L'entretien officieux avec le Ministre Grendo S'orn avait duré environ une heure, et à son terme, Leto n'était pas plus avancé qu'à son commencement sur les raisons qui avaient poussées le Neimoidien à inviter le Jedi chez lui. D'ailleurs, il doutait que son homologue n'en ai vraiment à exposer. Et il se dit que c'était aussi cela, la vie de Ministre, supposément. Faire des ronds de jambe, rencontrer les personnalités de différents domaines qui rythment la vie publique galactique pour y mettre les formes et se construire une image. Plus pour S'orn qui était un véritable politicien que pour Leto, l'utilité de telle genre de rencontre était là. Se faire des alliés par exemple, et même si aujourd'hui rien n'avait été significatif, le processus était long et progressif. Aussi, il fallait bien que les gens ai de quoi nourrir leur conversation du moment, la rencontre de deux éminences politiques était toujours un petit événement en soi et permettaient aux dits politiques d'éviter d'essuyer quolibets et accusations de la populace. Cela donnait l'illusion qu'ils étaient au travail. Et quand bien même ils pouvaient tous l'être en coulisse, rien d'autre ne comptait que l'image que l'ont faisait miroiter au peuple électeur. Leto s'étonnait d'ailleurs en fin de journée qu'il n'y ait pas eu la présence du moindre reporter du Coruscant Post.

L'un des points les plus intéressants qui furent soulevés lors de leur dialogue, et à fortiori celui qui constituait très probablement le sujet le plus recherché sur l'Holonet depuis plusieurs jours était celui de l'avenir de Janos. En tant que Ministre de la Justice, Leto était tout à fait habilité à aborder le sujet dans ses moindres détails et S'Orn l'avait certainement comprit. Leto lui avait expliqué brièvement ce qui allait se passer dans l'immédiat et avait réagit sur l'avis du Neimoidien, arguant qu'il s'agissait là plus d'un dément qu'autre chose. Cela méritait débat. Car en soi, être Sith était certes démentiel, mais certains Sith -et Janos l'avait prouvé avec brio pouvaient être diablement intelligents et discrets. Aussi, les mutilations qu'il s'était fait subir n'étaient rien d'autre que le reflet de l'obsession morbide du pouvoir et l’influence plus que néfaste que le Côté Obscur lui faisait subir depuis trop longtemps. Deinos était peut-être bien dément, en effet, mais le Côté Obscur l'y obligeait.
Suite à leur rencontre vint l'heure du repas où Vorkosigan fut invité. Le faste de ce dernier concordait avec la personnalité qui été maitre des lieux. Pourtant, il n'y avait là que peu de monde, et bien trop de nourriture pour sustenter plus que généreusement les convives. Leto ne connaissait aucun d'entre eux si ce n'est S'orn lui-même, ses deux conseillères et pages : Pundar Lik et Loohy Quee et le chef de la sécurité rapprochée du Ministre, un Neimoidien au teint grisâtre et à la mine sévère. Le genre de personnage désabusé qui considérait son pistolet blaster comme son meilleur ami.

Suite à cela, le Ministre avait prit congé de son hôte qu'il avait laissé au bon soin de Loohy Quee. Leto lui proposa une petite visite du propriétaire avant de se voir contraint de repartir sur Coruscant. Elle insista pour lui faire visiter les jardins en particuliers, et le Jedi ne montra aucune réticence, ayant déjà plus que largement découvert l'ostentatoire intérieur du palais de Grendo S'orn. Ils échangèrent brièvement, Leto constata que la femme neimoidienne était timide mais affable, elle semblait avoir des connaissances en politique mais le Jedi nota une très nette retenue lorsqu'il s'agissait d'avancer son avis et ses idées. À l'orée des jardins trônait un grand escalier de pierre brune avec une vaste terrasse, sur ce promontoire, Leto contempla l'étendue qu'il avait sous les yeux. Puis sans même s'en rendre compte, il s'était fait devancer par Quee qui patientait après lui au bas des marches.

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La perspective visuellement séduisante de ses vastes étendues de gazon ondulant sous la brise étaient altérées par la pesanteur des arbres, énormes, aux cimes arrondies, comme des monuments de feuilles et de branches. Leto n'avait guère l'habitude de voir ce genre de panorama sur Coruscant, quand bien même les paysagistes républicains faisaient des efforts et bénéficiés d'un budget non négligeable pour faire s'élever des jardins et des parterres de fleurs ci et là dans les quartiers les plus au sommet de la ville. Mais rien de ce qui avait put être fait en la matière sur Coruscant, et encore moins sur Metellos ne pouvait rivaliser de beauté avec les recoins de roche des vallées d'Alderaan. Ou les collines les plus boisées de Chandrilla, les plus minces cascatelles de Tython, les plus colorés des grands coraux marins de Pantolomin et les majestueuses criques bordant les lacs de Naboo, là où la royauté se retire en villégiature pour se ressourcer et s'apaiser. Tout cela avait une toute autre puissance de pénétration que n'importe quelle composition des paysagistes coruscanti à n'en point douter. Et les jardins privés du Ministre S'orn faisaient partis de ce genre d'étincellement de la nature.

Il traversa une allée bordée par deux larges rectangles de fleurs aux parfums sucrés. Une étrange sensation discordante vint lui envahir l'esprit. Il y avait des Euphorbis, des Lavandas, des Vanillette, des Ecleudimon de Naboo, des Inisa de Céréea, des Asyr de Bothawui, et même des Lahdia de Dagobah dont les couleurs vivaces n'avait d'égal que l'épaisseur des boues et marécages de cette horrible planète... et pourtant, au plein centre de cette extraordinaire bulle de pureté et de magnificence, la pression douloureuse et insidieuse du Côté Obscur naissait. Impossible, voilà plus de trente minutes qu'il déambulait dans le domaine aux côté de la neimoidienne et il n'avait rien aperçut d'étrange. L'astre diurne débutait sa lente descente derrière la ligne d'horizon, embrasant le ciel de ses derniers éclats rougeâtres. Mais la brise se faisait fraiche, et l'odeur suave des fleurs, l'harmonie naturelle des arbres et des plantes disparurent de l'esprit du Jedi. Ses yeux gris scrutèrent les environs, mais il n'y avait aucune réaction, aucune émotion, comme si son esprit s'était déconnecté de toute réalité. Il ne pouvait être absolument sur de rien, mais par mesure de précaution préféra confier son pressentiment à son accompagnatrice.

- « Assistante Quee, y a-t-il des caméras de surveillance dans le domaine ? Y comprit dans les jardins ?

- Bien sur monsieur. Répondit-elle. Le Ministre monsieur S'orn a déjà été la cible de plusieurs attaques de différentes importances, on ne néglige pas la sécurité dans ces cas là. Voilà qui vint préoccuper d'autant les pensées du Jedi. Si comme elle le disait il y avait des caméras de sécurité, et que paradoxalement l'alerte n'avait pas été donnée afin de prévenir une intrusion, cela voulait dire que l'intrus était habile et intelligent et qu'il avait sut déjouer la surveillance. Car il n'y avait aucun doute à ce qu'il y ai un intrus dans les environs.

- Je ressent une perturbation dans la Force, je pense qu'il y a quelqu'un qui s'est introduit ici avec de mauvaises intentions. Quee fut interloquée, la peur et la tension ayant la particularité d'être une émotion particulièrement vive et visible sur le visage des Neimoidien. Veuillez prévenir la sécurité tout de suite.

- Qu'allez vous faire ? S’interrogea la femme d'une voix tremblotante mais dont l'intérêt pour la sureté du Jedi ne fut pas feinte.

- Je vais moi-même examiner les jardins pour trouver le ou les intrus. Je doute que celui ou ceux qui ont sut percer le mur d'enceinte ne soit très loin d'ici, alors faites vite. »

Quee partit en toute hâte, traversant les jardins par le chemin le plus court afin de regagner le palais de S'orn. Quant à Leto, il se mit en route, s'ouvrant à la Force dans son intégralité pour exacerber ses sens, ressentir les moindres fluctuations de température, de pressions atmosphériques pour guider ses pas. Au départ, un œil profane aurait put croire qu'il se diriger au petit bonheur la chance à travers les massifs d’arbustes et d'arbres fruitiers disposés ça et là. Mais l'étau se ressaierait. Il le savait. Celui qu'il recherchait se savait repéré et traqué. Il perçu la tension, la puissance du Côté Obscur qui s'agglutiner autour d'un point, d'un catalyseur pour lui offrir la chance de passer inaperçu. Mais c'était trop tard, tel un félin en chasse, Vorkosigan s'était accroché à cette infime présence noire dans la Force. Lors de ses années passées comme Sentinelle, il avait sut cibler et poursuivre les serviteurs du Côté Obscur à des milliers de lieux de distance tout en restant le plus effacé possible. Nombre de Sith et d'adeptes du régime impérial étaient tombés sous la lame de son sabre-laser après une course poursuite à laquelle les victimes n'avaient même pas idée de leur participation...

C'était ici. Leto se jucha sur le sommet d'une petite butte herbeuse, sa bure de Jedi voletant au gré de la brise qui montait en intensité. Il était si proche qu'il aurait put jurer ressentir sur sa nuque le souffle acerbe du Côté Obscur. Il s'agissait d'un Sith, cela ne faisait plus aucun doute. Peut-être même d'un être au rang de Seigneur tant sa présence dans la Force paraissait incandescente et dangereuse.

- « Ici le Maître Jedi Leto Vorkosigan, je sais que vous êtes là, je peux vous voir à travers la Force. Montrez-vous sur le champ ! » Ordonna le Falleen. Quoiqu'il arrive, il saurait où se cacherait l’individu. Soit il se montrerait après avoir reçu l'invective, soit il tenterait de se dissimuler et les vergences de la Force lui montrerait du bout de leurs doigts éthérés la position exacte de sa cible. Il ne pouvait plus fuir.

Le loup était sorti du bois très rapidement. Et plus aucun doute n'était permit lorsque l'individu fit son apparition sous les yeux de Vorkosigan. Une chape d'obscurité vint se déposer brutalement sur les environs, l'air fut comme saturé tant le Côté Obscur se faisait oppressant. L'homme qu'il avait devant lui était un Seigneur Sith. Et un Seigneur Sith d'une rare puissance qui plus est, son aura ténébreuse et sa façon de rependre son influence perfide et chaotique aurait put réduire à néant n'importe qui rien qu'en se tenant en face de lui. Il avait ressenti la pénombre se déverser sur les magnifiques jardins du Ministre S'orn, mais il s'était encore surprit à espérer ne pas devoir croiser la route d'un énième manipulateur obscur de la Force. Peut-être ne s'agissait-il que d'un criminel sensible, ou d'un être d'une autre obédience, mais non, c'était bel et bien le pire de ce qu'on pouvait imaginer parmi ceux qui épousaient les formes séduisantes mais cruelles du Côté Obscur : les Sith.

L'homme était étonnement élégant, vêtu d'une tunique noir dont on devinait qu'elle avait été taillée sur mesure. Ses épaules, larges, et sa posture traduisant une fierté non dissimulée et une grande discipline soulignait un costume de belle prestance. Une cape pourpre voletait dans son dos au grès de la légère brise du soir et les traits de son visage, sévères, laissaient transparaitre une grande expérience du combat. Ses yeux striés de nervures auréolines transpercèrent l'horizon pour venir se planter dans ceux du Falleen, comme un appel au défi. Sa démarche était ferme et sa présence imposante, si Leto n'avait pas eu autant de vécu que ce qu'il avait actuellement, probablement qu'il se serait laissé littéralement écraser par son adversaire. L'intonation de sa voie fut sans appel, son injonction autoritaire. Il fallait réagir très vite et Leto n'avait pas le temps de se poser la moindre question, car sa vie était d'ors et déjà en jeu !


Jet d'agilité : contrer l'attaque de Valeras
Agilité : 4
Résultat : 1
Jet d'Agilité échoué


Une lame laser déchira l'air et en l'espace d'une seconde, on put voir un éclat céruléen s'apposer délicatement sur le visage passablement déconcertée du Jedi. Mais en encore moins de temps que cela, ce fut un éclairage véronèse qui vient éclipser tout aux alentour, un fort éclat lumineux survint et la lame bleu fut repoussée vers le haut par un coup puissant et fulgurant. L'urgence de la situation était à son paroxysme, jamais Leto n'avait eu à faire face à une attaque éclair aussi foudroyante, aussi surprenante. Dans son élan, le Jedi exécuta un saut périlleux arrière pour se mettre à couvert. Aussitôt revenu sur la terre ferme, il senti son corps s’alourdir, son sabre-laser osciller de façon inhabituelle dans la paume de sa main tandis que l'aura bouillonnante de haine de son adversaire ne cesser de prendre de l'ampleur. La Force refusait de lui parler, sa vision se troublait de seconde en seconde, rien n'était plus palpable à travers elle, seulement la dangerosité du Sith qui à nouveau s'avancer vers lui, bien décidé à passer outre le Jedi. Qu'il soit d'accord ou pas, d'ailleurs. Leto comprit vite que c'était l'influence dramatiquement néfaste de son adversaire qui parasitait ses sens, probablement un pouvoirs lié au Côté Obscur qui entravait la perception, qui coupait le lien de la Force avec un individu, aussi incroyable que cela puisse paraître. Leto savait que dés à présent et pour un temps indéterminé encore, il devrait s'en remettre quasiment qu'à lui-même. Dés maintenant, il était aussi faible dans la Force qu'un novice, face à un monstre de haine et de vice. Sa seule maîtrise du sabre-laser, heureusement pour lui, exceptionnelle, serait son seul atout.

Car il n'y avait aucune autre possibilité que de lutter face à ce Sith. L'éventualité de le laisser fuir n'était pas envisageable, pas pour Leto. Surtout pas pour lui, le Maître, la Sentinelle, le bourreau des Sith, l'ombre de leurs ombres, l'éclat doré dans le nuage épais de l'obscurité. Leto prit la position de garde de l'Ataru, le vrombissement régulier prêt de sa joue eu comme un effet rassurant, sa discipline répondant du tac-o-tac à la panique de se voir couper de tout contact avec la Force qui aurait put naitre en lui. Il avait vécu des coups durs, des désespoirs, avait faillit céder à la rage et à la précipitation, il avait perdu de êtres chers et avait subit de lourdes déceptions. Aujourd'hui, il était prêt pour lutter face à cela, il ne se sentait pas forcément prêt pour continuer sans sa plus fidèle alliée qu'était la Force, mais il était sur d'une chose, c'est qu'il ne s’avouerait pas vaincu aussi facilement.

Sa concentration fut telle qu'il pouvait lutter contre la douleur mieux que n'importe quel soldat d'élite. La douleur... oui, car Leto était blessé ! Aussi sensationnels furent ses réflexes, aussi indestructible fut sa lame laser face à celle de son antagoniste, il avait été blessé. Sa bure et sa tunique par dessous étaient brûlées au niveau de la clavicule gauche. Une entaille nette au bord noircie par le laser se dessinait, laissant apparaître l'épaule meurtrie du Falleen. Leto en avait vu d'autre, la simple apparence de son visage scarifié suffisait à faire comprendre à quiconque qu'il ne s'agissait pas d'un débutant ou d'un pleutre. Et quand bien même la brûlure était vive car récente, il savait par expérience qu'il arriverait à s'y faire et que cela ne gênerait pas ses mouvements outre mesure. Mais le précaution était manifestement de rigueur, jamais un adversaire n'avait sut l'atteindre dès les premières secondes d'un duel, pas même un Sith. Darth Valeras était un formidable adversaire, cela faisait de moins en moins de doute.

La lame bleue du Sith frappa, celle verte du Jedi se plaça en opposition. Bleu … dans bon nombre de civilisation et de mythologie à travers la Galaxie, cette couleur, à peu prêt reconnue de la même façon par toute les races existantes selon les caractéristiques de leur organes de visions était synonyme de pureté, de quiétude, d'espoir et de bien être. Cette symbolique était représentée dans tout, des arts jusqu'aux costumes de politiciens qui tentaient de se donner une image de pacifiste en manipulant l'inconscient collectif avec leurs magnifiques écharpes d'azur et de blanc. Les Jedi aussi avaient bien saisit toute la représentation de cette couleur, et c'est précisément pourquoi il avait choisi de doter leur sabre-laser de cristaux d'énergie générant le bleu, face au rouge qui évoquait la colère, le danger, l’excitation... Outre le fait que les cristaux naturels de couleur rouge soient en sus excessivement rares. Pourtant, c'était bel et bien ce que manipulait le Sith, paradoxalement.

Son sabre courbé, signe distinctif des grands maîtres du Makashi s'accompagner d'un maniement d'une précision diabolique. Les mouvements de Valeras étaient fluides et percutants, mais non brutaux, sa haine était modérée, il s'en servait tout juste assez pour guider ses frappes meurtrières mais ne se laisser pas déborder par elle. Le Sith était expérimenté, particulièrement adroit et en plus de cela était déterminé à en finir rapidement pour atteindre son but. Leto ne pouvait pour l'instant répondre que par des parades vives et détourner aussi bien qu'il le pouvait les assauts de son ennemi. Sa puissance physique aidant, il parvenait à garder le contrôle de la situation bien que la surprise ai failli avoir raison de lui au début de la joute. Avec force, il repoussait la lame laser du Sith et s'appliquait à gagner des appuies solides sur ses jambes afin de se mouvoir avec autant d'aisance que possible.

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Puis vint le moment de rétorquer. Au moment où Valeras eut cesser son enchainement, peut-être conscient qu'au bout de plusieurs passes d'armes, il serait plus compliqué que cela de franchir ce mur de défense d'émeraude, Leto prit l'initiative. Et l'Ataru parla à sa place. Plus agressif, plus hargneux que l'harmonieux et pondéré Makashi, l'Ataru était un style nerveux faisant appel à l'endurance et le dynamisme de son manipulateur. Basé sur des mouvements d'attaques utilisant les trois axes possibles, l'Ataru était probablement la forme de combat au sabre-laser qui offrait le panel de technique d'attaque le plus vaste qu'un escrimeur pouvait avoir. Le secret résidait, selon Leto en la variation intensive de chaque attaque, aucune ne devait ressembler à l'autre et pas un seul coup ne devait s'apparenter à son prédécesseur. Le Falleen, esthète de la Forme IV avait pour habitude face à un adversaire coriace d'établir un schéma d'attaque précis où il récitait ses gammes sans difficulté, usant sans ménagement de toutes les possibilités de sa discipline fétiche. En observant les réactions de son adversaire, il était capable de déterminer quels types d'attaque et quels angles utiliser pour le mettre en difficulté. Cependant, si l'Ataru était sans nul doute le style d'attaque le plus polyvalent qui soit, il était aussi probablement le plus éreintant physiquement. Il n'était pas rare que son utilisateur soit contraint de supplier la Force de lui donner l'énergie nécessaire afin de pousser l'utilisation de l'Ataru à son paroxysme sous peine de tomber de fatigue au bout de quelques minutes !

Ce détail, insignifiant en temps normal puisque Leto était puissant dans la Force, pourrait avoir une grande importance lors de ce duel …


Jet de Constitution : pousser l'Ataru à son paroxysme pour maitriser Darth Valeras
Constitution : 4
Résultat : 3
Jet de Constitution réussi


Furieux, conquérant, méthodique et dangereux, Leto était la quintessence de l'Ataru, l'un des plus fiers et glorieux escrimeur de l'Ordre Jedi. Il ne tarda pas à presser son adversaire, à la limite de la pulvérisation de ses barrières défensives. Au prix d'un effort physique incommensurable pour un combattant non entrainé, il put retourner la situation et les deux sabre-laser se percutèrent avec violence. Une ultime fois, le vert et le bleu s'opposèrent. Des escarbilles se dégagèrent du frottement des deux lasers, des grésillements aiguës s'élevèrent dans les environs, comme s'il s'agissait de la férocité des deux combattants qui se faisait entendre. Tout proche l'un de l'autre, Leto pouvait voir dans le tréfonds des yeux haineux de son adversaire, ses pupilles perverties par le Côté Obscur. L'épreuve de force que le Falleen imposait à son redoutable adversaire était infernale, interminable, aucun des deux ne semblait s'avouer vaincu et par un ne désirait plier sous la pression de l'autre.

- « Qui êtes-vous ? Les Sith n'ont pas d'arme de cette nature … ! » maugréa le Jedi dans un souffle ...

En quelques minutes de joutes où les deux adversaires avaient parcourus plusieurs dizaines de mètres à travers les haies et parterres de fleurs, Leto avait put jauger le Sith. Son Ataru est quasiment inefficace en l'état, chose exceptionnellement rare. Lui qui était reconnu comme un des plus grands adeptes de cette discipline redoutable ne parvenait guère à percer la défense de l'homme au sabre-laser bleu. L'Ataru était employé pour frapper avec vivacité et surprise pour mettre rapidement un terme à un combat contre tout type d'opposant. Mais force était de constater que l'affrontement allait durer plus longtemps que prévu, et sans le soutient de la Force, cela deviendrait problématique.

Des pétales de fleurs aussi diverses que colorées voletaient tout autour des deux individus à mesure que leurs pas lourds et cadencés marteler les espaces floraux. Leurs lames laser frôlant parfois le sol, les plantes et les petits massifs forestiers les entourant, des flammèches vite étouffées naissaient ça et là. Derrière leur passage ne restait qu'un jardin piétiné et salit, sans dessus dessous. Bien que Leto n'eut pas l'occasion de vaincre définitivement son adversaire, il maintenait une pression constante, récitant ses gammes avec une discipline hors du commun. L’énergie physique qu'il développait aurait contraint presque n'importe qui à fuir le combat sous peine de se faire écraser. Mais le Makashi du Sith était fin, économe en mouvement fatiguant, il parvenait à ajouter les parades et les contres audacieux à une déjà longue liste de mouvements techniques typiques de la forme II du combat au sabre-laser. Si il n'avait pas été un Seigneur Sith, Leto l'aurait probablement admiré très sincèrement.

Il vint à l'esprit du Falleen que sa capacité à résister à ses assauts n'étaient pas uniquement le fruit d'une grande dextérité, mais aussi de la nature même du Makashi. Plus ancienne que l'Ataru, qui fut principalement développé peu ou prou il y a cinq cents ans de cela, le Makashi était unanimement reconnu comme étant la forme de combat au sabre-laser la plus élégante qui soit. Mais aussi la plus efficace lorsqu'il s'agissait de combattre un adversaire armé d'un sabre-laser. Au prix d'une exigence que peu de bretteur était à même d'assumer, le Makashi était capable d'assurer une dominance subtile, entre attaques fines et pernicieuses, défense impénétrable et peu fatiguant à la fois, mais aussi aspect visuel gracile et enchanteur... Avec le Makashi, le combat au sabre-laser devenait un véritable art. Mais rares, très rares étaient ceux capables de s'en servir avec noblesse et distinction. Darth Valeras était de ceux-là, plus aucun doute possible.

Cependant, nul n'était parfait et Leto avait foi en ses capacités d'escrimeur, il avait déjà vu son Ataru vaincre plusieurs adversaires coriaces, et la philosophie de la Forme IV épousait son état d'esprit en combat de façon parfaite. Il pouvait vaincre, il le savait, encore fallait-il le faire. C'est pour cela qu'il ne se fit pas prier lorsque son adversaire reculait constamment. Même si il se doutait qu'envahir l'esprit d'un tel adversaire d'affres et d'hésitations n'était pas chose aisée, chaque seconde supplémentaire avec laquelle le Jedi repoussé son adversaire par un assaut ordonné et rigoureux faisait doucement pencher la balance en sa faveur. Reste à savoir si il ne manquerait pas d'endurance au moment fatidique où il aurait l'occasion de porter le coup final.

Jet d'Agilité: contrer l'attaque de Darth Valeras
Agilité adverse: 4
Résultat: 2
Jet d'Agilité échoué !

Les deux combattants prirent place sur une sorte de petite esplanade pavée de pierres brunes au milieux de laquelle trônait une fontaine à l'eau claire. Le rythme très soutenu des échanges de coup diminua en intensité, les hurlements de laser se percutant l'un l'autre devinrent plus discrets. Les coups furent plus erratiques, Leto avait perdu beaucoup d'énergie pour essayer de déborder son adversaire, tandis que lui, voyant qu'il pouvait admirablement bien résister s'était probablement senti en confiance. Peu nombreux étaient les Sith sans orgueil et sans aucune confiance en eux, à la limite du mépris pour leurs adversaires. Mais cette fois-ci, le déroulement du combat pouvait justifier que le Sith se sente supérieur. Et ce qui allait arrivé ne ferait qu’amplifier cet état de fait. Foudroyante, perverses, la lame céruléenne du Sith fondit vers le flanc du Jedi. Il put mettre en opposition sa propre arme de justesse mais son poignet manqua de vriller, et avec toute la volonté du monde, il ne put empêcher l'inévitable. Le laser adverse pénétra sa bure et sa chaire instantanément !

Leto se laissa chuter en arrière pour tenter de se mettre à l'abri. Si la douleur à l'épaule n'était plus un problème depuis plusieurs minutes, celle ajoutée à sa nouvelle blessure, de bien plus grande importance lui serait probablement fatale dans ce combat. La concentration s'était effritée, la discipline de fer du Jedi ébranlée, il porta sa main de libre sur ses côtes brulées en profondeur et douloureuses tandis qu'il pointait son sabre vers le visage de son adversaire. Il retint un rictus de douleur qui était prêt à lui tordre le visage, ses yeux tempétueux soutinrent le regard jauni de cet infâme guerrier. Accoudé au rebord en pierre taillée de la fontaine qui ne cessait de gazouiller innocemment, ne se rendant pas compte le moins du monde de ce qui se jouait juste devant ses yeux, Leto marqua une pause. Le combat était au point mort, les deux sabre-laser ne se frappèrent plus, l'un toisant l'autre de façon victorieuse. Mais il était hors de question d'en finir sur cette note. L’absence cruel de la Force se fit sentir pour le Jedi, il fallait qu'il réunisse ses toutes dernières forces pour donner un sens à toutes ces années d'entrainement physique intensif. Celui là même qui pouvait lui permettre d'accomplir des prouesses athlétiques sans même l'usage de sa vieille amie. Il prit appuie sur le rebord de la fontaine et se releva avant de se délester de sa lourde bure brûlée et écharpée. Prêt à se relancer à l'assaut, il fit un pas déterminé vers son adversaire.

Mais la persévérance du Maître Jedi n'était pas au goûts de Valeras qui usa du Côté Obscur pour, comme il l'aurait probablement voulu, définitivement mettre hors d'état de nuire son adversaire du jour. Leto fut comme instantanément pris à la gorge, le souffle coupé. Il avait déjà ressenti cette sensation infernale, celle où on a l'impression que la vie elle-même décide de quitter notre enveloppe charnelle. Soudainement, il cru que ses muscles s'atrophièrent, sa respiration devint saccadée, il eut comme un poids sur le cœur et si son organisme en aurait été capable, il aurait suer à grosses goutes. Ça aller mal, très mal, la confrontation était en train de tourner sévèrement au vinaigre. La Force l'avait abandonnée, et désormais, elle se retournait contre lui. Lui, qui l'avait tant chérie, qui avait cherché à accomplir toutes ses volontés et qui avait fait preuve d'une patience monastique afin d'être à son écoute et de la comprendre. Mais qu'importe la Force, après tout, si telle était sa volonté de mettre fin à ses jours ici et maintenant. Plus rien d'autre ne comptait que l'honneur et son devoir de Jedi : vaincre le mal pour garantir la paix et l'équilibre.

Avec l'énergie du désespoir, il brandit son sabre et frappa à nouveau. Le vert rencontra le bleu, mais l'émeraude était privé de sa fougue, de sa puissance, tandis que l'azur restait solide et vif. Une alarme retentissante s'était alors déclenchée, comme celle qui hurle aux oreilles des gens lorsqu'il fallait les prévenir d'un grave incendie ou d'une attaque aérienne en temps de guerre. Le soir s'était doucement installé dans les jardins de la propriété de Grendo S'orn et des projecteurs puissants s'étaient allumés aux quatre coins des environs. Ci et là, on entendait des bruits d'agitation, il y avait du mouvement là où entre les deux opposants il en manquait dut au fait que l'un d'eux était gravement affaibli. Les forces de sécurité de S'orn s'était enfin mis en action et les jardins n'allaient pas tarder à être envahis.

Firent leur apparitions dans un capharnaüm de moteurs vrombissants une nuée de STAP. Sur chacun d'eux, un garde de la sécurité, les appareils bruyants et rapides fondirent sur les lieux où des lumières bleues et vertes faisaient office de balise de repérage. Les Systèmes de Transport Aérien Personnels virèrent et se réunirent en formation de couverture. L'officier Neimoidien hurla dans son casque de communication :

- « À touts les STAP, manœuvrer avec précaution, le Ministre Vorkosigan est sur les lieux ! »

Tous marquèrent leur compréhension de l'ordre par un « reçu » discipliné et les trois engins de tête se séparèrent pour laisser s’engouffrer les trois suivants dans la gorge qu'ils avaient créé. Les trois STAP ouvrirent le feu de leurs canon blaster double et en un rien de temps, les deux combattants de la Force durent se séparer. Leto bondit sur le côté pour se mettre à couvert tandis qu'il vit passer juste au dessus de sa tête la première volée de STAP. La seconde quant à elle vint de la direction opposée et leur salve de laser inonda de rouge la zone. Des tirs percutèrent la fontaine, faisant s'évaporer généreusement l'eau qu'elle contenait tandis que les pavés de pierre brunes décorant la petite agora devenue champ de bataille éclatèrent à l'unisson.

Leto s'était réfugié à l'opposé de son adversaire, derrière une statue basse à l'effigie du maître des lieux, bordée par un énième parterre de fleurs fort odorante. Au nord de sa position, il discerna une escouade d'hommes, des Neimoidiens autant que des Humains, et même un Chagrien haut de plus de deux mètres dévaler l'escalier principal menant aux jardins. Le martèlement des bottes, le grincement strident des moteurs de STAP survolant la zone et le claquement des fusils blaster qui tour à tour étaient chargés et levés vers leurs cibles se firent entendre. Bientôt, les environs allaient être cernés par une force de sécurité qui prenait contrôle aussi subitement qu'un raz-de-marée s'écrasait sur les plages de Glee Anselm.

Si le Sith voulait s'éclipser et continuer à rester discret, si tant est que cela soit encore possible, c'était maintenant ou jamais …

Leto vit, encore une fois, et certainement une fois de trop prendre vie la terrifiante puissance de haine du Côté Obscur. Du bout des doigts manucurés de l’élégant adversaire qu'était le Sith jaillirent des Éclairs de Force tonitruants, sifflants dans les alentours tels des serpents venimeux. Leto eut tout juste le temps de brandir son sabre-laser devant lui pour tenter de contrer au mieux l'attaque surprenante et diablement douloureuse de son adversaire mais la puissance déployée par le Seigneur Sith était bien trop conséquente pour se contenter de se protéger derrière cela. Le Falleen sentit comme des épées de feu lui fouiller les entrailles, sa lame verte crépitant de façon assourdissante tandis que deux fois plus d'éclairs s'échapper sur les côtés pour mieux revenir s'abattre sur leur malheureuse cible. Leto n'eut d'autre choix que de battre en retraite avant de finir littéralement carbonisé ! Leto bondit sur le côté, rampant, ses genoux frottèrent le sol, ses mains cherchant une prise dans la terre et les herbes, il finit par trouver une protection derrière un petit monument de pierre taillée à l'effigie de la planète Neimoidia. Le souffle court, il ne put empêcher ses bras et ses jambes de convulser douloureusement. La température de son corps était devenue dangereusement élevée, toutes les fibres de ses muscles étaient tendues à la limite de la rupture, comme des crampes brutales et impossible à retenir, et une légère tachycardie menaçait le Jedi de lui faire perdre connaissance. Les Éclairs de Force étaient un des pouvoirs des adeptes du Côté Obscur les pires qu'on puisse imaginer, élevant le degrés de douleurs à un niveau tel que la définition de la cruauté devait être revue pour mieux coller à la réalité en de telles circonstances...

Les Éclairs avaient fendus les massifs floraux et les arbustes des alentours, traçant des lignes enflammées dans une pelouse autrefois si verdoyante et grasse et pulvérisant les dalles de pierre du petit chemin bordant la fontaine. Quelques secondes après s'être mis à l'abri, qui lui parut plusieurs heures, Leto, encore haletant et paralysé par la douleur eu la surprise de recevoir à son chevet deux gardes de la sécurité du palais de S'orn. L'un deux lui appliqua maladroitement une poche de Kolto sur les égratignures principales qu'il avait sur le visage avant que le comlink du second garde ne signale un appel entrant. Pendant qu'il répondait, le médecin improvisé expliqua :

- « Pas de panique, les STAP vont encercler l'intrus, on ne va pas tarder à le capturer.

- Où se trouve-t-il ? Sut dire Leto avant de serrer les dents.

- Apparemment, vous étiez sur son chemin, les forces de sécurité se déploient pour essayer de le rabattre vers le secteur est, on va le prendre en tenaille.

- Non … Leto ne put exprimer pleinement sa désapprobation avant que la douleur ne vienne à nouveau lui vriller l'estomac. Le second garde en avait finit avec sa conversation par comlink et s'adressa à son collègue.

- L'ennemi a réussi à s'en tirer, il est sur la plate-forme d'atterrissage et s'apprête à voler un vaisseau on dirait !

- Alors on y va ! S'empressa de répondre l'autre sans même s'assurer de savoir si Leto irait bien tout seul. Ce dernier agrippa la manche du garde avant de le tirer vers lui.

- Laissez le fuir ! Grogna-t-il.

- Mais monsieur ?! S'exclama le garde.

- Il va tous vous massacrer, vous ne pouvez pas l'arrêter !

- C'est ce qu'on va voir ! Gronda le second garde en levant son fusil.

- Il va surement voler un vaisseau du Ministre S'orn, et il a tenté de vous tuer monsieur ! S'indigna le premier garde, mitigé entre l'incompréhension et la colère. Leto le bouscula, grommela de douleur sous l'effort et attrapa le comlink situé à la ceinture de son interlocuteur avant d'ouvrir un canal de communication général.

- À toute les unités, ici Vorkosigan, n'essayez pas d'empêcher le Sith de fuir, il va vous tuer, mettez vous hors de sa portée ! Je répète, n'essayez pas de lui barrer le chemin ! Leto se vit arracher des mains l'appareil par le second garde furieux.

- À quoi jouez-vous bon sang ! Ses yeux pétillaient de colère.

- Si vous voulez mourir libre à vous, mais personne sur cette fichue planète n'est de taille contre lui ! » Tempêta Leto, de façon très inhabituelle, lui qui était connu pour son franc-parler certes mais aussi pour son flegme et sa patience.

Le garde toisa un instant son interlocuteur distingué avant de hocher doucement la tête. Les deux gardes s'éloignèrent d'un pas avant de prendre le chemin de la plate-forme d’atterrissage au pas de course. Le Jedi, résigné, s'effondra le dos collé sur la structure de pierre derrière laquelle il avait put trouver refuge face aux attaques sensationnelles de son adversaire. Quelques instants plus tard, il vit plusieurs mètres au dessus de sa position un vaisseau décoller, fendre les nuages et gagner les couches atmosphériques hautes de Neimoidia. C'était le Sith, cela ne faisait aucun doute, il avait réussi à s'en sortir. Reste à savoir combien de mort il avait fait sur son chemin...