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00:000:00:35:10
Une fine bruine a remplacé la pluie lourde sur la forêt de Bogan et la nature, abreuvée de vie, se délasse tandis qu’elle assouvit sa soif. Les racines se gorgent et les branches se tendent vers la clarté naissante du soleil matinal. Quelques oiseaux, encore timides, poussent leurs premières notes accompagnées des tambourinements des dernières gouttent qui chutent des arbres sur la litière en contrebas. Un écureuil se hasarde sur une branche mais il est encore trop tôt. Effarouché par l’humidité, il s’en retourne à l’abri dans la chaleur de son nid pour rejoindre ses petits. Au loin, un brame solitaire retentit et à ce bruit la faune sort de son assoupissement. Malgré la fraicheur matinale, chacun s’active et rend hommage à ce nouveau jour.


00:000:00:05:00
Un secret longtemps gardé s’apprête à sortir de son long sommeil. Quelque part au cœur de la roche, un compteur égraine ses dernières minutes dans un silence perturbé uniquement par le doux vrombissement d’un moteur à antimatière qui s’apprête à s’éteindre. Un unique rai de lumière tombe d’une lucarne naturelle à moitié obstruée par les mousses qui s’y sont développées avec les années, il baigne le visage d’une jeune femme qui dort paisiblement.


00:000:00:00:00
La machinerie s’arrête et le champ de stase libère le corps de la demoiselle. Elle est belle bien que le Bogan ait noircit sa peau et ses cheveux, paisible, les traits détendus, presque juvéniles dans leur abandon. Elle s’effondre, incapable de se maintenir debout après un si long sommeil et s’érafle le visage dans la chute. Heureusement, sa petite taille lui évite de se faire trop mal et son corps, protégé de cuir, évite de trop lourds dommages. Il lui faut encore du temps pour retrouver le chemin de la vie, un tel somme n’est pas prévu pour les êtres de chaires et de sang. Mais ses yeux s’ouvrent et son cœur, d’un coup, bat la chamade. Ses premiers mots sont un cri, un hurlement de l’esprit plus que du corps, strident, fou, qui finit dans un râle de douleur
«RHHHAAAAAAAAAAaAaAaAaAaaaaaaa. »

La plainte déchire la quiétude du sous-bois et les animaux terrifiés s’immobilisent. Quelque chose d’anormal vient de revenir à la vie. Une créature qui aurait dû mourir et qui ne l’a pas fait.

La jeune femme se débat, tous les muscles tendus et agités de soubresauts. On pourrait la croire possédée tant les convulsions sont violentes. Elle griffe, hurle, trépigne et son dos s’arque d’un coup jusqu’à la limite, au point de rupture et, alors que les os gémissement et menacent de céder, d’un coup tous les muscles se relâchent. La jolie demoiselle a un haut le cœur et vomit. Elle vomit une bile noire, anormale, corrompue, et tandis qu’elle se vautre dedans, inconsciente de tout ce qui l’entoure, elle se souille de la même façon, sans pudeur, obscène. Elle hurle à nouveau, se débat contre ce mal qui la ronge, la dévore, empoisonne son corps et consume son esprit. Les dents claquent dans le vide avec assez de force pour en ébrécher l’émail et sectionner un doigt. Les yeux se révulsent et un râle unique, un « O » maintenu pour ce qui semble une éternité, les mâchoires distendues à se déboiter et les yeux se fixent pour ne plus jamais ciller, ne plus vaciller. Ce sont deux puits d’ombres, des gouffres sans fond fixés sur la folie. Ils ne voient rien. Ils contemplent le Bogan, la noirceur de toute existence car la fille souillée n’est plus capable que de cela. Tout ce qui peut fuir dehors l’a fait, prit de la conscience instinctive qu’une abomination sans nom venait de s’abattre sur leur havre.

Folie sans nom.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]« Le cercle me brûle assez assez rhaaaa RHAAAAAA pas encore non non non non non non non non pas de cesse pourquoi pourquoi non non non non craque je l'entends l'os de mon cerveau craque craque craque nooooooonnnnnnnnnn » Elle se débat dans les ténèbres, seule à jamais. « meurtmeurtmeurtmeurtMEUUUUUUUUUURT » Elle ricane avant de hurler de douleur puis d'effroi « mes os, revenez non, non, ne partez pas » ses ongles raclent le sol, se brisent, elle s'enfonce sous la peau la roche qu'elle trouve pour compenser la perte imaginaire de son squelette. Elle pleure. Larmes noires. Trépigne et hurle encore, sans fin. « Je serai gentille, gentille, gentille, douce, comme une salope, ta salope OUIIIIIII prend moiiii » Cri obscène. Vient la nuit qui renforce la démence. Tout n’est plus qu’agonie. Heureusement que son corps est protégé car elle se serait lacérée le corps comme elle l’a fait avec son visage. La chaire est arrachée, tuméfiée, méconnaissable.

«Le.sang.des.lunes.anges.sans.corps.
arrache.la.moelle. la.mange.cadavre.rampant.
vivant.sous.terre. remonte.du.ventre.de.mère… »
Hurlement. Nulle fin possible car le Bogan est trop fort. Mais les jours passent et le corps s’affaiblit. La bile a séché, les cheveux collés en masse hirsute. Elle pue comme un cadavre, pourrit rongée par les insectes. S’affaiblit, meurt… la voix de la démence disparait avec ses forces. Il ne reste rien de l’arkanienne, une coquille vide composée du côté obscur et de folie mais alors qu’elle vient à mourir dans un sursaut instinctif, elle libère une avidité sans nom. Elle dévore non pas la chaire mais l’essence de la vie. Tout autour d’elle flétrit, les insectes meurent, une jeune musaraigne qui courait dans les feuilles manque un battement de cœur et part en boitant, le corps blanchi par les ans, rhumatisante, percluse de douleurs. C’est insuffisant pour vivre mais assez pour survivre. La créature se purifie en volant l’essence d’autres êtres. L’esprit s’apaise tandis que le crime se perpètre et se renouvelle. Peu à peu une conscience émerge. Lumen.

Il ne reste rien de la jeune fille, qu’un pantin pourrissant d’os décharnés. Mais avec la conscience revient une volonté farouche, horrible et cette volonté est plus forte que l’emprise du Bogan. Elle ne peut réussir que parce qu’elle n’est plus que folie. Rien d’autre n’a d’importance que le fait qu’elle existe et qu’elle ne cèdera pas, devant rien. Elle a réussi, elle est vivante, elle exulte et son rire est pire que ses hurlements les plus terribles. Elle n’est plus qu’un amas de douleurs un cadavre animé, incapable de se déplacer mais elle sait que viendra le moment. Elle attend.

Et le moment vient. Un oiseau dans le ciel vers lequel elle tend sa volonté et l’appel est tel qu’il y cède et fonce vers sa mort. Au centre de la caverne, telle une araignée contre-nature, Lumina attend. L’oiseau repousse la mousse, force son passage et vient se poser sur elle. Avec quelle férocité elle l’attrape et enfourne la tête dans sa bouche ! Broyant plumes, os, cerveau. Elle se délecte du sang, de la vie, des forces qui reviennent. C’est peu mais c’est assez pour qu’elle rampe jusqu’à la paroi de la grotte qui lui sert de tombeau. Elle se redresse et tend la main vers l’extérieur dans un appel désespéré. Elle attrape tout ce qui vit encore. Herbes, racines, mousse, terre, tout et avale. Elle vomit encore mais à chaque fois qu’elle vomit, elle se purifie de ce qui l’empoisonne. Avec ses dernières forces, elle repousse par la pensée quelques pierres qui lui dégagent un interstice. Mince, si mince, mais que reste t-il d’elle si ce n’est un squelette ? Le monstre sort et rampe. Tout est flétri autour de son lieu de repos. L’herbe jaunie, nul animal n’ose s’approcher. S’il y avait quelque humanité dans la destinée, une pierre viendrait rouler et la fracasser ou un animal la tuerait avant qu’elle ne perpètre de crimes plus grands encore mais non, rien ne l’empêche d’avancer. Elle sort de la zone dévastée et se met à manger. Manger encore et encore. Limaces, araignées, vers de terre, tout ce qu’elle trouve. Elle devrait mourir mais ses pouvoirs sont tels que c’est l’essence de la vie qu’elle absorbe à chaque fois. Vampire effroyable. Sa soif est terrible mais rien n’est là pour l’étancher alors c’est dans le sang qu’elle trouve ce qui lui manque et, peu à peu, Lumina revient. Elle se redresse, hébétée, contemple la forêt où elle se trouve et comprend à nouveau qu’elle a réussi. Elle à vaincu la démence, à quel prix ! Au milieu de cet endroit grouillant de vie, elle survivra.

Elle retourne à la grotte et récupère le peu qu’il reste de ses affaires. Ses sabres surtout tombés au sol dans ses délires. Maintenant, elle est complète. Elle avance. Elle sait où se trouve une rivière et ensuite il suffira qu’elle suive le cours de l’eau pour trouver de la vie. Dès qu’elle le peut elle prend un bain. La crasse lui colle au corps et aux habits, pire qu’une souillon. Elle se baigne nue et rince ses vêtements, mais même si un homme passait maintenant personne ne pourrait se méprendre et la trouver attirante. Il fuirait en hurlant et raconterait jusqu’à la fin de ses jours que l’enfer s’est ouvert pour vomir sa pire création. Elle se sèche et repart marchant jusqu’à trouver une cabane isolée bâtie sur un rocher au milieu du fleuve. Elle nage, rampe et se rapproche de la porte, l’ouvre. Un humain lui tourne le dos. Elle voudrait lui parler mais la faim est la plus forte. Elle se jette à son cou et le dévore alors qu’il hurle. Elle absorbe chaque parcelle de sa vie et redevient un peu plus celle qu’elle était. Ses blessures se soignent, son esprit s’apaise mais il reste confus. Trop de temps à passé. Tout ce qu’elle peut, elle le prend, mange toutes les réserves car plus personne ne les réclamera et elle reprend sa route le visage maculé de sang.

Après bien des jours elle trouve enfin un lieu de vie, un petit village et la terreur qu’elle inspire est telle qu’elle obtient ses réponse. L’Empire tant attendu existe bien. Elle n’a plus qu’à le rejoindre. Mais elle est encore trop faible, et l’Empire est si loin, elle doit éviter le cœur de la République, éviter les Jedis, ses ennemis jurés. Alors elle remonte jusqu’à une ville et de la ville à une autre avec une navette. Convaincre le pilote de l’emmener est si facile lorsque l’on est en train d’étrangler sa femme. Il accepte et elle décolle. Mais la navette ne possède pas de module de saut alors, elle se dirige vers un point de passage plus fréquenté, Ixtlar, et déclenche le signal de détresse. Quelqu’un finira bien par passer.

Et Lumina attend.
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Glurba Lugliiamo
Glurba Lugliiamo
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« Ni amis, ni famille », qu'ils disaient, dans l'Ordre Jedi. La seule vraie famille que Glurba aurait pu avoir, il n'y avait plus accès. Il craignait même qu'elle ait établi des liens économiques avec l'Empire Sith, le seul vrai responsable de cette coupure familiale. Mais pour ce qui était des amis ? Quelque part, Glurba avait un avantage : être un Hutt, c'était n'avoir pas beaucoup d'amis, voire aucun. L'on aurait pu penser que la question ne se posait pas. Seulement, à Nar Shaddaa, il avait tout de même fini par se faire quelques “connaissances”, tout du moins. Cette planète était le lieu idéal où se laisser aller aux vices. Enfin, ce que l'Ordre Jedi considérait comme des « vices ». Pour Glurba, c'étaient simplement les « plaisirs de la vie », dont il serait regrettable et idiot de se priver.

Auprès de Maître Sliviqas, Glurba évoqua une partie de la vérité : il allait venir en aide à une connaissance. Ce n'était pas un mensonge, si ce n'est pas omission. Pour le Hutt, ce serait surtout une nouvelle occasion de se laisser aller à la gourmandise, à la boisson, aux jeux et à la prostitution. Que de bonnes choses. Glurba se demandait quand même à quel point Maître Sliviqas était vraiment dupe. Ce dernier connaissait les vices de la Limace et ne croyait plus en une possibilité de purification de son âme. Ne se doutait-il vraiment pas de ce que Glurba faisait là-bas ? S'il n'était pas dupe, cela signifiait qu'il couvrait le Hutt devant les Maîtres Jedis. Ou pas... Peut-être n'en avait-il pas besoin. Il faut dire que Glurba avait un fort caractère, qu'il ne se remettait jamais en question sur ses « vices », mais que malgré tout cela il avait certaines qualités essentielles qui le protégeaient du Côté Obscur. Alors on pouvait bien le laisser s'empiffrer, s'alcooliser, jouer et cotoyer des prostitué(e)s, non ?

Glurba était seul passager de ce petit vaisseau de transport à destination de Nar Shaddaa. Enfin, Nar Shaddaa comme destination, c'était vite dit : le vaisseau devait faire un très large détour par Coruscant. Normalement, il n'était pas censé prendre de passager pour ce trajet, mais Glurba s'était montré convaincant. Tous les autres vaisseaux qu'il aurait pu prendre rapidement pour Nar Shaddaa, auraient beaucoup de passagers, or Glurba n'avait pas voulu se faire remarquer au point que tous les autres passagers, à leur arrivée sur la lune, se mettent à raconter qu'un Hutt Jedi avait débarqué. Des vaisseaux de transports plus discrets pour Nar Shaddaa auraient pu être disponibles bien plus tard, mais tout bien calculé, Glurba y gagnait à monter dans ce premier vaisseau et à faire le détour par Coruscant.

Le pilote était un Falleen, et le copilote un Harch. Avec pour seul passager un Hutt, l'on pouvait dire que la composition de ce vaisseau était assez atypique. Normalement, ce vaisseau pouvait accueillir trois à quatre passagers, mais avec un Hutt, cela ne laissait plus de place qu'à une seule autre personne, voire deux en se serrant un peu. Comparé à la moyenne de sa race, Glurba était moins gros mais plus long : avec un pied de limace long de quatre mètres, il prenait de la place, d'autant que même en étant moins gros que la moyenne, il restait un Hutt, avec son volume corporel. Oui, comme tout Hutt, Glurba prenait de la place, beaucoup de place.

Pilote Falleen – Je reçois un signal de détresse venant de la ville de Simis, sur la planète Ixtlar. Devons-nous y répondre, Monsieur ?

Le pilote s'adressait à Glurba, sachant qu'il était un Jedi. Glurba n'était pas n'importe quel passager. Non seulement un Hutt, mais aussi un Jedi. Par ailleurs, il avait été suffisamment “convaincant” pour que le vaisseau l'attende une fois à Nar Shaddaa, pour ne repartir qu'avec lui. Glurba avait réquisitionné ce vaisseau, et maintenant le pilote et le copilote étaient en quelque sorte à ses ordres.

GLURBA – Bien sûr que vous y répondez !

Il se retint d'ajouter « crétin ».

Sauf que s'il avait su, il n'y aurait pas répondu...

Le vaisseau se posa au point de passage de la ville d'où provenait le signal de détresse, auquel il répondit. Si une personne avait besoin d'être embarquée, le Harch irait lui ouvrir pour la faire entrer.
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Attendre. Il suffisait d’attendre.

Lumina lui avait expliqué, à cet humain, que la patience n’était pas son fort. Trois jours, voilà ce qu’elle lui avait donné. Trois jours pour être contactés. Alors il avait intérêt à ne pas se tromper, à choisir le bon lieu. Une ville suffisamment petite pour ne pas être dérangés et que l’appel soit crédible. Trois jours qu’elle utilisa pour reprendre des forces sans quitter la navette, sans laisser au mari terrifié le loisir de sortir pour autre chose que ses besoins. Et lorsqu’il sortait, elle se délectait avec curiosité de ce qui l’emporterait entre la peur et l’espoir de réussir à s’enfuir. Plus les heures passait plus l’espoir s’amenuisait et plus Lumina savait que l’humain tenterait un acte désespéré. Là encore, elle attendait. Elle savourait.

Une navette perça finalement les nuages. Un petit vaisseau de transport qu’elle fut incapable de reconnaitre mais qui arborait le symbole de Cygnus Spaceworks. Le logo représentait sans doute un cygne stylisé prenant son envol mais elle ne distinguait rien d’autre que la tête d’un mort défiguré. Elle estima qu’il s’agissait d’un signe de bon augure.

« Ici vaisseau Eta-CC2312, m’entendez vous ? Nous avons capté votre signal. Je répète, m’entendez-vous ? »

D’un signe de tête, elle intima à otage d’aller répondre. Il se précipita sur la console de contrôle et le soulagement qui s’entendit dans sa voix fut tout à fait réel lorsqu’il dit : « Oui, je vous entends. S’il vous plait, j’ai besoin d’aide. Oh merci à vous, merci ! ». L’humain avait accompli son rôle, déjà il n’existait plus au regard de la Sith. Elle se contenta de sortir et d’attendre que la navette se pose tout en se masquant le visage de la main, la tête baissée, comme si elle se protégeait les yeux de la poussière soulevée par les réacteurs à l’atterrissage.

Dans un dernier quart de tour, le vaisseau léger se positionna en face d’elle et se posa. Elle s’approcha et lorsque la porte latérale s’ouvrit pour laisser le copilote Harch venir à sa rencontre, elle le propulsa en arrière d’un geste de la main, l’envoyant se fracasser contre la cloison métallique, sans même prendre la peine d’une discussion.

Sans s’intéresser aux gémissements de l’arachnoïde, elle prit pied dans le vaisseau et son attention fut immédiatement attirée par le son si caractéristique d’un sabre laser dégainé. Tout son intérêt se focalisa d’un coup sur son origine. « Ce vaisseau n'accepte pas les Siths ! Descendez ! », lui intima la voix.

Soudainement totalement concentrée, elle prit conscience de ce qui l’entourait. Le Harsh encore sonné à ses pieds qui mettrait quelques poignées de secondes à trouver la force de se relever, le faible espace de la soute occupé par un jeune Hutt, un sabre à lame blanche à la main, les caisses de marchandises entassées et une forme de vie inconnue dans le poste de pilotage.

Dans un soupire presque érotique de concupiscence, mais qui n’était qu’avidité, elle répondit en laissant son souffle prolonger la dernière note du mot « Haaaaa, Jedi ». A son tour, elle appela son sabre à la main dans une garde inversée. Un sabre à la garde usée, au métal corrodé par des années d’usage et, lentement, négligemment, elle l’alluma en direction des yeux du copilote, assez proche pour le forcer à détourner la tête et que les poils commencent à roussir.

Avec la douceur d’une mère, elle continua « Il ne me reste qu’à le mutiler si on me refuse l’hospitalité. Puis de contrariété, je risque fort de m’emporter sur les habitants de cette ville. » A ces mots elle approcha encore un peu plus la lame rouge du visage de l’araignée qui stridula de douleur, quelques poils s’enflammant au contact du laser. « Me ferez-vous l’honneur d’une place à bord ? Je ne vous ferai pas de mal, Jedi. J’ai des questions à vous poser. De nombreuses questions. Et je veux des réponses.»

Le Hutt la dominait largement de taille et de corpulence, pourtant il était impossible de sentir la moindre trace de peur ou de doute en elle. Quelque chose d’instinctif, de purement primal, fit passer un frisson dans le dos de Glurba, comme si la petite chose en face d’elle était un carabe à taille humaine, un de ces scarabées dévoreurs de limaces, qu’il avait étendu ses pattes tout autour de la sortie et qu’il s’apprêtait à entrer. Mais non, cette idée était ridicule. Et pourtant ce visage émacié et marqué par le côté obscur de la Force, aux yeux emplis de volutes violacées ne laissait aucun doute sur la profondeur de la corruption qui l’habitait.

Comme en réponse à cet examen, elle éclata d’un rire dément. L’esprit du Hutt était une forteresse imprenable, pourtant ce qu’il ressentit à ce moment était plus qu’une simple impression, c’était la sensation physique, oppressante, angoissante, que comme une chandelle qui s’étouffait, son lien avec la force diminuait à chaque note de ce rire. Comme si les ombres se faisaient plus intenses, la Sith plus dangereuse, la mort plus présente. A la fin de ce rire tout redevint normal, son lien avec la force restauré, Glurba ne faisait plus face qu’à une fillette qu’il dominait de toute sa taille, de toute sa masse, une fillette qui le regardait avec des yeux de folle.

Elle referma le sas derrière elle, les piégeant en sa présence.

« Tu vas me dire tout ce que tu sais sur les Siths, sur leur force, sur qui les dirige, sur l’endroit où ils sont les plus nombreux et nous allons nous rendre là bas. Tu vas tout me dire et si je suis satisfaite, je vous laisserai partir. Si tu me mens, si tu me contraries, si tu tentes d’appeler à l’aide, je vous mutilerai un par un, atrocement, avant de vous tuer dans une lente agonie et je recommencerai avec d’autres, jusqu’à ce que quelqu’un m’apporte des réponses. Veux-tu bien être raisonnable ? Et me donner ton sabre ? »

D’une pensée elle l’attira dans sa main. Peut-être suffirait-il au Hutt d’affermir sa poigne pour le conserver mais quelles conséquences aurait ce geste ? Malgré le rire, malgré le discours, le sabre de Lumen n’avait jamais dévié du Harch.

« Décollons, veux-tu ? Et dis-moi où je m’installe. » Qu’est ce qui était le plus horrible dans tout cela : ses menaces, ou le ton badin qu’elle employait désormais ?
Glurba Lugliiamo
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A entendre sa voix, la personne en détresse était de sexe masculin. Elle ne précisa pas son problème, mais qu'importe : le copilote se déplaça jusqu'au sas du vaisseau, mais sitôt qu'il l'eut ouvert, il fut violemment projeté en arrière, et s'écrasa sur un mur, à moitié sonné. Le pilote Falleen, lui, eut une réaction de panique, mais Glurba lui fit signe de rester à sa place. Il ne fallait surtout pas qu'il se mêle de ce qui allait se produire : pour avoir été projeté comme il l'avait été, le Harch avait fait face à un utilisateur de la Force, et certainement pas un Jedi.

Glurba put d'ailleurs déjà sentir sa présence. S'il avait eu des poils, ces dernier auraient été parcouru d'un frisson. La présence de la Force était noire et puissante. Glurba ne serait pas de taille, il le sut d'avance. Néanmoins, il avait maintenant pour devoir de protéger le Falleen et le Harch : quand bien même ces deux-là trafiquaient dans des affaires douteuses, ce qui avait justement permis au Jedi de les contraindre sous la menace législative, ils restaient des civils qui n'avaient pas à être sacrifiés par un Sith. Aussi Glurba prit-il son sabre-laser en main : le braqueur Sith put entendre le son caractéristique de la lame, ainsi que la voix de granit du Hutt :

GLURBA – Ce vaisseau n'accepte pas les Siths ! Descendez !

Cela avait-il la moindre chance de marcher ? Probablement pas.
Et cela ne marcha pas.
La personne continua d'entrer dans le vaisseau, jusqu'à être visible par Glurba. Ce ne pouvait être la personne ayant passé l'appel de détresse, car son vis-à-vis était une femme. Difficile de déterminer sa race exacte, Humaine ou Proche-humaine, tant son faciès était souillé par le Bogan. Sa peau pâle, ses lèvres noires, ses yeux cernés de crépuscule et pleurant de la suie, la rendait à proprement parler effrayante.

Fort heureusement, Glurba n'était pas du genre à céder à la panique. Déjà, il était un Hutt, ce n'était pas dans sa nature, mais en plus, tous les enseignements jedis sur la méditation, bien qu'il n'eût pas été très assidus lors de ces cours, avaient quand même su forger une base chez lui. De plus, le pilote et le copilote allaient suffisamment se recroqueviller sous la terreur, aussi Glurba se devait-il de constituer la seule présence rassurante ici : son sang-froid était essentiel.

DARTH LUMEN – Haaaaa, Jedi...

La Sith appela son sabre-laser dans sa paume, lame vers l'arrière. Le rai rouge frôla la peau du Harch, lui cramant quelques poils.

DARTH LUMEN – Il ne me reste qu’à le mutiler si on me refuse l’hospitalité. Puis de contrariété, je risque fort de m’emporter sur les habitants de cette ville.

Voilà, c'était bien le fort des Siths, ça : menacer de mort ou de torture à tout-va. Ils ne savaient faire que cela. C'était du moins l'image que Glurba avait d'eux. Il n'en avait pas rencontré assez. Même très peu. Ses rencontres avec des Siths se comptaient sur les doigts d'une seule main humaine. Tout ce dont il était certain à leur sujet, c'est qu'ils l'avaient privé de sa vraie famille.
Le Harch stridula, de douleur ou de peur, difficile à dire, sûrement les deux en fait.

DARTH LUMEN – Me ferez-vous l’honneur d’une place à bord ? Je ne vous ferai pas de mal, Jedi. J’ai des questions à vous poser. De nombreuses questions. Et je veux des réponses.
GLURBA – La seule alternative que vous proposez est de mutiler cette personne et de perpétrer des massacres gratuits dans cette ville. Alors entrez et posez vos questions.

Glurba se sentait vraiment mal à l'aise. La présence éthérée de la Sith était assourdissante. Son Bogan l'avait rongée jusqu'à la moelle. La femme ne pouvait être en cet état de souillure qu'en ayant payé le prix d'une certaine puissance. Il serait difficile de lui refuser quelque chose. Tout du moins dangereux. La vie du pilote et du copilote était en jeu, et, égoïstement, le bon trajet de Glurba jusqu'à Nar Shaddaa. Glurba détestait se sentir impuissant ; mais dans cette situation, la limace faisait face au carabe, elle ne pouvait pas faire grand-chose.

La Sith partit dans un rire démoniaque, qui aurait pu être critiqué d'exagéré s'il n'avait pas été aussi saisissant. Le pilote se fit tout petit dans son cockpit. Le Harch priait pour être épargné. La Sith referma le sas. Glurba était tendu, à tel point que même sa sécrétion de bave sembla se suspendre un instant, c'était dire. En revanche, sa sueur ne se fit que plus forte, avec l'avantage de fluidifier d'autant mieux son mucus. Ce n'était pas comme lors du combat d'entraînement avec Maître El'Dor, ou l'effort physique pendant dix minutes avait altéré aussi bien la viscosité de son mucus que la teneur aqueuse de sa sueur, résultant en un mucus encore plus collant, très collant même, et une sueur impropre à le fluidifier. Un souvenir honteux que Glurba espérait ne jamais revivre, et surtout pas face à un Sith.

DARTH LUMEN – Tu vas me dire tout ce que tu sais sur les Siths, sur leurs forces, sur qui les dirige, sur l’endroit où ils sont les plus nombreux et nous allons nous rendre là-bas. Tu vas tout me dire et si je suis satisfaite, je vous laisserai partir.

Quoi ?! Glurba fut abasourdi. Cette Sith à l'évidence très puissante, prétendait ne rien savoir sur son propre camp, se demandant même où ils étaient installés et par qui ils étaient dirigés ?! C'était si invraisemblable.

DARTH LUMEN – Si tu me mens, si tu me contraries, si tu tentes d’appeler à l’aide, je vous mutilerai un par un, atrocement, avant de vous tuer dans une lente agonie et je recommencerai avec d’autres, jusqu’à ce que quelqu’un m’apporte des réponses. Veux-tu bien être raisonnable ? Et me donner ton sabre ?

Là, elle rêvait. Elle était puissante mais elle devait savoir qu'elle demandait l'inconcevable : si elle voulait le sabre-laser du Jedi, elle devrait le combattre. Elle réussirait facilement à le tuer, sans aucun doute, mais le Jedi vivant ne lui donnerait pas son arme symbolique.
Comme si elle savait qu'il refuserait, la Sith tenta de le récupérer par télékinésie. Glurba raffermit sa prise ; de plus, le Hutt fut aidé par le manche de son sabre-laser, spécialement élaboré pour adhérer encore plus dans son mucus. Le sabre-laser du Hutt resta à proprement parlé collé dans sa main, avec une poigne ferme exercée dessus.

DARTH LUMEN – Décollons, veux-tu ? Et dis-moi où je m’installe.

Cette Sith était si délurée qu'elle ne s'étonnait même pas, finalement, de rencontrer un Hutt Jedi. Elle ne pensait qu'à sa soif de sang et à ses questions invraisemblables sur son propre camp.

Glurba posa son regard sur le Harch, et lui dit posément :

GLURBA – Relève-toi et prends ton poste au cockpit, elle va te laisser faire, maintenant.

Ce n'était pas un ordre déguisé à l'adresse de la Sith : cette dernière voulait que le vaisseau parte, elle avait donc besoin pour cela de laisser le copilote prendre son poste. La question était : partir dans quelle direction ? Mais l'heure n'était pas encore de poser cette question. La Sith prétendait elle-même ne pas le savoir.

GLURBA – Prends place ici et discutons. Tu sais toutefois que tu n'auras pas mon sabre, ne prends pas la peine de me le demander. Je veux bien répondre au mieux à tes questions, mais soyons réalistes : compte tenu de son statut et du mien, tu dois être nettement mieux renseignée sur les Siths que moi.
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Non, Lumina ne s’étonna pas un seul instant de voir un Hutt jedi. N’importe qui aurait pu en concevoir du dédain, mais pas elle. Pendant des années, le mépris était le seul sentiment qu’elle n’avait jamais éprouvé à son égard et cet état d’esprit lui avait donné une mentalité très particulière. Elle ne sous-estimait jamais ses adversaires, elle les surestimait systématiquement. Elle ne voyait pas en face d’elle un padawan : elle voyait un Jedi, une menace mortelle potentielle à traiter avec le plus grand sérieux. Glurba s’était il attendu a être traité avec légerté et à profiter ensuite de cette inattention pour la mettre à profit ? A ce qu’on lui passe certains écarts ? Darth Lumen ne faisait pas de distinction. Le Jedi avait son sabre dégainé, une lutte à mort était engagée et dans son esprit malade, il n’existait que deux issues : la mort ou la reddition. Elle fut beaucoup plus surprise par contre de la réponse de son interlocuteur qui fit comme si elle n’avait pas parlé, reprenant d’un mot le contrôle de la situation. Il gardait son sabre, donnait des instructions au copilote, agissait en somme comme si elle n’était pas sérieuse dans son propos et son étonnement était tel qu’elle laissa le Hutt lui répondre et le Harch s’éloigner d’un pas. Puis elle se reprit. Et lui trancha proprement un bras au niveau de l’épaule. Cela la mit en colère. Qu’avait elle raté, ou s’était elle trompé ? Elle avait donné une instruction simple pourtant et s’était engagée à être raisonnable. Les Jedis avaient ils changé au point de ne plus se soucier de la vie ?! Il était important de tirer cela au clair, dès maintenant et c’est la tête baissée, la voix et les muscles tendus par la rage qu’elle reprit.

« Restent cinq bras, deux jambes, 6 yeux. Croyais-tu que je bluffais ? Ou ces gens n’ont-ils aucune valeur à tes yeux ? » L’agacement de la femme était tel qu’elle trancha une nouvelle main à la pauvre araignée mutilée.

« Bien, si tu ne veux pas être raisonnable, je ne le serai pas non plus. » Elle trancha à nouveau au niveau de l’épaule. « Ton entêtement est le seul responsable de cela, Jedi. J’espérais t’avoir proposé un accord mutuellement profitable. » Le Harch se tordait de douleur au sol, ses bras tranchés encore agités de tressautements, tandis qu’une affreuse odeur de chaires brulées l’élevaient dans le vaisseau. Négocier avec quelqu’un sous entendais d’avoir un interlocuteur comprenant la notion de concessions nécessaires, quelqu’un qui ne prendrait pas de décisions sans penser aux conséquences. Or Lumina était du genre à tuer tout un équipage quitte à dériver ensuite dans l’espace mais elle ne voulait pas en arriver là, elle ne voulait que discuter, avoir des réponses aux questions qu’elle se posait. Avoir un Jedi était une aubaine à ne pas rater ! Elle se sentit un peu amère. L’occasion était belle, mais s’il ne se montrait pas raisonnable, elle tuerait tout le monde et chercherait d’autres victimes. Tant pis. Quel gâchis! Elle se força au calme, attitude peu commune pour une Sith.

« Je vais te redire les choses, Jedi. Donne-moi ton arme. Je suis même prête à te la rendre si c’est cela qui t’effraie. Les Maitres aussi se font désarmer parfois tu sais. Mais je n’ai besoin que d’une seule personne pour piloter cette navette, c'est-à-dire une tête et un bras. Et si tu continues de me tenir tête, je continuerai de le découper. Puis je te tuerai et j’irai achever l’autre qui se cache derrière. Quand à mes questions, je pensais avoir été claire. Ne comprends tu pas les mots qui sortent de ma bouche ? » Est-ce que le galactique avait autant changé en si peu de temps ? Pourtant elle comprenait le Hutt, mal à cause de ses bajoues, mais tout de même correctement. Elle se força à réexpliquer lentement comme pour un enfant.

« Je veux savoir où en sont les Siths ? S’ils sont nombreux ? Où ils se cachent ? Qui les dirigent ? Comment puis-je les rencontrer ? Est-ce qu’il y en a plus célèbres que d’autres ? Est-ce qu’ils se sont unifiés ? Tout ce que tu sais je veux le savoir ! Si tu me dis la vérité je te laisserai repartir tout comme j’ai laissé l’humain qui a passé l’appel à l’aide à ma place. Ecoute la Force, tu verras qu’il est bien en vie. Si tu me trompes, je tuerai tout le monde… tu comprends ? Emmenez-moi là où je peux les rencontrer.» Le Hutt était-il un simple d’esprit ? Si c’était le cas, il ne lui servirait à rien, autant l’éliminer tout de suite.
Glurba Lugliiamo
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La Sith resta silencieuse pendant que le Harch suivait les recommandations du Jedi, se relevant un peu lentement, puis se dirigeant vers le cockpit. Alors quoi ? Le Hutt avait cloué le bec à cette Sith ? Il faut dire que c'était l'un des points forts de Glurba. Quand il n'était pas lui-même déstabilisé par sa propre mauvaise foi et par sa vanité, il savait se montrer directif ou intimidant. Il venait de faire comprendre à la Sith que ce n'était pas la peine qu'elle réclame son sabre-laser : aucun Jedi ni aucun Sith ne se séparait de cette arme symbolique, et surtout pas pour la donner en caution à un ennemi engagé dans l'autre côté de la Force. Il venait aussi de se déclarer prêt à répondre à ses questions, et de ce fait, puisque la Sith voulait que le vaisseau décolle, alors le Harch pouvait reprendre son poste.

Alors que Glurba croyait avoir permis à l'homme-araignée de rester indemne, soudain la Sith lui trancha net un bras. Glurba fut très surpris par ce geste. La Sith voulait-elle simplement le punir pour avoir répondu avec sang-froid à ses menaces ? A aucun moment pourtant Glurba l'avait dénigrée en oubliant de la prendre au sérieux. Mais sa logique ne pouvait pas être celle d'un Sith : ces gens étaient trop torturés, et quand ils ne mutilaient pas quelqu'un pour appliquer une menace, alors ils le faisaient quand même par frustration de ne plus avoir de raisons de le faire.
Le problème là-dedans, c'est que cela ne donnait plus de crédit à leurs menaces, justement. S'ils ne tenaient pas parole, leurs menaces n'avaient plus de valeur : si l'on se disait que, quoi que l'on fasse, le Sith appliquerait la violence, alors autant le contrarier jusqu'au bout.

DARTH LUMEN – Restent cinq bras, deux jambes, six yeux. Croyais-tu que je bluffais ? Ou ces gens n’ont-ils aucune valeur à tes yeux ?

Ils n'en avaient surtout aucune aux yeux de la Sith, voilà tout. Glurba savait que la Sith ne bluffait pas et il lui avait donné des signes de coopération, lui semblait-il. La Sith mutilait le Harch par pur plaisir, et Glurba dut chercher un moyen d'arrêter sa folie tortionnaire. Sauf qu'elle enchaîna en tranchant aussi net une main puis le bras de l'homme-araignée, qui venait d'en perdre deux en quelques instants. Stridulant de douleur, il se tenait les moignons déjà cautérisés par le laser, adossé contre un mur. Glurba s'efforça de rester de marbre : non pas qu'il n'avait pas de compassion pour le Harch, il avait au contraire envie de lui épargner ses quatre autres bras, mais il ne voulait pas le montrer à la Sith, afin de ne lui donner aucun poids de chantage.

DARTH LUMEN – Ton entêtement est le seul responsable de cela, Jedi. J’espérais t’avoir proposé un accord mutuellement profitable.

Glurba se braqua mentalement : la seule responsable de cette mutilation, c'était la Sith. Glurba était prêt à répondre à ses questions.

DARTH LUMEN – Je vais te redire les choses, Jedi. Donne-moi ton arme. Je suis même prête à te la rendre si c’est cela qui t’effraie. Les Maîtres aussi se font désarmer parfois, tu sais.

Glurba n'avait jamais entendu cela. Et quoi qu'il en soit, lui, il ne s'abaisserait pas à donner son sabre-laser à un Sith. Et puis, avec tout le mucus collant qui enveloppait le manche, cette Sith n'avait vraiment pas envie de le prendre.
Alors donc, elle venait de trancher deux bras au Harch juste pour ça ? Glurba avait été clair : elle n'aurait pas son sabre. En revanche, dans un esprit de “détendre” l'atmosphère, le Padawan éteignit la lame de son sabre-laser, tout en le gardant en main. Le bruit continu du laser n'aidait pas à la sérénité, et ne plus l'entendre, ou du moins n'entendre que celui du laser rouge de la Sith, pourrait bien détendre cette dernière, lui donnant l'impression qu'elle maîtrisait la situation.

DARTH LUMEN – Mais je n’ai besoin que d’une seule personne pour piloter cette navette, c'est-à-dire une tête et un bras. Et si tu continues de me tenir tête, je continuerai de le découper. Puis je te tuerai et j’irai achever l’autre qui se cache derrière. Quant à mes questions, je pensais avoir été claire. Ne comprends-tu pas les mots qui sortent de ma bouche ?

Ses questions n'avaient aucun sens. Mais soit, Glurba lui dirait ce qu'il avait appris sur les Siths.
Par contre, pour ce qui était du pilotage de la navette, la Sith était soit folle soit idiote. Croyait-elle que le copilote était là pour la décoration ? Cet engin n'était pas de grosse taille comparé à d'autres navettes, il n'avait de la place que pour six passagers – moins quand il y avait un Hutt à bord – mais c'était suffisant pour nécessiter un pilote et un copilote.

DARTH LUMEN – Je veux savoir où en sont les Siths ? S’ils sont nombreux ? Où ils se cachent ? Qui les dirige ? Comment puis-je les rencontrer ? Est-ce qu’il y en a plus célèbres que d’autres ? Est-ce qu’ils se sont unifiés ? Tout ce que tu sais, je veux le savoir ! Si tu me dis la vérité, je te laisserai repartir tout comme j’ai laissé l’Humain qui a passé l’appel à l’aide à ma place. Ecoute la Force, tu verras qu’il est bien en vie. Si tu me trompes, je tuerai tout le monde… tu comprends ? Emmenez-moi là où je peux les rencontrer.

Bien, c'était le moment pour Glurba de lui remontrer qu'il était prêt à répondre à ses questions. Il devait aller dans son sens, dans un premier temps, puis essayer de lui faire réaliser la vanité de la torture sur le Harch.

GLURBA – Très bien, je vais te dire tout ce que j'ai appris sur les Siths. Nous allons discuter, tu vas me poser toutes tes questions, j'y répondrai, et pendant ce temps, le vaisseau te conduira là où tu pourras en rencontrer. Pour cela, le pilote a besoin de son copilote. C'est ce Harch qui a répondu à ton appel de détresse ; sans lui, le vaisseau n'aurait pas pu te prendre à bord. Il est aussi nécessaire que le pilotes, et je suis sûr qu'il a pris l'habitude d'utiliser ses six bras pour être plus efficace. Tu ne lui en laisses plus que quatre, mais sache que si tu cesses de le mutiler, le trajet ne pourra être que plus rapide jusqu'à ta destination. Il est dans ton intérêt de le laisser reprendre son poste, maintenant, pendant que je réponds à tes questions. Et tout se passera bien, je n'ai nullement l'intention de te tromper.

Glurba lui envoyait donc tous les signes de coopération possibles, en essayant de lui faire comprendre que l'intégrité physique – quoique déjà compromise – du Harch était nécessaire même pour les desseins de la Sith.

GLURBA – Je te montre ma bonne volonté mais je dois aussi avoir des signes de ta part : si tu mutiles ce Harch ou quelqu'un d'autre même quand je réponds honnêtement à tes questions, la coopération n'est pas possible. Si tu veux obtenir quelque chose de moi, tu dois me montrer que nous ne sommes pas perdants dans tous les cas, ou alors autant nous battre à mort maintenant, et aucun de nous deux ne le désire.

Glurba fit l'effort de ne pas la prendre de haut alors qu'il lui expliquait les bases de la coercition. Quand l'on veut contraindre une personne sous la menace, cette personne ne doit pas avoir l'impression que la menace sera appliquée quoi qu'il arrive. Cela paraît évident... sauf pour certains.

GLURBA – J'ai appris assez peu de choses sur les Siths, et je n'en ai personnellement rencontrés qu'une petite poignée. Je sais qu'il y a eu le Traité d'Artorias. Artorias est une planète qui a été rétrocédée à votre Empire, de même que les planètes alentours. Vous avez aussi des positions fortes sur la planète Korriban. Seulement, pour aller là-bas, le vaisseau devra être identifié. Tu auras besoin du Harch, le copilote, pour cela, et expliquer ta présence pour que le vaisseau ne soit pas détruit avec toi à l'intérieur. Le plus simple serait tout de même de se rendre sur une planète plus proche de vos frontières, comme la planète Arda. Nous y seront plus vite, plus facilement, et tu y retrouveras les tiens. Votre Empire est dirigé par Darth Ynnitach, mais il se peut qu'il y ait eu des changements récents dont je n'aurais pas eu vent. Je ne sais pas non plus si vous êtes nombreux, mais unifiés... c'est un sujet de débat, mais oui, l'on peut raisonnablement dire que vous vous êtes unifiés, ou au moins que vous êtes en phase d'unification.

Voilà, Glurba avait répondu à toutes les questions de la Sith. En revanche, il avait négligé le sujet du sabre-laser. Il était hors de question qu'il lui donne le sien. Si la Sith avait simplement peur qu'il s'en serve, il pouvait jouer là-dessus pour désamorcer le sujet :

GLURBA – Maintenant, je te propose que nous rangions chacun notre arme. Je ne compte pas faire usage de la mienne, mais je dois avoir la garantie que toi non plus.

Joignant le geste à la parole, Glurba rangea lentement son sabre-laser dans son fourreau. Avant de se relâcher complètement, il attendit que la Sith fasse de même. Dans le cas contraire, il se tenait prêt à le reprendre en main.
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Décidément, il ne comprenait pas. Il continuait à faire comme si des mots pouvait la berner. Elle avait demandé son sabre et il ne le donnait pas. Il palabrait, tentait de changer de sujet mais son esprit à elle, obnubilé, ne voyait plus que cela : son sabre. Son sabre! SON SABRE! La résolution fit place au choix : cette erreur serait sa dernière, elle tuerait le Jedi vu qu’il ne servait à rien. D’une voix douce et suave, détrompée par son visage émacié aux orbites enfoncées, elle reprit. « Tu te trompes encore, jeune Hutt, les luttes à mort sont mon quotidien et si toi tu trembles moi je suis prête. » Car Lumina ne s’illusionnait pas, jamais un Hutt à la présence aussi faible dans la Force ne ferait un adversaire sérieux et cela aussi il aurait dû le savoir. Mais il était obtus, il s’obstinait à refuser de comprendre qu’il ne s’agissait pas de négociations mais d’ordres et que les enfreindre signifiait la mort. Elle avait déjà perdu trop de temps avec cet imbécile. Heureusement, il parla.

Et elle écouta.

Quelle joie elle ressentit ! Tout ce qu’elle avait fait, les risques qu’elle avait pris, tout cela était récompensé. Elle buvait chacun des mots qu’il prononçait. Le traité d’Artorias, les positions fortes sur Korriban, l’Empire ! Il continuait de déblatérer sur ce maudit Harch et rien que pour cela elle aurait pu l’exécuter, pour qu’il reste concentré sur le sujet qui l’intéressait, mais il dit un nom, Darth Ynnitach, et déjà son esprit ne pensait plus qu’à lui. Aussi lorsqu’il rangea son sabre, elle accepta ce qu’il proposa.

« Très bien, si j’ai ce que je souhaite je ne m’en servirai pas non plus. » Elle l’éteignit et la lame disparut dans la garde. D’une passe, elle effleura l’esprit du Harch et vérifia ce qui l’intéressait. Arda était bien liée à l’Empire Sith et la destination ne semblait pas receler de piège. Elle lui donna un coup de pied aux fesses « Toi, va piloter. Tu peux maudire ce Jedi car c’est à cause de son entêtement que tu as perdu deux bras. »

D’une nouvelle passe, elle attira le sabre de Glurba qui était désormais rangé à sa ceinture et le lui déroba. Tel une tomate trop mure, il vient s’y écraser dans un sploch gluant. Lumen n’était pas du genre à se sentir rebutée par grand-chose mais elle fut tout de même surprise par ce contact visqueux. Tout son gant était recouvert d’un mucus collant et odorant qui semblait capable de s’allonger indéfiniment qu’elle écarte les doigts ou tente de déposer le sabre. Au final, elle dut se servir de la cloison pour s’essuyer et en vint à retirer son gant pour plus de commodité, dévoilant une main squelettique à la peau obscurcie. Elle ne craignait pas que le Hutt tente le même jeu avec elle, et lui vole son sabre, déjà parce qu’elle le conservait dans sa manche et qu’elle pourrait le rattraper mais aussi parce que sinon elle le tuerait sans sommation. Elle n’avait déjà été que trop patiente.

« Je vais prendre cette place », dit-elle en désignant un des rares sièges non souillés de mucus, au plus près du cockpit et à quelques centimètres du visage du Hutt. La proximité ne la dérangeait pas mais il allait devoir se tasser s’il ne voulait pas la frôler et elle avait des moyens pour qu’il apprenne à se tasser s’il se montrait trop envahissant.

Elle s’assit avec une lourdeur bien surprenante pour une Sith de sa corpulence. Elle se sentait encore faible et l’esprit trouble. A bien y regarder, elle ressemblait encore à un squelette animé, à quelque chose qui aurait dû être mort si la Force ne l’avait maintenue en vie. Et elle avait faim, une faim terrible ! Mais avant de manger, elle devait en savoir plus et apprendre du limaçon.

« Parle-moi plus de cette Darth Ynnitach. Raconte-moi ce que tu sais sur son ascension. Est-elle puissante ? A quoi ressemble-t-elle ? Et l’Empire… comment est-il ? C’est un régime politique reconnu à ce que tu en dis ? Est-il grand ? Parle-moi de ce traité. Dans quelles conditions a-t-il été passé ? Et les Jedis, parle-moi d’eux aussi. Qui le dirige ? Comment sont-ils organisés.»

Elle exultait et posait des questions sans laisser le temps de répondre mais elle savait qu’elle serait patiente, infiniment patiente si ce qu’elle entendait lui plaisait.
La navette décolla.

« N’oubliez pas que je vous surveille », grogna-t-elle au pilote Faleen et à son adjoint. Misérablement recroquevillé sur son siège, celui-ci tentait tant bien que mal de remplir son rôle, conscient que son utilité se limitait à sa fonction et que sa vie n’avait effectivement aucune valeur.

« Je vais devoir me nourrir aussi. Sur qui préfères-tu que je le fasse ? Si je ne me nourris pas je risque perdre le contrôle de moi-même et je serais capable de tuer tout le monde ici avant de revenir à la raison. Mais, tu vois, je suis raisonnable : je te laisse le choix. Si tu veux mon avis, le mieux serait sur toi. Les Hutts sont extrêmement résistants ce qui n’est pas le cas des autres. Ce serait désagréablement douloureux mais pas mortel, j’y veillerai. Et je ne te mutilerai pas. Peut-être même que si tu es vraiment coopératif, je ferai en sorte que cela soit à la limite de l’agréable. Après tout … tu t’es montré têtu mais honnête jusqu’ici.»

A sa manière dévoyée, elle s’efforçait elle aussi de composer et de se montrer de bonne compagnie.
Glurba Lugliiamo
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Elle avait envie de se battre. C'est ce qu'elle prétendait. Elle semblait assez folle pour être sincère bien que ce fût tout à fait déraisonnable même pour une Sith. Le Falleen et le Harch étaient prêts à faire décoller la navette pour l'emmener là où elle voulait, et le Jedi était prêt à répondre à toutes ses questions pour peu qu'il en ait les réponses. Si elle perdait la tête et affrontait le Jedi, et a forciori si elle tuait le pilote ou le copilote, elle gâchait cette magnifique occasion qu'elle avait.
Ce qui gênait vraiment Glurba, c'est qu'une fois dans l'Empire Sith, après avoir répondu à toutes les questions de la femme à l'âme noire, plus rien n'empêcherait cette dernière de le tuer et de tuer le Falleen et le Harch. Elle ne semblait pas du genre à tenir parole. Oh, de toute façon, elle semblait même trop folle pour comprendre l'intérêt de laisser les trois personnes en vie avant d'avoir atteint son objectif. Cela signifiait qu'aucune parole ne pouvait la raisonner, et que tout allait se jouer sur... ses pulsions et ses humeurs. Voilà ce qui était inquiétant. C'est face à ce genre de personnes que Glurba se sentait impuissant. Heureusement que les personnes folles comme cette Sith ne couraient pas les rues...

Cependant, Glurba fut étonné de la voir accepter sa suggestion. Elle rangea son sabre-laser dans sa manche après en avoir éteint la lame. Seulement, puisque cela aurait été trop beau, elle attira aussitôt le sabre de Glurba dans sa main. Le “splotch” aurait eu un effet comique si Glurba n'avait pas ressenti à la fois de la honte pour s'être fait duper si aisément et de la crispation pour voir son arme symbolique dans la main d'une Sith.
Une main gantée qui fut confrontée à une grosse épaisseur de mucus enrobant le manche du sabre dérobé, une épaisseur telle que le mucus n'en était que plus collant. Avec dégoût sûrement, la Sith écarta les doigts, mais les fils épais de fluide gluant et translucide ne cédèrent pas. Elle eut le réflexe de s'essuyer le gant sur la paroi de la navette, mais le dépôt ne mucus ne fit qu'y coller le gant, que la Sith retira avec désespoir.
Bien fait pour elle. La bouche du Hutt s'étira en un sourire de coin, discret, et la Limace retint un gloussement.

GLURBA – C'était une bien mauvaise idée que de me dérober mon sabre.

S'amuser de la situation fut la meilleure façon pour Glurba de sauver les apparences. Fallait-il encore espérer que la Sith ait suffisamment d'humour.

La Sith se laissa tomber de tout son maigre poids sur un banc, juste à côté du Hutt. Elle était d'une constitution rachitique, mais Glurba savait que cela ne serait qu'un avantage dérisoire s'il devait l'affronter, quand bien même il aurait encore son arme sur lui.
Elle reprit la conversation en le bombardant d'autres questions, sur Darth Ynnitach, sur le régime politique de l'Empire Sith, sur le traité d'Astorias, sur l'organisation des Jedis... Elle ne laissait même pas le temps au Hutt de lui répondre. Alors que la navette décolla, elle se rappela au pilote et au copilote, ce dernier ayant pu enfin regagner son poste. Et que comptait-elle faire s'ils se comportaient mal, pendant le trajet ? Les tuer, laissant ainsi la navette sans personne pour la conduire, au milieu de la galaxie ? Glurba ne se sentit pas à l'abri d'une telle réaction, car il avait vu que la Sith était assez folle pour cela.

DARTH LUMEN – Je vais devoir me nourrir aussi. Sur qui préfères-tu que je le fasse ?

Hein ???
Sur qui devait-elle se nourrir ???
Mais... comment se nourrissait-elle, au juste ? Etait-elle une vampire ? Une cannibale ? Glurba n'était pas au bout de ses surprises avec ce personnage. Il fut partagé entre le réflexe de trouver cela drôle et celui de trouver cela inquiétant.

DARTH LUMEN – Si je ne me nourris pas, je risque perdre le contrôle de moi-même et je serais capable de tuer tout le monde ici avant de revenir à la raison.

Elle était déjà capable de tuer tout le monde, et elle n'avait déjà pas le sens de la raison. Alors en quoi les choses allaient-elles être différentes si elle ne se nourrissait pas ?
Le moment était inopportun pour faire de l'ironie. Concrètement, elle tuerait tout le monde maintenant et mettrait la navette en péril spatial si elle ne se nourrissait pas.
Elle suggéra de se nourrir sur le Hutt, avançant la constitution résistante de la race et promettant de ne pas le mutiler.

GLURBA – Il va d'abord falloir que tu m'expliques de quoi tu te nourris. De sang ou de chair ? De la nourriture classique ne te suffirait-elle pas ?

En tout cas, Glurba n'avait lui-même plus très faim. Il ne faudrait pas longtemps pour que son appétit revienne, mais pour l'instant, il était surpris par ce personnage et voulait aussi finir de répondre à ses questions. Il imaginait mal cette Sith attendre qu'il ait fini de manger pour avoir les réponses à ses questions.

GLURBA – Et pour en revenir à tes questions, l'Empire Sith était déjà trop grand au goût de tout le monde. Les Siths que tu rencontreras immanquablement sur Arda te le décriront avec plus de détails. Ils pourront aussi te montrer des holoclichés de Darth Ynnitach. Je peux te dire que c'est une Ansati ; du reste, je te décrirais tous les individus d'une espèce humanoïde de la même manière... Et vous, les Siths, avez reproduit la même organisation hiérarchique que les Jedis : vos Apprentis sont nos Padawans, vos Guerriers sont nos Chevaliers, et vos Seigneurs sont nos Maîtres. Nous avons cependant plusieurs couleurs de sabres-laser. Ma lame est blanche pour signifier mon rang de Padawan. Ce n'est qu'en étant promu que nous pouvons choisir une autre couleur. Au sommet, nous sommes dirigés par un Conseil, au lieu de suivre les lubies d'une seule despote Ansati aussi folle que tu sembles l'être. Voilà, maintenant que j'ai satisfait ta curiosité, dis-moi ce que tu veux manger.
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Bien curieusement, elle répondit à la plaisanterie du Hutt.

« Oui, peut être une mauvaise idée tu as raison. Mais te voir avec ce sabre me stressait. »
Et effectivement, Elle était bien plus calme désormais.

La question, pourtant simple en apparence sur son alimentation, était plus compliquée qu’il n’y paraissait.

« Je ne sais pas. J’ai beau manger, j’ai l’impression de ne pas me rassasier, jamais. C’est une sensation difficile à décrire. Je mange, je mange, je vomis et je remange encore mais j’ai toujours faim. Mon esprit est brumeux, confus. Pourtant quand je me nourris, cela m’aide un peu. J’ai déjà mangé une personne et je pourrais recommencer. Mais je ne suis pas sure que ce soit la bonne solution, j’ai besoin d’autre chose. »

Elle se frotta le visage, massant une peau qui menaçait de craquer sous la pression de ses doigts.
« Le Falleen, l’araignée, je pourrais les manger tous les deux. Je me retiens de le faire, tu sais. Mais tu es celui qui me donne le plus faim. J’ai terriblement envie de te dévorer. Je ne veux pas le faire mais mon esprit est vacillant. Ne m’en veux pas si je cède, ce ne sera pas par pour vous faire du mal. Vous me conduisez là où je souhaite et je vous libère, c’est notre accord et je ferai de mon mieux pour le respecter. »

Elle garda un moment le silence.

« C’est absurde que tu me donnes faim ! J’ai déjà mangé des insectes, des verres de terre et des limaces. Je ne mange pas cela d’habitude. Mais je me sens instable, vide. Je crois … que c’est de force vitale dont j’ai besoin. Je pourrais dévorer des centaines de personnes tellement j’ai faim. Mais toi, tu es un Hutt. Ta force de vie est très forte. Je pourrais me contenter d’en prendre un peu plutôt que de tuer aveuglément. Elle me consoliderait. J’en ai terriblement besoin ! Je me sens tellement mal ! Tu veux bien m’en donner un peu ? S’il te plait.»

La demande, polie, avait de quoi surprendre. Après tout elle aurait pu se servir sans vergogne mais elle était décidée à respecter la vie de ce petit Hutt. Il lui apportait trop d’informations utiles pour qu’elle veuille le tuer. Elle espérait juste ne pas succomber à une crise de démence qui lui ferait tuer tout le monde et la condamnerait à errer dans l’espace.

« Ainsi donc tu es un padawan. J’ignorais que les Jedis formaient des Hutts. » Cet aspect l’étonnait plus que d’être traitée de folle, idée à laquelle elle n’accorda pas le moindre intérêt. « Cela explique pourquoi tu es faible. J’aurais été très déçue si tu avais été un Chevalier ou un Maitre, à mon époque ils étaient bien plus fort que cela. »

Elle réfléchit un moment avant de reprendre. « Je ne crois pas connaitre Darth Ynnitach, ni la race a laquelle elle appartient. J’ai hâte de faire sa connaissance. Elle doit être très impressionnante. », ajouta-t-elle avec une pointe d’admiration dans la voix.

« Votre conseil est toujours sur Coruscant ? J’aimerais bien que tu me continues de parler d’eux. Qui est le Jedi le plus puissant ?»

Elle commençait à se sentir fatiguée. Si le Hutt refusait qu’elle se nourrisse, elle devrait bien se servir ailleurs. Peut-être sur le Falleen ? A moins de continuer sur le Harch vu qu’il était déjà affaiblit ? Elle ne voulait pas ralentir le voyage mais si elle perdait le contrôle et commettait un massacre ce serait pire…
Glurba Lugliiamo
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DARTH LUMEN – Je ne sais pas. J’ai beau manger, j’ai l’impression de ne pas me rassasier, jamais. C’est une sensation difficile à décrire.

Ainsi, la Sith commença à décrire son problème de nutrition. Elle parlait presque normalement, elle parlait d'elle, de ce qu'elle avait déjà commis comme acte “cannibale”, et ce qui était étrange et même déroutant pour Glurba, c'est de la voir justement si “normale” tout à coup. Ce qu'elle racontait n'avait absolument rien de normal, mais la façon dont elle s'exprimait et dont elle était assise, là, sur le banc juste à côté du Hutt, à tailler le bout de gras avec lui – sans jeu de mot – était pour le moins inattendu. Glurba, d'ordinaire imperturbable, en fut dérouté.

DARTH LUMEN – Vous me conduisez là où je souhaite et je vous libère, c’est notre accord et je ferai de mon mieux pour le respecter.

Elle avait l'air soudain si normale que Glurba eut presque envie de la croire. De toute façon, avait-il le choix de la croire ? Il était dans une situation où tout ce qu'il pouvait faire, c'est suivre ce que son instinct lui suggérait pour rester en vie. Cette Sith était irrascible dès lors que l'on ne montrait pas une bonne volonté à suivre ses ordres ; mais lorsqu'on se montrait honnête avec elle, elle se calmait soudain et se mettait à discuter comme si de rien n'était. C'était donc cela qu'il fallait exploiter pour espérer rester en vie : lui montrer à chaque instant que tout était fait dans son intérêt à elle et pour répondre à toutes ses exigences.

En tout cas, elle était bien la seule dans la galaxie à avoir de l'appétit pour un Hutt. D'habitude, c'était tout l'inverse, et particulièrement pour Glurba qui était même encore plus écœurant que d'autres Hutts, tellement il bavait et tellement son mucus était épais et collant. Comment pouvait-il donner de l'appétit à qui que ce soit, même à une Sith ? De plus, fait à la fois avantageux et quelque peu vexant, les Hutts étaient largement réputés pour être immangeables : même les monstres qui bouffaient tout et n'importe quoi dans la galaxie, comme les sarlaccs, devenaient malades s'ils ingurgitaient de la viande de Hutt ou la recrachaient instinctivement par dégoût. C'était dire.

DARTH LUMEN – Ta force de vie est très forte. Je pourrais me contenter d’en prendre un peu plutôt que de tuer aveuglément. Elle me consoliderait. J’en ai terriblement besoin ! Je me sens tellement mal ! Tu veux bien m’en donner un peu ? S’il te plaît.

Glurba eut bien du mal à dire si elle le suppliait sincèrement ou si elle jouait un jeu. Il fallait dire que si elle demandait vraiment poliment, cela paraissait fort invraisemblable. Quoi qu'il en soit, que fallait-il lui répondre ? Lui suggérer que les Hutts étaient indigestibles, la pousserait sans doute à aller se nourrir sur le Falleen ou sur le Harch. Glurba avait du mal avec la notion d'abnégation inculquée chez les Jedis mais il ne voulait pas donner le pilote et le copilote en pâture à sa place.

Heureusement, elle passa toute seule à un autre sujet, permettant à Glurba de réfléchir à une astuce. Elle s'étonna d'avoir face à elle un Padawan Hutt. Oui, tout le monde s'en étonnait, en général. Glurba ne s'arrêta pas sur cette réflexion, mais fut plus titillé par la réflexion qui s'ensuivit :

DARTH LUMEN – Cela explique pourquoi tu es faible. J’aurais été très déçue si tu avais été un Chevalier ou un Maître, à mon époque ils étaient bien plus fort que cela.

Glurba avait son orgueil, et ne pouvait pas se laisser traiter de faible si facilement, bien qu'il eût conscience de l'être en comparaison avec elle. Il lui rétorqua avec malice :

GLURBA – Vous êtes une Sith incapable de se contrôler si elle n'avale pas tout et n'importe quoi à longueur de journée. Vous voyez donc que la faiblesse peut prendre des formes très diverses.

La Sith annonça ensuite avoir hâte de rencontrer Darth Ynnitach, et voulut en savoir plus sur le Conseil Jedi. Alors qu'elle avait semblé ne rien savoir du tout ni sur les Siths ni sur les Jedis, elle montra qu'elle savait au moins que le Conseil Jedi était sur Coruscant.

GLURBA – Mmmh... Vous ne saviez pas que les Jedis étaient dirigés par un Conseil, mais vous saviez qu'il était sur Coruscant. Etes-vous vraiment si ignare que vous prétendez l'être ? Quoi qu'il en soit, j'ai dit que je répondrai à vos questions. Les réunions du Conseil se tiennent le plus souvent à Coruscant, mais il est rare que tous les membres soient présents là-bas, alors cela se passe par holoconférence.

Dire cela, c'était à la fois dire la vérité et ôter par avance de la tête de la Sith l'idée d'aller sur Coruscant pour tuer tous les membres du Conseil Jedi.

GLURBA – Chacun des membres du Conseil est puissant à sa manière, dans son domaine. Je sais bien que vous parlez de puissance au combat et dans la Force, et cela n'a pas de réponse, vous vous en doutez bien. Et comme vous le dites, je ne suis qu'un faible Padawan, je n'ai donc pas la portée de jugement nécessaire pour évaluer la puissance des plus hauts Jedis.

Un peu d'auto-dérision ne faisait pas de mal. Ce n'était pas que de l'ironie : Glurba n'avait réellement pas la portée de jugement nécessaire pour évaluer la puissance des plus hauts Jedis.

GLURBA – Quant à votre appétit... Vous avez bien tranché deux bras au Harch ? Je ne pense pas qu'il compte se les recoller. Votre repas est servi, alors, vous ne ferez de mal à personne en tapant dedans.
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Le Hutt était plus raisonnable maintenant qu’il était privé de son sabre et elle préférait largement cela.  Et puis, sa discussion était intéressante, autant la continuer plaisamment. Elle ne s’étonna même pas quand il la traita de faible. Cela aurait été un jeu dangereux avec d’autres Siths qui auraient pu le tuer pour un tel affront, mais Lumina se contenta d’une réponse curieusement modeste « Tu as raison. »

Ce qui rendit sa réponse suivante totalement imprévisible. Même si le ton calme était celui de la discussion, le propos était net et tranché « Ignare ? Tu devrais apprendre à mesurer tes propos, Jedi. Je suis polie avec toi alors fait de même avec moi, à moins que tu souhaites mettre ma patience à l’épreuve ? »

En quelques secondes, elle pouvait passer du cordial à la menace de mort et revenir discuter de son penchant au cannibalisme sous forme d’anecdote de voyage, ce qu’elle prouva en continuant la conversation comme si de rien était.

« Par holoconférence ? Oui, c’est logique en fait. Cela ferait trop de déplacement sinon. »

Elle écouta encore attentivement le propos de Glurba en acquiesçant à ses paroles. Ce qu’il disait était cohérent et, s’il y avait de l’ironie ou du second degré, elle ne semblait pas s’en rendre compte.

Revenus au sujet de la nourriture, elle prit une nouvelle fois le contre-pied des attentes du Hutt.

« Ce serait le plus simple. Mais, ils ne me font plus envie. C’est amusant n’est-ce pas ? Je pourrais me jeter sur l’homme araignée et lui dévorer le bras mais ceux à terre me dégouterait presque. Cela ne fait que renforcer mon idée, si j’ai besoin de force vitale manger ne sera pas suffisant. Mais je comprends que l’idée puisse t’effrayer. Je vais essayer de me contrôler aussi longtemps que possible et je tuerai ceux que je trouverai à mon arrivée. »

Lumina se leva et se dirigea vers le poste de pilotage. Le saut était en cours, il n’y avait plus qu’à laisser faire les machines. Le Falleen et le Harch, terrifiés, se recroquevillaient sur leur siège en espérant ne pas attirer l’attention de la Sith, ce qui ne fut pas le cas.
« Dans combien de temps arrivons nous ?
- Dans 20 heures, Madame. », répondit le Faleen d’une voix blanche.
-Bien. »

A ces mots, elle les laissa en arrière et retourna s’asseoir en se murant dans un silence et un immobilisme tel que l’on aurait pu la croire morte ou assoupie si ce n’était le mouvement régulier de sa poitrine et ses yeux qui se fixaient sur le Hutt au moindre de ses mouvements. Elle était fatiguée mais l’idée que le jeune padawan puisse tenter un geste de folie et l’attaquer la captivait. S’il était assez fou pour tenter quelque chose, elle aurait une très bonne raison de s’en prendre à lui et dans ce cas elle pourrait se nourrir sans vergogne. Mais les heures défilèrent et, avec le temps, la faim se fit de plus en plus pressante. Par saccades, son corps était saisi de tremblement et à chaque tremblement, elle semblait se tasser un peu plus sur elle-même. Puis ils s’amplifièrent et Lumina se leva pour aller chercher le Harch dans le poste de pilotage.

« Viens nous rejoindre à l’arrière.
- Non, je vous en prie. Ne me faites plus de mal.
- Chuuuuuuut. Ne fais pas d’histoires, viens. »

Le copilote émit un cri plaintif. « Pitié, j’ai fait ce que vous vouliez. 
- Ne me force pas à insister. Tu sais ce qui se passe quand je dois insister.»

Et il le savait. Il se leva.

« Assieds-toi à mes pieds, juste à côté de moi, que je puisse poser ma main sur ta tête. »
Quel choix avait-il si même un Jedi n’osait pas s’interposer ? Et qu’y avait-il de pire, la crainte d’un mal à venir ou la certitude de finir mutilé s’il désobéissait ? Il s’assit et Lumen posa la main sur son crâne tout en reprenant son demi-sommeil, caressant distraitement le pelage de l’araignée, gratouillant la peau plus fine à proximité des yeux. L’araignée s’apprêtait à se faire dévorer et elle le savait, elle avait entendu les paroles échangées et compris la profondeur de la folie de la Sith.

Les tressautements reprirent. Parfois la main s’immobilisait, comme prise d’une crise de tétanie, et Lumina devait se forcer à la détendre pour qu’elle reprenne ses va-et-vient surs la fourrure soyeuse et plus les heures passaient, plus le corps de la Sith se crispait violemment, l’amenant à sursauter sur son siège.

Puis, elle ouvrit les yeux. On y lisait une fatigue infinie. Ils étaient creusés, presque éteint hormis une pointe rougeoyante inextinguible. D’une voix devenue rauque et cassante, elle dit.

« J’ai faim. »

Le dénouement était proche.

Spoiler:
Glurba Lugliiamo
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La Sith prit mal l'adjectif « ignare ». Pourtant, Glurba ne l'avait justement pas insultée, puisqu'il doutait qu'elle fût réellement ignare. Ses questions n'étaient pas cohérentes : un coup elle demandait qui dirigeait l'Ordre Jedi, puis après, quand Glurba lui parlait du Conseil Jedi, elle montrait qu'elle savait déjà que le Conseil était basé sur Coruscant. Donc, elle savait que les Jedis étaient dirigés par un Conseil ; donc sa question était inutile, elle faisait semblant de ne pas savoir ce qu'elle savait déjà.
En fait, Glurba se demanda simplement quel intérêt cette Sith pouvait avoir à se faire passer pour quelqu'un s'ignare à ce point. Etait-ce un moyen de vérifier si le Jedi allait essayer de lui mentir ? Oui, c'était sûrement cela. En ce cas, Glurba l'avait échappé belle, lui qui était habitué à mentir facilement.

Au sujet de la nourriture, Glurba espérait vraiment que les bras tranchés du Harch suffisent à son appétit. Malheureusement :

DARTH LUMEN – Ce serait le plus simple. Mais, ils ne me font plus envie. C'est amusant n'est-ce pas ? Je pourrais me jeter sur l'homme-araignée et lui dévorer le bras mais ceux à terre me dégoûteraient presque. Cela ne fait que renforcer mon idée, si j'ai besoin de force vitale manger ne sera pas suffisant. Mais je comprends que l'idée puisse t'effrayer. Je vais essayer de me contrôler aussi longtemps que possible et je tuerai ceux que je trouverai à mon arrivée.

Tu parles d'une solution... Glurba pouvait-il réellement s'en laver les mains ? « Cette Sith fera un carnage à son arrivée sur Arda, mais je m'en fous tant qu'elle ne fait plus de mal à personne dans le vaisseau ! » Non, il ne pouvait pas se dire cela. Il n'était pas le Jedi le plus empathique, mais tout de même. D'un autre côté, n'y avait-il que des sympathisants Siths sur Arda ? Au mieux, cette femme tuerait des gens favorables à son camp.
Non, c'était n'importe quoi. Tous les habitants de Nar Shaddaa n'étaient pas favorables aux Hutts, bien au contraire. Sur Arda, il y avait forcément des opprimés, des rebelles clandestins, et tout un tas d'autres personnes qui ne devaient pas voir l'Empire Sith d'un bon œil.
Il valait donc mieux que cette Sith se nourrisse avant d'arriver à destination.

Vingt heures, c'est l'estimation du temps de trajet par le pilote. Après avoir posé la question, la Sith revint s'asseoir juste à côté du Hutt. Elle avait l'air vraiment épuisée, mais Glurba se méfia : ne faisait-elle pas semblant d'être épuisée autant qu'elle faisait semblant d'être ignare ? Si elle faisait semblant, alors elle pouvait très bien arriver sur Arda sans s'être nourrie, et sans avoir la compulsion de tuer plein de gens à son arrivée. Glurba était-il prêt à prendre ce risque ?
De toute façon, les Siths perpétraient des massacres partout où ils allaient. Glurba était incapable d'empêcher cette Sith de tuer des gens si elle en avait envie, à partir du moment où il l'aurait laissée sur la planète. Le seul moyen pour cela, serait de la tuer, elle, directement ; mais Glurba devait bien reconnaître que la Force était puissante chez cette ennemie, et il ne comptait pas se suicider dans un duel perdu d'avance.

Alors que la Sith se murait dans un silence de mort, Glurba se dit que cela ne valait pas la peine de se tracasser plus longtemps. Il l'empêcherait de se nourrir dans le vaisseau, tant que faire ce peut. Que cette Sith effectue une tuerie par compulsion ensuite... Si elle ne la faisait pas, elle en ferait une autre le lendemain, de toute façon, et Glurba n'y pouvait rien. La seule chose sur laquelle il pouvait agir, c'est le déroulement du trajet.

La Sith réclama la présence du Harch. Ce dernier la supplia vainement, et Glurba tressaillit : allait-elle finalement le tuer et le dévorer, là, maintenant, sous ses yeux ? Le Harch manquait de se souiller le pantalon. La Sith lui caressait la tête, faisant mine de lutter contre la faim.

DARTH LUMEN – J'ai faim.

Sa voix devenue rauque sonna comme un avertissement. Glurba se dut d'agir pour éviter une mort douloureuse au copilote.

GLURBA – Vous, les Siths, vous savez absorber l'énergie vitale de quelqu'un juste en le touchant, sans le “manger”, n'est-ce pas ?

La Sith hocha faiblement la tête.

GLURBA – Alors épargne le copilote et fais-le sur moi. Je te déconseille de toute manière d'essayer de me manger ; mais si aspirer un peu de mon énergie vitale peut te suffire jusqu'à notre arrivée sur Arda, alors fais-le.
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Finalement le limaçon se rendit à la raison et ses pensées étaient justes : la question n’était pas de savoir si Lumen tuerait mais de combien elle tuerait car son avidité était telle qu’en l’état rien ne l’aurait arrêtée. Elle se leva, grimaçante de douleur, les articulations craquantes et prit une grande inspiration pour rassembler ses forces puis, d’une voix toujours aussi rauque mais qu’elle tenta vainement de rendre douce, elle s’adressa au copilote épouvanté.

« Va rejoindre ta cabine. » Et, presque gentiment, elle l’aida à se relever et le dirigea vers son siège avant de se retourner vers le Hutt.

« Non, je ne compte pas te dévorer même si, prise de folie, j’aurais sans doute pu le faire. J’essayerai de ne pas te faire trop mal.»

Elle réduisit encore la distance qui les séparait et, sans la moindre trace de répugnance, posa sa main décharnée sur le visage replet du padawan. Elle enfonça ses doigts dans le mucus qui rejaillit d’entre ses phalanges et, lentement, délicatement, tendrement même, la promena sur sa joue, son menton, son cou... Ses doigts se faisaient caresses, ils suivaient les contours des minces bourrelets de sportif du jeune Glurba, les soupesaient, les massaient, afin de rendre ce qui allait suivre aussi doux que possible et, alors que le corps du Hutt frissonnait, de peur ou de plaisir peut être, Lumina devint un vide de vie dévorant.

Une douleur à la limite du supportable fusa à travers de tous les nerfs du padawan et une part de son essence de vie disparu, une douleur rrêve mais intense, accompagnée de la sensation que si elle ne s’arrêtait pas son cœur pourrait bien cesser de battre. Elle se gorgeait de son être le plus intime, l’absorbant comme un œuf que l’on gobbe. Mais déjà, la douleur s’amenuisait et ce qui avait été une arkanienne et qui n’était plus qu’une enveloppe animée du Bogan, se redressa, la respiration soudain dégagée, ses douleurs envolées. Les cernes profondes qui marquaient ses yeux avaient disparus, son corps a nouveau se remplissait de vitalité. Elle reprit ses caresses, venant masser sa nuque, effleurer la bordure de ses yeux, souligner d’un doigt le tracé de ses pommettes. Elle voulait que son supplice soit mêlé de douceur afin de le récompenser pour son don. Et la douleur revint. Brutalement, plus insupportable encore que la première fois mais à la limite du tolérable. Comme un vampire, elle le dévorait.

Elle poussa un soupire de soulagement. Les propriétés régénératives du Hutt temporairement absorbées, elle reprenait vie. Ses chaires se gonflaient de façon visible, spectaculaire. Elle n’était plus un squelette animé mais une jeune femme fatiguée et amaigrie. Ses yeux perdirent leur fixité hallucinée pour se poser, peut être sur la première fois sur sa victime, comme si elle s’interrogeait sur ce qu’elle était en train de faire. Elle sentait son cœur battre la chamade et la faim dévorante en elle s’embraser dans une envie folle de plus et de satisfaction bestiale. Mais elle résista et elle retira son second gant. Ses mains reprirent leur ballet, cette fois ci sur le corps du Hutt. Sans pudeur, elle caressait son ventre, remontait sur ton torse, prenait à pleine main ses bourrelets pour les soupeser et les masser, à la limite d’un érotisme dévoyé. Comme pour appuyer cette pensée, elle se caressa le visage d’un doigt dans un geste sensuel, venant souiller sa joue de bave, comme si elle voulait marquer qu’elle était à lui comme lui était a elle. Mais, avant même que le Hutt ait pu mettre cette idée à l’épreuve, il fut plié en deux de douleur.

Cette fois ci, la douleur était trop forte. Déjà affaibli par les deux fois précédentes, il n’était plus en mesure de résister aussi vigoureusement qu’avant. Des années de vie s’écoulaient au travers de sa peau pour venir renforcer celle encore instable de la Sith. Combien ? Nul ne serait le dire mais longtemps après cette rencontre, alors qu’il se ferait vieillissant dans un avenir lointain, cette pensée devait revenir le tarauder. Combien de temps ? A chaque douleur qu’il ressentirait, chaque respiration qu’il aurait du mal à reprendre, chaque fois qu’il se sentirait fatigué, il se demanderait combien avait-il perdu ce jour là ?

Comme avant, la douleur s’effaça et lorsque ses yeux se desserrèrent, ce qu’il vit était une jeune femme en pleine possession de ses moyens. Vigoureuse, svelte, athlétique même, au corps parfaitement proportionné, lascif, appelant aux caresses. Mais Glurba savait que l’esprit qui l’habitait était le même qu’avant. La peau était restée noircie par le côté obscure de la Force et ses yeux étaient deux puits de folie traversés par des volutes malsaines, comme une taie maléfique qui se promenait en permanence sur le regard qu’elle jetait sur le monde. Comme il l'avait découvert, son esprit n'était que démence, et son apparence trompeuse n'était qu'un leurre sur son être véritable. Si avant elle avait été dangereuse, cette fois-ci Glurba avait en face de lui un Seigneur Sith en pleine possession de ses moyens.

« Je te remercie padawan, tu m’as fait beaucoup de bien. Si cela peut te consoler tu as vraiment épargné la vie de beaucoup de personnes. Je ne savais pas que les Hutt pouvaient régénérer comme cela. Je comprends mieux pourquoi tu me donnais faim. Et comme tu es très gros, il ne me fallait pas beaucoup pour revenir à moi. » Sa voix était changée elle aussi, beaucoup plus riche et chaude mais avec une vibration parfois la limite de l’hystérie.

« Tu mettras quelques jours à te remettre. Tu aurais été un humain, je t’aurais dit que tu n’aurais jamais repris pleinement possession de tes moyens. Une absorption de vie est rarement sans séquelle, surtout prolongée, mais vu que tu es un Hutt… qui sait ! »

Elle était de bonne humeur.

« J’espère que tu auras partagé un peu de mon plaisir et que tu en gardera un bon souvenir. Douleur et plaisir peuvent parfois faire naitre des vocations tu sais. » Elle lui gratouilla le quintuple menton, lui fit un clin d’œil coquin et éclata d’un rire joyeux.

Oui, elle était vraiment de très bonne humeur. Elle ne s’était plus sentie aussi bien depuis bien des années. Presque un siècle à dire vrai.

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Glurba Lugliiamo
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La Sith valétudinaire, d'une voix toujours aussi rauque et d'un geste toujours aussi fébrile, dit au Harch de reprendre son poste de copilote, l'aidant même à se relever, du peu de force qu'elle semblait avoir. Glurba restait persuadé que tout ceci n'était qu'un jeu de dupe : la Sith faisait semblant d'être faible pour réclamer à “manger” et jouer sur les sentiments du Jedis. Cela fonctionnait parce que Glurba ne voulait pas qu'elle fasse du mal au pilote et au copilote avec qui il avait passé un accord. Mais Glurba ne voulait pas être dupe.

Elle s'approcha du Hutt, et d'un geste presque tendre, vint poser ses doigts nus sur sa peau huileuse. Elle fit une petite pression, faisant remonter le mucus jusqu'à ses phalanges. Elle ne montra aucun dégoût. Ses doigts caressèrent le visage du jeune Hutt, passant par le cou, le menton, les joues, le contour des yeux. L'appréhension que put avoir Glurba fut absorbée par ce toucher sensuel, et il frissonna. Glurba ne sut ce qu'il devait penser de tout cela.

Il frissonna encore alors que sa main pétrissaient tendrement sa peau, le massant. Il échappa même un court râle de plaisir malgré lui.
Puis soudain, une douleur. Intense. Brève. Profonde. Tétanisante. Comme si cinquante lames transperçaient son corps à toute vitesse et se retiraient immédiatement. Glurba serra les dents pour n'émettre aucun cri de douleur. La douleur s'arrêta aussi soudainement qu'elle s'était abattue.

Le Hutt reprit ses esprits, plus facilement grâce aux caresses de la femme qui reprirent. Les doigts émaciés poursuivirent leur tracé sur sa nuque, puis revinrent sur le contour de ses yeux mi-clos. Glurba respirait lentement. Des frissons le parcoururent déjà de nouveau, mais s'arrêtèrent alors que la même douleur que précédemment le cisailla avec la même soudaineté.

Glurba réussit encore à contenir un cri. Quand la douleur s'arrêta, il haletait. Les capacités régénératives du Hutt étaient affaiblies mais se débattaient avec le mal qui absorbait son énergie vitale. Son corps ne produisait plus autant de mucus, et risquait le dessèchement si cela continuait. La bave se fit au contraire plus abondante, dégoulinant jusqu'à son ventre, que la Sith massa maintenant. Glurba, malgré son affaiblissement, sentit de nouveau le plaisir prendre la place de la douleur. La Sith retira le gant de son autre main pour joindre cette dernière à la première main, utilisant les deux pour caresser la Limace, du ventre au torse, récoltant sa bave verdâtre, et venant même se l'étaler sur son propre visage.

Glurba ouvrit les yeux, ébranlé par une vague d'érotisme.
Puis par une vague de douleur.
Il la supportait de moins en moins. Cette troisième décharge ne fut pas plus longue que les deux premières mais elle le parut. Cette fois-ci, c'en fut trop, et Glurba lâcha un grondement de douleur, se bavant de plus en plus dessus, jusqu'au sol, alors que son mucus se raréfiait et que sa peau se desséchait.

La douleur s'arrêta. Haletant, il décrispa lentement ses paupières. La Sith était presque métamorphosée. Son apparence malingre était devenue celle d'une athlète en pleine forme. Sa peau était toujours aussi souillée par le Bogan mais sa pâleur était presque éblouissante, alors qu'elle avait été si terne jusqu'à présent. Quant au Hutt, ses pensées étaient prises dans un tourbillon d'érotisme. Il était devenu sa chose, il était à sa merci, vulnérable, impuissant... et cela lui coupa le souffle d'excitation.

DARTH LUMEN – Je te remercie Padawan, tu m'as fait beaucoup de bien. Si cela peut te consoler, tu as vraiment épargné la vie de beaucoup de personnes.

Ce n'était qu'une parole de Sith. Glurba n'aurait été vraiment tranquille que s'il s'était senti capable de la tuer. Mais qu'importe. Il ne réfléchissait plus correctement. Il était secoué de sensations contradictoires.

DARTH LUMEN – Je ne savais pas que les Hutt pouvaient régénérer comme cela.

C'est ce qui permit à Glurba de supporter ces trois aspirations de vie successives, quand un Humain à sa place serait peut-être tombé dans les vapes. Cependant, ses capacités de régénération avaient presque été éteintes. Heureusement, il restait encore un peu moins de vingt heures avant d'arriver à Arda, et c'était cinq fois plus que nécessaire pour qu'elles se réactivent. Le temps ensuite de se rendre sur Nar Shadda, Glurba aurait le temps de récupérer sa santé, et peut-être même se sentirait-il déjà en pleine forme sur la lune de son peuple d'origine.

DARTH LUMEN – Je comprends mieux pourquoi tu me donnais faim. Et comme tu es très gros, il ne me fallait pas beaucoup pour revenir à moi.

« Très gros »... comparé à un Proche-humain, oui. Mais Glurba n'allait pas se plaindre : encore une fois, son corps de Hutt avait été un avantage. Cette Sith elle-même le reconnaissait.

DARTH LUMEN – J'espère que tu auras partagé un peu de mon plaisir et que tu en gardera un bon souvenir. Douleur et plaisir peuvent parfois faire naitre des vocations tu sais.

La douleur ne faisait pas partie du fétichisme de Glurba. Mais la domination, oui, clairement. Cette séquence aurait été beaucoup plus plaisante sans ces phases de douleur presque insoutenable – “presque” insoutenable parce qu'il était un Hutt – mais elle l'avait quand même rendu dans un état second. Glurba regarda la Sith avec une étrange passion dans les yeux. Ses paupières clignèrent à moitié quand la Sith lui gratouilla le menton.

GLURBA – Oui... Caresse-moi...

Chamboulé par les vagues érotiques qui avaient successivement traversé son corps, de par les caresses, les massages et la sensation d'être dominé et à la merci de la Sith, le Hutt étira lentement une langue dégoulinante de bave verdâtre vers sa tortionnaire. Lentement, il lui attrapa un bras et voulut l'attirer à elle, se frotter à elle et la lécher.
Il était Jedi, elle était Sith... Tout cela s'était envolé. Il n'y avait plus que la sensualité charnelle maintenant. La femme avait allumé le Hutt... et voilà le résultat.
Invité
Anonymous
On aurait pu être surpris de l’absence de dégout de Lumina pour le corps flasque et visqueux, glaireux même, du Hutt et pourtant cela aurait été mal la comprendre. Tout au long de sa vie elle n’avait éprouvé qu’un seul sentiment vis-à-vis d’elle-même : le mépris. Elle pouvait se rouler dans la fange, s’humilier, ramper, commettre les pires atrocités, il n’y avait pas d’égo à blesser, pas d’estime à entacher. Elle était néant, non pire que néant, abjecte et seules les bribes de puissance qu’elle avait arraché à la Force lui donnaient l’impression d’être quelqu’un. Il n’existait pas de point plus bas pour sa considération propre que la folie et la mort. Alors que représentait caresser un Hutt en comparaison de cela ? Rien. Un jeu tout au plus. Et si elle avait du livrer soudainement le fond de son cœur à nu, c’est sans doute son contact qu’elle aurait trouvé plus répugnant que celui du Hutt.

Mais elle fut surprise tout de même de voir la réaction du limaçon. Si le râle de satisfaction ne lui avait pas échappé, elle avait mis cela sur le comportement bestial naturel de chaque mâle. Mais il s’agissait de plus : Glurba était en adoration devant elle et cela, elle ne s’y était pas attendue.

« Et bien, tu en redemandes on dirait. »

Elle laissa la langue s’enrouler autour de son bras, sans se laisser enserrer, jouant avec elle, la soupesant, l’effleurant, en longeant ses côtés… lascive.

« Tu voudrais que cela dure ? Il suffit de le vouloir tu sais, de le demander. Et tu pourrais avoir cela toute ta vie. »

Elle se saisit alors de la langue et, dans un geste totalement obscène, faisant mine de se frotter à elle, elle commença un mouvement de va et vient du poignet le long du frein du muscle gluant de bave.

Glurba ne comprendrait probablement jamais le péril terrible duquel il échappa ce jour là car l’esprit des Hutt était insensible à l’appel de la Force. Mais une puissance maligne, insidieuse, perfide, commença à se dégager de Lumina. Filaments d’obscurité, ténèbres de l’âme, corruption des cœurs les plus purs, comme la chandelle du mal, il émanait d’elle une impression suffocante qui, comme la première fois, faisait vaciller le côté lumineux de la Force. Le Faleen et le Harch n’était pas immunisés, eux, et ils se mirent à trembler et à pleurer. La peur qui les tenaillait était telle qu’ils se mirent à hurler en silence car un cri, un vrai, aurait attiré l’attention de la bête sur eux et tout aurait été bien pire. S’il avait pu être touché que Glurba aurait été engloutit par une vague de désir torride, qui en aurait fait temporairement le pantin de ses propres pulsions et peut-être sombrer définitivement dans le côté obscur de la Force.

Sans se laisser toucher, sinon du bout des doigts, la Sith joua un moment avec le padawan, désireuse de briser son esprit, de le corrompre. Et dès que le Hutt devenait trop entreprenant, la douleur le ramenait à la réalité de leur place respective dans ce rapport pervers.

« Dis oui et ta vie ne sera plus que délices. »

Le vaisseau fini par sortir de l’hyperespace et Lumen cessa son petit jeu. D’un mot cinglant à l’égard des pilotes, elle leur intima l’ordre d’atterrir.

Enfin, la navette se posa. Enfin le sas s’ouvrit et enfin les prisonniers purent envisager une liberté.
Une journée de trajet qui avait paru une éternité de tourments pour certains, un bonheur trop subitement interrompu pour d’autres.

Elle sortit le sabre de padawan de sa bure et le laissa tomber à ses pieds dans le couloir.

« Suis-moi ou retourne parmi les tiens. »

D’un pas assuré Lumina sortit. Elle avait rendez vous avec la personne la plus dangereuse de la Galaxie.

Elle avait respecté sa parole. Elle n’avait même pas donné son nom.
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