Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
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A proximité de Columex et de la Route Perlemienne, le Star Home dérive lentement, telle une araignée figée aux dimensions improbables. Véritable palace au milieu des étoiles, la station spatiale des Hapans, sur ordre de la Reine-Mère Astarta Espara, sert de lieu d’accueil du tout premier Sommet Galactique pour la Paix. L’objectif est de réunir les acteurs de la galaxie autour de négociations pacifiques visant à désamorcer les conflits existants. Un objectif bien idéaliste…
… mais de nombreuses nations ont répondu présentes à l’appel. La République en premier lieu, mais aussi les Bothans, des représentants de mondes neutres et de l’espace Hutt… Et même l’Empire s’est décidé à s’y faire représenter. Les Jedi, bien entendu, craignant pour la sécurité des diplomates de tous bords, ont envoyé quelques émissaires, et même un membre du Conseil Jedi sera présent.
Service d’hôtellerie, spectacles splendides, accueil pour les journalistes venus de toute la galaxie, et bien sûr des réceptions diplomatiques en grande pompe… Sa majesté la Reine-Mère a vu grand, et le Star Home scintille sous les milliers de flashs des reporters.

Cependant, tout ce faste peine à dissimuler la situation électrique à bord du palace : les républicains grincent des dents depuis l’annonce de la présence des Sith, dont tout le monde craint un comportement provocateur. Les Hutt, par leur flegme et leurs propositions multiples, n’aident pas non plus à détendre l’atmosphère. Surtout que d’importantes flottes militaires républicaine et impériale encadrent la station spatiale, comme pour rappeler à tous que le lieu reste hautement stratégique et qu’un conflit pourrait toujours être sur le point d’éclater.

Lorsque la stupeur entre dans le Star Home, toutefois, ce n’est pas à cause d’un incident diplomatique : toutes les négociations sont suspendues suite à l’annonce de l’attaque de mondes républicains et impériaux. Makem Te, monde républicain, est encerclé par une bataille spatiale inconcevable : les Sith, la LMP, une flotte Hutt... Les agressions sont revendiquées par un baron du crime Hutt du nom de Borenga. En quelques heures, l’Empire entre en action et se bat avec violence au sein des frontières de la République, où la LMP semble la première avoir ouvert le feu. Sur la planète, tout le monde est confus : que font les Sith ? Pourquoi viennent-ils se battre jusqu’ici ? Est-ce seulement pour terrasser l’ennemi Hutt… ? Et la LMP ? Que lui prend-il ?
Pendant ce temps, la République aussi envoie bien sûr sa propre armée pour défendre Makem Te. Mais c’est avec désarroi qu’ils constatent que la route perlemienne est totalement bloquée au niveau du système de Lianna, car ils entrent en conflit direct avec l’importante flotte de l’espace Hutt, qui les empêche de sortir d’hyperespace en toute sécurité ! Faut-il s’épuiser à forcer un barrage alors que toutes les forces sont requises pour sauver Makem Te d’un triste sort ?

Une chose est certaine : brutalement, le Sommet Galactique pour la Paix se transforme en Sommet Galactique de Guerre. Des alliances exceptionnelles seront-elles possibles pour repousser ce nouvel ennemi ?


Quatre membres du Conseil Jedi ont fait le déplacement pour se rendre sur le Star Home afin d’assister au premier Sommet Galactique pour la Paix. L’intention de cette rencontre leur paraissait bien évidemment louable, mais ils craignaient aussi l’instrumentalisation de cette rencontre par les Sith ou d’autres acteurs. C’est ainsi que Gabriel Fyelën, Anya Jeseladai, Jiljoo’Blankuna et Thosscon Sodervall, accompagnés de quelques Chevaliers Jedi, se réunissent en aparté afin de discuter la crise qui est en train de se produire. En marge de ce qui arrive sur Makem Te et sur la route perlemienne, où certains de leurs chevaliers et maîtres tentent de sauver des civils, ils sont aussi inquiétés par la présence de Jedi qui, spontanément, se sont rendus sur Felucia. Les Maîtres ont en effet senti, eux aussi, l’appel terrible qui a eu lieu depuis cette planète : celui de millions d’êtres plongés dans la panique et le désespoir, car des astéroïdes se dirigent droit sur la planète, menaçant de faucher toutes ses vies. Un groupe de Jedi à proximité de Felucia s’est immédiatement rendu sur les lieux, conduits par Maître Vorkosigan, afin de sauver le plus de civils possible. Mais Felucia est en territoire Sith… Le Conseil sait qu’il devra donc user de stratégie et de diplomatie pour que la présence des Jedi ne crée pas d’incident diplomatique avec l’Empire… Surtout à un moment où une planète républicaine est attaquée et que l’Empire s’avère être le seul rempart contre l’ennemi, puisque l’armée Républicaine ne parvient pas, pour le moment, à percer le blocus de la route perlemienne. Mais une confiance envers les Sith est-elle seulement envisageable ? Ne vont-ils pas tout simplement envahir Makem Te ? Agresser les Jedi sur Felucia ? Il faut protéger les civils, mais aussi les Jedi volontaires qui prennent actuellement des risques sur Felucia et sur Makem Te pour accomplir ce qu’ils ont pensé être leur devoir. Cela devra passer par des directives à donner aux Jedi sur le terrain, en fonction de ce qu’ils pensent être les intentions de l’Empire, de leurs capacités, de celles de cet ennemi Hutt…

Alors qu’enfermés dans une petite chambre du Star Home, les quatre Jedi débattent avec fièvre, un Chevalier vient frapper à leur porte, qui coulisse ensuite dans un doux chuintement. L’émissaire, un nautolan au front brillant de sueur, n’oublie pas le protocole malgré la situation de crise : les mains derrière le dos, il s’incline brièvement devant ses sages aînés avant de prendre la parole.

- Maîtres, la Sénatrice Anthana a formulé le souhait de s’entretenir avec vous. Elle patiente dans le couloir, leur apprend-il avec une hésitation dans la voix.
- Ce n’est pas le moment, gronde le falleen Sodervall, nous avons une crise à gérer ! Ne peut-elle patienter quelques instants ?
- Elle a peut-être quelque chose sur le sujet à nous apporter, tempère sagement Maître Blankuna de sa voix apaisante.
- En effet, Maîtres. Elle dit avoir une proposition à vous faire qui pourrait vous être fortement utile.
- Faites-la entrer, tranche Maître Jeseladai, la Miraluka dont la voix révèle un intérêt mystérieux pour cette demande. Dites-lui simplement que nous n’aurons que peu de temps à lui accorder.

Maître Sodervall serre les poings, prêt à déceler le piège éventuel tendu par la Sith. Puis il plante son regard interrogateur dans les yeux du Nautolan, qui étrangement ne s’est pas encore retiré pour prévenir la Sénatrice Anthana.

- Qu’y a-t-il, Chevalier ?
- Maître Waray m’a également contacté, ajoute le Nautolan. Elle a insisté pour que vous ouvriez le canal de transmission crypté. Le 08.

Maître Sodervall acquiesce lentement, et le Nautolan referme enfin la porte avant de courir à la rencontre d’Anthana pour la faire venir jusqu’au Conseil. Pendant ce temps, les maîtres intrigués se connectent via une console de communication sur le canal 08, celui réservé aux transmissions de la plus haute importance. Le niveau de cryptage est extrêmement complexe, et seuls les douze Maîtres du Conseil disposent de la clé leur permettant de communiquer via ce canal. Maître Waray doit avoir des informations de la plus haute importance pour utiliser ce moyen de communication…

Quelques secondes plus tard, un holoprojecteur fait apparaître sur la table centrale le buste et le visage de Maître Waray, drapée dans sa bure.

- Maîtres, je vous remercie de m’avoir répondu si vite. Comme vous le savez déjà certainement, la situation est particulièrement complexe entre le blocus de la route perlemienne, les astéroïdes se dirigeant sur Felucia, l’attaque de Makem Te où les Sith sont désormais présents en nombre important… Après une longue conversation avec Maître Don, nous craignons tous deux qu’une stratégie impériale puisse être dissimulée sous ces soudaines multiples crises. Il n’y a rien de certain, mais l’éventualité ne doit en aucun cas être écartée. Vous êtes les mieux placés pour gérer la situation d’un point de vue diplomatique grâce à votre présence sur le Star Home. De notre côté, nous nous efforçons de récupérer le plus d’informations possible provenant de Felucia, de Makem Te et des flottes républicaines. Nous vous transmettrons toutes les informations stratégiques que nous récolterons au fur et à mesure.

Maître Waray fait une pause. Son visage est dur, ses sourcils froncés sous l’effort de la réflexion. Elle essaie de ne rien oublier d’essentiel, et d’amener la raison de l’usage d’un canal si hautement sécurisé alors que jusqu’ici, rien de particulièrement confidentiel n’a été dit.

- Maître Waray, intervient la Miraluka. Nous allons recevoir dans quelques instants la Sénatrice Lana Anthana. Il est possible qu’elle porte les revendications des Sith dans la crise actuelle. Nous vous tiendrons nous aussi informés de ce qu’elle peut nous apporter. Dans le cas contraire, nous évaluerons avec l’armée républicaine la stratégie la plus urgente pour sauver les civils de Makem Te et de Felucia.
- Compris. Maître Don est actuellement avec moi sur Coruscant. Il m’a demandé de vous transmettre son souci des Jedi partis sur Felucia. Si jamais il s’agit d’un piège impérial, il nous faudra ruser pour les récupérer sains et saufs avant la collision avec les astéroïdes. Nous allons faire tout notre possible pour les soutenir à distance de notre côté. Du vôtre, nous vous faisons confiance pour prendre les meilleures décisions possibles en accord avec les autorités présentes au Sommet Galactique.
- Très bien.
- Une dernière chose… Nous avons pensé qu’un analyste de la stratégie impériale pourrait vous être utile, d’où l’utilisation de ce canal crypté. Pour des raisons de sécurité, son identité restera dissimulée afin qu’aucune âme mal intentionnée à bord du Star Home ne puisse s’en prendre à cet individu après vous avoir espionné.

Surpris, les maîtres Jedi acquiescent. Une aide sur le plan stratégique ne sera pas de refus, surtout s’ils parviennent à obtenir des informations provenant de l’intérieur de l’Empire…

- Maîtres, je m’en retourne au travail avec mes propres informateurs. Je vous laisse avec l’expert en stratégie impériale. Je vous recontacte prochainement. Que la Force soit avec vous…

Le visage de Maître Waray disparaît, laissant un silence étrange dans la pièce. Puis, brusquement, un autre buste apparaît, mais cette fois les Maîtres ne reconnaissent pas l’un des leurs. Une capuche rabattue sur le visage incliné vers le sol, il est impossible de voir les traits de l’homme. Même sa voix, probablement, sera déformée pour que son identité ne puisse être découverte. S’agit-il d’une Ombre au service de Krava Waray ? Peut-être…

Les Maîtres n’ont de toute façon guère le temps de faire connaissance. La porte de la salle coulisse de nouveau et le Chevalier nautolan réapparaît avec un peu moins d’hésitation que la fois précédente.

- Maîtres, la Sénatrice Lana Anthana.
- Merci, Chevalier. Vous pouvez nous laisser.


[Précision HRP : vous l’avez compris (ou pas), l’individu inconnu en holo est Détenu 684b. Pour des raisons HRP autant que RP, il vous est impossible de deviner son identité. A la limite les maîtres du Conseil peuvent peut-être penser à l’éventualité qu’il puisse s’agir de feu lord Janos, prisonnier sur Coruscant, mais cela ne peut absolument pas être deviné par Lana. L’hypothèse la plus probable reste qu’il doit s’agir d’une Ombre sous les ordres de Maître Waray, qui a dû infiltrer les Sith et protège donc son identité.]


Seuls les joueurs Gabriel Fyelën, Détenu 684b & Lana Anthana peuvent intervenir dans ce sujet. S’agissant d’un RP de stratégie, vous serez départagés sur la qualité d’écriture de votre RP, la pertinence, l’originalité et le réalisme de votre argumentation et de vos propositions ainsi que votre fair-play vis-à-vis de vos adversaires.
Ordre de post : Lana – Gabriel - Détenu.
Invité
Anonymous
Lana se trouvait sur Star Home. Où diable aurait-elle pu être, à vrai dire ? Sénatrice de Kuat, membre influent du Sénat de la République, il n'y avait aucune chance qu'elle ne rate un tel événement. Beaucoup de personnes s'accordaient sur le fait que cela allait tourner une page historique dans la galaxie, que la paix était pour ainsi dire déjà signée... Bien sûr, toutes ces belles paroles ne représentaient qu'une utopie aux yeux de Lana. Elle connaissait trop bien les sith pour savoir que, si jamais la paix venait effectivement à être signée, elle ne serait que temporaire. Cependant, il n'y avait aucun doute sur le fait que d'importantes discussions allaient se tenir ici, et l'umbaranne tenait à mettre son grain de sel. Avec la chancelière qui démissionnait, et la situation qui devenait tendue, il y avait moyen de tirer son épingle du jeu !

Et puis... Ici, les jedi seraient un peu moins sur son dos.

Les derniers mois au Sénat avaient été très éprouvants pour la sith. Avec la création d'un corps spécial de jedi, l'Ordre l'avait surveillée comme rarement auparavant, et cela en toute légalité. D'après elle, cette garde licteur avait été conçue dans l'unique but de lui coller aux basques, à elle en particulier. Qui d'autre, sinon ? Si un autre sith s'amusait dans les couloirs, elle le saurait forcément, tout comme les jedi... Jour et nuit, à chaque endroit sur Coruscant qu'elle pouvait fréquenter, elle avait l'impression d'être surveillée. Ce n'était pas comme si elle avait voulu tenter quoi que ce soit, mais on la surveillait comme une criminelle ! A bord de Star Home, il y aurait d'autre sith, et les jedi la laisseraient probablement tranquille.

C'était impératif pour elle. Aujourd'hui, elle devait approcher le Conseil des jedi sans se faire intercepter par des sous-fifres. Elle savait de source sûre qu'il y aurait un ou plusieurs maîtres présents pour les pourparlers.

Les négociations venaient à peine de commencer lorsque Lana, en compagnie de nombreux autres sénateurs et diplomates, assista en direct aux événements autour de Makem Te, par l'intermédiaire de l'Holonews. Comme si la situation n'était déjà pas assez chaotique comme ça à cause de Felucia, voilà qu'un nouveau conflit et qu'un nouvel acteur entrait en jeu... Lana vit le Hutt holographique énoncer ses exigences, et se dit qu'il ressemblait vaguement à Ragda. Qu'importait, les limaces se ressemblaient toutes plus ou moins à ses yeux. Elle accueillait la nouvelle du conflit autour de la voie Perlemienne avec un certain flegme. Aucun de ses intérêts ne semblaient en danger immédiat, aussi réfléchissait-elle seulement à la manière de tourner ce chaos à son avantage.

Les négociations furent suspendues brutalement. La majorité des diplomates regagnèrent leurs quartiers, ou leur navette, afin de discuter en privé avec leur supérieur de l'évolution de la situation. Soudainement seule, Lana se dit qu'il n'y aurait jamais meilleure aubaine pour appliquer son plan. Elle lança la Force autour d'elle, étendant son esprit au reste de star Home. Elle n'eut aucune difficulté à localiser les maîtres jedi. Ce n'est pas comme s'il essayait de cacher leur présence, contrairement à elle... Elle se leva calmement de son siège, et se dirigea vers leur cabine.

Un jedi faisait le garde à l'entrée. C'était la première épreuve de la soirée...


- Je dois parler aux membres du Conseil, débuta-t-elle d'une voix claire, sans autre forme de préambule.

Le nautolan la regarda un instant, sembla hésiter, puis rentra dans la cabine pour annoncer sa présence. Quelques instants plus tard, il réapparut devant elle, l'invitant à rentrer. Lana manqua presque de cacher sa surprise. Elle s'était attendue à ce qu'une telle audience soit bien plus difficile à obtenir ! Les jedi n'étaient peut être pas si concentré sur elle après tout... Se cachant derrière un masque de neutralité, elle pénétra dans une petite chambre remplie de personnes qui souhaitaient vraisemblablement la voir disparaître.

Devant elle, quatre maîtres se tenaient assis. Un vrai tribunal... Sur une table plus ou moins au centre de la pièce, un buste holographique d'une personne encapuchonnée faisait face aux jedi. Un autre jedi ? Interrompait-elle une importante réunion de l'Ordre ? Elle espérait que ce ne soit pas le cas, elle voulait les voir dans les meilleures dispositions pour la recevoir... Bon, il était trop tard pour reculer à présent, même si toutes les fibres de son être lui hurlaient le contraire !


- Maîtres jedi, salua-t-elle en s'inclinant légèrement.

Elle se plaça près du projecteur holographique, sa peau rendue encore plus pâle par la projection du buste humanoïde. Elle portait une magnifique robe kuati, sans manches, qui la couvrait pourtant du cou jusqu'aux pieds, et traînait même derrière elle, comme le voulait la dernière mode de son monde. D'un délicieux vert émeraude, la soie était brodée de fils d'argent formant des motifs complexes au cou et à la taille. Un œil observateur pouvait voir là les armoiries de la famille princière de Kuat, comme l'attestait la tiare qui ornait son front. Ses cheveux noirs étaient rassemblés en une unique natte, tressée avec un ruban de soie argentée. Tranchant avec le reste de l'élégante tenue, une épaisse paire de lunette noire couvrant totalement ses yeux pour les protéger de la luminosité venait compléter le tableau.

Devant la tenue austère des jedi, elle se dit qu'elle aurait probablement dû se changer pour quelque chose de plus sobre. Il s'agissait de la tenue qu'elle avait choisie pour suivre les négociations, et qui devait donc afficher une certaine prestance... Serrant imperceptiblement les dents devant une telle maladresse, elle poursuivit malgré tout :


- Je suis Lana Anthana, princesse de Kuat, et représentante de ce monde au Sénat galactique. Comme vous le savez probablement...

Alors qu'elle terminait sa phrase, la lumière de la pièce décrût brusquement sous l'effet de la Force, plongeant ses participants dans une douce pénombre, suffisante toutefois pour voir clairement tout ce qu'il se passait dans la pièce. Lana retira d'un geste ses lunettes, et ses deux pupilles pâles apparurent dans l'obscurité, deux petits phares brillants ne cherchant qu'à attirer l'attention.

- ... Je suis également une sith.


Elle hésita un instant, une pensée saugrenue lui traversant l'esprit. Elle avait visiblement hérité de Darth Ritter son amour pour l'effet théâtral...

A présent à l'aise dans son environnement, elle décida d'aller droit au but :


- Je ne gâcherai pas votre précieux temps, maîtres jedi, aussi serais-je assez directe aujourd'hui. Je suis ici pour vous offrir mon aide dans votre lutte contre l'Empire.

Elle ne pensait pas dire un jour ce genre de phrase, ni même proposer son aide aux jedi.

Si une page de l'Histoire de la galaxie n'était pas tournée à ce sommet politique, une page de son histoire personnelle le serait sûrement.
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Anonymous
"Aveugles nous sommes, si la construction de cette armée nous a échappé..." - Maitre Yoda


Tout s'enchainait, encore une fois. D'un simple événement à gérer semblait à nouveau naître une nouvelle crise qui avait sa propre importance et une intensité presque incroyable. Ce jour devait être un sommet pour la Paix, et finalement, il y avait bientôt plus de conflits au même moment dans la Galaxie que lorsque les pourparlers de cet événements étaient en cours.

Quand Maitre Waray parla des Padawans partis sur Félucia, Gabriel se sentit inquiet dans son coeur. Il comprenait la fougue et la volonté de ces Jedis, mais leurs actes les plaçaient dans une situation complexe, autant qu'ils mettaient l'Ordre en porte-à-faux vis-à-vis du traité de paix. Pire, les aider s'annonçaient purement difficile. Une situation qui était épineuse en l'état actuelle.

-"Merci Maitre Waray. Rassurez le Grand Maitre, nous menerons à bien ces négociations. Que la Force soit avec vous..."

C'est ainsi que s'acheva cette conversation, là où une autre allait s'engager. Lana Anthana... Que pouvait-elle bien vouloir ? Maitre Jeseladai semblait laisser présager qu'il pouvait s'agir d'un Médiateur de l'Empire, mais Gabriel espérait qu'il n'en serait rien. Pour une fois, il espérait que la sénatrice de Kuat n'aurait rien à voir avec les évènements, si ce n'est d'être présente par le plus grand des hasard. Le cas contraire n'aurait donner finalement que plus de crédits au propos de Léonard lors d'une dernière séance du Conseil qui s'était mal terminée. D'ailleurs, Gabriel ne pouvait que se demander ce qu'il se serait passé si le Conseil avait voté favorable au projet soumis par Maitre Don. Encore que le temps aurait trop court probablement pour mettre réellement en place ce projet.

Mais l'heure n'était plus à cela, alors que l'invitée de dernière minute entrait dans la pièce. Le moins que l'on puisse dire est que sa robe était en adéquation avec l'image qu'elle avait toujours affichée. Par contre la suite... Gabriel apprécia pour la peine d'être assis tant il se serait attendu à tout sauf à ça.

Était-ce un aveu de sa part ? Déclamer ainsi qu'elle était Sith, elle qui s'en était toujours caché ? D'une certaine manière, la déclaration allait de paire avec sa présence, comme l'avait présentie plutôt Maitre Jesaladai. Mais d'un autre, cela ne lui ressemblait absolument pas. Gabriel n'aurait jamais cru que cette révélation serait finalement faite ainsi, venant de son propre chef. Qu'aurait penser Ellana Caldin ?

"Je suis ici pour vous offrir mon aide dans votre lutte contre l'Empire." Que voulait-elle dire par là ? Car au final, cette seule déclaration amenait la réponse à Maitre Jeseladai. Non, elle ne venait pas pour porter un quelconque message, pour être médiatrice dans un nouveau rapport de force avec l'Empire. Elle venait "offrir" son aide.

-"Et de quelle aide parlez-vous ?"

La voix du Maitre Sodervall trahissait en soi sa pensée : il ne lui faisait pas confiance. Tout comme chacun des Maitre d'ailleurs. Et même la Force savait qu'il serait difficile à l'Umbaranne de défendre ce qu'elle venait d'avancer. Pour autant, la main de Gabriel se leva, et par un léger mouvement de haut en bas répété, il incita les Maitres à tempérer. Son Homologue Twi'lek était celle qui lui semblait la moins nerveuse d'ailleurs face à la situation, et à cette nouvelle révélation.

-"Faisons le point avant de nous engager sur un point comme celui-là. Sénatrice ..."

Le regard de Gabriel se porta alors sur celui brillant de l'interlocutrice visée par ses propos.

-"Nous le savons effectivement. Mais ce statut ne vous a pas été reconnu lors d'un certain procès, je gage que vous vous en rappelez. En cela, ici, pour moi, vous n'êtes que Lana Anthana, Sénatrice de Kuat et princesse du même monde. Je me demande dans ce cas si vous souhaitez que nous vous considérions réellement comme une Sith à part entière ?"

Une autre façon de dire aurait été celle que Maitre Jeseladai déclama juste ensuite :

-"Est-ce là des aveux ?"

Une main tendue en une situation de crise était appréciable, encore fallait-il que celle-ci ne se révèle pas être en réalité une patte de Rancor.
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Si l'on m'avait demandé de m'imaginer l'existence que je mènerais après ma mort, j'aurais répondu que je vivrais enfermé dans un cachot, à répondre patiemment aux questions que l'on me poserait, passant le reste de mon temps à méditer sur mon sort et à me concentrer sur la Force pour en tirer tout l'enseignement possible. De ce point de vue, je ne m'étais guère trompé. Mais jamais, non, jamais je n'aurais pu concevoir qu'un jour, on me demanderait de jouer un nouveau rôle dans les hautes sphères du pouvoir. La politique n'était plus rien pour moi : un douloureux passé, le sacrifice d'un idéalisme borné, une dérisoire erreur de parcours, l'échec d'une vie. Mais je ne pouvais plus rien en attendre : l'équilibre dans la Force, cet Ordre dont j'avais tant rêvé et qui m'avait poussé vers le pire, ne pouvait pas s'accomplir sur un plan politique, j'en avais désormais la certitude.

Les hautes instances ne se manifestèrent pas de la même manière que d'habitude. En règle générale, on ouvrait le petit volet de ma porte de cellule et l'on me parlait à travers un rayon laser censé garantir la sécurité. Cette fois-ci, l'on me parla directement par interphone, sans même me faire l'honneur d'une présence physique - quel intérêt y auraient-ils trouvé ? Un aveugle insignifiant comme moi n'en méritait pas tant.

«Détenu 684b. Les autorités républicaines ont une mission de la plus haute importance à vous confier. »

Une mission ? Quelle mission ? Je ne voyais décemment pas ce que l'on pouvait me demander.

« Avant de vous exposer la situation dans le détail, deux éléments préliminaires. Premièrement, il vous est formellement interdit de révéler votre identité : tout au long de cette mission, vous aurez le statut de consultant diplomatique, sans qu'aucun nom précis ne vous soit donné. Deuxièmement, nous ne vous délivrerons aucune information sur l'institution commanditaire : sachez seulement que cette procédure toute particulière a reçu l'aval des autorités républicaines et de l'Ordre Jedi. Ceci étant dit, voici tout ce que vous avez à savoir sur le récent contexte politique... »

Intrigué par cette idée de "consultant stratégique", j'ouvris grand les oreilles, alerte. Faisant montre d'une concision et un sens de l'efficacité inégalables, la voix me brossa le portrait de la conjoncture. Je n'avais pas été mis au courant des dernières nouvelles depuis ma fameuse révélation : ma connaissance des faits s'arrêtait à la mort de Valérion et au suicide de Keyiën, mais jamais l'on ne m'avait tenu au courant de la suite des événements. Ce qui me surprit le plus, ce fut la démission de la chancelière Von : cette femme était toute choisie pour sa fonction ; son charisme et sa rigueur professionnelle lui auraient peut-être permis d'aller loin. Le reste, en revanche, demeurait sinistrement prévisible : un Sommet Intergalactique pour la Paix, entrecoupé d'une intervention Hutt... n'importe quel politologue aurait pu prévoir une situation de ce type ; moi, en tout cas... Pour avoir dû coopérer avec Soko le Hutt, deux ans plus tôt, je m'étais toujours dit que leurs clans représentaient une bombe à retardement. Je n'avais pas tort. Et ce n'était pas un hasard si cette bombe venait d'exploser en pleines tractations galactiques.

« Nous vous mandatons pour assister le Conseil Jedi dans les décisions que ses membres prendront concernant les événements qui se sont déroulés. Votre connaissance de la bureaucratie et de l'industrie Sith constituera un atout majeur. Nous vous répétons que vous n'avez pas à révéler votre identité : vous apparaîtrez sous votre capuchon ; quant à votre voix, elle sera modifiée pour préserver votre anonymat. Veuillez vous placer très exactement au centre de votre cellule... Oui, voilà... Ne bougez plus. Nous vous mettons en communication avec le Conseil. »

Si je ne pouvais les voir, il m'était possible de les entendre : Gabriel Fyelën, Anya Jeseladai, Jiljoo’Blankuna et Thosscon Sodervall, d'après ce que l'on m'indiqua. J'allais me présenter, quand soudain surgit une cinquième voix : celle de Lana Anthana, princesse et sénatrice de Kuat.

« Comme vous le savez probablement... »

Ce nom m'évoqua des myriades de souvenirs, tout mon passé au Sénat... Elle, je ne l'avais jamais rencontrée personnellement ; elle se serait même fondue dans la masse de tous ces sénateurs anonymes sans les rumeurs et vagues scandales qui gravitaient autour d'elle, l'étrange usage de la Force en compagnie de Rejliidic quelques années plus tôt, ce procès avorté...

« Je suis également une sith. »

Si j'avais écouté mon intuition, ma première réaction aurait été d'éclater de rire. Ironiquement, tout ceci sentait le réchauffé ; le dépit dans lequel je m'étais enlisé ces derniers temps ne m'offrait sur ce petit manège qu'un regard acerbe, distant, cynique. J'aurais ri de ce rire qui avait éclaté bien des fois, lorsque mon esprit vacillait vers la tentation du Côté Obscur, au moment où je perdais le contrôle de mon propre pouvoir. Mais je sus me contenir : faire comme si de rien n'était, c'était l'un des rares talents que j'avais conservés de ma vie antérieure.

Pendant que les Maîtres du Conseil parlaient, je pris quelques instants pour réfléchir à la position qui pourrait être la mienne dans cette histoire. En deux phrases, la situation venait déjà de dégénérer. Il était clair que, quand Darth Ynnitach m'avait parlé d'autres dirigeants Sith dans les rangs républicains, c'est à la sénatrice Anthana qu'elle faisait allusion. Il était tout aussi clair que cette dernière n'avait pas mis autant de panache que moi à ruiner son identité : plus de stratégie, peut-être, mais à l'époque, je ne faisais que suivre la volonté destructrice qui bouillonnait en mon esprit décadent. Au risque de paraître orgueilleux, j'y avais tout de même mis un sens du spectacle autrement plus cinématographique qu'elle.

Trois solutions me vinrent en tête : soit je me dévoilais à mon tour, prenant pour prétexte l'évolution dramatique de la situation ; soit j'utilisais mes atouts pour défendre Anthana ; soit au contraire je les employais contre elle. Dans la première solution, j'avais tout à perdre ; dans les deux dernières, je n'avais rien à gagner. Je pris immédiatement la décision d'évincer la première : mieux valait me conformer aux ordres que l'on m'avait donnés, ne pas prendre d'initiative qui m'eût mis encore plus en péril. Restait à trancher entre les deux autres... Un nouvel instant de réflexion, puis ma décision fut prise.

J'imagine que ma voix fusa dans la salle, assortie d'un vague hologramme sans consistance.

« Avant de laisser la sénatrice Anthana répondre, permettez-moi d'intervenir, Maîtres. Il ne m'est pas permis de révéler mon identité pour des raisons de sécurité, car je détiens des informations institutionnelles et géopolitiques sur l'Empire dont peu disposent. Vous pouvez vérifier au code de cet hologramme que je suis mandaté officiellement par la République. »

À vrai dire, je ne savais même pas ce que savaient les quatre membres. Qui parmi le Conseil avait connaissance du dossier 684b ? Qui avait été averti que Lord Janos, alias Darth Deinos, n'était ni mort ni enterré ? Et qui était au courant que c'était lui qui leur parlait ? Tous, peut-être. Mais peu m'importait : la procédure était ce qu'elle était.

« Pour bien connaître les rouages de l'Empire et les stratégies des Siths, laissez-moi vous donner un conseil. Avant de demander toute coopération de la part de la sénatrice Anthana, vous avez tout intérêt à la faire arrêter sur le champ et la dégrader de toute fonction politique au sein de la République. J'ai dit. »
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Dans l'obscurité de la salle, Lana attendait patiemment que ce soit son tour de parler. Ne souhaitant pas mettre les jedi de mauvaise humeur, elle n'allait pas leur couper la parole comme cela se faisait si couramment dans les débats au Sénat. De plus, il lui fallait mesurer ses paroles avec une rare précision dans le cadre de cette joute verbale, car elle, qui n'aimait d'habitude pas parier, avait placé une sacrée mise sur la table. Cette confrontation avec les jedi allaient probablement déterminer un tournant dans sa vie.

Comme elle s'y était attendue, ses propos furent reçus avec une certaine précaution, si ce n'est de la froideur. On lui ressortit son statut officiel en pleine face, avec un rappel du procès qui avait signé une des plus grandes débâcles politiques des jedi. Visiblement, ils l'avaient encore en travers de la gorge... Comme si quatre maîtres jedi ne suffisaient pas à l'enfoncer suffisamment, l'être encapuchonné en remettait une couche, demandant à ce qu'on l'enferme immédiatement. Comme si les jedi en avaient le droit, ici, sur une station qui ne faisait même pas partie de la République ! Sa présentation lui fit par contre froid dans le dos, et doucha sa confiance, même si en bonne politicienne elle n'en laissa rien paraître.

Un expert dans les institutions sith ? Qu'est-ce que c'était encore que cette histoire ? Une sorte de jedi ayant étudié le sujet ? Un autre membre de l'Empire ayant trahi, comme elle souhaitait le faire ? Tout a coup, elle se dit que les informations qu'elle voulait négocier avec les jedi venaient peut être de perdre de la valeur. Seulement, de part sa position, elle se doutait que ce qu'elle avait à offrir intéresserait tout de même les jedi. Et puis... Elle avait d'autres atouts en main, qu'elle comptait bien jouer avant la fin de la partie.

Ignorant l'hologramme pour faire face aux maîtres jedi présent dans la pièce, Lana écarta légèrement les mains et leva les yeux au ciel :

- Et dire que je ne souhaitais pas vous faire jouer au jeu politique. Sérieusement, vous souhaitez parler de mon statut "officiel" ? Que cela soit bien clair, si je suis présente devant vous, des maîtres jedi, ce n'est pas pour négocier avec la République, mais bien avec l'Ordre.

Elle rabattit ses mains sur ses flancs, avant de les joindre dans son dos, ne sachant pas trop comment se tenir face à des jedi. Les rares fois où elle l'avait fait auparavant, c'était en publique, ou bien un sabre à la main !

- Et, comme vous l'avez fait remarquer vous même, l'Ordre est au courant de mon "statut". Laissons donc derrière nous tout ce côté de l'officiel et des apparences, et discutons sérieusement de l'aide que je viens vous offrir...

Elle marqua une pause, puis reprit :

- Je suis prête à vous fournir mon aide dans votre lutte contre l'Empire. Dans un premier temps sous forme d'informations : positions des bases, compositions des forces armées, organisation interne de la structure de l'Empire et de ses faiblesses, position de certains agents infiltrés dans la République, et j'en passe, notamment quelques informations sur la présence de l'Empire dans la crise actuelle.

Elle ne souhaitait en dire plus, il fallait simplement mettre ses interlocuteurs en appétit. Dévoiler ses cartes, sans trop en faire non plus.

- Je suis également prête à fournir mon aide aux jedi pour surveiller les espions et les saboteurs glissés dans les membres du Sénat. Étant directement issue de ce milieu, je pense pouvoir effectuer un travail... complémentaire à la garde licteur.

Elle s'était retenue au dernier moment de dire un travail "meilleur". Ce n'était pas le moment de critiquer les jedi. Cependant, ceux-ci allait probablement rejeter sa proposition si elle persistait sur cette voie. Ils étaient trop méfiant envers elle, ce qui était probablement justifié. Il fallait qu'elle leur présente immédiatement la contrepartie avant qu'ils ne croient à un piège.

- Vous vous doutez que je ne ferais pas cela pas bonté d'âme. Vous ne me croiriez pas de toutes manières. Je demande en contrepartie à ce que les jedi n'interviennent plus dans mes affaires, que ce soit sur Kuat ou au Sénat, comme vous l'avez fait si régulièrement dans le passé. L'Ordre pourra cependant continuer à me surveiller, c'est de bonne guerre je suppose.


Offre plutôt généreuse si l'on comptait que Lana restait dans la masse des sénateurs. De son point de vue, elle était simplement persécutée à cause de sa nature de sith. Cependant, même si elle avait une position très solide dans la République face aux jedi, elle savait qu'elle n'était pas invulnérable. S'ils continuaient à persévérer, l'Ordre pourrait très bien la faire tomber, à terme ! En faisant une alliance, elle assurait ses arrières de ce côté-ci.

- Si vous avez besoin d'autres raisons, je ne pourrais seulement vous dévoiler que je suis poussée par des sentiments plus personnels. Pour faire simple, je ne trouverais pas ma place dans l'Empire. Dans ce cas, ma seule option réside dans la survie de la République.

Oui, les régimes autoritaires ne laissaient pas réellement leur place au jeu politique qu'elle appréciait tant !
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"Pas de conclusions hâtives, Obi-wan..." - Toujours Maitre Yoda


"J'ai dit" ? L'expression fit tiquer le Jedi au sang-mêlé, son oeil droit se refermant légèrement, regardant ce qui était maintenant l'arrière de la capuche de l'intervenant holographique. Qui s'adressait ainsi ? Ce n'était pas commun de ponctuer ainsi sa phrase. Où était-ce parce qu'il retransmettait de manière holographique justement ? Comme un moyen de dire, j'ai terminé, c'est à vous... Si tel était le cas, c'était encore moins habituel, tant les personnes étaient maintenant habitué à ce genre de discussion.

Pour autant, la proposition de Lana ne permit pas au Consulaire de se pencher plus sur la question. Et Maitre Sodervall se chargeait de toute façon de vérifier ce mandat de la République qu'avançait l'intervenant masqué, cela même si c'était Maitre Waray qui l'y avait envoyé.

-"Calmons-nous tout d'abord. Je demanderais à tout le monde de ne pas oublier une chose, capitale en l'instant : le but de ce voyage, même malgré les événement actuel, sont des négociations. Essayons donc de ne pas passer de menottes ou d'en arriver à des extrémités qui seraient fâcheuses de conséquences."

Gabriel venait d'exprimer clairement son opinion : la sénatrice de Kuat avait fait un pas vers l'Ordre, et le geste ne serait pas balayé d'un revers de manche même s'il n'excusait pas tout. N'était-il pas après tout le Jedi idéaliste ?

-"Puisque vous le souhaitez, Miss Anthana, laissons votre statut liée à la République de coté. Votre proposition d'aider l'Ordre est louable cependant ... "

Car il y avait toujours un cependant.

-"Il est impossible à quiconque ici d'y accéder. Mais ça, j'ai l'impression que vous le saviez déjà."

Penchant légèrement sa tête, le Maitre Jedi n'hésita pas à fixer les yeux pâles de Lana, sans en être nullement gêné ou cédant à une quelconque gène.

-"Parlons de ce que nous savons à votre sujet, mettons les choses au clair tout de suite. Vous êtes une personne versée dans les arts Siths, et cette connaissance, vous la tenez de feu Darth Ritter. Cela ne peut être ignoré. En rien."

Le Jedi marqua une pause, afin que ces ceux derniers mots s'impriment bien dans les esprits.

-"Les Jedi sont par serment voué à combattre les Sith. Aussi longtemps donc que nous vous considérerons comme tel, nous investiguerons autant que nous le jugeons nécessaire. La raison à cela est simple..."

-"Nous ne vous faisons pas confiance." déclama Maitre Sodervall

-"Ou plutôt, nous n'avons pas confiance dans le Coté de la Force que vous servez." conclut Maitre Jesaladai.

-"Pour autant, vous êtes ici, devant nous. Et comme je l'ai dit, j'apprécie cela. C'est "un pas" vers quelque chose de bien. Un pas qu'il est peu commun de constater. Aussi, il serait mal venu de notre part de balayer cette offre que vous nous faites."

Une nouvelle pause se fit entendre, puis Gabriel reprit :

-"La légitimité que vous demandez, l'Ordre ne vous la concédera qu'à une condition, ou plutôt à un choix de votre part. Celui de renoncer à la Force dans son ensemble, chose que nous pouvons faire sur vous, ou -ce qui serez plus profitable- que vous renonciez au Coté Obscur. Darth Ritter ne vous a enseigné je gages que cette facette, et nous pourrions également remédier à cela. Vous devrez alors suivre une "formation" particulière auprès de nous, et ..."

Respirant profondément, Gabriel savait qu'il serait intransigeant sur ce dernier point.

-"Nous remettre tout le leg de feu votre Maitre."

Que lui avait-il laissé ? Des holocrons ? Des textes ? Tout devrait revenir à l'Ordre, qui selon le Jedi, saurait appréhender ce savoir comme il se devait.

-"Si vous acceptez ces conditions, alors l'Ordre sera prêt à négocier une alliance avec vous, car alors, vous ne serez plus une Sith, mais ce que nous nommons parfois un Jedi Gris."

Il n'avait pas encore rebondit sur le reste de ce que Lana avait à offrir, et c'était voulu. Il était inutile d'en parler, tant que cette question ne serait pas tranchée. De manière définitive.
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Étant donné le cours que prenait la conversation, je voyais mal comment intervenir. De ce que je pus comprendre, l'Ordre Jedi avait Lana Anthana en ligne de mire de longue date, et le Conseil n'était pas sans ignorer la nature exacte de son identité. En quelques instants seulement, j'étais devenu le spectateur muet d'un face à face entre deux puissances antagonistes. Le spectateur... ou l'arbitre ? Mais qu'étais-je pour arbitrer une affaire de cette ampleur ?

Toute cette hypocrisie me donna la nausée. Le Conseil ne valait guère mieux que les autorités républicaines, en somme. Le dossier Anthana relevait du secret de polichinelle, mais faute de donnée tangible, faute de preuve juridiquement valide, personne ne l'avait attaquée comme on aurait dû l'attaquer. De là, la stratégie de la politicienne était parfaitement compréhensible : elle n'avait qu'à s'engouffrer dans les failles de ce système invalide ; à profiter de l'ambiguïté de cette situation pour agiter le drapeau blanc, et tenter de se racheter avant même d'avoir été vendue, ne laissant pas à ses adversaires d'autre choix que de la réhabiliter. Le fin stratège qui vivait encore en moi ne pouvait que louer pareille tactique : à sa place, j'aurais très certainement agi de la sorte... en prenant bien soin d'enfoncer Rejliidic d'une manière ou d'une autre, ceci dit.

Je m'aperçus qu'en l'espace de quelques secondes, j'étais passé de la nausée à la fascination pour ce monde que je m'étais juré de quitter, et où l'on m'avait poussé de force. Mais non, je devais oublier toutes ces machinations : tel était mon mot d'ordre, et pour rien dans la Galaxie je ne devais céder au désir de m'y replonger. Oublier ces machinations, et me concentrer sur la Force, seulement sur la Force...

Un arbitre. Après réflexion, je parvins à tempérer mes premières hésitations : c'était le meilleur rôle que je pouvais jouer dans cette affaire. Et qu'étais-je pour le jouer ? Eh bien, un ancien Sith qui connaissait un grand nombre de rouages de la bureaucratie impériale. En soi, ma situation réelle suffisait à justifier le statut que je pouvais me donner. Du reste, psychologiquement, j'avais tout intérêt à demeurer dans la neutralité : ce faisant, je me préservais de ce penchant naturel pour le complot qui m'avait poussé à ma perte. Je devais me protéger contre moi-même : c'était une simple question de survie. Personne n'aurait jamais pu le comprendre, mais cette affaire fut peut-être mon premier acte de pénitence comme Pèlerin de l'Obscur.

« En tant que conseiller, permettez-moi d'intervenir une seconde fois. », déclara mon hologramme de sa voix déformée. « Ma maîtrise du système impérial m'habilite à vérifier la validité des affirmations que vous délivrera Lana Anthana. Il m'est donc possible d'arbitrer cet entretien, et de garantir si la sénatrice vous dit la vérité... ou si elle vous ment. Ma compétence des faits s'arrête bien évidemment au strict plan géopolitique. Mais en la matière, Maîtres, vous pouvez compter sur mon aide... »

Cette dernière déclaration réveilla le pragmatique qui sommeillait lui aussi en moi. Si je faisais preuve de bonne volonté, moi aussi, peut-être parviendrais-je à faire évoluer ma situation d'une manière plus favorable. La question des ombres Jedi avait été évoquée quelques minutes plus tôt : si Lana Anthana pouvait prétendre à ce statut, pourquoi le Détenu 684b n'y aurait-il pas droit, dans l'absolu ?
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Les jedi présents semblaient vouloir tempérer l'homme holographique, qui sembla perdre toute son agressivité. A tel point par ailleurs qu'il annonça vouloir jouer les médiateurs. Un médiateur, celui qui voulait le coller en prison quelques instants plus tôt ? Elle était bien mal parti si c'était le cas... Cependant, les échanges entre lui et les jedi présents dans la pièce semblaient laisser penser qu'ils ne se connaissaient pas. Cet homme était-il seulement de l'Ordre ? Quel membre de l'Ordre pouvait avoir des informations fiables sur le système politique Sith sans être pour autant trempé dans de sombres affaires ? Elle ne connaissait pas suffisamment les jedi pour le dire. Elle ne savait même pas s'il disposait d'espion ou non. Probablement... Tout le monde en avait après tout.

- Vous pourrez vérifier mes dires autant que vous le souhaiterez, jedi, fit-elle en se tournant vers l'hologramme. Si nous nous accordons sur une alliance, je n'aurais aucun intérêt à vous mentir. Vous finiriez fatalement par l'apprendre, et le retour de bâton serait bien trop important.

C'était une des bases des stratégies politiques de Lana : ne pas mentir. Enfin, pas suffisamment pour que cela puisse lui revenir à la figure. Bien sûr, elle ne se gênait généralement pas pour enfreindre cette règle dés qu'elle avait quelque chose à y gagner, mais ceci était une tout autre histoire.

En entendant les autres jedi commencer leur discours, elle avait pris peur. Ils avaient commencé sur un ton intransigeant, et un instant, elle avait cru qu'ils ne négocieraient jamais avec une sith comme elle. Si elle redoutait une chose, c'était leur droiture et leur honneur ridicule, qui les poussaient souvent eux même au bord du gouffre. Cependant, elle comprit vite que ce n'était qu'une façade. Comme tout à chacun, il s'avérait finalement que les jedi avaient leur prix, et qu'elle serait capable de les amener à négocier.

Elle espérait qu'ils soient tous de piètres marchands de tapis. Il fallait qu'elle tire un maximum de cette alliance, vu qu'elle allait rapidement s'aliéner le reste des sith...

- Si je puis préciser une chose, c'est que je ne me considère pas vraiment comme une sith. Si j'ai effectivement eu un sith pour maître, j'ai appris à sortir mon esprit du dogme étriqué des sith, tout comme celui des jedi. Par exemple, je me suis intéressé aux arts de la guérison, ce qui doit être plutôt inhabituel pour des sith je suppose... Pour moi, la Force est un outil, alors que pour vous, c'est une vocation.

Effectivement, elle ne s'était jamais considérée comme maléfique, ou comme une sith. Elle était bien pire, elle était politicienne ! Si cette justification suffisait à la rendre moins "maléfique" aux yeux des jedi, se serait toujours ça de gagné.

- Mais soit, je veux bien suivre tous les stages et les formations que vous souhaiterez.

Elle pourrait toujours y apprendre deux ou trois astuces pratiques que son ancien maître ne lui avait pas enseignées... Dans le cas inverse, elle pourrait dormir, et se reposer un peu du tumulte du Sénat ! Si elle était prête à lâcher des concessions, c'était bien de ce côté.

- Quant à l'héritage de Darth Ritter... Je veux bien vous le laisser. À quelques exceptions près cependant, notamment mes sabres lasers et quelques babioles. Je vous laisserais les examiner si cela peut vous rassurer, mais il m'a laissé quelques objets difficilement remplaçables, qui sont importants à mes yeux. Si certains objets que je souhaite conserver vous posent problèmes après examen, nous pourrons en rediscuter au cas par cas.

Elle avait eu des années pour parcourir les textes et les bibelots laissés par son ancien maître, même s'il en restait quelques uns auxquels elle n'avait pas touché. Cependant, certains c'était montré dangereux. Comme si tout ce que faisait les sith avaient une agressivité passive qui leur était propre. A l'exception de quelques pièces, elle serait ravie de pouvoir s'en débarrasser "proprement", sans avoir peur que quelqu'un tombe dessus par hasard.

Ce n'était pas grand chose pour elle, mais elle avait montré qu'elle souhaitait négocier honnêtement, peut être même à la surprise des jedi, en faisant quelques concessions. Il était également temps qu'elle fasse parvenir ses propres revendications aux oreilles des jedi. La négociation allait probablement se montrer bien plus âpres. Elle se demandait si ces maîtres de l'Ordre allaient se montrer bornés ou négocier un peu. Avec les jedi, elle ne pouvait jamais savoir précisément, ils semblaient trop irrationnels à ses yeux à cause de leur dogme ridicule.


- Tant que nous sommes à parler de sith, vous n'êtes pas sans savoir que ceux-ci peuvent se montrer particulièrement rancunier. Elle s'abstint de rajouter "tout comme les jedi". Bien que je compte garder notre alliance secrète aussi longtemps que possible, je n'ai pas de doute que l'impératrice finira par en entendre parler...

Peut être même le savait-elle déjà. Rien que cela lui donnait des sueurs froides.

- ... La situation pourrait alors devenir tendue pour moi. En plus du statut de "jedi gris" que vous avez mentionné, je tiens à être sous la protection d'un jedi si j'en pressens le besoin. Voyez ça comme la demande d'une sénatrice tout à fait normale, ce n'est pas une situation inédite au Sénat ! De même, je souhaite pouvoir me rendre au Temple si je me sens en danger. Voyez le bon côté de la chose, cela vous permettra de me surveiller plus facilement.

Cela ne dérangerait plus Lana outre mesure d'être surveillée par les jedi si elle se savait dans leur camp. Au moins, elle ne se poserait plus de questions à ce sujet. Tout ce qui comptait pour elle, c'était d'assurer son avenir à long terme.

Et celui de Tess...
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Il était clair que la Sénatrice ne se laissait pas désappointer par l'intervenant externe de cette réunion. Sa réponse à l'affirmation de l'hologramme quant à la validation de ses dires avait été tout aussi succincte qu'efficace. Mais Gabriel devait le lui reconnaitre : l'argument était réellement bien placé, agréablement dit et incroyablement pertinent. Mentir, ce serait partir sur de très mauvaises bases quant à cette "alliance".

Devait-il d'ailleurs réellement appelé ça une alliance ? Probablement que oui. Etrange, cette manie qu'avait d'ailleurs la Force à manœuvrer les choses de telle ou telle manière, si bien que ce genre de choses, aussi inconcevable soient-elles, puissent arriver. L'alliance de Revan avec la République ou encore de l'Exilée avec les Mandaloriens n'en avaient été que deux exemples dans une multitudes que contenait l'Histoire Galactique.

Alors qu'elle répondait, Gabriel s'évertuait à la passer au crible dans la Force. Il espérait ne rien trouver de compromettant, mais il ne pouvait pas non plus faire comme si c'était Isis Inferno face à lui. Lana Anthana était-elle sincère dans ses propos ? Pensait-elle ce qu'elle avançait lorsqu'elle se disait prête à suivre une formation ? Le fait qu'elle soit de la race des Umbarans ne facilitait malheureusement pas les choses à ce point de vue, son esprit étant littéralement impénétrable pour les talents du Jedi, aussi développer soient-ils.

-"Les Siths sont capables de s'intéresser à tout arts leur permettant de renforcer leur position, garantir leurs vies..."

La voix de Maitre Sordevall était juste à nouveau. Si c'était nécessaire, un Sith pouvait apprendre à manipuler l'énergie mystique pour se guérir. Et si certains auraient répondu qu'un Sith se serait plus tourné vers la version obscure du pouvoir, visant à se nourrir de l'énergie vitale d'un autre, Gabriel aurait alors souligné que pour cela, il fallait un autre justement.

-"Cependant, vos paroles sont déjà un pas vers la Lumière. Un "gage" de ce qui pourrait plus tard être qualifié de bonne foi de votre part." tempéra la Maitre twi'lek présente de sa voix toujours aussi douce à l'oreille.

-"Effectivement..."

Respirant profondément, Gabriel avisa une dernière fois la réponse qui s'était dessiné sur l'écran devant Maitre Sordevall suite à sa recherche concernant l'individu masqué. Il avait effectivement toutes les accréditations nécessaires, mais même là, le doute demeurait : rien n'indiquait qui il était. Qui donc les Maitres Waray et Don avaient-ils été chercher pour cette tâche ? Cette personne allait maintenant devoir prouver son efficacité.

-"L'Ordre protège la Galaxie, Sénatrice. Vous faites partie de cette Galaxie. A l'instant où nous parlons, des Jedi font ce qu'ils peuvent pour protéger la République. Mais si cela est nécessaire, il n'est pas impossible oui que nous nous mêlions de manière discrète à votre sécurité."

Devait-elle le savoir ? Savait-elle que l'une des personnes de son entourage proche, en la personne de Sally Lockaert était en réalité une ombre, ancienne Padawan de l'homme qui occupait maintenant la place de Grand Maitre ? Absolument pas. Gabriel avait toujours eu son avis sur la question : le cas des Ombres ne devait pas être abordé en dehors de séances du Conseil. Si cela arrivait, ce serait mettre en péril leur existence.

-"De plus, même sans un accord signé, le Temple ne vous rejettera pas si vous vous présentez amicalement à sa porte. Ce n'est pas, disons ... dans nos habitudes."

Sith ou non, il n'en demeurait pas moins que Lana restait la représentante et la princesse de son monde, ainsi qu'un citoyen de la République jouissant de tous ses droits civiques. Les portes du Temple ne lui étaient donc pas verrouillé, quoi que son égo puisse penser à ce sujet. Cependant, il était probablement vrai que toutes les personnes résidant en ce lieu saint pourraient ne pas réserver un accueil des plus chaleureux à l'Umbaranne. Mais comme elle le disait si bien, c'était de bonne guerre.

-"Mais avant d'officialiser quoi que ce soit, si vous en veniez au fait : qu'amenez-vous dans votre besace d'informations ? Pouvez-vous nous donner un exemple plus concret, que nous puissions "apprécier" la valeur de ces informations ?"

N'était-il pas tant de rentrer réellement dans le vif du sujet ? Si tout se monnaye, tout s'évalue également. On achète pas un speeder au prix d'un croiseur après tout. Et Gabriel se demandait si la Sénatrice avait réellement ce qu'elle avançait à mettre sur la table.

[ Léger Edit HRP : Ayant moi-même joué à une époque Solstice, je me suis permis de me renseigner auprès de Lana pour savoir si celle-ci pouvait encore être à son service. L'information fait donc suite à cette discussion, sous réserve d'approbation de Lana.

@ Lana : si quelque chose ne convient pas, je t'invite à m'en faire part.]
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À mesure que passaient les minutes, je me sentais définitivement hors-sujet. La discussion se jouait désormais entre Lana Anthana et le Conseil Jedi. Moi qui avais passé ma vie à me trouver au cœur de l'attention, je devais bien avouer que cette situation heurtait pour le peu ma fierté : comme quoi, malgré ma déchéance, je ne m'étais pas encore débarrassé de certains résidus de mon ancienne existence. Le vœu d'humilité que je m'étais juré de respecter n'avait pas encore tout à fait mûri. Oui, il me restait encore beaucoup à faire si je désirais me repentir pour de bon...

Quoi qu'il en fût, je compris à la réaction du Conseil qu'ils n'avaient pas plus d'information sur mon identité que Lana Anthana elle-même. La méfiance dont les Maîtres Jedi semblaient faire preuve à mon égard ne laissaient plus aucun doute à ce sujet. Cette considération fut suivi de toute une foule de questions : qui donc m'avait donc propulsé ici, et pourquoi ? La "République" ? Sous ce masque, quelle institution réelle ? Et dans quelle intention ? Je n'étais pas spécialement curieux d'en découvrir plus sur le sujet, mais si j'avais eu à ma disposition des informations supplémentaires, peut-être aurais-je su remplir mon rôle avec plus de pertinence et d'efficacité. Ceci dit, les véritables commanditaires de cette affaire ne s'attendaient très certainement à ce que la sénatrice Anthana fît de telles révélations. La situation devait peut-être les dépasser tout autant que moi.

Mais trève de spéculations : celles-ci ne me mèneraient à rien, de toute manière. La véritable question qu'il fallait se poser était bien plus pragmatique - et peut-être nettement moins paranoïaque - : comment rehausser ma crédibilité aux yeux du Conseil ? En m'adressant cette interrogation, l'idée que j'avais eue au tout début de cette conversation me revint de plus belle. Elle était... audacieuse. Elle risquait de vraiment mettre en danger la situation déjà précaire qui était la mienne. Mais elle n'était pas aussi absurde que j'avais voulu le croire en premier lieu.

« Avant de laisser la sénatrice Anthana vous répondre, Maîtres, laissez-moi interrompre une seconde fois la conversation pour me permettre un commentaire. Personne n'en a encore parlé, mais une politicienne doublée d'une Sith... Une Sith hostile à l'Empire qui plus est... Avouons-le : la situation nous rappelle à tous l'affaire Janos. Je ne sais pas quel est l'état réel de vos connaissances sur le dossier 684b, mais... »

Je m'interrompis un instant. C'était une folie. Une folie inutile. Plus inutile encore que mon "suicide" politique. Du moins, de mon point de vue, elle ne m'apportait rien. À la discussion, en revanche... Enfin, de toutes façons, j'en avais déjà trop dit.

« Il y a quelques mois, la presse a annoncé que Lord Janos s'était suicidé dans sa cellule. Son corps a même été inhumé dans le Musée des Arts et Cultures de Coruscant. Tout ceci n'était en fait qu'une supercherie : la tombe ne contient pas le corps de notre homme, et jamais il ne s'est donné la mort. Non, Lord Janos est encore en vie... »

Je me tus une seconde fois, très brève, pour avaler ma salive.

« Lord Janos, c'est moi. »

Voilà. C'était fait. Aucune marche arrière possible, désormais. Peut-être allait-on enfin me liquider pour cette audace. En même temps... Troquer cette fausse vie contre une vraie mort... Pourquoi pas, après tout ?

« Je ne sais pas si j'avais réellement le droit de vous le révéler, mais il me semble que la situation s'y prête parfaitement bien. Qui mieux que moi peux juger de l'affaire Lana Anthana ? Elle est politicienne, je fus moi-même un politicien. Elle est Sith, je fus moi-même un Sith. Si l'on m'a conservé en vie, c'est pour que je puisse intervenir dans les cas de figure problématiques pour la République et l'Ordre Jedi. Or la situation qui nous occupe correspond parfaitement à cette définition.

Dès lors, j'en reviens à ma position initiale. Je suis parfaitement bien placé pour vous affirmer qu'avant même de chercher à négocier avec Lana Anthana, vous devez la faire arrêter. Les Siths sont dangereux : ils ne veulent même pas nécessairement votre mal, mais leur propre intérêt. Si la sénatrice agit ainsi, c'est qu'elle a une idée bien précise en tête. Ne vous laissez pas duper par ses gages de bonne conduite : ils camouflent une autre ambition qu'elle tente de garder secret. Vous ne pourrez vous fier à elle qu'à partir du moment où ses véritables objectifs vous seront clairs, pas avant. »


Le pire, c'est que j'étais totalement honnête. Je ne leur mentais pas. J'eus même l'impression de me libérer d'un terrible poids. Pour la première fois depuis bien longtemps, j'œuvrais pour le Bien. La haine qui rugissait en moi jetait encore sa part d'ombre sur mon attrait pour le Côté Lumineux, mais je la sentais, ténue, fugace, cette toute petite étincelle de lumière...

« Parole de Sith contre parole de Sith, allez-vous me dire... Mais je vous répondrai : parole de Sith contre parole d'ancien Jedi. D'ancien Jedi, et peut-être même de futur Jedi... »
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Jusque là, les négociations se déroulaient plutôt bien. Visiblement, les jedi tenaient à négocier, et serait prêt à faire les concessions nécessaires. Lana se sentit brusquement un regain d'espoir. Son plan allait fonctionner. Elle allait enfin pouvoir être un peu plus en paix au Sénat, sans avoir les jedi surveillant le moindre de ses faits et gestes. Enfin, si, ils continueraient, mais probablement de façon moins ostentatoire et moins agressive, ce qui lui faciliterait son travail de sénatrice. C'était déjà suffisamment dur sans avoir en plus à gérer toutes ses rumeurs et les regards inquiets de ses collègues. Cela prendrait encore quelques temps pour régler les détails, surtout que d'après ce qu'elle savait, tout le conseil de l'Ordre devrait se réunir pour décider, mais si elle réussissait à convaincre les quelques maîtres présents, le reste ne serait probablement qu'une formalité. Elle sentait qu'elle touchait au but, qu'elle allait enfin connaître la paix.

Et puis, ce fut la douche froide. La révélation de Janos, très théâtrale. Le sens du côté dramatique et grandiloquent était décidément quelque chose d'extrêmement répandu chez les sith ! Que faisait-il là ? Que faisait-il encore en vie surtout ?! La découverte d'un sith au sénat avait provoqué de grands remous à l'époque, même pour Lana. Cet homme avait particulièrement bien caché son jeu durant des années, à tel point qu'elle même n'avait jamais connu sa vraie nature jusqu'à la fin. Pourtant, de la même façon que feu son maitre Darth Ritter, il avait décidé de se tirer une balle dans la jambe et de disparaitre de façon ridicule. Les vrais sith ne faisaient pas de vieux os au Sénat, ce qui expliquait peut être sa propre longévité.

Quelle était sa position actuelle ? Cela restait un mystère, car visiblement, même les maîtres de l'Ordre n'en savait pas beaucoup plus. Comment cela avait-il pu être organisé dans leur dos ? Était-ce une opération secrète jedi ? Ou de la République ? Elle doutait sérieusement de ce dernier point, car les dirigeants, en bons animaux politiques, n'auraient pas hésité à se targuer d'avoir un sith en cage... Cependant, une opération secrète jedi semblait encore moins probable. Elle ne connaissait cependant pas assez leur mode opératoire pour avoir le fin mot de l'histoire. Était-ce cependant le vrai Janos ? Cela, elle était prête à en mettre sa main à couper. L'histoire était trop tirée par les cheveux pour être inventée sur le tard. Quoique...

Elle se tourna vers les membres du Conseil, et fit d'une voix calme :


- Si vous voulez bien excuser ma franchise, cette histoire commence à virer au mauvais holodrame. Pouvez-vous confirmer ou infirmer les dires de... Cet individu ?

Puis, se tournant vers Janos :

- Et vous, avez-vous quelques preuves à me fournir pour appuyer votre histoire pour le moins rocambolesque ? Car je dois bien avouer qu'il m'est difficile d'y croire à l'instant même.

Elle soupira. Pourquoi les situations dans lesquelles elle s'impliquaient devenaient toujours aussi complexes ?! A croire qu'elle attirait les ennuis. Alors que tout se passait si bien jusqu'à présent, voilà que Janos semblait lui vouer une rancune personnelle et s'affairait à lui mettre des bâtons dans les roues. Était il jaloux de sa position de sénatrice ? Cependant, Lana devenait inquiète. Il lui fallait mettre le holà tout de suite avant que Janos n'instille de mauvaises idées dans l'esprit des jedi.


- Je pense que le prétendu Janos devrait arrêter de suggérer mon arrestation. Tout d'abord, c'est extrêmement vexant envers ma personne. Ensuite, hors des frontières de la République, vous n'avez pas de tels pouvoirs.

Encore heureux, sinon ils devraient également arrêter les représentants de l'Empire présents sur la station pour faire bonne figure...

- Vous pourriez attendre de revenir au Sénat, et de m'attenter un nouveau procès. Vous pourriez même le gagner, après tout je ne suis pas au fait des informations que vous pourriez divulguer sur ma personne... Cependant, seriez-vous prêt à en payer le prix ? Vous n'imaginez même pas le trouble que cela pourrait provoquer au Sénat. Le trouble que cela pourrait provoquer sur Kuat, qui est le premier fournisseur de la flotte républicaine je vous rappelle... En cette période de conflit, j'ai quelques doutes que vous puissiez vous le permettre.


Surtout qu'elle venait proposer au jedi de neutraliser la menace qu'elle représentait sans avoir à passer par la force ou la politique...

- Cet individu, fit-elle en désignant celui qui prétendait être Janos, a pourtant raison sur un point. Les sith suivent leurs propres objectifs avant toute autre chose. Mais je ne vous ai pas pour autant caché mes motivations : je tiens à faire survivre la République. Je n'ai pas ma place dans l'Empire, car si celui-ci gagne je perdrais presque tout ce pourquoi je me suis battue.

Dans un régime autoritaire, elle n'aurait plus de rang politique, beaucoup moins d'influence auprès des autres. Elle perdrait son terrain de jeu favori, le Sénat. Elle n'osait même pas imaginer ce qui arriverait à Kuat... Sans compter les conflits sanglants qui l'opposerait à d'autres sith.

- Et, bien que les impériaux affirmeraient probablement le contraire, tout ce qui n'est pas du côté de l'Empire est contre l'Empire. Ainsi, je ne peux pas jouer la neutralité... Il ne me reste alors plus beaucoup d'option pour choisir le camp dans lequel me battre.

Elle marqua une pause. Non, elle ne se serait certainement pas adressée aux jedi, qui se démenaient pour lui mettre des bâtons dans les roues depuis des années, si elle avait eu un autre choix possible.

- Si vous souhaitez des exemples plus concrets d'informations, je peux vous communiquer ce que je sais sur la présence sith dans la crise actuelle. Bien sûr, ces informations ne vaudront pas grands choses à vos yeux tant que vous ne me faites pas confiance, mais trop attendre les rendraient inutiles. Peut être le saurez-vous déjà par ailleurs, si lord Janos ici présent est bien celui qu'il prétend être... Ce dont elle doutait toujours.

Voilà, elle effectuait son premier pas vers la traitrise. Aucune marche arrière ne serait possible à présent.

- La flotte sith, menée par l'impératrice en personne, était en train de poursuivre des rebelles, qui ont fui vers Makem Te. Ynnitach souhaitait donc faire d'une pierre deux coups en rattrapant les rebelles et en prenant la planète en otage pour faire pression durant les négociations sur le Star Home. Le fait que la flotte rebelle Hutt soit présente au même instant semble tout à fait un hasard, tout du moins n'était-ce pas prévu dans les plans impériaux... Pour la flotte de la LMP, c'est une autre histoire. Vu que Ragda Rejliidic a déjà eu des relations avec l'impératrice, et que ces deux personnes soient justement protagonistes de cette histoire me laisse penser que ce n'est pas un hasard. Cependant, ce dernier point n'est qu'une analyse personnelle.

Elle avait décidé de faire confiance aux jedi, bien que cela lui faisait mal au cœur. Elle espérait ne pas faire d'erreur, car elle s'engageait dans un processus à sens unique.
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"Six maîtres avaient été d’accord avec lui. Quatre avaient exprimé leur opposition. Un seul ne s’était pas prononcé." - Saï Don, In rp



-"La justice ne se réclame pas d'avantages. Le fait que Kuat soit un fournisseur de la flotte républicaine n'entre pas en ligne de compte dans nos agissements." répondit Maitre Sordevall à la sénatrice.

Le Fallen exprimait là une réalité percutante : l'Ordre ferait ce qu'il fallait en essayant toujours de conserver ce que l'on pouvait nommer une certaine intégrité. Mais alors que la conversation continuait, Gabriel s'était finalement enfermé dans un mutisme profond.

Lord Janos. Quel dossier épineux que celui-là finalement. De tous, Gabriel était celui qui avait refusé de se prononcer. Situation rare, et pourtant si classique du Jedi d'émeuraude, mais il n'avait pas souhaité tranché la question. D'un coté, il avait compris Maitre Don lorsque ce dernier avait défendu ce cas. De l'autre, il avait entendu ses frères et soeurs quant à cette situation. Et face à ce dément et à ses plans, Gabriel avait préféré l'abstinence de décision. La réalité : il en avait été incapable. "Les Jedis ne tuent pas leurs prisonniers. Aucun homme, quelque soit son crime ne mérite d'être exécuté." Ces paroles, prononcés jadis par Bastila Shan, avaient si souvent guidés sa vie mais cette fois-là, au Conseil, il avait douté de son idéologie.

Aujourd'hui, Gabriel comprenait pourquoi il avait douté. Si aucun homme ne mérite d'être exécuté, Lord Janos n'en représentait pas moins une menace. Une douloureuse menace. Tant que ce dernier restait coupé de tout, la menace était comme tenu en bride. Cela, le Corellien pouvait l'accepter.

-*Saï, mon vieil ami. Qu'est-ce qui t'a pris de l'envoyer ici ?...*

Ses pensées, Gabriel les garderaient pour lui. L'homme qu'il était se retrouvait en proie à un doute quant à la suite des événements. Pourtant, l'ainé du Conseil avait rapporté que le détenu 684B avait enterré ses anciennes personnalités. Cette phrase qu'il avait dite, "Lord Janos, c'est moi.", n'aurait donc jamais dû être prononcée. Et pourtant, voila qu'elle l'était. Gabriel devait bien le reconnaitre, cette situation était digne de l'art théatral de l'ancien Sénateur. Pourtant, ce dernier savait, quoi qu'il en dise, qu'il lui était formellement interdit de révéler son identité. Un interdit qu'il venait de braver. Mais avait-il pensé aux conséquences ?

La discussion continuait, et Gabriel finit par ré-entendre Lana Anthana, alors que celle-ci dévoilait certaines de ses informations. Mais autant celles-ci pouvaient être cruciales, autant un autre élément perturbait maintenant le Maitre qu'il était. Maitre Sordevall, d'une certaine manière, commençait à déteindre sur lui. Etait-ce cela, l'effet des phéromones que possédaient Fallen et Zeltrons ?

Et si ... ? L'éternel question sans réponse. Et si Lana ne disait pas tout ? Et si l'on acceptait de lui faire confiance, et qu'elle finissait par trahir, car les Sith trahissent invariablement ? Lana venait d'obtenir une information qui serait cruciale, appréciée de l'Empire. Lord Côme Janos est toujours vivant. L'Impératrice était prête à prendre une planète en otage pour faire pression sur des négociations ? Qu'en serait-il pour récupérer son Maitre des Forges, si elle venait à le savoir vivant ? Et Ondéron ...

L'espace d'un instant, Gabriel se revit marchant aux cotés de la Reine Kira, lui disant qu'il ferait tout ce qui était possible pour améliorer les relations entre sa monarchie et les Jedi. Mais si cette dernière apprenait que le tristement célèbre sénateur suicidé était enfermé à plusieurs mètres au dessous du Temple que son monde abritait, comment réagirait-elle ? Lord Janos représentait une menace de plus pour Ondéron d'être une cible privilégiée de l'Empire.

Gabriel inspira et expira longuement finalement.

-"Cela suffit..."

Deux mots, qui coupèrent tout dialogue encore en cours. C'était sa responsabilité de mener à bien certaines choses, et il ne comptait pas cette fois s'abstenir.

-"Sénatrice Anthana, vous nous apportez des informations, et je vous en suis reconnaissant. Maître Blankuna ici présente va s'assurer que celles-ci soient prises en considération par les bonnes personnes."

Aussitôt dit, aussitôt fait, la Twi'lek, toujours prête à aider, était de toutes manière déjà en train de faire suivre les informations à qui de droit.

-"Seulement, sénatrice, il demeure le fait que vous soyez une Sith. Et mon esprit, mon âme, se demande si je peux vous faire confiance en l'état. Vous ne me semblez pas habitée par une envie de tromperie, mais je ne sous-estimerais pas vos capacités mentales. Nous allons donc faire un petit test ensemble : Maitre Sordevall va convoquer la sécurité et nous allons nous rendre un instant dans la pièce voisine. Seules Maitre Jesaladai et vous Blankuna resteront avec vous pendant que cette même sécurité vérifiera une nouvelle fois que vous n'ayez rien de dérangeant pour la suite de cet entretien."

Il valait mieux que ce soit une femme pour en accompagner une autre.

-"Comprenez-moi bien, je n'apporte aucun crédit aux propos qui viennent d'être déclaré ici. Vrai ou faux, je ne vous le direz pas. Mais je m’inquiètes de la possibilité qu'une information comme la vie de Lord Janos pourrait engendrer si votre démarche n'était pas celle que vous présentez depuis le début. Vous comprendrez aisément pourquoi, j'en suis persuadé."

Disant ces mots, Gabriel se leva et regarda Maitre Sordevall d'un regard entendu. Et avant que les deux hommes ne se dirige vers la pièce voisine, Gabriel interrompit la communication avec Lord Janos, sans pour autant la clore définitivement. Et alors que la sécurité entrait à nouveau, des Jedi uniquement, Gabriel donna ordre aux membres masculins de sortir et de confiner l'endroit quand les membres féminins s'occuperait de la fouille complète de la sénatrice.

Entrant finalement dans l'autre pièce, et ouvrant à nouveau la communication cryptée avec le détenu 684B, Gabriel décida de ne pas y aller par quatre chemins.

-"Détenu 684B. Détenu 684B. Voila ce que vous êtes. Vous ne savez pas si vous avez le droit de dévoiler votre ancienne identité ? Est-ce que vous vous riez de nous ? Dévoiler votre identité maintenant n'était pas dans vos options. Avez-vous conscience de ce que celà pourrait signifier ?"

Il était rare que le Corellien soit en colère, mais cette fois-ci c'était le cas. Et les traits de son visage l'indiquait clairement.

-"Vous avez choisi une voie difficile en votre ame et conscience, sachez-le. Mais n'oubliez pas ce que je vais vous dire, ici et maintenant. Si d'aventure votre identité est confirmée, que l'information remonte jusqu'aux Sith et que ceux-ci menace une planète pour vous obtenir... Alors ni le Conseil, ni même l'amitié que j'ai pour les membres qui ont voulu que votre vie soit épargné ne m'empêchera de vous livrer aux bons soins de celle que vous avez trahi jadis ? Suis-je suffisamment clair, DETENU 684B ?"

Il n'avait pas crié, simplement souligné ce "nom" de manière significative. Aucun innocent ne serait sacrifié pour celui qui fut jadis Lord Janos. Et si ce dernier comptait réellement à ce que ses dernières paroles comme "Paroles d'un ancien sith contre celles d'un futur jedi" soient prises en compte, il lui appartenait d'inverser la situation qu'il venait de générer.
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Tout semblait indiquer que, de mon strict point de vue, je venais de commettre ce que l'on pourrait appeler une énorme connerie. La vague sécurité que je m'étais assurée en tentant de coopérer avec Maître Don semblait déjà vaciller : il n'avait suffi que d'un mot, d'une toute petite phrase. « Lord Janos, c'est moi. » Ce qui était faux, au fond : je ne m'identifiais plus vraiment à cet idéaliste borné que j'étais devenu, avant que ce même idéalisme ne me plongeât dans les tortueux remous du Côté Obscur de la Force. Mais jamais personne n'aurait pu s'en rendre compte, et là résidait peut-être mon erreur : mon attitude susciterait toujours la même incompréhension, car j'avais toujours eu l'audace de penser autrement que les autres.

Ce qui m'effraya le plus, somme toute, c'est que je ne fus pas effrayé une seule seconde par ma propre situation. Je venais d'agir comme un désespéré qui n'avait plus rien à perdre, et qui se savait condamné à mal finir, d'une manière ou d'une autre. La réaction de Maître Fyelën me persuada de deux choses : d'une part, la tentation du Côté Lumineux n'était pas qu'une vague illusion que je tentais de me forger pour me donner bonne conscience, ou pour faire semblant de présenter des gages de bonne conduite ; de l'autre, personne ne comprendrait jamais que je ne leur voulais pas de mal, que jamais je ne leur avais de mal, et que là encore...

Comme toujours dans mon existence, l'incompréhension d'autrui allait causer ma chute. Elle était programmée d'avance, plus systématiquement encore que je ne l'avais imaginé. Ils me feraient une fois de plus passer pour le grand méchant qui ne respecte rien, le traître de service, et jamais ils ne s'interrogeraient sur leurs propres limites, sur leurs propres erreurs. Je me croyais encore capable de rédemption, mais eux, non : et sans leur aide, comment pouvais-je y arriver ?

Ma réponse fut un nouveau suicide. Un de plus. De toutes manières, à quoi bon s'acharner ? Je pouvais au moins partir avec la conscience sereine : cette idée que j'aurais réellement agi pour le bien du Temple Jedi, quand bien même le Conseil s'acharnerait à ne pas l'admettre.

« Vous ne devez vous en prendre qu'à vous-même, Maître », répondis-je une fois que mon visage se retrouva en huis-clos avec celui de Gabriel Fyelën. « Vous n'aviez pas l'air de comprendre la gravité de la situation. Aussi me suis-je senti dans l'obligation de vous la montrer par des moyens... radicaux. »

J'aurais pu lui répondre de manière bien plus rationnelle, lui dire que le cas était exceptionnel, que je n'aurais jamais agi ainsi si Lana Anthana n'avait pas fait une telle révélation. Mais je pense que je n'aurais pas été très honnête avec moi-même si telle avait été ma réplique. Je décidai de m'en remettre à l'honnêteté :

« Contrairement à vous, je connais le véritable visage du Côté Obscur... Contrairement à vous, je sais toute la monstruosité qui peut bouillonner dans un Sith. Et croyez-moi, vous n'avez vraiment pas intérêt à palabrer avec l'un d'entre eux... quels que soient ses intérêts, qu'il soit impérial ou non... Ce n'est pas qu'une question politique. »

L'honnêteté, rien que l'honnêteté. Et tant pis si l'on ne me croirait pas. De toutes façons, ma cause était perdue d'avance, car ils avaient décrété ma perte.

« Si j'ai agi ainsi, Maître, c'est pour vous mettre le couteau sous la gorge. Tout simplement. Maintenant que Lana Anthana est au courant de mon identité, vous n'avez plus le choix : vous ne pouvez plus la laisser circuler librement. Sinon, ne risquerait-elle pas de révéler ce qu'elle sait ? Et que se passerait-il si l'on savait que Lord Janos, qu'il se fasse appeler Détenu 684b ou tout ce que vous voudrez, si Lord Janos donc est encore en vie ? Un nouveau scandale éclaterait. Le Temple se discréditerait. L'Empire Sith tenterait peut-être de me récupérer, et nous nous engagerions dans une situation bien plus épineuse encore... »

Je pense que je n'exagérais en rien les conséquences réelles d'une telle révélation. L'affaire Janos avait monopolisé pendant quelques temps toute l'attention de la Galaxie. Si la presse révélait que je n'étais ni mort, ni enterré, le Conseil des Jedis pouvait réellement être mis en péril.

« Vous n'avez plus le choix, désormais. Si vous désirez vraiment que le dossier 684b demeure entre les murs du Temple, vous allez devoir y enterrer la sénatrice Anthana avec moi. Et pour obtenir l'autorisation de l'y enterrer, vous n'avez pas non plus le choix : vous devez lancer un mandat d'arrêt officiel. J'ai dit. »

Le « J'ai dit » était parti tout seul : ancien réflexe que je ne pus contrôler. Mais ce ne fut pas mon dernier mot : quitte à se suicider, au moins tenter de leur montrer que ce suicide n'était pas inutile. Quand bien même ils s'acharneraient à ne jamais le reconnaître, tout ceci leur serait profitable sur un long terme. J'en étais persuadé.

« Cependant, ayez bien conscience que je n'agis pas ainsi pour le plaisir de vous contrarier. Non, si je cherche à vous mettre la pression, c'est parce que je suis entièrement convaincu que j'ai raison, et que vous avez tort : vous ne devez pas négocier avec une Sith. Vous ne me croirez sûrement pas, mais si j'ai dévoilé mon identité, c'est uniquement dans votre intérêt, pas dans le mien. Qu'y gagnerais-je, de toutes manières, à me tirer une nouvelle balle dans le pied ? Cette fois-ci, je vous en supplie, croyez-moi sur parole. Et si vous ne me croyez pas, tant pis pour moi. De toutes façons, comme je l'ai dit, vous n'avez plus le choix... »

Je m'interrompis un instant.


« Sachez, en tout cas, qu'elle ment pour Rejliidic. »
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Plus le temps passait, et moins les jedi semblaient lui faire confiance. La zizanie, probablement volontaire, qu'avait propagée Janos avec sa révélation choc n'aidait pas. Depuis son arrivée au Sénat jusqu'à maintenant, il semait le chaos partout où il passait, tel un émissaire des dieux. Était-ce un comportement volontaire, ou répandait-il le trouble malgré lui, comme une malédiction qu'il devait supporter. Sa présence ne l'arrangeait vraiment pas en tout cas. Le fait qu'il soit un sith diminuait considérablement sa marge de manœuvre, d'autant plus que pour de mystérieuses raisons, il semblait vouloir la gêner dans son action, à asséner qu'il fallait l'enfermer. Peut être l'homme était-il prisonnier des jedi, et se sentait bien trop seul dans sa cellule... Ou bien était-il du camp des jedi et vouait une haine toute nouvelle aux sith qu'il avait trahi. Cela lui faisait une belle jambe, en attendant !

Et puis, Lana se retrouva très vite seule avec quelques membres de la sécurité, et les deux maitres jedi de sexe féminin. Une obscure histoire de fouille... Qu'était-ce que cette nouvelle farce ? En plein milieu d'une discussion ? Et pourquoi uniquement des femmes pour s'occuper d'elle ? S'attendaient-ils à ce qu'elle se déshabille pour satisfaire leur paranoïa ?! Lana préférait plutôt mourir que de subir un traitement aussi primitif ! Un long silence s'installa entre elle et ses nouvelles geôlières. Pesant le pour et le contre, elle décida finalement de se laisser faire, jusqu'à un certain point. Elle avait trop à perdre ici pour n'écouter que sa fierté, mais celle-ci se tenait tout de même prête à bondir à la moindre anicroche.


- Allez y, gronda-t-elle d'un ton furieux en écartant les bras, faites ce que vous avez à faire.

On la passa d'abord à un scan minutieux à l'aide d'un petit appareil, exactement ce qu'elle avait dû subir en montant à bord du Star Home. Ensuite, on la fouilla physiquement. Lana supporta le traitement, le corps tremblant de rage alors que des mains la palpaient. Elle détestait qu'on la touche sans qu'elle l'autorise. Heureusement, cela n'alla pas plus loin, et ne dura qu'une paire de minute. Un peu plus, et elle risquait d'exploser... Les jedi considéraient-ils au moins à quel point elle tenait à cette alliance pour accepter d'aller si loin, pour accepter un tel traitement ?!

- Satisfaites ?! cracha-t-elle d'un ton difficilement contenu.

A quoi rimait ce petit jeu ? Le Conseil s'attendait-il vraiment à ce qu'elle sorte une arme, un lance-roquette, ou quoi que ce soit d'autre ? A part ses habits et quelques bijoux, elle n'avait aucun objet sur elle. Elle avait des sous-fifres pour s'occuper de ses affaires ! Cela ne rimait à rien, même pour les jedi. Ils devaient savoir pertinemment que son esprit était beaucoup plus dangereux que n'importe quelle autre arme. Il devait y avoir une autre raison. En attendant Gabriel, elle se força à retrouver le calme.

En attendant Gabriel... Peut être la solution résidait-elle dans cette phrase ? Pour une fouille aussi bénigne, pourquoi était-il sorti, en entrainant les autres avec lui. Y compris l'hologramme, dont la communication avait coupée et non pas mise en attente... Se pouvait-il que la discussion entre Gabriel et le soi-disant Janos se poursuive à l'écart des oreilles indiscrètes ? C'était presque trop beau pour être vrai... Cela était suspect. Même si ce n'était pas une preuve suffisante, cela tendait à prouver qu'il y avait anguille sous roche, et ce malgré la faible phrase d'explication de Gabriel. Le fait qu'elle doive attendre son retour, alors que sa fouille était terminée, en était une autre. Le fait qu'il s'inquiète réellement de ce qu'elle pourrait ramener au Sénat était également un indice. Il se passait bien quelque chose dans son dos.

Et elle détestait ça.

Voyant Gabriel revenir, elle décida de revenir à la charge. S'adressant à tous les jedi présents, qui tentaient de se réinstaller plus ou moins confortablement dans la petite chambre, elle reprit :


- Maitres jedi, je comprends votre méfiance à mon égard, cependant, elle ne devrait pas vous aveugler.

Il fallait remettre les choses en places. Souligner les évidences. Parfois, elle se demandait si elle n'était pas trop subtile dans ces propos pour les simples moines guerriers qu'ils étaient...


- Vous n'avez absolument rien à perdre en acceptant ce que je vous propose. Je ne demande que le statut de jedi gris, et la protection des jedi. Ce sont des choses que vous pourrez me retirer à tout instant si je venais à me retourner contre vous.

Le statut de jedi gris était important à ces yeux pour s'assurer une certaine pérennité au Sénat, car elle sentait sa position se fragiliser. Si elle venait à tomber, ce ne serait pas en tant que sith. Cela limiterait les dégâts.

- De plus, si je venais à vous trahir, cela ajouterait des preuves au dossier que vous montez probablement contre moi. Comme vous continuerez à me surveiller, vous saurez que je ne manigance rien contre la République. Franchement... Franchement, dites moi de quoi vous avez peur ?!

Elle marqua une pause. C'était bien une question honnête de sa part. Si quelqu'un avait eu à émettre des doutes, c'était bien la sénatrice, car elle n'avait aucune autre garantie que le bon vouloir des jedi.

- Vous préféreriez que je reparte les mains vides, représentant toujours une menace pour vous et la République au Sénat ? Surtout avec l'information que vous m'avez si plaisamment fournie... Vous souhaitez vous priver d'informations sur les sith, de mon appui au Sénat ? De l'héritage de Ritter ? Tout ça à cause de la méfiance ? Sérieusement ?! Pourtant, cette alliance vous permettrait de me surveiller plus étroitement que jamais, comblant ainsi votre saine paranoïa !

Ses épaules s'affaissèrent, elle regarda chaque membre d'un regard presque implorant savamment calculé. Tout comme elle avait tenté de modifier son approche et son vocabulaire pour mieux les convaincre...

- Je ne comprends pas... Je ne vous comprends pas...
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C'est avoué : Lana Anthana est une guerrière Sith ! Un aveu de taille, qui tombe dans l'oreille d'un Conseil Jedi rapidement dépassé par les événements. Les révélations du Détenu 684b donnent soudain à la Sénatrice de Kuat un moyen de pression incroyable... Une terrible vérité qui, si elle était révélée, causerait un scandale sans précédent : Lord Janos n'est pas mort.

Lana remporte la joute !

Mais il est clair qu'une épée de Damoclès repose à présent au dessus de sa tête. Au moindre faux pas, elle pourrait être capturée par les Jedi... Néanmoins, elle a, pour une fois, son destin bien en main : l'avenir nous dira si elle cherchera à faire chanter le conseil Jedi, ou à gagner sa « confiance »... Sur le Star Home, les Jedi n'ont pas les moyens de l'arrêter dans l'immédiat... Elle est donc libre. Un retournement de situation improbable qui va nécessairement retomber sur son instigateur : le Lord Janos.

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