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9h35, Navette Delta JV-7, l’Espérance

Commandant Mayeul, quand arriverons nous à destination ?

Nous sortirons de l’hyperespace d’ici une trentaine de minutes Maître Marja, nous pourrons atterrir dans une heure environ.

Merci Commandant, vous resterez à bord du vaisseau vous et le soldat Lamo, vous le posterez pour garder le vaisseau, cette expédition ne me dit rien qui vaille.

Bien Maître

Hildegarde allait quitter le poste de pilotage quand le soldat assis au poste de pilotage l’interpella avec véhémence.

Sauf votre respect Maître, le gosse derrière, il pue ! C’est une infection.

Veuillez déployer un peu plus de déférence lorsque vous mentionnez un membre de l’Ordre Jedi soldat ou vous aurez affaire à moi.

Grogna la Jedi en poignardant du regard le pilote mais n’en pensant pas moins pour autant.
L’hygiène corporelle de Kolin Valkizath était cependant le dernier des soucis de la vieille femme. On lui avait imposé le padawan en pensant qu’une mission diplomatique serait un bon exercice pour lui apprendre à contrôler ses pulsions et son langage ordurier. Au grand dam d’Hildegarde qui n’avait guère envie de traîner un padawan mal élevé avec elle pour une mission sensible comme celle-ci. La vieille Jedi habillée d’une délicieuse robe violette et d’un large chapeau orné de plumes tirants vers le bleu retourna dans le salon d’apparat à l’arrière du vaisseau où tous les passagers étaient regroupés pour le briefing de mission.

L’ambiance était pesante dans l’atmosphère feutrée du salon, deux femmes blondes étaient assises sur un sofa aux couleurs de la République. L’une d’entre elle, la plus jeune, se rongeait les ongles. La seconde nettement plus âgée arborait une broche frappée du symbole de la « Haute Cour des Droits des Espèces Intelligentes » et lisait un datapad. Dans un second canapé était affalé Kolin. À l’arrivée de la Maître, il se redressa pour le briefing. Enfin, debout en retrait un gradé de l’armée faisait les cents pas en relisant des notes.

Madame le Haut-Commissaire Goldothat, Sénatrice Ruth, Commandant Gryffor, Padawan Valkizath, dit elle droite comme un piquet.

La femme pris pas aux côtés de Kolin et se servit une tasse de thé brûlant et attendit que quelqu’un prenne la parole, jugeant d’un air sévère la Sénatrice qui se rongeait toujours les ongles. La Haut-Commissaire se lança d’un air grave en posant son datapad sur la table.

Maître Marja, je vous remercie de nous escorter pour cette mission. Je suis flattée que le Conseil des Jedis prête autant d’attention à la situation sur Eriadu et nous fasse part de votre expérience en la matière. Comme vous le savez sans doute, l’esclavage est toujours légal sur le système. Il fait partie de la norme, des mœurs et contribue à la rendre l’une des planètes les plus prospères de la bordure extérieure. Récemment, des émeutes ont éclaté dans des usines et chez des aristocrates. Le gouvernement réprime ces émeutes dans la violence et dans le sang. Les derniers rapports font état d’une centaine de victimes. Notre mission est de rencontrer le Gouverneur Wolfgang et de tenter de ramener la paix sur ce système et de faire cesser ces répressions. Nous serons recus au Palais Gouvernemental puis nous visiterons une usine de produits manufacturés. Le Gouverneur souhaite nous montrer qu’il traite bien ses esclaves. Il semble être convaincu que ces émeutes ont été initiées par des concurrents d’Eriadu qui voudraient mettre à mal sa puissance industrielle.

La voix de la femme était blanche, courroucée qu’elle était de la situation intolérable du système et de l’esclavage considéré comme un mal nécessaire. Elle avait également conscience de la complaisance de la République. La Sénatrice pris la parole à la suite,

La République souhaite pousser le Gouverneur a progressivement abandonner l’esclavage. Des premières démarches ont été faites pour inciter les Eriadu à abolir ces pratiques mais la route est encore longue et nous ne souhaitons pas brusquer le gouverneur. Je ferai un état des lieux au Sénat à mon retour de la mission. Nos relations commerciales sont capitales avec ce système, je vous rappelle que deux routes commerciales majeures traversent Eriadu, la République ne souhaite pas se brouiller encore plus avec le Gouverneur Wolfgang.

Hildegarde écouta avec attention les explications des deux femmes.

Elle n’était pas rassurée. Eriadu était aux confins de la bordure extérieure. L’influence des Jedis y était très limitée, celle de la république encore plus. Quant à la Haute Cour, elle n’avait qu’un rôle consultatif et n’aurait aucun pouvoir sur le charismatique leader du système. Le Gouvernement avait été poli d’accepter de les recevoir. Wolfgang était extrêmement puissant, véritablement apprécié sur la planète en dépit de sa poigne de fer. L’esclavage permettait aux habitants de prospérer, ils n’avaient aucune raison pour que cela change. De plus, la Sénatrice semblait avoir été envoyée plus pour surveiller le Haut-Commissaire qu’autre chose.

Le padawan Valkizath et moi-même vous escorterons durant toute la visite. Je me dois de vous rappeler et croyez bien que j’en suis chagrinée mais, nous ne sommes pas ici pour libérer des esclaves ou pour faire pression sur le gouvernement. Je me dois également de vous prévenir que le Gouverneur n’est pas réputé pour être un tendre. Les relations entre la République et Eriadu sont très tendues, vous veillerez à ne pas aggraver la situation.

Vous pensez que cette visite pourrait être un piège Maître Marja ?

Je ne vois pas le Gouverneur s’attaquer de front à la Commission et à un Sénateur. Toutefois, ne perdez pas de vue votre objectif. Faire cesser la répression des émeutes. Cela n’abolira pas l’esclavage mais ça sera déjà une première victoire.

Les deux femmes hochèrent la tête pas totalement convaincues par la réponse de la Maître Jedi. Hildegarde ne l’était pas non plus. Elle tenait en horreur l’esclavage et les esclavagistes et regrettait amèrement de n’avoir qu’un rôle de spectatrice dans ce conflit. Elle savait également que Wolfgang ne ferait aucun pas vers eux. Selon les dernières estimations, plus de 7 milliards d’esclaves peuplaient le système. Les habitants libres savaient qu’un soulèvement général se solderait par une guerre civile d’une ampleur inédite. Le gouvernement n’avait aucune raison d’arrêter la répression.

Sur ces pensées amères elle fit signe à Kolin de le suivre dans la pièce adjacente. Une fois seuls, elle tira de son sac à main une fiole de parfum et sans mot dire elle arrosa copieusement l’adolescent dans le cou sur les cheveux et même sur sa bure en lui jetant un regard accusateur : un flacon à mille crédits.

Une mauvaise odeur est souvent synonyme d’une mauvaise mission, padawan. Vous me ferez le plaisir de penser à prendre un peu plus soin de vous à l’avenir. Soyons limpides. Je n’ai pas entendu que du bien de vous mon garçon. J’attends donc de votre part une conduite irréprochable, je ferai un rapport très détaillé à votre Maître à la suite de la mission. Je ne pars pas avec une mauvaise opinion de vous, mais croyez moi : me décevoir serait pire pour vous qu’une attaque en règle de l’Empire ! Soyez digne, de a Force, de l’Ordre auquel vous appartenez et surtout, faites-vous honneur, car j’ai tout de même entendu un peu de bien de vous.

Dit-t-elle d’une voix neutre en se mettant à la hauteur de Kolin. Elle tira ensuite de son sac une brosse à cheveux et sans commentaire elle entreprit de démêler les cheveux du padawan pour lui réaliser une magnifique raie au milieu du crâne. Contente du résultat, elle porta un doigt à sa bouche et aplatit les sourcils broussailleux du gamin.

Cette mission ne devrait pas poser trop de complications au moins dans la partie du palais. Le gouverneur Wolfgang n’aime pas les Jedis et n’aime pas non plus qu’on se mêle de ses affaires. Vous serez en charge d’escorter la Sénatrice. Je m’occuperai du Haut-Commissaire. Nous descendons avec une escouade comme cela a été autorisé par le service diplomatique, ils ne seront pas armés mais nous sommes autorisés à garder nos sabres. Restez sur vos gardes.

Elle adressa finalement un petit sourire contrit au padawan, sondant ses pensées grâce à la Force. Elle ne voulait pas paraître insensible, car elle ne l'était pas, mais elle savait que donner un faux espoir au garçon serait une erreur. Elle avait cru comprendre qu'il venait d'un milieu défavorisé qui avait développé chez lui un côté idéaliste, un côté qu'elle avait perdue, des dizaines d'années auparavant. Elle sentait dans la Force sa sensibilité, son désarroi face à une situation d'une rare injustice.

L’esclavage est une abomination. Mais, nous ne pouvons (hélas) pas utiliser la force, ce n’est pas notre rôle. Je n’en suis pas plus heureux que toi mon garçon, mais nous devons faire avec et prier la Force d’offrir des jours meilleurs à ces malheureux.

Le pilote passa la porte annonçant que le vaisseau allait sortir de l’hyperespace et qu’il fallait se préparer pour l’atterrissage.

Avez-vous des questions ou des remarques jeune padawan ? Vous sentez-vous près ? Nous risquons de voir des choses difficiles dans cette usine, nous ne devons pas laisser nos émotions prendre le pas sur notre raison.

Demanda la Maître en s’asseyant sur le siège.

J’ai un mauvais pressentiment.

Elle ferma les yeux réfléchissant à l’accueil que leur réserveraient l’un des amis et camarade de promotion de son fils, Ciel Marja, le Roi régent de Carratos. Kolin était si jeune, elle ne doutait pas de sa valeur, mais en cas de dérapage, elle devrait être sur tous les fronts, elle et sa maudite jambe si douloureuse.
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- Oui et puis c’est là que votre patronne m’a remis la médaille du mérite. Oh non, j’suis pas un héros. J’étais juste là au bon moment. C’est vrai que sans nous des milliers de gens seraient mort mais on fait juste notre travail, trois fois rien.

Kolin en pleine discussion avec la Sénatrice affalé dans son fauteuil se redressa quand la vieille peau de Marja pénétra dans le petit salon coupant court à son histoire déclamée avec une ferveur toute Valkizatienne. Guère gênée par les effluves que dégageaient l’adolescent, la Sénatrice l’avait questionnée longuement sur l’Ordre Jedi et sur ses missions. Son étrange sympathie et son manque de confiance en elle la plaçait dans la catégorie des filles faciles à impressionner. Son jolis minois n’avait rien à voir avec celui desséché du tronc d’arbre flétri qui l’encadrait pour la mission sur Eriadu.

Prêtant une oreille attentive au discours de trois femmes il ne se mêla pas au briefing. Eriadu ne lui inspirait rien et il était beaucoup trop dissipé en cours d’histoire de la galaxie pour connaître la situation toute singulière de ce système richissime exploitant des milliards d’innocents pour leur seul profit. Cette situation intolérable le rendait amer, ivre de colère et de rage, lui qui aimait tant le goût de la justice pour avoir été trop souvent gavé de celui de l’inégalité.
Il allait prendre la parole pour demander si leur mission était de libérer les esclaves mais, la Maître fut la plus rapide enterrant ses espoirs. Les politiques et la République ne le surprenait plus. Il s’affaissa dans son canapé frustré d’être une nouvelle fois le pion des puissants.

- Je ne vous quitterai pas d’une semelle Sénatrice Ruth, vous pouvez compter sur moi.

Laissa entendre le padawan en se levant pour suivre Hildegarde sans manquer de s’incliner poliment devant la gracieuse femme, l’objet de sa mission.

- Mais foutez moi la paix.

Solidement accroché par le bras il ne put pas échapper à l’aspersion qui n’avait rien de sacrée. Il éternua en recevant un peu de parfum dans les narines. Pour qui se prenait t-elle ? Lyrae lui paierait très cher de l’avoir laissé avec cette folle furieuse. On racontait dans les coursives des padawans qu’Hildegarde avait déjà fait dormir des padawans à moitié nu dans le parc en plein hiver en guise de punition, de nombreuses histoires – sans doute déformées par l’imagination des enfants – circulaient sur elle. Mais c’était bien la première fois que Kolin avait affaire à elle.
L’assurance qu’elle dégageait le laissa sans voix et il ne put que se taire refoulant son mécontentement au fond de ses entrailles. Qu’avait t-elle put entendre ?

Les rumeurs circulaient vite au Temple, le Coruscanti ne se savait que très moyennement apprécié par les Jedis plus âgés mais depuis plusieurs mois il multipliait les efforts pour être digne de ce qu’on pouvait attendre de lui. Son jugement sévère lui fit mal, très mal. Il espérât secrètement que son Maître n’ait pas le même avis sur lui. Un mauvais rapport ne serait qu’une ligne en plus sur son CV déjà plus que rempli. Perdre l’estime de son Maître lui était en revanche intolérable.

- Je ferai de mon mieux… Maître.

Grogna-t-il d’une voix aussi glaciale que le sang qui circulait dans les veines de la vieille bique. Il ne lui rendit d’ailleurs pas son sourire tant les multiples agressions physiques qu’il venait de subir lui avaient déplu.

-La prière ça n’a jamais aidé personne. Pendant qu’on va discuter tranquillement des gens innocents meurent sous des coups de matraque, c’est dégueulasse et vous le savez, voilà la vérité.

La phrase était sortie toute seule sans que le padawan n’ait pu se contrôler. Cet avis il l’avait sur le cœur depuis le briefing et il ne pouvait plus le contenir, tant pis pour les conséquences. Il connaissait Lyrae et n’avait aucun doute sur son propre avis sur le sujet. La pomme tombait rarement loin du pommier. Le pilote venant les prévenir de l’atterrissage imminent le sauva des représailles ou d’un coup de sabre laser…

- J’suis prêt, mais on fait quoi si ça chauffe, ce type-là Wolfgang si il n’aime pas les Jedis c’est quand même puant qu’il accepte qu’on débarque avec nos sabres non ?

À la place du Gouverneur Kolin aurait exigé que tous descendent sans armes. Ce tyran était soit un abruti soit c’était un piège gros comme l’arrière train d’un bantha.
Quelques minutes plus tard. Le vaisseau se posa sur la plate-forme royale. Posté derrière la sénatrice, capuche sur sa tête, Kolin scruta les environs en descendant par la passerelle arrière. Deux hommes en uniforme étaient venus les accueillir.

- Le Gouverneur ne se déplace même pas pour la délégation Républicaine, quelle arrogance.

Tança la Haute Commissaire à la Sénatrice en sifflant de mépris.

- Mesdames, Messieurs. Bienvenue sur Eriadu. C’est un plaisir et un honneur de vous accueillir sur notre modeste système. Le Gouverneur vous recevra dans la grande salle du trône dans quelques instants. Je vous en prie suivez-vous.

Dit l’un des homme trop affable pour être honnête. « Modeste système », la seule vue du palais impérial frôlant les dimensions du Sénat Galactique trahissait l’opulence des lieux. Le long de la passerelle menant à l’entrée du palais était entouré de statues finement ciselées. Les lieux ressemblaient traits pour traits au palais d’Ondéron. Le petit groupe s’engouffra dans les entrailles du bâtiment et il leur fallut plus de dix minutes pour parvenir jusqu’à la salle du trône, leur guide croyant bon de leur détailler en long en large et en travers l’histoire glorieuse du système. Kolin, méfiant, tâcha du mieux qu’il le put de mémoriser les lieux. Le petit groupe passa l’imposante porte dorée de la salle du trône.

- Bienvenue dans ma misérable demeure.

Une voix forte comme le tonnerre s’était faite entendre de l’autre bout de la salle aux proportions époustouflantes. Haute de plusieurs dizaines de mètres sous plafond, richement décorée et cerclée de colonnes dorées. Le Gouverneur savait soigner ses entrées. Un imposant trône de plusieurs mètres de haut était porté par deux douzaines d’esclaves, têtes baissés et solidement encadrés par plusieurs gardes. Loin derrière des tambours battaient la mesure. Sur un siège rouge comme le sang un homme siégeait : le Gouverneur Wolfgang. Kolin le détesta au premier regard. La Sénatrice et la Haut-Commissaire restèrent médusées, bouche bée devant la scène surréaliste qui se déroulait devant leurs yeux. Solide comme un roc et vêtu d’une cape bleu roi l’homme strict d’une cinquantaine d’années se leva de son siège et ouvrit le bras.

- C’est un immense plaisir de vous recevoir. Je suis le Gouverneur Wolfgang, monarque d’Eriadu, descendant des premiers bâtisseurs, petit père de mon peuple, protecteur des hommes libres, garant de la démocratie et de notre constitution.

L’homme descendit l’escalier de son trône et se planta droit devant le petit groupe en souriant d’un air goguenard, sa première parole fut pour Hildegarde.

- Maître Marja, quel bonheur de vous revoir. J’ai vu votre fils il y a quelques semaines. Nous avons discuté affaire. Il a trouvé nos prix très compétitifs et m’a félicité pour ma gestion de la main d’œuvre. Comment allez-vous ? Vous êtes venus avec votre arrière-petit-fils ? Comme cela est touchant. Comment-vous vous nommez-vous mon enfant ?

Kolin écarquilla les yeux et tourna la tête incrédule vers la Maitre Jedi, se retenant d’aller mettre son poing dans la royale face du patron des lieux.

- Sénatrice Ruth, on raconte dans les dîners que votre père est gravement malade, vous lui transmettrez mes vœux de prompt rétablissement. Madame la Haut-Commissaire, c’est également un plaisir de vous recevoir. Vous verrez que ce qu’on raconte dans les médias est largement exagéré.

Un assistant du Gouverneur arriva, s’inclina et désigna une porte sur le côté.

[color=red]- Amis Jedis, croyez bien que j’aurai adoré en apprendre plus sur vos croyances folkloriques au sujet de cette « Force », mais mon entrevue avec ces charmantes dames se fera sans vous, question de protocole.
Kolin prit la parole jaugeant avec sévérité le gouverneur et faisant fi des ordres d’Hildegarde. Sa voix fluette se perdit en écho dans l’immense salle.

- Non, nous avons ordre d’escorter la délégation, nous restons avec elle, Gouverneur.

Le dirigeant eut un petit rire gras et reprit la parole, son sourire avait fondu et sa voix se fit plus agressive, égarée quelque part entre menace et avertissement.

- C’est moi qui donne les ordres. Que ma voix résonne et tout Eriadu tremblera.
L’ordre était clair.


-On fait quoi Maître ? souffla doucement Kolin à l'adresse d'Hildegarde
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L’insolence non plus jeune padawan et surveille ton langage ou je te lave le bouche avec du savon, de mon temps les jeunes savaient s'exprimer correctement !

Tança la vieille femme devant la repartie vulgaire de Kolin. Elle nota intérieurement d’aller dire deux mots à son Maître quand elle le croiserait ne parvenant pas à retrouver son nom. Malgré tout, le garçon avait raison et même si la vieille femme ne pouvait le dire à haute voix elle partageait son avis.

Les politiques n’avaient pas le monopole du courage. De toute évidence, ce n’était pas deux politiciennes en herbe qu’il aurait fallu envoyer mais une armée de guerriers pour mettre fin à ce massacre en contradiction avec toutes les lois les plus sacrées qui gouvernaient la galaxie. Hildegarde ne pouvait pas pour autant autoriser le garçon à s’époumoner de la sorte. En tant que futur Jedi, il devait apprendre à se contrôler, à faire taire sa colère, si mauvaise conseillère. Colère qui conduisait à la haine, haine qui emmenait vers la côté obscur de la Force.

L’Ordre Jedi est encore très puissant et inspire le respect autant que la crainte notamment par sa proximité avec les instances dirigeantes de la République. Le Gouverneur n’est pas assez bête pour risquer un embargo commercial ou des sanctions financières en s’opposant de front à Corsucant et aux Jedis. Eriadu est une planète puissante mais extrêmement dépendante de deux routes commerciales qui passent dans son orbite. Si l’envie prenait au Sénat de détourner les routes ou de poser un blocage financier, le système perdrait une partie de ses avantages financiers. Les partenaires commerciaux achètent sur Eriadu car la main d’œuvre gratuite réduit drastiquement les coûts ce qui permet à ses habitants libres de prospérer et donc à Wolfgang d’être tout puissant. Si demain, le niveau de vie venait à baisser à cause des blocus, il ne faudrait que peu de temps pour que le Gouverneur perdre en influence et finisse pas être destitué. Vois-tu, les hommes sont faits de la sorte, la loyauté a toujours un prix. Wolfgang a plus à perdre qu’à gagner.

Expliqua patiemment Hildegarde à Kolin pendant l’atterrissage

Tu n’es pas un garçon totalement idiot, tu manques simplement de hauteur de vue. Une situation n’est jamais simple, elle englobe toujours de nombreuses ramifications et des parties prenantes. À l’avenir analyse, réfléchis et vois plus loin, plus haut. Observe, réfléchis, agis : ce n’est que comme ça que tu progresseras. .

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La femme était déjà venue sur Eriadu bien des années plus tôt. Le palais démesuré du Maître des lieux l’impressionna moins que les autres membres de la fin équipe. La Maître marchant derrière le Haut-Commissaire lui glissa quelques conseils pour la rencontre qui allait suivre doutant sérieusement de ses capacités. L’impérieuse vieille femme jeta un œil sur Kolin ressentant son tourment et son incompréhension qui se manifestait dans son lien avec la Force. Elle ne fit pas de commentaire.

Hildegarde demeura d’une froideur déconcertante face au manège du gouverneur et de son entrée fracassante retenant une moue de dégoût. Cette petite provocation voulait tout dire. Il était ici chez lui, régnant en monarque et ne comptait pas changer ses habitudes pour la République et ses ouailles. Les négociations s’engageaient mal alors qu’elles n’avaient même pas débutées. La vielle femme ne s’inclina pas, drapée dans son orgueil. Elle s’approcha de Kolin sentant qu’il n’aurait pas le recul pour suffisant pour ne pas s’énerver face à cette mise en scène d’un autre âge.

Wolfgang multipliait les provocations gratuites. Son petit manège n’avait rien d’étonnant et dénotait en réalité sa faiblesse. Il se savait menacer et il ne lui restait plus que la hardiesse pour le faire tenir debout. Elle fut cependant mise mal à l’aise par la déclaration du monarque sur son fils, le régent de Carratos. La vieille femme n’avait plus beaucoup de contacts avec son unique enfant ; fruit d’un amour interdit. Leurs voies étaient trop différentes, elle n’avait jamais été une vraie mère. En revanche, elle côtoyait plus volontiers ses petits-fils dont le plus âgé venait d’être adoubé Chevalier et le plus jeune était initié.

Elle prit la parole bombant le torse ne se laissant pas impressionner la moindre seconde par la force de l’homme qui lui faisait face. C’était mal connaître la fine fleur de Carratos que de penser la pousser dans ses retranchements avec autant de facilité. Cette bravade ne valait rien.

Gouverneur, je suis flattée que vous vous souveniez de moi. Voici le padawan Valkizath qui m’accompagne sur notre épineuse problématique. Je ne suis pas légataire des affaires de Ciel Marja. Si je ne m’abuse, il est plus âgé que vous. Il a donc passé l’âge pour une bonne fessée déculottée sur mes genoux.

Elle conclut sa tirade par un maigre sourire offensif dans lequel on pouvait lire qu’elle n’avait qu’une seule envie : donner à ce grossier personnage la trempe qu’il méritait et que visiblement on avait oublié de lui donner quand il était plus jeune.

La tension était forte, sourde, presque palpable. En jaugeant un peu la Sénatrice, Hildegarde n’avait aucun mal à comprendre qu’elle ne ferait pas le poids face au caractère d’acier de Wolfgang. C’était sans doute la raison pour laquelle le souverain ne voulait pas qu’ils assistent aux négociations.

Gouverneur, je n’irai pas par quatre chemins. L’enquête diligentée par la République fait état de violations très graves des lois républicaines sur le respect des espèces intelligentes. Nous respecterons vos us et mènerons les discussions sans l’aide précieuse des Jedis. Sachez toutefois, qu’il est impensable que nous fassions la visite d’un site industriel sans eux. Maître Marja, ne vous en faites pas. Nous vous retrouverons après.

Répliqua le Haut-Commissaire à l’adresse de l’homme, une seconde avant l’intervention tonitruante et totalement déplacée de Kolin. Hildegarde rapide comme l’éclair fit un pas vers le padawan et comme une louve protectrice elle se mit devant lui toisant Wolfgang avec sévérité en fronçant les sourcils.

Eriadu tremble déjà, Gouverneur. C’est bien là la raison de notre présence.

Tança-t-elle d’une voix dure comme la pierre. Tout en ignorant avec superbe la remarque désobligeante sur la Force.

Sénatrice, Haut-Commissaire, rappelez-vous votre objectif.

La Sénatrice Ruth hocha la tête, visiblement mal à l’aise que le Gouverneur connaisse autant de détails sur la santé vacillante de son père.

Vaguement agacé par la tournure que prenaient les événements, Hildegarde et Kolin prirent la direction d’une salle d’attente censée être située un peu plus loin dans le palais. Ils furent accompagnés par un garde à la haute stature. Au détour d’un des longs couloirs, Hildegarde se retourna vers le guide et utilisa la persuasion d’un geste de la main sur le malheureux.

Y a-t-il un accès au bureau du Gouverneur par les conduits d’aération du palais ?

La femme ordonna à Kolin de faire le guet au bout du couloir d’un signe de la main en continuant de manipuler l’esprit de leur guide.

Oui. On peut y accéder par l’antichambre du bureau. Le réseau est moderne mais il y a des pales tranchantes et des lasers anti-intrusions.

Tu vas nous conduire jusqu’à l’antichambre.

Je vais vous conduire jusqu’à l’antichambre.

Tu vas nous conduire jusqu’à l’antichambre "Maître"

Je vais vous conduire jusqu’à l’antichambre Maître.

Il fallait prendre des risques. Hildegarde ne faisait pas confiance aux politiciens, il devait y avoir une oreille alliée dans le bureau et qu’elle meilleure oreille que celle de Kolin. Avec sa frêle silhouette et sa fougue il n’aurait aucun mal à escalader le tuyau. Pendant ce temps, la Maître avait une autre affaire à régler. Elle n’avait pas amené son datapad pour rien, elle voulait prendre des photos de ce que ne leur montrerait pas, plus le dossier serait lourd et à charge contre le souverain d’Eriadu plus il serait vulnérable à une sanction Républicaine. Ô bien sûr, ce n’était pas la mission mais après tout, les règles étaient pour les autres. Enfin, elle n’en était plus à une crise diplomatique près.

Ils croisèrent quelques gardes sur la route de l’antichambre qui ne posèrent pas de questions et finirent par arriver devant la porte de l’antichambre. La vieille femme ordonna à leur guide d’attendre et poussa la grande porte. La secrétaire accoudée sur son fauteuil n’eut pas le temps de prononcer le moindre mot qu’elle était déjà sous l’emprise de la Jedi.

Kolin, tu vas grimper dans les conduits d’aération, aller jusqu’au bureau et tu me rapporteras tout ce qu’il s’y dit. Dès que la réunion sera terminée contacte-moi sur mon datapad, je viendrai te récupérer avec le garde. On ne doit surtout pas se faire voir, par personne. Ne prends aucun risque. Nous outrepassons de manière avérée les prérogatives de notre mission. Mais, tu as raison, nous n’allons pas regarder sans rien faire. Nous sommes des Jedis, c’est notre devoir.

En utilisant la télékinésie, elle ouvrit la grille dorée qui menait au conduit d’aération à deux mètres du sol. Elle déposa ensuite une main encourageante sur le dos du frêle petit bonhomme qui l’accompagnait.

Rappelle-toi, observe, analyse puis agis.

Une nouvelle manipulation de la Force sur la secrétaire plus tard. Hildegarde quitta le bureau. Elle retrouva le garde avec un sourire tout en continuant à utiliser son esprit. Ce brave homme allait lui servir de guide.
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