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Ce RP se déroule durant la journée suivant l'attentat sur le domicile d'Ion Keyiën


Ruine. Mort.

Dans les hauteurs de Coruscant, au lendemain d’un drame, sous le soleil du midi, agenouillé sur une plateforme flottante, Ion Keyiën contemplait la ruine de sa maison. Éventrée, décapitée, la tour dans laquelle il résidait fumait. Les corps brisés – de sa famille, de ses employés, d’autres résidents – étaient extirpés des gravats, méconnaissables, patientant pour l’heure des dernières oraisons. Il tremblait. Il frissonnait. Aveugles vis-à-vis du drame humain, les robots poursuivaient leurs manœuvres, ne tentant même pas de saisir son esprit abscons.

« Monsieur, nous devrions nous déplacer… »

Ses gardes – trop nombreux à son goût, bien que leur nombre soit désormais justifié – s’impatientaient. Ils étaient nerveux. Leur échec de la journée précédente les avait affectés. Les avaient déshonorés. Ils étaient honteux. Au bord du chômage.

Ils ne pouvaient se permettre de le laisser mourir.

Protégés par leurs armures, ils ignoraient à quel point Ion Keyiën avait été brisé, à quel point le pantoran acrimonieux qu’ils connaissaient était mort en même temps que sa famille.

*


« Monsieur, vous êtes attendu pour la commission. La séance doit débuter dans une heure… »

La commission.

Maudite soit-elle.

Insensibles au malheur des uns, insouciants face à la tristesse des autres, les politiciens poursuivaient leur train de vie, respectaient leurs agendas. Ils se foutaient de son chagrin. De son deuil. D’à quel point il avait mal. D’à quel point il savait qu’au final, celui qui avait tué sa femme, sa fille, c’était lui.

De par son ambition.

De par sa cupidité.

De par son imprudence.

Il avait sous-estimé Janos, sous-estimé les accusations de ce dernier, sous-estimé la stupidité des foules et en avait payé le prix.

*


Il fermait les yeux et l’entendait chantonner. Il fermait les yeux et la voyait – ses yeux, sa peau.

Il fermait les yeux et il pleurait. Pleurait pour leur passé. Pleurait pour leur présent. Pleurait pour leur futur maintenant effacé. Anéantis.

*


« Monsieur, la commission… »

Il se tourna vers son assistant, l’étranglant avec ses yeux.

« Je sais. La commission m’attend. J’ai entendu la première fois, ainsi que la deuxième et la troisième. Alors, si vous ne souhaitez pas être renvoyé à l’instant-même, fermez-la. »

L’assistant le fixa, s’étouffant, ne sachant quoi dire. Au moins, il ne parlait plus.

« Les documents ont-ils été transmis ? Mon nouveau testament, officialisé ? »

« Oui, monsieur, oui aux deux. Mais pour votre testament, votre famille ne risque-t-elle pas de s’y opposer..? Tout de même, les cinq sixièmes de votre fortune personnelle à la République… »

« Ma famille n’a pas son mot à dire. Je décide de mes actions, pas eux. Rappelez-vous-en. Maintenant, je vais me retirer dans mon bureau – qu’on ne m’y dérange pas. Compris ? »

« Oui, monsieur, mais… »

Il l’ignora, lui claquant la porte au nez.

*


« Il est trois heures de l’après-midi, sur Coruscant, et nous patientons toujours pour l’arrivée du Sénateur Keyiën… » « De nombreux experts se questionnent sur le contenu de son témoignage, se demandant comment… » « Beaucoup s’accordent sur le fait que le Sénateur Keyiën ne peut être qu’innocent. » « Un véritable drame s’est déroulé hier soir à son domicile, sa femme et sa fille ayant été… » « L’on se questionne avec raison sur le pourquoi du comment la commission n’est-elle pas retardée pour accorder un peu de temps de deuil au… »

« Il est trois heures et demie et nous patientons toujours pour l’arrivée du Sénateur Keyiën. »

*


Ion Keyiën s’apprêtait à donner le discours de sa carrière. L’héritage, outre la Loi patriote, qu’il allait laisser derrière lui. Il se sentait, soudainement, ayant fait la paix avec lui-même, paisible – vivant à nouveau, prêt à vaincre.

S’il chutait, il allait s’assurer, à l’image de Côme, d’en emmener le plus possible avec lui dans l’abîme.

*


« Il est quatre heures et… Oh, attendez ! Il semblerait que nos bureaux viennent de recevoir un communiqué provenant du cabinet du Sénateur Keyiën, un communiqué holofilmé. Nous vous le présentons… » « En primeur, puisque nous sommes les premiers à l’avoir reçu… » « Vous ne verrez pas cette vidéo sur les autres chaînes… » « Totalement exclusif ! »

*


Assis, dans un fauteuil, derrière une table de bois ouvragée, la ville en fond de scène, le Sénateur Keyiën fixe la caméra. Grave, visiblement affecté par la mort de ses proches, de noir vêtu – en deuil, bien entendu – le pantoran parle d’une voix rauque, comme affectée par le chagrin. Comme si, quelques instants avant le début de la diffusion du communiqué, il pleurait encore.

« Mesdames et messieurs… Bonjour.

Aujourd’hui, à cette heure précise, je devais me rendre au Sénat, devant mes pairs, afin de témoigner pour une commission émanant de l’une de mes propres suggestions, à huis clos, afin que les politiciens de la République puissent émettre un jugement quant à ma culpabilité.
Mais à la lumière des… évènements d’hier…
»

Sa voix se brise. Il s’interrompt. Puis reprend.

« À la lumière des évènements d’hier, j’en suis venu à la réalisation suivante : les politiciens du Sénat ne sont pas ceux à qui je dois rendre des comptes. Ils ne sont qu’accessoires, secondaires, dans cette affaire. Ceux qui ont été trompés, malmenés, à qui l’on a menti, ce ne sont pas les politiciens, sénateurs, ambassadeurs… Ce sont les citoyens républicains. Je suis donc devant vous – artificiellement, certes, mais afin que le plus grand nombre puisse m’entendre – afin de témoigner, afin de rétablir les faits, la vérité et vous convaincre de mon innocence – car au final, les vrais décisionnaires, les vrais juges, les vrais bourreaux, c’est vous.

Vous êtes ceux à qui je dois rendre des comptes – pas eux.

J’ai été accusé par Côme Janos – un Sith, un traître – d’être son complice, d’avoir comploté contre la République, contre la démocratie, contre la liberté. D’avoir supporté un félon afin de précipiter la République dans une guerre destructrice – et ce, par pur revanchisme. Devant ces accusations, devant ce jury composé de tous les citoyens républicains, je plaide non-coupable. J’affirme être innocent – je le scande, je le répète et je le crie sous tous les toits. J’affirme qu’il s’agit de diffamation, d’une tentative vaine et amère d’un être brisé, méprisé, d’entraîner avec lui dans sa chute les vrais serviteurs du peuple. Une tentative partiellement réussie.

Côme Janos n’a jamais été de mes amis. Notre alliance, qui a fondé le Rassemblement Républicain, n’était que purement politique, opportuniste, afin de garantir l’avancée de nos deux carrières. Nos contacts étaient brefs, peu fréquents, et nos désaccords, violents, comme vous avez pu l’observer durant les élections. Valérion Scalia et moi ne l’avons pas écarté du gouvernement parce que nous désirions le faire taire – nous l’avons écarté du gouvernement parce que nous avons réalisé, bien trop tard, à quel point il était dangereux.

Ambitieux.

Pernicieux.

À quel point il désirait entraîner la République dans l’abîme.

Je n’étais pas son complice. Valerion Scalia ne l’étais pas non plus. Épluchez mes horaires, mes communications. Interrogez mon personnel. Vous n’arriverez qu’à cette unique conclusion : nous sommes innocents… Et trois personnes sont mortes par la faute de ces calomnies.
»

Trois personnes. Valerion Scalia, la femme d’Ion et sa fille. Trois personnes de trop.

« Trois personnes de trop.

Voici donc mon témoignage. À vous de juger. Quant à moi, j’estime qu’il est temps de me retirer. J’annonce ma démission de mon siège sénatorial, ma retraite totale de la politique.

Certains s’interrogeront. S’il est innocent, pourquoi démissionne-t-il ?
»

Ion Keyiën, le nouvel-ancien sénateur, cesse de regarder un instant la caméra. Il semble faible. Abattu.

« Parce que j’ai déjà été condamné. Par certains, qui, malgré les évidences, continueront de clamer ma culpabilité. Par d’autres, qui ont tué ma famille. Par tous ceux qui crurent aux mensonges de Côme Janos. Malgré mon innocence. Voilà, pourquoi, aujourd’hui, je démissionne : parce qu’il m’est impossible de siéger après avoir été confronté au pire de la nature humaine. Parce que je suis las…

Mais si je suis innocent, cela n’est pas nécessairement le cas pour d’autres. Je songe aux serpents qui rampent. Aux dirigeants accusés d’être siths, dont les mentors furent prouvés siths, qui échappèrent néanmoins aux mailles du filet, défendu par des naïfs dont je fis parti, qui survivent de nos jours en toute impunité. Mais je songe aussi aux corrompus, aux opportunistes, aux médecins parvenus, impliqués dans des affaires douteuses, quoique étouffées, qui gangrènent cette République et qui la menacent aussi sûrement que le fait l’Empire sith qui est à nos portes.

Dans ma dernière allocution publique, je vous dis ceci, citoyens de la République : courage et espoir. Car, au final, la vérité, le droit, la probité et l’honnêteté l’emporteront toujours – à condition que l’on continue d’y croire.
»

L’image devient noire. La communication est terminée et la galaxie s’enflamme de bourdonnements.

*


Dans son bureau, Ion Keyiën semble méditer. Il observe, calmement, des photos de sa famille. De son épouse. De sa fille. Son héritière. Il ferme les yeux. Il inspire. Il expire. Il rouvre les paupières, pianotant sur son clavier, ouvrant de nouveau la caméra. Mais cette fois-ci, pour un message privé, adressé à la Chancelière. Alyria Von.

« Chopez Lana. Chopez-la, Alyria. Qu’elle subisse le même sort que Côme. Qu’on se souvienne d’elle comme d’un exemple sur comment l’on traite les vrais traîtres… Et passez donc cette foutue Loi patriote. »

Il ouvre un tiroir. Il en tire un pistolet – un blaster. Il fixe de nouveau la caméra.

« Fait avec honneur, sans erreur, volontairement. Ion Keyiën, terminé. »

Ne prenant même pas la peine d’interrompre la communication, il place le fusil dans le fond de sa gorge et appuie sur la détente.

Un troll, jusqu’à la toute fin.
Vous êtes libres de poster à la suite de ce message.
Luke Kayan
Luke Kayan
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[HJ: Ion... Shocked Sad Bon en espérant avoir été à la hauteur...]

Le temps s'écoulait, pourtant loin d'être monotone sur Coruscant. Il y avait tellement de choses à faire pour qui se donnait la peine de chercher. Entre la construction du Temple, quelques allers-venues entre le Sénat et le centre-ville selon les dernières nouvelles et ultimes rebondissements politiques. Autant dire que Luke ne chômait pas, marchant de long en large dans la Capitale qu'il semblait adopter petit à petit malgré lui. Cela faisait déjà deux mois que le Jedi séjournait en ces lieux nuits et jours, avec de brefs retours seulement sur la paisible Ondéron qui lui manquait. Parfois,  le Hapien se prenait même à rêver de la sublime Naboo dont il percevait la douceur à travers le chant tranquille de la brise, les odeurs de fleurs ou l'aura particulière de cette planètes. Pour autant, il savait où était sa place et ne s'en serait échappé pour rien au monde, pas même son compagnon qui ne le voyait que très peu, une ironie assez cruelle quand on savait que les deux hommes fréquentaient souvent la ville-lumière ces derniers temps. Les poiticiens et les Jedis s'étaient dangereusement rapprochés au goût de Luke qui suivait l'un des piliers de l'ancien Ordre: le détachement. Pour lui, les gardiens de la paix n'avaient pas à entrer dans un conflit, encore moins se positionner, devant conserver leur neutralité. Pourtant, Alyria Von avait été nommé chancelière après Halussius, même si heureusement, c'était une Maître très compétente. Ainsi Luke apprenait malgré lui à adoucir ses jugements et surtout, accepter de faire un compromis. Après tout, n'était-ce pas pour cela que le Conseil avait donner sa bénédiction à son couple ? S'il n'avait pas été Luke Kayan, connu pour son allergie aussi étrange qu'unique à l'obscurité, de part son apparente froideur, il aurait inquiété les aînés. En réalité, leur but était plutôt de le rendre vivant tout en achevant de lui enlever les derniers traumatismes qui lui restait. Ne pas accepter le contact physique, s'éloigner du monde quand on est Jedi, c'était certes, quelque peu ennuyeux.

Aujourd'hui donc et malgré son rang, le blond était en plein apprentissage. Être moins entier, savoir nuancer ses propos, réapprendre à vivre en société... Son enfance marquée au fer rouge par deux fois laissait ses traces, mais il ne s'en plaignait pas. Concentré sur son avancée tant mentale que physique, Luke se dirigeait désormais vers le sénat, pratiquant quelques phrases de convenance couplée à des propos personnels qu'il s'imaginait dire. On lui avait bien signifié de se donner un peu plus, car même le détachement avait ses limites et un faire face à un Jedi totalement neutre n'était pas spécialement agréable. Donc, Luke devait se positionner... Accepter de donner le change, d'offrir son avis, mais que savait-il de la politique, lui l'idéaliste qui croyait en la grande, la belle République ? Système parfait aux rouages huilés par de généreux bénévoles, aussi impliqués que lui était sensé être détaché... A chacun son rôle, à chacun son cheval de bataille... Luke en était encore persuadé à 22 ans. Tout le monde avait sa place, et surtout, tout le monde aimait cette dite place. Question nuances, il avait encore beaucoup à apprendre.

Le Chevalier franchit les escaliers menant au Sénat, sa canne d'aveugle émettant un son aussi léger que régulier sur le sol jusqu'à ce qu'il la plie pour coller ses doigts au mur. Il était tellement habitué à se rendre dans ce lieu "magique" qu'il commençait à bien le connaître. Le sénat était pour lui un endroit aussi sacré que le Temple, monument de la justice et de défense des libertés, symbole de la démocratie. Bien qu'il préférait les salles de méditation d'Ondéron ou encore le parc, le blond avait apprit à apprécier les grands couloirs du Sénat qu'il arpentait prudemment, toujours accolé au mur pour éviter les bousculades. En effet, beaucoup de monde circulait dans les artères de ce "cerveau", des secrétaires galopantes, des gardes du corps patibulaires et enfin, des sénateurs parfois un peu trop fiers, oubliant qu'ils étaient ce qu'ils étaient grâce au "petit peuple". Mais aujourd'hui, contrairement à d'habitude, alors qu'il serrait contre lui son compte-rendu concernant la mission de protection du Sénateur Grendo S'Orn -une formalité donc.-, le jeune Jedi entendit quelque chose résonner au-dessus de sa tête. Machinalement le Jredi leva la tête, percevant plus clairement de quoi il s'agissait lorsque son oreille se fut habituée. C'était une allocution du Sénateur Ion Keyiën, un des nombreux politiciens dont Luke avait entendu parler sans jamais opiné, fidèle à son serment d'objectivité. Le Pantoran défendait son innocence bec et ongles, à tel point qu'en faisant ressurgir cette empathie qu'on lui demandait, le jeune Jedi ne put s'empêcher de ressentir une pointe de tristesse pour lui. Bien sûr, le politicien n'avançait aucune preuve mais sa façon de parler touchait le Hapien. D'ailleurs, une secrétaire étant arrivée depuis un moment, sans qu'il ne s'en rende compte soupira à ses côtés, presque collée à lui comme si ce discours les avaient instinctivement rapprochés. 

-Pauvre homme, il a tout perdu...

De prime abord, Luke opta pour son habituelle impassibilité, il ne devait pas entrer dans les conflits, ni donner son avis, sous peine de mal faire et surtout, au nom des Jedis qui ne lui avaient rien demander. Pourtant, se rappelant qu'on lui avait demandé de faire preuve d'un peu plus d'humanité-ou tout du moins de la montrer puisqu'il en possédait en réalité une bonne dose.- le Chevalier hocha doucement la tête dans le vide, esquissant un léger sourire triste.

-Oui en effet.

A l'idée d'exprimer sa compassion pour un possible criminel, le rangeant dans la case des innocents sans preuve, Luke sentit son échine se hérisser. Il détestait vraiment avancer des choses sans voir la vérité avant, une ironie certaine pour un aveugle. Seulement c'était son caractère, il n'était pas du genre à s'exclamer ou à prendre des risques même si au fond, c'était sans doute le plus grands des idéalistes. Croire que la République était le modèle même de l'honnêteté, il n'y avait que lui pour se laisser berner à son âge.

Saluant la secrétaire tremblant encore d'émotions, le jeune Jedi continua sa route pour se rendre au dit département. Songeant que tout le monde devait être occupé à commenter le discours de Ion Keyiën et, disposant de temps -chose plutôt rare dans sa vie de Chevalier- il décida de se rendre lui-même dans le département pour déposer le compte-rendu. 

Après s'être perdu plusieurs fois et avoir demandé l'heure -apparemment il était 16h- le Hapien finit par retrouver son chemin. Ses doigts fins passèrent sur une matière différente, légèrement engoncé. Plus que 3 portes à passer et il y serait...

Mais soudain, une détonation fit vibrer le bois. Au même moment, la Force se mit à tourbillonner, retombant brutalement au sol, totalement inexistante, comme si un trou noir venait de l'aspirer. La vie qu'il y avait derrière cette énième porte venait de s'éteindre. Soufflant un coup, le jeune Jedi tâcha de faire cesser les tremblements inoportuns qui venaient soudainement le secouer. S'il paraissait impassible n général, ne l'était pas en réalité, loin de là. 

*Réfléchir... Réfléchir... J'ouvre ou je n'ouvre pas ?*

-Monsieur ? Madame ? Y a-t-il quelqu'un ?

Toquant à la porte tout en luttant contre son désir de passer son chemin pour ne pas se mêler de ce qui ne le regardait pas, le jeune Cevalier prit une nouvelle inspiration. Ne pas opiner était une chose, renoncer à agir en était une autre, et surtout loin d'être Jedi. Fort de cette idée, le blond sonda l'intérieur de la pièce à travers la pièce, étendant ses sens. Il ne saurait dire ce qui s'était réellement passé mais c'était suffisamment grave pour que si personne ne répondait, il ouvre la porte par ses propres moyens, quand bien même la sécurité ne tarderait certainement pas.

En tâtonant, le Hapien finit par trouver la poignée de la porte. Il poussa dessus, étonné de l'ouvrir sans problème... A l'intérieur, la sensation de vide, non contente de persister s'était intensifiée. Luke posa le dossier par terre, même s'il était un gratte-papier confirmé, aimant l'ordre et respectant le dieu de la paprassie. le jeune homme savait encore ce qui était une priorité ou non. Une main à la ceinture, le Jedi s'approcha doucement. Sa main heurta le bureau dans un petit bruit mat, provoquant une légère douleur dû au recoin pernicieux. Puis, tout à coup, ses doigts aventureux malgré eux frôlèrent quelque chose de mou et de tiède... Aussitôt Luke compris. Un mort... Il y avait un mort dans la pièce.

*C'est le discours de Keyiën qui a provoqué ça ? On aurait voulu faire taire quelqu'un, une vengeance ? Une "assurance vie" ? Ou un coupable se sentant coupable qui s'est retiré de lui-même ? *

Se demanda-t-il légitimement, surpris de ce décès qui intervenait juste après les propos du politicien. Mais tandis que Luke s'interrogeait sur l'identité de la personne et le pourquoi du comment, une décharge électrique parcourut son échine. Il ne savait pas si c'était un suicide ou un meurtre, ne disposant pas de la capacité d'observation de tout à chacun. Impossible de se référer à l'évidence ou de songer à une mise en scène puisqu'il ne voyait pas. C'était donc le moment d'appliquer les protocoles de sécurité de base dans ce genre de cas, le tout sans se demander ce dont il s'agissait... Crime, suicide, crime déguisé en suicide. Peu importe.

La main du Chevalier fouilla habilement dans sa ceinture utilitaire, attrapant au vol son comlink. Il y chercha le numéro de la sécurité du sénat...

*Troisième place... 3 clics.*

L'appareil sonna, tentant d'établir la communication avec cette ligne interne et discrète prévue à cet effet.

-Sécurité Interne ? J'ai un code 36 ici. Je suis le chevalier Jedi Luke Kayan, et je viens de trouver un code 36. Je ne sais pas le numéro du bureau mais je suis au 5 ème étage. Non. Je ne connais pas l'identité du concerné... Je crois que c'est un homme.

Lâcha le Jedi après avoir tâtonné -non sans une once de dégoût.- le visage.

-Comment ça vous croyez ? Vous n'avez pas d'yeux pour...

La femme à l'antenne, réveillée en sursaut après l'annonce du code 36 s'énerva soudainement contre cet incapable.

-Non je n'en ai pas. Je suis aveugle. Mais... Oui c'est un homme, j'en suis sûr maintenant -Lança le Chevalier après avoir touché la barbe du mort en cherchant son pouls au cas où. Quant à sa voix maintenue calme par miracle, elle provenait sans doute ses fameuses années d'entraînement à l'impassibilité même si cette dernière était mise à rude épreuve.- Amenez quelque vite mais discrètement. Inutile d'affoler les foules, et faites attention... Les Journalistes doivent déjà être en train de rôder autour du Sénat après l'allocution de Ion Keyiën.

Luke se tenait prêt, sachant que des agents de sécurité interne voir des Jedis présents aux alentours seraient appelés. On ne rigolait pas avec la sécurité au Sénat, et pourtant, il y avait quand même des morts.

Le clavier était encore chaud constata Luke, une preuve de choix si l'appareil était encore en état de marche. Retirant soudain ses doigts, craintif à l'idée d'effacer des preuves, le Chevalier fouilla dans son répertoire tout en allant refermer la porte. Mieux valait éviter que tout le couloir ait vu sur le cadavre. Murmurant à mi-voix le protocole théorique qu'on lui avait enseigné pour le mettre en place de son mieux, le blond enclencha le GPS de son datapad. Ainsi, la secrétaire avec qui il avait parlé pourrait localiser le bureau en question avec exactitude. Cette dernière émit un cri strident qui fit sursauter le Chevalier.

-C'est... C'est le bureau du Sénateur Ion Keyiën ! C'est lui. C'est lui ! Son assistante vient de me confirmer qu'il était dans son bureau et avait demandé à ne pas être déranger... Il est mort !!! Il est mort après son allocution...

Bien qu'il n'en soit pas certain à 100% -après tout, l'homme pouvait avoir quitté les lieux et quelqu'un d'autre y être entré bien que le pourcentage de chances soit minime.- le Hapien composa le numéro direct de la Chancellerie, se battant pour tenter d'appeler Alyria Von en personne.

-Dites- lui que c'est urgent. Oui, je suis le chevalier Luke Kayan. Dites-lui de prendre le Comlink personnellement... 

Sans pouvoir s'en empêcher, désormais calé dans un recoin du bureau pour ne rien déranger, surtout pas d'éventuelles preuves, Luke ne put s'empêcher de reprendre la phrase de la secrétaire attristée dans le couloir.

-Pauvre homme... Il a tout perdu.

Une moue triste se dessina sur son visage tandis qu'il se recueillait auprès du cadavre, loin désormais de la neutralité qu'il prônait bien qu'il conserve un air digne, presque tranquille. Comment rester insensible ? Personne ne devrait mourir pour des idées. Pas dans la Grande République.


[HJ: S'il y a des incohérences j'en suis désolé, je changerai ! Il faut dire que j'ai un peu inventé le protocole, tout en espérant avoir été logique -pas simple quand on y connaît presque rien et qu'en plus le perso découvrant la scène de crime est aveugle xD- Ion... J'espère que ça ne te dérange pas que ton bureau soit au 5 ème étage lol!  j'ai essayé de donner le moins de détails possibles pour ne pas te jouer même si le perso est mort. Enfin, Alyria, si tu veux intervenir, considère que tu as Luke en communication directe et qu'il te dit "il semblerait que le Sénateur Ion Keyiën soit mort, à première vue d'un suicide."]
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Quelque part, dans une cellule sous très haute sécurité...

Il n'avait aucune idée de l'endroit où on l'avait mis. Était-il resté sur Coruscant ? Avait-il été transféré ailleurs ? Comment le savoir ? Et quelle heure était-il, d'ailleurs ? Combien de temps s'était-il passé depuis son arrestation ? depuis ce moment fatidique où son aura de Force avait pu percevoir un commando l'encercler, le bras flou d'un soldat lui planter une aiguille dans le corps, l'entraînant dans un long sommeil artificiel dont il n'était sorti que depuis peu...

Tout était plongé dans cette lancinante et insupportable obscurité. Insupportable, oui... mais... à bien y réfléchir, quand bien même ses yeux étaient demeurés intacts, qu'aurait-il eu à regarder, hein ? Une cellule insonorisée, coupée du monde, de l'espace et du temps. Non, il n'y avait plus rien à voir dans cet Univers : mieux valait encore faire face au noir...

Aucune idée de l'emplacement de la cellule, du temps, de rien... Si la chose ne s'en était tenu qu'à cela, à la rigueur, il n'aurait pas éprouvé cet affreux sentiment de déconnexion absolue : que l'on soit enfermé sur Coruscant, sur Tatooïne ou sur Dromund Kaas, on n'en demeure pas moins un prisonnier. Le reste, ce ne sont que des mots. Non, le plus exaspérant n'était pas là.

Lord Janos n'avait absolument aucune idée de ce qui se passait, au dehors. Il demeurait assis, sur cette chaise de métal inutilement design, les paupières vainement refermées sur ses orbites vides, à s'imaginer la réaction que sa déclaration avait dû susciter. Il songea à Valérion Scalia, le premier. Qu'avait-il fait ? C'était un homme droit, rigoureux – de la même espèce que Janos, au fond. L'Artorien avait probablement dû quitter provisoirement le poste de Chancelier pour affronter la Justice ; il reviendrait ensuite sur le trône si le Général Telkaar, sur Aargau, n'avait pas la bonne idée de produire des documents pour inculper les individus nommés par le Lord lors de sa fameuse révélation. Puis l'esprit du prisonnier alla vagabonder auprès de ce chien de Keyiën : celui-là était un ambitieux, il ne renoncerait pas comme ça, le fourbe ! Mais aurait-il seulement le choix ? L'idée d'avoir entraîné ce prétentieux dans sa chute inspira un petit sourire satisfait sur le visage ravagé de l'ancien Vice-Chancelier. Et Rejliidic, alors, reclus dans sa fameuse clinique...

Mais l'image du Hutt se brouilla dans l'esprit de Janos. Un court instant, il y eut, dans ses neurones, une étincelle qui l'incita à prendre du recul par rapport à sa position. Il souriait, il avait souri... En était-il vraiment arrivé là ? À sourire, pour avoir fait inculper un ennemi politique ? Était-ce vraiment tout ce qui lui restait ? À cet instant précis, il aurait pu en conclure que, oui, il était devenu piteux, tragiquement et proprement piteux. Mais une part plus retorse encore de son système neurologique l'invita à se détourner le plus vite possible de cette pensée, et à en revenir au scénario mental qu'il s'amusait à se construire. La réaction de Rejliidic, donc...

À peine allait-il s'imaginer la colère verte du Hutt que son ouïe lui permit de comprendre que la porte de la cellule s'ouvrait, avant que son aura parvînt à redessiner effectivement la scène. Une ombre entra.

«Côme Janos, je suis Dereek Palkar, responsable civil en charge de votre détention.»

Une voix puissante, dominatrice. "Responsable civil" : cela devait signifier qu'il était aussi gardé par des militaires, et sûrement par des Jedi.

«Ah ?», répondit le prisonnier sur un ton volontiers provocateur. «Et vous voulez quoi ? Qu'on fasse les présentations ? Lord Côme Janos, alias Darth Deinos, ancien Vice-Chancelier et Maître des Forges, pour vous servir...»

Un bref silence, entrecoupé de l'écho laissé par une respiration agacée.

«C'est ça, faites le malin ! Vous rigolerez moins quand vous serez au courant de tout ce qui s'est passé. J'ai trois informations à vous annoncer.»

Janos tendit l'oreille. Sa curiosité venait d'être piquée à vif. Il allait enfin se passer quelque chose. Il allait enfin savoir. Depuis le temps qu'il voulait savoir...

«J'ai, tout d'abord, une nouvelle d'ordre... personnel... à vous communiquer. Je vous préviens : elle risque de vous faire souffrir...»

«Allez-y. Inutile de noyer le poisson dans l'eau.»

«Votre mère...» Mais il s'interrompit.

«Eh bien, quoi, ma mère ?»

«Elle est morte.»

Que ressentit Janos en découvrant cette nouvelle ? Impossible à dire, vu de l'extérieur. Il demeura de métal, ne remua pas le moindre cil, sembla accepter l'information de la manière dont on découvre un fait divers sans consistance, dans le recoin d'un holo-journal hors de portée. En fait, il se demanda comment il fallait réagir, dans une telle situation. Les autres, que font les autres ? Ils pleurent, ils se lamentent, ils disent que la défunte était la meilleure personne qu'ait jamais porté la Galaxie. Certes. Mais le Lord déchu n'était pas les autres, et sa mère n'était pas la meilleur personne de la Galaxie.

«Euh... C'est tout ce que ça vous fait ?»

Janos tenta de s'agripper tant bien que mal aux quelques souvenirs qui auraient pu, ou dû, lui inspirer quelque chose, un sentiment, un pincement de cœur, n'importe quoi, quelque chose. Mais il n'y parvint pas. Des images artificielles, et c'était tout. Sa mère était tellement artificielle, tellement vaine...

«Comment ?»

Inutile, en somme. Insignifiante. Au moins, plus personne ne lui infligerait ces sobriquets stupides et prétendument attachants dont elle l'affublait sans cesse et qui lui causaient une telle honte... C'était un début.

«Hum ?»

«Comment est-elle morte ?»

«Crise cardiaque. Au moment même où vous avez fait votre... déclaration. Elle n'a pas supporté, la pauvre femme, à son âge... Vous vous rendez compte, quand même ? Vous avez tué votre mère, quoi !»

Et mon père, songea Janos. Et bien d'autres encore. Et après ? Il était un vilain Sith que la République se ferait une joie de stigmatiser – après tout ce qu'il avait fait pour elle ! tout ce qu'il comptait encore y faire ! –, et comme le disent si bien les holo-animés, les vilains Sith sont tous de méchants criminels. Au moins, voilà qui faisait sens.

«Mouais, si vous le dites... J'imagine que la fortune Janos va devenir bien public.»

«Ça va de soi...»

«Bon, et quoi d'autre ? Vous m'avez parlé de trois informations.»

«Si vous le prenez comme ça... Les deux autres nouvelles sont d'ordre officiel. Il y a eu un débat de la part des autorités pour déterminer s'il fallait vous mettre au courant ou pas, et finalement on a décidé que oui.»

Autant la mort de sa mère ne l'avait pas affecté outre mesure, autant ces deux autres nouvelles aiguillonnaient sa curiosité. Janos tendit l'oreille, traversé d'une sorte d'amusement cynique.

«Valérion Scalia et Ion Keyiën sont tous les deux décédés.»

«Non !»

Cette fois, brusqué jusqu'à l'os, jusqu'à la moelle, jusqu'à ces implants, le prisonnier s'était levé, d'un coup. L'annonce de ces deux morts opéra comme un véritable électrochoc sur son corps semi-artificiel. En se dressant si brutalement, ce qu'il pensait être le sol se mit à tanguer, à vaciller, et il chuta, encore une fois, comme il avait chuté en la compagnie du jeune Luke Kayan. Le dénommé Dereek Palkar allait l'aider à se relever, mais il le chassa d'un petit coup, en lui hurlant d'une voix ravagée par la folie et le désespoir :

«C'est impossible ! Impossible ! Quand ? Comment ? Qu'est-ce qui...»

«Oh, du calme, là ! Du calme. Allez, rasseyez-vous, d'abord.»

Ce n'était pas possible. Jamais Janos n'aurait imaginé que... que sa déclaration donnerait lieu à la mort de... Non, il voulait seulement les déstabiliser... les traîner devant la Justice en même temps que lui, et c'était tout. Mais de là à les tuer... L'ancien Lord était un assassin, pourtant. Oh, il n'avait jamais fait mourir de ses propres mains, ça, non, ce qui lui donnait une certaine distance par rapport aux différents décès dont il était la cause. Mais surtout, surtout, chaque fois qu'il avait volé une vie, ce vol correspondait à un objectif précis, minutieusement calculé, parfaitement inséré dans l'Ordre quasi-algorithmique qu'il avait cherché, toutes ces années, à imposer dans l'Univers. Tss... L'Ordre... Quelle ironie, tout de même ! De l'ironie... C'était pire que ça... Il n'avait jamais tué gratuitement ! Jamais ! C'était... tout bonnement... inconcevable...

Valérion. Janos l'appréciait. Il l'appréciait réellement, en plus. L'Artorien n'était pas son ami, il n'avait pas d'ami, mais c'était le seul homme qu'il appelait «mon cher» sans hypocrisie, en toute sincérité. Lui revinrent des centaines d'image : leurs conversations passionnées sur ce que serait la meilleure République possible, le jour où le sénateur d'Artorias lui avait proposé de fonder un parti, le soir où ils avaient décidé d'un commun accord de duper Rejliidic et Kira... Tout ce qu'ils avaient fait ensemble, pour Aargau... Cette mort, c'était inconcevable.

Keyiën... Janos le détestait, il est vrai. Mais non, jamais il ne l'aurait fait tuer. Ou s'il l'avait fait tuer, jamais cette décision n'aurait été mue par un quelconque ressentiment. Le meurtre n'aurait été qu'un moyen, un simple moyen soumis à une Fin transcendante. Le Lord était un homme d'honneur. Tout le monde finirait par croire le contraire, mais c'était faux : il avait son code, il croyait en ses principes dur comme fer, et avait cherché à les mettre en œuvre par tous les moyens possibles.

La réalité perdit peu à peu le sens qu'elle aurait dû avoir. Il y eut, au cœur d'une brume de plus en plus épaisse, la voix rauque de Dereek Palkar qui tentait d'expliquer au prisonnier comment ces événements funestes avaient eu lieu. Mais l'esprit de Janos était déjà loin, très loin. La brutalité de l'information, l'idée même de n'avoir rien accompli, de s'être contenté d'officier comme serviteur du chaos, imprima en lui une terrible nausée, un besoin de partir, de mettre en veille la rigueur toute mécanique de son esprit. Et il partit. Dans un long hurlement, il partit.

Dereek Palkar s'attendait à tout, mais pas à ça. Il s'était imaginé que son détenu aurait éprouvé une terrible tristesse à découvrir la mort de sa chère mère, et un début de réconfort, même cynique, en apprenant que ses deux rivaux avaient disparu. En tout cas, dès qu'il vit le prisonnier chuter, il se précipita sur lui pour le rattraper, mais trop tard : sa tête s'était heurtée au dossier de la chaise. Le commissaire de sécurité se retourna, appuya en toute hâte sur un bouton rouge, aux côtés de la porte blindée.

«Qu'est-ce qui se passe, putain, Dereek ?»

«Il a fait un malaise. Rien de grave, son pouls bât normalement, mais balance-moi un médecin quand même. On ne sait jamais.»

«Ok. Je fais ça de suite.»

On entendit une seconde porte blindée se désolidariser bruyamment de la paroi métallique où elle était engoncée, puis une autre, et une autre, et encore une autre. Une fois appelée, malgré sa rapidité de droïde, l'unité médicale prit autant de temps à se rendre de l'infirmerie à l'entrée de ce dédale
qu'à en traverser les sas successifs. Il lui fallut quatre minutes trente-deux, au total. Autant de temps qui suffirent à ce que le prisonnier eût repris conscience et se fût remis debout.

«Unité ZR-75-20 au rapport ! Je vois que le problème est réglé.», déclara aussitôt le droïde en voyant l'ancien Lord droit comme un piquet, au cœur de la cellule.

«Euh... Je dirais pas ça, perso...»

L'unité médicale s'avança lentement, examinant le détenu avec plus de soin.

«Il y a quelque chose qui ne va pas ? Je ne vois rien, en ce qui me concerne. Aucune lésion, pas de stigmate... Il a bien chuté ? Non, aucun souci.»

«Ben... C'est normal qu'il m'appelle "Monsieur le Ministre de la Justice" ?»

«"Monsieur le Ministre de la Justice" ? Mais...»

Un étrange sourire sur les lèvres, Janos se tourna vers le nouveau venu, dont il avait identifié la présence en l'entendant parler.


«Ah, et voilà votre secrétaire, mon cher Ministre de la Justice. Vous avez bien fait de le faire venir. Comme je vous l'avais dit lors de notre dernière réunion, il est capital que nous fassions passer cette loi. En tant que Chancelier Suprême, j'insiste tout particulièrement pour que vous mettiez tout ce qui est en votre pouvoir dans la ferme intention de...»
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La nausée. Vivace, douceâtre, atroce. Elle dévorait tout, lentement, figeant le temps dans un kaléidoscope hypnotique d’horreur. Tout était arrêté. Pas un son, pas un mouvement, pas une image. Même pas une respiration. Le bureau de la Chancelière était comme mort. Encore une fois, le destin avait frappé dans sa forme la plus violente, la plus brutale, la plus commune, aussi : un tir de blaster avait résonné, puis plus rien.

Un éclair… Puis la nuit ! L’esprit d’Alyria était embrumé, refusait de fonctionner, comme si lui aussi avait été traversé par le tir fatal. Elle restait inerte, les yeux exorbités, livide, devant l’holocom qui ne reflétait à présent plus rien en face. Quelques instants plus tôt, Ion Keyien lui parlait encore et puis… Rien, rien, il n’y avait pas de mot, ou plutôt si, un, suicide, mais son cerveau se refusait à le prononcer.

Pourtant, la maîtresse d’armes en avait vu des scènes terribles au cours de son existence, des morts sanglantes devant elle. Son premier amour avait été égorgé devant elle, alors qu’elle n’avait pas vingt ans, elle avait arrêté des trafiquants, des assassins, des fous, celui qui l’avait privé de sa main organisait des expérimentations sordides sur des sujets vivants, et la vision des cadavres mutilés de ses victimes l’avait accueilli quand elle était venue l’arrêter. Sur Artorias, impuissante, elle avait témoin de scènes de dévastations ignobles. Elle connaissait la violence, elle en portait les traces sur son corps, dans sa mémoire. La mort était une compagne familière.

Certains disaient qu’on s’habituait à la violence. Qu’à force de la côtoyer, on devenait insensible à cette dernière, à la réaction presque épidermique qu’elle provoquait. En un sens, c’était vrai : la colère face à cette dernière, l’incompréhension, la révolte s’atténuiait souvent. Il fallait apprendre à se forger une armure protectrice, à se retrancher derrière la barrière de son esprit pour ne pas se laisser détruire. Mais malgré tout, le choc de la surprise ne disparaissait jamais. C’était de cela dont il s’agissait. Ion Keyien venait de se suicider devant Alyria, sans prévenir, sans geste annonciateur, et elle avait été le témoin impuissante de son affaissement soudain.
Soudain son comlink personnel bipa. Presque comme un automate, elle l’alluma et vit le Chevalier Kayan qui lui annonçait la mort de feu le sénateur de Corellia. D’une voix atone, elle répondit simplement, les yeux dans le vague :

« Je sais Chevalier. Il vient de se suicider devant moi, avant d’avoir éteint la communication. »

Sans laisser le temps au jeune homme de l’interroger davantage, elle continua d’une voix d’automate, autoritaire, sans relief autre que celui du commandement mécanique :

« Bouclez le périmètre et ne laissez personne entrer ou sortir de cette pièce. J’envoie une équipe exfiltrer le cadavre aussi vite que possible. »

Puis elle rompit la communication. Et appela en urgence le Secrétaire de la Chancellerie.

« Telkhar, ici Alyria Von. Mettez-moi en contact direct avec le Vice-Chancelier. Ion Keyien s’est suicidé. Oui, j’en suis sûre, il l’a fait devant moi. Oui je vais bien. Envoyez une équipe sur place pour transporter le corps à la morgue le plus discrètement possible, un jedi est sur place et a reçu l’ordre de boucler les lieux, il a découvert le cadavre. Je sais, il va falloir officialiser la chose, je ferais une annonce officielle dans la journée, après avoir consulté le Vice-Chancelier et les ministres. »

Le snivvien acquiesça à l’autre bout de la communication, trop abasourdi pour dire quoi que ce soit. Bientôt Alyria put parler à Alan Bresancion et lui annonça la nouvelle, en demandant évidemment la plus grande discrétion. Puis vinrent des appels aux Ministres de la Justice et de la Sécurité Intérieure, qui lui signalèrent que quelques heures auparavant, les forces de sécurité de Coruscant avaient appréhendé des suspects dans l’affaire de l’attentat de la famille Keyien. Trop tard, songea la trentenaire avec amertume.

Puis il fallut gérer les aspects plus politiuqes de cette histoire comme les détails pratiques, prévenir la famille du pantoran, ce qui fut une épreuve supplémentaire, mais dont Alyria tint à se charge elle-même. Le seul à accueillir la nouvelle sereinement fut le deuxième frère d’Ion Keyien, maître jedi, ce qui ne manqua d’ailleurs pas de surprendre la maîtresse d’armes, qui ignorait tout de ce lien de parenté et avait du demandé la déclassification du dossier personnel de l’homme politique pour contacter ses proches. L’ironie aurait pu être amusante, un autre jour sans doute.

Enfin, son entretien avec Alan Bresancion permit de fixer les grandes lignes du discours à tenir et les mesures à prendre. Un nouvel appel, cette fois-ci au nouveau Juge Suprême tout juste nommé, Halussius Arnor, et tout était en place. Ne restait plus qu’à écrire son allocution.
A nouveau, pour la deuxième fois dans la même semaine, Alyria se retrouva dans la salle de conférence de la Chancellerie, qui était une fois encore remplie complètement de journalistes fébriles, chuchotant tous pour se demander ce que voulait bien dire cette allocution. Certains anticipaient déjà une réponse aux ultimes allégations du pantoran. Ils allaient être surpris.
La Chancelière Suprême balaya la pièce de son regard émeraude, s’éclaircit la gorge, et prit finalement la parole :

« Mesdames, messieurs, bonjour.

Aujourd’hui, l’ancien Vice-Chancelier, Ion Keyien, a tenu à s’exprimer sur les soupçons de complicité pesant sur lui dans l’affaire Côme Janos. Quelques minutes après cette allocution, le Sénateur de Corellia s’est suicidé d’un tir de blaster en pleine tête. Son corps sans vie a été retrouvé peu de temps après les faits, et la cause volontaire de sa mort a été confirmée par l’enquête lancée immédiatement après cette macabre découverte. »

Le silence qui suivit cette déclaration fut assourdissant. Puis aussitôt, les flashs crépitèrent, les questions fusèrent, mais Alyria resta muette, attendant que le calme revienne pour continuer à parler. Finalement, les journalistes se turent peu à peu, et elle put reprendre le cours de son discours.

« Avant toute chose, j’adresse donc mes plus sincères condoléances à sa famille, déjà frappée hier par un attentat ayant emporté sa femme et sa fille. Les Ministres de la Justice et de la Sécurité Intérieure ont fait savoir que leurs services avaient appréhendé des individus suspectés d’être impliqué dans l’explosion du domicile des Keyien, et ces personnes sont actuellement interrogées afin de faire toute la lumière sur cette affaire et permettre à la justice de punir les coupables. »

Encore une fois, un bruissement d’excitation parcourut la foule, mais cette fois, ce ne fut pas assez fort pour interrompre la Chancelière, qui continua donc :

« S’il y a une chose, une seule, à retenir de ce drame qui endeuille une nouvelle fois la République, c’est que la calomnie, la haine et le ressentiment ont mené en quelques jours à de nombreux crimes : meurtre, attentat… La Justice s’occupe de faire son travail pour que la vérité éclate, et cela ne doit pas donner lieu à de nouvelles tentatives de vengeance personnelle, comme ce fut le cas avec l’assassinat de Valérion Scalia et ce qui semble être la piste privilégiée par les enquêteurs sur l’attentat contre la famile Keyien. »

Elle marqua une pause, laissant l’assemblée digérer ces nouvelles. Alyria prit une profonde inspiration et déclara d’une voix qui se voulait plus ferme, plus régalienne, balayant la foule de son regard perçant, qui semblait illuminé d’une étincelle de détermination pure.

« Je dis que dans notre République, de tels actes ne doivent plus être. Que la capitale de la République doit redevenir un lieu où tous peuvent vivre dans la paix, et non dans la peur. Que la responsabilité de ce gouvernement, mais aussi de tous les acteurs publiques, quels qu’ils soient, est d’agir pour mettre un terme à tout cela.

C’est pour cela que le plus rapidement possible, le gouvernement proposera au Sénat de voter la loi qu’a préparé Ion Keyien alors qu’il occupait les fonctions de Ministre de la Sécurité Intérieure puis la Vice-Chancellerie. Ce projet permettra de renforcer l’arsenal juridique et policier à notre disposition pour assurer au mieux la sécurité de l’ensemble des citoyens et faciliter les investigations des forces de sécurité de la République et j’espère que le Sénat y répondra favorablement. 

La peur ne doit pas l’emporter. Au contraire, ces événements doivent faire prendre conscience de la valeur de l’unité, et de la foi dans les valeurs que nous défendons tous, et ce sont ces valeurs que nous devons protéger par la loi, et le respect de cette dernière. Les enquêtes qui devront être lancées seront conduites par les services de la République, et tout criminel sera châtié à la hauteur de ses forfaits. Mais cela se fera dans un cadre légal et non par la vindicte populaire, qui ne peut entraîner qu’une spirale de violences, et menacer les fondements mêmes de notre système. »

Manière de rassure tout en étant que d’évacuer les différentes accusations formulées jusqu’à présent contre tel ou tel membre du personnel politique. Il était temps que le cycle des calomnies s’arrête et pour cela, elle avait une ultime carte dans sa manche.

« Les services de la République ont également étudié soigneusement les emplois du temps, communications, pièces à conviction éventuelles et dépositions des proches de Valérion Scalia et de Ion Keyien. Rien n’est ressorti pouvant appuyer les dires de Côme Janos. C’est pourquoi, sur proposition personnelle du Vice-Chancelier Bresancion et après consultation du Ministre de la Justice, un recours a été déposé devant la Cour Suprême pour examiner une grâce posthume. Il est temps que ce cycle de violence s’arrête et que la seule instance habilitée à trancher puisse le faire en toute sérénité.

Par ailleurs, nos services travaillent activement à la vérification des allégations de Côme Janos vis-à-vis d’une base sith sur Aargau, le gouvernement vous tiendra au courant de l’évolution de la situation prochainement.

Je vous remercie. »
Ragda Rejliidic
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// Extrait de la prise de parole du Sénateur Rejliidic, sur Holonews Networks, quelques jours après le suicide présumé du Sénateur Keyiën //

« M. Keyiën a toujours été un véritable Républicain, dans son être, dans son cœur, dans son âme. Même les polémistes ayant exhumés certaines de ses frasques politiques à l'encontre du gouvernement Arnor ne pourront jamais dire le contraire.

D'ailleurs comment expliquer son geste autrement ? Ce n'est en aucun cas un aveu de culpabilité, comme le pensent certains ! Non, il s'agit du geste désespéré d'un être ayant tout perdu : sa famille, mais aussi l'amour, la confiance, d'un peuple à qui il a consacré sa vie. Et c'est là que se trouve le véritable drame ! Si quelqu'un a trahi dans cette affaire, ce n'est certainement pas le Sénateur Keyiën, mais les personnes ayant douté de son patriotisme.

Mais où allons nous ? Je vous pose la question... Depuis la crise d'Artorias, la République semble incapable de se reprendre en main ! A chaque pas en avant, nous en faisons deux en arrière ! Nous faisons pas seulement face à une crise d'ordre politique. Dans le cœur même de nos concitoyens s'est crée une fracture. Comment expliquer sinon les derniers événements ?

Vous voulez savoir ce qui me consterne, ce qui m'ulcère ?! C'est d'observer, impuissant, l'impact qu'on pu avoir les absurdes aveux de notre ancien Sénateur d'Aargau  ! Par ceux-ci, il a jeté le doute sur nos politiques, le trouble dans l'esprit et le cœur de nos concitoyens. Par sa seule faute, le peuple d'Aargau est pris en otage, comme comme celui d'Artorias, exilé sur ce monde, encore une fois victime collatérale d'un conflit dont il n'en est ni l'acteur, ni le responsable. Sommes-nous tombé aussi bas pour gober de tels propos affabulateurs, et y réagir avec tant de violence ?

Mais ouvrez les yeux ! Ces aveux viennent d'un homme qui se prétend Seigneur Sith ! D'un homme qui s'est arraché lui même les yeux avant son arrestation ! Il est évident que toutes les personnes citées n'ont rien à voir avec l'Empire Sith, si ce n'est les relations diplomatiques saines qu'ils tentent, coûte que coûte, de maintenir afin d'éviter qu'une nouvelle guerre n'éclate entre nos deux nations. Il est évident que toutes ces accusations sont le fruit d'un esprit malade, désireux de semer le chaos autour de lui !

Le chaos est inacceptable ! La République doit retrouver sa sérénité. Nous sommes au dessus de tout ça ! N'est-ce pas ce que notre longue histoire nous a appris ? Pour autant, il faudrait être tout aussi fou ou aveugle pour ne pas reconnaître que notre société est fracturée, en proie à une crise de confiance sans précédent envers ses institutions. Nous payons là le prix de la gestion difficile de la crise d'Artorias, qui a laissé derrière elle un ressenti, un traumatisme qui ne se résorbera jamais totalement.

C'est pour cette raison que, plus que jamais, notre belle République a besoin d'Unité ! Cette valeur fondamentale qui doit rester le ciment de notre société. A l'intérieur, comme à l'extérieur, tous ceux qui tente de la briser doivent être châtiés !

C'est pour cette raison que j'appuie et approuve totalement les décisions de notre nouveau gouvernement, fondé dans la crise, pour gérer la crise. Un gouvernement de coalition sans précédent, regroupant en son sein les formations politiques les plus représentées au Sénat : Le Rassemblement Républicain, la Ligue des Mondes Périphériques, les Partisans d'Emalia... Mais également l'Ordre Jedi. Ce gouvernement représente aujourd'hui notre seul espoir d'échapper à ce chaos qui nous menace. Il est le seul apte à faire toute la lumière sur les difficiles événements que nous traversons. Si nous continuons à nous entre-déchirer, à croire aux affabulation de quelques uns, à vouloir nous faire justice par nous-même, alors tout ce que nos ancêtres auront créé sera détruit... Les semaines, les mois, les années à venir sont peut-être difficiles... Mais nous en ressortirons plus grand que jamais. Nous vivons aujourd'hui une époque qui restera gravée dans l'Histoire : qu'est-ce que nos descendants retiendront de nous ? Je vous pose la question... Puisque la réponse dépendra de chacun de nous.

C'est pour cette raison, que je renonce à mon immunité parlementaire. Depuis trop de temps déjà des accusations injustifiées pèsent sur mes épaules. Face aux événements actuels, il est de mon devoir d'aider à faire toute la lumière sur ces affaires. Je renonce à une partie de mes droits pour permettre aux enquêteurs d’accélérer leur travail, pour vous prouver que depuis trop de temps déjà, une minorité accusent vos représentants de maux imaginaires... Pour vous prouver que vous devez garder confiance en vos institutions, qui ne sont là que pour vous protéger.

Ayez confiance en ces hommes et femmes qui sont prêt à donner leur vie, comme le prouve l'actualité, pour vous. Sinon, M. Scalia, et surtout M. Keyiën seront mort pour rien. Un véritable gâchis... Leur sang sera sur toutes nos mains, et celles de nos enfants après nous. »
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// Quelques jours seulement après le suicide présumé d'Ion Keyien, à la sortie du Sénat Galactique //

« Monsieur le Ministre une question pour l'Eriadu Free HoloDaily » « Rika Elson pour le Galactic Holonews » « Lara Treboh de Holonews Networks » « Monsieur S'orn s'il vous plait » « Comment réagissez-vous par rapport à la mort du Sénateur de Corellia ? »

Grendo S'orn tentait tant bien que mal d'avancer parmi la cohue qui s'était assemblée devant le Sénat. Tous ces journalistes en quête de la moindre info croustillante à pouvoir diffuser sur l'Holonet. Le Neimoidien contrairement à de nombreux de ses pairs, n'avait jamais abusé des Médias. C'était certes un moyen efficace de faire passer un message important au reste de la population mais il ne s'agissait pas d'être trop présent non plus sans quoi il finirait par lasser l'holospectateur.

« S'il vous plait, Monsieur le Ministre ne fera aucune déclaration aujourd'hui, laissez-nous passer. » déclara Loohy Quee, l'assistante du politicien.

« Pensez-vous qu'il s'agisse vraiment d'un suicide Monsieur le Ministre ? » « Est-ce lié aux attentats qui se sont déroulés il y a quelques jours ? »

Il s'arrêta net et se retourna face aux journalistes avant de prendre finalement la parole :

« Bien je n'avais pas vraiment prévu de m'exprimer sur ces sujets aujourd'hui mais soit puisque vous êtes là. »

« Monsieur le Ministre, votre rendez-vous de 14h00 ... »

« Bon sang il attendra ! »


Une légère pause avant de reprendre :

« Nous avons tous été profondément triste d'apprendre la mort du Sénateur de Corellia. Ion Keyien était un homme bon, un homme du peuple qui agissait pour le peuple. Je ne doute pas que l'enquête nous dévoilera exactement la nature des nombreux événements qui se sont déroulés ces derniers jours. D'abord le meurtre infâme de notre ex-chancelier, cet attentat qui visait sans nul doute la famille de notre Sénateur qui finalement a mis fin à ses jours. Pourquoi avoir commis cet acte ? Par désespoir évidemment. Cet homme a tout perdu. En commençant par sa famille à qui je souhaite présenter mes condoléances. Jusqu'à la confiance de son propre peuple lors des allégations de Côme Janos. Son procès nous permettra également d'y voir plus clair mais je vous supplie de ne pas croire ses affirmations sans preuve. Il s'agit là d'un homme qui a perdu la tête, un homme qui s'est lui-même retiré les yeux pour éviter de voir le chaos et le doute qu'il comptait lui-même semer dans le coeur de nos concitoyens.
Toute la vérité sera probablement très vite découverte et la presse sera aussitôt contactée. Entre temps j'encourage le peuple à s'unir comme le fait notre Gouvernement pour le moment. Une Union Nationale qui nous permettra de sortir de cette crise le plus rapidement possible. Sachez que mon nouveau Ministère agira dans l'intérêt du peuple comme il l'a toujours fais avant ma nomination. Ayez confiance en vos politiques, ayez confiance en la Justice, ayez confiance en la République. »


« Monsieur le Ministre, votre rendez-vo .... »

« Oui oui voilà ! Je vous remercie de votre attention. Pas d'autre déclaration. »
reprit le Ministre avant de s'éloigner en direction de sa navette.
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