Lyrae O'Sil
Lyrae O'Sil
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Lyrae referma les portes de la Chambre du Conseil derrière lui, puis s’adossa au bois vieilli en fermant les yeux. Lorsqu’il les rouvrit, le soulagement lui arracha un sourire léger : il ne ressortait pas d’ici avec une sanction qu’il aurait du mal à avouer à Luuna ! Après ses résultats médiocres, son agression d’une sénatrice, sa relation avec Luuna, son bébé, l’échec relatif de la formation de Jana, et enfin l’épisode Kolin… Il avait été persuadé que cette nouvelle convocation par le Conseil ne disait rien de bon. Il était venu en traînant des pieds, convaincu qu’il allait recevoir un énième avertissement, ou pire, une nouvelle affectation dans l’un des corps Jedi stationnant dans la Bordure Extérieure ou dans il ne savait quel coin reculé de la galaxie.

Pourtant, rien de cela ne s’était produit. Il avait reçu des félicitations. Bon, pas des félicitations en grandes pompes comme les médaillés de Coruscant, qui étaient revenus victorieux de Makem Te ou de Felucia, mais le Conseil avait reconnu qu’il avait efficacement formé Kolin, un padawan agité difficile à canaliser, sur un domaine de haute précision. Oh, Kolin était encore loin de devenir le plus grand des pilotes Jedi, mais sa maîtrise au vu de son âge et de son gabarit avait impressionné quelques-uns des spectateurs lors de leur démonstration. Cet enfant que tout le monde avait cru trop dissipé pour suivre la formation d’un Jedi, le Chevalier y avait vu la débrouillardise familière d’un enfant des bas-fonds, un atout comme un autre pour atteindre ses objectifs. Le Conseil des sages en avait conclu que Lyrae était tout qualifié pour prendre en charge le padawan. Devant un tel compliment, mais aussi parce que le chevalier savait bien l’indulgence dont le Conseil avait fait preuve à son égard ces dernières années, il avait accepté sans aucune hésitation.

Maintenant que les portes étaient refermées, cependant, il mesurait soudain ce sur quoi il s’était engagé : on ne lui avait pas refilé le padawan modèle, le petit poulain sur lequel les meilleurs maîtres parieraient. On lui avait attribué celui que l’on pensait déjà perdu d’avance. Celui qui ferait un bon élément dans l’Explocorps, par exemple, et pour cela on avait confié sa formation à un chevalier pas vraiment parmi les plus populaires mais qui pourrait le supporter jusqu’à ses 18 ans en le formant sur des compétences techniques. Lyrae soupira. Etait-ce un mal ? Kolin n’avait-il aucune chance ? Peut-être même que le Chevalier se faisait des idées, que le Conseil souhaitait vraiment pouvoir un jour adouber le padawan Valkizath. Malheureusement, il en doutait… Mais n’avait-il pas aussi douté de sa capacité à former Kolin sur quelques jours, alors même qu’ils étaient finalement parvenus à épater les membres du Conseil et l’Ambassadrice de Corellia ?

Ah, l’Ambassadrice de Corellia…

Bref. Peu importait, c’était déjà une bonne nouvelle pour Kolin de se voir attribuer un professeur. Le Chevalier consulta sa montre – le soleil se couchait et le couvre-feu serait bientôt sonné pour les plus jeunes. Un bon nombre de padawans traîneraient encore à la bibliothèque pour étudier jusqu’à la dernière minute, mais Lyrae eut l’intuition que Kolin ne faisait pas partie de ceux-là. Il se dirigea directement vers les dortoirs, tournant et retournant dans sa tête les mots qu’il allait utiliser pour annoncer la nouvelle au petit coruscanti. Et si celui-ci était déçu, que ferait-il ? Rien, probablement. Même s’il demandait au Conseil d’annuler cette désignation, il y avait fort à parier pour que ce ne fusse pas le meilleur service à rendre à Kolin : qui savait s’il allait avoir un autre Maître ? Ou s’il tombait sur quelqu’un comme Maître Abel, il y avait fort à parier qu’il irait droit à l’échec.

Ce fut dans un mélange de résignation et de nostalgie qu’il pénétra dans le couloir du dortoir des garçons. Une longue aile du Temple était en effet réservée à ces chambres partagées à deux, trois ou quatre enfants d’âges et d’espèces souvent variés, comme des petites fratries artificielles constituées sur le tas à l’arrivée des aspirants. Rien n’avait changé depuis son premier jour au Temple : lorsqu’il était adolescent, il était arrivé ici après avoir quitté Coruscant, et il s’était vu attribuer un lit dans une petite pièce où deux autres résidents s’étaient déjà installés là depuis plusieurs années. L’un était plus vieux, un zabrak studieux et austère, et l’autre était plus jeune, un Twi’lek jovial mais moqueur qui avait caché du poil à gratter dans le lit du Lyrae dès la première semaine de son arrivée. A l’époque, il avait vécu tout cela comme un environnement difficile. Aujourd’hui, il se remémorait avec une agréable nostalgie ces instants d’insouciance et de rêve.
Comme seule ombre au tableau, le souvenir de l’intrusion de Darth Synia et de Kaze Toldran, qui ici même avaient attaqué des padawans. Il avait essayé de défendre les plus jeunes, à l’époque. Il avait sacrifié un bras pour cela.

Lyrae haussa les épaules et passa devant son ancienne chambre sans s’y attarder. Il était devenu une autre personne, depuis, et tout cela n’avait plus vraiment d’importance.

- Hep, toi ! héla-t-il à l’adresse d’un petit dévaronien à qui il donnait environ une dizaine d’années. Tu peux m’indiquer la chambre du padawan Valkizath ?
- Heu, hésita l’enfant cornu, les yeux arrondis par le doute. J’sais pas qui c’est…
- Kolin, un humain brun haut comme ça…
- Ah.

Lyrae de faire abstraction du fait que l’intonation n’était pas très enthousiaste.

- Au fond à gauche, à côté de la fenêtre.

- Merci, padawan.

Le dévaronien disparut dans une chambre sans demander son reste, et le Chevalier poursuivit son chemin jusqu’à la fin du couloir. La porte de la cellule était ouverte, aussi se contenta-t-il de passer la tête dans la pièce, surpris par les étranges sons qui provenaient de l’intérieur. Avant même de voir ce qui se passait, il reconnut l’odeur caractéristique de Kolin : un doux mélange de renfermé et de sueur flottait dans la chambre…


Kolin Valkizath
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Une autre journée bien remplie s’achevait, le ciel d’Ondéron se parait de son manteau ocre à la mesure que le soleil disparaissait derrière l’horizon blessé de cette fin d’après-midi. Le dernier cours de la journée dispensé dans le parc silencieux venait de s’achever. Seul et aphasique, Kolin avait regagné le dortoir.

Le brun avait bénéficié d’un certain regain de popularité ces dernières semaines. Son aventure dans le Hangar avec Lyrae s’était rependue comme une trainée de poudre parmi les padawans et les initiés. S’il n’était pas peu fier de lui, Kolin n’avait jamais été prétentieux et s’était bien gardé de se vanter de sa petite démonstration aux Maîtres du Conseil. Toutefois, les nouvelles allaient vite au Temple et tout se savait. L’humain n’en avait pas rajouté. Le mérite revenait à Lyrae, le Chevalier lui avait sauvé la peau, il était inutile de se bercer d’illusions, sans lui Kolin aurait été viré sans cérémonie ou pire se serait tué en pilotant le Star Saber.

Le petit garçon y avait réfléchi encore et encore et ne parvenait toujours pas à comprendre pourquoi le Chevalier avait pris sa défense face à Maître Abel et s’était mis en péril pour lui. Il n’avait rien eu à gagner de plus que des ennuis. L’origine commune des deux Jedis y était certainement un facteur mais, il devait y avoir autre chose, autre chose que Kolin ne parvenait pas à identifier. Cette bonté de cœur ne venait pas son immense bonté, tout le monde savait que Kolin était un gamin parfaitement insupportable.

S’il ne l’avait avoué à personne, il avait adoré la semaine qu’il avait passé avec Lyrae à apprendre les rudiments du pilotage. Ses yeux d’enfants avaient vus quelqu’un qui croyait en lui, quelqu’un qui ne le jugeait pas pour ce qu’il était. Une personne qui lui avait fait confiance. Une personne si différente de tout ce qu’il avait connu jusque-là. Cette rencontre l’avait profondément déstabilisé remettant en balance nombre de ses convictions. Cette rencontre, ce moteur lui avait donné des ailes, le poussant à apprendre encore et encore malgré la fatigue et la lassitude jusqu’au succès face l’Ambassadrice.

Faire quelque chose autrement que par nécessité, par peur ou par obligation était une nouveauté, qui le rendait fier de lui et ça il le devait à Lyrae.

La magie de l’instant était retombée depuis un moment et la terreur mal peignée avait repris ses bonnes habitudes. Depuis son arrivée au Temple, le petit Coruscanti malgré sa faible constitution était devenu la terreur du dortoir. Il n’y avait guère que Samaël, Kanien et Dalla qui trouvaient grâce à ses yeux. Les autres membres de la horde des geignards du Temple n’étaient pas ses amis. Au mieux, il les ignorait royalement, au pire, il faisait sa loi au mépris des autres profitant sans vergogne de l’urbanité ou de la faiblesse de ses colocataires

Dans un monde où seuls les plus forts régnaient, Kolin avait pris le pli et rares étaient ceux qui osaient se frotter au petit teigneux. Bien sûr, les Jedis ne faisaient pas ça et se serraient les coudes comme des frères, prônant l’unité de la Force au service des plus faibles. Mais, même après tous ces mois le padawan brun répugnait à voir autre chose en ses condisciples que de ses gamins geignards trop gâtés par la vie et ne méritant rien d’autre que son indifférence ou que le froid glacial de ses yeux bleus.

- Tu me fais un peur d’air Pilou ?

Demanda sans délicatesse l’humain en pénétrant dans sa chambre déjà occupée par Pili un padawan indolent au caractère facile et ayant une peur bleue de son compagnon de chambre.

- Je voulais réviser.

Répondit à demi-mot le petit de dix ans fuyant le regard insistant et accusateur de Kolin.

- Va à la bibliothèque tu s’ras mieux. T’en profiteras pour me ramener un bouquin sur le pilotage.

- Mais…

- Pilou ! S’il te plait.

Pili tourna le regard vers la porte et soupira ayant le désagréable sentiment de se sentir utilisé. Il savait qu’un conflit avec Kolin ne tournerait pas à son avantage et préféra courber l’échine.

- D’accord Ko.

- C’est bien Pilou.

Le gosse partit sans demander son reste. Satisfait Kolin laissa la porte du dortoir ouverte et s’allongea dans son lit en triturant son pendentif. Il attrapa une petite figurine en forme de Jedi qu’il avait taillée à partir d’une grosse branche morte trouvée dans le parc. Il joua avec quelques minutes. Un bruit le tira de sa contemplation. Un regard vers la porte plus tard il ouvrit la bouche.

- Chevalier Lyrae ? Qu’est-ce que vous fichez là ?

La visite d’un gradé était rarement synonyme de bonne nouvelle et il le prit sur la défensive tout en sachant que le Coruscanti n’était pas du genre cérémonieux ou trop à cheval sur les convenances.

- J’ai rien fait de mal. Il était d’accord pour aller chercher le bouquin.

Le gosse se reprit se doutant que Lyrae n’était pas là pour ça et se leva pour aller à la rencontre de son formateur.
- J’peux vous aider ?

Dit-t-il en s’étirant
Lyrae O'Sil
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A l’intérieur de la pièce régnait un joli petit bordel de padawans mal éduqués. Un seul des trois locataires avait l’air d’avoir tenu à remettre ses draps dans une forme à peu près présentables et des affaires traînaient au sol. Lyrae inspira longuement en pensant que cela l’aiderait à ne pas voir là un présage de difficultés à venir pour rendre son padawan discipliné, mais il n’arriva qu’à conclure que vraiment, ouvrir les fenêtres pouvaient améliorer considérablement la sensibilité de ses narines incommodées.

- Salut, Kolin, répondit-il en traversant la pièce en effectuant des enjambées un peu exagérées pour ne pas marcher sur un bâton d’entraînement ou une bure roulée en boule qui prenait la poussière. Ce que je fiche là ? Sois pas trop content de me voir surtout !

Le Chevalier attrapa le bord de la fenêtre pour la faire coulisser. L’air frais du soir s’engouffra dans la pièce, faisant au passage voler quelques feuilles sur lesquelles trônaient des dessins que Lyrae préféra ne pas décrypter. Il jeta un coup d’œil dehors en s’appuyant au rebord de la lucarne, et contempla le parc se vider progressivement de ses calmes occupants. Au-delà, la jungle prenait vie pour une nuit de cris sauvages et de frémissements prédateurs. Lyrae s’en désintéressa pour regarder un Kolin aux cheveux en bataille et au tshirt qui n’avait pas dû être lavé depuis le dernier entraînement. Oh, ce n’était pas nouveau : le padawan était déjà comme ça lorsqu’ils s’étaient rencontrés la première fois. Mais dans le cadre de leur travail au hangar, le Chevalier avait supposé qu’en dehors de ces cours improvisés, le padawan devait recevoir punition sur punition et qu’il devait durement vivre la discipline demandée aux padawans. Visiblement, il s’était trompé : personne ne semblait avoir eu le courage de s’atteler à la tâche de faire rentrer le petit morveux dans le droit chemin. Lyrae mesura avec un sourire dubitatif l’étendue du cadeau que venait de lui faire le Conseil. C’allait être loin d’être facile. Et puis, c’était évident : cet environnement-là, scolaire et rigide, n’était pas spécialement propice à ce que le padawan évoluât facilement dans le bon sens. C’était un carcan mal adapté. Il suffisait d’écouter ce que les maîtres comme Abel disaient du petit pour comprendre que ni les professeurs, ni Kolin lui-même trouvassent qu’il était ici à sa place.

- Je suis pas venu t’accuser, et ouais, je vais avoir besoin d’aide, dit-il au padawan en se penchant vers lui, comme s’il s’apprêtait à lui dire un secret.

Allait-il le faire mijoter un peu ? Oh oui, allez ! Avec ce que le môme lui avait fait endurer face au Conseil, il méritait bien de s’amuser un peu !
Lyrae prit un ton grave, le visage atterré.

- Je viens d’être convoqué par le Conseil,
annonça-t-il en pinçant les lèvres, feignant d’avoir une mauvaise nouvelle. Ils m’ont appelé pour me parler de toi…

Lyrae soupira, prit son temps pour regarder de nouveau le parc, histoire de faire durer le suspense.

- C’est un peu compliqué, tu vois. Ils ont dit que ce que t’avais fait dans ce chasseur était chouette, hein, pas de souci là-dessus, tu t’es débrouillé comme un chef. Mais en fait, bon, t’as fait quelques conneries, et puis selon eux je t’ai pas initialement encouragé dans le bon sens alors…

Il se redressa et plongea ses mains dans ses poches, affichant l’air de celui qui, résigné, accepte bravement le sort qui est le sien. Il haussa les épaules.

- Alors ils nous ont demandé de partir, tous les deux.


Lyrae laissa planer le doute, mais il avait du mal à se retenir de rire. Il s’autorisa un petit sourire triste.

- Ouais, faut qu’on fiche le camp dès demain, donc si tu peux emballer tes affaires dès maintenant…


Ils restèrent quelques secondes à se regarder. Mais devant la tête de deux pieds de long du gamin, Lyrae finit par plus pouvoir se retenir et éclata bruyamment de rire. Il fut obligé de se tenir les côtes.

- Ha ha ha ! Hé fais pas cette tête, t’inquiète ! On part en mission tous les deux en fait ! Huhuhu…


Secoué par ses éclats de rire qui durèrent encore bien une minute, Lyrae s’essuya les yeux en tâchant de reprendre son souffle. Et voilà le travail : comment faire passer un message qui le mettait mal à l’aise sans en avoir du tout l’air et aussi vite que possible, histoire de pas s'attarder. Comme une lettre à IzizPost.

- Donc en fait ouais, il faut que tu prépares tes affaires, j’t’emmène demain pour commencer ta formation. Avec moi. Je veux dire c’est moi ton maître maintenant, alors tu peux me tutoyer si tu veux.

Il s’adossa au chambranle de la fenêtre avant de lever un doigt. Il avait cessé de rire mais souriait toujours.

- Par contre ce genre de blagues, j’ai le monopole ok ? T’avises pas de me faire des coups pareils.
Kolin Valkizath
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L’air frais de la soirée s’engouffra dans le dortoir chassant les relents de la sueur de padawans en pleine puberté. Kolin observa mutique le manège du Chevalier appuyé à la fenêtre et il en profita pour dissimuler furtivement sous ses couvertures sa statuette Jedi. Le bazar ambiant qui régnait dans la chambrée était tout à fait habituel pour que plus personne ne s’en formalise. Les surveillants de dortoirs s’étaient résignés dans la bataille laissant Kolin la terreur faire la loi, ne rien ranger et diriger la chambrée. Les punitions glissaient sur le padawan, crier, le priver de dessert ou lui faire copier des lignes étaient des armes de dissuasion bien trop insuffisantes pour dompter le gosse crasseux.

- De l’aide ? Pas de couk, j’vous dois bien ça !

Intrigué, Kolin plongea son regard océan dans celui du Chevalier. Lyrae avait gagné son respect, nulle défiance ou méfiance ne marquait les traits du petit. De là où il venait, l’autorité n’avait pas de titre, pas de grade, ses dépositaires devaient en gagner la possession après la bataille. L’autorité et la considération ne s’acquéraient que par les actes, le caractère. C’était là différence entre les chefs et les leaders, les premiers dirigeaient, les seconds inspiraient. Le padawan savait où se rangeait son visiteur.

L’Ordre Jedi était trop hiérarchisé trop procédurier, les valeurs accordées aux Jedis gravitaient autour des titres, de l’âge et, c’était sans doute pour ça que le petit garçon avait autant de mal à s’adapter à cet univers qui tranchait radicalement avec la Cour où le pouvoir s’arrachait et dans lequel les actes et le respect mutuel étaient les deux valeurs cardinales, pierres angulaires de ce semblant de civilisation.

Lorsqu’il avait demandé, plus jeune, à Joris comment savoir qui était le chef dans une bande, ce dernier avait répliqué « quand le chef parle, tout le monde ferme sa gueule ».

L’épaisseur du cuir, c’était la seule chose qui comptait.

De ce qu’avait compris Kolin, le chevalier au bras bionique n’était pas le plus illustre Jedi du Temple, nulle trace de ses exploits dans les archives de la bibliothèque du Temple, pas de chuchotements épatés d’initiés lorsqu’il le croisait à la cantine, pas d’histoires déformés de quelconques aventures incroyables aux quatre coins de la galaxie. Pourtant, la petite teigne était bien plus impressionnée par lui que par Maître Abel et les vieux acariâtres du Conseil.

- De moi ?

Kolin offrit un regard pour l’homme l’air de dire « ouais accouche » et, s’approcha du Chevalier perdu dans la contemplation du parc. Les compliments qui suivirent étaient suffisamment rares pour que Kolin s’en enorgueillisse. Puis, le couperet tomba, sourd et assassin. Kolin eut l’impression qu’un Star Saber venait de le percuter à pleine vitesse le faisant s’envoler jusqu’à la bordure médiane tandis qu’une boule s’empara de son estomac. Il en fut si bousculé qu’il fit un pas en arrière et se prit les pieds dans une bure négligemment abandonnée, un quart de seconde plus tard il percuta le sol en grognant.

- J’sais pas quoi dire.

Il s’en était douté, pas complétement idiot, il se savait à la frontière de la ligne jaune depuis le début, tous les Maîtres avaient été patients, les padawans aussi mais, il n’en avait fait qu’à sa tête. Il payait à présent le prix fort pour son indiscipline, et pire que ça, il embarquait Lyrae dans sa chute en direction de la Cour des Miraculeux. Se relevant, il garda la face, fronça les sourcils et bomba le torse et mis un coup de pied à la bure coupable. Peu crédible en vrai dur, ce nouvel échec, cette chance, sa chance avortée lui brisait le cœur. Pour lui et en particulier pour l’homme qui lui faisait face.

- Je voulais pas que ça vous arrive, nan sérieux ! J’pensais que l’ambassadrice et tout.

Il voulut dire tout le bien qu’il pensait de Maître Adel mais se ravisa en voyant le visage de son nouveau Maître se grimer en un grand sourire, il se ravisa comprenant qu’il venait de se faire avoir. Dents serrés et mains sur les hanches le gamin ne partagea pas le fou rire du Coruscanti, trop occupé à forcer la force de l’ascenseur émotionnel qui venait de se bloquer quelque part dans son œsophage.

- Blast elle est aussi puante qu’un cadavre de Nautolan en train de sécher sur Tatoïne cette blague !

Le garçon fit un pas en arrière à la recherche d’une bure propre dans son armoire débordante de vêtements mal pliés, après en avoir vidé le contenu, il entreprit de se déshabiller en prenant la parole.

- Du coup on va faire quoi ? Attaquer la flotte Sith, espionner une base de l’Empire ?

Sa voix s’étouffa quand il enfila la bure sur son torse rachitique marqué à certains endroits par les attentions personnelles de son père dont il gardait les marques.

- C’est cool que tu sois mon Maître, si tu veux j’pourrai t’appeler genre « Maître » quand y aura les coincés du Conseil

Légèrement enivré par la situation, Kolin se sentit le droit de mettre une petite tape amicale sur l’épaule de son formateur s’autorisant un petit sourire innocent, si rare chez lui. Cette nouvelle lui donna du baume au cœur ; régulièrement des padawans partaient en mission, étaient jumelés avec des Chevaliers. Le vilain petit canard se savait que très modérément apprécié par le corps enseignant et n’aurait jamais pensé que son tour viendrait aussi vite.

- C’est bon on peut y aller ! Finit t-il par dire en ayant accroché son sabre à sa ceinture.

Son euphorie retomba un moment alors qu’il faisait le lien avec la semaine passée à s’entraîner et son quart d’heure de gloire suite à sa plus grosse bêtise avec un chasseur. Historiquement, les Chevaliers choisissaient de concert avec le Conseil leurs padawans. Lyrae l’avait-il réellement choisi ? Lui qui semblait être plus à l’aise à réparer des droïdes à l’abri des regards dans le Hangar. Personne dans la chambre ne le connaissait, il n’animait jamais de cours n’était jamais avec les padawans comme certains autres Jedis passionnés par la transmission. Il avait été plutôt pédagogue mais le gosse ne savait pas si ce trop-plein d’enthousiasme était la résultante de son envie d’aider un padawan à la dérive ou la crainte des représailles du tout puissant Conseil des Jedis.

L’instinct de Kolin ne pouvait pas le tromper.

Son euphorie retomba à la mesure que l’ascenseur émotionnel repartait à toute allure dans la direction opposée.

- T’as pas eu le choix pas vrai ? C’est quoi une punition de devoir me traîner ?

Bon, l’approche était un peu brutale et certes leur appartenance coruscantienne commune n’y était peut pas être pas inconnue mais cet élément lui parut un peu mince.

- Je ferai de mon mieux pour pas trop de déranger.

Conclut-il sobrement, bras croisés, yeux aux plafonds espérant du fond de cœur se tromper sur les motivation de son Maître.

Lyrae O'Sil
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La blague avait eu plus d'effet qu'escompté. Kolin s'était pris les pieds dans le bordel qui recouvrait le sol de sa cellule et s'était vautré avant de jurer comme un brave petit voyou, ce qui n'eut cependant que pour effet d'arracher à Lyrae un nouvel éclat de rire. Bon, il y était peut-être allé un peu fort, mais après les heures d'entraînement acharné qu'ils avaient passé ensemble, une bonne petite blague les détendrait tous les deux ! Enfin, surtout le Chevalier, à vrai dire.

Lyrae entreprit de s'essuyer les yeux devant le gamin pressé de s'habiller pour s'envoler pour de nouvelles aventures. Il allait vite déchanter, le pauvre.

- Nan la teigne, t'es un peu jeune pour que je t'emmène déjà taper du Sith, rétorqua Lyrae sans mentionner le fait qu'on lui faisait de toute façon rarement confiance pour ce genre de missions. On va aller sur Balosar, pour une mission humanitaire. C'est un monde... Qui ressemble aux bas fonds de Coruscant, et il faut quelqu'un pour protéger ceux qui n'ont pas l'habitude de ce genre d'endroits, tu vois ? Les médecins et les infirmiers vont soigner des gens gratuitement et nous, il faut qu'on s'assure que le camp fonctionne d'un point de vue technique et de sécurité.

Lyrae se demanda à quel point tout cela pouvait sonner héroïque aux oreilles d'un gamin de treize ans. Sûrement pas des masses.

- On en profitera pour te donner quelques bases de mécanique et de médecine, précisa-t-il. Quand tu seras seul avec ton chasseur à des milliers de parsecs de la civilisation, tu seras bien content de savoir bricoler une turbine voilée ou une fracture du poignet !

Le Chevalier quitta son poste à la fenêtre dès que le mioche fût prêt afin de l'emmener continuer leur discussion sur le chemin des préparatifs, mais la mine brusquement assombrie de Kolin l'arrêta.

Pas eu le choix. Merde, le gosse avait deviné. Il avait plus fin esprit que ses manières – ou plutôt son absence de manières – le laissaient supposer. Lyrae fronça les sourcils. Pouvaient-ils avoir une telle conversation ici ? Il avait fréquenté ces dortoirs il n'y avait pas si longtemps. Mieux valait être prudent : ici même les tiroirs de commode avaient des oreilles. Plutôt que de sortir, il ferma donc la porte qui se verrouilla automatiquement dans un cliquetis mécaniquement, avant de se retourner fermement et de croiser les bras lui aussi pour faire face à Kolin.

- Non.

Joli mensonge.
Voilà, c'était le moment où un maître sage aurait expliqué à Kolin qu'on ne devait pas se comparer aux autres binômes ou padawans, que les décisions du Conseil relevaient d'une sagesse qu'il comprendrait plus tard, que c'était une chance qu'on leur donnait à tous deux, et blablabla. Lyrae n'était pas capable d'avoir ce genre d'explications justes, auxquelles il ne croyait guère. Et il savait qu'il n'en était pas capable. Et Kolin savait qu'il savait, et il savait que Kolin savait qu'il savait.
Bref, c'était pas beau de mentir, mais Lyrae avait appris depuis longtemps qu'il valait mieux voir la réalité de façon avantageuse. C'était plus productif, et ça emmerdait les Jedi parfaits de les voir s'en sortir malgré tout.

- Ecoute, la vérité c'est que certaines personnes ne me pensaient pas capables de t'enseigner quoique ce soit. De la même manière que certains ne te croient pas capable d'apprendre quoique ce soit. Mais certains maîtres sont bien intentionnés Kolin, je te le jure, et ceux-là ont été agréablement surpris qu'on ait réussi notre petit manège tous les deux. Et maintenant ils veulent voir jusqu'où on est capables d'aller. Et il y en a d'autres qui attendent de voir à quel moment on va se casser la gueule, en revanche, c'est vrai.

Il soupira, décroisa les bras avant de s'asseoir sur le lit du voisin de couchette de Kolin. Le môme était plus mature que sa petite taille le laissait présumer. Il fallait qu'il comptât là-dessus pour que leur association fonctionnât.

- Le fait est que j'aurais pu refuser le défi, mais que je l'ai pas fait. Parce que c'est pas parce que t'es pas le padawan le plus prometteur du Temple, que je suis pas le Chevalier le plus renommé non plus, qu'on doit laisser des gens comme Maître Abel ou ton pote Turgo nous marcher dessus pour qu'eux puissent mieux briller sous le soleil. En tout cas moi, j'ai décidé de pas leur donner cette satisfaction-là.

Il l'avait fait autrefois. Ca ne lui avait jamais semblé très important de prouver quoique ce soit à qui que ce soit. Mais depuis l'épisode Kolin... Il se rendait compte que s'il continuait à se laisser faire, alors il permettait que des petits gars comme Kolin continuent à se voir retirer une chance qu'ils méritent pourtant. Et ce n'était pas juste. Laïkin, demain, pourrait lui aussi vivre ce genre de situation. Il fallait qu'il montrât que même des rebuts comme eux étaient capables de belles choses. Kolin avait ouvert une porte de possibilités pour cet objectif, et il n'allait pas la laisser se refermer.

Ses pupilles sombres se braquèrent sur le gamin. Ils étaient semblables et bien différents tout à la fois. Ca importait peu : avec une destination commune, on avait plutôt intérêt à faire chemin ensemble. Il haussa les épaules, feignant quelque peu le peu d'intérêt pour l'opinion de Kolin, mais pourtant lui présenta la paume de sa main.

- Donc t'as deux choix : soit on abandonne tout de suite parce qu'on représenterait le binôme des loosers Jedi et que t'as déjà trop honte, ce que je peux comprendre. Soit on leur montre comment deux coruscanti peuvent finir par botter des culs de Sith et déchirer la galaxie en Star Saber plus vite que n'importe quel chasseur de primes de l'Espace Hutt, et dans ce cas... Tope-la.

Bon bon, il aurait l'air con si le gosse préférait la première option et qu'il restait la main en l'air.
Kolin Valkizath
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Les yeux de Kolin s’écarquillèrent jusqu’à former deux grandes soucoupes au moment où Lyrae terminait d’expliquer les détails de la première mission à laquelle il allait avoir l’insigne honneur de de citer. Il ne connaissait Balossar que de nom comme un souvenir trouble d’un cours où il s’était endormi mais l’idée d’une mission humanitaire n’était pas pour lui déplaire.

- Gratuitement ? On ne pourrait pas les faire payer un tout petit peu pour acheter des chasseurs plus modernes pour le Temple ? Y a que dalle qu’est gratuit dans la galaxie !

Même depuis qu’il était padawan, Kolin n’avait pas perdu les automatismes des petites gens, qui, faute de moyens pensaient toujours à un moyen de grappiller quelques crédits au débotté. Ce mode de pensée était tellement ancré dans ses gènes et le gosse avait parfois encore du mal à se référer aux us de sa nouvelle vie en lieu et place de l’ancienne. D’autant plus qu’en compagnie de Lyrae même avec la différence d’âge, il se sentait plus libre de parler. La confiance qu’il plaçait en son Maître depuis l’épisode du Hangar faisait tomber ses barrières.

La gravité du manège du Coruscanti dans la chambre ne put que confirmer les questionnements du padawan. Le garçon se redressa sur son lit, croisa les jambes en tailleur et déposa son menton sur ses paumes en portant toute son attention sur son vis-à-vis.

Ce qu’il entendit ne le surpris pas mais lui fit tout de même du mal. Il se savait peu apprécié par les professeurs, professeurs trop loin de son paradigme, trop loin de ses réalités à lui. Il en avait énormément souffert au départ, se réfugiant dans la violence, le cynisme et l’ironie. Son cuir était solide et si les remarques, parfois acerbes de ses camarades ou de ses enseignants le touchait, elles n’avaient jamais vraiment fracturés l’armure qu’il s’était construit. Le gosse opina du chef à l’évocation d’âmes bien intentionnées en ces murs, Samaël, Kanien et d’autres lui avaient rendus le chemin plus facile.

Et, naturellement il y avait Lyrae. Ce drôle de chevalier qui se livrait sans gêne à lui avec une telle franchise qu’il en ressentit des frissons. Les paroles remplies de vérité lui sautèrent littéralement à la gorge tant elles tranchaient avec la dualité « adultes » « enfants » qui régnait au Temple. Kolin ressentit de plein fouet une sensibilité qu’il ne pensait pas trouver chez un adulte et encore moins chez un Chevalier Jedi. L’homme qui se livrait à lui exposait sa face cachée, son propre revers de médaille, d’égal à égal. Les tourments qui minaient Kolin, Lyrae y avait déjà été confrontés et peut être même les affrontaient ils encore en ce moment. D’expérience, Kolin savait qu’il était plus aisé de se parer du masque de l’invulnérabilité que de celui du doute et qu’il fallait être encore plus courageux pour parler de ses défaites que de ses victoires. Cette humanité le transcenda tout entier et il ferma les yeux juste pour laisser remplir par ces éloquences si justes.

- Tu sais, faut pas se laisser influencer par les gens surtout quand c’est des gros banthas. Avec l’âge et la maturité, j’ai appris à faire la part des choses... T’es le premier Jedi, enfin, autre que padawan à me parler autrement que comme à un crétin qui sortait à peine la tête de la merde des bas-fonds pour la première fois. J’en senti que t’étais pas comme les autres.

Comme pour appuyer sa phrase il posa une main compatissante sur l’épaule de son Maître, renversant sans le vouloir les rôles. Si Lyrae était sincère à Kolin de l’être à son tour. Comme son interlocuteur, il n’avait rien à perdre.

- J’suis pas si bête que ça, quand mon père s’est barré en nous laissant avec rien ma mère, mes frères et moi, jm’e suis débrouillé tout seul pour les protéger. J’connais l’importance des vraies équipes. Mais, j’espère juste que tu feras pas comme lui et que tu ne te casseras pas à la première difficulté sans même un dernier regard.

Fidèle aux coutumes de la Cour des Miraculeux, apanage des promesses les plus sincères et des serments les plus intimes, Kolin cracha généreusement dans sa paume avant d’empoigner fermement celle de l’homme avec qui il scellait une nouvelle alliance.

- J’ai qu’une parole ! On fera équipe ! J’suis heureux, ça fait danseuse de cantina maquillée comme un speeder volé de dire ça, mais j’crois que je le suis.

Particulièrement prolixe, il reprit la parole avec gravité se remémorant le passé.

- Mon frère me disait que parfois on rencontrait ses étoiles et, qu’elles étaient comme les hommes : elles connaissaient des moments d'apogée et des instants de déchéance mais brillaient, elles brillaient d’une clarté infinie. Comme la lumière des étoiles, celles des hommes mettait du temps à arriver pourtant, elle commençait à être émise très longtemps qu’on puisse la voir et que même à l’autre bout de la galaxie elle continuait à nous éclairer. C’était une grande responsabilité d’être l’étoile de quelqu’un car sans sa lumière, il n’y a plus de vie. Si tu dois être mon étoile et moi ton étoile, c’est une grande responsabilité.

Il faillit lui dire que son frère l’avait à son tour abandonné pour partir dans l’armée et que sa lumière lui manquait atrocement. Se donner corps et âme à Lyrae était envisageable, mais au fond de lui-même, malgré son jeune âge. Il savait que si le destin lui jouait une nouvelle farce, il ne serait pas de taille à se relever. Le départ de son frère et de son père lui avait déjà trop ouvert de cicatrices.

Il voulut détendre l’atmosphère s’étant trouvé beaucoup trop sérieux tout d’un coup et voulant quitter le souvenir désuet de son frère. Il sortit de sa commode – en bazar – un petit couteau taillé à partir d’un arbuste du jardin.

- Bon maintenant, faut se couper les veines au niveau du poignet…

Un sourire espiègle plus tard pour la blague.

- Non j’déconne t’inquiète. Bon on part quand du coup, Maître ?
Lyrae O'Sil
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Lyrae resta interdit, sourire figé sur les lèvres en pensant distraitement au crachat délicatement écrabouillé contre la paume de sa main. On ne pouvait pas enlever à Kolin sa spontanéité. Au moins avait-il la certitude d’avoir réellement l’adhésion du môme pour débuter leur aventure à deux. L’important était de toute façon d’être une équipe soudée, non ? Enfin, agglutinée dans leur cas conviendrait mieux. Ou engluée. Mollardée. Bref.

Le langage du gosse lui paraissait soudain étonnamment mature. Non seulement il marchait dans leur drôle de combine, mais en plus il donnait des leçons à Lyrae. Des leçons qu’il ne pouvait même pas réfuter.

Le Chevalier retira sa main et l’essuya sur son pantalon.

- Ton frère a l’air d’être un brave gars, commenta-t-il sans savoir qu’ajouter.

C’était que le reste de la famille, le père en particulier, avait pas l’air d’être vraiment un bon souvenir pour le gosse. Lui aussi avait été abandonné quand il était gosse, par Grand-père. Il s’était inventé une histoire à base de kidnapping pour tenir le choc, mais il savait au fond de lui que le vieux était tout simplement parti vivre autre chose, ailleurs. Le Chevalier repoussa loin de lui ces souvenirs désagréables. Le gosse en trimballait sa part, sûrement plus important que lui. Tous les deux devaient s’intéresser à l’avenir, désormais.

Le discours des étoiles était éloquent. Lyrae avait quelques étoiles qu’il pouvait compter sur les doigts d’une seule main. Kolin en était une de plus. Une responsabilité supplémentaire. Il n’avait déjà pas été très bon avec Jana… Mais il faisait, pensait-il, un bon père pour Laïkin et un bon compagnon pour Luuna. Pour le moment du moins. Il ne serait peut-être pas un parfait professeur, mais il ferait de son mieux. Ne serait-ce que pour prouver au reste du monde qu’il en était capable et que Kolin était prometteur. Fallait juste qu’il lui apprenne à plus cracher n’importe où.

Le chevalier afficha des yeux ronds face au couteau, avant de comprendre qu’il était lui-même victime d’une blague. Il soupira en grimaçant un sourire malgré lui avant de se relever.

- Cache ça, si le surveillant des dortoirs trouve cette arme, tu sais que ça va mal finir. On part demain. Il faut que tu te prépares une petite valise. Légère. N’emmène que le strict nécessaire.

Il déverrouilla de nouveau la porte, tout en songeant que peut-être le strict nécessaire avait besoin d’être précisé.

- Donc des vêtements de rechange, ton sabre, ton comlink et ton datapad, et ton livre d’étude préféré. Non je blague. Ça pèse une tonne les bouquins, tu liras sur ton écran. Et ton couteau si tu veux.

Mieux valait ne pas laisser de preuves compromettantes derrière eux.

- On part vachement tôt demain matin, avant l’aube, parce que le voyage vers le Noyau va nous occuper pas mal d’heures. Donc il faut que tu boucles tout aujourd’hui. Tu dis au revoir à tes copains, je m’occupe de prévenir tes professeurs de ne plus t’attendre.

Que de monde qui serait content de les voir dégager tous les deux, songea-t-il. Il haussa les épaules en sortant dans le couloir, comme pour s’inciter lui-même à ne pas s’arrêter à ces petits détails.

- On se retrouve demain donc, cinq heures tapantes dans le hangar. Ah oui ! Et prends une bonne douche, tu veux ?


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