas, et je dois être sincère avec vous sur ce point. Je respecte votre volonté et ce que vous représentez. Les personnes que vous accueillez ici, isolées de tout ce qu'elles détestent, est un acte remarquable et immanquablement juste. Je conçois que vous aimeriez m'enseigner tout ce que vous savez dans une situation différente. Je n'emmènerai pas avec moi ce que vous prétendez être de la bêtise et que je pense être de la sagesse. J'irai aux ruines le plus tôt possible pour apprendre. Pouvons-nous le faire maintenant? Je hais perdre du temps, et je ne sais pas tenir en place lorsque je suis en attente. 

Meifa n'avait rien d'autre à faire que penser à comment il réagirait quand il rencontrerait son père. Dans l'état où il était, il n'avait aucune chance, mais s'il maintenait la cadence, s'il renforçait son rapport avec la Force et s'endurcissait dans les prochains jours, il serait quelque peu avantagé. Il aurait avancé dans sa lutte pour ne pas perdre la mainmise sur sa propre vie. En vérité, il voulait éliminer son géniteur car il l'avait vendu, abandonné dès l'enfance. Il avait décidé de son sort avant même qu'il n'ait pu parler. Un acte semblable lui paraissait impardonnable. Adopter une solution dans son propre intérêt et à la place d'une autre personne... Voilà ce qu'avait commis comme crime son propre père. Il devait payer pour ça. À cet instant, l'apprenti regardait toujours Velvet, et il sut que son choix était le bon choix, le choix qui allait le libérer des liens qui s'agrippaient à son cou. Il souriait désormais par pur bonheur. Comment avait-il pu se tourmenter en se méfiant d'une personne si tendre et attentionnée? Il ne le sut jamais. Une forte volonté et une douce intention combinées entre elles. La combinaison parfaite pour un excellent enseignant.
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« La vengeance.... c'est un sentiment qui m'est familier, une passion dévorante et une fois assouvie, elle nous laisse un goût de cendre. Je vais te donner un premier conseil, prend le comme le reflet de mon expérience. La haine est un poison obsédant. Bois quelques gorgées à son calice et il te rendra plus fort, avale le d'un seul trait, jusqu'à la lie, et il te tuera. »

Une pointe de déception me perce le cœur devant cette réaction entre impatience et ambition. J'en conçois une légère tristesse et l'emprunte, peut-être, d'un regret. Me serais-je partiellement trompée sur lui ? J'imagine que le temps seul pourra répondre à mes doutes. Dire qu'il vient juste d'arriver et s'imagine déjà en partance pour assouvir ses méfaits. Je ne juge pas de son droit à la vengeance, à la justice, moi-même n'ai-je pas été la lame froide et cruelle d'un talion, de représailles sanglantes mais nécessaires à mon âme meurtrie ?

« Nous allons commencer rapidement. Cependant j'ai un message à envoyer et toi, tu dois te changer avec une tenue plus adaptée que celles avec la marque de l'académie. Tu trouveras tout ce dont tu as besoin ici. Lorsque tu seras prêts, rejoint moi aux Ruines. Un conseil, mange un bout et bois suffisamment... j'ai besoin de t'évaluer pour connaître tes forces et tes faiblesses. Aujourd'hui sera difficile pour toi . Prends dont le temps de te restaurer. »

Je sors, l'abandonnant dans le préfabriqué pour rejoindre ma loge, mon holocron et mon dispositif de communication. Ragda... à nous deux.



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