Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
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Les débordements sur Sembla sont intolérables. Son Moff est un incompétent incapable de mater une simple rébellion ! Il mérite bien son sort... Les problèmes chroniques avec les indigènes auraient dû être réglés depuis des lustres ! Néanmoins il va falloir faire un exemple... Car les tensions se multiplient sur les planètes récemment incorporées comme Artorias et Dubrillion. Un exemple dont entendra parler tout l'Empire. Sembla sera cet exemple.

Cet objectif en tête, l'Impératrice quitta le système de Dromund à la tête d'une flotte au grand complet. Direction le petit monde de Sembla où une sévère correction attendait les indigènes indisciplinés... Mais le temps d'organiser ce déplacement et de se rendre dans le système, la situation avait déjà évolué. Les commanditaires de l'attentat ayant pratiquement coûté la vie au Moff local s'étaient échappés.

Il n'était pas question de les laisser s'en tirer à si bon compte.

Après plusieurs heures de savants calculs astronomiques, les techniciens de la passerelle de commandement du vaisseau amiral de l'Impératrice purent retracer la trajectoire de fuite... Les traîtres comptaient s'esquiver en rejoignant l'espace Républicain : Makem Te.

Face à ce rapport, l'esprit tortueux de la souveraine déjà deux fois centenaire sentit l'occasion de réaliser un coup de maître. D'une pierre deux coup comme disaient les primitifs. Car, finalement pas si loin de là, s'ouvrait cet insignifiant Sommet Galactique pour la Paix... Encore une absurdité qui risquait de remettre en cause le traité d'Artorias ! Une fois de plus ! Intolérable !

Makem Te représentait une cible parfaite ! Ynnitach, sous prétexte de poursuivre des rebelles, mettrait la planète sous quarantaine forcée... Prendre en otage une planète tout entière devrait donner suffisamment de poids à ses ambassadeurs pour que le résultat des pourparlers lui soit... Favorable. Un merveilleux moyen de pression... Sauf que...

Sauf que lorsque les forces Impériales sortirent de l'hyperspace, rien ne se passa comme prévu. Une autre flotte, inconnue, se trouvait déjà là. Et quelques secondes seulement après la décélération, l'un de ses croiseurs d'escorte fut sévèrement touché, perdu. En face d'elle un groupe lui bloquait l'accès à l'orbite de Makem Te... Il arborait les couleurs de la Ligue des Mondes Périphériques... Ces imbéciles ouvrirent immédiatement le feu, sans sommation aucune. La flotte inconnue continuait quant à telle de manœuvrer, derrière un nombre important de navires civils posés là comme boucliers humain.

« Madame » fit l'un des officiers de bord. « Nous avons repéré la signature du vaisseau rebelle. Il se cache parmi ceux de la flotte non identifiée. »

Peut-être était-ce là une nouvelle épreuve de la Force ? Un signe quelconque ? Quoi qu'il en soit, pour se rendre maître des cieux de Makem Te, il lui faudrait pulvériser tout ce beau monde... Et les pertes civiles ne lui faisaient ni chaud ni froid.

Avec l'échange de feu qui avait commencé, il était trop tard pour faire marche arrière... Jamais elle ne reculerait devant la stupide Ligue du traître Rejliidic.

****

« Et voici le poste de tir principal » fit le Mon Calamarien chargé de guider l'inspection officielle. « Comme vous le noterez, toutes les normes humanoides standards ont été respectées. L'ergonomie du... »

A côté de lui le Sénateur et Contre-Amiral Jerensen Fylesan observant attentivement. De par son expérience militaire de terrain, le jeune politicien avait été mandaté par le Sénat pour procéder à une inspection de dernière minute avant la toute proche inauguration. Des voix s'élevaient encore au Sénat contre le coût astronomique de la réalisation de cette toute nouvelle flotte... Aussi mieux valait être sûr que celle-ci serait à la haute des attentes. Pour le moment le bâtiment, futur Vaisseau Amiral, ne portait aucun nom mais une simple immatriculation technique : V-747X001. Ce croiseur de classe Valor Améliorée, serait, à n'en point douter, le fleuron de la République toute entière. Il lui tardait de le voir ses performances de combat. Armement dernière génération, moteurs sur-vitaminés, blindage triple couche... Il dépassait de près de trente mètres la longueur de ses homologues en activité. Une vraie machine de guerre, doté d'une puissance de feu redoutable. Ce premier croiseur fabriqué dans les chantiers Mon Calamarien présageait d'un avenir florissant pour ce monde.

Pourtant, après une heure et demie d'inspection, la réunion fut interrompue. L'alerte générale venait d'être lancée... Makem Te subissait une attaque, dans la plus grande des confusions. Au même instant, un appel sécurisé de l'Etat-major des armées fut transmis sur le datapad personnel du Sénateur d'Alsakan.

« Monsieur » lui fit un subalterne dont il ne connaissait l'identité. « L'Armée Républicaine du secteur est actuellement bloquée dans le système de Lianna. Avec les Hutt qui bloquent le vecteur d'approche de Makem Te, il est trop dangereux de sauter en pleine zone de guerre, nos vaisseaux se feraient descendre à peine sortis de l'hyperespace... Il nous faut une ouverture ! Vous êtes le gradé le plus expérimenté sur Mon Calamari. La République a besoin de vous. Il faut que vous rejoigniez Makem Te depuis ce monde, dans ce sens vous pourrez sortir de l'hyperespace hors de portée des Hutt et des Impériaux. Démêlez la situation, empêchez quiconque de prendre Makem Te, et surtout... Créez nous une ouverture pour nos flottes en attente dans le système de Lianna ! Vous avez reçu toutes les accréditations nécessaires pour effectuer cette mission... »

Regard solennel.

« Monsieur, la République vous confie le V-747X001. Même si l'armement n'a pu être encore testé, il est techniquement prêt à la mise au service. La flotte de la Ligue a agi sans l'aval de l'état-major des armées ! Faites ce qui sera nécessaire. De par vos accréditations, vous avez toute autorité sur ses officiers supérieurs. »

Il y eut une seconde de silence, puis un « Sénateur Fylesan... Que la Force soit avec vous. »

Trente minutes plus tard Jerensen sortait de l'hyperespace, à une distance raisonnable de Makem Te. Ce qu'il pouvait observer ne pouvait être décrit que par un seul mot : Anarchie. Les Impériaux d'un côté qui tiraient sur les navires de la LMP et des Hutt... Des Hutt qui ripostaient à l'aveugle, la Ligue qui s'en prenait ostentatoirement aux impériaux sans même tenter la moindre action pour sauver les civils capturés par le Seigneur de Guerre Borenga... Et au milieu de tout ça, un petit groupe de Jedi tentait le tout pour le tout pour sauver le plus de vies innocentes possibles...

En tout cas, chose sûre, la flotte Impériale faisait le nécessaire pour percer les lignes de la LMP afin de venir se placer en orbite autour de Makem Te. L'œil expérimenté du Contre-Amiral ne lui laissait aucun doute quant aux intentions de cet adversaire. En plus des forces de la Ligue – si elles daignaient coopérer, il disposait de la quasi-totalité des forces armées de Mon Calamari, Munto Codru, Panuuki et Drongar. Des troupes locales, loin d'être aussi équipées et entraînées que l'armée régulière Républicaine... Des vaisseaux solides mais technologiquement dépassés pour la plupart... Mais faudrait bien faire avec !

****

Lorsque la flotte de Jerensen sortit de l'hyperespace, l'Impératrice comprit qu'elle se trouvait dans une situation délicate. Elle était à présent complètement encerclée entre Makem Te, la LMP, les Hutt et les Républicains. Elle jouait à un jeu dangereux, quitte ou double : prendre Makem Te et imposer ses conditions, ou bien risquer de subir sa première véritable défaite depuis Artorias... Mais la Force ne l'avait jamais quittée, pourquoi aujourd'hui cela serait-il différent ?!

Isobel s'occuperait de pulvériser la flotte Hutt, tandis qu'elle se chargerait du reste !


Seuls les joueurs Darth Ynnitach – Jeresen Fylesan peuvent intervenir dans ce sujet. S’agissant d’une bataille spatiale purement RP, vous serez départagés sur la qualité d’écriture de votre RP, la pertinence, l’originalité et le réalisme de vos actions et de vos choix stratégiques ainsi que votre fair-play vis-à-vis de vos adversaires.
Ordre de post : Darth Ynnitach – Jeresen Fylesan.
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Anonymous
La Dame Noire des Sith rongeait son frein. Son esprit déjà ancien selon les standards inférieurs humains, avait imaginé le plan qui prenait autant de temps à s’appliquer. Un plan conçu dans l’urgence et souffrant alors d’un manque considérable de préparation. Mais qu’importe ! La République est vaste et un sommet diplomatique ne peut que les endormir ! C’est du moins ce que la Sith espérait et comptait là-dessus. C’était ténu, mais à quoi pouvait-elle se raccrocher alors que la flotte agissant sous ses ordres filait en vitesse lumière pour en ressortir en territoire républicain. Il s’agirait là d’une violation de territoire et d’un acte de guerre pour beaucoup. Makem Te, et ces planètes reculées au fin fond de la galaxie et du territoire républicain… Qui s’en souciait vraiment ? Leur seule importance étant d’être placée le long d’une voie hyperspatiale aussi ancienne que réputée et traversée quotidiennement par des milliers d’engins spatiaux !
 
Darth Ynnitach était plongée dans ses songes alors qu’un « bip » sonore retentissait sur la passerelle. Ce qui n’eut pour effet que de l’en extraire. La tension de l’équipage redoublait suite à cette intervention sonore. La Sith tournait doucement la tête sur le côté. Elle avait dirigé sur Artorias et obtenu la victoire. Mais la Dame Sith ne s’habituait pas au fonctionnement très particulier des vaisseaux militaires. Ou plutôt, qu’elle n’y avait accordé qu’un intérêt poli à la chose. Chose vite apprise, mais vite oubliée, jugeant que cela ne la concernait en rien. Son regard glissait sur l’officier qui se tenait légèrement en retrait, à deux pas d’elle, comme l’exigeait le protocole. Il s’agissait de l’amiral Jenny Stevens. Qui, durant la campagne d’Artorias, n’était encore que capitaine. Depuis lors, avec le succès de cette opération et le soutient afficher de la Dame Noire la concernant, n’avait eu comme conséquence que de voir son ascension dans la hiérarchie de la marine Sith être irrésistible. La voici amiral et à la tête d’une force de frappe bien plus importante que sur Artorias.   
 
-Il s’agit d’un signal, Madame. Nous venons de franchir la frontière spatiale entre l’Empire et la République.
 
Darth Ynnitach hochait la tête. Le trajet ne serait plus long. Dans quelques minutes la flotte Sith sortirait de l’hyperespace dans le système de Makem Te et viendrait prendre en otage ce monde… Et se débarrasser de ces bâtards de traîtres, de terroristes, qui pensent pouvoir commettre leur méfait et ensuite se réfugier dans les jupes de la République ! La Sith se retournait et venait s’asseoir sur le trône de commandement qui avait été installé sur la passerelle du croiseur. De là, elle pourrait suivre les opérations plus confortablement que si elle était restée debout et à attendre que tout soit enfin terminé.
 
La flotte Sith rassemblée pour cette opération était une flotte selon l’organisation de la marine Sith. Elle disposait de son effectif total. Subdivisée en trois forces de combat, celles-ci allaient apparaître en espace conventionnel l’une après l’autre, histoire d’éviter les embouteillages et autres casses malheureuses. Celle dont se trouvait le commandement arriverait en seconde position, la première devant servir « d’éclaireur » et « fixer » l’ennemi. Les autres arrivant après et plus en retrait vis à vis de la première pourraient manœuvrer.  C’est du moins ainsi ce que  prévoyait cette formation. Bien que normalement, il n’y aurait guère d’opposition dans ce secteur de la République quelque peu reculé par rapport aux mondes du Noyau et plus encore par le front ouvert sur Dubrillion et les systèmes alentours dans le « nord » de la galaxie. Une sonnerie retentissait sur la passerelle à nouveau. Elle était différente de la précédente et la tension redoublait au poste de commandement.
 
-Nous allons sortir de l’hyperespace, Madame.
 
A travers la baie vitrée de la passerelle le tunnel hyperspatial rétrécissait. La planète apparaissait et la vision des vaisseaux Sith déjà arrivés quelques instants plus tôt, dont on ne voyait que les réacteurs. Des tirs lasers étaient échangés entre deux flottes et avec l’avant-garde Sith. Plusieurs vaisseaux dérivaient déjà dans l’espace, laissant des morceaux d’eux-mêmes carbonisés dériver dans leur sillage. Darth Ynnitach activait l’écran tactique depuis son trône de commandement. Son regard allait et venait sur les deux flottes qui se faisaient face. L’hologramme d’un officier Sith apparaissait devant elle.
 
-Madame ! Nous avons été attaqués dès notre sortie de l’hyperespace ! Certains de nos vaisseaux ont été endommagés dès les premières salves ! L’une de nos frégates fut même détruite ! Il s’agit de la flotte qui est majoritairement à notre gauche, elle appartient à la LMP. L’autre est Hutt ! Mais leurs vaisseaux sont imbriqués les uns aux autres. Il nous sera difficile de faire la distinction entre les Hutt et la LMP ! Quels sont vos ordres ?
 
-Avez-vous localisé le vaisseau que nous poursuivions ? A moins qu’il n’est déjà été détruit ?
 
-Il est caché au milieu des vaisseaux civils. Il sera difficile de l’atteindre pour le moment.
 
-Il suffira de l’empêcher de fuir. Vous tiendrez le centre, commandant. Faite activer vos générateurs gravifiques. Au moins, il ne nous échappera pas.
 
L’image holographique de l’officier s’inclinait avant de disparaître. L’attention de la Sith se portait à nouveau sur l’écran tactique. La troisième force de combat venait d’arriver et avec elle la petite escadre de réserve. La flotte était au complet moins la frégate déjà détruite.
 
-Amiral Stevens. Vous pouvez mettre vos escadres en place. Détruisez les vaisseaux de la LMP et ripostez aux attaques des Hutt. Inutile de s’en prendre à eux directement pour l’instant… Un ennemi à la fois. Brouillons les communications de la LMP et des Hutt. Inutile qu’ils en viennent à pouvoir communiquer entre eux... Ou avec qui que se soit ! 

*Cette fichue LMP va enfin subir une volée de bois vert dont elle se souviendra !*
 
-A vos ordres, Madame.
 
L’amiral Stevens s’éloignait et rejoignait la console de communication, donnant ses ordres aux différents groupes de combat. LE groupe de combat qui fut surpris par la LMP avait fait reculer ses vaisseaux endommagés le temps de procéder à un check up et aux réparations sommaires qu’il était possible d’effectuer avant de retourner au combat. La formation adoptée serait le triangle inversé. Deux groupes feraient face à la LMP et aux Hutt. Le premier, amoindri, ferait face aux Hutt, le troisième ferait face à la LMP. Le second groupe, celui dont se trouve la Dame Noire des Sith, restera en retrait. Mais par rapport à la bataille se déroulant devant eux, la flotte Sith adoptait avec ses deux groupes de combat une « ligne » en ordre oblique, dont le saillant se formait sur l’arrière de la flotte de la LMP, la principale cible des Sith. Et comme un heureux hasard elle en fut l’agresseur…  Les chasseurs des croiseurs Léviathan et Interdictor ainsi que des frégates Sith étaient lancés, adoptant une formation d’attente pour le moment. Pendant ce temps, Darth Ynnitach en profitait pour prévenir ses ambassadeurs, les seigneurs Senjak et Odium en délégation sur le Star Home, que l’intervention sur Makem Te avait pour but la traque de terroristes qui espèrent s’abriter au sein de la République en profitant de la confusion. Et qu’en plus, la flotte de la LMP a ouvert le feu sur les vaisseaux impériaux sans sommation.
 
Une alarme retentissait à nouveau sur la passerelle. Instinctivement, la Sith repassait sur la console de commandement et voyait une multitude de points qui apparaissaient de l’autre côté de Makem Te. L’alarme tonitruante était enfin coupée et une forme de calme à peine contenu régnait sur la passerelle. Les senseurs mettaient un temps fou à se réinitialiser, étant déjà saturé par la masse de vaisseaux de la LMP et des Hutt, sans parler des civils qui étaient déjà présents sur place. Peu à peu l’identification devenait claire au fil des minutes qui paraissaient aussi longues que des heures. Les nouveaux arrivants que beaucoup prenait pour des renforts de la LMP étaient en fait une escadre assez importante de la République.
 
La tranquillité d’esprit de la Dame Noire face aux forces de la LMP et des Hutt s’émiettait peu à peu. Là il s’agissait d’un morceau nettement plus coriace ! Mais cette flotte venait à peine d’entrer dans le système Et il se passera un moment avant qu’elle ne puisse engager le combat contre les Sith. Pensive, le regard de la Sith restait rivé sur l’écran holographique champ de bataille. Il était évident que la bataille allait durer des heures si ce n’est davantage…
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Anonymous

Qui aurait pu dire que les festivités sur Mon Calamari, à l’approche du lancement du premier vaisseau commandé par la République à ses chantiers navals allait tourné court ? Personne. Absolument personne. Les renseignements ne laissaient nullement présager de l’apprition soudaine d’une flotte hétéroclite dirigée par un Hutt se revendiquant du légendaire Xim le Despote ainsi que de son vainqueur, le fameux Kossak. Une résurgence aussi soudaine d’un ennemi que la République avait pensé disparu depuis vingt-mille ans ne pouvait pas être une coïncidence aux yeux de Jeresen. Ou alors, cette dernière était trop belle. Quoi de plus normal que de se poser la question lorsque cette attaque vient à se dérouler au moment même où débute un sommet d’importance pour l’avenir de la galaxie ? Ce Hutt ne tomberait-il pas parfaitement au bon moment ? N’était-il pas prudent de se méfier ?

Peu importe le cas de figure, l’heure était à la réaction. Le fait de recevoir carte blanche de la part de l’Etat-Major de la République ne le rassurait pas, car cela voulait également dire que la moindre erreur ou bien le plus petit échec lui retomberait forcément sur le coin de la tête. Cependant, Jeresen n’avait pas le choix. Il connaissait les risques pour le secteur tout entier : Makem Te constituait le monde qui permettait à la République d’entretenir le couloir hyperspatial reliant le secteur de Mon Calamari au reste de son teritoire. La chute de cette planète engendrerait forcément des complications au niveau politique avec l’Empire, forcément, mais également avec l’ensemble du territoire contrôlé par les Hutts. Et cela sans parler des mondes encore neutres.

Sauf que la situation était bien plus compliquée : les Hutts attaquaient Makem Te. L’Empire faisait visiblement de même. Pourtant, d’après les informations qu’il avait pu récolter de part et d’autres, l’Empire et les Hutts ne s’épargnaient pas pour autant. Et au milieu de tout cela, la Ligue des Mondes Périphériques agissait de manière incertaine.

Et des choses incertaines, il y en avait beaucoup. A commencer par le vaisseau dans lequel il vagabondait en direction du pont de commandement flanqué de près par l’officiel Mon Calamari qui n’avait pas cessé de lui vendre son navire et ses chantiers navals depuis son arrivée.


« Et les déflecteurs, ils fonctionnent ? »

« Evidemment ! Ils sont capable de générer un champ de... »


Jeresen le coupait dans son élan, pour ne pas avoir à entendre toute l’histoire des émetteurs de boucliers comme il avait pu entendre le formidable conte ayant mené à la production de l’hyperdrive du croiseur.


« Parfait, parfait. J’espère qu’il en est de même pour les armes, sinon j’aurais bien l’air bête face aux Impériaux. »

« Ah.. justement, il s’agit du seul bémol. Comme je vous l’ai dis, on a pas encore pu tester l’armement. Peut-être faudrait-il… »

« On a pas le temps de les tester ! » rétorqua aussitôt l’Alsakani avec un air désespéré avant d’intercepter l’officier supérieur de son nouveau navire : « Commandant Je’styylir ! Trouvez-moi toutes les informations possibles sur les navires disponibles pour participer à l’opération. Je veux leurs noms, leur armement, leurs défenses et même la spécialité culinaire de leurs commandants… Absolument tout. »


L’officier laissa d’abord transparaître sa surprise avant de finalement adopter une attitude plus professionnelle :


« Je… Tout de suite, Monsieur. »


Reprenant sa marche dans les couloirs grisonnants de son vaisseau d’emprunt, Jeresen porta alors de nouveau son attention vers le Mon Calamari qui ne le quittait toujours pas d’une semelle telle une sangsue des marais de Dagobah.


« J’espère que ce vaisseau sera aussi révolutionnaire que ce que vous nous avez annoncé. Il serait malheureux qu’il périsse avec son équipage avant d’avoir pu affronter le feu. »


Le Mon Calamari sembla s’offusquer une nouvelle fois à l’écoute des propos de l’Alsakani mais le sénateur et amiral n’en avait cure. Il n’avait plus le temps de prendre des gants avec les officiels. Dès lors qu’il avait reçu ses « instructions », sa casquette de politicien était tombée au profit de celle du militaire.


« Voyons, je vous assure que ce vaisseau fera votre entière satisfaction, Sénateur Fylesan et nous espérons que son efficacité permettra de tisser un lien fort entre nos chantiers et le Ministère de la Défense. »


Jeresen grinça des dents avant de lentement faire comprendre au Mon Calamari que la base fiscale de ses chantiers ne l’intéressait nullement et qu’il avait mieux à faire dans l’immédiat que d’écrire une lettre de recommandation au Ministère de la Défense au sujet d’un vaisseau qu’il n’avait pas encore pu tester et qui allait peut-être finir détruit à quelques parsecs de son lieu de fabrication.

Il ne parvînt à s’en débarrasser que quelques ponts plus hauts, alors qu’il approchait lui-même de la passerelle de ce qui était à présent son bâtiment de commandement pour les heures à venir. Un temps interminable qui allait déterminer l’avenir de tout ce secteur. Il ne pouvait pas échouer. C’est en arrivant devant le grand sas devant donner sur le pont qu’il fut intercepté par un des officiers subalternes, un pad numérique en main.

Il s’agissait du compte-rendu que l’Alsakani avait demandé à son commandant en second sur l’état de la flotte qu’il allait pouvoir amener au combat. L’ensemble des vaisseaux stationnés autour de Mon Calamari permettaient de constituer deux escadrons de bataille, soit l’équivalent de trente-cinq navires lourds de type Valor, Majestic et Hammerhead. L’ajout du nouveau vaisseau Mon Calamari de type Valor Amélioré portait ainsi la puissance du groupe de bataille à soixante-dix navires.

A cela devait pouvoir s’ajouter une troisième escadre d’une trentaine de bâtiments principalement constituées de corvettes Thranta et de croiseurs rapides en provenance de la limite frontalière des territoires impériaux ainsi qu’une dernière escadre plus hétéroclite constituée de navires participant aux opérations de douanes et de contre-piraterie le long de la Voie Perlemienne. En d’autres mots, des bâtiments issus des flottes de sécurité planétaires des mondes bordant la route commerciale : des frégates et des corvettes pour la plupart, prêtes à se rassembler autour du croiseur Alsakani Rucapar qui participait lui aussi aux opérations anti-piraterie dans la région.

Au total, un peu moins de cent-vingt navires prêts à combattre, dont les deux tiers étaient de forts tonnages.


« Merci bien lieutenant. Faites transmettre au Rucapar de patienter sur sa position le temps que nous lui transmettions les coordonnées du point de rendez-vous. »


L’officier acquiesçant, Jeresen pénétra à sa suite dans l’enceinte de son pont de commandement. Cette dernière était spacieuse et comportait de nombreuses consoles de commandes. Le navire était vraiment adapté aux standards humanoïdes, ce qui était fort louable pour les Mon Calamari. Il ne restait plus qu’à vérifier que le vaisseau était tout aussi opérationnel que fonctionnel. Au milieu de la passerelle, face aux vitres en transparacier, se trouvait la grande table tactique permettant de gérer les mouvements des navires et des flottes.

La projection holographique représentant le système de Makem Te apparaissait en différé sur cette même table. Autour d’elle, les officiers principaux disponibles des différents escadrons engagés dans l’opération observaient le déroulé des événements qu’ils allaient rejoindre tôt ou tard.


« Et pour les milliers de civils en orbite ? N’oubliez pas que les Hutts les prennent en otage pour faire pression sur le Sénat. On ne peut pas les laisser à leur sort. »


Jeresen profita de l’ouverture faite par le commandant du bâtiment pour intervenir, abrégeant net le débat sévère qui résonnait sur sa passerelle depuis trop longtemps. Et quelle meilleure entrée matière que de venir couper court à un sujet des plus sérieux ?


« Pouvez-vous me rappeler le nombre d’habitants sur Makem Te, commandant ? » lâcha-t-il.


Ses paroles semblèrent surprendre certains des officiers mais la plupart avait bien compris où l’Alsakani désirait en venir avec sa question. Je’styylir, pour sa part, s’appliqua à répondre aussi distinctement que possible:


« Je ne sais pas. Un milliard, sans doute plus. »

« Quelques milliers d’individus contre plus d’un milliard, commandant. Cela sans compter les autres mondes voisins. Ce qui se passe sur Makem Te pourrait renverser la situation dans toute la région. Nous n’avons pas le choix, ils ne l’ont pas non plus. »


Le regard lourd du Sénateur en disait long sur un sujet qui l’avait longuement tiraillé avant d’en venir à cette conclusion cinglante. On allait le lui reprocher, c’était certain. Surtout s’il échouait à bouter l’envahisseur. Mais s’il parvenait à maintenir le secteur tout entier dans la République, qu’était-ce que les vies d’un si petit nombre par rapport à l’immensité du second ? Les sacrifices se révélaient parfois nécessaires...


« Le sujet est clos ? Parfait. Voici une carte du déroulé des affrontements en orbite de Makem Te. Les Hutt sont présent sur une bonne partie du champ d‘influence de la planète et cherche à happer tout les vaisseaux civils passant dans ce demi-cercle. Les Impériaux se sont positionnés ici. Visiblement, ils ne s’attendaient pas à se retrouver au milieu de ce spectacle, et encore moins de se faire attaquer par une flotte de la Ligue des Mondes Périphériques présente dans le système. Les Impériaux sont sur les flancs de l’ensemble, ce qui leur donne une position favorable pour frapper soit les Hutts, soit la Ligue. »

« Et lesquels ont-ils choisi, Amiral ? »

« A votre avis ? La Ligue, évidemment. C’est pourquoi, dans l’optique d’éviter els mauvaises surprises, nous sortirons de vitesse-lumière de l’autre côté de la planète, dans sa face non exposée aux combats en cours. Nous nous séparerons de l’Escadron Delta. Votre objectif est de vous établir sur le flanc droit de la flotte de la Ligue, avec laquelle nous ne parvenons pas à communiquer. Débrouillez-vous pour qu’ils se calent sur nos hyperfréquences. »


L’intéressé acquiesça tout en prenant des notes sur son pad numérique, tandis que la question qu’attendait l’Alsakani finit par tomber de la bouche même de son commandant en second temporaire :


« Mais cette manœuvre va nous placer à une distance bien trop grande de l’adversaire. Comment allons-nous procéder pour engager les hostilités ? »

« C’est là que tout se complique… »



*** ** * ** ***



Plus tard, à moins de dix minutes-lumières de Makem Te.
Point de ralliement Perlemius



La flotte républicaine était rassemblée autour du puissant navire amiral tout droit sortit des chantiers de Mon Calamari. Etait-il réellement au point ? Allait-il se montrer suffisamment efficace pour contrer des ennemis deux à trois fois plus nombreux ? Les événements de Makem Te n’allaient pas tarder à répondre aux florilèges de questions qui étaient encore en suspens dans l’esprit de Jeresen. Le Sénateur d’Alsakan était parfaitement concentré tandis qu’il remontait le large couloir menant à la passerelle du Gardien du Tionese.

Oui, Jeresen avait prit sur lui de faire baptiser le vaisseau avant son départ au combat, et cela pour plusieurs raisons. La première était que enchaînement de chiffre et de lettres risquaient plus d’embrouiller les responsables des communications qu’autre chose et qu’il était inconcevable de se retrouver couper d’une extérieur à cause de l’indigestion du nom du navire par un officier en charge des transmissions. Enfin, parce que l’Alsakani estimait nécessaire de trouver un nom marquant à ce navire qui était destiné à prendre part à un affrontement majeur dont il devait sortir vainqueur. Makem Te et ses environs se trouvaient à la frontière de l’Amas de Tion et la première mission de ce navire serait d’en assurer la protection contre les envahisseurs. Ainsi, le nom de Gardien du Tionese semblait tout trouvé. Et puis sérieusement, V-747X001, c’est à chier comment nom de code, non ?

Remontant donc les couloirs du navire pour la dixième fois en moins d'une heure, l’Alsakani se remémorait calmement l’enregistrement de ce prétendu prétendant aux territoires de Xim le Despote et ne put retenir une grimace à l’évocation du premier véritable conflit ayant opposé la toute nouvelle République aux forces périphériques de la Galaxie lors de la Guerre du Tionese il y a plus de vingt millénaires. A l’époque aussi l’intervention des Hutts et des empires criminels avaient prit la République de court. La perte des planètes lointaines avaient engendré la pertes des suivantes et cela jusqu’à ce que les assaillants ne viennent déclencher une guerre totale en bombardant Coruscant et Alsakan. Ce n’est qu’avec ces deux tournants que la République reprit l’ascendant, allant jusqu’à bombarder les mondes de départs des envahisseurs.
Mais il n’était pas question que cette situation se reproduise alors que l’Empire représentait une menace de plus en plus grandissante. Jeresen était déterminé à vaincre, et c’est avec cette volonté affiché sur son visage qu’il débarqua une nouvelle fois sur le pont du navire amiral.

Le sénateur ne perdit pas de temps et se dirigea immédiatement vers la projection holographique qu’il avait utilisée pour décrire son plan d’attaque aux différents commandants, pour finalement demander les rapports de ses subalternes :


« Etat de la flotte. »

« Tout les vaisseaux répondent présent, Amiral. Le Rucapar et son escorte nous ont rejoint comme convenu et ont été intégré à l’Escadron Delta. Parés à passer en vitesse-lumière à votre signal.»

« C’est parfait, lieutenant. Lancez les préparatifs pour le saut final, Commandant. Escadron par escadron. »

« Lancement de la procédure, oui Monsieur. »


Et c’est ainsi que les ordres fusèrent une énième fois de part et d’autres de la passerelle : chargement des hyperdrives, vérification des derniers calculs puis les sauts. Au dessus de la table holographique, les navires de la flotte de l’Alsakani disparaissaient les uns après les autres au rythme des flashs lumineux qui venaient se réfléchir contre les verrières en transparacier de la passerelle. L’ensemble des escadres semblaient se faire avaler par l’hyperespace les unes après les autres avec une discipline de fer. Aucuns vaisseaux ne s’élançaient simultanément et chaque départ était coordonné depuis le départ au rythme d’un métronome parfaitement réglé.

Le vaisseau de Jeresen ne tarda pas à suivre. L’espace sembla se contorsionner autour de sa structure alors qu’il prenait de la vitesse, bientôt suivit par les derniers vaisseaux de sa flotte. L’appareil traversa rapidement le seuil caractéristique de la vitesse-lumière, où toutes les étoiles semblent se concentrer sur un unique point fixe situé à l’avant du navire.

A cet instant, le sénateur d’Alsakan se savait dans les dix minutes d’incertitudes, là où il ne pouvait être certain que la flotte impériale ne bougerait pas ou encore que d’autres convives n’aient décidés de se joindre aux festivités. De toute manière, il était peu probable que les Impériaux ne s’attendent à une intervention de cette envergure, alors pourquoi changeraient-ils leurs plans ?

Toute la tension et le stress accumulé à préparer son intervention commençait à ressortir alors qu’il se posait une énième fois la même question : et s’il s’était trompé ? Après tout, n’était-il pas seulement dans la réserve de la Marine Alsakani ? Il n’avait jamais réellement pu mettre ses talents à contributions si ce n’est lors de simulations. Cette fois-ci, il s’allait s’agir du baptême du feu pour bon nombre des officiers présents, lui comprit. Affirmer qu’il n’avait pas une certaine appréhension quand à ce qui allait suivre serait pour lui un bien bel euphémisme.

Mais il était là pour monter l’exemple et mener ses troupes, comme il l’avait fait pendant de longues années au sein des services spéciaux républicains. Il avait cette capacité d’agir et de réagir qui s’assemblait avec l’expérience. Il se savait prêt pour le moment. A lui de le montrer, désormais.


« Nous arrivons en orbite de Makem Te, Amiral. Notre zone de sortie est dégagée. »


Comme prévu. Tout semblait se dérouler comme prévu. Son regard déviant vers les baies vitrées, l’Alsakani assistait à cet instant où tout l’espace semble ralentir avec lui, laissant de nouveau apparaître les formes et les objets qu’il enfermait derrière le rideau drapé que constituait la vitesse-lumière. Makem Te ne tarda pas à surgir sous ses yeux, sa surface jaunâtre tranchant parfaitement avec le fond particulièrement ténébreux du vide sidéral. De part et d’autres des flancs de son navire surgissaient les derniers vaisseaux de son groupe de bataille tandis que son commandant en second faisait tout simplement le compte : les navires étaient tous présents et répondaient à l’appel.

La satisfaction du dernier saut réussi pouvait se lire sur les visages de la plupart des officiers de la passerelle bien que ces derniers restaient conscients qu’il ne s’agissait là que de la partie facile du plan de positionnement. Il restait encore à effectuer l’approche des flottes impériales et Hutts, soit la phase la plus difficile.


« Il est temps de sortir les crocs. Lieutenant ! Ouvrez un canal sur les hyperfréquences et amplifiez le signal à l’aide des relais planétaires de Makem Te. »

« Tout de suite, Amiral. »


Jeresen acquiesça avant de prendre appui de ses deux bras sur la table de commandement. L’annonce qu’il s’appétait à faire allait sans doute être classée sans suite mais elle devait être faite. Il était tout à fait possible que la communication ne passe pas, tout comme il était à supposé qu’elle puisse passer.


« C’est bon, Amiral. Vous êtes en ligne. »


L’Alsakani hocha lentement la tête pour confirmer la réception de l’information avant de déglutir lentement. Dès lors, il n’y avait plus de retour en arrière possible. Activant l’intercom situé devant lui, il s’exprima clairement et distinctement :


« A l’attention de la flotte Impériale actuellement en orbite de Makem Te. Ici l’Amiral Fylesan de la République Galactique. Votre présence en territoire républicain n’est pas sollicitée ni même tolérée et pourra être considéré comme un acte d’agression en vertu du Traité d’Artorias. Vous avez deux minutes pour désarmer vos vaisseaux et engager un retour vers les frontières Impériales. Passer ce délai exposera vos navires à une riposte proportionnelle à la menace que vous représentez pour la stabilité de cette région. »


Deux minutes. Il s’agissait là du temps nécessaire pour placer les larges navires dans une position de transit offensive. La procédure était déjà délicate avec un seul navire, alors avec quatre escadrons au complet la tâche prenait une ampleur plus grande. La suite de l’engagement prévu par Jeresen dépendait de ces maigres petites minutes. Comme prévu, l’Escadron Delta se sépara du reste de groupe de bataille pour préparer son mouvement en solitaire. Le reste se déplaçait pour sa part en trois groupes compacts pourtant éloignés les uns des autres. L’Alsakani ne s’attendait pas à une réponse favorable de la part des Impériaux. S’ils s’étaient donnés tant de mal à venir jusqu’à Makem Te avec autant de navires, il était peu probable qu’ils cherchent à se replier tant que l’issue de la bataille n’aura pas tourné en leur défaveur.

Jeresen était accaparé par la projection holographique de la table tactique, scrutant les mouvements de chaque flotte hostile ainsi que ceux de l’imprévisible Ligue des Mondes Périphériques. Elle pouvait constituer la clef qui permettrait de tourner l’engagement en sa faveur mais il allait falloir pour cela l’utiliser à bon escient. Pour l’instant, les dispositifs forçaient les Impériaux à appliquer une stratégie quelque peu attentiste, à savoir fixer les forces Hutts et concentrer son attaque sur le rassemblement qui lui était directement hostile. Il était salutaire de constater que les Impériaux ne se souciaient pas encore de son approche lente de la zone d’influence de Makem Te.


« Toujours pas de réponse favorable de la part des Impériaux. Nous approchons du point critique, Amiral. »


Les paroles du commandant Je’styylir résonnèrent tel l’alarme d’une minuterie dans l’esprit de l’Alsakani, qui quitta des yeux la projection.


« Déroutez l’énergie superflue des déflecteurs vers l’avant et débutez la manœuvre d’assistance gravitationnelle. Lancez les escadrilles dès que nous serons en position et ciblez les navires à générateurs gravifiques en priorité.»


La manœuvre d’appui gravitationnel avait pour but de donner le petit coup de pouce qui manquait à l’armada de l’Alsakani pour se propulser au contact de la flotte impériale. L’idée était de pénétrer dans le champ d’influence de Makem Te pour se soumettre à la force de gravité qui, exercée sur les navires, allaient les attirer et ainsi grandement augmenter leur vitesse tout en modifiant leur trajectoire. De cette manière, les différents escadrons pourraient parcourir l’intégralité de la distance qui les séparait des formations ennemies en un rien de temps. La tactique était osée car elle demandait beaucoup de calculs aux ordinateurs de bord tout en ne laissant aucuns répits aux sur-blindages des navires qui y étaient soumis.

Les vaisseaux s’engagèrent donc en formation, se laissant tomber vers la planète alors que leurs coques commençaient à trembler sous l’effet des forces engendrées par un tel mouvement. L’intégralité des membres du pont de commandement s’accrochaient à leurs consoles tandis que le navire affrontait les événements. Au travers des vastes vitres en transparacier, l’ensemble des navires semblaient grincer face à la pression qui venait s’exercer contre leurs corps. La chute était établie de telle sorte que les navires ne viennent pas à risquer une collision avec l’astre, ce qui aurait été fâcheux pour la suite des opérations.
Les navires finirent par s’extirper de l’attraction gravitationnelle exercée par la planète, ce qui eut pour effet de les propulser droit dans la direction de l’escadre Impériale au contact de celle de la Ligue ainsi que celle restée en arrière du combat. La dernière, bien trop éloignée, était à l’abri du moindre accrochage avec les navires de l’Alsakani, qui eux, restaient protégés de toute attaque en provenance des Hutts.
Face aux deux formations Sith qui offraient leurs flancs se tenaient donc les deux lignes de batailles constituées par les escadrons Beta et Omega tandis que la dernière, Alpha, apparaissait en retrait, protégée derrière l’intégralité des navires constituants les deux premières.


« Les escadrilles sont parties. Nous sommes en position, Amiral ! » sembla hurler le commandant Je’styylir alors que les navires impériaux étaient désormais parfaitement visible au-delà de la passerelle.

« Feu ! » répliqua aussitôt l’amiral et sénateur, le regard rivé sur les navires ennemis situés face ses escadres.


Les batteries de turbolasers des navires de tête n’en attendirent pas plus pour cracher leurs munitions énergétiques sur l’ennemi tandis que les navires maintenaient leur formation dans une volonté de bombardement total des forces ennemies situées dans leurs premiers cercles de tirs. Pendant ce temps, les vagues de chasseurs et de bombardiers fondaient sur leurs adversaires respectifs, avec pour même but de profiter de l’esprit de surprise offensif qu’avait tenté de leur offrir leur amiral en les jetant directement au contact de l’ennemi.


Plan de Bataille, Tour 0 -> 1 :
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Le nombre de points bleus, ceux représentant la flotte de la République fraichement arrivée, augmentaient. Les senseurs du vaisseau étendard Sith venaient d’être réinitialisés et pouvaient détecter plus distinctement les forces qui s’affrontaient au dessus de Makem Te. La flotte de la LMP était à minima hétéroclite, comme l’on pouvait s’y attendre, mais bon nombre de vaisseaux étaient issu des chantiers de la République. La preuve manifeste que cette dernière soutenait bien cette organisation et que ses ramifications remontaient jusqu’à cette poubelle qu’est la rotonde du Sénat, voir davantage… Les vaisseaux Hutt étaient tout aussi variés que l’est le Cartel des Hutt. Certains sont immenses et patauds et d’autres plus petits et agiles. Mais peu sont de véritables bâtiments de guerres. Cela dit, c’est aussi vrai pour la LMP… Ce constat est aussi valable avec la République ! La flotte qui venait d’entrée était tout aussi hétéroclite que celle des deux protagonistes qui s’écharpaient entre eux à l’arrivée des Sith !
 
Les combats faisaient rage, mais depuis la passerelle Darth Ynnitach ne pouvait se faire une véritable idée de ce qui s’y déroulait. Mais sur l’écran tactique, plusieurs points disparaissaient après quelques soubresauts de lumière. Certains vaisseaux étaient détruits ou trop sévèrement endommagés de tel sorte que les circuits électroniques des engins avaient dû fondre ou quoi d’autres encore. L’escadre qui était en face de celle où se trouvait le vaisseau de commandement, manœuvrait enfin pour se mettre en place et ainsi dégageait la vue. Levant les yeux de l’écran la Sith pouvait voir de visu la planète et les deux flottes.
 
-Ils ont eu l’initiative, Madame, mais le rapport de force n’est pas en leur faveur. La flotte de la LMP sera anéantie et celle des Hutt exsangue. La flotte de la République mettra plus de temps pour se joindre au combat.
 
Les propos de l’amiral Stevens la tirait de sa contemplation du champ de bataille. Il faut dire que vue de l’extérieur, c’était beau. Ce ballet étrange entre les vaisseaux capitaux et ces lumières laser qui venaient frapper l’un et l’autre. Heurtant d’abord les boucliers d’énergies avant de déchirer le blindage de leur coque respectives en de longues traînées de gaz et de flammes expulsées en même temps que l’oxygène et tout ce qui se trouvait dans les zones exposées au vide spatiale. Se serait vraiment si beau si la mort n’en était pas la finalité. Mais pour la Dame Noire des Sith, la mort d’autrui, et plus encore celle de ses ennemis, ne gâchait en rien le spectacle… Oui, la LMP est les Hutt sont paralysés, pris au piège, tels des mouches dans une toile d’araignée. La flotte Sith est cette araignée. Les mouches se débattent, peuvent encore faire mal, mais leur agonie est déjà actée. La flotte de la République n’est qu’un troisième insecte à s’être prise dans la toile. Elle se débattra elle aussi, mais finira comme les deux autres…
 
La décontraction de Darth Ynnitach face à l’ampleur de la tâche avait été une erreur. Une erreur qui pouvait se réparer. Mais tout de même. La flotte de la République avait commencé à manœuvrer. Et la manœuvre, bien qu’osée, était tout de même spectaculaire ! Se servir du champ gravitationnel de la planète pour augmenter leur vitesse et les faire arriver rapidement sur le champ de bataille, et sur le flanc de la flotte Sith de surcroît, était une manœuvre des plus osée ! Des exclamations éclataient un peu partout sur la passerelle, ainsi que des ordres qui étaient transmis aux deux groupes de combat exposés par l’attaque. Les sens accrus de la Sith lui permettait même d’entendre malgré l’agitation un léger sifflement d’admiration de la part de l’amiral Stevens.
 
Mais la manœuvre impressionnante ne serait rien si les républicains ne saisissaient pas leur chance ! Bien entendu, ils le firent. Les canons turbolasers des vaisseaux en place à ce moment précis ouvrirent le feu sur les flancs de la flotte Sith. C’est en particulier le groupe de combat 2 qui prenait la majorité de l’attaque. Les flancs étaient habituellement assurés par des frégates et quelques croiseurs Interdictor. Pour le flanc gauche du second groupe c’était le cas. Les tirs laser aux multiples couleurs venaient frapper  durement les vaisseaux Sith. Les boucliers absorbèrent une bonne partie de l’attaque, d’autres eurent moins de chance.
 
-Amiral Stevens ! Laissez tomber les Hutt ! Que le premier groupe se retire et serve de flanc-garde au cas où il viendrait l’envie aux Hutt de nous attaquer dans le dos !
 
*Seulement s’ils arrivent à se débarrasser de la LMP.*
 
-Que le groupe 2 intervienne contre les républicains et le groupe 3 nous apporte le concours de sa troisième ligne.
 
-Bien Madame !
 
Ce n’était peut être pas la meilleur des  choses de se voir imposer le tempo de l’attaque par l’ennemi. Mais il s’agissait de la réalité. La Sith n’en avait pas spécialement conscience, ou plutôt qu’elle faisait avec. Mais l’amiral Stevens s’en inquiétait. Le succès d’Artorias tenait en partie du fait que la flotte Sith avait imposé le rythme de la bataille à la République. Pour l’instant, il fallait réagir à cette manœuvre imprévue. Et elle donnait ses ordres, se basant sur les recommandations de la Dame Noire des Sith. Il y avait une chose que l’officier saisissait mal, pourquoi se retirer du front Hutt ? Ce retrait pouvait être pris de bien des façons, mais les Hutt verraient surtout une marque de faiblesse ! Du moins c’est comme ça qu’elle le voyait elle-même. Considérant malgré tout que la manœuvre de la République, tout aussi dangereuse qu’elle était, ne marcherait qu’une fois…
 
Le groupe de combat 3 s’avançait pour permettre au groupe de combat 2 de manœuvrer et faire face à  la nouvelle menace. De plus, le groupe 3 s’avançait pour se glisser entre la flotte républicaine et celle de la LMP. Le groupe avait formé trois colonnes. Il devra combattre sur deux fronts, une colonne face aux républicains, l’autre face à la LMP. Celle du milieu donnant de la profondeur à la formation et pouvant soutenir l’une et l’autre colonne. Une tâche très difficile à effectuer, mais non sans soutien. Le groupe 2, celui où se trouve la Dame Noire des Sith manœuvrait à son tour, ligne par ligne. Pour se retourner, pivoter, et faire face à la flotte républicaine. Le groupe 1 se retirait lentement. Les vaisseaux devaient manœuvrer sans gêner ceux des autres groupes. Sa mission était plutôt ingrate, servir de flanc-garde pour les deux autres groupes. En plus de fournir un appui-feu contre la flotte de la LMP. Le « quatrième groupe », la réserve était arrivée il y a peu et sa mission était simple pour le moment. Rester en retrait et se tenir près à intervenir en cas de retraite. Les manœuvres étaient en cours, mais les tirs de riposte de la flotte Sith ne se faisaient pas attendre. Il fallait rendre coup pour coup ! Les croiseurs les mieux armés et protégés manœuvraient pour être en première ligne, laissant les plus fragiles sur les flancs ou en troisième ligne. La formation adoptée par les groupes de combat Sith était une ligne sur trois rangs. Permettant ainsi de maintenir un feu continu sur la flotte adverse et soumettre leurs boucliers à une frappe constante.
 
Les républicains ne faisaient pas qu’ouvrir le feu, ils lançaient aussi leurs chasseurs pour s’en prendre à la fois aux Sith mais aussi pour soutenir la LMP face aux Hutt. Fort heureusement, les Sith n’avaient pas cette contrainte, eux. Les chasseurs Sith provenant des croiseurs Leviathan et Interictor étaient déjà sortis. Et pour couvrir la manœuvre de leurs porteurs respectifs, ils se portaient à la rencontre des appareils républicains qui les menaçaient directement. Entre les géants qui se pilonnaient allègrement à longue distance, les appareils plus petits engageaient d’immenses dofight entre eux, évitant bien entendu, autant que faire se peux, d’entrer dans le champ de tir des « lourds », et de se faire pulvériser proprement par un tir de barrage de canons laser défensifs.
 
Un des aspects de la bataille le plus important pour les Sith était de continuer à brouiller les communications des vaisseaux ennemis. A présent il ne s’agissait plus de bloquer seulement celles de la LMP et des Hutt, mais aussi celles des républicains ! Ce qui mettait les nerfs à rude épreuve des techniciens en charge de cette tâche importante. Surtout que le croiseur républicain le plus gros, qui devait être le vaisseau de commandement, ayant l’apparence d’un Valor, semblait bien être modifié. Il leur avait fallu plus de temps pour se caler sur sa fréquence et le brouiller.
 
-Officier de pont.
 
Celui-ci, un jeune lieutenant s’avançait, anxieux. La Dame Noire faisait appel à lui et il se demandait bien ce qu’elle voulait. Au lieu de s’adresser directement à l’amiral.
 
-Oui Madame ?
 
-Nous brouillons leurs communications. Mais veuillez contacter le navire amiral Hutt. Je souhaite m’entretenir avec le commandant de leur flotte. Venez me rendre compte dès que vus avez une réponse, lieutenant.
 
-A vos ordres, Madame !
 
Le jeune officier claquait des talons et s’inclinait rapidement avant de se diriger vers le poste de commandement secondaire. Là, il serait possible d’ajuster au mieux les faisceaux de communications oraux et holographiques pour pouvoir s’adresser aux Hutt. Si toutefois ils répondent et ne les envois pas tout simplement balader. Et plus que les Hutt et leur fichu caractère, c’était de décevoir l’Impératrice qu’il craignait plus que tout… 
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Plus tôt, en orbite de Mon Calamari.



L’intéressé acquiesça tout en prenant des notes sur son pad numérique, tandis que la question qu’attendait l’Alsakani finit par tomber de la bouche même de son commandant en second temporaire :


« Mais cette manœuvre va nous placer à une distance bien trop grande de l’adversaire. Comment allons-nous procéder pour engager les hostilités ? »

« C’est là que tout se complique… »


Jeresen appuya sur une des touches tactiles de la table de commandement pour en changer la projection, passant ainsi à une vue plus agrandie et zoomée de Makem Te. Il y faisait apparaître les quatre escadrons qui devraient normalement composer son groupe avant de débuter la simulation de concert avec son exposé sur la manœuvre qu’il avait imaginé:


« Nous allons engager une manœuvre d’appui gravitationnel à trois escadrons, Alpha, Beta et Omega, pour nous propulser au contact des Impériaux. Il faudra sans doute passer très loin dans la profondeur du champ d’influence de Makem Te, ce qui risque de faire souffrir les navires. Nous devrons donc dérouter toute l’énergie non utilisées vers les déflecteurs. Comme ceci. »


L’explication sembla laisser certains officiers supérieurs perplexes tandis que d’autres, au contraire, semblaient bien plus optimistes quand à la possibilité de réussite d’une telle entreprise. Cependant, cela n’empêchait pas certaines questions, même les moins attendues…


« C’est très osé, Amiral. Ne croyez-vous pas qu’il serait plus approprié d’agir avec plus de prudence et moins de fougue ? »

« Non. La prudence et la lenteur sont les facteurs qui nous ont fait perdre la bataille d’Artorias. Nous avons laissé l’adversaire donner le rythme de la bataille, ce qui nous a contraints à subir et à encaisser les coups sans réellement pouvoir les rendre. Si nous voulons gagner cet affrontement, il nous faudra imposer notre tempo, capitaine. Et ça commence par là, en leur montrant notre détermination. »


Les concernés par la bataille d’Artorias n’étaient pas vraiment les fautifs aux yeux de l’Alsakani. Les Impériaux s’étaient tout simplement montrés plus entreprenant dans tout les domaines. L’erreur avait été commise en amont, lors de la décision d’envoyer les forces républicaines à la rescousse de ce monde sans chercher à en savoir plus sur la puissance dont disposait l’adversaire.


« Et concernant l’escadron Delta. Vous avez parlé de soutenir le flanc de la Ligue, Amiral. » reprit son second attitré, sortant de facto Jeresen de ses pensées. Lequel rétorqua aussitôt pour expliquer sa vision de la manœuvre.

« Tout a fait. Comme je l’ai dis, Delta se séparera du groupe pour effectuer sa propre manœuvre d’appui gravitationnel. En solitaire. Vu qu’il y aura moins de navires à gérer pendant la manœuvre, il pourra la maintenir plus longtemps, ce qui devrait lui permettre d’arriver à peu près sur le flanc tribord de la Ligue. Sa mission principale sera d’essayer d’enlever le flanc Hutt pour offrir plus de manœuvres à nos alliés. Avec un peu de chance, on les forcera même à manœuvrer sur les Impériaux. »


La discussion entre les officiers de pont reprit aussitôt de l’ampleur, tandis qu’il débattait sur la faisabilité de la chose. En soi, enlever le flanc Hutt n’était pas compliqué. Leur force n’était pas articulée autour de véritables vaisseaux de combat puissant et lourdement armés. Ce qui rendait l’idée néanmoins surprenante était plutôt le fait d’y affecter qu’un seul escadron. Pourtant, la chose était nécessaire. Déployer deux escadrons n’aurait pour conséquence que de dégarnir le premier front.


« Osé. Très osé… Mais avec un peu de chance, ça peut fonctionner. »


La chance ? Sans doute un petit peu, oui. Mais de là à reposer toute une stratégie d’attaque sur de la chance, il y avait un fossé à franchir que Jeresen ne se permettrait pas.



*** ** * ** ***



Makem-Te, temps présent.



Frapper fort d’entrée de jeu était un pari osé et risqué. Jeresen le savait. Il avait estimé nécessaire de marquer le coup, de chercher l’initiative pour pouvoir imposer son tempo, son rythme. Les Impériaux avaient remportés leurs précédentes escarmouches car ils avaient su imposer leurs mouvements à leurs adversaires et l’Alsakani ne souhaitait pas tomber dans le piège. Ses dispositions offensives en étaient la preuve : pas d’attentisme, pas de lenteur d’exécution. Tout devait s’enchainer rapidement pour exercer le maximum de pression sur l’ennemi et le forcer à se lancer dans des manœuvres prévisibles ou risquées. En arrivant sur le flanc des Impériaux, il allait les forcer à se ré-agencer dès le début, ce qui allait lui permettre de profiter de ce temps pour frapper encore plus fort un ennemi redoutable.

C’était exactement ce qui était en train de se dérouler sous ses yeux. Les deux groupes de ligne, Beta et Omega, décochaient leurs salves de turbolasers sur les frégates ennemies surprises par le catapultage soudain du groupe de bataille Républicain a seulement plusieurs milliers de kilomètres de leurs positions. La scène était à la fois terrible et magnifique : les tirs fusaient, les appareils d’attaque filaient. Le véritable spectacle commençait.


« Tirs directs sur plusieurs bâtiments ennemis, Amiral ! Il semblerait que notre manœuvre les ait pris au dépourvu. » s’exclama Je’styyllir en observant les consoles présentes sous ses yeux.

« Parfait. Maintenez le feu, commandant. Il nous faut garder l’initiative de l’attaque et gêner leurs manœuvres. Ils ne devraient pas tarder à se mouvoir vers une position de riposte. »


C’était un fait. Ainsi positionné, leurs flancs exposés, les Impériaux n’étaient pas en mesure de riposter efficacement. Ils allaient devoir pivoter et se réorganiser pouvoir offrir une opposition efficace à l’assaut des navires républicains. Et visiblement, les ordres n’avaient pas tardé à fuser :


« Les Impériaux ré-agencent leur dispositif. On dirait qu’ils abandonnent leur pression sur les Hutt pour se concentrer sur nous. »

« Un mouvement prévisible, ils n’allaient pas nous offrir leur flanc indéfiniment. Ré-agençons nos lignes en conséquence. Faites passer les escadrons Beta et Omega sur trois lignes pour absorber la riposte adverse. » ordonna-t-il presque aussitôt.


Les vaisseaux ennemis s’étaient rapidement mit en mouvement et ne tardèrent pas à riposter. Les escadrons Beta et Omega étaient originalement disposés sur quatre lignes de combat, la première étant constituée des navires les plus puissants et les plus résistants. Les autres lignes étaient moins homogènes et comportaient, en plus des vaisseaux lourds, des corvettes et des frégates aptes à faire feu de près comme de loin. Le passage sur trois lignes s’effectua assez simplement : les éléments de quatrième ligne fusionnèrent avec ceux de la troisième ligne, dont certains navires allèrent s’imbriquer dans la seconde. Finalement, plusieurs bâtiments de la deuxième ligne vinrent se joindre à la première. De fait, cette dernière était plus large et composée de plus de bâtiments, ce qui augmentait le nombre de cibles pour l’adversaire et donc diminuait sa puissance de feu sur chaque navire. Ainsi appliqué aux deux groupes au contact de l’adversaire, le front s’étendait forcément plus sur les flancs et offrait de nouvelles opportunités à Jeresen comme à son adversaire. La preuve…


« Hé mais.. Qu’est-ce qu’ils font ? Une de leur escadre tente de se glisser entre nous et la Ligue ! Ils sont devenus fous ? » s’écria son commandant en second en observant la manœuvre entreprise par le groupe impérial numéro trois.

« Je crains que non, commandant. Ils cherchent seulement à reprendre l’initiative. Que le groupe Beta engage avec toute leur puissance de feu les vaisseaux ennemis en manœuvre les plus proches ! On va s’avancer sur eux avec le reste du groupe Alpha pour leur bloquer la route de l’encerclement. » rétorqua aussitôt Jeresen, désireux d’intercepter le mouvement adverse avant qu’il ne prenne trop d’ampleur.


En réalité, Jeresen semblait s’inquiéter pour la première fois. Il ne s’attendait pas à ce que les Impériaux tentent de récupérer l’initiative aussi tôt. C’est pourquoi il avait réagi aussi vite et ordonné le déploiement de son propre groupe au contact du groupe Impérial numéro trois. Ses navires se mirent aussitôt en mouvement pour suivre la manœuvre du vaisseau amiral. Tout l’escadron Alpha glissa donc rapidement de l’arrière garde vers le flanc tribord pour venir supporter l’action de l’escadron Beta sur le groupe adverse, lequel venait volontairement s’interposer en écran entre la flotte républicaine et la Ligue en plein combat contre les Hutts.


« Lieutenant ! Quel est le statut de l’escadron Delta ? » questionna l’Alsakani alors qu’une esquisse d’idée venait de germer dans son esprit après l’observation de sa carte tactique holographique.

« L’escadron Delta vient de terminer sa manœuvre et se prépare à se positionner sur le flanc opposé de la Ligue pour venir les appuyer, Amiral. » répondit le dit lieutenant, avec détermination.


Gavens était pile à l’heure. Seulement, Jeresen venait de changer ses plans pour s’adapter à la situation :


« Informez le commandant Gavens que ses ordres ont changé. Que son escadron et lui longe l’arrière garde de la LMP pour venir flanquer l’escadre adverse. Nous ferons pression ensemble pour briser leur position. Avec de la chance nous emprisonnerons peut-être certains de leurs bâtiments. »

« Nos communications longues distances sont brouillées par les Impériaux, Monsieur. Il va me falloir un peu de temps pour trouver la bonne modulation du signal. »

« Faites donc, enseigne. Prévenez-moi dès que vous avez une réponse. Et tentez de contacter l’officier en charge de la flotte de la LMP tant que vous y êtes. Il faut coordonner nos efforts. »


C’était une nécessité. Jeresen disposait de moins de vaisseaux que son adversaire et bien qu’il n’apprécie pas vraiment l’existence de cette force paramilitaire, il allait avoir besoin de son appui s’il voulait réduire le nombre de pertes de son côté. Qui plus est, le ralliement de l’escadre de la Ligue à sa suite lui assurerait la possibilité de créer un bloc consistant autour des Hutts et des Impériaux. Tout un univers de possibilités s’offrirait alors à lui pour tenter de les bouter loin de Makem Te. Hélas, tout dépendait de la possibilité ou non de communiquer. Les Impériaux avaient mis en place un véritable brouillage large sur une grande bande spectrale. Il était évidemment possible de passer au travers mais cela prenait du temps. Et du temps, Jeresen n’en disposait pas forcément.


« J’ai réussi, Amiral ! Cependant ça ne tiendra pas longtemps. Il nous faut moduler en permanence. Le commandant Gavens répond avoir bien pris les ordres… et j’ai l’Amiral Hon’évachmanhutil de la flotte de Ligue en ligne !»


Il s’agissait de la réponse qu’il attendait. Relevant la tête en direction de la projection holographique, l’Alsakani pouvait effectivement voir le changement de trajectoire entreprit par l’escadron Delta, lequel se trouvait encore de l’autre côté du champ de bataille et s’apprêtait à profiter de l’espace gardé par la Ligue pour venir s’interposer aux Impériaux.


« Félicitations, enseigne. Continuez comme ça. Passez-le-moi sur l’intercom. »


Déglutissant lentement, Jeresen gardait le regard rivé sur la projection holographique pour s’assurer que tout se déroulait plus ou moins bien. Les lignes des groupes Beta et Omega tenaient bien contre le feu ennemi. Les boucliers déflecteurs semblaient tenir et il n’avait pas encore reçu de rapports signalant des défaillances critiques de certains vaisseaux au contact direct avec l’ennemi. Il avait bien remarqué certains roulements entre la première et la deuxième ligne, signe que des vaisseaux se relayaient pour réduire la pression sur leurs boucliers. Aucune faille ne semblait se dessiner. Son propre escadron barrait le passage au groupe impérial numéro trois, ce qui réduisait le risque d’encerclement à néant Bientôt, l’escadron Delta viendrait se joindre à son effort pour jouer le rôle du marteau écrasant le fer contre l’enclume en prenant le dit groupe impérial entre deux feux.
De l’autre côté, l’Escadron Omega étendait ses lignes pour bloquer une possible tentative de contournement de la part des autres groupes adverses grâce au soutien de quelques bâtiments issus de l’Escadron Alpha.

En attendant, Jeresen allait devoir faire preuve d’autorité pour convaincre le chef militaire de la Ligue à rentrer dans le rang. Et ce n’était pas gagné :


« Amiral. Je ne sais pas combien de temps cette communication va tenir alors je vais être bref. Nous allons couvrir vos arrières et une partie de votre flanc soumis aux attaques des Impériaux. J’ai besoin de vous pour flanquer les Hutts et les forcer à abandonner leurs positions pour qu’ils reculent sur les Impériaux.

« Sénateur. Je ne peux pas abandonner les civils comme ça. Et puis j’ai des ordres. Il serait préférable que votre escadre… » rétorqua l’officier, visiblement peu convaincu.

« Amiral. En tant que seule autorité supérieure disponible je prends le commandement de l’ensemble des opérations. Vous allez obtempérer et entamer immédiatement les manœuvres d’enveloppement de l’adversaire. Nous protégerons vos manœuvres. Si nous n’agissons pas de façon coordonnée alors la bataille sera perdue. Si… »

« On a perdu le signal, Amiral. Je suis désolée. Je vais faire mon possible pour rétablir la communication. »


Jeresen sembla grincer des dents et ronger son frein. La situation lui déplaisait fortement. L’Amiral Hon’évachmanhutil allait-il agir conformément à ses instructions ou bien préférait-il continuer à faire cavalier seul ? Dans le doute, l’Alsakani hésitait. Devait-il demander au commandant Gavens d’organiser une expédition vers le vaisseau amiral de la Ligue pour venir y relever l’Amiral de ses fonctions ? Ou bien devait-il simplement attendre et espérer que le bon sens de ce dernier ne prenne l’ascendant sur sa personnalité ? La première idée ne le satisfaisait pas. Il y avait trop d’inconnues dans l’équation. C‘était trop risqué. Il allait attendre.


« L’escadron Delta est en position face à nous, Monsieur ! Ils font feu sur les Impériaux et étendent leurs lignes pour compléter celles de la Ligue. Le commandant Gavens attend vos ordres. »

« Dîtes-lui d’accentuer la pression sur le centre du dispositif ennemi. Qu’il tente également d’envelopper le flanc des lignes adverses pour s’y infiltrer. Nous allons faire de même pour tenter de refermer la poche sur eux. Que nos escadrons de bombardiers concentrent leurs frappes sur les bâtiments adverses coincés entre nos deux escadrons !»


Tactique simpliste lorsque l’ennemi est prit entre deux feux : laisser les extérieurs des lignes déborder et tenter de se rejoindre pour s’infiltrer au centre du dispositif ennemi pour le désorganiser et le forcer à l’erreur. Moins évident à mettre en œuvre dans une bataille spatiale qu’en combat terrestre, la manœuvre restait tout de même efficace si elle était menée à terme. A voir comment les Impériaux allaient réagir.


Plan de Bataille, Tour 1 -> 2 :
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Les manœuvres effectuées par la flotte de la République avait obligée celle des Sith à réagir. Le groupe de bataille auquel se trouvait la Dame Noire s’était retrouvé en première ligne. Il ne s’agissait que d’un simple croiseur de classe Léviathan, au milieu de ses semblables, se trouvait sur la seconde ligne. Mais le feu dense et au départ plutôt imprécis au vue des distances phénoménales entre les deux flottes faisaient que certains tirs visant les vaisseaux de tête venaient frapper les autres derrière. Mais la réplique Sith était identique. Le vaisseau étendard de la flotte Sith se retrouvait plongé dans l’affrontement.
 
Darth Ynnitach sentait le vaisseau trembler. Il tremblait, comme elle-même tremblait à ses débuts lorsqu’elle usait des effrayants pouvoirs du Côté Obscur pour la première fois. Une peur, la crainte de manquer de maîtrise de soi et de ses pouvoirs, et la haine. La haine qu’on lui avait mainte fois dit et répété qu’il s’agit d’une arme. Une arme à exploiter. Une arme servant surtout à oublier que ce que l’on commet, c’est envers un autre être vivant, un ennemi certes, mais pas une chose. Si le vaisseau avait une conscience, pensait-elle, il devait éprouver la crainte d’être détruit, de ne pouvoir supporter toute cette énergie laser qui venait percuter ses boucliers. Comme il devait aussi éprouver de la haine, une haine exprimée par les tirs rageurs crachés par ses armes dans le but de déchirer la coque du vaisseau adverse et de le détruire.
 
Plusieurs salves de tirs républicains réussirent même, temporairement, à surcharger les boucliers et les faire couper un millième de seconde avant de revenir et de voir les tirs épars suivant venir s’y écraser. Le dofgifht entre les chasseurs républicains et Sith s’était rapproché de la flotte de ces derniers. Durant ce laps de temps très court où les boucliers avaient cédés un chasseur ennemi, sans doute désemparé, était venu heurter le vaisseau étendard de la Dame Noire des Sith. Le choc entre les deux engins n’en était qu’un parmi d’autres. Un officier se mettait à crier, un parmi d’autres, que le vaisseau était était endommagé à cause d’un chasseur écrasé non loin de la passerelle, au niveau de la tour de commandement du croiseur de classe Léviathan. Il ajoutait ensuite qu’il s’agissait d’un Jedi et que des troupes convergeaient vers le site du crash pour l’éliminer.
 
Tout ça, Darth Ynnitach le savait. La Force était avec elle. Elle savait que le vaisseau était abordé par un Jedi solitaire. Pendant un court instant leurs esprits s’étaient rencontrés. L’un comme l’autre cherchait à savoir à quoi il avait à faire. La Sith restait impassible, assise sur son trône de commandement. Mais à l’intérieur d’elle-même Ynnitach bouillonnait d’envie de se lever et d’aller se porter à la rencontre de ce Jedi qui avait osé mettre le pied sur son croiseur ! Il lui fallait passer cette rage qu’elle ressentait face à l’étendue de la situation à l’extérieur, rien ne se passait comme prévu !
 
*Fichue LMP ! Fichus Hutt ! Fichue République ! Qu’ils brûlent tous !*
 
-Madame.

L’amiral Stevens revenait auprès de la Sith. Ce qui faisait tirer cette dernière de ses songes et du « bien » qu’elle pensait de cette LMP, des Hutt et de cette planète insignifiante, Makem Te. L’officier tenait entre ses mains une tablette holographique et transférait cette image sur celle qu’avait la Dame Sith depuis son fauteuil. L’on retrouvait le même positionnement de la flotte. L’amiral exposait son plan et il était retranscris en même temps par image holographique. Les différents groupes de la flotte se déplaçaient et attaquaient la flotte républicaine. Oui, la manœuvre serait osée mais c’était ce qu’il y avait de mieux à faire pour anéantir l’ennemi maudit. Cependant, Darth Ynnitach restait un instant songeuse face à ce plan, qui recommençait à nouveau de s’animer sous ses yeux.
 
-Madame ? Je sais que cette action va nous retirer temporairement de l’action entre la LMP et les Hutt, mais les républicains sont une menace plus importante. Ai-je votre autorisation ?
 
La tête de la Sith se tournait légèrement de côté. Son regard se posait sur l’officier de communication se trouvant dans la fosse de commandement à sa droite. Il était toujours rivé à sa console. Mais il avait dû ressentir l’impatience de la Dame Noire et le fait qu’elle le regardait. Il levait les yeux, l’air désolé, craignant sans doute un accès de rage de la Sith à son encontre. Il secouait négativement la tête, lentement, comme si cela était nécessaire de l’ajouter.  Darth Ynnitach détournait le regard et la tête, regardant à nouveau l’hologramme. Fichus Hutt !
 
*Qu’ils se démerdent ces foutues limaces ! Je m’occuperais de leur cas après !*
 
-Oui, faites-le !  La Sith restait un moment silencieuse, avant de reprendre. Prenez le commandement de la bataille, amiral Stevens. J’ai à faire…
 
L’officier Stevens était surprise par cette déclaration mais ne préférait pas non plus la discuter. Elle inclinait le buste et s’éloignait pour donner les ordres aux officiers de transmissions devant coordonner l’action des différents groupes de combats. Elle restait dans le dos de ses subordonnés, s’assurant ainsi que ses ordres seraient compris et ils avaient intérêts à les transmettre correctement. Sans parler de ceux qui devraient les exécuter. Eux aussi devraient agir avec précision et célérité. Les manœuvres promettant d’être complexes et plutôt intenses niveau stress !
 
Tout d’abord le groupe de combat 3. Il allait avoir la tâche de bouger le premier. Se trouvant à gauche du dispositif Sith, face à deux groupes républicains qui le prenait en tenaille de front (groupe A) et par l’arrière (groupe D). Les vaisseaux allaient pivoter de 90°, continuant de former trois lignes, et se glisser entre eux pour remonter ensuite le long du groupe républicain leur faisant face (groupe A). Et ensuite les envelopper par l’extrémité de leur ligne. Durant leur manœuvre, les vaisseaux Sith pourront ouvrir le feu sur les deux groupes républicains (groupes A et D), bien que par la suite ils risquent d’exposer leur arrière au dernier groupe républicain arrivé sur le champ de bataille (groupe D)… Lorsque les colonnes parviendront à flanquer le groupe républicain (groupe A), les croiseurs de classe Centurion largueront les Intercepteurs Sith qu’ils renferment encore ainsi que leurs canonnières. Ces petits appareils pourront attaquer les vaisseaux républicains en plus de leurs vaisseaux-mères et à courte portée.
 
Mais c’est là que le groupe 1, gardé en réserve jusque là et cantonné à la tâche ingrate de donner du répondant aux Hutt tirant à tout va, allait pouvoir jouer un rôle plus important. Il devait tout d’abord faire pivoter ses vaisseaux de 90°. Sachant qu’il était plus étendu que les autres groupes car le corps principal n’était formé que de deux lignes. La troisième se trouvant à sa gauche. Une fois pivotés les vaisseaux devaient s’avancer. Leur flanc droit ouvrant le feu sur les vaisseaux républicains à portée de tir (groupe B en l’occurrence). Tandis le flanc gauche pouvait frapper les vaisseaux de la LMP et des Hutt s’en prenant à eux.

Ensuite, une fois arrivé sur l’ancienne position tenue par le groupe 3, les deux premières colonnes pivotaient à nouveau de 90° pour s’enfoncer dans la formation républicaine. Se faisant les vaisseaux des deux lignes pourront ouvrir le feu simultanément sur les deux groupes républicains qui les encadreront (groupes A et B).

Pour la troisième ligne du groupe 1, elle suivra les deux premières. Ouvrant le feu durant sa manœuvre sur le groupe républicain prenant le groupe 3 dans le dos (groupe D). Tout en pouvant ouvrir le feu sur l’autre groupe républicain à sa droite (groupe B), tout en continuant de cheminer derrière les deux lignes de son groupe.
 
Au même moment le groupe 2 maintient ses positions et continue de marteler le groupe républicain qui lui fait face de ses tirs d’artillerie (groupe O). Cependant la troisième ligne, dite la ligne de réserve, devra agir. Les vaisseaux pivoteront de 90° vers la droite et remonter avant de pivoter à nouveau de 90° et de longer leur groupe et flanquer celui des républicains (groupe O). Pour saturer les défenses adverses, les croiseurs de classe Centurion vont larguer leurs chasseurs. Ces derniers appuyés par les transports/canonnières Sith vont pouvoir s’attaquer aux vaisseaux républicains à courte portée.
 
Pour finir le groupe 4 qui est un groupe de réserve. Il va s’avancer et se mettre en position perpendiculaire en groupe 2. Ainsi, il sera présent et pourra intervenir contre tout vaisseau Hutt ou de la LMP qui serait susceptible d’intervenir sur les arrières du groupe 1 ou du groupe 2. Ainsi que tout vaisseau républicain qui ferait de même.
 
Pendant ce temps là, l’amiral Stevens lançait quelques regards vers la Dame Noire des Sith. Cette dernière lui ayant dit qu’elle avait des choses à faire. Mais que faisait-elle exactement ? Elle ne bougeait pas, ne disait rien à qui que se soit. Darth Ynnitach était toujours là. Peu après avoir délégué la tâche de gérer la bataille en cours, la Sith avait fermé les yeux et faisait abstraction au monde qui l’entourait sur la passerelle. Elle se plongeait dans la Force et faisait appel à la puissance du Côté Obscur de la Force. Elle n’avait pas à se cacher. Elle n’avait pas besoin de réprimer ses pouvoirs ici, ni même de s’interdire de s’en servir ! Invisible à tous, son esprit semblait s’extraire de son corps, faisant fi du lieu et des conditions. Faisant fi du vide spatiale, de l’énergie laser et autres projectiles qui fusaient de part et d’autres. La Reine Noire ressentait les âmes de chaque individu présents autour d’elle et plus elle s’enfonçait dans le Côté Obscur et plus elle ressentait d’âmes et cela s’étendait jusqu’au moindre chasseur, le moindre croiseur quelque soit son équipage et le moindre transporteur civils pris au piège.
 
Elle pourrait faire en sorte d’atteindre les traîtres qu’elle pourchassait. De les localiser. D’envoyer quelques vaisseaux si cela est possible et de les pulvériser autour de cette planète misérable. Mais soit elle s’en moquait, soit elle n’y pensait plus en ce moment. Non, ce n’était pas eux la cible. A cible était le commandement adverse, le commandement républicain. Un vaisseau, un croiseur de classe Valor. Un vaisseau pareil à un monstre au milieu des autres engins de la République. Il devait être là, sans nul doute ! Se laissant guider par la Force, l’esprit de la Sith s’y dirigeait et venait fouiller l’âme de chaque individu présent au centre de commandement de ce vaisseau. De celui-ci, la Sith n’en avait pas conscience qu’il s’agissait d’un nouveau modèle et n’en avait cure en fait. Tout ça n’était rien.
 
La présence du commandant républicain, celui qui se faisait nommer amiral. C’était lui ! Sans attendre, l’esprit sombre de Darth Ynnitach voletait autour de lui, le contemplant comme s’il était une nouvelle friandise. Mais ça, l’intéressé ne pouvait le voir. Il ne pouvait pas encore se rendre compte se qui allait se passer à bord. Sans attendre, insidieusement, la Sith projetait sa puissance vers l’esprit de l’humain du Noyau. Amiral et sénateur ! Elle retrouvait une partie de ses pensées les plus fortes et actuelles à la situation. Il jouait sa vie, son rang, sa carrière dans cette bataille. Pour commencer, la Sith s’amusait avec lui en imposant à l’esprit de l’humain la vision de la victoire. Un monde de la République préservé. Une flotte Hutt et impériale en train de se consumer en orbite. Une victoire chèrement acquise, mais tout de même là. Le conforter à cette idée pendant quelques instants.
 
Puis finalement, Darth Ynnitach brisait cette vision. Lui imposant l’inverse. Un monde en proie aux flammes de la guerre. Une flotte de la République annihilée comme sur Artorias. Une flotte de la LMP qui aurait subie le même sort ! C’était là, présent, presque vrai. L’image était bien plus perceptible que celle de la victoire ! Bientôt, par-dessus cette image d’apocalypse, la sienne apparaissait. Mort. Son cadavre gelé flottant dans le vide, les yeux exorbité face à la planète et aux vaisseaux qui se consument. Ou lui, en fuite. Sauvant sa vie, la seule chose qui lui sera sans doute laissée après un pareil fiasco !
 

-Oui ! C’est ce qui va t’arriver, petit amiral ! Hurlait une voix dans sa tête avant d’entendre un rire sinistre résonner dans sa boîte crânienne. L’étreinte glaciale du Côté Obscur, telle celle de la mort, venait enserrer son esprit pour le tourmenter. 
Invité
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Les mouvements de la flotte adverse avaient contraint Jeresen à placer son propre escadron au contact direct d’un des groupes adverse. La manœuvre s’était révélée nécessaire pour bloquer la tentative de contournement de l’ennemi. Ce dernier était désormais coincé entre le marteau, représenté par l’escadron Delta, et l’enclume, que son propre escadron, l’Alpha, représentait. Les deux groupes vidaient l’intégralité de leur armement sur l’adversaire dans le but de le faire plier et de briser sa formation. L’idée était d’isoler une partie de la flotte Impériale pour mieux pouvoir la détruire. De fait, les deux escadrons effectuaient un mouvement de choc contre l’adversaire, de manière à le harceler en tout point et le forcer à plier. Pendant ce temps, les escadrons Beta et Omega contenaient le reste de la flotte adverse et faisait en sorte de couper les voies d’accès à un contournement du dispositif républicain. Le roulement des navires de première ligne continuait de s’effectuer dans un tempo parfaitement maîtrisé. L’ensemble de la manœuvre était parfaitement rodée : lorsqu’un navire quittait la première ligne pour laisser ses déflecteurs souffler en troisième rang, un navire de la seconde ligne prenait sa place. Enfin, pour combler le trou formé, un bâtiment de la troisième ligne prenait la place qui s’était libérée. Ce roulement s’effectuait en continu, de sorte à n’offrir que des vaisseaux en pleine possession de leurs capacités à l’adversaire. De cette manière, les républicains donnaient l’impression de ne jamais faiblir et que les salves adverses étaient sans effet. Pourtant, le fait d’élargir certaines lignes ouvraient des espaces dans lesquels les Impériaux ne semblaient pas vouloir s’engouffrer, à juste titre. Jeresen n’attendait qu’un seul mouvement de la sorte pour venir piéger les navires adverses.

Toujours debout au milieu de sa passerelle et entourée par la fosse de commandement, le sénateur continuait d’observer la projection holographique pour ne rien rater des mouvements de l’adverse. En parfait tacticien, il veillait à ce que chaque changement soit repéré, interprété et contré. Il avait gardé l’initiative en venant bloquer la manœuvre adverse et il comptait bien forcer l’ennemi à risquer ses navires pour tenter de récupérer l’avantage. Il s’offrait rarement le luxe d’observer le déroulement des combats au travers de la verrière en transparacier qui protégeait la passerelle de l’hostilité de l’espace. Il ratait peut-être le ballet somptueux des chasseurs et des bombardiers ainsi que le spectacle terrifiant des échanges aux turbolasers mais l’Alsakani ne souhaitait pas se laisser distraire et surprendre. Il voulait gagner cet affrontement, dominer l’adversaire pour envoyer un coup de semonce, une alerte aux Impériaux : ils ne pourront plus jamais gagner.

Tous les moyens étaient bons pour tenter de le surprendre, c’est pourquoi il était plus que que vigilant. Quelle ne fut donc pas sa surprise en entendant le lieutenant situé à sa gauche signaler quelque chose qu’il n’avait pas encore remarqué sur ses propres écrans ou bien la projection holographique des combats :


« Multiples contacts repérés sur nos arrières, à six millions de kilomètres ! » s’écria un des enseignes amassé dans la fosse de commandement.

« Des Impériaux ? » rétorqua aussitôt son commandant en second, tout aussi surpris et inquiet que Jeresen par cette information.

« Négatif, commandant ! Nous captons un signal d’identification… Républicain ! »


L’annonce sembla prendre tout le monde de court tant elle était surprenante. En effet, Jeresen avait rameuté tout les navires de combat disponible de con côté de Makem Te. Comment se pouvait-il donc qu’un autre escadron fasse irruption dans son dos ? Premièrement inquiet, l’amiral et sénateur laissa glisser ses doigts sur la table tactique pour effectuer un dé-zoom et ainsi pouvoir relever le nouvel escadron en question. Il centra l’affichage sur les vaisseaux avant d’agrandir la projection à nouveau. Les informations qui défilaient sous ses yeux semblaient correctes et les navires correspondaient bien à des classes de bâtiments républicaines. Peut-être qu’il s’agissait bien d’un escadron allié, après tout.

L’Alsakani se redressa avant d’activer son intercom personnel. Puis, d’un signe de la main, il interpellait l’enseigne qui l’avait épaté en contactant la Ligue au travers du brouillage Impérial.


« Enseigne. Établissez une communication avec le navire commandant cet escadron. Contact direct, de vaisseau à vaisseau. »

« Tout de suite, amiral ! »


Elle se mit aussitôt au travail alors que l’escadron continuait d’avancer dans leur direction. Les vaisseaux constituant la première ligne commençaient même à accélérer pour parcourir plus rapidement la distance les séparant de la bataille. Au bout de quelques instants, l’enseigne sembla tout enjouée :


« J’ai le vaisseau de commandement en ligne, monsieur. »


D’un geste de la tête, Jeresen acquiesçait avant d’ouvrir le canal de transmission crypté. Son regard restait rivé sur la projection holographique, à l’affût du moindre mouvement suspect de la part d’une des lignes des groupes de bataille impériaux. Il ne voulait en aucun cas se faire surprendre.


« Ici l’Amiral Fylesan au vaisseau se prétendant être le Vigilant. Veuillez répondre. »


Sa voix fut suivie d’un léger silence, qui ne tarda pas à être coupé net par un grésillement. Enfin, le contact direct fut établi lorsque le commandant de l’escadron en question se présenta :


« Amiral Fylesan, ici le commandant Gwaddin. Je m’excuse pour notre arrivée surprise mais nous avons préféré garder le silence total sur les communications durant notre voyage à travers l’espace Impérial. Je met mes navires à votre disposition.»

« L’espace Impérial ? Vous avez violé la frontière pour faire le tour du blocus Hutt, commandant ? » rétorqua l’Alsakani avec une surprise certaine.

« Affirmatif, amiral. Après tout, nous ne sommes visiblement pas les premiers. Ce n’est qu’une initiative aux conséquences réduites une fois comparée à celle des Impériaux. Je suis navré d’arriver avec si peu de renfort. Le gros de notre flotte est maintenu en espace Impérial. Il semblerait que certains de ces chiens soient plus enclins au dialogue. »


L’Alsakani grimaça. Les Impériaux n’allaient pas oublier ce détail d’aussitôt. Il était fort à parier qu’il retournerait cette initiative contre la République en ne lésinant pas sur la contre-information.


« Très bien. Je n’ai pas le temps d’écouter toutes vos explications, commandant. Nous étudierons les conséquences de vos manœuvres plus tard. A partir de cet instant, votre escadron prend la désignation Echo. Maintenez la position sur notre arrière garde. Je veux que vous me transmettiez toutes les informations concernant votre dispositif : navires, classes, équipement. Vous confirmez ? »

« Je confirme, amiral. Nous maintenons la position. Je vous transmets les informations immédiatement. Gwaddin terminé. »


La communication s‘interrompit et Jeresen coupa son intercom. D’un signe de la min, il interpellait le lieutenant qui se trouvait à ses côtés et qui observait l’évolution de la situation sur plusieurs écrans reliés à une console. Le sénateur ordonna de rajouter l’escadron Echo au dispositif en tant que réserve avant de se tourner vers son second qui se tenait de l’autre côté de la grande table de commandement. Je’styylir semblait occupé à récupérer les données transmises par le commandant Gwaddin et à les classer sur sa tablette personnelle. L’Alsakani l’interrompit dans sa tâche.


« Alors ? Est-ce que l’on peut compter sur de véritables renforts ?

« Difficile à dire. L’escadron ne peut assurer que deux lignes de bataille. La moitié des navires sont des croiseurs de types Hammerhead et des frégates de classe Majestic. Il y a également quelques Valor. On devrait pouvoir les utiliser efficacement en soutien de la première ligne ou bien en seconde ligne. » répondit Je’styylir avec un sérieux des plus professionnels.


Jeresen reçu l’information avec un certain soulagement. Depuis le début, il harcelait les Impériaux avec moins de navires, ce qui l’avait forcé à adopter un front large et à leurrer l’adversaire en forçant un de ses escadrons à faire le tour de Makem Te pour pouvoir se porter sur leurs arrière. Au final, le plan avait changé et il se trouvait face à une situation qu’il maîtrisait en apparence. Le troisième groupe de combat adverse s’était mit de lui-même en difficulté et ses échappatoires étaient très restreintes. Acculé par deux escadrons au complet, sa seule chance était soit le repli, soit la fuite. S’il restait au milieu, il se ferait anéantir par une puissance de feu croisée bien supérieure à la sienne. Une fois détruit, il laisserait le reste de la flotte Impériale dans un état de détresse. Les escadrons Delta et Alpha n’auraient plus qu’à faire mouvement pour flanquer le premier groupe de bataille, l’envelopper et le détruire à son tour.

L’Alsakani était donc certain d’une chose : la situation allait évoluer rapidement et il devra se montrer attentif à tous les mouvements adverses. S’il devait parier sur un mouvement en particulier, c’était sur une tentative de fuite du troisième groupement, celui prit en étau, en direction de Makem Te. En conséquence, il laisserait les deux escadrons qui l’assaillent face à face tandis qu’il pourrait aisément en contourner un. Le reste des groupements adverses ne pourraient prendre d’initiative de la sorte sans s’exposer plus que nécessaire à une contre attaque des navires Républicains.

Mais les mouvements attendus ne venaient pas encore. Ses navires pilonnaient les escadres ennemies, lesquelles renvoyaient les coups subis. Les escadrilles de chasseurs et de bombardier continuaient de s’entrechoquer tel des nuages d’insectes virevoltant sous les yeux de leurs observateurs. Les tIrs de canons lasers et de turbolasers zébraient l’espace. Les nombreuses explosions de ces petits appareils détruits venaient agrémenter un spectacle aussi terrible que magnifique depuis la position que tenait le sénateur d’Alsakan. Pourtant, et il le savait bien, se retrouver au milieu de ce cafouillage d’appareils en tout genre revenait à être propulsé en enfer.

Jeresen observait cela avec un mauvais pressentiment. Il savait que quelque chose allait se produire mais il ne savait pas où, quand, ni comment. Son ventre se nouait un peu plus, comme si la chose était sur le point de lui tomber sur le coin de la tête. L’impression d‘être observé, passé au crible était omniprésente et semblait l’étreindre. Pourtant, il ne pouvait en expliquer l’origine. C’était comme si quelqu’un, ou plutôt quelque chose, se trouvait à sa périphérie sans qu’il puisse le voir. Ce n’était là qu’une impression et il ne pouvait en rien la justifier. Pourtant…


« L’ennemi semble entreprendre quelque chose. Certaines des lignes changent de position et se mettent en mouvement. Il semblerait que le groupe adverse numéro trois tente d’échapper à notre feu croisé. Ses navires se mettent en branle et semblent vouloir prendre notre escadron de flanc ! »


Enfin ! Jeresen portait son attention sur les mouvements adverses. Je’styylir avait raison. Il devait réagir rapidement pour éviter de se retrouver dans la situation qu’il avait précédemment imaginée.


« Ils veulent profiter de la situation pour nous envelopper. Nous allons maintenir position. Dîtes à l’escadron Delta de partir en poursuite. Dès qu’il… »


Il se stoppa net dans sa phrase, comme s’il venait d’être touché de plein fouet. Son regard devînt presque livide alors que l’Alsakani se crispait de manière instinctive face à l’agression qu’il subissait, incapable d’y réagir. Sur la passerelle, tout le monde s’affola de manière successive. Le lieutenant situé à sa gauche sembla sauter de son siège, s’approchant pour venir épauler l’amiral en détresse. En face, Je’styylir sursauta. Visiblement inquiet, il se retînt de venir à son tour aider le sénateur absent. Ce dernier lui avait donné une partie de ses ordres et il devait les faire appliquer. Qui plus est, l‘adversaire semblait s’agiter. Ses lignes évoluaient et changeaient de position pour venir attaquer les lignes républicaines, comme s’il venait profiter de l’absence soudaine de leur commandement.


« Amiral ?! … … Amiral…


L’Alsakani ne répondit pas. Il ne le pouvait pas. Le corps crispé et prit d’un long frisson, il manquait de s’écrouler. Son coude se posait sur la table tactique qui lui faisait face. Ses mains venaient se porter à ses tempes. Ses yeux étaient clos. Il n’entendait plus le commandant Je’styylir qui cherchai à attirer son attention après avoir réalisé qu’il se passait quelque chose, mais Jeresen n’était plus là. Tel un verrou de sécurité qui lâche, son esprit l’avait rappelé. Face à l’assaut surprise de la Sith, ses premières lignes n’avaient pu résister. Il était sur la défensive, il subissait. Ce qui se passait autour de lui était sans importance. La Sith le dominait, pour l’instant.

La douleur se dissipait alors que ses premières forces finissent de flancher, laissant apparaître une scène vivifiante à son esprit. L’obscurité écrasante disparaissait pour laisser resurgir la passerelle de son navire. Il se voyait la présider, alors que les officiers supérieurs semblaient exulter. Lui-même se sentait étrangement soulagé, comme si la chose qui nouait son ventre depuis le début de la bataille venait de disparaître. Étrangement, il ne cherchait pas à comprendre ce qu’il se passait. Pas encore. Tout cela lui semblait naturel. Au-delà des vitres en transparacier, les scènes de désolation se succédaient. Le Valor Amélioré croisait à vitesse lente au milieu de la conclusion d’un champ de bataille. Devant lui, les épaves des navires Sith et Hutts semblaient en rotation lente. Leurs blindages étaient éraflés, éventrés. De larges morceaux de coque étaient absents, comme s’ils avaient été saisis et terrassés par de gigantesques griffes. Certains bâtiments ne ressemblaient plus qu’à des formes difformes, méconnaissables. D’autres encore avaient littéralement implosés, projetant dans l’espace de nombreux amas de débris de tailles variées. On y trouvait de nombreux objets de petites tailles mais aussi des plus imposants. Des morceaux entiers de vaisseaux entouraient les restes de la flotte Républicaine. Certains navires abattus se consumaient encore dans des gerbes de flammes, signe que l’oxygène ne s’était pas encore totalement échappé. Peut-être que dans ces navires, la vie était encore présente, alerte des dangers qui la guettaient. Elle disparaîtrait bientôt, happée dans l’espace ou bien asphyxiée.

Ce spectacle, pourtant, ne pouvait être réel. Son esprit semblait lentement se remettre en marche pour l’alerter que quelque chose ne tournait pas rond. Il n’eut d’ailleurs pas besoin de réfléchir bien longtemps, son adversaire venant d’elle-même éventer sa supercherie en le transportant dans d’autres illusions, plus macabres que la précédente. Là encore, il ne fit que subir les assauts de la Sith. Sous ses yeux, Makem-Te brûlait. Les grandes agglomérations étaient en proie aux flammes alors que les impériaux réduisaient toute résistance, toute vie, à néant. Il pouvait voir les bombardiers lâcher leurs cargaisons sur des quartiers de Mille-Mille, bientôt suivis de nombreuses déflagrations venant happer des bâtiments entiers, soulevant des manteaux de permabéton et de duracier à plusieurs dizaines de mètres au dessus du sol. Il sentait le souffle des explosions, l’odeur de mort et de destruction. Pourtant, la scène, bien qu’encore plus perceptible que la précédente, semblait moins réelle. Son esprit commençait enfin à faire opposition. Il résistait, luttait pour reprendre pied. L’Alsakani cherchait à faire appel aux barrières qu’il avait apprit à dresser lorsqu’il servait dans les forces spéciales, pour le compte des renseignements de la République. A l’époque, il avait apprit à résister aux influences extérieures, à se battre pour ne pas se laisser influencer et dominer par la volonté d’autrui. C’était une obligation de sa formation, un entrainement quotidien pour savoir comment lutter en cas de contact avec un membre de l’Ordre Jedi. Plus qu’une obligation, c’était une nécessité. Les Jedi étaient peut-être les alliés de la République, il pouvait tout de même s’interposer au cours d’une mission. Les Sith, au fond, n’étaient pas différents. Ils e servaient eux aussi de cette entité que leurs Ordres inaccordables appellent la Force. Si l’Alsakani était capable de s’interposer à l’influence mentale d’un Jedi, il devait en être de même pour celle d’une Sith.

La scène ne tarda pas à disparaître, remplacée par une autre plus familière. Semblable à la première illusion, celle-ci se voulait bien plus prenante, plus saisissante. Les navires républicains remplaçaient ceux des impériaux et des Hutts. Les imposants bâtiments de classe Valor côtoyaient les vaisseaux plus petits dans leur dérive effrénée. Certains venaient même s’entrechoquer, preuve de leur proximité malgré l’immensité de l’espace. Un choc saisissant, alors que les coques des navires pliaient sous les pressions intenses qui s’opposaient, le tout dans un parfait silence. Celui de l’Espace. Au loin, Jeresen pouvait discerner la flotte impériale qui croisait en formation écartée, celle du bombardement. L’espace titanesque qui la séparait de Makem Te était zébré d’éclairs, ceux des turbolasers de la flotte qui pilonnaient la planète. Un spectacle de désolation dont l’Alsakani était l’unique spectateur, aux premières loges d’une chute irréelle et impossible. Il était le défenseur de Makem Te, et cette dernière ne pouvait plier.

Sa détermination reprenait enfin le dessus. Bientôt, il allait pouvoir renvoyer les projections de la Sith loin de son esprit. Le dernier élément déclencheur de sa révolte fut sa vision de lui-même, flottant dans l’espace, horrible. Il ne pouvait songer se voir ainsi, mort, à la dérive. C’était impossible. Il allait repousser l’Empire et cette Sith qui les commandaient. Cette voix, ce rire sinistre dans sa tête finit de le réveiller. Instinctivement, ses barrières se dressaient à nouveau, étouffant les connexions de son adversaire. Un Jedi, du temps où il servait dans els renseignements, lui avait soufflé que le meilleur moyen de résister à une intrusion de la sorte était d’offrir à l’assaillant ce qu’il ne désirait pas voir, ce qu’il réprimait. Offrir une opposition et une détermination sans failles. L’Alsakani s’y appliquait ; Face aux tourments créés par son adversaire, il ne faisait miroiter que sa détermination à la vaincre. Sa volonté de voir sa flotte anéantie et elle avec. Une envie si inébranlable et implacable qui la forcerait à se soumettre. Lui victorieux, elle défaite. Encore et encore, jusqu’à ce que les flottes de la République n’abattent les derniers croiseurs impériaux autour de sa planète rouge, Korriban. Les autres mondes sombrant dans l’anarchie. La perte du pouvoir, la perte de tout, à l’image de la bataille où elle se verrait bientôt défaite.

La douleur refit surface, soudaine et violente, signe qu’il reprenait pied. Ce qui lui était apparu comme une éternité n’avait duré que quelques dizaines de secondes, quelques minutes tout au plus. Bercé dans un temps relatif et parallèle, il revenait lentement au monde réel.


« Amiral… … Amiral on a besoin de vous ! Vous m’entendez ?! »


Un hoquet, bientôt suivit d’un second. Transpirant, l’Alsakani refait surface. Prit d’un spasme, il recula soudainement d’un pas, haletant. Il respirait fortement alors qu’il sortait de sa transe. Repoussée aux frontières de son esprit, la Sith ne pourrait revenir. Ses barrières étaient dressées et son esprit alerte. Si elle revenait, il la terrasserait à nouveau. Impitoyable.

L’Alsakani secoua la tête, portant son regard de droite à gauche. Son environnement lointain était encore trouble mais il discernait facilement le commandant qui tenait son bras tel une ancre. Son regard croisa le sien, profond. Le Sénateur était encore troublé par ce qu’il venait de vivre. Il s’agissait là d’une expérience unique, saisissante. Son regard finit par dévier vers la table tactique d’où il commandait la flotte. Les choses avaient évolué pendant son absence. Il comprenait à présent le pourquoi de l’intrusion : paralyser le commandement, bloquer les manœuvres de l’ennemi et profiter de sa crispation pour le contourner et le détruire.


« Je… suis là, commandant. Pas si fort, je vous prie. Donnez-moi la situation… » lança-t-il sur un ton dur et sec mais également inquiet à l’idée d’avoir manqué le tournant de la bataille.


Le dit commandant retourna à sa place et changea l’affichage de la carte holographique pour passer sur une vue plus tactique et moins détaillée que la précédente. On pouvait y voir les manœuvres de l’intégralité de la flotte impériale ainsi que les manœuvres improvisées par Je’styylir, lequel entreprit de se montrer le plus synthétique possible :


« Le deuxième groupement adverse à fait pivoter sa troisième ligne pour tenter de déborder le flanc bâbord de l’escadron Omega. J’ai immédiatement fait décaler sa deuxième ligne pour venir s’interposer en première ligne et élargir le front. La troisième ligne se tient en retrait, en appui des deux premières lignes. Ils ont lancé des vagues de chasseurs et quelques canonnières. Sans doute les restes de leurs hangars. J’ai dû faire rappeler des escadrilles et déployer nos réserves de chasseurs pour les contrer à cet endroit. »


Jeresen acquiesça. La réaction de son second face à cette menace était la bonne. Il aurait prit la même, et maintenant qu’il disposait de l’escadron Echo en soutien, il pouvait rapidement envoyer du renfort si nécessaire. Il le laissa donc poursuivre en se massant les tempes. Il avait l’impression que quelqu’un fracassait son crâne.


« Ils ont tenté la même manœuvre sur notre flanc tribord avec leur groupe de combat numéro trois. Tout le groupe est en train de s’extirper de notre tenaille pour tenter de flanquer notre escadron, amiral. Là encore, je suis contraint de faire appel aux escadrilles de chasse en réserve pour bloquer les canonnières. Plusieurs de nos frégates sont endommagées. Mais ce qui m’inquiète plus… »

«… c’est leur coordination avec le centre de leur dispositif. On dirait que leur groupe tente de s’infiltrer entre notre escadron et l’escadron Beta pour imiter le contournement du groupe de combat trois. »

« C’est ça. Je pensais ordonner à notre escadron de s’avancer pour éviter le contournement. »


Jeresen secoua la tête et grimaça avant de lever sa main pour stopper son second dans ses suggestions. Il était temps pour l’Alsakani de reprendre les choses en main. Extirper l’escadron Alpha pouvait s’avérer tentant mais cela pouvait lui faire perdre l’ascendant qu’il avait sur les impériaux. Il avait une meilleure idée en tête et il comptait bien la faire appliquer pour inverser les positions tout en affaiblissant les forces ennemies. L’escadron Alpha, le sien, allait avoir un grand rôle à jouer. Passant en mode édition sur la projection holographique, il appuyait sur un bouton tactile pour la passer « à plat » sur la table tactique avant de se remettre aux affaires :


« Non. Nous allons agir vite et autrement. Faites séparer l’escadron Delta. Que ses deux premières lignes partent en poursuite sur l’arrière du groupement adverse numéro trois. Il faut faire pression et profiter qu’il montre ses arrières pour le frapper. La troisième ligne va venir se déporter sur tribord et venir prendre de flanc la colonne en retard du premier groupement adverse de manière à le dérouter vers nous. Seule, cette ligne est faible. Il faut l’isoler et la neutraliser. »


D’un geste de la main, il dessinait les mouvements souhaités sur le plan mis à plat, avant de se porter vers son escadron, l’Alpha. Le lieutenant situé à sa gauche, lui, transmettait déjà les ordres aux unités concernées avec l’approbation de Jes’tyylir.


« Nous allons briser la formation de notre escadron. La troisième ligne, la nôtre, va prendre la place de la première qui va se déporter sur tribord pour offrir une opposition au groupement qui nous contourne, le trois. Elle devra guider leur trajectoire et frapper chaque vaisseau adverse. Ils vont sans doute vouloir nous contourner. C’est pourquoi la ligne devra se préparer à se glisser sur notre arrière garde. La deuxième ligne partira sur bâbord pour imiter en miroir la première ligne et faire pression sur les deux lignes du premier groupement ennemi. Notre escadron servira de pivot de base à toutes les manœuvres. On doit forcer l’ennemi à nous contourner pour pouvoir inverser les positions et l’anéantir. Pour cela, on lui enverra tout ce que l’on a en terme de canonnières et de bombardiers.»


L’idée était simple : Forcer le troisième groupement à contourner et bloquer totalement le premier avec le concours du groupement Beta. L’Alsakani continuait de dessiner les mouvements qu’il imaginait sur le plan de bataille tout en continuant d’émettre ses instructions :


« Le groupement Beta, pour sa part, va profiter de la désertion de son opposition pour manœuvrer de quatre-vingt-dix degré sur tribord pour faire face de ses trois lignes au premier groupement qui filera alors devant lui. Il devra faire pression, donner un assaut pour briser les deux lignes adverses avec ses deux premières lignes. La troisième ligne fera demi-tour pour prendre de vitesse l’ennemi assailli et ainsi lui barrer le T en se positionnant sur sa trajectoire. Là encore, on met le paquet. Seule le groupe Omega ne doit pas bouger et contenir le deuxième groupement adverse et s’apprêter à réagir avec sa troisième ligne pour bloquer un éventuel mouvement du quatrième groupement. L’escadron Echo restera en réserve derrière nous et s’apprêtera à se diviser pour venir supporter les escadrons Omega et Alpha. C’est clair ? »

Le plan de bataille prenait alors sa forme finale. L’ensemble des mouvements laissaient à penser que les deux flottes allaient se mélanger et combattre de manière désordonnées.

Il n’en était absolument rien. Au contraire, chaque bloc devait retrouver ça consistance à un moment où à un autre. Si nécessaires, certaines lignes changeraient d’Escadron le temps d’obtenir une ouverture pour retrouver leur ancienne appartenance.

Je’styylir semblait songeur en étudiant la stratégie à adopter mais il n’avait pas hésite à transmettre les ordres. L’escadron Delta avait déjà entamé son mouvement, les deux premières lignes fonçant sur l’arrière garde du troisième groupement Impérial, le pilonnant avec son artillerie à longue et moyenne portée. Les escadrilles de chasseurs venaient rencontrer les arrières gardes adverses pour les distraire des canonnières et des escadrons de bombardiers qui fonçaient sur leurs proies. Rapidement, Jeresen pouvait voir son escadron se diviser à son tour au travers de la verrière en transparacier. Les premières lignes se dégageaient pour venir sur les flancs alors que sa ligne venait prendre la position première pour venir l’accueillir la ligne retardataire du premier groupement impérial.


« Commandant, je crois qu’il est temps de tester ce tout nouvel arsenal. »

« Avec joie, Amiral. Lieutenant Hhr’ric ! Déployez les batteries d’artilleries et activez les postes avancés. Ciblez les premiers navires qui avancent vers nous et ouvrez le feu ! »


Le lieutenant en question acquiesça et l’ensemble de la passerelle se retrouva de nouveau en pleine agitation. Bientôt, les premières salves étaient tirées des puissantes batteries turbolasers dont les projectiles de lumière venaient s’abattre sur les déflecteurs l’adverse. Le Gardien du Tionese fut bientôt rejoint par le reste de sa ligne, laquelle ne tarda pas à déverser à son tour son feu sur l’adversaire qui s’approchait.

De son côté, l’escadron Beta avait obtempéré aux ordres et avait pivoté sur tribord pour venir à l’encontre du premier groupement, faisant ainsi face à la deuxième ligne de l’Escadron Alpha. Au milieu se trouvait le groupe Sith qui tentait de s’infiltrer dans les lignes pour prendre de flanc les républicains. La troisième ligne avait fait demi-tour, transférant toute sa puissance auxiliaire vers les propulseurs de ses corvettes et frégates rapides pour tenter de prendre les impériaux de vitesse et se placer en travers de leur chemin en leur barrant le T. L’ensemble envoyait également ses escadrilles de navires d’assauts et de bombardiers sur l’ennemi, pour le saturer et le mettre en déroute en faisant pression et en le forçant à s’écraser contre les lignes opposées.

Seuls les escadrons Omega et Echo avaient vu leurs ordres inchangés. Le premier était déjà au contact avec l’ennemi. Le deuxième groupement impérial avait tenté de le contourner mais la deuxième ligne était venue s’opposer à son mouvement en devenant une première ligne auxiliaire. La troisième ligne, elle, restait en appui, à l’affût de la première tentative de débordement pour venir l’écraser dans l’attente de l’arrivée salvatrice de l’escadron Echo. Justement, ce dernier atteignait sa position d’attente, entre les escadrons Alpha et Omega, en retrait de plusieurs millions de kilomètres. Il était prêt à foncer, lui qui était arrivé sur le théâtre en contournant par l’espace Impérial grâce au concours, peut-être naïf, de forces impériales soucieuses de ne pas enfreindre le traité comme l’avait pu faire la Sith qui avait harcelé l’esprit de l’Alsakani. Une Sith qui n’était autre que l’Impératrice en personne. Ce ne pouvait être qu’elle, de toute manière, pour agir de la sorte.


Plan de Bataille, Tour 2 -> 3 :
Spoiler:
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L’esprit de l’amiral républicain était suffisamment fort pour repousser sa première attaque. Se ne serait pas suffisant si la Sith mettait la pression sur son esprit pour le briser et le remodeler selon ses désirs. Mais ce n’était nullement le but de la manœuvre. En tout cas se le serait si Darth Ynnitach n’avait pas, elle aussi, d’autres points de préoccupation. C’était difficile. Même pour elle,la Dame Noire des Sith, de s’employer à toucher l’esprit d’un autre être à une aussi grande distance. D’autant plus lorsqu’aucun lien dans la Force n’existait entre eux.  Mais malgré cela, la Sith parvenait à maintenir une forme de présence sur la passerelle du croiseur ennemi. Et à faire entendre sa voix dans l’esprit de leur amiral, sans pour autant pouvoir continuer à lui imposer des images de terreur comme précédemment.
 
-Je suis toujours là, petit amiral ! Elle éclatait de rire à nouveau. Sa voix résonnait dans sa boîte crânienne. Les petits trucs que tu as pu apprendre des Jedi ne te suffiront pas. Une démonstration ? Bien !
 
Mmmmhhh… Que dirais-tu de celui là, ce jeune officier responsable des… Communications, c’est ça ?
 
Si le commandant de la force républicaine aurait voulu agir, c’était trop tard. Voletant tel un spectre éthéré invisible à tous, l’esprit de Darth Ynnitach se ruait sur le malheureux qu’elle avait désigné. Sans attendre elle s’immisçait dans son esprit et le mettait en pièce. Méticuleusement, morceau par morceau. Depuis son fauteuil de commandement, à des milliers de kilomètres de là, la Sith pouvait ressentir tous les effets que causait son action sur les membres d’équipages sur la passerelle et le bienfait qu’elle pouvait en retirer. Pour le peu qu’il y en avait… L’officier en question, un jeune humain qui devait tout juste sortir de l’école navale. Ce qui devait être sa première bataille serait sa dernière sans même qu’il ait aperçu le moindre Sith, adeptes de la Force ou simple soldat de ses propres yeux… Ses cris emplirent la passerelle alors qu’il gigotait telle une marionnette sur son fauteuil, ses mains s’agrippant à son pupitre. Ses cris se poursuivirent pendant de longues secondes pareilles à des minutes avant de s’estomper. Pendant encore le temps d’un battement de cœur l’impression que les plaintes déchirantes de l’humain se poursuivaient jusqu’à ce que le corps tombe de sa chaise et heurte le sol dans un bruit mat. Plus rien. Juste avant de disparaître, dans un ultime effort, la Sith s’adressait à tous ceux présents sur la passerelle du croiseur républicain dans un éclat de rire sinistre dans leur tête…
 
Peu après, la Dame Noire des Sith ouvrait les yeux. Une seconde plus tard elle reprenait son inspiration. Une légère goutte de sueur coulait le long de sa tempe. Goutte qu’elle chassait rapidement. L’exercice était difficile à maintenir aussi longtemps à pareil distance. La Sith doutait cependant que cela nuise à la détermination de l’amiral républicain. Mais elle escomptait surtout que cela heurte le reste de l’équipage et sape leur détermination. La peur de subir le même sort. La peur de rester là et se battre. Pourquoi ce rire ? Etait-ce le fait de provoquer la mort et la peur qui l’amusait à ce point ou alors juste le fait de pouvoir le faire à une aussi grande distance alors que les éléments semblent l’empêcher de le faire directement sur ce vaisseau ?
 
Mais déjà, il n’était plus temps pour elle de songer à ce qu’elle venait de faire. L’amiral Stevens s’approchait et avec sa tablette modifiait l’écran holographique, relié au trône de commandement, qui s’étalait devant elles.  Le champ de bataille était montré dans sa globalité. Les deux flottes, celle des Hutt et celle de la LMP, qui s’affrontaient rageusement tandis que les flottes Sith et républicaines continuaient de manœuvrer par blocs en essayant de contrer l’autre. Un nouveau groupe de combat était apparu dans le dos des républicains. Soucieuse la Sith se demandait bien de quoi il pouvait s’agir jusqu’à ce que les senseurs du vaisseau-étendard Sith puissent finalement les identifier. Des républicains !
 
-Ils sont encore loin, Madame. Précisait l’amiral Stevens en devançant la Reine Noire. Mais ils finiront par nous poser des problèmes.
 
-Mais qu’est-ce qu’ils fabriquent ici ?! N’avais-je pas été clair ?! Mais qu’est-ce que mes officiers fabriquent aujourd’hui ! Pourquoi tout doit aller de travers ?!
 
Pendant un bref instant Darth Ynnitach se méfiait de ses officiers supérieurs. Se disant qu’il devait s’agir d’un complot, d’une cabale ! Devait-elle la craindre cependant ? Les forces armées Sith avaient bien changées depuis le lancement de la campagne d’Artorias. Elles avaient gagnées de l’assurance comme de l’unité. Etait-ce donc de l’incompétence ? Ou tout simplement de la malchance ? Mais cette malchance sera elle aussi suivie d’une punition… Ne serait-ce pour ne pas avoir prévenu l’arrivée imminente de renforts ennemis…
 
-Madame. Il nous reste encore un peu de temps avant de devoir engager le combat avec eux. La première phase de nos manœuvres est déjà exécutée. Pianotant à nouveau sur sa tablette, l’écran montrait en détail les manœuvres effectuées par les différents groupes de combat. Le même manège recommençait à chaque fois depuis la position précédente jusqu’à la dernière au moment ou les images furent transférées sur l’écran.
 
A présent, je recommande de faire ceci. En pianotant à nouveau les colonnes formées de vaisseaux de guerre Sith continuaient leurs courses. Les républicains nous barrent la route pour atteindre Makem Te, ce que nous ne voulons pas pour l’instant. Ils ont renforcés leur aile gauche et sont en passe de faire de même au centre. C’est donc sur leur droite que nous allons frapper ! C'est-à-dire ceux qui nous font face directement, Madame. Ce groupe c’est trop étiré pour bloquer les manœuvres engagées précédemment. Un leurre. Leurs manœuvres n’ont pas fait en sorte de maintenir une ligne de défense intérieure. Voici comment nous allons procéder avec votre permission… Jugeait prudente d’ajouter l’amiral Stevens, quand bien même la Dame Noire lui avait donné le commandement avant de… faire ce dont elle ignorait.
 
Le groupe de combat 1. Il s’était engagé dans une manœuvre délicate. Il devait passer par une bèche existante, ou la provoquer, dans la ligne républicaine. Se faisant le groupe Sith perçait entre deux groupes républicains (A et B) qui se devaient de manœuvrer et réagir à cette attaque. Une attaque quelque peu imparfaite du fait du rôle quelque peu ingrat que le groupe de combat 1 avait du jouer et ce dès le début de la bataille. La formation d’attaque en trois colonnes préférée ici, n’était en fait qu’une formation de tête en deux colonnes. La troisième colonne ayant un rôle plus ambigüe à jouer. Le commandant du groupe de combat 1 avait fait en sorte de se déporter davantage sur la gauche en prenant un virage trop large et ainsi former le groupe de combat républicain (A), de se reformer en prenant en compte cette manœuvre frontale. Avant de que la colonne de queue Sith ne vire à nouveau pour rester dans le sillage des deux premières. Ainsi une des lignes de bataille républicaine avait été rendue moins opérante.
Mais franchir les deux groupes républicains (A et B) n’était pas la manœuvre escomptée, seulement la première partie. En effet, la troisième ligne de combat du groupe républicain sur sa droite (B), cherchait à  flanquer, si ce n’est à envelopper, l’attaque Sith. La vitesse d’exécution plutôt que la précision des tirs était primordiale. C’est à vitesse de combat que le groupe de combat 1 allait essayer de tourner la manœuvre républicaine et ensuite pivoter de 90° et poursuivre tout droit. Ainsi le groupe de combat 1 allait s’extraire de la ligne de tir d’un groupe républicain (A), flanquer un autre (B) et s’attaquer sur les arrière d’un autre groupe républicain (O) déjà au prise avec un homologue Sith. Le troisième groupe de combat républicain (O) allait être prit en tenaille…    
 
Le groupe de combat 3. Il avait eu la tâche de bouger le premier au début des manœuvres engagées précédemment. Il devra ajuster sa manœuvre cette fois. Le groupe 3 va continuer d’avancer puis de pivoter à 90° sur tribord. Ainsi il glissera sur les arrières du groupe républicain (A) qu’il venait de longer. Une fois cette manœuvre effectuée, dans al foulée des manœuvres du groupe de combat 1, le groupe de combat 3 allait continuer de se déplacer en gardant sa formation initiale en trois colonnes. En faisant attention de ne pas gêner les manœuvres du groupe de combat Sith qu’il suit à une vitesse plus mesurée. Sa manœuvre l’amènera finalement sur l’arrière et le flanc droit de deux groupes de combat républicains (A et B).
 
Le groupe de combat 2. Se trouvant à l’extrémité de la ligne de combat Sith sur sa droite. Celui ou se trouve le vaisseau-étendard de la flotte Sith et la Dame Noire des Sith. Il doit faire face avec un groupe de combat républicain (O). Précédemment la manœuvre engagée était que la troisième ligne entamait une manœuvre de flanc. A présent qu’elle avait attirée sur elle l’attention de l’ennemi qui avait déporté une partie de ses forces pour l’empêcher de poursuivre ses possibles manœuvres, cette ligne allait pouvoir se retirer. Elle allait cesser le combat contre le groupe républicain (O) et pivoter sur tribord de 45° et s’avancer tout en pivotant. Dès que les batteries d’artillere gardaient une solution de tir sur l’ennemi, elles continueraient de faire feu. Mais la manœuvre de désengagement de cette ligne était de lui permettre de revenir à sa place initiale, comme troisième ligne du groupe de combat 2 Sith. Mais aussi d’éviter d’éventuels collisions ou tirs amis suite à la manœuvre du groupe de combat 1 Sith qui fonce droit sur le groupe de combat républicain (O).
 
Le groupe de combat 4 de réserve n’aurait pour l’instant aucun rôle significatif à jouer. Il s’avancer lentement sur l’arrière du groupe de combat et former une sorte de flanc-garde. Mais surtout il devait couvrir la manœuvre de la troisième ligne du groupe 2 en cas d’attaque républicaine sur leurs arrières. Bien que le plan escomptait que les groupes de combat républicains (A, B et D) auraient déjà fort à faire à contenir cette poussée des Sith que d’attaquer. Dans le cas contraire, cela les détourneraient de l’attaque principale…
 
 
-Mmmmhhh… Darth Ynnitach continuait d’observer l’écran, soucieuse. Cela est très risqué comme plan. Plusieurs de nos groupes risquent d’être pris en tenaille sur l’arrière et sur nos flancs. Les pertes pourraient être considérables alors.
 
-Oui Madame. Mais cet engagement est loin d’être idéal. Lorsque le plan de table ne vous plait pas, il vous suffit de la renverser. C’est ce que je vous propose de faire. J’ignore encore quels sont vos projets pour cette planète mais nous ne pourrons tenir ici indéfiniment face à trois flottes et encore moins si des renforts ennemis arrivent. Les Hutt et la LMP sont encore occupés entre eux et ne semblent pas encore pouvoir prendre l’ascendant sur l’un ou sur l’autre. Cela nous laisse l’occasion de nous occuper des républicains. Ce faisant, une fois les républicains poussés à la déroute ou à la destruction… Nous pourrions nous imposer sur les deux autres…
 
La Dame Noire des Sith hochait silencieusement la tête. Oui l’amiral Stevens ignorait tout des projets qui passaient par la tête de la Sith concernant cette maudite planète. Le but de l’opération était d’entrer en territoire républicain et prendre ces terroristes... Tout ça pour se retrouver au milieu d’une tentative de prise de contrôle de territoire et d’une portion de la voie Perlemienne par des Hutt ! L’amiral attendait toujours une décision et se retenait de trépigner d’impatience. Glissant son regard sur le côté, les yeux de la Sith se poser sur l’officier des communications. Qui en réaction relevait la tête comme s’il sentait l’attention de la Reine Noire l’écraser. Un sourire timide mêlant du soulagement et de la satisfaction apparaissait sur son visage blême.
 
-Madame. Les Hutt ! Ils ont répondu ! Par message holographique.
 
-Et que disent-ils, lieutenant ?  La Sith imaginait bien un Hutt en train d’éructer ses consignes entre deux insultes bien choisies.
 
-Ils demandent à ce que nous cessions d’ouvrir le feu sur leurs vaisseaux. Et de nous éloigner de leur flotte.
 
-Excellent... Merci lieutenant. La Sith se tournait vers l’amiral Stevens. Il semblerait que votre plan s’accorde à merveille à ce que ce Borenga désire pour le moment… Vous avez ma permission, amiral.
 
-Bien Madame !
 
Et sans attendre l’amiral Stevens se dépêchait de transformer ses projections holographiques en manœuvres concrètes. Elle transmettait les consignes aux différents commandants des groupes de combat impériaux. Darth Ynnitach observait cette fois son écran holographique de commandement qui présentait les manœuvres prévues en cours de réalisation. Oui, leurs attaques allaient les éloigner des Hutt… Pour les plonger en plein milieu des républicains. Mais qu’importe. Au moins cela leur faisait gagner du temps et préserver des ressources à utiliser contre leurs adversaires premiers : la République et la LMP.
 
-Lieutenant, je les prends à côté. Amiral, la passerelle est à vous.
 
La Dame Noire des Sith se levait de son trône de commandement et quittait la passerelle vers une salle de transmission holographique isolée, sans faire montre de hâte ou d’hésitation. Son esprit était pourtant en plein ébullition. Il allait falloir trouver un moyen que ce Borenga et Elle puisse accorder leurs violons…
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Elle était toujours là, à graviter autour de son esprit. Jeresen le savait, et il n’avait que sa volonté pour seule défense. Il savait son esprit foirt. Il l’avait entrainé de longues années pour en arriver là. La Sith ne pourrait plus pénétrer son esprit et le malmener. Ce qui l’inquiétait à présent, c’était la possibilité qu’elle agisse de la même manière sur un membre de son pont. Il entendait encore la voix de l’Impératrice, preuve qu’elle était toujours présente à ses côtés, bien qu’absente physiquement. Oui, elle était là, elle le répétait. Jeresen ferma les yeux lorsqu’elle se mit à rire. Elle ne pouvait rien contre lui, il en était convaincu.

Le reste ne put que le surprendre. Comment était-il possible qu’un être, même puissant dans ce qu’ils appellent La Force, puisse agir de la sorte à pareille distance et se projeter aussi facilement dans l’esprit d’un individu et le mettre en pièce ? Pétrifié sur place, l’Alsakani ne pouvait qu’observer, à l’instar du reste de la passerelle, l’Enseigne se tordre de douleur en se tenant le crâne en hurlant de douleur. La scène était terrible, effroyable. Si la Sith pouvait faire ça sur lui, alors elle pouvait très bien le faire sur un autre ! Finalement, après de longues secondes, le corps chuta de son fauteuil, inerte, sous les regards incrédules de l’ensemble des officiers.

Il devait agir, se qu’il fit en déglutissant et en tapant du poing sur la console de commandement comme pour laisser échapper tout son agacement et sa frustration due à son impuissance. Il n’aurait rien pu faire, il le savait. Par contre, il pouvait y remédier. La Sith avait peut-être voulu l’affaiblir lui et son équipage, mais Jeresen n’en ressortait que plus déterminé. Quand à son équipage, il ne pouvait le laisser se morfondre, se poser des questions. C’est donc désireux de faire rappeller son autorité qu’il ordonna plus sèchement que d’accoutumée :


« Appelez une équipe médicale, immédiatement ! Qu’ils embarquent son corps. Puis prenez sa place, j’ai besoin de mes communications pour gagner cette bataille.»

« A vos ordres ! »


Créer un électrochoc. C’était nécessaire pour rappeler tout les esprits à la dérive. Il n’allait pas se perdre dans un discours mobilisateur tant il estimait inutile. L’Alsakani n’en avait pas le temps, de toute manière. Ces officiers étaient des soldats, ils étaient entraînés à réagir et à se relever. Ils s’en remettraient. Lui, néanmoins, devait trouver une solution pour qu’une pareille chose ne se reproduise plus, et il avait déjà son idée sur le sujet :


« Bon, finit de jouer. Lieutenant, trouvez-moi un ou deux Jedi et ramenez-les sur ma passerelle. »

« Des Jedi ? Mais il n’y en a aucun à bord… »

« S’il n’y en a pas à bord, il y en a pleins qui se ballade, là-dehors. Dépêchez-vous, Lieutenant ! » s’exclama l’Alsakani en pointant du doigt le combat qui faisait rage au dehors.


Oui, des Jedi il y en avait plein qui combattaient pour sauver les civils, là dehors. Un travail difficile qui allait se révéler de moins en moins fructueux au fur et à mesure que la bataille ferait rage. Alors deux de plus ou deux de moins, la différence ne serait que minime. En revanche, avec deux Jedi sur sa passerelle pour empêcher toute incursion mentale de l’Impératrice, Jeresen venait barrer une possibilité néfaste pour la suite de l’affrontement.

L’officier s’exécuta, bien qu’il sembla encore troublé quand à la procédure à suivre pour convaincre plusieurs Jedi d’abandonner leurs missions mais Jeresen ne pouvait pas s’occuper de tout. Il avait besoin de déléguer et de faire confiance. Le regard rivé sur la projection tactique, l’Alsakani espérait que l’Impératrice poursuivrait son mouvement, ce qui lui permettrait de mettre en place sa nouvelle stratégie. Il n’était plus question de bloquer le combat en attendant une opportunité mais bien venir en forcer le dénouement. Il allait faire payer l’Impératrice pour avoir osé jouer avec son esprit, pour l’avoir malmené et tenté de l’humilier. Pour cela, il allait frapper fort le groupe de commandement de l’adversaire, celui volontairement resté en retrait en laissant les autres groupes prendre des risques.

Pour cela, il avait besoin de voir comment les Impériaux allaient manœuvrer, ce qui lui laissait le temps d’observer les échanges de tirs bicolores au travers des vitres en transparacier, depuis le centre du pont de commandement. Il fut interpeller dans son observation de plusieurs chasseurs Républicains fendant l’espace devant son bâtiment par l’unité responsable des communications :


« Nous recevons une transmission écrite… C’est personnel, pour vous, Monsieur. »

« Pour moi ? Transférez sur ma console. » dit-il, presque impassible, froid.


Jeresen porta son regard vers l’interface qui se présentait devant lui, juste au dessous de la projection holographique. Le message textuel ne tarda pas à apparaître sur le petit écran, après avoir été décodé et reconstitué. Il s’agissait d’un message envoyé par la Reine d’Ondéron mais également Ministre, Emalia Kira. Le Sénateur avait prit connaissance de son voyage à bord du Star Home au sein de la délégation Républicaine participant au sommet que l’on voulait pour « la paix », alors que tout semblait présager la guerre. L’Alsakani prit le temps de lire le message avec attention, confiant dans les qualités de commandement de son second. Le contenu du dit message sembla le surprendre tant il semblait en total décalage avec la situation actuelle. Collaborer avec les Impériaux étaient impossible, tant par principe que par volonté. Ils constituaient une force d’agression à l’instar de ce fameux Borenga. Coopérer avec eux ne ferait que retarder l’inéluctable et permettrait aux impériaux d’amener du renfort sans que les forces présentes dans le secteur de Lianna ne puisse venir porter assistance à Makem Te. Dans la pratique, la chose était tout aussi impossible. Se replier pour adopter une position défensive était impossible. Les escadrons étaient déjà au contact. La situation actuelle ne se prêtait pas à un repli sans engendrer des pertes considérables et inacceptables. Quand aux Impériaux, encore fallait-il qu’ils acceptent de cesser le feu.

L’Alsakani releva la tête après avoir transféré de dit message sur sa tablette numérique personnelle avant de venir interpeller son second avec un certain aplomb :


« Commandant, faites-moi un rapport. »

« Nos escadrons sont en place et nos lignes tiennent bon. La première ligne de notre groupe rapporte des dommages conséquents sur quelques navires mais le soutien apporté par l’escadron Delta force le groupe tactique ennemi qui nous déborde par tribord à poursuivre son chemin, sans doute pour nous envelopper. Nous avons également contraint la ligne qui nous faisait face à se glisser dans le sillage du groupe tactique adverse prit entre notre feu bâbord et le feu des lignes de l’escadron Beta. La troisième ligne de ce dernier tente toujours de barrer le T à l’adversaire mais ce dernier semble vouloir s’échapper. Les dommages que nous leur avons portés sont conséquents. »

« Parfait. Que le groupe Delta continue sa poursuite. Dès que nos deux lignes ne seront plus sous le feu, qu’elles se repositionnent en formation de combat. Et qu’en est-il du groupe Omega ? Ils ont une lourde tâche… »

« Il tient pour l’instant, même si le Rucapar signale que sa première ligne commence à saturer. »

« Entendu, je prends note. Qu’ils tiennent pour l’instant. Voyons si l’ennemi se glisse comme on le souhaite. »


Il ne fallait pas que le groupe Omega brise sa formation. Il permettait en ‘l’état de retenir un groupe de combat ennemi dans son intégralité. Pour que le plan de l’Alsakani fonctionne, il fallait maintenir ce groupe à l’écart des autres, comme il en était question depuis le début. Cependant, les manœuvres d’élargissement de la ligne de front dans ce secteur n’avait fait qu’accentuer l’épuisement du matériel déployé, ce qui donnait l’avantage aux Impériaux. Il allait falloir agir à un moment ou à un autre, et Jeresen espérait bien que les Impériaux lui offrirait la solution rapidement en poursuivant leurs mouvements. S’il se glissait comme espéré, alors cela signifierait qu’il maîtrise le combat, qu’il est capable d’amener l’adversaire là où il le souhaite. A savoir l’éloigner de son commandement, le forcer à reculer pour permettre l’anéantissement de la tête pensante.

Il nota également que les Impériaux n’avaient mené aucun manœuvre visant à se désengager, ce qui signifiait que les soit disant accords cités par la Ministre Kira étaient caduques et visaient à tromper la République, soit que le message n’était pas parvenu à destination. Ou bien encore que l’Impératrice se moquait totalement des décisions de ses subordonnés. Dans le doute, Jeresen n’allait pas se retirer du combat. Le risque était trop grand. La Ministre Kira allait sans doute être déçu, mais il ne pouvait faire autrement.

La présence des Impériaux et des Hutts au même endroit ne pouvait être dû au hasard. Il y avait forcément quelqu’un qui tirait les ficelles, qui s’assuraient que le chaos règne. Quelqu’un qui avait forcément à y gagner. Borenga ? C’était peu probable. Ses revendications étaient sans doute infondées et sa flotte était sa seule menace. L’Impératrice Ynnitach ? Sa soif d’expansion n’était pas nouvelle et elle faisait irruption avec une véritable flotte autour de Makem Te, planète pouvant couper l’Axe. Elle faisait le coupable parfait. De fait, il était possible qu’elle soit prise malgré elle dans les évènements. Quid, alors ?


« Heu… Amiral ? Vous devriez venir voir ça… » s’exclama un des responsables des communications.

« Que se passe-t-il ? » rétorqua Jeresen tout en s’approchant, faisant signe à Jes’tyylir de prendre note de l’évolution de la bataille.

« Les Sith nous offre un brouillard électronique efficace. C’est assez délicat d’émettre et de recevoir des choses claires sans une modulation adéquate du signal mais… J’ai intercepté ceci. » BLABLA « C’est la trace résiduelle d’une transmission établie entre les Impériaux, depuis un vaisseau situé dans le groupe de combat numéros deux, et les Hutts. C’est indéchiffrable mais… »


Jeresen s’était peut-être trompé. Peut-être qu’au final, Borenga et Ynnitach travaillaient étroitement et que tout cela n’était qu’un stratagème ? L’Alsakani ne savait pas encore lequel, mais cet indice laissait peu de place aux doutes dans son esprit. Il voyait déjà la situation se complexifier, les Hutts et l’Empire s’allier pour le bouter hors de Makem Te. Puis l’Empire lâcherait Borenga et l’annihilerait pour récupérer le terrain et l’occuper. On en revenait encore à la volonté belliciste et expansionniste que l’Empire tentait de masquer dans les négociations sur le Star Home.

En somme, si les Hutts et les Impériaux communiquaient, c’était sois pour s’insulter, soit pour se lancer des fleurs.


« Vous voulez dire qu’ils communiquent entre eux. Voilà qui change la donne. Tentez de parasiter ce canal et maintenez un brouillage efficace. Si on peut perturber leurs efforts, on pourra gagner du temps. Il ne faudrait pas que les Impériaux nous ramène les Hutts dans leur camp.»

« Amiral. Les Hutts et l’Empire ont cessé leurs feux mutuels. »


Pour se lancer des fleurs, donc. Jeresen grommela. Cette information allait changeait la donne car elle permettait au quatrième groupe impérial, celui de réserve, de se lancer dans le combat. Les Hutts pourraient alors suivre, libéré de ce second front, et neutraliser la Ligue avant de venir s’en prendre à sa force d’intervention. La Ligue, d’ailleurs, semblait enfin se mettre en mouvement et tenter de réorganiser ses forces dispersées au milieu de la flotte Hutt. Visiblement, l’amiral s’était enfin décidé à obtempérer et à se placer sous ses ordres. Il lui faudra encore un peu de temps pour parvenir à s’extirper et à entamer la manœuvre que l’Alsakani lui avait demandé. D’ailleurs, cette dernière était désormais inutile tant les choses avaient évolué en peu de temps.

La Ligue pouvait néanmoins attendre, surtout que des rapports laissaient à penser qu’elle avait fait feu la première sur les Impériaux. Ils étaient peut-être les responsables de toute cette histoire, voilà qui viendrait conforter les soupçons soulevés par la Ministre Kira.

De son côté, l’Alsakani commençait à s’impatienter. Cette réunion au sommet semblait mener à rien, et peut-être devait-il forcer l’Impératrice à courber l’échine et à se replier. La force qu’elle avait amenée autour de Makem Te était conséquente, et sans doute constituée d’une partie des forces du secteur proche de la frontière, la rendant ainsi poreuse. Peut-être était-il temps de montrer à l’Empire que la République n’était pas mollassonne. Il était peut-être temps de passer à l’offensive, de venir provoquer les Impériaux.

Jeresen fit alors disparaître la projection holographique tactique pour afficher le secteur galactique qui se trouvait aux alentours de Lianna et Makem Te. Lui, était intervenu du depuis Mon Calamari, et donc la fin de la Voie Perlémienne. Les Hutts, eux, bloquaient l’autre côté. Celui séparant Makem Te de Lianna. Les Impériaux devaient surement venir d’une zone autour de Felucia, Sembla ou Alamania de part leur position au moment de l’engagement du combat. En venant frapper les mondes un peu plus au « sud », tels Galidraan ou Rhen Var, les flottes de Lianna ne s’opposeraient qu’à peu de résistance. Et une fois en place, ils pourraient tenir le terrain le temps que l’Impératrice se replie et n’accepte un semblant de statu quo ante bellum.

Frapper l’Empire, le piquer pour le rappeler à l’ordre. Cette idée plaisait à l’Alsakani, mais il n’avait pas les autorisations pour ordonner pareil mouvement, sachant qu’il pourrait mettre le feu à la poudrière et plonger les deux camps dans la guerre. Une telle manœuvre risquait de le jeter au plus bas de la Rotonde, de ruiner sa réputation au Sénat. Il s’agissait peut-être là du prix à payer s’il échouait. S’il réussissait…

L’Alsakani attrapa sa tablette numérique et entama la rédaction d’un message prioritaire, à l’intention du haut-commandement. Lui seul, avec autorisation, pourrait donner pareil ordre. C’était à l’instance supérieure de prendre ses responsabilités.


A l’intention du haut commandement.

La situation tactique autour de Makem Te est encore incertaine. Nous avons engagé le combat avec la flotte impériale ayant violé la frontière et contraint à s’éloigner de l’orbite proche de la planète. Etant donné la position des forces, toute intervention contre la flotte Hutt est actuellement impossible.

Nous avons intercepté des communications de l’adversaire qui laisse à penser que les Impériaux et les Hutts travaillent désormais de concert sur cette affaire. Leurs navires ont d’ailleurs cessés le feu, ce qui tend à prouver cette hypothèse. De fait, nous ne faisons plus face à un acte d’agression mais à un véritable acte de guerre.

Etant donné le dispositif déployé par les Impériaux dans le secteur et face à l’impasse diplomatique qu’ils provoquent, je conseille d’ors-et-déjà de dérouter les flottes en attente dans le secteur de Lianna au-delà de la frontière Impériale, où la résistance adverse sera la moins forte. Si la diplomatie ne semble pas convaincre les Sith et les Impériaux, peut-être que l’occupation des mondes frontaliers tels que Rhen Var ou Galidraan le fera.

Il semble désormais évident que les Impériaux cherchent à s’emparer de Makem Te, sans doute pour faire pression sur les négociations en cours à bord du Star Home. Vous n’êtes pas sans savoir que la perte de ce secteur de la Perlemienne serait une catastrophe. Il est nécessaire d’agir tant qu’il nous reste des cartes en main, ne serait-ce que pour forcer l’Impératrice Ynnitach à se porter en personne à la table des négociations.

La décision est désormais entre vos mains.

Jeresen Fylesan.



Voilà qui devrait faire l’affaire. L’Alsakani profita également que Jes’tyylir s’occupait des opérations pour répondre à la Minitre Kira. Un message textuel, qui ferait passer en même temps que le précédent. Il prit soin d’y exposer brièvement la situation, de mettre en valeur les informations qu’il avait pu récolter avant de l’informer de sa propre manœuvre concernant la riposte à l’agression Impériale. Evidemment, rien n’était certain. Le commandement refusera sans doute une pareille opération malgré les bénéfices qu’elle pouvait générer. Mais la feinte, le bluff suffirait peut-être.

Lorsqu’il eut finit, Jeresen se déplaça à nouveau, descendant dans la fosse de commandement pour venir voir le lieutenant Velinn, responsable de l’unité des communications pour venir lui glisser ses instructions :

« Lieutenant Velinn ? J’ai un message à faire transmettre au Haut Commandement, et un autre à destination de la Ministre Kira, à bord du Star Home. En texte, cryptage de sécurité maximal. Priorité Haute. Modulation rapide de la fréquence d’émission, je vous prie. »


Le lieutenant acquiesça, récupérant les données de la tablette pour pouvoir en disposer à sa guise. Il les crypta, conformément aux instructions, avant de chercher une ouverture dans le brouillage adverse. Lorsqu’il pensa l’avoir, il effectua le transfert. Jeresen, lui, était déjà parti. Jes’tyylir venait de l’interpeller depuis le haut de la passerelle, près de la table des opérations. L’Alsakani était reparti à rapidement, grimpant les marches le ramenant au niveau supérieur pour venir se porter vers la projection holographique qui avait reprit sa place au dessus de la console de commandement. Son second avait aussitôt commencé à décrire les mouvements de l’adversaire, en désignant les différents groupes sur la projection holographique :


« Ils tentent de nous échapper, exactement comme vous l’aviez prévu, Amiral ! Les lignes tribord et bâbord nous rejoignent. Omega signale que l’adversaire a retiré une de ses lignes de bataille et demande l’autorisation de la poursuivre pour prendre le deuxième groupe adverse de flanc. »

« Faites voir. On ne doit pas leur en laisser le temps. On va tenter de les maintenir écarté de leur groupe de commandement. Que diriez-vous de rendre à l’Impératrice la monnaie de sa pièce, commandant ? »


Ce dernier afficha un très large sourire, sans doute à l’idée de pouvoir venger l’officier qu’elle avait éliminé, sous ses yeux, sans qu’il ne puisse rien y faire. Jeresen partageais une partie du sentiment, mais il avait appris à faire la part des choses. Il n’était pas question de vengeance. Cette dernière est aveugle, lui ne l’est pas. Il allait frapper l’Impératrice, oui. Mais tout d’abord, il fallait maintenir éloignés les groupes adverses. Il expliqua donc sa manœuvre en commentant les d’abord les mouvements adverses :


« Ils veulent rassembler leurs deux groupes sur nos arrières, comme l’on pouvait s’y attendre. Que l’escadron Beta infléchisse sa course de quatre-vingt-dix degrés sur tribord à fin de se porter entre les groupes de bataille un et trois de l’ennemi, pour les empêcher de se regrouper. Qu’il frappe les arrières du premier avec sa première et sa troisième ligne ainsi les têtes de colonne du deuxième avec sa deuxième ligne de bataille. Il faut empêcher tout mouvement de ces groupes vers le groupe de commandement adverse. L’escadron Delta doit poursuivre sa poursuite pour venir frapper les arrières et le flanc tribord de leur troisième groupe de bataille. »


« Entendu. On barre de nouveau le T et on force leurs lignes à dégager… Je transmets. Et pour Omega ? Le Rucapar attend toujours les instructions pour poursuivre l’ennemi. »


Son annonce semblait pressante, laissant transparaître l’impatience de l’officier quand à la conduite à tenir. Tout en attendant la réponse de Jeresen, il transmettait ses ordres aux groupes concernés, avant de voir son attention être de nouveau en partie accaparée par l’Alsakani :


« Omega ne doit pas bouger. L’ennemi veut le prendre dans son étau et il va avoir besoin de sa deuxième ligne pour couvrir ses arrières. Nous allons nous déplacer pour venir en appui sur son flanc tribord. De là, on bloquera les mouvements de repli du premier groupement tactique adverse vers le second ainsi que le mouvement de flanc de leur réserve tout en pouvant frapper leur groupe de commandement, à savoir le deuxième groupement adverse. »

« Et il ne nous restera plus qu’à annihiler leur commandement pour gagner la bataille. »

« Dans la meilleure des conclusions, oui. Mais ne soyez pas aussi optimiste, commandant. Ils vont réagir, et vite. Il nous faudra les contrer. Pour le groupe Echo, qu’il longe la courbure de Makem Te pour venir se positionner entre nous et la Ligue et entame une approche sur le groupe de réserve adverse. On pourrait avoir rapidement besoin de lui. »


Il acquiesça et commença immédiatement à transmettre ses ordres alors que l’Alsakani revenait fixer la projection tactique avec une certaine impatience. Ces manœuvres devaient réussir. Si elles échouaient, alors la situation pourrait rapidement dégénérer. Ses lignes allaient être mises à rude épreuve. Sur la carte, il pouvait voir les mouvements de ses escadrons s’effectuer, les lignes se mettre en place pour bloquer l’adversaire et le pilonner.

L’escadron Omega avait replié sa deuxième ligne derrière la troisième, de manière à offrir deux lignes des batailles à ses adversaires. La deuxième ligne avait donc fait demi-tour, pour venir se porter face au premier groupe de bataille impérial et ainsi lui bloquer la route de l’encerclement ainsi que du contournement. Ainsi, elle offrait une ligne entière faces aux colonnes ennemies qui s’avançaient vers elles, ce qui permettait à plusieurs navires de faire feu sur un seul sans que ceux situés dans la colonne ne puissent soutenir efficacement les premiers au contact (cf la tactique navale consistant à « barrer le T »). La troisième ligne, elle, glissait sur son flanc droit pour venir se repositionner derrière la première, face au deuxième groupe impérial. L’idée était de bloquer la manœuvre de contournement du premier groupe tout en maintenant le deuxième groupe en position et de tenir.

L’escadron Beta, lui, allait avoir la lourde tâche de devoir s’insérer entre le premier et le troisième groupement Impérial. Comme ordonné, ses trois lignes de bataille s’insérèrent à la suite du premier groupement avant de s’immobiliser là où ce dernier avait pivoté. Les navires de la première et de la troisième ligne, située au centre du dispositif, pivotèrent de quatre-vingt-dix degrés sur tribord, permettant ainsi de barrer la retraite au premier groupement adverse, lequel ne pouvait que s’échapper par tribord ou bâbord au feu croisé des groupes Omega et Beta. La deuxième ligne, pour sa part, vira de quatre-vingt-dix degré à bâbord pour venir s’interposer et barrer cette fois-ci le T au troisième groupement impérial. Dès lors, le groupement Beta prenait le rôle d’une interface imperméable entre les deux groupes de bataille Impériaux.

La tâche ardue qui lui était imposée allait être simplifiée par l’appui de l’escadron Delta. Etant en poursuite du troisième groupement adverse, il fut simple de venir se positionner sur ses arrières. Ce fut le cas de la première et de la troisième ligne, qui manœuvrèrent de manière à se positionner sur l’arrière garde du groupe. La deuxième ligne, elle, s’était écartée sur tribord, dans le but de venir s’interposer sur le flanc tribord du groupe adverse et ainsi joindre ses navires à la deuxième ligne du groupe Beta. De fait, le troisième groupement adverse voyait son flanc tribord, ses arrières et ses têtes de ligne attaquées.

L’escadron Alpha, celui au milieu duquel se trouvait le navire de Jeresen, s’était reconstitué et avait profité des manœuvres pour s’avancer en direction de l’Escadron Omega et lui offrir le concours de ses lignes. En effet, l’escadron se divisa à nouveau, conformément au plan dicté par Jeresen. La première ligne venait pivoter vers bâbord pour venir s’intercaler sur le flanc droit du premier groupement adverse, le plaçant dès lors dans la même situation que le troisième. La deuxième ligne, elle, s’écartait sur bâbord pour venir chercher le contact avec le groupement de réserve adverse. La troisième ligne, celle de Jeresen, ne changea pas de trajectoire, débarquant en ligne sur le flanc tribord du deuxième groupement Impérial, celui de commandement.


« Frappez les navires ennemis avec tout ce que l’on a. Il faut maintenir la pression tant que c’est possible. Et il me faut un rapport sur les mouvements de la Ligue et des Hutts !


Les vaisseaux continuaient de s’échanger des tirs, lesquels venaient s’écraser contre déflecteurs et coques tandis que les chasseurs et les canonnières zébraient l’espace. Jeresen voulait d’abord détruire le commandement adverse, certes, mais il se doutait que les Impériaux allaient profiter de l’occasion pour en faire de même. La manœuvre lui permettait aussi de venir soutenir l’escadron Omega, lequel avait semblé plier sous les efforts des Impériaux. L’escadron Echo, le dernier, avait manœuvré pour se placer en arrière garde de l’ensemble, toujours en observateur. L’Alsakani le savait disponible, et il en aurait sans doute besoin à un moment ou un autre. Il lui restait à savoir quand.


Plan de Bataille, Tour 3 -> 4 :
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L’amiral Stevens regardait la Dame Noire se retirer de la passerelle. Elle le faisait machinalement. Tout comme les hommes d’équipages se trouvant dans els deux fosses de commandement de la dite passerelle, qui levaient la tête au passage de la Sith. Du moins pour ceux qui ne sont pas occupés à donner des ordres ou à vérifier des informations retransmises depuis les différents postes du vaisseau-étendard ou de ceux chargés de coordonner les différents groupes de combat de la flotte Sith. Deux secondes plus tard l’officier détournait le regard et se concentrait à nouveau sur le champ de bataille qui évoluait sur l’écran holographique devant ses yeux.
 
C’est avec soulagement qu’elle voyait sa manœuvre première s’exécuter. Le groupe de combat 1 s’était montré plus véloce que  son homologue républicain qui essayait de le contrer. Depuis il peut se mettre en position pour frapper les arrières du groupe de combat républicain face à celui dans lequel l’amiral et la Dame Noire des Sith se trouvent.
 
Le retour de la troisième ligne du groupe de combat 2 Sith était une « ouverture » offerte à l’ennemi. Mais il n’en a pas profité. Préférant se retourner sur ce qui arrivait dans son dos. Mais les républicains manœuvraient sur flanc le plus faible des Sith, le flanc gauche. Et venait donc menacer le groupe de commandement Sith. Ce qui faisait manquer d’impact à leur attaque était la présence juste dérangeante du groupe de combat 4 de réserve Sith. Mais ce dernier n’aura pas un rôle décisif, juste un renforcement appréciable mais qui ne pourra que soutenir temporairement avant de laisser la place à une contre attaque.
 
La manœuvre délicate du groupe de combat 3 Sith était difficile et devait être accomplie avec une précision mécanique. Longer le groupe de combat républicain qui abrite leur commandement en passant par le point le plus éloigné était dangereux pour la suite des opérations. Mais donnait assez d’espace pour rester à distance du groupe de combat 1 lorsqu’il fallait manœuvrer en pivotant à 90° dans le dos des républicains.
 
 Haletante, l’amiral Stevens devait ensuite coordonner la poursuite des manœuvres engagées.  D’un pas décidé elle se rapprochait des officiers en charges des communications avec les autres groupes de combat. En commençant par celui qui se trouve en charge de la coordination du groupe de combat où ils se trouvent.
 
-Que les vaisseaux manœuvrent en glissant sur bâbord. La deuxième ligne à droite du dispositif et que la troisième arrive en soutien !
 
L’amiral Stevens l’avait ressenti en voyant les images holographiques et aussi par la baie vitrée de la passerelle malgré la nuée de tirs lasers provenant des vaisseaux Sith et républicains. Ils avaient commencé à plier. Elle l’avait senti ! D’un pas qui semblait plus léger mais conservant sa raideur martiale habituelle l’officier se rendait vers l’enseigne gérant les communications avec le groupe de combat 1. Celui donnant des sueurs froides aux républicains en ce moment même.
 
-Enseigne ! Dites-leur de continuer à avancer. Qu’ils profitent que les reps soient en plein redéploiement ! Qu’ils s’avancent pour revenir s’aligner sur notre droite !
 
Mais tout ceci ne serait rien sans le groupe de combat 3. Groupe sur lequel une partie du poids de la bataille va reposer dessus. La manœuvre serait délicate et dangereuse. Mais audacieuse et pouvant réussir. La manœuvre et le choc auront de l’importance cette fois que le feu roulant et la précision. En même temps les républicains étaient en train de former un piège, un chaudron, dans lequel enfermer le groupe de combat pour l’anéantir. En une enjambée elle arrivait derrière l’enseigne suivant en charge des communications avec ce groupe.
 
-Ordonnez au groupe 3 de poursuivre la manœuvre prévue. Mais qu’il effectue son oblique vers le corps de bataille républicain qui s’approche de nous par bâbord. Et qu’ensuite il vienne se repositionner par rapport à nous.
 
Un regard à l’écran et l’officier voyait le groupe républicain abritant leur commandement qui venait les flanquer. Le groupe de réserve allait devoir intervenir malgré tout. Le temps nécessaire pour que le groupe 3 puisse intervenir. Elle revenait vers l’enseigne s’occupant des communications des vaisseaux du groupe de combat 2 qui était aussi en charge de la coordination des réserves.
 
-Que le groupe de réserve maintienne ses positions et réplique. Le temps de réorganiser nos lignes !
 
Au moins à l’issu de ces manœuvres les républicains seront contraints eux aussi de se réorganiser. Ce qu’ils ont commencé à faire, remarquait-elle. Les vaisseaux républicains, amalgamant des origines diverses, qui venaient d’arriver n’avait que très peu combattu et allait sans doute leur servir de réserve et de flanc garde au cas où les Hutts ne triomphent de la LMP. En attendant, l’amiral Stevens revenait à sa place et regardait ses ordres prendre vie depuis l’écran holographique. Les images représentants les groupes de combats Sith manœuvraient comme exigé. Elle avait choisi personnellement les officiers commandant chacun de ces groupes. Sn regard se portait sur celui responsable du groupe de réserve. Brillant, mais trop impatient d’en découdre et de montrer ce qu’il vaut. Quelle ne fut pas sa déception alors qu’elle lui confiait la réserve. Déception qu’il avait eu du mal à cacher. Mais à présent il allait pouvoir faire ses preuves… Mais avec moins de moyens que les autres ! Par curiosité, elle agrandissait la résolution d’image sur ce groupe et en observait la tactique adoptée. Les croiseurs de classe Interdictor, Léviathan et Centurion maintenaient leur position initiale et ouvraient le feu. Alors que de multiples signaux représentaient les escadrons d’intercepteurs Sith et canonnières sortant des vaisseaux capitaux. Mis à part quelques escadrons restés pour défendre les vaisseaux lourds, les autres appuyés par les canonnières et les frégates se lançaient à l’attaque de la formation républicaine qui leur faisait directement face en attaquant depuis des positions hors de la ligne de tir des croiseurs impériaux. Un sourire venait illuminer les traits fermés de l’amiral Stevens, Son jeune protégé essayait vraiment de mettre le bazar dans le dispositif républicain… De retour sur l’écran large, l’officier revenait sur une vision plus globale du champ de bataille. Les Hutts et la LMP étaient toujours face à face. Et eux avec les républicains qui commençaient à recevoir des renforts. Certes sporadiques mais tout de même ! Elle l’avait prévu. La bataille allait durer longtemps. Trop peut être pour leur permettre de s’éterniser…
 
Darth Ynnitach refaisait son apparition sur la passerelle. Comme durant son départ, à son retour des têtes se redressaient à son passage avant de revenir à leur tâche initiale. La Sith s’approchait de l’amiral Stevens qui contemplait l’écran holographique. La voyant revenir cette dernière s’écartait et s’apprêtait à faire son rapport, mais ne disait rien. La Dame Noire s’était absentée en pleine bataille pour discuter avec le seigneur de guerre Hutt Borenga. Plusieurs interrogations étaient en suspend dans l’esprit de l’officier commandant la flotte Sith et Darth Ynnitach le savait.
 
-J’ai une excellente nouvelle amiral. Nous contrôlons le centre de défense spatial de Makem Te. Les ordres ont déjà été donnés. De plus, on a un début d’accord possible avec ce Borenga… Mais pour ça il faudra écraser ces bâtards de républicains !
 

Le regard de la Dame Noire restait rivé sur l’écran holographique alors que les vaisseaux Sith manœuvraient et se mettaient en position. La Sith constatait que sa consigne de laisser Borenga tranquille et face à la LMP était maintenu. Les senseurs détectaient de nouveaux signaux de tirs d’artillerie provenant de la surface de la planète. Mais cette fois, au lieu de viser la flotte Hutt ou Sith, les tirs venaient frapper la LMP et les vaisseaux de la République se trouvant dans les zones prises pour cible. Levant les yeux vers la baie vitrée, l’espace devant elle était inondé de tirs lasers provenant des Sith et de la République, les Hutts et la LMP ne se trouvant pas dans son champ de vision. Plus les tirs de la planète qui venaient frapper les républicains dans le dos. Un sourire mauvais venait illuminer son visage. La douce sensation de la victoire venait de naître en elle…


Plan de bataille tour 4:
Le Masque de la Force
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La bataille fait rage autour de Makem Te. Malgré son infériorité numérique, la flotte menée par Jerensen parvient à maintenir l'Impératrice hors de porté de la planète Républicaine... Mais la capture des défenses planétaire, par cette dernière, change soudain la donne...

Jerensen et Ynnitach continuent l'event !

La flotte de Jerensen tente alors un manœuvre audacieuse : rompre la formation pour se mêler aux navires impériaux, de manière à réduire les possibilités de tirs des défenses planétaire. Le combat vire au statut quo, dans la plus grande des anarchies. Chaque tir risque tout autant de toucher une cible alliée qu'adverse... A présent, l'issue de ce combat ne dépend plus que d'une chose : de la capacité à reprendre ou conserver la main mise sur les défenses planétaires.


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