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La douleur dans son dos la paralysa un instant, la clouant au sol aussi sûrement que la poigne d'un géant. Elle tentait de rassembler ses esprits, faisant face à la panique. Elle ne devait pas mourir ici. Elle ne pouvait pas mourir ici. Ce n'était même pas concevable. Alors qu'elle ressentait une pointe de feu entre sa cinquième et sixième vertèbre, elle se dit qu'elle avait de la chance, ou un bon ange gardien. Un peu plus haut, et le stylet lui passait au travers du cœur. Comme quoi, la Force veillait probablement sur elle un tout petit peu !

Elle n'avait que vaguement conscience de ce qui l'entourait. Toutes les sensations lui parvenaient comme engourdies, secondaires, lointaines. Elle avait d'autre priorité, bien plus égoïste. Seule comptait sa douleur. D'une main maladroite, elle accrocha le manche du stylet qui dépassait dans son dos, et l'arracha sans plus attendre. Sa bouche se déforma dans un rictus, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Elle jeta l'arme ensanglantée sur le sol à côté d'elle. Elle sentait le sang couler le long de son dos. Si elle ne faisait rien, elle allait mourir par exsanguination en quelques minutes seulement... Heureusement, elle avait quelques compétences médicales grâce à la Force.

Elle se concentra et fit appel à ses connaissances pour arrêter l'hémorragie. Allongée sur le sol, ce n'était pas une tâche bien difficile, mais elle se sentait un peu étourdie après le coup qu'elle avait reçu. Se faire poignarder n'était jamais une expérience agréable... Mais elle en avait vu d'autre. Il lui fallut plusieurs minutes pour ne serait-ce que stopper l'écoulement du sang le long de son dos. A ce moment, le combat semblait déjà être terminé. Elle promena un regard un peu hagard sur la chambre, avisant dans un coin son apprentie qui suffoquait à côté du corps de son agresseur. L'avait-elle tué ? En faisant appel à la Force, elle sut que non. Cette petite était pleine de ressource. En plus, elle semblait indemne ! Enfin, à part le manque évident d'air dans ses poumons.

La situation revenue au calme, elle prit quelques instants pour réfléchir, malgré son esprit un peu embrumé. Si leur hôte en était arrivé de telles extrémités, abandonné toute élégance et toute discrétion simplement pour les éliminer, c'était qu'il devait se sentir réellement menacé. Se rendait-il compte qu'il n'était probablement qu'un pion dans les plans d'un autre ? S'il y avait bien une chose que les umbarans exécraient, c'était d'être manipulés ! C'était une activité dont ils étaient les maitres, pas les victimes. Tout du moins s'en vantaient-ils.

Lana se releva péniblement. Elle tenait encore sur ses jambes, et son dos ne saignait plus. La blessure, bien que nette, n'était pas belle à voir. Elle s'assura brièvement que Tess n'était pas en danger, puis s'approcha de son hôte, qui était encore sonné. Elle alluma son sabre laser, et commença à agiter la pointe de son arme à quelque centimètres du visage de l'homme au sol. La lumière sembla le tirer de son engourdissement, et le figea sur place. Si Lana le souhaitait, elle pouvait le tuer sur place, et rester parfaitement dans son droit, car elle avait été agressée en première. Il le savait, et un autre umbaran n'aurait pas hésité une seconde. Pourtant, ce n'était certainement pas la chose à faire aux yeux de la sénatrice.


- Voici ce que nous allons faire, murmura-t-elle d'une voix douce et maitrisée, malgré la douleur qui la tenaillait. Vous allez retourner avec les invités, et annoncer qu'une personne mal attentionnée nous a attaquées, ma protégée et moi. Grâce à votre intervention, nous avons eu la vie sauve.

L'homme la regarda, effaré par la perche qu'elle lui tendait.

- Je ne suis pas votre ennemie, poursuivit-elle. J'espère que ceci vous le fera comprendre. Si une autre personne attente à nos vies durant notre séjour, je reviendrai pour vous tuer.

Ainsi, elle était sûr que l'homme arrêterait non seulement de la tuer, mais en plus ferait ce qui serait en son pouvoir pour la protéger depuis les ombres. Un homme de son importance devait disposer d'un puissant réseau. Elle gagnait tout à l'épargner. L'homme continuait à fixer son arme des yeux. Malgré la lumière qui devait lui faire mal aux yeux, il ne semblait pouvoir en détacher le regard.

- Vous devez être en train de vous poser la question. Oui, les rumeurs à mon sujet sont vraies. Tirez-en les conclusions nécessaires...

Elle rangea son arme dans un chuintement, et attendit que Tess se relève. Elle l'aurait bien aidé dans cette tâche, mais elle ne s'en sentait plus les forces. Ensemble, avec leur hôte, ils rejoignirent la salle du banquet, et laissèrent leur hôte expliqué leur état et la situation "officielle" que Lana avait suggérée. Vu qu'elle était la principale concernée, et qu'elle ne le démentirait pas, tout le monde devrait gober la version officielle. Surtout qu'elle aurait eu tout à gagner à mentir, aux yeux des umbarans... Leur hôte serait le dernier à contester, vu l'occasion en or qu'il lui était offerte !

Dés qu'elle le put, Lana se retira avec son apprentie dans la navette qui les avait amenées ici. A mesure qu'elle progressait, la sénatrice sentait ses forces la quitter peu à peu. Déjà, à cause de la descente d'adrénaline, et surtout à cause de sa blessure. Si stopper l'hémorragie lui avait semblé chose simple, allongée au sol sans bouger, c'était une tout autre paire de manche de le faire debout, en se déplaçant ! Cela lui coûtait un gros effort de volonté de convaincre son sang de bien rester là où il devait être... En rentrant dans la navette, elle souffla à Tess :


- Va chercher une trousse de secours.

Elle profita de l'absence de la petite pour s'allonger sur le divan le plus proche, s'étalant sur le ventre pour épargner son dos. Elle put ainsi se concentrer sur sa blessure. Elle savait que sa vie n'était pas menacée. D'expérience, elle savait qu'il y avait qu'un muscle à l'endroit touché, et grâce à la Force, elle savait que rien de vitale n'avait été touché. Bien sûr, si elle ne se soignait pas d'ici une heure ou deux, la situation deviendrait bien plus préoccupante, mais elle avait subit bien pire auparavant. Oui, bien pire...

Lorsque Tess revint à ses côtés, commençant à fouiller dans la boite de secours, Lana l'arrêta.


- Tu vas me soigner... avec la Force
, lui murmura-t-elle.

C'était pour Tess une nouvelle occasion d'apprendre, et surtout de faire face au sang et à la douleur d'un autre, chose auxquelles elle devait devenir insensible. Une large tâche rouge s'étalait à présent dans le dos de la robe blanche de Lana. Sa protégée ne devait probablement pas connaître son état exact, mais cela faisait parti de l'exercice.


- Quand tu auras fini... Ou si ça se passe mal... Utilise la trousse. Compresse bacta...

Elle était presque sûre que Tess s'était déjà renseignée sur le sujet. Si ce n'était pas le cas, elle la guiderait dans ses actes discrètement, comme elle l'avait déjà fait. Lana soupira longuement, contrôlant sa douleur. La gamine n'avait pas intérêt à la faire souffrir plus qu'elle ne souffrait déjà !
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Pendant des minutes qui lui semblèrent interminables, Tess haleta. Remplir et vider ses poumons semblait ne jamais vouloir suffire à combler le manque d’oxygène qui l’avait étourdie. La peur de mourir, aussi, maintenant que l’adrénaline retombait, lui avait fichu une claque monumentale, et ses membres en tremblaient, refusant tout contrôle.
C’était la deuxième fois en moins d’une heure. Umbara, elle le réalisait maintenant, c’était la cour des grands. Même Anthana prenait des risques. La preuve…

Le sort de sa maîtresse lui revint en mémoire de plein fouet et elle retrouva subitement des forces pour se remettre sur ses pieds, avant d’accourir à pas chancelant jusqu’à l’umbarane au sol. Tess laissa échapper un soupir de soulagement en se laissant tomber à côté d’elle. Lana n’était pas morte. Elle s’était même débarrassée de l’arme fichée dans son dos et avait stoppé l’hémorragie. Heureusement, car Tess n’avait aucune connaissance médicale ni de talent particulier pour la guérison par la Force. C’était un truc de Jedi, ça. Sa tactique à elle, c’était d’éviter de prendre des coups. Mieux valait prévenir que guérir.

- Lana,
chuchota-t-elle, agenouillée à côté de sa maîtresse blessée. Est-ce que ça va aller ? On pourrait, on pourrait… Retourner au vaisseau en douce et vous soigner là-bas !

C’était une idée stupide, elle le sut dès qu’elle l’avait prononcé. Mais elle ne savait pas quoi faire d’autre. La planète, auparavant séduisante, lui apparaissait désormais comme une jungle hostile. Tess avait envie de se venger de cette société maudite. Mais la vengeance était un plat qui se mangeait froid, et la petite Lorrdienne aimait prendre le temps d’être revigorer avant de revenir à la charge.

Mais la sénatrice était plus solide que ce que Tess imaginait. Déjà, malgré sa blessure, elle se relevait, sabre en main. Tess resta agenouillée à même le sol, se penchant quelque peu pour voir le visage effaré de l’umbaran qui s’éveillait après le rude choc qu’il avait reçu sur la tête. La lame de Lana lui donnait l’air plus laid encore que ce qu’il était déjà. Il avait un air de famille avec son fils. Celui-là était aussi bien mort. Un umbaran mort valait une Tess vivante.

Etonnamment, pourtant, Lana n’exécuta pas le traître. Elle lui offrit l’opportunité, même, de se racheter. Allait-il en profiter pour tenter encore de les tuer ? Cette fois, Tess serait aux aguets. Elle déglutit, mal à l’aise, lorsqu’elle comprit que sa maîtresse, malgré l’évènement, n’avait aucunement l’intention de retourner en sécurité à bord du vaisseau.

Elle ne discuterait pas les ordres. Elle se releva, son souffle revenu à la normale, et suivit docilement Anthana qui retournait au banquet. Probablement était-ce important de montrer qu’elles étaient encore fortes malgré la tentative d’attenter à leur vie. Du moins était-ce son hypothèse : se montrer fortes, tenaces. Toute envie de batifoler s’était envolée. Tess sentait quelques courbatures dans ses jambes, mais sa fierté d’être en vie reprenait peu à peu le dessus. Sa robe déchirée avait toujours un aspect scandaleux, mais désormais elle avait une bonne excuse. La petite fille sage que les invités avait vu n’était pas si inoffensive. La petite fille était une guerrière.

Tess n’avait plus d’appétit. Elle ne mangea ni ne but plus rien de la soirée, se contentant de suivre sa maîtresse, d’épier plus ou moins discrètement les conversations, les gestes, les rencontres des uns et des autres.

Enfin, elles furent libérées, et Tess fut soulagée de la suivre jusqu’à leur navette, qui leur offrirait une sécurité toute relative. Mais au moins serait-elle désormais en terrain connu. A peine arrivée, la petite lorrdienne courut chercher la boîte à pharmacie, dans laquelle se trouvait une trousse de secours qui lui permettrait de faire un pansement de kolto ou au moins appliquer des compresses de bacta.
Mais Lana l’arrêta presque immédiatement. Les yeux de Tess s’arrondirent. Avec la Force ? Elle était nulle avec la F… Non, il fallait qu’elle arrêtât de penser ainsi. Elle avait fait des progrès importants, c’était juste que la guérison était un art qui lui était tout à fait inconnu.
Tess se releva, laissant glisser la trousse de soins au sol, puis se débarrassa de ses talons de manière négligée. Ici, les apparences avaient beaucoup moins d’importance. Il fallait qu’elle fût à l’aise pour pouvoir se concentrer.

- Je n’ai jamais fait ça,
déclara-t-elle sans ambages, ayant pris l’habitude d’être franche avec sa maîtresse. Mais je vais essayer.

Tess s’assit au bord du divan et se pencha sur la blessure, avant de faire une petite grimace. Du sang poisseux et sombre avait tâché la magnifique robe de sa maîtresse. Comment faire pour soigner avec la Force ? Elle avait lu quelque part que les Jedi disposaient leurs mains à quelques centimètres de la blessure pour accélérer le processus de guérison, à l’aide de la Force Lumineuse. Mais de son côté, elle n’avait jamais véritablement compris cette dichotomie entre Force obscure et lumineuse. Pour elle, il n’y avait qu’une Force, que l’on pliait à sa volonté. Elle était encore imperméable aux concepts des Jedi.
Mais qui ne tentait rien…

La lorrdienne prit une inspiration avant de placer ses deux mains au-dessus de la plaie. Elle ne tremblait plus. La vision du sang ne la gênait pas plus que ça. Ce qui l’affligeait, en revanche, c’était que Lana risquait peut-être sa vie. Et si Lana n’était plus, elle n’avait plus beaucoup d’espoir de survie au sein de l’Empire. Jamais elle ne retrouverait une maîtresse qui souhaitait lui apprendre tant de choses sans avoir à passer par les cases tortures et meurtres des confrères. C’était cette crainte-là qui l’étreignait, et non la blessure elle-même. La blessure était un obstacle à sa vie, et comme tout obstacle, elle devait apprendre à s’en débarrasser.

Tess prit une longue inspiration, puis ferma les yeux. La Force affluait en elle, se connectait à Lana, dont elle avait appris la marque particulière. Leurs esprits et leurs corps, aidés par la proximité, se liaient de façon invisible. Tess ressentit le spectre de la douleur ressenti par sa maîtresse, et tenta de concentrer la Force sur la plaie. Et ensuite ? Elle ne savait comment s’y prendre pour accélérer le processus de guérison. Que mettre dans la Force ? Elle avait l’habitude d’y mettre ses émotions, sa détermination, son inclination à suivre sa maîtresse qui apparaissait bien souvent comme un phare dans la nuit noire que représentait la dimension mystique. Mais cette fois, elle ne pouvait agir ainsi : c’était Lana qui avait besoin d’elle, non l’inverse. Elle devait s’accrocher non pour puiser, mais pour offrir. Rendre des capacités au corps d’Anthana, de l’énergie qu’elle avait perdu. De la vie, en quelque sorte. Un peu comme lorsque Darth Ritter avait essayé d’absorber son énergie vitale… Sauf que cette fois, ce devait être un acte conscient.

(Jet de sagesse pour utiliser correctement la Force pour Guérison : échec)

Le temps lui parut long, interminable, sans résultat précis. Aucun indice ne lui était donné, ni en bien ni en mal, et Tess commença progressivement à s’inquiéter. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, et que le visage plus pâle encore que d’ordinaire de sa maîtresse lui apparut inanimé, son inquiétude augmenta d’un cran.

- Lana, Lana ?


Mais sa maîtresse ne répondait pas. Elle avait visiblement perdu connaissance.
Sans réfléchir davantage, Tess se jeta par terre pour attraper la trousse de secours et en extraire les compresses de bacta. Sans ménagement, elle déchira ensuite le dos de la robe de Lana pour exposer la blessure à l’air libre. C’était encore moins beau sans le tissu. Elle ne pouvait pas appliquer les compresses sur cet amoncellement de sang séché et de lambeaux de tissus !

- Merde, merde, merde !


Tess bondit sur ses pieds et rejoignit la cabine servant à la toilette de la sénatrice. Elle attrapa un linge dans un bloc de métal qu’elle mouilla abondamment, avant de revenir auprès de Lana au pas de course. De ses mains de nouveau tremblantes, elle nettoya sommairement la blessure. Ceci fait, la plaie semblait moins imposante, mais le sang se remettait rapidement à suinter. Alors sans attendre, Tess appliqua les compresses de bacta, qu’elle fixa ensuite avec un bandage. L’opération fut délicate, car il fallait passer le rouleau de tissu médical sous le corps de la sénatrice inconsciente, mais l’affolement lui donnait une force renouvelée.

Lorsqu’enfin elle eut terminée, Tess s’écroula à même le sol, le dos appuyé sur le bas du divan. Tout était éparpillé autour d’elle : le contenu de la trousse, ses talons crottés, un morceau ensanglantée de la robe de Lana, le linge mouillée qui allait tâcher le tapis élégant de la pièce, et le rouleau restant de bandage. Il fallait qu’elle rangeât tout cela. Qu’elle se déshabillât, allât prendre une douche puis se glisser elle aussi dans une couchette.

Oui, il fallait qu’elle se levât pour faire tout cela.

Elle s’endormit en y songeant, dans sa toilette déchirée et les mains tachées de bacta et de sang.

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Au fur et à mesure qu'elle perdait du sang, Lana se sentait lentement partir. Elle commença à paniquer. Était-ce ainsi qu'elle allait mourir ? Quelle façon idiote de perdre la vie ! Elle sentait pourtant les efforts de son apprentie pour la sauver... Peut être cela avait-il été trop ambitieux de lui confier cet exercice sur la guérison par la Force ? Elle n'était pas encore assez forte ! Elle n'était pas encore assez forte, et c'était entièrement la faute de Lana. Entre sa vie de sénatrice, et sa vie de princesse, combien de temps avait-elle accordé à sa formation ? Bien peu, en somme. Lana ne récoltait ainsi que ce qu'elle avait semé. Cela lui semblait de peu d'importance à présent, comme tout le reste. Elle se laissa sombrer doucement dans l'inconscience, laissant son destin dans les petites mains parfois malhabiles de Tess.

Visiblement, elle avait eut raison.

Elle s'éveilla lentement, ouvrant simplement les yeux. Elle sentait son dos étrangement engourdi, ainsi que tout le bas de son corps. Elle reconnut l'odeur de bacta, et se dit que la petite Lorrdienne avait pansé ses plaies. Avait-elle réussi à la soigner à travers la Force avant d'utiliser des méthodes plus conventionnelles ? Elle ne le savait pas. Cela avait-il encore de l'importance ? Pas pour le moment. L'esprit léger, comme si elle sortait d'un long sommeil, Lana balada son regard sur la pièce sans bouger la tête, découvrant le capharnaüm laissé par son apprenti. On aurait presque dit qu'un petit ouragan était passé sur le divan et ses alentours. Un petit ouragan appelé Tess. Son ouragan à elle.

Elle vit la tête de son apprentie qui dépassait du sofa, près d'elle. La gamine semblait s'être endormie à même le sol, adossée au canapé. Pour s’effondrer ainsi, il fallait être épuisé. Cela rappela à Lana qu'elle n'était pas la seule à avoir eu une dure journée. En y pensant bien, elle n'aurait même pas vu le crépuscule magnifique, quoique discret, d'Umbara si Tess n'avait pas été là. La princesse passa lentement un bras autour du coup de sa jeune protégée, une sorte de geste protecteur. Puis, prenant bien soin de ne pas la réveiller, elle se tortilla légèrement pour venir poser sa joue contre la sienne, tempe contre tempe, comme si elle souhaitait connecter physiquement leurs pensées.

La jeune Lorrdienne ne cessait pas de la surprendre, et elle se dit qu'elle avait de la chance de l'avoir à ses côtés, de pouvoir la modeler à son image. Ces expériences avec ses précédents apprentis avaient toutes été pour le moins décevante. Beaucoup manquait de force mentale, ou de détermination, et disparaissait sans laisser de mot. Pour la première fois en la personne de Tess, elle avait les bases d'une relation d'un maitre à son élève normale et durable. Plus que cela, pour la première fois, elle avait une relation saine avec une personne, à tel point qu'elle avait remis sa vie entre les mains de Tess. C'était bien une première. C'était précieux pour l'umbaranne. Plus peut être que ce que pouvait l'imaginer son apprentie.

Lana referma doucement les yeux. Elle se sentait faible et fatiguée, mais également à l'abri dans son vaisseau, près de Tess. Quoi que l'avenir leur réserve, elles l'affronteraient à deux...

FIN
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