Invité
Anonymous
Cela ne faisait que deux jours qu’elle était vice chancelière, et elle semblait déjà être à bout. Emalia était venue la chercher quelques heures seulement après le grand débat du gouvernement de coalition, et lui avait demandé de devenir son bras droit. Lana avait accepté. A contrecœur certes, mais elle avait tout de même accepté… Et maintenant qu’elle était dans la place, elle se disait que tout cela n’en valait vraiment pas la peine. Avait-elle pris Emalia en pitié ? Ou bien la fatigue au moment où la chancelière lui avait demandé l’avait-elle poussé à l’erreur ? Pourquoi, pourquoi sinon aurait-elle eu le malheur d’accepter ?! Elle avait bien vu l’ébullition du Sénat, de tous ses politiciens plus ou moins honnêtes, qui avaient décidés de se diviser au pire moment au nom de la Force savait quoi. Elle avait bien vu que c’était probablement le pire moment pour décider de seconder une chancelière qui soulevait la polémique, et son foutu gouvernement de coalition…

Mais à présent qu’elle était là, il n’y avait plus de marche arrière possible. Il fallait qu’elle tâche de tirer meilleur parti de la situation, même si elle commençait à regretter amèrement sa décision. Depuis ce matin, les plaignants défilaient pour exprimer leur mécontentement envers le gouvernement, ou demander tel ou tel privilèges. Elle n’avait jamais vu autant de gens venir se plaindre au cours de toute sa vie de sénatrice ! Mais bien que sa patience fut mis à rude épreuve, elle s’efforçait de sourire, de faire bonne figure, et d’apaiser les politiques afin qu’ils se décident enfin à aller dans le bon sens. Lana, si elle était une oratrice acceptable mais sans plus, était par contre très douée pour discuter avec les gens en privé et les faire changer d’avis.

L’umbaranne parcourut du regard son nouveau bureau, plus adapté à recevoir en entrevue que son ancien local. Elle avait reçu également les quartiers adjacents. Mais cela ne l’arrangeait pas, loin de là. Ses affaires n’étaient plus à leur place, les meubles non plus. Le grand bureau était presque vide. Le changement de son environnement lui était désagréable, surtout vu la rapidité avec laquelle ils avaient dû opérer. La plus grande partie de ses affaires n’étaient même pas encore là, et le fait qu’elle mette un temps fou à chercher ce dont elle avait besoin rajoutait un peu plus à la frustration qui la tenaillait. Pour ne rien arranger, la lumière de son bureau était réglée en général sur son maximum. La majorité des gens qui venaient étaient des humains, et ils se sentaient vite mal à l’aise dans l’obscurité, si bien que Lana avait rapidement préféré augmenter la lumière et remettre ses grosses lunettes de protection. Saloperie d’humains et de leur standard à la con.

Elle était vêtue d’une longue robe d’un vert émeraude sans trop de fioriture, avec une large ceinture noire de soie qui lui serrait la taille. Lana, qui d’ordinaire arborait des coiffures complexes et raffinées dignes de son rang, avait pour une fois laissé ses longs cheveux noirs tranquilles, les laissant retomber dans son dos. Elle n’avait plus le temps de se coiffer convenablement vu la charge de travail qui l’attendait. Ayant très peu dormi la nuit précédent, elle s’était maquillée de sorte à dissimuler la fatigue qui l’écrasait. Cependant, entre sa récente escapade chez les Hutts, et son ascension à ce job pourri, il y avait bien trop à cacher, si bien que cela ne trompait personne. Quelques personnes compatissantes lui avait même fait la remarque, lui faisant remarquer qu’elle semblait un peu pâle. Oui elle était pâle, pâle comme la mort. Chose qui allait vraisemblablement arriver au prochain qui lui ferait remarquer !

Attendant son prochain rendez-vous, assise derrière son nouveau bureau, elle pianotait sur son datapad pour programmer ses prochaines réunions. Seule dans la grande pièce, elle avait éteint les lumières, et seule la lumière de l’extérieur éclairait la pièce, et encore, durement filtrée par un verre anti-soleil. On n’y voyait à peine plus que par une nuit sous la lune, mais dans les teintes plus chaudes du soleil couchant. Bien que la journée s’achevait, Remis Mensk serait loin d’être son dernier rendez-vous, mais connaissant un peu le bestiaux, il serait probablement son plus difficile… Une minute plus tard, il était introduit dans son bureau.


- Sénateur Mensk,
salua-t-elle d’un ton neutre.

Pour lui, Lana ne ramènerait pas la luminosité à la normale, car elle ne voulait pas avoir à remettre ses grosses lunettes. Elle voulait le regarder dans les yeux. Et tant pis s’il avait peur du noir… Dans la semi-obscurité, ses yeux sans pupilles brillaient légèrement, inexpressifs et mystérieux. D’un geste de sa main pâle, elle indiqua à son hôte un siège où s’asseoir.


- Je suppose que vous savez déjà pourquoi je vous ai invité à discuter…
commença-t-elle.
Invité
Anonymous
La situation sur Coruscant devenait tendue, bientôt Remis allait quitter la capitale pour mettre définitivement ses menaces à exécution, se positionnant comme un opposant déterminé à la chancellerie. Mais il avait encore quelques petits détails à régler avant de pouvoir poursuivre tranquillement son idée. Il retardait autant que possible le conseil des prévôts qui devait arriver après, afin de pouvoir y être en personne et d'avoir toutes les pièces en main pour mettre à exécution son plan personnel pour perturber l'équilibre des forces à Rendili.

Mais une nouvelle vint le bouleverser personnellement. Même si il aurait put, aurait du s'y attendre elle lui fit malgré mal. La Chancelière venait de nommer pour la seconder Lana Anthana, sénatrice de Kuat et soupçonnée un temps d'être une sith. Ce simple fait pousser Remis jusqu'à une rage sans pareil, les sith. Le cancer de la galaxie, comment peut-on simplement penser à coller quelqu'un soupçonné un temps d'en être un à ce poste ?

Si Remis tentait au possible de paraître neutre et imperturbable quand à la situation galactique ses proches connaissaient le fin fond de l'histoire. Il ne saurait se contrôler si une flotte sith arrivait aux frontières de Rendili, même un peu plus loin, et irait simplement mener les flottes à la guerre, pour le simple plaisir de voir des sith mourir. Les sith sont des parasites, ils gangrènent la galaxie et méritent simplement d'être éradiqués.

Il avait refusé de voir la vérité en face quand à la nomination de la sénatrice de Kuat avant l'annonce officielle. Mais s'il avait sut... Si seulement il avait su... S'il avait su avant de s'engager ainsi, s'il avait su avant que cette guerre ne soit officiel... Alors il n'aurait jamais pu se contrôler, répugné à l'idée d'être si proche de ce genre d'êtres immonde, il aurait fait son possible pour s'éloigner au maximum. Et pour cela, une seule possibilité : quitter la république.

Cette idée lui avait encore effleurée l'esprit et y était bien ancrée. A la première occasion, à la première faille, au premier signe de paix, au premier signe d'absence, il quitterait ce régime qui avait oser se trahir ainsi. Les sith, les sith ! Les sith lui ont pris son fils, ils ont prit sa fierté que les jedi n'ont pas su défendre. Si les forceux sont en général une plaie pour la galaxie alors les sith sont le pu en sortant. Remis ne pouvait accepter cela.

Sa haine viscérale de l'ordre de Korriban obstruait son jugement, sa mère l'avait déjà mis en garde, mais il y a certaine choses qui échappent intégralement au contrôle d'un homme. La perte de son fils, son enfant, la chaire de sa chaire, fut un mal qui ne sera jamais soigné et il fera payé tous ceux liés à cet ordre, qu'importe le nombre de victimes ou les souffrances qui en découleront. La haine de Remis dépassait son sens commun, certains détails l'énervaient au plus haut point, il avait toujours tenté de les cacher, mais la présence de quelqu'un soupçonné d'être sith...

Il ne pouvait qu'à peine tenir ce fait. S'il avait put... S'il avait put donner un ordre, un seul, ça ne serait jamais arrivé. Les sith ne méritent pas de vivre. Il n'y avait ni politique, ni diplomatie qui tenait pour lui à cet instant. Il avait entre les mains la brochure du nouveau gouvernement. Le sénateur la jeta au sol, brisant le datapad à l'impact dans un hurlement de haine pur et dur. Il se reposa sur le fauteuil le plus proche en fixant les restes de l'appareil.

Personne ne pouvait comprendre, ce n'était pas simplement qu'il ne les aimait pas, qu'il les détestait, il les haissait d'une haine sans pareil, chaque chose liée à eux, chaque détail, chaque brin d'herbe lié aux sith. S'il pouvait se contrôler un tant soi peu loin d'eux près c'était autre-chose. Il n'avait jamais, mais vraiment jamais aimé cette sénatrice un jour soupçonnée de l'être. Innocente ? Peut-être. Elle n'était pas sith. Mais elle fut soupçonnée de l'être un jour, ce simple fait suffisait à Remis pour la considérer comme un déchet, comme un parasite pour cette galaxie.

Mais alors, la voir au gouvernement. Une aberration, une aberration sans nom. Elle n'était pas sith ? Et alors, elle fut mise en procès pour cela ! Chaque légende, chaque mythe, chaque rumeur a un fond de vérité, alors d'une façon ou d'une autre cette sénatrice était détestable. Malgré tout la haine de Remis était encore loin de celle vers un sith simple, reconnu, encore plus loin de celle qu'il portait à ceux le revendiquant avec le sourire.

Sa haine pouvait le pousser loin, alors que lorsqu'il était calme sa raison le bridait. Jusqu'où ? Qui sait, tout ce que peuvent dire ceux connaissant sa haine c'est qu'il serait prête à voir un monde brûler pour tuer un sith, qu'il se moquait des dégâts collatéraux à partir du moment où le sith mourrait. Pas de douleur ou de peur, il n'était pas sadique comme eux. Simplement, les voir mort. De son fauteuil il imaginait Korriban brûler tout en tentant de se calmer.

« Sénateur ? »
« Je sais. J'ai déjà reçu le message. »
« Et... »
« Ne vous inquiétez pas. Préparez un speeder, je vais partir. »


Le ton froid du sénateur se marrait bien avec le regard vide qu'il avait, il prenait une décision en ce moment même. Il serra les poings et se leva, il fit quelques pas et ouvrit un tiroir, sortant un pistolet blaster de poche, une arme de défense en cas de voyage. Sûrement pas létale, pas en un seul coup tout du moins. Mais qui sait, selon la distance. Il se retourna et rangea l'arme dans sa veste. Il avait prit une décision à cet instant.

Il sortit sans un mot, montant dans le speeder préparait par son assistant et prit la route du sénat. Il ne dit aucun mot et ne lâcha pas du regard la rotonde qu'il pouvait voir d'ici. Il pensait et tentait d'écouter son sens commun. Tout ce pourquoi il s'était battu s'effondrerait, il paierait les pots cassés pour cela. Mais il ne pouvait se résoudre à laisser cela arriver. Les sith ne méritaient pas le droit à la pensée ou la parole.

Mais elle n'était pas une sith, donc il entendrait ses mots en premier. Il entendrait ce pourquoi elle l'appelait. Sans doute voulait-elle parler des sanctions du Rendilien. Sans doute. Ils parleraient alors, Remis la forcerait à l'erreur, sans prendre de pincettes, puis se condamnerait lui-même. Il descendit de son speeder et intima l'ordre au pilote d'y rester, il rentra seul dans la rotonde, le regard vide. Aucun mot de sa part ni de signe vers ceux qu'il croisait.

Il prit son chemin naturellement, guidé par haine qu'il nourrissait depuis la mort de son fils, cette haine qui n'avait fait que grandir tant il imaginait ce que son enfant avait subit face aux sith, qu'il imaginait ce qu'en pensaient les sith. Pourritures. Remis arriva aux portes du bureau de la vice-chancelière sans un mot et fut bientôt introduit, puis salué par la sith sur un ton froid. Hautaine en plus de cela. Elle commença en affirmant qu'il savait pourquoi il était là. La lumière était basse et les yeux de la jeune femme brillaient un peu dans l'obscurité, une lumière malsaine pour le Rendilien. Elle l'invita à s’asseoir, il ne répondit pas.

« Par peur ? De vos responsabilités ou de vos erreurs ? Vous avez fait un choix en vous vendant au plus offrant ainsi, vous et les autres pourritures n'hésitant pas à trahir la république. »

Il lâcha ses mots sur un ton sec. Son visage n'avait pas le sourire ou l'air aimable d'avant, il était furieux, son visage était inquisiteur tandis qu'il se posait sur la vice-chancelière. Il haissait les sith. Son visage fut prit d'une expression de dégoût tandis qu'il reprenait la parole.

« De tous les couards qu'abrite le sénat, la chancelière à choisi une sith pour ce rôle ? Pouvait-il y avoir pire choix ? J'en doute. Êtes vous heureuse, maintenant que vous tenez la république entre vos serres ? Vous allez pouvoir faire autant de méfaits que vous le voulez maintenant non ? »

Elle était innocente selon le jugement, donc sans doute l'était-elle. Mais ici la raison ne guidait plus les mots du sénateur, son cœur et sa passion le menait à des extrémités et à des raccourcis qu'il n'envisagerait jamais autrement.

« Vous êtes à la tête d'une institution jadis honorable, au bureau d'une personne jadis honorable et vous la salissez par votre simple présence. Je ne listerais pas tous les adjectifs pour vous qualifier, nous savons tout deux que je n'en connais pas assez. »

Il fit un pas de côté, commençant à marcher doucement dans la pièce. Il la jugeait du regard et affichait désormais un profond dégoût. Il ne comprenait pas comment quelqu'un de sain d'esprit pouvait faire cela. Il détourna son regard pour fixer la porte derrière lui. Il n'aurait sans doute pas le temps de sortir de ce bureau.

« Êtes vous donc venue quémander pour quelques services comme vous l'avez avec la chancelière ? Ou bien voulez-vous juste m'insulter et m'humilier ? Je n'ai aucun plaisir à être là, ne parlons pas de discutions, crachez juste votre venin que cela soit bref. »

Son regard était noir, noir de haine, une haine qu'il n'avait pas ressenti si intensément depuis longtemps.
Invité
Anonymous
Remis ne s’assit même pas en face d’elle. Il resta debout, dans son costume noir taillé sur mesure, bien campé sur ses jambes. Dans ses yeux brûlaient une lueur dangereuse. Savait-il qu’elle voyait parfaitement bien dans le noir, ou bien n’essayait-il tout simplement pas de le cacher ? Non, de toutes évidences, il avait fait tomber bas les masques. Les sénateurs, même les plus honnêtes, avait toujours une expression neutre lors des négociations et des réunions. Il était mal avisé de montrer son dégoût à quelqu’un, même si l’aversion que l’on avait pour cette personne était bien réelle… Le Sénat étant un tout, les uns et les autres avaient appris à cacher leur sentiment et à faire au mieux. Pourtant, il ne faisait nul doute que le sénateur laissait parler ses sentiments, sans même tâcher de les contrôler.

Et il déchargea son fiel et son dégoût sur Lana, qui n’en avait pas demandé tant. Il l’accabla de tous les maux, la traita de sith, de traitre, de déchets… Comment un sénateur pouvait en arriver à de telles extrémités ? Bien que sur le moment, il ressemblait plus à un chien enragé. Son ton était sec, chargé de haine et de promesses de mort. Elle le sentait bien, à travers la Force. Cette envie de meurtre. Lana se demanda comment les choses avaient pu déraper autant alors même que son hôte n’avait pas dû passer plus de trente secondes dans son bureau. Elle ne se souvenait pas avoir échangé plus de deux mots avec lui au cours de sa carrière de sénatrice, comment pouvait-il lui en vouloir à ce point ?

A mesure que Remis l’assassinait verbalement, les poings de Lana se serrèrent sur ses accoudoirs, jusqu’à ce que ses doigts lui fassent mal. Lana détestait qu’on la critique. D’habitude, elle encaissait plutôt bien les allusions voilées et les petites piques de ses collègues, se disant qu’elle voyait le mal partout ou que ce n’était pas assez important pour qu’elle s’en occupe. Mais elle ne s’était pas préparée à un tel barrage d’artillerie, à une telle haine déchargée directement sur sa personne. Son vernis de patience s’était déjà fissuré au cours des derniers jours. Accumulé à sa fatigue et sa frustration, il n’en fallait pas plus pour que Lana explose. Elle se leva d’un coup, son fauteuil basculant en arrière et tombant au sol.


- Et moi, vous croyez que j’ai plaisir à être là ?! répliqua-t-elle d’un ton sauvage.

Puis merde, c’était lui qui avait commencé d’abord.


- Vous croyez que ça me fait plaisir d’être au milieu de… de… de tout ça ?! Continua-t-elle en balbutiant, désignant son grand bureau de vice chancelière. Je n’ai jamais demandé ce putain de job, d’accord ?!

Lana ne jurait que très rarement. Il ne fallait pas oublié qu’elle avait élevé. Les rares fois où elle perdait le contrôle, elle revenait d’instinct à son comportement vulgaire de gamine des rues. Mais maintenant qu’elle était lancée, elle n’allait pas s’arrêter en si bon chemin.

- Personne de saint d’esprit ne devrait vouloir ce poste ! Si j’ai eu la connerie de dire oui quand on me l’a proposé, c’est uniquement parce je pensais pouvoir aider la République à ne pas imploser ! Et croyez-moi, si j’avais eu la moindre idée de ce que j’allais subir, je n’aurai jamais accepté ce rôle ! Jamais !

Si Remis avait été poussé par la haine, on sentait bien plus que la sénatrice était poussée par la frustration, le désespoir et un certain effondrement nerveux. Lana craquait rarement, mais quand elle le faisait, elle le faisait bien. Son ton enflait dangereusement, et elle était à quelques décibels seulement du hurlement. Heureusement, les quartiers étaient parfaitement insonorisés.

- Une sith… Je vais vous en coller moi, des sith ! Vous voulez la vérité sur cette putain d’histoire, au lieu de balancer des accusations à torts et à travers avec votre grande gueule ? Bah la voilà ! Oui, je maitrise la Force. Non, je ne suis pas une sith. Et non, je ne suis pas une jedi. Manquerait plus que ça… Mais comme je n’étais pas une jedi, l’Ordre m’a pourri la vie pendant des années, il m’a trainée dans la boue, avant de se rendre compte que je n’étais pas une menace, ni pour eux, ni pour la République. Ils ont fini par me lâcher quand ils ont compris. Vous ne pensez pas que si j’étais vraiment une sith, les jedi m’auraient foutu au trou dès ma nomination ? Ces connards ne sont pas réputés pour leur finesse je vous rappelle, mais au moins on n’a peu de question au sujet de leur loyauté à la République…

Lana était peut être allée trop loin dans ses révélations. Mais que ferait Remis, de toutes manières ? Il semblait déjà la détester. Il pouvait bien aller gueuler sur tous les toits que Lana maitrisait la Force, sans preuve il ne serait pas plus avancer que ceux qui le faisait déjà. De plus, il y avait dans toute la pièce des dispositifs pour brouiller le fonctionnement de micro-espion.

- Maintenant, est-ce que vous allez continuer à m’emmerder comme tous les autres sénateurs ? Si vous pouviez ouvrir votre esprit deux petites secondes, j’aimerai plutôt un peu d’aide pour empêcher le bateau dans lequel nous sommes TOUS embarqués de couler.

La respiration haletante après sa longue tirade furieuse, Lana se retourna pour cacher le désarroi qui devait se peindre sur son visage. Elle fit face à la grande baie vitrée du fond de son bureau, tournant le dos à Remis, un poing fermé devant ses lèvres tremblantes, comme pour empêcher les paroles de continuer à sortir.
Invité
Anonymous
Les mots de Remis étaient plein de haine, presque autant que son cœur. Sur l'instant présent il n'avait pas la tête à la lucidité ou à la raison, il était plus proche d'un état sauvage que d'une réelle discussion comme la vice-chancelière désirait à la base de cet entretien. Le sénateur de Rendili ne ressemblait plus à l'homme droit et jovial, juste et fier qu'il se donnait la peine d'être en publique. Ou bien même dans ses entrevues diplomatiques.

Il se laissait porter par ce qui reposer au plus profond de son âme, par cette haine envers l'ordre de Korriban et chaque partie, chaque symbole, chaque détail relié à eux. Chaque parcelle de son être le poussait à haïr le symbole même de ces siths. De cette sith. Mais visiblement elle semblait excédé par les mots de Remis, se levant d'un bond de colère sous le regard répugné de l'humain. Il la dédaignait, c'était aisé à voir.

Son regard hautain semblait la juger tandis qu'elle se défendait. Ou tout du moins qu'elle s'en approchait. Elle paniquait, elle ne parler plus avec sa raison non plus, semblant lâcher tout ce qu'elle gardait caché au fond d'elle dans un sursaut de colère alimenté par les paroles violentes du Rendilien. Dans ces mots elle affirmait ne pas vouloir du travail dans lequel elle était, ne pas vouloir de la situation qu'elle avait.

Comme si elle ne s'était pas vendue pour ce poste. Comme si elle n'avait pas cherché à obtenir une place en échange de son soutien. Pourtant même au sénat sa réaction avait semblé plus spontanée que celle des retourneurs de veste professionnels qu'étaient les sénateurs de Neimoidia et Caamas. Le rendilien plissa les yeux tandis qu'elle s'énervait, qu'elle ne parlait plus en tant que diplomate non plus, elle affirmait que le poste qu'elle avait était une monstruosité, que personne ne devrait en vouloir.

Pourtant Remis était persuadé de connaître un Neimoidien acceptant cela, prêt à baisser son pantalon même pour cela. Mais pas elle selon ses dires. Le plus étrange c'est qu'elle mettait le doute au sénateur. Il plissa les yeux tandis qu'elle se justifiait plus qu'elle ne se défendait, portée par des émotions brutes, tout comme Remis le fit quelques minutes plus tôt. Le sénateur l'écoutait, semblant étrangement se détendre un peu à chaque mot.

Finalement elle continua, elle n'était pas sith, pas selon elle. Mais belle et bien forceuse. Elle manipulait la force mais n'était ni sith ni jedi, apparemment l'ordre la poursuivait pour cela comme un chien après un morceau de viande. Les Jedi n'étaient pas des lumières, ni même des personnes en qui il fallait croire, sur ce point Remis ne pouvait qu'être d'accord, après tout cette bande de fanatiques n'avait pas eu la décence de protéger son fils le jour fatidique.

Elle continua les révélations, se moquant complètement des conséquences de ses mots. Remis lui resta sur place, visiblement étonné par les mots de la vice-chancelière. Elle enrageait, peut-être autant que lui, d'être prise de haut ainsi alors qu'elle ne voulait que protéger la république à en croire ses mots. Comme pour se calmer, tandis qu'elle finissait de parler la vice-chancelière se retournait, fixant la grande baie vitrée derrière elle pour se calmer.

Elle cherchait désespérément des soutiens au milieu des chiens de kath qu'était le sénat, elle n'avait pas tord sur ce point, malgré tout le rendilien ne pouvait s'empêcher d'avoir une pointe de haine et de colère ici et maintenant, tandis qu'il commençait étrangement à la croire. Sois elle mentait bien, sois elle utilisait les étranges pouvoirs sith, sois elle disait vrai... Petit à petit le rendilien commençait à pencher pour la troisième option.

Le sénateur passa sa main sur sa veste, caressant son blaster un instant en hésitant. Maintenant qu'elle était de dos ça ne serait pas si difficile d'aller vite. Remis resta planté quelques secondes puis se résigna, préférant continuer un peu à parler. Malgré cela il eut un certain mal à trouver les mots pour continuer. Puis finalement il engagea de nouveau.

« Vous détestez ce poste à ce point là ? Personne n'en voudrez ? Je vous pari que certains de vos collègues seraient près à, encore, baisser leur pantalon pour obtenir ce bureau. En acceptant ce poste vous saviez à quoi vous auriez à faire, vous saviez que votre passé ressurgirait, et croyez moi je ne suis pas le dernier, peut-être le premier, mais sûrement pas le dernier d'une longue liste de personnes vous en voulant pour ce passé que vous décrivez si difficile. La chancelière devait savoir à quoi s'attendre aussi, pourtant elle vous a nommé aussi. Belle récompense pour votre loyauté, vous voilà désormais officiellement bouclier humaine du gouvernement Kira. Mes félicitations. »

Son sarcasme se mariait bien avec le ton haineux qui restait malgré tout latent dans ses paroles. Il avait toujours un doute, pourtant il n'avait pas encore tiré. Le Rendilien grogna un coup puis fit quelques pas vers la vice-chancelière, posant ses mains sur le bureau dans un mouvement violent.

« Vous vous demandez pourquoi je vous parle ainsi ? Vous vous demandez pourquoi je vous dédaigne plus encore que d'autres pourris comme votre collègue du ministère des blagues et des libertés intérieures ? Chaque rumeur, chaque légende, chaque mythe tient toujours un fond de vérité, et ce fond de vérité m'offusque plus que la pire des insultes. Mais vous dites que cela est simplement l’œuvre des jedi ? Peut-être. Ils ne sont rien de plus que des parasites au sein de la galaxie, tout comme une bonne partie des forceux pour être franc. Mais parmi eux, parmi tous ces forceux, les pires sont les sith. Ils sont le cancer de la galaxie, un mal qui doit être éradiquée, une aberration dont je ne connais aucun mot pour décrire la malveillance. Pourquoi cela ? Pourquoi donc avoir une telle haine ? Pour l'équilibre dans la force ? Bien sur que non. Pour leur sadisme ? Non. Pour la guerre qu'ils déchaînent sur nous ? Non plus. Pour les massacres qu'ils commettent ? Absolument pas. Je ne les hais que depuis quelques années. Ils m'ont prit mon plus grand trésor. »

La haine et les accusations du début de ses mots furent rapidement remplacés par une certaine nostalgie, couplée à la rancœur d'un jour dont il se souviendrait toute sa vie.

« Je ne vous mentirai pas, je n'ai versé aucune larme pour les morts de leurs massacres. Pour les pertes des guerres. Mais rien, rien dans cette galaxie ne réparera la fracture de ce jour. Ils m'ont prit mon plus grand trésor. Ils m'ont amputés de ma chaire et de mon sang. Ils m'ont pris mon fils. »

Cette fois la haine prenait le dessus, le dédain, l'envie de mort pour ces personnes qu'il ne voyait que comme un mal pur et dur. La haine du sénateur était presque palpable à chaque fois qu'il parlait de cet ordre de fanatiques sans queue ni tête.

« Ils m'ont pris mon héritage et mon avenir. Qu'ils massacrent, qu'ils volent, qu'ils pillent, jamais ma haine ne sera plus grande que ce jour là. Je n'ai versé aucune larme pour les millions de mort, mais je ne peux contenir cette haine pour ces assassins. »

Son visage était déformé par la colère et la rancune, par l'envie de vengeance et le dégoût. Il se redressa doucement en finissant ses paroles, posant son regard sur la porte derrière lui. Personne n'était venu. Il était encore temps d'agir. Il hésita encore un peu et se décida finalement à laisser les choses couler.

« Vous prétendez faire tout cela pour la république ? Et je devrais vous croire pour vos larmes et votre propre colère ? Même si vous le fait, vous êtes bien sotte de vous battre pour une république qui vous méprise, qui vous hait même. Ou bien est-ce par loyauté envers celle qui vous a mise à ce poste ? Vous parlez de nous. Mais quel est donc ce fameux nous dont vous parler ? Celui qui englobe à la fois ceux se battant contre l'Empire, ceux défendant la république en laquelle ils croient, ceux qui protègent une chancelière par peur de demain et ceux vendant leurs parents pour un peu de pouvoir ? Je ne vois pas vraiment de nous ici madame. Peut-être est-ce là le cœur de votre problème. Vous vous battez pour une cause perdue, cette république est gangrénée d'incapables et de fou. Si un simple désaccord de point de vue était à l'origine de la fracture alors il y aurait de la légitimité dans votre combat. Mais vous l'avez vu au sénat, vous le voyez encore et le verrait encore. Cette république abrite une bande de fous prêt à tout pour leur propre personne. Je ne vous mentirai pas, pas ici, pas maintenant, pas après ce que vous avez dis et ce que j'ai dis. Je ne me battrai pas pour une république comme celle-ci. Je n'irais pas sacrifier les miens pour une république qui ne se reconnaît plus. Je me bats pour la grandeur de ma planète depuis longtemps, puis je suis entré au niveau fédéral. J'y ai vu une pourriture qui ne pousserait pas dans le plus pollué des lacs de Rendili. Alors dites moi madame la vice-chancelière quel est donc ce nous dont vous parlez ? »

Il avait un ton toujours hautain, reprochant presque la situation galactique à la sénatrice. Remis n'était pas un homme de justice ou de loyauté comme il se plaisait à le faire croire, mais il restait un homme de conviction, il avait foi en son monde et en sa personne, il se battait pour sa gloire et celle de sa planète. Il avait brièvement eu l'idée de combattre pour la république, mais voir ce qu'elle était pour de vrai l'avait rebuté, il n'y avait pas d'union possible dans un endroit aussi gangrené par la stupidité que le sénat.
Invité
Anonymous
Lana regardait à travers la vitre sans pourtant rien voir, le regard dans le vague, trop plongée dans ses propres pensés pour faire attention à ce qu’il se passait à l’extérieur. Elle s’en voulait d’avoir juré et d’avoir crié sur son hôte. Ce n’était pas dans ses habitudes… Cela faisait énormément de bien, comme une soupape de surêté qui s’ouvrirait de temps à autre pour relâcher la pression. Mais ce n’était pas convenable. Elle espérait que Remis ne se braquerait pas suite à cela, sinon elle aurait vraiment perdu sa journée. En tout cas, elle ne s’excuserait pas, ça c’était sûr. Elle n’avait aucune raison de le faire. C’était lui qui avait brisé les gonds de sa patience, ce n’était que justice qu’il affronte ce qu’il en était alors sorti !

Elle ne répondit pas à la première tirade de Remis. Il n’y avait rien à répondre. Oui, elle avait accepté d’être le bouclier humain du nouveau gouvernement. On lui avait confié le pouvoir, mais pas suffisamment pour réaliser cette mission impossible. Il n’empêche qu’elle en porterait la responsabilité lorsque sa mission échouerait. Bien sûr, certains de leurs collègues auraient tués pour une telle place, mais le Sénat était bourré d’idiots après tout. Pourquoi elle avait accepté ce poste déjà ? C’était un peu vague dans son esprit. L’attrait du pouvoir avait joué probablement un peu. La fatigue nerveuse et physique, alors qu’elle n’avait pas eu le temps de se remettre de son voyage chez les Hutts, y était pour quelque chose aussi. Et puis, le fait d’avoir Emalia qui l’avait quasiment suppliée dans son propre bureau… Mais elle n’allait pas dire ça au sénateur. Il s’en ficherait royalement de toute manière.

Elle sursauta brusquement lorsque Remis frappa des mains sur le bureau, et se retourna vers lui alors qu’il lui expliquait ses motivations profondes. Au moins, si Lana parvenait à saisir la psyché et le fonctionnement du sénateur de Rendili, cet entretien aurait servi à quelque chose. Il lui déroula le fond de sa pensée, de sa haine, sans honte et sans secrets, un peu comme Lana quelques minutes auparavant. Ils avaient tous deux choisis de jouer cette partie avec leur main révélée, ce qui était probablement une première dans l’enceinte du Sénat. Son visage arbora des sentiments successifs. La haine, la colère. Le chagrin. Le dégoût. On était bien loin des expressions soigneusement artificielles des sénateurs. Lana, elle, tentait de reprendre un peu de contenance, sans succès jusqu’ici.

Quand Remis eut enfin terminé sa tirade, la vice chancelière resta silencieuse quelques secondes, puis finit par se pencher pour relever son fauteuil. Elle s’y laissa tomber, l’air épuisée.


- Vous avez raison, Sénateur Mensk, finit-elle par lâcher d’une voix lasse.

Elle était sûr que le concerné s’était attendu à tout, sauf à ça.


- Je partage votre analyse de la situation. La plus grande majorité des sénateurs n’ont en tête que leur seul profit personnel. Dans le meilleur des cas, ils pensent aux intérêts de leur planète. Comment leur en vouloir ? Ils ont été nommés pour ça après tout. Les citoyens, eux, n’ont pas la vision et les informations qui leur permettraient de faire un choix. Au final, très peu pensent à la République en elle-même. Cela la transforme en melting-pot instable qui n’attend qu’une situation de crise pour se déchirer. Nous le voyons aujourd’hui.

Elle soupira. Elle parlait d’une voix basse, et un peu fataliste. Elle semblait ne plus avoir d’énergie après avoir explosé si brutalement quelques minutes auparavant.

- Et c’est moi qu’on a nommée pour conduire cette bande de fous, comme vous le dites si bien. Sauf que, de mon point de vue, vous faites partie de cette bande de fous, je vous le rappelle. Vous avez entamé un processus qui pourrait sévèrement nuire à la République, tout ça parce qu’un vote démocratique n’a pas été en votre faveur. Je n’ai pas envie de reprendre la polémique. Je vous comprends. J’aurai probablement fait pareil à votre place. Il est scandaleux de devoir suivre un gouvernement que l’on ne peut plus décemment supporter. Mais comprenez bien que dans le cadre de ma nouvelle mission, c’est un comportement qui est très gênant. Que feriez-vous si nos places étaient inversées ?

Il y avait une pointe de désespoir dans ses murmures calmes. Lana ne demandait pas la compassion de Remis. Elle ne l’aurait pas, de toute manière. Elle lui demandait simplement un peu d’empathie.

- Ma seule mission, c’est d’écraser l’Empire et les Sith. Et nous n’avons qu’un seul outil capable de le faire, c’est la République. Je dois juste essayer de la garder à peu près en un seul morceau d’ici la fin de la guerre.

Ce qui s'annonçait beaucoup plus difficile que ce qu'elle avait initialement prévu.

- Pas de compromis, de traité ou de négociation. Les sith ne négocient que quand ça les arrange. Ce sont eux, ou nous, mais la galaxie ne peut pas être assez vaste pour coexister. Tout le reste, la finance, le social, la politique politicienne... Cela ne me concerne plus. Je dois juste faire en sorte que les gens coopèrent plus ou moins contre les sith, avant que Coruscant ne devienne le siège de l'Empire.

Elle espérait marquer des points dans l’esprit de Remis avec cette phrase. Mais elle avait ses propres raisons de penser cela. Lana avait trahi l’Empire. Elle n’y avait pas sa place. Si l'Impératrice gagnait la guerre, elle était fichue… Cet objectif noble n’en était pas moins guidé par ses motifs personnels. Comme pour tous les autres sentients dans la galaxie.
Invité
Anonymous
Remis se voulait offensant, agissant sans réellement réfléchir aux conséquences. Pourtant il fut d'autant plus étonné en voyant la sénatrice lui avouer qu'elle était d'accord, pire même. Lui dire qu'il avait raison. Remis se redressa, visiblement surpris de la réaction de la vice-chancelière. Peut-être était-elle vraiment sérieuse au fond. Peut-être pensait-elle réellement ses mots. Serait-elle la seule réelle protectrice de la république ? Difficile à croire.

Remis restait méfiant, comment croire quelqu'un si aisément en connaissant les problèmes que Lana traînait avec elle depuis si longtemps ? Et puis au fond, Remis se moquait un peu de cela, il n'avait pas vraiment d'amour ni d'attache réel sur cette république, à moins qu'au fond le personnage prenne le pas sur l'homme au fond ? A moins que le sénateur enterre si bien l'homme avide et jaloux qu'il était pour avoir un minimum de droiture ?

Peut-être, mais là n'était pas la question. Le Rendilien n'avait pas besoin de beaucoup se forcer pour faire valoir sa haine des sith, ni son point de vue tranché sur la politique républicaine. Pourtant est-ce que cela le dégoûtait ? Étrangement oui, peut-être était-ce simplement qu'il était déçu de jouer face à des adversaires aussi peu doués, ou peut-être simplement était-il tout de même un peu attaché à ce pourquoi il luttait. Une question de plus qui restera sans réponse.

Pour le sénateur de Rendili c'était simplement un personnage qu'il incarnait, qu'il s'efforçait d'être pour se faire bien voir et... Et avoir l'influence qu'il voulait ? Fort probablement. Pourtant, au fond, est-ce les intentions ou les actes qui comptent ? D'aucun vous direz que chaque personne a un point de vue opposé à autrui sur le sujet. Doit-on saluer l'intention malgré l'échec à Dubrillon ? Ou bien plutôt regretter l'acte malgré les bonnes intentions ?

La sénatrice était d'accord avec Remis vis à vis du sénat, de cette bande de gamins excités qui dirigeaient la république. Pourtant ce n'était pas le même camp, elle soutenait la chancelière et lui s'y opposait. Pourtant elle semblait comprendre le dégoût que Remis affichait pour le sénat, bien qu'il préfère éviter d'afficher ce dégoût en temps normal. Le politicien reprenait peu à peu le dessus sur l'homme au fond de lui, regagnant calmement sa prestance au fur et à mesure qu'il se calmait.

Si elle mentait, elle jouait diablement bien la comédie, aucun doute là-dessus. Elle reprochait aux sénateurs de penser à leur monde avant la république, ou tout du moins le soulignait. Remis reprochait aux sénateur de ne penser qu'à leur personne aujourd'hui, et de ne pas voir plus loin que le bout de leur nez. Les raisons différaient, mais ils s'accordaient pour dire que le sénat était gangrené par un mal alimenté par la politique de certains.

Elle semblait résignée et déçue tant elle en parlait, toujours plus lorsqu'elle continua sur son rôle, affirmant que c'était maintenant son devoir et que Remis faisait parti du sénat malgré tout. Que ses actions représentaient un danger pour la république, mais qu'elle n'avait pas envie de discuter de la légitimité des actions, affirmant qu'elle aurait pareil à sa place, comprenant que l'on ne peut suivre un gouvernement si opposé à soit. Puis elle revint à sa position, affirmant qu'elle ne pouvait pas juste l'oublier ici, puis demandant quelle aurait été la réaction de Remis à sa place.

« A votre place, je n'aurais pas accepté le poste. »

Voilà qui avait au moins le mérite d'être clair. Au-delà des problèmes de légalité vis à vis du statut de prévôt de Remis il y avait aussi simplement son manque d'intérêt pour le gouvernement fédéral, ils étaient plus des cibles qu'autre chose, des drapeaux que l'on agite et que l'on se prête pour faire changer les choses, pas de véritables décidant, même la chancellerie n'était rien d'autre qu'un siège éjectable pouvant être aisément remplacé.

« A votre place je n'aurai eu ni l'envie, ni le droit, ni le courage d'accepter ce rôle. Je n'ai pas envie de m'éterniser sur les raisons me poussant à prendre une décision aussi radicale, après tout nous ne tomberons pas d'accord là-dessus. Mais au moins vous avez gagnez un point, vous comprenez ma position sur certains points. Je comprends également que ceci est contraire à vos intérêts et donc peu tolérable, sans-doute est-ce là l'une des principales raisons me poussant à agir ainsi. Ce processus peut nuire en la république de la chancelière Kira, pas en celle en laquelle j'ai foi. »

Remis ne croyait pas, même au fond de lui, en une république aussi centralisée, outrepasser le pouvoir du sénat était le symbole de rupture pour lui, laisser passer cela, même pour un temps, était simplement ouvrir la porte à cet événement à nouveau. C'était passer outre l'insulte par peur de l'Empire, c'était leur offrir quelque chose qu'aucune de leur flotte ne pourrait leur offrir : les valeurs de la république. C'était encore pire que Dubrillon.

La vice-chancelière continua, affirmant qu'elle n'était là que pour écraser l'empire. Peut-être. Que seul la république pourrait réussir cela. Peut-être. Que les sith ne négocieront jamais. Tant mieux. Un point sur lequel les deux politiciens tombaient aussi d'accord était le fait que les sith devaient disparaître, bien que les raisons change de l'un à l'autre. Pour la république, pour son fils. Elle continua en avançant qu'elle n'était plus concerné par les autres domaines, mais juste par l'intégrité de la république. Elle boucla sa phrase en avertissant qu'elle ne voulait pas voir Coruscant Capitale de l'empire. Des mots forts auxquels Remis s'empressa de répondre.

« Pouvez me garantir qu'elle ne l'est pas déjà ? »

Il fit une pause, laissant ses mots être compris, son ton était accusateur et quelque peu révélateur. Il rentra ses mains dans ses poches et fit quelques pas.

« Pouvez vous me garantir que le gouvernement n'est pas un Empire ? Car je ne vois aujourd'hui rien de plus qu'une chancelière brandissant la bannière de la peur et du contrôle pour guider le sénat à faire un choix, son choix. Je ne vois qu'un gouvernement exécutif ayant le droit de parole au législatif. Je ne vois qu'un gouvernement qui s'arroge de nouveaux pouvoirs, prend le dessus sur les systèmes régionaux. Je ne vois qu'un gouvernement qui tente de contrôler la république. »

Il fit de nouveau une pause et fit volte-face, plantant son regard dans celui de la vice-chancelière.

« Pouvez vous me dire que la chancelière n'a jamais considéré le sénat comme un poids ? Qu'elle n'a jamais prit de décision seule ? Pouvez vous me dire que ce gouvernement n'est pas composé en grande partie de personnes récompensées pour être rentrées dans le rang ? Oserez-vous me dire que le gouvernement n'a pas pour but de museler ceux n'étant pas d'accord en brandissant haut la bannière d'une démocratie dont le sens peine à être comprit aujourd'hui ? »


De nouveau un certain dégoût émanait des paroles de Remis, tout comme un certain ras-le-bol, un ras-le-bol d'une politique pour faire de la politique, d'une politique et pouvoir et d'intérêt plus que de raison. Voilà qu'il dédaignait certains pour avoir fait ce qu'il avait toujours fait. Quelle ironie. Certains personnages semblent vraiment coller à la peau de leurs acteurs. Son visage se détendit tandis qu'il croisait les mains dans son dos et reprenait la parole.

« Vous n'avez plus d'autre rôle que cette guerre ? Vous vous battez pour l'intégrité de la république. Pourtant croyez-vous vraiment que laisser la chancelière à sa place était le choix le plus logique pour tenir une république unie ? Pensez-vous qu'il fallait risquer de la voir se déchirer pour garder un leader ? La république n'est plus unie depuis des années. Ceux qui prétendent pouvoir l'unir sont soit fous soit intéressés. Aujourd'hui avant l'union il faut penser à la représentation. Le vote démocratique pour la destitution de la chancelière. 35% de la république a soutenu le sénateur Fylesan. Combien croyez-vous aurez soutenu la chancelière s'il y avait eu plus d'un candidat après Dubrillon ? La soi-disant union de votre gouvernement n'est qu'un joli sourire avant de vous planter un couteau dans le dos. »

Remis déplorait un manque de perspicacité chez ceux qui voyaient vraiment une union dans le gouvernement actuel.

« Cette union n'est qu'une vaste blague. Le gouvernement arrivera-t-il vraiment à s'unir lui-même ? Pouvez-vous vraiment me dire que vous avez confiance en vos collègues ? En ceux qui troquent leurs convictions contre un fauteuil ou leur sagesse contre un titre pompeux ? »

Le rendilien secoua la tête de gauche à droite avant de soupirer. Il n'y avait pires démons que ceux près à être traité de traitre jusqu'à la fin sans problème, juste pour se rapprocher d'un pouvoir qu'ils convoitent, ceux-ci sont les pires d'entre tous.

« Mais soit. Admettons. Vous ne voulez que vous battre pour la république. Cela fait de vous une patriote comme aucun avant vous. Mes félicitations. C'est pour la république que vous m'avez demander d'être là je suppose ? C'est pour la république que vous voulez discuter ? Je sais pourquoi vous m'avez fait venir, maintenant vous piquez ma curiosité, je devrais accepter d'être un Grendo simplement pour qu'une république ne ressemblant en rien à celle que je porte dans mon cœur puisse combattre un ennemi tout en créant le prochain ? »

Remis fit un signe négatif de la tête.

« Je n'ai plus foi en la chancelière. Je n'ai aucune foi en le gouvernement en place. Ce n'est en aucun cas une question d'intérêt ou d'unité. Je ne donnerais pas des armes à ceux qui veulent enterrer mes convictions madame la sénatrice. »

Son ton sombre montrait sa détermination, il laisse ses derniers mots planer un peu avant de reprendre rapidement.

« Mais je me battrai toujours pour la république bien plus que certains au pouvoir maintenant. Pour LA république. Je soutiendrais ceux souhaitant se dresser par valeurs et convictions, non pas par intérêt ou par peur. »

Remis n'avait pas foi en la chancelière ou son gouvernement pour mener cette guerre, mais il y avait toujours des personnes de confiance dans la galaxie, heureusement pour lui.
Invité
Anonymous
Lana écoutait son interlocuteur, lasse. Bon, au moins son interlocuteur ne lui en mettait plus plein la gueule. Si son discours était toujours aussi haineux, elle n'en était plus la cible. Enfin plus directement. Cela ne l'en fatiguait pas moins. Pourquoi fallait-il que tous les sénateurs soient comme cela ? Si la vie de la vice chancelière était devenu un enfer depuis son entrée en fonction, c'était bien à cause de ce type de personne. Elle le laissa finir, n'ayant nullement envie de redevenir le centre de sa haine. Elle se demandait quoi répondre sur certains points... Elle nota que Remis n'avait cependant pas réellement répondu à son interrogation. Il n'avait pas répondu à ce qu'il aurait fait dans sa position actuelle ; Il avait répondu à ce qu'il aurait fait dans sa position quelques jours auparavant. Pourtant, Lana aurait bien eu besoin de conseils ou d'idées ces derniers jours.

Mais à qui les demander ? Contrairement à Emalia, elle ne faisait confiance à absolument personne. Et comme elle n'était pas du genre à montrer sa faiblesse non plus... Bon, son épanchement quelques minutes auparavant était l'exception qui confirmait la règle. Tess étant loin d'elle ces derniers jours - elle n'avait vraiment pas besoin de son apprentie dans les pattes - Lana se sentait de plus en plus seule. La compagnie des autres sénateurs n'en était pas vraiment une, vu comment ils essayaient de la bouffer. Mais bon, c'était de bonne guerre... Pouvait-on vraiment reprocher aux requins de ce comporter en tant que tel ?


- Oui, sénateur Mensk, je peux vous garantir que ce gouvernement n'est pas déjà un empire,
soupira-t-elle. Le seul fait que nous soyons là, à en parler, en est une preuve. Si nous étions dans un empire, vous seriez déjà en train de croupir au fond d'une prison pour les actes que vous avez engagés.

Si cela était seulement possible, Lana n'aurait d'ailleurs peut être pas hésité longtemps pour le faire. Il fallait avouer que ce n'était pas la plus grande partisane de la démocratie, sauf quand le système l'arrangeait.

- Certes, la chancelière a pris une décision forte et sans l'appui du Sénat. Si vous voulez mon avis, elle a surtout grillé son dernier joker. Avec le gouvernement qu'elle s'est imposée qui est, malgré vos affirmations, un gouvernement de coalition, elle s'est privée de toute marge de manœuvre. Si elle tente une quelconque action un tant soit peu ambitieuse, le projet sera avorté dans l’œuf car personne n'acceptera de la suivre, ou même de la soutenir. Tout ce qu'elle peut faire à présent, c'est s'assurer que la République va terminer la guerre contre l'Empire. C'est bien ce que vous souhaitez, n'est-ce pas ? Vous avez une chancelière qui a presque moins d'influence qu'un sénateur, et une guerre contre les sith que vous désiriez quoi qu'il arrive. Souhaiter plus, cela commence à être beaucoup demandé.

Lana posa le menton dans la paume de sa main pour le soutenir, le coude posé sur le bureau. Ce n'était peut être pas élégant, mais elle était épuisée, et lasse. Terriblement lasse.

- Alors oui, nous aurions pu destituer Emalia, et élire un nouveau chancelier en plus d'un nouveau gouvernement. Mais pour quoi faire ? La fracture au sein de la Rotonde est là à présent. Le prochain chancelier aurait dû y faire face, car personne n'est actuellement en mesure de réunir suffisamment de gens derrière lui. Nous aurions alors gaspillé beaucoup de temps pour avoir une situation qui n'aurait au final pas changé.

Ses yeux sans expressions fixaient Remis sans jamais ciller. Les umbarans n'en avait que très rarement besoin.

- Cependant, ce débat n'a pas lieu d'être. La démocratie que nous tenons à défendre a parlé, et a soutenu la chancelière Kira. Aller à l'encontre de ce vote est uniquement une question de fierté ma placée, et cela peut faire très mal à la République. Imaginez un instant que la situation avait été inversée. Que Kira avait été démise de ses fonctions à la suite du vote, et que vous auriez eu gain de cause. Qu'auriez-vous ressenti si j'avais annoncé que je ne pouvais pas soutenir un tel mouvement, et que de fait je privais la République des chantiers orbitaux de Kuat ? Vous auriez tout fait pour annuler mon projet. Vous auriez hurler à la trahison. Vous auriez réclamé ma tête. Et bien bingo, c'est exactement ce que ressens actuellement à votre égard la majorité de la République qui a voté pour la chancelière. Attention, je ne dis pas qu'être du mauvais côté de la majorité vous met en tord. Je vous invite simplement à vous demander pourquoi, et à vous remettre en question.

Elle soupira longuement.

- Même si vous continuez à fournir des vaisseaux à des gouvernements locaux, ils ne seront jamais aussi bien organisés et diriger que si vous les aviez fournis à l'armée de la République. C'est le seul organisme qui a une vision globale et qui peut sereinement envisager des actions coordonnées. Qu'est-ce que nous serons censé dire soldats, des commandements de la flotte au simple troupiers sur le front ? Qu'ils ont moins de vaisseaux, d'équipement à cause de la politique ? A cause de la décision d'un homme, qui avait décidé de protester ? Je pense qu'ils nous inviteraient joyeusement à aller nous faire foutre, vous et moi, avec notre politique. Qu'ils s'en fichent. Qu'ils ont juste besoin de leur équipement pour mener à bien leur combat. Ces gens ont souvent les mêmes motivations que vous. Vous voudriez priver des millions de personnes des instruments pour mener à bien leur combat, juste à cause de vos convictions dirigés vers une petite poignée de personnes ?

Car au final, on en revenait à cette question. Lana penchait plus pour une question de fierté masculine qu'elle était loin de pouvoir éprouver.

- Je ne vous demande pas de baisser votre pantalon devant tout le monde, ou de vendre votre honneur. Vous avez le droit de protester, et même fort si ça vous chante. Tant que cela n'affecte pas les organes de fonctionnement primaires de la République. L'armée doit continuer à recevoir ses armes, les banques d'assurer le fonctionnement économique et les transports le transport des denrées nécessaires. Vous pouvez trouver de nombreux autres moyens de défendre vos convictions, des moyens tout aussi marquant et gênant pour le gouvernement, mais qui ne toucheraient pas nos concitoyens ou la guerre contre l'Empire. Je suis même prête à vous aider à cela, au nom du gouvernement.


Lana était experte en la matière après tout. Quand elle suivait encore plus ou moins la philosophie des Sith, elle avait passé des années à bloquer le gouvernement. Elle n'avait jamais eu besoin de menacer la cessation de ses chantiers orbitaux pour emmerder profondément le gouvernement...

- Si vous vous entêtez, nous risquons d'entrer dans une escalade de mesures restrictives les uns contre les autres, qui vont nous gêner. Cela pourrait engendrer des millions de morts supplémentaires pour la République, voire la priver de sa victoire contre les Sith. Non pas pour défendre vos convictions, car vous avez d'autres moyens de le faire, fit-elle en insistant lourdement, mais visiblement uniquement pour défendre votre fierté.

Elle marqua une petite pause, puis finit dans un murmure :

- Dites moi si votre fierté vaut ce prix, au moins je saurais à quoi m'en tenir.
Invité
Anonymous
Elle pouvait assurer à Remis que le gouvernement en place n'était pas un Empire, affirmant que si c'était le cas le Rendilien serait déjà emprisonné pour avoir prit une décision dépendant intégralement de son propre droit. Mais soit, elle pensait cela comme une preuve. Pourtant il est plus facile de cacher un Empire que certains le croient, mais certains signes ne trompent jamais, tel qu'oublié l'organe législatif.

Pour la vice-chancelière l'acte irréfléchi de la chancelière s'affiliait simplement à « grillé son dernier joker ». Remis grogna un instant dans sa barbe. Griller son dernier joker. Le sénat n'était donc simplement qu'une carte ? Que quelque chose que l'on bat avec un Joker ? La république un simple show pour les plus imbéciles d'entre tous ? Ce raccourci ne plaisait pas du tout au sénateur, pourtant il laissa la Kuati continuer, elle défendait l'action de la chancelière au sénat, comme quoi c'était un gros sacrifice.

Elle affirmait ensuite que destituer Emalia n'aurait été qu'une perte de temps. Peut-être. Sans doute même. Pour autant personne n'avait su fournir d'argument prouvant à Remis qu'il avait tord, il balança doucement sa tête de gauche à droite en entendant les arguments de la vice-chancelière, la guerre, la guerre, les sith. Les sith étaient des aberrations, Remis voulait les voir détruits. Pourtant leur faire plaisir comme à oublier ce qu'est la république n'était pas une bonne idée.

« Certes. Nous aurions perdu du temps, beaucoup même. Mais sous prétexte d'une guerre et de la peur d'un Empire, je ne vois pas de raison d'abandonner à l'Empire notre pensée et nos valeurs. Si le sénat est prêt à trembler de peur et à accepter que l'on bafoue la république, grand bien lui en fasse, mais je ne veux pas que l'on attendre de moi que je dise oui à tout sous prétexte d'une guerre. »

Remis se garda d'en rajouter plus, car son discours était déjà bien assez explicite, après tout aucune guerre ne mérite que l'on oublie ses idées pour elle. Ce temps qu'ils auraient perdu aurait été un bien maigre sacrifice face aux conséquences d'une république acceptant ceux qui outrepassent leur pouvoir. Puisque c'est la guerre, alors l'on passe ? Puisque c'est la guerre, alors l'on oublie le sénat ? Ce simple raisonnement est la preuve que la république n'est pas si loin de l'Empire, contrairement à ce que la vice-chancelière veut faire croire.

Lana continua, affirmant que le débat n'avait pas lieu d'être, car le sénat en avait décidé ainsi. Mais lorsqu'un fou décide de plonger sa main dans la gueule du loup, devons-nous le laisser faire ? C'était le prétexte de vote démocratique qui était le premier argument de la chancellerie. Remis n'en avait cure, cet argument ne le touchait plus, plus maintenant que la république avait déjà oublié le véritable sens de la démocratie.

Pour appuyer ses dires Lana affirma que si la situation aurait été inversé alors Remis aurait cherché à l'abattre. Le sénateur se garda bien d'avouer que la situation n'était pas comparable, car Rendili disposait des brevets des vaisseaux, contrairement à Kuat. Ni d'affirmer qu'aucun monde n'avait l'impact de Rendili sur le monde de l'industrie aéronautique. Cette fierté et cet orgueil envers son monde n'avait pas sa place ici.

La négociation revint finalement sur le tapis. Lana craignait que l'organisation des gouvernements locaux n'égale pas celui des flottes républicaines. Qu'il faudrait justifier à l'armée qu'elle n'est pas de forces. Elle poussa cela autant que possible, semblant vouloir que Remis soutienne aussi cette guerre qui ne fut jamais décidé de commencer. Que Remis soutienne ce gouvernement ouvertement ? Non, pas question.

Elle ne lui demandait pas de se vendre ? De se laisser faire ? Qu'il pouvait protester sans pour autant priver la république de ressources importantes, qu'il y avait d'autres façons de faire. Elle disait vrai, tout du long. Mais aucun moyen n'avait l'impact qu'avait celui choisi par Remis, la preuve était qu'il était là ce soir, alors même qu'il n'était pas rentré donner les directives à son monde, alors que les derniers vaisseaux sortaient des chantiers de Rendili Star Drive.

Mais un point fit tilter Remis, elle était prête à soutenir Remis s'il acceptait de briser ses mots. Jusqu'à quel point ? L'opportunisme de Remis se sentit titiller, tandis qu'il hésitait à s'engouffrer dans cette idée, jusqu'à ce que la pensée de briser son image ainsi revienne, le stoppant net dans un accord simple, malgré les avantages qu'il pourrait apporter aux deux partis, s'il voulait profiter de la situation il faudrait être plus... Intelligent.

Puis Lana en alla presque à menacer Remis se représailles, comme si elle craignait l'escalade de ce conflit entre Coruscant et Rendili, que cela risquerait fort de compliquer la guerre, pour la fierté de Remis plus que pour ses convictions. Ses derniers mots frôlèrent l'insulte aux oreilles de Remis, elle demandait simplement le prix de l'honneur du Rendili. Le sénateur fit un effort pour garder sa contenance avant de finalement répondre.

« Mon honneur n'a pas de prix Madame. Vous savez très bien que, même si je le voulais, je ne pourrais revenir sur mes mots si aisément. Pas sans contre-partie réelle et équivalente aux sanctions. Pas sans une raison plus valable qu'un s'il vous plaît, fut-il appuyé par des menaces à peine voilées. Je ne peux vous vendre ainsi des vaisseaux Madame. Mais je peux vous aiguiller. »

Remis fit une courte pause, laissant ses mots planer. Il croisa les mains dans son dos puis fixa la ville extérieure par la baie vitrée.

« Je ne peux vendre ainsi à la république en raison de la rupture des accords. Mais je peux vendre aux autres sénateurs désireux de combattre, ceci voir même à prix réduit. Je n'ai pas à décider de ce que feront ces sénateurs par la suite. Je n'ai pas à décider d'à qui ils souhaitent confier leur flotte une fois achetée. »


De nouveau le Rendilien se tut, tout en faisant volte-face et en plantant son regard dans la vice-chancelière.

« Je ne veux pas du fardeau des échecs de la république avec ces vaisseaux. Mais si quelqu'un digne de confiance prend cette responsabilité et a le courage d'agir comme je ne le fais pas, soit, alors il prendra la responsabilité qui est la mienne jusqu'à présent de fournir une flotte à des enfants jouant à la guerre. »

Le sénateur marqua une nouvelle pause. L'offre était, en elle-même plutôt aisée à comprendre. Un intermédiaire théorique réglerait en partie le problème côté Rendili. La planète ne vendrait plus à la république, après si l'autre sénateur décide de lui-même de revendre, ou de confier simplement ses vaisseaux à la république... Et bien Remis n'aura rien vendu à la république, il restait un dernier point à négocier pour le Rendilien, mais d'abord il préférait poser les bases de sa première idée.
Invité
Anonymous
L'homme bougeait autour d'elle, ne pouvant visiblement tenir en place, la regardant tantôt dans les yeux, tantôt par la fenêtre derrière elle. Il avait visiblement encore les nerfs à fleur de peau. Elle le sentait se crisper à chacune de ses phrases, ce qui n'était pas le cas de son interlocutrice. Lana avait explosé brutalement plus tôt, mais semblait à présent complètement lessivée, fatiguée jusque dans ses os. Lana avait rarement croisé un homme plus borné que Remis. Et jamais elle n'avait croisé quelqu'un d'aussi intransigeant.

A rester aussi droit sur ses principes, raide comme s'il avait un balais coincé dans le fondement, la vice-chancelière se demanda vaguement comment le sénateur avait pu accéder à son poste, et comment il comptait y rester. N'importe quel idiot savait que la politique était une affaire de compromis, afin de trouver un accord qui satisfasse le plus grand nombre de personnes. Ceux qui prétendaient le contraire ne faisaient que rester le temps de leur mandat au Sénat, et leur présence éphémère ne faisait que confirmer le principe de la négociation. Mais voilà qu'elle devait se farcir Remis et ses principes afin de sauver les meubles d'Emalia.

Pourtant, vers la fin de son discours, Remis finit par adoucir ses propos, lui proposant une solution à son problème. Comme quoi, ce n'était peut être pas le salaud que Lana avait commencé à imaginer... L'umbaranne soupira très longuement, se coulant dans son siège. Les muscles de son dos se relâchèrent lentement, alors qu'elle n'avait même pas conscience d'être aussi tendue. Elle laissa quelques secondes se passer, se disant que la situation politique au Sénat n'était peut être finalement pas aussi désespérée que cela.


- Je vous vous remercie de m'offrir cette porte de sortie, sénateur, finit-elle par répondre d'une voix infiniment douce. Je tiens à ce que vous sachiez que cela représente beaucoup pour moi.

Elle se redressa un peu dans son fauteuil, et se saisit de son datapad pour y inscrire quelques notes d'une main experte.

- Très bien, continua-t-elle d'une voix plus ferme. Je vais m'assurer en retour que le gouvernement n'engage aucune action contre vos résolutions concernant la production industrielle de Rendili. Vous avez le droit manifester votre protestation envers le gouvernement, et tant que l'armée Républicaine obtient votre équipement, d'une façon ou d'une autre, je n'ai rien à y redire. Je vous prierai cependant à veiller à ce que nos forces reçoivent l'équipement qui leur est dû... Sinon je reviendrai immanquablement à la charge, soyez-en sûr.

Passer par des intermédiaires pour obtenir des vaisseaux et des armes de la part de Rendili était une bonne idée. Bien sûr, cela rendrait fous les comptables du gouvernement, pour tracer les mouvements d'argents et de matériel, s'assurer que tout était en règle et que les quotas étaient bien remplis... Mais ce n'était pas le problème de Lana. Que les fonctionnaires méritent leur salaire, ils étaient payés pour ça après tout !

- J'aimerai que vous profitiez de cet arrangement pour rallier à vous les autres mécontents des dernières actions du gouvernement. C'est parfaitement normal de vouloir protester, et notre République soutient et encourage ce type de mouvement, mais je serai très claire sur un point : Rendili sera la seule planète pour laquelle je soutiendrai des actions aussi radicales... Sinon ce sera un chaos indescriptible qui risquerait d'engloutir la République et de faire gagner par forfait l'Empire. Je ne peux pas le permettre.

Elle soupira une nouvelle fois, et se massa les tempes de sa main gauche, le datapad encore dans sa main droite. Et dire qu'elle avait encore d'autres personnes à s'occuper avant de pouvoir enfin rejoindre le repos mérité de son lit. Elle n'avait pas pensé que son entrevue avec Remis lui demanderait autant d'énergie. L'homme pouvait se targuer d'être un des rares à avoir fait craquer le masque imperturbable de l'umbaranne depuis qu'elle était devenue sénatrice.

- Souhaitez-vous m'entretenir d'autre chose ? termina-t-elle d'une voix redevenue calme et maitrisée, l'invitant officieusement à déguerpir. Il est déjà tard, et certains de vos collègues sénateurs attendent encore pour me rencontrer...

Au dehors, le soleil se couchait effectivement. Le bureau était devenu encore plus sombre sans la lumière, bien que lourdement filtrée, de l'étoile du système. On ne distinguait plus que les silhouettes des personnes présentes, Lana, toujours assise dans son fauteuil, et Remis, debout en face d'elle. Seuls les yeux d'umbarans de la vice-chancelière étaient clairement visibles, brillant comme ceux d'un chat.
Invité
Anonymous
Elle... Remerciait Remis. Le Rendilien ne réagit pas, il n'agissait pas pour elle, il agissait dans son intérêt ainsi que dans celui de la république, dit-on. Elle semblait apprécier la proposition du sénateur visant à offrir une alternative à la situation actuelle. Une alternative à la vente directe à la république. Elle affirma également qu'elle éviterait que le gouvernement ne cause plus de problème à Rendili tant que la république avait son équipement.

Des mots près de la menace, mais le sénateur ne releva pas, laissant la sénatrice continuer, ayant en tête ses prochains mots alors que son interlocutrice n'avait pas encore finit de parler. Elle semblait soulager par ce premier pas, quand bien même il restait un point important à voir qui était peut-être aussi important, voir plus pour le Rendilien. La sénatrice continua alors, malgré son soulagement elle avait une autre demande.

Non contente que Remis offre une alternative au marché classique par un conseil simple, elle souhaitait maintenant que le Rendilien milite pour calmer les autres mondes, car Rendili sera un cas exceptionnel et elle ne pourrait pas accorder ce genre de choses à beaucoup de monde. Le visage de Remis se crispa un instant, puis revint à la normal tandis qu'il laissait la sénatrice de Kuat continuer à parler.

Puis elle sembla presser de mettre un terme à la discussion qui n'avait que trop duré, elle avait d'autres choses à voir avec des sénateurs. Remis acquiesça calmement avant de répondre, sur un ton moins amical qu'auparavant, presque touché par certains mots de la vice-chancelière.

« Je ne vais pas dire à d'autres sénateurs ce qu'ils ont à faire Sénatrice Anthana. Ce n'est pas à moi de le faire et je n'ai aucune envie de m'approprier un rôle qui ne me convient pas. Je ne vous demande pas de négocier avec eux, mais je ne suis ni un diplomate du gouvernement, ni un forum de discussion holonet. Je parle en mon nom et seulement en mon nom. »

Il laissa ses paroles planaient un instant avant de répondre à la seconde question de la vice-chancelière, car il avait bel et bien encore un point ou deux à élucider.

« Et hélas, oui, j'ai encore à vous parlez madame. Que certaines choses soient bien clairs. Premièrement, cet accord n'est en rien officiel et encore moins un accord entre moi et le gouvernement. Il sera traité de manière privée entre chaque sénateurs et mon monde. Deuxièmement, il ne signifie par le retour de liens commerciaux entre Rendili et la CNRG. En aucun cas ce point ne sera modifiable. »


Il fit de nouveau une pause, la vice-chancelière devait bien savoir ce que cela signifiait.

« Donc, les chantiers spatiaux de Rendili Star Drive resteront à l'arrêt tant que nous ne pourrons pas nous assurer des productions de ces mêmes chantiers. Les chantiers de Rendili HyperWorks et Rendili Vehicle Corporation seront les seuls à produire. »

Le calcul n'était pas compliqué à faire, sur les trois entreprises Rendilienne Star Drive devait bien représenter 80% de la production de vaisseaux.

« Donc il faudra vous contenter d'un rythme réduit de production. A moins que l'on ne parvienne à un arrangement sur ce point là, afin que nous puissions nous assurer de la production réelle de Star Drive. »


Ce dernier point était peut-être le plus compliqué à mettre en place, mais Remis avait quelques idées. Ainsi qu'une solution bien plus radicale, et plus dangereuse, s'il ne pouvait obtenir satisfaction de manière modérée.
Invité
Anonymous
Evidemment, pouvoir se débarrasser si tôt de cet enquiquineur aurait été trop beau. De même que son offre, qu’il semblait à moitié rétracter à présent. Lana soupira. Elle se demandait pourquoi Remis était venu, vu qu’il ne souhaitait visiblement pas négocier du tout. S’il croyait être en position de force, il ne connaissait pas l’umbaranne. Elle avait beau être épuisée, elle n’en démordrait pas. Et si Remis n’acceptait pas de céder un peu de terrain comme Lana était prête à le faire, elle s’assurerait qu’il y perde bien plus que la République. Elle voulait en faire un exemple, et si ce n’était pas l’exemple de l’acceptation de l’opposition par le gouvernement, ce serait l’exemple de la réprimande pour ceux qui tentaient de bloquer le gouvernement en temps de crise.

- La flotte républicaine ne se contentera pas d’un rythme réduit de la production face aux Sith, sénateur, répondit-elle d’un ton froid. La production va reprendre, d’une manière ou d’une autre.

Elle pianota quelque instants sur son datapad, afin d’obtenir quelques chiffres. Cela lui laissait un peu de temps pour faire planer sa phrase. Remis la prendrait probablement comme une menace, mais cet homme prenait de toutes manières tout comme une menace, se braquant plus vite qu’un pod racer pendant le trophée de Malastar.

- Je préfère être claire tout de suite : la République ne privatisera pas à nouveau Rendili StarDrive. Ce serait la porte ouverte pour toutes les autres entreprises nationalisées, et je n’ai pas besoin de voir encore d’autres réclamations arriver sur ce bureau.

Il y avait déjà bien assez de geignards comme ça, pas besoin de leur fournir des moyens supplémentaires de se plaindre.

- Cependant, je suis ici pour vous proposer des alternatives qui, si elles ne satisferont peut être pas les deux parties, ne les rendront pas mécontentes. C’est le principe d’une démocratie après tout. Si vous n’êtes pas d’accord, ne souhaitez pas négocier et attendez à ce que la majorité accepte votre caprice, et bien désolé, vous vous êtes trompé de camp je pense. C’est dans l’Empire que vous devriez aller.

Elle savait que l’homme s’insurgerait, la détesterait pour cette pique. Qu’importe, après tout ? Il lui avait fait clairement comprendre que c’était déjà le cas. Lana était trop fatiguée pour s’inquiéter encore des apparences et du décorum.

- Je vous propose de rendre le pouvoir décisionnaire de Rendili StarDrive à votre planète. La société reste propriété de la République, mais vous pourrez décider à qui vendre vos vaisseaux, à condition qu’un petit pourcentage minimum, officieux, revienne à la flotte Républicaine par l’intermédiaire de sénateurs.

Ce qui était plutôt honnête, en soit. La société leur appartiendrait quasiment, sinon de nom. Quant à savoir comment elle présenterait cela à la République… Elle se débrouillerait. Comme d’habitude.

- Je suis ouverte à toute autre suggestion qui permettrait de reprendre la production sans passer par une privatisation, fit-elle d’un ton plus conciliant. Cependant, sachez que si nous ne parvenons pas à un accord ici, je demanderai à ce que la République investisse dans la restructuration des chantiers navals de Rendili, afin qu’ils soient capables de produire d’autres types de vaisseaux que ceux utilisant vos pièces. Des vaisseaux kuati, sluissi, correlien, que sais-je. Cela demandera d’énormes investissements et probablement des mois, mais ce qui doit être fait sera fait. La production reprendra, soyez-en sûr.

En tant que kuatie, Lana serait presque enchantée d’en arriver à de telles extrémités. Il y avait toujours eu des tensions commerciales entre Kuat et Rendili, deux des plus grands constructeurs de vaisseaux. Une telle action détruirait l’influence de Rendili dans le milieu spatial, malgré son coût terrible. Cependant, en tant que vice chancelière, elle ne pouvait plus représenter sa planète ni penser à ses intérêts, aussi préférait-elle négocier avant. Peut-être que Remis se montrerait un tout petit peu raisonnable. En connaissant un peu le bestiau, elle en doutait un peu cependant.

- Ma patience commence à être sévèrement entamée, sénateur Mensk, glissa-t-elle, ce qui était peu de le dire vu qu’elle avait déjà piqué une crise quelques minutes plus tôt, aussi je vous prierai de ne pas trop gamberger.
Invité
Anonymous
La discussion redevenait plus tendue tandis que la vice-chancelière semblait malgré tout vouloir faire pression sur le sénateur. Elle insistait. La production reprendra d'une manière ou d'une autre. Remis resta stoique, se gardant de répondre qu'une voie ne ferait qu'aggraver la situation. La politique était déjà assez tendue ces temps-ci sans pour autant relever chaque manque de tact du parti d'en face.

Le sénateur garda pour lui ses remarques tandis qu'elle sous-entendait que Remis avait plus sa place dans un Empire que dans une république s'il n'acceptait pas de suivre la stupidité qui reignait au sénat. Quel toupet. Que savait-elle de la démocratie ? Elle qui soutenait une monarque absolue et qui se satisfaisait de l'état totalitaire dans lequel elle vivait ? Cette audace fit soupirer le Rendilien tandis qu'il renonçait à discuter de ce sujet, il n'avait pas vraiment envie de s'abaisser à cela encore une fois.

La sénatrice affirma par la suite que la république ne dénationalisera pas Star Drive, par peur de ce que penseraient les autres entreprises. C'est vrai que cela provoquerait un tumulte donc le gouvernement pouvait bien se passer, mais bon. Ce n'était pas vraiment les affaires du Rendilien. Toujours est-il qu'il n'avait pas pour objectif de voir cela accepter aujourd'hui. Lana continua, affirmant qu'elle voulait bien rendre à Rendili le pouvoir décisionnel concernant Star Drive mais qu'elle resterait propriété de la république. Le mot propriété fit grincé des dents le sénateur, pourtant la proposition le satisfaisait.

Elle semblait vouloir arriver à un accord. Mais elle ne cacha pas ses intentions si Remis ne voulait pas d'un tel accord. Un mince sourire courut sur ses lèvres le temps d'un clin d'oeil, puis il acquiesça doucement, montrant qu'il semblait plutôt d'accord pour cet accord. Un petit sourire amical, comme il se forçait à porter si souvent, revint sur ses lèvres tandis qu'il répondait à la sénatrice face à lui.

« Vous savez sénatrice, je ne devrais pas fournir chaque idée dans une telle entrevue, je ne voudrais pas vous empêcher de briller. »


Son sourire disparut à nouveau, son air redevint glacial et son ton inquisiteur tandis qu'il poursuivait.

« Mais avant toute chose je me dois de vous dire quelque chose également. Ne croyez pas que l'idée de voir la république bafouer encore plus le nom de Star Drive ne m'est pas venue à l'esprit. Mais sachez juste que je me battrais pour chaque personne, chaque outil, chaque nom de mon monde. Vous pensez bien que je n'ai pas encore abattu toutes mes cartes. Je ne vous mentirai pas non plus sénatrice. Si nous ne trouvons pas un terrain d'entente aujourd'hui, la situation empirera, encore plus que vous ne le croyez. »

Il se calma à nouveau et le sourire lui revint aux lèvres tandis qu'il claqua doucement dans ses mains, comme pour signer la fin de cette entrevue.

« Bien. Dans tous les cas. Cela n'arrivera pas. Je ne demande pas à ce que Star Drive soit privatisée, pas en temps de guerre, c'est impossible. Mais si j'obtiens au moins que le pouvoir décisionnel soit transmit à Rendili pour StarDrive, alors c'est avec joie que j'accepterai ces mots. Si notre accord est respecté, alors nous aurons tous deux ce que nous voulons. J'attendrais des nouvelles de ceci avec impatience madame. Dès que possible, transmettez moi l'accord officiel avec les noms des premiers clients, faites passer cela pour ce que vous voulez, et je lancerai la production au nom de ces sénateurs. »


Remis s'en retourna d'un pas calme, avant de s'immobiliser une ultime fois. Il se retourna, avec une expression de surprise. Il réalisa qu'il avait oublié quelque chose. Il signala qu'il y avait repensé en levant le doigt, puis fouilla dans sa poche. Il dégaina un crédit qu'il posa sur le bureau de la vice-chancelière.

« Je vais partir pour Rendili d'ici peu, pourriez-vous, s'il vous plait, transmettre ceci au Sénateur Sorn de ma part ? Dites-lui que moi aussi j'ai de quoi acheter son honneur et sa loyauté. »

Remis offrit un dernier sourire avant de ranger sa main et de faire un signe très officiel de la tête puis de s'apprêter à quitter le bureau.
Invité
Anonymous
Cette éprouvante discussion touchait donc à sa fin. Finalement, Remis acceptait une sorte de compromis, quoiqu'il ait pu en dire au Sénat. Officiellement, il pouvait ressortir de la discussion la tête haute. Il avait eu ce qu'il voulait, reprendre plus ou moins la main sur les principaux chantiers navals de sa planète. Officieusement, l'armée obtiendrait la même quantité d'équipement qu'avant le début de la petite rébellion de Mensk, et c'était bien tout ce qui importait aux yeux de Lana. Cela ne la dérangeait pas de faire perdre la face au gouvernement. Seule la victoire comptait à présent. Il faudrait qu'elle surveille le sénateur de Rendili pour être sûr qu'il tienne sa part du marché, mais après le morceau conséquent qu'elle lui avait lâché, elle s'attendait à le voir se tenir tranquille un petit moment.

Remis s'en alla d'un pas princier sous le regard indifférent de la vice-chancelière, qui était un peu sur les rotules. Elle ne souhaitait rien rajouter, de peur de briser la fragile entente qu'elle avait réussi à installer. Elle réfléchissait plutôt à comment tourner la chose pour rendre le contrôle à Rendili de ses chantiers, de façon légale mais tacite, afin de ne pas encourager les autres à demander la même chose. Lana avait l'habitude du travail des commissions et des sous-commissions, qui, dans les bureaux attenant à ceux des sénateurs, réalisaient le vrai travail législatif de la République. C'était en réalité eux qui créait et faisait appliquer les lois, loin du tumulte du Sénat. Elle noierait le poisson de façon détournée, mais elle se savait capable de parvenir à ses fins sur cette affaire.

Elle soupira d'aise que cette entrevue soit finie, et commença à pianoter sur son datapad pour faire annuler ses rendez-vous suivants, quand Remis se retourna et jeta un crédit sur son bureau. Pour le sénateur Sorn. Décidément, Remis avait une sacrée grande gueule, et un certain sens du théâtre - pour ne pas dire un sens certain du théâtre. Lana lui jeta un regard noir.


- Ce genre de mesquinerie n'est pas vraiment digne d'un sénateur... Je vous prie d'éviter de jeter de l'huile sur le feu. J'ai déjà assez de mal à faire tenir debout cette maison de fou, sans qu'un crétin dans votre genre ne viennent saper les fondations. Si vous souhaitez faire du tord à quelqu'un, soyez utile et prenez-vous en aux Sith. Nous sommes en guerre, je vous rappelle.

Puis elle lui fit signe de sortir d'un vague geste de la main, passant déjà à son problème suivant. Il y a quelques semaines à peine, une telle entrevue l'aurait mise hors d'elle, sans pour autant la faire sortir de ses gonds. Mais elle n'avait à présent plus que de la lassitude, et un contrôle de ses nerfs qui allait en s'étiolant doucement. Elle s'était engagée aux côtés d'Emalia, pour le meilleur et pour le pire. Finalement, elle devait laisser de côté son image pour le bien de la République, et tant pis si les autres sénateurs se mettaient à la détester, elle qui avait toujours fait de son mieux pour rester neutre. Un problème après l'autre, elle devait dans un premier temps s'occuper de l'Empire, avant que l'Empire ne s'occupe d'elle...

Bientôt, elle resta seule, dans une confortable obscurité, en train d'expédier les affaires courantes en ne rêvant plus qu'à son lit, qu'elle ne rejoindrait malheureusement pas de sitôt malgré l'heure déjà avancée. Elle réfléchissait en même temps à son prochain coup, afin de faire rentrer les derniers sénateurs dans le rang, et assurer la poursuite rapide des hostilités contre les Sith.
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn