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Bordure extérieure – Système Demetras – Phindar
Année 21.567 de la Fondation de la République Galactique, mois de Nelona, 18 Katunda



Récemment, des esclaves s'étaient crus permis d'échapper à l'oeil vigilant de l'Empire. Un soulèvement avait eu lieu sur Phindar, mené par un esclave aujourd'hui mort. Darth Valeras avait été dépêché par le Conseil Noir pour mettre fin aux derniers troubles, de pourchasser les esclaves encore en fuite et restaurer la peur des Sith dans le coeur d'esclaves trop téméraires.

Phindar, monde impérial depuis le traité d'Artorias, était rapidement devenue une plaque tournante de l'esclavage au sein de l'Empire. Située près du territoire républicain, la planète était devenue une destination prisée de certains mercenaires et autres criminels, ayant capturé l'un ou l'autre individu en territoire républicain. Officiellement, aucune circulation des personnes n'était possible entre la République et l'Empire. Dans les faits, toutefois, il en allait autrement. Les contrebandiers de toute sorte n'hésitaient pas à passer d'un Etat à l'autre, et qui aurait pu réellement les en empêcher? Ces hors-la-loi utilisaient des voies spatiales dangereuses et impossibles à surveiller dans leur intégralité. Les flottes impériales comme républicaines ne pouvaient surveiller chaque parcelle de leurs frontières. Dès lors, l'Empire avait gentiment fermé les yeux lorsque certains individus louches arrivaient dans son secteur, accompagnés d'une vingtaine de personnes enchaînées. Après tout, cela profitait au commerce, non? L'Empire touchait de belles taxes sur la vente d'esclaves, il fallait que ce commerce reste florissant. Dans les territoires "conquis" par l'Empire, bien des personnes avaient été réduites à la condition d'esclave. Des notables fidèles à la république, des opposants quelconques, des débiteurs insolvables... Les raisons ne manquaient pas pour donner le qualificatif de "chose" à un être humain.


Depuis une semaine, le Seigneur Valeras se trouvait donc dans la capitale de Phindar, Laressa. Sa mission n'avait rien de crucial pour l'avenir de l'Empire, mais au moins était-elle utile. Il avait d'abord pris soin de rencontrer le Moff local, qui craignait pour sa carrière et plus encore pour sa vie, après son dernier échec. Toutefois, Darth Valeras avait estimé préférable de le maintenir à son poste. Bien qu'incompétent pour les choses de la guerre, le Moff s'avérait être un bon tacticien sur le plan politique. La population humaine sur Phindar restait assez faible, la majeure partie de la population à la race phindienne. Mis à part l'immense Marché aux Esclaves et les rues attenantes, on ne trouvait guère autre chose que des Phindiens sur la planète. Or, le Moff était humain, une situation a priori défavorable. Pourtant, à force de liaisons avec la notabilité locale, le Moff Keren avait finalement réussi à obtenir la confiance et le soutien de la grande bourgeoisie, détentrice de la majeure partie des richesses du pays. L'esclavage avait d'abord choqué les locaux, mais lorsque les pontes Phindiens avaient obtenu du Moff le privilège d'une réduction de la taxe impériale sur l'achat d'esclaves, le problème avait été réglé. En quelques années, Phindar avait prospéré grâce au commerce d'esclaves, et sa bourgeoisie s'était satisfaite de cette position.

La position du Seigneur Sith sur la question de l'esclavage n'avait rien de révolutionnaire. Darth Valeras estimait depuis toujours que cette pratique était normale. Il avait toujours vécu dans un environnement, l'Académie de Korriban, où les esclaves étaient présents. Obéissants, craintifs, ces choses permettaient de se détacher de tâches quotidiennes ennuyantes, pour se consacrer pleinement à l'usage du Côté Obscur. La structure pyramidale de la société impériale exigeait l'existence de l'esclavage, et selon la doctrine sith, suivie par Darth Valeras, les faibles n'avaient qu'à servir les forts. Cela dit, les nombreux esclaves qu'avait le Sith à son service n'étaient pas maltraités. A moins qu'ils ne commettent une faute, les esclaves du Sith de Korriban n'avaient pas grand-chose à craindre. Ils n'étaient pas torturés ou exécutés pour rien, par simple pulsion masochiste de leur maître. Non, les esclaves de Darth Valeras savaient qu'ils n'avaient rien à craindre, pour autant qu'ils obéissent et exécutent correctement les ordres de leur maître. Le Sith n'usait même pas de ses esclaves comme objets sexuels, comme le faisait une majorité de Sith. Darth Valeras ne trouvait aucun plaisir dans le fait d'infliger la souffrance sans raison, et sachant qu'il ne trouverait aucun plaisir dans le viol de ses serviteurs, il n'attendaient d'eux qu'une chose : une obéissance totale et efficace.

La mission du Seigneur Sith touchait à sa fin. Phindar avait l'avantage de se trouver à la lisière de la frontière impérialo-républicaine, mais c'était aussi sa faiblesse. De nombreux esclaves avaient récemment vu dans cette proximité avec la République la possibilité de gagner leur liberté. Il avait fallu rétablir l'ordre impérial, et durant près de deux semaines Darth Valeras s'y était attelé. Il avait traqué les fuyards et retrouvé la plupart d'entre eux, dont une bonne partie n'avait tout simplement pas réussi à quitter la planète. Les châtiments avaient été exemplaires. De la crucifixion à la pendaison, les esclaves en fuite avaient été punis sévèrement par le natif d'Artorias. Il n'avait aucune pitié dans l'application de la loi impériale, tout simplement parce que le Sith estimait cette inflexibilité nécessaire pour assurer l'Ordre Naturel, auquel appartenait le phénomène esclavagiste.

Il ne restait donc que quelques jours à Darth Valeras à passer sur Phindar. Il souhaitait déambuler seul sur le Marché aux esclaves, seulement accompagné de quelques gardes, pour la forme uniquement. Ainsi, il se retrouvait désormais à parcourir les allées du Marché. Il portait sa tenue habituelle, une cape pourpre, des vêtements riches et bleu foncé, une armure légère et confortable, que le Sith portait sans difficulté, avec aisance, par habitude de maître d'armes. De temps à autre, la petite troupe passait à côté d'une cage dans laquelle se trouvait un fuyard, rattrapé par le Sith. Il avait insisté pour que les suppliciés soient présentés au sein même du marché, afin que les esclaves comprennent que nulle opposition ne serait acceptée. Darth Valeras, appliquant de la loi impériale, cumulait avec dureté le rôle de juge et de bourreau.
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 « Je n'aime pas ça du tout. » déclara la Togruta en soupirant.

Ce devait être au moins la troisième ou quatrième fois qu'elle répétait cette phrase. En un sens, Emhyr pouvait la comprendre. Elle revenait à peine – environ un mois auparavant – de son propre esclavage, sur cette même planète. Les cicatrices étaient encore fraîches, aussi bien physiquement que psychiquement, mais elle semblait pourtant être très bien rétablie. Ils avaient par conséquent, avec l'aide de leur ami Jawa, décidé de revenir ici. La rumeur voulait que quelqu'un avait étouffé la rébellion d'esclaves. Ils devaient en avoir le cœur net.

A vrai dire, c'était également l'occasion, pour eux, d'expérimenter ce dont ils avaient discuté : la chasse aux esclavagistes. Les passeurs et autres trafiquants étaient nombreux, mais il allait falloir les débusquer avant d'agir. Et pour cela, il fallait pouvoir rester au contact avec le milieu des esclaves. Aussi révoltant que cela leur paraisse, ils n'avaient pas le choix. Même si Emhyr commençait à douter du bien-fondé de la décision de revenir sur Phindar. Certains soldats impériaux le regardaient avec un peu trop d'insistance à son goût, et ce malgré le fait qu'il ne portait pas son sabre-laser et se conduisait comme un citoyen impérial déambulant dans le marché aux esclaves. Du moins il espérait y parvenir.

 « Rapprochons-nous de ceux-là. » déclara-t-il le plus naturellement possible en indiquant un groupe d'esclaves Zabraks.

Il était conscient néanmoins qu'avoir une Togruta à ses côtés, qui de surcroît ne portait aucun collier d'esclave, ce pouvait être un peu étrange. Peut-être était-ce la raison pour laquelle certains impériaux le regardaient bizarrement. Il l'espérait du moins, car il préférait cette explication, qu'il aurait deviné, à une explication qu'il n'aurait pas découverte et qui par conséquent pouvait lui réserver une mauvaise surprise.

Le marchand d'esclave parut heureux d'avoir enfin un client. C'était un humain, bien sur.

 « Bonjour, bonjour ! Vous désirez, monsieur ? »

 « Juste observer, pour le moment. » répondit Emhyr.

Il essaya d'ignorer le regard désapprobateur que le marchand lança à Lyanna. D'une certaine manière, c'était sa faute : il aurait du insister pour qu'elle ne vienne pas, sachant qu'elle aurait refusé de remettre un collier d'esclave, même pour l'apparence. Néanmoins, la journée touchait à sa fin, et il ne pouvait pas se permettre de faire croire au marchand qu'il risquait de perdre un client potentiel. Loin de lui l'idée d'acheter un Zabrak, même pour les apparences. Il n'avait de toute façon pas l'argent.

 « Monsieur a-t-il une question ? »

 « A vrai dire, oui. Je serais curieux de savoir comment vous vous procurez tous ces esclaves. Loin de moi l'idée de mettre en doute la qualité de votre... marchandise... mais elle me semble un peu trop rebelle pour venir de nos frontières. Il n'y a pas la docilité qu'on implique dès la naissance chez les claves. »

 « Monsieur a raison. La plupart viennent effectivement de l'extérieur de nos frontières. Je ne peux néanmoins pas réellement vous dire d'où, ni comment. Une question de sécurité, suite aux événements récents. »

Ainsi dont, il allait être difficile d'obtenir des renseignements. Pas étonnant, mais néanmoins contraignant. Il allait lui falloir redoubler de prudence. Il vérifia qu'il n'y avait personne autour de lui, puis il usa de la Force pour convaincre l'esclavagiste de vendre son secret. Il fut déçu : tout ce qu'il appris de nouveau, c'était que les passeurs étaient désormais soumis à un contrôle de leurs vaisseaux à chaque arrivée et chaque départ de Phindar. Il allait lui falloir fouiller davantage. Il remercia le marchand et entraîna la jeune Togruta avec lui. Laquelle semblait un peu plus méfiante à chaque instant.

 « On nous observe, tu sais. »

 « Oui. Mais je ne sais pas d'où ni par qui. »

Il espérait ne pas le découvrir de manière trop brutale. Son sentiment d'inquiétude concernant leur tâche ne faisait que s'accroître de minutes en minutes.


[HRP] : j'ai démarré de mon côté, ne sachant pas trop comment interagir avec ton perso pour l'instant.
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Les allées du marché aux esclaves étaient larges, permettant aux acheteurs éventuels de déambuler en toute quiétude dans cette vaste foire à l'air libre. Le commerce d'esclaves s'était mis en place assez naturellement, et le climat chaud de Phindar avaient été amenés les vendeurs à lancer leur commerce en plein air. Des estrades en bois avaient été construites, sur lesquelles les esclaves étaient présentés, enchaînés. Des tentes permettaient de protéger les esclaves et leurs propriétaires des affres du soleil brûlant.

D'un stand à l'autre, la marchandise différait en qualité. Ici, on trouvait des esclaves destinés aux travaux domestiques, là des esclaves forts, musclés et entraînés, parfaits pour défendre leur propriétaire ou concourir dans les arènes de l'Empire Sith. Certains produits étaient plus particuliers : l'esclave musicien, le professeur, le cuisinier. Il y avait de tout, pour tous les goûts et tous les prix. On trouvait aussi des esclaves de sexe féminin, destinées à la prostitution ou à servir de courtisanes. Dans ce cas, elles s'avéraient plus belles, plus raffinées, et donc plus chères.

D'un oeil satisfait, le Seigneur Sith traversait les allées, pleines de monde. Les individus s'écartaient sur son passage, et les vendeurs n'hésitaient pas à le saluer bassement, lui promettant des prix spéciaux pour "sa seigneurie". Il faisait particulièrement chaud, ce jour-là. On se situait vers le milieu d'après midi, et la température devait tourner autour des trente-deux degrés. Malgré le climat suffocant, les marchands n'hésitaient pas à héler les passants et à beugler leurs prix, prêts à tout ou presque pour vendre.

Les acheteurs ne manquaient d'ailleurs pas. Du fait que bien des esclaves provenaient en réalité des territoires républicains, le marché de Phindar présentait une gamme de produits assez différents de ceux habituellement trouvés dans le reste de l'Empire. Ainsi, il n'était pas rare de voir un intendant - souvent esclave lui-même - venir acheter une marchandise particulière au nom et pour le compte de son maître. Les transactions se faisaient rapidement et simplement. Une police impériale particulière était chargée d'assurer la sécurité du commerce, arrêtant les mauvais payeurs et prélevant les taxes en fin de journée. Mieux valait s'acquitter ses obligations envers l'Etat dans les territoires impériaux, car les peines en cas d'infractions étaient violentes et douloureuses. On n'était pas dans la République, où les droits de la défense devaient notamment être respectés.

    « De beaux Zabraks! Parfaits pour vous protéger! Parfait pour combattre! Ils feront de vous un homme riche. »


Belles bêtes, effectivement, se dit le Sith. Il s'avança vers le stand du marchand, qui entreprit alors de faire mille courbettes, avant de se redresser sur un geste nonchalant et fatigué de Darth Valeras. Une sensation étrange tiraillait le Sith. Il lui sentait ressentir une perturbation dans la Force, ténue mais lancinante. Ce n'était sans doute rien.

    « Vous avez là de beaux specimens. »

    « Oui-da, mon seigneur. Grands, forts, encore jeunes! Vous aurez là de quoi faire sensation. »

    « Et personne ne vous les a encore achetés? Malgré ce monde? »

    « Oh mais j'ai des intéressés, m'seigneur! Un humain et une togruta, juste avant vous. »


Quelque chose dérangea subitement le Sith. Comme si la Force le... démangeait.

    « Vous ont-ils fait une offre? »

    « Non, m'seigneur. Ils voulaient juste connaître la provenance de nos marchandises. »


Ah, tiens?

    « Etonnant. »

    « Z'avaient sans doute pas l'argent. Sans doute que le mec avait déjà acheté la togruta, sa tête m'disait quequ'chose. M'seigneur. »


Cela n'était probablement rien, mais le Sith avait un mauvais pressentiment.

    « Ils vous ont dit où ils allaient? »

    « Par là, m'seigneur... Et pour mes zabraks? »

    « Vingt-mille pour les trois. »

    « Tout de suite, m'seigneur! Merci, m'seigneur! »


Darth Valeras quitta le stand, laissant là le vendeur et sa marchandise. Les Zabraks seraient récupérés en fin de journée par les services du Seigneur Sith. Le Sith continua à déambuler, recherchant avec insistance un homme et une togruta. Ce que lui avait raconté le marchand était étrange. Un soldat impérial avança subitement vers le le Seigneur Valeras, salua rapidement puis signala la présence de deux individus, dont une togruta rappelait quelque chose aux hommes. Décidément... La Force était avec lui. Suivant la direction indiquée par le vendeur d'esclaves, Darth Valeras avança, d'une démarche ferme et rapide. Il ne fallut pas beaucoup au Sith pour voir les deux personnes recherchées, qui avançaient tranquillement, à travers la foule, une vingtaine de mètres devant l'escort du Sith. Ce n'étaient probablement que des badauds parmi d'autres, mais la démangeaison persistait... De sorte que le Sith se décida à les rejoindre, au plus vite, histoire d'en finir avec ses soupçons.
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 « Je crois que j'ai trouvé ce qui nous observe. » fit remarquer Emhyr.

Il désigna discrètement les gardes qui déambulaient à travers les étals. Chacun d'entre eux ne manquait pas de légèrement tourner la tête vers le duo, comme s'ils voulaient les observer du coin de l’œil. Tout cela mettait évidemment les deux, Lyanna et lui, dans un état d'appréhension de la situation qui n'était guère favorable. Le stress ne faisait jamais bon ménage lorsqu'on essayait de résoudre un problème aussi épineux que le leur, qui plus est lorsque ce problème consistait à paraître naturel et à poser innocemment ses questions.

 « On devrait peut-être s'arrêter à davantage d'étals. Tu passes pour un pingre. » répondit finalement la Togruta.

Il préféra ne pas répondre. Voir un homme rire d'une parole de son esclave était sans doute mal vu, et il préférait ne pas attirer davantage l'attention sur lui. Elle l'était déjà bien trop à son goût. Il fit ce qu'elle suggérait, cependant, et il s'approcha d'un étal où se trouvaient des esclaves humains. Il fut assez surpris par ça, et son étonnement du se lire dans ses yeux car le marchand lui répondit avant même qu'il ne pose sa question.

 « Vous n'êtes pas lrepmier étonné, monsieur ! Ces individus sont d'anciens citoyens impériaux, ayant perdus ladite citoyenneté. J'ignore pourquoi ils sont désormais esclaves, mais ce que je sais, c'est que j'ai un chapeau ! »

Il partit d'un rire gras, avant de donner une tape à l'un des esclaves. Une fillette qui ne devait pas avoir plus de dix ans. Si Emhyr resta aussi calme que possible, il sentit la colère monter chez Lyanna. Il lui intima du regard l'ordre de se calmer. Il se tourna ensuite à nouveau vers le marchand, haussant les sourcils, pour signifier qu'il avait mal compris sa plaisanterie.

 « Laissez tomber, une petite blague personnelle. Je ne peux guère m'en empêcher. Vous souhaitez faire affaire, alors ? »

 « Je ne sais pas. Ils ne me paraissent pas spécialement bons. Ils sont tous de la même famille, je présume ? »

 « Non monsieur. Quand on me les a amenés, on m'a bien dit qu'ils se connaissaient pas. Et que du coup, j'pouvais les séparer autant que j'voulais, ça leur donnerait pas trop de chagrin. Tant pis, que j'me suis dit. J'y pense... vous voulez un collier pour votre Togruta ? Je remarque que vous n'en avez pas pris. »

 « Oh, j'en ai un. » assura Emhyr d'un ton qui se voulait autoritaire et confiant.  « Seulement, j'essaye d'inculquer un peu d'auto-discipline à cette alien. Voir si elle est capable de se tenir toute seule, sans que je sois obligé d'avoir un appareil entachant son apparence. »

Le marchand partit d'un petit rire amusé, rejoins par Emhyr, bien que ce dernier se forçait. Sale imbécile, se disait-il en le voyant. Cependant, l'attitude de l'autre changea alors du tout au tout quand il aperçut quelqu'un par-dessus l'épaule du Jedi Gris. Ce dernier avait lui aussi senti la présence de quelqu'un. Il se tourna, frémissant intérieurement à l'annonce du personnage.

 « Seigneur Valeras ! Quel honneur pour moi ! Bienvenue, bienvenue ! J'étais justement en train de conclure une affaire, mais je vous fais la priorité bien sûr. »

Agrémenté de milles courbettes. Pour un Sith. Le sang d'Emhyr ne fit qu'un tour, mais Lyanna n'allait pas tarder à se laisser emporter par sa fureur et être démasquée. Si ce n'était pas déjà fait. Pour faire bonne mesure, Emhyr inclina le buste respectueusement devant le Sith.
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Les individus, l'humain et la togruta, s'étaient approchés d'un étal, visiblement intéressés par la marchandise présentée. En quelques foulées, le Sith arriva derrière le couple, deux soldats derrière lui, l'escortant pour la forme. Il se dégageait du mâle humain une étrange sensation dans la Force. Darth Valeras percevait la chose de façon floue, évanescente. L'individu devait probablement être sensible à la Force. Un Jedi, ici, en plein territoire impérial? C'était fort peu probable. Et il ne se dégageait pas dans la Force l'habituelle présence lumineuse, propre aux douceâtres adeptes de l'Ordre Jedi. La situation intriguait le Seigneur Sith, qui entendait en apprendre davantage.

Aussitôt arrivé, le vendeur se répandit en amabilités de commerçant, hypocrites et pathétiques. Pendant ce temps, l'être humain saluait poliment, ainsi que son esclave togruta, bien que ce geste lui fut visiblement déplaisant.

    « Allons... Je suis sûr que vous pouvez me présenter ce lot d'esclaves ainsi qu'à monsieur ici présent. »


Le Sith porta son regard sur l'homme, dont il put voir les traits pour la première fois avec précision. Un visage carré, anguleux, soigneusement rasé, des cheveux courts et des yeux vifs et clairs, des cicatrices. Il y avait chez l'inconnu une certaine dureté, un aspect farouche. Tout autre était la togruta qui l'accompagnait, dont le visage était d'une rare beauté, et qui ne manquait pas de formes avantageuses. Une esclave pareille ne se trouvait pas n'importe où, et ne s'achetait à n'importe quel prix. Etrange, puisque son maître ne semblait pas être particulièrement riche.

    « Je vous ai entendu en arrivant. Méfiez-vous de l'autodiscipline. Un esclave, parfois, oublie sa condition et croit pouvoir prétendre à la liberté. Une minute d'inattention, un instant de relâchement, et voici que votre belle acquisition vous tranche la gorge. »


Il y avait plus sympathique comme entrée en matière, cependant le Sith avait dit tout cela sur un ton assez détaché, calme, presque amusé, un fin sourire affiché.

    « Cela dit, il est vrai qu'une esclave telle que la vôtre est... précieuse. Un collier enlaidirait très certainement votre propriété. Permettez? »


Souriant d'un air rapace, le Seigneur Sith avança vers la jeune fille, conscient qu'on ne pouvait rien lui refuser. Il porta sur le visage de la togruta une main ferme et calleuse, et saisit avec fermeté sa mâchoire inférieure. Il lui fit tourner la tête dans un sens, puis dans l'autre, l'inspectant. De son pouce, il tira sur la peau flexible près des dents, afin d'en voir l'hygiène. D'un oeil connaisseur, Darth Valeras inspectait la jeune femme, chose mobilière appréciable en bel et bon argent. Puis, il cessa son activité et porta un regard satisfait sur cette belle esclave, appréciant l'ensemble de ses qualités.

    « Excellent choix. Pour combien en avez-vous eu? Une acquisition récente, je présume. Elle est en parfait état. Pareille marchandise n'a certainement pas été achetée sur Phindar. »


Le colosse porta son regard vers le vendeur, qui venait d'avancer vers le petit groupe trois esclaves.

    « Mon seigneur, voici de quoi vous comblez! »


Il s'agissait de deux jeunes femmes et d'un adolescent, tous de race humaine. Le Sith s'avança vers eux, invitant d'un geste de la main l'inconnu à en faire de même. Les deux filles étaient soeurs, probablement, vu la présence d'importants traits communs. Elles semblaient proches l'une de l'autre, tandis que le garçon, ayant aux alentours de quinze ans, se tenait en retrait, craintif.

    « Approchez, dit Valeras au sensible à la Force. Regardez la différence avec votre togruta. »


Le Seigneur Sith s'avança, empoignant une des deux jeunes filles par le cou. Celle-ci trembla de peur mais se laissa manipuler, habituée à ces gestes brutaux. Sa soeur émit un gémissement, ce qui lui valut une tape dans le dos de la part du marchand. Darth Valeras fit ouvrir la bouche à l'esclave, qui ne devait pas avoir vingt ans.

    « Regardez ces dents, insuffisamment soignées. De la basse qualité. »


Saisissant la chevelure, il la mit sous les yeux de son interlocuteur.

    « Et ces cheveux filasses... Que voulez-vous faire d'une telle marchandise? Ce n'est bon qu'à se prostituer dans un bordel miteux de Laressa. Ca a de petites mains fines inutiles pour la cuisine, ça ne sait ni lire ni écrire, c'est faible, presque sans vie... »


D'un geste hautain, le Seigneur Sith fit comprendre au vendeur qu'il lui fallait remballer sa camelote, et que ce ne serait pas aujourd'hui qu'un dignitaire impérial lui achèterait ses produits. S'écartant de l'étal, Darth Valeras continua à s'adresser à cet individu dont la présence troublée dans la Force stimulait la curiosité du Sith.

    « Combien pour votre togruta? Votre prix sera le mien. Je me repentirais de passer à côté d'une aussi belle esclave, et c'est là pour vous l'occasion de conclure une affaire intéressante. Et avec cet argent, vous pourrez toujours trouver quelque chose à votre goût sur le marché. C'est bien pour acheter un esclave que vous vous trouvez ici, n'est-ce pas? »
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Se retenant de faire remarquer au Sith que jamais son amie et ancienne padawan ne tenterait de lui trancher la gorge, Emhyr ne put que laisser le maître des lieux faire ce qu'il voulait. Que ce soit pour ses remarques, son regard expert qui parcourait le corps de la Togruta ou encore pour ce qu'il avait l'intention de faire. S'il le fallait, il se battrait pour empêcher qu'il n'aille trop loin. Mais il préférait éviter d'atteindre une telle extrémité, étant donné la supériorité évidente de son vis-à-vis et le nombre important de soldats impériaux présents dans les environs. Il n'était pas le meilleur, loin de là, et même là il n'aurait pas osé se confronter ouvertement à un Sith de si haut rang.

Pas plus qu'il n'osa bouger quand il inspecta Lyanna sans la moindre retenue. Encore une fois, un sentiment d'appréhension particulièrement tenace s'empara de lui, au point qu'il dut faire un effort pour se détendre et paraître le plus naturel possible. La jeune femme, elle, n'avait visiblement pas envie de se retenir, car un accès de fureur pouvait se lire dans ses yeux. Avec de la chance, cela passerait pour une simple exaspération aux yeux du maître, mais tout était possible. Il avait peut-être même deviné depuis longtemps de quoi il retournait véritablement, et s'apprêtait à leur jouer un coup fourré.

Il n'en fut rien, car avant qu'Emhyr puisse inventer une somme pour répondre à la question du Sith, le marchand amena les trois esclaves précédents. En dépit de toutes ses considérations, il devait bien reconnaître qu'il avait raison sur un point : ces esclaves étaient d'une tout autre nature. Il devait aussi reconnaître que la Togruta, durant sa période de captivité, avait clairement eu un traitement de faveur. Ce qui n'était pas le cas des gamins là.

 « Tiens-toi tranquille. » dit-il doucement à son amie, faisant semblant d'être un maître désireux de rappeler indirectement qu'il la testait.

Il fit semblant de s'intéresser aux autres propos du Sith. Difficile de rester de marbre devant des faits aussi barbares placés de manière aussi banale. Mais il le fallait. Emhyr eut cependant une idée, qui était certes un peu tirée par les cheveux, mais pouvait passer pour viable s'il arrivait à exposer des faits cohérents. Il laissa son imagination se stimuler elle-même dans ce sens, écoutant les dernières paroles du Sith. La réponse lui vint alors avec un naturel qu'il l'étonna lui-même. Restait à espérer que le mensonge ne serait pas découvert.

 « Si vous voulez bien, mon seigneur, il nous faudrait peut-être en discuter ailleurs. L'affaire qui nous lie est assez importante, et elle n'est pas pour les gens du peuple ou les esclaves. Après tout, les yeux et les oreilles de l'Empire ont beau être partout et travailler à sa sécurité intérieure, il y a toujours des failles. Surtout depuis les derniers troubles. »

En espérant que le Sith ait compris, il lui adressa un demi-sourire. Son mensonge était donc de se faire passer pour un agent impérial, en mission ici en rapport avec le récent soulèvement d'esclaves. Et il demandait à discuter ailleurs, en privé, pour plus de sûreté. Restait à espérer que tout cela passe. Sinon il serait dans de beaux draps.
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Darth Valeras avait tout particulièrement apprécié l'inspection menée sur la Togruta... Il avait pris un plaisir malsain à traiter l'esclave pour ce qu'elle était, une chose, tout en percevant dans ses yeux des éclairs furieux et colériques. Son maître avait bien dû laisser faire le Seigneur Sith. Dans l'Empire, les hauts dignitaires de l'Ordre Sith pouvaient se permettre à peu près vis-à-vis des sujets impériaux. Quoi qu'il en soit, le Sith était désormais à peu près sûr que ces deux-là ne se trouvaient en rien dans une relation de maître à esclave. Il se cachait quelque chose derrière ces deux individus, et le flou dans la Force qui entourait l'homme ne faisait qu'accroître les suspicions du Sith.

Les paroles de son interlocuteur eurent toutefois un effet d'étonnement chez le Sith. Qu'insinuait cet homme? Qu'il était agent de l'Empire? Cela ne semblait guère avoir de sens... Présent sur Phindar depuis des semaines, Darth Valeras était au courant des diverses manoeuvres mises en place pour mater la rébellion des esclaves. Les agents infiltrés dans la populace n'étaient pas rares, mais la situation présente semblait... étrange. Un agent de l'Empire, se baladant avec une esclave togruta dépourvue de collier? Le Seigneur Sith n'y croyait pas vraiment, mais il souhaitait en savoir plus. Dès lors, trouver un endroit privé où discuter semblait effectivement nécessaire.

    « Je vois... Suivez-moi. »


Le petit groupe remonta l'allée, dûment escorté par des soldats de l'Empire. Rapidement, on arriva à la navette personnelle du Seigneur Sith et l'homme et la togruta furent invités à monter à bord d'un autre transport. Le convoi se mit en route et arriva quelques minutes après à destination, c'est-à-dire à l'hôtel de maître qui servait de résidence au Sith en mission. C'était là qu'avait été réfléchie, organisée et dirigée la réplique menée à l'encontre des esclaves séditieux. Tout se déroula en peu de temps, il n'y avait rien de compliqué dans ce trajet et, finalement, c'est dans le bureau de Darth Valeras que se retrouvèrent l'homme et la togruta. Poliment, le natif d'Artorias invita ses deux invités à s'asseoir, tandis qu'il prenait place dans son propre siège, un bureau en bois massif séparant simplement les interlocuteurs. Toute la décoration avait été l'objet des autorités impériales de Phindar. Rien de réjouissant, rien qui ne plut vraiment au Seigneur Sith. Mais peu importait, il n'était pas venu ici pour vérifier le goût décoratif des autorités locales, il avait donc tout laissé en l'état.

    « Bien, je vous écoute. »


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Décidé à jouer son nouveau rôle jusqu'au bout, Emhyr tenta aussitôt d'imaginer comment un véritable agent de l'Empire agirait dans une telle situation. Il était conscient de se fourrer dans un sacré guêpier, car la moindre erreur lui coûterait probablement la vie, ainsi que celle de son amie. Néanmoins, elle-même parut comprendre, et elle se décida donc à jouer le jeu également. Pour Emhyr, il s'agissait de trouver de quoi convaincre Valeras qu'il était ici en mission et qu'il avait besoin de son aide. Oui, ça paraissait être un bon moyen. S'il réussissait, il obtiendrait une liberté de mouvement inimaginée, et peut-être même des renseignements de première importance pour ce qu'il cherchait.

Ils arrivèrent finalement, après un trajet plus ou moins court, dans ce qui semblait vouloir être le bureau de Valeras. Sa place-forte, en quelques sortes, songea le Jedi gris. C'est ici qu'il serait probablement le plus dangereux, car à l'abri des regards indiscrets et libre de faire ce qu'il voulait sans être inquiété. Et pour combler le tout, il devenait de plus en plus évident que ce type, un seigneur Sith, pouvait le tuer sans sourciller. Bien qu'il semblait quelqu'un de réfléchi.

 « Non, toi tu ne t'assieds pas. » déclara-t-il d'un ton qui se voulait autoritaire à la Togruta.

Laquelle joua son rôle de manière si convaincante qu'Emhyr ressentit une pointe d'appréhension supplémentaire. Restant un pas en arrière, la tête baissée, Lyanna ne souffla mot et se mit à patienter. Comme une véritable esclave le ferait. Mais ce n'était pas le moment de se trahir, surtout pas.

 « Elle semble parfois oublier que ne pas avoir de collier ne signifie pas qu'elle est libre de faire ce qui lui plaît. Mais ça a ses avantages, parfois. Surtout dans mon activité. »

Il prit une inspiration, essayant de faire passer une respiration destinée à le calmer pour une simple reprise de souffle. Il n'était pas totalement certain d'avoir réussi, cela dit.

 « Ce qui m'amène à la raison de ma présence ici, loin des oreilles indiscrètes.Comme je l'ai dit plus tôt, je suis un agent de l'Empire, bien que cela ne semble plus vouloir dire grand chose sur cette planète. Ce n'est pas contre vous, non. On ne m'a dit que du bien de votre travail, et l'Impératrice serait certainement de cet avis. Néanmoins... Tout le monde ne suit pas votre ligne de conduite. Je m'explique : la rébellion que vous avez matée, elle ne risque plus de se reproduire. Vous l'avez vu vous-même, je l'ai vu également, sur le marché : les esclaves sont terrorisés. Ils semblent persuadés que leur fin est proche. Ce qui n'est peut-être pas aussi éloigné qu'on le croit. Ne me regardez pas comme ça, seigneur Valeras, c'est la vérité. »

Il eut soudain conscience de parler peut-être trop franchement, de manière trop directe, à ce Sith. Il se corrigea aussitôt, espérant pouvoir se rattraper rapidement. Il ne tenait pas à finir lui-même esclave.

 « Nous savons qu'un, ou plusieurs, passeurs – ceux qui vous amènent les esclaves depuis la République – s'est retourné contre vous. J'ignore comment la République s'y prend, elle qui condamne l'esclavage, mais nous avons de bonnes raisons de penser qu'elle se sert de ces livraisons pour récolter des informations sur plusieurs planètes limitrophes de l'Empire : Axxila, Ord Cestus et maintenant Phindar. Nous soupçonnons également que ce plan commence à se mettre en marche sur Botajef. Voilà la raison de ma présence, seigneur Valeras. Je suis ici, sans aucun avertissement, pour enquêter sur ces passeurs, et découvrir lesquels sont des traitres. »
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Curieux bonhomme que cet individu qui se présentait pour un agent impérial mais qui ne daignait pas présenter un nom, un prénom, tous éléments permettant de l'identifier. A vrai dire, le Seigneur Sith n'était guère convaincu par l'histoire que lui servait l'étranger. Elle se tenait, pourtant, et c'est ce qui faisait quelque peu douter le Seigneur Sith.

    « La moindre des choses serait avant tout de me fournir votre identité. Je n'ai en rien été informé de la mission dont vous prétendez être affublé. Il se peut que les Renseignements Impériaux n'aient pas oeuvrer avec la diligence qu'on leur connaît mais une fois en possession de votre matricule je ne doute pas que les motifs de votre présence sur Phindar seront confirmés. »


Il prit une tasse de café, y ajouta un peu de sucre puis reprit.

    « Mettez-vous en doute mes méthodes? La peur maintiendra les esclaves tranquilles. Vous avez vu ce que nous faisons aux esclaves comme votre belle togruta, lorsqu'ils se rebellent? Je les fais crucifier. Ils restent, là, en croix, se vidant les entrailles et dégoulinant de sang. »


A la différence de certains Sith tarés, Darth Valeras n'aimait pas ces horreurs. Il ne se plaisait guère à contempler ces scènes de souffrance intolérable. Mais c'était le prix à payer pour l'ordre et la discipline des faibles, et c'était la seule chose qui importait. Le Seigneur Sith n'était pas cruel par nature, il l'était par nécessité, pour le besoin de la Raison d'Etat. Cela, peut-être, le rendait encore plus dangereux que les quelques Sith sadiques qu'il avait pu rencontrer.

Cet homme disait-il vrai? Etait-il un agent impérial? C'était peu probable mais son discours était crédible. Les récents rapports faisaient état d'espions républicains... On avait même réussi à en capturer un mais il avait préféré se donner la mort que de subir les tortures des cachots du palais du Moff de Phindar. Et des informations en provenance de Botajef semblaient également faire mention d'espionnage républicain. La source de ces menaces n'était pas connue et voilà qu'on évoquait les transports d'esclaves en provenance de la République... Cela se tenait. Peut-être pourrait-il amener cet individu jusqu'à un passeur? Sans doute pourrait-il éclaircir la situation. Si non, Darth Valeras s'occuperait de son cas et, cette fois, prendrait du plaisir à être cruel.

    « Suivez-moi. »


A nouveau, ils prirent un transport. Destination un lieu proche du marché, auprès d'un fournisseur d'esclaves en provenance de la république; là ils pourraient rencontrer un marchand se fournissant en-dehors de l'empire. Il suffisait à "l'agent" d'interroger le type, et pendant ce temps le Sith pourrait toujours obtenir la confirmation de son idendité...

Spoiler:

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Suivant docilement le Sih, et faisant au passage signe à la Togruta de faire de même, Emhyr ne put s'empêcher, intérieurement, de soupirer de soulagement. Il avait pour l'instant réussi à berner un Sith de haut rang, et ce sans user de la Force. A vrai dire, peut-être aurait-il été bien plus dangereux d'user de la Force, car il l'aurait aussitôt remarqué et cela les aurait mis, Lyanna et lui, dans une situation fort déplaisante. Et s'il y avait bien une chose qu'il souhaitait éviter, c'était d'être dans ce genre de situation gênante.

Une fois dans le véhicule, et faisant sembler de discuter d'instructions avec son esclave, il se pencha à l'oreille de la Togruta. Il se mit à chuchoter.

 « Il faut faire attention. Je ne sais pas combien de temps on va réussir à berner ce gars, mais ça ne durera pas éternellement. Il nous faut trouver ce qu'on cherche, et vite. Et je crois qu'on a l'occasion rêvée d'y parvenir. Désolé de t'infliger ça. »

Il croisa son regard, et elle hocha discrètement la tête pour signifier qu'elle comprenait. Satisfait, Emhyr porta son regard vers l'extérieur, essayant de trouver quelque chose d'intéressant dans le paysage de Phindar. Ce qui n'était guère aisé, sachant qu'il était en plein territoire ennemi et que quoi qu'il fasse, il risquait de tout faire foirer. Il était de la République, à la base, et non de l'Empire. Il n'avait pas les moyens de s'adapter aussi efficacement qu'il le voudrait, mais il se débrouillait finalement pas trop mal. Du moins, à ce qu'il parvenait à voir pour l'instant. Le seul accroc avait été l'arrivée du Sith, même s'il voyait quand même une opportunité de mener sa tâche à bien.

L'interrogation d'un type trempé jusqu'au bout dans l'affaire qui l'intéressait était une aubaine. Mais il allait devoir jouer sérieusement son rôle. Après tout, il était censé être un espion, un agent de l'Empire. Un être qui n'avait pas besoin des lois pour parvenir à ses fins, et qui n'avait de compte à rendre qu'à sa hiérarchie. Il savait que dans l'Empire, les Sith étaient supérieurs aux non-Sith, mais il doutait que le système soit fondamentalement différent de celui de la République. Un service de renseignements de cet envergure avait forcément le bras assez long pour échapper à l'emprise, du moins en partie, des utilisateurs de la Force.

Une fois arrivés, Valeras les conduisit chez un individu qui faillit bien tomber de sa chaise lorsqu'il vit entrer chez lui le seigneur des lieux, un humain et une Togruta. A vrai dire, il avait plus de courage que la plupart des individus du coin, Emhyr n'en doutait guère. La plupart des autres personnes auraient fuit immédiatement devant une telle arrivée. Convaincu qu'il devait désormais agir avant que Valeras ne le fasse, Emhyr fit un pas en avant, affichant un air sérieux, dépourvu de toute amabilité.

 « Bonjour, monsieur... ? »

 « Hokir. Kilia Hokir. Je... seigneur Valeras ?! »

 « Navré de faire ainsi irruption chez vous, monsieur Hokir. Service de Renseignements de l'Empire. Nous aimerions vous poser quelques questions, si vous n'y voyez pas d'inconvénient. Et avec la permission du seigneur Valeras, cela va de soi. »

Il se tourna vers ce dernier.

 « Si vous le souhaitez, vous pouvez assister à l'interrogatoire, monseigneur. »
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Phindar était une planète horrible. C'était la seule pensée qui venait à l'esprit de Darth Valeras, tandis qu'il contemplait le paysage s'offrant à lui depuis sa navette. Son crâne le faisait souffrir horriblement. Une migraine, depuis des jours, l'assaillait par intermittence. Il porta sa main droite à son front, essayant vainement de chasser la douleur. Rien à faire, la souffrance ne le quittait pas, diminuant ses capacités, l'empêchant de se consacrer efficacement. Ce n'était pas une excuse valable, cependant. Il devait reprendre ses esprits, accepter ces élancements, favoriser sa colère et sa rage.

Le vaisseau passa devant une file de croix, sur lesquelles étaient accrochés des esclaves fugitifs, ou du moins ce qu'il en restait. Il poussa un soupir devant ce spectacle. Qu'avait-il? Etait-il devenu faible, misérable, à considérer comme navrant ce spectacle d'épouvante? Mais aurait-il été plus Sith à s'en réjouir? Il avait fait ce qu'impliquaient les ordres. Restaurer l'ordre et l'autorité impériale sur Phindar, telle avait été la mission qu'on lui avait confiée. Il en avait tiré les conséquences attendues. Mais c'était finalement ça le pire. Cette obéissance qu'il avait à l'égard de l'autorité. D'un geste on le conviait, tel un domestique, pour effectuer tel tâche. Quelle différence entre lui et ces esclaves crucifiés? Certes, il était un Sith, un Seigneur même. Il avait le pouvoir d'écraser ces individus, l'inverse n'étant pas possible. Mais il y avait un au-dessus malgré tout. Une supériorité de chaque instant, incarnée par les hautes autorités impériales. Les Sith avaient forgé un Empire, oui, mais c'était là le problème : rien de plus. Et quelle perspective s'offrait aux membres d'un ordre glorieux et millénaire comme celui des Sith? Conquérir telle ou telle planète. S'occuper de bidule puis de machine, de bazar puis de truc. Etait-ce là tout ce dont le Côté Obscur était capable? Aligner des vaisseaux sur une planète insignifiante, car, évidemment, surtout pas de conflit avec la République? Quel gâchis énorme avait lieu pour l'instant. Les responsables paieraient un jour leur manque de vision, leur perpétuelle hibernation. Lui, Darth Valeras, dans tout ce bouillonnement inutile, appliquait stupidement les ordres qu'on lui donnait. Merveilleux. Fantastique.

On quittait la ville de Laressa. Des forêts défilaient, chaudes et humides, formées d'arbres tortueux, entrelacés dans d'étranges fougères. Phindar n'avait rien de bien intéressant à présenter. Que foutait-il ici? Il avait envie de rentrer sur Korriban, de voir Lady Kane. Cela faisait tellement longtemps qu'ils ne s'étaient plus vus, qu'ils ne s'étaient plus étreints. Mais la dernière fois... oui, elle avait été froide, distante. Il n'avait pas compris la raison de ce comportement. Peut-être en était-il quelque peu responsable. Il donnait assez peu de nouvelles et n'était pas du genre exubérant. Mais cela lui avait paru plus sensible que cela. Elle savait pourtant que leur union n'était pas que charnelle ou maritale... il y allait de leurs carrières. Oui mais... avait-elle perçu sa lassitude? Son incertitude? Elle seule était capable de discerner en lui de telles sensations. L'avait-il dégoûtée par cette sorte de nonchalance dans laquelle il se plongeait? Il n'avait aucune réponse à ces questions qui ne faisaient qu'accroître ses douleurs crâniennes.

On était arrivé à l'endroit. Un lieu comme plein d'autres, un repaire de pourvoyeur d'esclaves. On se trouvait en-dehors de la capitale. Pour les esclavagistes, c'était plus facile d'amener la marchandise en périphérie pour la convoyer ensuite. L'Empire était là pour assurer la sécurité du transport. On descendit du véhicule pour entrer dans le bâtiment. Celui-ci était vaste et donnait, à l'arrière, sur des cargos. Ceux-ci acheminaient sur Phindar ce que les esclavagistes avaient trouvé dieu sait où. L'agent impérial avait adressé la parole au maître des lieux. Le Seigneur Sith fit signe à l'agent du renseignement de débuter l'interrogatoire. Il était soucieux... il y avait un problème avec sa perception de la Force, comme si elle était plus faible que d'habitude... Un élancement plus violent que les autres l'obligea à fermer un instant les yeux. Refusant de laisser voir un moment de faiblesse aux trois individus présents à ses côtés, le Seigneur Sith quitta le bâtiment, grognant un "continuez sans moi un instant" à l'agent impérial, son esclave et l'esclavagiste.

La situation s'améliora une fois à l'extérieur, l'air frais calmant ses douleurs. Il s'avança vers sa navette, essayant de respirer calmement. Lentement, il arriva à trouver l'apaisement, puis, tenta de mettre de l'ordre dans ses idées. Il avait l'impression d'avoir agi comme dans une sorte de brouillard, jusque là, avec des instants de lucidité. Soudain, un soldat s'approcha de lui.

    « Monseigneur... »

    « Quoi donc? » répondit-il avec agressivité, énervé d'être dérangé dans cet instant de calme retrouvé.

    « Monseigneur... les identifications dont vous avez demandé la vérification. Je... Elles paraissaient exactes... c'est étrange... mais... monseigneur, votre homme n'est pas un agent impérial. »


Un éclair de fureur traversa les pupilles du Seigneur Sith. De sa démarche ferme et sûre, Darth Valeras s'avança vers le bâtiment et, d'un geste de rage, fit voler en l'air la porte d'entrée, qui vola bruyamment dans la pièce, détruisant tout sur son passage. Personne. Mais ils pouvaient pas être bien loin. Il les trouverait. Sa main droite vint saisir le manche de son sabre laser et, le gardant en main, le Sith avança, furieux contre lui-même et avide de trouver ceux qui l'avaient si aisément berné.

P.S. : encore désolé pour le temps de réponse, mes excuses.
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