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Dubrillion... Si j'ai tenu à venir sur cette planète tout juste conquise par l'Empire ce n'est pas par témérité ou nostalgie de la vie impériale, mais bien parce que j'estime que c'est l'un des endroits où l'on ne m'attendra absolument pas. Je suis recherchée, je l'ai appris récemment. Et une personne sensée ne se rendra pas sur un territoire empli de soldats impériaux! Pour autant je ne me fie pas uniquement à cette déduction mais aussi à quelques artifices. C'est donc en blonde, en civile et en tant que passagère de vaisseau cargo que j'ai posé le pied sur la planète.

Dranor connaissant les astuces pour changer aisément d'identité et obtenir les papiers adéquats, je n'ai guère été inquiétée malgré un contrôle rigoureux de la part des soldats. Le fait qu'aucun Sith ne les accompagnait a également joué pour moi. Mais il faut bien un peu de chance, parfois, pour atteindre ses objectifs. Pas vrai?

Je me retrouve à présent seule sur la planète, mon amant et notre mécanicienne restant encore quelques temps sur Tatooine avant de prendre le cap de Nar Shaddaa où je les rejoindrai dans quelques jours. Du moins si tout se passe bien. Le premier a compris que j'avais besoin de me retrouver un peu seule pour digérer les derniers événements ayant illuminés ou assombris ma vie. La seconde, quant à elle, n'avait tout simplement pas son mot à dire...

La raison de ma présence ici? Et bien je tiens à tâter le terrain! À me mêler à la population et éventuellement aux civils impériaux déjà sur place - des colons? - pour obtenir des informations cruciales: est-ce que ma fuite a été ébruitée? Est-elle seulement connue de certains officiers, Sith et chasseurs de primes? En d'autres termes, quelles sont mes chances d'être reconnue voir capturée si je m'aventure à l'avenir dans l'Empire?

Ces informations, j'aurais pu les obtenir certainement autrement. Mais je ne fais confiance à personne et j'ai toujours aimé faire les choses par moi-même. Peut-être parce que je sais que je ne serai alors pas déçue? Quoi qu'il en soit je suis consciente du danger et je garde profil bas. Jusqu'à ce que finalement je repère un établissement miteux mais bondé. J'hésite avant d'y entrer puis me dis qu'il faut bien commencer mes recherches quelque part!

Une fois à l'intérieur je marque un temps d'arrêt au niveau de l'entrée pour observer les personnes présentes. Une vague sensation désagréable m'envahit sans que j'arrive toutefois à expliquer pourquoi. La Force tente de m'avertir mais je ne suis pas certaine que ce soit d'un danger. Et comme je ne vois aucune menace directe pour l'instant je décide de rester un peu au lieu de m'en aller. L'avenir se chargera de délivrer son verdict, de me faire comprendre s'il s'agit d'une bonne ou d'une mauvaise idée...

*Au moins il n'y pas le moindre soldat impérial, c'est déjà ça!*

Il faut toujours positiver, pas vrai? Je jette un vague regard à deux personnes en train de se battre dans l'indifférence général et résiste à l'envie de me mêler à l'altercation. Mais je me retiens avec peine, sachant qu'allumer mes sabres ici est tout simplement la dernière chose à faire si je compte rester incognito. Dommage...

- "Un thé vert!" je ne m’embarrasse pas d'un "s'il-vous-plaît", évidemment. "Et un verre d'eau!"
- "Un thé vert..." le ton est ouvertement moqueur. "Et pourquoi pas un jus de carotte tant qu'à faire?"

Je relève alors les yeux sur le barman que je n'ai pas pris la peine d'observer. Visiblement c'est plutôt le genre d'endroit où la consommation se résume à l'alcool. Pathétique! Et puis la récente invasion ne doit pas forcément rendre le tenancier serviable, comme je peux déjà le constater.

- "Il y a un problème?" je relève en haussant un sourcil. "Parce que j'ai une façon toute particulière de régler les désagréments, vous savez? Et je ne crois pas que vous l'apprécieriez..."

L'échange de regards se prolonge et finalement l'autre se fend d'un vague haussement d'épaules avant d'obtempérer. À nouveau, c'est dommage... Mais ça sert mes intérêts alors je peux bien passer sur le comportement exaspérant de ce type. J'ai à nouveau l'étrange sensation d'une présence incommodante mais pas pour autant hostile et je laisse mon regard gris vagabonder sur les personnes présentes et visibles. Rien d'anormal au premier abord...

Ma commande arrive quelques minutes plus tard et je commence par laisser traîner l'oreille. J'orienterai les discussions en m'y mêlant si c'est nécessaire. Mais pour l'instant je préfère ne pas intervenir et me gorger des rumeurs qui ne tarderont pas à surgir dans une conversation ou dans l'autre. Le tout, bien sûr, en restant sur mes gardes. Une surprise est si vite arrivée...
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Dubrillion, le synonyme du mot défaite. J’avais déjà passé quelques temps ici, à présent, un bon mois. La chute de Janos et la création du FLR avait rendu publique les ennemis d’Alyria, il n’y avait plus besoin d’un maître du Conseil pour diriger la Garde Licteur qui saurait très bien faire avec mes instructions et les vigilances conjointe de la Chancelière et du Maître Vorkosigan.
L’heure pour moi était à la guerre. Après Aargau, je m’étais senti capable de gérer ce genre de situation : organiser une résistance que je savais existante ici.

Comme toujours, les bravaches patriotes seraient nombreux, et je savais que nous avions des moyens, quelque part, et mon esprit serait un atout qui permettrait de gagner beaucoup de temps : je devais contacter les cellules pour aider à la genèse d’une résistance globale, efficace et organisée qui serait le tremplin d’une contre-attaque lorsque l’heure serait venue.

Pour l’occasion, j’avais laissé pousser une barbe de trois jours, dans un style mal rasé extrêmement perturbant pour l’homme maniaque que j’étais. Mon état global me donnait toujours un aspect poivre-et-sel et assez fatigué, me balançant physiquement entre les 30 et 50 ans d’une manière assez peu commune. Négligé au possible dans un long manteau élimé, usé et troué, je sortais d’un rendez-vous d’un pas rapide : je me savais suivi. Une tunique à peu près blanche qui avait vu de meilleurs jour sur un pantalon légèrement ample, un sac en bandoulière, j’avais tout du citoyen un peu miteux qui survivait assez bien. Mais on m’avait vu en compagnie des mauvaises personnes, et j’avais pris sur moi d’être celui que l’on suivrait.
J’avais des débuts d’infos..

Tournant au détour d’une rue, j’entrais fissa dans une cantina, puis je fonçais au bar, lâchant une commande dans une phrase de code :

« Lorsqu’il pleut, je prends toujours votre cognac de confiance pour rester à l’abris du froid ! »

Un hochement de tête, il passa sous le bar, comme pour sortir la bouteille. Un agent impérial fit immédiatement son entrée, toutes les têtes se tournèrent vers lui. A peine une petite dizaine de clients tous aussi mal lotis que je semblais l’être. Il parcourut rapidement l’assistance avant de me pointer du doigt.

« VOUS ! »

La réponse vint, mais pas de moi. Le barman se redressa aussitôt, lâchant un tir rapide et silencieux de blaster sur l’impérial qui s’écroula.

« Bienvenue au Chien Jaune, l’ami. Ici, on n’aime pas les impériaux. »

Le reste de la conversation se fit à voix basse, tandis que deux clients avaient déjà fait disparaitre le corps. Je devais échanger des infos, et très vite, ce fut fait, tout ce qui était compromettant ici aurait disparus dans l’heure, et tous seraient en sécurité.
Avec lenteur, j’expirais. Mon esprit se recadrait avec une lenteur reposante.. Jusqu’à ce qu’un nouvel avertissement m’incendie le crâne. J’étais ici incognito, ma présence dans la Force était masquée, et j’avais évité tout exercice avec pour éviter d’éveiller l’attention. Mais là, c’était bel et bien la Force qui me hurlait que quelqu’un ici était aussi sensible que moi à elle.
Détendu, je m’accoudais au bar en regardant la salle comme si tout ce qui venait de se produire était naturel. Un a un, mon œil rapide fit passer au scanner les ravissants habitués de l’endroit, sensés tous être plus ou moins de mèches avec ceux qui détestaient l’empire. Une.. Une était de manière évidente sensible à la Force.
Et, hélas, mes sens étaient formels : elle en était une obscure adepte.

Si je voulais que ces gens ne soient pas la proie d’une Sith, je devais leur laisser le temps de mener à bien les plans prévu d’évacuation. Pour ça, je devais titiller cette Sith pour qu’elle me suive. Son jeune âge semblait indiquer pour moi un avantage, mais la prudence primait sur l’hypothèse. Je vidais d’un coup un verre dont je purgeais rapidement l’effet d’une manière assez discrète, mais palpable.
Ce petit acte de méditation était un aveu de ma condition.

« Bon, voilà pour votre aide ! »

Je payais –grassement- mon barman avant de sortir.. Puis immédiatement après, faire taire l’infime aura que j’avais laissé entrevoir. Je sautais sur un toit, le plus proche, m’assurant qu’il n’y avait rien de bien dangereux dans les environs, avant de revenir à l’entrée de la cantina. Un bond, deux de plus, tandis que je suivais mentalement de l’esprit cette jeune femme adepte des arts obscurs, tout en lui laissant une piste infime mais visible pour qu’elle puisse me suivre, veillant au passage à être suffisamment prêts pour pouvoir intervenir si elle engageait le combat dans cet établissement. Les rumeurs, elles, allaient surtout à mon propos. « Tu le connais ? » « On dit qu’il a déjà réussi à faire tuer trois impériaux ! » « Un sacré fouteur de merde si vous voulez mon avis, il restera pas en vie longtemps ! »

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Ma commande est arrivée depuis peu et je suis en train de savourer le breuvage chaud quand un nouveau client fait son entrée. Je lui jette un vague regard de curiosité avant de reprendre ma dégustation. Depuis que je suis enceinte je ne consomme plus d'alcool. Mais ce n'est pas gênant en soi puisque je n'ai jamais été une grande consommatrice de ce genre de leurres sociaux. Et puis il faut reconnaître qu'une tasse de thé ne fait jamais de mal.

Pour l'instant je n'ai rien entendu d'intéressant et ce n'est finalement pas une rumeur qui attire mon attention mais bien l'entrée d'un impérial en uniforme qui en a visiblement après le dernier arrivant. Je me retourne et m'adosse au comptoir, curieuse de voir ce qui va suivre. Et je n'ai guère à attendre: l'impérial s'effondre sur le sol tandis que le barman, le tueur, se fend d'une remarque on ne peut plus claire sur ses opinions sur les nouveaux occupants de la planète. Je n'avais pas soupçonné que j'étais ainsi en territoire ennemi et le cadavre encore frais s'est chargé de me faire prendre conscience de ce point crucial.

Pour autant je n'ai pas le moindre sentiment pour la perte d'un camarade. Enfin, camarade... Disons que j'ai toujours vu les soldats comme de la chaire à canon tout juste bonne à encaisser les tirs. Et ça, c'est quand je servais encore Darth Ynnitach et, par extension, l'Empire. Maintenant que je suis une fugitive mon intérêt pour un impérial frôle le néant. Si ce n'est plus...

Je me retourne pour continuer à écouter ce qu'il se dit autours de moi mais les discussions sont ouvertement moqueuse et se résument à des échanges sur ce qu'il vient de se produire. Je soupire et reprends une gorgée en me disant que, forcément, il a fallu que je me retrouve dans une cantina remplie d'anti-impériaux. Et dire que j'ai failli montrer mon sabre au barman tout à l'heure pour le convaincre de se montrer conciliant...

Le breuvage chaud glisse dans ma gorge quand soudain je me fige sur place. Est-ce que... Est-ce que j'ai bien senti la présence d'un utilisateur de la Force ou mon esprit me joue des tours? Je fronce les sourcils et repose ma tasse avant de me tourner vers la porte qui ne s'est pas encore refermée. Ça vient de l'extérieur, j'en suis certaine! Se pourrait-il que...

*Merde! Ce n'est vraiment pas le moment...*

Je suis partagée entre mon envie d'en apprendre plus sur cette présence fugace que je n'arrive à présent plus à sentir malgré mes tentatives répétées et le désir de garder profil bas. Mais les paroles des personnes proches parlent d'un homme qui aurait déjà tué trois impériaux. Intéressant... Sans parler du fait que je crois pouvoir dire sans trop m'avancer que l'aura que j'ai sentie n'est pas sombre. Un Jedi, ici? Peut-être l'un de ces fameux Jedi gris, même?

J'hésite encore quelques instants jusqu'à ce que la présence se manifeste à nouveau. Cette fois-ci je n'hésite pas et me hâte de payer le montant que je dois au barman - il a la gâchette facile après tout! - et rejoint l'extérieur. La pluie s'est mise à tomber et les ruelles en partie détruites et déjà peu peuplées sont à présent désertées. Mais la présence, elle, refait à nouveau surface après avoir encore disparu. C'est un peu comme phare brillant dans le néant. Et comme le phare, je ne peux m'empêcher de penser que c'est bien une direction qu'on cherche à m'indiquer...

Je lève les yeux vers les toits puis les environs mais je ne vois personne. Ai-je moi aussi été repérée? Je doute que ce Jedi potentiel révèle ainsi sa présence sans but précis. Il a du remarquer ma présence quand j'étais dans la cantina alors même que je n'avais aucune conscience de son existence. Un avertissement? Sûrement... Il doit être plus doué que moi, du moins dans ce domaine...

*Tu veux jouer? Alors jouons...*

Je devrais sûrement fuir avant que ma présence soit remarquée par les impériaux mais... c'est plus fort que moi: la perspective de mettre fin aux jours d'un Jedi prend le pas sur le reste. Peut-être que je pourrais le capturer? Le garder comme cadeau pour la Dame Noire au cas où elle me retrouverait? Ça pourrait toujours adoucir le châtiment peu enviable qu'elle doit me réserver. Comme bien souvent je suis mes envies plutôt que la logique et je suis peu à peu la piste que l'autre me laisse dans la Force. Forcée d'être la chasseuse pour l'instant, je redoute un peu le moment où je deviendrai le gibier...

Notre petit jeu dure un certain temps! Et à chaque fois que j'ai l'impression de rattraper ma cible, je remarque alors que j'en suis bien loin. Cette personne est maline, à n'en pas douter. Elle sait ce qu'elle fait et ce n'est pas pour me rassurer. Mais je ne suis pas du genre à tourner les talons dès qu'une complication se profile à l'horizon. Et ça fini par payer lorsque je retrouve finalement un homme au centre d'un stade autrefois dédié aux sports et à présent en ruines. Je jette un regard autours de moi, m'attardant un instant sur les gradins détruits tandis qu'un éclair zèbre le ciel et illumine la nuit qui est entre-temps tombée sur cette partie de Dubrillion.

Je m'approche à la vitesse du pas de l'homme qui se révèle être celui poursuivi par l'impérial quelques longues minutes plus tôt. Je l'observe en fronçant les sourcils, cherchant dans ma mémoire une trace de ce visage que j'aurais pu croiser avant aujourd'hui. Mais... rien. Néanmoins je peux sentir sa puissance dans la Force et je ne pense pas trop m'avancer en disant que c'est au moins à un chevalier que j'ai à faire.

Mais pour l'instant, la question qui me taraude est tout autre: pourquoi m'avoir attirée ici alors que je me trouvais entourée de personnes farouchement opposées à l'Empire un peu plus tôt. Avait-il peur des dommages collatéraux? Était-ce donc pour protéger tous ces clowns voués à la mort qu'il avait jugé plus utile de m'isoler d'eux? Ou pense-t'il simplement que c'est un endroit plus discret pour converser ou m'affronter? Toujours est-il que je suis à peu près certaine qu'il ne veut pas ma mort dans l'immédiat. Si c'était le cas, il aurait pu agir et me prendre de vitesse quand j'ignorais encore son existence...

- "À qui ai-je l'honneur?"

Mon ton n'est pas amical mais pas pour autant agressif. Pour l'instant c'est la curiosité qui prime chez moi et non pas mon désir de violence. Est-ce que j'ai en face de moi un suicidaire? Une personne aimant jouer avec le feu? Ou au contraire une personne aguerrie qui a agit par discernement? J'avoue que j'oscille encore ces trois hypothèses...

Je n'ai pas non plus dévoilé mes sabres et je me contente de rester droite à une dizaine de mètres de lui. Un éclair déchire à nouveau l'obscurité et dévoile un peu plus son apparence. Cheveux longs, air assuré et vêtements civils. Rien qui, hélas, me permette d'en apprendre plus sur lui.

- "Quoi qu'il en soit je suppose que je suis là où vous vouliez que je sois n'est-ce pas?" ça semble évident. J'écarte légèrement les bras. "Ce qui appelle la question suivante: et maintenant?"

Les prochaines secondes se chargeront d'éclaircir ce point. Parallèlement je ne suis guère désireuse de provoquer un affrontement que je ne suis pas certaine de gagner. Plus maintenant que j'ai des vies qui grandissent en moi... Si je suis encore en vie c'est pour une bonne raison! Et je ne crois pas que ce soit en rapport avec la légendaire retenue des Jedi. Peut-être que, tout comme moi, c'est la curiosité qui prime pour l'instant dans l'esprit de mon vis-à-vis.

Je me contente de rester prête à dégainer en attendant une réponse musclée ou orale de cet homme qui a eu moins l'avantage de capter mon attention. Reste à savoir si c'est pour une bonne raison ou si ce n'est que les prémices d'un affrontement sauvage...
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« Et maintenant… ? »

J’avais baladé cette Sith sans réelles difficultés en vérité. Mais le fait qu’elle ait pu me suivre montrait une capacité certaine, une capacité.. Dangereuse. Je ne tenais pas à mourir ici.. Et pourtant, j’avais pris le parti de ce tête à tête. Nous avions entamé cette anse à rebours sur les toits de la ville, il fallait à présent l’achever.

« Et maintenant… » Répétais-je comme une question à moi-même. Il semblait évident que je n’en savais rien encore. Je posais mes yeux froid et anthracite sur elle, la détaillant du regard comme on passe quelqu’un au scanner, analysant chaque infime détail, depuis ses mimiques jusque ses gestes récents. Elle n’agissait pas comme une Sith en territoire conquis : trop prudente, trop hésitante. On pourrait croie qu’elle avait peur.. Mais pourquoi être venue ? Pourquoi sans renforts.. ? Si je m’étais arrêté c’était bien parce que j’avais deviné dans sa conduite un paradoxe dont je pouvais tirer profit. Bousculons-là un peu pour la tester..

« Et maintenant, vous pouvez vous retirer. A l’heure qu’il est, mes amis sont en sécurité, votre présence à un moment dérangeant est à présent sans incidence, puisque vous êtes ici, et qu’ici, c’est nulle part. Là.. Là ou je me suis peut-être trompé, c’est que je vous ai cru dangereuse… »

Je décrivais de larges cercles autour d’elle tandis que je la congédiais de la main. Ces cycles étaient trop larges pour qu’elle puisse voir dans ces mouvement une menaces, mais cette aisance, cette gestuelle.. Il était net qu’il n’y avait plus de prédateur, plus de proie.. Et que dans ces nouveau statuts, je tentais de prendre, par une présence totale, la place du plus gros.
Oh non.. Je n’étais plus celui qui était traqué.

« L’orgueil et l’envie avide de reconnaissance ont pu vous guider là, seule, pour récupérer ma tête, auquel cas, je n’ai rien à craindre.. » Dis-je avec l’assurance d’une jeune vieux qui a suffisamment d’expérience pour estimer son niveau et celui de son adversaire. Que ce fut vrai ou pas, si elle se croyait moins forte, ce serait un avantage pour moi.
« Ou bien vous êtes aussi marginale que moi, l’Empire n’est pas de vos amis, et au mieux je représente votre rédemption.. Au pire, une curiosité. »

Si j'avais penché la tête de coté, montrant l’intérêt flegmatique qu'on présente pour une nouveauté scientifique, par exemple, je n’avais néanmoins fait montre d’aucun sabre. Ma voix froide et sans ton semblait inéluctable, marqueurs d’une détermination froide, logique.. Et implacable. Cette intonation chiante dans un contexte comme celui-là donnait à mes phrases sereines des allures de vérité absolue. Les flashes blancs d’un ciel en furie aggravaient inutilement la scène, zébrant tantôt mon visage du marbre blanc et fugitif des statues éternelles des situations d’horreurs. Sous ce ciel déchaîne, mon profil d’oiseau de proie prenait le p sur le côté sympatochoche/vieillissant, pour peux, je pourrais faire peur du haut de mon éternelle figure aux sourcils froncés et à l’air immuable, comme ses sentinelles qui jamais ne dorment, faites de roc.

« Dans ces cas, vous ne représentez encore aucune menace, aussi je puis aisément répondre à votre requête ! je suis Feulton, patriote. Et maintenant que vous êtes définitivement considérée comme inoffensive, je peux estimer ma manipulation comme étant accomplie etvous laisser au milieu de ce nulle part. J’ignore quelle pièce vous étiez, mais pour cette partie, vous avez été neutralisée, je n’ai donc plus rien à faire ici. »

Je mis un ultime accent à cette provocation en lui tournant le dos, partant tranquillement. Je n’avais pas dit l’exacte vérité. Cette personne était prudente. Si c’était une Sith, cela impliquait qu’elle avait du vécu, et donc une certaine sagesse. Souvent les Sith ont l’avantage de pouvoir déployer très tôt un éventail de puissances très désagréables à gérer grâce à l’émotion. Mais si elle avait du plomb sans la crâne, elle saurait déchaîner cela avec intelligence, et donc, m’être dangereuse. Etais-je menacer ? Je ne pensais pas, mais je garder à l’esprit que mon analyse semblait me mettre en présence d’une adversaire qui je n’étais pas le portrait railleurs que j’en avais fait pour elle. Non.. D’aucuns, alors que je lui tournais le dos, auraient pris cette habitude de croiser les mains, comme la gestuelle classique du prêcheur… Non, moi, je rapprochais mes mains du sabre de ma manche. Il y avait de grandes chances que ma provocation donne lieu à un premier éclat, et j’étais prêts à tous les cas : elle ne pouvait être venue ici pour abandonner comme ça, et me laisser partir aussi tranquillement.Si je n’étais pas lon des émotions classiques, j’aurai trouvé cette possibilité déprimante et décevante. Au lieux de ça, je devais bien admettre que je m’en foutait pas mal, et que j’aurai aisément le temps de discipliner et mater ma curiosité.

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J'ai l'habitude qu'on me parle avec un respect mêlé de crainte. Certainement pas avec une condescendance dans ce genre. Et je dois reconnaître que je ne m'étais pas attendue à ce que cet homme fasse preuve d'autant d'abnégation en ma présence. Mais comment lui en vouloir? Après tout, si mon ego est bel et bien irrité d'une telle nonchalance, il n'en reste pas moins qu'il ne sait pas qui je suis. Et quand bien même, je ne suis pas certaine qu'il agirait autrement... Rencontrer quelqu'un qui ne me craint pas parmi mes ennemis? Ça devait arriver tôt ou tard! Mais j'aurais préféré que ce soit ailleurs, en d'autres circonstances. Des circonstances qui m'auraient été favorables! Sur cette planète je ne suis qu'une cible. Pour lui, pour l'Empire, pour ces pathétiques résistants qui croient pouvoir gêner l'Empire... Je ne suis... rien!

Mais là où il se trompe, c'est lorsqu'il affirme que je ne suis pas dangereuse. Je serais curieuse de savoir sur quoi il peut bien baser ce postulat. Je l'ai suivi, oui! Et quelque part il peut représenter la rédemption dont je pourrais effectivement user pour regagner ma place auprès de la Dame Noire. Mais si l'envie reste tentante, je l'ai désormais apprivoisée. J'ai fuis l'Empire! Et il est trop tard pour revenir en arrière. Si je dois revenir à Dromund Kaas, ce sera en tant qu'ennemie vaincue! Voir morte... Mon espoir fugace de tout à l'heure n'était... hé bien, qu'un espoir...

Je le suis du regard alors qu'il entame une marche parfaitement sereine autours de moi à la manière d'un prédateur tournant autours de sa proie. C'est relativement nouveau pour moi. Du moins venant de la part d'un Jedi. Mais ça m'indique à nouveau que j'ai affaire à un comédien plutôt doué qui sait garder son calme ou alors - et c'est moins réjouissant - à un adversaire qu'il ne vaut mieux pas sous-estimer. Toujours est-il que tant qu'il parle j'en apprends plus sur lui. Lui, pour l'instant, il doit se contenter de mon silence. Mais allez savoir, peut-être qu'il se révèle instructif pour la personne particulière qu'il semble être. N'a-t-il pas, parmi ses propositions, frôlé la vérité?

Je continue de l'écouter en prenant sur moi pour ne pas lui sauter à la gorge. Cette manière d'être à le don de m'irriter mais quelque part je soupçonne que c'est précisément ce qu'il cherche à faire. Et si je semble avoir joué son jeu jusqu'à présent, il est hors question que ça continue. Tout comme il est impensable que je le laisse sans aller tranquillement. Quelque part le combat est déjà engagé. Sauf que, pour changer, il ne se mène pas - pour l'instant du moins - à des échanges de coup. Ça aussi, d'une certaine façon, c'est relativement nouveau pour moi. Et comme la nouveauté à le don de capter l'intérêt...

Je me retourne tandis qu'il s'éloigne, bouillonnant intérieurement. C'est tout? Il compte simplement m'ignorer comme l'adversaire sans valeur qu'il semble croire que je suis? Ou n'est-ce qu'une façon d'agir en adéquation avec ce code Jedi qui, je le crois, je ne comprendrai jamais? N'est-ce qu'un stratagème pour me pousser à l'attaque? Ou une manière d'éviter un affrontement qu'il ne désire pas? J'ai beaucoup de questions en tête et trop peu de réponses pour l'instant. Et guère le temps d'y réfléchir pour l'instant.

- "Un instant Feulton!"

Je pivote pour l'observer alors que jusqu'à présent je me suis contentée de rester pratiquement immobile. Je commence ensuite à m'avancer dans sa direction d'une démarche gracile sans pour autant faire preuve du moindre signe d'agressivité. C'est ensuite à mon tour d'entamer un cercle autours de lui. Pour lui signifier que je prétends également au rôle de prédateur ou simplement parce que je m'en méfie? Peut-être un peu des deux...

- "Vous vous dites patriote? Et pourtant vous laissez passer une occasion en or de vous débarrasser d'une ennemie à l'abri du moindre regard impérial. Le tout en oubliant que si je ne suis pas une menace pour vous, comme vous semblez en être convaincu, je suis un revanche un danger pour votre pathétique bande de résistants ou plus simplement les habitants de cette planète! Vous n'avez résolu aucun problème en m'amenant ici, vous l'avez juste repoussé! Mais vous en êtes conscient n'est-ce pas?"

Je termine mon demi-cercle pour venir à nouveau me planter face à lui. J'aime ce petit jeu! Non, je l'adore! Je lui décoche un sourire malicieux avant de croiser les bras. J'ai déjà affronté des Jedi par le passé! Et s'ils ont des caractères aussi variés que les planètes qui pullulent dans cette galaxie, ils ont en revanche tous un point commun, une faiblesse. Pourquoi en serait-il différemment avec lui?

Je m'efface alors de sa route pour le laisser poursuivre son chemin s'il le désire en montrant clairement ma volonté de ne pas interférer dans sa progression. Ce n'est plus lui ma cible, mais plutôt ses convictions. Est-il différent où sera-t'il lui aussi prisonnier du serment qu'il a dû prêter en rejoignant l'Ordre?

- "Toujours est-il que si vous comptez vous en aller je n'y vois pas le moindre inconvénient! Bien au contraire!" je lui désigne d'un mouvement du bras le chemin qu'il empruntait pour appuyer ma remarque: "Car pendant que vous marcherez vers je ne sais quel but, je mettrai ce temps à profit pour exterminer la moindre âme encore vivante dans ce périmètre. Les civils en tête!"

J'écarte une mèche de cheveux trempés par la pluie de mon visage délicat et la glisse derrière mon oreille. Je penche ensuite à mon tour la tête sur le côté tout en continuant à l'observer. C'est à mon tour de jouer:

- "Quand j'aurai fini je passerai alors à un autre quartier, puis à un autre! Je ferai tomber des dizaines puis des centaines et des milliers d'innocents dans le seul but de vous montrer que vous avez tort! Et j'accumulerai leurs cadavres dans la cantina que nous venons de quitter pour que vous puissiez mesurer les conséquences de votre inaction! Et croyez-moi, j'y prendrai grand plaisir!"

C'est à mon tour de lui tourner le dos et de m'en aller dans une direction perpendiculaire à la sienne. Je marque néanmoins une nouvelle pause, le temps de tourner mon regard vers lui et lui décocher un nouveau sourire malsain:

- "Ho, bien sûr, vous devez vous dire que je bluff et que de toute façon les autorités impériales ne laisseront pas la population se faire massacrer, qu'elles en ont besoin! Et c'est à ce moment que je me dois de me présenter pour dissiper tout malentendu de ce genre: je suis Zora Shaar-lâ, l'apprentie de la Dame Noire!" je lui décoche un clin d’œil avant de reprendre ma route: "Allez donc demander à la population d'Artorias si je suis du genre à proférer des menaces en l'air..."

Je ne suis plus l'apprentie de la Dame Noire mais je doute que ce Jedi sache de quoi il en retourne. Dès lors ça donne du crédit à mes propos et l'autorité théorique pour mettre en oeuvre mes menaces. Prendra-t'il un tel risque? Si, comme je le soupçonne, il voulait me jauger à ma réaction à ses propos et au comportement dont il a fait preuve tout à l'heure, c'est à mon tour de voir ce qu'il vaut. Mais après tout c'est de bonne guerre, n'est-ce pas?

- "Sur ce, Feulton, je vous souhaite un excellent spectacle! J'espère qu'il sera aussi plaisant à vos yeux qu'il le sera aux miens!"

Je saute sur les gradins proches et de plusieurs bonds rejoint le sommet du stade. S'il veut agir, il a intérêt à se dépêcher. De mon côté je compte bien utiliser la faible marge de manœuvre que ma situation m'impose pour tenir ma parole et faucher la population. Au fond, l'inconnue ne vient pas de moi, mais bien de lui: suis-je toujours aussi inoffensive à ses yeux?
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Je m’arrêtais en soupirant. Toucher juste ? Non.. Non, pas du tout, ou du moins, pas de la manière qu’elle le croyait. Dubrillion était peu ou prou en état d’insurrection, c’était une guérilla rebelle contre l’armée impériale. Guérilla. Cette jeune écervelée allait se faire tuer en une demi-heure, parce que pendant qu’elle serait occupée à tuer des civils, quelqu’un lui tirerait dans le dos. Personne n’est à l’abri d’un assaut lâche et efficace.
Au reste.. Elle confirmait ce que je pensais. Artorias, elle avait été sur Artorias, elle avait été AVEC les troupes impériales sur Artorias, là, elle estimait pouvoir, pour ne pas dire devoir, faire ça seule. Pourquoi raser quartier par quartier quand on peut s’occuper du problème rebelle en une purge ? Pourquoi estimer qu’elle pourrait faire cela sans mourir alors que le but des seigneurs Sith était de faire d’Artorias, et surement de Dubrillion, des vitrines impériales propres ? Qu’est-ce que l’apprentie de la Dame Noire pouvait bien faire ici.. ? Cette planête, prise, n’avait plus aucun interêt, plus aucun prestige, surtout qu’elle aurait pu déjà faire un coup d’eclat, au lieu de me suivre..

Et surtout.. Pourquoi être venue ici pour me dire qu’elle allait repartir ?

Je m’étais arrêté. Non.. Rien de bon je pouvais venir de cette résolution, mais surtout.. Rien de LOGIQUE, et donc.. Rien de vrai. Elle mentait.. Elle mentait, mais où ?
Je me retournais, balayant les trois quart de ce qu’elle venait de me dire pour frapper un unique détail inquiétant, relevant fraichement :

« Donc tu es l’apprentie de la Dame Noire… »

Puis, un leger sourire déforma mon visage tandis que je me retournais, haussant la voix pour être parfaitement audible malgré la distance. Un stade, même détruit, était une œuvre accoustique, ni la pluie ni la foudre n’arrêteraient mon son, ici.

« Donc.. Tu n’es qu’une apprentie. »

C’était sarcastique, peut-être un peu méprisant, comme si c’était risible qu’une Sith de si basse extraction se permette une conduite aussi arrogante. Si elle savait.. Si elle savait que j’étais Maître Jedi au Conseil.. Cette distance me permettait de jouer de certains avantages que j'avais sur les maîtres de ma classe et qui seraient d'autant plus impressionnants sur elle.

« Tu en sais des choses, ou tu en sais bien peu. Je ne me suis pas fait d’avis sur la question, il faudra. Néanmoins, il faut que tu comprennes ce que sont les Jedi. Parfois, face à un dilemme, ils hésitent, tanguent, restant indécis, tranchent maladroitement. Ils veulent sauver tout le monde, et agissent par compassion…»

Un foudre vint éclairer mon visage. De loin, ce ne serait peut-être pas évident, mais jamais flash n’avait révélé faciès aussi détaché de toute émotion, un rictus dénué de toute chaleur, glacial, polaire. Même de la haut, elle pouvait sentir la glace de mes yeux anthracite pénétrer jusqu’à son esprit.
L’avantage de s’être éloigné était qu’ici, j’avais les coudé franche, et à chaque instant qui passait, je raffermissais ma prise sur ma force, comme un béhémoth sortirait des profondeurs. Même si le tableau mental pouvait sembler durer des siècles, ce fut à peine le temps d’un battement de cœur. Je n’étais pas à fond, non, mais Zora pouvait deviner une maîtrise de la Force qui déjà de loin dépassait la moyenne.

« Je ne suis pas ce genre de Jedi. »

Je levais la main, l’attaque était directe et tout aussi directement perceptible. A voix résonna dans le stade aussi bien que dans la tête de Zora, impitoyable, inéluctable.. Évidente et puissante.

« Tu vas te retourner ! »

La persuasion ne marchait que sur les esprits faibles. Contre un esprit fort, on avait plus de chance de démolir l’âme du sujet que de le faire ployer, surtout si le sujet en question s’acharnait à résister. Et moi, je poussais l’injonction dans la Force. Zora pouvait certainement sentir ses genoux trembler, monter en elle une envie de bégayer, comme pour répéter mon ordre, et surtout, l’ardente envie de se retourner, et même de revenir. Chaque instant devait être pour elle une douleur perpétuelle, une lutte mentale.

« Moi, je suis un logicien.. Sauver des vies est une affaire mathématique : je calcule par nombre de morts, et j’agis vers ce qui en provoque le moins. C’est ainsi que je fonctionne, et l’équation que tu me poses est simple à résoudre. D’un coté, toi qui ne représente aucune menace pour moi, de l’autre, les quelques morts que tu pourrais faire avant de te faire lamentablement tuée par un tirs de résistant, ou un Sith sur place qui aura tôt fait de moucher l’apprentie que tu es car tu vas contre ses projets. »

Je baissais la main, la libérant de mon injonction. Il était peu probable qu’elle ait cédé, à moins de l’avoir voulu. Mais l’avertissement était net. Comme tous les utilisateurs de la Force, elle devait savoir ce qu’était la Persuasion, et donc comprendre ce que ce qui venait de se passer impliquait quant au rapport de force entre elle et moi niveau mental et Force.
Mais au moment même où je cessais de presser les fondements de son âme, tout mon déploiement de puissance s’estompa, laissant avec elle dans ce stade un homme à l’âge indéchiffrable qui semblait être un sympathique touriste un peu trempé.
Rien.. Aucun vestige du duel de volonté qui venait de se passer. Zora était en droit de se demander, retournée qu’elle pouvait être, si cela avait réellement existé, si elle ne l’avait pas rêvé. Dans ce calme total, elle pouvait tout de même deviner une petite flamme en moi qui, au vue de ses souvenirs lacunaire, ne pouvait que signifier « DANGER »
Ma voix légèrement amusée se fit entendre, un murmure inquiétant qui porta jusqu’à elle tandis que je bondissais, allant pour rejoindre sa position :

« Eh bien, petite fille.. ? Tu ne voulais pas courir ? »


Invité
Anonymous

Je ne peux m'empêcher de marquer un temps d'arrêt lorsque la voix du Jedi parvient jusqu'à mes oreilles. Il a relevé le fait que je sois l'élève de la Dame Noire avant de corriger en ajoutant que je n'étais, finalement, qu'une apprentie. Ces mots me font l'effet d'un poignard qu'on aurait enfoncé lentement en direction de mon corps. Sauf que ce n'est pas lui qui est blessé mais plutôt mon ego. Je me retourne lentement et le dévisage, mon sourire narquois ayant totalement disparu pour laisser place à un regard sombre. Je ne vois pas venir le danger, pas encore. Et c'est sûrement ce qui explique que je ne cherche pas à m'écarter le plus possible de ce misérable...

- "Qu'une apprentie?" je relève sur un ton glacial. "Ho non! Je suis L'Apprentie!"

Me comparer à l'un des misérables insectes de Korriban, moi? Joue-t-il volontairement la carte de la provocation ou son déni est tout ce qu'il y a de plus sincère? Quoi qu'il en soit, ça a fonctionné! Ce n'est plus l'envie de faire couler le sang des citoyens qui me motive mais bien celle de faire couler le sien. Uniquement le sien! Ce mépris, je n'y suis guère habituée! Et une voix au fond de mon âme me pousse à le lui faire ravaler. Il va vite saisir la nuance qui me sépare des autres apprentis de l'Empire! Plus qu'un désir, c'est un devoir que je m'impose...

J'écoute néanmoins ce qu'il me dit tout en sentant la colère grandir en moi. Ainsi donc j'ai droit à un court sur ce que sont les Jedi ou, du moins, le point de vue qu'il a sur ceux qui tergiversent. Ce n'est pas un bon point pour moi car je sais déjà qu'il va m'annoncer qu'il ne fait pas parti de ces faibles qu'il est si facile de manipuler grâce à leur amour de leur prochain. Mais alors, qu'est-il? Qu'est-ce qui m'échappe?

La réponse survient quelques instants plus tard lorsque je sens un étau se refermer sur mon esprit. La pression est telle que je manque de poser un genoux à terre tandis que je lutte pour garder le contrôle de moi-même. Je sais qu'il use de la Persuasion pour me plier à sa volonté. Mais le fait de le savoir ne m'est guère utile en ces circonstances. Je n'ai pas les armes pour me protéger d'une telle attaque et il doit s'en être rendu compte. Son désir est clair: je dois me retourner!

Pourtant je ne suis guère désireuse de jouer à ce petit jeu, à lui donner la satisfaction d'obtempérer. Alors je lutte, sentant mes genoux trembler et mon corps hurler de protestation quand la douleur l'envahit. Je serre les dents et mon visage d'ordinaire si séduisant se retrouve enlaidit par une grimace de souffrance. Je résiste comme je le peux, usant de toute la force mentale dont je peux faire preuve. Mais l'étau se ressert davantage, gagnant en puissance grâce à mon propre refus. Une boucle sans fin, un serpent qui se mord la queue...

Je commence à me retourner tandis que je serre de toutes mes forces mes poings. Du sang s'écoule de ma main biologique quand mes ongles s'enfoncent dans sa paume. Et ça ne fait qu'ajouter à ma souffrance. Je suis sur le point de céder quand finalement la pression s'estompe. Je reste alors haletante, faible et désemparée. C'est alors un regard de haine que je décoche à mon adversaire et cette fois-ci, mon sourire à disparu. Je l'ai sous-estimé, clairement! Pourtant je ne suis pas prête à rendre les armes. Loin de là...

Je le suis du regard alors qu'il bondit pour me rejoindre, me qualifiant de... petite fille? Ai-je bien entendu? Est-ce de l'arrogance ou simplement l'assurance qu'il m'est supérieur qui le pousse à me traiter ainsi? Toujours est-il que je ne suis pas du genre à baisser les bras si rapidement. Et encore moins à fuir...

Finalement je retrouve mon calme et ma respiration se stabilise. Je me redresse alors et me drape dans la contenance qui m'a un instant échappée. Puis j'éclate d'un rire mauvais et me tourne pour lui faire face.

- "Fuir, moi?" je relève avec dédain. "Je reconnais que ta maîtrise de la Persuasion est impressionnante mais comme je te l'ai dit j'ai été formée par la Dame Noire elle-même! Et laisse-moi te dire qu'au petit jeu de l'intimidation ou de la peur, tu aurais beaucoup à apprendre d'elle..."

Certes, il m'inquiète! Mais parler de peur serait prématuré! Après tant d'années aux côtés de l'Impératrice, écrasée par son aura maléfique et ses jeux cruels, j'ai largement de quoi voir venir. Il m'a ébranlé, c'est vrai! Mais jamais il ne pourra égaler les prouesses d'Ynnitach lorsqu'il s'agit de faire naître la terreur dans l'esprit de quelqu'un! Jamais!

- "Alors si tu crois un seul instant que je vais ployer face à toi et ce volontairement, que je vais te donner la satisfaction de fuir devant toi... Et bien tu te trompes lourdement Jedi! Il en faut plus pour me faire ployer qu'une maîtrise convaincante de la Force!"

Je joue un jeu dangereux et je le sais! Mais pourtant quel choix ai-je? Fuir, comme il le préconise? Je resterais peut-être en vie mais mon ego, lui, ne s'en remettrait pas! Les Sith sont supérieurs aux Jedi, c'est une évidence absolue pour moi! Et malgré la différence de niveau qui semble nous séparer lui et moi, je n'endosserai jamais le rôle de la proie tant qu'il me restera un souffle de vie. Je ne sais pas à quel genre de jeu ce Jedi pense pouvoir me faire participer mais il comprendra bien assez tôt que je ne suis pas de celles qui ploient l'échine.

Parallèlement la situation a évolué: si j'étais il y a quelques secondes une menace pour les habitants de cette planète maintenant je ne suis guère plus qu'une cible qu'il peut aisément maîtriser comme il vient de le faire grâce à sa maîtrise de la Force. N'étant plus une menace pour les civils, il agira peut-être avec moins de violence. D'un autre côté il m'a déjà surprise alors il pourrait très bien recommencer.

Aussi, même si l'envie de dégainer mes sabres me tente au plus haut point, c'est toujours les mains désarmées que je fais un petit pas dans sa direction. Une bravade qui ne lui aura certainement pas échappé. J'écarte les bras une nouvelle fois et j'ai l'impression que nous sommes retombées à la case départ:

- "Dis-moi... Me ferais-tu du mal alors que je ne suis plus une menace dans l'immédiat? T'en prendrais-tu à une personne qui, si elle ne se rend pas, ne fait néanmoins rien qui pourrait mettre qui que ce soit en danger?"

La véritable question est là, désormais! S'il a agit pour m'empêcher de nuire, pour écarter un danger qui pèse sur les civils, en fera-t-il de même sans ce prétexte? Je joue ma dernière carte et j'en suis consciente. Mais je suis également curieuse de voir jusqu'à où il est prêt à aller!

- "Et maintenant?"

Retour à la case départ? L'affrontement est inévitable, je le sais aussi bien que je le sens. Mais j'ai décidé de lui laisser l'initiative. Car, finalement, c'est ainsi que je verrai vraiment à qui j'ai à faire...
Invité
Anonymous

« Comme beaucoup de Sith, il te reste à apprendre à te méfier de ce que tu ignores, et de cesser de considérer ce que tu vois comme la globalité.. En un mot : la sagesse.»

Je l’avais laissé avancer, stoïque, puis j’avais reculé. Je n’avais pas agis par crainte, non. Si Zora connaissait l’art du sabre plus loin que « planter le type d’en face », elle devait savoir ce qu’était le Ma-ai. Un intervalle, un périmètre de défense propre à la longueur d’un bras, d’une arme, et la vitesse d’utilisation. C’était l’ultime rempart du manieur d’arme, une zone qu’il se devait de maitriser totalement. Zora se savait en dessous de moi, aussi, au duel, la prise de risque était avantageuse. Mais pour moi qui jouissais sur elle d’un pouvoir supérieur, je ne pouvais me permettre de prendre des risques idiots. Je ne pouvais la laisser entrer dans mon aire vitale à la légère.
Ma mission ici était supérieure, et ce n’était pas mon genre de pêcher par excès de confiance. Ma prudence passerait peut-être pour de la peur, et quelque part, tant mieux. Ce serait une grossière erreur de sa part que de me croire acculé. Non.. Je gardais simplement mes chances au niveau optimal. Je concevais dans chaque plan parfait un pourcentage d’erreur. Laisser Zora m’approcher de trop était une marge conséquence et inutile.

Inutile.. Tout comme ce combat que, par la même, j’esquivais.

« La torture.. La douleur.. Tout cela, nous l’avons déjà vu. C’est une pratique sans originalité. La vérité, c’est que tu n’as aucune idée de ce que je pourrais te faire. Ni comment je pourrais le faire.. Et à quel point je n’ai nul besoin de te faire peur ou mal pour achever ce que j’ai à faire. »

Je croisais mes mains dans mon dos. Mes pas rapides étaient d'infimes foulées, et sous ma jupe de bure qui ondulait au vent, il était aisé de croire que je glissais au lieu de marcher. Je plongeais mon œil anthracite dans celui de Zora. Une seconde, un instant, un regard. Son attention était prise. Et Zora put entendre dans son dos un bruit de sabre laser qu’on allume et qu’on lève. Un éclaire frappa, donnant à son imagination la lumière qu’il manquait pour qu’elle puisse croire qu’on venait de la sabrer.. Puis plus rien. Rien de plus qu'un jeu d'esprit.

Paisible, tranquille… C’était dans cette paix totale et cette harmonie parfaite que je montrais ma maîtrise de la Force, de l’environnement, et de la situation. Un infime sourire sibyllin hantait mes joues. L'arrogance n'était pas mon pêché, aussi mes indices de méfiances étaient au maximum. Mais pour tirer le meilleur parti de la situation, je ne devais pas avoir l'air d'être un Jedi aux aguets, ayant peur de son ombre. Non.. J’exécutais le rôle de la puissance écrasante qui se savait suffisamment fort pour pouvoir se permettre des largesses et un laxisme qui n'étaient absolument pas pratiqués ici sinon d'une manière factice. Un masque d'orgueil.. J'esperai lui faire croire que cette déviance de ma part m'éloignais des Jedi, et que ce faisant, elle avait bien plus à craindre de moi qu'elle n'avait à craindre d'un Jedi "droit". Et encore... Si elle savait...

« Je ne sais quels Jedi tu as rencontré, mais tu as l’idiote idée de me prendre pour un imbécile. Allons, Apprentie.. Tu crois pouvoir me persuader que tu n’es pas une menace ? Que tu ne feras de mal à personne pour le restant de te jours ? Tu es un danger potentiel. Pas une probabilité hasardeuse, mais la réelle promesse de bains de sang à venir. Si j’étais dos au mur, à peser ta vie face à celles que tu feras perdre, j’aurai déjà pris ta tête. »

Je secouais la tête, un sombre rire échappant de mes lèvres, tandis que je posais une main sur mon front, comme pour calmer une froide hilarité parfaitement maîtrisée. Il était impossible de douter que oui, je l'aurai faits.

« Tu ne comprends pas grand-chose, n’est-ce pas ? C’était si simple de retourner des idéaux que tu ne comprenais pas contre des jeunes padawan naïfs et sans expériences. Pourquoi est-ce que je ne croque pas sous ces dents qui pourtant selon toi avaient déjà décroché des lunes.. ? Pourquoi est-ce que je ne suis pas aussi simple à mettre en difficulté que de jeunes novices..? »

Ma déduction était juste, je le sentais. Souvent j’avais eu ce sentiment. Une probabilité puissante à laquelle venait s’ajouter une lecture parfaite d’un esprit. Je n’avais pas frappé les défenses mentales de mon adversaire, et pourtant.. C’était comme pour Myrrha ou d’autres avant elle : lorsqu’un doute raisonnable taraude un esprit, il cherche les réponses. Et l’écart de niveau entre Zora et moi me donnait la possibilité de trouver ces réponses sans avoir à poser de questions. La Force était mon alliée.. Par ailleurs, Zora allait peut-être se rendre compte d'une autre erreur. A m'avoir suivie ici, elle décrédibilisait de beaucoup ses menaces sur civils. Elle avait bien quelques minutes de routes avant de pouvoir rencontrer un passant, et il était impensable qu'elle puisse arriver à faire du mal à ce quidam sans que j'ai eu le temps de la mettre en difficulté entre temps.

« Si je porte un sabre, c’est pour me battre. Je ne suis pas un pion au service de la paix que l’on manipule avec des menaces ou que l’on trouble avec des artifices. Tu peux à peine me cacher les plus sombres recoins de ton esprits, et tu voudrais m’avoir au bluff, et en m’apitoyant ? Soit.. Jouons le jeu. Je n’ai aucune envie de te tuer. Et parce que les Jedi n’ont jamais envie de tuer, ils ont d’autres moyens de neutraliser une menace.. »

Je fis un geste de la main, captant à nouveau son attention. En un battement de cils, elle put voir une bonne dizaines de situation où elle était présente.. Endormie à l’aide d‘une stase de Force dans un caisson, emprisonnée dans une cellule Jedi, ou bien entourée de Jedi, elle sentait son lien à la Force disparaître ou même encore une Zora qui contemplait avec horreur des moignons fumants là ou étaient ses mains.
Lorsqu’elle reprit pieds dans la réalité, elle avait face à elle un Jedi, moi, sabre au poing, lame allumée, une lame d’un vert trop sombre pour être naturel. Je n’étais pas en garde, non. Mon sabre était pointé vers le bas : je n’imposais aucun duel, non. Mais j’asticotais clairement ce faisant sa volonté évidente de me forcer au combat.

Enfin, dans une imitation parfaite du sarcasme, ma voix tomba dans une question qui n’était pas la mienne. Quatre mots plagiés qui pourtant, de ma bouche, étaient la promesse concrète de ce qu’elle avait vu, alors que les siens avaient étés une bravade puérile.

« Et maintenant, mon enfant ? »

Si je n’avais pas agis, si je n’avais pas mis la main sur elle, ou m’en était détaché, c’est parque dans un cas comme d’un l’autre je n’arriverai pas à résoudre un problème. Cette jeune fille, sa présence ici correspondait à un paradoxe. Et lorsqu’une situation semble illogique, ce n’est jamais parce qu’un esprit manque de rationnel, mais uniquement parce que notre compréhension n’as pas les clefs pour remettre à l’endroit les faits qu’elle veut analyser. Cette enfant avait des choses à m’apprendre, et cela devait être important. Au fond, j’aurai aimé dire que c’était parce que je la croyais lorsqu’elle me disait qu’elle était la suivante de la Dame Noire, et donc qu’elle avait un intérêt stratégique fort.. Mais quelque part, je me disais que réussir à mettre du plomb dans le crâne d’un Sith qui commence à perdre la logique de son ordre dans ses actes.. C’était réussir à lui ouvrir la voie de la salvation.
Velyriana..

Non… Non. Non, il y avait quelque chose d’autre. La Force elle-même me susurrait que je ne devais pas la planter là, comme il me serait si simple de le faire. Alors quoi.. ?

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