Emalia Kira
Emalia Kira
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Hall principal du Sénat de la République Galactique, 21.569.


- Mesdames et messieurs les diplomates, militaires, membres de l’Ordre Jedi, journalistes... Citoyennes et citoyens de la République.

Sous les immenses tentures bleu nuit marquées du logo argenté de la République, derrière un pupitre doté d’un minuscule micro, la Chancelière Suprême de la République se tenait pour ouvrir, elle le savait, une des plus importantes cérémonies de son mandat : c’était l’une des premières, et qui plus est relativement unique car une telle remise des prix, ouverte non seulement à des militaires mais aussi à des Jedi, n’avait pas été coutume au sein de la République ces dernières années. Vêtue de l’une de ses plus somptueuses robes dignes de ses jeunes années de faste à la cour d’Ondéron, sa toilette blanche et agrémentée de fils d’or la drapait élégamment des chevilles jusqu’à un col étroit soulignant son fin cou de nacre, mais laissant dénudés ses bras ramenés devant elle pour que sa posture restât toute équilibrée. Sa coiffure avait été particulièrement travaillée, des boucles sombres ramenées au-dessus de sa nuque en un chignon qui, s’il dégageait sévèrement son visage, éclatait ensuite dans une bataille folle de mèches brunes et de fils d’or rappelant ceux de sa robe. Pour seuls bijoux, enfin, des perles dorées scintillantes ornaient ses deux oreilles.

- Vous êtes tous réunis ce soir en ce lieu pour recevoir, non seulement mes remerciements, mais aussi ceux de la République toute entière. Par votre courage, votre loyauté, votre sens du devoir et de l’honneur, vous avez défendu la République et ses ressortissants, mais aussi un grand nombre de citoyens étrangers, renvoyant au reste de la galaxie l’image d’une République exemplaire, juste et vaillante.

Sa voix se voulait puissante, recouvrant le parterre de sénateurs, journalistes, militaires, et des seize héros qui se verraient ce soir récompensés. Emalia prenait le temps d’adresser de longs regards circulaires, sans oublier les caméras, pour bien montrer qu’elle s’adressait à tous : à tous ceux réunis ici, à tous les citoyens de la République, et même – et surtout – au-delà.

- Malheureusement, cette cérémonie est aussi celle de la commémoration pour les centaines de civils, ainsi que certains de vos camarades militaires ou Jedi, qui ont trouvé la mort lors de la crise de Makem Te. Toujours, nous nous souviendrons de leur sacrifice, et grâce à eux, nous garderons le courage et la volonté de continuer à nous battre contre les oppresseurs. Pour la liberté !


Elle avait brusquement levé le poing, un poing fermé et belliqueux, au-dessus de sa tête et du pupitre, et une partie de la foule répondit à son appel en répétant ces mots : pour la liberté. Emalia ne pouvait ignorer l’euphorie qu’une telle vision lui inspirait, mais elle gardait en tête que ce discours, cette cérémonie, était cruciale : ce serait celle qui rassemblerait ou qui diviserait autour d’elle… Mais dans tous les cas, ce serait celle qui donnerait le ton pour la suite de son mandat.

La Chancelière attendit quelques minutes que les applaudissements s’interrompent et que les photographes eussent pu suffisamment immortaliser l’instant. Après quoi, elle descendit de l’estrade, suivie par une petite délégation : une enfant, nautolane et pupille de la nation qui arrivait à peine au coude d’Emalia, portait un coussin rouge sur lequel reposaient les seize médailles scintillantes, frappées du sceau de la République Galactique.
Ensemble, la Chancelière, l’enfant, et quatre autres officiels descendirent de longues marches au pied desquelles, sur un tapis rouge, les attendaient, alignés, seize personnalités. Sans hésitation, et sachant pertinemment que le moindre impair serait à jamais immortalisé, Emalia se dirigea vers la première de la file… Pour s’adresser à une femme à la chevelure rousse. Une femme qu’elle connaissait bien. Elle lui adressa un sourire, à la fois formel et complice, avant de prélever deux médailles du coussin.

- Je me dois de remettre la première Médaille d’Honneur Républicaine à mon prédécesseur au poste de Chancelière Suprême de la République. Maître Alyria Von, vos exploits contre la flotte impériale a été bien plus qu’à la hauteur du formidable travail que vous avez accompli en tant que chef de l’Etat Républicain. Sans vous, la République aurait eu du mal à être suffisamment organisée pour répondre à la menace conjointe qu’elle a subie. Sans vous et votre confrère ici présent, Maître Lorn Vocklan, l’Empire aurait pu submerger la République de ses forces spatiales. Mais mieux qu’une attaque meurtrière, vous avez fait le choix de laisser la vie à vos ennemis à bord du croiseur dont vous avez pris le contrôle. Par ces deux médailles d’honneur, Maître Von, Maître Vocklan, je vous prie de recevoir les remerciements de la République toute entière.

La Chancelière épingla la première médaille, serra la main de la Jedi, puis en fit de même avec le Maître Vocklan, à qui elle adressa aussi un hochement de tête montrant qu’elle se souviendrait de cet instant si particulier. Puis elle prit une nouvelle médaille, et se dirigea vers le héros suivant.

- Contre-Amiral Jeresen Fylesan, Sénateur d’Alsakan. Vous avez été notre rempart contre l’Empire tout au long de la situation sur Makem Te. Au milieu d’une tempête inextricable, vous avez su à la fois gérer une situation militaire de haute envergure tout en défendant les intérêts de la République. Sans vous, Makem Te n’aurait peut-être pu rester Républicaine. Par cette Médaille d’Honneur, Contre-Amiral Fylesan, je vous prie de recevoir les remerciements de la République toute entière.

Tandis qu’Emalia épinglait la médaille sur le torse du Sénateur, elle échangea avec lui un regard entendu : il avait manifesté son soutien lors de sa nomination au poste de Chancelière, et elle avait pu compter sur lui lors de la crise de Makem Te, de manière toute concrète. Il lui inspirait la confiance, et c’était loin d’être une denrée commune au Sénat. Et lui serra la main chaleureusement, se promettant d’avoir une discussion plus approfondie avec lui plus tard, avant de baisser le regard vers la personnalité suivante : un Drall, pas très haut. Il ne payait pas de mine. Emalia lui adressa un sourire ainsi qu’à son camarade Jedi, avec qui il était de nouveau réuni pour l’occasion.

- Maître Kan Dravern, et monsieur Etiam Benhult, dit Lame d’Or, nous vous devons la reddition des troupes de Borenga. Jamais telle témérité n’avait été vue mise en œuvre pour la République. Votre esprit d’initiative et les risques que vous avez pris, sans craindre de vous mettre en péril, ont permis d’interrompre les échauffourées avec le Seigneur du Crime, mettant un terme à des exécutions régulières qui nous étaient insupportables. Par ces deux médailles d’honneur, Maître Dravern, Lame d’Or, je vous prie de recevoir les remerciements de la République toute entière.

La Chancelière leur épingla leurs médailles avant de leur serrer la main tour à tour, frissonnant imperceptiblement lorsqu’elle effleura les doigts velus du Drall. Mais elle ne se départit absolument pas de son masque d’amabilité, et se tourna avec respect vers les quatre individus suivants : tous de jeunes Jedi, représentant une nouvelle génération prête à défendre la République.

- Chevaliers Joclad Draayi, Myra Tylanor, Lei Nae et padawan Travis Torn. Pris au milieu de cette bataille spatiale, vous n’avez pas un seul instant hésité à mettre vos talents au service de l’Armée Républicaine, afin de repousser les attaques impériales et du Hutt Borenga. Vos talents de pilote ou de bretteur ont été critiques dans notre victoire : sans vous, Makem Te n’aurait peut-être pu rester Républicaine. Par ces quatre médailles d’honneur, Chevalier Draayi, Chevalier Tylanor, padawan Torn, je vous prie de recevoir les remerciements de la République toute entière.

Quatre médailles épinglées, quatre mains serrées, quatre sourires entendus échangés. Emalia tentait de graver leurs visages dans sa mémoire, mais elle le savait ; il y avait peu de chance pour qu'elle les revoie jamais. Elle leur adressa malgré tout un signe de tête confiant, avant de se tourner vers deux soldats en uniforme. Leur posture uniformément droite attestait de leur expérience et de leur formation militaire hautement exigeante. Avec fierté, Emalia leur adressa à tous deux un mouvement de tête entendu, avant de s’approcher d’eux avec deux médailles en main.

- Commandant Deran Sarlions et Caporal Korgan Kessel, membres des Forces Spéciales Républicaines, vous êtes à l’origine d’un véritable exploit : en vous alliant à des impériaux rebelles, vous avez pris en otage un vaisseau de Borenga, qui vous a permis de faire dévier la majorité des astéroïdes menaçant la planète Felucia, protégeant ainsi une population condamnée. Grâce à votre bon sens et à votre ténacité, vous avez montré à l’Empire ce que peut la solidarité. Par ces deux médailles d’honneur, Commandant Sarlions, Caporal Kessel, je vous prie de recevoir les remerciements de la République toute entière.

Elle serra leur main avec grande fermeté après avoir épinglé leur médaille sur leur belle tenue de cérémonie, en tentant de faire passer dans sa fine poigne toute sa détermination aux côtés de l’Armée Républicaine. Ces héros-là, elle les estimait tout particulièrement… Et d’autant plus qu’elle savait que ce ne serait pas la dernière fois que la République ferait appel à eux, au vu de ce que leur préparait l’Empire. Elle s’adressa enfin aux derniers individus, et ne put s’empêcher de sourire devant le groupe hétéroclite et attendrissant qu’ils formaient.

- Enfin, Chevalier Evengellyne Belluma, padawans Dalla Tellura, Kolin Valkizath, Kanien Artzen, et monsieur Galdur, vous faites partie des rares hommes et femmes ayant fait fi de toutes leurs craintes pour vous rendre sur une planète condamnée afin d’y apporter l’espoir, et en grande partie, la vie. Malgré votre jeune âge, pour certains, ce sont déjà des centaines de personnes qui vous doivent la vie, en plus d’une compassion hors norme. Ensemble, vous avez prouvé à toute la Galaxie ce que peuvent la bonté, le sens du sacrifice, et l’entraide.

A chacun d’entre eux, elle sourit, épingla une médaille et serra leur main, s’autorisant même un petite geste affectueux au coin de la joue de la jolie petite boule de poils. Puis, un bref instant, elle se tint aux côtés de la rangée de héros médaillés pour quelques photos officielles, avant de rejoindre son pupitre. La petite nautolan s’était éclipsée à pas guillerets. Emalia, elle, avait repris un visage grave.

- Je souhaiterais maintenant que nous réalisions, tous ensemble et à travers la République, une minute de silence pour nous remémorer les nombreuses victimes de cette tragédie.

Et ainsi cessèrent les murmures, les appels et les applaudissements, pour laisser place à un silence où perçaient parfois un crépitement d’appareil photo ou un grésillement de droïde se déplaçant. L’émotion était pourtant palpable, et c’est la gorge nouée qu’une fois la minute entière écoulée, Emalia s’approcha de nouveau de son pupitre.

- Citoyennes, citoyens, souvenez-vous toujours de ce triste moment, celui où nous devons pleurer nos morts. Mais souvenez-vous aussi de ces visages, de ces femmes et de ces hommes de toute espèce, de tout ordre, qui ont risqué leur vie pour nos idéaux. Ce sont ces idéaux qui nous ont permis la victoire. Car oui, ne l’oublions pas : nous avons défait nos ennemis ! Et si cela est de nouveau nécessaire, citoyennes, citoyens, nous recommencerons !

Tonnerre d’applaudissements. Emalia en avait le vertige, mais la Chancelière, elle, se tenait là, droite, digne, prête à porter ce monde fou qu’elle avait gravi.

Et puis soudain, les buffets furent découverts et toute la discipline de la cérémonie se dispersa. L’ondéronienne encore étourdie, un sourire figé aux lèvres, se mêla – non sans gardes du corps très proches d’elle toute la soirée – à la foule qui célébreait ses morts, ses survivants, et sa victoire.


Invité
Anonymous
Il n’y a pas à dire, je n’aurai jamais cru me pointer au Sénat, encore moins dans une tenue pareille. Une robe dorée, forcément, me drape, dénudant mes épaules et le haut de mon dos. M’arrivant aux genoux et étant constituée du matériel le plus léger et soyeux que j’ai jamais connu, elle se déverse sur moi comme l’eau d’une fontaine magique. Un décolleté en forme de cœur orne ma poitrine et un collier de perles azur entoure mon cou ainsi que mes poignets et chevilles. Mes lekku ont aussi été parés pour l’occasion et arborent mes tresses de perles habituelles, ainsi qu’une nouvelle tresse, entièrement dorée cette fois-ci pour marquer cette journée importante. À part ma tenue éblouissante, les couleurs flamboyantes de mes lekku attirent toujours autant l’attention. Une fois prête, je réussi à faire comprendre à Tokik qui me suit maintenant partout, que non, il ne pourra pas venir faire mumuse à la cérémonie et échanger tous les sabres lasers et blasters présents avec des bananes. Il ne me fait plus le coup depuis que je ressors la menace du savon.

La cérémonie se déroule comme sur des roulettes et je me retiens vraiment très fort durant toute la durée de cette dernière pour ne pas sortir du rang, ne pas trop bouger, limite ne pas respirer. Je ne pensais pas que se transformer en une statue serait aussi difficile. Le discours de la nouvelle Chancelière est marquant et enivrant. Je ne m’y connais pas en politique, mais je l’aime bien la dame. Elle a l’air d’être quelqu’un de bien qui ne fera pas n’importe quoi avec le pouvoir qu’on a placé entre ses mains. Je me contente de sourire lorsqu’elle accroche ma médaille sur ma robe accordée en couleur à la mienne. Je me retiens de faire tout commentaire lorsqu’elle résume mon rôle dans la crise récente et je suis même obligée de me mordre l’intérieur de la bouche pour ne pas rigoler en me souvenant de mon duel improvisé avec Velvet. J’avais l’air bien maline en rentrant au temple, je pense que tous ceux qui m’ont croisée s’en souviendront pendant longtemps. Une fois que la cérémonie atteint son terme, je me glisse dans la foule qui commence à se répartir autour des buffets, toute trace de sérieux abandonné. Mes yeux violets repèrent facilement Korgan dans sa toute nouvelle tenue toute belle. Me glissant à ses côtés comme une ombre, je lui administre un coup de coude joueur dans les côtes. « Je savais pas que t’étais Caporal, dis donc ! Je t’aurais fait le coup du garde-à-vous sinon la dernière fois quand on s’est croisé sur Coruscant ! » On a fait bien plus que juste se croiser, mais chut. Je suis contente de le voir ici. Il faudra aussi que je pense à aller féliciter Kanien, la boule de poils doit être toute excitée avec ce grand évènement. Je suis pourtant contente que le Padawan s’en soit sorti. Peut-être qu’il a réussi à utiliser certaines des techniques que je lui ai apprises la dernière fois à Ondéron ? Mon attention retourne vers Korgan et mes yeux tombent sur sa médaille, ce qui me fait baisser le regard vers celle accrochée à ma poitrine, juste à côté de mon décolleté. « Un truc scintillant, je pouvais pas rêver mieux ! » C’est ma façon à moi de dédramatiser l’importance de cette cérémonie.

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Korgan Kessel
Korgan Kessel
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« Putain, j’vais être à la bourre ! »

Incapable de trouver une position confortable dans ce foutu taxi, je mate le cadran qui affiche l’heure… Fait chier ! J’suis trop con ! Pourquoi est-ce que je fais toujours tout à la dernière minute ?! C’est clair, j’aurais pas le temps de repasser par la caserne où je pieute pour me changer… Va falloir que… J’improvise…


****



Une demi-heure plus tôt, au pressing,


« Monsieur ? »

Sans un mot, je tends mon ticket au Mirialan qui tient la boutique. Il le prends, pose les yeux dessus tout en ajustant ses lunettes. Putain le type a vraiment pas l’air pressé… Dans le genre mou de chez mou. Il relève la tête. Me mate et fait :

« Un instant, je reviens… »

Intérieurement je fulmine. J’dois être rouge de rage. Putain de planète de merde ! Une poubelle flottante dans l’espace ouais ! Coruscant va me rendre dingue ! On peut pas faire cinq cent mètres sans se taper une foule de touristes ! Même en pleine jungle j’aurais progressé plus vite, c’est dire… Je tente de me clamer en respirant lentement, de profondes inspirations, de bruyantes expirations. Quand je vois sa gueule à l’autre, j’sais pas, j’ai envie de lui en coller une… Mais bon, j’sais qu’il y est pour rien hein, donc je chasse ces pulsions d'un revers de main mental. Je grogne. Tout ça pour quoi au juste ? Pour faire le beau, serrer quelques mains, et récupérer un morceau de métal dont je me fous royalement… Si j’avais eu le choix, j'aurais pas bougé mon cul… Mais voilà, j’ai pas le choix. Quand la Chancellerie vous convoque, bah vous accourez, c’est comme ça que ça marche. Je gars disparaît dans l’arrière boutique. Par la porte entrouverte je peux voir des dizaines de tenues de toutes les couleurs pendues à des cintres. J’entends les droides s’affairer : pshiiiiit de leurs appareils vapeur. Après de looooongues minutes d’attente, deux ou trois quoi, il revient. Enfin. Mais les bras vides. Je fronce les sourcils. Mauvais pressentiment. Il me fait :

« Désolé, je crois qu’on a perdu votre commande… »

Rien ne va plus. J’explose. Je beugle :

« QUOI ? MAIS VOUS VOUS FOUTEZ DE MA GUEULE ?! JE FAIS COMMENT MOI ?! »

Mon poing métallique s’écrase sur le comptoir. Le claquement sonore fait sursauter l’autre, qui adopte aussitôt une position défensive, paumes vers moi, tout en reculant d’un pas. Son visage se décompose, il se force à sourire :

« Calmez-vous monsieur ! Je plaisante ! C’est une blague ! Je la fais à tous mes nouveaux clients… Un droide est en train de plier votre uniforme. Il est lavé, repassé… »

J’ouvre la bouche pour sortir une putain de saloperie, mais aucun son ne sort tellement je suis sur le cul. Une blague sérieux ? D’un coup j’me sens un peu de con de m’être emporté pour ça… Mais putain, c’est quand même pas un truc à faire quoi ! Ce mec est débile, j’vois pas d’autre explication. Fort heureusement, son droide se pointe à ce moment-là, paquetage en main. Je le choppe aussitôt, et balance les crédits sur le comptoir. Le Mirialan baisse les yeux dessus, lâche un nouveau sourire gêné puis fait un signe de tête genre pour me remercier. Il peut toujours rêver pour avoir un pourboire ce con. Je fais volte-face et sort. Cette attente, cette connerie, m’a fait perdre un temps précieux… Tin pourquoi j’ai attendu le dernier moment pour mettre mon uniforme d’apparat au pressing hein ? Bref, j’ai plus le temps de traîner. Je fonce aussitôt, au pas de course, vers l’air d’envol de taxi la plus proche…


****



Retour au taxi,


Improvisation…. Je toque à la fenêtre séparant la partie passager du conducteur : un twilek rouge, obèse. J’ai jamais pigé comment les nanas de cette race pouvaient être aussi canon alors que les mecs ressemblent à rien. Mais bref, c’est pas le propos. Il tourne la tête, je lui fais :

« Changement de programme mon pote. Direction le Sénat… »

Il hoche la tête, sans un mot, puis change de file. La circulation est dense, il fait une chaleur à crever : la clim de ce foutu taxi est HS. J’en ai marre ! Je cogite, comme un dingue. Je peux pas me pointer au Sénat en jean et marcel quoi… Et ça m’étonnerait qu’on me file les clés d’un vestiaire. Me changer dans les chiottes ? Pourquoi pas… Mais vu la gueule des bouchons, ce serait déjà un miracle si j’arrive à l’heure… Alors clair que j’aurais jamais le temps de me changer… Bref tout ça pour dire : j’ai pas le choix.

Je secoue la tête, dépité, résolu… Puis je commence à me désaper. Je retire mon marcel, j'suis torse nu. Je détache les boutons de mon futal, le fait glisser rapidement le long de mes jambes musclées et poilues. Je me retrouve en slip. Sans perdre de temps, je commence à défaire le paquet, sort les éléments de l’uniforme… Et là, me demandez pas pourquoi, sûrement un sixième sens, je relève le yeux : dans le rétro je vois le chauffeur en train de me mater, l’œil lubrique. L’en faut pas plus me faire sortir de mes gonds. Je beugle :

« Qu’est-ce tu fous gros pédé !? Ca te fait bander de me mater c'est ça ?! Même pas en rêve ! Concentre-toi sur la conduite putain ! »

L’autre sursaute, genre pris sur le fait. Il bafouille :

« Hein ? non… Je… Y’a un mec qui me colle au cul, je matais dans le rétro si… »

Un putain de gros pédé qui assume même pas. Tafiole ! Pédale ! Je tourne la tête, regarde derrière : personne. On est les derniers de la file d’attente au carrefour. Il se fout de ma gueule, il se fout de ma gueule ?! Voyant ma face déformée par la colère il tente de se justifier :

« Non mais il a tourné… »

Ouais c’est ça… Sérieux, il me prend pour un con. Du coup je lui fais :

« C’est ça ouais… Tu peux toujours courir pour ton pourboire abruti… Et t’as intérêt à me faire une réduc si tu ne veux pas que je te pourrisse ! »

Et là, il se tourne, complètement, me lâche un clin et d’œil et me répond, sérieux :

« Je te la fais quand tu veux ta raie d’uc... »

J’ouvre la bouche, stupéfait, paniqué même…

« C'est pas ce que je... »

Il explose de rire. Sérieux! Pourquoi c’est toujours sur moi que ça tombe. Je secoue la tête, et lâche entre mes dents :

« Va te faire foutre… »

J'dis pas un mot de plus. Pas envie de m'enfoncer... Et une petite part intelligente à l'intérieur de moi me conseille de ne pas trop le chauffer... Après tout c'est lui qui conduit... Alors si je veux arriver à bond port, j'ai plutôt intérêt à pas trop la ramener... Finalement la file avance. Le mec arrête de rire avant de se reconcentrer sur sa conduite. Sauvé par le gong.

Là, rapidement je passe mon uniforme. Je me suis jamais habillé aussi vite, c’est clair. Chemise kaki aux boutons dorés, épaulettes rouges, ceinture et gants blancs, pantalon kaki barré d’une ligne rouge sur l’extérieur des jambes. L’uniforme est sobre mais pas moche. Il est bien coupé en tout cas. Mais à vrai dire je m’en fou. Je passe mon beret kaki. Dessus est épinglé l’écusson de ma nouvelle escouade : l’escouade typhon. Doré, il représente une tornade stylisée. De la poche intérieure, je sors un étui. A l’intérieur sont stockées pêle-mêle les médailles et barrettes qu’on m’a déjà filé. Une barrette par théâtre d'opération : Artorias, Byss, Aargau... Une distinction pour blessure en service, une autre pour avoir été prisonnier de guerre. Rapidement, tentant d’ignorer le vicelard qui me mate encore, je les agrafe sur mon pectoral gauche. Je soupire. Je vais avoir le cul tout froissé mais bon… Au moins je me pointerai à peu prêt bien sapé aux festivités…


****



Trente minutes plus tard, Hall principal du Sénat,


Je me tiens là, droit et raide comme une bite un soir de baise, les yeux dans le vague. Position de repos, mais aussi tendu qu’un string sur le cul d’un gamorréen obèse. Pléonasme. Bref. Deran est juste à côté de moi. Son putain d’uniforme d’officier claque. La classe. J’ai l’air d’une loque à côté de lui. C’est bien le problème quand t’es sous-officier : t’as pas tous les galons, les fioritures, les dorures et j’en passe. D’une oreille distraite j’écoute les discours. J’use de toute ma concentration pour tenter de ne pas transpirer. Ouais, bon ok, j’avoue que ça sert pas à grand-chose. Sous mon béret, mes cheveux sont imbibés. Enfin c’est notre tour, mon tour. La Chancelière approche. Je la mate de plus prêt. Une belle femme, un peu trop maquillée à mon goût… Trop propre pour être honnête. Mais voilà, au fond je me dis que de toute façon c’est pas mon genre. Elle pue le fric et la noblesse à plein nez. Elle me tend la main, je la serre, fermement mais en essayant de ne pas la lui broyer. Lorsqu’elle pique la médaille, je prends sur moi. Putain ! Elle vient de me la planter dans le téton ! J’suis sûr qu’elle l’a fait exprès ! Mais je ne laisse rien paraître. Visage fermé, de marbre. Pas un sourire. Le parfait petit soldat.

Enfin, la cérémonie des remises de médailles se termine. Je souffle. Dans la foule j’ai reconnu quelques visages… La galaxie est petite. Trop petite. Et c’est tout naturellement que je me dirige vers les têtes connues. Myra. L’enfoirée me fout un coup de coude dans les côtes. J’aime bien ce genre de preuve d’amitié virile. Je lui lâche un sourire. Le premier de la soirée. Je hausse les épaules :

« Ouais, j’suis Caporal… Mais bon, y’a pas vraiment de quoi se vanter… »

C’est pas de la fausse modestie. C’est juste une grade de sous-officier quoi. Gagné à la sueur de mon front c’est tout. Je lui fais :

« T’as l’air en forme ! T’étais sur Makem Te alors ? Ça a chauffé pas mal à ce que j’ai entendu dire ? »

Et là, putain, elle me fout presque ses petits nibards sous le nez en parlant de sa médaille. Sourire forcé, je me gratte l’arrière de la tête, gêné. Heureusement je suis déjà trempé de sueur, la teint rouge. Je baisse les yeux pour admirer son trophée, usant de toute ma volonté pour ne pas me perdre dans son décolleté. Bon, j'avoue : j’échoue lamentablement. Je fais à demi-mot :

« Ouais j’vois ça, pas mal du tout… »

Sacrée Myra. Pour le coup, c’est moi qui suis au garde à vous hein... Mais chut. Je relève la tête pour tenter de penser à autre chose, c’est pas le moment de perdre tous mes moyens ! Dans la foule, mes yeux se posent sur un autre visage connu. Une Jedi qui m’a déjà vu dans mon plus simple appareil… Et qui m’a même frotté le dos sous la douche… Sans parler du reste.

Je la désigne du menton, pour que Myra se tourne et lui fait :

« Tu la connais ? Tu sais me dire quoi à son propos ? »

Curiosité strictement professionnelle, évidemment…. Faut savoir se renseigner sur ses éventuels alliés !
Grendo S'orn
Grendo S'orn
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Coruscant - Sénat Galactique - Hall principal du Sénat

L'élection de la nouvelle Chancelière Suprême accaparait tous les médias galactique. Un événement important car la Reine d'Ondéron devenait dès aujourd'hui la plus haute autorité de toute la République Galactique. Aussitôt avait-elle compris sa large victoire sur ses opposants politiques, qu'Emalia avait organisée une grande Cérémonie de remise des Médailles d'Honneur au sein du Hall principal du Sénat. Ici se mélangeaient politiciens, jedi, soldats, même ... le plèbe était de la partie. Le peuple, tous ces êtres abjects à la vie tout aussi misérable, Grendo les méprisait, tous autant qu'ils sont. Pourtant face aux droïdes-caméras qui circulaient à travers les officiels, le Neimoidien affichait son plus hypocrite sourire. Il fallait plaire aux électeurs coûte que coûte et peu importe son profond dégout pour ceux qui l'entouraient.

Tandis qu'il attendait patiemment le début du discours de cette nouvelle Chancelière, S'orn s'adonnait à serrer quelques mains au passage de plusieurs Sénateurs et différents diplomates. Il croisa d'abord la délégation de Skako représentée par le Sénateur Seris Knos, ensuite Jeanne Shadley d'Aargau en grande conversation avec son homologue de Metellos, Angelina Treven's. Et dire que le Neimoidien craignait autrefois que les deux jeunes femmes ne s'entendraient pas au sein de son propre parti, il appréciait s'être trompé. Plus tard encore vint arriver Miss Shu-Taa d'Humbarine accompagnée et de ses trois assistants. Impossible de ne pas remarquer la présence du droïde protocolaire qui marchait sur ses pas. Grendo salua chaleureusement la nouvelle arrivante.

« Wahr koom Miss Shu-Taa » l'invitant à prendre place à ses côtés durant la Cérémonie.

L'alien lui répondit poliment dans sa langue natale ne pouvant malheureusement pas pratiquer le basique. Elle acquiesça enfin l'invitation sous le regard interrogateur de ses assistants. D'un geste de la main, elle leur ordonna d'aller s'installer plus loin ce qu'ils firent après s'être inclinés respectueusement. Le droïde aussi s'éloigna.

Le discours commençait enfin quelques minutes plus tard. L'occasion pour Grendo de s'amuser à promener son regard sur les invités de marque présent aujourd'hui. La plupart des membres du Sénat étaient là, rien d'étonnant vu l'importance de cet événement que la plupart annonçait déjà comme un renouveau pour la belle République. Et contrairement à la naïveté de certains, il y avait le réalisme des autres. Le Neimoidien doutait fortement que la Reine Kira puisse un jour changer les rouages de cette machine hautement sophistiquée que représentait l'Etat Républicain. Personne ne le pouvait.

La corruption, l'intimidation, le chantage, voilà de quoi était fait le Sénat. Un millier d'individus qui ne possédaient aucune morale ni aucun éthique. Certes l'un ou l'autre oeuvrait pour le bien de son peuple mais ils étaient si peu parmi cette rotonde remplie de politiciens opportunistes et querelleurs.

« ... Pour la liberté ! »

Un mouvement attira aussitôt le regard du Neimoidien, la Chancelière Suprême venait brusquement de lever son poing vers le ciel appuyant ses paroles. Ainsi Emalia Kira allait jouer la carte du patriotisme. Intéressant. Il ne répondit par guère plus qu'un applaudissement sans grande conviction mais suffisamment pour donner l'illusion de son intérêt. Regardez donc toutes ces créatures se réjouir d'avoir un nouveau Leader à la tête du Gouvernement. Ce ne sera jamais pire que la Chancelière Von il faut le reconnaître mais néanmoins, Grendo doutait fortement des capacités de la Reine d'Ondéron face à une crise d'ampleur galactique tel qu'un conflit armé contre l'Empire. Elle avait beau disserter et disserter encore durant des heures sur la conduite que devait adopter la République contre toute menace mettant en péril la paix, elle n'avait définitivement pas les épaules assez large pour cette fonction. Il fallait réaffirmer la puissance militaire, imposer ses conditions à l'Empire et si besoin est anéantir leur opposant. Préparer la guerre pour garantir la paix ? Non absolument pas ! Faire la guerre pour espérer un jour le retour d'une paix !

« Die wanga boska H'chu trawbbio » chuchota la Sénatrice d'Humbarine en vue d'attirer l'attention de Grendo. Ce dernier tourna légèrement la tête dans sa direction, souriant légèrement.

« Je ne savais pas que vous faisiez partie des membres qui n'ont pas soutenu notre nouvelle Dirigeante, Miss Shu-Taa. Au vu de notre dernière rencontre au sujet de la route commerciale de Trellen je pensais que vous étiez favorable à son accession à la Chancellerie. »

La Gossam haussa les épaules, roula des yeux l'air blasé et frappa légèrement sa canne sur le sol en signe de désapprobation.

« Winkee jopay boska ? »

« Sincèrement, je vais m'abstenir de tout jugement pour le moment. Je préfère observer et analyser les premières actions du Gouvernement avant de lancer la moindre hostilité. Mais je pense que la Chancelière est parfaitement au courant que tôt ou tard notre opposition sera forte. »

Emalia débutait enfin sa distribution des médailles réservées aux héros de la crise de Makem Te. Grendo observa la scène d'un oeil distrait. Le spectacle semblait ravir le peuple qui n'hésitait pas à exprimer son soutien par une foulée d'applaudissement.

« Kyotopa hoohah day lorda Bothawui ... »

« Vraiment ? » continua-t-il à chuchoter en direction de son interlocutrice « Pourtant l'Espace Bothan devrait être satisfait de leur situation après l'élaboration des nombreux traités avec la République. »

« Holo gee creeda pachee noleeya Moo Bothan Sando »

« La Ligue des Marchands Bothan recherche encore de nouveaux partenaires ? » Grendo ne comprenait pas trop l'intérêt de l'honorable représentante d'Humbarine dans cette affaire. Nul doute qu'elle avait déjà dû s'entretenir peut-être personnellement avec les actionnaires de la Ligue des Marchands Bothan afin de convenir d'accords commerciaux alléchant pour son monde. Mais pourquoi en parler si librement au Neimoidien ? Envisageait-elle une alliance entre eux à plus long terme ?

Vint ensuite la minute de silence. Soixante secondes qui paraissaient des heures aux yeux de l'humanoïde qui se posait en ce moment même des milliers de questions. Il connaissait bien la Ligue des Marchands Bothan, l'un des acteurs économiques principaux de l'Espace Bothan. Pourtant, ses nombreuses tentatives précédentes pour fixer un rendez-vous avec la direction de cette grosse corporation s'étaient soldées par de lamentables échecs. Les Bothans n'aimaient définitivement pas les Neimoidiens, et inversement bien sur mais le commerce exigeait de faire quelques concessions parfois n'est ce pas ?

« Winkee patesa bongo ? »

« Honnêtement je doute qu'ils acceptent de me rencontrer ... »

La Gossam esquissa un léger sourire sournois sur son visage fripé. Elle avait définitivement un plan derrière la tête, peut-être même se jouait-elle de lui mais il devait en savoir plus, sa curiosité avait été piquée !

« Nous devrions continuer cette discussion dans mon bureau tout à l'heure après la Cérémonie et la Séance Extraordinaire qui va suivre. »

Elle acquiesça d'un léger signe de tête avant de retourner son attention vers la Chancelière Kira qui terminait son discours. Retranché derrière son air flegmatique, Grendo S'orn n'affichait aucune émotion. Il parvint même à contenir sa déception et la pointe de colère qui naissait en lui alors qu'il écoutait attentivement la fin du discours d'Emalia.


« ... Ce sont ces idéaux qui nous ont permis la victoire. Car oui, ne l’oublions pas : nous avons défait nos ennemis ! Et si cela est de nouveau nécessaire, citoyennes, citoyens, nous recommencerons ! »

Navrant ... L'Empire Sith avait au moins un réalisme et un pragmatisme qui faisaient cruellement défaut à l'état républicain. Nous étions en guerre et des mesures exceptionnelles étaient nécessaire afin de garantir la paix à travers le territoire mais aussi et surtout au delà. De provocation en provocation, l'Impératrice Ynnitach, elle ne se privait aucunement d'effrayer et de menacer les populations des mondes neutres tout comme les républicains eux-même. Selon le Neimoidien, Emalia devait rapidement soumettre au Sénat la décision d'entrer en guerre avant qu'il ne soit trop tard ...
Galdur
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« Waaah. Alors ça ressemble à ça ? Le sénat ? Moi qui pensait que c'tait juste une pension de retraite pour les politiques ! » aboya Galdur.
Le capitaine lui frappa le crâne a coup de convocation pliée.
« Un peu de respect bon sang ! Vous vous trouvez sur une place importante de la République. »
« Bof... Vous savez, moi chef, je connais pas bien qui que c'est que c'est le chef ou pas ici. Z'aimez bien vous prendre la tête, les humains. C'est rigolo. »
« Dans tout les cas, considérez que c'est un honneur. Ce n'est pas tout le monde qui peut débarquer ici. »

Galdur inspecta le bâtiment et siffla un coup. Qui avait eut l'idée de faire un truc aussi grand juste pour taper la causette ? Ça aurait été sympa pour entreposer des peaux ou bien encore y stocker de la bouffe le temps de l'hiver. C'était marrant que les gens ici parvenaient à s'affranchir de ce genre de cycle. Quoi, ils avaient pas besoin de chasser ou de pêcher pour se remplir la panse ?

« Bon... Ben j'vais rentrer hein. J'crois qu'on m'attends. »
« De fait. Soyez sage, Galdur. »
« Hié hé ! Comme d'hab chef. »

L'intérieur des lieux était d'autant plus surprenant pour Galdur. Cela ressemblait à tout sauf à ce a quoi il s'attendait. C'était étonnamment spacieux, et la logique de certains espaces dépassaient les attentes plus « typiques » et moins sophistiqués du Trandoshan. Il eut le droit à une fouille et à un contrôle rigoureux. Pourquoi ? Ca arrivait que les vieux ramènent leur pétoire ?

« Hé ! V'la mon invitation ! » dit-il en présentant sa convocation.

Les contrôleurs le détaillèrent un instant, vérifièrent sa convocation, le re-regardèrent, vérifièrent de manière plus pointilleuse le papier et finirent par en conclure qu'il n'y avait pas d'erreur sur la personne. Galdur pût alors pénétrer dans l'enceinte principale du bâtiment, regardant tout autour de lui le lieu et constant qu'il s'agissait d'une sorte de cours... Une cours avec tout les rois sur les cotés qui allaient sans doute se donner un malin plaisir à se contredire. Cela lui rappelait vaguement le conseil des patriarches de Dosha, a l'exception qu'il y avait moins de couteaux au mètre carré. Galdur prit donc place dans les lieux en reconnaissant certaines têtes.

« Hé ! Les tétards ! Coucou ! C'est moi, Dudur ! Hé ! Vous m'entendez ? »

On vint rapidement lui demander respectueusement de la fermer pendant alors que les préparatifs touchaient a leur fin. Une fois tout le monde installé, Galdur en profita pour sortir sa cantine de ragoût et se permit une petite collation. Le discours débuta alors.

« Par votre courage, votre loyauté, votre sens du devoir et de l’honneur, vous avez défendu la République et ses ressortissants, mais aussi un grand nombre de citoyens étrangers, renvoyant au reste de la galaxie l’image d’une République exemplaire, juste et vaillante. »


Il manqua de s'étouffer. Ah merde ! Il avait fait ça lui ? Il ne s'en était même pas rendu compte. En fait, il n'avait toujours pas vraiment compris ce qu'il avait fait pour atterrir ici, ni même en quoi cela nécessitait un tel remue-ménage. C'était pas courant dans le coin ? Les gens manquaient peut-être de nouveaux horizons.
Galdur en profita pour inspecter ses camarades droits comme des piquets et agita la main vers Evengellyne et Dalla en affichant une grimace ridicule mais amicale. Il se rendit alors compte qu'on s'approchait pour lui remettre la médaille. Dans la panique, Galdur se redressa brutalement, son attirail de poêles, de colliers, de gris-gris et autres portes-bonheurs cliquetant de toute part dans la manipulation, pour venir se mettre dans un garde à vous assez maladroit. Le manque d'habitude sans doute.

 « - Enfin, Chevalier Evengellyne Belluma, padawans Dalla Tellura, Kolin Valkizath, Kanien Artzen, et monsieur Galdur, vous faites partie des rares hommes et femmes ayant fait fi de toutes leurs craintes pour vous rendre sur une planète condamnée afin d’y apporter l’espoir, et en grande partie, la vie. Malgré votre jeune âge, pour certains, ce sont déjà des centaines de personnes qui vous doivent la vie, en plus d’une compassion hors norme. Ensemble, vous avez prouvé à toute la Galaxie ce que peuvent la bonté, le sens du sacrifice, et l’entraide. »

Ben... Ouais, cool, sans doute ! Sans doute une coutume locale, cette cérémonie à babioles, autant l'honorer comme il pouvait. Les autres races étaient bizarres, mieux valait ne rien dire ou faire. Même si Galdur se demanda alors si, à l'inverse, cela n'allait pas être offensant de sa part. Visiblement, il n'en fut cependant rien. Il se permit d'inspecter la médaille avant d'ouvrir la bouche et de mordre dedans.
Un petit crac se fit entendre et une dent de Galdur tomba de sa bouche.

« Aïe. Euh... Merci m'dame !» gargouilla t-il, pas vraiment certain de savoir comment se comporter.

C'était pas du toc, dans tout les cas.

- - - -

La cérémonie terminée et les buffets ouverts, Galdur profita du temps pour aller à la rencontre de diverses personnes. Aussitôt que possible, il commença par aller voir Evengellyne et Dalla.

« Salut ! Tonton Dudur vous as manqué ? Ça me fait plaisir d'vous voir ! Tout s'passe bien depuis l'abri ? Personnellement, j'ai passé mon temps à réparer mes affaires et à laisser mon bras repousser. C'est pas facile, d'en avoir qu'un seul. Évitez de laisser traîner vos bras entre des portes de sas. »

Il ricana et passa ses doigts en téléphone sur sa tempe.

« Hé, si vous avez besoin d'moi pour quoique ce soit, hésitez pas à me téléphoner. De même, si vous êtes de passage sur Trandosha, faites moi signe. J'vous ferrais visiter les lieux. Sauf si on se retrouve en mission d'ici là, bien sûr ! »

Galdur fit un grand sourire.

« Bon, ça serait con de se priver du buffet. On s'revoit plus tard ! »

Il attrapa quelques denrées, se les envoya dans la bouche, avala sans trop mâcher et chercha sa prochaine cible du regard : La chancelière elle même.
Bon, il savait pas vraiment ce que ce rôle signifiait. Ni à quel grade cela correspondait. Néanmoins, il se risque à aller la trouver.

« Eeeh ! Salut m'dame Kira, c'est ça ? Moi, c'est Galdur. Mais tout le monde m'appelle Dudur. Bon euh... Je sais pas le protocole hein, j'suis pas du coin. J'ai juste entendu dire que vous v'niez d'Onderon nan ? Moi aussi ! »

Il grimaça un instant et agita le doigt.

« Enfin euh... Nan, j'suis né sur Trandosha, je pense que ça se voit à ma gueule. C'est juste que j'ai fais toute ma formation là-bas, j'suis ranger. Donc eh... Bah je trouvais ça sympa de voir un wanka camarade de la planète. Ca s'passe bien là-bas ? J'y ais pas mis les pieds depuis un moment. »

Il sourit malgré tout et toussota.

« J'ai passé d'belles années, sur Onderon. Alors... Ca me plaisait d'essayer de renvoyer un peu de sympathie. »

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Evengellyne avait finit par rentrer sur Coruscant. Elle y avait retrouvé sa vie, ses patients et son train-train quotidien. Finalement cela ne lui allait pas si mal. Seulement voilà, une pensée lui titillée toujours l'esprit. Une pensée accompagnée d'un visage et elle mettait tout simplement tout en œuvre pour oublier tout cela. Une sottise, rien de plus après des épreuves. Alors, comme à son habitude, elle s'était jetée tête la première dans son travail au Medcorps. Se noyer dans le travail c'était une solution comme une autre et à ce petit jeu la Zabrak était devenue rapidement une experte. Seulement voilà, comme on ne pouvait être seule très longtemps sans être déranger, on vint bientôt lui amener une missive. Evengellyne fronça les sourcils en prenant dans ses doigts le papier. Un sourcil se arqua davantage lorsqu'elle le lut et vit le destinataire de l'invitation. Parce que oui il s'agissait ni plus ni moins d'une invitation de la novelle Chancelière Suprême Emalia Kira, reine d'Ondéron. La Chancelière organisait une cérémonie de commémoration pendant laquelle elle voulait remettre des médailles. La chevalier jedi eut un éclat de rire incontrôlable. Elle, recevoir une médaille, c'était une blague, n'est-ce pas ? Comment répondre à la Chancelière qu'elle ne voulait pas de cette médaille ? Et surtout qu'elle avait autre chose à faire que d'aller se montrer au Sénat. En réalité, elle ne trouvait pas l'excuse valable et elle allait devoir se résoudre à y aller. Surtout qu'une autre lettre arriva rapidement signée de la main de la chef Guérisseuse elle-même lui demandant d'y aller.

Voilà comment elle se retrouvait, le matin de la cérémonie à fouiller ses habits à la recherche de quelque chose de mettable. Elle n'allait pas y aller en bure Jedi et blouse de médecin tout de même. Elle aurait pu le faire, elle en était tout à fait capable. Cependant, elle voulait faire un effort pour une fois. Et puis au bout de quelques minutes de pêche, un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle l'avait finalement trouvée sa tenue. La fameuse robe noire, élégante mais sans chichi achetée un jour de repos et malencontreusement mis sous le nez de l'ancien chancelier suprême et chevalier jedi. Elle ajouta le collier offert par les féluciens et lissa ses boucles noires. Elle était prête, enfin au moins physiquement. Elle quitta le temple le jedi et se dirigea vers le Sénat. Au moins, avec sa nouvelle affectation sur Coruscant le chemin était rapide. Elle arriva bientôt dans le grand hall. Elle y retrouva des jedi et notamment des padawan mais aussi le dénommé Galdur. Puis la chancelière fit son discours avant de remettre les médailles. Lorsqu'elle arriva à la hauteur que la Zabrak formait avec ceux qui s'étaient retrouvés dans l'abri, Evengellyne fit un maigre sourire. Elle accepta bon gré malgré la médaille et remercia rapidement la reine. Une chose était certaine, elle la rangerait très rapidement et ne la montrerait sûrement plus jamais. Elle se moquait bien des décorations, sa plus grande satisfaction aurait été de tous les sauver et en ce sens, elle avait lamentablement échoué.

Le silence s'installa dans le hall pour que tout le monde rende hommage aux morts et puis les «festivités» commencèrent. Les buffets se dévoilèrent et la foule se dispersa. Evengellyne resta une instant plantée là où elle se trouvait. Elle n'était pas à l'aise. À croire qu'elle était plus dans son élément avec des estropiés, des blessés et des malades qu'avec des êtres en parfaite santé. La chevelure rousse de Cannelle d'Estre se rapprocha d'elle et la femme vint la féliciter. Evengellyne inclina la tête devant sa supérieure et la remercia vivement avant de protester. La rouquine rigola presque heureuse de constater que malgré tout les changements sa petite protégée était toujours aussi casse-pied. Puis la chef Guérisseuse s'éloigna et la Zabrak se dirigea finalement vers les buffets.
Kolin Valkizath
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- Kolin tu as pris ta douche ?

- Ouais !

- Tu t’es lavé les dents ?

- Ouais !

- Tu t’es peigné les cheveux ?

- Ouais !

- Tu as mis tes vêtements de cérémonie ?

- Ouais !

- Tu as brossé tes ongles ?

- Yeah ça va ! Vous voulez savoir de quelle couleur est mon slip aussi ?

- Tu vas rencontrer la Chancelière Suprême et passer sur Holonews, il faut que tu sois impeccable, il faut faire honneur au Temple Jedi

- J’m’en fous moi de la greluche du Sénat et de ses robes à froufrous.

- Modère tes paroles jeune padawan, nous servons la République et par elle la Chancelière Suprême Kira. On t'a déjà dit cent fois de parler poliment.

- Ouais, ça va j’suis désolé.

Anastasia, la responsable du dortoir, une vieille humaine plus âgée qu’un Faalen en fin de vie prenait visiblement très au sérieux la préparation de Kolin en vue de sa visite sur Coruscant pour recevoir de la main leste de la Chancelière Kira une médaille pour sa bravoure. Bravoure, quelle bravoure ? Kolin avait passé plus de temps à fuir et à courir qu’à se montrer brave. Son unique acte d’héroïsme avait été d’essayer d’arracher Kanien des griffes d’un rancor et on ne pouvait pas vraiment dire que sa tentative avait été un succès.

Anastasia l’avait attrapé par surprise, peigne à la main. Elle entreprit malgré ses protestations de le coiffer d’une raie sur le côté. Ses chaussures noires brillaient tellement qu’elles auraient pu refléter les miroirs orbitaux de Coruscant, assorties à un pantalon noir et à une chemise immaculée en popeline blanche sur laquelle la femme disposa un nœud papillon bleu.

Kolin avait l’air de sortir d’une école privée pour gosses de riches de Galactic City.

- J’suis vraiment obligé d’y aller ?

- Mais enfin c’est un grand honneur qui t’es fait, des tas de padawans aimeraient être à ta place ! Puis ton Maître veut absolument que tu y ailles.

- Elles me font mal aux pieds ces chaussures !

- Pas autant que les talons d’une femme.

- C’est trop serré le noeud, je vais étouffer.

- C’est un entrainement pour si un jour un Sith essaye de t’étrangler avec la Force.

Taquina Anastasia en vérifiant que la tenue était correctement ajustée à la gracile silhouette de l’héroïque padawan. Hissant pavillon blanc, Kolin se laissa docilement inspecté fermant les yeux lorsque la vieille femme rabattit une de ses mèches rebelles sur le côté. En conclusion, elle aspergea copieusement le cou du garçon d’un parfum aux fleurs boisées de Yaga Minor.

Quelques heures plus tard, en compagnie des autres « héros » de Félucia et de Makem Te ils débarquèrent de la navette sur la ville planète. Suivis par un droïde du Corps Diplomatique, on expliqua à la joyeuse troupe comment la cérémonie allait se dérouler à qu’il devrait sourire ou serrer la main, ce qu’ils pouvaient faire, ne pas faire. Kolin écoutait distraitement les multiples informations délivrées d’une voix monocorde par le droïde. Vraiment mal à l’aise dans son accoutrement, il songeait à ce que se amis penseraient de lui si ils avaient le malheur de la voir sur l’Holonews.

- Elle est plutôt bast la Chancelière.

Souffla doucement Kolin à Kanien en fixant nerveusement les traits impeccablement dessinés de la plus haute autorité de la République. Le charisme de l’Ondérienne semblait remplir à lui seul le vaste hall somptueusement décoré. Elle lui rappela sa mère, non qu’elle fut aussi belle et somptueusement vêtue que la bien-née sur son pupitre mais, par la force tranquille qu’elle semblait avoir sur les événements de la vie, comme si les malheurs de la Galaxie ne pouvaient avoir de prise sur elle.

La cérémonie débuta à mesure que Kolin rougissait étouffé à moitié par le nœud papillon bleu nuit – assorti aux voilages. – Peu adepte de ce type de cérémonie et aimant autant les politiciens que le contact de l’eau, il se contenta d’une phrase protocolaire quand Emalia lui accrocha sa médaille.

- Merci Chancelière Suprême de la République pour votre médaille qui m’honore moi et tout l’Ordre Jedi, nous ne faisons que notre devoir en servant la République et le Sénat.

Cette phrase aux accents totalement artificiels avait été écrite par Anastasia qui lui avait fait jurer de la répéter mot pour mot. En plus de récupérer une médaille qu’il ne méritait pas et à laquelle il accordait autant d’importance qu’à sa première paire de chaussettes, il devait se faire porte étendard des Jedis. Lui serrant la main avec force il voulut lui demander ce qu’elle était en train de faire, elle pendant que des millions de Féluciens perdaient la vie.

Loin d’être fier de sa nouvelle babiole, il en avait plutôt honte. En l’acceptant, il se trahissait lui et ses convictions. Les Jedis n’agissaient jamais par intérêt, seule la justice les inspirait. Pire encore, en souriant béatement à l’incarnation même de la politique, il plantait un couteau dans le dos à tous les Miraculeux et des opprimés en général à tous ceux qui attendaient et espéraient l’intervention secourable de la République qui ne viendrait jamais.

- Super la médaille, ça me fait une belle jambe, quand j’en aurai deux j’m’achèterai un Tauntaun.

Glissa l’enfant à Dalla d’une voix effarouchée alors que la Sénatrice prononçait son discours.

La cérémonie se termina, enfin libérée, médaille accrochée au torse, il se dirigea vers le buffet en jouant de sa petite taille pour passer rapidement au premier rang. Les mets proposés ne lui plurent pas, tout ce faste, ces belles paroles, ces politiques bien habillés le mettait terriblement mal à l’aise. Cet environnement n’était pas le sien, il n’avait rien à faire ici. Il se mit à paniquer en sentant des regards se poser sur lui.

N’y tenant plus il trouva un coin un peu excentré sur le côté de la grande salle et retira ses chaussures. Soulagé il desserra son nœud papillon et ouvrit sa chemise à moitié laissant apparaître le pendentif de son frère.

- Tu peux apporter ça à la Chancelière ?

Demanda Kolin à un droïde qui venait lui apporter un jus de fruit sur un plateau en argent. Le Coruscanti s’empara du verre et déposa ses chaussures brillantes sur le plateau.

Quelques secondes plus tard, Kolin se retrouva pris entre deux feux et un petit groupe d'officiels l’encerclèrent souhaitant en savoir plus sur le va nu pieds devenu héros de la République Galactique.
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Lorsque Lei avait reçu ce message de la part de l'un de ses supérieurs, elle n'en avait tout simplement pas cru ses oreilles. Elle... ? Invitée à une remise de médaille ? Du haut de son lit d'hôpital, la jedi en avait frémi. De quoi allait-on la récompenser, au juste ? D'avoir failli à sa tâche ? D'avoir laissé des dizaines de républicains servir d'otage à l'Empire ? Ses bras étaient retombés mollement contre les draps en laissant glisser le datapad. En vérité, elle n'en avait absolument pas envie. Malgré tout ce qu'elle et Abloselm avaient pu se dire, la kaminoane ne parvenait toujours pas à voir en son échec une seule once de gloire. Elle se sentait minable, brisée. Ses nuits de sommeil sans rêve dans les cuves de bacta du Medcorps l'avait laissée presque lobotomisée, démunie de la moindre volonté. Il avait fallu un travail prodigieux de la part de ses collègues de travail pour lui ramener un semblant de vie. Ce qui lui avait permis de comprendre l'importance de cette invitation et le devoir qui en découlait.

Mais elle irait : ni par plaisir, ni par orgueil, simplement par devoir. La Chancelière elle-même les conviait à cette cérémonie. Il serait impoli de refuser, surtout pour un membre de la Garde Licteur, qui représentait en quelque sorte les jedi au Sénat !

Lei Nae se trouvait donc, en compagnie de ceux ayant combattu sur Makem Te et dans son secteur, sur le parvis du Sénat Galactique de Coruscant ce jour-là. La foule venue y assister était impressionnante, tout comme le nombre de figures emblématiques de la République dans le public. Il y avait de quoi intimider les gens comme elle. Pourtant, Lei ne tremblait pas, elle n'avait même pas le trac. Trop épuisée, occupée à ne pas tomber, la sentinelle ne voyait même pas les milliers de regards des curieux et des journalistes venus couvrir l'évènement. Des regards qui d'ailleurs étaient pour la plupart rivés sur la nouvelle Chancelière suprême : Emalia Kira. La kaminoane se contentait de faire ce que l'on attendait d'elle : de la figuration. Elle n'était à vrai dire pas en état de faire grand chose d'autre. Son esprit était ailleurs, très loin de toute cette agitation. Elle avait même failli ne jamais arriver, si l'un des padawan ne l'avait remise sur le droit chemin en lui évitant de s'égarer dans les couloirs. Lei n'avait pas un amour immodéré des médailles et autres décorations. Mais surtout, elle avait l'intime impression de ne pas mériter celle-ci.

Lorsque son nom vint, Lei s'inclina humblement, fixant le sol à ses pieds sans expression. Après tout, elle n'était qu'un nom dans la masse. Personne ne se souviendrait d'elle, et c'était tant mieux. Son regard alla à la médaille que l'on venait de lui remettre. Jamais elle n'avait eu l'impression d'être à ce point un imposteur. Mais la jedi garda le silence, pour suivre la suite des évènements. Droite et digne dans sa bure impeccable, dissimulant avec bravoure les douleurs qui l'assaillaient de toute part depuis sa sortie de l’hôpital moins d'une heure auparavant.

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« Tu n’as pas vu ma ceinture ? J’étais sûre de l’avoir laissée sur la chaise pourtant… »

Le grommèlement étouffé qui lui parvint depuis la salle de bain n’étant pas d’une grande aide, Alyria sourit un bref instant avant de reprendre ses recherches frénétiques. Après plusieurs minutes d’intenses excavations qui n’auraient rien eu à envier aux missions de l’Explocorps, elle saisit triomphalement l’objet de ses désirs pour le ceindre immédiatement, sa tenue enfin complétée. Elle était parée à retrouver les ors de la République, quoique dans une position nettement plus propice à ses fonctions de jedi, pour une fois.

Pour la cérémonie, après moult hésitations, la maîtresse d’armes avait opté pour un tailleur pantalon blanc, sobre, sans fioritures. Aucun bijou ni décoration antérieure, simplement le vêtement et une ceinture noire discrète pour faire contraste. Si la plupart des membres de son Ordre se rendaient aux événements officiels vêtus d’une bure de cérémonie, la trentenaire, qui n’en portait déjà pas en temps normal et appréciait notoirement peu cet habit qu’elle jugeait assez encombrant, dédaignait cette coutume pour lui préférer une tenue civile, suffisamment dépouillée pour conserver l’esprit jedi tout en s’en détachant légèrement. Or, le but présent serait de paraître au mieux pour représenter convenablement le Temple, mais aussi tenter de toucher les citoyens de la République. Ni engoncés dans le mysticisme ni distants des réalités et donc éloignés des fanfreluches hors de prix, voilà comment devaient être les représentants de l’Ordre pour ce qui allait suivre. Quant au reste, elle estimait que c’était l’une des rares occasions pour chacun des invités de se laisser aller à exprimer ses goûts et opinions à travers leur choix de vêtement, et trouvait intelligent que tous restent libres. Nul doute que ceux désirant à tout prix manifester leur appartenance à l’Ordre, et non à la République viendraient en bure, tandis que ceux désireux de se fondre dans la masse se retrouveraient plus ou moins en civil. Comme quoi, même l’habillement était porteur de message politique. Peut-être qu’elle réfléchissait trop, certes, mais à force de côtoyer les officiels du Sénat, elle avait fini par apprendre certaines choses, et à voir le monde et ses rapports de force pour ce qu’ils étaient : une perpétuelle représentation.

Passant une main dans ses cheveux roux soigneusement peignés pour l’occasion, elle jeta un coup d’œil à l’holo-pendule qui indiquait l’heure sur le mur en face d’elle : ils étaient dans les temps, ce qui s’apparentait à un léger miracle. En effet, la gardienne était arrivée dans la nuit depuis Ondéron, retardée par un entretien crucial avec Maître Vandreen à propos de ce que le Conseil envisageait comme réponse aux événements de la route Perlemienne, de Félucia et aux déclarations belliqueuses de l’Impératrice. Le vieux maître d’armes songeait à disperser ses plus proches agents pour enquêter autant que soutenir la cause des plus en danger et lui avait demandé si repartir prochainement la dérangeait. Inutile de préciser qu’elle avait sauté sur l’occasion, consciente que c’était là une occasion en or de poursuivre son parcours de retour au service exclusif de l’Ordre, quand bien même Makem Te avait été formateur de ce point de vue. Certes, si elle avait dû assumer des fonctions qui ne lui étaient au départ absolument pas destinées, défaire la Main de l’Impératrice et lui dérober son croiseur avait permis de rappeler à tous qu’elle demeurait ce qu’elle était originellement : l’une des plus fines lames de sa confrérie. Ainsi que la seconde moitié d’un duo redoutable.

En parlant de duo… L’autre partie de ce dernier sortait de la salle de bain, harnaché de pied en cap. Alyria s’autorisa un quart de seconde de contemplation, trouvant que la vêture cérémonielle allait fort bien à son imposant amant, avant de se hisser sur la pointe des pieds pour déposer sur ses lèvres un léger et chaste baiser et souffler dans un murmure inhabituellement doux :

« Je me demande si je vais te laisser sortir ainsi. Il ne faudrait pas que je me découvre trop de concurrence. »

Puis ils se détachèrent l’un de l’autre, et reprirent en un instant une expression parfaitement neutre. La voie était libre, aussi ils sortirent en discutant de choses et d’autres. Comme d’habitude, le quartier des maîtres du Temple de Coruscant était vide, la plupart étant de toute façon déjà sortis pour vaquer à leurs occupations, étant donné que la Chancelière n’avait pas prévu son cérémonial à sept heures du matin, heure de lever générale ici. Cela dit, pour une fois, elle ne s’en plaindrait pas : sa navette était arrivée à deux heures du matin, et elle-même avait regagné sa chambre à trois heures puisqu’elle était passée dans l’appartement de son père pour chercher sa tenue. Enfin l’appartement de son père… Non le sien, mais même après vingt ans quasiment, elle avait toujours du mal à assimiler à cet état de fait. Avant de passer voir l’épicanthix au réveil pour partir ensembles.

Une fois sortis, ils virent quelques padawans et chevaliers qui s’apprêtaient à partir aussi. Et après un trajet fort court jusqu’à la Chancellerie, ils arrivèrent enfin sur les lieux. Etant donné qu’elle les avait arpentés en long, en large, et en travers pendant presque un an, la surprise fut des plus modérées de son côté, même si elle entendait les plus jeunes s’esbaudir devant la profusion de richesses… Et certains rouspéter à demi-mots contre cette dernière, c’était selon. Amusée par cette tension qu’elle avait elle-même ressentie, la sang-mêlée se contenta de vérifier machinalement que ses gants d’un blanc immaculé couvraient bien ses mains, particulièrement la gauche. Les vieux réflexes avaient la vie dure. Et une fois installée, la cérémonie put commencer.

Il fallait le reconnaître : des candidats potentiels à sa succession, Emalia Kira était loin d’être la plus mauvaise. A vrai dire, Alyria avait été plutôt contente de voir son nom sortir des urnes, et ce pour une raison éminemment politique, une fois n’était pas coutume. En effet, elle était à peu près certaine que la reine d’Ondéron ne toucherait pas aux principales réformes entreprises sous sa direction, notamment le Pacte social, auquel elle restait sincèrement attachée, convaincue qu’elle avait ainsi contribué à améliorer le sort des déshérités. Pour le reste… Elle lui souhaitait bonne chance, et une patience infinie pour supporter les affres d’une fonction notoirement ingrate. Au moins, la nouvelle cheffe d’Etat avait le sens de la mise en scène et de l’affect. Réunir militaires et jedis au lendemain d’un conflit, voilà qui n’était pas arrivé depuis belle lurette. Alors certes, certains jedis avaient refusé d’être présent, arguant de leur vie dévouée à l’Ordre, et uniquement à ce dernier. C’était là affaire de conviction personnelle, même si la gardienne était persuadée que voir des représentants de ce dernier remerciés pour leurs actions serait bénéfique pour l’image de l’Ordre, justement. Et éviterait de mettre la pétulante souveraine dans de mauvaises dispositions à leur égard. Au vu des défis qui s’annonçaient et des nuages qui s’amoncelaient, les deux entités de continuer leur collaboration étroite.

En voyant la Chancelière se diriger vers l’endroit où elle se tenait, Alyria comprit qu’elle serait la première à se voir décerné cette médaille. Fort bien. Immobile et silencieuse, elle écouta Emalia Kira récapituler son action conjointe avec Lorn, ainsi que les résultats de cette dernière et se vit épingler proprement. Un bref instant, l’image de sa première cérémonie du genre lui revint, la faisant se sentir doucement mélancolique. A l’époque, elle avait vingt ans, et les yeux plein de rêves brisés tandis qu’on la remerciait d’avoir arrêté l’assassin de plusieurs personnalités, dont son père. Mais elle seule savait ce qu’il lui en avait coûté, et à quel point elle s’était sentie prise dans une véritable imposture. Aujourd’hui, la sensation était différente. Plus agréable certes. Sauf que l’amertume au souvenir des vies qui s’étaient tout de même éteintes malgré leur intervention demeurait. A croire qu’aucune victoire ne serait jamais pleinement satisfaisante pour des êtres pétris de l’idéal de vie.

Veillant à lui présenter la bonne main, la maîtresse d’armes serra la main de la nouvelle Chancelière, dans une sorte de passage de témoin symbolique dont elle avait étonnamment conscience, et qui avait de quoi amuser, quand on y pensait. Un bref signe en forme d’acquiescement compléta le tout, tandis que ses lèvres formaient quelques remerciements particulièrement courts, comme il n’était pas question de délayer plus longtemps la poursuite de l’événement. Alyria observa donc Lorn se faire épingler à son tour, puis d’autres jedis, deux militaires et même un sénateur. Avant de rire intérieurement en voyant un trandoshan tester très peu discrètement la qualité de sa nouvelle acquisition. Voilà qui venait rendre difficile son envie de conserver une expression parfaitement neutre, même si elle y parvint grâce à des années d’intenses efforts de contrôle sur sa personne. Et enfin, l’ensemble se termina sur un poing levé et des paroles d’unité, avant d’ouvrir le buffet aux invités.

Dire qu’elle n’avait pas envie de rester au milieu des sénateurs était un doux euphémisme. Et l’Ordre se rappelait à son bon souvenir, alors que sa conversation avec Maître Vandreen lui revenait en mémoire. Pas question de s’éterniser : sitôt la Chancelière saluée proprement, elle s’éclipserait. Que la jeune génération brille un peu et profite de remerciements que leurs aînés n’avaient que trop peu souvent entendus. La lumière ne l’intéressait pas. Elle avait même hâte de se plonger dans les ombres et s’éloigner du Noyau. Se tournant vers Lorn, elle lui souffla :

« Je reviens dans un instant. »

Puis elle entreprit de se diriger vers Emalia Kira, non sans éviter avec adresse journalistes et politicards dans un slalom digne des plus grands sportifs de Hoth. Il fallait bien qu’elle ait appris quelques astuces salutaires lors de son propre passage à la Chancellerie, tout de même… Une fois parvenue à destination, elle s’avança… Pour s’arrêter presque immédiatement et observer la scène délicieusement cocasse qui se déroulait sous ses yeux. Manifestement son trandoshan désirait remercier sa bienfaitrice d’une manière toute spéciale, et elle dut prendre une grande inspiration pour faire taire le fou rire qui montait en elle. Lui, elle l’adorait. Plus encore en voyant la mine mi-polie, mi- horrifiée d’Emalia Kira. Allait-elle la tirer de l’ornière ? Hum… Oh, oui, tout de même. Non sans avoir attendu la fin de la tirade du saurien tout de même !

« Je confirme qu’Ondéron va très bien, Eclaireur Galdur. Et félicitations. »


Avant d’ajouter :

« Navrée de vous interrompre, mais une envoyée spéciale des clans de Trandosha souhaiterait s’entretenir avec vous. Votre exemple n’est pas passé inaperçu. »

Du doigt, elle pointa une lézarde géante toute apprêtée qui lorgnait Galdur d’un regard qui se voulait de braise… Et ajoutait au ridicule de l’ensemble. Finalement, peut-être que cette petite réception allait se révéler notoirement drôle. Se tournant enfin vers Emalia Kira, elle déclara :

« Merci pour vos paroles tout à l’heure… Et je vous souhaite de réussir dans cette entreprise délicate qu’est la conduite de la République. De mon expérience… Elle peut être aussi gratifiante que frustrante.

Pour supporter la seconde partie… D’après le sénateur Seldon, le dernier tiroir à gauche du bureau de la Chancellerie contient un double-fond avec la réserve personnelle du Chancelier Andanu. Je n’y ai pas touché… Mais il paraît que ce dernier avait bon goût. »
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La plupart de ceux qui ne connaissaient le jeune maître que de réputation l’imaginaient comme un homme froid et sec, ayant oublié depuis bien trop longtemps que son visage pouvait se tendre en une expression que l’on appelait communément un sourire, un homme parfois grognon qui semblait se lever constamment du pied gauche. Ce n’était seulement qu’à  moitié vrai, en effet si le jeune maître n’était pas forcément grognon il pouvait compter sur les doigts des deux mains les occasions qui le firent sourire au cours des derniers mois. Il était un soldat discipliné avant tout et cette discipline passait  également par la maîtrise de ses propres émotions, comme le voulait le credo des jedis auquel il adhérait depuis si longtemps déjà. Alors oui il lui arrivait bien trop rarement de décrisper son visage ou de montrer quelque chose qui s’apparentait de près ou de loin à du contentement, il le reconnaissait bien volontiers, mais on ne pouvait décemment pas attendre de lui qu’il change du tout au tout du jour au lendemain. Si ? Sa personnalité y était pour beaucoup dans sa réussite, peut-être serait-il mort depuis bien longtemps sans sa discipline de fer.
Mais en vérité ce que je vous dis là n’est pas totalement vrai, en effet il serait inexact de dire que Lorn ne se levait jamais du pied gauche. S’il semblait aussi grognon ce n’était pas simplement lié à sa discipline mentale, cela avait sans doute à voir avec le fait qu’il n’avait pas passé une nuit calme et reposante depuis….trop longtemps pour qu’il s’en souvienne en vérité. Il n’avait pas le sommeil léger, loin de là, mais même tout l’entraînement du monde ne pouvait maintenir éloignés les souvenirs d’une vie ancienne qui ne lui apportait que honte et regrets. Toutes les nuits c’était la même chose, toutes les nuits il revoyait ses mains frêles autour du cou d’un de ses amis, il sentait son petit cœur battre la chamade dans sa poitrine, il sentait l’adrénaline pompée dans ses veines, il sentait les regards des spectateurs se repaissant de cet horrible spectacle. Puis, enfin, il sentait ses poings fermés se fracasser avec une rage chaotique sur le visage d’un autre enfant aux traits si semblables aux siens.
 
Au début, durant les premières années de ces cauchemars plus vrais que nature, il n’avait eu de cesse d’appeler à l’aide ou de lutter pour avoir une emprise sur cette scène, en vain. Il savait que ce n’était qu’un rêve mais il voulait tant essayer de changer les choses et de voir ce que cela pourrait donner si cette scène n’avait jamais eu lieu, mais à chaque fois rien de tout cela ne changeait. Ensuite il s’était mis à crier devant sa propre impuissance, crier comme s’il voulait percer les tympans de tous ces spectateurs, crier comme si sa colère et sa rage pouvaient trouver un écho dans ce monde. Et puis, au fil des années, il avait cessé de crier ou de lutter contre ces honteux souvenirs.
Ils n’étaient qu’un rappel constant de ses échecs, qu’un rappel de ce qui l’attendait si jamais il basculait de nouveau, mais il y avait tout de même une constante qui n’avait jamais disparu. Il se réveillait toujours brusquement, trempé de sueur et le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Ces souvenirs étaient éprouvants pour l’esprit mais aussi pour le corps.
 
Ce n’était clairement pas chose aisée que de ne pas dormir du repos du juste et de ne jamais se sentir pleinement détendu. Depuis quelques mois les réveils étaient un peu plus doux, chose qu’il devait à la présence de cette guerrière à la chevelure de feu, mais il se réveillait toujours en sueur au beau milieu de la nuit. Dans ces moments-là sa camarade de toujours était bien trop profondément endormie pour être réveillée par cela, mais c’était toujours bien réel.
 
Il savait bien qu’il aurait dû consulter certains de ses pairs pour avoir des conseils et peut-être des diagnostics médicaux sur ces souvenirs incessants mais il ne l’avait jamais fait et, avec le temps, il avait fini par s’y habituer. Il savait que ce n’était pas sage, son maître lui conseillerait sans doute de se tourner vers ses mentors pour obtenir des réponses, mais il n’en fit rien. Après tout il était têtu et préférait prendre sur lui…et au fond ces souvenirs était un rappel constant de ce qu’il risquait de redevenir, comme ça au moins il ne risquait pas d’oublier tout ça.
 
Ce matin-là il avait dormi à peine moins que d’habitude puis s’était recouché le temps que son aimée se réveille à son tour, la petite visite tardive de la demoiselle y était sans doute pour quelque chose. Quand la demoiselle l’interrogea sur la localisation d’un vêtement, Lorn ne sut pas vraiment quoi répondre et poussa un râle qui était autant le reflet de son ignorance que celui de son état.
 
Il était là dans la douche, nu, appuyé contre le mur, laissant le puissant jet d’eau marteler son dos de ce liquide dont la chaleur détendait ses muscles. Combien de temps était-il resté dans cette position ? Pas assez apparemment mais le devoir l’appelait, aussi ne pouvait-il guère s’autoriser de trainasser autant qu’il le voudrait.
Se faisant violence pour se dérober à la chaude caresse de ce divin pommeau de douche, le colosse sortit et s’attela à se changer en revêtant une bure traditionnelle qu’il n’avait pas porté depuis au moins le jour de sa nomination comme maître jedi. Grand manteau marron et bure dans des tons bien plus clairs, voilà de quoi était vêtu le maître d’armes et il devait avouer ne pas du tout apprécier les vêtements trop clairs. Pure préférence esthétique, mais apparement le port d’une telle tenue était attendu de lui.
 
Lui et beaucoup d’autres allaient se rendre à une cérémonie pour recevoir une médaille, récompense symbolique pour la participation à la résolution des récents conflits. Beaucoup de gens étaient morts mais il avait tout de même le droit à une médaille ? Cette hypocrisie lui laissait un goût amer dans la bouche, une fois de retour ici il jetterait cette récompense ridicule dans un tiroir pour ne jamais l’en ressortir. Mais même s’il n’aimait pas cette petite sauterie et ne s’en cachait pas, sa présence était attendue au même titre que celle de certains de ses frères d’armes, il n’aimait pas être au centre d’une si ridicule attention mais ferait au moins l’effort d’une apparition rapide.
 
Tout serré qu’il se sentait dans cette bure, il sortit de la salle de bain et attira l’intérêt de son amante.  Celle-ci s’approcha de lui et, lui lançant une petite boutade, vint l’embrasser furtivement. Posant par réflexes ses mains autour des hanches de la demoiselle, pour maintenir sa position, ce fut sur le même ton malicieux qu’il répondit :
 
« Ça ne me dérangerais pas de rester ici, si tu consens à m’y tenir compagnie. »

Il aurait été bien plus à l’aise partout dans le Temple, même dans une salle de classe remplie de jeunes et insupportables padawans, plutôt que là-bas mais il savait malheureusement qu’il ne pourrait pas y couper. Les deux maître sortirent donc et se dirigèrent vers le lieu de cette cérémonie. En chemin le duo croisa d’autres camarades venus assister ou participer à la cérémonie, bon nombre d’entre eux impressionnés par l’endroit dans lequel ils se trouvaient désormais. Mais Lorn ne se sentait clairement pas dans son élément, ce n’était pas la première fois qu’il mettait les pieds au Sénat, loin de là, mais c’était la première fois qu’il y venait pour être le centre de l’attention et le fait de ne pas se savoir seul dans cette galère n’arrangeait pas vraiment les choses.
 
Faisant rouler son cou pour tenter de libérer sa tension, il se dirigea vers la salle où lui et les autres « héros » étaient attendus. C’était la première fois que le maître d’armes posait les yeux sur la nouvelle chancelière et, bien qu’à côté de la précédente, son maintien et sa posture restèrent impeccable lorsque vint son tour d’être récompensé. Il ne dit rien car n’avait envie de rien dire, mais il ne pouvait s’empêcher de trouver cela diablement hypocrite de le récompenser publiquement pour ses actions tandis que d’autres soldats avaient sans doute brillé par leur bravoure mais resteraient anonymes.
Son tour désormais passé, la cérémonie toucha à sa fin et héros et convives purent enfin se mélanger, l’occasion pour Lorn de se dissimuler dans la foule avant de voir son amante l’abandonner pour aller  à la rencontre de celle qui l’avait succédée à la chancellerie. En d’autres circonstances le maître aurait jeté son dévolu sur les petits fours mais, étrangement, il avait l’estomac serré et ne sentait pas de manger ou de boire quoi que ce soit.
 
Laissant à sa camarade à la crinière de feu l’occasion de discuter un peu, Lorn traversa la foule et se fit aisémùent remarquer de par sa taille imposante. En effet il se fit accoster par trois soldats qui, si de prime abord ne lui disaient rien, se présentèrent comme certains de ceux qui avaient combattu à ses côtés sur Aargau. Leur rendant leur salut militaire non sans une pointe de fierté, Lorn délaissa – sans s’en rendre compte – son envie de quitter ce sénat le plus vite possible au profit d’une discussion avec ces soldats qui en avaient bavé au moins autant que lui. C’étaient eux les véritables héros, c’étaient eux qui méritaient des médailles. Pas lui.
Etiam Benhult
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Méritait-il cette médaille ? Non, assurément pas. Il était tout sauf un héros de la république. Certes, au départ, sur la barge de combat, il avait été chiffonné par le traitement infligé aux civiles capturés. Certes, le Maître Dravern avait su attiser ses doutes, s’engouffrer dans la brèche, le poussant à initier une mutinerie. Mais sa prétendue compassion n’avait été qu’un feu de paille. Il n’avait pas été préparé à ce spectacle, il n’avait pas été payé pour cela. Si Borenga avait été clair avec lui, les choses auraient été autrement. Il en voulait au Hutt et c’était par la suite cette rancœur qui l’avait poussé à poursuivre le mouvement, à prendre le bâtiment, à envisager la folle expédition sur le vaisseau amiral Hutt. Sa fierté, son orgueil était le moteur de ses exploits. Il avait fait la guerre à cause d’un contrat fallacieux. Il l’avait fait aussi pour soigner son image de mercenaire. On devait être réglo avec lui, pour qu’il soit réglo avec ses employeurs. C’était la règle, celle à la base de toute collaboration. Ce n’était qu’à la fin, à la toute fin, lorsqu’il avait réalisé que Borenga avait le soutien des Sith, qu’il bossait pour eux et que donc, par conséquence, Etiam aurait dû faire de même en tant que pion, qu’il s’était senti réellement offensé, blessé dans ses convictions. Manipulation, trahison... il n’était pas prêt à le pardonner au Hutt. Il le retrouverait, il lui ferait payer. Il était un Jedi Gris, il ne servait aucun camp, il était libre.

Il était là, aligné avec les autres héros du conflit, à se demander s’il était le seul intrus ou si, comme lui, d’autres ne méritaient pas la récompense. Il était là, sous le feu des projecteurs, alors que dans d’autres circonstances, on aurait pu l’envoyer en prison. Il était là, en compagnie de Jedi, alors qu’il avait quitté l’ordre, suivit sa propre voix, laissé des cadavres dans son sillage. Il avait vendu son sabre, son talent, au service de l’argent et on lui épinglait une jolie médaille dorée. Il était là, non pour la république, mais pour son seul intérêt, sa seule satisfaction égoïste. Il avait une image à soigner, celle d’un artiste devenu héros et connu sous le pseudonyme médiatique du Danseur Drall, une image qu’il pourrait exploiter. Non, il ne méritait pas cette médaille, mais ce n’était pas pour cette raison qu’il allait la refuser. Après tout, il savait jouer la comédie, ce serait bête de s’en priver, de ce priver de ce moment d’exception. Il ne devait être honnête qu’avec lui-même, qu’avec sa conscience et, éventuellement, avec Sildi, sa petite amie qui l’aurait étripé s’il avait décliné l’invitation. Il pouvait la remercier, elle lui avait épargné une trop longue réflexion sur la conduite à tenir. Idiot était celui qui ne profitait pas du destin, c’était la philosophie de la Tynnienne.

Etiam demeura stoïque devant les caméras. Il serra la main de la chancelière suprême sans rien lui dire, en ne lui adressant aucun signe, plus songeur, absent que froid. Sitôt la cérémonie achevée, le Drall entreprit de se noyer dans la foule. Il portait, en ce jour spécial, un grand manteau rouge, une chemise jaune, un pantalon et des bottes noires. Chacune de ses oreilles étaient ornées par deux anneaux d’or et à son cou pendait une chaînette de platine. Les siens étaient connus pour leur goût des bijoux. Son accoutrement était plutôt traditionnel, pas totalement toutefois, les habits étaient de trop pour jouer à fond la carte du pur style Drall. Il avait opté pour le compromis, l’entredeux. À vrai dire, il était venu sans trop savoir à quoi s’attendre. Il avait peur d’être abordé par les Jedi, de devoir fournir des explications trop longtemps retardées. Après tout, certains avaient à peu près son âge, estimait-il. Certains avaient dû être formé en même temps que lui avant qu’il ne déserte, alors qu’il était sur le point d’être nommé Chevalier. Pire que tout il avait peur de croiser ici-même son ancien maître, Rile Ayach. Tout ceci le poussait pour l’instant à demeurer discret, à jauger la situation, à estimer ce qu’il pourrait en tirer. Une déclaration peut-être ? Il aurait du mal à échapper aux journalistes. Serrer quelques mains aussi ? Les quels ? Peut-être serait-il au contraire judicieux qu’il s’efface au plus vite. L’avenir allait le dire.
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Saphira était présente mais, elle avait refusée la médaille. Après tout, elle n'avait fait que son devoir. Elle n'avait pas besoin d'être récompensée pour ça. De plus, si elle y pensait avec son sens plus pratique, il serait difficile de faire des missions d'infiltration si toute la galaxie connaissait son visage. Certains, bien sûr, ne pourrait pas la différencier d'une autre femme de sa race mais, pourquoi courir après le trouble quand on peut l'éviter. Malgré tout, elle était présente en tenue de soirée pour féliciter ses compagnons Jedi qui eux, recevaient une médaille. Elle soupira légèrement. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'être légèrement agacée de ne pas avoir été mentionnée dans le discours de la Chancelière mais, bon, il était trop tard pour corriger le tir.

Elle sourie cependant en voyant Dalla recevoir sa médaille. Cette petite chérie l'avait bien méritée. À la fin de la cérémonie, elle quitta son coin pour aller féliciter ses collègues. Ses robes de satin blanc lui allait très bien. Du fait, la jeune femme faisait tourner la tête de certains mâles. Elle gardait ses distances de la délégation des Hutts en particulier. Elle avait surprit quelques-uns de leurs regards de convoitise plus tôt et elle ne voulait pas provoquer d'esclandre. Du moins, elle ne voulait pas qu'eux en provoque. Elle s'avança donc parmi les invités et approcha des autres Jedi présents. C'était la première fois qu'elle assistait à ce genre de cérémonie et, bien qu'elle aimait bien se vêtir de cette façon, elle songea que le vrai défi allait être de savoir combien de temps encore elle allait supporter les chaussures qui allaient avec la robe. Elle sentait bien que ses pieds demandaient grâce. L'enfant des rues qu'elle avait été aurait sûrement enlevé ces équipements de torture et aurait continué pied nu.

Malheureusement, la bienséance voulait qu'elle supporte encore ces horribles choses encore quelques heures et elle doutait bien que la Force pouvait l'aider en ce moment. Il était visiblement trop demandé d'avoir des chaussures confortables pour ce genre d'évènement. Elle allait le regretter le lendemain, elle en était certaine. Elle secoua légèrement la tête et continua vers le groupe. Elle prit la parole après s'être mise derrière Galdur sans qu'il ne s'en rende compte. Elle eut un petit sourire taquin avant de prendre la parole.

-Félicitations à tous. C'était bien mérité.

Elle eut un petit rire quand elle vit Galdur sursauter un peu. Il ne l'avait visiblement pas entendu venir.
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Les événements de Makem Te étaient passés mais les conséquences de ces actes étaient encore inconnues et flous. Jeresen avait accompli les tâches qui lui avaient été confié par le commandement militaire de l’armée républicaine pour protéger ce secteur contre l’invasion du Hutt Borenga et de l’Impératrice Ynnitach mais il aurait souhaité en faire plus. Il avait eu la tête pensante de l’Empire Sith à portée de turbolaser et il aurait pu barrer la route du retour à la flotte de l’Anzati mais au lieu de cela, le commandement lui avait été retiré, avec le fiasco qui avait suivit. A savoir l’escarmouche ayant coûté des vies aux mondes de la Ligue des Mondes Périphériques parce qu’Ackerman n’avait pas su accomplir son devoir jusqu’au bout. Ce militaire était un incompétent doublé d’un imbécile. Les Impériaux n’ont jamais fait preuve de confiance, il n’aurait donc jamais dû leur accorder la sienne. Jeresen était très critique au sujet de cet individu et il n’aurait pas hésité à lui en coller deux s’il avait pu le croiser à la suite de ces événements.

Les choses étaient cependant ce qu’elles étaient et l’Alsakani ne pouvait pas changer le passé. Il avait donc reprit ses habitudes, tout en prêtant un regard attentif sur la suite des actualités. Il pensait sincèrement que l’élection de la Reine d’Ondéron à la Chancellerie pouvait être une bonne chose, même s’il était quelque peu déçu de ne pas avoir eu plus de reconnaissance pour les actes rendus. C’était là une certaine frustration qui avait bien vite disparu au profit d’une reprise rapide des activités de la délégation Alsakani, et en ce jour de cérémonie Jeresen était occupé à parlementer avec le Sénateur Jering de Wakeelmui. Il s’agît d’un monde principalement couvert de vastes forêts mais riches en ressources qui pourraient s’avérer utiles si Alsakan pouvait gagner sur les prix des matières premières à l’importation. En tant que partenaire particulier depuis des siècles, Wakeelmui et Alsakan avait donc de forte chance de parvenir à un accord favorable pour les deux parties…

« Sénateur Jering, je n’ai hélas pas beaucoup de temps pour discuter de tout cela. Si vous vouliez bien venir aux faits, à présent ? »

Effectivement, l’heure tournait et Jeresen devait bientôt se préparer s’il ne souhaitait pas arriver en retard à la cérémonie de remise. Et sachant qu’arriver à l’heure c’est déjà être en retard, il allait devoir régler cette discussion rapidement.

« Bien. Comme vous voudrez. Nous n’avons guère pu avancer avec les représentants commerciaux d’Alsakan concernant le développement économique de Wakeelmui et l’impact de l’investissement de nos partenaires dans l’épanouissement du volet minier des provinces du sud. Le Duc aimerait savoir quand nous pourrions enfin discuter face à face pour déterminer les axes de cet accord. »

L’accord en question : une protection accrue d’Alsakan en soutien des forces locales restreintes de Wakeelmui face à la menace grandissant aux frontières de la République. Réaction logique des mondes exposés et situés dans des zones d’importance plus réduite pour l’Armée Fédérale. Il y aurait sans doute des décisions annexes mais le principal intérêt de chacune des parties était bien là. De fait, les souvenirs revinrent presque aussitôt à l’esprit de l’Alsakani qui ne tarda pas à percuter :

« Ah. Oui, effectivement. Je tiens à présenter mes excuses au Duc pour ne pas avoir pu assister aux dernières entrevues. Les récents événements ont bouleversé mon agenda. Somme toute, je peux vous proposer d’organiser une semaine de discussion dans le mois qui vient à ce sujet. C’est un projet qui tient beaucoup à cœur au Roi Fird, et je suis certain que les bonnes relations entre nos mondes nous feront avancer dans la bonne direction. Wakeelmui à tout à y gagner et ce plan pourrait ouvrir de nouveaux horizons économique à votre monde. Il en est de même pour… »

Il s’interrompit lorsqu’il entendit la porte de son bureau coulisser, et c’est tout naturellement qu’il pivota pour découvrir le visage de son assistant dépasser de l’embrasure pour lui souffler :

« Sénateur ? Vous êtes attendus. »

« Ah, oui. » Il pivota à nouveau pour faire face à son confrère. « Comme je vous le disais, Sénateur, je suis très occupé. Je vous propose de voir les détails avec Jonn ici présent. Il établira les dates pour nos entrevues. » termina-t-il en invitant son assistant à prendre sa place d’un geste de la main. Puis, il s’éloigna. « J’y vais, Jonn. »

La suite n’était que routine. Qui disait cérémonie disait passage obligatoire à l’habillement et toute la pétarade qui allait avec, à savoir le « maquillage », les désaccords, les disputes, etc… Bref, tout ce que détestait l’Alsakani. Fort heureusement, il avait déjà réussi à convaincre son assistance de laisser de côté le code vestimentaire traditionnel de l’Archaïad. Il ne voulait pas passer pour le bouffon de la cérémonie en se présentant avec une fraise, un ruché et tout l’inutile qui ne devaient leur présence qu’à celles d’invité respectant les mêmes traditions. Sur Alsakan, donc. Jeresen avait au contraire préféré opter pour son uniforme militaire, car c’est bien dans ce cadre là qu’il s’était distingué sur Makem Te. Il ne pouvait plus enfiler son vieil uniforme de l’Armée Fédérale, mais rien ne pouvait l’empêcher de revêtir celui de son monde, à savoir un uniforme de service au ton bleu sombre avec un haut à double boutonnage –respectivement en haut et en bas-, un pan chevauchant légèrement l’autre pour masquer une fermeture remontant le long de la veste. Des dorures remontaient par-dessus la fermeture mais aussi le long le long des manches et sur les pourtours des épaules ou encore autour du col. En somme, quelque de chose de simpliste et de fonctionnel où Jeresen vînt positionner ses deux fourreaux d’épaules de Contre-Amiral, l’insigne de la Marine et l’ensemble de barrettes et de médailles qu’il avait accumulé tout au long de ses années de service, et qui souvent n’étaient pas explicites quand aux opérations auxquelles l’Alsakani avait pris part lorsqu’il avait fait ses années dans l’Armée Fédérale pour le compte de l’OSR. Les distinctions se limitaient alors souvent aux titres de « Services Spéciaux », « Action Spéciale » ou encore « Renseignement Militaire » du fait du caractère ultraconfidentiel des missions qui lui avait été confié à l’époque. A cela venait évidemment s’ajouter les distinctions Alsakani dont les fourragères individuelles –à la différence de celles portées par certaines unités, qui sont elles collectives-. Rien qu’avec cet attirail, Jeresen avait l’impression d’avoir pris trois kilos alors qu’il n’en était rien. A la veste venait s’ajouter un pantalon de service aux jambes uniquement amples au niveau des chaussures. Pour compléter l’accoutrement, Jeresen pouvait compter sur sa casquette réglementaire et sa vibro-épée courte portée à sa gauche et à la ceinture, dans son fourreau.

Il trouvait frustrant de voir toute l’assistance s’affairer pour tenter de le maquiller et d’appliquer certaines traditions Alsakaneses encore et encore alors qu’il avait expressément refusé de porter les tatouages de cérémonies parfois portés sur Alsakan même lors des grandes réceptions et qui permettaient de distinguer les parcours de chaque individu de la noblesse.

« Ca ira, merci. » finit-il par lâcher sur un ton plutôt sec pour faire cesser cette mascarade.

Il avait dit stop et l’assistance disparût presque aussitôt de son champ de vision. C’étai l’avantage de disposer d’une certaine importance et de posséder une forte reconnaissance. Une fois qu’il s’estima fin prêt, Jeresen prît la direction du Sénat pour la Cérémonie. Un trajet fort court, pour débarquer dans un environnement qu’il connaissait que trop bien, et cela depuis bien des années. La cérémonie en elle-même se différenciait guère de celles auxquelles il avait pu participer auparavant et qui n’étaient pas purent militaires. Droit dans ses chaussures, Jeresen avait prit place à la suite de l’ex-Chancelière en personne, la Maitre Jedi Von, qui s’était montré étonnante sur Makem Te d’après les rapports qu’il avait pu lire. Son mandat en tant que Chancelière n’avait pas été de tout repos, et son accession au titre suprême des plus inattendus. A chacun son lot de surprises.

Jeresen resta attentif aux paroles de la souveraine d’Ondéron tout en observant du regard l’assemblée d’invités présents, notamment les premiers rangs sans pour autant bouger d’un pouce. La discipline militaire était entré en action dès qu’il avait mit les pieds dans la salle et c’est bien au repos qu’il écoutait le discours, bien classique dans son ensemble également. Ce n’est que lorsque la Chancelière Kira s’approcha de sa voisine à la chevelure rousse que les choses bougèrent enfin. Il s’assura discrètement que ses gants blancs étaient parfaitement enfilés et en place et, lorsque son tour vînt, il rectifia sa position son regard plongeant dans celui de la Chancelière alors qu’elle énumérait son discours avec une maîtrise parfaite. Il attendit qu’elle eut finit d’épingler la médaille à son torse pour la saluer avant de serrer chaleureusement la main qui lui était tendue. Le regard qu’elle lui lança était entendu, et il le lui rendit d’égale manière. Il attendait beaucoup d’elle et il espérait sincèrement qu’elle se montrerait à la hauteur de ses espérances.

Il resta moins attentif à la suite de la remise des médailles, ayant déjà lu les rapports généraux et complémentaires. Il resta statique pour la suite, et cela même durant la minute de silence et le discours de clôture de la Chancelière. Ce n’est que là qu’il reprit une position plus lâche et retira sa casquette, sous les applaudissements du public –et cela malgré une retenue certaine de la part de quelques uns, chose qui passait difficilement inaperçu. Et lorsque le buffet fut finalement ouvert, il s’approcha lentement, saluant au passage les deux militaires officiellement récompensés. Leur travail fut exemplaire et ils faisaient réellement honneur à leur uniforme. C’étaient eux qui s’étaient réellement surpassés, pas lui. A ses yeux, Jeresen n’avait fait que son devoir sans faire preuve d’un réel héroïsme. Ils méritaient plus qu’une médaille.

D’un pas calme et dénué de tout cadre militaire, il s’avança finalement en direction de la Chancelière après avoir remit son arme tranchante à la sécurité –chose plus que nécessaire depuis l’assassinat de Scalia. Il avait comprit son regard et l’avait même partagé. Il intercepta néanmoins au passage un droïde qui passait par là, des chaussures sur son plateau mais ne fit rien pour l’empêcher d’atteindre la souveraine d’Ondéron. La scène risquait d’être amusante et il ne voulait manquer la réaction de la Chancelière pour rien au monde. Ensuite seulement, il tenterait d’engager la conversation. A moins qu’elle ne décide de l’aborder directement. Elle ou un autre, d'ailleurs.
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Participer à une bataille spatiale géante à bord d’un vaisseau pas plus gros qu’un moustique ? Aucun problème. Faire sauter indirectement un navire de plusieurs millions de tonnes ? Aucun problème. En sortir indemne ? Aucun problème. Mais participer à une cérémonie pour me remercier d’avoir fait tout cela, ça m’embêtait. En qualité de Jedi, je n’avais que faire d’une médaille ou d’une reconnaissance de la sorte. J’avais agi uniquement en faisant ce qui était juste, à savoir protéger les civils en danger. A aucun moment je n’avais pensé faire ça pour le prestige ou même la gloire. Je ne me voyais que comme l’infime maillon d’une titanesque chaîne, et c’est pourquoi je trouvais ridicule de venir me gratifier moi et pas tout les autres. Bon, ok, ça aurait fait un bon paquet de médaille et il aurait fallu trois jours pour les remettre à chacun. Cependant, ça aurait eu le mérite d’être équitable. Ou alors, bah il ne fallait rien remettre du tout. Si j’allais à la cérémonie, d’ailleurs, c’était surtout pour faire bonne figure et donner une belle image de l’Ordre Jedi, et comme Léonard l’aurait si bien dit, pour les enquiquiner. C’est pourquoi j’irais en bure, le sabre à la ceinture, et pas autrement.

Je préférais plutôt penser à mes amis, dont Johun que j’avais pu voir à mon retour sur Ondéron. Il avait piloté le vaisseau de Maitre Von et Vocklan et les avaient ensuite aidé à s’emparer du croiseur qu’ils avaient ramenés. J’étais fier et heureux de ce qu’il avait accompli, car c’était dans la continuité de ce qu’il avait déjà montré lors de mon périple sur Tython. Je n’avais pas réellement pu le recommander auprès du Conseil mais ses derniers faits devraient sans aucuns doutes lui ouvrir les portes de Chevalier, et s’il le souhaite, peut-être même faire son retour sur Ondéron en temps que tel. Tout comme moi, il avait accompli un acte héroïque et pourtant lui n’était pas convié à cette cérémonie. C’était clairement une injustice, une de plus.

« Hé Joc’, bouges-toi tu va être en retard. On ne plaisante pas avec les protocoles ! »

Ah, Cale.... Je l’aurais presque oublié si je n’étais pas revenu sur Coruscant, lui qui travaillait au Temple en liaison avec le Sénat. Lui aussi, j’étais heureux de le revoir, bien que son côté trop conforme et moulé dans les directives Républicaines. Non Cale, je n’allais pas être en retard. Je prenais juste le temps de bien vérifier que ma bure était bien repassée, sans plis désagréables à l’œil. Car oui, je n’étais peut-être pas très convaincu par cérémonie mais j’allais tout de même m’y rendre en étant impeccable. Je représentais l’Ordre, je n’avais donc pas le droit à l’erreur. Une fois ma bure vérifiée une cinquième fois, j’accrochais mon sabre à l’anneau de ma ceinture de cuir pour finalement me diriger vers la sortie.

« Ne t’en fais pas Cale, je suis prêt et pile à l’heure. Je ne me permettrais pas d’arriver en retard à ce genre d’évènements. »

Cela dit, j’avais fais le voyage avec d’autres Jedi devant se rendre au Sénat, notamment des Padawans. Il n’y avait pas de privilèges, nous étions tous logés à la même enseigne. J’aurais voulu saluer Maitre Von et Maitre Vocklan avant le début de la solennité mais c’est tout juste si j’avais eu le temps de rejoindre ma place à la suite des futurs médaillés. J’étais soulagé de voir une certaine mixité, au passage.

Bref, j’écoutais comme les autres le discours de la nouvelle Chancelière sans une certaine amertume. Bien qu’elle fût sans doute la meilleure candidate au poste, je ne pouvais pas oublier qu’elle ne portait pas dans son cœur l’Ordre Jedi. Léonard l’avait déjà confronté et ce que j’en avais entendu de sa part par la suite n’était pas très glorieux pour la souveraine d’Ondéron. Son discours, cependant, me semblait sincère, du moins dans sa majeure partie. Je ne pouvais pas venir sonder ses intentions comme ça pour m’en assurer. Ce serait profondément déplacé. Comme tout le monde, j’applaudissais le discours avant que vînt la longue attente qui précédait le passage de la Chancelière. J’attendis qu’elle vienne devant mes camarades Jedi et moi, l’écoutant attentivement avant d’opiner du chef pour la remercier. Je m’inclinais respectueusement, un peu comme lorsque je me présentais devant le Conseil, puis une main serrée et la voilà déjà passée à la Chevalier Tylanor, drôlement vêtu d’un accoutrement qui faisait, à mes yeux, guère Jedi. Mais bon, chacun ses goûts.

Une fois la revue terminée, je regardais la souveraine retourner à sa position initiale avant de respecter la minute de silence. La suite était bien réelle. Oui, nous avions défaits nos ennemis. Mais à quel prix ? Et pour quel résultat ? Les Sith étaient une menace, nous ne devions pas leur laisser pareille puissance entre les mains.

Finalement, la première partie de la cérémonie prit fin et j’hésitai un instant à m’éclipser pour finalement revenir sur mes intentions après avoir contemplé avec amusement les agissements des Padawans conviés à la réception. J’étais d’ailleurs soulagé de constater que je n’étais pas le seul à trouver ce genre de récompenses guère approprié pour notre condition de Jedi. Et c’est en voyant l’attroupement de journaliste se former autour d’eux que je me décidais à rester, ne serait-ce que pour veiller sur eux. C’est pourquoi, après quelques minutes je venais me faufiler entre les pigistes et photographes pour venir me porter à leurs côtés, oubliant ma volonté première –à savoir saluer Alyria et Lorn-.

Je posais alors mes mains sur les épaules de Kolin, avant de déclarer :

« En effet, les Padawans Valkizath et Tellura se feront un plaisir de répondre à bons questions le moment venu. Mais si vous voulez bien nous excuser, nous devons discuter. Merci. »

Ni une, ni deux je les emmenais avec moi, m’écartant un peu de l’attroupement pour signaler mon refus de laisser pareil spectacle se poursuivre et risquer des déconvenues regrettables. Je m’arrêtais cependant bien vite, pour ne tourner vers Kolin :

« Ne te laisses pas embarquer par les questions des journalistes. Ils vont te tirer les vers du nez sur tout et n’importe quoi sans que tu t’en rendes compte. »

Je souriais, lui offrant un clin d’œil avant de reprendre sur un ton amusé en pointant mon regard vers ses pieds :

« Tu as perdu tes chaussures en route ? »


Emalia Kira
Emalia Kira
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L’euphorie et les bulles de champagne la portaient avec une délicatesse savoureuse. Emalia se rendait compte que tout s’était passé si vite depuis son retour du Star Home qu’elle n’avait guère eu le temps de fêter sa soudaine élection. La démission de Maître Von du poste de chef d’Etat n’avait guère laissé de temps aux candidats pour organiser une véritable campagne électorale, et il fallait bien croire que dans l’esprit de la population, le souvenir de la volonté d’Emalia l’année précédente, ravivé par sa prise en main de la situation de Makem Te, l’avait présentée comme l’héritière toute désignée pour ce poste à haut risque.
Alors qu’elle candidatait, un an et demi auparavant, elle avait imaginé tout à fait différemment sa nomination à la chancellerie : elle aurait fêté cela avec les membres les plus proches de son parti, ainsi qu’avec Jake et ses enfants, jusque tard dans la nuit. Et malgré la fatigue, le lendemain matin, elle aurait réuni ses conseillers pour établir son plan d’action, désigner les membres du gouvernement… Mais après la victoire de Valerion Scalia, ses plus proches collaborateurs s’étaient complètement volatilisés. L’un avait été recruté par un cabinet privé, l’autre s’intéressait à l’émergence d’un nouveau parti politique, l’autre encore était tout simplement injoignable. Autrement dit : après l’échec, ils avaient tôt fait de quitter le navire, ce qui n’avait pas manqué de vexer Emalia, qui s’était juré de ne plus faire confiance à ces quelques rapaces charismatiques qui n’étaient dans son passage qu’à cause de la lumière qu’elle leur procurait. C’était là qu’elle avait compris son erreur : elle s’était mal entourée.

Pour son nouveau gouvernement, il était hors de question de reproduire la même erreur. Elle avait mis quelques temps avant d’assembler son gouvernement, afin de bien choisir et de négocier la nomination de chacun de ses ministres. En particulier, le choix de la vice-chancelière avait donné lieu à une conversation houleuse avec Shib’lecra qui, auparavant affiliée à aucun parti, n’était pas prête à faire beaucoup de concessions sur ses motivations profondes. Pourtant, elles étaient toutes les deux convaincues de la menace que représentait l’Empire et de la nécessité d’agir ensemble pour sauver la République d’une invasion soudaine ou plus pernicieuse par leur ennemi. Mais ce qui plaisait à Emalia en la Twi’lek, c’était son indépendance d’esprit, gage d’un risque de corruption moindre à ses yeux – la preuve en était sa non-affiliation d’origine. L’ensemble de ces Ministres avaient ensuite été choisis sur ce critère particulier : exit les lécheurs de bottes prêts à vendre leur vote pour avoir telle ou telle faveur. Il en résultait une réunion de personnes entières dans leur caractère et leur projet, à l’image de Ress Laz’ziark, qu’elle avait toutefois prévenu : face aux médias, il faudrait se montrer solidaires, et ne jamais perdre de vue leur objectif : consolider la République face à l’Empire, et rester progressiste sur les questions sociales. Un vrai défi, même si elle voyait déjà qui allait bientôt se plaindre : ceux qui privilégieraient l’économie. Ce qui désignait le FLR comme son opposition directe. Pourtant, elle aperçut Grendo parmi les rangs des Sénateurs présents, ce qui dénotait une certaine volonté de resserrer les liens entre le gouvernement et les sénateurs. Cela durerait-il ? Elle verrait bien…

En attendant, elle ne s’était guère attendue à fêter son élection aux côtés des Jedi, ainsi que d’un Trandoshan affublé de casseroles. Il était la preuve même qu’elle faisait de véritables efforts pour se rapprocher d’espèces aliens et de personnes d’horizons variés, n’est-ce pas ? Cependant, une poignée de main et une médaille, image lourdement mitraillée par les flashes des journalistes, devait amplement suffire. Nul besoin d’aller plus loin.

Lorsque la silhouette du reptile, qui devait la dépasser de plusieurs têtes, surgit devant elle, Emalia tressaillit tant que le champagne dans sa coupe fut ballotté et lui éclaboussa les doigts. Elle grimaça un sourire poli en chipant discrètement une serviette sur le plateau d’un homme de service. Elle s’essuya les mains et le tour de la bouche avec délicatesse, avant d’afficher une aimable surprise.

- Oh, vraiment ? Iziz est devenue si hétéroclite, j’espère que je vous y reverrai ! s’anima-t-elle avec un enthousiasme un peu forcé.

Comme cet abruti pouvait avoir « entendu dire qu’elle venait d’Ondéron », alors qu’elle en était la souveraine et que selon toute logique, le Trandoshan était l’un de ses sujets qui s’adressait à sa Reine ?! Il avait peut-être grandi dans la jungle, loin de tout. D’où le fait qu’il portait des casseroles comme des bijoux.
Mais non, le lézard donna bientôt l’explication : il avait été formé là-bas comme Rangers.

- Hé bien, ahem, Ondéron se porte bien, même si moi non plus je n’y passe plus beaucoup de temps, malheureusement.

Enfin, se portait bien… elle risquait juste toujours d’être assimilée à l’Empire d’ici quelques années, rien que ça !
Elle était en train de réfléchir à ce qu’elle allait bien pouvoir lui dire de poli pour faire la conversation – mais sans l’encourager à se lancer dans une longue tirade avec elle, car elle espérait bien que leur tête à tête embarrassant n’allait pas durer trop longtemps. Elle n’eut cependant guère à réfléchir plus longtemps, car un droïde surgit entre eux deux, supportant un plateau d’argent sur lequel reposait une paire de chaussures cirées de petite taille. Les yeux d’Emalia s’arrondirent lorsque les souliers furent hissés sous son nez.

- Madame la Chancelière Suprême, sa Majesté la Souveraine d’Ondéron, ce présent vous est transmis par le padawan Valkizath.
- Ah, heu...

Ebahie, Emalia afficha un faible sourire, ne sachant comment réagir. Il fallait qu’elle les prît ? Jamais de la vie elle ne toucherait à des chaussures malodorantes d’un Jedi qui avait l’outrecuidance de croire qu’elle avait un quelconque intérêt à posséder les élégants contenants de ses panards de roturier.

C’est sur cette étrange scène que surgit l’ex-Chancelière, Alyria Von, qui la sauva du reptile qui n’avait pas vraiment l’air décidé à retourner picorer le buffet. Elle l’invita avec élégance à aller s’occuper ailleurs, avec une aisance qu’Emalia admira.

- Oh, Maître Von, vous voilà ! s’exclama-t-elle avec un sourire plus épanoui. Je vous remercie. En effet, c’est une tâche difficile qui m’est dévolue. Mais je suis confiante : je me dois à moi-même de maintenir le cap. Je m’attends à des difficultés, mais j’ai quelque expérience lorsqu’il s’agit de les surmonter.

Elle ne doutait pas que la Jedi avait dû essuyer toute sorte d’expériences délicates au cours de ses fonctions, mais elle ne se sentait pas effrayée pour autant : elle était là pendant quatre ans, et malgré les critiques, elle savait qu’on ne l’en délogerait pas facilement. Elle avait ses projets, qui ne plairaient pas à tout le monde. Mais elle n’avait pas l’habitude de faire l’unanimité de toute façon.

Au second commentaire de la Jedi, Emalia rit, ne sachant si c’était du bantha ou du taun-taun.

- En tout cas, je me réjouis de constater que les relations entre l’Ordre Jedi et la République sont au beau fixe, et je compte bien rester dans cette étroite collaboration. Que le Conseil et vous-même n’hésitiez surtout pas à me contacter directement si besoin est : au vu de ce que semble nous préparer l’avenir, mieux vaudra travailler de concert.

De belles paroles, quand on savait ce qu’Emalia pensait des Jedi. Cependant, lorsque ses objectifs personnels ou professionnels étaient en jeu, elle savait mettre de côté ses réticences premières : les Jedi étaient une force de frappe potentielle dont il serait bien idiot de se passer face à l’Empire. Mais ils n’allaient pas parler stratégie en un si joli jour de fête…

Soudain, en se déportant de nouveau, le droïde et son plateau chargé de souliers se rappela à son bon souvenir.

- Madame la Chancelière Suprême, sa Majesté la Souveraine d’Ondéron, ce présent vous est transmis par le padawan Valkizath.

Emalia adressa un sourire cordial à Maître Von.

- Ça ne vous dérange pas, si je ne garde pas le cadeau ? Je reçois tellement de... Choses... Oh !

L’exclamation convenue était due au regard qu’elle venait de croiser : celui du Sénateur Fylesan, qu’elle venait de décorer, et qui s’était approché à quelques pas d’elle.

- Sénateur, approchez. Je regrette qu’il ait fallu tant de temps pour que nous puissions enfin échanger après ce qui s’est passé sur Makem Te. Votre efficacité a été un atout critique pour la tenue des négociations sur le Star Home, je tenais à vous le faire savoir. Maître Von, vous connaissez le Sénateur Fylesan ?

Non qu’elle s’intéressât particulièrement à eux, mais il était plus poli de l’intégrer dans la conversation. Elle eut un petit rire léger en levant sa coupe.

- Voilà qui est fort symbolique. Nous représentons ensemble le gouvernement à venir et passé, l’Ordre Jedi, la République et même son armée. Trinquons !

Evidemment, une holocaméra qui ne cessait de graviter parmi les invités immortalisa la scène.
Dalla Tellura
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Dalla avait enfilé une bure propre, et même une bure aux manches non-trouées, ce qui s'avéra finalement assez rare dans sa garde-robe… à force de déchirer le tissu sur tous les clous, poignées de porte, tuyaux et autres… Mais ce soir, il fallait être sur son trente et un !
Elle déchanta cependant assez rapidement en voyant les autres jedi dans la navette… La plupart avaient revêtu de très beaux costumes, élégants, luxueux… peut-être un peu trop, parfois… Elle contempla ses propres vêtements. Elle n'avait rien d'autre que ses bures… Il y avait longtemps que les vêtements avec lesquels elle était arrivée de Ryloth ne lui allaient plus, et elle n’avait jamais eu à faire de mission «sous couverture ». Elle n'avait jamais eu à faire de mission tout court, d'ailleurs. Enfin, sauf Félucia, bien sûr, mais c'était plutôt improvisé…
Et puis finalement, elle était jedi ! Son but était d'aider les citoyens de la République -pas seulement, d'ailleurs, se reprit-elle en songeant aux Féluciens, et à tous ceux qui enduraient le joug impérial, ou n'importe quel joug que ce soit-, et son uniforme était là pour le faire savoir !

Elle n'avait jamais pénétré dans le Sénat, et elle fut très impressionnée, même si le service de sécurité ne lui laissa pas vraiment le temps de faire du tourisme… Elle suivit docilement les autres, et se retrouva bientôt au milieu des futurs médaillés, à écouter le discours de la chancelière. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux en un temps record quand Emalia Kira évoqua les morts, et le geste étonnant et fort de l'Ondéronienne n'arrangea rien. Dalla hésita à l'imiter, mais le sentiment des regards fixés sur elle la retint. D'ailleurs, elle n'était pas sûre de ce que le Conseil voudrait qu'elle fasse. Depuis peu, elle avait commençé à voir l'Ordre comme un organe qui jouait aussi un rôle sur la scène politique, et qui devait être amené à prendre position. Elle ne voulait pas faire d'impair…

Pendant que la Chancelière remettait les médailles, elle eut le temps de se reprendre, et même de sécher discrètement une petite larme. Elle était trop excitée pour écouter vraiment les remerciements particuliers qui ne la concernaient pas. Surtout que Kolin disait des bêtises à côté. Enfin, la Chancelière s'approcha d'eux, et Dalla retint son souffle, les oreilles et les yeux grands ouverts. Quand Emalia Kira lui remit sa médaille, ses lèvres remuèrent pour former un merci, mais aucun son ne sortit de sa gorge.
Pendant la minute de silence, elle observa la nouvelle Chancelière. Elle lui avait fait très bon effet. Elle avait l'air de croire en ce qu'elle faisait, et d'être prête à se battre pour les bonnes causes. Elle sourit en repensant à la remarque de Kolin. Effectivement, on avait déjà vu chancelier plus laid…
Elle salua joyeusement Galdur, étonnée de remarquer que son manque de bonnes manières lui avait manqué :

-Tout va très bien Monsieur Galdur ! Le Chevalier Belluma m'aide à perfectionner mon pouvoir de guérison !

Elle sourit à Saphira en la voyant, mais son sourire disparut quand elle se rendit compte qu'elle n'avait pas entendu la chancelière nommer son amie… Elle n'avait d'ailleurs pas de médaille… Elle attendit que Galdur et le Chevalier Belluma se soient dirigés vers le buffet pour demander timidement :

-Tu… tu n'as pas de médaille ? C'est… enfin… pourtant, tu étais sur Félucia aussi ! Tu as même affronté ce terrible sith !

La réponse de son aînée la laissa toute songeuse… Les honneurs et la politique étaient décidément bien compliqués… Elle allait devoir sérieusement exercer son esprit critique si elle voulait se lancer là-dedans…
Elle fut tirée de ses pensées par Shib'lecra, la sénatrice de Ryloth. Il semblait à Dalla qu'elle occupait une place dans le gouvernement actuel, mais impossible de sa rappeler quoique ce soit…

-Padawan Tellura… Je pense que les félicitations sont de mise… Votre grand-oncle doit être très fier de vous…

Dalla ne savait pas trop comment prendre cette question… Son grand-oncle, le chef du Clan Tellura, était un type assez riche, mais elle ne savait pas quelle était au juste son influence sur Ryloth, ou sur la scène intergalactique. Elle savait encore moins s'il était plutôt en bons termes avec la Sénatrice ou pas. Ryloth lui donnait l'impression d'être une planète assez corrompue, mais si Emalia Kira l'avait prise dans son gouvernement…
De toute façon, elle ne avait jamais beaucoup vu son grand-oncle. Jusqu'à ce qu'elle devienne jedi, elle n'était guère que la fille d'un membre obscur d'une branche cadette…

-Euh, je…

Des journalistes les observaient, leurs holocaméras fixées sur elles.

-À vrai dire, je ne ma considère plus comme un membre du clan Tellura, Sénatrice… Je suis une jedi, et seul mon devoir importe pour moi désormais.

La sénatrice eut un sourire impénétrable, prit la pose pour les journalistes, puis la salua et disparut dans la foule.
Dalla n'avait eu aucune nouvelle de son grand-oncle. Tout ce qu'elle avait eu, c'était un message de sa grand-mère, pétrie d'une joie malsaine pour quelqu'un qui avait toujours abhorré l'Ordre Jedi, et un petit mot de son frère, qui semblait n'avoir rien compris à ce qu'elle avait fait sur Félucia. Ils avaient dû apprendre son implication dans les événements par les médias...
Elle n'avait encore répondu à aucun, déprimée d'avance d'avoir à le faire.

Dalla observa les invités, le luxe de leurs vêtements, de la décoration, des buffets… Toute cette nourriture leur aurait été bien utile sur Félucia…
Des journalistes lui posèrent quelques questions, auxquelles elle répondit comme elle pouvait, le plus rapidement possible. Elle réussit enfin à les fuir, non sans l'aide du chevalier Draayi, à qui elle adressa un petit signe de tête, et se réfugia un peu plus loin.
Elle songeait à l'amertume de Kolin, et à la gêne qu'il avait semblé ressentir quand ils étaient entrés dans le Sénat. Enfin pas de la gêne, quelque chose de plus… agressif… En le cherchant des yeux, elle aperçut Galdur, en pleine discussion avec la Chancelière. Voilà qui ne présageait rien de bon ! Sur Félucia, sa grossièreté avait détruit un droïde ! Elle s'élança vers eux, et dans sa hâte bouscula un Neimodien. [Grendo ! J'avais envie de bousculer quelqu'un, c'est tombé sur toi !]

-Oh ! Je suis désolée, Sénateur ! Je…

On leur avait dit des choses sur la façon de s'adresser aux représentants de la République, mais avec l'excitation, elle n'avait rien retenu. Mais après tout, « sénateur », ça semblait assez respectueux…

-Je suis vraiment désolée !

Quand elle arriva auprès de la chancelière, la situation semblait encore plus complexe, délicate et gênante qu'elle ne l'aurait cru… Dalla n'osait pas s'approcher de la chancelière, de Maître Von et du grand type qui les avait rejointes, mais elle avait peur d'attirer l'attention sur elle en repartant comme ça, après être arrivée presque en courant... Elle avait entendu ce qu'avait dit le droïde envoyé par Kolin, et elle fixait avec horreur la paire de chaussures.
Elle s'approcha le plus négligemment possible du droïde, et lui murmura :

-Je vais prendre le cadeau… La chancelière est occupée pour l'instant, et tu dois avoir d'autres choses à faire
-J'ai ordre de ne remettre ce cadeau qu'à la Chancelière !
-Non, non, c'est bon ! Je connais bien Kolin, il n'y verra aucune objection !

Il allait plus vraisemblablement lui en vouloir à vie d'intervenir comme ça dans ses affaires… Mais avec toutes ces holocaméras qui traînaient...


[C'était Dalla, qui a raté de peu le premier tour !]
Kolin Valkizath
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En temps de guerre Kanien, Kolin et Dalla auraient été décapités par les Sith. Faute de Sith au Sénat Galactique ce furent plusieurs journalistes tendant une forêt de micros qui encerclèrent les padawans parlant en même temps en annonçant le nom de leur médias. Les questions allaient du plus sérieux au plus étonnement ainsi le Coruscanti répondit par la négative quand on le questionna sur une éventuelle petite amie secrète ou sur si il se sentait l’incarnation du fait que les habitants des bas-fonds pouvaient être autre chose que des criminels.

Très mal à l’aise et plus occupé à guetter à travers l’attroupement si le droïde s’acquittait bien de sa mission, Kolin remercia la providence de l’intervention quasi divine de Joclad. Le chevalier était venu l’arracher aux questions un peu trop indiscrètes des journalistes. Il souffla de soulagement quand il se retrouva à l’écart avec son sauveur et Dalla. Il inclina légèrement la tête pour le remercier et tapota gentiment l’épaule de Dalla quand celle-ci retourna à ses obligations protocolaires. Dalla était quelqu’un de bien, pour une fille… Elle lui avait sauvé la vie dans le bunker après l’impact des météorites. Sans prétendre la connaître bien, il savait que de par sa naissance elle était assurément plus à l’aise que lui dans ce type d’exercices et il ne s’inquiéta pas, préférant répondre au Chevalier Draayi.

- Merci Chevalier, ils me courent sur l’alberge ceux-là.

Depuis le cours des arts Jedis, Kolin avait appris à respecter le chevalier et le trouvait de bon conseil, son assurance et sa tranquillité naturelle trouvait grâce chez lui.

- Pourquoi on reçoit des médailles ? J’veux dire, j’ai pas l’impression d’avoir fait grand-chose. Tous les crédits claqués ici ça devrait pas aller sur Félucia plutôt ?

Dit-t-il d’un ton grave en fixant le grand Chevalier dans les yeux. Il jeta ensuite un regard presque nauséeux à la médaille de Joclad et à la sienne toujours accrochée sur son poitrail et rigola ensuite franchement à l’évocation des chaussures appréciant cette parenthèse plus légère.

- Ils m’ont fait me déguiser en guignol, ça fait mal aux pieds pour ça, j’ai honte d’être ici à m’empiffrer.

Un peu plus loin, Dalla avait réussi à faire abdiquer le droïde qui revint auprès du duo de Jedis et déposa les chaussures sur le sol arguant que la Chancelière le remerciait pour ce cadeau mais recevait déjà beaucoup trop de choses. Qu’elle était snob ! La République était mal partie avec elle, à n’en pas douter. Kolin avait observé son manège, il était trop jeune trop inexpérimenté pour comprendre les rouages de la politique mais ne supportait de toute façon pas le fonctionnement du monde politique qui oubliait les siens, ne daignant leur offrir un regard que lorsque que cela les arrangeait.

- Chevalier, pourquoi est-ce les Jedis ne prennent pas le pouvoir ? Le Conseil serait sans doute meilleur pour prendre les décisions pour la galaxie, avec la Force, ça s’rait facile pas vrai ?
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Particulièrement amusant, mais pas suffisamment pour tenir là un scoop digne d’éveiller sa soirée. Jeresen était déçu par le manque d’insistance du droïde mais épaté par la réaction maitrisée de la Reine d’Ondéron, celle qui était désormais Chancelière Suprême de la République Galactique. Le petit sourire offert en retour n’était pas suffisamment marqué pour laisser transparaître sa surprise mais assez présent pour laisser croire qu’elle avait un quelconque intérêt pour la chose. Ce qui n’était évidemment pas le cas, et Jeresen parlait en connaissance de cause. L’Alsakani n’était peut-être pas originaire d’Ondéron mais son monde partageait bien des coutumes et des attitudes avec la planète que gouvernait Sa Majesté la Reine Kira. Bien que cela pouvait le faire grincer des dents à de nombreuses reprises, il savait très bien qu’un membre de la Maison Fird n’accepterait jamais, Ô grand jamais, un cadeau de la sorte de la part d’un pauvre roturier dénué de tout intérêt. Il aurait donc été surprenant de voir la Chancelière agir différemment bien que cela aurait pu démontrer son acceptation du nouveau rôle qui lui incombait dorénavant : continuer à fédérer la République et à représenter l’ensemble de ses citoyens, qu’ils soient issus de lignées aristocratiques, ploutocratiques, oligarchiques, stratocratique ou tout simplement populaires. D’un autre côté, l’embarras aurait été bien grand si l’une des holocaméras qui gravitait autour des invités venaient immortaliser un tel moment : la Chancelière, les yeux tout ébahis avec, dans ses mains, une paire de chaussures malodorantes. Une image digne de faire la couverture de tout les magazines et chaines d’holoinformation du Noyau.

Fort heureusement, rien de cela ne risquait d’arriver, vu la manière dont l’ex-Chancelière, en la personne de la Maitre Jedi Alyria Von semblait veiller au grain dans l’entourage de l’Ondéronienne, chassant toutes les menaces pouvant venir entacher l’image de sa successeur. Non, décidément rien ne semblait pouvoir atteindre la Chancelière en ce jour, ce qui n’était pas pour déplaire à l’Alsakani qui espérait bien pouvoir obtenir une discussion avec elle avant sa véritable prise d’investiture au sein de la Rotonde. En privé, si possible. Ce qu’il avait à lui faire part était bien trop important pour être énoncé en public, et seul l’État Major de la Marine de la République était pour l’instant informé de ses véritables conclusions qu’en aux tenants et aboutissants des affrontements de Makem-Te. Et encore, dans les grandes lignes. Son rapport à la commission du Sénat spécialement consacré à ce genre d’affaires était également prêt, et évitait de soulever certaines possibilités qu’il avait envisagé en prenant du recul sur le déroulé des événements. L’Alsakani tenait à donner ses véritables conclusions à la Chancelière seule, dans un premier temps. La Rotonde, elle, serait informée en fonction de la décision de l’Ondéronienne. Il n’en serait pas autrement.

Autrement dit, ce n’était pas le meilleur moment ni le meilleur endroit pour en parler, mais il espérait tout de même pouvoir aborder furtivement le sujet avec la Reine Kira, de manière à laisser une ouverture pour une prochaine rencontre. A cela venait s’ajouter le souhait de la féliciter en personne pour son élection et sa gestion de la situation à bord du Sar Home, et non pas seulement au travers d’un message manuscrit à l’intention de la Chancellerie.

Pendant un instant, l’Alsakani s’était retourné pour étudier plus en détails les invités qui étaient restés et ceux qui avaient profité de la fin de la cérémonie pour s’éclipser. Il trouvait étonnant que la majorité des personnes présentes fût des membres de l’Ordre Jedi, comme si l’Ordre était le seul véritable organisme héroïque de Makem-Te et des événements inhérents. Pourtant, c’était bien ses hommes et ceux de la Ligue des Mondes Périphériques qui avaient été les plus meurtris et les plus touchés par les combats, civils non compris. C’était quelque peu ingrat de voir si peu de ces gens présents. Avaient-ils tous déclinés ou avait-on préféré l’appeler lui uniquement, ainsi que quelques autres, pour servir de vitrine au reste des forces armées –bien que Jeresen ne soit plus réellement militaire ? C’était sans doute la véritable raison, en effet. Il était difficile d’imaginer la Chancelière distribuer des médailles à dix mille invités en direct sur tout les canaux holovisuels. Les spectateurs seraient morts d’ennui ! Et la chancelière, elle, d’épuisement.

En parlant de la Chancelière, justement… Le regard de l’Alsakani finit par croiser celui de cette dernière, dont les traits du visage s’étirèrent sous la surprise de la rencontre. Jeresen, lui, s’immobilisa alors que résonnait à ses oreilles la stupeur de la Reine d’Ondéron. L’Alsakani lui rendit un léger sourire, pour la forme, avant d’être formellement inviter à s’approcher. Ce qu’il fit, bien évidemment. Il avait souhaité cette occasion depuis son retour de Makem-Te et l’annonce de l’élection d’Emalia Kira, il ne pouvait pas rater l’occasion.

« Vos compliments me touche, Votre Majesté. Mais je n’ai fais que ce qui m’était demandé, et je dois en grande partie notre succès autour de Makem-Te qu’à un vieil Amiral. C’est lui qui a imaginé ce plan d’action il y a fort longtemps. Je n’ai fais que le mettre en pratique. » déclara-t-il avec sa modestie habituelle dans ce genre de situation, le tout accompagné d’une petite part d’histoire.

Jeresen se tourna légèrement pour faire face à l’ex-Chancelière la crinière de feu, celle qu’il avait déjà rencontré à plusieurs reprises par le passé, que ce soit pendant son mandat à la tête de la République, ou même auparavant.

« En effet, nous nous connaissons. J’ai rencontré Maitre Von à plusieurs reprises ces dernières années. Ce n’a pas toujours été facile, mais nous ne sommes pas en froid. Du moins, c’est mon impression ! » dit-il, légèrement amusé.

Suivant le mouvement de l’Ondéronienne, l’Alsakani leva sa coupe en affichant un certain sourire avant que les parois de verre ne viennent tinter l’une contre l’autre, sous le feu des projecteurs –ou plutôt de l’holocaméra qui venait graviter autour de leur petit groupe pour ne rater aucun moment de la scène.- Jeresen ne représentait plus vraiment l’Armée de la République, et il n’avait prit le commandement de la flotte uniquement parce qu’il n’y avait personne d’autre d’assez gradé pour le faire. Mais pour l’occasion, il pouvait bien laisser passer la chose. Il trempa ses lèvres, pour prendre une gorgée du somptueux liquide avant de reprendre la parole :

« Disons que le temps nous à manquer. Les événements se sont succédé de manière rapide, et presque imprévisible. Cependant, il me faudra m’entretenir au plus vite avec vous au sujet de certaines choses… »

Le ton était clairement équivoque et ne laissait pas de place au doute quand à l’importance de la chose. Ce n’était que son point de vue, son opinion, son analyse. Mais il fut là au moment des faits. Il reprit néanmoins :

« Enfin, tout cela peut attendre ! Je tenais personnellement à vous féliciter pour la manière dont vous avez conduit les négociations à bord du Star Home face aux évènements. Et vous aussi, Maitre Von. Votre sang-froid et votre maitrise m’a fortement surpris. Prendre d’assaut un croiseur à trois et parvenir à l’arraisonner, c’est plus qu’un exploit. »

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S’éloigner des journalistes et autres pigistes était la première étape. Il restait désormais à s‘assurer qu’il ne reviendrait pas à la charge pour tenter de profiter de la jeunesse du Padawan Valkizath pour le faire tourner en bourrique et lui arracher les vers du nez sur des sujets aussi divers que variés. Cela comptait d’ailleurs autant pour l’humain que pour la jeune Twi’lek qui l’accompagnait, la Padawan Tellura. Hélas, cette dernière s’était bien vite éclipsé en quête de nouvelles aventures bien trop protocolaires. J’avais pas mal d’expériences similaires à ce genre de cérémonie, même si ma contribution première à l’Ordre n’était pas d’assister à tout va à des buffets et autres réceptions bien trop mondaines ou hautaines. Certes, mon père berçait dans ce genre d’environnement mais j’avais quitté Corellia pour le Temple d’Ondéron lorsque je n’avais encore que cinq petites années de vie. J’étais avant tout un Jedi, un Gardien de surcroît. Mon environnement privilégié restait celui du plus grand nombre, à savoir les plaines, les montagnes, les cités magistrales et autres petites bourgades de la galaxie. Je parcourais les rues et ruelles dans un seul et unique but : faire respecter la loi, la Paix et la Justice.

Certains diront qu’Ilia ne m’a pas réellement formé sur cette voie, chose que je pouvais comprendre et même partager. Mon premier mentor était une Sentinelle, discrète, et qui ne m’avait jamais avoué ses aspirations. Je tendais à devenir comme elle, avec l’avantage supplémentaire d’avoir connu un deuxième mentor en la personne de Maitre Tianesli. La Force me guidait là où elle le souhaitait. C’était elle la véritable directrice, et je ne faisais que suivre le chemin qu’elle me traçait en m’assurant continuellement qu’il ne s’agissait jamais d’une impasse. Il en était de même pour Kolin, et il semblait à peine le découvrir. D’une certaine façon, je me revoyais à son âge à poser sensiblement les mêmes questions que j’avais pu soumettre à Maitre Herambra ; ça me faisait sourire.

« La politique est une affaire très complexe, dont les tenants et les aboutissants sont souvent bien divergents des réalités. Tu seras souvent confronté à des aberrations, à des choses qui te dépasses, qui nous dépasse. Ce genre d'événement peut paraître futile, mais il a aussi la faculté de redonner une once d’espoir à ces gens qui, là-bas, ont tout perdu ou pensent être sur le point de tout perdre. » expliquais-je calmement.

Je m’étais stoppé, pour mieux pouvoir le fixer et l’écouter. Je comprenais parfaitement son ressenti et son étonnement face à la situation, voir même son dégoût. Il ne fallait cependant pas s’arrêter à la première impression, souvent trompeuse, mais bien analyser en profondeur les tenants et les aboutissants des choses. On ne voyait souvent pas l’intérêt de certaines choses en ne s’attardant que sur la surface de celles-ci. Il fallait gratter l’enrobage et chercher les axes de réflexion qui s’en dégageaient pour pouvoir tenir un jugement plus objectif.

« Si tu tiens vraiment à parler géopolitique, pour faire simple… Félucia s’est éloigné de l’Empire, c’est vrai. Mais elle ne fait pas partie de la République pour autant. Ses habitants n’ont donc pas le droit aux différentes aides dont ils auraient pu bénéficier s’ils l’avaient rejointe. Je suis d’accord avec toi, c’est injuste, mais c’est ainsi que les choses se passent. Pour que la République vienne en aide aux populations de Félucia, il faudra une autorisation du Sénat. Ce qui va prendre du temps, beaucoup de temps… »

Je soupirais. C‘était une chose dure à dire et encore plus à entendre, surtout lorsque l’on était aussi jeune et parfois insouciant. Je voulais simplement qu’il comprenne qu’en tant que Jedi, il ne pouvait avoir la maîtrise et la décision sur tout.

« Cependant, n’oublie pas que ce que tu as fais là-bas. De ton point de vue c’est peut-être peu de choses mais sache que s’il ne faut jamais se surestimer, l’inverse est tout aussi vrai. Il n’y a rien de pire que de ne pas être convaincu d’avoir fait le bon choix. Le manque de conviction entraîne l’hésitation. L’hésitation, elle, amène une remise en question constante. Non, tu dois être fier de ce que tu as accompli tant que tu as la conviction d’avoir bien agi. Attention, je ne dis pas qu’il ne faut jamais te remettre en question, bien au contraire. Je dis seulement qu’il faut savoir naviguer entre deux eaux. Crois seulement en ce qui est Juste à l’instant présent. »

Moi qui voulait seulement lui prodiguer quelque conseils, voilà que je m’improvisais donneur de leçon ou autre philosophe. Certains affirmaient que le Padawan devenait l’image de son mentor –ce qui était bien souvent le cas, voilà que je m’assumais en un mini-Léonard. Enfin dans les grandes lignes seulement, hein ! M’enfin, au final je n’avais pas dérivé sur ce sujet pour des prunes de Chandrilla, car la réponse que je devais donner à sa dernière question prenait tout son sens à la suite de mes précédentes énonciations. Est-ce que les Jedi devaient prendre le pouvoir et assurer le bon cheminement de la République ? Il fut une époque ou j’aurais répondu par l’affirmative sans la moindre once d’hésitation, mais c’était plus le cas à présent.

Je souriais légèrement, ma dextre venant se poser d’abord légèrement puis fermement sur son épaule alors que je venais me mettre à sa hauteur en pliant un genou et en déposant mon tibia opposé contre le sol. Je me demandais encore comment procéder pour répondre à sa question, moi qui avais une pensée quelque peu différente du Conseil sur le sujet. Je privilégiais néanmoins la sincérité :

« C’est une question que tu devrais plutôt poser au Conseil, Kolin. Cependant, n’oublie pas une chose importante. Nous ne disposons pas de pouvoirs divins, et nous ne pouvons en aucun cas venir contraindre la Force à nous éclairer le chemin le plus éclairé à suivre. Nous ne pouvons pas la contraindre à nous dévoiler nos desseins, et encore moins l’obliger à servir nos intérêts. Le fait est que la République est un organe fédérateur et démocratique. Nous ne pouvons nous imposer et dire à des milliards de milliards d’individus que nous seront les mieux à les gouverner, car au final, nous n’en savons rien. En tant que Jedi, nous ne devons pas nous embourber dans les manœuvres politiciennes, ce n’est pas notre façon de procéder. Il arrive évidemment des situations où nous sommes contraints de le faire, mais nous ne pouvons nous imposer de la sorte et de manière durable sans nous livrer à des tentations qui sont celles des Sith. Entre-nous, il n’y aurait rien de pire que de voir un des nôtres corrompu à la tête de la République. En tant que Jedi, nous nous devons d’avoir une présence visible sur la scène politique mais nous ne devons pas oublier que nous sommes avons tout indépendant, et que nous ne sommes liés à la République que par des idéaux que nous partageons. Que si les choses venaient à changer, alors nous partirons. »


Kolin Valkizath
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Kolin défit les boutons des manches de sa chemise et les roula au niveau de ses coudes, sa main agile ouvrit le premier bouton de chemise pour lui libérer la gorge, fatigué qu’il était d’être déguisé pour plaire à la cour bruyante de la Chancelière Suprême. Le garçon reporta ensuite son attention sur le Chevalier qui venait de l’arracher aux griffes de la presse et leva la tête pour se plonger dans son regard délicat. Joclad avait senti son émoi et son désarroi devant la scène plus que surréaliste qui se jouait comme une énième pièce de théâtre galactique dont le propos lui échappait.

Les premières paroles sages, trop sages ne le touchèrent pas au cœur. À l’image du Chevalier, elles étaient trop policées pour totalement plaire à un jeune, padawan depuis à peine une année et dont la vie n’avait rien eu d’une sinécure. Kolin ne s’était jamais plaint dans la misère, l’indifférence du reste du Monde ne l’avait jamais touché, c’était sa normalité comme celle de ses parents avant lui. Toutefois, il n’avait jamais ressenti aussi intensément le sentiment unanimement partagé par les habitants de bas-fonds que depuis qu’il s’en était fait extirpé, et plus les jours s’écoulaient, moins ils comprenaient les rouages de l’échiquier politique.

Naturellement l’attention que lui portait Joclad le touchait, il appréciait ce jeune Chevalier si disponible et si attentif aux tempêtes qui agitaient la Force et le cœur des hommes. Il le savait ancien padawan d’un des Maîtres du Conseil et même si il ne parvenait plus à se rappeler lequel, ce simple état de fait amplifiait son aura auprès de Kolin, facilement impressionnable par les hauts faits.

- Vous avez raison Chevalier.

Finit-il par avouer presque à contrecœur en prenant appui sur une statue dorée qui ornait la grande pièce.

Un serveur s’approcha, main gantée portant un plateau d’amusettes. Kolin dédaigna les petits fours d’un signe de tête rabrouant un peu plus cette indécence gastronomique.

- Ils sont idiots s’ils refusent l’aide de l’aide, mais bon la République peut-elle vraiment les aider ? J’viens des sous-sols sur cette planète sur laquelle y a le Sénat. Mes potes font partie de la République, mon p’tit frère pareil et on les laisse mourir, j’vous jure c’est à peine si y a assez d’flotte pour que tout le monde puisse boire. On intéresse personne. Alors pt’être qu’au fond Félucia à raison de pas d’vouloir être dans la République, c’est des hypocrites.

Ce « on » était une vraie tragédie, il prouvait que si Kolin était membre des Jedis, son cœur ne pouvait encore se détacher de là où il avait fait ses premiers pas, de là où étaient ses souvenirs. Les pieds entre les deux bords d’un précipice grandissant, le gosse aurait un jour à choisir, tiraillé qu’il était entre son allégeance. À celle de la République et des Jedis ou à celle des siens, nul besoin d’être Maître Manteer pour savoir que les deux n’étaient pas facilement compatible.


- Désolé, j’voulais pas dire ça.

Se rattrapa le padawan ayant oublié un instant qu’il parlait à un supérieur hiérarchique. Il profita que Joclad ait changé de sujet pour détourner son amertume vers quelque chose de plus positif. Car en définitive, il était fier de la façon dont il avait agi sur Félucia et même si il était couteux de l’admettre, il était aussi fier d’avoir le soutien et les félicitations de ses pairs. Les précieuses paroles du Chevalier qui lui souriait avaient de la valeur à ses yeux. Peut-être que si lui et Kanien n’avait pas hurlé au micro de la radio pour prévenir de l’abri, il y aurait eu plus de mort. Ce qu’ils avaient fait pour se protéger eux-mêmes n’avait pas été si vain que ça. Ils avaient été guidés par la Force, elle ne pouvait pas se tromper.

La main posée avec fermeté sur son épaule le surpris autant que de voir l’homme se mettre à sa hauteur. Posément et sans sourciller, il écouta la doctrine prodiguée ne cernant pas tous les contours et les non-dits dans le discours savant de l’homme qui s’exprimait si bien jusqu’à en devenir presque captivant. Mais Kolin n’était pas né de la dernière pluie et avait beaucoup de mal à ne pas remettre les choses en question.

[color=pink]- Mais pourtant, Maître Von a été chancelière, et Maître Vorkosigan est Ministre. La Force pourrait nous guider pour diriger la République comme elle l’a fait pour Maître Von. J’suis sûr qu’elle était bien meilleure et pas corrompue.
Il eut un regard pour Alyria en grande conversation avec la Chancelière Kira.

- On est au service de la Force, j’sais !

Une moue boudeuse s’ourla sur son visage.


- Moi, j’crois qu’on devrait tout diriger, que tout le monde devrait obéir aux Jedis avec la Force on f’rait les bons choix et tout le monde nous respecterait. Personne pourrait contester nos choix, ni discuter nos décisions, y aurait pas de Sénat, pas de politiques mais, que le Conseil qui déciderait de tout pour tout le monde. Félucia n’aurait pas à attendre une autorisation naze des politiciens pour être protégée.

Il fit une pause toisant avec une intensité grandissante son professeur improvisé.

- J’suis sûr que la galaxie serait beaucoup mieux comme ça, vous ne croyez pas ? Puis pour combattre les Siths y a pas mieux qu’nous.

Il se remémora son combat contre Hel-Karn dans la forêt de champignons géants sur Félucia. Réminiscences soudaines de la douleur, de toute cette haine et cette envie atavique de tuer. L’adversaire n’avait été qu’un apprenti, il y avait sans doute des équivalents de Joclad en Siths, voir même de Maître Don. Il en trembla et sentit les remous de la Force l’assaillir de plein fouet.

- Si on ne prend pas le pouvoir, les Siths le f’ront.

Il pencha la tête sur le côté comme pour sonder son vis-à-vis.

- Vous avez jamais voulu prendre le pouvoir, franch’ment ? La Force nous rend tellement balaise, ça s’rait facile.
Voyl Clawback
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Coruscant - 500 Republica - Sénat Galactique - 11h15

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"Mesdames et messieurs les diplomates, militaires, membres de l’Ordre Jedi, journalistes... Citoyennes et citoyens de la République. "

Les cérémonies et Voyl Clawback, c'était un peu comme la mécanique et les gungans. Une sorte de méfiance-attirance mutuelle qui ne débouche généralement que sur une impasse, plus ou moins catastrophique selon le profil du mécanisme. Les muuns adoraient le faste et détestaient les pertes de temps, ce qui, dans le contexte Républicain, pouvait mener à la situation présente. A savoir un savant mélange d'un contentement plein de sérieux devant la maîtrise du contexte par les autorités républicaines, et une exaspération grandissante au fil des minutes, répétitives et franchement mornes de ce côté-ci des tribunes. Un équilibre qui menaçait de se briser pour chaque nouvelle seconde qui voyait Voyl contraint de donner de l'applaudimètre pour les braves soldats de leur grande nation galactique. Bailler aurait été du plus mauvais goût, mais le représentant avait de plus en plus de mal à garder un faciès neutre tant l'ennui le gagnait. Ajouté surtout le fait qu'il n'avait rien de mieux à faire que de perdre du temps - donc de l'argent -  et il devenait aisé de comprendre le comment du pourquoi de son irritabilité. Même l'argument de la "communication très positive" n'arrivait plus à le convaincre de la raison de sa présence. Sans compter que la plupart de ses voisins directs s'avéraient être des politiciens particulièrement ennuyeux et bavards. On naviguait plus autour des goûts de Kira en matière d'habillement et des pronostics sur les prochaines apparitions en public que sur le contenu, très bateau, du discours. Il feignait d'écouter leurs racontars enthousiastes tout en observant les jeux de pouvoirs subtils qui se tramaient au grand jour. Clawback avait toujours trouvé les centres d'intérêts de beaucoup d'autres aliens complètement futiles ou même particulièrement inintéressants. Aujourd'hui lui confirmait ses impressions... Un soupir lourd de lassitude lui échappa.

"Malheureusement, cette cérémonie est aussi celle de la commémoration pour les centaines de civils, ainsi que certains de vos camarades militaires ou Jedi, qui ont trouvé la mort lors de la crise de Makem Te. Toujours, nous nous souviendrons de leur sacrifice, et grâce à eux, nous garderons le courage et la volonté de continuer à nous battre contre les oppresseurs. Pour la liberté ! "

La foule se joignit à cette dernière invective comme un seul homme. La vision avait quelque chose de troublant. Ou aurait pu, si Clawback n'y avait vu qu'une forme de manipulation politique comme une autre. La liberté ? Celle de mourir pour un camp ou pour un autre, pensa-t-il avec sarcasme, alors que l'on ne choisit en réalité ni l'un ni l'autre. Merveilleux. Cela lui confirmait néanmoins sur son opinion à propos de la reine : une fine mouche avec le charisme d'un requin politique. Un profil qui n'avait rien de très atypique : elle s'était finalement fondue dans un moule vieux de plus de vingt-mille ans. Comme eux tous.

"On ne change pas une recette qui gagne, dit-il comme pour lui-même, le regard vague. "

Il n'avait guère remis les pieds dans la sphère médiatico-politique depuis les coups d'éclats du Star Home et la catastrophe de la Perlemienne. Officiellement absorbé par une quantité redoublée de travail - en vérité plus souterrain qu'autre chose  - le vice-directeur n'avait eu vent des résultats des élections qu'en tant que bon dernier. Un retard sur l'actualité qui ne l'avait que moyennement dérangé. Quand on avait vu la reine Kira comme il l'avait vue face à la terrible Astarta et ses ongles en or massif, il n'y avait pas grand chose d'étonnant à la voir s'en sortir la tête haute face à un Sénat divisé et éparpillé, jusque dans les négociations qui avaient eu lieu. Ce fut donc avec un sourire en coin qu'il applaudit le discours de l'Ondéronnienne, laissant couler sur sa silhouette endimanchée un regard torve. Jusqu'à cette étrange soirée au palais de la reine des Hapans, Clawback n'avait jamais vu Kira que comme une outsider bonne à talonner jalousement les premiers en-tête. Très peu féru de politique sauf lorsque ses intérêts étaient en jeux, il l'avait regardé de loin, quand le parti Pro-Kira avait commencé à faire de l'ombre au FLR fraichement formé. Une erreur que je ne commettrai pas deux fois, songeait-il quand la reine passa devant eux pour effectuer la distribution des médailles.


L'un des désavantages d'avoir été parmi les acteurs directs de ce mélodrame était qu'il avait désormais bien du mal à se défaire des hordes de journalistes venus grappiller la moindre miette d'information. Connaissant bien les méthodes du milieu - ces mêmes méthodes que Doyle lui vantait parfois - il avait dû mettre en place une véritable stratégie militaire pour s'extraire des lieux publics sans se faire encercler par ceux soucieux de lui tirer les vers du nez. Car il était de notoriété publique que les annonces faites à la suite de négociations étaient toujours une version très édulcorées de la vérité. Et Clawback ne pouvait pas leur donner tort sur ce point ! Il n'en restait pas moins muet comme une tombe, trop conscient du petit morceau de pouvoir qu'il venait d'arracher de haute lutte, sous la forme de ces informations classées secret défense. Son travail ne consistait-il pas à faire beaucoup à partir de trois fois rien... ? L'ambition n'était pas la dernière de ses qualités... ou de ses défauts, en fonction du point de vue. En attendant, le Sénat et ses alentours prenaient des allures de plateau de jeu de société sur lequel il fallait avancer avec une infinité de précautions épuisantes.

" Vous en pensez, quoi, de cette toilette ? Un peu voyante, tout de même !

-Je n'en pense strictement rien, si vous tenez à le savoir. "

N'étant pas sénateur ni même politicien, Voyl se satisfaisait de ne pas avoir à donner ni aucune interview publique, ni à se justifier de quoi que ce soit. Il laissait tout ce joli foutoir à Klark, à S'orn, à Kira. En somme, il se défaussait sans vergogne des résultats du jeu trouble qui s'était déroulé loin des yeux du vulgus pecum. Mieux : il n'était que le représentant du CBI, envoyé pour négocier au nom de sa firme. Un titre qui dans sa bouche éclipsait allègrement celui, autrement plus significatif, de vice-directeur. Un tour de passe-passe qui ne trompait personne dans son monde à lui, mais qui faisait largement l'affaire dans celui des médias républicains et dans les chaumières qui les écoutaient chaque jour. En gros, il n'était rien d'autre qu'un porte-parole, un "petit délégué" qui ne faisait que son travail. Responsable mais pas coupable : inutile de venir le chercher en cas de dérapage ! Il n'avait, en effet, aucun pouvoir de décision. Il n'était même pas au gouvernement ! Alors qu'Emalia Kira...

" Je souhaiterais maintenant que nous réalisions, tous ensemble et à travers la République, une minute de silence pour nous remémorer les nombreuses victimes de cette tragédie. "

Le silence se fit. Au Sénat et presque partout ailleurs. Les yeux de Voyl se posèrent sur les Jedi, alignés avec les soldats, chacun portant maintenant une médaille aux couleurs de la République. Certains d'entre eux n'étaient que des enfants. Une réalité qui le choquait peut-être plus qu'il ne l'avouait. Surtout à présent. Quelques années auparavant, il n'aurait pas relevé ce fait, il n'aurait sûrement même pas vraiment porté attention à ces guerriers mystiques ayant combattu pour eux. Sauf que désormais, deux choses dans sa vie lui faisait se révolter contre ce qu'il voyait. La première était qu'il s'était personnellement fait menacer par ce qu'il avait identifié comme une Sith - et pour Voyl, Jedi et Sith, c'était avant tout une histoire de camps rivaux, rien d'autre. La deuxième était qu'il allait être père.
Des enfants étaient enrôles dans les rangs de ces fanatiques... Quelle honte. Un sentiment de colère et de dégoût lui monta à la tête, et les idées se bousculèrent sous son crâne. Heureusement, Kira,  à l'aide de son micro, mit une fin prématurée à sa digression.

"  Citoyennes, citoyens, souvenez-vous toujours de ce triste moment, celui où nous devons pleurer nos morts. Mais souvenez-vous aussi de ces visages, de ces femmes et de ces hommes de toute espèce, de tout ordre, qui ont risqué leur vie pour nos idéaux. Ce sont ces idéaux qui nous ont permis la victoire. Car oui, ne l’oublions pas : nous avons défait nos ennemis ! Et si cela est de nouveau nécessaire, citoyennes, citoyens, nous recommencerons ! "

Nouveaux applaudissement, et on sonna la fin du supplice obligatoire.

" Très touchant, lâcha-t-il sans la moindre conviction au milieu des commentaires de la foule bavassante. "

La suite, pour Voyl, ne s'annonçait pas forcément plus heureuse. Mais au moins, il allait pouvoir soulager sa jambe douloureuse. Jusque-là, le muun s'était braqué, repoussant d'un revers de main le conseil de son médecin de prendre une canne. C'était à ses yeux une marque de faiblesse qu'il ne voulait afficher pour rien au monde. Mais après un temps si long passé debout, il ravisait un peu son jugement. Sa hanche le brûlait et il devait fournir un effort constant pour ne pas se mettre à boiter. Ce qui n'arrangeait pas non plus son caractère. Flanqué de Reshord, il rejoignit la délégation sénatoriale de Muunilinst, non sans avoir dû donner le change à une dizaine d'empêcheur de tourner en rond en cours de route. Il salua S'orn et les cadres du FLR, quelques sénateurs de la LMP et de l'ex-RR, ainsi qu'une série de personnalités extérieures au Sénat venue gonfler les rangs du public. Se glissant à ses côtés, Shrithek Fey'lya, sa fourrure de bothan impeccablement brossée, lui glissa sur le ton de la conversation, tout en pointant le groupe qui entourait présentement la Chancelière :

" Vous avez vu la composition du nouveau gouvernement ? La Chancellerie n'a pas mis longtemps à afficher clairement les couleurs de son mandat... droite ligne du gouvernement Von à quelques nuances près... Quelques nuances plutôt... populistes.

-Peut-être pas, répondit Clawback d'un ton distant, rappelez-vous que mademoiselle Von était avant tout une jedi. Emalia Kira n'est pas de la même trempe. Le jeu sera surtout politique, cette fois."

Le bothan acquiesça sans grande conviction, comblant le silence en engloutissant le contenu de sa coupe de champagne. C'était une personnalité forte, mais pas extravertie. D'ailleurs, Clawback ne l'avait jamais vu sur l'Holonet autrement que dans les discours relatifs à sa fonction. Sur ce point, ils se rejoignaient parfaitement, et faisait certainement qu'ils s'appréciaient mutuellement derrière leurs conventions un peu froides. Fey'lya lui tapota l'épaule pour lui indiquer un petit groupe un peu plus loin.

" On dirait que les partisans du Mouvement Pour l’Égalité Planétaire ne sont pas contre les petits fours... rigola-t-il avec un regard acéré en direction de la troupe hétéroclite qui se gavait en parlant tout fort, qui l'aurait cru.

- Ah, oui. Quand elle est offerte, la richesse coruscanti ne déplaît soudain plus autant, c'est un fait. "

Dépassant de plus d'une tête la grande majorité des personnes qui se mêlaient dans la salle, Clawback eut tout loisir d'apercevoir l'ex-Chancelière qui tentait de disparaître en zigzaguant entre les buffets, puis l'énorme tête écailleuse du Trandoshan Galdur, suivie par la garde rapprochée de la Chancelière. Il y avait décidément bien trop de têtes connues dans les environs.

" Faites-moi penser à vous confier un dossier qui devrait beaucoup vous intéresser. Nous en reparlerons ce soir, ajouta Voyl à l'adresse de Shrithek avant de le quitter pour flâner l'air de rien, et glaner de ci de là quelques bribes de conversations potentiellement intéressantes. Il guettait surtout d'un œil la présence d'une certaine sénatrice de Kuat, qu'il n'avait aucune - vraiment aucune - envie de croiser de sitôt.

Il finit par trouver un sujet intéressant : K'ariss Klark, sénateur de Muunilinst, et fervent défenseur du maintient de cette dernière au sein de la LMP... Du moins, jusqu'à il y a quelques mois. Le muun avait vite déchanté quand les leaders du mouvement s'étaient tirés dans les pattes. Et aujourd'hui, face à la catastrophe de Makem Te, le sénateur avait tenté d'être le plus discret possible. La confusion qui régnait sur l'affaire ne suffisait pas à cacher la débâcle interne. Voyl se posa près de lui comme un corbeau près d'un cercueil.

" Ravis de voir que vous prenez part aux réjouissances républicaines, sénateur. Notre délégation a toujours besoin d'être représentée lors de tels évènements.

-Clawback ! sourit Klark, un peu inquiet, je ne savais pas que vous aviez décidé de venir ! Vous auriez dû nous prévenir, nous aurions...

-Vous n'auriez rien du tout, Klark. Je dîne avec le FLR, ce soir. Et je repartirai dans l'heure pour Harnaidan. "

Le muun fit "Ah", sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche. C'était ce qui s'appelait se faire moucher. Il jeta un coup d’œil à son entourage, qui fit mine de n'avoir rien vu, rien entendu. Le représentant le toisait avec une colère froide que Klark connaissait bien. Mais en règle générale, cette mine de rapace furieux était destinée aux adversaires, pas à lui. Il fit un geste de la main, rendu perplexe par une attaque aussi frontale.

" Je ne sais pas si...

- Vous ne savez pas. Vous ne savez pas ! Demandez-vous plutôt ce que vous savez, nom d'une dette ! Ce n'est pas croyable ! Et vous voulez me faire croire que nos citoyens vous ont élus ?! Vous devriez avoir honte de montrer un visage pareil, Klark. Car effectivement, il s'avère que j'en sais plus que vous, au final. Ce qui est un comble. "

Le sénateur se rembrunit, incapable de répliquer. Il était trop mal à l'aise pour se permettre de hausser le ton. Il n'avait pas d'arguments. Quelques mois plus tôt, jamais Clawback ne l'aurait envoyé balader de la sorte. Mais aujourd'hui, Klark sentait arriver la fin de règne avec une pointe de soufre en prime, ce qui ne faisait que rajouter à sa nervosité.

" J'espère que vous vous êtes préparé pour la prochaine Assemblée , lui confia Clawback à mi-voix, dangereux, parce qu'elle risque d'être mouvementée, c'est moi qui vous le dit ! Et autant vous gâcher la surprise : je serais l'invité surprise. Et la LMP au centre des débats.

- Je n'ai fait que mon devoir. Comme tous les représentants planétaires présents ! Je ne suis en rien responsable des manigances qui ont torpillé notre alliance ! "

Klark déglutit, sa poigne se refermant plus que raison sur sa coupe de champagne. Il avait beau connaître la franchise de Clawback, il devait avouer qu'il n'appréciait pas vraiment son caractère exécrable sur les bords. Voyl se demandait, au fond, s'il avait si bien fait de soutenir la candidature de Klark à l'époque. Mais il était bien trop tard pour s'en vouloir.

" Ce n'est tout de même pas notre faute si ce...

- Vous étiez mille fois mieux placé que nous tous pour le savoir ! Vous n'avez rien vu ! Ou rien voulu voir, ce qui est pire ! Et maintenant, vous allez devoir regarder le bateau couler, pendant que nous essayons tant bien que mal de sauver les meubles ! Si vous ne savez pas ce que le mot "honneur planétaire" signifie, sachez que d'autres que vous le savent ! La LMP est un échec, et pire, elle est notre passeport pour le blâme et le ridicule ! Hors de question ! "

Klark se raidit, mortifié. Clawback le fusilla du regard, tout à sa furie, puis ses épaules s'affaissèrent et l'orage retomba, laissant place à une froide lassitude. Il soupira lourdement, le regard braqué sur la silhouette d'une jeune twi'lek bleue qui venait de bousculer le sénateur S'orn, créant un brouhaha nouveau aux alentours. Posa son propre verre au débotté sur le plateau d'un serveur, il conclut, glacial :

" Et rendez-vous utile : trouvez-moi donc un siège. Je suis debout depuis des heures, je n'en peux plus. "

Maudite jambe.
Invité
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Etre jedi avait quelques inconvénients pour naviguer dans le marigot putride qu’était la politique républicaine, cependant, en certaines occasions, cet état présentait tout de même un avantage plus que conséquent : posséder un contrôle de soi en permabéton. Et là, Alyria en avait tout de même sacrément besoin, vu la succession de scènes qui se déroulait sous ses yeux. Déjà, l’approche du trandoshan avait manqué la plier de rire. Alors voir ce droide insistant avec sa vieille paire de chaussures … Silencieusement, la maîtresse d’armes remercia la Force d’avoir eu un enseignement sur les mille et une manière de garder son calme en toutes circonstances. Même si une part d’elle-même résistait difficilement à l’idée d’aller tirer les oreilles de ce garnement, quand bien même elle comprenait ce genre de plaisanteries douteuses. La différence était qu’elle ne s’adressait pas un maître ayant l’habitude de ce type de facéties, mais à une Chancelière à présent, et au passif avec l’Ordre parfois compliqué. Certes, elle n’avait pas eu à souffrir en personne de rapport complexe avec cette dernière, mais nul au Temple n’ignorait que quelques années auparavant, les relations n’étaient pas aussi cordiales. Enfin, en public en tout cas.

Au moins, Emalia Kira semblait comme un poisson dans l’eau au milieu de cette cérémonie, pourvu qu’on ne lui offre pas de chaussures et que des lézards ne l’abordent pas, certes. Aussi elle répondit avec un sourire poli :

« Je n’en doute pas. Vos quelques mois comme Ministre l’ont amplement démontré. »

Echange de compliments feutrés, quoique sincères. Alyria n’avait strictement rien à reprocher à l’Ondéronienne sur son temps passé au gouvernement, et ne regrettait pas d’avoir fait appel à elle un seul instant. Bien sûr, la reine avait saisi l’opportunité pour se hisser plus haut encore, mais c’était tout à fait normal. Elle demeurait une politicienne avec ses intérêts. Qu’elle avait su parfois mettre de côté pour incarner la solidarité gouvernementale et défendre les positions d’une coalition de transition disparate. Même si, en son for intérieur, la jedi trouvait amusant de penser qu’elle avait mis le pied à l’étrier, qu’elle avait donné l’expérience nécessaire à la souveraine pour qu’elle puisse se propulser sur le devant de la scène.

« Je transmettrais votre message au Conseil jedi. Je ne doute pas que les maîtres du Conseil seront ravis de vous savoir en de bonnes dispositions pour collaborer efficacement.

Il me semble que l’union entre la République et l’Ordre a toujours été notre force. Il est dommage qu’il faille des événements comme ceux que nous traversons depuis quelques mois pour le réaffirmer avec vigueur. »


De belles paroles, au vu des échos qui circulait à mots couverts chez les maîtres jedis. Mais en soi, elle n’était que messagère, désormais, en aucun cas au fait des décisions de l’Ordre. Bien sûr, elle avait ses opinions, et avait insisté sur le fait que c’étaient ses pensées personnelles qu’elle exprimait là, et non celles de sa confrérie, ou beaucoup ne partageaient pas ses vues, encore moins maintenant d’ailleurs. Après un an à la Chancellerie, Alyria pouvait les comprendre, en vérité … tout en essayant de s’en abstenir et de conserver ses convictions en les mâtinant de ce qu’elle avait appris. Il fallait plus que jamais travailler en bonne intelligence. Les sénateurs pouvaient se leurrer en pensant que les jedis mourraient forcément pour la République. Et se draper dans leurs idéaux ne serviraient à rien aux jedis. Evidemment, ces pensées, elle ne les livrerait pas, ni ici, ni ailleurs, hormis à un cercle très restreint d’amis proches.

Et voilà que le droide revenait à la charge. Décidément, il était particulièrement déterminé… Ou très bien programmé. Elle allait devoir encore endosser la responsabilité, ou la diluer légèrement. Enfin, se débrouiller. A force, la trentenaire avait l’habitude. Même si s’excuser pour un envoi de godillots, c’était une grande première, il fallait bien le reconnaître. Aussi, avec un léger sourire contrit, la demi-echanie souffla :

« Je doute que ce soit une grande perte … Navrée pour ce cabotinage. Les adolescents ont parfois de curieuses façons de montrer leur affection, je le crains. Je vais donc … »

Elle n’acheva point. Le sénateur d’Alsakan venait de faire son apparition. Alyria avait entendu qu’il avait conduit l’intervention dans l’espace pour juguler la menace de la flotte sith. Apparemment, l’homme avait eu la main plus heureuse que les commandants de flotte précédents. Ce qui, vu les fiascos, n’était peut-être pas si compliqué. Avec une flotte neuve, conséquente, bien organisée, prête à l’action, les chances étaient tout de suite plus grandes. Elle se demandait juste comment les militaires prendraient le fait d’avoir encore un politicien avant eux, même s’il faisait partie de leurs rangs auparavant. Enfin, ce n’était plus à elle de gérer toutes ces questions… A son plus grand soulagement.

Pour le reste, en effet, elle n’avait rien à redire sur le sénateur Fylesan. L’homme était agréable, courtois, pas acquis aux vociférations anti-jedi comme certains de ses collègues de la Rotonde, une denrée rare qu’elle savait apprécier à sa juste valeur. Elle avait eu affaire à lui en tant que Ministre de la Défense plus que comme Chancelière à vrai dire, l’homme tenant farouchement à l’indépendance de ses flottes et n’appréciant guère les volontés claires de Valérion Scalia, à l’époque, de vouloir mobiliser les vaisseaux planétaires au cas où … Aussi elle se contenta d’un mince sourire :

« De fait. Je vous rassure : vous n’êtes pas la personne la plus difficile de ces lieux, loin de là. »

Inutile de s’étendre. Il était manifeste que les deux politiciens voulaient converser, et ses salutations faites à celle qui avait pris sa succession, il était temps qu’elle s’éclipse. Surtout avant que l’idée ne prenne à la nouvelle Chancelière de prendre une nouvelle photographie. Enfin, une ultime fois, elle allait sacrifier aux impératifs de représentation, mais prit garde à se mettre de profil, presque à un quart… Avec son verre d’eau pétillante. Elle retint néanmoins un léger éclat de rire, un peu amer, en entendant les félicitations de l’humain.

« Les derniers mois ont pu le faire oublier … Mais je suis maîtresse d’armes à l’origine. Et deux maîtres d’armes, puisque Maître Vocklan ici présent m’accompagnait, avec un bon pilote, ne sont pas à prendre à la légère.

Je crois que l’ancienne main de l’Impératrice ne va pas me contredire. Enfin, cela reste un fait perdu dans une bataille. Il y a peut-être plus à admirer de tenir tête aux flottes de l’Empire. »


Inclinant légèrement la tête, Alyria conclut, son sourire plus franc cette fois :

« Sur cette belle image en effet … Je vous laisse discuter plus amplement, après tout, vous ne voudriez pas de mes oreilles indiscrètes pour parler des événements récents plus amplement !

Bon courage pour les années à venir, Votre Excellence. Et bonne soirée, Contre-Amiral. »


Et elle s’éloigna, cherchant Lorn du regard, pour s’éclipser enfin de Coruscant, avec la sensation d’avoir accompli une ultime fois ses derniers devoirs vis-à-vis de la Chancellerie. Il était temps pour elle, après toute cette lumière, de rejoindre l’ombre de l’anonymat galactique, et de passer du Noyau à la Bordure. Alors, échanger des bons mots lui semblerait un lointain souvenir, une peccadille sans importance, une simple figuration comme elle avait dû tellement en subir jusqu’à présent. Désormais, la jedi était libérée de ses ultimes chaînes de politicienne, endossées bien malgré elle, et qui lui paraissaient si insignifiante face à tout ce qu’il y avait à accomplir en dehors des rodomontades mondaines.

Elle était libre. Enfin.
Emalia Kira
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Le sénateur Fylesan répondit avec une noble modestie. Le genre de comportement aristocrate auquel Emalia était bien plus habituée qu’aux manières des Jedi, qu’elle jugeait soit rustres, soit fourbes, selon les occasions. Elle ne classait cependant pas Maître Von dans cette catégorie : l’ex-Chancelière avait subi l’épreuve du feu sénatorial, comme elle-même, et s’en était plutôt bien sorti malgré ses antécédents de proximité avec Scalia. Ce qui prouvait qu’il y avait quelques bonnes personnes dans tous les groupes, y compris chez les fanatiques de la Force. L’exception faisait la règle. Elle était d’ailleurs elle aussi complimentée par le Sénateur d’Alsakan.

- Oh, quel flatteur vous faites, Sénateur, commenta Emalia sur un ton badin. Mais vous avez raison, on ne pourra pas dire que la République a manqué de femmes courageuses, ces temps-ci.

Elle eut à l’égard de la Jedi un regard entendu, qui les salua ensuite poliment avant de s’éclipser. La chancelière but une petite gorgée de champagne –il n’était pas question d’être saoule lors d’un évènement si médiatisé – avant de se préoccuper de nouveau de l’unique interlocuteur qui était resté à ses côtés. L’ex-militaire était difficile à déchiffrer. Distingué, son visage était finalement peu expressif aux yeux de la Chancelière. Elle se demandait s’il était plus politicien que militaire ou l’inverse, et s’il allait s’inscrire bientôt parmi ses opposants ou ses alliés. L’avenir le lui dirait vite, mais elle ne pouvait se permettre de gâcher un soutien potentiel.

- Vous avez piqué ma curiosité, Sénateur Fylesan, lui dit-elle avec un ton plus sérieux que précédemment, et moins aussi.

L’holocaméra était repartie dans une série de photographies d’ensemble aérienne, loin au-dessus de la foule, qui se dispersait doucement, formant des petits groupes de conversation ici et là. Plusieurs personnes commençaient à s’éclipser, d’autres se trouvaient des sièges. La Chancelière repéra deux Muuns en pleine conversation, et crût reconnaître Voyl Clawback. Lorsqu’il tourna la tête vers elle, cependant, elle détourna rapidement le regard. Ce qui s’était passé sur le Star Home resterait sur le Star Home pour le moment. Elle n’avait pas l’intention d’évoquer leurs petites affaires non officielles ici, devant les caméras. Ses partisans prendraient cela comme une trahison si elle se montrait en la compagnie de représentants du CBI si peu de temps après son élection. Elle se concentra de nouveau sur son interlocuteur.

- Quels sont donc les sujets dont vous souhaitez m’entretenir ? Si vous souhaitez avoir des scoops avant vos confrères, vous n’en aurez pas,
plaisanta-t-elle sur un ton plus léger. A moins que ce ne soit au sujet de la bataille de Makem Te ?

Son regard se rembrunit quelque peu. Quand bien même ils étaient parvenus à défendre la planète et les compliments pleuvaient autour d’eux, elle ne se sentait pas tout à fait satisfaite de l’issue. Non que les morts au combat lui procurassent grande émotion. Plutôt, c’était la sensation que leur plan était parsemé de failles que l’Empire avait peut-être aussi remarqué, et qu’il exploiterait lors de la prochaine crise, s’il y en avait une. Oh, il y en aurait une, car le traité d’Artorias était une infamie dont elle se débarrasserait tôt ou tard. Ce jour-là, il ne faudrait pas reproduire les confusions de Makem Te. Elle était bien déterminée à tout mettre en œuvre pour que la République fût la plus solide possible dans ses réponses militaires, désormais. Elle était même prête à y inclure les Jedi, si cela pouvait aider. Tant qu’ils ne s’occupaient pas de politique mais de terrain, ils étaient un mal nécessaire. Ou plutôt, un mal utile.

- Les évènements se sont précipités à la suite du SGP,
reprit-elle à voix basse lorsqu’elle fut certaine de n’être pas trop écoutée par des oreilles indiscrètes, mais nous serions idiots de ne pas prendre le temps d’analyser nos performances et nos erreurs. J’envisage un débriefing à froid pour réaliser ce travail, avec les acteurs de cette crise. Je veux optimiser notre apprentissage de ces évènements, car s’ils doivent se reproduire, Sénateur, l’Empire ne nous laissera pas commettre deux fois les mêmes erreurs en toute impunité. Accepteriez-vous de participer à une réunion de travail pilotée par Vanesta Holdoll ?

Holdoll était la nouvelle dirigeante des armées dans le gouvernement Kira. Elle avait gagné la confiance d’Emalia sur ses intentions. Restait à voir si d’un point de vue pratique, elle était aussi compétente qu’elle le promettait.

- Nous associerions bien sûr les Jedi qui ont participé à la stratégie militaire, afin de faire le point sur les écueils dans lesquels nous sommes tombés. Notamment ce miraluka…


Comment s’appelait-il, déjà ? Elle aurait dû le récompenser, lui aussi, mais il avait été sur la liste des absents. Ah, elle avait son nom sur le bout de la langue… Il y avait tellement de nouvelles têtes dont elle devait se souvenir qu’il allait bientôt falloir qu’elle embarque avec elle un droïde pour lui servir d’aide-mémoire.
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Que dire de plus ? Je pensais avoir été assez explicite et clair sur les missions de l’Ordre, sur notre devoir. Je comprenais assez facilement l’incompréhension du jeune padawan ainsi que ses convictions. J’étais chevalier Jedi, Gardien de surcroît. J’avais passé beaucoup d’années à patrouiller dans les bas-fonds des grandes planètes et villes de la République Galactique aux côtés de Maitre Herambra. J’avais vu la misère et l’impuissance de l’entité suprême à gérer la décadence au point d’en vomir mais j’avais finis par comprendre, et même à accepter la chose. En tant que Jedi, l’un de mes devoirs était d’aider ces gens et je continuerais à le faire sans hésiter. Cependant, je ne disposais pas des mêmes moyens, l’Ordre non plus. Ces gens avaient appris à accepter leur misère et à vivre avec. C’était malheureux, je ne pouvais pas nier le contraire et j’espérais sincèrement que la plupart d’entre eux puisse parvenir à s’extraire de la vase où ils vivent embourbés. Je m’étais renseigné sur Kolin et je savais qu’il venait de ce genre de milieux. Ses pensées et ses craintes étaient fondées et je comprenais d’autant mieux son intérêt à l’égard de ces gens ainsi que sa détermination à les aider.

Il était encore jeune et n’avait rejoint le Temple que depuis peu. Il n’avait pas encore prit ses distances face à son ancienne vie et c’était tout à fait normal. J’avais eu l’avantage de rejoindre l’Ordre étant très jeune, beaucoup plus jeune. Je ne connaissais rien du monde à l’époque et il fut facile pour moi de m’en détacher pour devenir l’individu que j’étais maintenant. Cependant, l’âge de Kolin ne le rendait pas inapte pour autant. Il avait juste besoin de temps ainsi que d’un déclic que seul un mentor pouvait offrir sur le long terme. Il n’était qu’au début de sa formation, il n’avait pas encore voyagé ni même étudié sur le terrain les civilisations et les cultures. Il avait encore tant de choses à apprendre que les couloirs du Temple ne pouvaient lui dévoiler.

Je me souvenais d’ailleurs que je ne parlais que très rarement de ma famille à son âge, si ce n’est de ma mère. Quoi de plus normal, cette dernière étant elle-même une Jedi, une Maitre Jedi. Kolin prenait les choses trop à cœur et se complaisait en préjugés car il ne parvenait pas à discerner toutes les facettes de ce qu’il observait. La République était imparfaite, c’était un fait. Cependant, n’était-elle pas ce qui avait été fait de mieux depuis des millénaires ? Mon regard finit par se durcir alors qu’il venait condamner aussi facilement cette institution séculaire. Cependant, je ne me permettais pas de l’interrompre. Je préférais le laisser continuer et développer ce qu’il avait réellement sur le cœur pour mieux cerner ses zones d’ombres et tenter de les éclairer au mieux.

Alors qu’il faisait une pause, j’en profitais pour regarder autour de nous et ainsi poser mon regard sur Alyria. Elle était encore là mais s’apprêtait à partir. Oui, elle s’était bien débrouillée à la Chancellerie et j’avais même pu l’y aider pendant un temps. Pour autant, j’étais persuadé que ce n’était pas vraiment là la place des Jedi. On s’y retrouvait trop en vue et nous devions endosser des fardeaux et des responsabilités qui n’étaient pas les nôtres. Je ne partageais donc pas l’avis du jeune Kolin et ce dernier pouvait sans doute le voir à mon regard d’acier posé sur lui et digne de celui de mon second mentor, Léonard Tianesli. Oh, je n’avais pas son regard d’acier grisonnant mais mes prunelles brunes suffisaient à faire peser ma désapprobation.

Ma main finit par se retirer de son épaule pour venir s’apposer sur son crâne, mes doigts s’emmêlant dans ses cheveux alors que je prenais finalement la parole dans l’espoir de lui offrir quelques éclairements :

« Qui sommes-nous réellement, Kolin ? Sommes-nous des tyrans ? Devons-nous imposer aux autres nos visions et nos volontés et détruire ainsi ce qui constitue leurs originalités et leurs personnalités ? Je ne le pense pas, et ce n’est pas la finalité de l’Ordre. Ce n’est pas la tienne non plus. La République n’est certes pas parfaite et elle possède de vilains défauts. Cependant, n’est-elle pas fédératrice ? N’a-t-elle pas empêché les peuples de se confronter dans des conflits dévastateurs à n’en plus finir ? La République permet de préserver la paix dans une grande partie de la Galaxie et possède une influence suffisante pour régler bien des situations qui seraient ingérables sans elle. En tant que Jedi, notre mission n’est pas de gouverner la galaxie mais d’assurer qu’elle ne sombre pas dans le chaos. Nous constituons un rempart contre la tyrannie et l’obscurité, contre les Sith et les dogmes du Côté Obscur. »

Je faisais une pause, le temps de regarder de gauche à droite pour finalement reprendre sur un ton plus doux et aimable. Je ne voulais pas qu’il se sente brusquer et il n’y avait aucune animosité dans toutes mes paroles.

« Si le Conseil estime que Félucia doit-être protégée et si les Féluciens nous en ont fait la demande alors nous les protègerons. Que la République nous aide importe peu. L’Ordre a déjà réglé des conflits sans elle, et l’inverse est tout aussi vrai. Cependant, il est hors de question que nous abandonnions nos valeurs, que tu abandonnes tes valeurs pour régler un problème. Nous sommes pour la paix et la démocratie, pas pour la tyrannie. »

Je me redressais, ramenant mon bras vers moi et me tournant quelque peu pour entrainer doucement Kolin vers un coin de la grande salle et ainsi m’appuyer contre l’un des murs de la pièce.

« J’ai un jour pensé comme toi. J’étais plus jeune, et j’avais à peu près ton âge. Il y a des choses que je ne comprenais pas, que je n’acceptais pas et qui me frustrait. J’avais la chance d’avoir un mentor à qui parler, et qui avait les mots pour venir laver cette insatisfaction. Je ne sais pas si c’est déjà ton cas, mais il ne te faut pas hésiter à poser tes questions et à révéler tes doutes. Pas tout le temps, évidemment. Des situations ne s’y prêtent pas forcément. Mais lorsque les opportunités apparaissent, il ne te faut pas hésiter. » Je souriais légèrement. J’espérais être parvenu à lui ouvrir les yeux ne serait-ce qu’assez pour entrevoir un plus grand domaine de possibilités. « Un jour, mon Maitre et moi sommes intervenu au milieu d’une guerre civile, sur une planète lointaine, hors de la République. Le régime en place était autoritaire, et n’offrait que peu de liberté. Le peuple a finit par se soulever contre la tyrannie, contre les obligations qui s’empilaient sur leurs épaules. Nous avons réglé la situation, et le peuple l’a remporté car la tyrannie et l’autoritarisme ne fait qu’assouvir le désir de liberté des peuples opprimés. Dès lors, j’ai compris ce qu’était réellement la République et les libertés qu’elle offrait. »

Je croisais les bras, mon regard revenant se centrer sur le padawan après avoir dérivé sur les invités qui allaient et venaient :

« Et toi, dis-moi, as-tu déjà voyagé hors de Coruscant et d’Ondéron ? Hormis Félucia, évidemment.


Galdur
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Sa conversation avec la chancelière avait été interrompue par la venue d'une autre humaine. Bon sang. Il y avait vraiment autant de femelles autorisées à sortir sur cette planète ? Les autres espèces étaient définitivement bizarres. Au moins, il eut la réponse à certaines de ses questions même si il aurait bien volontiers continuer de papoter. Son attention fut cependant captée lorsqu'on lui mentionna une envoyée de Dosha. Depuis quand les femelles avaient pour rôle de s'occuper de ce genre d'affaire ?
Galdur pivota sur lui même et tomba œil pour œil avec l'envoyée en question. Un sourire assez large remplit son visage, dévoilant une dent ou deux, et il gloussa en haussant les épaules.

« Haaaan... Ce genre de message hein ? » gargouilla t-il en remontant son pantalon.

Il approcha et commença à échanger des mots en Dosh avec l'envoyée. Les deux se renvoyèrent un sourire et Galdur lui fit quelques signes en gargouillant quelques paroles supplémentaires. Une fois la Trandoshanne ayant quitté la pièce, Galdur enclencha son communicateur personnel de fortune qu'il régla sur la fréquence de son escouade.

« Captaine ? C'est Galdur. J'serais un peu en retard. La cérémonie va me perdre plus de temps que prévu. »
« Pour quel motif ? »
« Euh... L'eau va rentrer dans la gouttière.»
« Comment ? »
« Le clou s'insère dans la planche.»
« Je ne comprends toujours pas.»
« La confiture fourre le beignet.»
« Quoi ? »
« Je vais baiser une guenon de ma planète.»
« J'espère avoir mal compris ! »
« J'ai dit : Je vais jouer une chanson à la trompette.»
« Fallait le dire tout de suite ! Accordé. »

Et c'est sur ces belles paroles que Galdur s'éclipsa en interrompant toutes ses conversations pour rejoindre la sortir du bâtiment, se pressant pour aller retrouver sa promise.

----

« Mmmh... Ca rentre ?» marmonna la femelle.
« Oui. Enfin, ça va pas tarder. Je vais forcer un peu.»
« Plus fort ! Plus fort ! »
« Oui, oui. Commence par bien de positionner. Voilà... Comme ca. Par devant. A la une... A la deux...»
« AH ! Ca rentre ! »

Galdur se dépêcha de refermer la boucle sur son sac avant que l'intégralité des affaires bourrées dedans ne soit éjectée. Il se redressa et se passa une main sur le front avant d'aider la Trandoshanne a se relever en lui indiquant d'arrêter de maintenir le sac sur les côtés.

« Maintenant que mon paquetage est fait, que dirais tu que nous passions à la suite ? Cette chambre d'hôtel à un lit deux places, et deux Trandoshans en manque d'action. »

Les deux gloussèrent avant de s'étaler sur le lit, projetant des vêtements de tout les côtés. Galdur se dépêcha de placer la couverture au dessus d'eux... Avant de s'arrêter et de tendre le bras et la tête vers le communicateur de la pièce.
« Hep ! Amenez donc de quoi boire en chambre 142 ! Et quelque chose de fort. »
« C'est tout ? Je pensais qu'on était la pour s'amuser.»
« C'est vrai. Amenez moi aussi un pistolet à colle, un sac à patate et un escabeau pliant.»

Avant qu'il ne puisse continuer, une main lui attrapa la nuque et le tira avec force vers l'intérieur du lit, lui faisant lâcher la pression du bouton de communication.

----

Ce n'est que quelques temps plus tard que Galdur refit irruption à la cérémonie. Il boitillait à moitié, avait l'air foutrement détendu et avait sa ceinture autour de la tête. Une griffure lui ornait aussi la joie gauche, et ses lunettes étaient de travers.

« Woooh... La délicatesse féminine... C'est plus ce que c'était...»

Il passa au milieu des convives avant de repérer la chancelière qui était en pleine discussion avec un individu que Galdur ne parvenait à identifier. Il s'arrêta juste au niveau des deux, les inspecta un instant en se plaçant juste à leur droite, dans leur champ de vision. Leva le bras droit, révélant une bouteille de rhum dont il descendit une bonne gorgée en les regardant bien.

« Ah nan nan. Continuez. Je fais que regarder et écouter. Enfin, j'avais pas vous déranger plus longtemps hein ? Hehe... Z'avez sans doute des trucs importants à vous dire.»

Galdur traça donc son chemin après sa maigre intervention et approcha d'un homme en bure qui se tenait la occupé à taper la discute avec un gosse.

« Hé... Salut... Galdur, Ranger Onderonien. Ca vous tente un peu de rhum ? Entre comrades de camp, mais pas d'caserne, on peut bien trinquer un coup ensemble non ? »

Il inspecta l'enfant.
« Rhum gamin ? À ton âge, je m'en tapais une par jour quand je chassais le wampa sur Hoth. Ca vivifie le corps et l'esprit.»
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