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Bordure extérieure – Secteur d'Esstran – Dromund Kaas
Année 21.568 de la Fondation de la République Galactique, mois d'Elona, 11 Atunda


Comme bien des planètes engoncées dans le Côté Obscur, Dromund Kaas était une planète qui ne brillait pas par son charme. Darth Valeras s'y était rendu à plusieurs reprises, le plus souvent en compagnie de son maître, feu Darth Jugal. Membre important du Clergé puis chef de l'institution, ses fonctions lui imposaient de se déplacer régulièrement dans les territoires impériaux, et plus spécifiquement dans ceux où se concentrait le pouvoir. Récemment, les territoires sith avaient subi l'influence de Dromund Kaas et de Korriban. A une époque où l'Empire Sith n'avait pas été reconstitué, les deux planètes formaient les points centraux des régions aujourd'hui unifiées. Korriban et Dromund Kaas avaient été longtemps de farouches rivales. Aujourd'hui, Dromund Kaas était la capitale d'un empire ressuscité, et si Korriban conservait immanquablement un statut à part, elle n'était pas le point central d'où se décidait la politique de l'Empire.

Le climat local n'avait rien à envier à celui de Korriban. La planète d'origine des Sith était aride, couverte de déserts et de vallées de couleur ocre. Les sècheresses n'étaient pas rares. Les journées pouvaient être effroyablement chaudes, tandis que les nuits pouvaient être piquantes de froid. Dromund Kaas, quant à elle, présentait un climat aussi désagréable que celui de Korriban, mais en totale opposition. Il pleuvait régulièrement, et de puissantes tempêtes étaient souvent à craindre. Il pouvait faire chaud, mais d'une chaleur humide, rendant les choses poisseuses, ce qui était pire qu'une chaleur sèche. A l'inverse de Korriban, la capitale de l'Empire étaient fortement peuplée. Kaas City était une métropole en bien des points semblable aux villes des mondes du Noyau. De grands bâtiments avaient été érigés, et des tours gigantesques se dressaient. L'Empire Sith n'avait rien d'un territoire arriéré et stupide. On trouvait tout ce qui existait du côté républicain : des grandes entreprises, des banques, des supermarchés, des bureaux, des transports en commun.

L'endroit où se rendait Darth Valeras n'avait toutefois rien d'une destination habituelle pour les habitants de la planète, le palais impérial. Complexe impressionnant de bâtiments, le Palais Impérial avait été agrandi il y a peu. C'était la résidence de l'Impératrice, le lieu de réunion du Conseil Noir, là où se trouvait la Cour impériale ainsi qu'une partie de l'administration impériale. Deux semaines auparavant, le Maître d'Armes de Korriban avait demandé une audience auprès de l'Impératrice. Même pour un Seigneur Sith, il fallait demander une audience assez tôt, le délai d'attente restant fort long. L'Impératrice, en tant que chef d'état de l'Empire, avait de nombreuses occupations et ne pouvait se permettre des distractions inopportunes. Soucieux du respect des formes, consciencieux quant à l'étiquette, Darth Valeras avait veillé à ne commettre aucun impair.

Il se trouvait donc désormais dans une antichambre du palais impérial, attendant d'être introduit dans un salon de réception où l'Impératrice pouvait recevoir en privé tel Seigneur Sith, tel Moff, tel militaire, bref tout qui elle acceptait de rencontrer pour un court tête-à-tête. Ce genre de rencontres ne durait guère longtemps et il convenait d'entrer rapidement dans le vif du sujet.

Après plusieurs minutes à attendre, un valet vint avertir le Seigneur Sith qu'il pouvait entrer dans le salon. Il s'exécuta et se retrouva dans une belle pièce, avec de hauts plafonds et une riche décoration. Clairement, il s'agissait d'en mettre plein la vue aux invités, quand bien même il ne s'agissait que d'une brève rencontre somme toute assez informelle.

A quelques mètres de là se dressait l'Impératrice. Dans la pièce, on trouvait des fauteuils ainsi qu'une table basse. Darth Valeras s'avança et fit le salut que la politesse imposait de présenter à l'Impératrice des Sith. Il s'agissait d'abaisser le buste, main droite en poing sur la torse. Pour des êtres inférieurs aux Sith ou dans des circonstances plus formelles, la révérence pouvait consister à s'abaisser totalement, en mettant genou en terre.

    « Votre Altesse. »


Le Seigneur Sith put enfin porter son regard sur celle qui commandait à l'Empire Sith. Indéniablement, Darth Ynnitatch était une belle femme. Son corps, musclé pour la guerre, conservait une féminité sensuelle qui pouvait également servir d'arme. Il ne devait pas être difficile pour la Sith d'éveiller le désir des hommes. Ce qui, ensuite, permettait probablement de mieux les abattre. Tous les coups étaient permis parmi les Sith lorsqu'il s'agissait d'atteindre le pouvoir. Darth Valeras attendit que l'Impératrice lui propose de s'asseoir et d'exposer les raisons de sa présence avant de reprendre la parole. Malgré le peu de goût qu'avait le Sith pour les discours, il faisait toujours fort attention à la manière de s'adresser à autrui. Il était avant tout un individu tempéré et d'une froide amabilité, le distinguant parfois de certains Sith d'un rang équivalent parfois tenté par le mépris et la morgue.

    « Votre Altesse, je vais veiller à être concis afin de ne pas accaparer trop de votre temps.

    Sans doute le savez-vous, je suis resté plutôt isolé de la sphère politique impériale ces dernières années. Durant toute cette période, j'ai préféré agir comme Maître d'Armes de l'Académie de Korriban, afin de former les combattants qui, demain, devront affronter les Jedi. J'ose penser humblement que ma tâche a été utile pour le bien de l'Empire et qu'elle a permis de séparer le bon grain de l'ivraie.

    Je n'entends pas plus maintenant m'immiscer dans les matières politiques. Par contre, il me semble important de prendre en charge certaines responsabilités. Nous vivons dans des temps... particuliers. L'Empire a obtenu récemment de nouveaux territoires, sur lesquels son emprise n'est pas encore totalement assurée et où des rébellions sont envisageables. Les Jedi, maintenant, connaissent notre existence. Tout cela crée une situation potentiellement dangereuse pour l'Empire.

    La fonction de Grand Inquisiteur est aujourd'hui vacante, et je pense pouvoir démontrer mes capacités en l'exerçant. J'ai consacré ma vie au combat au sabre laser et à l'usage de la Force. J'ai affronté de nombreux Jedi au cours de mon existence, j'ai participé à la préparation de l'invasion d'Artorias, ainsi qu'à cette dernière. Je suis connu des membres du Clergé et apprécié. Je pense avoir prouvé ma fidélité à l'Empire et au Trône impérial. »


Il était peut-être bon de le préciser. Son maître avait été Darth Jugal, Cardinal Noir et traître de l'Empire. Cela soulevait les suspicions.

    « Je ne vous dirai pas que la mort de mon maître a été un moment de joie pour moi. Je l'appréciais mais j'ignorais tout de ses plans de traîtrise, lui et moi menions nos vies séparément. Il était un traître, vous l'avez fait exécuter... Je n'ai rien à objecter. Vous avez agi comme tout véritable Sith doit agir dans ces situations. Darth Jugal est responsable de sa mort. »


Darth Valeras n'allait pas mettre à mal son futur dans l'Empire pour un individu mort. Il comprenait parfaitement les motifs de l'Impératrice, cela suffisait. Non, s'il fallait blâmer quelqu'un c'était l'apprentie qui s'était laissée aller à exécuter un Seigneur Sith.

    « Je pourrais me lancer dans un discours long et argumenté... Mais je suis un homme d'action, pas de parole. D'une certaine façon c'est peut-être un élément en ma faveur. L'Inquisition agit, avec discrétion et efficacité, elle n'a pas pour but de s'exprimer.

    J'espère que mon passé plaidera en ma faveur, et je m'en remets à vous. »

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Ce jour était celui où la Dame Noire recevait certains des membres les plus influents de l’Empire Sith en devenir. Malgré une apparence de stabilité il y avait néanmoins des manques certains au sein de ses institutions. Et plus encore depuis la trahison de Darth Jugal et la purge interne qui s’en est suivie. La place du Clergé Sith était primordiale au sein de la société impériale et plus encore sur les planètes nouvellement acquises suite au traité d’Artorias. Et plus tard par le biais de conquêtes futures déjà planifiées. Aujourd’hui les premiers entretiens avaient surtout eu pour objet des nominations de Moff ou de certains officiers à des postes à responsabilité dans les forces armées impériales, manque dû encore et toujours à la purge.
 
Mais à présent ce n’était pas un visiteur ordinaire qui attendait dans l’antichambre. Il s’agissait du seigneur Valeras. Bien qu’il soit encore un inconnu, un Sith parmi d’autres au sein de l’Empire, il n’en reste pas moins un seigneur Sith et un personnage plutôt intéressant. Ce qui le rendait réellement intéressant était sa demande d’un entretien privé avec la Dame Noire elle-même, surtout lorsque l’on sait ce qu’il a été.  Et tout cela, Darth Ynnitach le savait. Lorsque sa demande de rendez-vous fut enregistrée et approuvée, l’intendant de la Dame Noire avait effectué les recherches nécessaires pour sa maîtresse. Les renseignements n’étaient guères difficiles à trouver, mais sans conteste qu’ils ont grandement intéressés la Sith.
  
Darth Ynnitach avait lue avec une certaine avidité les données qui lui avaient été transmises. Ancien apprenti de Darth Jugal. C’était un mauvais point pour lui, un handicap sérieux quant à un possible avenir dans l’Empire. D’autant que la Dame Noire est plutôt rancunière concernant ceux qui la trahissent. Et la Sith veillera à ce que l’héritage de ce traître de Jugal disparaisse définitivement !

Il s’est aussi illustré en tant que Maître d’Armes de l’académie de Korriban. Former les futures générations et ce durant tant d’années était une marque d’abnégation envers l’Ordre qu’il fallait souligner.

Mais le plus important était ceci. Lady Elizabeth Kane. Une femme trentenaire avec qui il est marié. Le plus intéressant dans tout cela est que cette femme soit Moff. Certes, d’une planète sans grande importance. Mais bien administrée à ce qu’elle sait et le fait d’être nommée à un tel poste à un âge  aussi jeune démontre de grandes capacités et aussi une ambition certaine. Un détail intéressant. De plus cela « donne » à Valeras un pied dans l’appareil politico-administratif de l’Empire, même si encore limité pour l’instant.
 
Le visiteur précédent venait de sortir. Un militaire guindé mais qui avait su faire en sorte que l’entretien ne dure pas trop longtemps et avait même esquissé un sourire en apprenant sa promotion et l’attention que la Dame Noire pouvait lui porter pour lui annoncer cette promotion par ce biais.

Un serviteur approchait par une entrée secondaire pour lui informer que son prochain visiteur attendait déjà dans le petit salon. Darth Valeras était donc ponctuel. Mais à quoi s’attendre d’autre ? Après tout lorsque l’on demande audience auprès de la Reine Noire, il était plus que normal d’être  présent à l’heure dite ! Dès l’entrée du quinquagénaire, elle le fixait de son regard violet. Il s’avançait, fier, d’un pas mesuré avant de s’arrêter et de s’incliner en guise de salut. Le poing apposé sur sa poitrine. Et elle continuait encore de le toiser, sans ciller alors qu’il se relevait. Son visage finit par se fendre d’un sourire poli au bout de quelques instants. Sa main gantée se redressait, paume ouverte vers le haut, désignant un fauteuil, l’invitant à s’asseoir. Selon le protocole quelque peu paranoïaque de Darth Ynnitach, qui n’est au final qu’un des nombreux legs de sa maîtresse de mère, les fauteuils qui lui faisaient face se trouvaient à une distance raisonnable de trois longueurs de sabre laser. Ce qui plaçait de facto les visiteurs au rang de personnes de peu de confiance dans l’ordre de préséance.
 
-Je vous en prie, seigneur Valeras. L’invitait-elle à commencer sans se dépareiller de son sourire qui tranchait avec l’attitude austère du Sith.
 
Et dès qu’elle l’invitait à parler le voilà qu’il commençait son laïus. A se vendre en mettant en avant sa plus grande œuvre. Celle d’avoir été maître d’armes à l’académie de Korriban. Tout en pointant du doigt que le poste qu’il convoite est libre. Remettant une fois encore sur le tapis la question quant au devenir du Clergé Sith. Plusieurs candidats étaient sur les rangs et le seigneur Valeras en était le dernier d’entre eux en date. Mais aussi dans ce que l’on pourrait considérer comme  « l’affection » que la Dame Noire des Sith peut lui porter. C’est la première fois qu’ils se rencontrent. Mais la méfiance de la Dame Sith, pour ne  pas dire la paranoïa, qu’elle a pour ceux ayant été proche du seigneur Sith traître Darth Jugal n’était pas pour faciliter une relation future.

D’autant que le succès qu’a été le rituel sur Byss  plaçait Darth Ynnitach comme une icône vivante des Sith et du Côté Obscur. De ce fait l’influence du Clergé Sith se reposait dorénavant essentiellement sur elle. Après tout la plupart des Seigneurs Noirs précédents le sont devenus par de longues luttes intestines pour le pouvoir avant d’être vaincu par les Jedi et la République… ou alors par les siens, envieux de son pouvoir et cherchant à se libérer de son oppression. Ce fut pareil pour Darth Ynnitach. Elle aussi avait manœuvré pour en arriver là. Mais elle est aussi la dernière en date, et ce depuis longtemps, qui a été désignée par ses illustres prédécesseurs comme digne de régner sur les Sith. Certes, cela ne garantissait en rien sa survie dans l’avenir. Les trahisons existeront toujours. Mais avec ce rituel, la Dame Noire savait très bien tout le bénéfice il y avait à en retirer et en particulier le fait d’avoir enchaîné pernicieusement le Clergé Sith à son existence…
 
*Ton passé ? Ton passé est un obstacle et tu le sais ! Heureusement pour toi que tu as d’autres atouts… Sans cela je serais déjà en train de dévorer ton cœur, bâtard de Jugal !*
 
-Seigneur Valeras. J’apprécie votre franchise et le fait que vous soyez venue jusqu’à moi pour me faire part de votre ambition. Contrairement à beaucoup qui préfère agir sans aucune autre considération que leur petite personne au détriment de l’Empire. Votre passé, au delà de toute considération quant au fait que le traître Jugal fut votre maître, parle pour vous comme un Sith dévoué à l’Empire et à notre cause. Vous vous doutez bien qu’un tel poste au sein du Clergé attire les envieux et vous êtes le dernier en date ! Mais vous êtes proches du Clergé, connaissez les rouages et son fonctionnement. De plus, le fait que vous soyez un Sith doué pour le combat est un grand point en votre faveur. Tout comme vos agissements durant les préliminaires à l’invasion d’Artorias.
 
*Et surtout le fait que tu te sois tenu pendant longtemps, éloigné de la politique de Dromund Kaas. Et de ton répugnant mentor.*
 
-C’est donc avec joie que j’accède à votre requête. Seigneur Valeras vous serez le prochain Grand Inquisiteur du Clergé Sith.
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Darth Valeras ne s'était pas attendu à ce que l'Impératrice soit si rapidement convaincue par son argumentation. Oh, oui, il ne s'était pas mal vendu. C'était ce qui attendait lui, n'est-ce pas? Mais il avait cru qu'elle tournerait autour du pot, émettrait des réserves... Enfin, ce n'était pas plus mal. Il était sans doute rassurant de voir que l'Impératrice était de ces chefs d'état capables de prendre rapidement des décisions, plutôt que de se complaire dans le doute et l'hésitation, comme la république l'avait fait si souvent.

L'entretien n'était pas particulièrement chaleureux. En même temps, ce n'était sans doute pas un terme adéquat pour désigner la majeure partie des membres de l'Ordre Sith. Darth Valeras était lui-même plutôt froid. Et ses blessures de Tatooïne étaient toujours en train de se résorber, ce qui n'améliorait pas son humeur. Quant à Lady Elisabeth, à peine l'avait-il vue sur Korriban qu'elle avait du repartir, tandis que lui se rendait sur Dromund Kaas. Il doutait pouvoir encore la recroiser bientôt. Heureusement, ils se parlaient régulièrement, tous les jours ou presque.

Cette pensée vint éveiller un questionnement chez le Sith. Pourquoi l'Impératrice n'avait-elle pas d'époux? Les Sith n'étaient pas soumis au célibat. Les unions n'étaient pas rares, ou du moins les liaisons. Le sexe n'était absolument pas tabou et il n'y avait aucune raison de restreindre les mariages. Bon nombre de Seigneurs Sith espéraient d'ailleurs fournir des héritiers dignes, un jour, de porter également le titre de Maître Sith. Dans le cas de l'Impératrice, un mariage pouvait signifier une alliance très intéressante. Mais peut-être répugnait-elle à se lier symboliquement à un homme.


    « Je vous remercie de la confiance que vous m'accordez, Dame Noire. »


Confiance était sans doute un bien grand mot. Il n'était pas dupe, elle se méfiait probablement de lui. Connue pour sa prudence, voire sa paranoïa, Darth Ynnitatch n'était tout simplement pas du genre à tomber dans les bras du premier venu. Elle devait rester suspicieuse, c'était compréhensible.


    « Si vos plans concernant Dubrillion trouvent une issue heureuse, je veillerai à ce que la planète soit purgée de tout élément séditieux. Vous pouvez compter sur moi et sur l'Inquisition. »


L'institution inquisitoriale avait sans doute été trop timide ces derniers temps. A un moment où, justement, l'Empire prenait de l'ampleur et agrandissait son territoire, il devenait urgent de pacifier les terres obtenues lors du Traité d'Artorias. La présence de Darth Valeras sur Phindar avait été liée à cette problématique. Il convenait désormais de prendre les problèmes à bras le corps et de faire de l'Inquisition une réelle police politique du nouvel Etat impérial, toujours en formation.

    « Je ne vais pas abuser plus de votre temps, ma Dame. Je conçois qu'il est précieux. Je veillerai à me maintenir en contact avec le Trône Impérial, afin que vous soyez au fait du travail que je compte mener à la tête de l'Inquisition. »


Les salutations furent polies et ceci fait, Darth Valeras n'eut plus qu'une chose en tête : prendre les rênes de l'Inquisition, pour assurer la stabilité nécessaire à l'Empire.
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