Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
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Un dernier saut d’hyperespace, lorsqu’enfin la planète est judicieusement alignée avec l’astre qui la baigne de lumière. Le tout est calculé de manière à ce que les forces de combat républicaines aboutissent dans son ombre, pour retarder quelque peu la découverte par les impériaux. L’effet de surprise a cependant lieu rapidement, car les défenses anti-spatiales de Dubrillion détectent immédiatement les ennemis. Lorsqu’ils manœuvrent pour se dévoiler dans l’aube et le crépuscule simultanément de la planète, les impériaux sont déjà en état d’alerte maximale.

A bord de l’un des croiseurs de classe Valor, la Chancelière Emalia Kira elle-même, apprend-on, conduit les opérations avec sa chef des armées, Vanesta Holdoll. L’information a été donnée par le gouvernement lui-même, qui dévoile enfin aux médias un bref état des lieux de la situation : l’Armée Républicaine est lancée dans un processus d’encerclement de la planète, mobilisant au moins une double dizaine de groupes de combat, soit plusieurs dizaines de croiseurs lourds et moyens, plusieurs centaines de croiseurs légers, frégates et corvettes de combat, et bien entendu des millions de chasseurs et d’individus armés à bord de transports de combat. Le dispositif, impressionnant, est rapidement analysé par le Sénat : l’Armée a été détournée de ses patrouilles habituelles pour créer un dispositif ad hoc visant à prendre d’assaut la frontière impériale.

Apparus subitement dans le ciel dubrillionnais, des dizaines de vaisseaux républicains sont visibles depuis la surface. Certains espèrent la libération, d’autres craignent un nouveau carnage sur leur sol. Les bases impériales retentissent d’alarmes assourdissantes tandis que se regroupent, au pas de course, les soldats prêts à défendre une planète chèrement acquise moins de trois ans auparavant. Ils sont confiants : l’ Empire, fortement militarisé, a bâti d’importantes défenses le long de ses frontières. Sans compter les multiples exercices et manœuvres visant à habituer les impériaux à faire face à ce genre de situation d’urgence. Pourtant, s’étaient-ils attendus à pareille attaque ? Ils l’espèrent. L’Impératrice, dans sa grande Puissance, l’a certainement prévu…


***


Tout ceci est fort divertissant, surtout depuis Muunilist, où les radars avaient bien vu passer quelques bâtiments militaires à proximité, ces jours-ci. Mais une guerre ? Qui l’aurait cru ? Malgré sa récente proximité avec la Chancelière, Voyl Clawback, lui, n’avait pas été mis au courant. Le conseil d’administration du CBI et les dirigeants de sa planète d’origine l’avaient contacté en urgence, cependant, espérant qu’il en savait un peu plus qu’eux, mais non. Mais ce n’était pas le pire : le pire, c’était que K'ariss Klark, leur sénateur… Etait coincé dans une navette entre Dubrillion et Dantooïne. Ce qu’il fichait là-bas reste pour le moment un mystère. Cependant, en souhaitant s’enfuir face à la catastrophe qui se produisait, il était entré en collision avec un astéroïde, avant d’être récupéré par les rayons tracteurs d’une corvette impériale, où on l’avait laissé prendre contact avec sa planète – moyennant quoi, bien sûr, la corvette en question espérait certainement faire valoir un otage républicain important, ou bien peut-être que le CBI versât à l’Empire un dédommagement d’un montant odieux.

Voyl se fichait peut-être pas mal que Klark fut ou non malmené par les impériaux. Peut-être que cela n’inquiétait d’ailleurs guère ses confrères non plus. Non, ce qui était réellement alarmant, c’était que dans sa panique, ce bougre de Klark avait aussi envoyé des messages vidéos à sa famille et ses amis, qui les avaient aussitôt relayées sur les réseaux sociaux locaux. Le reste pouvait être aisé à prévoir : si les choses tournaient mal, l’Empire se souviendrait de l’alliance de Klark avec la LMP, ou bien celui-ci allait-il être torturé et avouerait sa proximité avec l’ennemi juré de l’Empire depuis Makem Te. Tout cela ne pouvait finir bien : exécution de Klark par l’Empire ou tout simplement accusation de Muunilist d’avoir fomenté des actions contre les Sith en collaboration avec la LMP. Ce faisant, la haine entre Empire et Muunilist allait enfler… Mais la planète des muun est bien trop petite et bien trop proche de l’Empire pour risquer l’incident diplomatique majeur, quand bien même l’armée républicaine est sur les lieux ! Que se passera-t-il si cette dernière se laisse dépasser par l’Empire ? Si ce dernier décide de poursuivre sur sa lancée et attaquer la République ? Muunilist est en première ligne !

Rapidement, tout le monde se tourne vers Clawback, celui dont on dit qu’il a des contacts partout dans la haute société républicaine, parmi les sénateurs et même au gouvernement, pour le prier d’intervenir. Il finit par accepter et prend une navette vers les vaisseaux républicains stationnés à proximité de Muunilist. Ils ne sont pas dans la bataille : il s’agit des renforts qui interviendront si la situation tourne mal autour de Dubrillion. Grâce à quelques connaissances bien placées et un peu de pression diplomatique, on fait débarquer Voyl à bord du Furtivo, un croiseur républicain de classe Valor relativement ancien mais bien entretenu, et où se tient une partie du gouvernement, en train de gérer la situation. La Chancelière Kira n’est pas à bord, mais il est certain qu’elle est en contact direct avec le pont de commandement du Furtivo. Il lui suffit de faire passer le message aux bonnes personnes, de trouver le bon interlocuteur sans non plus dévoiler inutilement les plans du CBI et pour cela, il doit se rendre directement à la cellule nerveuse du croi - Tutututut. Un joli plan que tout cela. Mais c’était sans compter les Jedi, ces fameux alliés de la République, qui se sont rapidement joints aux festivités, eux aussi.

Les padawans Tellura et Shiva, notamment, ont accompagné dans l’urgence Maître Vorkosigan à bord du Furtivo et se sont bien sûrs rendues utiles dès que possible dès lors que l’ex-Ministre de la Justice a dû disparaître vers le pont de commandement. Les directives laissées par l’armée et Leto à l’égard des jeunes filles sont claires : la situation militaire et diplomatique est si compliquée qu’elle ne doit EN AUCUN CAS être perturbée d’AUCUNE MANIERE par des individus inopportuns souhaitant faire valoir leurs intérêts personnels. « La République a conscience des risques diplomatiques pris par le biais de ces manœuvres et enjoint tous les civils à garder leur calme et à laisser les professionnels gérer la situation. » En d’autres mots : vice-président du clan bancaire intergalactique ou fermier de Dantooïne, elles ne laisseront aucun civil entrer sur le pont de commandement.



Seuls les joueurs Voyl Clawback Loreline Shiva & Dalla Tellura peuvent intervenir dans ce sujet. S’agissant d’un RP de stratégie, vous serez départagés sur la qualité d’écriture de votre RP, la pertinence, l’originalité et le réalisme de votre argumentation et de vos propositions ainsi que votre fair-play vis-à-vis de vos adversaires.
Ordre de post : Loreline – Voyl - Dalla.
Loreline Shi'va
Loreline Shi'va
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A door to guard
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]


Il était étonnant de voir comment la situation avait changé en quelques instants et dans un ordre aussi imposant. La guerre, aussi soudaine soit-elle, avait entrainé tout un chaos. Que ce soit au sol des planètes, dans l’espace ou dans le virtuel, chacun se cherchait de nouveaux repères dans toute cette folie. De telles recherches entrainaient assurément son lot de rumeurs dans son sillage et nombreux sont ceux qui pouvaient percevoir de telle rumeur comme de nouvelle vérité. La colère, la peur; des émotions fortes en guidaient plus d’un dans cet instant. C’était du moins l’interprétation d’une petite padawan plongé dans la méditation.

S’ouvrant sur les esprits, la jeune padawan cherchait à trouver le danger dans une mer de pensées plus chaotiques les unes que les autres. Dans cette ouverture de conflit, elle s’était retrouvée postée à bord du Furtivo. Non pas à planifier une bataille, ni à commander des vaisseaux, simplement de garder une porte. Certains pouvaient apprécier de se retrouver dans un simple rôle de figurant en marge de l’action. Ce n’était pas vraiment son cas. D’où sa recherche au travers de la Force … cela comportait aussi son lot d’ironie contenu que la padawan, il y a peu, aurait tout fait pour éviter de perdre son temps avec de tel séances de méditation …

Quant ’à cette porte, elle n’était pas loin. En fait la padawan lui faisait simplement dos. Installée proche de la paroi droite du corridor, elle était à peu près en position de garde-à-vous, une bure jedi couvrant son corps et recouvrant sa tête. Ses mains tenaient la garde de son imposant sabre laser, qui bien sûr était éteint.

Elle n’était pas seule dans ce rôle, la padawan Dalla Tellura avait eu les mêmes ordres et était certainement la plus occupée dans ce rôle. Contenu qu’elle était légèrement plus grande, malgré son âge, les gens étaient naturellement portés à aller vers elle pour pouvoir passer. Pour la padawan encapuchonnée, elle y voyait une parfaite synergie. Elle ne faisait rien, l’autre faisait tout !

Bon d’accord, elle avait aussi un petit rôle de support à faire pour sa cadette padawan. Comme lorsqu’un groupe de soldat, officiers de la sécurité, s’était opposé à ce que des « Jedi » s’imposent ainsi comme garde.

Leur insistance auprès de Dalla avait tiré la padawan encapuchonnée hors de sa méditation…. La situation s’était rapidement réglée grâce à une simple suggestion accompagnée d’une petite astuce jedi impliquant un petit mouvement de la main.

[Loreline] Les ordres c’est les ordres, allez ailleurs.

[Soldat #1] Les ordres c’est les ordres, allons ailleurs.

Le groupe s’était rapidement éloigné et la padawan était retournée à sa méditation sans autre expression pour Dalla.
Voyl Clawback
Voyl Clawback
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Muunilinst - Harnaidan - Tour Akilonn - Grand Salon - 11:12am

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La nouvelle était tombée dans la soirée, accaparant tous les écrans de galaxie en l'espace d'un souffle. Une trainée de poudre inflammable qui les avait tous aveuglés : Dubrillion venait de subir un assaut... républicain. Clawback avait d'abord cru à une ruse, un complot impérial quelconque. Avant que des sources proches du gouvernement ne vendent leurs mèches à la presse pour dorer leurs blasons. Plus de doutes, c'était bel et bien la volonté d'Emalia Kira, d'enfreindre le traité de paix et de prendre l'initiative de l'assaut. Les instances muuns avaient été prises de folie toute une journée durant. Tout le monde passait holoappel sur holoappel, on bavardait partout tout le temps, incapable de dégoter plus d'informations : la chancellerie et sa garde rapprochée s'était jeté dans l'espace dubrillionnais et gardait le silence radio. Au final, personne n'avait rien compris : que cherchait à faire la nouvelle chancelière avec cette démonstration de force ? Dans les rangs du FLR, on avait autant grincer qu'applaudit. Après tout, la guerre faisait partie des grands points du programme du nouveau parti ! Seulement, personne n'avait envisagé la chose sous cet angle, et d'une manière si précipitée.

Toute cette agitation avait poussé Clawback à s'isoler du tumulte, passant de longues heures seuls, dans sa tour de marbre, à réfléchir. Mais sa femme ne l'entendait pas ainsi, et sur les trois jours qu'il avait passé dans sa demeure, elle ne l'avait pas lâché d'une semelle, lui demandant son avis sur tout et n'importe quoi. Il aurait payé cher - pour une fois - pour avoir la paix.

"  J’ai commandé ce foulard chez Wellucci ! De la soie, il est parfait, non ? Assorti à ce tailleur en plus ! "

Shiney se tourna vers Voyl avec un sourire éclatant, visiblement ravie de sa propre idée. Clawback hocha machinalement la tête sans même regarder.

" Oui, parfait. "

La muun s’interrompit net, furieuse du peu d’intérêt qu’elle suscitait chez son mari. Les bras croisés, elle l’observa tant dis qu’il lui tournait le dos, le regard perdu par l’immense fenêtre du salon. Il pleuvait sur Harnaidan, ce qui était relativement rare en cette saison estivale.

" Vraiment ? J’ignorais que vous possédiez des yeux derrière la tête. "

Voyl grogna, d’aussi mauvaise humeur que sa compagne. Sa récente prise de bec avec le directeur Goldfield noircissait encore ses pensées, ce qui ne laissait pas beaucoup de place au romantisme.

" Franchement, Shiney ! Si vos seuls intérêts immédiats sont la couleur d’un foulard neuf, permettez-moi de ne pas adhérer à votre sens des priorités. "

La silhouette d’habitude si plate et élancée de la muun s’était considérablement arrondie depuis ces derniers mois, lui donnant un aspect étrange. Elle ne semblait pas malade, mais peinait à être aussi dynamique qu’avant. Elle passait désormais la majeure partie de son temps assise, et avait fini par déléguer ses tâches d’administratrice à d’autres, afin de se reposer.

" Je fais ce que je peux pour m’occuper, grinça-t-elle, venimeuse, alors que l’on m’interdit presque tout dans cette maison au simple prétexte que je dois me ménager ! Je m’ennuis, Voyl ! Je meurs d’ennui ! "

Ils échangèrent un regard, l’un empli de colère, l’autre las et passablement irrité.

" Et que voulez-vous que j’y fasse ? tempêta Clawback en levant les bras au plafond, que j’accélère les choses par la seule force de ma volonté ?! J’ai déjà bataillé toute la soirée pour que ma mère vous fiche la paix ! Alors même que j’ai bien d’autres problèmes à gérer ! "

Shiney poussa un soupir chargé de lourds sous-entendus.

" D’autres problèmes à gérer. "

Elle se détourna pour ne pas avoir à montrer les larmes qui lui montaient aux yeux. Ne pas être maître de ses émotions, sur Muunilinst, était un grand manque de savoir-vivre.

" Voilà. Je vais élever un enfant dont le père a « d’autres problèmes à gérer » ! Merveilleux ! "

Voyl se massa la tempe et ferma les yeux. Il ne manquait plus que ça. On avait beau l'avoir prévenu, que la grossesse pourrait sûrement la rendre irritable, Clawback avouait qu'il avait largement dépassé sa dose. D'ordinaire, il aurait sans doute eu le verbe acerbe et la réplique cinglante. Mais ce soir, il était juste épuisé. Il se contenta de l'ignorer, ajoutant davantage à sa rancœur et à sa rage.

" J'espère pour vous qu'en effet, ces problèmes sont d'une grande importance ! "

Et elle le laissa seul face à la fenêtre, sur laquelle frappait une pluie battante.

" Vous n'imaginez pas à quel point, lança-t-il dans le vide, lugubre. "

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Muunilinst - Harnaidan - Quartier Général du CBI - Salle de Réunion n°144 - 2:33am

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Réveillé en pleine nuit par la sonnerie de son datapad - celle des appels d'urgence - Clawback débarqua comme une tornade à la suite de son confrère du Trésor.

" Je suppose que Goldfield a des informations à nous communiquer à propos de... de... je ne sais même pas comment appeler ça !! Une mascarade ?!

-Je l'espère bien. C'est un véritable mur de silence, et ce n'est jamais bon signe. "

Les cinq sièges autour de la table avaient chacun leur occupant habituel. Sven Downtown, administrateur de Mygeeto, Jos Vault, directeur du département du Trésor, Fyn Lesser, Haut-Officier de Muunilinst, Eser Goldfield, directeur général, et bien évidement, Voyl Clawback, vice-directeur du département des Communications. Il n'en manquait pas un seul à l'appel, et tous tiraient des mines à faire peur. Ce n'était pas le staff d'organisation du salon galactique des pompes funèbres pourtant, mais bien une réunion exceptionnelle du Conseil d'Administration du CBI, à deux heures et demi du matin heure locale.

" Messieurs, je vous laisse imaginer que je ne vous ai pas convoqué à une heure aussi matinale pour vous parler des dernières nouveautés en matière de fiscalité. Nous sommes aujourd'hui face à une menace sans précédent, et, j'aurais presque l'audace de le dire : une véritable déclaration de guerre ! "

Le silence était glacial. Voyl haussa à peine les arcades de surprise : la nouvelle était si inquiétante que leur réaction se faisait attendre.

" Fyn, je vous laisse l'honneur de nous informer de la situation, puisque c'est votre gouvernement qui est directement concerné. "

Toutes les têtes se tournèrent vers le plus petit des muuns de l'assemblée, dont la mine trahissait autant une grande fatigue qu'une colère mal contenue malgré la retenue évidente.

" Merci, monsieur. Bien, je vais faire court : l'Empire détient le sénateur Klark en otage. "

Avant même que les bouches ne se soient refermées, Lesser avait enchaîné sans temps mort :

" Nous avons reçu son appel de détresse il y a moins d'une heure. C'est sa famille qui a donné l'alerte. Depuis... les choses nous ont échappé ! Le réseau harnaidani est saturé de messages à ce sujet, la plupart de nos villes sont d'ores et déjà en ébullition. Et je ne doute pas que la nouvelle ne va pas tarder à franchir les frontières de notre atmosphère ! Mais, comme vous vous en doutez certainement, un buzz médiatique est le cadet de nos soucis à l'heure où nous parlons. "

" L'Empire a-t-il envoyé une revendication ? s'enquit sans tarder Downtown d'un air sévère,

-Nous n'avons que la communication de Klark pour l'instant, rien du côté de ses ravisseurs. Deux de nos frégates ont déjà arpenté les réseaux à proximité à la recherche d'un signal, en vain.

-Le sénateur a-t-il dit ce que par tous les nexus, il faisait à Dubrillion, sans la moindre raison officielle ?!

-Non monsieur, rien à ce sujet. La communication ne dure que deux minutes et trente-six secondes. Pas une de plus.

-Il était paniqué. Nous le serions tout autant à sa place, j'imagine. Il s'est concentré sur ce qui lui importait dans l'immédiat... Je présume que ses ravisseurs ne lui ont pas laissé toute la journée pour composer un discours.

Tout le monde hésitait : la situation, rendue plus que périlleuse par l'attaque surprise de la République, n'allait pas manquer de dégénérer s'ils agissaient avec précipitation.

" J'imagine qu'ils ne tarderont pas à se manifester ! On ne s'amuse pas à prendre des otages pour les relâcher sans autre forme de procès ! Ils vont nous faire chanter !

-D'ici qu'ils demandent une rançon, ricana Downtown, non mais vous imaginez ! Qu'en feraient-ils ? Leur maudite devise ne vaut pas un crédit de ce côté de la frontière ! Elle n'est même pas inscrite dans nos registres ! Autant les payer en papier toilette !

-Ne sous-estimez pas leur pouvoir de nuisance, Sven. Un trou dans une carlingue peut causer une déprésurisation mortelle. S'ils tentent de nous soutirer de l'argent, ce ne sera pas tant pour le dépenser que pour attaquer notre trésorerie ! Et ce serait une grossière erreur de notre part de prendre l'Empire à la légère. Je vous rappelle que malgré nos défenses et les patrouilles républicaines, nous ne sommes qu'à un saut hyperspatial de la frontière temporaire instaurée par ces pitreries qu'on ose encore nommer "accords de paix" !"

Goldfield laissa alors son regard glisser jusque de l'autre côté de l'immense table de verre. Jusqu'à ce que ce regard, inquisiteur et ferme, ne croisât celui, indéchiffrable, de Clawback. Lequel sembla soudain sortir de sa léthargie, et déclama, sur le ton d'une sentence terrible :

" Si l'Empire pense n'avoir qu'un sénateur déboussolé entre ses mains, ce sera un moindre mal. "

De nouveau, tous les regards se tournèrent vers lui, inquiets.

" Que voulez-vous dire ?

-Je veux dire qu'aucun de vous n'ignore combien Klark a toujours été un fervent défenseur de la LMP, et proche de son controversé leader Ragda Rejlidiic ! Cette même LMP qui a ouvert le feu sur la flotte impériale en brisant un traité de paix, cette même LMP qui s'est ouvertement moquée de l'Empire. Que croyez-vous qu'ils envisageront lorsqu'ils se rendront compte de la véritable nature de ce qu'ils ont sous la main ? Que pensez-vous que Klark soit prêt à mettre dans la balance s'il doit sauver sa peau ?"

Un nouveau silence, atterré, figé d'épouvante, noya ses dernières paroles. Tous prenaient lentement

" C'est une catastrophe...

-Très constructif, Jos. Maintenant, pourrions-nous aborder les choses concrètes ?! Que faisons-nous ?! Nous n'allons pas laisser notre représentant au Sénat entre les griffes de ces malades ?!


" Il faut tout faire pour étouffer cette affaire ! paniqua Jos, prêt à fracasser le verre de la table de son maigre poing, si l'Empire apprend quoi que ce soit, Klark est foutu... et nous avec !!

-Du calme ! Du calme !

-Tout le monde connaît les méthodes impériales ! A l'heure qu'il est, s'ils se sont mis en tête de le faire parler, ils savent déjà tout... L'univers seul sait ce qu'ils ont bien pu lui faire subir ! Et très franchement...

-Ce qu'il a subit ne sera rien face à ce que nous subirons tous si ces impériaux de malheur parviennent à pulvériser nos défenses ! Il faut en appeler à l'armée !

-Pff... l'armée ! Une fourmilière affairée à réparer les dégâts que cette folle de Kira à fait avec son coup de pied égoïste ! "

Le directeur se retourna à nouveau vers Clawback, et avec un plaisir évident, passa à l'attaque.

" Tant qu'à parler de son Excellence, je pense que cette partie-là est de votre ressort, mon cher Voyl. Après tout, n'étiez vous pas chargé de ce fameux "projet" dont vous nous avez si longuement vanté les mérites ? Avec tant d'heures de réunions à votre actif, vous ne semblez guère plus avancé que nous concernant les plans de votre chère collaboratrice au pouvoir ? Mais peut-être la Chancelière pense-t-elle que le CBI n'est que le sixième propulseur de son vaisseau, pourtant déjà bancal ? "

Devant la montée soudaine de la tension entre les deux vieux vautours, l'assemblée retint son souffle. Voyl se demanda alors si, pour la première fois de sa carrière, Eser se sentait réellement menacé. Son ambition n'avait jamais été un mystère pour le successeur de son beau père. Mais jusque-là, Goldfield avait toujours vu Clawback comme un roquet prêt à lui mordre les mollets. jamais comme un concurrent sérieux. La donne avait changé, semblait-il, car le grand manitou ne cachait même plus ses assauts. C'était une guerre ouverte. Une guerre au beau milieu d'une autre, mais Clawback n'était pas contre. Au contraire, quoi de mieux qu'un charnier pour cacher des corps compromettants ?

"Je ne m'amuserai pas à prédire ce que peut bien penser son Excellence, répondit-il sans se départir de sa froide politesse, car si nos échanges professionnels ont été d'une grande cordialité, je ne suis pas un membre de son gouvernement. Et je ne suis pas non plus militaire. Non, monsieur, au risque de vous décevoir profondément, je n'ai pas été convié à la petite fête de son Excellence lors de la préparation de ce coup fourré digne des plus grands stratèges. Honte à moi, de ne pas avoir outrepassé mes droits et mes devoirs envers la République. "

Les mots résonnaient sinistrement dans l'immense salle vide.

" Vous êtes représentant auprès du gouvernement ! Vous êtes dans cette pièce le plus habilité à vous tenir informer des manœuvre de ce dernier ! Visiblement, vous n'êtes plus aussi efficace dans cette tâche qu'autrefois. "

-Se tenir informer est une chose, monsieur le directeur, et je pense faire mon travail comme il se doit. Car comme vous pouvez le constater : même le Sénat ne semble pas mieux informé que nous quant à cette soudaine décision de rompre le traité.

-Bien sûr. Ne faites pas semblant de ne pas comprendre, Voyl ! Vous avez bien plus d'yeux et d'oreilles dans ce panier de crabes que vous ne voulez bien l'avouer ! Nous connaissons tous ces petites portes de sortie, moi le premier. Vos amis du FLR n'ont rien pu pour vous ? je me demande bien à quoi servent les journalistes.

-Les journalistes ne sont pas forcément les bienvenus lors des sommets secrets, monsieur le directeur. Je pense que vous le comprenez tout aussi aisément. "

Une quinte de toux fusa au travers du silence qui suivit.

" Dans ce cas, nous n'avons plus qu'à espérer que le nom de notre planète ne soit en aucun cas terni par les agissements de la LMP. C'est tout ce que nous pouvons espérer, et attendre que son Excellence daigne informer ses "sujets" de son plan génial pour vaincre l'Empire sans faire s'écrouler la moitié de la galaxie au passage.

-Klark avait compris son erreur, je pense. Le détachement de Muunilinst de la LMP aurait dû se faire bien avant que l'incendie ne gagne nos instances ! Mais notre lenteur n'est sans doute que le fruit d'une méconnaissance des arangements obscurs de Rejliidic et consor. "

Sans aucune modestie, le vice-directeur savourait son triomphe. Il avait beau n'avoir aucune dent particulière contre ses autres collaborateurs, se méfier du Hutt comme de la peste, il devait bien avouer que les sentir déconfit avait une saveur inimitable.

" Oh, personne n'a oublié votre sortie en public contre Klark et la LMP, Voyl ! plaisanta Sven d'un ton grinçant, vous pouvez vous montrer particulièrement convaincant, quand vous y mettez du vôtre.

-Je vais prendre cela comme un compliment, fit Voyl avec un rictus à peine poli. "

Les bavardages s'élevèrent en désordre, chacun tentant de tirer la couverture à lui. Mais Voyl connaissait déjà l'issue de ce débat stérile.

"Eh bien parfait... Dans ce cas, je pense que vous êtes tout indiqué pour faire passer le message auprès du gouvernement ? Comme vous le savez, une flotte est en route pour la frontière dans ce secteur. Prenez le premier vaisseau que vous trouverez
et rejoignez la flotte républicaine. A leur tête, le croiseur Furtivo. Selon toute vraisemblance, c'est le seul choix qui s'offre à nous pour l'instant.
"

Le Furtivo. Clawback avait toujours trouvé les noms des vaisseaux militaires parfaitement ridicules. Un numéro de série était tout aussi efficace !

" Le gouvernement muun vous délègue sa représentation pour ce cas d'urgence, affirma Fynn avec une pointe d'inquiétude, par peur peut-être de prendre une balle perdue, faites tout votre possible pour extirper Klark de-là... "

Il déglutit en serrant piteusement son datapad entre ses doigts.

"... ou - si la chose s'avère impossible - de s'assurer qu'il ne parle pas. La sécurité de notre monde en dépend. Je pense que tout le monde ici connaît les tenants et les aboutissants d'une telle impasse. "

Voyl opina du chef, grave. L'idée soulevée par Lesser avait achevé de pétrifier les décideurs dans leurs fauteuils. Personne ne voudrait assumer la prise d'une pareille décision : comme toujours, le port du chapeau lui revenait. Comme toujours, Clawback se jurait de le leur faire regretter amèrement.

" Très bien.

-Je pars sur-le-champ. Messieurs, je vous souhaite... un bon matin. "

Il salua l'assemblée, défiant Goldfield du regard, et tourna les talons sur cette note ironique.

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Frégate du CBI - secteur Myto - cadran non spécifié

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Rares avaient été les fois où Clawback avait eu à courir dans sa vie. Cette fois, il le faisait, et tous les autres à sa suite avait du mal à le suivre. Les pans de sa robe voltigeait à sa suite, Pris d'une froide colère et d'un sentiment aigu de trahison, le vice-directeur menait l'assaut en direction de la flotte républicaine stationnée à un saut hyperspatial de Munnilinst. Quelque soient les raisons qui ait poussé Klark à tomber dans un guet-apens pareil, elles ne pouvaient pas être un bon présage. Peut-être même le sénateur était-il partie prenante dans la pagaille qui sévissait aux frontières. Après un coup pareil, Voyl en venait à voir des complots partout. Il avait rejoint la première frégate de communication en orbite et avait traversé l'immense bâtiment jusqu'à la salle d'émission, où il avait réquisitionné tous les chiffreurs et techniciens disponibles.

Sa silhouette holographique se matérialisa immédiatement à bord du Furtivo, dans la salle bondée qui voyait tous ce que le vaisseau compter de terminal de communication surchauffer sous les sollicitations.

" Ici Voyl Clawback, vice-directeur du Clan Bancaire Intergalactique, et nommé expressément représentant de Muunilinst auprès des autorités républicaines compétentes. Ceci est un message prioritaire à l'adresse du commandement de la flotte : demandons à être reçu à bord de votre croiseur dans les plus bref délais pour affaire urgente ! "

Le signal qui répondit fut une tonalité vide, et le champ holographique resta vide de longues minutes durant. Furieux, Voyl fit utiliser les codes d'urgences de la frégate, ouvrant un canal d'accès prioritaire sur les autres signaux entrants sur la console principale du Furtivo. Les chiffreurs à bord, peu habitués à voir un muun aussi agressif s'en prendre à eux, le laissèrent faire, de peur de regretter de lui avoir simplement suggéré de se calmer. Finalement, ils parvinrent à contacter l'un des délégués sénatoriaux présents à bord, semblait-il venu sur Muunilinst quelque temps plus tôt et rapatrié à bord du Furtivo quelques heures à peine après l'annonce de l'attaque. Un qui avait sauvé sa peau, au moins.

" C'est la panique à bord, monsieur. Je ne sais pas si nous pourrons vous être d'une grande aide... Personnellement, j'ai l'impression d'être enfermé dans l’œil d'un cyclone.

-Nous n'avons pas le choix. Je dois me rendre à bord du Furtivo et parler à son commandant. Nous avons un problème à résoudre et ce dans les plus bref délais !
-J'ai cru comprendre que monsieur Klark était coincé, oui... Ils sont plusieurs à...

-Klark n'est pas coincé, délégué, il est otage ! C'est très différent ! Et Klark détient des informations qui ne doivent en aucun cas tomber dans des oreilles impériales ! "

"Je... je vais faire mon possible ! "

De nouveau, ils durent attendre. Voyl fulminait. Déjà plus d'une heure qu'il aurait dû être à bord... et il n'avait toujours pas reçu d'autorisation. Ni même vu le moindre officier. Mais comme pour lui apprendre les vertus de la patience, un visage aussi carré qu'une paire d'épaule émergea dans le champ holographique.

" Commandant Helborn à l'appareil. Navré pour cette attente, vice-directeur, mais nos troupes sont mobilisées à la gestion immédiate d'une crise qui requiert toute notre attention. Je ne doute pas de l'importance de votre requête, mais elle devra attendre. "

Derrière lui, la silhouette plus fluette et bien habillée du délégué se dandinait d'un pied sur l'autre.

" Sauf votre respect commandant, voilà près d'une demi heure que j'attends ! Je comprends que vos opérations militaires vous accapare, mais Muunilinst a besoin de l'aide de la République sur cette opération ! Je demande l'autorisation de rejoindre le Furtivo. "

Le grand militaire sortit du champ holographique en se passant une main lasse sur le visage. Dans la salle, invisible pour le représentant, c'était le branle-bas de combat.

" Il ne manquait plus que ça. Tous à croire qu'on peut passer notre temps en réunion pour un oui ou pour un non ! Ces bureaucrates...!"

Le délégué semblait mal à l'aise. Il recula un peu, puis entreprit de se montrer plus insistant :

" Il s'agit d'un représentant républicain monsieur ! Je doute que Muunilinst ne nous envoie l'un de ses ressortissant sans une bonne raison... les muuns ne sont pas du genre à s'embarrasser de visites superflues... Ils ont horreur des voyages spatiaux.

-Je côtoie les muuns depuis suffisamment longtemps pour le savoir, monsieur ! Ne me prenez pas pour un idiot, je vous prie. Mais pour l'instant, nous avons suffisamment à faire !

-Et qu'allez-vous lui dire ?! Qu'il peut rentrer chez lui ? Vous voulez une crise diplomatique en plus du reste ?! Bon sang commandant, on ne parle pas d'un fermier dantooinien venu plaider sa cause pour un champ saccagé !

-Les muuns sont aussi des être totalement rationnels et plein de sang froid. Je ne doute pas que ce monsieur Clawback saura comprendre les raisons qui nous amène à différer sa demande. Nous avons une opération militaire en cours ! Regardez autour de vous ! Je n'ai plus un seul officier dans ce vaisseau qui ne soit dépassé !"

Le délégué sénatorial baissa les bras d'un air consterné. Mais le militaire avait déjà tourné les talons, accaparé par l'un de ses subalternes.

"Sergent Forel, au rapport.

-Commandant, pardonnez-moi de paraître si pressant, mais je vous assure qu'il est urgent d'accéder à la demande du CBI. Leur navette peut rejoindre le Furtivo d'ici une poignée de minutes ! Leurs frégates sont en route. Monsieur Clawback possède certains appuis au Sénat qui ne seront pas vraiment ravis d'apprendre que l'on traite les diplomates comme des quantités négligeables. "

Pour un peu, il pensait recevoir une gifle qui lui aurait sans doute éjecté la tête des épaules.

" Je suppose que je vous vexerais si je vous disais que je n'en ai rien à faire ?

-Je me charge de monsieur Clawback. Mais par pitié, n'ajoutez pas une crise diplomatique en plus du reste... Leurs autorités sont déjà extrêmement nerveuses en raison de la proximité des conflits. C'est un secteur très sensible !

- La baie d'amarrage numéro une possède deux places libres, commandant, affirma l'officier.

-Eh bien annoncez-donc la nouvelle à votre éminence grise ! Et débrouillez-vous avec, je ne veux pas de troubles supplémentaires à bord ! J'aurais tout le temps de m'expliquer avec les autorités muuns si nous parvenons à éviter la guerre. Forel, accompagnez ces messieurs, et voyez ce que Muunilinst nous veut.

-A vos ordres, commandant. "

Ravi, l'homme en robe détalla en direction de l'holocom le plus proche.

" Monsieur, le Furtivo a accédé à votre demande d’atterrissage. Les codes vous sont transférés à ce moment même ! Je vous attendrais à votre arrivée en compagnie du sergent Forel. "

Voyl acquiesça, raide comme la justice.

" Bien ! Belle efficacité. Affrétez une navette ! Je veux être à bord le plus vite possible ! aboya-t-il en direction de son secrétaire."

Chaque seconde était comptée à présent. Même si Klark ne méritait certainement pas qu'il se tourne les sangs de la sorte, l'individu était désormais la clef de voûte d'un édifice prêt à s'écrouler. Celui-là... Quand il l'aurait en face, il lui faudrait une dose de calmant pour ne pas lui administrer une double paire de baffes.

--

Croiseur républicain "Furtivo" - Pont supérieur -

--

La navette floquée aux couleurs du CBI déploya son train d'atterissage dans le hagar, alors que de l'autre côté de l'énorme structure, les vaisseaux républicains prenaient le large. Un balais incessant d'ailes mécaniques autour du croiseur témoignait de l'agitation qui régnait à bord. La République était en émoi, et visiblement, personne ici non plus ne savait comment réagir face au coup de poker de la Chancellerie. Clawback, lui, n'arrivait toujours pas à y croire. Pour lui, cela ne ressemblait guère à Emalia Kira de jouer un coup aussi maladroit. A moins que l'ondéronienne n'ait eu un objectif très éloigné de ceux qu'elles prônaient publiquement, ce qui n'était pas non plus à exclure. Les politiques : tous les mêmes ! Et dire qu'il l'avait cru différente de ces prédécesseurs. Elle savait peut-être mieux jouer la comédie auprès de lui, ni plus ni moins. A presque soixante ans, Voyl en apprenait encore.

A peine débarqués sur le quai glacial de la baie d'amarrage, Clawback retrouva l'homme qui lui avait communiqué les codes, accompagné d'un jeune officier à l'uniforme impeccable.

" Je suis le sergent Forel, monsieur. le commandement est débordé, nous ne pouvons plus traité les appels. Je tenterais de vous aider au mieux... Mais je ne suis que sergent.

- Votre aide est la bienvenue, sergent. Y a-t-il un moyen de contacter la chancellerie depuis ce vaisseau ?

- Je crains que non. Aucun de ses représentants n'est à bord et aucun ne s'est manifesté depuis l'attaque. Le maître jedi Vorkosingan et la ministre Laz'ziark sont en route pour le poste de commandement en ce moment même, et ils n'ont pas eu plus de chance que nous dans la récolte d'informations, à ce que je sais. En réalité, l'armée ne sait toujours pas ce qu'il en est de Dubrillion.

-Merveilleux... "

Une impasse. Il avait fait tout ce chemin et mis son carnet de contact à feu et à sang pour apprendre que personne ni ici, ni ailleurs, ne savait quoi que ce soit. Si ce chaos était le résultat d'un complot, on pouvait objectivement affirmer qu'il s'agissait d'une éclatante réussite. Pas sûr que l'audacieuse ondéronnienne parvienne à tirer son marron du feu, cette fois.

" Nous avons un sénateur pris en otage de l'autre côté de cette frontière, sergent ! A l'heure où nous parlons, J'ignore à quoi s'amuse la chancellerie, mais Muunilinst n'a pas à en faire les frais ! Notre ressortissant est en danger de mort et les informations qu'il détient ne sont pas anodines ! Alors si vous souhaitez nous être utile, guidez-nous donc dans ce dédale ! Nous devons contacter les instances militaires de toute urgence. "

Visiblement déstabilisé par la véhémence et le contenu de la demande, le militaire mit une seconde à réagir.

"Euh... Oui, entendu. Il nous faut traverser deux autres baies, le pont inférieur et supérieur. Ce n'est pas tout près...

-Alors ne perdons pas plus de temps ! "

D'un bref salut, le jeune homme en uniforme désigna l'ascenseur qui ornait le mur un peu plus loin. La troupe s'y engouffra en désordre et la course contre la montre recommença de plus belle.

Flanqué de sa garde rapprochée, du délégué sénatorial qui peinait à suivre la cadence infernale de ses enjambées et du sergent Forel, Clawback fendit la foule disparate et affairée qui grouillait dans les couloirs du vaisseau, dont la taille avoisinait celle d'une petite ville. Ses yeux d'améthyste lançaient des éclairs et ses poings, serrés à s'en faire blanchir les jointures, ne servait qu'à contenir l'envie de faire brûler la galaxie entière pour faire payer les responsables de ce désastre, quels qu'ils soient.

Mais une surprise d'un nouveau genre l'attendait encore au bout du chemin : la porte du centre de commandement, verrouillée, est gardée, non pas par une paire de soldats comme tout le monde s'y attendait, mais par deux minuscules silhouettes féminines, encapuchonnées. Des jedi ! Qu'est-ce que c'est que ce cirque ? tempêta mentalement Clawback, plus sur les nerfs qu'il ne l'avait été en l'espace d'une dizaine d'années. Le sergent, quant à lui, n'avait visiblement pas été mis au courant de ce changement de dernière minute dans les tours de garde.

" Des jedi ? Mais... où sont... ?

-Laissez ! Nous n'avons pas le temps ! Mesdemoiselles, toutes mes excuses pour ces présentations expédiées, mais l'heure est grave. Voyl Clawback, envoyé ici par le gouvernement de Muunilinst pour une mission de la plus haute importance ! Nous devons contacter le commandement de ce vaisseau au plus vite. "

C'est alors que la capuche du jedi de gauche se relevant, il reconnut une figure familière, qu'il n'aurait jamais pensé recroiser en de pareilles circonstances.

" Miss Shi'va. Eh bien, pour une surprise... "

Il ne savait pas s'il devait s'en réjouir ou en gémir. La jedi, bien que d'un enthousiasme débordant, s'était avérée d'une indiscipline et d'un tempérament outrancier assez particulier. Mais dans cette pagaille sans nom, un visage familier ne pouvait pas faire de mal.

Dalla Tellura
Dalla Tellura
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Tout s'était enchaîné très vite et Dalla n'était pas sûre d'avoir réellement assimilé toute l'ampleur de la situation. La guerre avait éclaté, ou plus exactement la République avait relancé la guerre, et elle-même s'était retrouvée en plein espace dans un énorme vaisseau nommé le Furtivo (comme si un truc de cette taille et avec autant de moteurs pouvait vraiment être furtif), en compagnie d'une padawan qu'elle connaissait à peine, à garder une porte.
Et dire qu'il y a quelques jours elle était tranquillement installée à la bibliothèque pour réviser son contrôle de hutt !

Sur le chemin, elle avait entendu le discours de la Chancelière, rediffusé e boucle par les chaînes d'information, en manque de nouvelles fraîches. Elle ne savait pas trop quoi penser de sa décision. La guerre, ce n'était pas rien. Bien sûr, tout ce qu'Emalia Kira avait dit était vrai, et la République avait franchement déconné -pour reprendre une expression de Galdur-, ces dernières années. Mais la guerre n'était jamais innocente, et c'était aussi la mort de milliers de gens qu'avait décidé Emalia Kira. Enfin, Emalia Kira et son gouvernement, bien sûr. Ce n'était pas le genre de décision qu'on prenait à la légère, elle il ne faisait aucun doute que dans les hautes instances politiques, cette action se préparait depuis longtemps. Malheureusement, cela n'empêchait pas l'ensemble des personnes qu'elle avait vues depuis qu'elle avait quitté le Temple de sembler passablement débordé et dépassé. Même Maître Vorkosigan, qu'elle avait à peine entrevu, semblait un peu désarçonné… Mais bien sûr, l'Ordre n'était sûrement pas au courant du projet de guerre. Les jedi étaient pacifiques après tout, non ? Sauf qu'ils étaient souvent amenés à faire la guerre, en fait. Oui, mais c'est à cause des sith, se dit-elle pour se rasséréner. Et ils font la guerre quand c'est absolument nécessaire, uniquement.
Mais la République, en tout cas, avait bien entamé une guerre. En revenant de Félucia, il y avait près d'un an, elle était la première à dire que la République devait faire quelque chose pour toutes ces populations qui souffraient de la présence des sith. Maintenant, elle se demandait combien allaient encore devoir subir les conséquences d'un conflit intergalactique.

Dalla changea de pied d'appui. La Force savait combien de temps elles allaient encore devoir rester debout comme cela. Loreline avait l'air de prendre tout cela très sereinement, mais Dalla avait déjà mal aux pieds. Elle ne connaissait pas vraiment sa camarade. Elle n'osait pas trop lui parler, vue l'attitude pour le moins fermée de la cathar… En plus, Dalla avait encore très vif à l'esprit le souvenir de sa performance pitoyable au cours de sabre auquel elles avaient récemment toutes deux participé. Elle avait peur de paraître encore plus cruche en essayant d'engager la conversation.
Alors elle tentait de s'occuper en observant tout ce qui se passait autour d'elles. Cela lui donnait une contenance devant tous ces militaires qui passaient en urgence, cela l'occupait, et puis, qui savait, cela pouvait peut-être avoir une réelle utilité pour sa mission. En tout cas, cela poussait son esprit à vagabonder.

Elle se demandait ce qui se passait de l'autre côté de la porte. Le sort de la Galaxie s'y jouait peut-être en cet instant même. D'une partie, au moins. Elle ne se rappelait plus du nom de la ministre que devait rencontrer Maître Vorkosigan (ce qui n'était vraiment pas sérieux pour une padawan qui avait l'ambition de s'intéresser à la politique, mais elle ne pouvait tout de même pas le demander à Loreline), mais il s'agissait de la ministre de la Justice, ce qui était un rôle très important, même si elle ne voyait pas trop son lien avec la guerre.

Dalla soupira. Elle se retrouvait une nouvelle fois, comme quatre ans plus tôt, quand les sith avaient abordé le vaisseau où étaient rassemblés les initiés, au beau milieu de l'espace, alors que l'enfer se déchaînait au-dehors, quelque part dans la Galaxie. Sauf que cette fois, il n'y avait pas de sith à bord. Pas à sa connaissance en tout cas.

Cela n'avait pas empêché Dalla de paniquer quand un groupe de soldats avait voulu les déloger de leur poste. Elle s'était tournée d'un air suppliant vers son aînée, qui était fort heureusement intervenue et avait fait déguerpir les militaires, avant de retourner à sa méditation, sans un regard pour Dalla, malgré le grand sourire reconnaissant de cette dernière.

Elle observa sa camarade du coin de l’œil. Elle était plus âgée, et Dalla ne doutait pas qu'elle avait la situation bien en main. Pourtant, la twi'lek avait été gênée par son intervention. Impressionnée, bien sûr, parce qu'elle ne savait pas que des padawans pouvaient ainsi influencer les esprits faibles et les comportements. Mais gênée, parce que cette technique lui avait toujours posé problème.
Bien sûr, certaines situation d'urgence pouvaient justifier que les jedi imposent momentanément à autrui une attitude, ou une réaction. Pour autant, cela restait une ingérence, et une ingérence mentale, ce qui était peut-être ce qu'il y avait de pire. Elle ne se permettrait pas de juger son aînée, mais elle aurait bien aimé lui demander des éclaircissements.

-C'était… impressionnant, ce que tu as fait. Mais… tu ne crois pas qu'on aurait pu… essayer de disc…

Elle s'interrompit en voyant toute une cohorte s'avancer vers elles, un gigantesque muun en tête. Visiblement, ni les uns ni les autres ne s'attendaient à les voir. Leur surprise donna un peu de confiance à Dalla, qui ne songeant même pas à se présenter répondit à Voyl Clawback d'une voix où la solennité se mêlait au trac :

-Je suis désolée, Monsieur Clawback, mais vous ne pouvez entrer dans le poste de commandement pour l'instant, ni même communiquer avec ceux qui s'y trouvent. Nous avons des ordres stricts…

Mais Dalla sentit tout son aplomb s'envoler quand le muun reconnut Loreline.

-Vous… vous connaissez ?

Cela allait peut-être simplifier la situation. Laissant Loreline répondre à Clawback, elle se tourna vers l'officier républicain (elle ne savait pas s'il était officier, mais il avait des trucs comme des galons sur son uniforme).

-Cela ira, nous allons gérer la situation, maintenant. Vous avez sûrement beaucoup de choses à faire...
Loreline Shi'va
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C’est avec un sourire naissant sur son visage que Loreline accueilla le nouveau venu et sa délégation. Il y avait déjà ci longtemps qu’ils ne s’étaient pas croisés ! À croire que la Force les avait poussés à ce rendez-vous au cœur de l’ouragan.

[Loreline, enthousiaste] Bien sûr que l’on se connait! Monsieur Clawback ! C’est un véritable plaisir de vous revoir, bien que j’espèrerais que cela soit sous de meilleurs auspices. Ce revoir le premier jour d’une guerre sur l’un des vaisseaux les plus importants de l’heure : voilà qui est fort impressionnant ! Oh, je me permets de prendre un peu de votre temps pour faire les présentations.

La Cathar se tourna vers sa jeune collègue padawan.

[Loreline] Dalla, s’était même la première fois qu’elle la nommait, Monsieur Voyl Clawback est exactement ce qu’il dit être, en ajoutant qu’il s’agit probablement de la troisième plus puissante personne à bord de ce vaisseau et certainement la puissante de ce côté-ci de la porte. Son sourire s’agrandit presque synthétiquement. M.Clawback, je vous présente la padawan Dalla Tellura; celle qui vous refuse l’accès au poste de commandement.

Elle rangea son sabre à sa ceinture; il ne serait pas nécessaire dans l’immédiat. Puis s’adressa au Sergeant républicain qui semblait un peu trop hésitant.

[Loreline, autoritaire] Sergent, la Padawan Tellura vous a donné un ordre. Nous vous contacterons si M.Clawback requiert de ce rendre ailleurs. Disposez !

Elle lui fit signe de la main, de manière assez insistante, de s’éloigner. Elle ignorait pourquoi, mais de voir autant de soldats avoir aussi peu de discipline en plein début de guerre…. Cela lui tombait littéralement sur les nerfs. Comment pouvait ton espérer vaincre l’armée impériale si toutes les deux minutes les soldats républicains s’arrêtaient pour douter du prochain mouvement qu’ils devaient faire. Ils avaient des officiers commandant pour leur dire quoi faire! Ils avaient juste à trouver comment le faire, s’était pas compliqués, non ? Calme et sérénité.

Toujours souriante, elle s’adressa de nouveau à Voyl.


[Loreline] Je crains que votre arrivée au poste de commandement ne soit retardée, mon cher. L’urgence devra trouver la patience, cela est inéluctable. Les ordres auquel fait référence Dalla sont aussi strict que décrit et touche, malheureusement, aussi votre personne. Si cela n’était que de ma volonté, cette porte serait déjà ouverte pour vous ….. Toutefois la Padawan Tellura possède le même niveau hiérarchique que moi et peut donc vous refuser ce que je vous donnerais… Elle tourna son regard vers Dalla. Le sergent aurait pu escorter M.Clawback jusqu’à son vaisseau, mais tu me mentionnais tantôt l’importance du dialogue, aussi tu auras la chance de dialoguer avec l’homme le plus puissant de ce secteur. M.Clawback possède une puissance économique pratiquement illimitée capable de faire plier nombre de gouvernements et si l’argent n’est pas suffisant, l’information qu’il manipule à son bon vouloir achèvera le travail. S’il faut une preuve, sa seule présence sur ce vaisseau à ce moment précis devrait la fournir.

Elle se retourna vers Voyl,

[Loreline] Toutefois, Dalla, tu possèdes un avantage. Les Jedis ne sont pas affectés de la même manière que le commun des mortels par la puissance des crédits et de l’information. La Force est notre allié et cela, il ne peut te l’enlever. Ton esprit de jeune padawan est probablement plus terrifiant pour lui que celui de milliers de politiciens.
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Dans une pose laissant sa main sur son menton et l’autre sous son coude, elle s’adressa aux deux :

[Loreline, souriante] Voilà les règles du jeu : M.Clawback va tenter de convaincre Dalla de le laisser passer et Dalla devra l’empêcher sans avoir recours à la Force. Je jouerai le rôle de l’arbitre.

Elle s’adressa de nouveau à Voyl, cette fois sur un ton presque autoritaire.

[Loreline, sérieuse] C’est le maximum que je puisse faire : vous devrez jouer à ce jeu pour passer. ET vous pourrez me lancer tous les regards du monde; si cela avait été un quelconque autre représentant du gouvernement de Muunilinst, il serait déjà dans sa navette à attendre la fin de la guerre pour que sa requête soit entendue. Donc, ce n’est pas si mal, après tout, convaincre une padawan ne devrait pas être hors de votre portée, banquier.
Voyl Clawback
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Depuis l'annonce de l'attaque, Clawback avait compris que les choses tourneraient mal. Très mal même. Seulement, malgré ses prévisions, se retrouver stoppé à moins de cinq mètre du but qu'il s'était donné par deux jedi ayant l'âge d'être ses enfants ne faisait pas partie de son diagnostic initial.

" Je suis désolée, Monsieur Clawback, mais vous ne pouvez entrer dans le poste de commandement pour l'instant, ni même communiquer avec ceux qui s'y trouvent. Nous avons des ordres stricts… "

C'était une petite twi'lek bleue qui venait de parler. Si sa voix avait le timbre ferme d'un petit soldat qui récite ses ordres, il ne fallait pas avoir fait dix ans de psychologie alien pour comprendre aux légers tressaillements de ses lekkus que la jedi n'était pas à l'aise. A son âge et face à une troupe pareille, Clawback ne l'aurait pas été davantage. Il admirait son courage. Il en fallait, pour lui tenir tête, alors qu'il venait de vivre l'une des pires journées de son existence - après sa promenade sur Kuat, qui remportait la palme.

" Des ordres ? "

Sa question n'en était pas une. Seulement une expression de surprise estomaquée : depuis quand les jedi servaient-ils de garde sur les croiseurs républicains ? Voyl avait déjà entendu parler de leurs rôles lors des divers conflits. Certains militaires les acceptaient comme supérieurs hiérarchiques de par leur maîtrise de la stratégie. Mais le fait était qu'ils n'avaient aucun statut officiel dans l'armée. Et certainement pas non plus au sein des instances civiles. Ils étaient de véritables élecrons libres, mais devaient aussi se conformer aux inconvénients de cette position. Clawback n'avait aucun ordre à recevoir d'un jedi non élu par ses concitoyens.

Coupant court à la surprise, la jeune cathar, visiblement plus âgée et aguerrie que sa camarade twi'lek, s'enquit de l'accueillir à sa place.

" Bien sûr que l’on se connait! Monsieur Clawback ! C’est un véritable plaisir de vous revoir, bien que j’espèrerais que cela soit sous de meilleurs auspices. Ce revoir le premier jour d’une guerre sur l’un des vaisseaux les plus importants de l’heure : voilà qui est fort impressionnant ! Oh, je me permets de prendre un peu de votre temps pour faire les présentations. "

Clawback haussa brièvement les arcades, bras croisés, toisant les deux jeunes filles du haut de sa taille de tour de guet à deux jambes. La cathar était même légèrement plus petite que l'alien bleutée, dont les traits juvéniles révélait l'âge tendre. Elles lui arrivaient à peine à la taille, et si elles n'avaient pas levé les yeux pour lui parler, il aurait du s'accroupir. Voyl eut une pensée pour Shiney et le petit être qu'elle portait. Il ne se voyait absolument pas devenir père. Il n'avait aucune patience, et il n'aimait pas spécialement les enfants. Surtout quand il entendait les idioties qu'ils étaient capables de sortir, le tout avec une suffisance à fracasser le duracier.

" Sergent, la Padawan Tellura vous a donné un ordre. Nous vous contacterons si M.Clawback requiert de ce rendre ailleurs. Disposez ! "

L'aplomb et le contenu de la déclaration en elle-même laissèrent la totalité du groupe perplexe et passablement irrité. Qu'est-ce que c'était que ces histoires ? Que faisaient les jedi ici ? Forel, resté juste derrière le muun, fit une drôle de tête. Il ne s'attendait visiblement pas à se faire interpeler de la sorte. Malgré son jeune âge, Forel était un homme ayant servi sur plusieurs vaisseaux... Il avait déjà servi les jedi. Mais se faire renvoyer comme un bleu ? Par des enfants ? Il balançait : obéir malgré tout ? Il avait toujours eu confiance en l'Ordre... Mais il n'était pas sous le commandement jedi. Helborn ne serait peut-être pas ravi d'apprendre que les jedi faisaient la pluie et le beau temps ici. Il ouvrit la bouche et la referma, interloqué.

" Euh... "

Clawback se tourna légèrement pour le regarder, impassible.

" Sauf votre respect, mesdames, j'aimerai savoir ce qu'il est advenu de notre patrouille...? Où sont les hommes sensés avoir pris la relève ? Le commandant Helborn, mon supérieur, ne nous a pas informé de la présence de deux jedi ici. Et nous avons des pointages à respecter... "

Voyl secoua légèrement la tête. Il observa les deux padawan devant leur porte, puis ses propres hommes, Reshord muet dans son dos, et enfin Forel, droit dans ses bottes.

" Allons, sergent ! Vous devriez être reconnaissant envers les jedi, plutôt que de vous plaindre ! Si cela ne tenait qu'à eux, vous seriez déjà tous à la retraite. Mais, merci encore pour votre aide, je sais exactement où aller, maintenant. "

Sa pique fit rosir l'humain, qui préféra battre en retraite, tandis que Voyl s'avançait vers le demoiselles, suivi par les autres, spectateurs d'une joute d'un genre très particulier.

" Je crains que votre arrivée au poste de commandement ne soit retardée, mon cher. L’urgence devra trouver la patience, cela est inéluctable. "

S'il devait y avoir un concours galactique de l'impertinence, Loreline l'aurait remporté haut la main. Mais, ayant déjà eu un extrait de sa personnalité quelques mois auparavant, le représentant savait à quoi s'en tenir...

" Les ordres auquel fait référence Dalla sont aussi strict que décrit et touche, malheureusement, aussi votre personne. Si cela n’était que de ma volonté, cette porte serait déjà ouverte pour vous ….. Toutefois la Padawan Tellura possède le même niveau hiérarchique que moi et peut donc vous refuser ce que je vous donnerais… Elle tourna son regard vers Dalla. Le sergent aurait pu escorter M.Clawback jusqu’à son vaisseau, mais tu me mentionnais tantôt l’importance du dialogue, aussi tu auras la chance de dialoguer avec l’homme le plus puissant de ce secteur. M.Clawback possède une puissance économique pratiquement illimitée capable de faire plier nombre de gouvernements et si l’argent n’est pas suffisant, l’information qu’il manipule à son bon vouloir achèvera le travail. S’il faut une preuve, sa seule présence sur ce vaisseau à ce moment précis devrait la fournir. "

Un humain comme Doyle, un nemoidien comme Grendo, auraient touts deux éclaté d'un rire sinistre, même en pensée, devant le ton théâtral et le petit jeu de la jedi. Loreline avait indubitablement un don pour mettre ses interlocuteurs sur les nerfs, ou un talent comique indéniable, on ne savait plus trop. Clawback, lui, n'aurait eu qu'une moue d'un profond mépris, d'une sévère aversion pour ces gamines qui se permettaient de jouer avec le pouvoir qu'on leur avait donné comme on jouait au dejarik.

" Toutefois, Dalla, tu possèdes un avantage. Les Jedis ne sont pas affectés de la même manière que le commun des mortels par la puissance des crédits et de l’information. La Force est notre allié et cela, il ne peut te l’enlever. Ton esprit de jeune padawan est probablement plus terrifiant pour lui que celui de milliers de politiciens. "

Voyl ferma les yeux, une expression de profonde et grave consternation creusant ses traits l'espace de quelques secondes. La tête relevée vers le plafond, il tentait en réalité de ne pas exploser. Réguler les battements furieux de ses cœurs lui prit un certain temps, mais lorsqu'il reposa son regard glacial sur la jedi, il n'y avait plus la moindre trace de son accès de rage intérieure contre ces maudites fillettes irresponsables et stupides. Seulement une froideur que n'aurait pas dédaigné un sith.

" Je vous savais plus fine que cela, Miss Shi'va. J'apprécie pleinement l'opinion que vous avez de moi. Je saurais m'en souvenir, en gage de notre amitié. Cela vous sert certainement à vous faire bien voir de votre hiérarchie. Hiérarchie qui ne concerne que votre Ordre, et uniquement lui. Nous autres, pauvres petits profanes faibles et incapables, ne sommes pas concernés par vos grades ou vos directives. Seulement, ordres ou non, vous parlez sans savoir de quoi il retourne et ce n'est jamais une solution productive. La sécurité de ma planète et la vie de son représentant sénatorial étant en péril, je vais raisonnablement considérer qu'en effet, j'ai de bonnes raisons d'être ici, maintenant, sur ce vaisseau naviguant dans notre secteur, et d'en avoir le plein droit. Pour votre gouverne, je vous apprendrais que je fréquentais des politiciens bien avant votre naissance. Et que vous n'êtes pas non plus la première jedi que je côtoie, loin s'en faut. Maître Von a certainement plus d'expérience que vous en matière de "Force", et se révèlerait autrement plus "terrifiante" que vous pour le même prix, sans jamais avoir eu à me manquer de respect de la sorte pour cela. "

Mauvais et ironique jusqu'au bout, Voyl était déterminé à enfoncer ces portes s'il le fallait. Mais, égale à elle même, Loreline aimait faire sentir à quel point elle était importante : s'il tentait de passer en force avec sa garde, les guerriers mystiques auraient tôt fait d'user de leurs sabres pour tailler dans le vif. Il ne savait pas à quel point les jedi pouvaient avoir des scrupules, et ne souhaitait pas nécessairement le savoir. Voyl avait compris que la jeune fille prendrait un malin plaisir à le mettre en échec dès qu'elle en aurait l'occasion. Seulement, si le pouvoir des crédits était loin d'égaler celui de la Force en de pareilles circonstances, il pouvait s'avérer tout aussi nocif sur le long terme lorsqu'un muun se sentait personnellement attaqué. Alors qu'en serait-il lorsque des millions de muun auraient ensemble ce même sentiment ?

" C’est le maximum que je puisse faire : vous devrez jouer à ce jeu pour passer. ET vous pourrez me lancer tous les regards du monde; si cela avait été un quelconque autre représentant du gouvernement de Muunilinst, il serait déjà dans sa navette à attendre la fin de la guerre pour que sa requête soit entendue. Donc, ce n’est pas si mal, après tout, convaincre une padawan ne devrait pas être hors de votre portée, banquier. "

Banquier. Comme s'il n'était qu'un vulgaire guichetier à qui l'on demande un retrait ! Voyl prit une inspiration. Garder son sang froid : un muun de son rang n'avait pas à éclater de rage pour si peu. Il fallait qu'il passe. Il le fallait, et rien, pas même des jedi butés comme des bantha, ne l'arrêteraient. Il en allait de la sécurité de son monde. De la sécurité de la devise républicaine et de la stabilité économique ! Et quand on se plaçait sur le plan économique, arrêter un muun revenait à tenter de maîtriser un gundark enragé à mains nues. Personne ne toucherait à leurs fonds, foi de Clawback !

" Je ne suis pas ici en ma qualité de banquier, Miss, mais en tant que représentant de mon gouvernement et de ma planète ! Nous sommes sur le point d'entrer en guerre, ce pourquoi vous comprendrez que je suis dans l'obligation de décliner votre offre de "jeu", aussi intéressant soit-il. Et si un autre représentant avait été dépêché ici, de deux choses l'une. Primo : sa mission n'aurait certainement pas nécessité autant de remue ménage, car mon poste de vice-directeur ne m'octroie pas le loisir d'être dépêché pour des routines - navré. Secundo : votre insolence et votre insouciance vous aurez déjà valu de vous expliquer devant nos autorités planétaires et les instances républicaines, avec un bel incident diplomatique à la clef. Jedi ou non, vous êtes avant toute chose  citoyennes républicaines, et à ce titre, soumises aux lois républicaines. Et les lois républicaines sont claires : ne pas porter assistance à un citoyen en danger de mort alors que l'on en a les moyens est un crime. Mettre en danger, volontairement ou non, la sécurité planétaire d'un monde membre est un crime. "

Un acte de haute trahison. Il fit sentir toute la colère que son mépris lui inspirait. Il se tourna vers Dalla et enchaîna sans leur laisser le temps d'ouvrir de nouveau la bouche, lancé comme une torpille protonique sur des rails de sustentation.

" Je me doute bien que vous ne gardez pas une porte pour votre seul loisir, jeune fille. Et votre obéissance à votre aîné est sans doute une très bonne chose en temps normal. Le problème, voyez-vous, est que je ne suis moi non plus pas ici pour visiter, et que je n'ai pas fait un déplacement d'urgence depuis Muunilinst jusque devant cette porte pour m'entendre dire par deux jedi, aussi sages soient-ils, que mon problème "peut attendre". Car, justement, il ne peut pas attendre. Chaque seconde qui passe est irrattrapable, que vous le vouliez ou non. "

Il avait pointé Loreline avec sévérité à ces derniers mots.

" Mais si, comme je le constate, vous trouvez amusant et plaisant de gagner du temps pour vous donner raison, je vous laisserai volontiers la primeur d'annoncer au sénateur K'aaris Klark, présentement retenu otage par l'Empire, que tous ses tourments présents et à venir sont le fruit du fait qu'un maître jedi et ses jeunes acolytes se prévalent de renvoyer la mission chargée de lui porter secours comme de vulgaire empêcheurs de batailler en rond. "

Il écarta les bras avec une expression affreusement anodine, compte tenue de ses paroles. Il aurait tout aussi bien pu parler du prochain spectacle donné à l'opéra de Coruscant.

" A moins qu'il ne soit exécuté, auquel cas vous charger de cette annonce serait inutile. Et votre mission parfaitement remplie, vous octroyant ainsi le devoir de vous expliquer devant une cours de justice et la galaxie entière par la même occasion, sur le pourquoi et le comment de la mise en danger de la vie d'autrui et entrave à la mission d'un représentant républicain. Une belle médaille que celle-ci pour de si jeunes personnes, déclara-t-il sur un ton froidement détaché. "

Son regard, néanmoins, était dangereusement vif, en contraste avec ses cernes, plus noires que jamais. Il avait très bien saisi la menace sous-jacente : qu'elles essayent seulement de toucher à son esprit. Qu'elles osent s'en prendre à lui comme cette sorcière d'Anthana... Cette fois, il avait ses deux bras, ses deux jambes et une tête plus alerte que jamais ! Et un blaster de secours dans la poche interieure de sa veste.
Dalla Tellura
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Dalla : autorité zéro. Il fallut que Loreline ET Monsieur Clawback interviennent pour que le sergent -en fait c'était un sergent-, parte. Elle avait d'abord été étonnée de voir le muun les défendre devant le sergent, mais bien sûr, il s’agissait en fait d'une pique, qu'elle n'était pas bien sûre de comprendre. Que voulait-il dire ? Que les jedi n'aimaient pas l'armée ? Qu'ils étaient contre la guerre ? Ou s’agissait-il d'une remarque liée au fit qu'elles tiennent actuellement un rôle qui aurait pu, ou dû, être tenu par des soldats ?

Mais Loreline ne lui laissa pas le réfléchir à la question. Elle se sentit très choquée que sa camarade reporte sur elle toute la responsabilité du refus de le muun passer. Elle serait prête à désobéir à un ordre direct ?
Et en plus, elle lui mettait la pression en exposant tout l'écart qu'il y avait entre le représentant du Clan Bancaire et la padawan. Celle-ci jeta un regard sidéré à son aînée. Elle se constituait en arbitre? Elle avait reçu ces ordres autant que Dalla ! Et si ce Monsieur Clawback était si redoutable, elles ne seraient pas trop de deux pour lui tenir tête. À quoi jouait la cathar ?
Mais si Dalla n'avait pas encore une grande expérience des débats politiques et des rapports de force rhétoriques, elle savait qu'elle ne devait montrer aucun étonnement, et ne pas montrer le moindre désaccord avec sa potentielle alliée.

Le muun semblait particulièrement remonté contre l'Ordre, et cela n'était sans doute pas uniquement lié à l'inquiétude qu'il manifestait pour le sort de sa planète. Dalla avait été confrontée à des critiques contre l'Ordre Jedi, son fonctionnement, son implication dans les affaires de la République, et contre son existence même, jusque dans sa propre famille. Mais depuis quelques temps, elle saisissait de mieux en mieux le fondement de ces arguments, et même, parfois, elle leur trouvait une certaine justification. Mais elle gardait à l’esprit que l'Ordre était confronté à une situation exceptionnelle, et que les sith changeaient beaucoup de chose dans l'équilibre de la situation. Elle restait profondément attachée à l'Ordre, convaincue de son utilité, et, dans le cas présent, du bien-fondé de l'implication de Maître Vorkosigan dans ce qui se passait dans le centre de commandement du Furtivo.


Mais Monsieur Clawback avait parlé d'un danger qui menaçait sa planète. Il semblait à Dalla que c'était là, effectivement, quelque chose de très important ! Et qui devait rentrer dans la sphère des devoirs de jedi. Sans compter cette histoire de non-assistance à personne en danger, de crime, qui la fit frissonner.
Mais le muun avait déjà repris la parole :

-Je me doute bien que vous ne gardez pas une porte pour votre seul loisir, jeune fille. Et votre obéissance à votre aîné est sans doute une très bonne chose en temps normal. Le problème, voyez-vous, est que je ne suis moi non plus pas ici pour visiter, et que je n'ai pas fait un déplacement d'urgence depuis Muunilinst jusque devant cette porte pour m'entendre dire par deux jedi, aussi sages soient-ils, que mon problème "peut attendre". Car, justement, il ne peut pas attendre. Chaque seconde qui passe est irrattrapable, que vous le vouliez ou non. Mais si, comme je le constate, vous trouvez amusant et plaisant de gagner du temps pour vous donner raison, je vous laisserai volontiers la primeur d'annoncer au sénateur K'aaris Klark, présentement retenu otage par l'Empire, que tous ses tourments présents et à venir sont le fruit du fait qu'un maître jedi et ses jeunes acolytes se prévalent de renvoyer la mission chargée de lui porter secours comme de vulgaire empêcheurs de batailler en rond.

Donc, il y avait in sénateur en danger. Qu'en était-il du reste de la planète ? N'y avait-il que ce Clarysse Kent, ou quelque chose comme ça, qui courût un danger pressant ?
Dalla s’éclaircit la gorge et demanda, du ton le plus posé possible compte tenu de son cœur qui battait la chamade :

-Je vous prie d'excuser ma question, Monsieur Clawback, mais Muunilinst court-elle un autre danger que la prise en otage de Cla… de son sénateur ? J'ai bien conscience qu'une prise d'otage est quelque chose de très sérieux, notamment pour les proches de la victime (c'était peut-être un ami de Monsieur Clawback), mais comme vous l'avez vous-même souligné, nous sommes en guerre. Beaucoup de personnes -beaucoup de peuples, même, sont menacés. Dans ce contexte, il me semble qu'un otage est plus à l'abri, en tant qu'otage, que nombre de civils et de militaires exposés aux affrontements. Le sénateur d Muunilinst doit être protégé par son statut même d'otage, ce qui n'est pas le cas de tous ces pauvres gens, acteur du conflit ou victimes collatérales, dont l'Empire se fiche éperdument. Or ce sont précisément de ces gens qu'il est ici question. Nos ordres, en effet, sont d'empêcher que quiconque vienne troubler le poste de commandement, où se jouent des milliers, des millions de vie en ce moment même.

C'était bien ça l'idée de la rencontre entre la ministre et Maître Vorkosigan, non ? Ils ne pouvaient pas s'occuper d'autre chose en ce moment…
C'était peut-être un énorme préjugé de sa part, mais elle avait l'impression que la riche Muunilinst était loin d'être la planète qui avait le plus besoin d'aide. Certes, elle était proche des zones de combat, mais elle avait les moyens financiers et matériaux, Dalla n'en doutait pas, de défendre ses citoyens, ou en tout cas de mener à bien des opérations de secours. Sans parler de payer la rançon de son sénateur…
C'était peut-être Kolin qui déteignait sur elle, mais elle ne pouvait pas non plus oublier Félucia, et les civils miséreux qui étaient venus au dispensaire e fortune qu'elles avaient installé avec le chevalier Belluma. Leurs maigres réserves de médicaments avaient semblé bien dérisoires en face des besoins de la populations. Et la situation était finalement assez similaire dans les bas-fonds de Coruscant…
Elle ne souhaitait, bien sûr, aucun mal à Muunilinst, mais il lui semblait que c'était précisément le genre de planète qui n'avait besoin de l'aide de la République. Pas dans l'urgence, en tout cas. Mais elle était peut-être injuste…

-Était-ce seulement de cette prise d’otage que vous vouliez parler à la ministre de la Justice ? Ou bien y avait-il autre chose ?

Elle ne savait pas si elle devait mentionner Maître Vorkosigan. Monsieur Clawback avait parlé de sanctions juridiques, de procès, ce qui l'avait d'abord inquiétée pour elle-même. Elle s'était cependant dit, non sans un certain égoïsme, que l'Ordre Jedi ne les laisserait pas, Loreline et elle, payer seules pur d'éventuels incidents diplomatiques ou plaintes de la part de Muunilinst. Elle subirait peut-être des sanctions internes à l'Ordre, mais pas de procédures civiles. Pas seules. Et précisément, c'était peut-être celui qui était responsable d'elles qui paierait. Elle préférait rester vague.

-Sachez, en tout cas, que nous obéissons ici no pas uniquement à l'Ordre Jedi, mais également à la République. La Ministre de la Justice elle-même tient à ne pas être dérangée pendant qu'elle s'occupe des nombreux problèmes très graves et très urgents.

Bon, ça, c'était du bluff. Enfin, peut-être. Elle ne savait même pas si la Ministre était au courant que deux padawans étaient plantées devant la porte. Mais cela lui semblait tout de même vraisemblable qu'elle ait souhaité cela, et pourquoi pas, fait appel à des jedi. Après tout, en période de guerre, les soldats avaient beaucoup d'autres choses à faire que garder des portes, non ?

-Puis-je vous demander, Monsieur Clawback, quelles exigences ont posées les preneurs d'otage ? Ils veulent de l'argent peut-être ?

Elle ne voyait pas ce que cela pouvait être d'autre… Muunilinst était une planète de banquiers, et l'argent était, paraissait-il, le nerf de la guerre. Et il était aussi utile, en temps de paix, pour corrompre, acheter, impressionner…
Et il lui semblait que Muunilinst devait être plus riche que la République.
Loreline Shi'va
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[Loreline] Hmmm, hmmmm

Elle hochait de la tête d’affirmation à chaque nouvel échange entre Dalla et Voyl. Toujours en maintenant sa pose, main sous le menton, Loreline suivait la discussion avec une certaine passion dans les yeux. Il fallait dire que son plan marchait mieux que prévu. Habituellement, ses plans viraient au chaos dès leur première phase. Il était donc particulièrement intéressant que, pour une fois, le tout arrive comme prévu.

[Loreline] Hmmm, hmmmm

Un sénateur en détresse, capturé par l’ennemi, le tout accompagné d’une possible rançon : voilà donc la raison de la présence de Voyl Clawback à bord. Elle se serait attendue à plus … critique comme mission pour M.Clawback. Bon si Voyl voulait récupérer ce sénateur au point de se déplacer, il devait valoir son pesant en information ou en crédit.

[Loreline, ce parlant à elle-même] Peut-être devrais-je aller le sauver pour « discuter » avec lui …

Elle fit signe à Dalla et Voyl de l’ignorer. Elle n’allait pas quitter son poste pour aller sauver un sénateur sur un coup de tête non plus, bien qu’elle aurait aimé voir la face que Voyl aurait fait devant le fait accompli. Il aurait probablement, au moins, soulevé un sourcil pour exprimer un certain étonnement ou un signe d’incrédulité. Cela aurait été, sans aucun doute, très amusant à regarder.

[Loreline] Si je peux me permettre, je trouve la stratégie un peu confuse. On dirait que vous tentez nous culpabiliser et de nous punir, un peu comme un adulte punirait des enfants. N’est-ce pas un peu inutile? Ne pensez-vous pas que l’Ordre Jedi ne possède pas une plus forte emprise sur nos petits esprits de padawan que la République ?

Elle roula des yeux pour montrer une certaine exaspération. Elle avait pensé que M.Clawback aurait été un peu plus vif d’esprit.

[Loreline] Il vous faut nous comprendre : nous ne pouvons pas laisser passer qui que ce soit. C’est notre devoir de loyauté. Notre devoir en tant que membre de l’ordre. Nous sommes Jedi et respectons l’esprit Jedi.

S’il ne comprenait pas après cela, elle pouvait aussi bien abandonner le jeu, donner la victoire à Dalla et ce questionner quant ’à la destiné de son amitié avec le Muun.

[Loreline] Je m’excuse de cet égarement; je fais une très mauvaise arbitre. Alors, nous parlions de … oui, tribunal, république et le plus important d’un « otage ». Des idées de sur sa situation, localisation, s’il est bien traité ? Êtes-vous certain qu’il n’a simplement pas décidé de prendre de simple vacance ? Il est peut-être juste sur une plage à se faire dorer la peau? Vous savez, sur une plage, avec un livre et d’immense lunette de soleil …..
Voyl Clawback
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C'était à prévoir. Ils étaient tombés sur une impasse, et plus le compteur de temps défilait, plus ils filaient vers une issue qui n'irait à personne. Voyl, même s'il s'échinait à n'en rien montrer, perdait patience. Rester maître de soi dans un moment pareil relevait de la haute voltige. Sous son chapeau, Clawback réfléchissait, ruminait, pestait contre la galaxie entière. Comme à son habitude, sauf que cette fois, la soupape menaçait bel et bien de sauter.

" Je vous prie d'excuser ma question, Monsieur Clawback, mais Muunilinst court-elle un autre danger que la prise en otage de Cla… de son sénateur ? J'ai bien conscience qu'une prise d'otage est quelque chose de très sérieux, notamment pour les proches de la victime, mais comme vous l'avez vous-même souligné, nous sommes en guerre. Beaucoup de personnes -beaucoup de peuples, même, sont menacés. Dans ce contexte, il me semble qu'un otage est plus à l'abri, en tant qu'otage, que nombre de civils et de militaires exposés aux affrontements. Le sénateur de Muunilinst doit être protégé par son statut même d'otage, ce qui n'est pas le cas de tous ces pauvres gens, acteur du conflit ou victimes collatérales, dont l'Empire se fiche éperdument. Or ce sont précisément de ces gens qu'il est ici question. Nos ordres, en effet, sont d'empêcher que quiconque vienne troubler le poste de commandement, où se jouent des milliers, des millions de vie en ce moment même. "

-Ravi d'avoir affaire avec une personne aussi altruiste, répondit Clawback avec un léger soupir fatigué, effectivement, oui, une guerre est en premier lieu une catastrophe pour les civils. Dont nous faisons partie. Je pense qu'il serait judicieux de le rappeler sans tarder à son Excellence Emalia Kira, qui par son action, vient de précipiter une guerre dont nous n'avions pas nécessairement besoin. Muunilinst compte actuellement près de cinq milliards d'habitants, dont une large majorité de civils n'ayant jamais porté une arme. Mais elle possède aussi les quartiers généraux des institutions financières garantes des fonds qui permettent à des milliers de monde de fonctionner. Combien de vies seront mise en danger si notre monde devient la cible d'une armée ? "

Si Voyl avait espéré pouvoir demander des comptes à Kira, il avait désormais repoussé l'idée dans un coin de sa tête. Parvenir à rapatrier Klark semblait déjà un défi à sa hauteur pour l'heure, il verrait pour la suite quand le danger serait écarté. Quand les jedi auraient enfin cessé de vouloir leur compliquer la vie inutilement ! Quand la chancellerie aurait enfin daigné leur répondre sur le pourquoi du comment !

" Était-ce seulement de cette prise d’otage que vous vouliez parler à la ministre de la Justice ? Ou bien y avait-il autre chose ? "

Au moins, la twi'lek semblait avoir vaguement compris que la condescendance avait une forte propension à lui porter sur les nerfs. Voyl apprécia, faute de mieux, qu'elle cesse de se comporter comme un soldat lambda, buté et sans esprit critique.

" Sachez, en tout cas, que nous obéissons ici non pas uniquement à l'Ordre Jedi, mais également à la République. La Ministre de la Justice elle-même tient à ne pas être dérangée pendant qu'elle s'occupe des nombreux problèmes très graves et très urgents. "

Voyl eut un bref rictus. Bien sûr que Ress Laz'ziark avait mieux à faire. Il n'aurait pas risqué gros - peut-être même gagné gros - à prétendre qu'elle aurait applaudi une attaque contre Muunilinst. Pas en public, bien sûr. Ils avaient tous à cœur de préserver les apparences.

" Je n'ai appris la présence de Madame Laz'ziark qu'à mon arrivée sur le vaisseau. Ce n'est pas une autorité civile que je suis venu chercher ici, mademoiselle, mais bien l'appui des forces militaires pour une opération d'urgence. Je me doute par ailleurs que Madame Laz'ziark a "de nombreux problèmes très graves et très urgents", soit mieux à faire que de demander l'envoi de vaisseaux de secours... Raison pour laquelle je suis venu en personne ici, sur le Furtivo. Que je ne me suis pas contenté de rester assis dans mon fauteuil et d'inonder les fréquences de ce vaisseau de messages comme l'on fait nombre de mes concitoyens d'autres mondes. "

Sans compter que Ress Laz'ziark n'était pas nécessairement sa personnalité préférée au sein du gouvernement actuel. La balosar hystérique avait une forte tendance à provoquer chez lui un profond sentiment d'exaspération. Un disque rayé bloqué sur la piste des "tous pourris"  Alors la voir se pavaner sous son nez juste pour le plaisir de sentir à quel point sa position était avantageuse le laissant passablement froid.

" Si je peux me permettre, je trouve la stratégie un peu confuse. On dirait que vous tentez nous culpabiliser et de nous punir, un peu comme un adulte punirait des enfants. N’est-ce pas un peu inutile? Ne pensez-vous pas que l’Ordre Jedi ne possède pas une plus forte emprise sur nos petits esprits de padawan que la République ?

- La stratégie ! Vous pensez vraiment que j'ai pris le temps, entre deux cafés, de me demander ce que j'allais bien pouvoir vous raconter, alors que je suis debout depuis des heures avec pour seul but de trouver le moyen d'éviter une catastrophe ? La question, miss, est : êtes-vous véritablement l'adulte que vous prétendez être ? Oui, assumer les conséquences de ses actes et être conscient de la gravité de ses choix est une affaire d'adulte ! Que vous preniez ceci pour une punition est de votre ressort. Je n'ai aucune idée de "l'emprise" que quiconque peut avoir sur vous. La seule chose que je sais c'est que votre refus n'est fondé que sur un ordre plus que discutable qui vous tient assez à cœur pour me faire obstacle durant presque une demi-heure alors que nous sommes sensés être dans le même camp ! A moins que vous considériez jedi et républicains comme deux adversaires, auquel cas je reverrais mon avis sur la question. Mais j'ose encore espérer que, depuis le début de cette entrevue, nous savons à qui et de quoi nous parlons. "

Cette conversation est un non-sens, tempêta mentalement Clawback, je perds mon temps ! Mais avait-il le choix ? Il aurait pu, comme l'envie lui en était venue, les dépasser en deux enjambées et accéder à la console de commande que protégeait les jedi, au péril de sa vie. Justement, c'était là où le bas blessait. Mettre sa vie en jeu n'était pas son genre. Il n'y avait pas grand chose capable de lui faire commettre pareille folie. A cet instant, face à si peu de considération pour sa personne et ce qu'il représentait, la galaxie pouvait bien brûler qu'il n'aurait pour réaction qu'un "bien fait pour vous" comme seule réaction.

" Il vous faut nous comprendre : nous ne pouvons pas laisser passer qui que ce soit. C’est notre devoir de loyauté. Notre devoir en tant que membre de l’ordre. Nous sommes Jedi et respectons l’esprit Jedi. "

Cette fois, le vice-directeur pensait qu'elle avait fait le tour de la table. Dans la série des arguments qu'elle lui avait sorti, celui-ci avait un sel particulier. Surtout quand on connaissait le numéro ! Loreline Shi'va, l'âge d'être sa propre fille, qui s'asseyait sur le bureau d'un directeur en plein entretien officiel et cachait un datacube dans son décolleté pour les passer plus discrètement, qui négociait des informations au nez et à la barbe des autres jedi. Cette même personne qui lui parlait à présent de devoir de loyauté comme un maître plein de sagesse.

" J'ai bien souvent vu des jedi n'en faire qu'à leur tête lorsqu'ils avaient compris que les ordres ne leur convenaient pas ! Alors cessez un peu de me faire croire que vous n'êtes que deux gentils petits soldats sans esprit critique ! Surtout vous, Loreline. Vous ne me ferez pas croire que ce qui se trouve entre vos deux oreilles sait se contenter d'un "ordre" quand cela lui chante ! "

En vérité, il la soupçonnait surtout de s'amuser de la situation, sans aucune considération pour ces soi-disant "ordres" dont elle lui rabâchait les oreilles avec application.

" Je pourrais comprendre qu'un tel ordre soit donné à un agent militaire dont c'est précisément le métier. Mais à des jedi ? On a dû me raconter beaucoup de bonimenteries à votre sujet ! Que vous ayez à cœur de respecter les consignes d'une personne qui vous supervise - soit ! Mais que cette même personne vous ordonne de jeter comme de vulgaires fauteurs de troubles des personnes envoyées par leurs gouvernements pour traiter de situations d'urgence ne me semble pas plus jedi que républicain ! Juste aberrant et scandaleux ! "

Sa voix nasillarde prenait des intonations plus sèches, sa posture perdait en immobilité et traduisait chez lui une farouche volonté de "foncer dans le tas", au sens littéral du terme. Affronter des jedi n'était pas une option. Pas pour lui, et pas maintenant. Mais faire demi-tour, s'avouer vaincu par deux enfants qui n'avaient pas d'autres arguments à lui opposer que "c'est les ordres" l'était encore bien moins !

" Je m’excuse de cet égarement; je fais une très mauvaise arbitre. Alors, nous parlions de … oui, tribunal, république et le plus important d’un « otage ». Des idées de sur sa situation, localisation, s’il est bien traité ? Êtes-vous certain qu’il n’a simplement pas décidé de prendre de simple vacance ? Il est peut-être juste sur une plage à se faire dorer la peau? Vous savez, sur une plage, avec un livre et d’immense lunette de soleil … "

Voyl leva la tête et la secoua. C'était officiel : elle se payait sa figure dans les grandes largeurs !

" Dites-moi : est-ce bien vous qui m'avez accompagné une fois sur Coruscant ? lui dit-il, les poings plantés sur les hanches, en êtes-vous sûre ? N'avez-vous pas une soeur ? Une cousine qui se serait fait passé pour vous ? Au cas où vous l'auriez oublié, je ne suis pas tenancier de bar, mais responsable du département des communications ! "

Clawback se fichait pas mal de savoir si Klark était bien traité. Le savoir torturé ne lui plaisait pas pour autant. Il n'en était pas encore à ce stade de sadisme... Seulement à bout de nerf. Clawback avait soutenu Klark en son temps, avait toujours considéré le sénateur comme un bon politicien... Jusqu'à ce qu'il comprenne à quel point la LMP était un mauvais cheval de bataille, bancal jusque dans ses fondements. Klark avait pourtant continué de soutenir le parti, de prôner l'implication de Muunilinst dans la ligue, soit-disant pour le soutien militaire non  négligeable de cette dernière. Le résultat était désormais connu de tous. Qu'il soit sur une plage ou bâillonné au fond d'une cale n'était qu'un détail qu'il n'avait plus le temps de considérer. Klark ne devait pas tomber entre les pattes des sith, point final. S'il s'avérait que son enlèvement était un leurre, alors, Clawback avait aussi envisagé que le séjour chez les sith ne serait qu'un euphémisme, comparé à ce que lui réserverait ses concitoyens pour avoir osé les mettre dans une situation aussi dangereuse. Quand on connaissait certaines des méthodes les moins connues du CBI pour "inciter" des clients récalcitrants à régler leurs dettes, on pouvait se poser la question.

" Puis-je vous demander, Monsieur Clawback, quelles exigences ont posées les preneurs d'otage ? Ils veulent de l'argent peut-être ? "

Voyl baissa de nouveau les yeux vers Dalla. Le mot "argent" avait de quoi faire réagir n'importe quel muun, mais quand il était employé dans une telle phrase, c'était une vraie poudrière.

" Les ravisseurs n'ont donné pour l'heure aucune exigence. Nous avons seulement le dernier appel de Klark, passé par un communicateur sur les fréquences impériales. Les coordonnées de l'appel le situaient Ce message était directement destiné à sa famille et à nos autorités. "

Il s'écarta légèrement et regarda en arrière, vers Hex, muet comme une tombe depuis le début, le regard baissé sur ses souliers cirés. Trop conscient certainement que la situation allait virer au vinaigre si aucune issue n'était trouvée.

"Reshord, donnez l'enregistrement que Lesser nous a communiqué à ces jeunes filles. "

L’interpelé baissa le nez vers son datapad sans un mot. A l’invite de son supérieur, il s’approcha des deux jedi et dévoila un comlink dans sa paume, d’où jaillit un hologramme grésillant. L'image trésautait de temps à autre. Un muun à la mine affaiblie et effrayée se tenait assis, encadré par deux hommes sortant à moitié du champ.

" Allô...? Ici le sénateur Klark ! Je... On m'a permis de...

-Deux minutes. Pas une de plus.

-B-bien. N-notre navette devait rallier Dantooine ! Lorsque la Rép... Eh bien... Lorsque la République a attaqué sans sommation, nous nous trouvions dans le secteur de Dubrillion. Notre transport s'est abîmé contre un astéroïde. Nous... Je...avons été récupéré par l'Empire ! La totalité de mon équipage est sous les verrous. Cet appel est un appel de détresse ! S'il vous plaît, si vous recevez cet appel... Dania, Se...N'importe qui...! Faites vite. L'Empire nous retient en otage. Il faut prévenir le gouvernement, il faut que vous demandiez un cessez-le feu ! Il faut que vous...!

-Stop ! On t'a pas demandé de faire un discours, la pipelette ! Chrono écoulé ! "

L'enregistrement alors que la voix en fond, apparemment masculine, se superposait à celle de Klark. Un officier entre dans le champ de l'hologramme et Klark sembla rétrécir encore davantage. Le micro était mis à rude épreuve par la colère de l'homme.

" Ceci est le dernier avertissement que nous lancerons à la République félonne ! Vous êtes prévenus ! Appel terminé ! "

La communication coupait net.

" Nous n'avons plus de contact depuis. Pas de demande de rançon, ni de nouvelles communications. "

Clawback remercia Reshord d'un hochement de tête et repris en direction des jeunes filles.

" Vous voilà informées. Sans nouvelles de notre sénateur, sinon qu'il est retenu par les impériaux au-delà du secteur de Dubrillion ! Maintenant, je ne reviendrai pas sur notre précédente discussion. Prenez vos responsabilités, je prends les miennes. Si vous estimez que me faire entrer constituerait - il se tourna vers Loreline - une entorse d'une gravité sans pareille à votre code d'honneur, allez vous-même avertir vos autorités compétences de la situation. Votre maître est capable d'entre un message de la part de ses propres protégés, non ? Cela ne me semble pas la fin de l'hyperespace ! "

Il avait joué cartes sur table - ou presque. Si les jedi ne voyaient pas le problème, il reverrait son plan. Ce cockpit devait forcément avoir une autre entrée. Il arpenterait ce vaisseau de long en large s'il le fallait, mais il retrouverait Hellborn et lui mettrait les faits sous le nez. La flotte de patrouille autour de Muunilisnt avait toujours été amplement suffisante pour tenir à distance cartel du crime et autres pirates. Pourrait-elle faire face à une armée décidée à percer ses défenses ? Rien n'était moins sûr. Clawback avait horreur de ne pas être sûr dans ce genre de situation : c'était jouer non pas avec le feu, mais avec des supernovas.

" Si vous aidez à empêcher cette catastrophe, vous avez ma parole qu'aucun jedi, qu'il soit maître ou non, ne pourra vous reprocher d'avoir fait preuve d'une initiative salutaire pour toute la galaxie ! Ou le cas échéant, devra lui-même en répondre devant mon gouvernement. "
-- edition pour correction de fautes
Dalla Tellura
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Même si elle trouvait que son aînée prenait les choses trop à la légère, Dalla ne put réprimer un sourire à la pensée d'un muun étendu sur une plage en maillot de bain et lunettes de soleil. Certes, Loreline commençait à énerver sérieusement Dalla, mais son idée d’aller sauver le sénateur n’était pas si bête… Quel dommage qu'elles ne soient que deux padawans inexpérimentées -Dalla l'était, en tout cas. Cela lui aurait semblé une bonne solution pour aider la République (et les habitants de Muunilinst), que deux jedi tentent de résoudre cette délicate situation, sans retarder la République ou mobiliser trop de ses hommes et de ses équipements.

-Souhaitez-vous que nous envoyions un message au Temple ; peut-être que le Conseil acceptera d'envoyer une mission de sauvetage pour votre sénateur…

Dalla n'avait pas relevé le ton infantilisant de Monsieur Clawback. Il fallait dire, aussi, que vu son âge, il y avait beaucoup de monde qui lui parlait comme à une enfant, même si elle avait l'impression de ne plus en être complètement une. Et Dalla avait beau détester cela, elle avait fini par d'y habituer. Pour Loreline, bien sûr, c'était très différent ! Elle état presque une adulte.
En revanche, Dalla ne savait pas si l'Ordre avait plus d'empire sur elle que la République. Est-ce que ce n'était pas la même chose ? Au fond, l'Ordre servait la Galaxie, comme la République avait pour but de l'administrer au mieux. Dalla avait toujours considéré les dissensions entre les deux instituions non pas comme des oppositions de fond, mais comme des divergences de points de vue des dirigeants, de personnes faillibles, qui ne se disputaient que sur les moyens, pas sur les fins. Sauf les gros méchants corrompus, bien sûr.
Ils poursuivaient tous les mêmes buts, non ? La paix, la justice, la prospérité…

Dalla se sentit un peu vexée par la remarque de Monsieur Clawback sur son altruisme. Mais surtout, le discours du muun lui rappela toute l'incertitude qu'elle ressentait elle-même face à cette déclaration de guerre… Elle avait beaucoup entendu défendre le « proactivisme », et en comprenait la logique. Il semblait monstrueux de laisser l'Empire agir sans rien faire… Mais de là à déclencher une guerre… Il y avait, lui semblait-il, une certaine marge de manœuvre, que la République aurait pu exploiter. La guerre, décida-t-elle, la déclaration de guerre, en tout cas, n'était jamais une bonne solution.
Mais maintenant que c'était fait, elle ne pouvait pas se désolidariser de la République. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était tenter de réduire au maximum les dégâts qu’une telle situation ne pouvait manquer de causer.
Mais en l’occurrence, quels étaient ces dégâts qu'elle devait tenter d'éviter ? Elle n'avait pas pensé à ce que venait de dire Monsieur Clawback, que les instituons financières de la République étaient menacées si Muunlinst l'était. Il ne s'agissait pas que de banquiers, il s'agissait de la circulation, de la gestion et de la répartition de flux immenses de capitaux, dont certains mondes avaient un besoin impérieux… besoin qui n'allait pas diminuer avec une guerre !

Dalla se sentait complètement perdue… Mais pourquoi, aussi, Loreline lui avait donc confié le soin de trancher, alors qu'elle n'avait que douze ans, qu'elle était novice en galacto-politique et en économie, que les cours qu'elle avait là-dessus se bornaient encore à lui faire étudier des modèles théoriques et des études de cas avec autant de portée que a production des éponges de Kamino ou l'exportation de l'huile d'Aola !
Elle inspira et expira à fond, et essaya de se raccrocher à quelque chose de tangible.

-Je ne comprends pas, si ce n'était pas la ministre Laz'ziark (Ress Laz'ziark, bien sûr, elle savait qu'elle faisait partie du gouvernement, mais elle ne se rappelait plus que c'était à ce poste), qui est-ce que vous veniez voir ?

Elle avait vraiment l'impression de perdre pied, et elle eut du mal à se concentrer sur la discussion pendant quelques temps. L'expression « deux gentils petits soldats sans esprit critique » la ramena brutalement à elle-même. Était cela qu'elle faisait, ce qu'elle était ? Il était vrai qu'elle obéissait à des ordres qu'elle ne comprenait pas entièrement, mais…
Elle secoua doucement ses lekkus pendant que le dénommé Reshord lançait le message du sénateur.
L'otage, songea-t-elle. C'est là-dessus qu'il faut se concentrer. Il est le cœur de la question. Il faut analyser la situation et les risques que cette affaire fait encourir à Muunilinst et à ses instituions.
L’esprit critique n'était ni d'obéir aveuglément aux ordres, ni de suivre la première personne à vous dire de les enfreindre. Elle devait se faire sa propre idée de la question.

-Allô...? Ici le sénateur Klark !

C'était très étrange de voir ainsi, en holo, l'otage lui-même, dont ils parlaient depuis tout à l'heure. Il devenait bien réel, une personne à part entière. Un citoyen de la République, une victime de l'Empire.

-Le sénateur a parlé d'une… Dania…. Qui est-ce ?

Sa femme ? Un membre du gouvernement ? Cela pouvait être important pour comprendre si le danger était d'ordre personnel, et si seul le sénateur était en danger, ou si c'était toute la planète qui était menacée.

-Ils semblent vouloir un cessez-le feu… Cela veut peut-être dire qu'ils se sentent en position de faiblesse.

En continuant la guerre, la République serait alors en situation de force. Elle continuerait à l'être même en perdant un sénateur. Mais en perdant Muunilinst ?

-Avez-vous tenté de recontacter les ravisseurs ? Voulez-vous que nous les contactions,, pour leur dire, en tant que représentantes de l'Odre Jedi, que nous voulons avoir plus de renseignements sur leurs motivations et leurs revendications, avant, de réfléchir à la possibilité d'un cessez-le-feu ?

En gros, songea-t-elle, leur dire que la vie d'un sénateur ne vaut pas, à nos yeux, la position de force qu'a la République en ayant attaqué, et qui va déjà lui coûter si cher…

Elle frissonna devant le cynisme de ses propres pensées. Était-elle devenue de genre de personne, capable de négocier non seulement leurs principes, mais également des vies conscientes ? Ou bien s'agissait-il du sang-froid et du recul dont les jedi devaient faire preuve au cœur de l'action ?

Elle jeta un coup d’œil désespéré à Loreline. Elle se sentait perdue. Elle avait besoin d'aide, de conseil… De soutien.


[HRP : désolée pour le retard, maladie plus colle de hors programme en histoire médiévale, ça n'aide pas à se concentrer...]
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Les deux jeunes Jedi ont admirablement tenu tête à l’imposant muun afin de faire respecter l’Ordre à bord du croiseur. Mais soudain, les portes derrière elles s’ouvrent : quelqu’un a fait passer l’information à l’intérieur. L’Etat-Major accepte de recevoir l’alien d’affaires, et les deux padawan sont remerciées pour leur efficacité, quoique l’officier jette un œil noir à Loreline. A coup sûr, il a entendu le petit jeu organisé par la Jedi et cela ne lui a pas beaucoup plus. Il demande à la petite Twi’lek de le suivre pour prêter main forte et à la cathar de continuer à surveiller le couloir. La barbe…


Voyl Clawback & Dalla Tellura poursuivent l’aventure !

[HRP : Je tiens à préciser qu’il a été très difficile de vous départager tous les trois. Vous avez vraiment réalisé un beau RP agréable à lire et, qui plus est, très drôle. Félicitations à vous trois.]
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