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Note:

Le Muun avait eu grand plaisir à renouer avec le confort austère de l'Académie. Si les novices y étaient soumis à des entraînements durs, et à l'apprentissage de la sobriété propre à éliminer en eux toute faiblesse, les hauts gradés ne vivaient pas forcément dans le luxe. Ce n'était, en tout cas, pas le genre de Darth Tsaw. Encore l'appartement dont il disposait avant son exil, et qui était demeuré innoccupé en son absence, faisait-il l'effet d'un hôtel cinq étoiles, comparé à son existence troglodyte de l'avant-veille.

Il s'agissait d'un logement modeste dont les murs, comme le plancher, étaient faits de brique ocre. Plutôt aéré, quelques anfractuosités régulièrement disposées faisant circuler en permanence l'air venant de l'extérieur, l'endroit était doté de régulateurs qui filtraient parfaitement l'atmosphère. La température ambiante était d'une fraîcheur agréable, qui convenait parfaitement au Seigneur Sith. On en retirait, lorsqu'on se trouvait dans ces appartements, une sensation de pureté de l'oxygène, et l'esprit s'en trouvait aéré, allégé. Ce type d'endroit, où l'on se sentait vivifié intérieurement, était le favori du sorcier, et il s'y trouvait plus disert, voire plus enjoué que partout ailleurs. Il était même possible, pour qualifier l'état du Muun dans cette situation, de réelle bonne humeur.

Les retrouvailles avec ce logement, qui, en excluant le salon, contenait quatre pièces, trois de taille assez modeste, la dernière étant aussi étendue que les autres réunies. Il s'agissait du lieu de travail du Sith : la cellule tenait à la fois de la bibliothèque et de l'atelier alchimique. Les autres constituaient sa chambre, une pièce vouée à la méditation, et son bureau personnel. Au total, ses appartements devaient représenter environ 50m², peut-être une soixantaine, en comptant les autres salles de commodité.

Une surface plutôt inférieure aux quartiers dont ses pairs devaient disposer, mais tout de même respectable. D'un confort sans luxe, au style dépouillé, il s'agissait cependant d'un endroit fortement personnalisé. Antiquité et artefacts étaient disposées un peu partout, ainsi que toutes sortes de documents, d'archives, d'holocrons, et même d'antiques ouvrages manuscrits, qui devaient dater du Premier Empire. Bien éclairé, cet appartement dégageait un réel attrait. Son magnétisme subtil était du même genre que ceux des chapelles, des ermitages, ou encore des salons d'érudits, d'universitaires et d'archéologue. Il s'y trouvait la même sensation de dégagement vis-à-vis du temps et des modes.

Le Muun, malgré le plaisir qu'il éprouvait à revenir dans ses quartiers, savait pourtant qu'il ne pouvait s'y complaire. Il n'était pas sorti du désert pour se prélasser. La séance de réflexion académique des dernières heures avait été fort instructive, moins du point de vue pédagogique, que parce qu'elle lui avait permis de se familiariser avec les nouvelles figures éminentes de l'Empire Sith. Des gens compétents, à première vue, assez habiles, loin de l'archétype de la brute enragée que les holofilms se plaisaient à mettre en scène. Mais, bien qu'il semblait que l'Ordre était bien tenu, il s'était rendu compte de certaines tensions latentes, ce qui était naturel chez des gens de leur espèce.

Il semblait au Muun qu'il ne pouvait pas se contenter, ceci dit, d'établir des relations avec le gratin de l'Ordre. Il était curieux, de surcroit, de voir les méthodes du recteur de l'Académie, le Twi'Lek Darth Ladium, en action. Aussi, s'engagea-t-il dans les niveaux en-dessous du sien. Les salles d'entraînement communes, un vaste ensemble où les Sith de tous grades se retrouvaient pour s'exercer, étaient d'ailleurs bondées, ce jour là. A ses yeux, du moins.

Il se fit la réflexion, en observant l'activité frénétique qui se déployait dans ces salles hautes et larges, que les victoires militaires des dernières années, avaient décuplé le nombre des recrues douées, souhaitant participer à la gloire impériale, dont l'ascension paraissait irrésistible. Novices solitaires ou en petits groupes, classes dirigées par des enseignants stoïques et rugueux, Sith confirmés méditant, s'exerçant à l'usage de la Force, ou mettant au point leurs dernières bottes au sabre, tous ces gens lui firent l'effet d'une relève enthousiaste, d'une réserve vouée à alimenter, sur un ordre, les légions triomphantes qui devaient, à terme, renverser la République corrompue et diminuée.

Le Muun resta un moment, dans un coin, à se mettre au diapason de l'ambiance martiale qui régnait dans ces salles, puis il résolut de s'exercer à son tour. Si son exil avait maintenu, voire renforcé, son lien avec la Force, il n'avait pas eu à se servir de son sabre depuis très longtemps, plusieurs années à vrai dire. Il préférait se refaire une santé de ce côté. Son retour impliquerait fatalement l'attribution de nouvelles fonctions à Tsaw, et il pouvait très bien s'agir de responsabilités militaires. D'un geste souple et vif, il saisit son sabre, dont le contact ne lui était plus familier.

Il se déplaça vers un espace laissé vide, et activa plusieurs droïdes d'entraînement. Il débuterait par quelques sessions au corps-à-corps, pour se faire la main, puis enchaînerait vers des exercices contre des blasters. Les automates se mettaient déjà en marche, qu'un silhouette familière apparut non loin du Seigneur Sith. Il lui jeta un coup d'oeil distrait, puis se retourna vers l'individu qui se profilait. Par un curieux hasard, il se trouvait face à un des participants de la réunion qui avait vu sa première réapparition sur Korriban. Il le salua poliment, par un bref hochement de tête. "Maître d'armes Luz, quelle bonne surprise ! Vous venez surveiller les progrès des novices ?"
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A grands pas bondissants, Naël passait entre les rangs des novices, titillant les plus arrogants et aidant les plus jeunes. Toujours d'humeur joyeuse, le félin abordait chacun de son habituelle voix sucrée qui cassait tant avec le sinistre des lieux. Pour autant, la majorité des apprentis après son passage conservait un visage sérieux, concentré, lui épargnant les anciens chuchotements. Après avoir coupé les doigts et le "kiki" d'un de ses chers élèves peu respectueux, les sales gosses avaient appris à le voir comme un prof de la Dark'Académie, d'autant plus qu'ils avaient fini par saisir qu'une classe sans se faire hurler dessus ou insulter avait du bon. Les sceptiques se laissaient petit à petit séduire, se détendant et profitant pour s'améliorer sans craindre un coup. Oh oui, la méthode pédagogique Naël finirait bien par porter ses fruits. Il en était sûr.

Mais alors que le félin quittait un groupe justement encore un peu récalcitrant quant à sa crédibilité comme enseignant, un être se détachant des morveux apparu. D'abord via la Force puis trahi par son odeur et enfin, sa voix. Naël reconnu le dernier intervenant de la petite sauterie entre "parents d'élèves" dans le bureau du CPE qui voulait probablement devenir directeur d'école. Ce dernier l'avait salué poliment. Deux doigts disposés sur la tempe, dans un simili salut militaire, le semi-Cathar rendit son bonjour au quadragénaire.

- Oh bonjour ! Comment allez-vous ? Un plaisir de vous voir. On va se pousser un peu. Avec un peu de chance, les enfants auront même l'idée de vous regarder pour progresser.

Tapotant dans ses mains, le jeune "surveillant" offrit un grand sourire denté au Muun. Il semblait si décalé avec le milieu, réellement heureux de la coïncidence, préoccupé par l'amélioration de ces novices dont certains étaient tout, sauf des enfants. Sa longue queue balayant doucement l'air, Naël abordait un air inconscient qui ne laissait certainement pas deviner qu'il avait repéré un automate du coin de l'oeil. Vivement, il sortit son sabre-laser et s'en servit comme bouclier sur son flanc droit.

- Au moins niveau 5 pas vrai ? Avant, ils ne sont pas aussi vicieux.

Fit-il en souriant de nouveau, se détendant de nouveau.

- Qu'avez-vous pensé de notre petite réunion l'autre fois ? Et de l'Académie ? On dit que ça fait longtemps que vous étiez parti.

L'interrogea Naël, s'appuyant contre un mur proche. Malgré son attitude désinvolte, il était attentif et conservait une certaine distance par respect pour son aîné. Extravagant oui, totalement fou, pas encore.

Dans tous les cas, le guerrier éprouvait une grande curiosité pour son aîné. Il ne connaissait ni sa race, ni son passé ici, se rappelant l'avoir croisé et s'être vaguement demandé ce qu'une chaussette vivante -à cause de plis de peau ressemblant à du tissu.- faisait ici. A l'époque, il ne fallait pas lui en vouloir. Naël était jeune et sans gêne, revenant de la rue suivi d'un apprentissage en solitaire avec un maître lui ayant tout apprit sauf l'éducation. Aujourd'hui, après cette longue absence, le "presque-inconnu" l'intriguait d'avantage, sans oublier une envie toute naturelle de plaire au Seigneur. Bon, Naël était pas autant lèche-botte que d'autres, se moquant de monter en grade, mais il avait quand toutefois le désir d'avoir l'approbation d'un étranger. Ça faisait toujours plaisir, et ça rassurait dans son rôle de prof.
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La décontraction dont témoignait Naël Luz, et qui n'avait déjà pas échappé au Seigneur Tsaw lors de leur première rencontre, ne cessait pas de l'intriguer. La vivacité, la spontanéité, la jeunesse d'esprit, pour tout dire, du Maître d'Armes, détonnait effectivement avec la solennité un rien lugubre de l'Académie. Encore, la section du bâtiment était-elle conçue de la façon la plus moderne. Elle avait été pensée pour accueillir tous les types de visiteurs, au-delà même des Sith. Il était fréquent, en effet, d'y voir des gardes du corps, mercenaires ou simples soldats du rang affectés à cette région de Korriban, s'exercer, et même éprouver leurs nouveaux équipements.

D'une certaine manière, ce vaste complexe était un vrai lieu de dialogue et de rencontre. Parce qu'il grouillait tout le temps de monde, Tsaw n'y était pas à sa place, à première vue. Il ne se sentait jamais à son aise dans les endroits bondés, mais ce lieu était différent. Il n'y était pas question de mondanités, mais d'exercice, d'épreuve et de réflexion quant au meilleur usage des armes. Tout ce qui évoquait l'armée et le combat lui plaisait d'instinct, bien qu'il n'appréciait que modérément la familiarité bourrue propre au milieu militaire. L'ambiance de chambrée n'était pas de son goût, et sa conception de l'honneur du soldat avait quelque chose d'à la fois noble, altier et rigide. Ce dont son présent interlocuteur s'éloignait à sa manière, en ceci qu'aux yeux du Muun, sa carrure et sa façon d'être révélaient une nature de franc-tireur, d'éclaireur. Sans doute était-il à sa place au sein d'opérations commandos.

Alors que le Seigneur Sith se faisait la réflexion qu'il serait intéressant de se renseigner sur les états de service de Naël Luz, ce dernier entreprenait d'attirer l'attention des petits groupes d'élèves proches dispersés dans la salle. "Et bien, je retrouve mes marques au sein de l'Académie avec un réel plaisir. Quant à prendre modèle sur moi, je n'ai pas pratiqué le sabre depuis plusieurs années, Maître d'Armes, vos élèves n'auront donc pas forcément de quoi prendre exemple. Mais si je peux leur donner des idées, ce sera déjà ça de pris."

Chose curieuse pour un Sith rompu au combat rapproché, Naël Luz affichait une gaieté non-feinte, qui avait certainement du conduire bien des gens à le sous-estimer. Le Muun était curieux de savoir à quel point son vis-à-vis pouvait se montrer dangereux, sous sa pétulance et ses airs aimables. Quelques années plus tôt, il se serait montré plutôt imperméable au caractère vivace du Guerrier Sith. Il y aurait eu alors, une réelle mésentente entre les deux individus, et Tsaw aurait probablement pensé qu'un tel individu n'avait rien des qualités d'un vrai Sith : dureté, hargne, facilité de mépris, finesse calculatrice et dissimulation.

Mais il semblait que son exil volontaire avait, en quelque sorte, rajeuni, et même lavé l'esprit et le coeur du Muun de ses lourdeurs et faiblesses d'antan. En conséquence, il était favorablement réceptif au comportement du Maître d'Armes. Ou peut-être accusait-il le coup d'un retour brutal dans le monde, dont l'effet principal eut été une modification de son attitude relationnelle. Dans tous les cas, son absence de contacts au sein des Sith le pénalisait grandement, sans doute plus encore qu'il n'en avait conscience.

Aussi était-il décidé à s'attirer les sympathies de tous les individus intéressants, utiles ou conséquents qu'il viendrait à croiser dans les jours et semaines à venir. Le Maître d'Armes venait de répondre à une partie des interrogations du Seigneur Tsaw. D'un geste vif et souple, il avait paré une attaque-surprise d'un des droïdes d'entraînement, qui avait accusé le coup, et avait pris du champ pour mieux préparer sa prochaine frappe. A la remarque de Luz, le Muun sourit. "Je n'aime pas la facilité." Entre-temps, il avait senti une agitation soudaine dans son dos. Une lueur de plasma rouge fusa soudain, et d'un vaste coup de faux horizontal de gauche à droite, il dévia la lame de cortose émoussée, qui servait aux entraînements courants de l'Académie, qu'un second droïde avait pointé vers le dos de Tsaw, en estoc.

Un moulinet nerveux prestement exécuté par ce dernier accentua le déséquilibre subi par le droïde, et leurs armes décrivirent quelques arcs de cercles saccadés, qui faillit voir l'automate privé de son arme. Un vaste geste exécuté à hauteur de poitrine en éventail par le Seigneur Sith manqua d'érafler l'engin, qui l'esquiva juste à temps, par un bond en arrière, exécuté avec une souplesse que des néophytes n'auraient pas cru possible, de la part d'un droïde de cette taille. Imitant son prédécesseur, ce dernier recula tranquillement, attendant lui aussi une nouvelle occasion de frapper.

Le Semi-Cathar profita de cette pause pour évoquer la réunion de l'avant-veille. Le Muun inspira, lame pointée vers le bas, le long de son flanc droit, légèrement détendu, mais restant sur le qui-vive. "Ma foi, l'instruction que nous dispensons à nos nouveaux éléments ne peut pas répéter bêtement ce qui était de mise il y a, mettons, dix ans. Je pense que c'est un bon début, mais que du point de vue de la doctrine, de la spiritualité et de l'histoire, nous ne nourrissons pas encore suffisamment les novices, ni même les éléments plus âgés et expérimentés. De ce que j'ai pu constater, l'accent est presque totalement mis sur les techniques martiales, l'endurcissement, la discipline et la compétition. Quels qu’en soient les résultats positifs, ça me semble très insuffisant."

Tout en devisant, il avait entamé quelques pas en avant, sur un rythme lent, qui s'accéléra dans les deux dernières secondes. Le Muun avait identifié, sans avoir à le regarder, que son adversaire tentait quelque chose. Il avait avancé vers lui, tout en restant à distance, de concert avec un autre droïde situé à droite du Sith, qui était resté immobile, puis lui avait foncé dessus. La précipitation soudaine de Tsaw lui permit de devancer l'automate, et, en pivotant vivement de 90° sur sa droite, il le fit dévier de sa trajectoire, par un sec coup horizontal sur l'arme d'entraînement, qui s'était brutalement abattue de haut en bas. Un crépitement d'étincelles accompagna le contact des deux armes, et la course hasardeuse du droïde, qui se rétablit cependant après quelques pas titubants.

Son collègue, qui avait entamé une charge perfide, enchaîna trois frappes obliques que Tsaw para toutes en reculant vers le milieu de la salle. Une feinte de celui-ci, visant les articulations qui servaient d'épaule droite au droïde, réussit. Ce dernier para dans le vide, et, surpris par un coup d'éventail du Muun sur son flanc gauche, émit un grésillement hargneux et dépité. Un coup sournois du Seigneur Sith, une attaque d'estoc partant de son bassin, et, qui, pointée vers le haut, visait le cou du droïde, fut, en revanche, presque parfaitement déviée par l'automate, qui ne reçut qu'une légère éraflure sur son poitrail métallique. Un dernier coup de Tsaw, destiné à frapper sa tempe gauche, donna dans le vide, grâce à une nouvelle esquive prompte du droïde, mais ce dernier comprit la leçon, et prit à nouveau l'espace. Le Muun profita de cette occasion pour revenir vers Luz.

"Un Sith n'est pas un soldat d'élite. Il ne se définit pas uniquement, ni prioritairement, par sa valeur au combat. Être Sith, c'est adhérer à une culture, partager une tradition de pensée avec un ensemble civilisationnel qui existe depuis des millénaires. Convictions philosophiques et codes de conduite ont forgé, tout au long de l'Histoire, un système intellectuel et moral, qui a valeur d'absolu. Autrement dit, il est question, en premier lieu, d'un capital très ancien, formé par l'expérience de vieux peuples, dont certains ont disparu. Je dirais même qu'il s'agit d'une science, qui tient tout autant de la mystique. Qu'en savent nos jeunes ? C'est ce que je me demande. A mon sens, c'est ce à quoi il faudrait, dès le départ, faire communier tous les prétendants Sith, et même certains d'entre eux qui sont déjà confirmés."

Marquant une pause, le Muun adressa un sourire courtois et assez doux au Maître d'Armes. "Mais je suis un tenant pur et dur de la Tradition, et il m'arrive d'oublier que ce n'est pas le cas de tout le monde. Je ne voudrais pas passer pour un radoteur, juste que l'Empire brille d'avantage encore de par sa grandeur culturelle et spirituelle, que grâce à ses seules conquêtes. Vous comprenez que je suis un grand nostalgique de l'Âge d'Or de Marka Ragnos. Malgré tout, je dois avouer que la vitalité dont témoignent les Sith d'aujourd'hui, dépasse celle d'avant mon exil.

De ce que j'en vois, l'Impératrice nous a donné une vraie confiance en nous, en plus de la sécurité militaire et politique. L'Empire me fait l'effet de disposer maintenant de bases solides, à tout point de vue...c'est un progrès appréciable, par rapport à l'époque où j'ai décidé de partir en retraite dans les terres sauvages, il doit y avoir...trois ans, si je ne m'abuse. Oui, c'est bien ça, trois ans et quelques d'absence et d'ermitage, peut-être quatre, si je compte les formalités qu'il m'a fallu régler avant de partir. Les Sith dont je m'éloignais vivaient alors une époque difficile. Nous subissions des revers, le pouvoir était âprement disputé. Et vous savez que lorsque les Sith ne sont pas dirigés d'une main ferme, ils prennent vite...disons, de mauvaises habitudes."
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Friand de savoir, Naël avait pointé ses deux oreilles vers son interlocuteur, une langue amusée venant pourlécher ses babines lorsque son aîné évita plusieurs coups vicieux du robot. Il était clair que le Seigneur n'avait pas lésiné sur le niveau, ayant pour unique défaut l'oubli de la Force, mais c'était peut-être un choix. Lui-même essayait parfois de restreindre l'utilisation de ses dons dans l'optique de travailler un domaine en particulier.

- Grandeur culturelle ? Ouais, ça f'rait du bien à certains. Mais ça risque d'être compliqué. Ceux qui suivent le mieux la doctrine et son le plus fidèles sont ceux qui ont tenu leur sabre-laser un peu trop près du cerveau... Ou qui n'en ont jamais eu. De cerveau, j'entends. Les paumés, les désespérés, Notre Grand Ordre les récupère et exacerbe leur haine et craintes, ensuite, il les réunit dans une salle de combats, leur apprend quelques techniques, et voilà.

Loin de s'offusquer ou d'aborder une mine indignée contrairement à ce que laissait croire ses paroles, le jeune Sith se contentait de débiter la triste vérité d'un ton neutre voir légèrement amusé. C'était la réalité, non seulement Naël ne pouvait rien y changer, mais ça ne le tentait pas plus que ça. Enfin, il était pour une évolution de la pédagogie de la Dark'Académie -pour laquelle Adin semblait aussi étrangement que sincèrement s'enthousiasmer.- mais n'avait aucune envie de s'attaquer aux origines de leur Empire. Ces gosses de rue, parfois d'ancien Padawans n'avaient qu'à pas se retrouver là au mauvais moment ou avoir la Force. Lui-même avait commis ces deux erreurs, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Qu'en était-il du traditionnel Muun ? Le semi-Cathar était réellement intrigué par ce personnage haut en couleurs, avec des idées bien arrêtées et une passion... Véritable. Pour le guerrier, celui-ci faisait partie de la minorité qui avait choisi sa voie.

- Comment proposeriez-vous de changer ça ? Humpf, au fond, c'est vrai que la qualité devrait primer sur la quantité. Moins de recrues mais plus convaincues. Peut-être.

Songeur, Naël laissa courir un moment de silence, se déplaçant d'un saut souple en-dehors de portée du droïd d'entraînement avec lequel il n'était pas d'humeur pour se battre. Tout du moins pas là, tout de suite.

- Comment êtes-vous devenu Sith ?

Se risqua le félidé, déduisant que vu l'Amour que portait Sekoth à leur communauté, il ne prenait pas trop de risques. Avec n'importe qui d'autre, il aurait choisi de se taire, par prudence mais surtout pour s'économiser un mensonge. Ceux qui ne voulaient pas être ici ne le disaient pas, s'inventant une histoire plus ou moins simple. Pour sa part, le jeune Sith ne se voyait guère vivre ailleurs, vu qu'il ne connaissait que ce monde et celui de la rue, néanmoins son destin aurait certainement été tout autre, si son premier maître ne l'avait pas ramassé dans la rue. On ne pouvait pas dire que Naël lui en soit reconnaissant à ce propos, mais il s'était fait à cette vie, sachant demeurer vague sur ses origines et totalement abstrait sur ce qu'il pensait vraiment de la Dark'Académie et d'Ynnitach dont il n'oubliait pas la "trahison" tandis qu'il la soutenait.

Au moins, sa vie actuelle lui offrait des échanges plutôt sympas et intéressants comme maintenant. D'un regard incendiaire, le semi-Cathar remit une apprentie à l'oreille un peu trop tendue à sa place avant de se tourner vers le Muun. Machinalement il avait adopté une attitude légèrement séductrice, le dos appuyé contre un mur, bras et pattes croisés d'un air nonchalant, avec la tête inclinée sur le côté. Du Naël tout craché.

- Vous, traditionnel ? Comment se fait-il que vous me parliez ? Je ne suis pas vraiment le Sith... Typique.

Un petit sourire amusé et un clin d'oeil plus tard, le guerrier attendait la réponse, narguant en même temps, le droïd d'entraînement qui ne pouvait pas l'atteindre car le Maître d'armes connaissant parfaitement son périmètre s'était mis hors de portée.
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Le Maître d'armes Luz faisait, décidément, un drôle d'effet au Muun. Il n'était pas fréquent, au sein des Sith, d'afficher une telle bonne humeur, un tel entrain, cette affabilité. Bien éloignés du cliché courant dans l'espace républicain, et allègrement entretenu par l'Ordre Jedi, qui décrivait les Sith comme des individus spontanés, désinhibés, et presque hédonistes, la réalité de l'Ordre était que la plupart d'entre eux étaient intrinsèquement dissimulés, retenus, maîtres d'eux-mêmes et calculateurs.

La rigidité de caractère, la froideur et la distance, étaient, habituellement, les maîtres mots qui gouvernaient l'économie des relations entre Sith. Bien que Tsaw avait eu l'occasion de vérifier que la réalité était, néanmoins, plus variée et nuancée, en fonction des domaines d'activité auxquels se livraient les Sith en question, il y avait du vrai dans cette description qui, par ailleurs, tenaient réellement de la Tradition. Il n'avait jamais été dit par personne que l'Empire Sith originel des Tulak Hord, Marka Ragnos et consort, était gouverné par la festivité et la licence.

Pourtant, le félinoïde témoignait, envers Darth Tsaw, d'une courtoisie sincère, et d'un réel intérêt. Le goût qu'il semblait avoir de la discussion aurait tout aussi bien pu le situer parmi les contrebandiers de Corellia, ou certains éléments aventureux et dynamiques de l'Ordre Jedi. Aussi surpris qu'il pouvait l'être en son for intérieur, le Muun se garda bien, cependant, de laisser voir la curiosité que Naël Luz suscitait chez lui. Hiératique et impassible, il se contenta de maintenir sa disponibilité aimable envers le guerrier Sith.

"Ce que vous dites, Maîtres d'Armes, correspond, bien malheureusement, à une fâcheuse constante dans notre Histoire. On pourrait en citer plusieurs exemples fameux, dont, au hasard, l'aventurisme brouillon de Naga Sadow...je ne sais pas du tout quel tournant notre Impératrice entend donner à l'éducation des apprentis, depuis son arrivée. J'ai quatre ans de blanc derrière moi, vous savez..."termina-t-il avec un sourire d'excuse poli.

A la vitesse de l'éclair, il termina cette phrase par quelques pas en diagonale sur sa gauche, avant d'opérer une brusque volte-face en direction du binôme de droïdes d'entraînements qui, s'étant rapprochés doucement, avaient profité qu'il s'éloigne de Luz, pour le charger. Un large coup d'éventail, renforcé par un grâcieux pivotement du buste, lui fit dévier brutalement les deux lames émoussées qui visaient sa nuque. Un violent éclat lumineux précéda une gerbe d'étincelles qui répandit une légère odeur de brûlé dans l'air. Pliant les genoux, Tsaw pointa son sabre droit devant lui, en plein dans la poitrine métallique de son adversaire de droite, qui se voûta sous le coup.

Un vif moulinet permit au Muun de le désarmer, avant de reculer de quelques pas. Ce mouvement lui donna tout juste les secondes nécéssaires pour contrer les attaques brusques et nerveuses du droïde de gauche, qui enchaînait les frappes de taille. Quelques parades d'évasion précédèrent un enchaînement de ripose du Sith. Plusieurs frappes d'estoc, rapides et variées, lui permirent d'acculer le droïde à la pure défensive. Puis, Tsaw rompit brutalement son rythme en visant la nuque du robot via une frappe de taille, qui érafla sa carcasse. Un beau mouvement sec de son adversaire repoussa la lame cramoisie du Muun.

L'ouverture qui en résulta brèvement, permit à Tsaw de revenir à un coup d'estoc, qui imprima une longue et fine entaille de bas en haut de l'engin. Un autre coup latéral visant sa tempe droite endommagea un des capteurs optiques du droïde, qui s'éloigna en grésillant, accompagné de son homologue. Celui-ci, ayant récupéré son arme, avait tenté une frappe par derrière que le Muun contra par quelques pas d'évasion sur la droite, puis par une violente bourrade dans le dos du robot. Profitant de ce que ses adversaires s'éloignaient définitivement des deux Sith, Tsaw revint à son interlocuteur.

"Ils sont bons, mais on finit par s'habituer à leur style. Peut-être qu'une nouvelle génération de logiciels de combat serait bienvenue, pour corser les entraînements. Qu'en dites-vous ?" Après la réponse de Luz, Tsaw continua. "Pour revenir à vos questions, j'espère pouvoir en parler bientôt avec le Seigneur Laduim. C'est en fonction de ce qu'il me dira, que je pourrais me faire une idée du travail pédagogique et culturel à faire dans notre Ordre. Je pense, tout de même, que l'éducation intellectuelle et spirituelle, devrait être la priorité chez nous, devant même l'entraînement au combat."

D'un air pensif, il ajusta les pans de sa bure raffinée. Le regard lointain, il reprit. "Et pour ce qui regarde mon arrivée chez les Sith, c'est assez original. Je suis né dans la Bordure Médiane, et j'ai fait mes études initiales dans des milieux de haut niveau. Mon père a occupé des fonctions importantes dans plusieurs mondes de cette région, en tant que conseiller pour le développement économique. J'aurais du rentrer dans la fonction publique, et effectuer une belle et confortable carrière, à la base. La sensibilité à la Force n'est pas une question dont les Muun se préoccupent beaucoup, vous savez...trop pragmatiques, trop terriens pour ça. Mais, parfois, on fait de bonnes rencontres, et dans des milieux dont on ne soupçonnerait pas qu'ils contiennent des amateurs de la culture Sith."

Pour cordial que pouvait être le rapport qu'il établissait avec Luz, Tsaw n'en était pas prêt pour autant, à trop en dire sur lui. Il ne connaissait son vis-à-vis que depuis quelques jours, et refusait de lui donner des informations précises sur son passé et ses origines. Aussi était-il décidé à lui dire la vérité, tout en restant aussi vague et général que possible. Serenno abritait toujours des êtres chers à son coeur, ainsi qu'Umbara. De plus, le fait qu'il était arrivé sur Korriban en provenance de Bothawui, environ quinze ans plus tôt, n'était pas banal. Il préférait limiter autant que possible le nombres d'individus qui étaient informés de ses rapports occasionnels avec le milieu du renseignement Bothan.

Souriant devant la décontraction qu'affichait le félinoïde, Tsaw reprit d'un ton plus léger. "Je sors de plusieurs années passées dans le désert, Maître d'Armes, je serai mal avisé de snober qui que ce soit ici ! Vous savez, la plupart des Sith avec lesquels j'ai travaillé, du temps de mes débuts dans l'Ordre, sont sur d'autres mondes, voire en opération au-delà de l'Espace Sith...il faut bien que je me fasse une idée de qui constitue la nouvelle génération". Il en profita pour embrasser la vaste aire d'entraînement d'un coup d'oeil rapide. "En parlant de ça, dites-moi...quels éléments prometteurs avez-vous repérés, parmi les novices ?"
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