Vaas emplit le verre de whisky, avant de le donner à Darth Zaaz. Le Sith avait tenu à lui donner ses nouveaux ordres de missions en personne, dans l'appartement du Falleen. Ce dernier avait vu son supérieur introduire un disque de donnée dans le serveur de la plate-forme holographique du Général. Le bureau était décoré avec des souvenirs des divers reportages les plus marquant de l'alien, tel un vieux blaster artisanal, une image encadrée représentant plusieurs personnes, dont des membres de l'Echange, prise pendant un rendez-vous secret, ou presque. Sur le bureau, un cendrier constamment plein déversait une partie de son contenu sur le clavier du datapad de Vaas.

"Et bien, Monseigneur, je suis curieux de découvrir ce que vous avez comme idée en tête."

"Amiral Stoker, je crois avoir trouvé un moyen de placer notre pion rebelle sur le devant de la scène..."

Il alluma l'écran central et montre à son allié, une sorte de complexe spatial portant le logo d'une quelconque société pharmaceutique. Le Falleen était quelque peu intrigué. Il y avait donc un moyen d'anéantir les rebelles de Dubrillion ? Ce serait un plaisir, pour lui, que de mettre la main à la pâte. Il désigna le complexe, après avoir bu une gorgée de whisky.

"Qu'est-ce ?"

"Voici la Station Kuun 4, une sorte d'hôpital croisé avec une base de recherches sur des pathologies graves et infectieuses, certaines des souches de maladies qui se trouvent dans les laboratoires de cette station pourraient annihiler une population en quelques jours...et toute une planète en quelques mois voire moins...Le MISO pourrait tirer profit de ces armes bactériologiques à son avantage afin de se faire entendre et c'est là que nous intervenons, Amiral...Nous allons, le plus discrètement possible et sans mêler l'Empire à cela, attaquer Kuun 4...Voler une souche de la Delika, une maladie mortelle et très infectieuse...que nous lâcheront sur une planète richement peuplée et qui aura du mal à résister à une telle épidémie..."

Il change l'image pour montrer les effets de la Delika. Vaas ne put s'empêcher de faire la grimace en voyant les symptômes. Il rendit grâce à qui de droit pour avoir encore l'estomac vide, enfin, mis à part le whisky. Et le café bu à son réveil.

"La Delika provoque une nécrose des organes internes de son porteur, ce qui va le tuer lentement et douloureusement, il existe une souche de vaccin mais elle est conservée sur Kuun 4, nous allons la prendre elle aussi, la dupliquer et la distribuer sur les mondes que nous toucherons afin de permettre d'attiser les flammes de la révolte face à une République qui ne leur est pas venu en aide...Ne mêlez pas les Impériaux ou les Sith, l'attaque doit passer pour un acte terroriste et non une déclaration de guerre, agissez discrètement. Si jamais la station découvre votre présence... Détruisez-la en intégralité, il ne doit rien rester, c'est compris ? Aucune trace, aucun témoin...N'oubliez pas...Nous prenons la Delika et son antidote ensuite nous aviserons..."

Le Falleen acquiesça. Il allait pouvoir vérifier de lui-même les capacités de destruction et d'annihilation d'Orul Bar et de ses hommes. Pourquoi se salir les mains, et faire intervenir des soldats impériaux, ce qui risquait de compromettre les opérations, quand il avait sous la main un spécialiste de la boucherie en masse ? Il contacta le mercenaire alien. Ce dernier, pour une fois, n'était pas d'humeur massacrante. En entendant les ordres de mission, son sourire traversa son visage, élargissant quelques instants ses nombreuses cicatrices.

"Je vous rejoins à l'astroport Darth Malak, Falleen. Vous vous mettez en civil. Rendez-vous dans 18 heures."

L'alien raccrocha, laissant Vaas se demander comment il allait justifier l'atterrissage d'un vaisseau pirate dans un astroport militaire.

Le Falleen s'installa dans le siège du poste de pilotage qu'Orul lui avait désigné. L'alien reptilien s'était arrangé avec les autorités du spatioport pour que le vaisseau du mercenaire puisse accoster, et accessoirement recevoir quelques munitions supplémentaires, comme des torpilles. Cela avait été long et difficile de faire comprendre au responsable des lieux qu'un Général de la Flotte Impériale allait se déplacer incognito, dans un vaisseau pirate, mais il avait fini par comprendre le point de vue du borgne, aidé par le canon du blaster de ce dernier qui appuyait douloureusement sur son nez.
Le vaisseau d'Orul était à l'image de son capitaine : rafistolé et les traces de brûlures un peu partout montraient que l'engin était allé au feu à de nombreuses reprises, et s'en était sorti avec brio. Sa forme, longue, élancée et avait un aspect rappelant un rocher corailleux. Il faisait la moitié de la taille de l'Oeil Sombre, ce qui rassura le Falleen sur ses capacités de destruction : il serait difficile à la République de trouver des traces de la station spatiale après le passage du MISO, ou bien de trouver des liens avec l'Empire.
L'équipage du Boucher Arkanien était en majorité composé d'aliens de la même espèce que lui, mais quelques Humains et d'autres aliens étaient la preuve que le capitaine n'était pas aussi espéciste que l'Empire, tant que ses recrues faisaient leur travail.

"On a eu l'occasion de travailler avec ce Ap Ythel. J'ai rarement vu des jaquettes flotter à l'horizon de cette façon. Il est probable que quelques-uns de mes hommes lui soit passé dessus, par ailleurs."

"Il est alors fort probable qu'il n'ait pas été contre. Enfin, tant qu'il n'est pas dérangé pendant qu'il travaille..."

"Ça, non. Étonnement, il sait assez bien se défendre, un de mes gars en a fait les frais et a fini à l'infirmerie, hahahaha !"

Orul avait une voix rocailleuse, et un rire gras communicatif, au point que Vaas ricana à son tour. Le Falleen s'était vêtu en civil, et semblait, au milieu de cet équipage de tueur, être le plus vulnérable, tant que l'on ne voyait pas qu'il avait son blaster à la ceinture.

"Enfin... Nous avons à faire. Quelles sont les coordonnées ?"

"446-876. Station Kuun 4."

"Qu'est-ce qu'elle possède d'assez particulier pour intéresser le MISO ?"

"Une arme bactériologique, si j'ai bien compris."

Les membres d'équipage proches frissonnèrent en entendant cela, et Vaas les comprenait : ce genre d'arme était difficilement contrôlable, et la moindre erreur pouvait tous les condamner. Il allait falloir être précautionneux. Très précautionneux. Orul entra les données de navigation et le vaisseau décolla, avant de sortir de l'atmosphère de Dromund Kaas, puis enfin entra en hyper-espace. Pendant le trajet, Vaas réfléchit aux nombreux détails de l'opération. Tout d'abord, il faudrait s'assurer que les communications soient coupées, puis parvenir à entrer dans la station, trouver les souches du virus, les différents projets liés à ce virus, l'antidote, et repartir. Le tout sans déclencher d'accident bactériologique. Cela n'allait guère être aisé... Enfoncé dans son fauteuil, ruminant divers plans, tous aussi irréalisable les uns des autres, il finit par fermer son œil valide et s'endormit.

Vaas fut réveillé par un des hommes d'équipage d'Orul, alors qu'ils sortaient de l'hyperespace.
Le vaisseau pirate apparut dans les capteurs de la station si soudainement que les équipes de sécurité n'eurent le temps de réagir. Les antennes de communications furent prestement anéanties par les canons de l'Agresseur Céleste, comme le Boucher nommait son vaisseau. Vaas et Orul se rendirent dans une petite navette de transport, qui se rendit vers la station spatiale, escorté par de petits et rapides chasseurs qui harcelaient les tourelles de défense de Kuun 4.

La navette de transport atterrit dans l'un des hangars de la station, toujours escortée par des chasseurs. Des soldats mirent en joue les assaillants, avant de se faire abattre par les canons des vaisseaux de la troupe d'Orul Bar. La rampe de la navette de transport s'abaissa, et les mercenaires en sortirent pour se mettre en position de défense. Vaas et le Boucher sortirent à leur tour de la navette.

"Tirez, mes p'tits gars !"

Les mercenaires pressèrent les détentes de leurs fusils et de leurs blasters. Les traits d'énergies jaillirent de leurs canons et frappèrent les gardes de la station spatiale, les projetant dans les airs. Quelques-uns d'entre eux parvinrent à ne pas être touchés par les tirs de leurs adversaires et eurent le temps de répliquer, jusqu'à ce que les canons des chasseurs les anéantissent dans une gerbe d'éclairs et de flammes. Vaas s'approcha des corps et les examina. Un d'entre eux était encore en vie et haletait avec une certaine difficulté, la main pressée sur son ventre, pour tenter d'empêcher son foie de se faire la malle.

"Vous ! Pourquoi vous nous attaquez ? Il n'y a rien ici pour des pira- grlgklel..."

Sa tirade avait été interrompue par la main de Stoker qui s'était resserrée sur son cou. Le borgne prit son blaster et le plaça sous le menton du garde.

"Désolé, mon pote. Je ne fais que suivre les ordres."

Avec un sourire, il appuya sur la gâchette, faisant sauter le visage de sa victime. Derrière-lui, Orul applaudit, en souriant largement.

"Bien joué. Je me demandais quel genre de gars tu étais, après que Zaaz nous ai présenté. Parce que, Général, c'est bien beau, comme titre, mais si t'as rien derrière... Enfin... Vu ta tronche, tu l'es pas devenu par erreur..."

Vaas lui adressa un signe injurieux qui fit rire à l'unisson les mercenaires. Le Falleen fouilla ensuite les gardes pour prendre leurs cartes magnétiques. Il en distribua autant que possible aux pirates d'Orul, et en garda un pour lui. Il s'avança et déverrouilla la porte qui leur faisait face. La porte s'ouvrit sur un petit groupe de scientifiques terrifiés, qui se tassèrent devant la rangée de canons pointés vers eux. Une femme se releva, étonnée de ne pas entendre le son caractéristique des blasters, ni d'être envoyée au mur sous un déluge de plasma.

"Que nous voulez-vous ?"

Le Falleen s'avança et lui passa un bras autour de l'épaule, tout en agitant négligemment son blaster. Le sourire mauvais qu'il affichait n'était guère engageant, et il sentit la femme se crisper entre ses bras. Les mercenaires d'Orul Bar étaient en train d'aligner les scientifiques contre le mur, tout en les réduisant à l'impuissance.

"Et bien, ma chère, puisque vous semblez douée d'un instinct de survie supérieur à celui de votre sécurité, je pense que je vais vous prendre comme interlocutrice privilégiée..."

Il riait intérieurement : inutile ici d'user de ses phéromones pour mettre la femme dans ses petits souliers, cette dernière était tellement terrifiée qu'elle ferait n'importe quoi pour ne pas finir transformée en petit tas de matière organique sanguinolente.

"Dites-moi... Où produisez-vous la Delika ?"

Le son caractéristique d'un tir de blaster fit sursauter la scientifique. L'alien reptilien tourna la tête, pour voir qu'un des otages avait tenté de fuir. Un des mercenaires l'avait fait stopper net en lui tirant dans les jambes. Il s'approcha de sa victime et tira dans sa tête.

"Je vous en prie, comment puis-je parvenir à avoir l'entière coopération de notre nouvelle amie ici présente si vous faites autant de bruit ?"

"Comment vous sentez-vous ?"

Vaas, à travers la visière de sécurité de l'équipement de sécurité qu'il venait d'enfiler, toisa du regard la scientifique.

"C'est extrêmement inconfortable et dérangeant, de plus, je ressens la forte envie de me gratter le testicule gauche, et je ne peux pas atteindre mon entrejambe avec ce foutu harnois."

La tenue qu'il avait revêtit était supposé le protéger de toutes les radiations et surtout des nombreux virus qui se trouvaient en incubation dans la station. La femme s'était habillée avec la même tenue, et son regard avait perdu de sa terreur, et semblait perdu dans le vague. Le Falleen avait usé de ses phéromones pour la calmer : elle avait eu une crise de panique après avoir vu son collègue se faire abattre sous ses yeux.
Le militaire avait ensuite cédé aux exigences de son allié et prit avec lui deux gardes du corps possédant une taille assez "décente" pour pouvoir entrer dans les combinaisons de sécurité.
L'alien fit signe à la scientifique d'ouvrir la marche. Pendant qu'ils marchaient dans de longs couloirs, encadrés par de grandes vitres de verres, à travers lesquelles il était possible de voir de la faune et de la flore, aussi diversifiées que dans deux régions d'Alderaan espacées de 1000 kilomètres, ce qui surprit Vaas.

"Ici, la Delika n'est pas notre seul sujet d'étude. Nous accordons aussi notre attention à des souches issues du Chir'daki, ou de la Reeksa. Nous étudions aussi le venin des Crynoids, en espérant trouver un remède réellement efficace, mais sans succès jusque-là."

Vaas assimmilla tout cela. Il ignorait si elle lui révélait tout cela car elle voulait avoir une chance de s'en sortir, ou si c'était un effet secondaire de ses phéromones. Peu lui importait, tant qu'il avait les renseignements voulus et ce qu'il était venu chercher. Enfin, le quatuor entra dans une salle blanche, encombrées de tables de travail, d'équipements de recherches et surtout, d'une colonne centrale sur laquelle des flacons de diverses couleurs étaient accrochés à des présentoirs.

"Voilà. C'est ici que nous travaillons sur la Delika et son vaccin. Mais je dois vous avertir : la propagation de ce virus est extrêmement rapide, et le vaccin a de violents effets secondaires pouvant entraîner la mort d'une personne à la constitution un peu trop fragile."

Vaas s'approcha de la colonne et, après avoir observé les fioles un long moment, parvint à trouver celles contenant la Delika et son vaccin. Il les prit en main et les remit à leurs places respectives, avant de prendre une fiole de couleur violette. Il la montra à la jeune femme.

"Mella. Qu'est-ce ?"

"C'est un virus qui paralyse les membres, plongeant ses victimes dans une sorte de coma sans rêve. Il n'est pas mortel, mais, une fois traité, il provoque un affaiblissement musculaire qui peut durer jusqu'à trois mois, sans guère plus de séquelles par la suite que des coups de fatigues momentanés. Le vaccin se trouve à côté. Il s'agit des résultats de nos premières recherches menées dans ce laboratoire et donc sont celles auxquelles nous avons accordé le plus d'attention."

Le Général hocha la tête et s'éloigna, avant de prendre son holocom.

"Orul ? J'ai la Delika."

"J'ai réfléchi à cela, Vaas. Cette saloperie... C'est de la barbarie. Et quand MOI, Orul Bar, je dis cela, c'est que je le pense vraiment. Zaaz risque de détruire la planète avec, et ce n'est pas le but du MISO."

"Je sais. Mais je viens de mettre la main sur quelque-chose qui pourrait changer les choses. De la Mella. Cela paralysera ses victimes, sans les tuer. Et les effets secondaires du vaccin sont tout à fait satisfaisant. Qu'en pensez-vous ?"

"Ach... Je déteste dire cela, mais je préfère échanger la mort violente et douloureuse de mes ennemis contre leur vie, et leur coopération. Prenez-le. Que fais-t-on pour les scientifiques ?"

"Attendez-moi dans le vaisseau. J'en fais mon affaire. Prends toutes les combinaisons de sécurité possibles et imaginables."

L'alien reptilien confia la Mella à ses gardes du corps, ainsi que le vaccin. Les deux mercenaires sortirent de la pièce, le laissant seul avec la scientifique. Il s'approcha d'elle et l'enlaça.

"Je vous remercie pour votre coopération. Adieu."

Puis, il lui brisa la colonne vertébrale, avant de la lâcher. Elle tomba au sol, telle une poupée désarticulée. Le Falleen se dirigea ensuite vers le centre de sécurité, où il enclencha les hauts-parleurs.

"Messieurs-dames, sachez que, après une fort mauvaise manipulation de ma part, des souches de virus mortels se sont infiltrées dans la ventilation de la station. Ce qui signifie que vous mourrez tous dans d'atroces souffrances, malheureusement, notamment parce que ma maladresse m'a conduit à briser les vaccins que vous possédiez. J'en suis... Navré. Mais sachez que c'est un sacrifice... Auquel je consens de bonne grâce."

Il jeta alors les diverses fioles dans le système de ventilation, avant de courir en direction de la navette de transport. Il entra dedans et retira enfin sa combinaison de survie, avant de gratter frénétiquement son entrejambe en poussant un soupir de soulagement.

"Enfin... Je me retenais depuis une vingtaine de minutes... Enfin... Rentrons, Orul. Notre mission ici est terminée. En cas de problèmes, sachez que je prends la responsabilité du changement de virus."