Galdur
Galdur
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Il est huit heures du matin et tout va bien sur Trandosha. Tout ? Presque. Même si la chaleur n'as pas encore commencée à apposer sa marque pesante sur la ville de Varic, perdue en plein désert, les esprits étaient occupés à penser à autre chose qu'au zénith qui allait venir.
De ce que l'on pouvait en dire, Varic était un peu une sorte de petit refuge du désert. Ce n'était pas spécialement une très grande ville. Avec ses murailles en matériaux de récupérations et ses maisons en taules et métal, Varic était à l'image de ses habitants : Rafistolés, rouillés, crasseux, mais pourtant toujours debout en plein milieu du désert et des tempêtes de sables. Ce genre de style tout en récupération était assez commun aux villes de Trandosha, en particulier depuis le début de la crise financière qui frappait la planète depuis la mise en place du blocus de Kashyyyk. Officiellement, seulement, cela dit. Mais bon, après tout, ceux qui n'habitaient guère la planète n'étaient pas en mesure de subir ses lois, n'est-ce pas ? Avec autant de jeunes qui quittaient la planète pour s'élancer vers les étoiles, vers la grande chasse de la vie, il était difficile pour les instances de Trandosha de contrôler les bêtises que ses expatriés faisaient en dehors des sables de la Gardienne Jagganath. Mais d'un coté, comment leur en vouloir ? Il n'était pas si différent de vivre sur Trandosha que de vivre à l'état de nature. Le rationnement des ressources était insuffisant et il fallait se sustenter par la chasse.

De manière générale, la vie des Trandoshans était très différente selon l'aire géographique. On pouvait aisément séparer la population en deux : les urbains et les ruraux.
Les ruraux composaient des familles hétéroclites qui avaient pour coutumes d'échanger leurs fils et leurs filles avec ceux d'autres familles pour peaufiner des mariages arrangés afin de récolter plus de nouveaux-nés. Plus de bras disponibles, plus de rendement. Les ruraux vivaient des secteurs primaires. Sur la côte, ils pêchaient. Dans la jungle, ils chassaient. Dans le désert, ils creusaient des puits et traquaient les reptiles. Dans les steppes, ils élevaient des montures qu'ils chevauchaient pour aller chasser d'autres membres de cette espèce à l'état sauvage ou qu'ils capturaient afin de s'en servir comme monture pour recommencer à chasser plus d'entre elles, etc... D'autres encore travaillaient le bois, la pierre ou les minéraux.
Tout ce beau monde apportait donc les matières premières.

Les urbains étaient en général tous issus de famille rurales, à l'exception qu'ils avaient abandonnés la vie simple pour s'occuper de tâches différentes dans les villes et pour y vivre. Ils étaient pour beaucoup des ouvriers divers, des ingénieurs ou encore des tanneurs et des équarrisseurs. Ceux là gagnaient tout juste de quoi survivre.
Leur rôle, c'était de transformer les matières premières. Ou bien, dans une moindre mesure, d'en apporter aussi, comme avec les compagnies des eaux appartenant aux localités.

- - -

Varic ne faisait donc pas exception à la mécanique de fonctionnement de la société des Trandoshans. Aussi, quand les récentes tempêtes de sables eurent finalement raison des installations peu renforcées de pompage, d'épuration et de distribution de l'eau de la cité, bien vite, un très large problème apparut.
Certaines familles rurales du désert avaient apportés leur aide en détournant certains de leurs puits vers la ville et en partageant leurs ressources. Néanmoins, il apparaissait net aux yeux de tous qu'il allait bien vite falloir remettre en état les systèmes hydrauliques de la ville.
Pour l'occasion, le Seigneur de Guerre ne s'était même pas attardé plus de trois secondes sur l'affaire. Il avait envoyé des messagers dans les divers logis des Anciens et les avait gratifié d'un splendide « Démerdez vous. Je veux des résultats ».
Le fait était que lorsque l'on inspectait le regard du Seigneur quand il avait affaire à ce genre de soucis, ses yeux renvoyaient toujours le même message.

Et ce message, c'était : « Espèce de sombre petit asticot. Tu as intérêt à ne pas te rater sur ce coup là où bien je vais te faire comprendre ce que veux vraiment dire passer un sale quart d'heure. ».

Outre le fait que lorsque le chef donnait un ordre, tout le monde s'empressait de l’exécuter, autre chose entrait en compte : la récompense. Ce n'était peut-être pas quelque chose de physique, mais il semblait évident pour chacun des anciens que la résolution de cette situation allait leur profiter. Pour eux comme pour leur clan.

Aussi dans sa volonté de saisir l'opportunité de doubler ses rivaux et d'apporter d'avantage de gravitas à son nom, le vénérable Hmrossk s'était décidé à agir. Pour lui, parce qu'il connaissait bien les sables, ayant passé sa jeunesse roulé dedans, il était évident que tenter de réparer quoique ce soit était vain. Les tempêtes de sables étaient parfois très violentes, et le pauvre matériel de la cité n'avait guère été conçu pour tenir face à de tels assauts.
Hmrossk avait décidé de prendre quelques risques et de payer de sa poche ce qui allait peut-être lui permettre de reprendre l'avantage dans le combat permanent des clans. Mais pour cela, il allait avoir besoin d'un petit coup de main financier.

« Ah... Jorssk ? Prépare le système de communication. J'ai.. d'importantes transmissions à faire passer. »

Voyl Clawback
Voyl Clawback
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Coruscant – Quartier des Finances -  Tour du CBI – 243e etage - 3:26 pm

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Deux semaines standards s'étaient écoulées depuis l'entrevue du patronat avec le ministre de l'Economie et du Trésor sur Corellia. Trop tôt encore pour dire si tout ce remue-ménage avait servi à quelque chose. A peine rentré sur Coruscant, Clawback avait repris son train de vie où il l'avait laissé, sans même s'octroyer une soirée de repos. Ce qui n'avait surpris personne. Reshord et Key avait été implicitement priés de suivre. Si le premier était trop habitué au zèle de son associé pour avoir seulement espérer passer quelques heures tranquille, le second s'était fait proprement remonter les bretelles pour avoir osé évoquer l'idée. Résigné, le sous-directeur s'était retranché dans ses bureaux et n'avait plus risqué d'en sortir avant d'avoir endigué tout le retard accumulé durant leur voyage.

Les affaires courantes ne variaient guère en cette période d'attente nerveuse pour les acteurs républicains. Les holo-journaux avaient bien du mal à sortir de nouveaux sujets intéressants, se contentant la plupart du temps de repasser en boucle les évènements récents.

Et Clawback, du haut de sa tour d'ivoire, avait repris ses habitudes de métronome, jusqu'à ce qu'un « imprévu » vienne, un après-midi, mettre un peu de sel dans ce quotidien qui aurait ennuyé un ermite anx. Le standard du service commercial avait reçu le matin même une communication en provenance de Trandosha. Un tel événement ne s'était plus produit depuis...? Depuis trop longtemps pour qu'aucun des intermédiaires ne s'en souviennent.

« La demande concerne un financement à l'encontre d'une localité isolée, déclama son interlocuteur holographique »

La première partie de la phrase avait éveillé son intérêt, la seconde avait soulevé certaines inquiétudes.

« Le client a précisé qu'il était tout disposé à recevoir le représentant pour discuter rapidement de l'affaire, cela semble assez urgent. 

-S'agit-il d'un officiel ? demanda Clawback, surpris. »

De mémoire, aucune des affaires en cours ne concernaient Trandosha, bien qu'il ait autre chose à faire que de consulter les carnets du département du Trésor pour y suivre les ouvertures de comptes ou les financements accordés.

« Je l'ignore, monsieur, mais notre interlocuteur a bien précisé qu'il souhaitait s'adresser « au représentant légal ». J'ai pensé qu'il était de mon devoir de vous faire remonter l'information. »

D'habitude, pour les simples demande de prêts, particuliers et petites entreprises se voyaient confrontées à leurs commerciaux. N'étaient-ils pas payés pour cela ? On ne sonnait pas les membres de la direction comme des portiers. Pourtant, Clawback ne débouta pas l'employé, conscient qu'il tenait là une occasion qui ne se représenterait pas de si tôt.

« Vous avez bien fait, dit-il d'un ton presque martial, passez-moi une copie de la demande sur le canal trois du deux-cent quarante-troisième, je vous prie. Vous pouvez d'ores et déjà envoyer un courrier aux services du Trésor, demandant au responsable des financements de me contacter sous vingt-quatre heures standards.

-Tout de suite, obtempéra le commercial d'un ton visiblement ravi. »

La conversation terminée, Clawback resta pensif un instant, les coudes sur la table et le regard vague. Puis il activa le comlink de deux pressions sur le clavier tactile, ouvrant une communication sécurisée avec le bureau de Reshord à l'étage en dessous.

« Trandosha, dit-il de but en blanc à son secrétaire, vous avez quelque chose là-dessus datant des dernières années ?

-Euh... attendez..., bafouilla la voix du muun dans le haut-parleur, non, dit après un silence conséquent, pas dans nos dossiers récents... Pas sur une période de cinquante ans à vrai dire.

-Bien. Dès que vous pouvez, trouvez-moi un maximum d'information sur cette planète et ses habitants. Nous risquons d'en avoir besoin sous peu. Ah, et sonnez le service juridique aussi, qu'ils m'envoient le fils Downtown. Ce sera une excellente occasion de voir ce qu'il vaut sur le terrain. »

Et il déconnecta la ligne aussi subitement qu'il ne l'avait activée. Remettant à plus tard ses autres travaux, il se pencha sur la missive d'un certain « Hmrossk l'ancien ». Peu coutumier des titres et distinctions autochtones, Clawback se garda bien d'émettre le moindre avis sur la signification du surnom.
Il retint cependant l'importance que leur client donnait à l'obtention des fonds, et pour cause : d'après la description qui en était faite, la ville de Varic était en fâcheuse posture. Une véritable aubaine pour un financier, si seulement la ville en question n'avait pas présenté si peu d'intérêt à leur échelle. À moins que...

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« Sérieusement ? demanda Goldfield d'un ton soupçonneux, un système d'alimentation hydraulique dans une ville paumée sur Trandosha ? C'est ridicule. Nous ne versons pas dans l'humanitaire. Je ne vous comprends pas, Voyl. Avec quoi vont-ils le rembourser, cet emprunt ? Des tableaux de chasse ? De l'art artisanal ? Ne me faites pas rire.

-Trandosha est sous embargo depuis de longues années standards déjà, souligna Voyl, d'un calme souverain, et oui, effectivement, leurs fonds de roulement sont plus que limités. Cependant, voyons plutôt l'avenir, comme toujours. Un blocus n'est jamais éternel. Et si nous parvenons à manœuvrer pour le passer un temps, nous serons les premiers sur place. Les premiers à tendre la main à une population revenue des siècles en arrière à cause d'un différent avec une planète voisine. Cette demande de prêt... n'est ni plus ni moins qu'un laisser-passer pour Trandosha. Du reste, une fois sur place, rien ne nous interdira de proposer aux natifs plus que ce pourquoi ils ne nous ont fait venir.Un état des lieux, ainsi qu'une image très positive, voilà ce que nous en retirerons dans un premier temps. Dans un second...eh bien vous l'avez dit vous même : une dette, qu'ils ne sont actuellement pas aptes à rembourser en numéraire. »

Un cheval de Troie. Voilà ce qu'allait leur offrir la demande de l'ancien trandoshan. Goldfield en prit lentement conscience et laissa son vice-directeur dérouler son idée sans l'interrompre.

« La république a récemment repris les pourparlers avec Kashyyyk, pour essayer de faire sauter le verrou stratégique du secteur Sumitra. Mais les wookies ne sont pas faciles à convaincre. En mettant le pied sur Trandosha, appauvrie et rendue vulnérable par ce blocus prolongé, nous gagnons une longueur d'avance non négligeable sur la concurrence. Bien sûr, rien ne dit que nous parviendrons à signer un contrat. Gageons toutefois que notre client a un besoin criant de ces fonds. Sinon, la ville est condamnée à végéter au mieux, à périr au pire. Si nous consolidons nos liens avec les autorités locales, nous pourrons envisager de faire de ces accords une base. Une base pour prolonger nos réseaux dans cette passe aujourd'hui hors de portée dans sa grosse majorité.

-Le secteur Sumitra, je vois bien, dit le directeur, enfoncé dans son fauteuil en hologramme, mais... Trandosha. Il n'y a rien sur Trandosha.

-Profonde erreur. Au risque de paraître trivial, sur Trandosha, il y a des Trandoshans. »

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Coruscant – Quartier des Finances - Tour du CBI – Locaux de la sécurité - 1e sous-sol - 10:55 am


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« Tout est en ordre, gronda la voix rocailleuse de Niklos Barkrann, nous n'attendons que vos directives pour mettre au point notre plan d'action. Voici les hommes que j'ai affecté à cette mission. J'ai transféré leurs états de service à M.Reshord. »

L'iotréen se tenait au garde-à-vous devant Clawback, accompagné de ses gardes en armure, une dizaine affectés à leur sécurité lors de ce voyage en terre quasi-inconnue pour le Clan Bancaire. Le représentant gratifia son chef de la sécurité d'un bref hochement de tête satisfait. On pouvait difficilement mettre en défaut un membre de la garde iotrane sur le respect des protocoles. Le regard de Voyl passa sur les têtes anonymes dont les regards fixaient un horizon imaginaire. Les hommes de Barkrann attendaient qu'on leur ordonnât de rompre les rangs, en parfaits soldats qu'ils étaient. De tailles moyennes, quasiment identiques, les aliens massifs et trapus auraient pu passer pour des humains particulièrement musclés une fois leur casque sur la tête, si leurs armures noires et grises n'avaient laissé apparaître leurs mains griffues à quatre doigts.

« Je vous fais entièrement confiance quant à ce choix, déclara Clawback, vous êtes le plus apte à la tâche.

-Pour sûr vous ne le regretterez pas ! Ce sont des professionnels aguerris et d'une foi inébranlable. J'hésiterai pas à confier ma vie à chacun d'entre eux. »

Le compliment eut pour effet de faire se redresser les gardes de façon imperceptible, leurs regards s'illuminant sous leurs épaisses arcades.
Derrière Clawback, silencieux et observateur, Shfal Droomos écoutait la conversation, pensif. Lui aussi était du voyage, comme toujours, mais cette fois il ne serait pas seul à devoir surveiller tout et tout le monde. Une nouvelle qu'il avait accueilli avec un mélange de soulagement et de déception. Non pas qu'il ne mette une quelconque fierté à être le seul à veiller sur son riche employeur, mais il n'appréciait pas particulièrement la garde iotrane. Plus rigide que des plaques de duracier trempé, les iotréens étaient des militaires dans l'âme, et se révélaient parfois incapables de comprendre toute les subtilités d'un métier tel que le sien, qui incluait souvent la discrétion et l'entorse aux règlements, ce à quoi Barkrann était viscéralement allergique, parfois même plus que Clawback. Ainsi, leur collaboration n'allait pas toujours sans heurt. Le karkarodon s'était donc contenté d'une réponse neutre lorsque Clawback lui avait donné les détails de leur périple sur Trandosha.

« Messieurs, dit alors le vice-directeur aux hommes de Barkrann, le bon déroulement de nos affaires et la sécurité de nos ressortissants est entre vos mains pour les jours à venir. Je compte sur vous. Le Clan Bancaire Intergalactique que je représente, tout autant.

-Oui monsieur, répondirent les dix gardes en un ensemble parfait, à vos ordres !

-Rompez ! aboya Barkrann, mettant fin à la revue des troupes. »

Tandis que les iotréens se dispersaient, Clawback se tourna vers Barkrann et enjoint Droomos à se rapprocher.

« Chef Barkrann, je vous serais gré de communiquer votre plan d'action et la liste de l'effectif à monsieur ci-présent. Droomos, de votre côté, je vous confie le planning prévu par mon secrétaire. Le reste ne dépend pas de nous. Tâchez de parvenir à un accord quant à la marche à suivre, il ne s'agit pas de se montrer méfiant envers nos hôtes, ni de leur donner l'impression que leur propre service de sécurité est insuffisant... C'est primordial.

-Bien entendu, affirma Barkrann d'un ton ferme,

-Aucune inquiétude patron, glissa Shfal avec un léger sourire, la diplomatie, ça me connait. »

Le muun laissa les deux sbires en tête à tête. Le karkarodon fixa l'iotréen d'un regard torve, et l'autre le lui rendit bien. Ambiance.

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Espace – Secteur Sumitra - Vaisseau du CBI – cadran horaire non-spécifié

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Dans le haut-parleur de la chambre, la voix du pilote fit sursauter Clawback, occupé à boutonner le haut de son vêtement.

« Monsieur, nous venons de recevoir une communication depuis les vaisseaux orbitaux. Comme il était prévu, nous avons quelques déconvenues avec les opérateurs de Kashyyyk en charge du maintien du blocus...

-Nous avons des documents officiels spécialement édités pour ce genre de cas, s'exclama Clawback, irrité, les wookies ont beau être en marge de la République, ils savent tout de même faire la différence entre un vaisseau prioritaire et un paquebot de plaisance, non ?!

-Nous nous sommes identifiés auprès de leurs bases, confirma le pilote, gêné, mais c'est justement là d'où provient le problème : leurs autorités demandent des explications quant à la présence du CBI sur Trandosha. La situation semble très tendue.

-Comment cela, les codes d'accès portant la mention prioritaire ne leur suffisent pas ?

-Non monsieur... Ils prennent cela comme une provocation du gouvernement trandoshan, qui ne les a absolument pas averti de notre venue...

-Il ne s'agit pas d'une affaire planétaire, répondit le muun, incisif, mais d'une demande émanant d'un particulier. Vous le leur avez signifié j'espère ? Et de mémoire, une missive avait été communiquée par nos services à l'attention du responsable militaire des vaisseaux de Kashyyyk.

-Oui monsieur, j'ai eu leur confirmation, mais ils exigent des détails sur nos motivations... Les correspondants sont très méfiants. La traversée risque d'être plus ardue que nous ne l'avions prévue. Sauf votre respect, votre présence en salle des commandes serait la bienvenue. »

Il ne manquait plus que ça. Peut-être avaient-ils légèrement sous-estimé la haine entre Kashyyyk et sa voisine. Et risquaient de le payer cher : il ne manquerait plus qu'ils soient contraints de faire demi-tour ! Forcer un blocus n'était pas l'idée la plus brillante qui soit, même avec leur escorte.

« Reshord ! tonna Clawback en ajustant ses manches, notre horaire d'arrivée a-t-elle été communiquée à nos hôtes ? »

L'intéressé accourut depuis le bout du couloir, et se redressa devant son supérieur, l'air de rien.

« Bien sûr, monsieur. Nous avons répondu à l'invite du sieur Hmrossk en donnant le détail de notre rendez-vous à l'astroport, ce qui leur convenait.

-Eh bien envoyez un message prioritaire à qui de droit en leur exposant que nous risquons d'être en retard. »

Le mot avait un sens tout particulier quand il était prononcé par Voyl Clawback. On pouvait aisément le rapporter à toutes les catastrophes naturelles, atmosphériques ou spatiales connues.

« Un problème ? se risqua timidement Niel Downtown, je peux aider ? »

Reshord tira le jeune muun en arrière en lui faisant signe de se taire. Il y avait peu de chose capable de faire sortir de ses gonds l'imperturbable représentant, mais le retard en faisait partie, et malheur à celui qui se mettait en travers de sa route. Qui en l'occurrence le menait directement à l'avant de l'appareil. Tel un général montant au front, Clawback entra comme une tornade dans le cockpit, où l'attendait le gros de l'équipage.

« Passez-les moi, dit-il sans préambule au pilote, qui ouvrit la bouche pour répliquer, puis se ravisa. »

Il s'avança vers la table holographique et l'homme relança le protocole informatique. Quelques secondes plus tard, un wookie et un proche-humain apparaissaient devant eux. Le gigantesque alien grogna un salut incompréhensible pour les hors-mondes.

« Je vous salue messieurs, déclara Clawback d'un ton où la politesse la plus stricte se disputait à la glace, je suis le représentant du Clan Bancaire Intergalactique et accessoirement l'auteur de la missive qui vous est parvenue. Notre pilote ci-présent m'a fait part d'un... problème, concernant notre laisser-passer.

-Monsieur, veuillez excuser le dérangement occasionné, traduisit l'interprète, mais Kashyyyk, suite au blocus imposé à Trandosha dans le cadre d'un plan de sécurité, est très regardante sur les entrées et sorties effectuées dans cette partie de l'espace. Les organismes commerciaux et financiers ne sont pas autorisés à entrer dans le secteur de Trandosha sans autorisation spéciale...

-Certes, n'est-ce pas là la définition d'un blocus ? Si nous prenons la peine de rallier Trandosha malgré les restrictions commerciales en cours, c'est qu'il s'agit d'une affaire urgente et d'importance. Nous avons, il me semble, présenter comme il se doit, des documents allant en ce sens. Vos services n'ont pas émis d'opposition à la réception de notre message. »

Le traducteur fit son devoir envers le wookie, qui réfléchit un instant, avant de grogner de nouveau à l'adresse de Voyl sur un ton monocorde.

« En effet, nous n'avons pas réagi, car nous n'avions pas lieu de penser que votre venue concernait un plan de grande envergure, dit l'homme, visiblement peu à l'aise face à la vindicte des deux partis, néanmoins, votre présence, monsieur le représentant, nécessite quelques éclaircissements concernant vos intérêts sur Trandosha et les tractations qui doivent y avoir lieu. Pourquoi le Clan Bancaire vous envoie-t-il en personne sur ce monde s'il n'est question, comme il nous l'a été notifié plus tôt, que d'une affaire d'ordre privé ?

-Notre client est une personnalité d'importance, répondit spontanément Clawback, pourtant conscient que cette fois, son argument était bien léger, je fais ce déplacement dans l'intérêt de mon organisation et de son image. »

Nouvelle traduction.

« Nous le concevons. Comme nous n'avons pas d'objection formelle concernant votre demande, nous autoriserons votre passage... à condition que vous nous exposiez les tenants et les aboutissants de vos négociations. »

La demande du wookie jeta un nouveau froid dans la salle. Le regard de Clawback s'attarda plus que raison sur l'écran de projection, puis remonta avec une lenteur délibérée vers la tête de l'alien, l'air plus sinistre que jamais. De l'ingérence. Ni plus ni moins. D'autres auraient hurler à l'espionnage pour bien moins que ça.

« Quelles preuves avons-nous que cette conversation n'est pas enregistrée ? Ne sera pas exploitée à des fins autres que purement sécuritaires ? »

Voyl croisa les bras et releva le menton d'un air sévère, dépassant même l'hologramme du colosse à fourrure de quelques courts centimètres.

« Nous ne pouvons pas fournir de preuves tangibles, reprit l'interprète après un nouvel échange, mais nos canaux sont très sûrs, et... euh... le responsable Hokchuuka vous donne sa parole d'honneur que cette conversation est et restera confidentielle, et n'a d'autre vocation que de s'assurer de votre entière coopération. »

Bien, ils étaient dos au mur. Voyl n'avait aucune idée de ce que pouvait bien valoir l'honneur d'un wookie – et certainement s'il l'avait su n'aurait pas garder sa rancœur plus longtemps – mais savait désormais à quel prix était son accès à la planète bloquée.
Et s'il ne se départissait pas de son air contrarié, ce n'était que pour donner le change : au fond, le coup avait été calculé bien plus que ceux présents dans le vaisseau ne l'imaginaient. La probabilité de passer outre la barrière wookie sans avoir à se justifier plus avant était bien mince. Trop mince pour qu'un mathématicien de la trempe de Clawback ne prenne le paramètre en considération. D'un autre côté, dévoiler leur objet de négociation avec un particulier aurait été une faute professionnelle. L'équation avait été rapide : le trandoshan, sans vraiment le savoir, avait fait tout le reste. Intérieurement, Voyl sourit lorsqu'il demanda d'une voix sèche :

« Reshord, communiquez à ces gentlemen la demande faite par notre client, je vous prie. Vous pourrez vérifier grâce aux clés de traçage contenues dans le fichier que ce document est authentique, confia Clawback aux hologrammes. »

Après une dizaine de minutes de concertation sur l'aide apportée à Varic, le responsable wookie, plus enjoué, donna son feu vert.

« Autorisation donnée au matricule 11Z - CBI - 785665 - ADIE34. Suivez le vecteur donné. Bonne route. »

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Trandosha – Astroport de Hsskhor – Sortie des quais des officiels – 9:42 am


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Lorsque le pont s'abaissa pour laisser sortir les passagers du vaisseau, tous furent accueillis par une violente bourrasque. L'astroport, loin d'être le plus moderne de la galaxie, offrait aux étrangers une image rude et rustique, mais non pas insalubre. Les gardes descendirent en premier et formèrent un carré parfait sur le tarmac, Barkrann à leur tête. La délégation de la banque suivit, se regroupant rapidement au milieu de sa garde rapprochée. Droomos ferma la marche, jetant au passage un bref regard aux vaisseaux en phase d'atterrissage qui les survolaient.

Tandis que les muuns s'échangeaient dossiers et injonctions, Barkrann contourna sa troupe pour venir vers le garde du corps.

« Bon, c'est à vous de jouer, là. Nous, on reste en retrait. Mais comme je vous l'ai signalé : gardez en tête que les trandoshans sont de sacrés gaillards.

-Ch'uis au courant, grogna l'homme-requin, un peu rogue, mais on a nos ordres. Pas question de s'immiscer dans les négociations. Restez discrets... »

Si vous en êtes seulement capable, disait son regard. Barkrann fronça les sourcils, ses crocs lui dessinant une moue contrariée. Cependant, il n'ajouta rien, se contenta d'un mouvement sec du menton et renfila son casque.

« On nous a assuré que le porte-parole de notre client nous attend à l'extérieur ! cria Reshord pour se faire entendre par dessus le sifflement incessant du vent, apparemment... il s'agit d'un certain Galdur... le fils de Hmrossk.

-Eh bien hâtons-nous, répondit Clawback en se cramponnant à son couvre-chef, je ne tiens pas à avaler plus de poussière que nécessaire ! »

hrp:
Galdur
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C'était loin d'être une tempête, et pourtant, la poussière balayait déjà les environs de Hsskhor. Pour des questions pratiques, l'astroport avait été placé un peu à l'écart de la ville principale, précisément sur une rocheuse en surélévation par rapport au reste de la cité. Cela avait des intérêts et des inconvénients. L'un des intérêts était que cela avait facilité la construction des plate-formes de décollages et des installations, puisque les grottes et les cavernes naturelles n'avait juste eut qu'été aménagées. L'inconvénient, c'était que l'on était aussi partiellement vulnérable à la poussière. Qui de comparable avec ce qui soufflait dans les plaines désertiques proches mais tout de même, cela volait un peu.

Et cela faisait longtemps que Galdur n'avait pas été exposé à cette poussière, lui rappelant qu'il s'était absenté de chez lui pendant trop longtemps. Il n'y avait dès lors plus tellement de solutions sinon s'habiller correctement. Les locaux portaient alors tout ce qu'ils pouvaient. De véritables masques à respirateur et à vision pour les plus riches, des chèches et des pièces de tissus pour les plus démunis. Comme Galdur souffrait de sa photophobie, pas question pour lui de retirer ses lunettes qui allaient faire office de protection suffisante. Du coup, il n'avait juste eut qu'a remonter son tour de cou jusqu'à sa bouche pour bénéficier d'une protection minimale.
Il était également arrivé non pas en moto-jet ou pod de chasse mais en Dewback. Il connaissait bien la monture, puisque de ses souvenirs, c'était celle qui avait vu le jour grâce à sa précédente. Mais pas question de l'emporter pour aller au spatioport. Aussi, il avait dû se résoudre à la déposer auprès des étables du coin.

Après quoi, Galdur avait profité des murailles de la ville qui protégeaient des forces naturelles extérieures et constater qu'effectivement : les choses n'avaient guère changées à Hsskhor. Toujours ces locaux qui passaient leurs temps à balayer la poussière devant leur logis en matériaux de récupérations, toujours ces gardes de la ville qui baillaient aux corneilles et jouaient aux cartes en attendant qu'une bagarre éclate, toujours quelques habitants qui testaient leurs petits appareils construits avec ce qu'ils avaient put récupérer, toujours les ouvriers des mines des environs qui faisaient des allers-retours entre leurs tunnels et leur entrepôt et toujours ces boutiques encastrées dans les bâtiments. Rien qui, quelque part, ne changeait vraiment des autres villes de cette zone géographique désertique et poussiéreuse. Même l'équarrisseur du coin semblait ne pas avoir bouger depuis des années et continuait de dépecer ce que les chasseurs des environs lui vendait. La case qui venait par la suite, puisque la peau était prise, était la boucherie.

Seule particularité de Hsskhor : Puisqu'elle possédait un spatioport, il y avait énormément de jeunes trandoshans qui circulaient dans les rues, armes dans le dos, en attendant qu'ils puissent embarquer dans l'un des rares passeurs qui prenait le risque de traverser le blocus et les contrôles pour déposer ses passagers. Galdur le savait bien : Tous n'étaient pas fréquentables, et cela allait de pair avec les différents profils des trandoshans. Certains étaient de braves jeunes animés par la flamme de leurs croyances qui ne désiraient que grimper en statut dans la société afin de trouver une partenaire et de fonder une famille. D'autres, en revanche, étaient des prédateurs sans pitié qui avaient pour ambition de s'enrichir par tout les moyens possibles, en espérant que les crédits s'écoulent de leur poches par milliers. Galdur ne faisait pas confiance à ces derniers et ne les aimait guère. Ils accordaient volontiers plus d'importance à une pièce de monnaie qu'à n'importe quelle leçon ou tradition. Selon lui, ce genre de combattants allait tôt ou tard mener Trandosha à sa perte.

Il n'était pas impossible que certains d'entre eux se mêlent à ses petites affaires aujourd'hui. Il allait devoir avoir l’œil, surtout vu ceux qu'il venait trouver : Ces étrangers muuns n'avaient certainement pas acceptés de passer un peu de temps ici pour le confort de la planète ou « profiter » de « l'amabilité » des habitants.

Grimpant les escaliers qui le séparait du spatioport, Galdur se heurta brièvement au contrôle des gardes, qui ne cherchait nullement à interdire le port d'arme mais plutôt à mettre de l'ordre dans les files d'attente des différents vaisseaux amarrés, annonça qu'il venait chercher quelqu'un, passa outre les queues et se mit à patienter à proximité des plate-formes. Quand enfin, il finit par apercevoir ce qui semblait être une bien belle escorte.

Eh bien, au moins, ça dissuaderait les petits perturbateurs de venir l'embêter. Galdur agita le bras en les apercevant et se dirigea vers l'escorte.

« Hatcherd camarades. » balança t-il dans son basic armé d'un accent typique sur les R. « J'imagine que vous devez être mes contacts, pas vrai ? Ah ! C'pas tout les jours que y'a des escortes pareilles qui posent le pied dans ce patelin ! J'm'appelle Galdur. J'suis l'fils de Hmrossk. Merci d'avoir répondu à notre appel. »

Et maintenant, ils allaient entrer dans la partie sérieuse de l'histoire.

« Mais restez donc pas ici à bouffer de la poussière. Les plate-formes sont pas à l'abri des vents. V'nez, on va descendre et discuter dans un endroit plus approprié. Y'a pas mal de p'tits jeunes ici qui aimeraient bien manger un peu d'étranger. Faites pas trop attention si vous les entendez grogner. Ils apprendront bien vite par la suite à mettre une muselière. Et puis bon, les gardes sont payés pour assommer les perturbateurs à coup de crosse. Ou de flingues, parfois. 'Fin bon, vu la gueule de votre escorte, j'doute que quelqu'un vienne trop vous faire chier. »

Il se dirigea vers les escaliers qu'il venait d'emprunter et s'arrêta pour échanger quelques mots en Dosh avec les deux sentinelles du contrôle croisées précédemment. Sur le fil de la discussion, les deux finirent par hocher la tête et descendirent à leur tour les escaliers.

« Lucumba gwa jahumba. Le personnel va nous conduire vers un local sécurisé où nous pourrons parler en paix sans trop craindre les « fuites accidentelles ». Ca vous conviendra ? »

Voyl Clawback
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Trandosha – Astroport de Hsskhor – Sortie des quais des officiels – 9:51 am

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Ils n'eurent pas à marcher bien longtemps avant qu'un trandoshan, aussi large que haut et portant une paire de lunettes polarisantes, ne vienne à leur rencontre, son bras s'agitant amplement en signe d'appel.

Clawback ouvrit la marche en sa direction, talonné de près par Droomos et Reshord. Le groupe, encadré par les gardes, traversa la plateforme au pas de course, assailli par les rafales de vents qui charriaient une poussière fine et collante.

L'individu était bien mieux vêtu que la plupart des drôles d'oiseaux circulant sur les quais, et son allure connotait aisément le caractère diplomatique de sa venue. Il leur souhaita d'ailleurs la bienvenue d'une manière qui aurait pu paraître rude et franchouillarde, si Voyl n'avait pas pris la peine de se renseigner sur ses hôtes auparavant. Malgré sa surprenante familiarité, son entrée en matière était en effet d'une amabilité non-feinte qui fut prise à sa juste valeur par Clawback. Le reste de la mauvaise troupe, en revanche, resta dubitative face au mastodonte, mais ne pipa mot.

« Hatcherd camarades. »

L'accent du trandoshan valait bien le sien, et ce fut sans ciller et d'un même ton aimable que Clawback lui répondit en s'inclinant brièvement :

« Hatcherd à vous également. »

Cet échange de formules surprit le jeune Downtown, qui glissa un mot à l'oreille de Xanteris, expert en infrastructures hydrauliques qu'ils avaient dépêché avec eux pour l'occasion. Ce dernier ne lui servit que trois syllabes à mi-voix pour toute réponse.

« J'imagine que vous devez être mes contacts, pas vrai ? Ah ! C'pas tout les jours que y'a des escortes pareilles qui posent le pied dans ce patelin ! J'm'appelle Galdur. J'suis l'fils de Hmrossk. Merci d'avoir répondu à notre appel.

-Mais, tout l'honneur est pour nous, lui répondit Clawback avec l'air de celui qui présente ses condoléances, il est de notre devoir de porter la plus grande attention à ceux qui font appels à nos services ! »

Qui ne connaissait pas l'énergumène aurait pu penser que la sévérité de sa mine venait d'un ennui quelconque mais il n'en était rien : il était ainsi depuis toujours, si bien que l'on finissait par s'y faire.
Sous son casque à la visière sans teint, Barkrann se contentait de surveiller les alentours. Il ne se priva pas de sourire largement à la remarque du trandoshan, resserrant machinalement sa poigne sur l'arme qu'il tenait contre sa poitrine.

« La missive de votre père vous mentionnait également, monsieur Galdur. Je suis Voyl Clawback, le représentant mandé par votre père. Voici Hex Reshord, mon secrétaire, Niel Downtown, notre juriste, et monsieur Xanteris de Soletech Hydrosophis. »

Une nouvelle bourrasque manqua de le désarçonner, le faisant vaciller sur les perches qui lui tenaient lieu de jambes. Leur hôte ne manqua pas à son devoir en coupant court au problème :

«Mais restez donc pas ici à bouffer de la poussière. Les plate-formes sont pas à l'abri des vents. V'nez, on va descendre et discuter dans un endroit plus approprié. »

Excellente idée, songea Voyl qui commençait à voir s'accumuler la dite poussière sur le velours de sa veste. Ce fut avec un soulagement visible que les étrangers suivirent leur hôte à l'intérieur du bâtiment. Non, décidément, les muuns n'étaient pas fait pour vivre au grand air... Et pas non plus fait pour croiser un trandoshan borgne en armure lourde. L'individu braqua son œil unique sur Clawback en passant à leur hauteur, ses rangées de dents carnassières apparaissant soudain entre ses babines écailleuses. Voyl se raidit, alors que Barkrann s'interposait entre leurs deux regards, l'air de rien. Il réprima un frisson en suivant l'énergumène du coin de l’œil.

«Y'a pas mal de p'tits jeunes ici qui aimeraient bien manger un peu d'étranger. Faites pas trop attention si vous les entendez grogner... »

*Charmante civilisation.*

Clawback acquiesça au discours du trandoshan, le suivant en se plaçant légèrement en retrait. Leur venue ne passait pas inaperçue, mais aucun des autochtones ne s'aventura à les interpeler publiquement. Certains se contentaient de les suivre fixement du regard, comme un fauve surveille un troupeau de gnous traversant son territoire pour en détecter les points faibles. Et comme le suggérait Galdur, il était aisé pour les étrangers de comprendre qu'ils n'auraient pas eu une traversée si calme sans la garde iotrane. Clawback se félicitait intérieurement de son choix.

Alors que Galdur s'en allait toucher deux mots aux gardes en faction, Clawback se pencha à l'oreille de son secrétaire.

« Faites-moi penser à passer une communication pour le QG, ce soir, au vaisseau. Aussi prévenant notre ami semble-t-il être, je préfère me fier à nos propres réseaux que ceux présents au sol. »

Galdur revint sur ces entrefaites :

« Lucumba gwa jahumba. Le personnel va nous conduire vers un local sécurisé où nous pourrons parler en paix sans trop craindre les « fuites accidentelles ». Ca vous conviendra ?

-Nous ne pouvons que nous en remettre à votre jugement. Si ces messieurs ont votre confiance pour juger de la sécurité du lieu, ils ont la notre également.  »

La moitié seulement, dirait une conscience, l'autre, ils la plaçaient dans leurs propres systèmes, comme toujours. Ils arpentèrent de nouveaux corridors, vitrés cette fois, à l'abri du vent qui n'était toujours pas tombé.

« Je suppose que l'économie locale est soumise à rude épreuve avec ces histoires de conflit, nota Voyl en observant les devantures des rares commerces ayant pignon sur l'astroport, ce genre de problème est rarement sans conséquence. »

L'astroport était somme toute relativement vaste et bien entretenu malgré sa vétusté. Les gardes leur ouvraient la marche, et il n'y avait rien d'autre à faire que de deviser quelque peu, pour la forme, en attendant. Lorsqu'ils parvinrent à destination, Droomos chuchota à Clawback :

« Vous voyez pas d'inconvénient à c'que je suive, patron ? Il m'a l'air correct, ce bon monsieur, mais il pourrait tout aussi bien vous arracher la tête si les papiers lui conviennent pas.

-Vous avez de ces façons de présenter la chose, grimaça Voyl, soit. Fermez la marche et...jetez donc un œil au verrou de cette porte. »

Le karkarodon se glissa donc à la suite du banquier, prenant la peine de retirer ses lunettes et de les essuyer au passage avec sa manche. Une manœuvre qui lui donna prétexte pour s'attarder quelques secondes, alors que la délégation suivait Galdur dans le local. Clawback détailla rapidement les lieux du regard, notant leur ancienneté et la qualité toute relative des technologies, certainement déjà en place à la construction du bâtiment. Il oscillait entre l'inquiétude et la satisfaction, inquiet pour leur sécurité dans un tel endroit malgré leurs précautions, satisfait de constater qu'il avait vu juste : Trandosha était un marché potentiel à long terme. Encore faudrait-il que les trandoshans et les wookies ne s'entredétruisent pas d'ici là...
Il fit signe à Reshord de lui confier le datapad qu'il avait présentement entre les mains. Clawback s'adressa alors à Galdur tout en pianotant sur son appareil.

« Bien, je pense que nous pouvons parler désormais du problème qui vous encombre ? Ne perdons pas plus de temps ! Tout d'abord, les informations communiquées par votre père nous ont permis de nous faire une bonne idée de la situation. Néanmoins, elles restent très parcellaires. En l'état, nous ne pouvons pas avoir d'estimation précise du coût d'une nouvelle installation - si c'est bien de cela dont il est question ?»

Il parvint enfin à retrouver le document qu'il cherchait dans ses dossiers : la copie du courrier de Hmrossk.

« ...Oui. Voilà. La destruction des installations de distribution et d'épuration hydraulique de la cité de Varic. Votre père est resté relativement vague quant à la taille et au profil de ces fameuses installations. Compte tenu de la situation, il a été avancé qu'un prêt vous serait très certainement accordé dans les plus brefs délais... à condition toutefois que nous puissions le chiffrer, et que ce chiffre soit en accord avec les moyens financiers à disposition de votre père. Ou, le cas échéant, du signataire désigné.»

Voyl darda sur Galdur un regard interrogateur, son visage ne renvoyant rien d'autre que son éternelle austérité.
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« L'économie locale uh ? C'est vrai qu'on est loin du luxe d'Coruscant, pas vrai m'sieur ? Pourtant, j'peux vous dire que les commerces que vous voyez ont toujours été comme ça. Trandosha a toujours été bien moins riche et prolifère que ses voisines ou que la plupart des planètes civilisées. Avec l'embargo commercial, c'est pas tant les locaux qui se plaignent que les industries, les chantiers navaux ou tout ceux qui bossent dans l'exportation. » expliqua Galdur.

Ouip. Le tanneur ou le boucher du coin n'étaient pas vraiment concernés par cette histoire d'embargo, ils continuaient leur travail comme il l'avait toujours été. Trandosha était une planète de ruraux, et elle le resterait sans doute éternellement.

« On a pas vraiment la volonté de d'venir des sédentaires ou des magnats d'l'économie. Les petites blessures ou les os brisés font partis du quotidien. Mais ça se soigne et les os se ressoudent. En revanche, beaucoup aimerait avoir des habitations qui tiennent debout même face aux tempêtes ou bien de l'eau potable facilement accessible. On est loin d'être malheureux. Mais on rêve tous quelque part d'avoir une vie plus décente. Pas d'venir des larves qui ne font rien de leurs journées et qui vivent dans l'abondance. La chasse aura t'jours sa place sur Trandosha.»

En même temps, cela faisait intégralement partie des croyances et de la culture martiale Dosh. Il y aura toujours des ruraux, des chasseurs nomades ou des artisans, tout autant qu'il y aurait toujours des mercenaires et même des esclavagistes. Sans quoi, ils n'allaient plus avoir moyen de gagner des points. De toute évidence, chaque amélioration financière allait d'une part améliorer la stabilité de leurs maisons ou de leurs artisanat, mais aussi, sans doute, servir leur armement et l'efficacité des combattants, ce qui donnait une grande crainte aux autres planètes quand on connaissait la tendance guerrière des trandoshans.

 « Allez, rentrons là dedans. » acheva t-il en se glissant dans le bâtiment.

- - - -

Galdur avait noté l’œil inquisiteur qu'adressait les étrangers a leur environnement. Nul doute qu'ils mesuraient les lieux et, pour être franc, Galdur n'avait pas grand chose à leur cacher et n'avait pas vraiment l'intention de dissimuler la vérité.

« Bien, je pense que nous pouvons parler désormais du problème qui vous encombre ? Ne perdons pas plus de temps ! Tout d'abord, les informations communiquées par votre père nous ont permis de nous faire une bonne idée de la situation. Néanmoins, elles restent très parcellaires. En l'état, nous ne pouvons pas avoir d'estimation précise du coût d'une nouvelle installation - si c'est bien de cela dont il est question ?»

Il tira un document.

« ...Oui. Voilà. La destruction des installations de distribution et d'épuration hydraulique de la cité de Varic. Votre père est resté relativement vague quant à la taille et au profil de ces fameuses installations. Compte tenu de la situation, il a été avancé qu'un prêt vous serait très certainement accordé dans les plus brefs délais... à condition toutefois que nous puissions le chiffrer, et que ce chiffre soit en accord avec les moyens financiers à disposition de votre père. Ou, le cas échéant, du signataire désigné.»

Galdur leva les mains a l'intention du muun et souffla un bon coup.

« Patience, patience. Y a certaines choses que vous devez connaître afin de comprendre pleinement la situation et que nous puissions parlementer en connaissance d'cause. Laissez moi vous expliquer. »

Le trandoshan claqua des doigts en regardant l'un des gardes du coin. Ce dernier alla fouiller dans un casier et en tira une large carte qu'il répandit et aplatît sur l'intégralité de la table carrée de la pièce. Elle représentait vraisemblablement la géographie de Trandosha, avec des zones colorées indiquant le climat et les reliefs.

« Laissez moi vous parler d'abord d'géopolitique. Trandosha est découpée selon divers secteurs qu'l'on voit sur cette carte, chaque secteur possède pour ainsi dire pour repère chaque ville qu'vous pouvez observer ici. Chaque secteur est sous la tutelle d'un ancien. Par exemple, ici, à Hsskhor, nous sommes sous l'égide de l'ancien Jormuag et d'son clan. C'est un détail d'importance. Varic est sous l'égide Terokkar. Ce qui signifie que respectivement, le clan qui a son contrôle est celui d'l'ancien Terokkar. »

Il posa son doigt sur Varic.

« L'contrôle d'une ville par un clan majeur ne veut pas dire que ses habitants sont tous membres de ce clan. Cela veut simplement dire qu'en tant que gestionnaire de cité, le clan en question à pour devoir de veiller à la sécurité et la bonne vie de la ville, en échange d'une partie des bénéfices de la collecte d'impôt, de tribut ou de corvée. Ouais, parce que question monnaie ici, y a encore le troc qui se pratique. »

Galdur désigna par la suite le garde qui avait fouillé dans le casier. Ce dernier haussa un sourcil et émit un grognement surpris.

« Le « garde » qu'vous voyez là, contrairement à ce qu'on peut supposer, à pas reçu de formation militaire. Ca existe pas, en fait, sur Trandosha, l'armée régulière. Il s'agit plutôt d'une milice locale formée par le clan qui veille. D'ailleurs, c'est souvent des hommes de clan comme lui qui font la police. »
Le garde hocha la tête et émit un râlement.
« J'ai pas b'soin d'avoir été à l'école pour savoir comment tirer dans la tête de quelqu'un. Mon rôle, c'est juste de veiller à ce que les perturbateurs repartent d'ici les pieds devant ou en boite de conserve. » aboya t-il.
« M'voilà. Mais bref. De ce point de vue là, il faut comprendre quelque chose de particulier : La politique est locale est non globalisée vers la capitale, en fait. Certes, y'a des grandes lignes qu'on r'trouve partout, mais en gros, y'a toujours des petites variations qui dépendent de l'endroit et du clan gestionnaire. Faut bien comprendre que sur Trandosha, les croyances et les traditions se pratiquent pas de la même manière selon les familles. »

Galdur émit un soufflement et leva le nez vers ses invités en les détaillant un peu. Là, il allait aborder un sujet un peu délicat.

« C'pour cette raison que l'esclavage des wookies est autorisé. Parce que y'a certains clans qui estiment que c'est un bon moyen de prouver leur force et d'gagner des points Jagganath. Manque de pot, le chef de guerre est d'accord avec eux. Mais y'a aussi certains clans, comme le mien, celui de Hmrossk ou de Jormuag, qui pensent que c'est une mauvaise manière de pratiquer la grande chasse. On pense que y'a pas d'honneur à tirer de la mise au travail forcé d'un ennemi déjà vaincu. C'pas avec le trophée qu'on fait le bon chasseur. Mais notre vision est pas partagée par tous... »

Galdur se redressa de la table et secoua la tête.

« On en vient à un problème qui touche l'intérieur. Les trandoshans ne sont pas unis sur les croyances. Certains trouvent que la grande chasse passe par l'écrasement et l'oppression des plus faibles et des ennemis vaincus. D'autres pensent que ça devrait uniquement conserver des grosses cibles et ne doit pas toucher à des domaines comme la rentabilité ou l'enrichissement. Pour être honnête, moi et ma famille, on pense que dans la grande chasse, le bon chasseur ne doit pas vendre ses armes et ses convictions pour du crédit. Les possessions matérialistes nous intéressent pas. Chaque trandoshan doit gagner ses points en tuant honorablement des cibles de valeur. On est pas très chaud à l'idée de faire dans l'esclavage, si vous voyez ce que je veux dire. »

Il tira une autre carte, spatiale cette fois, qui semblait désigner les grands flux de transitions des ressources du système. Une sorte de bulle entourait Trandosha.

« L'embargo, c'est jamais que la conséquence des actions de la « mauvaise chasse ». L'esclavage, c'est pas honorable, c'pas valorisant, c'est pas rendre hommage à la Déesse des points. Et en plus, ça fout en rogne tout le monde et on se bouffe des sanctions derrière. Alors, nous, les Hmrossks et les Jormuags, on essaye de montrer l'exemple. Mais les nouvelles générations aux mains des autres clans, elles oublient leurs valeurs et leurs enseignements. J'ai peur qu'un jour, a force de se comporter ainsi, on finira par disparaître. Ou du moins, que la grande chasse, la vraie, ne soit plus pratiquée. On attise la colère de la Déesse sur nous. C'est normal qu'elle nous sanctionne. » déclara t-il en agitant le point.

Galdur se rendit compte qu'il s'emportait un peu trop et dérivait dans la discussion. Il se recadra de lui même.

« Enfin euh... Bref. La crise de Varic, c'est l'occasion pour mon clan de bien se faire voir et de gagner en réputation. Plus on gagnera des batailles politiques, plus le public réceptif à notre message grandira. Alors, on pourra enfin corriger cette bande de Jetar madle et leur rappeler ce que la Déesse veut. »

Terminant son discours, il releva la tête et observa les muuns.

« De ce point de vue là, on a l'choix. Soit on se déplace directement à Varic afin que vous puissez voir de vous même les dégâts, soit je fais apporter des plans complets de la structure. A partir de là, on pourra parlementer maintenant que vous en savez plus. »

Voyl Clawback
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A la remarque sur le luxe coruscanti, la franchise de Voyl manqua de lui faire répondre un "ça non" explicite, mais sa raison eut le dessus et il ne fit aucun commentaire. Il redoutait d'ailleurs d'avoir à passer la nuit ailleurs que claquemuré dans leur vaisseau digne d'un cinq étoiles, mais encore une fois il avait l'intelligence de mettre ses caprices de riche de côté. Du moins, pour l'instant.

"On a pas vraiment la volonté de d'venir des sédentaires ou des magnats d'l'économie. Les petites blessures ou les os brisés font partis du quotidien."

Une façon détournée de les remettre à leur place ? Peut-être. Voyl préféra ignorer la remarque.

Assis autour d'une table, devant leur hôte trandoshan, ils n'avaient pas perdu de temps en conjectures, mais leur empressement n'était pas au goût du reptile.
A peine avait-il fermé la bouche que son interlocuteur coupait net son élan. Patience ? Non, ce n'était pas réellement son fort, que du contraire. Surtout en matière de contrats.

"Certes, certes..."

Il ramena ses mains devant lui et les posa à plat sur la table, avec l'air d'un juge s'apprêtant à recevoir un plaidoyer.

" Laissez moi vous parler d'abord d'géopolitique."

Tout en écoutant le discours de Galdur, Clawback faisait le rapprochement entre ce que Reshord avait trouvé sur Trandosha et l'information donnée par la source même. Lentement, il prenait conscience de la complexité de la situation, qui, vu depuis une autre planète, était d'un flou largement entretenu par l'isolement de Kashyyyk et le blocus de sa lune.

*Par le Trésor, dans quel bourbier avons-nous mis les pieds...*

Toutes ces histoires de religion le rendait inquiet quant au bon déroulement du séjour et de l'affaire.
Si Clawback avait été plus ouvert d'esprit, certainement aurait-il remarqué à quel point le Grand Jeu des muuns et la Grande Chasse des trandoshans étaient similaires. A quel point ces jeux de rivalités entre clans étaient identiques aux guerres d'influences noires de secrets qui avaient bercé son enfance et régi sa vie. Et surtout, à quel point la barbarie frontale des trandoshan pouvait être préférable aux coups de poignards dans le dos que les siens privilégiaient, à leur façon. Mais Voyl Clawback était tout sauf un philanthrope. Et l'on pouvait facilement placer l'orgueil au rang de défaut récurent de ceux de son espèce, bien qu'il n'en soit pas le meilleur représentant. A ses yeux, se comparer aux trandoshan aurait été une véritable opprobre et il s'y refusait.
Le seul point positif dans tout cela était certainement sa capacité à ne rien montrer des pensées qui l'agitaient. A peine ses yeux trahissaient-ils sa concentration. Il recula sur sa chaise lorsque le garde déploya l'antique carte papier sur la table. Bon sang, du papier... ils n'avaient même pas un émetteur holographique ? La découverte acheva de rendre Voyl dubitatif, mais encore une fois, il n'en montra rien.

« Le « garde » qu'vous voyez là, contrairement à ce qu'on peut supposer, à pas reçu de formation militaire. Ca existe pas, en fait, sur Trandosha, l'armée régulière. Il s'agit plutôt d'une milice locale formée par le clan qui veille. D'ailleurs, c'est souvent des hommes de clan comme lui qui font la police. »

Voyl haussa un sourcil surpris.

« J'ai pas b'soin d'avoir été à l'école pour savoir comment tirer dans la tête de quelqu'un. Mon rôle, c'est juste de veiller à ce que les perturbateurs repartent d'ici les pieds devant ou en boite de conserve. »

La commissure du muun se pinça légèrement, mais il acquiesça en silence d'un mouvement de tête, prouvant qu'il avait parfaitement compris de quoi il retournait. Son regard se reporta sur Galdur, que rien ne semblait pouvoir arrêter. Une seconde, il se revit des années - des siècles ? - en arrière, sur les bancs de l'école, face à un professeur de géopolitique. Le fait était que le trandoshan était plutôt convainquant malgré son allure. Il n'avait pas la dégaine d'un orateur, mais il parlait en connaissance de cause, et cela, Clawback l'appréciait.
A aucun moment, il ne fut tenté de l'interrompre. D'ailleurs, qu'aurait-il bien pu ajouter ? Il se contentait de mémoriser religieusement toutes les informations qui lui était données. Elles seraient très certainement utiles à un moment ou à un autre, sur cette lune sauvage...

« Votre exposé était… fort clair, et très détaillé. Il est vrai que la situation apparaît complexe et l’équilibre politique, fragile. Vous me paraissez fort engagé pour les vôtres, et sachez que de mon point de vue, cela est un atout indéniable ! Mais il n'est pas ici question de mes pensées, personnelles, mais bien de la banque que je représente. Comprenez quelle est ici notre attitude : nous sommes tout à fait enclins à vous fournir l’aide adéquate, cependant… Nous ne pouvons pas nous permettre d’impliquer notre organisme dans une lutte politique, quelle qu’elle soit. Notre position est résolument neutre, comme elle l’a toujours été. Non pas que cela n'influence la situation actuelle, mais je tenais à clarifier la situation sur ce point. »

Hors de question de se retrouver entre deux feux, face à des locaux hargneux les pensant de mèche avec leurs rivaux. Clawback réajusta machinalement son col et continua sur le même ton neutre et dégagé :

« Pour ce qui est de Varic, je suppose que monsieur Xanteris sera le mieux placé pour évaluer les éléments nécessaires au chiffrage, n'est-ce pas ?

-Hmm, euh, oui, bien entendu, répondit l'intéressé au regard sévère que lui servit Clawback. »

Il s'était visiblement assoupi et tentait de n'en rien montrer. Le muun fronça les sourcils en regardant la carte étalée sous leurs yeux.

« Il est clair qu'une visite sur le terrain nous donnerait des éléments indispensables et non obtenables par d'autres moyens, conclut Xanteris, les plans pourront nous renseigner sur l'installation en elle-même et les détails techniques s'y rapportant. En revanche, ils ne nous éclaireront nullement sur la nature du terrain, les intempéries ou l'environnement. Pour pouvoir nous faire une idée juste des travaux à prévoir, il faut nous rendre compte de la réalité du site. »

Clawback hocha la tête d'un air grave.

« Voilà qui me paraît cohérent. Si cela vous convient, monsieur Galdur, nous nous en remettons à vous pour le voyage jusqu'à Varic et y visiter vos installations actuelles. Nous pourrons certainement avoir matière à étudier une fois ces constats effectués. »

L'idée de devoir traverser le désert jusqu'à un bled paumé était très loin de l'enchanter, et il aurait volontiers étranglé Xanteris pour avoir si joyeusement soutenu le plan. Mais sa raison lui dictait qu'ils n'avaient, une fois de plus, pas vraiment le choix : ne pas prendre en compte les facteurs de risque majeurs était une hérésie. Il espérait seulement que Trandosha comptait au moins un parc de navettes atmosphériques convenables...
Galdur
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Il hocha la tête.

« Entendu. Il aurait été la moindre des choses de vous citer parmi nos éléments à succès si jamais nous arrivions a faire quelque chose de ce tas de cul terreux. Mais si vous désirez que votre nom ne soit guère affilié à quelconque affaire, alors il en sera ainsi. » déclara t-il avec une aisance presque étrange.

Un large sourire apparut sur sa face et il se mit aussitôt à rire grassement en se frappant la cuisse.

« Nan, sans dec'. J'vous assure qu'on vous mêlera à qu'dalle. Mais fallait qu'vous sachiez. Qui sait, p'têtre qu'un jour on m'appellera Prince Galdur, hé ! Même si je f'rais un très mauvais haut gradé. » continua t-il.

Il se leva de son siège et alla ouvrir la fenêtre du mur avant de commencer à propulser des paroles en dosh a un débit élevé. En bas, un indigène du coin avait levé le nez pour observer. Il transportait sur lui une sorte de sacoche qui semblait déborder de lettres et de rouleaux en tout genre. Après quelques échanges, Galdur alla fouiller dans une armoire du coin, trouva du papier brunâtre et commença à y inscrire divers symboles a l'aide d'un crayon. Il roula le tout, le fit rentrer dans un cylindre métallique et le jeta au trandoshan qui attendait en bas. Ce dernier ajouta le rouleau à sa sacoche et prit une direction inconnue.

« Bon. Voilà, ca devrait annoncer notre venue. Venez, on va descendre. J'imagine que vous avez pas pour habitude de monter des Dewbacks ou des Chemilézards, pas vrai ? Je vous rassure, j'ai emprunté des pods pour vous. »

Il mit sa veste, s'assura que son cache-col était encore bien attaché et hocha la tête avant d'ouvrir la porte.

« Allez ! En voiture tout le monde ! »

- - - - -

Ils s'étaient rendus dans le hangar qui contenait touts les moyens de transports mécaniques. A coté se trouvaient les étables, pour les animaux et les montures. Les deux bâtiments étaient habillement encastrés dans les murailles de la ville et disposaient tout deux d'une grande porte qui donnait sur le désert. C'était ici que l'on entrait et que l'on sortait, la concentration de miliciens dans les lieux était élevée en conséquence.

Galdur les avait traînés dans le versant est du hangar mécanique. Dans plusieurs cases prévues à cet effet, on y avait visiblement disposé des Hovers-Pods Ptéroptère MSP80. Ces sortes de plate-formes volantes servaient habituellement pour la chasse et pouvait supporter un maximum de cinq personnes. L'armement des pods dépendait intégralement de l'équipage. Bien que certaines versions pouvaient profiter de canons rotatifs, généralement, c'était l'équipage qui se tenait sur la plate-forme qui portait les armes. D'ailleurs, certains pods avaient déjà quelques fusils accrochés aux râteliers qui prenait place sur le coté du véhicule.
Galdur prit le temps de discuter un peu avec l'un des mécanos du coin qui hocha la tête. Rapidement, on se mit à sortir quelques véhicules.

« Bon, on est pas censé faire ça mais on va monter à six par plate-formes. Cinq d'entre vous sur chaque, le pilote se serrera. Disons qu'il y a des gens dans le désert qui ont une certaine ethnie et qui n'apprécient pas de voir des gens de votre ethnie. Vous avez un ami trandoshan, ça devrait aller. Toujours avoir un ami trandoshan avec vous quand vous êtes étrangers et que vous vous déplacez sur la planète. Toujours. Simple question de sécurité. » dit-il.

Il pointa les pods.

« J'vous laisse vous installer, je vais pas monter avec vous. Vous inquiétez pas, je resterais à coté, j'en ai pour une minute. »

Galdur s'éclipsa rapidement. Durant le laps de temps où il fut absent, plusieurs choses se passèrent. D'abord, on distribua aux muuns et à leur escorte de quoi se couvrir la bouche et les yeux durant le voyage. Les pods de chasse n'avaient effectivement guère de cabine, tout l'équipage était exposé à l'air libre. Dans un second temps, le trandoshan rencontré plus tôt, celui qui transportait sa sacoche, apparut dans le hangar, maintenant qu'il était proche, il était aisé de se rendre compte que « VARIC » était écrit sur son sac. Un messager, pas de doute. Il enfourcha une moto-jet, la démarra et fit les vérifications de dernière minute en sortant une sorte de carnet. Une fois les portes ouvertes, il mit les gaz à fond et partit en trombe dans le désert. Curieusement, les portes ne se refermèrent guère. Le temps semblait assez dégagé et le ciel était bleu, mais quelques grains de sables volaient ici et là en raison d'un petit vent qui balayait le sol.

Galdur apparut alors dans l'encadrement de la grande porte, et il était monté sur ce qui semblait être un Dewback. Il agita les mains dans la direction de tous.

« Tout le monde est embarqué ? Vous pouvez sortir, on va se mettre en route. »

Les pilotes du pod attendaient les confirmations des passagers avant de démarrer.


Voyl Clawback
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Trandosha - Hsskor - Local sécurisé - 10:15am

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Voyl marqua un léger temps de surprise au ton soudain si formel du trandoshan. L'instant d'après, Galdur se fendait la poire sous l’œil impassible d'un Clawback désabusé. Quel drôle d'oiseau...

« Nan, sans dec'. J'vous assure qu'on vous mêlera à qu'dalle. Mais fallait qu'vous sachiez. Qui sait, p'têtre qu'un jour on m'appellera Prince Galdur, hé ! Même si je f'rais un très mauvais haut gradé. »

Clawback n'était pas sûr de la façon dont il devait prendre cette petite "touche d'humour trandoshane". Incapable de trancher, il reporta son verdict à plus tard, toujours affublé de son air impassible et sombre.

"Eh bien, si c'est là votre ambition, je vous souhaite de réussir dans votre entreprise."

Ils regardèrent tous la manœuvre du reptile avec attention, Droomos manquant de tomber en avant à force de se lever sur ses talons pour vérifier l'identité de l'individu à la sacoche.

« Allez ! En voiture tout le monde ! »

Sans perdre une seconde, ils s'exécutèrent, suivant Galdur hors du local. Reshord jeta un rapide coup d’œil interrogateur à Clawback.

"...Des Chemilézards...? murmura-t-il,

- C'est à moi que vous demandez ça ?! lui répondit Clawback au même niveau sonore."

Franchement, avait-il une tête à s'y connaître en faune locale ? Mais il se félicitait intérieurement d'avoir bien jugé Galdur : il n'osait même pas imaginer à quoi aurait ressemblé un voyage à dos de... de... machinchose. L'horreur absolue, un supplice pour son pauvre dos à lui.


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Trandosha - Hsskor - Passage vers le désert - 10:21am

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Après quelques minutes de marche, ils parvinrent jusqu'à un immense hangar ouvert sur le désert. L'endroit servait visiblement de stationnement pour les véhicules venus de l'extérieur, et donc faisait office de passage de douane entre l'intérieur et l'extérieur de la ville. La garde iotrane avançait en carré bien formé, dont la délégation était le centre, Galdur en tête du cortège. Clawback aperçut en marge des plateformes ce qui ressemblait à...une écurie ? La vague odeur qui s'en dégageait lui confirma qu'il ne devait pas être loin de la vérité. Les étrangers lançaient des regards intrigués un peu partout au fur et à mesure de leur avancée. Lorsqu'ils arrivèrent à destination, le groupe se resserra autour du trandoshan pour écouter les consignes.

« Bon, on est pas censé faire ça mais on va monter à six par plate-formes. Cinq d'entre vous sur chaque, le pilote se serrera. Disons qu'il y a des gens dans le désert qui ont une certaine ethnie et qui n'apprécient pas de voir des gens de votre ethnie. Vous avez un ami trandoshan, ça devrait aller. Toujours avoir un ami trandoshan avec vous quand vous êtes étrangers et que vous vous déplacez sur la planète. Toujours. Simple question de sécurité. »

*Une certaine ethnie ?*
Voyl fronça les sourcils. Plutôt flou comme conseil : il ne connaissait pas beaucoup de races civilisées qui appréciaient les muuns, où que ce soit. De là à devenir des cibles privilégiées... quels obscurs secrets recelaient ce désert ? Il l'était pas pressé de le découvrir.

« J'vous laisse vous installer, je vais pas monter avec vous. Vous inquiétez pas, je resterais à coté, j'en ai pour une minute. »

Clawback opina du chef en silence, laissant leur hôte vaquer à quelque occupation. Ils étaient désormais sans guide, livrés aux trandoshans qui géraient les fameux pods. L'attention des hôtes se transforma en tension tout court. Le chef Barkrann se tourna instantanément vers Clawback.

"Monsieur, avec votre permission, je suggère la répartitions suivante : nous sommes quinze pour les deux transports. Nous n'avons qu'à faire monter messieurs Xanteris et Downtown avec six de mes hommes dans celui-là. Vous, monsieur Reshord, votre agent, les trois autres gardes et moi-même, on monte dans celui-ci. Je préfère rester avec vous, sauf votre respect, monsieur. Quitte à être responsable, l'être jusqu'au bout.

Les deux civils regardèrent Voyl avec un mélange d'appréhension et d'interrogation. Après un court silence de réflexion, Clawback opina du chef :

"Cela me convient. Faisons ainsi. "

Ravi que son plan convienne, le chef donna rapidement ses ordres et ils se répartirent devant les deux énormes engins, saluant cordialement les pilotes et personnels naviguant. Puis, alors que ses hommes embarquaient en premier pour aider les muuns à monter à bord, il observa avec attention la structure des pods. Son regard s'attarda sur les armes suspendues, puis continua son inspection.

"Z'êtes sûrs qu'ils sont aux normes ces machins ? grogna Barkrann au travers de son casque,

-Sans blague, ricana Droomos en faisant semblant de croire que la question lui était destinée, vous voulez pas aussi du papier peint et des rideaux ?

-Vous, je vous ai pas sonné, trancha l'iotréen, mauvais."

Les deux aliens se toisèrent avec morgue alors que leurs employeurs se voyaient accueilli par les trandoshan, qui s'empressèrent de distribuer du matériel et dispensèrent leur consignes sans égard pour la distinction de leurs hôtes. On était sur le terrain, messieurs, pas dans un salon de thé !

"Euh... on est sensé y voir quelque chose avec ça ? demanda Clawback à Reshord quand il eut enfilé l'espèce de masque à gaz qu'on leur avait confié,

-...Je pense que vous l'avez mis à l'envers, monsieur... dit Reshord avec un drôle d'écho au travers du masque,

-Ah bon ? Mais bon sang, dans quel sens est-on sensé le mettre ? Il n'y a aucune indication !

-Faut qu'les lunettes pour les yeux soient en face des yeux pardi ! s'esclaffa un trandoshan."

Quelques minutes plus tard, Galdur refit son apparition... juché sur un animal que Clawback n'avait jamais vu. En réalité, il n'avait pas beaucoup croisé d'animaux en cinquante-six ans de vie...

« Tout le monde est embarqué ? Vous pouvez sortir, on va se mettre en route. »

Droomos tendit ce qui lui servait de cou pour voir où en était le second groupe. D'un signe de la main, Downtown lui indiqua qu'ils étaient prêts.

"J'pense qu'ils sont bons à côté aussi, confirma-t-il au muun,

-Nous sommes donc prêts, déclara Clawback au pilote, vous pouvez décoller messieurs."

Les intéressés ne se firent pas prier. A peine l'ordre donné que les moteurs vrombissaient à pleine puissance, faisant monter les structures à la verticale, avant de s'incliner et de les déplacer vers l'extérieur du hangar. Clawback se raccrocha à ce qu'il put lorsque le véhicule accéléra, la secousse le déstabilisant un instant.

"Tout va bien ?

-Oui, oui. Ne vous en faites pas Barkrann... Je m'y ferai."

Le voyage s'annonçait éprouvant. Clawback soupira : au moins, ils avaient évité les... les... trucsmachinchoses. Bref.
Galdur
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La première partie du voyage se déroula sans encombre. Les pods volaient à quelques mètres au dessus du sol à une vitesse convenable alors que Galdur suivait derrière, grimpé sur sa monture qui émettait des ronflements à chaque dizaine de mètre qu'elle parcourait. Les sables battaient un peu les environs, mais cela restait tout de même léger. Au bout d'un moment, alors qu'ils se trouvaient en pleine zone désertique, sans prévenir, une soudaine détonation se fit entendre. Plus loin, une grande colonne de sable se leva vers les cieux avant de retomber en poussière.
Les engins même furent un peu frappés par le souffle et ils tanguèrent un peu de gauche à droite. Le pilote du premier poussa un grand cri suivit de nombreuses insultes avant de restabiliser son appareil. Plus loin, sur la terre ferme, Galdur lâcha momentanément les rênes de son Dewback qui poursuivait sa route pour sortir une paire de jumelle et observer. Il hurla après quoi.

« Booon ! Pas d'panique ! C'est juste des gens du désert qui doivent être en train de creuser le sol a l'explosif afin de faire remonter les ressources, ou peut-être de la flotte, je sais pas ! On va s'décaler à droite. Ça doit aussi être leur territoire de chasse. Mieux vaut éviter de les contrarier en faisant fuir les animaux sauvages sur notre passage. »

Diantre, voilà qui allait rallonger le temps de leur trajet. Néanmoins, mieux valait cela que de se heurter à la populace du désert. Ils n'étaient pas très connus pour leur compréhension ou leur tolérance aux intrusions. Alors que les pilotes changeaient leur trajectoire afin de concorder au petit détour prévu, l'un d'entre eux s'écria de surprise alors que l'engin se baissait doucement, le forçant à ralentir afin d'éviter du pulvériser le pod au sol.
L'appareil se posa maladroitement sur le sable, secouant son équipage et manquant de se renverser. Les pieds du véhicule se déployèrent afin d'empêcher que la nacelle ne bascule, et finalement, stabilisa l'engin.

« Eeh ! Que ce passe t-il ?! » s'exclama le pilote en descendant de la nacelle.

A coté d'eux, le second pod se posa, interrogé par ce que signifiait ce brutal arrête des machines. Galdur alla prêter main forte au machiniste et pilote du pod au sol alors que ce dernier s'était glissé sous l'engin afin d'en vérifier l'état. Au bout d'un petit moment, le pilote réclama de l'aide ;

« Oh bordel... J'ai trouvé le coupable. Aidez moi ! »

Galdur répondit à son appel en se glissant à son tour sous l'appareil. Ensemble, ils tirèrent le manche de quelque chose qui avait vraisemblablement directement perforé le tuyau de transfert du carburant. Grâce à la force des deux trandoshans, ils parvinrent à retirer ce qui s'apparentait à une lame, le carburant restant s'écoulant.
Galdur se redressa et prit la lame.

« Ca alors... C'est à vous ? »
« C'est une blague ?! J'ai une tête à foutre un couteau dans MON engin ?! » aboya en réponse le machiniste.
« Alors c'est du sabotage. Voyons voir la lame... »

Le coupable n'avait sans doute pas eut le temps de la retirer du tuyau, vu comment elle était enfoncée. La lame ciselée portait quelques inscriptions, inscriptions qui relataient de la partie sud ouest de la zone désertique.

« Ça doit venir des rocheuses de Tansskor. Tss... Ils ont jamais pût blairer ma famille. J'imagine qu'ils veulent faire capoter notre avancée... C'est emmerdant... »

Galdur réfléchit à toute allure et se dirigea vers les muuns.

« Bon... On dirait que nos adversaires ont prit un peu d'avance. Mais pas de panique, j'ai un plan pour nous sortir de là. Je vais vous demander, par contre, de m'faire confiance et d'en aucun cas sortir d'armes ou de montrer des comportements agressifs. On va devoir faire appel aux clans du désert pour nous tirer d'ici rapidement. »

Voyl Clawback
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Trandosha - Désert - Pods de chasse - 10:55am

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Alors qu'ils filaient à une allure raisonnable au-dessus de la plaine aride depuis une bonne heure, les étrangers s'assoupissant au gré des ballottement des engins, une explosion retentit.

"Bordel de nexus ! C'est quoi ce bazar ?! cria Barkrann au travers de son casque."

Tout le monde avait sursauté, Clawback le premier. Il se retourna juste à temps pour voir d'énormes remous dans le sable.

"Booon ! Pas d'panique ! C'est juste des gens du désert qui doivent être en train de creuser le sol a l'explosif afin de faire remonter les ressources, ou peut-être de la flotte, je sais pas ! On va s'décaler à droite. Ça doit aussi être leur territoire de chasse. Mieux vaut éviter de les contrarier en faisant fuir les animaux sauvages sur notre passage.

Il manqua de passer par-dessus bord lorsque le pod tangua dangereusement sous la secousse. Droomos l'attrapa par le bras et le tira derrière lui.

"Vous devriez pas rester au bord, patron. Z'êtes trop léger, les vents relatifs sont forts ! "

Le muun se remit droit, entouré de sa garde rapprochée. Il secoua la tête et siffla entre ses dents, furieux :

"Fous ! Ces gens sont complètement... cliniquement dérangés ! "

Seulement, l'instant d'après, la plateforme se mit à pencher... de plus en plus vite ! Clawback se cramponna au bras de Droomos. Mais lorsque le pod entra en contact avec le sol, la secousse et le poids du karkarodon les entraînèrent droit dans le sable. Les iotréens valsaient en beuglant dans la cabine, alors que les tradoshans tentaient de rendre l'atterrissage le plus doux possible dans de telles conditions. Clawback et son garde glissèrent dans un ballet improbable, n'ayant plus rien pour se tenir. Avec un cri de surprise, Voyl bascula dans le vide... Et atterrit tête la première dans le sable brûlant. Le choc de la chute passée, il parvint à se redresser. Mais dans quel état ! A ses côtés, Shfal pestait tout son saoul.

"Z'allez bien monsieur ?

-Pah ! Non mais... c'est pas vrai...Que... Raaah ! Non mais regardez-moi ça ! pesta Clawback en toussant."

Il fut pris d'une affreuse quinte de toux comme il n'en avait plus eu depuis des semaines. L'effort le laissa plié en deux, enfoncé dans la dune jusqu'aux genoux. Foutue planète... Du sable, du sable partout ! Un vrai cauchemar ! Clawback cracha celui qu'il avait dans la bouche. Aidé par deux de ses gardes, il parvint à s'extraire du piège et pataugea lamentablement jusqu'au pod.

*Quelle journée de m.... !*

Les deux engins s'étaient posés sans trop de dégâts. On entendit la confrontation entre Galdur et le pilote du pod jusque dans les environs des deux appareils, leurs voix résonnant dans la carcasse de l'habitacle. Leur discussion était très loin d'être rassurante, et tout le monde échangea regards et mines inquiètes. Clawback s'épousseta tant bien que mal, d'une humeur massacrante. Ils virent l'autre groupe revenir avec eux, et écoutèrent le message de Galdur en silence.

"Bon... On dirait que nos adversaires ont prit un peu d'avance. Mais pas de panique, j'ai un plan pour nous sortir de là. Je vais vous demander, par contre, de m'faire confiance et d'en aucun cas sortir d'armes ou de montrer des comportements agressifs. On va devoir faire appel aux clans du désert pour nous tirer d'ici rapidement. "

Les gardes échangèrent des regards. Voyl, lui, se retourna vers Galdur, plus blême que d'ordinaire.

"C'est... c'est une plaisanterie ? dit-il en s'essayant à un sourire. "

Non, pour une fois, il semblait que le trandoshan ne riait pas. Reshord lui lança un regard anxieux, son datapad serré contre lui en un ridicule bouclier.
Barkrann resta silencieux, puis, voyant que le choix n'en était pas un, il se tourna vers ses soldats et leur ordonna fermement :

"Je ne veux pas voir un seul blaster dépasser, rangez vos armes et restez en retrait autant que possible. Le premier qui se fait remarquer, je lui colle ma botte dans le fondement. Exécution."

Les gardes s'exécutèrent et ceux qui avaient sortis leurs armes les replacèrent dans leur fourreau, au côté. Clawback approuva la décision, mais fit tout de même une remarque au iotréen sur le ton de la confidence.

"Surveillez bien nos arrières. Je trouve cet incident étrange.

-Bien reçu. "

Puis le représentant rejoignit le trandoshan, ses pas dans le sol mouvant du désert étaient très hasardeux et son équilibre précaire.

"Je suppose que nous n'avons pas le choix, c'est bien cela ? Êtes-vous certain de...euhm, la marche à suivre concernant ces... gens ? Vous disiez vous-même qu'ils n'appréciaient pas les étrangers. Je ne vous cache pas mon appréhension quant à notre venue sur leurs terres. "

Il avait gardé un ton léger et un calme apparent, mais ce n'était qu'une façade. Intérieurement, il se rongeait les sangs, et c'était bien naturel. Le soleil commençait à chauffer, et il en souffrait d'avance.
Galdur
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« Hostile ? Ah ça, on peut pas vraiment dire qu'ils aiment les étrangers. Mais bon, on va pas avoir trop l'choix, m'sieur. J'ai pas envie d'attendre ici que la tempête ou la faune nous bouffent. On va s'arranger avec eux, mais comme j'l'ai dit, faites aucun signe qui pourrait être mal interprété. »

L'un des machinistes, celui de l'engin H.S, s'occupa de sortir son pistolet de détresse et tira un bon coup en l'air. Un magnifique projectile rouge s'envola en laissant une fumée s'échapper. Le signal était très visible malgré le sable qui se baladait dans le coin. C'était sûr, désormais, quelqu'un avait obligatoirement observé cette manifestation. Restait à espérer que ce soit les bonnes personnes.

« Bon ! Bah y'a plus qu'a attendre. On va voir si c'est les nomades, les maraudeurs ou les bêbêtes qui vont nous trouver en premier, hein ? Ha ha ha. Allez, mettons nous à l'abri contre les appareils et patientions. »

Il s'adossa contre la carcasse du pod de chasse, tira sa gourde et commença à boire doucement pour patienter. De toute évidence, il n'y en aurait pas pour bien longtemps.

- - - -

C'est environs quinze minutes plus tard que les premiers signes de présence se manifestèrent. Alors qu'il avait presque commencé à faire un somme, des reflets de lumière se firent observer plus loin. Galdur acheva de sortir de sa position de semi-narcoleptique pour utiliser un petit miroir de poche qu'il agita afin de renvoyer le signal. Rapidement, alors, des silhouettes se firent apercevoir en émergeant des vents de sable qui s'étaient alourdis depuis quelques minutes déjà, signe d'une tempête en approche.

« Grande nouvelle, tout le monde. V'la les secours. Enfin je pense. Tant mieux, si on était resté encore un peu ici, on se serrait mangé la tempête dans la figure. Ce qui est pas cool. »

Il se releva, s'épousseta un peu et regarde autour de lui. Moui, cela approchait, mais cela les encerclait aussi. Galdur espérait que c'était allié plutôt qu'ennemi, ou au moins neutre. Alors que les ombres approchaient, elles furent à un moment suffisamment proches pour que notre trandoshan reconnaisse les accoutrements des nomades des lieux, la face et la bouche emmitouflés dans le tissu pour se protéger du sable. Les plus chanceux avaient mit la mains sur des fringues de récupération, des tenues d'ingénieurs de la compagnie des eaux, demi-armures etc... Les autres devaient se contenter de leurs amples vêtements en toile. Ils brandissaient tous un fusil que Galdur apparentait au fusil de chasse typique de la planète. Le genre d'arme facile à fabriquer. Pas nécessairement une arme de guerre, plus une arme conçue pour la chasse, mais bon. Pour autant qu'on pouvait en dire, il était largement possible de tuer quelqu'un avec des armes de sport. Les bougres n'avaient pas l'air très ravis des les voir ici.

« On se calme les gars... On se calme ! » beugla Galdur en levant les mains en l'air.

Alors que les nomades s'immobilisaient tout autour de leur position, Galdur s'approcha de l'un, toujours les bras levés. Ensemble, ils échangèrent plusieurs mots sur un certain moment. Le nomade fronça les sourcils et agita le poing pendant un instant. Mais il sembla que les paroles du guide trandoshan suffit à l'apaiser. Bientôt, les armes des nomades se baissèrent et ils s'en retournèrent pour certains dans les sables. De grosses silhouette s'approchèrent alors. Des bêtes de monte. Sans doute des Dewbacks.

Galdur fit un grand sourire.

« J'espère que vous savez monter, mes amis ! Non ? C'est pas grave. On va vous apprendre. Les nomades acceptent de nous sortir d'ici en raison de la tempête qui approche. Bon, je leur ai donné leur raison de votre présence. Ils acceptent de nous aider en échange de l'accès aux services d'eau. Il faudra que je négocie ça en arrivant. »

Les nomades approchèrent leurs Dewbacks à coté des muuns et les incitèrent à monter.

Voyl Clawback
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« Hostile ? Ah ça, on peut pas vraiment dire qu'ils aiment les étrangers. Mais bon, on va pas avoir trop l'choix, m'sieur. J'ai pas envie d'attendre ici que la tempête ou la faune nous bouffent. On va s'arranger avec eux, mais comme j'l'ai dit, faites aucun signe qui pourrait être mal interprété. »

Merveilleuses perspectives que voilà, pensa Voyl en serrant les dents. Il opina du chef, silencieux. Qu'aurait-il pu répondre à ça ?

"Et planter un couteau dans une tuyère d'alimentation, ça s’interprète pas mal, peut-être, gronda Droomos tout bas en passant devant Clawback, une main en visière pour regarder dans la direction de l'explosion un peu plus tôt.

Le muun haussa les épaules. Ils étaient effectivement coincés, et ne pouvaient pas se payer le luxe de refuser, sinon mettre fin aux négociations et plier bagages par leurs propres moyens. Ils attendirent donc, comme le leur conseillait Galdur. Et l'attente fut éprouvante. Il régnait une telle chaleur et un tel dessèchement que Clawback crut s'endormir pour ne jamais se réveiller. Il se sentait mal, la tête lui tournait. Malgré l'ombre projetée des engins, ils suffoquaient. Sauf le trandoshan, visiblement à l'aise dans cet environnement familier... Voyl en venait presque à l'envier.

"Depuis combien de temps cuisons-nous dans cet enfer ?

Barkran consulta son comlink.

"Euh... un quart d'heure monsieur.

-C'est une plaisanterie ? J'ai l'impression que cela fait des jours !

-Non, non je vous assure, un quart d'heure. "

Il s'était à moitié allongé contre la carlingue de l'appareil, comme les trois quarts des passagers. Sa robe en velours était désormais couverte de poussière et de sable, si bien qu'il avait renoncé, non sans se plaindre à mi-voix, à s'épousseter. A peine avait-il eu la force de vider ses chaussures. Il finit par fermer les yeux, pensant ne jamais les rouvrir tant ses paupières lui paraissaient coulées dans le plomb.

Le trandoshan s’adonna à un petit manège de communication à distance d'une rusticité qui intrigua les civils. Xanteris jeta un regard étrange à Voyl, comme s'il doutait de sa santé mentale.

"Ils sont drôles, nos clients, tiens. "

Les gardes regardaient autour d'eux les bras croisés, rendus aussi inutiles que des statues par cette situation ubuesque. Cependant, leur attente touchait à sa fin, et ils se regroupèrent rapidement autour de ceux qu'ils étaient sensé protéger lorsque les premières silhouettes se profilèrent à l'horizon.

« Grande nouvelle, tout le monde. V'la les secours. Enfin je pense. Tant mieux, si on était resté encore un peu ici, on se serrait mangé la tempête dans la figure. Ce qui est pas cool. »

Les regards se tournèrent vers les nouveaux arrivants, et la tension qui flottait dans l'air fit passer un éclair d'inquiétude dans le regard d'améthyste de Clawback : Galdur maîtrisait-il réellement la situation ? Il l'espérait : c'était un pari plus que risqué. Il avait envisagé beaucoup de possibilités... Mais comme toujours, la vie parvenait encore à se moquer de lui.

« J'espère que vous savez monter, mes amis ! Non ? C'est pas grave. On va vous apprendre. Les nomades acceptent de nous sortir d'ici en raison de la tempête qui approche. Bon, je leur ai donné leur raison de votre présence. Ils acceptent de nous aider en échange de l'accès aux services d'eau. Il faudra que je négocie ça en arrivant. »

Il ne manquait plus que ça. Voyl eut une soudaine envie de mettre la tête dans le sable. Lui qui avait prié pour ne pas être contraint d'en arriver là. Mais qu'avait-il fait pour mériter ça ?

"Je...ne crois pas... que ce soit une bonne idée, fit Clawback en affichant une moue crispée légèrement rebutée, je... disons que la souplesse est loin d'être mon fort... "

Mais les habitants du désert -qui d'une part n'avait certainement rien compris à son charabia - ne l'entendaient pas de cette oreille, et hissèrent le banquier sur sa monture sans ménagement. Voyl se reçut sur la selle qui couvrait en partie de large dos du reptile. Il manqua de basculer de l'autre côté de l'animal en tentant de se remettre droit, mais parvint finalement à trouver une position digne et un minimum confortable. Sauf qu'ils ne restèrent pas immobiles très longtemps. Une fois toutes les montures affublées de cavaliers, la troupe se mit en marche, et les ennuis commencèrent pour Clawback. Son animal n'appréciait pas sa façon de tirer sur les rênes, et remuait la tête en tous sens, énervant le muun derechef, qui tentait de lui donner une trajectoire à peu près rectiligne.

"Non, non, noooon, stop ! STOP !! "

L'animal mugit, contrarié, et décida de montrer toute l'étendue de son mécontentement en faisant demi-tour. Voyl manqua de basculer en arrière et tira vainement sur les rênes, incapable de diriger la monture récalcitrante. Les autres Dewback commencèrent à renâcler.

"Mais quelqu'un peut-il expliquer à ce maudit animal la marche à suivre !!! Ce n'est pas possible d'être aussi c... "

Un sifflement courroucé couvrit la fin de sa phrase, alors que le Dewback le promenait à l'envers du sens de marche.


Galdur
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Le moins que l'on puisse dire, c'était que Voyl n'était visiblement pas né pour être cavalier. Ou en tout cas, il n'avait certainement pas eut l'éducation pour. Quand Galdur s'aperçut que son animal commençait à réagir de mauvaise manière quitte à prendre la mauvaise direction, le trandoshan fit immédiatement demi-tour pour barrer la route de l'animal avec son propre dew-back.

« Ola... Du calme, Voyl. Vous transmettez d'mauvaises impressions à l'animal. Si vous êtes stressé ou bien emmerdé, ben lui aussi il l'est. Détendez vous et faites lui comprendre qu'il fait bien son boulot. »

Il approcha sa main de la face bourrue de la bestiole et commença à lui frotter sans réelle délicatesse. De toute manière, vue la peau de l'animal, ce n'était pas comme-ci cela allait le déranger. Ce truc pouvait tenir bon face à des tirs, alors le toucher et le frotter n'allait pas vraiment l’abîmer.

 « C'est un bon dew-back, ça hein ? Oh oui c't'un bon dew-back ! »

Il glissa une corde autour du cou de la monture de Voyl afin de la lester derrière lui et de forcer l'animal à le suivre. Ce faisant, il aida aussi son invité à se tenir droit et le remit en place sur sa selle en lui priant de s'accrocher aux boucles de maintien, vu qu'il peinait un peu à diriger sa bête.

 « Vous savez, Voyl. J'suis persuadé qu'un p'tit séjour prolongé ici vous f'rais du bien ! La vie au grand air, chasse le matin, pêche au requin le soir. Et puis hé, j'suis sûr qu'au début, vous arriveriez pas à monter un dew-back, mais que vous finiriez par réussir à dompter un nexu ou un reek. On f'rait la paire tiens ! Aussi féroce l'un que l'autre ! »

Parce qu'après tout, tout le monde pouvait encore s'adonner aux plaisirs de l'adrénaline de la vie de la grande chasse . Galdur brandit une main sur le coté.

« La Déesse, elle est pas opposée aux nouveaux, hein. Suffit d'être fort, de pas s'décourager et de s'ouvrir. Faut s'dire qu'on en chie peut-être dans cette vie, mais que dans l'au-delà, on pass'ra notre éternité à se reposer et à s'détendre en bonne compagnie. Encore que si vous voulez d'là bonne compagnie, on peut quand même en trouver ici. Cela dit, j'suis pas fermé aux nouvelles expériences. Les femelles des mammifères ont la peau plus douce que les nôtres. Faudra que j'essaye un jour. »

Le trajet se poursuivait sans encombres et les nomades menaient la voie, en dépit du sable qui battait et de la visibilité qui se réduisait de minutes en minutes. Se mettre à l'abri le temps que la tempête passe allait être nécessaire. Ce serait l'affaire d'une heure ou deux sans doute. Curieuse aventure, dans tout les cas.

« Laissez moi deviner. Vous vous attendiez pas tout ça, nan ? Qu'est ce que vous voulez. C'est ce qui fait aussi le charme du coin. Aussi imprévisible que surprenant. Par contre, si un nomade vous propose une friandise : un conseil, dites non. C'est des yeux de banthas gélifiés. C'pas que c'pas mauvais, mais disons que si vous êtes pas habitués, vous allez pas aimer. »

Lui même avait eut du mal.

 « Alors Voyl ? Qu'en dites vous, pourquoi ne pas passer me revoir, quand on aura fini tout ça ? J's'rais toujours ravi d'recevoir un ami ici. »
Voyl Clawback
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Clawback hésitait pour savoir si l'aide du trandoshan était des plus bienvenues ou l'une des pires idées qui aient pu germer dans l'esprit loufoque du reptilien.

"  Ola... Du calme, Voyl. Vous transmettez d'mauvaises impressions à l'animal. Si vous êtes stressé ou bien emmerdé, ben lui aussi il l'est. Détendez vous et faites lui comprendre qu'il fait bien son boulot. "

Eh, oh, ils n'avaient pas gardé les Gizka ensemble ! Clawback se rembrunit, mais parvint à garder les lèvres scellées. Il rentra la tête dans les épaules et jeta un regard furieux à l'animal qui n'en avait cure.

"Vous en avez de bonnes, marmonna-t-il entre ses dents, je suis sensé avoir le mode d'emploi fourni dans mon code génétique ? Je n'ai jamais grimpé sur un dewjenesaisquoi, moi !! "

Pendant qu'il grommelait, le trandoshan avait calmé le jeu et remis la bête dans le droit chemin. Le muun l'observa câliner la bête d'un œil torve, peu attendri par la scène. Galdur lui simplia pourtant la tâche : désormais, son animal était guidé par lui depuis sa propre monture, et selon les dire de leur guide, il lui suffisait de se cramponner à la selle pour tenir en place. Ce que fit Clawback, sans trop de bonnes grâces, encore irrité de se faire humilier de la sorte par une stupide bestiole.


« Vous savez, Voyl. J'suis persuadé qu'un p'tit séjour prolongé ici vous f'rais du bien ! La vie au grand air, chasse le matin, pêche au requin le soir. Et puis hé, j'suis sûr qu'au début, vous arriveriez pas à monter un dew-back, mais que vous finiriez par réussir à dompter un nexu ou un reek. On f'rait la paire tiens ! Aussi féroce l'un que l'autre ! »

Voyl ne répondit pas, occupé qu'il était à faire passer sa jambe en position correcte sur les quartiers de la selle. Il se contenta de fermer les yeux d'un air consterné que Galdur, de dos, ne vit pas, emporté dans son enthousiasme.

"Disons simplement que je traque un autre genre de gibier que le vôtre, lâcha-t-il d'un ton faussement dégagé. "

Pour lui la comparaison s'arrêtait là. Mais pas pour Galdur, visiblement !

« La Déesse, elle est pas opposée aux nouveaux, hein. Suffit d'être fort, de pas s'décourager et de s'ouvrir. Faut s'dire qu'on en chie peut-être dans cette vie, mais que dans l'au-delà, on pass'ra notre éternité à se reposer et à s'détendre en bonne compagnie. Encore que si vous voulez d'là bonne compagnie, on peut quand même en trouver ici. »

A l'idée, Clawback manqua de s'étrangler. Par le Trésor, il valait peut-être mieux être sourd, en fin de compte... Ce trandoshan avait une foule d'idées de plus en plus bizarres... De plus en plus inquiétantes du point de vue de Voyl. Mais du moment que cela ne restait que de fines plaisanteries, des mots en l'air, il n'y voyait pas d'inconvénient, si ce n'était que ses espoirs d'avoir à faire à des gens "normaux" s'étaient envolé depuis des heures.

"Cela dit, j'suis pas fermé aux nouvelles expériences. Les femelles des mammifères ont la peau plus douce que les nôtres. Faudra que j'essaye un jour.

-Vive la tolérance interespèce, gémit Clawback en levant les yeux au ciel. "

Sous sa veste, il se liquéfiait doucement mais sûrement. Une souffrance d'une subtilité digne des plus fines tortures quand on savait qu'il lui fallait fournir un effort conscient permanent pour réguler sa température interne. Au bout de quelques minutes sous la chape de plomb des rayons solaires, Clawback n'en pouvait plus. Reshord n'était pas mieux en point que lui, simplement moins le centre d'attention de leur guide.

« Laissez moi deviner. Vous vous attendiez pas tout ça, nan ? Qu'est ce que vous voulez. C'est ce qui fait aussi le charme du coin. Aussi imprévisible que surprenant. Par contre, si un nomade vous propose une friandise : un conseil, dites non. C'est des yeux de banthas gélifiés. C'pas que c'pas mauvais, mais disons que si vous êtes pas habitués, vous allez pas aimer.

-Merci pour le tuyau, je tâcherai de m'en souvenir, fit-il avec un sourire qui grimaçait sur les bords.»

« Alors Voyl ? Qu'en dites vous, pourquoi ne pas passer me revoir, quand on aura fini tout ça ? J's'rais toujours ravi d'recevoir un ami ici. »

Un ami, oh bon sang ! Le voilà catapulté à l'une des places les plus dangereuses. Seule la neutralité était suffisamment confortable à ses yeux. Le banquier s'éclaircit la voix, cherchant du regard un objet suffisamment digne de son attention pour lui servir d'alibi.

"Oh... Ah, vous me voyez honoré, monsieur Galdur. Je ne pense pas mériter si tôt un tel titre, ma foi... Rien n'est encore fait. Et les vôtres sont des plus accueillant, c'est un fait. "

Mais qui avait mis une telle hypocrisie dans sa bouche ?! Il se crispa. La peur de se faire démembrer, peut-être ? Très certainement. La peur était un levier non négligeable et Clawback en était parfaitement conscient. Trop pour une fois, et sa nervosité prenait le pas sur sa franchise habituelle. Ils étaient au beau milieu de nulle part, et si les choses tournaient mal, même la garde iotrane ne suffirait pas à les sortir d'affaire. Il passa une main sur son visage trempé, avec un regard vers les gardes qui crapahutaient derrière eux.

"Simplement, voyez-vous... Contrairement à vous et votre condition physique développée, je ne suis pas un être... "d'extérieur". Je souffre de la chaleur et des rayons ultraviolets. Non pas que le paysage soit désagréable - loin s'en faut - mais... je ne tiendrais pas bien longtemps ici si la visite devait se prolonger. Vous... comprenez, n'est-ce pas ? "

Le ton gêné de sa voix nasillarde traduisait son mal aise. La journée s'annonçait encore longue, très longue. Et Varic n'était toujours pas en vue.

Ah ça, il s'en souviendrait de ces négociations sur Trandosha !

Et il jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y reprendrait plus...
Galdur
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Le reste de la journée fut consacrée au voyage. Ils firent étape au camp de nomade, attendirent un peu que la tempête passent, puis se remirent en route dès que celle-ci fut terminée. Galdur se fit moins bavard en raison de l'humeur plus massacrante de son invité. Visiblement, il n'appréciait pas trop les imprévus et la rudesse des environs. Enfin, comment lui en vouloir ?
Ils se présentèrent aux portes de Varic fin d'après-midi voir début de soirée. La ville était comme convenue à l'image qu'on lui avait donnée : Une sorte de refuge perdu en plein désert, composé essentiellement de taules et de métal recyclé. Les grandes portes grincèrent en s'ouvrant à leur approche alors que les miliciens locaux se chargèrent du contrôle. En raison du motif de la présence des étrangers muuns, ils furent forcés d'aller se présenter immédiatement au patriarche en charge de la ville.

 « Bon, il faut croire que c'est le moment d'arrêter de s'amuser. La traversée du désert est terminée, maintenant, on va s'taper le patriarche en personne. Terokkar, c'est lui. J'en avais parlé plus tôt. On va parler affaire du coup. »

Galdur se chargea d'échanger papiers et missives pour justifier la présence des muuns dans la ville. Les miliciens inspectaient chaque preuve et écrit comme si ils avaient du mal à lire. Quelque part, cela aurait été logique : Une partie de la population était illettrée. Galdur lui même avait du mal à écrire. En basic surtout. Il parlait et comprenait ce dernier mais n'était pas en mesure de le lire et de l'écrire de manière correcte. Ils pénétrèrent donc dans Varic. La dernière tempête de sable avait visiblement fait quelques dommages puisque plusieurs habitants étaient occupés à déblayer leurs allées et leurs entrées du sable qui s'était déposé un peu partout. Les toits en étaient couverts. Le détail le plus notable était sans doute la présence des hommes de la compagnie des eaux a l'extérieur du bâtiment central, le « palais » de l'ancien Terokkar. C'était une sorte de spire de métal recyclé, là aussi . Les fonctionnaires de la station de pompage était tous habillés dans une sorte de bleu de travail foncé. Ils étaient également armés d'un pistolet laser.

« Aye. Je vous présente les travailleurs de la compagnie des eaux de Varic. C'est eux mieux que l'autres qui savent quoi dire sur l'état des lieux. Sont armés et c'est normal. Il arrive que des bandits crèchent dans la station de pompage ou tentent de détourner les canaux. Mais ici, on parle bien d'accident de tempête. »

Les ouvriers des eaux inspectèrent un peu les muuns, échangèrent quelques mots en Dosh entre eux et l'un approcha dans un basic approximatif.

« Vous êtres ici pour voir station des eaux, c'est ça ? Entrez dans la spire. L'ancien Terokkar vous attends pour parler. »

Galdur s'écarta du chemin des muuns et leur indiqua l'entrée de la spire. Curieusement, il restait à l'extérieur, adressant seulement un sourire.

« Désolé, boys ! J'suis pas autorisé à rentrer même si je suis fils d'ancien. C'est à vous d'vous entretenir avec Terokkar. Soyez franc avec lui et essayez de pas trop magouiller, c'est un conseil. Aussi, évitez de faire des remarques sur sa manière de diriger ou de vivre. J'ai pas envie de me retrouver avec vingt six balles dans l'buffet ! » expliqua t-il.

Oui car bon. C'était lui le responsable de la venue des muuns. Si Terokkar était contrarié, c'était également sur lui que tout allait retomber. Et par retomber, on entendant bien sûr que des pruneaux allaient être tirés.


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Le moins que l'on puisse dire, c'était que si Varic et sa spire étaient en apparence des taudis de métal et de taule, l'intérieur des appartements de Terokkar laissait tomber absolument toutes ces apparences ! Le lieux était plutôt bien éclairé, bien décoré, aux couleurs brunes et oranges, avec de l’encens épicé qui se faisait sentir dans presque toute la pièce. Au fin fond des appartements, dans la salle de consultation, se trouvait l'ancien lui même. Il portait une sorte de longue robe sombre surmontée de ce qui semblait être une cape d'épaule vert foncée. On pouvait voir à sa peau pâle qu'il était largement au dessus de ses soixante ans. Autrement dit, c'était un vénérable respecté par la société. Il fallait dire que les trandoshans qui arrivaient à cet âge étaient rares. La plupart mourraient dans leur chasse ou bien tués par leurs fils désireux de prendre leur place. Galdur lui même pouvait s'estimer heureux d'avoir atteint sa trentaine et donc d'avoir atteint l'âge moyen de mort des Doshiens. Terokkar ne portait cependant pas de cicatrices notables ou de blessures évidentes, sans doute avait-il atteint le pouvoir autrement qu'en écrasant ses adversaires, contrairement au chef de guerre balafré qui gérait la planète.

L'ancien était entouré de ses nombreuses épouses. Ces dernières étaient d'ailleurs pour la plupart bien plus jeunes que lui, a l'exception d'une. En voyant le cortège arrivé, Terokkar soupira et se redressa un peu sur son siège avant de se lever.

« Comme promis, les étrangers sont venus à moi. Je tenais à vous rencontrer avant de vous envoyer a la station de pompage. Vous êtes en retard, vous savez ? » expliqua t-il.

Son basic était assez gracieux malgré des relents d'accent. Rien d'aussi "brût" que celui de Galdur cela dit. Fils ou non d'ancien, il fallait dire que ce dernier passait plus pour un pèquenaud de basse campagne que d'un réel descendant d'ancien habitués à vivre dans les hautes sphères.

Voyl Clawback
Voyl Clawback
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Trandosha - Varic - 7:44pm

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Jamais Clawback n'aurait pu imaginer une agonie pareille : à se liquéfier centimètre par centimètre des heures durant. Lorsqu'enfin, les formes tarabiscotées de Varic se dessinèrent sur l'horizon rectiligne du desert, Voyl était à moitié mort sur le dos de son Dewback. Les yeux fermés, la tête balodant contre son épaule, il était à peine conscient de ce qui se passait autour, trop concentré à garder ses faibles forces pour ne pas sombrer dans les bras noirs d'un sommeil sans retour.

Il parvint à se redresser avec un gémissement étouffé lorsque les voix des trandoshan les interpellèrent, arrivés à portée de tir des portes de la ville. Voyl entendit Reshord lui lancer une phrase incompréhensible, et il rouvrit les yeux, la mine souffrante de celui qui a passé une très mauvaise nuit.

" On arrive... ? "

Il n'y croyait pas. Il avait l'impression que le voyage avait duré une éternité. Ce qui n'était pas tout à fait faux. Une après-midi entière s'était écoulée, et pour Clawback, c'était énorme. Il chut plus qu'il ne descendit du dos de l'animal, qui le gratifia en retour d'un grognement. Maintenu par Barkrann et Droomos, le muun vacilla comme un homme ivre, avant de retrouver un semblant d'équilibre qui lui permit de prendre le chemin des portes de la ville.

« Bon, il faut croire que c'est le moment d'arrêter de s'amuser. La traversée du désert est terminée, maintenant, on va s'taper le patriarche en personne. Terokkar, c'est lui. J'en avais parlé plus tôt. On va parler affaire du coup. »

Voyl sentit soudain monter en lui un incongru sentiment de panique : quoi, là, tout de suite ? Maintenant ?! Mais il ne pouvait pas se présenter décemment dans cet état ! Il tira sur son col en scrutant la porte qui se présentait à eux d'un air perdu. Quelle image allait-il donner de lui dans cet état ? La chose lui parut absurde. Mais c'était le cadet des soucis de leurs hôtes. Il se risqua néanmoins à demander d'une voix surprise :

" N'y a-t-il pas... je veux dire, ne serait-il pas plus respectueux de nous présenter sous un meilleur jour ? "

Visiblement non, l'horaire n'était pas négociable. Un comble ! Qui était attendu, ici ?
Ravalant toute sa frustration en une expression impériale, Voyl s'engouffra entre les battants des portes. Varic était fidèle à l'image que Galdur leur avait dépeinte. Le représentant prit quelques secondes pour observer ce qui l'entourait. Vraiment, on était loin du faste de Coruscant. Mais pour une fois depuis le début de ce voyage, l'impression rassurante d'avoir affaire à ses prévisions le rasséréna. Il entrait en terrain familier, en quelque sorte, et les murs dressés entre eux et le désert n'étaient pas pour lui déplaire.

Clawback s'apprêta à emboîter le pas au trandoshan, lorsqu'il remarqua l'immobilité de Galdur, posté en retrait. Il l'interrogea du regard, ce à quoi leur hôte répondit :

" Désolé, boys ! J'suis pas autorisé à rentrer même si je suis fils d'ancien. C'est à vous d'vous entretenir avec Terokkar. Soyez franc avec lui et essayez de pas trop magouiller, c'est un conseil. Aussi, évitez de faire des remarques sur sa manière de diriger ou de vivre. J'ai pas envie de me retrouver avec vingt six balles dans l'buffet !

-Magouiller ? manqua de s'étrangler Voyl, monsieur, vous vous adressez aux meilleurs professionnels que compte cette galaxie, et ce depuis des millénaires ! Soyez certains qu'il n'est ici question que d'arrangements mutuellement profitables entre personnes avisées ! "

Il n'avait pas vraiment cherché à dissimuler la pointe d'indignation qui perçait dans ses propos. Encore un pour croire que les muuns n'étaient qu'une bande d'entourloupeurs. Il se crispa légèrement, sa tête se relevant en une posture condescendante. Il se détourna pour suivre le reptilien qui leur avait ouvert la voie vers la spire.

"Reshord, avez-vous tous les documents à portée de main ?

- Oui monsieur, glissa le secrétaire guère mieux en point que son supérieur, j'ai tout. "

Il tapota l'écran du datapad, éraflé par endroits. Dans la distance qui les séparait du lieu de l'entrevue, Clawback tenta tant bien que mal de se redonner un minimum de tenue, époussetant d'un geste rageur le sable qui s'était incrusté dans le velours et les broderies de ses vêtements. C'était bien la première fois de sa vie qu'il venait à négocier un contrat après une journée passer dans le désert à avaler du sable.On les fit entrer dans une large pièce - visiblement une salle d'audience ou l'équivalent - où les attendait le chef de cette communauté rurale et sa ribambelle d'épouses.

Une fois sa rogne passée, Clawback prit cela comme un excellent entraînement : peu de ses condisciples avaient eu telle occasion de mettre leur résistance mentale et physique à l'épreuve durant leur existence. D'ailleurs, il constata très vite que l'ancien qui les conviait ici n'avait rien d'un rustre. C'était un vieil alien si l'on en croyait son teint. Voyl se prit à penser qu'avec un peu de chance, son interlocuteur avait vécu un jour sur Coruscant ou un monde plus urbain que Trandosha, qu'il serait ainsi à même de partager plus facilement ses points de vue qu'un chasseur buté du fin fond de la plaine.

Le trandoshan les toisa d'un air étrange, ni condescendant, ni amical. A peine courtois, mais suffisamment distant pour faire sentir aux étrangers qu'il était seul maître chez lui.

" Comme promis, les étrangers sont venus à moi. Je tenais à vous rencontrer avant de vous envoyer a la station de pompage. Vous êtes en retard, vous savez ? "

En retard... En retard ! Il s'en fallut de peu qu'il ne perde son sang-froid, pourtant loin d'être négligeable. Ce qu'il pouvait détester ce mot. Lui, en retard ? Clawback manqua de se mordre la langue pour ne pas hurler de rage.

" Navré, monsieur, dit-il en s'inclinant, notre convois a connu quelques déboires d'ordre...technique, dans le désert. Nous avons dû vous rejoindre par d'autres moyens. "

Et par le miracle d'un autocontrôle inné et usité, rien ne transparu dans sa voix et son apparence que la contrariété affectée de celui qui a failli à son devoir. Désormais, il était sur son terrain. Il avait trouvé l'interlocuteur à rallier, la chasse, la sienne, allait pouvoir commencer. Il fallait parfois peu de chose pour être déstabilisé. Pour les muuns, le processus inverse était tout aussi vrai : d'une situation désagréable et instable, il leur fallait peu pour se remettre sur pied et fondre sur leurs proies avec l'assurance inébranlable de celui qui maîtrise la situation. En l’occurrence, il était question de prêt et d'argent : que pouvait-il espérer de mieux ?

C'est pourquoi à l'air grave et royal du reptilien, le représentant répondit par un sourire poli et un salut tout protocolaire.

"Je suis Voyl Clawback, représentant du Clan Bancaire Intergalactique, pour vous servir. Comme cela nous a été transmis il y a maintenant un peu plus de deux semaines standards, nous sommes venus à vous dans l'optique de pouvoir vous aider à trouver les fonds nécessaires à la réhabilitation de votre système de distribution hydraulique, ici, à Varic. "

Une façon simple et efficace de remettre le contexte en place, tout en laissant latitude à leur "client" de rectifier s'il le souhaitait.

"Nous ne voudrions pas prendre trop de votre temps, mais nous sommes tout disposés à répondre à vos questions, si vous en avez. "

Hrp : encore désolé pour la lenteur, mea culpa. :/
Galdur
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 « Des soucis dans le désert. Une panne. Oui, j'en ai entendu parler. Ne vous inquiétez pas. Je veillerais à ce que le responsable, si il est bien seul, reçoive sa correction sans trop tarder. C'est plutôt nous qui devrions nous excuser. Mais que voulez vous, Dosha n'est pas un endroit facile. Et certainement pas pour les étrangers. J'imagine que votre escorte a été a la hauteur. » détailla t-il doucement.

Il révoqua ses femelles et les fit disparaître de la pièce afin qu'il puisse être disposé à parler sérieusement. L'ancien se déplaça lentement vers une pièce annexe et invita le cortège à le suivre. Il s'agissait d'une pièce assez large mais qui était occupée par une grande table sur laquelle figurait des piles de rapports, une grande carte des lieux ainsi que plusieurs tablettes de données. Quelques serviteurs des lieux, encore très jeune sans doute, étaient occupés à faire le tri, semblait t-il. Ils quittèrent la pièce quand leur maître rentra.

« Vous transmettrez les salutations de Terokkar à vos supérieurs et vos camarades. Je n'aime pas habituellement faire appel a l'extérieur, mais c'est une situation particulière qui demande des réactions particulières. Vous n'êtes sans doute pas sans savoir que je joue mon nom sur ce coup là, avec cette coopération avec Hmrossk, que, j'imagine, vous devez maintenant connaître puisque vous étiez avec un de ces descendants. »

Son regard se porta sur une fenêtre qui donnait une vision sur le reste de l'escorte dont Galdur et un pilote qui échangeaient un coup de gourde.

« Grmph... Méfiez vous de lui. Il peut paraître innocent mais c'est un zélé de la déesse. Il ira jusqu'au bout pour ses croyances. Il a des faux airs de plouc comme ça, mais sa pensée est loin d'être insouciante. J'espère qu'il ne vous a pas fait de trop grands numéros, je serais contrarié de devoir me passer de votre aide à cause d'une mésentente. »

Il s'installa devant les cartes et pressa le bouton d'un petit appareil posé sur la table. Une représentation holographique de ce qui devait être la station de pompage apparût alors.

« Voici notre station de pompage. Elle est renforcée et ses fondations ont normalement été conçues afin de supporter les tempêtes et les accidents. Néanmoins, la tempête récente était bien plus violente et forte que celle auxquelles nous étions habituées, si bien que certaines têtes de forage ont été endommagées, au même titre que certaines lignes de refoulement. »

Des images des pièces détaillées passèrent alors en revue.

« Nous avons besoin de racheter des groupes de moto-pompes, des colonnes montantes, des têtes de forage mais également de nouvelles lignes afin de réparer notre station et rétablir la distribution d'eau dans les lieux. Cela coûte cher à notre ville d'importer de l'eau potable en provenance des autres villes. »

Les hologrammes se coupèrent.

« Mais venons en au fait. Quel sera votre prix, selon vos estimations ? »

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