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Le cours donné par la Dame Noire venait de s'achever.

L'impératrice avait probablement rempli son office professoral pour la décennie à venir et je pourrais au moins me gausser d'y avoir assisté, quand bien même je n'en retirais moi-même que peu de satisfaction. Côtoyer de si près la personne qui était indirectement responsable de la mort de mon Maître n'avait fait qu'éveiller des souvenirs que j'aurais préféré enfouir à jamais.

Aussi je n'avais guère tardé à la fin du cours, quittant aussitôt les lieux sans daigner gratifier qui que ce soit ne serait-ce que d'un simple regard. Je n'aspirais qu'à un peu de tranquillité, propice à la réflexion. Dans ces moments de doute, j'appréciais de pouvoir simplement m'isoler dans ma chambre, pour pouvoir méditer en paix. A ce que j'avais perdu. Mais aussi à ce que je pouvais espérer gagner.

J'avais donc rapidement pris le chemin des dortoirs, croyant avec satisfaction avoir distancé tous mes camarades. Jusqu'à ce que j’entende le son de pas à ma suite. Je me retournai donc pour découvrir Yawto, le nouvel aspirant que j'avais failli mettre en pièce bien malgré moi, il y a de cela quelques jours.

Les habits troués par ma lame, laissant transparaître le pansement qui dissimulait la blessure que je lui avais infligé, il paraissait assez piteux. Pas suffisamment pour susciter chez moi une quelque conque sentiment s'apparentant à la pitié ou au remord, toutefois.

« Tu vas au dortoir ? Que je l'interrogeai donc, laissant clairement entendre que c'était également ma destination. Il y a encore un mystérieux inconnu qui doit t'y retrouver ? »

Je faisais bien évidemment référence à l'excuse bidon qu'il avait invoqué pour tenter d'esquiver notre duel, la dernière fois. Je souriais légèrement, mais après ce cours des plus éprouvants, je n'avais plus vraiment la force de donner à ma voix la moindre inflexion goguenarde.

« Eh bien, on peut dire que tu as fait bonne figure devant la Dame Noire. »

Serait-ce un compliment que je lui adressais ? M'étais avis que cela y ressemblait un peu trop.

« Pour un grand blessé. »

Que j'ajoutai donc pour compenser. Il ne fallait tout de même pas qu'il se fasse des idées sur mon appréciation de ses capacités. Ni qu'il s'imagine que je le haïssais plus que d'autres. Ce qui était loin d'être le cas, tous se trouvant plus ou moins sur un pied d'égalité dans ma vie sociale rachitique. Aussi je me résolus donc à prendre tout de même de ses nouvelles, comme il était généralement habituel de le faire auprès de ceux qui s'était trouvés gravement blessé par notre faute.

« Et sinon, comment se porte cette cicatrice ? »

Pâle ersatz de sociabilité.
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Le cours d'étouffement de Darth Ynnitach venait de se terminer. Une bonne partie des apprentis étaient encore présents dans la salle, comme s'ils attendaient des félicitation de la part de notre Reine bien aimée... Ne connaissant personne, j'avais prévu de quitter les lieux au plus vite et d'ENFIN pouvoir rejoindre mon dortoir. Je marchais - ou plutôt devrais-je dire : je traînais la patte - jusque dans le couloir, fatigué par ma blessure et de mon premier cours ici. En relevant la tête, je remarquai Rhaenys, toujours à l'écart des autres celle-là...

Comme si j'eus trouvé que c'était une bonne idée, je me mis à trottiner pour arriver à sa hauteur. Elle se retourna avant que je n'arrive, de son air las. Après m'avoir dévisagé de la tête aux pieds - ou l'inverse - elle finit par me poser une question on ne peut plus banale. « Euh... Oui, oui. » En même temps, où veux-tu que j'aille ? J'vais pas me coltiner un autre entrainement juste après celui-ci. Tout ce que je veux, c'est un bon lit ! Cachant mon amusement pour sa blague (ouais je l'ai trouvée drôle, et alors ?), je m’empressais de répondre « Bah... Du coup non. À l'infirmerie on m'a demandé d'assister à mon premier cours. Je suppose que c'est ça... »

Continuant de trottiner pour ne pas me faire distancer par ma seule connaissance en ces lieux, je ne pus m'empêcher de repenser à ce que j'avais fait lors des heures précédentes, lorsqu'elle commença à en parler. Ces visages meurtris auxquels j'avais du faire face... C'était vraiment une chose que j'appréhendais de vivre à nouveau. Question d'habitude je suppose. Bien que les mots de la Zabrak ne semblaient pas complètement sincères, je me réjouis de voir qu'elle s'intéressait, ne serait-ce qu'un peu, à mes "exploits". « Ah, euh... Merci », dis-je en rougissant un peu. Alors qu'elle finissait ça phrase, en m'envoyant une nouvelle pique, je ne pus m'empêcher de répondre avec un semblant d'ironie « Ouais, t'étais pas trop mal toi aussi. ». Content de voir que mon humour reste en place même quand je suis dans le pire des états physiques possible!

Alors que nous approchions de mon dortoir, elle finit par énoncer LA question que tout le monde pose aux personnes qui sortent d'une quelconque convalescence. Tandis que j'allais m'arrêter, pour lui faire comprendre que j'étais assigné à ce dortoir, elle fit de même. Simple anticipation, ou... ? « Euh... J'ai pas trop eu le temps de regarder... Mais merci de demander. Je pense que j'vais jeter un oeil à ça justement, on m'a dit de changer le pansement chaque demi-journée. » Voyant que ma comparse ne bougeait pas d'un poil, je sortis une fois de plus mon ton railleur pour ajouter « Mais si ça t'intéresse je peux te fournir un rapport complet de l'évolution de mon rétablissement, hein ! »

Pour finir, comme j'avais horreur de rester planté là, je déçidais de la saluer « Bon, bah... Du coup je vais y aller. À bientôt ? »
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C'était donc à ça que ressemblait une conversation normale ? Entre personnes s’apparentant à des camarades. C'était plutôt étrange. Mais pas forcément désagréable. Pas totalement du moins. Sans doute l'attrait de ce qui était inhabituel. C'est que je n'avais pas vraiment l'habitude de communiquer avec les autres apprentis d'ici. Non pas par timidité, loin de là, mais je n'en ressentais tout simplement pas le besoin en temps normal.

Je laissais pourtant filtrer un vague sourire alors que Yawto se payait clairement ma tête. Un rapport complet fallait peut-être pas pousser non plus. Mais je trouvais tout de même qu'il prenait cette histoire avec un peu trop de désinvolture, ce que je ne me priai d'ailleurs pas pour lui faire remarquer.

«  Si tu veux mon avis tu ferais bien de suivre ce conseil et de soigner ça avec attention. Être blessé ici c’est jamais bon. Il y a toujours quelques rapaces aux aguets du moindre signe de faiblesse si tu vois ce que je veux dire. »

Pourquoi je prenais la peine de lui dire ça exactement ? C'était pas mon problèmes s'il avait des ennuis après tout. Est-ce qu'au fond de moi je me sentirais pas un peu coupable d'avoir été à l'origine de ses blessures ? Non. Certainement pas. Ce genre de considération était indigne de mon statut. C'était du moins ce dont je m'efforçais de me persuader. Quoi qu'il en soit, ce que je venais de dire devait tout de même être de plus inquiétant pour un nouvel arrivant.

« Enfin sans vouloir te faire peur hein. »

Que je rajoutai donc. Ce qui ne devait pas être plus rassurant.

« Comme tu as pu le voir l'autre fois, Darth Ladium, le gardien des mystères, nous a techniquement interdit de nous entre tuer entre apprentis. Ceci dit, il existe des tas de moyens de faire souffrir les gens sans les tuer, et les apprentis d'ici sont en général très inventifs de ce côté donc bon… On est jamais trop prudent. »

Sur ce bon conseil, je m'apprêtais à rentrer dans ma chambre, que nous avions atteint tout en parlant. Sauf qu'il restait planté là, à me saluer devant ma propre porte.

« Euh… Oui, à la prochaine. » Que je lui répondis donc attendant qu'il se barre. Jusqu'à ce qu'un doute terrible ne s'insinue dans mon esprit. « Mais attends… Me dis pas qu'on t'as filé cette chambre là ?! »

Que je m'exclamai en pointant du doigt la porte de MA chambre.
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C'est bien beau de vouloir être gentil avec moi, mais c'est bon... J'suis pas un gamin quoi. Bien sûr que j'allais me soigner. Je suis pas du genre à laisser couler. Déjà que je suis une brindille, je vais pas laisser mon corps s'amocher encore plus. Et puis, elle me fait quoi là ? C'est de la pitié ou bien ? Enfin, je vais pas gâcher le semblant de relation que j'ai avec une personne sur cette planète de merde pour si peu.

« Ouais, ouais, t'en fais pas... » Ma réponse avait tellement l'air désinvolte...

Ah ouais, des rapaces dis-tu ? Ça doit être des vilains garnements qu'on a là. Qui voudrait faire du mal aux plus faibles parmi nos gentils amis les Sith ! Bon... Dans le fond, elle a pas vraiment tort. Ici, j'ai très bien compris qu'on ne se fait pas de cadeaux. Même si elle est la première à me l'avoir fait comprendre lors de notre première rencontre. D'ailleurs, c'est surement pour ça qu'elle se sent un peu obligée de me parler... Enfin... J'espère juste que ça ne l’embarrasse pas trop. Je déteste m'imposer. Ainsi donc, je l'avais bien compris : interdiction de tuer dans l'enceinte de l'établissement. Quel dommage pour moi ! Cependant, ça n'allait pas trop me changer d'Elom. SAUF ! Peut-être sur un point, certes. Effectivement le directeur de l'académie d'où je viens était un peu protecteur de ma personne. C'est quelque chose qui va surement me porter préjudice entre ces murs. Je ne suis plus trop préparé à ce genre de pratiques, si je puis dire.

D'un sentiment mitigé, je rajoute « Ouais... Surtout maintenant que certains maîtrisent l'art de l'étouffement... » Le souvenir des victimes du cours précédent revenaient dans ma tête, comme des images douloureuses.

Voyant que Rhaenys ne bougeait pas, je commençais à pousser la porte de mon dortoir, lorsqu'elle s’esclaffa. Je stoppai net mon mouvement, la main toujours prête à ouvrir la porte « Ben... Ouais ? » J'en déduisais donc que nous allions devoir partager notre chambre. Et peut-être avec d'autres personnes. Déjà que l'idée de partager ma chambre avec d'autres apprentis ne me réjouissais guère, il fallait que je tombe sur elle. Enfin, je ne veux pas dire par là que je ne l’apprécie pas... Bizarre d'ailleurs, pour la personne qui a manqué de vous ôter la vie... Et maintenant je suis limite reconnaissant d'être en vie alors qu'au moment où je sombrais, je n'attendais que de plonger plus profond dans l'appel de la mort... Bordel, mon cerveau. Je suis pas logique à un point, c'est fou !

Je secouai ma tête pour remettre mes idées en place (je dois vraiment avoir l'air con, vu que l'extérieur). À première vu, elle n'était pas si méchante qu'elle ne le paraissait. Elle semblait même plutôt amusante. Pourtant, un truc qui me chiffonnait un peu plus, c'était de partager un dortoir avec une fille. Déjà que d'ordinaire je suis timide, l'idée de dormir à quelques mètres d'une fille me met encore plus mal à l'aise. Pour finir, peut être que ce n'était qu'une "punition" pour nous être battus ? « Si tu veux, je peux demander à changer ? » demandais-je innocemment.
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Alors là, j'avais vraiment tiré le gros lot ! Moi qui ne pouvait déjà pas supporter la présence des autres aspirants, j'allais m'en coltiner un dans ma propre chambre. Adieu l'isolement, le calme et la tranquillité. Déjà qu'on ne m'avait donné que ce réduit minable, si en plus je devais le partager… C'était bien ma veine. J'aurais bien gentiment dégagé mon futur colocataire avant qu'il ne s'installe, mais avec l'incident de l'autre fois et l'avertissement de l'instructeur à mon égard… Je craignais tout de même que cela ne m'attire quelques ennuis.

« Quoi ? Tu as peur que je te bouffe pendant ton sommeil ? »

Que je répondis donc à sa proposition. Lui-même n'avait l'air guère plus réjouit que moi à l'idée de partager son espace vital et le fait que je l'aie à moitié tué ne devait pas y être totalement étranger. A moins qu'il ne soit juste gêné parce que je faisais partie du sexe opposé mais dans ce cas-là… je ne pouvais plus rien pour lui ! Mais sa réponse démontrait d'ailleurs une fois de plus qu'il n'avait pas bien saisi comment fonctionnait les choses sur Korriban.

« Oui, c'est ça, va donc demander à changer. Que je rigole en voyant ta tête quand tu reviendras. Permet-moi de te rappeler qu'on est pas dans un foutu camps de vacances, alors tu ne peux pas te ramener comme ça pour faire des réclamations à la direction du camping. Mais bon, si tu as envie de tenter le coup je ne te retiens pas. »

Je le voyais bien rappliquer le nez enfariné pour demander poliment qu'on lui attribue un autre réduit puant. Au mieux, on lui rirait au nez, au pire… Eh bien l'interdiction de Darth Ladium ne s’appliquait qu'aux apprentis hein et avec l'obstination de Yawto a faire preuve d'un instinct de survie porche de néant...

« Le credo dans le coin, c'est tu veux quelque chose, tu le prends. Et pas tu attends bien sagement qu'on te le donne. »

Cette leçon là, je l'avais bien retenu et ce dès mon arrivée ici. Je n'avais pas été habitué auparavant à défendre autant mes possessions ou à devoir voler quelque chose pour le posséder. Mon Maître avait beau parfois se montrer très dur, je ne manquais tout de même de rien avec lui. Perdue dans mes pensées, j'ouvrais machinalement la porte, franchissant le seuil de la chambre avant de me retourner vers Yawto, toujours planté là.

« Bon. Tu rentres ou tu sors ? »

En retenant un désir insidieux de lui claquer la porte au nez.
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À première vue, le fait de partager sa chambre avec moi embattait moins Rhaenys que moi. Mais bon, ça c'était ce que sa réponse laissait sous-entendre. Un peu boudeur je marmonnais « Non, non... » Bien que finalement, j'appréhendais quelque peu de fermer l’œil à quelques mètres d'elle. Certes, elle m'avait accompagné à l'infirmerie, et promulgué pas mal de conseils sur "Comment rester en vie à l'académie pour les nuls", mais je commençais à me demander si elle faisait ça parce qu'on le lui avait demandé, ou encore par simple pitié. Après tout, elle se plie aux consignes de l'administration, mais si elle en avait l'occasion, elle n'en ferait certainement pas tant pour moi.

Pour une fois, son ton railleur ne me fit pas sourire. Elle avait en tout point raison, bien entendu. Je ne suis pas habitué aux us et coutumes de Korriban... Si on peut appeler ça comme tel. Vu comme j'ai été accueilli, il y a peu de chance pour que l'on accepte mes requêtes. Même aucune à vrai dire. Encore heureux qu'elle est là pour me remettre à ma place, sinon je me prendrais certainement une seconde dérouillée, par un adulte qui plus est...

Ses derniers conseils firent disparaître timidement la moue que j'arborais et me rassuraient quelque peu à son égard. Finalement, peut-être qu'elle était vraiment sincère. Si elle se fichait vraiment de ma personne, elle me laisserait me faire lapider dans un coin. Instinctivement, je rapprochais mes affaires de moi. D'accord, j'ai surement rien à craindre concernant mes affaires, j'ai pas grand chose, mais bon... J'y tiens un peu quand même.

Sa dernière question, un peu plus exaspérée me fit sursauter. D'un bond, je filai dans la chambre, avant qu'elle ne ferme la porte derrière moi. Finalement, c'était pas si petit. Mais pour combien de personnes ? Je ne voyais que quelques lits, dont un seul paraissait occupé. Deux bureaux au fond de la pièce, face à une grande fenêtre. Marrant, ils aiment pas l'obscurité ici ?

« Tu... T'étais toute seule ici ? » tentais-je de demander, avec un peu d’appréhension concernant sa réponse. Si elle était seule, ça ne l'enchantait certainement guère de partager ses appartements...

Jaugeant la salle du regard, je cherchais déjà où m'installer, suivant ses conseils de "tu veux; tu prends". Le lit au fond à droite, proche des bureaux et de la fenêtre me semblait parfait. En plus, ça laissait assez d'espace personnel à chacun de nous. Ça paraissait être un bon compromis. J'avançais donc en direction de mon nouveau meilleur ami, et y déposais mon sac. Je m'assis sur le matelas. Pas si fin que ça. Faut dire que vu comme je suis épais, j'ai beaucoup de mal à sentir les lattes sur quel que lit.

Me tournant vers ma nouvelle colocataire, je ressentis à nouveau une douleur émanant en dessous de mes côtes. Machinalement, je posai ma main sur ma blessure. Seulement, l'infirmerie ne m'avait rien donné pour changer les bandages. « Au fait, tu sais où je peux trouver des compresses ou autre... ? » Voyant qu'elle était affairée à faire je ne sais quoi, elle qu'elle ne m'avait probablement pas entendu, j'insistai « Tu peux m'indiquer où il y aurait une pharmacie, s'il te plait ? C'est pour renouveler les pansement... »
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Yawto semblait avoir fait le choix de la raison et avait docilement suivi mon conseil en investissant finalement les lieux. Enfin une preuve de son bon sens, dont j'avais commencé à douter sérieusement. Le laissant tranquillement découvrir son nouveau palace, je faisais d'abord mine de l'ignorer, avant de finalement consentir à lui répondre avec nonchalance.

« Tu as eu deux prédécesseurs. Le premier a disparu du jour au lendemain et je n'ai jamais su ce qui lui était arrivé. Enfin, il faut dire que je n'ai pas vraiment cherché à le savoir non plus. »

Mais je le devinais toutefois. Rare étaient ceux qui seraient partis en laissant ici toutes leurs affaires, je me doutais donc bien que le destin de mon ex-colocataire avait probablement été funeste. Ce dont je me moquais bien, tout ce qui comptait pour moi étant de récupérer les dites affaires laissées à l'abandon. Rien ne se perdait jamais sur Korriban.

« Et le deuxième… s'est montré un peu trop entreprenant à mon goût, je me suis donc trouvée dans l'obligation de refréner ses ardeurs. »

Sans préciser de quelle façon je m'y étais pris pour le « calmer ». Généralement, je préférais laisser ce genre de détails à l'imagination de mes interlocuteurs, cette dernière étant généralement des plus promptes à envisager le pire. Et les spéculations laissées à l'entendement de l'esprit s'avéraient souvent bien plus terrifiantes que les simples mots que l'on pouvait mettre sur la réalité. Qu'il s'imagine donc ce qu'il souhaitait, cela le convaincrait sans doute de se tenir à carreaux.

« Depuis, je suis toute seule. »

Que je concluais donc sobrement, l'inflexion de ma voix laissant clairement entendre que cet état de fait m'avait très bien convenu jusque là. Et joignant le geste à la parole, je faisais mine de me focaliser à nouveau sur mes affaires, ignorant Yawto comme s'il n'était rien de plus qu'un pan de mur. Je l'entendais s'installer à bonne distance, ce qui prouvait une fois de plus qu'il n'était pas si naïf que j'avais pu le croire de prime abord, jusqu'à ce qu'il ne m'interpelle à nouveau, me tirant de ma concentration factice. Une pharmacie ? Ici ?

« Si tu veux trouver ça, tu vas devoir aller jusqu'à Dreshdae. »

J'aurais pu me contenter de cette information et le laisser partir en quête de compresses, qu'il trouverait sans doute… ainsi que des ennuis. Alors, une fois n'était pas coutume, je décidai de l'aider.

« Mais j'en ai ici, si tu veux. »

M'accroupissant je farfouillais sous mon lit jusqu'à en retirer une petite boîte métallique que je lui apportai. Elle contenait quelques fournitures de base en cas d'accident, que j'avais soigneusement conservé si d'aventure je venais à me blesser.

« Sers-toi. Pour cette fois. » Que je précisai histoire qu'il en s'attende pas à ce que cela se reproduise. « La prochaine fois inutile de compter sur moi pour t'en donner. »

Cette précision apportée, je m'adossais au mur, non loin de l'apprenti qui examinait sa plaie. Il était temps de mettre les points sur les i et de lui donner les précautions d'usage pour une bonne cohabitation avec moi.

« Mais avant tout, permets-moi de mettre les choses au clair. Règle n°1 : On ne touche pas à mes affaires. Ni avec les mains, ni avec les yeux. »

Je ne supportais pas qu'on s'immisce dans ma vie privée et je craignais également qu'on me vole le peu de biens que j'avais réussi à acquérir, ce qui me rendait donc excessivement paranoïaque à cet sujet.

« Règle n°2 : Ce qui vaut pour mes affaire, vaut aussi pour moi. »

A moins qu'il ne veuille subir le même sort que mon ex-voisin entreprenant. Il ne me semblait pas être de ce genre-là, mais les impressions étaient souvent trompeuses ici.

« Et enfin, règle n°3 : à chaque fois que tu franchis cette ligne, que j'énonçai en désignant une fente dans le sol, non loin de mon lit, tu entres dans mon espace vital. Et c'est mauvais pour toi. »

Voilà qui me semblait assez clair.

« Des objections ? »

Que je concluais donc d'un ton qui ne souffrait pourtant guère la contestation.
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Elle s'attendait à quoi ? À ce que je les suive ? J'ai beau ne pas avoir le physique auquel on s'attend pour un Sith, si on m'a fait changer d'académie pour venir ici, c'est bien que j'ai le niveau, ou au moins le potentiel. Et puis, après tout, c'est décidé désormais, je ne me laisserai plus marcher sur les pieds; Ou tout du moins j'essayerai. Qui me dit que les deux précédant voisins de chambre de Rhaenys n'étaient pas encore pire que moi, hein ? Ou alors qu'ils n'ont pas eu un accident en mission, ou qu'ils ont fini leur apprentissage, tout simplement ?

Ah... Quoi que... Est-ce qu'elle dit ça pour m'intimider ? Ou bien elle dit la vérité ? Bordel, j'en frisonne carrément. "Trop entreprenant" ? Tu veux dire quoi par là ? Qu'il a utilisé ta brosse à dents ? Après avoir ravalé ma salive, je réponds docilement « D'a, d'accord. » Ouais, bah c'est pas comme ça que tu vas te faire respecter mon vieux.

Dreshdae... En effet, ça fait une trotte. Il va donc falloir que je me dépêche d'y aller. En relevant la tête, je vois qu'elle me tend deux compresses. Sa dernière phrase à l'opposé de sa proposition me laissait perplexe. Je prends donc un pansement sur les deux, mais elle semble garder le bras en l'air, l'agitant un peu pour que je prenne l'autre. Très bien, c'est sympa de sa part.

« Euh, merci beaucoup. T'en fais pas, je te les rembourse dès que j'irai en chercher. Demain surement. »

Des règles ? Je suis pas un enfant. Bien que j'aime pas ça, je sais vivre en communauté. Je suis pas un rustre non plus. Si tu l'as pas encore compris, je suis plutôt bien élevé... Plus qu'une bonne partie des personnes qui résident ici d'après ce que tu me dis... Et puis... J'ai mes affaires, merci. Je suis pas un voleur ! Tu m'as bien regardé ? Parcourant du regard mon corps digne d'un insecte, je reformulais ma réponse dans ma tête. Ouais, en fait elle a pas tord. Vu ma dégaine...

« T'en fais pas pour ça. Même si je suppose que tu ne peux pas me croire sur parole, c'est pas mon genre. »

La laissant finir, j'écoutais ses dernières recommandations, avec un peu de désinvolture. Elle avait beaucoup être sympa, ses dernières règles me laissaient un peu perplexe. On est voisins de chambre, comment veut-elle qu'on ne se regarde pas... Enfin, j'veux pas dire que je vais l'espionner. Juste que bon, même si j'apprécie la solitude, je ne suis pas contre une discussion ou deux de temps en temps. En plus de ça, je ne sais pas si je vais me faire beaucoup d'amis ici. Donc si je ne peux même pas entretenir une relation amicale avec la personne qui partage ma chambre...

Et puis, elle ne respecte même pas la règle, là. Elle est sur "ma partie" de la chambre, et elle arrête pas de me regarder. Nan parce que, c'est pas que je veuille me soigner, mais presque. Tu voudrais pas, je sais pas, te retourner ? Moi, pudique ? Naaaon penses-tu ! J'ai juste un peu de difficulté pour montrer mon corps de lâche devant les gens. Oui je complexe. Une fois son discours fini, je recommence donc à parler.

« C'est pas une objection, mais plutôt une question : est-ce que les règles s'applique à tous les membres de l'académie susceptible de rentrer dans cette chambre ? » Oui, ça t'inclue toi. « Et pour finir : quand tu dis que ça s'applique à toi, tu ne veux aucun contact visuel ? » Bien que je sentais que j'allais peut-être regretter ma question, je continuais « Ce que je veux dire par là, c'est que j'ai beau ne pas trop apprécier les rapports sociaux, n'en avoir aucun, c'est rarement bon non plus... »

Elle me toisait maintenant du regard, comme si j'avais énoncé une incantation maléfique en son égard. « Nan mais j'demande juste à simple titre d'information, hein ! ». Pour calmer le jeu, je commençais à me retourner afin de retirer ma tunique, laissant mon dos apparent.
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Il fallait croire que Yawto commençait à s'affirmer un peu, puisqu'en lieu et place de l'acceptation inconditionnelle que j'avais attendu – et espéré ! - il commença à se mettre à chipoter sur des détails, analysant la moindre de mes paroles pour en décortiquer le sens profond. Allons bon, si en plus on se mettait à jouer sur les mots, on était pas sauvé… Mais une chose avait toutefois retenu mon attention : sa petite pique à demi-voilée.

« Attends, c'est une façon élégante de me dire que je dois vider ta partie de la chambre ? »

Certes, ma présence à ses côtés contredisait les règles que je venais d'énoncer, mais ce qu'il n'avait apparemment pas bien saisi, c'est que les règles s'adressait avant tout à lui ! Moi, je n'étais guère de nature à suivre les règles, quand bien même j'en étais l'auteur. Je m'empressai donc de préciser cet état de fait, histoire qu'il ne s'imagine pas que lui et moi étions sur un pied d'égalité.

«  Je reconnais que je suis actuellement en infraction flagrante avec la règle n°3, mais… Depuis le temps que j'occupe les lieux, je peux bien m'autoriser quelques passes droits. »

Comme par exemple, continuer à le sonder du regard avec insistance, par pur plaisir de le mettre mal à l'aise. Monsieur jouait les pudiques et rechignait apparemment à retirer ses vêtements pour panser sa blessure devant une fille. S'en était presque mignon. Mignon et pathétique à la fois. Je consentais toutefois à me retirer derrière la ligne précédemment convenue, m’asseyant en tailleur sur mon propre lit tout en continuant de l'observer du coin de l’œil.

« Évidemment que ça va être compliqué de ne jamais se regarder en cohabitant à deux dans vingt mètres carré. C'était une façon de parler, hein. Tu prends bien tout au pied de la lettre pour quelqu'un supposé avoir le sens de l'humour ! »

Que je répondais finalement à ses interrogations, un mince sourire flottant sur mes lèvres. Il était clair que j'avais volontairement exagéré mes règles, histoire de rendre le tout plus marquant. Je n'attendais pas de lui qu'il fixe le sol ou le montant de son lit quand j'occupais les lieux.

« Alors tu peux te rassurer, je ne vais pas essayer de t'en coller une si tu ne baisses pas les yeux à chaque fois que je suis dans les environs. »

Cette précision apportée, je me désintéressais apparemment de lui, le laissant se charger de sa blessure, qui me semblait toutefois lui donner un peu de fil à retordre.

« Tu t'en sors ? »

Que je l’interrogeais donc, après avoir laissé coulé quelques minutes de silence. Ne manquerait plus que je me retrouve à jouer les infirmières si monsieur n'était pas capable de se soigner lui-même.

« Dis moi, comment se fait-il que tu te sois retrouvé ici ? A l'académie ? Tu… n'as pas vraiment la carrure des brutes à la cervelle de bantha qu'on a l'habitude de croiser dans le coin... »

Cela signifiait-il que je le pensais plus intelligent que les autres ? Ou bien simplement que je le considérais comme un minable avorton qui n'avait aucun chance de s'en tirer ici ? Ou l'art de prononcer des paroles qui pouvait s'avérer aussi flatteuses qu'insultantes. C'était tout moi. Mais bon, après tout c'était lui qui avait sous entendu être en manque de « rapports sociaux ». Et comme je n'avais actuellement rien de mieux à faire...
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Voyant que ma comparse commençait à se détendre un peu, employant aussi l'humour, je surenchérissais. « Te virer ? Peut-être, ouais... » Avec un petit sourire en coin, je l'écoutais se justifier quant à sa présence sur MA partie de la chambre. Mais enfin, j'obtenais ma victoire ! Elle admettait sa première concession. Non pas que ça me réjouisse d'avoir le droit de comparer mes muscles d'enfant avec les siens, mais plutôt d'apprendre qu'elle n'était pas totalement fermée au dialogue. C'était déjà un premier pas.

« Vingt mètres carré, hein ? Je voyais ça plus petit. » Oui, cette réponse est archi nulle. Et alors ? Faut bien que les dialogues soient un peu chiants de temps en temps pour qu'on puisse affirmer que certaines discutions sont dignes d'intérêt... En tout cas, c'était mon point de vue. « Promis, nos bavardages auront un niveau intellectuel plus élevés que celui-ci à l'avenir » dis-je en lui jetant un coup d’œil amusé, avant de remarquer qu'elle était en train de m'observer à moitié. À quoi elle joue ? Je suis sûr qu'elle a très bien compris que ça me fout mal à l'aise.

Je me concentrais sur mon "vilain bobo" comme elle l'avait appelé lors de notre rencontre, dégrafant précautionneusement les attaches. Je déroulais doucement les linges qui cachaient le renfoncement présent à la droite de mon abdomen. Les bouts de chair qui me restaient autours se décollaient délicatement du tissu, laissant des traces peu ragoutantes sur ceux-ci, provocant un bruit poisseux. Mince, c'était pas jo-jo. J'appréciais cependant le spectacle de mon corps meurtri par le laser de ma voisine. Certes, l'infirmerie avait fait un bon boulot, mais voilà : ma jolie peau de bébé était une nouvelle fois abîmée par une seconde blessure. Peut-être que j'allais pouvoir frimer maintenant ? Non, certainement pas. Bien que je détestais infliger quelconque souffrance, je regardais toujours avec admiration mes propres blessures, comme s'il s'agissait d'une preuve de ce que j'étais capable d'endurer. La plupart du temps, c'était des petites bosses ou éraflures, pas grand chose donc. Mais cette fois-ci c'était différent. Un peu comme la large incision présente sur mon bras droit. Par contre, cette fois-là, ça n'émanait pas d'une bourde de ma part. Sa question me coupa de mes pensées.

« Euh, ouais, ouais... » m'empressais-je de répondre. Qu'elle aille pas croire que j'ai besoin d'aide, non mais oh ! « C'est juste que... c'est dégueulasse ! J'espère que ça va un peu évoluer dans le bon sens esthétiquement. Parce que là, à part une sorte de mélasse bizarre à l'intérieur, et des chairs putréfiés sur l'extérieur, je vois pas grand chose de beau. D'ailleurs je me demande ce que ça donne de l'autre côté, mais ça doit pas bien être différent... » Est-ce que j'aurai du me taire ? Non, parce que ça ressemblait quand même beaucoup à une invitation là !

Ni une ni deux, je farfouillais dans mon sac, cherchant ma gourde, ainsi qu'une sorte de pommade de ma confection : seul réel médicament que j'avais en ma possession. Je sortais également une tunique de rechange afin de la revêtir après m'être soigné. Je regardais l'autre, arborant un large trou entouré de résidus de cramé. Visiblement, elle ne me servira plus à grand chose. Je la déchirais donc sans état d'âme. Après tout, si ça avait été mon écharpe, ça aurait été différent. En conservant une petit morceau, je l'enduisais généreusement de mon baume fait maison, après l'avoir légèrement imbibé d'eau puis essoré. Le contact froid avec me derme me fit frissonner. L'eau était glacé, et mon corps endolori. J'espère que ça n'annonçait pas une infection. En tout cas, après une brûlure au je-ne-sais-combien-tième degré, ça paraîtrait assez étrange.

Rhaenys rompit le long silence qui avait suivi, posant LA question que tout le monde se pose quand il me voit, en sachant que je suis Sith, avant de se rouler par terre pour se foutre de ma gueule. Sauf que cette fois-ci c'était encore pire, parce que c'était quand même l'académie de la capitale de l'Empire. OUI MONSIEUR !

« Tu veux l'histoire complète, ou j'te la fais courte ? Nan parce qu'on peut en avoir pour des heures si tu veux vraiment tous les détails. Du coup pour résumer, j'arrive d'Elom. On ne m'a pas dit grand chose par rapport à mon arrivée ici, juste que je devais changer d'académie... Mais je sais pas trop pourquoi ? Après tout, je n'ai jamais eu de maître attitré : Elom n'est qu'un centre d'entrainement basique, rien de plus. Du coup, ils veulent surement concrétiser ma formation, je sais pas trop... »

Enroulant l'un des bandages dont elle m'avait fait don autours de ma taille, je coinçais donc l'extrémité à l'aide de l'épingle, et enfilait ma tunique propre, tout en me retournant. J'avais un peu l'impression que le dialogue allait à sens unique, je questionnais donc la Zabrak qui me faisait face.

« Et toi, t'es là depuis longtemps ? Tu as grandit où ? Enfin... si ça te dérange pas hein. »
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A en croire le dégoût manifeste avec lequel il observait sa blessure, le zabrak ne devait guère être habitué à en recevoir de si grave. Sans quoi il ne se serait guère inquiété de l'aspect esthétique de la chose, pour se focaliser sur l'important : la récupération de ses facultés. Se remettre rapidement pour ne pas dévoiler aux autres la moindre faiblesse, voilà tout ce qui comptait. Les séquelles disgracieuses n'avait guère d'importance pour un sith. Mieux, elles pouvaient même présenter un certain attrait. Pour dissuader un adversaire potentiel par exemple. Après tout être à moitié transpercé par un sabre laser et y survivre n'était pas donné à tout le monde et cela attestait donc d'une résistance certaine. Je me gardais toutefois de partager ces pensées avec Yawto. Je lui en avais déjà suffisamment dit sur ce lieu et les stratégies à adopter pour y demeurer en vie. C'était à lui seul d'en tirer les conséquences maintenant.

« Je vois. »

Que je me contentai donc de répondre, alors qu'il m'exposait les aléas de son arrivée ici. D'après ses dires, il semblait bien que ce choix de vie lui ait été plus ou moins imposé puisqu'on l'avait envoyé ici, selon la formulation qu'il avait employé. Sa voie avait donc été tracé par d'autres. Mais ici, plus personne ne serait là pour le guider, à moins qu'il ne parvienne à attirer l'attention d'un maître...

« Elom ? Ça ne me dit rien. Où est-ce que ça se trouve ? »

Une légère moue naissait sur mes lèvres, comme à chaque fois que j'étais contrainte d'avouer mon ignorance sur un sujet. Je n'appréciais guère de manquer de connaissance, mais je n'étais pas non plus stupide au point de manquer un occasion d'y palier par orgueil.

« Moi je ne suis pas là depuis si longtemps que ça non plus. Deux ans tout au plus. Mais ma formation a commencé dès ma naissance. J'étais la fille d'un seigneur sith et il s'est donc chargé de mon apprentissage. Il m'a appris tout ce que je sais. Jusqu'à ce qu'il meurt en raison d'une… rivalité interne, si on peut appeler cela ainsi. Disons simplement que l'unification de l'Ordre ne s'est pas faites sans heurts… Et c'est comme cela que je me suis retrouvée ici. »

J'en avais presque déjà trop dit, mes paroles laissant transparaître de façon un peu trop nette que l'Empire était responsable de la mort de celui qui m'avait formé. Des dires qui pourraient me coûter cher si jamais le zabrak venait à répéter cela. Je m'interrompais donc, un léger trouble se peignant sur mes traits. J'avais beau songer à ce passé perdu chaque jour, jamais je n'avais réellement eu l'occasion de le formuler à haute voix. Et si j'avais pensé pouvoir en parler sans rien laisser paraître de ma tristesse, je m'étais visiblement trompée, chaque mot prononcé me semblant plus douloureux que le précédent. Je rebondissais donc rapidement sur un autre sujet, avide de dissimuler le maelstrom de sentiments qui m'ébranlait.

« Mais tu n'as pas réellement répondu à ma question. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas qui t'as ordonné de venir sur Korriban. C'est pourquoi toi, tu as choisi cette voie ? Qu'est-ce qui au fond de toi t'as convaincu que tu étais fait pour ça ? »

Pour moi cette question ne s'était jamais posée, ma naissance m'ayant prédestinée à marcher dans les pas de mon Maître...
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La réponse de Rhaenys me parut curieuse « Tu connais pas Elom ? Je sais que c'est pas énorme, mais c'est assez proche d'ici. Quasiment deux fois plus que Nakem Te. Ça se situe dans la bordure extérieure... Je pourrai te montrer sur une carte si tu veux. »

J'étais à présent assis sur mon lit dos contre le mur, face à elle, les genoux contre ma poitrine, mes bras serrant mes jambes. J'écoutais son histoire, visiblement je n'étais pas le seul à ne pas trop savoir où j'en étais. Bien sûr, elle savait pourquoi elle était Sith, contrairement à moi. Mais elle n'était pas là de son plein gré non plus. À l'entendre, on pourrait jurer qu'elle avait une dent contre le nouvel Ordre. Son visage arborant d'ordinaire une expression neutre se peignait d'un léger rictus, presque triste. Non, elle était triste en me récitant la mort de son père et maître. C'était donc comme elle me l'avait dit. Entre Sith, pas de cadeaux, moins encore entre les "grands de ce monde". Finalement, peut-être que l'Empire va se détruire tout seul... Si on continue comme ça, je ne vois pas comment ils veulent que l'esprit Sith perdure si on s’entre-tue. On cherche à conserver les plus forts d'entre nous, mais si au final il n'en reste qu'un seul... Quel est donc l'intérêt. Pendant que j'étais perdu dans mes pensées, j'en oubliais presque notre conversation.

« Je... Je suis désolé. Je voulais pas te mettre mal à l'aise... »

Un court instant, je crus entrevoir une gène chez Rhaenys, avant qu'elle ne se ressaisisse. Voilà qu'elle voulait désormais que j'en dise un peu plus sur mon ressenti. Elle voulait quoi au juste, savoir si j'étais vraiment de taille à devenir un guerrier Sith ? Je ne le savais pas moi-même. Je restais muet un instant, réfléchissant précautionneusement à ma réponse, avant d'entamer.

« Tu l'auras surement compris, ce n'est pas moi qui ai choisi de suivre la voix de la Force. Certes, comme tous les utilisateurs, j'ai un taux de midi-chlorien supérieur à la moyenne, ce qui a fait de moi un échantillon de choix. Mais bon, c'était sans compter mon corps ingrat. On a tout d'abord pensé que ce n'était qu'un passage, et que ça prendrait du temps à venir. Mais apparemment, c'est plus long que prévu... J'ai encore l'air d'être un ado de 14 ans, alors que bon, j'approche des 21 ans... On dirait pas hein ? En même temps, j'ai aucun tatouage, et des cornes d'enfant. Pour les cornes, j'y peux pas grand chose tu me diras. Toi qui est un être de ma race, tu trouves certainement ça bizarre un Zabrak avec des cheveux et pas de tatouages, plus encore à mon âge. Tu connais notre culture. Tu sais tout ce qui est rattaché. Le problème, c'est que moi je ne ressens pas... ou plus ce lien de sang. Comme si j'avais perdu cette identité le jour où j'ai été arraché à ma famille. J'ai souvent espéré pouvoir la revoir, mais j'ai compris que c'était mieux ainsi. Je sais que les traditions sont extrêmement importantes pour nous, mais... tant que je ne me sentirai pas pleinement certain de mes origines à nouveau, je préfère en rester là. »

Je relevais à nouveau la tête en direction de ma voisine, conscient que j'avais certainement dû la froisser de par ma réponse. Un Zabrak est censé être fier de sa culture, pas la rejeter. Nous sommes des guerriers droits, et sans faille. Enfin, ça c'est essentiellement pour les autres...

« J'aurai peut-être pas dû te dire tout ça en fin de compte, mais je pense qu'il vaut mieux que j'éclaircisse certains points concernant mon "apparence". C'est juste que je n'ai pas eu d'éducation Zabrak, donc tout ça pour moi, et pour l'instant, c'est assez lointain. J'espère juste que tu peux comprendre... J'insinue pas par là que t'es conne hein. Juste que je suis au courant qu'un Zabrak est fier. Le seul truc que j'ai sû conserver. Je n'ai pas honte de qui je suis. »

Avoir déballé tout ça ne me faisait ni chaud ni froid à vrai dire. C'était juste la vérité. J'avais juste passé quelques informations me concernant. Mes années d'esclavage n'étaient pas le genre de choses que j'aimais raconter, et n'avaient maintenant guère d'importance. Je remarquais cependant que ma voisine était restée silencieuse pendant tout mon récit. Peut-être qu'après tout elle n'avait aucun préjugé envers ma personne ? Ou alors ça l'avait un peu remuée de savoir que je n'avais plus aucune accroche émotionnelle avec notre race. Les secondes de silence semblaient durer des heures, je ne savais plus trop quoi dire, de peur d'avoir vexé ma seule amie potentielle. Avec un si "bon" départ, ce serait débile d'avoir retourné son opinion me concernant en si peu de temps.
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D'aussi loin que mes souvenirs remontaient, c'est bien la première fois que quelqu'un s'inquiétait de mon mal être. Sans doute devrai-je en être charmée, ou du moins satisfaite. Toute personne normalement constituée le serait. Mais pas un sith. Pas moi. Bien au contraire, en lieu et place de cet apaisement, je ne ressens que de la colère. Contre lui, d'avoir si aisément deviné l'émoi agitant mon âme. Contre moi, de n'avoir su lui opposer ce masque d'indifférence derrière lequel j'avais relégué mon passé perdu. Je m'étais laissé lire comme un livre ouvert et c'était une chose que je ne me pardonnerais pas, quand bien même elle ne se reproduirait plus.

« Ne sois pas désolé. Je ne suis pas mal à l'aise. C'est du passé. Cela n'a plus d'importance maintenant. »

Ce que je ne pensais évidemment en rien. Mais j'aurais dû le penser. Ce passé qui me poursuivait était un poids qui me freinait et je devrais réussir à m'en détacher si je voulais poursuivre ma route. Après tout, le passé était immuable et n'apportait rien d'autre que des regrets qu'il fallait oublier. C'était sur les chagrins du présent et les craintes insufflées par l'avenir que je devais maintenant me focaliser.

Mais Yawto ne semblait guère plus que moi en paix avec son propre passé. C'était du moins ce que son discours me laissait entendre. J'étais surprise qu'il parle aussi ouvertement devant moi, comme s'il se sentait en confiance… mais il avait pourtant toutes les raisons de se méfier de moi. Il me parlait à cœur ouvert, alors que j'avais bien failli le lui transpercer d'un coup de sabre.

« Tu te justifies beaucoup pour quelqu'un qui n'a pas honte. »

Ce n'était pas vraiment une attaque directe ou une tentative de le mettre mal à l'aise. Juste un simple constat. Qu'il me déballe tout ça montrait tout de même bien qu'il ressentait sa différence comme un poids, quand bien même elle ne lui causait pas de honte

« Néanmoins, je peux te comprendre, oui, et je pense même que tu as raison de ne ressentir aucune honte. Nos origines, la race à laquelle on appartient, on ne les choisis pas. Notre apparence encore moins. Qui pourrait donc blâmer quelqu'un pour cela, si ce n'est les imbéciles à la cervelle primaire. Ce qui défini une personne, c'est ce qu'elle a la possibilité de choisir et non ce que la nature lui impose. »

Le lot que la nature nous avais attribué, bien qu'il soit possible de le faire fructifier par l'exercice et la rigueur, ne pouvait être totalement transformé et il fallait donc l'accepter. Et c'est ce que j'avais fait moi-aussi, contrairement à ce qu'il semblait penser.

« Tu dis tout ça comme si tu étais persuadé que moi je suis la quintessence de notre espèce. Mais tu te trompes. Pour tout te dire, je n'ai jamais mis les pieds sur Iridonia. Je suis née sur Dromund Kaas et on m'a donc appris à être sith bien avant d'être zabrak. »

Et encore aujourd'hui mon attachement l'ordre restait bien plus fort que mon lien avec mes semblables. Je n'avais même jamais ressenti le besoin de visiter le berceau de notre race.

« Même mes tatouages sont sith et assez éloignés de la tradition zabrak. Alors ne crois pas que je vais prendre ombrage de ce que tu dis. Tu ne te sens pas proche de notre culture, alors ignore là. C'est à chacun de décider ce qu'il souhaite être et non aux traditions de le lui dicter. »

Ce qui m'amenait à un constat que je n'aurais jamais penser faire au début de cette conversation.

« Peut-être qu'au fond, nous nous ressemblons plus que tu ne le penses… et que les apparences le laisse croire. »

Je restais quelques instants silencieuses, songeant aux paroles que je venais de formuler. Était-ce vraiment réel ou juste une impression passagère, qui s'évanouirait dès cette discussion achevée ? Émergeant de mes interrogations, je reprenais toutefois, sur un ton plus malicieux.

« Tu sais, ton physique pourrait aussi être un avantage ici, si tu sais l'exploiter comme tel. Certes, tu n'es peut-être pas bardé de muscles comme beaucoup d'apprentis, mais feindre la faiblesse endort la méfiance et ça peut être un moyen tout aussi efficace de l'emporter. »

Pas le plus glorieux, mais cela n'importait guère. Je ne doutais pas que Yawto soit capable d'en tromper plus d'un avec ses attitudes si… sincères. Mais, aussi amical qu'il se montre en ce moment, ma méfiance à moi, elle, ne s'endormait jamais.
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Visiblement, le passé de Rhaenys n'était pas le genre de choses qu'elle aimait déballer comme ça. Mais sa réponse m'étonna quelque peu. Après tout c'est vrai que je parlais beaucoup de comment je ressentais les choses, en prétendant ne pas y apporter d'attention. Était-ce seulement de l’appréhension quant à mon avenir, ou réellement un mal-être me concernant ? Une chose est sûre, le cours précédent ne m'avais pas apporté une quelconque confiance en moi.

Cependant, la suite du dialogue m'étonna d'autant plus. Ainsi elle non plus ne suit pas vraiment les préceptes de notre race ? Et ses tatouages n'ont pas grand chose à voir avec elle non plus ? Visiblement, je ne connais vraiment rien concernant nos origines... Serait-elle également si éloignée de la culture Zabrak censée nous rendre si fiers de l'être ? Son discours commençait réellement à m'intéresser. Comme elle le laissait entrevoir, elle n'était pas seulement douée pour le combat, mais également pour l'argumentation. Son raisonnement affûté en faisait véritablement une partenaire de discussion agréable. Le fait que l'on se ressemble plus que je ne puisse croire ? Mouais, pourquoi pas après tout. Je ne la connaissais pas très bien, et elle était restée assez floue sur tout ce qu'elle avait vécu... Tout comme moi dans un sens.

Seulement, je n'étais pas vraiment d'accord avec elle sur le fait de tirer avantage de mon physique de gringalet pour berner les autres. Je n'avais aucune envie de jouer de cela. À la limite, si de prime abord mes adversaires pensaient que je suis faible, j'allais juste leur faire regretter de me juger si vite. Mais jamais je ne forcerai mes défauts. Cependant, je ne dis rien concernant cette proposition, et souris légèrement à la place, comme pour montrer que c'était une idée amusante.

Ne sachant plus quoi dire, la gène s’installait quelque peu. Tout du moins, c'est ce que je ressentais. De manière générale, déjà que j'ai assez de mal à parler, quand le silence s'installe, reprendre est encore pire. Pourtant, ce n'est pas que j'éviter de parler. De manière générale, j'aime parler. Uniquement si le dialogue m'intéresse, c'est vrai, mais débattre avec des personnes de points de vue différent ou non est toujours très enrichissant. Toujours est-il que là... on n'a plus rien à se dire. En tout cas, je ne trouve pas.

Un peu gêné, je commence à regarder par la fenêtre, comme pour fuir le regard de ma voisine. Dehors, le soleil colore les montagnes d'un rouge flamboyant. Dans le fond, c'est beau. J'ai beau avoir toutes les raisons de détester cette planète, il y a certaines choses qui me disent le contraire. Un peu comme ce petit oiseau qui vient de se poser sur le rebord de notre lucarne. L'un comme l'autre, nous restions à nous observer -je parle bien de l'oiseau hein !-

Pour tenter de relancer la discussion, je me tournais à nouveau vers Rhaenys avec un peu de crainte

« Et sinon, t'as... je sais pas, des passions ? Des trucs qui te plaisent ? »

Je sentais bien que ma question était légèrement stupide, mais après tout, c'est une des premières choses dont les gens parlent quand ils apprennent à se connaître... Mais bon, dans une académie Sith, est-ce qu'on peut vraiment se poser ce genre de question ? Ne sommes nous pas censés vivre et grandir pour nous battre et imposer la suprématie de l'Ordre ?

Ouahh c'est beau ce que je dis. On dirait presque une propagande de l'Empire.
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Le zabrak semblait avoir été légèrement perturbé par mes paroles puisqu'il se complaisait dans le silence, apparemment gêné par la situation. Je n'en disais donc pas plus, le laissant s'absorber dans la contemplation de l'extérieur, comme s'il y avait autre chose à y voir que des cailloux et du sable. S'il ne voulait plus parler c'était son problème et ce n'était pas moi qui allait le contrarier. Il me fallait bien plus qu'un blanc dans une conversation pour ressentir un quelconque sentiment s’apparentant à de la gêne, qui était quasiment absent de ma personnalité.

Je me désintéressais donc de lui, quittant le lit pour me livrer à quelques étirements visant à délier mes muscles légèrement ankylosés par les efforts de la journée. L'exercice que nous avions réalisé imputait essentiellement à l'esprit et à la volonté, mais le corps n'en était pas moins éprouvé et j'avais toujours pris excessivement soin de cet outil plus qu'utile.

Tout à ma tâche, je ne réalisais que le zabrak s'intéressait à nouveau à moi que quand il reprenait la parole, pour me poser la question à laquelle je me serais le moins attendu venant d'un autre apprenti. Mais Yawto était loin de rentrer dans le moule habituel, alors cela n'aurait pas dû me surprendre venant de lui.

« Des passions ? »

Que je lui répondis donc les yeux écarquillées, me figeant en plein étirement des quadriceps. Une telle préoccupation me semblait tellement saugrenue ici. Certes le commun des mortels avait besoin d'activités pour occuper son temps libre superflu, mais un apprenti sith qui voulait finir autrement que six pieds sous terre n'avait pas vraiment de temps pour de telles futilités. C'était du moins ma vision des choses. Je prenais le temps de me redresser pour m'assoir à nouveau sur le lit avant de reprendre la parole.

« Tu veux dire autre chose que s’entraîner ? »

Comme si la chose me paraissait inconcevable. Non pas que je sois une acharnée qui n'ait envie de rien d'autre dans la vie que de travailler sans relâche. Comme toute personne de mon age, j'appréciais de m'amuser un peu, mais cela s'avérait assez complexe ici, tout simplement parce qu'il n'y avait personne en qui je puisse avoir une confiance suffisante pour cela. Difficile d'aller boire un verre avec d'autres apprentis qui risquaient de profiter du moindre moment d'égarement pour me poignarder dans le dos et se débarrasser de la concurrence.

« Je n'en ai pas vraiment non. J'aime bien passer un peu de temps à la bibliothèque pour lire quand je peux, mais c'est surtout utile pour mon entraînement alors ce n'est pas vraiment un loisir à proprement parler. »

C'était plutôt une nécessité, quand bien même elle m'était agréable.

« Sinon j'aime bien faire de petites excursions dans le désert de temps en temps. Pour explorer les alentours. Quand j'en ai assez d'être ici. »

Ce qui était plutôt fréquent à vrai dire, la vie répétitive de l'Académie apportant son lot de lassitude.

« Et toi, t'en as ? Et qu'est-ce que tu regardes dehors comme ça ? Ta passion c'est le sable et les cailloux ? »
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Sa réaction en disait long sur l'ambiance ici : répondre à question par de l'interrogatif, c'est jamais bon signe. Mais je ne comptais pas en rester là.

« Bah ouais. Tu dois bien avoir des trucs qui te branchent. Même si c'est en rapport avec l'académie. »

Vu qu'elle semblait ne toujours pas comprendre l'objet de ma question (ou alors, elle faisait semblant de ne pas la comprendre), j'insistais.

« Oui, oui. »

Sa réponse bien qu'elle soit plutôt maigre me laissait entrevoir qu'il était tout de même possible de faire autre chose que s'entraîner ici : se cultiver. Et ce n'était pas pour me déplaire. Même si j'étais quasiment certain de ne trouver que des manuels d'entrainement, j'avais l'espoir de pouvoir y glaner quelques informations dans divers domaines plus ou moins intéressants, et ainsi faire passer le temps. Après tout, j'avais passé une une majeure partie de ma vie à lire, pas nécessairement à pratiquer; cela ne m'empêchait en rien d'aussi bien réussir que les autres.

« Bah, c'est déjà ça. La lecture ça peut pas faire de mal. Comparé à certains "entraînements". » Ajoutais-je en me rappelant du chaleureux accueil qu'elle m'avait fait. Il n'y avait aucune rancune dans ma voix cependant, je préférais repartir sur de bonnes bases avec elle. En fin de compte, si il y avait bien quelqu'un ici qui était susceptible de me parler, et de m'indiquer des activités potentielles, c'était bien elle.

« Oh, ça a l'air cool ça ! Et non, je préfère ce qui vit dessus personnellement. »

Voulant sympathiser un peu, j'essayais d'offrir une ouverture de dialogue, mais sa dernière phrase me refroidit quelque peu. C'est vrai que je peux être susceptible quelques fois. Mais je n'avais pas trop envie de parler de tout ça pour le moment. C'était un coup à se prendre des moqueries supplémentaires dans la face. Sans plus m'étaler sur le sujet, je déboutonnais le fourreau de mon sabre, décrochais la chaîne qui le liait à ma ceinture et le prenais en main.

« Mais ce que j'aime avant tout, c'est le bidouillage. Attrape. »

Après avoir mis mon sabre en position sécurité, je le balançais en direction de la main de Rhaenys.

« Ça c'est une de mes plus grandes fiertés. Je travaille dessus depuis presque six ans. Je rajoute quelques modifications ça et là. Et j'ajuste fréquemment certaines options. Enfin, ça fait pas mal de temps que je n'y ai pas sérieusement retouché. Faudrait peut-être que je m'y remette. »

Je repensais finalement au jour où l'on nous avait demandé de fabriquer nos sabres. Tous avaient opté pour la simplicité, dans le but d'utiliser le leur dans les plus brefs délais. Mais moi j'avais encore laissé traîner les choses, et mon arme n'avait pas été fonctionnelle avant plusieurs mois. J'avais pris un malin plaisir à faire râler d'impatience nos instructeurs. Mais surtout, j'avais passé des soirées entières à la confection de ce petit bijou qui désormais ne restait jamais très loin de moi. Non pas que j'apprécie réellement le combat, mais plutôt que sa présence me rassurait. C'était certainement l'un de mes seuls souvenirs positifs de Felucia...
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Que Yawto soit plutôt du genre rat du bibliothèque ne m'étonnait pas vraiment, et ce n'était pas moins qui allait le lui reprocher. L'instruction était tout aussi importante que les aptitudes martiales dans la formation d'un sith, mais les entraînements physiques n'étaient pas à négliger non plus, loin de là, même si je comprenais bien la raison des réticences du zabrak au vu de la façon dont s'était achevé le nôtre.

« Certains entraînements hein… ça se serait mieux passé si tu ne t'étais pas à moitié jeté sur mon sabre aussi ! Et puis tu n'es pas si mal tombé avec moi. C'était qu'un petit bizutage gentillet parce que j'aime pas trop qu'on m'observe sans mon autorisation comme ça. Mais tu aurais pu croiser quelqu'un qui avait réellement l'intention de te débiter en tranches. »

Et ça courait les couloirs par ici. Non pas que je me considère moi-même comme un modèle de douceur, j'étais tout aussi violente qu'eux, mais pas sans aucune raison. Il fallait que la violence me rapporte une bénéfice pour que je m'y adonne, sans cela je n'en voyais pas vraiment l'intérêt et c'était ça qui faisait toute la différence entre eux et moi. Même si Yawto ne percevait sans doute pas les choses sous cet angle et je ne pouvais le lui reprocher, j'avais agit avec lui exactement comme ces autres apprentis que je méprisais tant. Je souriais toutefois en apprenant qu'il n'était pas réticent aux excursions dans le désert.

« En général je fais ça pour m'isoler, mais si ça t'intéresse tu pourrais peut-être venir une fois. A condition de pas passer dix minutes à analyser chaque cancrelats qu'on croisera quoi. »

Puisque j'imaginais que c'était à cela qu'il faisait référence en parlant de « ce qui vivait dessus ». Pour ma part, je ne voyais pas du tout ce qu'il pouvait y avoir d'intéressant là-dedans : l'immense majorité des formes de vie de Korriban n'était qu'un ramassis de saletés corrompues par l'obscur qui n'étaient bonnes qu'à être exterminées à la chaîne pour éviter qu'elle n'en fasse de même avec moi. Ça ne m’étonnait toutefois pas que Yawto s'y intéresse, il semblait être tout à fait du genre à se passionner pour ce qui n'intéressait personne. Son second centre d'intérêt en revanche, me paraissait nettement plus utile et je souriais en attrapant le sabre au vol.

« Six ans ? Je n'ai pas dû passer plus d'un mois sur le mien… C'est pas un peu étrange de bosser autant sur ton sabre alors que t'as pas l'air d'aimer tant que ça te battre ? »

Question légitime, non ? Et prononcée sans animosité aucune. J'étais juste curieuse de cette contradiction peu habituelle. Attendant sa réponse, je faisais tourner la poignée du sabre entre mes doigts, surprise de sa taille étonnamment longue et des petites excentricités esthétiques qui en ornait la base : des néons. Voilà qui était pour le moins inhabituel.

« Cette poignée est sacrément longue pour une arme à une main. Ça ne te gêne pas en combat ? »

Comme pour vérifier cela par moi-même, je quittais le lit, avant de désactiver la sécurité de l'arme pour en faire jaillir la lame. Je le tenais un instant devant moi, admirant l'équilibre de la lame, avant d'effectuer un petit moulinet rapide faisant vrombir l'arme. J'y parvenais, mais avec beaucoup moins d'aisance que s'il s'agissait de mon propre sabre, ce qui était parfaitement normal puisque je n'étais pas vraiment habitué à des poignées de cette ampleur. Je désactivais donc prudemment la lame, avant de rendre l'arme à son propriétaire.

« Le mien est nettement plus simple, que je remarquais en sortant mon propre sabre et en lui tendant. Je me suis beaucoup inspirée de celui de mon ancien maître pour le faire et il était partisan de la sobriété… Mais ça ne me dérange pas tellement, du moment qu'il remplit son office. »

Je constatais qu'il avait remarqué les inscriptions runiques qui ornait la garde de mon arme, unique excentricité que je m'étais permise dans sa confection.

« C'est du sithese. Ja'ak… ça veut dire : je suis libre. En référence au code sith. »

Et plus particulièrement à l'un de ses vers : la Force me libérera. Yawto s'imaginerait peut-être que je parlais cette langue antique, ce qui était totalement faux, mais ça ne me dérangeait pas qu'il le croit, bien au contraire.

« Et à part ton sabre, tu sais bricoler d'autres choses ? Des droïdes ? »

Que je questionnais innocemment. C'était le genre de talent qui pouvait toujours être utile alors des fois que cela puisse me servir… Je n'étais pas sith pour rien après tout, toujours à penser à mon intérêt. Sans attendre sa réponse, je partais fouiller dans mon armoire, revenant avec des gâteaux que je commençais à grignoter tranquillement.

« Je n'aime pas trop manger avec les autres. Et ça me sert pour quand je pars dans le désert. »

Que je précisais alors pour justifier la présence de nourriture dans ma chambre.

« T'en veux ? »

Une fois n'était pas coutume, j'étais d'humeur à partager.
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Ce que Rhaenys venait de me rétorquer m'avait fait échapper un léger gloussement. C'est vrai que je n'avais pas été très malin sur le coup, et mes blessures auraient pu être d'autant plus graves. En fin de compte, je m'en étais pas trop mal tiré. Après quelques semaines, je devrais être comme neuf. Et encore, je n'avais presque plus de douleur quand je bougeais.

« Ouais, c'est pas faux... Mais bon, peut-être que j'aurai eu plus de chance avec quelqu'un d'autre, qui sait ? »

Le fait qu'elle accepte de me laisser l'accompagner dans le désert m'était doublement satisfaisant. Premièrement, me trimbaler là-bas seul n'était certainement pas une bonne idée, et en plus je n'aurai certainement pas osé m'y tenter seul avant plusieurs mois. Et pour finir, étant présente sur Korriban depuis plus longtemps que moi, elle avait certainement beaucoup à m'apprendre sur les bestioles qui peuplent les larges plaines arides nous entourant.

« Ah c'est cool, merci ! T'en fais pas, je te ferai pas perdre ton temps ! » Entonnais-je d'un air égayé.

Sa question était effectivement pertinente, pourtant elle avait surement mal compris mon appréhension concernant les combats. Quand je suis certain qu'ils sont sans animosité, je ne rechigne pas à échanger quelques passes. Ce qui me fait le plus peur est surtout les conséquences entraînées par un combat réel. En fin de compte, j'aime beaucoup m’exercer, c'est presque comme un moyen de détente proche de la méditation... Malgré ce long fil de pensées, je me contentais de répondre :

« Ce n'est pas vraiment le maniement du sabre que je n'aime pas, c'est plus la finalité des combats... Comme tu peux le constater, j'ai encore du boulot. »

La tête que Rhaenys tirait en examinant Nebula était à mourir de rire. Sa découverte des néons incrustés sur la base était sans aucune doute le meilleur moment de ma journée. Je me retenais cependant de rigoler, continuant d'observer son attitude avec un large sourire sur le visage.

« Non au contraire, j'y trouve un certain équilibre. Et puis ça me permet d'utiliser des effets de balancier pendant les combats, c'est beaucoup plus pratique pour faire tournoyer. Enfin, je trouve... »

Je n'avais pas fini mon explication qu'elle était déjà affairée à essayer par elle-même. Bien qu'elle n'avait apparemment pas la même dextérité qu'avec son sabre, elle réussissait étonnement bien à user de celui-ci.
Rangeant mon sabre dans son fourreau, je tendais enfin la main pour accueillir ce qui semblait être le meilleur ami de la Zabrak au vu de l'usure apparente de la poigne de son arme. Simple, je la trouvais cependant étonnement lourde mais équilibrée. Mon regard curieux s'arrêtait sur les inscriptions illisibles gravées à la base. Surement pas du Zabraki, sinon j'aurai au moins pu reconnaître les symboles.

« Oh, je vois... Personnellement, je n'ai jamais été très attiré par l'apprentissage des langues ancestrales. Peut-être que c'est une erreur. »

J'avais répondu l'air songeur. Le code Sith était l'une des choses les plus importantes que l'on apprenait en tant qu'aspirant. Pourtant, j'étais loin de l'avoir compris. Certes, les préceptes mêmes de ce code m'étaient fortement déplaisants, pour les premiers vers en particuliers, mais j'avais surtout l'impression de passer à côté d'un double sens dans ces paroles. Une seule interprétation n'était pour moi pas concevable, et je n'arrivais pas à me résoudre à la seule définition que l'on nous exposait.

« Euh, je sais pas trop... J'ai bien réparé une unité un jour, mais c'était surtout du resserrage de boulon, du nettoyage... Pas grand chose. Par contre j'ai une fois eu l'occasion d'améliorer un module de course, c'était assez instructif. »

Ces souvenirs remontaient tout de même à un bon moment. Quand on ne savait pas quoi me faire faire pendant mon petit séjour parmi les Zygerrien. Comme j'étais inutile à cet âge là, on me laissait souvent les taches nécessitant une petite taille, ou pas trop difficiles. C'est peut-être à ce moment là que j'ai commencé à avoir une attirance pour la technologie ? C'était peut-être pas une si grosse perte de temps.

La suivant des yeux, je la voyais sortir une petite boite en fer, et en extraire quelques biscuits. La vision de ces friandises me faisait penser que je n'avais pas mangé de la journée. Mon ventre l'avait également manifesté visiblement, si bien que ma voisine l'avait remarqué. Se sentait-elle obligé de m'en donner à cause des grognements qui émanaient de mon estomac ? Je n'espère pas, car je n'ai aucune envie d'inspirer encore de la pitié... Et puis, sachant ce qu'elle m'a dit, ça ne doit certainement pas être son genre au final. Finalement, je prenais le gâteau qu'elle me tendait.

« Pourquoi pas, merci. »

Croquant dedans à pleines dents, j'aurai pu avaler n'importe quoi. Mais en plus de remplir leur fonction nutritive étaient étonnement bons. La bouche pleine, je lui faisais comprendre.

« Chai chupfer bvon ! » Avant d'avaler ma bouchée, et reprendre. « Mais quand tu dis que tu n'aimes pas manger avec les autres, c'est que l'ambiance de la cantine est bof ouuuu... ? Et sinon, c'est toi qui les cuisines ? »

Repu, je m’allongeais sur le lit, éreinté de ma journée. Il m'arrivait souvent de m'étaler sur mon lit, fermer les yeux et réfléchir à propos de divers sujets. Mais cette fois-ci, j'avais décidé de partager cela avec quelqu'un.

« Tu m'as dit que tu as toujours vécu chez les Siths, et que tu n'avais jamais eu d'autre vision que celle-ci. Mais tu ne t'es jamais demandé ce qu'aurait été ta vie si par exemple tu avais vécu à l'autre bout de la galaxie ? »
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Assise en tailleur sur le lit, je regardais Yawto dévorer mon gâteau comme s'il n'avait rien mangé depuis trois jours. Ce qui était peut-être le cas d'ailleurs. Après tout, la nourriture n'était peut-être pas fournie avec les bandages là où on l'avait soigné. Je m'étais toujours débrouillée pour guérir mes blessures moi-même, alors je n'en avais aucune idée.

« Bon allez, sers-toi, j'en ai d'autres. »

Que je soupirais donc, en lui envoyant la boîte de gâteau. J'avais suffisamment de réserve, alors je n'étais pas à quelques biscuits près.

« Disons que l'ambiance des repas est plus ou moins la même que partout ailleurs dans l'académie. Vu le nombre de cervelles de wortt qu'on a ici, je te laisse imaginer ce que ça donne quand on les met tous ensembles. Enfin tu n'as qu'à expérimenter par toi-même si tu veux voir, mais je te conseille de te préparer à te servir de ta fourchette pour autre chose que pour manger. »

Je me souvenais très bien avoir planté la mienne dans la main d'un camarade envahissant lors de mon dernier repas en communauté, raison pour laquelle je préférais maintenant la solitude.

« Et non, c'est pas moi qui les ai fait, que j'ajoutais en désignant la boîte de gâteau. La cuisine fait pas partie du set de base du sith, et puis tu me vois vraiment jouer les ménagères de plus de cinquante ans ? »

Parce que je ne voyais vraiment pas qui d'autre la cuisine pouvait bien intéresser. Sur cette question rhétorique, je laissais donc Yawto rêvasser en mangeant, ne me tournant à nouveau vers lui que quand il me posa une de ces questions saugrenues dont il avait le secret.

« Ben… Non, en fait. »

Jamais je ne m'étais posée cette question. De toute façon, j'étais née dans ce bout de la galaxie et ça allait pas changer alors à quoi bon ?

« Si je m'étais posée la question ça voudrait dire que je suis pas contente d'où je suis née et c'est pas le cas. J'ai peut-être toujours vécu chez les sith, mais ça ne veut pas dire que j'ai jamais eu aucune autre vision que la leur. Mon Maître n'avait pas besoin d'une apprentie ignorante et endoctrinée, il m'a permis d'étudier le monde et ce, sans qu'il soit déformé par le prisme de la subjectivité des sith. Alors mes origines m'ont certes poussé sur cette voie, mais je pense quand même qu'en définitive c'est moi qui l'ai choisi. Et je ne regrette rien. »

Hormis la mort de mon Maître, mais c'était bien là la seule et unique chose que j'aurais souhaité changer à mon destin. Le reste je l'assumais pleinement et j'étais loin d'être une victime innocente mystifiée par l'endoctrinement des sith, même si de loin mon discours devait probablement donner l'impression que j'étais une fanatique en puissance...

« Même si j'avais vécu à l'autre bout de la galaxie, je crois que je serais quand même sur Korriban en ce moment. Dans cette pièce, en train de te parler. Je pense que c'est mon destin de devenir sith et mon lieu de naissance n'aurait rien changé à ça. Et puis honnêtement, jamais je n'aurais pu supporter une vie ordinaire. Je me serais bien trop ennuyé. »

Travailler pour vivre et faire des gosses jusqu'à me noyer dans la routine, très peu pour moi. On pouvait reprocher beaucoup de chose à l'académie, mais au moins la monotonie n'en faisait pas partie.

« Mais pourquoi cette question ? Ça veut dire que toi t'aurais préféré vivre ailleurs ? Où ça ? »

Je commençais à cerner un peu Yawto, aussi étais-je préparée aux réponses les plus excentriques...
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Hésitant un instant, je reprend finalement deux gâteaux dans la boîte avant de la rendre à sa propriétaire. Faudrait quand même pas que j'abuse de sa gentillesse, ça je l'ai bien compris. Continuant de grignoter mon précieux repas, je l'écoutais attentivement afin d'en savoir encore un peu plus sur la vie ici. Toute information était bonne à prendre si je ne voulais pas finir en charpie à la fin de la semaine... Surtout que j'étais déjà dans un sale état.

Sa réponse nonchalante me laissait perplexe. En quoi ça pouvait être bizarre de savoir cuisiner ? C'est toujours utile quand on part en mission non ? On va pas manger des conserves froide ou de la viande séchée toute notre vie non plus. Et quand on ne sera plus à l'académie, elle va manger dans des auberges tous les jours ? Ou peut-être comptera-t'elle encore sur ses gâteaux à ces moments là ? Enfin, je ne vais pas me risquer à dire que j'ai des bases en cuisine, manquerait plus qu'elle ne me force à la faire pour avoir le droit légitime de partager sa chambre, me disais-je en rigolant intérieurement.

En revanche, ce qu'elle répondit à ma deuxième question ne m'était guère étonnant. Après tout, son explication était logique en vue de ce qu'elle m'avait raconté de sa vie passée. Mais bon, pas besoin de regretter quoi que ce soit pour se poser des questions dans le genre. De mon point de vue, l'un n'empêche pas l'autre en tous cas.

J'avais beau être très ouvert d'esprit, j'avais toujours eu du mal à croire en toutes ces notions de karma, et autre destinée... Pour moi, des actions entraînent des conséquences, mais rien n'est tracé d'avance. Certes je n'ai pas excellé dans mon existence jusqu'à maintenant, mais je suis toujours à me dire que ça aurait pu être pire. Genre finir en tant qu'esclave jusqu'à la fin de mes jours.

Et puis qui avait parlé de "vie normale" ? C'est quoi une vie normale après tout ? Parce que dans cette galaxie de merde, une vie normale, c'est soit être affilié à l'Empire, soit à la République, soit aux conglomérats Hutts... Ou alors au choix, tenter de vivre paisiblement avant de se faire attaquer par un quelconque groupe de pillards ou d'esclavagistes... Oh ! Mais c'est tout moi ça ! C'est donc ça que t'appelles une vie normale ? Enfin, je suppose que du côté de la République, c'est légèrement différent. Pourtant, quand bien même j'aurai échappé à tout ça, pour peu que j'ai assez de midi-chlorien, je me serai fait embarquer par les Jedi. Pas certain que ce soit mieux.

Finalement, Rhaenys me retournait ma question, à laquelle j'avais tellement de fois essayé de répondre : est-ce qu'au final j'avais réellement à me plaindre de ma vie ? Pas vraiment, car être élevé parmi les Sith m'avait tout de même aidé à devenir - un peu - plus fort, et ainsi survivre dans ce monde... Mais allais-je encore pouvoir bénéficier de cela encore longtemps ? Ça c'était moins sûr.

« Bah non, mais je sais pas trop. C'est juste que je me demande ce que j'aurai dû vivre si j'étais né ailleurs. Ou même simplement de ce que je serai devenu si j'avais changé ce serait-ce qu'une seule chose dans mes habitudes, ou encore si un jour j'avais fait un choix différent d'un autre. » Comme ne pas me faire choper par des Zyggeriens...

« Quant au fait d'être né ailleurs, je ne sais pas vraiment. Dans cette galaxie découpé de toutes part, ça aurait été de partout pareil dans tous les cas, donc je ne vois pas vraiment d'alternative. Tu dois certainement te dire que ça ne sert à rien de ressasser le passé, mais pour moi c'est pas vraiment pour regretter quoi que ce soit que je pense à tout ça... Enfin je crois ! »

Repu, les yeux commençaient à se faire lourds. Je n'avais pas mangé comme ça depuis un bon moment. Je luttais tant bien que mal contre la fatigue, mais j'allais certainement sombrer dans pas longtemps...
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Ressasser le passé… Si je m'y refusais aujourd'hui, ce n'était pas parce que je considérais cela comme une perte de temps inutile, comme semblait le penser Yawto, mais tout simplement parce que je ne m'étais déjà que trop perdue autrefois, dans ces vaines considérations. Je n'avais aucun pouvoir sur le temps et rejouer chaque instant de mon existence que j'aurais aimé changer ne me mènerait à rien sinon au regret.

« Ce n'est pas que ça ne me tente pas parfois d'imaginer les conséquences de mes choix s'ils avaient été meilleurs, mais c'est pas ça qui va modifier le court du temps alors... »

Je haussais les épaules, signe de la futilité de telles pensées. Qu'aurai-je bien pu répondre d'autre ? Que si je pouvais remonter le temps, je sauverais mon Maître de la mort que l'Empire avait orchestré pour lui ? Cela aurait été un signe des plus manifestes que je l'avais soutenu dans sa traîtrise envers le régime d'Ynnitach et je ne pouvais donc me le permettre. Yawto avait beau sembler différent des autres apprentis, rien ne me garantissait qu'il ne colporterait pas tout ce que je lui avais dit dès que j'aurais le dos tourné ou qu'il ne pourrait pas user de mes paroles contre moi. Je n'étais donc pas stupide au point de lui révéler quelque chose de compromettant...

« Je préfère me concentrer sur ce que je peux encore changer. »

Que je concluais donc sobrement, jetant un regard en coin au zabrak qui avait visiblement très largement pris ses aises sur son lit. L'avenir seul importait à présent et le passé n'avait d'autre fonction que nous aider à le modeler par les enseignements que l'on pouvait tirer de nos erreurs.

« Et puis les promesses de l'avenir sont tout de même nettement plus attrayantes que les regrets du passé, tu ne crois pas ? »

Mais seul le silence, à peine troublé par le souffle calme et régulier du zabrak me répondait. Ce dernier ne risquait en effet guère de répliquer puisqu'il avait apparemment quitté ce monde pour en gagner un autre où tout ses rêves d'une vie meilleure à l'autre bout de la galaxie pourraient se réaliser... Il dormait. Et ce n'était pas un simple assoupissement passager comme il en survient parfois après une journée aussi éprouvante que l'avait été celle-ci, non. Là, il avait l'air carrément parti pour faire sa nuit.

C'était quand même pas croyable. J'avais eu beau lui faire une heure de speech sur la nécessité de se méfier et de rester toujours sur ses gardes ici, ça n'avait pas empêché cet idiot de plonger dans les bras de morphée juste sous mon nez, comme si il était persuadé que je ne représentais pas le moindre danger pour sa petite personne. Quelques confidences échangés, une compresse et un biscuit suffisaient-ils donc à endormir sa vigilance ? A considérer que nous étions suffisamment proches pour que je ne tente pas de profiter de sa vulnérabilité passagère ?

Si c'était réellement le cas, je craignais pour la suite de son parcours ici… Mais pour l'heure je le laissais dormir, sans toutefois m'abandonner moi-même aux mêmes errements. Quittant le lit, j'attrapais au passage mon sabre laser avant de me diriger vers la porte. Cet avenir dont j'avais parlé, je ne le bâtirais pas dans mes rêves, mais à la force de mon bras et de ma volonté.

Fin
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