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Le jedi semblait préférer que Reed stoppe ses piques, boh pourquoi, ça met un peu d'ambiance non ? Au final c'est dommage quand même... Tous ces zéros gâchés... Enfin bon, il était un peu tard pour changer de camp, en revanche, il avait une pointe de regret de ne pas avoir profité de la chance en or d'abattre Borenga, car bon, ça ne s'annonçait pas très bien. Il aurait dû attaquer, tant pis pour ce gamin incapable de se défendre... Reed tentait de se persuader lui-même tandis qu'il se plaçait entre le hutt et le padawan.

Il avait perdu une occasion de peut-être abattre cette montagne, et à la vue de la trahison qu'il avait faite... Même si Reed se barrait maintenant, il risquait fort de ne pas être tranquille, la colline de graisse face à lui risquant de vouloir sa peau. Alors certes, c'est un type de plus, mais à la vue de la taille du type et des gens sous ses ordres, et ben, c'était quand même rudement dangereux... Il aurait dut tenter de l'abattre. Et puis pourquoi c'est lui qui protège les jedi ? C'est pas eux les gardiens ou une autre connerie dans ce genre ?

Enfin, dans tous les cas, il fallait boucler ça rapidement. Reed se releva et ramena sa lame devant lui, bien décidé à repartir à l'attaque. Il fit un pas en avant et fut stoppé pour un poids derrière lui, le padawan lui agrippait la jambe, tout en l'implorant de pas partir. Bordel, il pouvait plus bouger ou quoi ? Fort probable en voyant son état. Reed grimaça et s'immobilisa, attrapant la main du padawan et la renvoyant au sol pour pouvoir bouger.

« Hey, vu que ton prof peut pas abattre ce machin faut bien que je le fasse non ? »

Tandis qu'il parlait Reed esquissait un petit sourire en fixant le padawan. Salopiaud tiens. Ce gamin était encore trop jeune pour ce genre de combat, d'où les jedi envoyaient des gamins au combat comme ça ? Et après ça se dit garant de la paix et gentil ? Foutage de gueule en règle. Un garnement comme celui-là était juste endoctriné par les mots jedi, il n'y pouvait rien en soit... Et bah, plus ça allait moins le nautolan pouvait blairer les fanatiques d'Ondéron.

Au moins maintenant le chevalier jedi pourra bien couvrir son élève, c'était pas à Reed de le faire, pourtant, il l'avait fait et le ferait sans doute encore s'il n'y avait pas d'autre choix. Sans blague, lui un bon samaritain ? Depuis quand ? Normalement, il était là pour toucher du fric et donc abattre les survivants des droïdes, bien qu'il n'avait pas vraiment pu au dernier moment... Pourtant, il y avait tellement de zéro sur ce chèque... Et puis en plus, il allait encore se faire engueuler par Lenen pour avoir fait n'importe quoi, mais c'est le n'importe quoi qui le cherche, pas l'inverse.

Reed se préparait à retourner attaquer le hutt quand une nouvelle explosion l'envoya à terre, la tour qui va commencer à s'effondrer. Bah voilà, voilà pourquoi il fallait se barrer avant. Punaise, ces jedi et ces hutts sont vraiment stupide, maintenant le temps va être compté pour eux. Reed tente de se relever alors qu'une navette arrive derrière Borenga, par le gros trou dans le mur. Plusieurs mercenaires en descendent et commencent à couvrir leur chef, ouvrant le feu sur le groupe de combattant en déjà relatif piteux état.

Reed lève son sabre et dévie un tir dans sa direction puis continue tant bien que mal à bloquer les attaques adverses de son style si maladroit un sabre en main. Mais visiblement les mercenaires ne sont pas là pour abattre les républicains et le mercenaire, ils font monter Borenga à bord et décident de s'enfuir. Le nautolan pousse un soupir de soulagement, content pour sa vie, jusqu'à ce qu'une nouvelle secousse ne lui rappelle que la tour va s'écrouler.

Reed regarda autour de lui, la sénatrice semblait en piteux état, le gamin aussi et le jedi parlait d'un autre jedi en mauvais état aussi, puis ils décidèrent de trimballer tout ce beau monde jusqu'à la navette afin de dégager d'ici. Le nautolan attrapa le gamin à côté de lui et le porta en sac patate, grommelant un peu comme quoi il trouvait bizarre qu'un si petit corps pèse autant. Pourtant le padawan était loin d'être lourd, mais Reed n'était pas trop habitué à transporter des corps dans tous les sens, et puis il fallait bien gueuler un peu. Finalement le jedi et le Nautolan parvinrent à remonter avec plus ou moins de difficulté les différentes personnes en plus ou moins bon état à la navette, dont le maître jedi.

Et quel maître ! Lorsque Reed vit le colis qu'il devait transporter, il manqua de déprimer, vachement haut et vachement gros ! Ce bousin devait bien peser le triple de Reed qui grommela encore un peu plus en aidant le chevalier jedi à transporter le gros morceau tant bien que mal jusqu'à la navette, lui qui peinait à déplacer des cailloux avec la force, il se trouvait obliger de faire jouer ses biceps plus qu'autre chose. Mais au final, ça se passa, les autres étaient à bord et le Jedi fit décoller son vaisseau.

Reed alla s'installer dans une cabine un peu plus loin, après avoir fini d'installer les blessés comme il avait pu, rapport au poids tout ça. Il s'assit sur la couchette et cessa de se préoccuper de ce qui arrivait autour. Il plaça sa tête dans ses mains et se posa pas mal de questions du genre, pourquoi il y avait-il un sandwich dans son étui à blaster, comme il allait faire pour expliquer ça à sa comparse qui devait l'attendre à Nar Shadaa dans une cantina, comment allait-il percevoir son chèque... Mais aussi pourquoi il n'avait pas planté son sabre dans le hutt plutôt que de sauver le padawan et pourquoi il n'avait pas tué les deux autres padawan avant...

Mince, ce serait quand même vachement plus simple s'il n'avait pas à se poser des questions d'éthique. Tandis que le nautolan était plongé dans sa réflexion le chevalier Jedi s'invita dans sa cabine. Il s'adossa à l'entrée et s'adressa à Reed qui leva la tête en fixant le jedi. Celui-ci le remercia de l'avoir aidé et d'avoir sauvé le gamin. Le nautolan ne dit rien tandis que le jedi s'avança et lui présenta sa main, il se présent comme étant le chevalier O'sil, ou Lyrae, ou Lyra. Puis il précisa leur destination qu'était Ondéron. Le nautolan leva la main et sera celle du jedi avant de se lever puis de répondre.

« Reed. Je me dis que j'aurais peut-être dû buter Borenga plutôt que de protéger le gamin non ? Car bon, maintenant qui sait comment il va le prendre, ça aurait été plus simple si j'avais enfoncé mon sabre dans sa tête, tu crois pas ? Ça aurait été plus simple si tu n'avais pas emmené un gamin quasiment à la mort. »

Reed se retourna, visiblement assez énervé par ce simple fait que les Jedi trimballent toujours leurs padawan dans des missions aussi dangereuse. Certes, s'il avait été padawan il n'aurait jamais voulu rester enfermer comme ça, mais maintenant qu'il était un peu plus âgé il ne pouvait que dire à quel point il trouvait stupide d'emmener des jeunes enfants dans des situations dangereuse si l'on ne peut pas s'assurer qu'ils survivront par leur propre moyen.

« T'aurais dut me laisser sur Nar Shadaa, ça aurait été plus simple, m'enfin, maintenant qu'on y est, autant que j'aille jusqu'à ce trou paumé où vous vivez, après tout, vous me devez un chèque avec plein de zéros, tu me l'as promit Lyra hein ? »

Bon il inventait en grande partie ceci, mais il tournait les éléments un peu comme il le pouvait pour voir ressortir un maximum de bon de cette situation. S'il revenait avec plein d'argent alors peut-être allait-il pouvoir se faire excuser au moins en partie auprès de sa comparse. Le mercenaire porte sa main à ses côtes et tâte sa blessure, peut-être la plus légère du groupe à la vue de ce qu'il a transporté jusqu'ici, surtout en repensant au mastodonte inconscient ou au jeune garnement à moitié mort.

« Sinon... Comment il va le gamin ? Kolin c'est ça ? Ce serait con quand même qu'il crève alors que Borenga a pu partir parce qu'on était occupé non ? »

Il masqua comme il pouvait le fait qu'il s'inquiétait un minimum, mine de rien, il était marrant se petit truc. Ça avait beau être un fanatisé d'Ondéron Reed avait ressenti de la pitié envers ce petit bout de jedi tentant tant bien que mal de survivre, encore plus lorsqu'il l'avait supplié de ne pas s'éloigner.

« Enfin, une fois à Ondéron, je préférerais juste, tant qu'à faire, éviter votre temple de fanatiques, pas certain que ce soit ma place, par contre la récompense, ça, je veux bien. »

Il manqua d'ajouter quelques boutades, mais il se ravisa et cacha son sourire tandis qu'il se demandait s'il n'aurait pas dû les laisser, faire et aider Borenga, lui rester fidèle, plutôt que de se retrouver dans une situation comme celle-là.
Kolin Valkizath
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Alors qu’il était toujours à demi-inconscient, épuisé, Kolin se sentit soulevé. De drôles de visions lui apparaissaient. Des ombres informes de Jedis entremêlées à celles de Darel, Nai’ah, de Lana, de Reed qui ne parvenaient pas à éclipser celle d’un Borenga fou furieux hurlant sa rage dans un brouhaha intérieur qui lui vrillait les tempes. Fort heureusement pour lui, il était un padawan, guidé et aidé par la Force. Sans l’appui de cette dernière le drapeau blanc aurait été hissé depuis longtemps. Il n’était d’ailleurs pas tombé dans le coma uniquement grâce à son appui. Lucide ; il savait que sa survie était lié à l’aide providentielle de Lyrae et de Reed. Kolin s’était imaginé plusieurs fois assassiné par un mercenaire mais n’aurait jamais parié le moindre crédit sur un sauvetage par l’un d’entre eux.

Plus tard, Kolin s’en voudrait amèrement et porterait le poids de la culpabilité sur ses frêles épaules pendant très longtemps. Il avait été un poids mort durant l’ensemble de la mission. Préférant une bravoure aveugle de principe qu’une réflexion de Jedi. Le garçon avait péché par orgueil, obnubilé par la victoire, le triomphe et l’arrogance. La fuite de Borenga en était l’implacable preuve. Au lieu de continuer le combat, les deux meilleurs atouts de l’équipe improvisée avait passé plus de temps à le défendre. L’échec cuisant de la mission était de son fait, il savait qu’il devrait en affronter les conséquences. Ce n’était pas la première fois, mais jamais l’enjeu n’avait été aussi élevé. Pourrait-il se regarder dans le grand miroir poli de la salle de bains des padawans en sachant que Borenga continuait ses exactions, par sa faute ?
Le reste du trajet vers le vaisseau se déroula dans le noir complet et c’est à peine quand le vaisseau s’envola que Kolin rouvrit doucement ses grands yeux bleus aveuglés par la lumière blafarde du petit néon au-dessus de sa couchette.

La faculté de la Force sur le corps humain était surprenante. Un drap de survie avait été déposé au-dessus de lui réchauffant son corps d’adolescent meurtri. Un mouvement de tête lui fit découvrir le corps inerte de Maître Are. Le Coruscanti n’avait jamais eu affaire à lui directement mais connaissait la très bonne réputation et la grande maîtrise de la Force qu’on prêtait au Whipid dans un état encore plus déplorable que le sien – si c’était possible -.

Tourmenté autant dans l’âme que dans le corps, le padawan referma les yeux plongeant la tête dans l’oreille synthétique de la couchette. Son sommeil morcelé ne dura pas. Il décida d’essayer de se relever pour aller s’enquérir de la suite des événements.
Après de multiples efforts il parvint à se relever en prenant appui sur la couchette. L’adolescent retira sa bure toute trouée et tâchée d’un mélange de sang et de mucus le laissant torse nu en affichant toute son extrême maigreur et de nombreuses égratignures dues à la grenade de Darel.
Il jeta le vêtement dans un coin et traversa la coursive en titubant pour rejoindre la passerelle où étaient assis les autres membres de la triste épopée. Lana était assoupie, vivant mais terriblement mal en point, comme dépossédée d’elle-même. Son visage fantomatique évoqua à Kolin la vision de ceux qui en avaient trop vu pour être heureux. Un peu plus loin, ses deux sauveurs discutaient. En boitant, il s’approcha et bien qu’il ne perçoive pas les premières paroles des deux hommes il en devina plus ou moins la tournure.

- Vous êtes carrément crétins, tous les deux.

Le garçon tenant difficilement sur ses jambes se laissa choir sur la banquette adjacente, les sourcils froncés.

- Au lieu de jouer les sauveteurs vous auriez mieux fait d’finir le travail.
La colère se lisait dans la voix dure du padawan délirant à moitié sous l’effet de ses blessures et des traumatismes qu’il venait de vivre.


- Toi, foutu Nautolan. Si t’avais pas mis trois plombes avant de faire le bon choix, il serait peut-être crevé le Hutt, comment t’as pu être de son côté, des crédits pour ton âme c’est ça ! Blast, putain ! Tu penseras à tous les innocents qui vont crever quand l’gros porc se vengera par ta faute. Tu t'en voudras toute ta vie !

Implacable, il s’en prit à présent à Lyrae. Fuyant sa propre culpabilité en rejetant la faute comme il le pouvait sur les autres.

- Tu m’dégoûtes, qui t’as demandé de me sauver ? Jte l’ai dit, je viens pas du 22 moi, j’sais me défendre, jt’ai pas attendu pour me sortir de la merdre. Tu crois que t’auras une médaille ou le respect des vieux croutons du Conseil parce tu m’as sauvé ? J’ai b’soin de personne moi. Ta pitié m’fait pitié.

Perdu dans ses paroles, libérant un trop plein d’émotions pleurant presque en parlant il s’affala dans le canapé et sa plaqua les mains sur la tête.

- Vous m’dégoutez. J’veux pas porter le poids de la défaite. J’préfère zouaber sur une batt de rancor ! C’est pas ma faute ! C’EST PAS MA FAUTE !

Un nouveau regard vers son Maître, il ferma les yeux et vomit à nouveau sa frustration ne cachant plus ses larmes.

- J’veux plus être ton padawan, j’veux plus JAMAIS TE VOIR !


Lyrae O'Sil
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Lyrae serra la main du nautolan avec un sourire crispé. Bon, à l’évidence, ils avaient emmené un cas social à bord.

- C’est qu’on savait pas qu’on allait se battre, hein,
fit-il remarquer en se forçant à garder un ton cordial. On d'vait juste surveiller une navette, nous.

Il n’ajouta rien d’autre à cette explication : l’alien semblait relativement agacé, et le Chevalier, quant à lui, n’avait plus d’énergie pour se battre. Ils s’étaient entraidés, il était trop tard pour renier l’équipe qu’ils avaient tous choisis en âme et conscience.

- Alors pour le chèque…


Il avait promis ça ? Peut-être, avec l’adrénaline, l’engouement du moment… Il ne s’en souvenait plus. Il avait dû vouloir sauver les meubles et convaincre Reed à tout prix. Ca avait fonctionné, non ? C’était tout ce qui comptait. Le Temple Jedi offrirait peut-être au nautolan un petit dédommagement pour sa peine : des vivres et du matériel de premiers secours, des trucs comme ça. Le « plein de zéros », ça, c’était une autre histoire. Mais c’était pas Lyrae qui signait les chèques, alors pourquoi s’inquiéter ?

- … Tu devrais demander à la sénatrice, elle est pleine aux as,
ne put-il s’empêcher de souffler un ton plus bas. Bon, les Jedi te fileront quelque chose c’est sur… Mais tu devrais miser sur la sécurité personnelle d’une sénatrice. C’est vachement plus porteur. Avec les Jedi, on te proposera pas d’autres contrats et on risque de vouloir te poser des questions embarrassantes… Nan je te jure, le meilleur plan se trouve dans la salle commune, en ce moment même.

Lyrae fit un grand sourire au Nautolan. Ces deux-là allaient bien s’entendre, ça allait leur faire un peu d’animation sur le vaisseau, et laisser aussi un peu de temps au Chevalier de s’occuper de son padawan en privé. Et quand on parle du gizka…

- Vous êtes carrément crétins, tous les deux.


Le Chevalier, toujours dans l’embrasure de l’écoutille, sursauta mollement avant de se retourner et de poser les yeux sur le mioche. Son padawan. Il était maigre et égratigné. Pas vraiment le plus noble des padawan déjà d’ordinaire, alors comme ça…
Mais il n’eut pas le temps d’y penser plus longtemps : Kolin les accablait de reproches. Ce morveux allait réveiller la Sénatrice ! Mais ça non plus, il n’eut pas le temps d’y penser longtemps. Il se retrouva hébété face aux propos du gosse. Un bref instant, il eut un drôle de vertige.

Il savait qu’il était un mauvais maître. Aucun padawan ne rêvait de se retrouver avec le chevalier qui avait plusieurs fois failli être expulsé de l’Ordre. Qu’on remisait généralement dans le hangar histoire qu’il n’eût pas une mauvaise influence sur les plus jeunes. Mais comme Kolin n’était pas le plus prometteur, on lui avait refilé ce maître-là. Pas de bol. C’était comme ça. Serre les dents et avale.

Mécaniquement, Lyrae attrapa le gosse par les épaules, comme si ce simple geste pouvait arrêter la crise. Mais qu’allait-il faire ensuite ? Aucune idée. Qu’est-ce qu’aurait fait un vrai maître ? Il aurait rassuré son jeune apprenti avec une voix douce, de l’assurance et des mots justes. Le genre de trucs qu’il avait pas en stock, en somme. Il était fatigué lui-même, et se sentait impuissant. Et en plus, il ne faisait pas confiance en la sénatrice qui pouvait entendre leurs échanges.

Alors, en faisant fi des protestations du gamin, il s’empara de lui par la taille et le souleva dans les airs pour le transporter. D’un pas vif, il s’éloigna de la pièce en essayant d’empêcher le gosse de gesticuler pour le ramener dans sa cabine, qu’il referma derrière eux. Enfin, il put libérer le gamin. Ici, il pouvait crier tout son soûl, les écoutilles étaient en général bien insonorisées dans les navettes républicaines. Et le pauvre Maître Ae n’avait pas l’air sur le point de se réveiller de toute façon.

Le Chevalier Jedi s’adossa à l’écoutille, avant de se laisser glisser par terre, pour tomber assis, genoux repliés devant lui, bras croisés.

- T’as bientôt fini ? demanda-t-il au bout d’un moment.

Une part de lui se maudissait d’être aussi incapable de gérer la colère d’un simple gosse. Mais c’était plus compliqué que ça en avait l’air.

- Bon, fit-il, sans attendre confirmation. Règle n°48 : on ne se donne pas en spectacle devant des gens extérieurs à notre petite équipe, en particulier devant des officiels. Il en va de notre dignité, compris ?

Bien sûr, il n’avait jamais édicté les quarante-sept précédentes règles. Il ne savait même pas ce qu’elles auraient pu contenir. Il improvisait, tentant vaguement une touche d’humour malgré son ton cassant, mais se rendait bien compte que ça ne devait pas avoir l’air de grand-chose. Mais il devait essayer. Il se l’était promis. Persévérer même s’il était pas le meilleur.

- Comment est-ce qu’on est censés être le duo le plus classe de tous les Jedi autrement, hein ? Imagine Trouduc à ta place… Je veux dire, l’autre à qui t’as mis quelques claques pendant les cours de maître Abel, je sais plus son nom, tu vois comment il aurait levé le nez avec suffisance même si tout avait pas fonctionné comme il l’avait voulu ? Bon, hé ben là quand on va rentrer… Tu feras ça, parce que toi t’étais sur place à te battre comme un diable pendant que lui il révisait ses petites techniques dans des bouquins, mon vieux. Toi t’as encaissé parce que toi t’étais sur le terrain, nous on s’est battus Kolin ! Pour de vrai !

Lyrae se demandait si la moindre de ces paroles avaient un sens pour le gosse. Espérer qu’elles aient le moindre réconfort était-il illusoire ? Alors il vit les yeux humides du gamin comme s’il ne les avait pas remarqués plus tôt – il avait juste été incapable de les accepter, de voir l’échec se peindre sur le visage de celui qu’il protégeait – et se sentit complètement à plat lui aussi. Ses propres paroles ne le réconfortaient pas lui-même, il savait bien qu’ils avaient pas fait un super boulot. Que pouvait-il dire à part que l’important c’était de continuer à essayer ? Continuer à tendre le cou pour pas se laisser submerger, Kolin, continuer tous les deux pour pas être noyés…

Le Chevalier se balança pour se mettre à genoux dans la cabine exiguë, et attrapa le gosse, un peu de force, et pour ne plus voir ces larmes, il le blottit dans ses bras et le serra fort. Voilà, c’était ça leur duo plus fort que tout l’univers : un gamin écorché qui pleurait et son maître qui ne savait pas vraiment quoi en faire.

- J’ai jamais dit que ce s’rait facile, Ko’.




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Reed écoutait la réponse du Jedi qui restait cordial. Apparemment ils ne savaient pas qu'ils allaient combattre. Reed fit un petit bruit bizarre avec sa bouche, signe qu'il trouvait la réponse assez ridicule, avant de replacer son regard sur le chevalier jedi. Ca n'avait pas été une journée simple. Ce jedi était peut-être pas le pire de tous, mais pour autant il avait pas l'air très fin. En même temps, il vient d'Ondéron, donc bon, là-bas ils doivent tous être tordus pour aimer se fanatiser comme ça...

« Surveiller la navette hein ? Bah pourquoi vous avez combattu du coup ? Et puis même si ça tourne au vinaigre, t'étais pas obligé d'emmener un gamin au milieu d'une scène de guerre. Enfin bon. Je ne vais pas questionner le sens de l'éducation de personnes qui enlèvent des gamins à leurs parents encore tout jeune pour les cloîtrer dans un temple et leur bourrer le crâne jusqu'à ce qu'à leur tour ils viennent enlever des gamins à leurs parents. Ca m'a l'air tout à fait honorable comme façon d'éduquer après tout. »

Le ton moqueur et sarcastique du Nautolan trahissait le dégoût qu'il avait pour la manière de faire des Jedi, ainsi qu'une certaine rancœur à l'encontre de l'ordre qui aurait dut le former, et qui pour le persuader du bien fondé de la chose lui avait menti, jusqu'à ce que la chance le mène à échapper à ces tarés pour se jeter dans la liberté de tout son être. Reed soupira tandis qu'il tentait un peu de se calmer, pour cela il fallait mieux penser à l'argent à la clé de cette situation.

Au sujet de l'argent, le jedi ne semblait pas vraiment vouloir payer le nautolan, ce qui ne manqua pas de contrarier le mercenaire qui s'imaginait déjà dépensant à foison entre bordels et bars sur la lune des contrebandiers. Par contre il conseilla au natif de Glee Anselm d'aller voir la sénatrice, qu'il avait plus de chance là-bas. Reed haussa les épaules tout en répondant.

« Ouais je m'en doute, mais bon dans l'idéal je chopperai bien les deux récompenses quoi. Mieux vaut trop que pas assez, tu sais ce qu'on dit hein ? Enfin... Je suppose que chez les jedi le manque d'argent n'est pas une préoccupation n'est-ce pas ? »

Ouais, bon là ça ressemble un peu à de l'envie, ainsi qu'à du dédain. Reed pense que les Jedi roulent sur l'or et balancent à tout va leur argent, vivant dans une espèce de cage dorée qui est dégueulasse simplement par son concept. Mais après tout, quel concept est trop fou pour un ordre de tarés capable de sauter très haut, de déplacer des objets par la pensée ou de forcer des gens à faire ce qu'ils souhaitent ? Alors que Reed s'apprêtait à reprendre la parole, le jeune padawan fit irruption dans la pièce, tenant à peine debout.

Celui-ci semblait porté par son mal, si bien qu'il s'en prit aux deux adultes, les engueulant sans aucune forme de pitié. Reed resta con en entendant le padawan déblatérer tout un tas de conneries. Il les insulter et semblait presque regretter qu'ils n'aient pas achever le hutt plutôt que de venir lui sauver la vie. Reed commença à se vexer en entendant Kolin continuait, les accusant de tous les mots. En particulier quand il s'en prit directement à lui, apparemment c'était totalement de sa faute.

Puis après au chevalier Jedi, Reed se leva, visiblement sérieusement énervé par le gamin qu'il avait sauvé quelques temps avant. Celui-ci avouait ressentir un certain dégoût vis à vis des deux combattants encore à peu près en état. Le nautolan porta sa main à son sabre laser à la ceinture, puis fit un pas, semblant presque hostile au padawan.

« Putain, tu disais pas ça tout à l'heure quand tu te noyais de ta morve au sol gamin ! J... »

Tandis que Reed voulait continuer à engueuler le gamin le chevalier Jedi prit l'initiative, passant devant et emmenant le padawan dans une pièce un peu plus loin. Reed soupira et lâcha son arme tout en grommelant quelques insultes et quelques adjectifs vers le gamin au fond du vaisseau. Il sortit bientôt de la pièce pour rejoindre la pièce principale. Il s'assit à côté de la sénatrice qui semblait peiner à rester en état, sans que cela ne choque Reed toutefois.

« Sale gosse. J'aurais du le laisser crever tiens. T'en pense quoi toi ? Enfin bon... »

Reed fit une pause en soupirant, tentant de se calmer, la journée avait été longue. Il continuait à se questionner sur ce qu'il avait fait aujourd'hui, regrettant presque d'avoir sauvé le padawan et pas buté les autres.

« La journée a été chargée pas vrai ? Ah la la la... Et dire que j'ai fais une croix sur mon salaire. N'en déplaise à ce gosse j'en ai quand même besoin pour mes affaires quotidiennes. Je me posais une question sinon, t'as de l'argent toi non ? Genre en récompense de ma bravoure aujourd'hui, ou je sais pas trop quelle connerie, ça te tenterait pas de me filer un petit chèque avec quelques zéros ? »

Reed fit une pause, réfléchissant un instant.

« Et un chiffre devant. »

Pas juste des zéros. Enfin, son art de la négociation ne s'était pas vraiment perdu après tout. Quel tact légendaire.
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L’esprit de Tore était en ébullition. Ou du moins dans un état qui s’en rapprochait mais qui était aussi extrêmement douloureux. Le Whiphid ne savait pas où il se trouvait, ni même avec qui il était. Il avait à peine conscience de lui-même, bien qu’il put sentir la douleur investir la quasi-totalité de son corps alors qu’il sortait doucement de son sommeil. Mais pouvait-on réellement appeler sommeil l’état dans lequel il s’était trouvé plongé après… Après quoi d’ailleurs ?

Ses pensées divaguèrent longuement à la recherche de ce qui avait pu se produire pour l’amener à être dans une situation médicale aussi critique. Rien ne lui vint à l’esprit aussitôt. Il eut des flashs du Temple Jedi ; de ses compagnons qui allaient et venaient au fil des années ; de son retour au sein de l’Ordre ; de Nar Shaddaa… Nar Shaddaa. C’était ça. Mais qu’est-ce qu’il leur était arrivé ? Tout ce qu’il pouvait se souvenir, c’était une énorme explosion qui avait réduit en miette la Tour des Kajidics. Après ça, le trou noir. Tore ne pouvait que supposer qu’il s’était retrouvé projeté à terre et enseveli sous les amas de roche et de tôle qui s’étaient effondrés sur eux.

Alors qu’il peinait à sortir de son état comateux, le Jedi retrouva peu à peu l’usage de son ouïe. S’il ne pouvait pas encore esquisser un véritable geste ou même ouvrir les yeux, il arrivait à entendre son environnement proche, ce qui était un bon début à bien y réfléchir. Il put alors assez vite comprendre qu’il se trouvait toujours en compagnie de la Sénatrice Anthana – apparemment dans un état proche du sien –, du Chevalier O’Sil et de son Padawan, et apparemment d’un certain Nautolan nommé Reed. Tore ne savait pas ce qui avait amené à la formation de ce groupe pour le moins surprenant, mais il ne doutait pas que l’histoire valait le détour. Si un jour il se trouvait apte à écouter ce qui avait suivi son échec et sa mise hors d’usage…

Il ne lui fallut pas longtemps non plus pour saisir la tension ambiante entre les trois rescapés valides. Tore ne pouvait cependant entendre que quelques bribes de leur conversation plutôt animée, mais il était suffisamment expérimenté pour savoir quand une situation s’avérait tendue ou non. En l’occurrence, c’était le cas ici pour des raisons qu’il ignorait, bien évidemment.

Tore aurait voulu ne pas être le témoin malheureux des tensions entre un Maitre et son Padawan. Il aurait préféré ne pas entendre un mot de ce qui ne regardait qu’eux dans l’immédiat. Mais comme il n’avait pas choisi d’être aussi faible, il ne pouvait pas non plus choisir de ne rien entendre. C’était cruel, mais apparemment la Force en avait décidé ainsi. Les deux Jedi se disputant à proximité immédiate de lui, il ne tenta même pas de faire un geste quelconque alors qu’il sentait de maigres forces lui revenir. Tore aurait pu ouvrir les yeux et se tourner vers eux, mais ne le fit pas. Il n’avait pas à intervenir, c’était au Chevalier et à son élève de régler la situation dans un premier temps.

Il attendit que le jeune garçon se soit éloigné après une dernière étreinte avec son Maitre pour enfin s’ouvrir au monde extérieur. Ses yeux à demi-ouverts, Tore découvrit la vétusté d’une cabine d’une navette. Apparemment, ils étaient même déjà en vol, probablement loin de Nar Shaddaa et de la mort qui s’était emparée de la planète. Esquissant un petit geste de salut vers le Jedi qui était resté là, il tourna la tête vers lui et dit dans un faible souffle et un timide sourire :

« Des problèmes avec votre Padawan ?... »

Après quoi il ajouta tout aussi faiblement : « Merci de m’avoir sorti de là. Je vous dois beaucoup, Chevalier O’Sil. »
Lyrae O'Sil
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Après quelques secondes d'un silence étrange, Kolin se dégagea doucement de l'étreinte de son maître. Lyrae ne le retint pas ; le padawan ouvrit l'écoutille et quitta la pièce, laissant derrière lui un chevalier qui se demandait si tout cela signifiait que Kolin s'était rendu à ses arguments ou bien si au contraire il n'avait plus de mots pour exprimer la déception que leur équipe lui avait procuré.

Lyrae, lui, se sentait vide. La fatigue après ce qu'ils venaient tous de vivre devait certainement jouer ; mais c'était différent de la fatigue d'après-mission qu'il ressentait habituellement. D'ordinaire, il était dans une lassitude douce, celle du soulagement d'avoir terminé et de rentrer auprès des siens. Aujourd'hui, cette satisfaction n'existait pas. Il ne restait que l'amertume d'une série d'échecs personnels et collectifs.
Alors il resta à genoux, à contempler le plancher de métal qui vibrait imperceptiblement au rythme du ronronnement des moteurs de l'appareil.

« Des problèmes avec votre Padawan ?... »

La voix du whiphid le fit sursauter. Le Chevalier bondit sur ses jambes puis accourut vers le maître, qui était allongé sur sa couchette, mais dont le visage paraissait encore faible. Il souriait cependant.

- Maître Ae, vous êtes réveillé !

Il vint se pencher sur l'alien – le Jedi en imposait, il rentrait à peine dans la couchette ! - pour voir d'un peu plus près la pupille du whiphid. Rien ne lui semblait anormal. Le Jedi devait donc retrouver sa pleine conscience, mais il valait mieux être prudent.

- Surtout, restez couché. Nous sommes en route pour Ondéron... Il faut vous reposer pendant les quelques heures qui nous séparent encore du Temple. Comment vous sentez-vous ?


Une fois rentrés, ils recevraient tous des soins médicaux adaptés.
Ponctuant ses paroles, une secousse bouscula le vaisseau et Lyrae dut se redresser pour s'accrocher d'une main à une barre de métal. Il essayait de se convaincre que le réveil du Maître était une bonne nouvelle : avec le sauvetage de la sénatrice, c'étaient deux éléments importants qu'il rapportait au Conseil, quand bien même l'opération de Nar Shaddaa dans son ensemble était un fiasco. C'était au moins cela. Il fallait se raccrocher aux éléments positifs. Mais il ne pouvait s'empêcher que le whiphid avait été le témoin d'un épisode embarrassant entre lui et son padawan. Etait-ce si évident qu'il était un mauvais maître ? Il faisait pourtant tout ce qui était en son pouvoir. L'ennui était qu'il n'était ni puissant, ni très doué avec les relations sociales. Autant dire que gérer un garçon du genre de Kolin était un défi qu'il jugeait trop élevé pour lui.
Il soupira.

- Ce n'était rien, ce que vous avez entendu avec mon padawan, le rassura-t-il néanmoins avec un sourire d'excuses. Je, nous... Enfin, la mission a été compliquée.

Lyrae sembla soudain se souvenir que le whiphid avait probablement besoin d'une mise à jour.

- Les négociations ont été interrompues par une attaque de Borenga en personne. Il a descendu pas mal de Hutt, là-dedans. Kolin et moi sommes venus pour sauver la sénatrice... Et nous vous avons trouvé sur les lieux.

A ce qu'il pouvait en déduire, Maître Ae avait dû recevoir des fragments du bâtiment dans l'explosion. C'était même une chance qu'il fût en vie.

- Nous n'avons pas réussi à le vaincre,
ajouta-t-il dans un souffle. Le petit a du mal à accepter que nous n'ayons pas réussi. Cela devenait trop dangereux alors... Nous avons pris la fuite en essayant de vous ramener sains et saufs, vous et la Sénatrice Anthana. La Tour a été détruite après notre fuite et celle de Borenga.

Voilà, en résumé, tout ce qu'il y avait à savoir sur la fin de cette opération grotesque. Combien de personnes étaient-elles mortes aujourd'hui dans cette attaque ? Et combien de Jedi avait-on laissé dans la Tour avant qu'elle ne s'effondrât... Lyrae ferma les yeux et préféra ne pas y penser. Luuna et Laïkin étaient à l'abri au Temple, et Kolin et lui s'en étaient sortis. Ils ramenaient une sénatrice, un maître Jedi et un mercenaire, parce que c'était tout ce qu'ils avaient pu sauver.
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