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Dans l'immensité infinie de l'Univers, au plus profond de l'espace, même là, il y avait des règles. Sinon, rien n'existerait. Il y avait la longueur, la largeur et la hauteur. Puis les trois dimensions se repliaient sur elles-mêmes en un arc inimaginable de noirceur, mesurable au seul scintillement des étoiles s'engouffrant dans l'abîme avant de s'empiler à l'infini. À la couleur, à la taille, à l'activité de ses astres, l'univers définissait le temps. Il y eut l'orangé des étoiles vieillissantes, le bleu des naines, le jaune des géants doubles. Il y eut l'écoulement des étoiles à neutrons, la fureur des supernova sifflant dans le vide glacé. Il y eut des étoiles qui naissaient, des étoiles qui respiraient, des étoiles qui palpitaient, des étoiles qui mourraient. Et il y eut Tatooine. Énorme boule de souffrance et de cruauté à l’échelle astrale.

Aux confins imprécis de la Galaxie, Tatooine n'était depuis la nuit des temps que désert, rage, injustice, brutalité, perdition... Une sorte d'enfer galactique, ou plutôt de purgatoire dans lequel viennent se faire engloutir des millions d'êtres tous aussi différents les un que les autres et ceci pour des motivations et objectifs tout aussi variables. Certains voulaient faire fortune, d'autres trouver la quiétude par l'isolement, d'autres la gloire des courses endiablées de Podracer, d'autres encore l'exotisme et l'adrénaline d'une de ces rencontres fortuites, une nuit sauvage, au fin fond d'un des bouges les plus mal fréquentés de la planète avec les criminels de la pire espèce. Et puis ils y en avaient d'autres qui auraient tout donner pour ne jamais y poser l'orteil ou peu importe l'appendice qu'ils possédaient, pour ne jamais en entendre le moindre mot, mais qui étaient forcés d'y aller, voir d'y rester. Exclus de la société, renégats, déserteurs, victimes du système et de la cécité de la justice. Esclaves. Tatooine était un monde sauvage, sans foi ni loi, comme prisonnier d'une époque extraordinairement lointaine où les plus forts régnaient en maître. La perfidie et la perversion qui s'étaient emparé de cet astre brûlant avait fait que même les plus forts n'étaient pas épargnés... Le Côté Obscur de la Force n'était pas particulièrement présent en Tatooine, mais c'était un de ces mondes qui changeait les êtres, qui les rendait pervers, fous, vicieux, cupides, cruels dans la simple volonté de survivre face à son prochain, face à Tatooine même. Elle avait déjà joué un rôle prépondérant dans l'histoire de la Galaxie, donné naissance à des êtres fondateurs, et le temps lui-même ne se doutait pas encore que l'avenir allait à nouveau être dicté par les caprices de cette planète aride. Nul, pas même le plus grand des oracles n'aurait put deviner à ce jour que Tatooine serait le berceau hostile et ingrat de l’Élu, celui qui devrait ramener l'équilibre dans la Force. Du point de vue des Jedi, probablement l'être vivant qui a le plus d'importance depuis la naissance de la vie … Et cela, Leto Vorkosigan ne s'en doutait point non plus. Pourtant, il s'apprêtait à atterrir sur Tatooine.

Tout autour de la couronne d'adobe qui encerclait Mos Esko, la tempête de sable rugissait et se lamentait, tel un dragon Krayt à l'agonie, qui se refuse à mourir. Le Maître Jedi Leto Vorkosigan n'était pas le plus adroit de ses condisciples aux commandes d'un vaisseau spatial, aussi, il profita allégrement des aides au pilotage électroniques que lui offrait son chasseur Aurek pour traverser l'atmosphère infernal de Tatooine. Avec une visibilité proche du zéro, des vents transversaux à prêts de deux-cent kilomètres/heures et une anse d’atterrissage à peine assez grande pour accueillir un cargo de marchandise de taille medium, le formidable arsenal de navigation high tech de l'Aurek n'était pas de trop. Le Jedi pianota sur son tableau de bord pour calculer les paramètres d'approche, le vaisseau s'approchant à allure réduite du spatioport de la cité. Entre secousses et remous incessants, le Falleen pria la Force de lui permettre de poser son vaisseau sans causer de catastrophe. Issu d'un appel d'offre unique en son genre de par sa nature vaste à la grandeur de la Galaxie, le chasseur Aurek était le principal fleuron de vaisseau d'attaque monoplace de la République depuis les Grandes Guerres Sith il y a de cela 500 ans. Conçu par Republic Fleet Systems, l'Aurek était le parfait alliage entre performance et manœuvrabilité. Facile à produire grâce à son fuselage sans fioriture et l'efficace plan de production établi par les ingénieurs de génie de RFS, la République avait commandé des dizaines de milliers de ce genre de vaisseau. Sa simplicité de fabrication, n'entachant pas ses remarquables propriétés était telles que même si seulement endommagés, la République se permettaient de commander de nouveaux vaisseau sans prendre la peine de réparer les anciens. Par voie de conséquence, et pour entériner les ententes cordiales qu'avaient les Jedi avec la République, loin derrière cette époque troublée où nous vivons, de nombreux chasseurs Aurek furent offert aux Jedi par la République. Là était le pourquoi de la venu de Leto avec ce genre d'appareil.

Après plusieurs manœuvres minutieuses, des calculs précis fait par ordinateur, de multiples appels à la Force pour tenter de stabiliser en douceur l'engin et de longues minutes de concentration et d’appréhension, Leto parvint enfin à faire atterrir son Aurek dans la baie numéro deux du spatioport de Mos Esko. Entre les épais murs du complexe, la tempête semblait disparaître, mais le sifflement rageur et interminable du sable qui se fracassait sur les murs ne permettait aucun doute : la tempête était toujours présente. Leto fit s'ouvrir le cockpit et bondit en dehors de son siège, mettant pied à terre, il s'enferma aussitôt dans la capuche de sa bure pour tenter de maximiser la netteté de son champ de vision perturbé par le sable ondoyant dans l'air. Puis, il tira un petit appareil de sa ceinture utilitaire et en ayant refermé le cockpit de son vaisseau, il fixa le petit boitier gris à l'intersection de l'ouverture du hublot. Aussitôt à son emplacement, le petit boitier vit s'illuminer une diode verte, tandis que le com-link du Jedi fit de même, à sa base s'était allumée une minuscule ampoule de la même couleur que sa semblable sur le vaisseau. C'était un système de sécurité sophistiqué qui, si il était en passe d'être violé, désactivé, ou détraqué de quelque façon que ce soit avertirait aussitôt le Jedi via un bip significatif sur son com-link. Ainsi, les possesseurs de ce genre de système pouvait prévenir tout vol ou détérioration de leur véhicule. Une option pouvait même faire sauter une décharge explosive contenue dans le boitier à la demande si un vol était en cour, pulvérisant ainsi l'individu qui tenterait de s’immiscer dans le cockpit. Mais réduisant aussi en cendre le vaisseau. Brutal, pas dans les habitudes d'un Jedi, mais parfois nécessaire sur Tatooine, malheureusement.

Une fois son installation terminée, Leto tourna les talons à son Aurek et se dirigea vers l'entré intérieure du spatioport. La double porte coulissante faite d'acier forgé de couleur cuivrée grinçât, glissa lentement sur ses roulis et put laisser entrer le Jedi après presque dix secondes de patience. Le couloir dans lequel pénétra Leto se séparait en trois à quatre mètres de là, direction nord, est et ouest. Moyennement éclairé, le sol était fait de grille à travers lesquelles on pouvait apercevoir moult tuyauteries et machineries dont la maintenance n'était visiblement pas la priorité des occupants de ce lieux. Le spatioport de Mos Esko semblait sentir le propre. Il ne l'était pas. Et Leto s'en rendit compte très vite. L'âcre et l'acidité de l'air ambiant aurait put lui faire couler une larme si il n'avait pas eu la maitrise totale de son organisme. Il s'agissait de l'installation typique d'un monde éloigné des grands axes : sale, sans organisation, encombrée jusqu'à dans les bureaux et les salles d'attente réservées au public de déchets et de pièces de droïdes divers en pleine décrépitude. De temps à autre, au plafond, des petites buses crachaient un gaz incolore censé être un mélange de purifiant atmosphérique et de parfum bon marché, histoire de faire bonne figure. Mais c'était à se demander si les réserves de ce gaz, situées au-dessus du faux plafond des couloirs n'était pas périmé depuis plusieurs décennies... À moins que l'affreuse puanteur des lieux ne soit trop persistante pour qu'un anodin sent-bon ne puisse en venir à bout.

Leto suivit la coursive, puis en prenant connaissance des indications du plan jauni fixé au mur, bifurqua vers l'est. Plusieurs mètres plus loin, des systèmes de climatisation installés au plafond brassaient bruyamment un air de plus en plus lourd et dont la température, même à l'intérieur du bâtiment devait avoisiner celle d'un corps Humain. Le Jedi dut traversé un vaste entrepôt de déchargement de cargo commercial, totalement vide autant de vaisseau, que de marchandise, de droïde de levage ou d'être vivant de quelque sorte que ce soit. Enfin, il arriva devant le bureau des douanes où il devait logiquement se présenter pour être habilité à sortir du spatioport sans se faire remarquer. Il aurait très bien put faire appel à la Force et bondir au dessus du mur d'enceinte pour atteindre la rue derrière, mais si les autorités locales trouvaient son vaisseau dans la baie d’atterrissage sans que celui-ci ne soit enregistré par son propriétaire aux douanes, il se pourrait bien que l'Aurek ne soit plus qu'un souvenir à son retour. Ce qui serait problématique, il faut l'avouer. Le passage devant les agents des douanes était donc impératif. Dans un petit renfoncements creuser à même le mur de pierre ocre sur la droite riaient aux éclats deux Klatooinien costauds et un poil boudinés dans leurs uniformes de douanier. À la vue du Falleen, ils ricanèrent de plus belle et s'échangèrent des coup de coudes accompagnés de regards complices et malhonnêtes. Derrière eux, Leto ne put détourner son audition d'un Humain déclarant à son collègue Snivvien d'une voix tonitruante toutes les surprises et les délices coupables qu'il avait put découvrir lors de ses dernièrs congés passés dans les quartiers ''roses'' de Nar Shaddaa. Ce qui eut, après quelques secondes d'un brouhaha de voix masculines pour effet de mettre en colère ce qui semblait être le chef de tout ce petit monde. Un Devaronien dont le visage à l'apparence démoniaque était écarlate fit irruption dans le bureau et grogna une liste d'ordre allant contre des deux Klatooinien qui grognèrent à leur tour avant de quitter les lieux d'un pas trainant, mais non sans cesser de lancer des œillades moqueuses à Leto. Une fois les deux hors de vue, l'Humain et le Snivvien s'étant tu, une double porte semblable à celle que Leto avait franchi tout à l'heure s'ouvrit, laissant passer trois grossiers Gamorréen armés de volumineuses vibro-haches, à la mesure de leurs penses graisseuses et arrogantes.

Leto aurait put, là encore procéder autrement que passer par les douanes et observer le protocole. Il aurait put vaincre très facilement cette assemblée de brutes bas du front grâce à son maniement expert du sabre-laser. Mais cela finirait très rapidement par se savoir, l'alerte serait donnée, la ville mise sous quarantaine stricte par le semblant de police en vigueur sur Tatooine, s’apparentant plus à une milice corrompue au service des Hutt qu'autre chose. Les blessures subit par les victimes seraient rapidement identifiées comme étant produite par un sabre-laser, et de ce fait serait recherché un individu ressemblant à un Jedi. Ainsi, Leto n'aurait guère eut la paix pour remplir la mission qui le menait en ces lieux. Autant procéder en douceur. Le Devaronien dérogeait nettement à la règle à laquelle répondaient les représentants masculins de sa race. En effet, contrairement à ce que leur apparence effrayante pouvait laisser croire, les Devaronien mâles étaient en réalité pour la plupart des personnes dociles, et parfois même cultivées et amicales ! Mais celui-ci semblait être l'exact contraire, au grand dam du Jedi qui voyait déjà venir à lui les négociations de sourd auxquelles il devrait s'adonner pour obtenir ce qu'il voulait. Le Devaronien s'approcha du Jedi, lui qui s'était approché du petit comptoir poussiéreux. Les trois Gamorréen, eux avaient traversés le couloir sans demander leur reste, mais même si il ne les apercevait pas de ses yeux, Leto sentait qu'ils étaient encore tout proche.

- « Alors, mon bon monsieur. Commençât le douanier, faussement poli. D'où venez vous ?

- Coruscant. Répondit le Jedi sans exagération de joie ni de peine.

- Aaah, Coruscant... Soupira son interlocuteur. Il fit un signe de la main. Veuillez... retirer votre capuche, s'il vous plait monsieur. Leto s’exécuta, l'autre enchaina : Bien, bien, vous savez, ce n'est pas contre vous, mais on aime pas ceux qui essayent de jouer les mystérieux comme cela, par ici. D'ailleurs, les mystères et les secrets ne tiennent pas longtemps à Mos Esko, tout finit par se savoir. Toujours aussi faussement courtois, le Devaronien contourna le comptoir pour s'approcher du Falleen. Et... pour quelle raison êtes vous sur Tatooine ?

- Pour affaire.

- Hum... il va falloir me trouver une autre raison que celle-ci très cher. Coruscant n'est pas en bon terme avec les Clans Hutt qui dirigent Tatooine. Faire des affaires ici pour quelqu'un qui vient de Coruscant, c'est pas ce qui est le plus rependu, si quelqu'un voulait réellement causer affaire avec nous et qui serait venu de Coruscant, on serait au courant. Le douanier sourit, laissant apparaître des crocs aussi pointus que ses cornes frontales impressionnantes. Et il se trouve que je n'ai pas été averti de la venu de quelqu'un répondant à ce profil. Il va falloir que je vous fouille.

- Je ne préfère pas. Répondit Leto sans qu'un seul rictus ne vienne perturbé son flegme légendaire. Ses bras se décroisèrent et ses mains vinrent se poser durement sur ses hanches, ses doigts effleurèrent le manche de son sabre-laser ce qui eut un effet rassurant instantané sur lui.

- Oooh, un … comment dit-on déjà ? Sabre-éclair ? Non... quelque chose comme ça mais non. Vous êtes un Jedi donc. Pas un despote de l'Empire, bien sur, ceux-là sont reconnaissables à mille parsec, ils ne veulent même pas passer inaperçu, ils veulent s'imposer et apeurer la populace pour en prendre le contrôle. Mais vous, les Jedi, vous vous cachez sans cesse, vous essayer de vous faufiler et de tromper votre monde. Je n'aime pas beaucoup les Jedi. Mais ici, sur Tatooine, à Mos Esko, j'ai le pouvoir de tuer un Jedi sans que la République ne puisse intervenir, le saviez-vous ? Le Devaronien réitéra son sourire narquois.

- Moi aussi, j'ai un pouvoir particuliers. Répliqua Leto sans se laisser démonter. Il avait bien comprit que se contenter d’asséner un regard autoritaire à son fourbe d'interlocuteur ne suffirait pas pour passer outre, pas plus que d'exposer son sabre-laser à ses yeux pour tenter de l'intimider. Quelqu'un qui était prêts à prétendre avoir le droit et les capacités de tuer un Jedi en face du dit Jedi était probablement quelqu'un qui était capable d'aller jusqu'au bout si nécessaire. Il fallait donc procéder autrement pour le convaincre.

- Ah ? Et lequel est-il ? Demanda le douanier en feintant l’intérêt naissant dans sa réaction.

- Celui de faire apparaître une plaquette de mille crédit dans votre main, là, tout de suite. Le Devaronien s’esclaffa avant de grommeler, l'air déçu.

- Vous êtes pitoyable Jedi, ne savez-vous pas que les crédits républicains n'ont pas cour sur Tatooine ? Je n'ai que faire de votre argent ! J'espère que vous avez quelque chose de bien plus intéressant pour moi sinon je vous place en état d'arrestation sur le champ ! Il commençait à manquer de patience.

- Je savais que vous alliez répondre ça. À vrai dire, je me demande encore pourquoi j'ai voulu tenter le coup, c'était ridicule de ma part, je dois l'avouer. Tenta de broder le Jedi tout en s'écartant de quelques pas sur le côté. Afin d'endormir la vigilance du douanier, il n'hésitait pas à faire son mea culpa. Puis, de l'intérieur de sa bure, il tira un cylindre argenté d'environ trente centimètre de long enveloppé dans une fine couche de tissu jauni par l'usage.

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda le douanier, soudainement bien curieux.

- Un sabre-laser, vous savez, cette fabuleuse arme sur laquelle vous n'arriviez pas à remettre un nom dessus. Vous le voulez ? Il est à vous. Si vous m'enregistrer et si vous ne me causer aucun problème jusqu'à mon départ. L'autre retint un autre rire.

- Pourquoi me donneriez vous un sabre-laser ? Je croyais que c'était le trésor des Jedi, j'ai souvent entendu dire que le sabre-laser d'un Jedi était un peu comme le prolongement de son esprit et de sa volonté, ou un truc du genre. Vous ne seriez pas du genre à filer quelque chose d'aussi précieux à vos yeux comme cela, pour une banale affaire de douane …

- Il faut reconnaître que vous êtes dur en affaire. Leto nota que sa réplique innocente eut l'effet escompter car le Devaronien eut un léger sourire, satisfait de se voir complimenter de la sorte. Sa réaction et son relâchement progressif serait un avantage pour la suite de la conversation. Mais réfléchissez à ce que j'ai dis avant, j'étais prêts à vous offrir des crédits, une belle somme qui plus est. Et voilà que je veux vous offrir un sabre-laser en échange de votre discrétion sur ma venue ici, je vous demande juste de veiller sur mon vaisseau et d'enregistrer ma présence comme un vulgaire touriste parmi des centaines de milliers d'autre. Est-ce là les manières d'un noble Chevalier Jedi selon vous ?

- Et ben... c'est vrai que on peut s'poser la question... hésitât l'autre en dandinant de la tête.

- Pour tout vous dire, oui, c'est vrai, je suis un Jedi, mais je n'appartiens plus à l'Ordre. J'ai quitté, trop dogmatique, trop liberticide, cette vie ne me convenait pas, touts leurs règlements et leur discipline... par toutes les étoiles de la Galaxie, plus jamais ça ! L'éloquence du Falleen avait un net effet sur son interlocuteur qui commençait à boire ses paroles sans discernement. Leto activa le sabre-laser qu'il avait proposé à l'homme, ce dernier délivra une magnifique lame émeraude ronronnante de façon calme mais néanmoins menaçante.

- Oui... oui... une belle pièce que voici. Le douanier était cupide et gourmand, un tel objet d'exception devant ses yeux lui faisait bien vite perdre la raison, surtout si on le lui proposait avec en échange si peu de chose qu'un petit service. Leto désactiva le sabre et le tendit à l'homme.

- Alors, le voulez-vous ? En échange, je suis noté dans vos registre, et je peux visiter Mos Esko comme je le souhaite ? Le Devaronien saisit à la vitesse de l'éclair le tube d'argent qui lui été tendu et s'empressa d'ajouter, avec une forte avidité tordant sa voix :

- Bien bien, marché conclu monsieur. À quel nom dois-je vous enregistrer ?

- Oh, allons-y pour Tsok Popet. » Conclut Leto avec une réelle satisfaction sur son visage. 

L'officier douanier contourna à nouveau le comptoir en sens inverse pour aller tapoter quelques instant sur son écran d'enregistrement. Sur le côté, Leto distingua que les trois Gamorréen étaient de retour mais qu'ils n'avaient pas l'air très au fait de ce qui venait de se dérouler. Leur gros groins suintant se trémoussant, ils gloussaient en troupeau, surement à l'idée de ce qu'il pourrait ingurgiter comme ''nourriture'' le soir venu. Le Snivvien et l'Humain eux, avaient suivis toute la conversation mais en aucun cas ils n'avaient oser s'en mêler ou émettre la moindre objection. À plusieurs reprise, ils s'étaient échangés quelques œillades dubitatives avant d'apercevoir le sabre-laser dans la main de leur patron, et là, des sourires d'enfants avaient illuminés leurs visages. Comme si leur père leur ramenait un nouveau jouet d'un de ses lointains voyages sur un monde inconnu. Puis, une fois que l'officier des douanes eut confirmé l'enregistrement à Leto, ce dernier prit congé et passa la porte d'où été venu les Gamorréens.

Dehors, la tempête semblait enfin s'être assoupie, seules quelques petites bourrasques ça et là soulevaient un nuage de sable irritant avant qu'il ne retombe aussitôt.

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Plus aucune pensée ne vient troubler ma quiétude.




Apaisé, en paix. Un léger bruit de fond : celui des moteurs du vaisseau, de manière lointaine et vague. Un vrombissement plutôt rassurant. Il ne me gêne pas, au contraire. Il apporte un son en continu sur lequel je peux m'attarder à ma guise, pour m'empêcher de trop penser. Je peux... continuer... à méditer. Pas de pensées, juste des sensations, comme me l'a appris mon maître.





.... Les roues d'un droïde astro-mécano glissant tranquillement dans le couloir avoisinant mon quartier personnel. Il passe, émet ses petits sons caractéristiques. Ils deviennent plus distants. Il est passé. Je me surprends à sourire, amusé par ce passage. Depuis combien de temps suis-je en train de méditer ...? Oh, cela n'a aucune importance, tant que nous ne sommes pas arrivés. Il faut recommencer. Je dois me concentrer... m'apaiser. Ne plus penser. Le passé est passé. L'avenir n'est pas encore arrivé. Seul l'instant présent compte. Ici, et maintenant... je dois vider mon esprit.





.... Mes parents me regardent. Ils me sourient. Je repense souvent à cette image... Je n'étais qu'un enfant. C'était avant que je ne quitte Glee Anselm pour rejoindre le Temple Jedi sur Ondéron, pour débuter ma formation. J'aimerais tant les revoir, savoir ce qu'ils sont devenus. Des mots écrits sur une lettre ne me suffisent plus, surtout lorsque ces mots manifestent leurs inquiétudes. J'aimerai les avoir en face de moi, et leur montrer que peu à peu, je deviens ce dont ils ont toujours rêvé que je devienne. Un homme de bien, une source intarissable de fierté. J'aimerais, mais... c'est impossible. Je suis un Jedi... le devoir prime sur tout. Et ce devoir ne me laisse pas le temps. Un jour, qui sait...





Le visage de Wen. D'abord, enfant, puis adolescente... Le temps passe, mais ce sourire si particulier, lui, ne change pas. En revanche, elle devient de plus en plus belle. Je ne devrais pas penser ainsi, c'est indigne d'un Jedi, mais... elle détient des charmes physiques et de personnalité qui ne peuvent laisser un Nautolan indifférent. Elle a toujours été gentille avec moi. Comme tout le monde, ma brûlure fut une source de curiosité, mais pas une curiosité intrusive. Et encore moins un motif pour me repousser. Ca, par contre, c'était plus rare. Nos origines communes nous ont rapproché, et elle fut ma première amie. C'est elle qui a ouvert la voie à d'autres personnes pour que je commence enfin à avoir un cercle de personnes proches au sein du Temple. Parce que les Jedi ne sont pas des machines. Nous avons besoin, comme tout le monde, d'un bon environnement social pour garder l'équilibre. Cet équilibre, elle me l'a offert. De manière totalement inconsciente, elle m'a beaucoup offert. J'aimerai pouvoir lui rendre la pareille un jour, d'une manière... ou d'une autre.



Musique d'ambiance - Méditation troublée



Ma mère appelle à l'aide. Elle est coincée, je vois que le moteur va exploser. Il n'y a aucune question à se poser. Vite. Plus vite ! J'arrive à sa hauteur. Il faut enlever ça... passer ce câble au dessus de celui-là... Voilà. Tu peux t'en aller. Non... le moteur...!

Pourquoi ce réflexe ? J'ai mis ma main devant moi pour me protéger de l'explosion... C'est stupide. Et pourtant... j'ai cru voir un léger halo bleu me protéger. Mais les flammes atteignent mon visage...



Je ne peux m'empêcher de rouvrir les yeux. Mes cicatrices me font mal... J'ai beau répéter toujours le même geste de frottement de mes mains sur mon visage, la douleur ne part pas. Et ces images non plus, d'ailleurs... l'entraînement ne suffit pas. J'ai toujours beaucoup de mal à méditer. Je ne veux pas penser, mais les images viennent à moi. Ou alors... c'est inconscient. Eh bien, mon inconscient m'embête beaucoup. Je n'arriverai à rien de mieux aujourd'hui. Je dois me lever de mon lit.


Je vois mon visage à travers le miroir de ma cabine. Je me surprends à effleurer cette partie meurtrie depuis mon enfance, effectuant un constat flagrant : les brûlures montrent enfin un signe de guérison bien visible. Après une longue série d'opérations, il ne reste plus qu'une série de cicatrices, notamment sur la joue droite, la partie qui fut la plus touchée par l'explosion du moteur. Je pense que cette marque hideuse de brûlure grave ne partira jamais, mais en comparaison de l'état de mon visage dans mon enfance, on peut dire que je m'en sors bien. Et de toute façon... cela fait partie de moi, désormais. Est-il vraiment nécessaire d'essayer d'étouffer ses blessures, ses cicatrices, qu'elles soient physiques ou morales ? N'est-ce pas même un chemin dangereux qui mène au côté obscur ? Au temple Jedi, on me l'a souvent rabâché, et je commence désormais à comprendre. Bien des Jedi subissent des blessures qui ne partiront jamais, et chacun de ceux-là l'accepte comme un nouvel état de son être, comme quelque chose qui fait partie de soi, qu'il ne faut pas enterrer, mais au contraire accepter pour entamer sa réelle guérison. Le Jedi qui m'a conduit au temple avait raison : j'ai été brûlé au visage pour avoir sauvé ma mère. Je devrais en être fier, et me détacher de cette honte qui me ronge depuis l'enfance, honte nourrie par les brimades de gens peu recommandables. Ai-je vraiment d'autre choix, de toute façon ? Pas si je veux devenir un chevalier Jedi.


" Maître Jedi, nous allons bientôt sortir de l'hyperespace. Nous approchons de Tatooine. "


Je me vois sourir en entendant le pilote m’interpeller par l'interphone du vaisseau. " Maître Jedi ". Je ne suis qu'un padawan... être appelé " Maître " est une situation amusante. C'est comme cela que l'on appelle les plus grands Jedi de notre ordre. Aurais-je vraiment la carrure d'un Maître, un jour ? En me posant cette question, je suis obligé de prendre mon propre Maître en exemple. Tant de sagesse, de quiétude, d'autorité et d'assurance... et un lien avec la Force qui ferait envier n'importe quel padawan. Et lui aussi possède ses cicatrices, ses souffrances, et il y a des moments ou elles semblent resurgir, où il semble les affronter à nouveau. Mais il le fait avec courage. Assurément... mon chemin pour arriver à sa hauteur me semble encore bien long. Mais bien entendu... si je baissais les bras, je ferais un piètre Jedi. Pour le moment, profitons de cette appellation employée bien souvent par la plupart des gens, pour désigner un Jedi quelqu'il soit. Maître Kalen... ça sonne bien !


" J'arrive tout de suite, Walter. "


Musique d'ambiance - Tatooine en vue !


Après m'être passé un peu d'eau sur le visage et avoir essuyé ce dernier, je me revêts de ma bure, puis je quitte ma cabine avant de rejoindre Walter au cockpit. Mon vaisseau étant un Défenseur, les deux pièces ne sont pas loin. En chemin, mes bottent résonnent sur le sol de métal. En entrant dans le cockpit, j'aperçois le tunnel de lumière caractéristique du voyage en hyperespace s'estomper pour laisser place au vide de l'espace, puis à cette fameuse planète qui semble foncer sur nous avant que la vitesse du vaisseau se stabilise et qu'elle devienne immobile, mais de plus en plus massive au fur et à mesure que nous approchons. Tatooine... je n'ai jamais visité cette planète de la Bordure Extérieure. Elle n'a pas vraiment bonne réputation... Pour le peu que l'on dise d'elle. Au moins, le sable du désert me rappellera peut-être celui des plages de Glee Anselm... Mais la comparaison s'arrêtera là. Etant adepte des climats océaniques, je ne devrais pas me sentir très à l'aise sur une planète désertique inondée par la chaleur de deux soleils. Ces bandits poursuivis par mon Maître n'auraient pas pu choisir une planète au climat plus clément...? Mais qu'importe, même si c'est une grande première pour moi, je dois rester concentré, et me focaliser sur les objectifs de la mission. Première étape : retrouver mon maître.


" Bon... eh bien, on se pose où ? "


Question pertinente de l'ami Walter. Mon maitre et moi avons rencontré cet ancien contrebandier peu chanceux au cours d'une mission sur Malastar. Après l'avoir sauvé, nous avons sympathisé avec lui. Il reste néanmoins un bon pilote, en plus d'avoir quelques connaissances en médecine. Un compagnon de route idéal. Je n'aurais pas voulu d'autre pilote.


" Non loin de Mos Esko. Suis ces coordonnées, cher ami. Maître Leto doit nous y attendre. "


M'approchant du cockpit, je place mon doigt sur une représentation holographique de la planète, indiquant la zone correspondant à ces coordonnées.


" Ok, c'est parti. Accrochez vot' ceinture, ça va s'couer un peu. "


Je veux bien le croire. Je ne suis pas particulièrement friand des entrées en atmosphère. Je prends place sur un siège, puis je parviens tant bien que mal à passer ce moment peu agréable avant que le vaisseau ne se stabilise à nouveau. Ce dernier arrive assez rapidement à destination, s'approchant petit à petit du sol de la planète.


Musique d'ambiance - Premiers pas sur Tatooine


Après de longues minutes, le vaisseau se pose non loin de la petite ville de Mos Esko, pourvue d'un spatioport. Les structures de Tatooine semblent avoir un caractère bien à elles : des bâtiments aux couleurs presque similaires au sable du désert, aux formes plus au moins arrondies. De loin, j'ai l'impression d'aperçoir un mirage, car la chaleur montante rend la ville floue. A ce défaut de visibilité s'ajoutent des particules de sable soufflées par un vent qui se lève. Un accueil assez spécial de la part de cette planète. Mais je ne peux m'empêcher d'être enthousiaste. Le goût de l'aventure me revient en bouche. J'enveloppe ma tête de la capuche de ma bure, avant de poser ma main sur l'épaule de Walter.


" Je ne sais pas vraiment combien de temps cela va nous prendre... Mais nous tâcherons de faire vite. Je compte sur toi pour garder le vaisseau. Prends garde aux pillards tuskens. "


" Ouais, vous en faites pas. J'les connais bien. Ça gueule fort, mais l'armement du vaisseau gueule plus fort encore. Et ça fait plus mal aussi. "


" Hmm... Evitons d'en arriver là, d'accord ? Il ne faut pas se faire remarquer, et même si ce sont des bandits, il ne méritent pas un tel sort. "


" ... J'connais la chanson, Maître Jedi. Paix et amour... vous en faites pas, c'était juste une façon de parler. Juste le fait de voir un canon pointé sur eux... Ça devrait les dissuader. Mais j'vous appellerai en cas de pépin. Et, au fait... Faites gaffe à cette foutue planète. Choisir entre le désert ou les villes, c'est un peu comme choisir entre la peste et le choléra."


Je donne une dernière tape amicale sur son épaule avant de tourner les talons. Après avoir descendu les marches qui mènent au sas de sortie, je pose enfin le pied sur Tatooine. Le vent souffle fort, faisant danser ma bure à son gré. Pas de temps à perdre. J'entame ma marche vers le spatioport. Mon maître m'y attend sûrement déjà.


Cela semble faire une éternité que je ne l'ai pas revu en face à face. J'espère ne pas le voir en pièces détachées. J'ai ressenti la fois ou il était en danger sur Kashyyk, contre les Trandoshans, et aussi contre les bandits sur Coruscant. Ces fameux bandits que nous allons désormais rechercher ensemble. Une sombre affaire dont je saisis bien l'enjeu : pas question que l'équipement de haute technologie ne tombe entre les mains des Hutts, ou de l'Empire, il en allait de la sécurité de la République. Hors, si ces bandits sont déjà arrivés sur Tatooine, qui est aux mains des Hutts... c'est mauvais signe. La rapidité d'action devenait cruciale. Mais la discrétion, aussi. C'est pour cela que j'ai décidé de poser mon vaisseau à distance du spatioport.


Après quelques kilomètres de marche difficile car freinée par la chaleur, le vent et le sable, j'arrive enfin au spatioport. J'aperçois une grande silhouette emmitouflée dans une bure de Jedi, qui guette depuis la sortie du bureau des douanes. Son visage, à découvert, ne laisse plus de doute sur son identité. Je me dirige vers mon maître, souriant. Je m'arrête à sa hauteur avant de m'incliner, puis de relever mon visage en partie masqué par ma capuche. Je suis heureux de retrouver cette présence imposante et apaisante à la fois, et je ne le cache pas.


" C'est bon de vous revoir, mon maître. "


J'acquiesce en souriant aussi doucement que je ne parle. Je sais que la mission a déjà commencé : parler à voix haute à l'entrée d'un spatioport serait une faute. Mon regard s'attarde sur le visage de mon maître. Je perçois quelques cicatrices de ses derniers combats. Fidèle à lui-même... Elles ne sont pas toutes complètement guéries qu'il est déjà de nouveau sur le terrain. Mais bon, m'en plaindrais-je ? Cette négligence sur sa santé nous permet de repartir en mission comme il n'y a pas si longtemps. Et au moins, cette fois, je serai là pour assurer ses arrières.


" Je suis venu avec Walter. Il garde le vaisseau avec lequel je suis venu... Un Défenseur. Je risque de vous surprendre, mais... il fait chaud, dehors. Vous n'auriez pas un peu de votre coin d'ombre à me prêter ? "


J'entre à l'ombre, dans l'enceinte du bâtiment, passant à coté de mon maître. Même si la température reste élevée, elle l'est moins qu'à l'extérieur, et je crache pas sur le fait d'échapper quelques minutes à cette fournaise. Même si je reste plus petit que Maître Vorkosigan, il devrait être surpris de mon gain de taille et muscles, sensiblement perceptibles à travers les plis de ma bure. Je prends un instant pour observer l'intérieur, et tout ce qui s'y déroule.


Déjà, force est de constater que Maître Vorkosigan était le seul à m'attendre. Pas de douanier. Il semblerait que je n'ai pas été repéré lors de l'attérissage de mon vaisseau, ce qui est une bonne nouvelle. Ici, trois Gamoréens, armés de vibro-haches. Une vue classique sur Tatooine, j'imagine, mais elle ne rassure pas sur la présence des Hutts dans les environs : ces derniers recrutent souvent des membres de cette espèce en tant que mercenaires ou gardes de leurs palais. Peut-être que la présence de ces derniers dans le spatioport est une coïncidence... ou peut-être pas. Il faut rester vigilant, peut-être que les Hutts ont eu vent de l'affaire et qu'ils sont déjà sur le coup. Auquel cas, nous serions déjà repérés. Mais de toute façon, nous sommes sur Tatooine. Si nous ne sommes pas déjà repérés, cela ne saurait tarder. Il faudra peut-être ruser. Ceci étant dit, ils ne semblent pas très menaçants, ils ne nous calculent même pas. Je me demande d'ailleurs si l'odeur nauséabonde du lieu provient d'eux, mais je préfère ne pas partir sur des préjugés et accuser plutôt ce qui semble être un " distributeur automatique " de gaz toxique qui en brûlerait les yeux, ainsi que les poils de nez si j'en avais. En revanche, de ce côté, il y a un Snivvien et un Humain qui, eux, semblent avoir bien remarqué ma présence. Mais ils semblent plus curieux qu'autre chose, car s'ils nous surveillent pour le compte de qui que ce soit, ils ne sont pas très discrets.


Mon regard balaie lentement mais discrètement le reste de l'enceinte. Des droïdes, des marchands pariant sur les prochaines courses de Podracers à défaut de faire leur démarche commerciale aux nouveaux touristes. Pas très étonnant pour Tatooine. Bref, on ne se bouscule pas dans ce spatioport. Pour preuve, les traces de pas ensablées ne sont pas si abondantes que cela sur le sol métallique. Mais pour le moment, personne ne semble sérieusement nous épier. C'est ce que je souhaitais constater. J'attends le passage d'un droïde de protocole, puis je me retourne vers mon maître, m'adressant à lui à voix basse.


" J'ai bien reçu vos holos-enregistrements. Je pense avoir saisi la globalité de la mission et de ce qui s'est déjà passé sur Coruscant, mais... par où commencer ? Si vous souhaitez mon avis, je suggère de commencer par la base... la cantina du coin. Mais... vous connaissez mieux la situation que moi. Si vous avez une autre idée, je ne serais pas contre un petit briefing. "


En effet, une cantina me semblait être l'endroit approprié où commencer nos recherches. Un lieu de rencontres et de passage de gens de tous horizons est toujours un point stratégique où il faut s'attarder un minimum en cas de volonté de prise d'information. C'est le b-a.ba de l'investigation. Mais je ne savais pas encore ce qu'avait en tête mon maître concernant la mission. J'attendis donc patiemment sa réponse, calme, concentré et observateur de tout ce qui se passait autour de moi. Soudain, je ressens un mouvement qui se rapproche, depuis le bureau des douanes lui-même.


" Quelqu'un approche depuis les douanes, Maître. On devrait filer d'ici. "
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Leto était satisfait, même si il n'avait pas eu depuis quelques temps l'occasion de mettre en exergue ses compétences de négociation et de tromperie, force est de constater qu'il n'avait pas perdu la main. Mentir, manipuler et mystifier les criminels étaient parmi les talents requis pour prétendre au poste qu'il avait occupé plus tôt dans sa vie. Car Leto avait été un Jedi Sentinelle. Caste sœur des Consulaires et des Gardiens, les Sentinelles étaient les Jedi de l'ombre, ceux qui pénétraient dans les réseaux criminels, qui traquaient et espionnaient les Sith et leur Empire. À la fois enquêteur , juge et bourreau. Il n'était pas rare de les appeler les "Fléaux du Côté Obscur". Au cours de leur formation, les Sentinelles apprenaient l'infiltration, la dissimulation, la manipulation poussée par la Force et leur spécialité était de résister à l'influence du Côté Obscur pour être capable de rester au contact de l'ennemi de façon prolongée sans que celui-ci ne s'en rende compte. Les Jedi Sentinelles étaient des personnes craintes, tant pour leur solitude que pour leur capacité à trouver, traquer et éliminer les menaces de l'ombre sans être tenté de céder à l'obscurité. Rares étaient les Jedi à devenir Sentinelle pendant aussi longtemps que le fut Leto. Il fallait une force de caractère indestructible, une conviction en la Force telle que le Jedi devait être capable de donner sa vie sans la moindre hésitation à elle si cela était nécessaire. Les Sentinelles recherchaient, trouvaient, patientaient auprès de leur cibles, et au moment opportun, sans une once de pitié, ils frappaient et ils vainquaient. Ils effleuraient sans cesse les ténèbres et supportaient la rage du Côté Obscur, mais paradoxalement, c'étaient eux les lumières plus vives et les plus pures que pouvait voir naitre en son sein l'Ordre Jedi.

Mais tout cela était une autre vie, Leto n'était plus Sentinelle depuis bien avant d'avoir prit Kalen en Padawan. Ce dernier n'avait même jamais sut ce qu'était le rôle de son Maître pendant prêts de la moitié de sa vie de Jedi. Leto s'était demandé plusieurs fois si il devait lui en parler, ou à tout le moins lui présenter la caste des Sentinelles. Car si il lui avait déjà exposé les rôles et la nature des Consulaires et des Gardiens, il n'avait jamais évoqué les Sentinelles. Il estimait, pour l'avoir vécu lui-même, que les Sentinelles étaient beaucoup trop exposées au danger immédiat. Il craignait pour son apprenti, et ne voulait pas qu'il se dirige vers cette voie là. Pourtant, il avait la nette impression de ne pas agir en toute honnêteté avec le jeune Nautolan. Divisé, c'était un cas de conscience qui l'occupait depuis plusieurs cycles désormais.
Pour tromper l'officier des douanes, Leto avait effectué une simple démonstration de la magnificence que pouvait dégager un sabre-laser. Sa lame verte, aussi flamboyante que mortelle avait de quoi fasciner si les mots justes étaient employés pour la décrire. Il avait commencé par lui faire voir cette formidable arme de lumière, les on-dit sur le sabre-laser à travers la Galaxie, l'imagination et l'avidité du Devaronien faisaient le reste. Puis, au moment de lui donner le sabre, ce dont l'autre devait encore croire puisque pour le moment, il n'avait reçu aucune visite impromptue, Leto avait copermuté son bien avec un simple cylindre de métal argenté grimé en fausse arme. Quelques boutons poussoirs rouges installés ci et là, une plaquette à faire coulisser pour laisser découvrir une petite installation de fil conducteur et une batterie d'énergie interne miniaturisée pour faire croire que c'était un véritable appareil, et le tour était joué. Si il venait à se plaindre du dysfonctionnement du pseudo sabre-laser, Leto n'aurait qu'à prétexter que pour savoir s'en servir, il avait omit de préciser qu'il fallait être un Jedi et que sans la maîtrise de la Force, posséder un sabre-laser était aussi utile à un être lambda que d'essayer de gagner au Dejarik devant un Toydarien.

Lorsqu'il eut aperçu Kalen qui vint à sa rencontre, il fut enjoué sans le montrer de voir qu'il avait sut non seulement diriger un vaisseau à lui seul, traverser le désert sans encombre et s'assurer de devenir autonome autant que possible. En le saluant, il prit les mains de son Padawan dans les siennes, son contact lui était important. Kalen avait changé, il était devenu plus présent dans la Force, ses pulsations plus régulières, sa confiance en lui avait grandi et sa concentration avait encore put se développer pendant les quelques temps où maître et disciple furent séparés. Il devenait peu à peu un Jedi valeureux et discipliné, psychologiquement stable et mentalement puissant. Sa maitrise de soi, son travail personnel et sa volonté de bien faire étaient ses qualités premières, car elles lui permettaient de surmonter touts les obstacles même si fondamentalement, Kalen n'était ni le guerrier parfait, ni le négociateur ultime. Même si il échouait, il persévérait, là était sa véritable force aux yeux de son maître.
Lorsqu'ils eurent fait marche arrière pour pénétrer à nouveau dans le spatioport, Leto estima la direction à prendre pour pouvoir emprunter la bonne porte et se diriger vers la cité. L'idée de Kalen était juste, il fallait viser en priorité la cantina car c'était de tout temps et partout dans la Galaxie un centre d'information intarissable pour celui qui savait écouter. Et surtout pour celui qui savait faire parler. À cette proposition, Leto acquiesça silencieusement. Et puisqu'il avait semble-t-il trouvé une solution intéressante par lui-même, le Falleen fut décidé à laisser opérer son apprenti. Cela lui ferait une expérience supplémentaire, et il estimait que les conditions, l'objectif de mission et l’environnement s'y prêtaient bien. Si il y avait un problème, Leto redirigerait la mission, mais leur marge d'erreur était relativement confortable, c'était donc l'occasion ou jamais de mettre indirectement le Nautolan à l'épreuve. Mais Leto n'eut pas l'occasion d'y penser plus amplement qu'il fut mis en garde par ce dernier qui avait aperçu le chef douanier, par delà son épaule se rapprocher d'un air suspicieux du duo. Leto fit un signe discret de la main vers Kalen pour lui signifier qu'il fallait décamper, mais l'autre grogna, comme si il avait oublié la scène qui s'était déroulé quelques minutes auparavant :

- « Hé, Jedi ! J'peux savoir qui est avec vous là ?!

Leto bifurqua doucement, se plaçant entre Kalen et le Devaronien :

- Il s'agit de mon associé, nous nous apprêtions à partir à la rencontre de nos clients pour parler affaire. Vous savez, ce qu'on s'est dit tout à l'heure.

- Ah oué ? Et si j'ai décidé soudainement de ne plus vous laisser passer ? Parce que notre accord concernait que vous, pas lui ! Lâcha-t-il en exécutant un geste du menton dédaigneux envers Kalen.

- Oh, allons cher monsieur. Nous n'allons pas nous arrêter à si peu de chose, je n'aimerais pas perdre mon temps ici. Leto fit planer la paume de sa main légèrement orientée vers son interlocuteur qui fut instantanément subjugué. Le Jedi ajouta : J'ai rendez-vous avec les Hutt, vous n'aimerez pas que je leur dise à cause de qui je suis en retard, n'est-ce pas ?

- Je n'aimerais pas vous rendre en retard monsieur. Répondit l'autre de façon machinale.

- Maintenant, j'aimerais me rendre à mon rendez-vous.

- Bien monsieur, transmettez mes respects aux Hutt. » Conclut-il avec toujours plus de dirigisme dans sa voix soudainement devenue monocorde.

Une fois le Devaronien à nouveau berner, Leto intima l'ordre à Kalen de le suivre en restant discret et alerte.

Les deux Jedi empruntèrent une des coursives opposées à leur position afin de sortir par la bonne issue. Les rues de Mos Esko étaient pour le moment vides et ternes, elles avaient été désertés au moment où la tempête s'était levée. Et maintenant que cette dernière s'était apaisée, la population, les marchands, les pirates du ciels, toutes les catégories de criminels et d'exilés de la Galaxie possible n'allaient pas tarder à reprendre le contrôle des lieux. Déjà ça et là des courageux commençaient à s'activer pour réinstaller leur étals et se remettre au travail sur le bricolage de machines diverses qu'ils avaient probablement récupéré dans des casses Jawa ou des foires aux ordures. Car sur Tatooine, même les ordures pouvaient se monnayer. Leto pressa Kalen, il voulait passer un peu plus de temps inaperçu et profiter des rues quasiment vides pour se déplacer en toute discrétion. Il savait que très bientôt, les rues seraient à nouveau bondées, l'horizon troublé par le sable en permanence charrié par le vent redeviendrait clair, les ondulations de la chaleur meurtrière reprendraient leur droit. Après quelques minutes à suivre l'artère principale de la petite ville, les deux Jedi arrivèrent aux abords de la cantina. Comme Vorkosigan l'avait imaginé, c'était un établissement incontournable situé en plein milieux de l'agglomération. Comme dans les civilisations anciennes, les lieux de réunion et d'utilité publique, comme les réserves de nourriture et les maisons de chef de clan étaient situés au centre de la communalité. Cette dernière s'accroissant et s'élargissant en prenant comme point de départ leur hypocentre. La cantina faisait figure de point névralgique à Mos Esko comme dans bien d'autres cités de Tatooine et dans un nombre incalculable de monde de la Bordure Extérieure par ailleurs.

Avant de pénétrer dans le bâtiment bas de plafond, à étage unique, à l'architecture simple et au mur de pierre beige, Leto prit la peine de fouiner aux abords. Dans une ruelle annexe, loin des regards soupçonneux s'étalaient un tas d'ordures, de carcasses démantibulées de droïdes de toutes natures et d'appareillage divers. Là, il trouva son bonheur, s'empara de quelques petites pièces détachées de machineries. L'ensemble de ce qu'il avait récolté tenait dans une bourse, c'était des petits morceaux de métal de formes et de taille variées, bien que le tout puisse tenir dans le creux de sa main. Puis, sans dire un mot à son apprenti pour lui expliquer sa démarche, il gagna dans la cantina. L'ambiance était suffocante, si les rues de Mos Esko étaient calmes et endormies, la cantina, ouverte sans interruption ne cessait de vivre dans l'agitation. Lieu de détente, quartier général de groupements d'aventuriers sans expérience, endroit parfait pour se mêler à la foule et négocier des accords entre criminels, centre d'information et agence de tourisme non officielle, les cantinas de Tatooine servaient à tout. Presque plus à n'importe quoi qu'à diner et se désaltérer, au demeurant. L'intérieur se présentait de façon semi-circulaire, sur la gauche, un zinc massif mais crasseux à partir duquel un vieil Humain ventripotent servaient ses breuvages alcoolisés à qui le voulait. Sur la droite, une série de tables situées dans plusieurs renfoncements où l'ombrage et la discrétion offraient un parfait petit coin d'échange pour ceux qui ne voulait pas trop se faire remarquer.
En ce lieux, il y avait de tout, un couple de jeune Twi'Lek dans la fleur de l'âge, leurs poitrines opulentes n'ayant d'égal que leurs éclats de rire bruyants et innocents, Leto s'étonna que celle-ci soient encore en liberté étant donné que les Twi'Lek faisaient partie des esclaves favoris des Hutt et en général de quiconque dans cette partie de la Galaxie. Il y avait aussi un Whipid au pelage gris et hirsute dégustant calmement un bol de soupe à la graisse de Bantha, au bar, trois Zabrak de bonne constitution mais non armés, ils ne faisaient que discuter entre eux. Et tout un tas d'autres individus d'espèces aussi différentes que des Aqualish, des Weequay et des Squib.

Au fond de l'établissement s'agitait un petit groupe d'artiste musicaux locaux d'origine Bith et se servant d'un panel d'instrument trompetant et soufflant des notes de musiques nasillardes et assez désagréables à entendre. Mais cela ne semblait pas déranger quiconque ici. Une fois que Leto se fut avancé dans la salle, ses narines furent inondées d'une forte odeur de friture et de graisse de moteur tandis que la lourdeur de l'atmosphère aurait sans doute recouvert son front de perle de sueur si son organisme aurait été capable d'en produire. Il s'assura que Kalen était bien à ses côté avant de se pencher vers lui pour lui chuchoter :

- « Nous devons passer inaperçu, fondons nous dans la masse et commandons une assiette, c'est justement en ne consommant pas que nous nous feront remarquer ici.

Puis ils allèrent s'installer à une des deux seules tablées de libre, à mi-chemin entre l'entrée et le fond de la pièce. Sans tarder, le tenancier vint à leur rencontre, essuyant un bulbe de terre cuite servant de verre avec un vieux chiffon presque aussi sale que sa figure et les murs de son épouvantable gourbis. Il s'adressa d'une voix sifflante secouée par un accent paysan pittoresque :

- Alors m'gens, ils z'ont décidés d'quoi prendre à'l'cantine ce midi ?

- Comment est votre Ormachek ? Demanda Leto après avoir prit un petit temps de réflexion, afin de jouer la comédie.

- Oh bah, c'qu'il est pas toute fraicheur c'te bête là, mais on l'fait mariner dans d'demi-sec d'Alderaan qu'mon cousin y ramène, ça passe pas mal, sur m'sieur !

- Très bien, alors allons y pour une demi tranche, la plus tendre possible, s'il vous plait. Et un Muja. »

Après avoir prit la commande de Leto et Kalen, l'homme s'en allât. Puis revint au bout de presque une demi-heure d'attente où le Jedi en avait profité pour laisser trainer l'oreille. Malheureusement, à part l'immonde grincement des instrument de musique usés et désaccordés utilisés par ces artistes sans valeur, et les quelques râles, éclats de rires grossiers et chahuts des alentours, il n'avait rien entendu de particuliers. Entre temps, les Twi'Lek s'étaient éclipsées discrètement au même moment où un des Zabrak au bar avait été pris à partit par un colérique Kel Dor, les trois hommes s'étaient fait trainer de force en dehors du bouge de façon très virulente par un petit quarteron d'individus armés, et pour la plupart masqués. Un coup de la milice du coin, probablement à la solde du Hutt qui dirigeait les environs, Leto avait à ce moment là soutenu le regard de son apprenti et lui avait prié de maintenir son attention sur lui plutôt que de risquer de regarder la scène. Il ne voulait pas qu'il se fasse remarquer et qu'il s'attire des ennuis, quand bien même au combat il le savait tout à fait capable de s'en sortir facilement.
Le plat de Leto était arrivé. L'Ormachek était un petit céphalopode d'environ quarante centimètres de long, tentacules incluses originaire de Mon Calamari. Comestible si sa poche d'encre acide lui était séparée de son ventre avant cuisson, ce met moyen de gamme était reconnu pour lutter contre l'apparition d'arthrose et de certaine tumeur cancéreuse chez la plupart des races intelligente de la Galaxie. Ici, celui préparé pour le Jedi étai trop cuit, grillé au lieux d'être tendrement rosé, sa chaire était rêche et peu gouteuse. Tandis que son jus de Muja, censé être un liquide sucré et de couleur rubis issu de la baie du même nom comportait des grumeaux et était étrangement plus foncé que d'ordinaire. Signe que le breuvage avait été conservé trop longtemps en dehors du frais qu'il réclamait. Les délicieux Muja servis au réfectoire du Temple Jedi manquèrent soudainement et brutalement au Falleen...

Mais avant qu'il ne puisse examiner plus longuement son odieux repas ou faire un commentaire, il vit se planter devant son visage la paume de main moite du tenancier qui attendait déjà ses deniers. Leto haussa imperceptiblement les sourcils envers son apprenti et lâcha dans la main de l'homme une paire de morceaux d'acier tintinnabulant. Puis au même moment, il avait relevé le menton vers son interlocuteur et avait passé son autre main de gauche à droite devant ses yeux.

- « Merci beaucoup, monsieur, vous pouvez garder la monnaie. Dit-il simplement. Le visage du tôlier fut tordu d'un exécrable sourire alors qu'il enfournait dans ses poches les petites ordures métalliques sans valeur que Leto lui avait donné comme si il s'agissait de plaquettes de dix mille crédits.

- À vot' service m'gens. Il hésita. Alors, z'êtes touriste ou bien quoi ?

- Oui, nous aimons bien visiter les coins exotiques, comme cela. Répondit le Maître. Qui a-t-il d'intéressant à voir dans le coin, mon brave ?

- Eh beh, y'a bien l'course de pod de la Dune du Père c't'après-midi, mais c'que l'arène de course est à bien cent bornes d'ici, ça oué ! Impossib' d'traverser le désert à pied, ça non !

- Comment peut-on s'y rendre alors ? Nous aimerions beaucoup voir une course de podracer au moins une fois dans notre vie, Tatooine est réputée pour ces spectacles de haute volée ! Argumenta Leto.

- Ah ça, c'est qu'il faudrait voir avec l'gars de la navette, c'qui s'occupe d'am'ner les touristes visiter l'désert des fois, p'tet qu'il y peut emmener c'gens à l'arène un peu.

- Et où peut-on trouver cette personne ? Insista Leto.

- Euh... le patron marqua une pause, ses yeux se plissèrent sous l'effort de réflexion qu'on lui réclamait pour se souvenir ce que Leto lui demandait. J'crois bien qu'il doit traîner sur la p'tite place des marchands d'épices, c'est dans l'quartier sud d'Mos Esko, ça sur. Mais vu l'heure qu'y est, faudrait p'tet que c'gens là s'dépêchent, sinon ils vont le loupé !

- Dans ce cas là, je vais consommer et prendre congé, merci beaucoup monsieur. Leto laissa l'homme s'écarter et revenir à ses affaires quotidienne pour s'adresser discrètement à Kalen afin de lui expliquer la suite des évènements. La course de podracer de la Dune du Père est célèbre dans ce secteur de Tatooine, les organisateurs de cet évènement sont ceux qui dirigent le cartel que nous devons mettre hors d'état de nuire. Il se tut et laissa passer prêts de leur tablée deux Weequay qui quittaient la cantina. Puis il reprit : Nous avons l'autorisation du Conseil et du Chancelier Suprême d'user de la force pour mettre en état d'arrestation ou définitivement faire cesser leur activités ces criminels si il le faut. »

En vérité, ce genre de mission était exceptionnelle. Rarement les Chevaliers Jedi étaient envoyés en dehors des frontières républicaines pour résoudre une enquête ou mettre en état d'arrestation qui que ce soit. Des dérogations spéciales étaient parfois établies avec les gouvernement en question, au cas par cas, mais étant donné que Tatooine était à peine plus qu'un conglomérat de cartel et de gangster avec qui négociation et diplomatie était aussi futile qu'un parapluie sur Kamino... Mais Leto avait l'expérience, il avait visité bon nombre de monde de la Bordure Extérieure et l'investigation qu'il menait lui avait prit de longs mois. Aussi, ces malfrats avaient touchés la République en son cœur, et la preuve de leur capacités à faire le mal avait été bluffante, si bien que le gouvernement et l'Ordre s'était rapidement entendu sur le fait qu'il fallait agir, quitte à envoyer un Jedi en dehors des frontières républicaine de façon tout à fait ponctuelle.

Lorsqu'il eut fait l'effort de mâchouiller quelques morceaux refroidi de son Ormachek, Leto renonça définitivement à tremper ses lèvres dans sa douteuse boisson puis en levant les yeux distingua du mouvement vers l'entrée de la cantina. Il discerna prêts de quatre personnage, la vapeur et l'éclairage tamisée ne lui permettant pas de juger si il s'agissait d'Humain ou d'une autre espèce. Cependant, si il y avait bien une chose qu'il arrivait à voir très clairement, c'était les fusils blaster huilés et fort bien entretenus attachés en bandoulière aux épaules des individus. Un cinquième vint à leur rencontre, il était déjà présent dans la cantina, et tous ensemble ils discutèrent avant que le dernier fit un vague signe de l'index en direction du duo de Jedi. Leto laissa s'échapper un soupir, il avait un doute sur le fait que ces malfrats visiblement à sa recherche se soient doutés de sa véritable identité. Mais force était de constater que quelqu'un lui cherchait des ennuis. Et sil il voulait continuer à rester discret autant que possible, il devait ne pas trainer dans le coin. Il adressa un signe de la tête à son Padawan avant de lui souffler en se levant :

- « La porte de derrière. »

Dés lors, les deux Jedi se mirent en mouvement, slalomant rapidement et silencieusement à travers les tables en laissant sur place le reste de leurs repas. Ils passèrent devant le groupe de musiciens maladroits qui depuis tout ce temps n'avait aucunement perdu de leur formidable énergie, mais qui n'avait par contre absolument pas gagné en talent. Ils atteignirent la sortie de secours. Elle menait à l'arrière du bâtiment mais là, un imprévu vint perturber les plans de Vorkosigan. Ils débarquèrent dans une petite cours cerclée de murs épais, au coin nord-ouest se situait un vaporateur d'humidité et ça et là des caissons de stockage, probablement contenant de la marchandise de la cantina, ou autre chose, qui sait.

Les Jedi auraient put bondir par dessus les murs pour fuir à travers les rues, mais trop tard, derrière tambourinaient en rythme les claquements de bottes furieux de leurs poursuivants. Ils étaient dans la coursive, dans trois ou quatre secondes, les Jedi allaient être cernés par plusieurs gangsters armés !

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Vite, il faut sortir... trop tard. Un Devaronien nous interpelle, peu commode. Mon maître prend les devants, et je décide de le laisser faire, m'abstenant de parler, je pose mon regard sur l'individu sans trop soutenir le sien, pour ne pas le provoquer. Un rien pourrait le faire changer d'avis, mieux vaut ne pas tenter le diable, si l'on me pardonne l'expression puisque je parle d'un Devaronien...

Maître Vorkosigan s'adresse à lui, calme et courtois. Il semble avoir déjà eu affaire à lui avant que je n'arrive. Sans doute l'a-t-il déjà entourloupé une fois, et s'apprête-t-il à le refaire. Mais le bougre est tenace, fermement décidé à ne pas nous laisser tranquille. Aux grands maux, les grands remèdes : je perçois la légère vague de Force que mon maître envoie dans l'esprit du grincheux pour le calmer. Tel un droïde vide de sentiments, il nous laisse partir, comme hypnotisé. Je ne peux m'empêcher d'afficher un sourire discret : la persuasion de Force est toujours aussi classe, et amène a des situations cocasses. Le plus naturellement du monde, nous nous dirigeons vers la sortie, sans gène cette fois.

Dissimulé sous ma bure et sa capuche, je suis mon maître à travers les rues de la ville, désertes pour quelques instants, probablement grâce à une tempête passée avant mon arrivée sur la planète. C'était une chance, il fallait en profiter pour circuler librement sans se faire remarquer. Maître Vorkosigan semblait du même avis, car il m'intima de presser le pas, ce que je fis sans broncher. Au bout de quelques minutes de marche, la cantina du coin est à portée de vue. Mais avant de rentrer, mon maître s'arrête dans une ruelle située à proximité. Je le surprends à fouiller des ordures comportant en majeure partie des pièces détachées de droïdes bons pour la casse. Je le vois s'emparer de quelques petites pièces. Pour le moment, je ne comprends pas vraiment la démarche, mais mon maître ne fait jamais rien par hasard. Les réponses vont sans doute venir par la suite. Je le laisse faire, et alors qu'il revient vers moi, nous entrons enfin dans la cantina.

Je m'attendais à un peu d'air frais, dans l'ombre au sein du bâtiment. Mais une fois à l'intérieur, j'en viens à me demander si je ne préfère pas encore la chaleur de l'extérieur à l'air lourd et chargé d'odeurs diverses et variées, mais rarement agréables qui stagnent dans l'air ambiant. J'essaie de faire abstraction en m'attardant discrètement sur le public présent dans l'établissement. Le bar est tenu par un vieil humain au ventre bien rebondi. Le bougre n'a pas l'air d'avoir mauvais fond, mais je perçois une certaine fatigue physique et mentale chez lui. Le pauvre doit en voir des vertes et des pas mûres au jour le jour, ici, dans une cantina de Tatooine ou les plus grands criminels deviennent des rois. Je suis un moment le regard de mon maître pour apercevoir deux jeunes Twi'leks qui m'offrent la première vision agréable depuis mon arrivée sur la planète : leur charme, mais aussi leur bonne humeur apparente. Un petit bol d'air frais qui me fait sortir de l'apnée. Je détourne difficilement le regard pour m'attarder sur un alien en train de s'injecter une dose de bâton de la mort. Une vision déjà bien moins agréable. Je finis par regarder mes pieds. C'est frustrant de ne rien pouvoir faire pour les pauvres gens de cette planète, et de se dire qu'ici, les Jedi sont impuissants. Le crime et la vie dure sévissent partout, même sur Coruscant, et nous, Jedi, avons bien du mal à aider les autorités à maintenir l'équilibre et la paix. De toute façon, nous n'avons pas pour vocation à les remplacer, c'est leur travail. Mais tout de même, ils auraient bien besoin d'un petit coup de pouce parfois. Mais si nous faisions ça, l'Ordre Jedi perdrait en crédibilité, et cela profiterait à nos pires ennemis. Vraiment... la vie de Jedi est jalonnée de dilemmes.

Mon maître s'adresse à moi à voix basse et me fait sortir de ma bulle. Ça ne me ressemble pas, de penser ainsi. Qu'es-tu en train de faire, Kalen ? Tu es en mission. Pour être utile, un Jedi doit rester concentré. Sois utile. La République compte sur toi.

Enregistrant ce que m'a chuchoté mon maître, je le suis, puis je m’assois à la table qu'il a choisi. Assez vite, le tenancier vient prendre notre commande. Mon Maître choisit une tranche d'Ormachek et un verre de Muja. Quand à moi, je n'ai pas faim, en revanche, j'ai réellement besoin de me rafraîchir un peu.

" Et pour moi, ce sera un Jellyfiz. "

J'adore cette boisson. Pétillante, verte, avec des petits morceaux de gelée qui flottent à la surface, à base d'algue de Mon Calamari. Il me tarde de boire mon verre, car j'ai l'impression que je vais fondre.


...


... Apparemment, il a décidé de bien prendre son temps. Essayons de prendre notre mal en patience. J'essaie de me détendre, mais la musique jouée par les Bith ne m'aide pas vraiment. C'est bien la première fois que je rencontre des Bith qui jouent aussi mal, d'ailleurs. Ce doit sûrement plus être la faute aux instruments qu'à ces musiciens eux-même.

Un trouble survient lors de mon interminable attente de ma boisson. Un groupe de Zabrak se font emmener par un autre groupe individus qui ont l'air louche. C'est tout ce que j'ai pu apercevoir, car je croise le regard de mon maître qui me fixe d'un air entendu. Le message est passé. Il a raison. je détourne le regard, essayant de ne pas me faire remarquer. Nous avons de la chance, nous ne sommes visiblement pas encore recherchés par la pègre du coin.

Enfin, notre commande arrive. Elle laisse à désirer pour mon maître, mais pour moi, ça a l'air d'aller. Mon Jellyfiz n'a pas l'air très très frais, mais je m'en contenterai facilement. Il fallait juste que je boive, assez vite. Mais le tenancier ne perd pas le nord et réclame son dû aussitôt après avoir posé la commande sur notre table. Et là, mon Maître exécute encore une fois une persuasion de Force, avant d'offrir à l'énergumène les fameux petits morceaux de pièces détachées, que ce dernier semble considérer comme une paire de crédits avec un bon surplus de pourboire. Ingénieux ! J'offre un sourire discret à mon maître avant d'écouter leur conversation, en sirotant enfin mon Jellyfiz. Un circuit de Podracers... je me souviens avoir vu une course de Podracers lors de notre mission sur Malastare. Cela m'avait semblé être très exaltant... mais aussi assez dangereux. J'imagine ce que ça doit donner ici, avec des règles moins strictes que sur les planètes du Noyau... Dans tous les cas, cela semblait intéresser mon maître, qui demanda au tenancier comment s'y rendre. Ce dernier nous laisse quelques informations avant que ne l'autorisions à retourner à son travail.

Mon maître m'explique alors la source de son intérêt, et je comprends alors bien mieux son intérêt pour la course. 

" Hmm... couper la tête du serpent. J'espère seulement que parvenir aux organisateurs suffira aussi à retrouver ce que nous cherchons. Pourvu qu'il ne soit pas déjà trop tard. "

J'essayai de ne pas trop en dire, mais mon maître m'a sûrement compris. Je redoute que les chefs du cartel aient déjà marchandé l'équipement de haute technologie auprès des Hutts ou de l'Empire. Je ne saurai dire ce qui serait le pire. Mais avec un peu de chance, l'équipement était encore ici, sur cette planète.

Je réfléchis à la question tout en finissant mon verre assez vite. J'avais vraiment, vraiment soif, et j'ai réussi à faire abstraction de l'arrière goût d'un Jellyfiz pas très frais. Soudain, je perçois un léger remous dans la Force, et je m'attarde sur le visage méfiant de mon maître qui semble apercevoir une menace derrière moi. Assez vite, il m'indique qu'il faut partir par la porte de derrière. Je pose mon verre avant de m'exécuter aussitôt, le laissant passer devant moi. Je le suis jusqu'à la sortie, d'un pas rapide. Cette fameuse sortie débouche sur une cour ronde ou sont entreposées des caisses de marchandises. Hélas, il n'y a pas d'issue, c'est un cul-de-sac. Le seul moyen de fuir est de sauter par dessus les murs. Mais déjà, les bruits de pas de nos poursuivants se font entendre dans le couloir d’où nous venons. Nous n'aurons pas le temps de sauter sans risquer de se faire tirer dessus pendant le saut. Sur le moment, il semblerait que nous n'avons pas d'autre choix. Il faut vite prendre une décision, mais garder son calme et rester concentré.

J'aspire à être un Jedi Gardien. Je fais face aux difficultés de front. Je prends alors la décision de me retourner, et d'attraper mon sabre laser avant de l'activer. L'éclat, suivi du bourdonnement de ma lame bleue, résonnent au sein de la cour. Je me mets rapidement en position, me plaçant en posture Soresu. Ceci dans un unique but : parer les éventuels tirs de blaster hâtifs, mais aussi et surtout pour dissuader mes agresseurs d'attaquer directement. 


(lancer de dés : succès, dissuasion réussie)


Ils arrivent, pointant directement leurs armes sur nous. Par chance ils nous mettent en joue mais ne tirent pas.

" Vous êtes foutus ! lâchez vos armes, Jedi ! "

Il en faudra plus pour me dissuader. Je joue alors ma carte pour essayer de nous sortir de cette situation sans aucun blessé des deux côtés.


(lancer de dés : échec, persuasion échouée)


" Ecoutez. Il semblerait que nous soyons bel et bien ceux que vous cherchez, mais nous sommes des Jedi. Il n'est pas nécessaire d'en arriver là. Repartez d'où vous venez, et personne ne sera blessé. "

" Bordel, vous entendez ce pisseux qui se croît au dessus de nous parce que c'est un Jedi ?! Refroidissez-le, les gars ! " éructa le chef du groupe de bandits. Il fallait s'y attendre...

" Maître, les caisses ! " ai-je juste le temps de lancer à mon maître avant qu'ils ne commencent à tirer. Tout en parant le plus de tirs possibles, je recule en direction d'une pile de caisses entreposées derrière nous, à l'ombre de la cour. J'exécute la manœuvre le plus vite possible, car le tir soutenu de 5 agresseurs devient rapidement difficile à gérer, même pour un Maître et son apprenti. Mais d'une main experte, mon maître parvient à renvoyer un tir vers l'un de nos agresseurs, qui s'effondre en criant, touché au ventre. Cela refroidit juste assez ses camarades pour qu'il nous accorde un moment de répit,  nous permettant de nous cacher derrière les caisses. Accroupi derrière une caisse, seul la lame de mon sabre dépasse. Je place alors ma tête sur le côté, et je prends de nouveau l'initiative pour essayer de nous sortir de là, en en appelant au bon sens de nos agresseurs.


(lancer de dés : échec, persuasion échouée)


" Vous n'obtiendrez rien de mieux en persistant ! Partez, et allez soigner cet homme tant qu'il en est encore temps ! "


" Il a raison, boss, on va tous crev... "

" La ferme ! tu sais ce qui nous attend si on rentre bredouilles ? Bien pire que ce que ces Jedi peuvent nous faire ! Si on rentre tous blessés, ça nous laisse une chance. Maintenant boucle-là et tire ! "

" Ah ouais, pas con. "

... Le cas des gens de cette planète est vraiment désespérant. C'est tout ce que je parviens à songer avant d'être forcé à rabattre mon visage. Ils nous tirent de nouveau dessus, déterminés à détruire les caisses qui nous protègent s'il le faut. Tout en continuant de tirer, ils commencent à s'écarter les uns des autres pour nous encercler. Sur le papier, c'est une tentative ingénieuse de briser notre couverture et nous laisser à la merci de leur tir soutenu. Mais je perçois une certaine panique chez eux depuis qu'un des leurs a été abattu, et leur cadence de tir de brutasse appuie cette sensation. Seulement, leur tactique a aussi un défaut : ils se dispersent, ce qui nous laisse une chance. 2 du côté de mon maître, 2 du mien... celui qui dirige le groupe reste au milieu de la cour. Je tourne mon visage encapuchonné vers mon maître.

" Il y a une occasion à saisir, Maître. Je prends mon côté, prenez le vôtre, si l'on agit assez vite, il ne restera que celui que l'on ne voit pas. Il ne pourra rien faire. "

Mon maître semble d'accord avec moi, il semble même ravi de me laisser agir. La chaleur des blasters commençaient à désintégrer les caisses, il fallait agir maintenant. Nous nous regardons un instant, puis nous hochons la tête de manière presque synchronisée. Chacun de notre côté, nous surgissons pour en finir.

J'effectue un saut de Force périlleux dans les airs pour arriver rapidement sur ma première cible. Par chance, seuls les pans de ma bure sont touchés par les tirs durant mon saut. Je suis désormais face à mon adversaire, désemparé, qui manifeste un geste de recul. Je ne lui laisse pas le temps de réagir : d'un coup diagonal ascendant, je le désarme et lui applique, par le même coup, la marque de contact Shiim : une blessure superficielle à la main, mais suffisante pour le mettre hors combat, son blaster, qui était ma cible principale, ayant été pulvérisé par la lame de mon sabre. D'abord surpris, il gémit ensuite, essuyant le contrecoup de la douleur. Mais je ne m'attarde pas sur sa réaction. Je suis de profil par rapport à mon prochain adversaire, un Rodien, celui qui semble le plus paniquer. Il s'apprête à tirer, mais je profite de son moment d'hésitation pour lui envoyer une poussée de Force. Éjecté en arrière, il part s'écraser sur une des colonnes de la cour, avant de glisser lentement contre elle, sonné.

Je me retourne alors vers le côté de mon maître, qui semble en avoir fini lui aussi. Nous avons été suffisamment fulgurants et efficaces pour se sortir de ce mauvais pas. La manœuvre était risquée, mais nous avons réussi. Il ne reste plus que le chef du groupe, qui nous regarde s'approcher en paniquant. Soudain, il se tire dans la jambe ! Je suis estomaqué sur le coup, vraiment surpris et affligé par ce geste. La pression exercée sur eux par leurs maîtres est vraiment révoltante...

" Voilà... vous pouvez vous tirer, maintenant. Z'êtes contents de vous, hein ? " gémit le chef, au sol, cramponné à sa jambe blessée. Je désactive mon sabre et le replace à ma ceinture, avant de répondre.

" Non, bien au contraire. Vous auriez dû m'écouter, et tenter de fuir cette planète. "

" Pffhaha, aille... T'as du mal à comprendre comment ça marche ici, morveux. Redescends de ta planète, c'est la vraie vie, ici. Si on essaie de fuir, un chasseur de primes s'occupera de nous. On est à l'abri nulle part. Y'avait pas d'autre choix. Vraiment. "

Songeant à ses paroles, je replace ma bure correctement, constatant les trous cerclés de carbone qui la composent désormais. Gêné par la situation, je me permets de m'incliner légèrement devant lui.

" Navré pour les blessures. Puisse la Force vous accorder une vie meilleure. "

" Super, ça me fait une belle jambe, c'est le cas de le dire, argh... qu'elle aille bien se faire foutre, la Force. Et toi aussi, d'ailleurs. "

Sur le moment, je suis un peu mouché. Je n'ai plus rien à ajouter. Mon regard se pose sur celui de mon maître.

" Nous devrions y aller avant que quelqu'un ne les remarque, nous avons déjà perdu du temps ici. "

En effet, entre les bruits des tirs de blaster et les cris de douleur, les plus curieux de la cantina n'allaient sans doute pas tarder à se rameuter pour voir ce qu'il se passe ici. C'est assez risqué de repasser par la cantina pour sortir, nous décidons donc à l'unisson de sortir par la voie que allions emprunter avant l'intervention de nos poursuivants : un saut de Force au dessus des murs de la cour, et le tour est joué.

Suivant les indications du tenancier, nous nous hâtons vers le quartier sud de Mos Esko, sur la place des marchands d'épices. Par chance, nous ne sommes pas poursuivis à nouveau. Ou alors, si nous le sommes, ma vigilance me fait défaut, car je ne remarque rien. Au bout de plusieurs minutes de marche sous ces soleils de plomb, j'aperçois la navette que l'on nous a décrite, avec la personne qui s'en charge à coté. Comme prévu, il n'allait sans doute pas tarder à partir, aussi redoublons-nous d'effort pour arriver à temps. Une fois à sa hauteur, je reprends mon souffle, laissant mon maître s'adresser à lui...
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Leto n'eut pas le temps de réagir que Kalen avait déjà pris les devants. Et puisqu'il avait décidé de lui laisser autant que possible le champ libre pour qu'il agisse par lui même et mesure l'importance de certaine décision, il n'en fut pas fâché. Au contraire, il était tout à fait intéressé vis à vis de ce que son apprenti aurait bien put mettre en place pour les sortir de cette situation. Pour commencer, sa façon de parler calmement tout en revendiquant des choses claires et fermes était appréciable, si il avait le moindre doute sur le gain de confiance en soi dont avait bénéficié le Nautolan ces derniers mois, voilà que ses doutes avaient volés en éclat. À son esprit d'initiative s'ajoutait alors une sagesse sans commune mesure pour un Padawn, avec qui le dialogue et la patience prenait le dessus sur l'affrontement. Mais la manœuvre de Kalen échoua. Difficile à dire si il avait pêché par orgueil ou si cela était réellement hors de sa portée, puisque cela ne semblait guère insurmontable pour Leto et il était persuadé que si Kalen avait la présence d'esprit de tenter la persuasion face à ces brigands, il était au moins capable de les faire entendre raison. Mais la situation aurait put se dérouler de cent façons différentes, et la Force avait semble-t-il fait son choix. Leto tira son sabre d'un seul geste et en levant le bras, son laser vert apparut en un quart de seconde, interceptant un tir qui lui était destiné. Le mouvement ample et l'angle avec lequel la lame avait encaissé le laser de blaster fit que ce dernier fut instantanément repoussé vers son expéditeur qui s'effondra aussitôt. Les lames de sabre-laser était suffisamment pure et d'une énergie assez dense pour absorber les traits d'énergie moins pur, comme les tirs de blaster, voir même les décharges de canon lourd. Au contact de la lame, l’énergie du tir de blaster est instantanément absorbée et dissipée, comme un combustible gazeux au contact d'une étincelle. Mais il existait un moyen de pouvoir renvoyer un tir de blaster avec un sabre-laser, c'était une technique généralement affiliée aux experts du Soresu, la forme III des disciplines de combat Jedi. Pour réussir cet exploit aussi dangereux que surprenant pour l'adversaire, il fallait légèrement effleurer le tir de blaster de la lame du sabre afin que cette dernière ne désintègre pas le tir, mais au contraire lui insuffle un peu de son énergie, comme un transfert. Les atomes suralimentés en énergie du tir de blaster occasionnant dés lors une vive réaction physique et renvoyant le tir de blaster avec plus de force et plus de rapidité qu'il ne le fut lancé originellement. C'était une technique qui représentait la quintessence de la polyvalence d'un Jedi, savoir se défendre tout en attaquant, retourner la puissance de feu adverse contre lui-même.

À l'agressivité des orgueilleux individus, Kalen répondait par la patience et la négociation, même si de seconde en seconde Leto constatait que cela ne mènerait à rien, il reconnaissait volontiers qu'il n'aurait probablement pas agi autrement. Il était toujours plus d'un simple d'une vue extérieure de prétendre que telle ou telle stratégie était inefficace mais c'était souvent hypocrite. celui qui ne fait rien ne se trompe jamais. Mais le comportement calme et réfléchi de son apprenti lui plaisait. Il ne considérait pas qu'il y avait un danger réellement préoccupant et que la conjoncture pouvait difficilement leur échapper. Aussi, il laissait Kalen mener les opérations comme bon lui semblait. Il devait essayer des choses, expérimenter, tester ses capacités, suivre ce que son instinct et ses convictions lui dictaient de faire. Au fond de la petite cour se dressait un amoncellement de matériel et de caissons de stockage. Cela formait grossièrement deux massifs de protection traversés par un petit passage entre les deux. Séparés, Leto et Kalen restaient attentifs mais ne pouvaient guère trop se jeter dans la gueule du loup sans y laisser des plumes. Le fait est que le flux de tir de blaster ne mourrait jamais réellement. Les brigands étaient assez coordonnés pour que dés qu'un ou deux des leurs laissaient refroidir le mécanisme de leur arme ou remplaçaient la cellule d'énergie, les autres faisaient feu à la puissance maximale. Et ceci à tour de rôle de façon très régulière, si bien que le barrage de feu était incroyablement étouffant et efficace. Leto constata la différence de niveau en terme de dangerosité entre les mercenaires rencontrés dans les bas-fonds de Coruscant et ceux d'ici. Pourtant, appartenant très probablement au même groupuscule criminel. Cela n'était plus un secret pour personne, il fallait avoir un esprit particulièrement belliqueux en plus d'un instinct de survie et une capacité d'adaptation aussi bien physique que mentale pour perdurer durablement sur Tatooine. Ceux là en étaient visiblement dotés et s'en sortaient bien mieux dans les conditions difficiles d'un environnement comme Mos Esko mieux que n'importe quels petits pillards des étages inférieurs de la capitale galactique.

Mais il fallait agir, un Jedi ne se laisser jamais impressionner par l'adversité. Surtout pas Leto. Quand Kalen eu proposé sa marche à suivre pour venir à bout du restant des agresseurs, Leto pensa encore une fois qu'il n'aurait pas put mieux faire. Sa capacité d'analyse et sa logique était pure et éblouissante, son flegme impérial. ''Bravo, mon Padawan'' aurait-il voulu lui dire, mais rien n'était encore fait, et quand bien même cette fois-ci, contrairement aux négociations, l'assaut réussissait, il leur restait toute une mission périlleuse à accomplir. Ce fut alors le moment de passer à l'action. À la suite du Nautolan, le Falleen bondit du côté opposé. La Force lui octroya l'impulsion, la souplesse et la rapidité nécessaire afin que le Jedi saute en avant, pose un pied sur le mur d'enceinte de la cour, puis le second, se propulse comme dans une foulée effectuée sur le sol et enfin puisse passer à travers la vigilance de ses deux adversaires. Sa bure virevoltant dans son dos, ses pieds quittèrent leur support vertical, et avant même de se réceptionner au sol, le Jedi alla assener un vigoureux coup de talon à l'arrière du crâne du premier tireur qui n'avait même pas saisi que sa cible n'était plus devant lui. Le brigand, déstabilisé trébucha en avant et se cogna le front dans un caisson frigorifique défectueux recouvert de rouille, assommé. Mais ce n'était pas tout, Leto faisait désormais face à son second ennemi, mais là encore, sa foudroyante vitesse d’exécution, fabuleux don de la Force eut raison des réflexes de l'autre. Le Maître n'eut qu'à lever son bras à hauteur de poitrine pour venir couper net le bout du canon de l'arme de l'individu qui en resta estomaqué. Le gangster pressa la détente malgré tout, malheureuse tentative entachée d'une maladresse mortelle. Les dommages subit par l'arme avait touché le système interne de canalisation de l'énergie servant à produire le tir de laser. Cela eu pour effet de faire imploser l'ensemble de ce qui restait du blaster à la figure de son propriétaire qui tomba en arrière dans un cri aiguë de douleur.

Suite à cela, Leto laissa à nouveau Kalen mener les discutions. Puis le moment du départ fut fixé, les deux Jedi franchirent le mur d'enceinte avec facilité pour se retrouver dans une petite ruelle encombrée de droïdes inanimés et de pièces détachées de petits landspeeders. Avant qu'ils ne rejoignent l'artère principale de Mos Esko, Leto eut comme une révélation qui se traduisit sur son visage par un haussement de sourcil et des yeux étonnamment grand ouvert. En avançant, il dit à son Padawan :

- « Ils ont peur qu'un chasseur de prime ne les tuent si ils ne font pas leurs basses besognes, mais ils sont assez courageux pour tenter d'assassiner deux Jedi ? Étrange réflexion que cela ... »

Cette badinerie n'eut besoin de rien d'autre que d'elle même pour souligner le côté cocasse de ce qu'avez vécu Leto et Kalen. Même si les deux adeptes de la Force gardaient le sérieux qui les caractérisaient, la confiance et un certain plaisir d'agir de concert se faisait palpable. Pourtant, une ombre, au delà des bâtiments bas et des ruelles entravées de marchands et de badauds, sur le toit d'un entrepôt de stockage à épices était plantée. Elle scrutait les alentours à l'aide d'une paire d'electrobinoculaire Neuro-Saav, couteuse mais performante pour voir clairement même à travers une petite tempête de sable. Rien n'y personne n'aurait put dire qui, ou quoi était-ce, ni ce qui justifiait de telle sorte d'observation à partir d'une position aussi étrange. Mais ce qui était sur, c'est que l'ombre avait vu les deux Jedi sortir de la ruelle par derrière la cantina...

Leto et Kalen durent traverser l'avenue du marché, chemin le plus cours mais aussi certainement le plus vivace pour arriver dans les quartiers sud de la cité. Là était concentré, bien plus encore que dans n'importe quelle cantina, le cœur palpitant de chaque ville de Tatooine. La tempête de sable s'était assoupi depuis une heure maintenant, et comme le temps était de l'argent, déjà les commerçants en tout genre reprenaient les affaires. Ce vieux diction d'origine Humaine, aussi loin que la culture collective puisse s'en souvenir était plus vrai sur Tatooine ou sur Nar Shaddaa par exemple que nul part ailleurs. Il y avait des dizaines d'étals généreusement garnis en épices de toutes couleurs et de toutes senteurs, certaines parfois vraiment très odorantes à tel point qu'il fallait s'en approcher avec un masque à gaz de mauvaise facture fourni par les marchands pour ne pas tourner de l’œil ! Il y avait des légumes de formes ovoïdes, allongées, à la chair terreuse, dure ou tendre, blanc cassé, rouge, bleu, jaune ou vert. Il y avait des pièces de viande d'une variété incroyable, des pavés de Bantha dans sa graisse de conservation, des museaux de Kaadu, des Convorees entiers déplumés et pendouillant en bande à proximité d'un rôtissoire circulaire, des yeux de Blarth dans des bocaux remplis d'un liquide glutineux et jaunâtre, et même des supposées poudres à base de canines de Dragon Krayt censées augmenter la force et la vitalité de son consommateur. Quelqu'un d'un minimum malin devinerait aussitôt que cela n'était que des épices lyophilisées tout juste mélangées à un peu de sable du désert pour leur donner une texture et une couleur particulière, mais en aucun cas de l'extrait de dent de créatures aussi dangereuses et légendaires que les Krayt …

Ça et là, les négociants et les clients s'interpellaient, bavassaient et s’échangeaient diverses denrées avec alacrité, il fallait parfois jouer des coudes pour approcher de la boutique d'un d'eux et même pour traverser l'avenue sans trop d'encombre. Leto distingua d'autres types de produit, comme la location d'Eopie dans une écurie puante et sombre sur le côté, ou le diagnostic sommaire d'un droïde médical déglingué, surveillé par un vieillard qui semblait véritablement supplier le ciel de mettre fin à ses souffrances au lieux de le laisser cuir sous les cruels soleils jumeaux de Tatooine. Le Falleen pensa que son droïde médical, aussi défectueux soit-il, pour le coup, lui aurait été plus utile à lui qu'à n'importe qui d'autre ici. Étrangement, pour une planète comme Tatooine, il n'y avait que très peu de marchand d'arme. Ceci était expliqué par le fait que le trafic d'arme était déjà très important ici et qu'essayer de faire des bénéfices en vendant un fusil blaster à deux mille crédits quand on peut l'avoir trois fois moins cher au marché noir, c'était relativement compliqué. Sans parler des pressions, saccages, menaces et destructions de stock et de matériel que les gang opéraient auprès des marchands d'arme afin de garder le contrôle du trafic de ce genre de produits. En réalité, le très peu d'achalandage de fusil et de pistolaser que le Jedi avait aperçu sur le chemin était déjà probablement la propriété des Hutt, et certainement pas d'un honnête petit commerçant indépendant.

Une fois le quartier commerçant franchit, les rues se firent moins éprouvantes, on pouvait y voir à deux mètres en face de soi sans être obligé de marcher sur la pointe des pieds pour prendre un peu de hauteur. Très vite, la rue se sépara en trois et une petite esplanade se présentait non loin de là, avec un attroupement de quelques badauds agglutinés prêts d'une navette de transport branlante. En s'approchant de ce lieux, Leto tiqua :

- « Par la Force, comment cela peut-il encore voler, ce vaisseau doit être encore plus archaïque que mon Aurek... » soupira-t-il.

Devant lui se dressait une antique navette de transport Meteor. D'origine mandalorienne, cette navette de transport de troupe avait principalement servie lors des Guerres Mandaloriennes il y a plus de quatre cent ans. De conception robuste quoique militaire donc privilégiant la solidité de l'assemblage plutôt que le confort de l'intérieur, les navettes Meteor avaient put traverser les âges malgré la disparition de la quasi totalité des Mandalorien pour plusieurs raisons. La principale étant que les Mandalorien en exil s'étant réfugiés sur les planètes parfois hostiles de la Bordure Extérieure n'eurent guère le choix que de vendre, voir tout simplement abandonner leurs vaisseaux. Dans le cas présent, probablement que les gangsters avaient mis la main sur cette navette Meteor abandonnée avant de l'entretenir pour leur activités.

Leto alla à la rencontre de celui qui semblait s'occuper de l'embarcation des passagers de la navette, il était probablement le fameux passeur dont le tenancier de la cantina lui avait parler.

- « Combien pour aller à l'arène de pod ? Il se tenait prêts à réitérer son petit tour de passe-passe avec la persuasion de la Force accompagnée d'une poignée de piécettes métalliques sans valeur.

- C'est gratos aujourd'hui mon pote, les Hutt sont assez cool pour garantir le transport jusqu'à là-bas. Sont pas cons t'sais les limaces. Lança l'homme avec emphase.

- Comment cela ?

- Ben, ils savent très bien qu'ils vont récolter une fortune avec l'argent des paris, alors ils préfèrent aider les gens à se déplacer jusqu'à la course pour augmenter les paris plutôt que se faire quelques biffetons sur de simples navettes de transport vétustes comme celle-ci ! Leto s'étonna d'entendre un mot aussi recherché que ''vétuste'' dans la bouche de l'énergumène.

- Dans ce cas, y a-t-il encore deux places pour mon acolyte et moi ? Nous aimerions justement parier gros.

- Ah bah si c'est ça, j'peux pas vous refuser, et pi de toute façon oui, il reste quelques places, alors faite la queue ici et grimpez, mais pas d'bordel hein ! » Conclut le passeur.


Spoiler:


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Sur le chemin qui nous a mené à la navette, j'ai été interpellé par de brèves paroles de mon maître sur l'épreuve que nous venions de traverser. Il trouvait leur comportement bizarre. Pendant que nous marchions, je réfléchissais à la question avant de faire part de mon avis sur le sujet :

" A vrai dire, je ne suis pas aussi surpris que cela. A y réfléchir, nous sommes sur un monde ou l'on croise bien plus des chasseurs de prime que des Jedi... ici, on doit connaître l'un bien plus que l'autre, et le danger qu'il peut représenter. Peut-être que ceux-là n'avaient jamais croisés de Jedi auparavant, et qu'ils s'attendaient pas à autant de résistance... "

C'est là la seule explication que j'ai pu trouver à la réaction de nos agresseurs, il y a quelques minutes. La peur de ceux qui avaient commandité cette tentative d'élimination, et des chasseurs de prime qui seraient envoyés à leurs trousses s'il n'y parvenaient pas... ce monde me rend de plus en plus malade. Mais je ne dois pas me faire d'illusions... on peut trouver ce genre de choses partout, même sur Coruscant, mais évidemment, dans la Bordure Extérieure... le phénomène est amplifié. Au fur et à mesure que je grandis, je ressens davantage la détresse des gens, la misère qui profite à la pègre. Je me suis déjà surpris à me demander quel était le rôle de la Force dans ce chaos masqué. Etait-ce vraiment sa volonté ? N'y avait-il vraiment pas d'autre choix qu'un équilibre entre harmonie et chaos, dans tous les aspects de la vie ?

Mais dans ces moments de doute, je repense à ce que m'apprend mon maître. Le concept de la Force Vivante. La Force crée la vie... Mais elle ne contrôle pas sa création. C'est la société qui s'est construite ainsi. C'est nous qui nous imposons cet équilibre disgracieux. Cet aspect est vérifiable partout. Même entre Jedi et Siths. Nous, nous écoutons la Force, et cherchons à préserver l'harmonie qu'elle désire tant. Les Siths, eux, soumettent la Force à leur volonté, qui est toujours noire. Qui, mieux que les Jedi et les Siths, peut représenter le duel infini entre le chaos et l'harmonie que s'impose la création entière ?

Je m'extirpe de mes pensées en écoutant la brève discussion entre mon maître et le responsable de la navette. Je devrais éviter de trop réfléchir sous ce soleil de plomb, je m'en donne mal à la tête... Ou bien, est-ce autre chose ? Je n'ai mal que depuis que nous nous sommes échappés du groupe qui a voulu nous arrêter. J'ai mal, au milieu du front... au niveau de... ma perle, incrustée sur mon front. Pourquoi ?

Je ne trouve pas de réponse. Pendant que nous faisons la queue pour entrer dans la navette, je ne peux qu'effleurer des doigts ma perle, qui semble étrangement froide. Un froid de plus en plus prononcé. Qu'est-ce que ça signifie ? 

Ce que je ne vois pas, c'est qu'elle devient terne. Elle perd de son éclat et de sa blancheur, doucement mais surement. Dans la pénombre de l'intérieur de la navette, cela ne se voit pas, mais lorsque nous sortirons, cela devrait être visible. Je m'installe aux côtés de Maître Vorkosigan, essayant de méditer discrètement pour ne plus penser à la douleur.

Mais durant ma méditation, quelque chose de bouleversant m'arrive, une sensation effrayante. C'est comme si l'on m'avait poussé du haut d'une falaise, et que je subissais le vide de la chute jusqu'à ce que je rouvre les yeux. Le froid, puis le vide... que m'arrive-t-il ?

Je regarde autour de moi, légèrement paniqué. Des regards discrets se tournent vers moi, curieux. Les gens doivent se demander si je suis fou. Il faut que je cesse à tout prix... Nous ne devons pas nous faire remarquer. Je replace correctement ma capuche sur ma tête, prenant soin d'ajuster mes tentacules, puis j'essaie de me calmer, de rester paisible. Le calme monotone revient dans la navette. Mais j'ai toujours mal.

Après une bonne demi-heure de trajet, la navette arrive enfin à destination. La lumière et la chaleur des deux soleils pénètrent peu à peu, au fur et à mesure que la porte de sortie s'ouvre. D'abord éblouis, nous pouvons ensuite apercevoir de nouveau le sol ensablé, et les couleurs désertiques de Tatooine. Sur notre droite, les tribunes qui commencent à accueillir le public qui se tasse de plus en plus. Face à nous, les podracers qui sont alignés sur la grille de départ. A notre gauche, en hauteur, construit dans la roche, se trouve une tribune spéciale qui doit servir aux personnalités. Au pied du grand rocher, je distingue l'entrée qui doit permettre d'accéder à cette tribune, sans doute par un ascenseur une fois à l'intérieur. Je fais part de mes observations à mon maître, en prenant toujours soin de ma discrétion.

" Là, Maître... J'imagine que ceux que nous cherchons seront dans cette tribune lorsque la course débutera. On devrait commencer à s'y diriger doucement, tant qu'il y a encore du public sur la piste... Après, il sera trop tard, on sera forcément repérés. Qu'en pensez-vous ? "

Après m'avoir exprimé son accord, mon maître semble curieux et me demande de quelle manière nous devrions procéder. Je ne peux m'empêcher de sourire : j'ai remarqué que depuis le début de notre mission, il me laisse beaucoup faire, et jusqu'ici, le test me plaît. Confiant, je réfléchis un instant, observant le rocher dans son ensemble, avant de faire part de mon idée.

" Passer par l'entrée principale en criant " coucou c'est nous " ne me paraît pas être le plus sage... il doit y avoir un autre moyen d'entrer... Si l'on contourne le rocher, que l'on passe par derrière, peut-être que l'on trouvera quelque chose ? "

Je hausse la tête, prenant conscience de la hauteur de l'édifice.

" Certes, il va falloir escalader un peu, mais... nous devrions avoir le temps de la durée de la course, ça ma paraît possible... non ? "

Nous prenons le pari. Il est temps d'aller faire un peu de sport.

Peu à peu, nous nous éclipsons de la foule encore présente sur la piste, puis nous commençons à contourner le rocher, comme prévu.

Une fois de l'autre côté, je ne distingue rien, à première vue. Pas de sentier creusé dans la roche, aucune entrée subsidiaire. On pouvait s'y attendre : on devient une cible de choix lorsque l'on est enfermé dans une tribune, alors autant ne laisser qu'un minimum d'entrées possible. C'est assez malin de la part des criminels que nous cherchons. Mais mon maître et moi n'allons pas nous laisser abattre par si peu. N'y a-t-il vraiment pas moyen de passer par ici ? Je préfère en avoir le cœur net.

Nous entamons l'escalade, pour nous tenir chauds au cas ou la chaleur des deux soleils ne suffirait pas. Pendant la montée, nous entendons le commentateur présenter les concurrents de la course, et les acclamations du public. La course ne va pas tarder à commencer, nous devons faire vite.

L'escalade est plus une succession de pentes qu'une montée en angle droit, ce qui facilite légèrement la tâche. Au bout de plusieurs minutes, en regardant au dessus de moi, je distingue une bouche d'aération. Un bon début !

" Regardez, Maître ! on devrait pouvoir passer par là. "



Thème d'ambiance - Infiltration



Une fois parvenus à la bouche d'aération, j'observe à l'intérieur. Par chance, le ventilateur est au fond du couloir de métal, et laisse l'accès à un autre conduit au milieu de ce même couloir, qui part sur la gauche. Pas une minute à perdre. Alors que nous entendons les moteurs des podracers vrombir au loin et les sonneries des feux de départ, nous entrons dans le conduit, qui est assez étroit, et juste assez haut pour que nous puissions y tenir accroupis. Je décide de marcher à quatre pattes. Le métal plie légèrement à notre passage, j'essaie donc de me déplacer en douceur pour ne pas faire trop de bruit et ne pas alerter d'éventuels personnes qui seraient en dessous.

Nous passons par le conduit de gauche, qui relie le couloir par lequel nous sommes arrivés à un autre couloir. Nous avançons, lentement mais sûrement, évitant les ventilateurs et arpentant le chemin libre des conduits.

Après plusieurs minutes à avancer par tâtonnements, nous pouvons distinguer une lumière scindée en plusieurs faisceaux, partant du bas vers le haut. Une plaque à barreaux qui donne sans doute sur une salle. J'ai la conviction que nous touchons au but. Soudain, nous entendons des bruits de pas, puis une conversation provenir de cette plaque.

" Les avez-vous trouvé ? "

" Oui, Monsieur. Mais on nous signale que l'équipe sur place n'a rien pu faire contre eux. Et apparemment, ils auraient déjà quitté Mos Esko. "

" ... Très décevant. Cette planète est remplie d'incapables, semble-t-il. Peut-être qu'une petite visite à leurs familles les poussera à réussir leur mission, la prochaine fois. "

" Ce sera fait, Monsieur... "

" Plus tard, plus tard. Ce n'est pas la priorité. Renforcez la sécurité à l'entrée, et dans le bâtiment. Et ne jouez pas les héros, il faut juste les retarder. "

" Bien, Monsieur. Je m'en charge. "

Apparament, nous avons une longueur d'avance sur eux, ce qui n'est pas déplaisant. Mais ils cherchent à nous retarder ? Pourquoi ? 

" Kairn, ou en est l'Empire ? "

" Ils semblent prêts à négocier les codes pour 2 millions de crédits. "

" ... Hmm, peut-être ne nous prennent-ils pas au sérieux ? Ce matériel pourrait leur faire gagner la guerre, si guerre il y a. Ça vaut bien plus que 2 millions de crédits...dis-leur que je les donnerai pour 20. Et que s'ils ne veulent pas, peut-être que les Hutts seraient intéressés... "

" Très bien... "

Le criminel responsable du vol du matériel de haute technologie est à quelques mètres de nous, cela ne fait plus aucun doute. Et il est en train de négocier avec l'Empire Sith. L'urgence se fait plus pressante encore, mais peut-on réellement agir maintenant ? Je recule un peu, puis je mets à genoux, avant de chuchoter à mon maître :

" Est-ce qu'on devrait y aller maintenant, maître ? La foule est en face, elle nous verrait, et ils pourraient profiter d'un mouvement de panique... et cela avertirait tous ses hommes de main qui sont présents ici. "

" Ils reviennent sur leur offre, et proposent 10 millions. "

" ... 15. Dernière offre. "

" Je transmets. "

La négociation arrive à son terme. De mon point de vue, deux choix s'offrent à nous : essayer de tout arrêter maintenant, ou attendre et suivre cet homme jusqu'à a un éventuel lieu de rencontre, mais dans ce cas, il faut vite rebrousser chemin. Que va décider mon maître ?
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Lors de l'escalade des tribunes privées creusées à même la pierre d'un énorme piton rocheux trônant fièrement au dessus de l'arène, Leto pouvait percevoir le grondement des podracer que les pilotes testaient une ultime fois avant la course. Les chants d'encouragements de la foule étaient comme une douce mélopée aux sons réguliers tandis que les commentateurs survoltés du haut de leur tour de contrôles ne cessaient de s'invectiver et de se chamailler pour enflammer l'ambiance. Leto ouvra la marche, suivit de son apprenti, il prit soin d'assurer son appui et se hissa au-delà de plusieurs rochers avant de gravir une pente abrupte. Au micro, un Besalisk hurlait :

- « Voici que fait son entré sur son paddock personnel Jilo Pipo qui pilote un fabuleux Volcano 125 XS !

- Ah, ce Jilo Pipo ne vaut pas un pet de Jawa face au légendaire Lotrag Hensson, voyez plutôt son palmarès, sept fois vainqueur du grand prix d'endurance d'Ord Mantell, trois classiques de la Bounta Eve, six fois champion de Malastare catégorie super vitesse, et deux clés d'or qui lui furent remis par la noble association des Mécano-Associates de Tatooine pour ses généreux dons ! Lui rétorqua l'autre avec une cadence d'élocution infernale, c'était un Balosar à la peau clair et aux yeux pétillant de malice.

- Cet imposteur et son char des sables digne d'une poubelle spatiale vous voulez dire ? Il est trop vieux, il a volé sa carrière, il ferrait mieux de se retirer !

- Le Bahamut Astratop 2600 est le meilleur podracer de sa catégorie môsieur, et avec les améliorations très intéressantes apportées par Hensson, ça en fait un appareil de course d'exception !

- Autant demander son avis au public, qu'en pense-t-il le public ? » À cet instant, la foule manifesta sa présence indéniable, des milliers de personnes hurlèrent, clamèrent, applaudirent, scandèrent le nom de leur favoris. Six autres pilotes furent alors présentés avec presque à chaque fois tout un petit rituel de joute verbale entre les deux énergumènes aussi fous que des jeunes enfants.

Plus les Jedi progressaient et s'éloignaient, plus les festivités paraissaient s'éteindre et s'apaiser au loin. Jusqu'à ce qu'ils pénètrent dans un conduit d'aération desservant la structure des tribunes privées où ils ne discernèrent plus qu'un informe brouhaha sonore. L'heure n'était plus à la plaisanterie et touts les beaux discours dynamiques et divertissants des deux commentateurs quittèrent l'esprit de Leto. Pour se faufiler dans les entrailles de la structure, Leto avait préféré laisser son Padawan ouvrir la voie, il était à nouveau temps qu'il prenne un peu de ses responsabilités à bras le corps et mette au défi son sens de l'orientation. Après quelques minutes de déambulation et d'assouplissement corporel, les deux Jedi trouvèrent enfin quelque chose d'intéressant, Leto nota pour lui-même qu'il n'aurait probablement pas fait beaucoup mieux que son apprenti et qu'il était donc satisfait de son comportement. Légèrement en retrait, le Falleen entendait mais ne voyait guère ce qui se passait en contrebas, Kalen, lui, disposait de tout ce qui était nécessaire pour saisir la situation dans son ensemble. Il ne tarda pas à se reposer sur son Maître sans pour autant oublier d’émettre un avis constructif et intéressant. Après tout, il avait encore tant à apprendre, et personne ne pouvait tout réussir du premier coup. Ce qui faisait un bon Chevalier Jedi était sans conteste sa maitrise de la Force et sa compréhension de la nature d'un Jedi, mais aussi son expérience, son vécu qui pouvait le guider vers les bons choix lorsque les épreuves se présentaient à lui. Kalen était jeune et il lui restait encore tant de situation périlleuse à affronter. C'est ainsi que dans ces cas là, son Maître ne lui en voudrait pas d'être dans le faux, de se tromper, car comment pouvait-il savoir s'il il faisait le bon choix autrement qu'en se trompant une fois ? L'omniscience n'existait pas, sauf pour la Force et seulement pour elle.

Une voix vint tirer Leto de ses pensée, le criminel revint au contact de son supérieur pour communiquer l'avancée des négociations avec l'Empire :

- « Monsieur, il y a un gros problème cette fois-ci, l'Empire nous fait savoir qu'ils ont trois canons orbitaux alignés sur notre positions et son prêts à bombarder la zone si nous ne devenons pas raisonnables très vite sur le prix de revente.

- Bande d'ordure ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt, j'aurais dut savoir qu'ils nous préparaient un coup fourré, sinon ils auraient déjà envoyés leurs hommes au hangar à pod récupéré la marchandises depuis longtemps ! Cracha l'autre avec une colère non feinte. Des bruits de tables renversées et quelques petites plaintes féminines se firent entendre, probablement poussées par des esclaves Twi'lek présente sur les lieux.

- Que faisons nous monsieur ?

- Pff, Itchobitchuda ! C'est d'accord pour dix ! Leto haussa le sourcil à l'écoute du juron Dug prononcé par le criminel. En Basic, on pouvait vaguement traduire cela par quelque chose de fort blessant allant contre la génitrice de quelqu'un... L'autre reparti à nouveau tandis que Leto s'adressa à Kalen :

- C'est du bluff, les impériaux n'ont pas de flottes à proximité. Nous sommes arrivés ici il y a moins d'une heure et même si leurs vaisseaux étaient cachés dans un cadran annexe à Tatooine, ils n'auraient pas put se mettre en position à vitesse réelle en si peu de temps. Il s'assura que leur présence n'avaient pas été trahie par leur indiscrétion et conclut : nous devons rejoindre le hangar à podracer très vite, avec un peu de chance nous réussirons à intercepter la marchandise avant que l'Empire ne s'en empare. »

Les deux Jedi firent rebrousse-chemin et une fois revenu à l'air libre, Leto profita de son piédestal en hauteur pour essayer de repérer leur nouvel objectif. En contre-bas, au-delà de la tour des commentateurs toujours autant agités, s’étalaient les tribunes principales. La course avait commencée, le premier tour sur les cinq prévus était sur le point de se terminer pour la plupart des pilotes qui avaient sut s'en tirer indemnes. Et à mi-chemin de la première portion de piste, celle où se dressait la ligne de départ se situait le hangar à podracer tant convoité. L'entrée principale était encore ouverte sur la piste et régulièrement, des droïdes de maintenance aux formes diverses et variées voyageaient entre les séries de paddock des pilotes et l'intérieur du hangar, transportant moult matériel de réparation. Le Falleen crut distinguer plusieurs hommes armées, des Klatooinien, des Weequay et des Gamorréen en grand nombre pour surveiller les alentours. Ils n'avaient guère le choix et probablement que Kalen l'avait comprit lui aussi :

- « On va essayer de se faufiler par la tribune, l'entrée principale du hangar est trop bien gardée pour garantir quelconque discrétion. »

Ils se mirent alors en chemin, étrangement, la descente lui parut plus simple que la montée et le Jedi bondit à la toute fin de son périple pour rapidement franchir les dix derniers mètres qui le séparait du sol sablonneux. Suivi de son Padawan, il longea les murailles d'ivoire servant à surélever les tribunes et dés qu'il le put s'engagea dans un petit escalier afin de rejoindre la foule. Celle-ci était si hétéroclite que Leto aurait put jurer qu'il y avait toutes les races connues de la Galaxie réunies en quelques centaines de mètres au carré, c'était époustouflant. Cependant, aucun d'entre eux ne semblait faire attention à la présence des deux Jedi, bien trop absorbé par les enjeux de la course qui se déroulait sous leur yeux ébahis. Plusieurs minutes plus tard, Leto et Kalen arrivèrent enfin au terme de leur parcours à travers les tribunes. Au delà d'un petit muret haut d'un mètre s'étendait le toit plat et vide du hangar, construit dans la même pierre blanche et épaisse que les maisonnettes des villes de cette planète. Dans le coin nord-est du bâtiment, Leto perçut plusieurs ouverture vitrées menant à l'intérieur. Il enjoint alors Kalen à ne pas le lâcher d'une semelle et bondi souplement sur le toit de l'édifice. À partir de cet instant, se plongeant de seconde en seconde un peu plus dans la Force, il parvint à juger que jusqu'à maintenant, personne ne les avaient remarqués. Une fois à niveau des ouvertures, Leto tapota le verre pour juger de sa résistance et de sa véritable nature et confia son verdict au Nautolan :

- « C'est du transparacier, nous n'arriverons pas à passer au travers, il faut utiliser nos sabres. »

Figurant parmi les matériaux les plus communs de la Galaxie, le transparacier est un alliage de plusieurs métaux et de verre, dont l'un des plus importants est la lommite, qui prend son nom de la planète Elom, lieu où l'on découvrit pour la première fois ce minerai. Leto activa son sabre et s'assura que son Padawan était prêts à réagir très rapidement si il le fallait puis effleura la verrière de la pointe de sa lame. Aussitôt, le transparacier éclata en mille morceaux tranchants qui s'écrasèrent au sol plusieurs mètres plus bas. Leto temporisa plusieurs secondes, et au vu du calme ambiant et du manque flagrant de réaction de quiconque alentours, il n'était pas bête de penser que ce capharnaüm était finalement passer inaperçu. N'omettant pas de jeter un œil au préalable, le Jedi s'infiltra enfin dans le hangar. Son point de chute était un petit coin d'ombre situé derrière un vieux podracer totalement obsolète et d'ailleurs généreusement dépouillé de bon nombre de ses composants principaux. Il ne restait plus qu'une carcasse sans vie, poussiéreuse et dont la peinture s'était écaillée depuis longtemps. Au delà de l'appareil, à plusieurs mètres de là, sur un char à répulsion reposaient deux gros éléments cubiques dont certaines parois extérieures étaient serties de multitudes de prises, boutons, interrupteurs et interfaces tactiles ou pas. Leto reconnu instantanément les ordinateurs qu'ils recherchaient depuis tout ce temps. Mais sa joie, si tant est qu'il fusse réellement heureux de sa petite victoire, fut de courte durée lorsqu'il discerna des individus faire leur apparition d'une porte dérobée.

Il y avait quatre hommes qui à en juger par leur arsenal et leur accoutrement faisaient partis du cartel, l'un d'eux, un bel homme, à première vu Humain, avec une fine cicatrice au menton et vêtu d'un pantalon moulant et rapiécé de couleur grise était celui que Leto et Kalen avait déjà entendu lorsqu'ils s'étaient infiltrés dans les tribunes privées. À ses côtés un autre individu, accompagnés de trois subalternes tous en vêtements noirs, avec bérets, et insignes rouges, oranges et mauves en forme de croix et de rectangle épinglés sur leurs cols ou sur leurs poitrines. Tous portaient au moins une arme, des fusil blaster pour les criminels, des pistolaser pour les hommes en noirs. Celui à qui s'adressait l'homme à la cicatrice était un gradé d'un certain âge, une fine moustache noire traversant son visage osseux, ses yeux vifs examinaient les alentours tandis que ses lèvres émaciées délivrées un sourire narquois et cruel. L'homme à la cicatrice désigna de la main sa marchandise lorsqu'il s'approcha des ordinateurs.

- « Les impériaux sont déjà là, je crois que ça va se compliquer. » Le Falleen intima à son élève de se faire plus discret encore pendant qu'il réfléchissait à la situation. Désormais, cette dernière était beaucoup trop dangereuse pour qu'il laisse le loisir à Kalen de prendre les décisions seul. Ils avaient plusieurs possibilités. Soit attaquer de suite et risquer d'alerter les autres brigands alentours, ce qui pourrait devenir problématique sur la longueur. Soit laisser les impériaux s'emparer des ordinateurs et tenter de leur chaparder par la suite. Mais cette seconde solution n'était pas des plus viables selon le Jedi sans savoir quel serait l'effectif de combat impérial. Si les Jedi attendaient que les impériaux se soient emparés des ordinateurs pour tenter de les récupérer et qu'ils tombent sur toute une armée, évidemment qu'affronter un cartel tout entier de gangster deviendrait soudainement plus raisonnable, mais en tout les cas, il serait trop tard. Pire encore, maintenant que l'Empire avait été inclus dans l'équation, Leto craignait la présence dans les parages de Guerriers ou de Seigneurs Sith. Tout cela avait commencé dans les bas-fonds de Coruscant où des Jedi étaient parfaitement à même de maitriser la situation. Mais en très peu de temps ce jour, le potentiel de dangerosité des évènements avait explosé. Personne n'était plus mortel pour les Jedi que les Sith, les adeptes du Côté Obscur.

Il soupira avant de défaire sa lourde bure de ses épaules.

- « Nous n'avons pas le choix. Regretta-t-il. Nous devons récupérer les ordinateurs et fuir, les gangsters à l'extérieur ne remarqueront peut-être pas les échauffourées. Si les impériaux s'emparent de cette technologie, nous ne pourront plus rien rattraper sauf si nous sommes décidés à affronter un régiment complet de soldats... Reste prêts de moi. »


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Dans sa colère contre l'Empire, le chef des opérations finit par nous révéler, sans le savoir, la localisation de notre objectif : le matériel de haute technologie. Les menaces de l'Empire semblent être du bluff selon mon maître, mais j'ai tout de même l'intime conviction que des impériaux ne sont pas loin, et qu'ils ne sont pas venus les mains dans les poches. Depuis notre arrivée sur le circuit, je sens que le danger approche, que l'ombre resserre son étau sur nous.

J'ai un mauvais pressentiment.

Mon maître ne perd pas de temps, il souhaite que l'on se rende immédiatement au hangar à podracer, là ou nous attend ce que nous sommes venus chercher. Bonne idée. Je le suis en tachant de rester discret et silencieux sur le chemin du retour permettant de quitter ces conduits d'aération.

Une fois à l'extérieur, nous prenons le temps d'observer la piste en hauteur, perchés sur notre rocher, afin de localiser le fameux hangar. Ça y est, nous le voyons, il est là-bas, non loin des tribunes et de la ligne de départ. Et l'entrée est bien gardée... Mon maître propose que nous passions par les tribunes pour éviter toute la garde postée à l'entrée : je me contente d'hocher la tête et de le suivre dans la descente du rocher. C'est bien là la seule chose à faire. Si autant de gardes sont encore postés, c'est que la transaction n'a pas encore eu lieu, et que le matériel de haute technologie est forcément situé encore dans ce hangar. Nous touchons au but, mais la mission se complique.

Rapidement, mais toujours dans un souci de discrétion, nous rejoignons les tribunes et circulons à travers la foule passionnée par la course qui se déroule ici. Même si l'organisation de ces courses est tenue par des criminels et des corrompus, cela me remet un peu de baume au cœur de voir des gens sourire, s'exclamer et rire. Un nouveau souffle qui me sort de l'apnée un instant, pour me permettre d'y replonger lorsque nous approchons du bord de la tribune. Je ne m'attarde plus sur des visages, je me reconcentre sur notre mission d'importance capitale.

Il nous faut enjamber un petit muret pour rejoindre le toit du hangar. Pendant que mon maître ouvre le chemin, je surveille les alentours et le public, qui par chance ne semble pas remarquer notre manège, absorbé par la course. J'en profite pour franchir le muret à mon tour. Nous voilà sur le toit. Nous apercevons une infrastructure vitrifiée qui pourrait nous servir à pénétrer à l'intérieur même du bâtiment. En s'approchant, mon maître s'aperçoit qu'il s'agit de transparacier. Son nom suffit à comprendre qu'on ne le briserait pas avec de simples coups. Maître Vorkosigan me regarde tout en attrapant son sabre. Une nouvelle fois, je hoche la tête et surveille les alentours tandis qu'il brise le transparacier avec son sabre. Le brouhaha ambiant semble empêcher quiconque d'entendre l'activation du sabre laser, ni le brisement de la verrière en mille morceaux qui viennent s'abattre sur le sol ensablé en contrebas. Après un instant d'attention, mon maître range son sabre, et nous finissons par sauter dans le bâtiment, à travers la brèche que nous venons de créer.

Nous chutons à proximité d'un vieux podracer qui semble clairement avoir fait son temps. Il constitue néanmoins une cachette idéale, car peu de temps après nous, c'est au tour de plusieurs hommes d'entrer dans le hangar, par une porte dérobée située à l'autre bout du bâtiment par rapport à notre position. Nous prenons le temps de les observer. Il y a sans doute le chef ainsi que son sous-fifre que nous avons entendu discuter tout à l'heure. Par contre, mauvaise nouvelle... Des impériaux sont déjà là. Il semblerait que l'heure de la négociation soit venue. Ils se sont finalement montrés aussi rapides que nous...

Non loin d'eux, sur un char à répulsion, se tenait notre objectif. L'équipement était là, nous le touchions enfin des yeux. Mais il était aussi situé tout près du danger. Au total, 8 hommes armés se tenaient à proximité, si l'on omet de compter tous ceux qui se trouvent à l'extérieur du hangar. C'est encore bien plus risqué que notre précédente confrontation. Comment faire ?
Deux solutions s'offrent à nous, y aller maintenant malgré le danger, ou attendre un autre moment plus propice, en prenant le risque qu'il n'y en ait pas et qu'au final, l'équipement finisse par être impossible à récupérer. Mon maître finit par choisir la première option. Je le vois retirer sa bure. Soupirant, je l'imite, réfléchissant à la manière de procéder.

Malgré notre entraînement de Jedi, nous ne sommes pas invincibles. 8 hommes armés, dont 4 bien entraînés puisqu'il s'agit d'impériaux, ça fait beaucoup. En vérité, j'ai l'impression que nous sommes dans une impasse, ça me paraît trop compliqué. Mon maître, lui, semble un peu plus confiant que moi sur nos chances de réussite, je décide donc de lui faire confiance, comme toujours. Je dois me concentrer.

Déchargés de notre bure, nous empoignons nos sabre lasers. Après tout, les impériaux sont déjà là... Le temps de la diplomatie ne viendra jamais. Si l'on se présente désarmés, ils nous tueront surement. Mieux vaut profiter de l'effet de surprise pour éviter tout désagrément. Dans un premier temps, je décide d'écouter mon maître et de rester près de lui pour le couvrir. Mais pendant un instant, je pose mon regard sur la porte par laquelle sont arrivés les impériaux. Il va falloir la surveiller... S'ils décident de sortir pour donner l'alerte aux autres gardes situés à l'extérieur, on est foutus.

Sortant peu à peu de l'ombre, nous marchons d'abord, approchant autant que les ténèbres ne nous permettent de le faire. En peu de temps, nous finissons par être à découvert, et nos ennemis finissent par nous repérer.


Thème de la scène - Passons à l'action


" Chef, c'est... "

" ... Bordel. Comment ont-ils fait...? "

Le chef des gangsters semble un peu décontenancé par notre arrivée. Les impériaux, eux, réagissent assez mal à notre présence. Ils dégainent immédiatement, bientôt imités par les gangster armés.

" Au nom de l'Empire Sith, lâchez vos armes et rendez vous, Jedi ! N'avancez pas plus, où nous tirerons ! "

L'instant d'après, nos lames apparaissent à nos cotés dans un bruit caractéristique, achevant de nous extirper des ombres en nous éclairant légèrement. Et déjà, nous nous ruons sur notre ennemi, aussi rapides, agiles et disciplinés que possible.

Tout s'accélère à une vitesse folle. Les impériaux sont sur notre gauche, non loin du char à répulsion, tandis que les bandits du cartel sont à notre droite. Mon maître décide de se concentrer sur les impériaux, et je comprends immédiatement mon rôle dans le combat : couvrir ses arrières. Alors que son sabre commence à s'abattre sur les impériaux et à parer leurs tirs, je me place entre lui et les gangsters, dans son dos. Ces derniers me tirent dessus, et je décide alors de temporiser à l'aide d'un Bouclier de Force. Je serre les poings, me concentrant au maximum pour maintenir ce champ de Force qui m'a déjà sauvé la vie plusieurs fois, et que j'ai acquis de manière innée avant même de devenir un Padawan.

Mes adversaires ne me ménagent pas. Ils me tirent dessus sans cesse, de manière frénétique. Très vite, je peine à maintenir mon Bouclier de Force, et j'espère de toutes mes forces que mon maître parvient à s'en tirer de son côté. Heureusement, cela semble être le cas. Je ne m'attarde pas sur la façon dont il a réussi à neutraliser la menace impériale, et me contente de soupirer brièvement de soulagement lorsque je le vois faire face aux gangsters, à mes côtés. Sa maîtrise de la Force et son talent de bretteur ne cesseront jamais de m'impressionner.

Nos agresseurs restants sont en ligne face à nous. Mon maître s'élance sur une des extrémités de cette ligne. Dissipant mon Bouclier de Force, je me remets en garde avant de me jeter sur l'autre extrémité. Les opposants ne sont pas si éloignés que ça de nous, nous arrivons à leur hauteur avec quelques foulées. J'ignore ce que décide de faire mon maître avec son adversaire, mais pour ma part, je me contente de désarmer mon adversaire en appliquant de nouveau une marque de contact sur sa main avec le bord de ma lame : la marque " Shiim ". Son arme est pulvérisée, et sous l'effet de la surprise et de la brûlure à la main, il se met à genoux, à ma merci. Il ne reste plus que le chef et son sbire. Mais contre toute attente, le chef lâche son arme, et son second l'imite donc.

" C'est bon, ça suffit. On a compris, vous avez gagné. "

Je ne désactive pas mon sabre laser pour autant. Je place le chef du cartel en joue, à la merci de mon sabre que je tends vers lui. Maître Vorkosigan, quant à lui, se presse vers le char à répulsion, se chargeant de le mettre en marche et d'activer le coupleur d'énergie reliant le char à sa cargaison.

" Ouvrez la porte du hangar. "

" Vous pensez vraiment pouvoir vous en tirer comme ça ? "

" Eh bien... si vous voulez vraiment mon avis, jusqu'ici, on s'en est plutôt pas mal tirés, non ? "

Je n'avais rien à répondre au sbire de cet homme avec qui j'ai discuté tout à l'heure, mais cette fois-ci, mes nerfs commencent à lâcher, et contre cette racaille qui s'en prend aux innocents, profite de la misère et de l'absence de la République pour monter un business illégal sur le dos des gens qu'il opprime et qui constitue une menace même pour ses propres employés, ma patience risque de rencontrer plus rapidement ses limites. Je le regarde dans les yeux sans baisser le regard. Je ne devrais être qu'un être de paix, mais je ne peux m'empêcher de ressentir du mépris et du dégoût face à ce genre de personne.

" Le pire vous attend, dehors. Mais admettons que vous parveniez à vous en sortir... Tu n'es pas invincible, Jedi. Je me suis déjà débarrassé de gens de ton espèce. Si jamais tu quittes la Bordure Extérieure, je ne te conseille pas d'y retourner... Je finirai par te retrouver. "

" Vous avez volé du matériel appartenant à la République, et maintenant vous menacez un Jedi de représailles. Vous aggravez votre cas... du coup, cette menace marche dans les deux sens. Si j'apprends un jour que vous vous situez sur un des territoires de la République... Je viendrai personnellement vous chercher. Offrez-moi donc ce plaisir de pouvoir vous coffrer et de mettre à mal votre cartel. "


L'humain à la cicatrice sur le menton sourit légèrement, le regard défiant.

" Alors, c'est à celui qui s'exposera le premier, gamin. Dès que tu auras franchi la porte de ce hangar, notre petit jeu commencera. "

" Ouvrez la porte du hangar. "

Je n'ai pas peur, et je n'ai pas envie de continuer à discuter avec cet homme. Je réitère ma demande avec plus d'insistance, pour bien faire comprendre que je n'ai pas plus de temps à perdre avec cet énergumène.

" Kairn, fais ce qu'il dit. "

" Vous venez avec moi. "

" Quoi ? "

" Avancez. "

Le deuxième humain s'exécute et se dirige vers les commandes pour ouvrir la porte du hangar. Le chef s'avance alors, et je le maintiens en joue avec mon sabre. Je commence alors à marcher à reculons, ne quittant pas les bandits des yeux, constamment aux aguets. Je finis par rejoindre le char à répulsion, et je m'installe aux côtés de mon maître. Mais je reste debout sur mon siège, car je sais déjà ce qui va se passer.

" Mettez-vous à coté de moi, et avancez, les mains bien en évidence. "

La lame bleue de mon sabre laser est toujours pointée vers l'humain, qui prend place non loin de moi, à coté du char. La lumière écrasante du jour tatooinien envahit peu à peu l'intérieur du hangar, au fur et à mesure que la porte du bâtiment s'ouvre. Le char commence alors à avancer, et mon otage également, les mains en l'air.

Le char à répulsion commence à pointer le bout de son nez à l'extérieur du hangar. Les nombreux gardes présents se retournent, s'attendant probablement à voir les impériaux partir avec les ordinateurs. La surprise sur leurs visages est de taille lorsqu'ils nous aperçoivent, nous et leur chef à notre merci !

" Ne tentez rien d'imprudent, où il en fera les frais. "

" Dans votre intérêt, écoutez-le. "

Je ressens du mépris dans sa voix. Je ne vois pas son regard, mais il doit être tout aussi aimable. C'est comme s'il s'attendait à ce qu'un des gardes tente sa chance. Il n'aime pas ceux qu'il emploie, et ils ne l'aiment pas non plus, sauf qu'ils n'ont jamais pu le montrer. Hors, cette fois-ci, c'est lui qui est à la merci de quelqu'un d'autre. Je ne peux m'empêcher de sourire à cette pensée. Peut-être que le fait d'être blessé dans son ego le fera réfléchir.

J'aperçois cependant une brèche dans mon plan. Parmi les gardes se trouvent d'autres impériaux, qui eux n'ont aucun compte à rendre au chef du cartel. J'entends leurs messes basses d'ici.

" Il faut prévenir le Seigneur... "

" Si j'en vois un tirer sur les ordinateurs, il en répondra directement devant le Seigneur. "

" Tirez sur le pilote ! "


Une voix finit par s'exclamer. L'ordre a été donné, et je dois réagir. Je commence par me débarrasser de mon otage, qui ne nous sert plus à rien, en le poussant du pied.

" Fichons le camp, Maître ! "

Mon maître commence alors à accélérer, il faut partir le plus vite possible. Des tirs commencent à parvenir jusqu'à nous. Restant debout, je parviens à parer ceux qui sont destinés à blesser mon maître. Je suis d'abord surpris , car il n'y a pas autant de tirs que cela, mais je finis par comprendre qu'ils ont peur de toucher les ordinateurs, car nous devenons de plus en plus difficiles à viser au fur et à mesure que nous prenons de la vitesse.

Cette fois-ci, la foule présente a fini par détourner son attention de la course, en entendant les tirs de blaster, et elle commence à paniquer. Si le chaos engendré peut les retarder, c'est tout à notre avantage.


Thème de la scène - Plongée dans le chaos


Mon regard s'attarde néanmoins sur une personne vêtu d'une bure noire, non loin du hangar. Je ne vois pas son visage, caché par un masque étrange... Mais dès l'instant ou je pose mon regard sur lui...

Je me sens vaciller. Ma perle sur mon front me brûle ! J'essaie de poser ma main dessus, mais elle me brûle également les doigts. Une brûlure... froide.

Je pose un genou sur mon siège, comme sonné. Je vois trouble... Les mêmes symptômes que tout à l'heure, dans la navette... C'était donc ça ?

L'être noir nous regarde partir, puis je crois l'apercevoir enfourcher un speeder et se lancer à notre poursuite. Nous allons vite, mais son speeder semble être plus rapide que notre char à répulsion... L'ombre se rapproche. Je la fixe comme je le peux, à travers ma vue trouble. Au fur et à mesure qu'il se rapproche, l'ombre grandit. Je crois entendre des cris de monstre au loin, ainsi que des pleurs de femmes et des supplications fantomatiques. Je me sens comme happé vers lui. J'ai froid. Je ressens une colère volcanique, une tristesse infinie sous forme d'une mer déchaînée de larmes, une peur aussi glaçante que le vide de l'espace. Mon esprit est noyé. En un instant, je suis plongé dans les ténèbres, aveuglé. Je m'écroule face contre mon siège, lâchant mon sabre qui manque de tomber du char mais qui finit à mes pieds. Paniqué, je pleure, mais je ne sens pas mes larmes sur mes joues. Je ne le vois pas, mais la perle sur mon front a perdu tout éclat. Elle est devenue noire.

" Maître, où êtes-vous...? Par pitié... "

Je veux crier, mais je n'en ai même pas la force. Je supplie mon maître de me tirer de là. Je ne sais même pas s'il est là. Je suis seul, perdu dans les abysses embrumées.

Pour la première fois de ma vie, je suis confronté aux ténèbres. Pour la première fois... je suis confronté à un Seigneur Sith. Maître Vorkosigan avait donc raison... C'est affreux.

L'ombre chaotique se rapproche de plus en plus... Elle montre de grands crocs. C'est comme si elle voulait me dévorer. Est-ce que je vais mourir...?
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L'assaut fut lancé. Les deux Jedi activèrent leurs sabre-laser de concert, tel deux mains d'un même être qui agiraient ensemble. En se dirigeant vers les impériaux, le maître avait tout naturellement fait comprendre à son jeune partenaire quelle cible il avait choisi. Se faisant, il envoyait ce dernier faire face à l'autre groupe. La raison en était simple, Leto estimait que des soldats impériaux, surtout accompagnés d'un gradé seraient plus difficile à contenir qu'un groupe de mercenaires plus malhonnêtes que compétents, d'autant que Kalen avait déjà prouvé sa valeur face à de tels individus de piètre performance. Et pourtant, le potentiel de ses adversaires n'était pas si fantastique que cela. Dès la première seconde, un des quatre fit l'erreur d'opter pour le corps à corps plutôt que de prendre position en retrait et tirer. Il leva la crosse de son fusil blaster et l’abattit violemment sur sa cible. Trop tard, la porté du Jedi armé de sa lame verte était trois fois plus grande, le soldat impérial fut transpercé de part en part. Dans la précipitation, un second soldat chuta en arrière après avoir glissé sur une pièce détachée de podracer située sur son chemin. L'officier tira son pistolet et se joint avec le soldat restant et ils tirèrent. Leur force scindée en deux ne furent pas suffisant pour freiner le Maître Jedi dans son avancé inexorable. Les soldats durent battre en retraite, l'officier s’écarta, mais le soldat encore debout ne le fit pas et en un éclair finit par perdre son avant-bras avant de se rouler de douleur au sol. Le soldat au sol se ressaisit et tira à son tour, son tir fut instantanément dévié par un grand fauchage horizontal exécuté par le sabre-laser du Falleen et son trait d'énergie revint à son expéditeur. À cette distance, son casque ne put encaisser convenablement l'impact et la coque fut transpercée, atteignant le visage du tireur qui mourut sur le coup. Ne restait plus que l'officier qui cherchait du regard où s’abriter. Il recula de plus belle, s'agitant et trépignant lorsque le Jedi leva la main vers lui pour faire s'envoler un bout de tuyère métallique qui lui atterrit en plein front. L'officier tomba, assommé. C'en était déjà finit d'eux.

L'effet de surprise avait été primordial dans l'opération, et ça avait parfaitement réussi à Leto.

Et contrairement à ce qu'il aurait pensé, les mercenaires s'étaient révélés plus dangereux que les impériaux, probablement mus par le fait qu'il y avait leur vie en jeu, ou de l'argent, beaucoup d'argent … Toujours est-il que leur barrage de feu aurait dissuadé quiconque d'approcher, c'était sans compter que la Force et la lame d'un sabre-laser bien manié pouvait apporter une défense virtuellement infranchissable. Leto rejoignit son Padawan et se lança à l'assaut d'un des criminels pour le soulager. Il tira, plusieurs lasers furent repoussés, explosant de toutes part à travers le hangar à Podracer, déclenchant fontaines d'étincelles et petites explosions lorsque les lasers percutaient les parties électroniques des appareils de course alentours. Puis arrivé à porté, le Jedi puisa dans la Force pour priver son adversaire de son arme, le fusil blaster passa d'une main à l'autre, et démuni, le criminel ne put réagir à temps. Un vigoureux coup de poing du gauche eut raison de lui, il tomba à la renverse, à son tour assommé. Sur les cinq adversaires que Leto avait affronté ici, deux d'entre eux seulement avaient gardés la vie sauve, ce qui était bien trop par rapport à ses habitudes de combat.

Une fois le calme un tant soit peu revenu, Leto se précipita vers ce qui était la cible initiale de son élève et lui-même. Il ne fallait pas perdre de temps, et quand bien même ils avaient sut maitriser la situation avec beaucoup plus de facilité qu'il ne l'aurait crut, ils n'avaient pas put empêcher que beaucoup de bruit soient créé. Il craignait que d'autres sbires du cartel ne débarquent, alertés par tout ce capharnaüm. Il n'aurait peut-être pas de mal à lutter contre quelque artilleurs de plus, mais si les puissants gardes Gamorréens vus en grand nombre à l’extérieur du hangar s'en mêlaient, cela allait tourner au véritable pugilat. Et qui sait quelle erreur pourrait-il commettre dans la précipitation, comme ce fut le cas pour ce malheureux soldat impérial qui avait finit le visage littéralement explosé par son propre tir de blaster. Leto ne tenait pas à éprouver ses capacités de combat qu'il connaissait de toute façon que trop bien.

- « Tiens les en respect, Kalen. Souffla-t-il avant de prendre place dans la cabine de conduite du char à répulsion transportant les ordinateurs de bord militaire.

Après avoir vérifié que l'ensemble fonctionné correctement et après avoir remit en charge les faisceaux à induction, Leto mit en branle le moteur de l'engin.

- En avant, nous prenons celui-là avec nous, si ils nous causent des problèmes dehors, il nous sera utile. »

Puis une fois que le Nautolan eu prit place, le maître fit aller l’engin à répulsion. À allure très modérée de façon à ce que son apprenti puisse garder l'équilibre tout en maintenant en joue son prisonnier juste à coté de lui. Celui-ci transpirait à grosse goute mais son visage était toujours aussi provocateur, ses yeux brillaient d'une colère que Leto devinait comme bouillonnante. Il n'était pas bête et avait sut se rendre à temps, mais s'il avait eu un tout autre choix, comme celui d’étriper les Jedi de ses propres mains par exemple, il n'aurait pas hésité.


Thème musical de la scène


Sans grande surprise, l'extérieur et les alentours du hangar étaient occupés par les impériaux en nombre, au loin, Leto parvint à voir une navette de transport, preuve qu'ils devaient être au bas mot une trentaine ici si jamais l'engin avait contenu le maximal de sa capacité en unités armées. Au fur et à mesure, Leto accéléraient, pressant le pas du brigand aux cotés de l'engin, la tension était palpable et Leto estimait qu'il avait extrêmement mal préparé son plan. Lui qui d'ordinaire ne laissait que peu de chose au hasard, il aurait dut savoir que les alentours étaient surveillés plus que par de simples gangsters. Heureusement, le coup de bluff accompli en tenant en respect l'homme à la cicatrice avait réussi juste assez de temps pour permettre aux deux Jedi de parcourir une distance raisonnable de l'entrée du hangar. Mais les troupes impériales présentes sur les lieux, contrairement aux criminels, n'hésitaient pas à suivre le mouvement au pas de charge. Leto vit même un canon blaster à répétition placé sur trépied se tourner vers son embarcation lorsque Kalen affirma qu'il fallait fuir. Leto ne savait pas ce qui l'avait fait se précipiter si soudainement, lui qui semblait avoir la situation bien en main, mais il ne se fit pas prier pour mettre les gaz.

Très vite, une tempête de tir de blaster traversèrent le désert, Kalen dut user de son talent inné pour le Soresu afin de protéger son embarcation, mais la vitesse de déplacement du speeder permit aux deux Jedi de pénétrer dans le désert très rapidement. Les soldats impériaux étaient hors de portée. Au bout d'une minute de course à travers l'océan de sable, Leto fut le premier surprit de constater que personne ne s'était lancé à sa poursuite, ce qui lui paraissait étrange. Il était encore possible de récupérer les ordinateurs par la force, il pensait largement suffisant les impériaux pour lui causer du tord, et il savait que l'officier en était convaincu. Alors pourquoi ne tentaient-ils pas de se lancer à l'assaut des Jedi ? Le Maître comprit alors pourquoi Kalen avait précipité les choses... du coin de l’œil, il vit son Padawan vaciller, se lovant désespérément dans le creux du siège qu'il occupait. Leto poussa les moteurs du speeder jusqu'à leur limite et retint Kalen par le haut de sa tunique puisqu'il manquait de se laisser tomber sur le côté. Son visage était reluisant de sueur plus que de raison, ses yeux fermés, il était très agité, son front était chaud et des spasmes manquaient de lui parcourir le torse. Il gémissait et implorait. Puis Leto eut un choc, comme si on l'électrocutait avec un coupleur d'énergie géant. Sauf que ce n'était pas son physique qui en faisait les frais, c'était son esprit. Un voile sombre vint se déposer sur sa vision, sa liaison avec la Force fut comme parasitée, et il ressenti un froid intense. Il plaça nerveusement la paume de sa main sur le visage de son apprenti et reçu toute la brutalité de la détresse de ce dernier. Kalen le suppliait. Un Seigneur Sith était ici, et il était suffisamment puissant pour plonger un Padawan dans un état quasi cataleptique et bouleverser les sensations d'un Maître. Aucun autre individu dans la Galaxie était capable d'engloutir les environs dans un tel état de chaos en pervertissant la Force. Cela ne faisait aucun doute.

Leto dut accomplir un gros effort pour distiller un peu de lumière afin de lutter face à cette ombre grandissante, comme si les soleils jumeaux de Tatooine eux-même commençaient à périr et à atténuer leur puissants rayons lumineux. Essayant de transmettre un peu de sa quiétude et de sa confiance à son élève afin de l'apaiser, il dirigeait le speeder vers l'entrée de la cité de Mos Esko lorsque sont comlink retenti. Lâchant le guidon un instant, il en prit possession et constata que la petite diode située à l'arrière de son appareil clignotait.

- « Par la Force, non ! » Éructa-t-il avec autant de surprise que de dépit.

Son vaisseau Aurek venait d'être endommagé, peut-être même littéralement détruit, le signal d'alarme relié à son comlink le prouvait. Il senti l'étau instantanément se resserrer, c'était un coup des impériaux qui n'avaient pas manqués de prendre possession de l'astroport de Mos Esko, à n'en point douter. Il n'était plus question de revenir à l'astroport, la ville serait certainement cernée par les troupes impériales, les rues bloquées et les avenues sévèrement gardées, un véritable guet-apens ! Le Falleen braqua son appareil, manquant tout juste de faire tomber les ordinateurs qui étaient bringuebalés sur le chariot à répulsion et maintenus en place tant bien que mal par un système de verrou magnétique. Puis il entreprit de contourner la cité lorsqu'il aperçut, en contre-bas d'une dune de sable ses murs d'enceinte d'adobe.

■ ■ ■

Au delà de cet océan de sable, en dehors de la cité, sous les astres diurnes jumeaux trônait le Defender de la République. Dans la cabine de pilotage, le dos bien calé dans son siège, les jambes tendues et les talons levés sur sa console de commande, Walter Damz, un ancien contrebandier Corellien. Vêtu d'un haut de tunique couleur crème, d'un veston de cuir rapiécé noir et d'un pantalon de toile qui avait visiblement vécu bien des choses, l'homme s'était mit au service de la République après avoir été sauvé d'une morte certaine par deux Jedi. Un Falleen sévère et un Nautolan idéaliste. Portant la repentance dans ses yeux, on devinait qu'il n'est pas réellement malhonnête, qu'il n'a jamais été tout à fait né pour ce genre de métier. Aventureux, certes, mais avec des valeurs et un code d'honneur. L'homme d'une trentaine d'année se prélassait au souffle frais de la climatisation de son vaisseau flambant neuf avec lequel il avait déjà l'habitude de voyager à travers la Galaxie quand bien même lui et ses deux sauveurs ne se connaissaient que depuis quelques mois. Il avait déjà englouti une pleine cargaison de Lum de Chandrilla, une boisson alcoolisée pétillante et de couleur bleutée. Seulement parce qu'auparavant, il avait déjà siroté son stock de bière Corellienne, car n'est pas Corellien celui qui n'aime pas cette bière. Entre temps, il avait put flâner sur l'Holonet, car le Defender était relié au réseau à la recherche des derniers potins galactiques et au détour de quelques photos de charme avaient put commander un nouveau pistolet blaster de chez BlasTech Industries. C'est qu'il patientait après le retour du jeune Nautolan depuis plusieurs heures désormais, bientôt une après-midi complète, lorsqu'il eu la force d'ouvrir un œil pour regarder ce qui se passait à travers le hublot de la cabine de commande. Mauvaise surprise, il vit pas moins de quatre speeder de transport de troupe s'aventurer aux alentours de son engin. Il se redressa en hâte et pendant qu'il activait avec précipitation les senseurs du Defender afin d'analyser les alentours et déterminer la nature et la quantité des forces ennemis, un ordinateur de bord émit quelque bip. C'était une communication qui tentait de s'établir. ''Merde'', marmonna-t-il avant d'appuyer sur le bouton d'ouverture du canal de communication, fébrile. Une voix qu'on devinait étouffée par un casque de soldat impérial s'éleva à travers le haut-parleur :

- « Ici le sergent Garay des forces armées impériales, votre vaisseau est cerné, nous savons que vous êtes allié à deux individus que l'Empire Sith considère comme ses ennemis. Une pause fut prise. Walter soupira et porta sa main sur son front. Il pensait que Kalen et Leto s'était fait avoir, et qu'il était désormais dans de beaux draps. Autant aurait-il préféré rester contrebandier dans ces conditions ! Rendez-vous sans résistance et nous vous laisserons la vie sauve. Je vous donne très exactement trente secondes pour sortir du vaisseau les mains en l'air ou nous vous ferons sauter avec votre engin. » Rupture de la communication. Walter soupira de plus belle. Pourquoi avait-il décidé de s'assoupir maintenant ? Cela ne faisait que trois petites minutes qu'il piquait un roupillon ! À moins que ça ne fasse trois longues heures... Il n'aurait eu aucun mal à bombarder ces maudits impériaux à grand coup de canon laser lourd, face à l'armement du Defender, leurs speeder auraient volés en éclats !

Pas le choix. Il déboucla son holster et laissa son pistolaser sur le bord de la console de cartographie avant d'emprunter la coursive de façon nonchalante. En activant le déverrouillage de la passerelle d'accès au vaisseau, il éructa. Diable qu'il faisait chaud à l'extérieur, et agréablement frais dedans ! Il fit la mou, c'était vraiment la merde, et s'il était mit au arrêt par les impériaux, comment pourrait-il profiter de son tout nouveau blaster ? Celui qu'il avait payé plus de deux mille huit cents crédits ! Une véritable fortune pour ce genre d'appareil plus rependue encore dans la Galaxie que des Twi'Lek en petite culotte dans le repaire d'un Hutt libidineux. Il descendit la passerelle d'accès jusqu'à poser pied sur le sable ondoyant de Tatooine, et il fut très vite rejoint par deux soldats impériaux qui le mirent en joue, le fouillèrent et lui entravèrent les poignets à l'aide de menottes magnétiques.

À plusieurs mètres de là, l'officier observait la scène, il commanda le déploiement de ses unités tout autour du Defender, ordonna qu'on fouille l'appareil pour s'assurer qu'il n'y ait pas un système d'auto-destruction qui pourrait causer beaucoup de dégât et s'approcha de son lieutenant pour recevoir un bref rapport.

- « Que faisons nous de lui, chef ?

- On le garde et on attend ici, le Seigneur Sith va nous rejoindre. L'autre tourna la tête, comme interloqué.

- Mais ! Je croyais que les Jedi allaient venir eux aussi, ne devraient-on pas partir tout de suite en détruisant le vaisseau ?

- Justement, non. C'est un ordre du Sith, on dirait qu'il a un plan très particuliers et il a exigé de s'occuper personnellement des Jedi. Nous, nous devons seulement prendre possession du vaisseau. L'autre haussa les épaules.

- Il veut s'occuper des Jedi ? Ha ! Je demande pas mieux, j'irais pas me frotter à ce genre de cinglé, avec leurs épées bizarres et tout leurs baratins de magicien … L'officier secoua la tête, incrédule.

- Abruti. Tu peux disposer. Il avait vu de quoi était capable le Seigneur Sith. Et il avait tenu le même discours que le bidasse auparavant. Mais depuis qu'il avait comprit quel genre de pouvoirs terrifiants et mystérieux un manipulateur de la Force pouvait détenir, plus jamais on ne le reprendrait à traiter ces gens là de cinglé ou de magicien …

Un bruit de moteur survint, l'officier leva les yeux et constata l'arrivé du Sith sur une motojet, il dévala furieusement une grande dune de sable avant de ralentir sa progression et venir à la rencontre du sergent.


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Thème du post - Eveil et réflexions, à l'abri du désert


Le monstre, qui cherche à m'engloutir tout entier, est soudain transpercé par un vif faisceau de lumière. Il essaie tout de même de reprendre contenance et de m'attraper, mais rapidement, c'est tout un tas de faisceaux qui le pourfendent de part en part. Dans un dernier râle d'agonie, l'ombre géante explose dans un torrent de lumière d'abord aveuglante. Puis, cette lumière s'estompe partiellement pour laisser place à une sorte de petite étoile à la lumière douce et chaleureuse. Intrigué, je m'en approche, flottant dans le vide. Et au fur et à mesure que je parviens à sa hauteur, elle devient plus grande, et bientôt, elle m'aveugle de nouveau...

Et alors, j'ouvre lentement les yeux, revenant à moi. D'abord, je vois flou, puis, peu à peu, je parviens à distinguer mon maître qui est au dessus de moi, à mon chevet, en quelque sorte. Sa main est posée sur mon front. C'est sans doute grâce à lui que j'ai repris conscience. Nous sommes à l'ombre, dans une cavité rocheuse, probablement une petite grotte. A l'extérieur, la lumière des soleils jumeaux de Tattoine se reflète sur les dunes et m'éblouit.

" Ou sommes-nous ? Que s'est-il passé...? "

Calme et patient, mon maître m'explique alors la situation. Nous sommes cachés. Les impériaux sont à notre recherche, car nous détenons toujours les ordinateurs, qui sont avec nous dans la grotte, sur le côté, toujours sur la remorque. Apparament, ils ont pris possession de Mos Esko et ont saboté le petit vaisseau avec lequel Maître Vorkosigan est arrivé sur Tatooine.

Sur ce constat assez critique de la situation, je ne vois qu'une seule issue : Le Défenseur. Walter. Malgré mes jambes un peu tremblantes, je parviens à me lever, et je regarde alors le ciel à l'extérieur, cherchant notre vieil ami à travers la Force en me concentrant. Il sembler aller bien, mais il est en situation de stress. Et désormais, non loin de lui, je ressens une nouvelle fois... le monstre.

" Je sens que Walter est en danger... le seigneur sith doit être tout près de lui, mais c'est étrange... ils ne lui font rien, il ne souffre pas. Je crois qu'ils nous attendent. Ils l'ont pris en otage. "

La situation est devenue assez compliquée, trop même. Je fais alors part de mes inquiètudes et de mes suggestions auprès de mon maître, en me retournant vers lui.

" Un cartel de malfrats, et maintenant tout un régiment impérial avec un sith à sa tête... Mos Esko est probablement sous leur contrôle, et ils n'attendent plus que nous. Mais je me demande s'ils nous attaqueraient. J'ai comme l'impression... qu'on veut nous livrer au sith. Je vois donc deux solutions... Soit nous tentons de les contourner et de contacter la République ou l'Ordre Jedi pour qu'ils nous aident, parce que la situation commence légèrement à nous dépasser... Soit nous nous rendons, et nous tentons notre chance face au Sith. Mais ça me parait très risqué. Même si on parvient à le vaincre, il y aura sans doute tout un tas d'impériaux autour qui ne voudront pas nous laisser partir si facilement. Et puis, ils pourraient reprendre les ordinateurs durant notre affrontement. "

Je marque une pause, tournant de nouveau mon visage vers l'extérieur. Je dois me baisser un instant, car une troupe impériale se déplaçant en speeder passe non loin de notre position. Je reprends ensuite une posture normale, mais quelque chose me tracasse. Je sais très bien que mon maître va le sentir, alors j'en fais part directement.

" Ca va être... mon premier combat contre un seigneur sith. Et après ce que je viens de subir... Je ne sais pas. J'ai un peu peur, et je crains qu'il n'utilise cette émotion contre moi. J'aimerai vraiment vous aider à le combattre, maître. Mais d'un autre côté, je n'aimerai pas être un fardeau pour vous, si jamais ça tourne mal. Vous aviez raison, en tout cas, sur Ondéron... quelle sensation horrible. "

Je retourne alors m'asseoir au fond de la grotte, cherchant à apaiser mon esprit. Je sais que me confier à mon maître va m'aider à y parvenir.

" Ma perle, sur mon front... Je crois qu'elle possède un lien fort avec la Force. Elle m'a fait ressentir l'aura froide du Sith, de manière complètement démesurée. Du moins, c'est une théorie... A son contact, elle était tellement froide qu'elle me brûlait, et j'ai eu une hallucination. Je la suspecte d'en être à l'origine. Je suis déjà trop émotif pour un Jedi de base... J'ai peur qu'elle ne devienne un handicap contre... ce monstre. "

Je regarde alors le sol ensablé, mes propres paroles me font réfléchir. Je constate que la peur s'est emparée de moi, et c'est quelque chose que j'ai du mal à supporter. Je fronce les sourcils et essaie de m'armer de courage.

" Mais si je ne parviens pas à en affronter un aujourd'hui... Je ne le ferai jamais. A quoi bon espérer devenir un chevalier Jedi, et un Gardien qui plus est, si je reste tétanisé au moment crucial... je dois le faire. Je ne veux pas rester en retrait. "

Je cesse alors de parler, laissant la parole à mon maître, car il sans doute pas mal de choses à répondre à tout ce que j'ai dis. De toute façon, nous ne pouvons rien faire d'autre que discuter, se préparer mentalement et physiquement à l'épreuve qui nous attend, et à constituer un plan pour nous sortir de là. Notre concertation est nécessaire avant de tenter quoi que ce soit.
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Le Sith était vêtu d'un ensemble sombre, une capuche couvrant un masque qui lui même couvrait son visage. Une vaste cape de tissu léger surplombait des épaulettes d'acier égratignées et au métal rapiécé, tandis que le haut de sa tunique semblait impeccablement taillée pour s'ajuster à son corps. Ses bottes montantes étaient elles aussi très bien entretenues, leur pointes avaient été soigneusement réparées avec des petites rustines de cuir et son pantalon était suffisamment ajusté pour lui donner une silhouette longiligne et souple. Il quitta sa motojet et une fois qu'il eut mit le pied à terre, il allât à la rencontre du sergent Garay. Sans daigner jeter le moindre coup d’œil à Walter ou à quiconque, il se dressa devant l'officier impérial mais n'était pas là pour recevoir le moindre rapport de situation. Il commandait les moindres faits et gestes des soldats impériaux ici présent et pour l'heure, il savait que son plan se déroulait à la perfection.

- « Que faisons-nous maintenant mon seigneur ?

- Les sections deux et trois vont partir immédiatement à la recherche des Jedi, la section une restera ici avec nous pour garder le Défenseur et notre prisonnier. Sa voix n'était pas celle d'un monstre, elle n'était ni trop grave ni trop fluette mais naturellement altérée par son masque étouffant.

- Mais... messire, le désert est grand, ils peuvent être n'importe-où. Si les Jedi se sont aperçus que leur vaisseau à l'astroport a été détruit, ils se douteront que revenir ici serait un piège. Il déglutit difficilement lorsqu'il vit le Sith le fixer intensément. Par ailleurs... nous n'avons aucune nouvelle de nos troupes à Mos Esko, si les Jedi étaient là-bas, nous les aurions déjà inter...

- Ils sont ici, je le sens. Faites concentrer les recherches dans les quatre secteurs les plus proches de notre position, il n'est pas nécessaire de rechercher plus loin. L'autre eu du mal à réagir devant tant de confiance et de détermination, le Sith semblait déjà savoir précisément ce qui allait se passer, comme si il possédait un puissant pouvoir de prémonition.

- Bien mon seigneur, nous allons les trouver ! » Finit-il par lancé après avoir essayer de reprendre contenance.

Le sergent impérial s'éloigna et éructa avec autant de discrétion qu'il en fut capable. La présence du Seigneur Sith a ses côtés était difficilement supportable, son influence néfaste le mettait mal à l'aise. Son comportement froid et austère, ses directives très voire trop précises, ses exigences hors du commun et sa tendance à répondre à l'échec par la cruauté ne faisait guère du Sith un chef idéal. Le sergent donna ses ordres et les deux sections de recherche se mirent en route, une navette décolla en rase motte au dessus du désert.

■ ■ ■

Leto était accroupi auprès de son Padawan, assis à même le sol, le dos apposé à une paroi rocheuse. Le sable semblait moins brûlant à l’abri de l'ombre de la caverne qu'il avait trouvé dans un petit canyon non loin de l'emplacement du Défenseur. Il avait placé le véhicule et sa cargaison entre deux pitons rocheux, à l’abri des regards indiscrets tandis qu'il avait humidifié le visage du jeune Nautolan avec une capsule de gel oxygéné. Un produit à forte teneur en H2O, rafraichissant et hydratant dont une petite capsule de quelques grammes, une fois laissé à l'air libre pouvait devenir un litre d'eau potable. Idéal pour les situations critiques et les opérations de survie en milieux hostiles. Lorsqu'il revint à lui, le Falleen laissa s'échapper un soupir silencieux et entreprit de ranger soigneusement son matériel à sa ceinture. Puis en se relevant, il expliqua la situation au jeune homme :

- « Tu as perdu connaissance lors de notre fuite dans le désert, tu as probablement était bouleversé par l'influence nocive d'un Seigneur Sith très puissant qui rode dans les parages. En fixant l'extérieur de la petite caverne, il dit : je ne vois personne d'autre capable d'atteindre de la sorte un Jedi, même un Padawan. Kalen lui confia ses craintes pour Walter, et souleva une question qui lui semblait à lui aussi étrange. Ils ont détruit mon chasseur Aurek, Mos Esko doit être occupée, impossible d'y retourner sans se faire prendre. Mais tu as raison, je ressens le Seigneur Sith non loin de là, et étrangement, les impériaux ne semblent pas très agressifs depuis que nous avons réussi à récupérer les ordinateurs. Prêt d'une heure s'était écoulée depuis ce moment là, et jusqu'à présent, les deux Jedi n'avaient croisés aucun autre soldat impérial à leur recherche, pas même une navette dans le ciel ou une motojet au loin. Leto vint s'appuyer sur le plateau à répulseur qui supportait les navordinateurs républicains lorsque son Padawan prit la parole.


Kalen était un valeureux jeune homme, dont la volonté de bien faire n'avait d'égal que l'honnêteté, mais il était encore malheureusement jeune. Et toute les bonnes volontés du monde ne remplaçait pas l'expérience au combat face à un Seigneur Sith. Leto commençait à bien le connaître, cela faisait bientôt quatre ans qu'il était son Maître. Lui-même ne l'avait guère remarqué, mais des gens de l’extérieur s'était chargé de lui apprendre que Kalen avait déjà prit quelques vieilles habitudes de son mentor. Si la peur et le doute était présent en lui mais pas en Leto, les deux Jedi partageaient en revanche cette capacité de déduction et de réflexion pointue hors du commun, cet instinct de survie impressionnant en combat et ce soucis du détail lorsqu'ils élaboraient des stratégies d'approche lors de situations délicates. En vérité, rares étaient les Padawan et les Chevaliers Jedi à ne pas avoir peur, ou au moins à aller au front sans quelques appréhensions. Surtout lorsqu'on y ajoutait un Sith dans l'équation. C'était souvent le baptême du feu, même si l'Ordre Jedi avait ses propres épreuves et jugeait quand un apprenti pouvait recevoir le rang de Chevalier, d'autres genres d'épreuves et d'autres genres d'exigences jalonnaient cette Galaxie tourmentée. En ces temps chaotiques où les Sith ne cessaient de rependre leurs ombres, même les plus jeunes et même les plus pacifistes des Jedi étaient susceptibles de croiser le laser avec ces adeptes du Côté Obscur. En quelques sortes, là étaient la véritable épreuve pour devenir un puissant Jedi. Surmonter sa peur, survivre face à un Sith, ne pas se laisser détruire à leur contact, supporter la haine et la colère, ne pas succomber à la facilité, rester digne et avoir confiance en la Force. En des temps plus cléments, là où la République et la Galaxie n'étaient pas en proie à la discorde, devenir Jedi sans jamais avoir à faire au Côté Obscur avait quelque chose de rassurant. Aujourd'hui, devenir Jedi était synonyme de faire la guerre, synonyme d'affronter les Sith. Malheureusement pour lui, Leto n'avait quasiment toute sa vie connu que cela. D'autres Jedi préféraient penser que devenir Jedi était synonyme de protéger la paix et servir autrui, pas devenir ennemi des Sith.


Thème musical de la scène: Leto rassure Kalen


L'heure était probablement arrivée pour Kalen aussi. Il avait peur, c'était compréhensible, Vorkosigan se souvenait qu'il n'avait pas eu à affronter un Sith si jeune que lui. Il fallait que son maître soit à ses côtés pour lui apporter l'assurance nécessaire. Leto ne quitta pas sa position et croisa les bras sur son torse.

- « C'est une tactique typique des Sith, il tente de t'envahir d'émotion négative, il influe sur ton esprit et veut te plonger dans le doute. Si tu commence à penser que tu es trop émotif, ou pas assez compétent, il a déjà gagné. C'est le meilleur moyen pour que l'adversaire s'affaiblisse de lui-même, arriver à lui faire croire qu'il est incapable de vaincre. Dit-il d'une voix pédagogue. Fidèle à lui-même, Leto exigeait de son élève une grande dignité envers lui-même. La confiance en soi n'était pas forcément un défaut quand celle-ci servait convenablement le Jedi qui s'en servait, comme pour préparer à affronter un dangereux défi. Elle permettait d'affronter la peur. Et si tu crois que tu es trop émotif, tu as tord. Reprit-il plus gravement. J'en veux pour preuve que tu as réussi l'épreuve de la caverne bien que tu ai été tenu en échec au début. Tu n'as pas cédé à la frustration. Tu n'as pas non plus cédé à l'impatience ou à la vanité lorsque tu as aidé cette jeune Padawan à s'entrainer au sabre-laser. Leto voulait bien entendu parler de la Nautolane Wen Janto, il savait que Kalen voyait parfaitement de qui il parlait. Et tu n'as pas cédé à la précipitation la moindre fois ici même sur Tatooine, tu as fait l'effort de penser et de peser tes actes. Il quitta son assise pour s'approcher de son apprenti en décroisant ses bras. Tu n'aurais pas réalisé la moitié de ce que tu as fait quatre ans auparavant à cause de tes émotions. Tu n'es pas trop émotif mon cher Padawan. Il se pencha en avant pour poser sa main sur l'épaule de Nelaru. Tu progresses, et je suis content d'être avec toi. »

Kalen ne devait pas se laisser engloutir par la peur ou le doute, il devait tenir bon et rester à la surface pour se concentrer vers l'espoir et la lumière d'un futur plus agréable. Il devait être assez fort pour surmonter ses peines et ses craintes afin de lui-même construire ce futur. Et il y avait une première fois à tout, l'Ordre ne demandait pas aux Padawan de devenir de grands et sages Jedi d'un jour à l'autre. La vie de Padawan était déjà très longue et bardée de difficultés, il était tout à fait normal qu'ils ne soient pas capables de touts les exploits. Mais en ce genre de situation critique, relativiser était compliqué pour celui qui n'a jamais vécu son premier triomphe. Leto devait rendre la vue plus claire au Nautolan en l'aidant à équilibrer ses pensées, lui suggérer de nouveaux angles de réflexion et lui faire voir autrement les choses. Afin qu'il garde espoir. Le grand Falleen vint s'asseoir à même la rocaille auprès de son Padawan.

- « Nous ne pouvons pas contacter la République d'ici, sauf avec un système de communication adéquat, celui qui peut se trouver en ville, ou celui du Défenseur. Nos comlink n'ont qu'une portée limitée. Sa jambe gauche était pliée, si bien qu'il put poser son coude sur son genoux et se frotter le menton du bout des doigts, prenant une position de réflexion. Cependant, je ne suis pas sur que les impériaux ne soient aussi tracassant que tu le craignes, leur intervention dans toute cette histoire cache quelque chose d'autre. » Il se tut lorsqu'il ressenti un remous dans la Force. Il leva le visage en direction de la sortie de la caverne, à quelques enjambées de là, puis en un éclair il bondit en pestant. Lorsqu'il eut atteint l'entrée de la caverne, son sabre-laser vert était déjà activé et levé devant son visage. Leto vit passer furtivement plusieurs ombres devant lui, de la rocaille vient s'écrouler prêt de lui et des bruissement de sable qui se déplace vinrent d'en haut. Tout autour de lui, le canyon s'étalait, des pics rocheux transperçaient le ciel et des masses de sables envahissaient les moindre recoins. Pour des soldats entrainés, les cachettes et les positions d'embuscades pouvaient être nombreuses, mais c'était paradoxalement le plus sûr endroit pour se cacher. C'était ça, ou rester planté en plein milieu du désert, grillé sous les impitoyables assauts des soleils jumeaux de Tatooine. Puis la Force fit lever son bras au Jedi, un tir de blaster apparut la demi-seconde d'après et fut repoussé sur une paroi rocheuse. Aussitôt, d'autres tirs s'abattirent sur le Jedi qui n'eut aucun mal à se protéger. La surprenante attaque ne dura que quelques secondes lorsqu'une voix puissante et autoritaire vint couper court à l'échauffourée :


Thème musical de la scène: Leto parle avec les impériaux


- « Cessez le feu, cessez le feu !! Les blaster se turent au fur et à mesure que l'ordre était transmit. Quelques soldats impériaux firent leur apparition de derrière les rochers et zones d'ombres alentours. La même voix reprit : Rendez-vous Jedi, vous êtes cernez ! Si vous coopérez, nous vous ferons aucun mal ! Plusieurs autres impériaux sortirent de leur cachette. Ils commençaient à se regrouper autour de Leto, ils étaient nombreux, très nombreux. Et autant d'adversaire encerclant une cible dans un lieux si exiguë faisait devenir la situation extrêmement compliqué. Leto baissa sa lame laser sans toutefois la désactiver. Nous avons une navette qui survole notre position, si vous tentez quoi que ce soit d'imbécile, nous ouvrons le feu avec ses turbo-laser et votre cachette sera réduit en poussière !

- Que voulez-vous ?! Rétorqua Leto. Son interlocuteur fit enfin surface, ainsi que le restant de la troupe de soldats qui prirent position.

- Je répète qu'aucun mal ne vous sera fait si vous nous suivez là où nous devons vous emmener. Penser à votre ami, le pilote du Défenseur, si vous coopérez, il vivra lui aussi.

- Où voulez-vous nous emmener ?

- Notre seigneur exige de vous rencontrer, et pour une raison qui m'échappe, il ne s'intéresse absolument pas aux ordinateurs que vous avez dérobé aux Hutt. L'ironie manqua de faire sourire le Jedi. Les ordinateurs volés à la République, voulait-il peut-être dire ?

- Qui me dit que ce n'est pas un piège ?

- Vous l'auriez forcément sut, je ne suis qu'un soldat, j'obéis aux ordres, si j’essayais de vous doubler, vous l'auriez ressenti avec vos trucs de Jedi, si jamais toutes ces conneries sont vrai … Le soldat marquait un joli point, Leto, de son rang de Maître Jedi n'aurait eu aucun mal à dénicher la moindre tentative d'entourloupe dans les pensées de son interlocuteur dés l'instant où il s'était adressé à lui. Il désactiva alors son arme et s'adressa à Kalen.

- Nous n'avons pas le choix, laissons les nous emmener voir le Sith... » dit-il sombrement.

Les impériaux prirent possession du véhicule tractant les navordinateurs tandis que les deux Jedi se virent entravés par des menottes en duracier. Ils furent escortés hors du petit canyon où ils avaient trouvés refuge et eurent ordre de prendre place dans la navette qui étaient bel et bien présent non loin de là. Étroitement surveillés par une douzaine de soldats impériaux, dépossédés de leurs sabre-laser, ils n'avaient d'autre choix que de se laisser emporter vers là où on le voulait. La navette prit l'air et le voyage ne dura qu'une paire de minute avant de qu'elle ne se pose tout proche du Défenseur et du reste de l'attroupement d'impériaux. Kalen et Leto furent débarqués sans ménagement et menés devant le Sith accompagné du sergent Garay. Walter était en retrait, lui aussi gardé, lorsque l'homme posa les yeux sur ses deux amis, il soupira. Mais personne n'aurait put savoir si il s'agissait d'un soupir de soulagement ou de désespoir.

Leto préférait concentrer son attention sur le sombre homme encapuchonné qui se dressait devant lui, ses mains fermement posées sur ses hanches. Sa cape derrière lui formait une sorte de mur noir dans son dos, accentuant sa silhouette déjà impressionnante par ses épaulettes d'acier et son costume obscur. Le Sith prit la parole :


Thème musical de la scène: le Sith sort de l'ombre


- « Maître Jedi, enfin nous nous rencontrons...

- Qui êtes vous ? Leto lui coupa la parole.

- Comment, ne me reconnaissez-vous pas, Maître Vorkosigan ? Leto leva discrètement un sourcil. Il ne se laissa pas décontenancé et fixa son opposant.

- Qui êtes vous, pourquoi nous avoir fait venir jusqu'ici ? Les soldats impériaux auraient très bien put nous tuer là où nous avions trouvés refuge.

- Je croyais pourtant que c'était clair, si je n'ai pas encore ordonné votre exécution, c'est que je voulais vous rencontrer. Il leva de façon imperceptible les épaules.

- Pour papoter, négocier ? Jouer les diplomates ? Lança Leto sans oublier une touche de désinvolture dans sa voie. Le Sith se détourna en secouant son visage masqué.

- Je vois que nous n'êtes pas devenu moins arrogant avec l'âge Maître Vorkosigan, tout comme vous n'êtes pas devenu plus perspicace. Je suis déçu, moi qui m’apprêtait à faire face à un grand Maître Jedi. Je devrais peut-être bien vous faire abattre sur le champ par les impériaux, après tout. Aussitôt, plusieurs soldats alentours avaient réagis en empoignant leur blaster. Mais l'ordre de tuer ne vint pas.

- Comment connaissez-vous mon nom ? Nous sommes nous déjà rencontrés ?

- Vous ne me reconnaissez vraiment pas ? Il fit un geste de la main comme si il prenait un problème pour le jeter par dessus son épaule de façon nonchalante. Après tout, ce n'est pas étonnant, le Côté Obscur a dut tellement modifier mon aura que même vous, vous ne pourriez savoir qui se cache derrière ce masque. Leto observa autour de lui. Ses poignets étaient toujours entravés.

- Les impériaux disent que vous ne vous intéressez pas à ce qui m'amène ici, à savoir les ordinateurs … ? Se risqua-t-il à demander d'une voix suspicieuse.

- C'est vrai ! Répondit l'autre sans détour. Soyons honnête, que ferait l'Empire de deux navordinateurs aussi sophistiqués soient-ils ? Cela ne suffirait même pas à équiper pleinement un de nos croiseurs, et s'en servir pour équiper une simple navette ou une frégate serait une insulte à ce genre de technologie militaire de pointe. Nous n'avons que faire de deux malheureux ordinateurs de bord... C'était une belle occasion pour les Hutt de gagner une jolie somme en marchandant avec l'Empire, et l'Empire n'est jamais contre de recevoir un peu de stock d'équipement militaire. Mais ce n'est pas mon objectif, à moi. Il se rapprocha de Leto, si prêt que celui-ci vit les coques oculaires du masque du Sith changer de teinte pour adapter le contraste en fonction de la lumière du soleil auquel elles étaient exposées. Ce que je veux, c'est vous affronter, et vous tuer. Leto n'eut aucune réaction, mais étrangement, il avait deviné que cette conversation allait se finir ainsi.

- Y a-t-il une raison ? Ou voulez vous tout simplement offrir un joli trophée de chasse à votre collection, afin d'effrayer et impressionner vos pauvres subordonnés ?

- Oh allons, j'ai peut-être trouvé satisfaction en devant Sith, mais je ne suis pas aussi primitif que cela, moi aussi j'ai mes ambitions. Dit-il en fermant le poing. Non, ce qu'il y a c'est qu'avant de poursuivre de nouveaux horizons qui m’amèneront au sommet de ma destiné, j'aimerai d'abord régler quelques petites choses en rapport au passé, vous comprenez cette fois ?

- Une vengeance ? Conclut le Jedi froidement. Il commençait à entrevoir le jeu du Sith.

- Précisément, mais pas exécutée n'importe comment ! S'empressa-t-il d'ajouter. Que serait la vengeance si elle ne m'apportait aucune joie, aucune sensation ? Je veux que le plaisir de vous tuer fasse bouillonner le sang dans mes veines, je veux ressentir ce désespoir absolu et cette peur profonde qui va vous déchirer les entrailles lorsque je vais vous porter le coup final. Le Sith s'était approché encore plus de Leto en bousculant Kalen au passage, désormais il se tenait sur son côté, et il lui murmura à l'oreille, sa voix était devenue affreusement grave et menaçante. Je veux vous prouver qu'en choisissant ma propre voie, je suis devenu bien meilleur que vous, Vorkosigan. Cette fois-ci, il n'était plus question de ''Maître'', de faux respect et de politesse, l'instinct meurtrier du Sith s'était éveillé, son aura noire et haineuse commençait à se rependre comme de l'huile rance aux alentours. Le Sith se retourna et saisi brutalement Kalen par le col en le rapprochant vers lui. Et ensuite, je m'occuperais de toi ! Grogna-t-il. Leto s'interposa, mais une vague de fusil blaster se leva à l'unisson.

- C'est moi que vous voulez, pas lui. Dit-il avec détermination. Le Padawan n'a rien avoir dans cette histoire, laissez-le tranquille... Son intonation avait prit presque autant de poids et de rugosité que celui de son interlocuteur. Le Sith lâcha l'étreinte sur la tunique du Padawan.

- De toute façon, je suis un Sith, et je devrais le tuer après vous, c'est comme ça. Il s’éloigna.

- Je vous trouve bien sur de vous, une des faiblesses typiques d'un Sith, l’orgueil vous a déjà fait perdre votre lucidité bon nombre de fois, Seigneur Sith … lança Leto en défiant l'homme du regard.

- C'est ce que nous allons voir immédiatement, Jedi ! Rendez-lui son arme ! Ordonna-t-il au sous-officier qui était responsable de la capture des deux Jedi plus tôt.

Ce dernier s'approcha de Leto pour lui tendre son sabre-laser et en un éclair, une lumière rouge vint sur lui. De bas en haut, la lame meurtrière du Sith faucha l'air et les menottes de Leto furent tranchées avec précision. Le Jedi n'avait pas eu le temps d'activer sa propre arme qu'il vit le Sith fondre sur lui, le Falleen bondit sur le côté, repoussa vigoureusement son apprenti afin qu'il se mette à l'abri et leva sa lame laser. Tout cela se fut passé en un instant et il en faillit de peu pour que Leto ne soit tranché de haut en bas.

Le Jedi résista un moment à la pression du Sith avant de dégager avec force le laser de son adversaire. Le combat allait commencer ...

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Invité
Anonymous
Je savais, avant même d'exposer mes doutes, que mon maître serait de bon conseil, comme toujours.

Et encore une fois, je n'ai pas été déçu. Je ne sais pas comment il fait. Même dans les moments ou mon espoir se dissipe, il parvient à raviver la flamme, de telle sorte qu'elle éclaire mieux qu'auparavant. Ses paroles me rassurent, me redonnent courage et détermination.

" Une fois de plus... vous avez totalement raison. "

Je me relève, animé par une énergie renouvelée. Je me sens prêt à affronter mes peurs, à faire mes preuves en ce jour. Que le monstre essaie à nouveau de me dévorer, et je lui trancherai la tête. Je suis né pour devenir un chevalier Jedi, pour combattre ce type de menace. J'en suis convaincu. La Force est avec nous, et c'est là un allié amplement suffisant pour nous permettre de nous sortir de cette situation. Mon dos n'est plus voûté, je respire désormais à pleins poumons, de nouveau concentré et d'un calme plat. Il n'y a pas d'émotion, il y a la paix. Il n'y a pas de passion, il y a la sérénité.

En cet instant ou mon esprit a retrouvé la quiétude, ma perle ne me fait plus mal du tout. Elle est d'une douce chaleur apaisante, bien différente de celle écrasante de cette planète. Elle m'aide à retrouver mon calme.

Ma concentration me permet, à l'instar de mon maître, de ressentir un léger trouble dans la Force, comme si elle nous prévenait d'un danger. Maître Vorkosigan se dépêche alors de quitter précipitamment notre abri et d'activer son sabre laser, ce qui lui permet de contrer un tir de blaster. Je l'imite, me préparant à repousser une éventuelle attaque de plus grande envergure en activant mon sabre laser à mon tour. Je suis désormais à ses côtés. Ma position, ferme et marquée par ma discipline, montrent clairement que je ne compte pas être un fardeau pour mon maître, mais plutôt un allié de poids. Je n'ai pas peur du Sith, et encore moins des impériaux. Moi vivant, personne ne parviendra à prendre la vie de mon maître !

D'autres tirs surviennent, et j'aide alors mon maître à en parer la quasi totalité. Seul le haut de nos corps se meuvent pour effectuer nos parades, nos jambes ne bougent pratiquement pas, nous sommes des murs infranchissables pour ces tirs de blasters. Les impériaux semblent le comprendre assez vite, car bientôt, une voix s'élève pour ordonner un cessez-le-feu. Mais rapidement, les troupes impériales sortent de leurs couvertures et nous encerclent. Ils sont très nombreux, trop même. La situation se complique, mais je ne perds pas de ma combativité. Seulement, on nous annonce qu'aucun mal ne sera fait si l'on coopère. Mon maître décide alors de baisser son arme sans la désactiver, et je l'imite alors, écoutant la conversation qui s'engage alors entre la voix et mon maître.

Au terme de cette dernière, il convient de conclure qu'en effet, nous n'avons pas le choix. A mon tour, je désactive mon sabre laser, et je me laisse me faire menotter. Mais ce n'est que partie remise. Le Sith veut nous affronter directement, sans que ses sbires ne nous gênent. Alors on en est là. C'est désormais une évidence : nous allons combattre le Sith. Et si jamais on parvient à le vaincre, rien ne nous dit que les impériaux nous laisseront nous enfuir, quoi qu'il en disent au sujet des ordinateurs.

Mais il n'y a pas d'autre choix, de toute façon. En vérité, c'est plutôt une chance que les choses se déroulent ainsi, car au vu de leur avantage sur leur situation, nous aurions eu du mal à agir autrement. Il faut donc saisir cette dernière chance qui nous reste. Alors qu'on nous emmène, je m'engage dans une sorte de méditation active. Je prépare mon esprit à l'épreuve qui m'attend au bout du chemin, car il en a besoin. En vérité, je connais bien cet exercice, car durant toute mon enfance et mon adolescence, j'ai subi des brimades de mes camarades qui se moquaient de la brûlure sur mon visage, et même plusieurs séries d'agressions verbales et même physiques de Jex Thor, l'élève qui me détestait le plus. C'est assez déconseillé de faire subir à un Nautolan des émotions négatives, car nos réactions et nos émotions sont toujours plus intenses que la normale chez les autres espèces. C'est pourquoi mon initiation a été très compliquée, et j'ai du apprendre à me contrôler et à canaliser mes émotions plus que n'importe quel autre apprenti de l'époque au sein de l'Ordre.

Mais aujourd'hui, je réalise qu'au final, ça va me servir. Si le Sith pense me mettre hors-jeu juste sur le plan mental...

Je fais abstraction de tout durant le court voyage, allant jusqu'à fermer les yeux, à la recherche d'une paix parfaite en moi. Et alors que je reviens à moi lorsque nous sommes parvenus à destination et que nous sommes bousculés hors de notre navette, je suis désormais serein. Mon esprit est désormais fortifié par des remparts de lumière qui ne laisseront plus passer aucune ombre, aucune émotion. Je mets le Sith au défi d'essayer.

Nous sommes placés face à lui, et je le fixe alors. Alors que son regard, dissimulé sous son masque croise le mien, je ressens une nouvelle tentative d'intrusion, mais je résiste. La perle sur mon front, d'un blanc pur, est alors traversée par de petits filaments noirs en son cœur, mais ils sont presque immédiatement repoussés. Rends-toi à l'évidence, Sith : ça ne marchera pas deux fois. La Force est avec moi, et avec elle, je te vaincrai.

Mais son attention se reporte rapidement sur mon maître, et il entame une conversation avec ce dernier. J'écoute d'une oreille, tout en portant mon attention sur notre ami Walter, entouré de gardes. Lorsqu'il nous aperçoit, je le vois soupirer, mais je lui offre un petit sourire serein en retour. Je cherche à le rassurer, à lui montrer que tout va bien se passer. Nous semblons être dans une situation sans issue, mais la Force est avec nous, et avec elle, tout est possible. Nous, Jedi, avons pour vocation d'incarner l'espoir là ou il ne devrait plus y en avoir. Car l'espoir ne meurt jamais vraiment.

Mon attention se reporte sur la conversation. Les dires du Sith sont étranges. Il semble très bien connaître mon maître, et s'amuser à jouer aux devinettes avec lui pour qu'il le reconnaisse. C'est désormais certain : mon maître et ce sith sont liés.

Je fronce les sourcils. Se pourrait-il que cet homme soit...? N'est-il pas sensé être mort...?

Les réponses à nos questions vont sans doute arriver très prochainement. Je suis interrompu dans ma réflexion : Le Sith me bouscule pour placer son masque face au visage de mon maître. La tension monte, je peux sentir la haine bouillonnante qui s'est emparé du cœur de cet homme. Et en un instant, il s'empare de moi comme l'on attraperait un fétu de paille, sa force physique étant comme décuplée par ses émotions noires. Etant menotté, je ne peux pas faire grand chose pour le moment. Je ne peux que le fixer, bien qu'un peu malmené, alors qu'il me crache sa haine au visage, affirmant qu'il s'occupera de moi après s'être occupé de mon maître. Il me rappelle Jex Thor. Lui aussi affirmait qu'il s'occuperait de moi, et au final, je l'ai vaincu en duel. Au final, la haine est une faille qui laisse une ouverture béante dans la défense de quelqu'un. J'en tiendrai de nouveau compte, si je parviens à remettre la main sur mon sabre laser.


Thème de la scène - Le Bien contre le Mal, Eternel conflit


Je vois mon maître réagir au quart de tour lorsque le Sith m'agrippe par le col. Les blasters sont pointés vers lui, la situation s'envenime encore. Maître Vorkosigan provoque une nouvelle fois le Sith, et cela marche bien : ce dernier ordonne alors qu'on lui rende son sabre. Aussitôt armé de sa fidèle arme, mon maître doit esquiver, puis parer la lame rouge du sith. Nous y sommes. Le combat commence. Et je ne compte pas rester en retrait.

Après avoir été repoussé par mon maître, mon regard se pose aussitôt sur l'officier, qui ne possède plus désormais que mon propre sabre laser. En un éclair, je tends mes mains menottées vers lui, lui arrachant mon arme des mains grâce à la Force, puis je l'active, déployant sa belle lame bleue accompagnée par le bruit de l'espoir qui resurgit. Je le tiens d'une main, faisant tourner mon poignet pour que la lame entre en contact avec les menottes, qui sautent aussitôt dans un léger florilège d'étincelles. Je suis désormais libre de mes mouvements, et armé.
Mon premier réflexe est de sauter haut et loin grâce à la Force, rejoignant l'ami Walter. Ma lame s'abat sur les gardes qui le tenaient en otage, puis je le libère en faisant sauter ses propres menottes. Je dois aussitôt me retourner pour nous protéger tous les deux de l'assaut des autres soldats présents, qui nous canardent de leurs fusils blasters. Walter attrape un des fusils blasters laissés par les gardes à nos pieds, et parvient rapidement à abattre plusieurs soldats. En bon contrebandier, il est une fine gâchette.

Le tir nourri devient cependant rapidement difficile à supporter et à contrer efficacement. Je parviens néanmoins à renvoyer certains tirs sur des soldats. Leurs effectifs étant réduits par les cibles que nous venons d'abattre, les soldats décident d'aller se mettre à couvert derrière des speeders et la navette impériale. C'est notre chance !

" Walter, au vaisseau ! Maintenant ! "

Nous nous rendons alors au sas d'entrée du Défenseur, en tout hâte, et je le couvre en chemin. Je reste à l'entrée alors que notre ami s'engouffre dans le vaisseau.

" Tu sais quoi faire, maintenant ! "

" Un peu, mon n'veu. J'vais m'gêner. " Murmure-t-il, visiblement remonté contre les impériaux qui lui ont piqué son blaster hors de prix, qu'il comptait revendre pour acheter le tout dernier modèle. Il se précipite alors dans le cockpit et prend les commandes des canons du Défenseur.

" Goûtez-moi ça, bande de fumiers. "

Les canons retentissent alors, déchirant les couvertures impériales par la puissance des tirs. Ça et là, quelques soldats sont éjectés par la souffle des explosions et volent dans les airs pour quelques instants, retombant lourdement sur le sol, grièvement blessés et brûlés.

Depuis le sas, je peux entendre Walter hurler de joie alors qu'il découvre son nouveau jeu grandeur nature. Mais mon attention se porte sur le duel féroce engagé entre mon maître et le seigneur sith. Mon regard se plisse, alors que ma bure et mes tresses sont levées par le vent du désert.

" Va falloir faire vite, des renforts vont sans doute arriver ! "

" Referme le sas et couvre nous, Walter ! Nous allons faire au plus vite ! "

Je m'avance alors, et le sas se referme derrière moi. Je place alors mon sabre laser sur mon coté droit, prêt à charger.

" Nous allons voir qui va s'occuper de l'autre, désormais, Sith. "

Déterminé à venir au secours de mon maître et à vaincre les ténèbres qui se présentent à moi en ce jour, j'entame alors ma course effrénée, rejoignant le combat. Une fois que je me suis suffisamment approché, j'effectue un salto pour sauter dans le dos du Sith. Je me retourne alors vers lui, et j'abats ma lame sur lui, entraînant mon Djem So en portant toute ma force dans ce coup. Mais il a vu mon manège, et parvient à parer mon coup avec son sabre laser. Il riposte alors, et je suis obligé de parer sa lame à son tour, mon maître essaie alors d'en profiter mais le Sith esquive et nous fait désormais face. Je me place aux côtés de mon maître, me mettant en garde avec une posture de Soresu. Il est coriace, mais nous le sommes aussi. Je garde le silence, préférant rester concentré. La Force est avec moi, et avec elle, nous remporterons ce combat. C'est l'instant décisif ou je vais savoir si je suis digne de devenir un Gardien ou non. Soit nous gagnons et mon destin est tracé, soit nous perdons et je rejoindrai la Force. Mon destin sera alors de faire partie du pouvoir des Jedi qui me succéderont.

Au final, il n'y a pas de mauvaise option. Je fixe mon adversaire, calme mais déterminé. Je n'hésiterai pas à profiter de la moindre faille dans sa défense.
Invité
Anonymous
La lame rouge percuta violemment la verte dans un fracas sonore de grésillement, le sable alentour s’éleva dans une furieuse tempête englobant les deux combattants. Surpris par la férocité et la vitesse d’exécution de son adversaire, le Jedi para de justesse toutes les attaques qui lui étaient destinées. Puis, dans un tourbillon de cape noire, le Sith s'éloigna de quelques pas, si Leto aurait put voir à travers son masque, il y aurait vu un visage tordu par la rage et la soif de tuerie. Un étrange ballet débuta alors, les premières secondes de la joute furent d'une frénésie sans commune mesure, mais désormais, le Sith joué un drôle de jeu face au Falleen qui au fur et à mesure gagnait en attention et en concentration. Le rythme du combat fut plus haché, les parades plus rares, chacun donnant un coup puissant de-ci de-là sans que quiconque ne puisse prendre l'avantage. La puissance des frappes étaient imposantes, mais pas leur vitesse ou leur cadence, chacun se méfiait terriblement de l'autre. Les deux escrimeurs s'étaient déjà nettement écartés de là où était posé le Défenseur républicain, au loin, on pouvait seulement entendre la rage de leur sabre-laser se fracassait l'un contre l'autre. Tantôt, ils disparaissaient derrière une dune de sable pour mieux réapparaitre de l'autre côté. Les cheveux soyeux du Jedi virevoltaient dans son dos, contrastant avec la tête encapuchonnée de son terrible adversaire.


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Lorsque vint se joindre Kalen au combat. Aussitôt, le rythme devint plus infernal encore qu'au début à l'initiative cette fois-ci des deux Jedi. Leur maitrise et leur coordination fut stupéfiante, et ils étaient reconnus parmi touts les Jedi pour cet état de fait. Mais le Sith était adroit, si sa carrure ne laissait pas deviner une force physique forcément exceptionnelle, il déployait un Djem So malgré tout très efficace, mu par une hargne au combat non négligeable. Puis le combat redevint plus posé, plus lent, chaque coups portés par l'un ou par l'autre étant potentiellement mortel. Leto et son Padawan faisaient face à leur adversaire commun. Quelques secondes défilèrent où les trois bretteurs se jaugeaient du regard, Leto eu le temps de remettre de l'ordre dans ses idées en songeant à comment Kalen avait put le rejoindre armé de son sabre-laser. Il avait dut trouver un moyen de mettre en déroute les forces impériales puisqu'au loin, il entendait un fantastique hourvari causé par les turbolaser du Défenseur. Walter devait bien s'amuser. Ce qui n'était clairement pas le cas des Jedi ici …

Thème musical de la scène: les Jedi prennent l'avantage ...

Sans même se parler, ni se jeter le moindre coup d’œil, les deux Jedi s'écartèrent l'un de l'autre, opérant ci et là des moulinets dans le vide pour faire vrombir la lame de leur sabre-laser et maintenir à distance leur ennemi. Puis Leto attaqua en premier, levant haut son sabre. Son Ataru ne tarda pas à se développer, il avait eu le temps de se concentrer grâce à Kalen qui avait temporisé suffisamment, et désormais, le Djem So puissant de son adversaire avait du mal à contenir la furie de l'Ataru du Falleen. La chaleur était pesante, les ressources physiques du Jedi étaient mises à rude épreuve, la frénésie qu'exigeait l'Ataru pour être aussi diablement efficace que celui de Leto pouvait être absolument exténuante pour quiconque n'était pas convenablement préparé. Heureusement, Vorkosigan était maître de l'Ataru depuis trente années standard, sa communion avec la Force l'aidait à surmonter la fatigue extrême. Le maniement du sabre-laser du Sith n'était peut-être pas exceptionnel, en quelques minutes de combat, Leto avait jugé qu'il était bien moins bon que d'autres adversaires auxquels il avait dut être confronté, mais sa détermination et sa rage amplifiait son impact physique. Et si ses assauts n'étaient pas extrêmement précis, ils étaient vifs et surprenants.

Le Djem So était la forme V du combat au sabre-laser, contemporaine de l'Ataru puisque créé peu ou prou en la même période. Historiquement, l'existence de cette forme se justifiait par un besoin grandissant de puissance des Jedi afin d'assurer la paix en faisant en sorte que peu des leurs suffisent à la faire respecter sur des secteurs galactiques entiers. C'est dans cette optique que le Djem So, à ce jour l'une des plus puissantes formes de combat au sabre laser, fut inventé, mais également pour faire le pendant à son homologue défensif qu'est le Soresu, connu aussi sous le nom de forme III. Si la Forme III était principalement axée sur les mouvements de parade, la Forme V, quant à elle, se concentrait plus sur ceux d'attaque et leur puissance. Son potentiel d'attaque était moins polyvalent que celui de l'Ataru, et son panel de technique moins vaste, se basant moins sur la vitesse et la précision d’exécution de son utilisateur que sur la force brute dégagée dans les coups. Elle était, de manière générale idéal pour les escrimeurs bénéficiant naturellement d'une force physique et d'une physionomie avantageuse au combat.

Le mystérieux combattant masqué faisait tout son possible pour contenir les assauts de ses deux adversaires, repoussant avec vigueur la lame verte et bleue qui s'abattait sur lui tour à tour. Et à vrai dire, plus la joute durait, plus Leto estimait que le degrés d'intensité de son adversaire s'élevait. Ses mouvements furent plus précis, il le sentait soudainement plus économe en énergie, son Djem So brutal laissé place à un Soresu solide et bien mis en place tandis qu'il n'hésitait pas à prendre de la distance quand cela semblait nécessaire. De façon erratique, le Sith frappait de nouveau avec une férocité retrouvée en psalmodiant un chapelet d'injure et de provocations, mais cela ne durait jamais plus que quelques coups. Leto ne savait qu'en penser, avait-il des difficultés à contenir les efforts unis des deux Jedi ? Ou jouait-il la comédie pour faire croire au Falleen que c'était gagné d'avance avant d'élever dangereusement le niveau ? Il ne put y songer bien longtemps puisque le Sith para habilement une de ses attaques, les deux sabre-laser se percutèrent, les lames hurlèrent et grondèrent. Le Sith eut l'avantage, il fit tourner ses poignets, entrainant avec force la lame de son adversaire vers le bas, la défense du Jedi fut soudainement entièrement ouverte ! Leto s'écarta, mais trop tard, le poing du Sith fondit sur son visage et un craquement d'os retentit. Le Falleen tituba en arrière, il vit frôler son nez la lame écarlate du Sith puis ce fut un formidable coup de pied retourné qui vient littéralement lui démolir le visage tel un Wookie collant une baffe à un Jawa !

Déséquilibré, Leto chuta sur le côté, dévalant une dune de plusieurs mètres de haut, roulant, percutant une plate-bande de rocher au passage, et s'écrasant lourdement dans le sable en contre-bas … Il mit quelques secondes avant de reprendre connaissance, son arcade sourcilière étaient fendue, un léger filin de sang sombre s'écoulant sur sa joue. Son sabre-laser était éteint et reposait non loin de lui, à moitié enfoui dans le sable brûlant de Tatooine. Il maugréa de douleur.

Au sommet de la dune, Kalen faisait désormais face au Sith, seul.

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Le combat reprend.

Force est de constater que malgré notre entraînement au combat à deux, à la coordination dans nos mouvements d'attaque ou de défense, le Sith parvient à nous tenir en deux contre un. C'est là la preuve de sa puissance ; je ne dois surtout pas le sous-estimer.

Pour le moment, il n'y a pas d'issue, les échanges sont serrés. Après plusieurs tentatives successives de notre part pour percer sa défense et contrer ses coups, nous en venons à une temporisation. Je m'écarte légèrement de mon maître, pour lui donner un espace suffisant à son usage de l'Ataru. Visiblement satisfait, il repasse à l'assaut après cette courte pause, déployant son style avec une puissance offensive grandissante. Je connais bien les capacités de mon maître dans ce domaine ; s'il parvient à maintenir son adversaire sous pression et constamment sur la défensive, il finira par gagner. J'en suis convaincu.

Je me tiens non loin de lui, maintenant fermement mon sabre dans mes mains. A chaque fois que les deux guerriers temporisent, je me lance à mon tour à l'attaque, offrant au Sith un autre style, plus lent mais aussi plus vigoureux : le Djem So. Nous avions déjà travaillé cela avec mon maître : épuiser un adversaire en lui faisant subir deux styles offensifs différents, à tour de rôle. Notre discipline nous fait alors vivre un cas d'école. Petit à petit, je sens que notre ennemi est mis à mal, et que bientôt, nous allons percer sa défense et enfin porter un coup fatal.

... Ou peut-être pas. Étrangement, plus le combat s'allonge, et plus il parvient à nous résister. Il semble avoir compris notre jeu et se concentre pour peaufiner son style de combat. Au fur et à mesure, son Soresu n'a quasiment plus rien à envier au mien. Je reste concentré, et j'attends que mon maître finisse son tour d'assaut pour effectuer le mien.

Mais cette fois-ci, ça ne passe pas. Le seigneur Sith a pris du poil de la bête, et il parvient à contre-attaquer efficacement, parant le sabre de mon maître pour ensuite lui administrer un virulent revers du poing au visage ! Complètement déséquilibré, mon maître dévale la dune de sable du haut de laquelle nous nous trouvons, finissant à son pied, sonné. Je n'ai pas le temps de le voir se relever, car désormais, je suis seul face au Sith.

Je me place immédiatement en posture Soresu. Mon objectif est de parvenir à temporiser jusqu'au retour de maître Vorkosigan dans le combat, et d'épuiser mon ennemi sur ma défense pour pouvoir ensuite lui porter le coup final avec une difficulté moindre. Mais étrangement... il ne m'attaque pas. Dans un premier temps, il fixe mon maître en bas de la dune en ricanant, puis il m'adresse la parole, faisant siffler sa langue noire de serpent.

" Est-ce là tout ce dont il est capable ? Peut-être est-il sur la pente descendante à cause de la vieillesse. Il est faible... Et je sais qu'il t'as transmis cette faiblesse. Je vais bientôt remporter ce combat en deux contre un. "

Il pointe alors son sabre vers moi, sa cape noire virevoltant au gré du vent ensablé du désert.

" Abdique. Agenouille-toi face à la puissance du côté obscur, et je deviendrai ton véritable maître. Ce Falleen n'a rien d'autre à t'apprendre que la faiblesse. Mais avec MOI, et MOI seul, tu deviendras fort. Abandonne donc cet ordre d'hypocrites qui a peur de tout et qui t'enchaîne sous leur pathétique code de bonne conduite... Quelle vision étriquée de la Force. "

J'ai l'impression de voir clair dans le jeu de ce Sith, dont je pense de plus en plus connaître l'identité. Il essaie de me faire basculer de son côté pour en finir avec mon maître, qu'il hait plus que tout. Mais j'essaie de rester concentré. Je reste en garde, et je me contente alors de le remettre en place pour que le combat reprenne, car de toute façon, il est inutile de dialoguer. Plus vite tout cela sera terminé, mieux ce sera.

" Il semblerait que vous n'ayez rien appris de vos échecs au sein de cet ordre. Peut-être  que si vous l'aviez fait, le Corps Agricole n'aurait pas été le destin que l'on vous aurait attribué... Calef. "

Je peux percevoir le hoquet de surprise que laisse échapper le Sith, sous son masque. Oui, je le connais. Maître Vorkosigan m'a raconté l'histoire de son échec avec cet apprenti, échec qui a laissé une cicatrice.  Ma réponse n'était pas une provocation, même s'il semble la prendre comme telle. Aucun rictus n'émane de mon visage, et je reste calme, alors que je sens la haine de mon opposant monter en lui. Il bouillonne de rage, mais sa colère est froide à travers ses mots. Il fait les cent pas en me fixant, probablement déterminé à me tuer. Deux phrases l'ont fait changer d'avis sur mon sort.

Il s'arrête alors, et ricane nerveusement.


Thème de la scène - La tentation du côté obscur


" Je vais m'occuper de toi avant d'en finir avec Vorkosigan. Et une fois cela fait... oui... j'irai rendre visite à ta chère famille, sur Glee Anselm. Oui, Jedi... tout à l'heure, lorsque j'ai réussi à pénétrer ton esprit, j'ai vu vers quoi tes pensées sont tournées au plus profond de toi. "

... Que dit-il ? Non, c'est... comment a-t-il pu ? Ce n'est pas possible... Non ! Je ne le laisserai pas faire !

" Je leur ramènerai ta tête, et je me délecterai de leur souffrance avant de leur apporter la mort. "

" Noooon ! "

Qu'importe la discipline, le calme et la patience. Il sait pour mes parents ! Il veut les tuer ? Il faudra d'abord me passer sur le corps ! Jamais personne ne s'en prendra à mes parents, et surtout pas ce raté qui a déjà fait tant de mal autour de lui !

Je me rue sur lui, animé d'une nouvelle force. J'ai toujours tendance à retenir mes coups, mais contre lui, je n'aurai aucune pitié. Il va goûter à la force naturelle des Nautolans.

Mon Djem So prend de l'ampleur, mes coups sont plus vigoureux qu'avant. J'ai totalement oublié la fatigue de la journée et la chaleur du désert. Mon front commence à me faire mal, mais j'essaie d'en faire abstraction. Il ricane, au début, il est content de lui car son petit jeu fonctionne, mais bientôt, sa défense est dépassée par mon offensive brutale. Il tente de néanmoins de contrer avec son propre Djem So : nous nous rendons coup pour coup, dans un torrent de colère et de violence physique. Mais à chaque fois, il n'y a que l'éclat de nos sabres laser s'entrechoquant comme unique réponse. Les deux lames se confrontent et ne parviennent pas à passer pour porter un coup mortel à l'opposant.

Le Sith fait néanmoins l'erreur de persister dans un échange ou nos deux sabres sont entremêlés. Il force, pensant faire la même chose qu'avec mon maître : abaisser sa défense pour ensuite pouvoir le toucher. Mais à ce moment, ma colère est à son paroxysme. Ma vigueur naturelle surpasse la sienne : c'est moi qui parvient à abaisser la sienne. J'en profite pour lui faucher les jambes d'un virulent revers de talon, tournant sur moi-même et m'abaissant pour effectuer cette opération. Le Sith s'écroule sur le sable, et son déséquilibre lui fait lâcher son sabre laser, plus loin, sur la pente de la dune. Il est désarmé.

Je le regarde  alors me supplier de l'épargner, et j'avoue, sur l'instant, que j'en ressens un certain plaisir de le voir sous son vrai visage : un homme faible.


Thème de la scène - vers le point de non-retour


" Pitié, Jedi ! J'admets ma défaite, je me rends ! Ou est passé ta clémence ? "

" Des êtres comme toi ne méritent pas la clémence. Encore une fois, tu es vaincu, et si je te laisse la vie sauve, tu reviendras encore, et encore, et encore, sans jamais rien n'apprendre. Et entre-temps, tu auras tué mes parents, ainsi que bien d'autres personnes, pour nous attirer. Pour le bien de tous, tu dois mourir. "

Je pointe alors ma lame bleue vers lui. Alors que la tension du combat redescend, je me prends subitement la fatigue en pleine figure, et je ne peux plus faire abstraction de ma douleur au front, devenue suffisamment importante. Je ne me suis clairement pas ménagé durant l'affrontement, j'ai vu rouge et je n'ai pas fait attention.

Mais quand je le vois ainsi, vaincu et à mes pieds, je me dis que c'était pour la bonne cause. Il me fixe, et soudain, il se tait, un instant. Puis, son maudit ricanement resurgit, et ses paroles m'énervent à nouveau.

" Oui.... ta colère... elle te rend bien plus fort. Le côté obscur te rend plus fort ! J'aurai tant à t'apprendre... "

" Ferme-là ! Tu n'es pas en position de parler. Des gens comme toi n'ont rien à m'apprendre, ne m'insulte pas.  Toute ta vie, tu fus un raté, et jusqu'à la fin, tu le seras, car cette fin approche à grands pas. "

" Oui... la fin approche. "

Excédé, je m'approche encore, de même que ma lame s'approche de lui, dangereusement. Par réflexe de survie, il recule comme il peut sur la dune. Je décide alors de le clouer au sol par une poussée de Force. Il est cette fois-ci à ma merci.

" Que la galaxie soit libérée de ce fardeau que tu es. "

Je me place alors de manière à lui porter un coup d'estoc en plein cœur, pensant qu'il ne peut plus rien faire. Mais c'est alors qu'il rit aux éclats, et qu'il tend une main ferme vers moi. Ma gorge se serre soudain, et je suis contraint de lâcher mon sabre pour y placer mes deux mains. J'étouffe !

Je vois le Sith se relever, ricanant de plus belle. Je sens le sol se dérober sous mes pieds : grâce à la Force, il me suspend dans les airs et est en train de m'étrangler ! Il regarde alors en direction de mon maître.

" Nous allons accomplir de grandes choses, toi et moi... Mais il va falloir que je te dresse. J'ai changé d'avis. Ta mort serait un échec pour Vorkosigan, mais si tu bascules du coté obscur... ce sera plus tragique encore pour lui. Il saisirait toute la grandeur de son incapacité. Je veux voir la détresse sur son visage... "

Je n'arrive pas à en entendre davantage. L'écho de ses paroles est de plus en plus lointain. Ma vue se trouble. Je finis par sombrer dans l'inconscience.

Le Sith s'en rend compte, et me projette dans le sable, sans ménagement. Il aperçoit son sabre et le ramène dans sa main grâce à la Force. Encore en haut de la dune, il domine mon maître, masquant un des soleils jumeaux de Tatooine de son ombre noire comme la nuit.

" Je vais te tuer, Vorkosigan. Et quand tu auras rejoint la Force, tu auras tout le temps d'observer ton cher padawan rejoindre le côté obscur à mes côtés. Quel Maître pathétique tu fais. C'est à cause de toi que l'Agricorps m'était destiné ! C'est à cause de toi que ce padawan est si faible, et qu'il est si facile de le convertir ! Ta vie n'est qu'échec. Tu me dégoûtes. Je vais te faire disparaître de mon champ de vision pour toujours ! "

Il descend alors la dune, d'un pas lent, le bras tenant son sabre tendu sur le côté, s'avançant à la rencontre de son destin et de l'affrontement final.
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Leto eut des difficultés à reprendre ses esprits. C'est en ressentant le contact du sable brûlant lui agresser l'épiderme qu'il rouvrit les yeux. En se redressant, il eut horreur de sentir les grains acerbes se faufiler dans les recoins de tissu de sa tunique. La fatigue pesait sur ses épaules, la chaleur devenait insoutenable, sa tempe lui faisait mal et pire que tout, il accusait le coup d'une violente vague d'obscurité qui s'abattait sur les environs avec la rage d'une tempête des mers de Kamino. Ses yeux mirent quelques secondes à se réhabituer à la surabondance de lumière fournie par les soleils jumeaux de Tatooine lorsqu'il perçut, loin derrière la ligne d'horizon une sorte de flou brunâtre. En plissant les yeux, il n'arrivait guère à voir plus précisément de quoi il s'agissait, mis une chose était sur, cela ne lui disait rien qui vaille. Car aussi loin qu'il pouvait voir en tournant son regard à gauche ou à droite, il ne voyait que cela. Un mur d'ocre, de brun et de gris s'élever haut dans le ciel, tranchant l'horizon en deux couches bien distinctes. L'une, claire et dégagée, l'autre sombre et nébuleuse. La Force hurlait à tout ses sens le danger qu'elle prédisait. Il senti la présence de son Padawan, puis la seconde d'après, plus rien. Son lien avec la Force n'était pas brisé, il était encore vivant, mais probablement inconscient. À tâtons, il reprit possession de son sabre-laser et se releva. Tout en haut de la dune, le Sith se dressait tel un bourreau à contre-jour, imagerie théâtrale au possible.

C'était l'heure de la confrontation finale, ou en tout cas Leto l’espérait. Il était profondément las, et souhaité plus que tout que cela se termine. Si il devait trépasser ici et maintenant, alors qu'il en soit ainsi. Et si il devait survivre, alors espérait-il être capable de se débarrasser de son fardeau d'ancien disciple une bonne fois pour toute. Car enfin l'avait-il reconnu. À vrai dire, il le savait depuis toujours, il était persuadé qu'un nouveau et ultime affrontement allait avoir lieux. Il se souvenait qu'il n'avait pas été assez fort pour tuer Calef Arkness il y a huit ans. Et désormais, il doutait qu'il en soit capable encore aujourd'hui. Mais il fallait lutter, combattre pour ne pas laisser gagner l'obscur, pour rendre cet enfant perdu à la Force, pour lui offrir l'absolution dans le confort de la mort. Il fallait que Calef Arkness revienne à la Force, à son état originel pour être sauvé, car autrement aurait été impossible.

Leto attendit alors que son adversaire le rejoigne tout en bas de la dune. Le Falleen eut une pensée fugace pour son élève qu'il espérait, au moins lui, en état de sauver sa vie. Car si lui devait en finir là, il serait horrifié de savoir que ce soit là aussi le destin de son cher et jeune Padawan. Le meilleur qu'il ai jamais eu, l'un des plus brillants de son époque. Celui qui en si peu de temps avait sut s'approprier les meilleurs côtés de son maître tout en acceptant les pires, tel un fils aimant et compréhensif. Sa tunique collait étrangement à son flanc, en baisant les yeux, il put constater avec dépit que la blessure contractée aux côtes sur Coruscant quelques jours plus tôt s'était rouverte. Fatalement, cela n'aurait pas put en être autrement, la jeune Evengellyne Belluma avait eu raison finalement. Le combat allait être dur, peut-être le plus dur de toute sa vie. Et il y avait de grande chance que ce soit le dernier.

Thème musical de la scène: La confrontation finale

Le Sith se dressa face à son ancien mentor, levant son sabre-laser telle une hallebarde démoniaque prêt à empaler la Lumière elle-même d'une estoc venimeuse.

- « Je vois que vous possédez toujours votre sabre-laser vert... Commençât-il. Sa voix avait changée, mue par une rage féroce, les octaves étaient nettement tombées, on aurait dit le Sith atteint d'une infection de la gorge tant son intonation fut grave. Pourtant, je vous ai connu avec une autre arme. Et je me souviens l'avoir vu entre d'autres mains, que faisait-il là ? Hm ? Ou est passé votre magnifique sabre de Sentinelle ?

- Ce sabre a vaincu bien plus de Sith que tu ne peux l'imaginer. Leto savait que Calef tentait de le provoquer en lui rappelant à sa mémoire le souvenir douloureux de son ancien sabre-laser, tenu entre les mains de son regretté maître au moment de mourir.

- Mais pas moi, et ça change tout à notre histoire ! Car c'est uniquement ce qui compte, est arrivée pour vous le dénouement de cette tragédie...

- Ton orgueil te perdra … » Répliqua sombrement Leto. Si il avait accepté de mourir ici si telle était la volonté de la Force, il restait un homme de caractère, jamais enclin à se laisser marcher sur les pieds. Jusqu'à son dernier souffle il ferait preuve de dignité et ne laisserait jamais ses adversaire gagner la guerre psychologique qui les animait.

Et le vert d'émeraude croisa à nouveau le rouge de sang. Plus le combat durait, plus l'un et l'autre suppliait et implorait la Force de leur octroyer quelques secondes d'énergie supplémentaires afin de résister. Afin de prendre le dessus, coûte que coûte. Un coup par-ci, une parade par-là. Les deux adversaires se plantèrent dans le sable tels des stalagmites séculaires et leurs mouvements furent infiniment rapides. Les lames laser virevoltèrent, se frôlant et dégageant des escarbilles dorées à chaque micro contact. Puis vint l'épreuve de force, sabre contre sabre, où Leto grâce à sa taille put littéralement marcher sur son adversaire. Les manches de sa tunique étaient brûlées par endroit, une déchirure était visible sur la capuche sombre de son adversaire, un éclat fendillait le masque du Sith au niveau de l’œil. Les mains du Jedi portaient des boursouflures à cause de la manipulation répétées de son sabre-laser sous une telle chaleur. Le guerrier de l'ombre était aidé en cela par la présence de gant de protection de qualité. Est-ce que la joute touchait à sa fin ? Le Jedi commençait à prendre l'avantage. Son phénoménal Ataru, fidèle à lui même acculait son adversaire, il allé craquer et commettre l'erreur fatale, la seule et unique dont le Falleen aurait besoin pour occire son terrible ennemi. Peu importe à quel point Vorkosigan finirait éreinté de cette opposition, peu importe si il y laisserait la vie de fatigue, il allait vaincre, il le voulait.

Mais le Sith ne l'entendait pas de cette oreille, il prit ses distances lorsqu'il comprit que son Soresu et son Djem So finiraient pulvérisés par la fulgurance de son adversaire. Il bondit en arrière et d'un geste souple dégrafa sa cape pour être plus à l'aise dans ses mouvement. Sa capuche défaite laissa apparaître une chevelure mi-longue noire de jais qui lui tombait sur la nuque. Pour continuer à temporiser, Arkness choisi d'invectiver à nouveau son adversaire, même si le combat tournait très légèrement en sa défaveur.

- « La voie que j'ai choisi m'a rendu plus puissant que n'importe quel Jedi, je t'ai humilié toi et ton misérable Padawan, jamais l'Agricorps dans lequel tu voulais m'envoyer ne m'aurait permit cela !

- Ce que tu n'as jamais sut comprendre, c'est que la voie des Jedi ne forme pas des guerriers qui entre en compétition l'un contre l'autre, devenir Jedi ne signifie pas humilier son prochain et devenir plus fort que lui ! Rétorqua avec autorité Leto, excédé et las à la fois.

- Silence !

- Faire partie de l'Agricorps n'est pas honteux, c'est une formidable raison d'être, c'est là où on aide les nécessiteux et les gens honnêtes au quotidien... Ajouta le Jedi d'une voix plus calme, portée par une conviction puissante.

- Et c'est aussi là qu'on est traité de lâche et de moins que rien, de faible !

- Jamais les Jedi n'ont vécu pour eux-même, pour s'enorgueillir, et se construire une jolie réputation personnelle n'est aucunement le but d'un Jedi digne de ce nom. Tu n'as jamais sut comprendre … Je commence à réaliser que touts les sensibles à la Force ne sont pas forcément destinés à devenir des Jedi …

- J'ai sut faire mon choix...

- Reste à savoir si c'est le bon... »

Leto fit un pas en avant et Calef leva sa main vers lui. La seconde d'après, une nuée de sable s’éleva entre eux deux, Leto se protégea de son bras mais ce qu'il ne vit pas, c'est que le sable tranchant fut vite accompagné de rocaille qui lui percutèrent le visage ! La bourrasque de caillasse frappa de plein fouet le Jedi qui ne put faire autrement que plonger en arrière. Au sol, il mit son sabre en opposition pour contrer aussi bien que possible les projectiles qui lui était lancés à la figure et il n'eut pas le temps de se reprendre que sa Némésis était déjà sur lui. Calef frappa avec l'énergie d'une haine renouvelée, comme si cela était possible d'être encore plus haineux que ce qu'il était déjà. Il n'y avait plus aucune technique dans ses attaques, plus aucune élégance, si tant est qu'il en ai jamais eu dans son Djem So brutal. Le Sith frappa, encore et encore son adversaire au sol, le Falleen acculé, dos contre le sable, son sabre levé aller perdre la vie d'une seconde à l'autre …

Non, pas encore. Le Jedi profita d'un instant de latence dans le geste furieux de son adversaire pour venir lui flanquer un désespéré coup de talon dans le tibias. Le Sith pencha en avant et son visage masqué fut accueilli par un second coup de semelle. Le râle de douleur du Sith put témoigner de toute la force que le Jedi avait sut mettre dans son assaut extrême. Les deux ennemis se redressèrent au même moment, bondissant l'un sur l'autre avec la même volonté farouche de porter le coup de grâce.

Leto saisit l'avant-bras de Calef, tandis que celui-ci agrippa l'avant-bras opposé de son ancien mentor. Leurs sabre-laser dansaient dangereusement tout autour de leurs têtes, ils gesticulaient de droite et de gauche, ce ballet incessant et mortel n'avait plus rien d'un combat loyal et beau, tout cela ressemblait à une lutte acharnée pour prendre la vie de celui d'en face. Les deux combattants ne se lâchèrent pas, se déplaçant, se frappant à coup de genoux et de tête, s'éloignant toujours plus de leur champ de bataille initial. Puis soudainement, les deux adversaires sombrèrent dans le sable. Des gravats, de la roche et des tonnes de sablon s’effondrèrent sur eux-même tandis que le Jedi et le Sith se retrouvèrent au cœur d'une crevasse rocailleuse, douze mètres en contre-bas...

■ ■ ■

Les turbolaser doubles du Défenseur avaient quasiment atteint leur limite de surchauffe lorsque Walter Damz eu finit de déclencher son apocalypse. Tout autour du vaisseau, Tatooine ressemblait à s'y méprendre à une énorme plaine désertique et ravagée par la guerre. En tout cas, plus que d'habitude ! Des cratères de six mètres de diamètre et de deux de profondeur se nourrissaient goulument de cadavres de soldats impériaux dont l'armure partait en lambeau, carbonisée. Des pans de roches entiers provenant de stalagmites et excroissances rocailleuses avaient éclatés sous l'impact et à certain endroit, le sable s'était littéralement changé en plaque de verre fracturé sous la chaleur des tirs de blaster. La carlingue n'avait subit aucun dégât, le bouclier, déjà puissant pour un navire de cette importance l'était d'autant plus face à de simple fusils. Un régiment entier de soldats impériaux n'aurait pas suffit à prendre le Défenseur une fois que ses canons et son bouclier furent remis en service par son pilote.

Walter soupira si fort qu'on aurait cru qu'une bourrasque aller soulever l'intégralité du sable de cette planète maudite sur laquelle il se trouvait. Il se laissa tomber lourdement dans le fond de son siège d'artilleur et se frotta le visage, épuisé, encore sous tension. Il s'en était fallut de peu que cette fois-ci, vraiment, il passe l'arme à gauche, ou pire encore, qu'on lui vole son plaisir de recevoir son nouveau blaster haut de gamme. Mais il y avait plus grave encore, en se rappelant de ce qui devait se jouer là dehors, il se ressaisit et bondit hors de la cabine de contrôle des canons jusqu'au poste de pilotage. Là, il activa les senseurs de la corvette et tenta de tracer un signal. Le système ne put détecter quoi que ce soit de façon automatique, mais il trouva vite une solution en entrant une fourchette de coordonné manuellement et distingua une accroche. Une seule … Elle n'était pas très loin d'ici, il pouvait aller voir à pieds, mais ce qui l'inquiétait vraiment, c'est qu'il n'y en avait qu'une, et pas deux comme il aurait aimé le voir sur l'écran de contrôle du senseur. Un autre genre de pression vint lui emplir les veines, son visage fut instantanément tordu par la douleur de ce que tout cela semblait signifiait. Il dut s'en mordre la lèvre inférieure pour ne pas céder à la panique, et c'est quand son regard croisa l'horizon à travers le hublot du Défenseur que la tristesse naissante laissa place à l’effroi.

- « Oh merde, oh merde ! » S’exclama-t-il.

Il voyait, au loin, le mur de gris et d'ocre, haut de cent mètres, large autant que ses yeux pouvaient voir s'approcher vers lui. À une vitesse sidérante, inarrêtable, implacable et mortel, la tempête aller tout dévaster sur son chemin. Il sauta de son assise en saisissant son pistolet blaster juste pour le ''au cas ou'' et fit baisser la passerelle d'accès au Défenseur. Ses jambes étaient lourdes, il avait l'impression d'avoir courut pendant des kilomètres. Walter dévala la sortie de son vaisseau et pénétra dans le sable ondulant, à toute vitesse il se dirigea vers la direction du signal que les senseurs avaient sut détecter, sans jamais quitter la ligne d'horizon des yeux. À mesure qu'il engloutissait les mètres au pas de course, il sentait la pression atmosphérique s'alourdir, le vent se lever, déjà les grains de sables de la surface du désert semblait opérer une danse macabre autour de lui.

Puis il le vit, étendu sur le sol, inconscient, Kalen ! Il hoqueta, il dut encore faire un effort pour se retenir de céder émotionnellement et vint au chevet de son ami Jedi. Devant l'inefficacité de ses tentatives pour le réveiller, il prit une seconde pour jeter un œil autour de lui. Le vide, le désert, une étendue de sable bouillonnant à perte de vue, et ce mur mortel qui se rapprochait. La tempête devait être à un kilomètre de lui, il serait frappé de plein fouet dans quelques secondes... Mais rien n'aurait put être pire que l'horreur qu'il ressenti en ne voyant pas Leto Vorkosigan dans les alentours. Les senseurs ne l'avaient pas détecté, ni même le Sith, seuls Kalen avait été perçu par la technologie de la corvette républicaine.

C'était trop tard. Walter réuni tout le courage qu'il pouvait encore avoir et souleva le Nautolan sur ses épaules en prenant bien soin d'embarquer dans la poche intérieure de sa veste son sabre-laser. L'homme était athlétique et dans la force de l'âge, mais il devait accomplir un exploit physique exceptionnel. Porter un autre homme sur ses épaules, courir dans le sable, là où ses bottes s'enfonçaient de vingt centimètres à chaque pas, sous une chaleur à en faire mourir de dessèchement un cactus, et le tout en quelques dizaines de secondes. Ce qu'il parvint à faire au prix d'un effort incommensurable. Ses genoux lui faisait mal, il sentait ses chevilles gonfler sous l'effort, son front et son torse baignaient dans la sueur et sa gorge était cruellement sèche.

Tout au long du chemin vers le Défenseur, il ne cessait de répéter ''Je suis désolé, je suis désolé''. Et enfin, lorsqu'il eut atteint le vaisseau, il déposa Kalen sur la banquette du petit quartier d'équipage et fonça vers la cabine de pilotage. Il dut se tenir aux murs et aux consoles de commandes à proximité tant il sentait ses jambes flageller après l'effort physique accompli. Il accrocha en toute hâte son harnais de sécurité et tapota quelques commandes au clavier de bord. Enfin, il lança les moteurs et abaissa une grosse manette au pommeau rouge, le vaisseau se mit en branle et s’éleva doucement. Les trains d’atterrissage se rétractèrent et les moteurs subluminiques vrombirent à l'unisson. Pendant la manœuvre, Walter chuchotait encore à l'intention d'on ne sait-qui ''je suis vraiment désolé''. Et la tempête vint s'abattre sur le Défenseur. L'engin fut secoué comme on secoue un arbuste fruitier pour en saisir les délicieuses baies colorées. Il avait décollé mais dévia de sa trajectoire de plusieurs dizaines de degrés, Walter dut pousser les moteurs à la limite de leur puissance pour pouvoir reprendre le contrôle et faire s'élever la corvette au delà du mur de sable et de roche. Puis, au bout d'une longue minute, le vaisseau put prendre de l'altitude et s'échapper de ce piège infernal. Le Défenseur républicain gagna les premières couches atmosphériques de la planète aride et très vite, l'espace lui tendit les bras tandis que le pilote calculait les coordonnées pour effectuer un saut en Hyperespace.

Lorsque ceci fut effectué, la distorsion du temps et de l'espace se fit aussitôt, transformant la kyrielle de pointes d'argent minant le vide intersidéral en tubes luminescent s’étalant tout autour de l'engin. Le Défenseur partait vers Ondéron. Walter décrocha son harnais, s’étala de fatigue dans son fauteuil. Son coude qui soutenait sa tête tomba sur le côté, et il éclata enfin en sanglot, conscient de ce qu'il avait dut faire pour s'en sortir.

Le Maître Jedi Leto Vorkosigan était mort, et c'est lui qui avait dut le sacrifier pour sauver le Padawan Kalen Nelaru.


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Lentement, j'ouvre les yeux. Tout est d'abord flou. 

J'entrevois le plafond. Je suis couché, mis à l'aise sur un lit. Mon regard penche vers le bas., je vois la forme de mon corps et de mes jambes emmitouflées dans le lit. Au fond de ce qui semble être une chambre d'hôpital, j'aperçois Walter. Il est assis, les coudes sur les genoux, le dos de ses mains soutenant péniblement une tête lourde, abattue. Il est surpris de me voir réveillé, mais il n'en a pas l'air spécialement heureux. Je sens la peur et la détresse s'emparer de lui. Que lui arrive-t-il...?

" Il se réveille. "

Un médecin et une infirmière Jedi sont à mon chevet. Ils m’auscultent en douceur. La voix du médecin est suave et apaisante.

" Vous pouvez m'entendre, Kalen ? "

Je me contente d'un hochement de tête. Je réalise alors, par ce mouvement, que ma gorge me fait mal. Je me souviens... Calef a voulu m'étrangler.

" Détendez-vous. Tout va bien. Vous êtes sur Ondéron, au temple Jedi. En sécurité. Il va vous falloir un peu de repos, mais grâce à la Force, votre agresseur n'a pas insisté sur la strangulation. Vous aurez l'impression que tout est flou dans votre mémoire, mais rassurez-vous, cela devrait revenir petit à petit. "

" ... Je vous remercie. "

" Oh. Mon assistante et moi n'avons fait que la moitié du travail. Il a d'abord fallu vous sauver. Cet honneur ne nous revient pas. "

Le médecin se tourne vers Walter, souriant doucement. Mais celui-ci semble sortir d'un enterrement. 

" Qu'est-ce que vous racontez ? Je n'ai rien sauvé du tout... "

" Hm. Je pense que vous devriez prendre du repos également. Votre esprit est submergé. "

C'est vrai. Il est complètement décontenancé. Je n'ai pas encore retrouvé tout mon sens logique, je lui pose alors une question simple, après avoir légèrement relevé le haut de mon corps sur l'oreiller.

" Walter... que se passe-t-il ? "

" ... Bordel. Kalen, j'suis désolé. "

Je fronce les sourcils. Je ne comprends pas. Il peine à répondre, rongé par le remords et le chagrin.

" ... Y'avait une tempête qui... qui approchait et... j'pouvais pas... vous sauver, tous les deux. J'savais pas ou il était, j'voyais que toi, et... "

Il n'ose même plus me regarder. Mais déjà, je commence à comprendre ce qu'il essaie de me dire. Mon visage exprime ma surprise, mais tant qu'il ne l'aura pas dis, je ne voudrais pas y croire.

" ... Leto est surement mort. J'suis vraiment désolé. "


Thème du post - L'essentiel est de se relever.


C'est comme si je venais de me prendre un coup d'estoc de sabre laser en pleine poitrine. Mon visage s'éteint, et j'ai l'impression de vivre l'instant de mon dernier souffle. Mon regard vide se pose sur mes mains tremblantes. Mais tout est de nouveau flou. Walter dissimule son visage derrière ses mains. Un silence pesant envahit la pièce pendant quelques minutes.

Lentement, je me souviens de tout ce qui s'est passé. Calef a menacé de tuer mes parents. J'ai cédé à la colère. J'ai été vaincu alors que je pensais être en position de force. Et puis plus rien. Je me réveille, et l'on m'annonce que mon maître a disparu pour toujours.

... Pourquoi Walter s'excuse-t-il ? Tout est de ma faute.

" Sois tranquille, Walter. Tu n'es pas responsable. "

" J'savais que tu dirais ça. Mais si, j'le suis. J'ai fui. J'suis un lâche. Et maintenant, il est... "

" J'ai besoin de prendre l'air. "

J'étouffe. Je veux sortir d'ici.

" Vous ne devriez pas... Vous avez besoin de repos... "

" Je dois sortir. "

J'insiste. Ma voix est ferme, sombre. Je peine à lever ma nuque, emprisonné dans une minerve. Mon corps est lourd et tremblant, mais je sors de mon lit. Péniblement, mais surement. Je croise brièvement le regard de Walter, qui est désemparé. Il ne sait plus quoi faire, ni quoi me dire. Il me regarde de ses yeux embués, mais je ne persiste pas à le regarder, de mon côté. Plus rien ne m'intéresse. Je veux juste sortir.

Je quitte la chambre, et je me dirige vers l'extérieur. Le médecin me suit, et me rattrape plusieurs fois, car parfois, mes jambes ne me portent plus. L'émotion, la fatigue, tout ça à la fois, qui sait. Nous nous dirigeons ensemble vers le jardin public du temple, un endroit que j'aime d'habitude, pour sa tranquillité. Je m'y rends souvent lorsque j'ai besoin de décompresser. C'est mon refuge.

Je m'assois toujours sur le même banc. Je ne saurai pas dire pourquoi. Peut-être parce qu'il est positionné en face d'une fontaine sculptée, entourée de statues. Ou parce qu'il est à l'ombre d'un vieil arbre au pied duquel je me sens en sécurité. Le bruit de l'eau. Un peu tout ça à la fois. Je ne sais vraiment pas.

" Je ne bougerai pas d'ici. Laissez-moi, s'il vous plaît. "

" ... Bien. Je vais demander à l'infirmière de revenir vous chercher d'ici quelques heures. Ça vous va ? "

Je me contente d'hocher la tête.

" Pas de bêtises. A plus tard. "

Pas de bêtises. Tu parles. Je ne suis bon qu'à ça. Mon maître s'est acharné à me faire rentrer dans le crâne des tas de choses au sujet du calme, de la sérénité, de la paix qui doit subsister dans l'esprit d'un Jedi, dans toutes les circonstances, et ce jusqu'à la fin de ses jours. Mais il suffit qu'un Sith menace de tuer ma famille, et alors, j'oublie tout. Quel imbécile ! j'ai provoqué la perte de mon maître. Il était comme un père pour moi. Oui, je m'y étais profondément attaché. Qu'importe ce que dit l'Ordre au sujet de l'attachement. C'est débile. Nous sommes enlevés à notre famille à la naissance, puis placé sous la garde bienveillante d'un maître. Nous sommes à ses côtés pendant plusieurs années. Comment ne pourrait-on pas s'y attacher...?

... Je suis en colère. Je recommence. Je ne me contrôle plus. Pourquoi ? J'ai réussi à maîtriser mes émotions toutes ces années. Tout ça pour rien ?

Je n'en peux plus. Je n'y arriverai jamais. Je pensais avoir grandi. Etre devenu le maître de mes pensées et de mes sentiments. Mais à la moindre épreuve, tout bascule, ma discipline s'en va. Je revis ce que j'ai vécu lorsque j'ai voulu m'en prendre à Jex. Je ne peux que refouler ma colère, jusqu'à ce qu'elle prenne le dessus.

Et maintenant, mon maître est parti... A cause de moi. C'est la faute de trop.

" Fais attention, Kalen. On peut ressentir tes émotions à des kilomètres à la ronde. Tu vas attirer tous les maîtres grincheux et ronchons qui voudront te sermonner. "

Une voix familière s'approche. Maître Nada-Ma Kendi. Je réalise alors soudainement que j'étais en train de pleurer. Comme d'habitude, je ne suis bon qu'à ça... Je ne suis encore qu'un enfant. Pathétique. J'essaie de m'essuyer le visage brièvement, tâchant de faire bonne figure. De conserver le peu de dignité qui me reste.

" Je peux ? "

Maître Kendi souhaite s’asseoir à mes côtés. Maintenant que j'ai évacué un certain trop-plein, je me sens prêt à me confier à cet homme qui fut un vieil ami de mon maître. A l'instar de ce dernier, il suit ma progression d'un œil bienveillant et attentif, depuis mon enfance. Et il me connaît presque aussi bien que ne me connaissait maître Vorkosigan. J'accepte alors d'un hochement de tête. Mais je ne le regarde pas. Je fixe la fontaine. J'ai honte de moi.
Quelques minutes passent. Maître Kendi suit mon regard et observe également la fontaine. Il semble chercher ses mots, pour ne pas y aller de manière trop brusque. Il se lance enfin.

" Je suis navré pour toi, mon jeune ami. C'est une épreuve imposée encore bien trop souvent à beaucoup de padawans, en ces temps de guerre et de danger. J'imagine ce que tu ressens. Sans doute as-tu perdu tous tes repères... "

" C'est moi qui suis désolé, Maître Kendi. A cause de moi, votre ami nous as quitté. "

" Allons, Kalen... "

Je tourne mon regard vers lui. Je ne peux cacher ma colère contre moi-même.

" J'ai succombé à ma colère, contre ce sith qui a juré de tuer mes parents. Je ne me maîtrisais plus, toute ma discipline s'en est allée. Il en a profité. Il m'a battu aussi facilement qu'un maître d'armes désarmerait un padawan qui tient son sabre pour la première fois. C'est à cause de moi que Walter a du prendre la décision de partir. Je l'ai abandonné ! "

Je serre les poings et ma mâchoire se crispe. Mais je dois de nouveau remettre ma tête en place, droit devant moi, car le fait de tourner la tête me fait très mal, et qui plus est, la minerve gêne le mouvement. Je réalise alors que j'ai haussé la voix envers un maître. Je ferme les yeux.

" Excusez-moi. "

Je l'entends soupirer. A vrai dire, il ne semble pas vraiment m'en tenir compte.

" Peux-tu me rappeler quel est le dernier dogme de notre Code ? "

" ... Il n'y a pas de mort... il n'y a que la Force. "

Je comprends très bien ou il veut en venir. Mais je le laisse continuer.

" C'est exact. Nous autres, les vieux maîtres, nous aimons rappeler aux jeunes ce dogme, qui est pour moi un des plus importants du Code Jedi. Vois-tu, j'aime penser que même si notre ami s'en est allé, il est tout de même toujours là pour nous épauler. On dit même que les plus grands Jedi peuvent communiquer avec nous après avoir rejoint la Force. Ce serait dommage que ta colère l'emporte sur ton affinité naturelle avec la Force, car là, tu l'auras définitivement perdu. Tu comprends ? "

Ce n'est pas faux. Evidemment, que je comprends. 

" Il y a quelque chose que tu dois comprendre, Kalen. Un Sith peut te prendre ta famille, tes amis, ton maître. N'importe qui avec qui tu partages une relation particulière. Mais ce dogme existe justement pour te faire comprendre qu'en réalité, il ne te prend rien. Il n'y a pas de mort. Il n'y a que la Force. Il n'y a rien de plus vrai que cela. Quand tu rejoindras la Force à ton tour, tu les retrouveras, tous autant qu'ils sont. Ils feront partie de toi, et tu feras partie d'eux. Vous serez un tout unique. Réunis à jamais. C'est plutôt réjouissant, tu ne trouves pas ? "

Je soupire par le nez, doucement. Je me force à sourire légèrement. Ces paroles sont là pour me réconforter, mais en réalité, elles sonnent comme de la simple spéculation à mes oreilles. C'est vrai, cette vérité n'a jamais été véritablement prouvée... si ? Et qu'importe, car de toute façon...

" ... Même si c'est vrai, comment pourrais-je regarder de nouveau mon maître dans les yeux ? J'ai manqué à mon devoir, à mes principes. A tout ce qu'il m'a appris. Je ne mérite pas de devenir chevalier. Je suis un danger. Je pense que je devrais quitter l'Ordre. Ou rejoindre l'Agricorps. Ou l'administration. Là, au moins, mes actes ne provoqueront pas la mort de quelqu'un. "

" Eh bien. Pour un Jedi qui croît s'approcher du côté obscur, tu fais preuve de beaucoup de remise en question et d'auto-critique. Crois-moi, tu verras rarement un Sith pratiquer cet exercice. Tu es bien plus discipliné que tu ne veux le croire. Tu as été formé par un maître exigeant, cela se sent dans tes paroles. "

Il se lève, joignant ses mains dans son dos. Il continue de fixer la fontaine, tout en faisant les cent pas.

" Ah, le sens de l'honneur. Il a toujours été présent chez toi, et plus encore au fur et à mesure que Leto te formait. Je trouve que c'est une grande qualité, et un avantage considérable lorsque l'on aspire à devenir un Gardien. Seulement, tu t'apprêtes à faire une bêtise, et ton honneur ne te le fera comprendre que trop tard. Je vais donc lui donner un petit coup de pouce. "

Il se retourne, et s'avance alors vers moi. Il finit par poser sa main sur mon épaule, et me fixe, déterminé dans ses propos.

" Si ton honneur est encore sauf, tu sais alors, au fond de toi, que tu ne dois pas abandonner. Tu dois te relever, apprendre de tes erreurs. Toujours chercher à te corriger, à donner le meilleur de toi pour cela. Leto a placé tous ses espoirs en toi. Et s'il est vraiment mort, tu es maintenant tout ce qu'il reste d'eux. Tu es son héritage. Tu es peiné, car tu penses l'avoir abandonné. Alors pourquoi vouloir renoncer à tout ? C'est en faisant ça que tu l'abandonnes vraiment. Tu n'as pas le droit de faire ça, Kalen. Tu le sais. Ce n'est pas moi qui te l'ordonne, c'est ton âme. Tu connais désormais les dangers du côté obscur et des Sith. Et connaître un danger prédispose à savoir le combattre. Alors, non, je ne suis pas d'accord. Tu es qualifié pour devenir un futur Gardien. J'en suis convaincu. Tu ne dois pas oublier que tu incarnais, et que tu incarnes toujours l'espoir de Leto. Mais demain, tu incarneras l'espoir de beaucoup d'autres gens. La lumière dans la nuit. C'est à ça que nous servons, nous, les Jedi. "

Ma poitrine est de nouveau transpercée, mais cette fois-ci, par une lame de vérité. Je retrouve mes forces. Mon dos n'est plus voûté. Mes poings se serrent à nouveau, mais plus de colère. C'est la détermination et le courage qui reprennent les rennes.

" Vous avez complètement raison. C'était la dernière fois que je décevais mon maître. Merci beaucoup. "

Il me sourit fièrement. Il enlève alors sa main de mon épaule et se recule de quelques pas.

" Au fait. C'est moi, ou vous sous-estimez tous Leto ? C'est vrai, sa mort n'a pas été confirmée par qui que ce soit. Un Sith, une tempête de sable, la supernova des soleils jumeaux de Tatooine, si vous voulez... C'est un solide gaillard. Il en faut plus pour lui faire passer l'arme à gauche. N'es-tu pas d'accord ? "

C'est vrai. En vérité, au fond de moi, je n'admets pas sa mort. Je refuse de le croire. Il suffit de s’apitoyer sur mon sort. J'ai des choses à me faire pardonner, des promesses à énoncer et à tenir. Mais je dois le lui dire en face. 

" Je vais le retrouver. Je le jure. "

Je me relève, revigoré, déterminé.

Aïe. Un peu trop, peut-être.

" Haha. Tu devrais peut-être d'abord songer à écouter ton médecin. Je l'ai croisé, il préconise du repos. Tu n'arriveras à rien si tu n'es pas frais et disponible. Profite donc de ce jardin, ça va te changer de Tatooine. "

Pour la première fois de la journée, je retrouve le sourire. Un sourire sincère, je veux dire. Je m'incline lentement vers Maître Kendi.

" Merci pour tout, Maître. "

Il fait de même, me rendant un sourire serein.

" Je t'en prie, mon jeune ami. Si tu as besoin de quelque chose, appelle-moi. J'aimerai participer quelque peu à tes prochaines recherches. Après tout, c'est aussi mon ami. "

Il tourne alors les talons et repart dans la direction d'ou il était venu. Le calme et les bruits de la nature reprennent alors leurs droits dans cette parcelle du temple Jedi que je chéris tant. Je me mets alors en position de tailleur, et je médite.

Je vous retrouverai, maître. Mais pour cela... je dois rester calme. Ne plus céder à la colère. Abandonner l'attachement et ses dangers. Abandonner mon esprit à la Force. Ressentir. Ne plus penser.
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- « Chef, je crois qu'il est là !


- Par ici !

- Je le vois. Silence. Et il est encore en vie... !

- On prépare l'extraction. Ses pulsations sont faibles, il faut se grouiller.

- Et son arme ?

- Elle est là, encore intacte.

- C'est solide ces outils !

- Chef, aucune trace du Sith !

- Fouillez encore, il ne doit pas être très loin, une fois que vous l'aurez trouvé, abattez-le !

■ ■ ■

Un mois standard s'était écoulé depuis les évènements survenus sur Tatooine.

Un doux halo lumineux bleuté vint caresser les paupières closes du Jedi. Sur son visage, il portait encore les affres d'un terrible affrontement. Ses joues étaient creusées, ses lèvres pincées étaient écorchées, sa tempe gauche couverte d'un bandage qui aurait put être immaculé si seulement il n'y avait pas cette tâche ronde et rouge en plein centre du tissu. Deux fins tuyaux de mediplastic étaient plantés dans son avant-bras et un autre dans sa poitrine, le drap de la couche où il se trouvait depuis de longs jours était baissé jusqu'à son abdomen. Un aide-soignante Rodienne lui appliquait avec attention un peu de Kolto sur les nombreuses éraflures et plaies qu'il portait sur les bras et le torse.

La Rodienne aux doigts tendres et aux gestes attentionnés leva la gaze vers la lèvre du Jedi lorsqu'elle fut saisit à la vitesse de l'éclair par le poignet. Elle sursauta, laissant s'échapper de sa bouche un petit hoquet, ses grand yeux sombres dans lesquels on aurait crut la galaxie et ses milliards d'étoiles toute entière s'être perdue fixèrent le visage tuméfié du Jedi. Il n'ouvrait pas les yeux, mais il semblait éveillé. Tour à tour, l'aide soignante scruta le moniteur médical qui indiquait les informations vitale du Jedi, puis son faciès, vallonné de bosses et de blessures en cour de cicatrisation. Pourtant, malgré la douleur qui pouvait se deviner, ses lèvres rapiécées se tordirent jusqu'à former un sourire étrange. L'aide soignante n'aurait sut dire ce à quoi son patient avait pensé à cet instant. La poigne de l'homme se desserra, et elle put partir hors de la pièce en toute hâte pour avertir les médecins.

Moins d'une minute plus tard, la chambre était envahie de deux autres aide soignante en plus de la Rodienne et d'un médecin hautement qualifié. La petite armée en blanc et en turquoise procéda à une batterie complète de vérifications, de tests et d'analyses, paramétrèrent des appareils de soins et remplirent à toute vitesse des informations sur un datapad de poche. Le médecin, un Humain d'un certain âge, atteint d'une forte calvitie mais disposant d'un bouc châtain remarquablement bien taillé s'approcha du Falleen. Il lui saisit doucement l'avant-bras, le Jedi s'agita, et le médecin vint mettre sa main chaleureuse sur le front froid de ce dernier.

- « Monsieur Vorkosigan, m'entendez-vous ? Un discret signe de la tête lui vint en réponse. Vous êtes en sécurité, vous avez eu un très grave accident. Nous allons effectuer plusieurs soins supplémentaires, ne vous inquiétez pas et ne vous agitez pas.

- Ou suis-je ? Demanda le Falleen après avoir dégluti sa salive difficilement.

- Sur Christophsis, vous avez été conduit à l'antenne médicale générale républicaine.

- Je... Leto grimaça.

- Vous avez le bras gauche cassé, vous avez apparemment fait une lourde chute, restez dans cette position.

- Je suis Jedi, je dois contacter le Temple … d'Ondéron...

- Nous savons qui vous êtes monsieur Vorkosigan, nous allons contacter vos pairs très bientôt. »

■ ■ ■

Une nouvelle semaine s'était écoulée depuis que Leto avait reprit connaissance. Le Jedi avait le bras en écharpe, vêtu d'une légère tunique blanche avec un liseré bleu sur le col et les manches. Pieds nus sur le sol froid et incolore de sa chambre de soin, il observait l'extérieur de la large baie vitrée qui éventrait l'un des murs de la pièce. Il avait très vite reprit quelques réflexes, malgré ce qui lui était arrivé, et bien qu'il avait encore le souffle un peu court, sa connexion avec la Force n'était pas rompue. Il lui semblait, au contraire, qu'elle s'était sensiblement renforcée. Même lors de sa convalescence où il avait été inconscient, il aurait put jurer être à son contact, au plus proche, là où jamais il n'avait put aller lorsqu'il était éveillé. Comme dans une transe, une profonde méditation où son esprit naviguait entre plusieurs dimensions.

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Au delà d'où pouvait porter ses yeux tempétueux s’étalait une cité cristalline, la capitale de Christophsis: Chaleydonia et ses gratte-ciel de verre et d'acier. Les allures de la planète avait une aura de pureté, une atmosphère éthérée, en permanence plongée dans le clair-obscur le plus mitigé qui soit. Il s'était surprit de ne voir que si peu d'activité des centaines de mètres en contre-bas, dans les avenues, pour une aussi grande ville. La planète était couverte de cristaux bleu-verts, de forme hexagonale et de tailles extrêmement variées. Les natifs avaient sut les utiliser, notamment les immenses cristaux verticaux, pour y construire leurs cités, soit à l’intérieur même des cristaux soit autour. Ces édifices étaient gigantesques et majestueux, certains même visibles depuis l’espace. Gérée par une oligarchie mercantile organisée autour de l’extraction de minerai et, à un moindre niveau, du tourisme autour du spectacle des ceintures d’astéroïdes, la planète, bien qu'éloignée du Noyau était d'une importance stratégique non négligeable pour la République dont elle faisait partie. Possédant une technologie suffisamment avancée pour prévoir relativement bien les chutes d'astéroïdes provenant des trois ceintures entourant la planète dans l'espace, les Christophsien furent obligés de bâtir leurs cités en respectant un certain ordre, d'où le fait que certain quartier et groupement de bâtiment étaient très espacés les un des autres, formant ainsi des agglomérations extrêmement aérées aux installations parsemées à travers des centaines de kilomètres.

Thème musical de la scène: Peu de parole, beaucoup de mystères...

Une porte coulissante s'ouvrit dans un léger sifflement caractéristique dans le dos du grand Falleen qui avait reprit presque toute sa prestance naturelle. Une jeune alien apparut dans l'encadrement de la porte, un databloc dans le creux du coude. Le Jedi n'eut pas besoin de tourner le regard pour reconnaître qui était-ce à son souffle, à sa présence dans la Force. La Rodienne hésita à s'approcher et prit la parole.

- « Nous avons prit contact avec votre Temple, ils ont envoyés une navette vous récupérer, elle sera là ce soir.

- Pourquoi ne l'avez-vous pas fait plus tôt ? Quelle utilité de cacher ma présence ici aux Jedi ? Nous avons des médecins qui peuvent me guérir infiniment plus vite qu'ici. Sans vouloir vous offenser. La Rodienne parut hésiter, elle n'était aucunement affectée par ce que Leto venait de lui dire, elle savait parfaitement que c'était la vérité.

- Ceux qui vous ont amenés ici ont émit plusieurs conditions. Ils ont exigés qu'on contacte votre Ordre seulement lorsque vous serez sur de survivre.

- Pourquoi ? Si jamais je n'avais pas survécu, cela se serait sut de toute façon, l'Ordre aurait finit par me retrouver.

- Ils n'ont rien dit à ce sujet, je... je suppose qu'ils avaient leurs raisons.

- Qui sont ces ''ils'' ? Questionna Leto en se retournant. La Rodienne hésita de plus belle.

- Ils ont aussi exigés qu'on ne dévoilent pas leur identité, d'ailleurs, ils ne nous ont rien dit là-dessus.

- À quoi ressemblaient-ils alors ? Étaient-ce des Humains ? Ou des aliens ? Des contrebandiers, ou des aventuriers de l'espace ?

- Je suis désolé monsieur... je n'en sais rien.

- Dites plutôt que vous ne voulez rien savoir. Lança le Falleen, un brin revêche avant de se ressaisir à la vue du visage intimidé de son interlocutrice. Veuillez m'excuser, vous n'y êtes pour rien, je ne dois pas m'en prendre à vous. Il s'approcha de la jeune femme et quand son presque deux mètres surplombait la petite taille de cette dernière, il lui fit lever son regard vers le siens. Merci de vous être si bien occupé de moi. La Force sera avec vous, à jamais. La Rodienne hocha doucement la tête. Les médecins Rodiens sont rares. Évoqua le Falleen.

- J'ai de la chance, en quelque sorte, je ne suis pas native de Rodia mais de Glee Anselm. J'ai donc put échapper à la culture clanique et barbare de mon peuple... répondit-elle avec une once d'errance dans la voie. L'évocation de Glee Anselm eut l'effet d'un puissant électro-choc pour le Jedi. Qui a-t-il ? S’inquiéta l'infirmière en déposant son databloc sur le bord du lit aux draps chiffonnés.

- Les inconnus qui m'ont amenés ici, n'ont-ils vraiment rien dit d'autre ? Ont-ils parlés d'un Nautolan qu'ils auraient trouvés avec moi ? Ou d'un Humain ? Un vaisseau républicain ? La Rodienne secoua la tête, profondément désolée.

- Absolument pas, il n'y avait que vous, à votre arrivée, vous n'aviez que très peu d'effet personnel. Une ceinture utilitaire. Une arme qui appartient à votre Ordre, je crois, je ne sais pas comment ça s'appelle. Leto soupira, partagé entre le doute et le soulagement.

- C'est un sabre-laser, l'arme intemporelle des Jedi.

- Oui, de belles légendes circulent autour de ces armes... souffla-t-elle en s'asseyant sur le bord du lit, son intonation portait l’admiration et la fascination que son imagination suscitait en évoquant le sabre-laser des Jedi. Qui sont le Nautolan et l'Humain que vous recherchez ?

- Des … Il hésitât un instant. Des frères, des fils... je ne sais pas. » Finit-il par dire à voix basse en esquissant un faible sourire.

Leto sentait à travers la Force la présence de Kalen. Il était encore là, si proche et si loin à la fois. Il aurait aimé le serrer dans ses bras, s'assurer qu'il n'avait rien, qu'il était sauf. Il aurait aimé apaiser la détresse de Walter, lui dire que tout était arrangé. Sa désolation et son deuil traversait les étoiles, l'espace froid et infini et les années lumières jusqu'à atteindre l'esprit et le cœur du Jedi qui voyait tout et ressentait tout avec une telle clairvoyance qu'on l'aurait dit frappé de Toute-Puissance.

- « Je vais réviser votre état de santé une dernière fois, et nous irons remplir le dossier de sortie, si vous le voulez bien. » Reprit la Rodienne. Leto accepta silencieusement.

■ ■ ■

Nada-Ma Kendi franchit d'un pas leste l'arche de pierre taillée qui séparait le nord du sud des jardins du Temple d'Ondéron avant de gravir l'immense escalier principal de l'enceinte sacrée. Il rentrait en toute hâte de la cité d'Iziz où, comme à son habitude, il avait épaulé les médecins civils à raison d'une fois toute les une ou deux semaines afin de perfectionner leur maitrise de la médecine moderne. Il avait reçu un appel sur son comlink le priant de revenir au Temple aussi vite que possible, son interlocuteur ayant évoqué son vieil ami Leto Vorkosigan.
Dans le hall central, le vieux Maître Jedi prit direction à droite, parcourant coursives, hall secondaires, gravissant escaliers et traversant à nouveaux des jardins d'intérieur encerclés d'arcades et de promenades. Puis arrivé au pied de la tour renfermant le centre de communication du Temple Jedi, il fut interpellé.

- « Maitre Kendi ! Un jeune Jedi Humain se hâta de rejoindre son ainé. Merci d'être venu si vite.

- Parle, qui a-t-il ?

- On a du nouveau au sujet de Maître Vorkosigan. L'antenne médicale locale de Christophsis nous a contacté, selon eux, il se trouverait là-bas.

- Comment va-t-il ? Interrogea rapidement Nada-Ma, plus intéressé par l'état de santé du Falleen que par sa localisation.

- Ils ont été très vague là-dessus, ils disent qu'il est tiré d'affaire. Kendi reprit son chemin en sens inverse cette fois-ci, décidé à rejoindre l'astroport privé du Temple où il pourrait superviser la préparation d'une navette pour s'envoler vers Christophsis.

- Le Conseil a-t-il été averti ?

- Oui, ils ont donnés leur accord pour qu'on aille le rechercher, quatre d'entre nous ont pour mission de le ramener, les vaisseaux doivent déjà être prêt. Le jeune Jedi récita sérieusement tout ce qu'il savait tandis qu'il avait du mal à suivre la marche alerte du Céréen.

- Savons-nous comment s'est-il retrouvé sur Christophsis ? Je doute que les médecins de cette planète aient prit la peine d'aller le sauver sur Tatooine...

- Nous n'en savons rien, ils ont éludés la question. Il était perplexe. Selon eux, des individus auraient aidés Maître Vorkosigan, mais ils ont fait jouer le secret professionnel pour ne pas nous en dire plus.

- Foutaise. L'attitude de Kendi fut contrastée, entre la nature du mot qu'il venait de dire et l'intonation de sa voix qui pourtant était très calme.

- Doit-on mettre Nelaru au courant ?

- Absolument pas. Nous ne savons pas tout sur cette affaire, je ne veux surtout pas lui donner de faux espoirs. Voyons si Maître Leto est vraiment tiré d'affaire avant-tout. Conclut le Céréen en empruntant le hall secondaire qui cette fois-ci l'amènerait aux hangar du Temple Jedi.

Le soir même, comme il était convenu, une corvette Défenseur escortée de deux chasseurs Aurek s'était posée à l'astroport de Chaleydonia, non loin de l'antenne médicale républicaine. Deux Jedi présents dans la corvette, et les deux autres dans les Aurek accueillirent Leto et lui garantirent tout le confort qu'il était possible d'avoir dans un Défenseur avant de repartir vers Ondéron.

■ ■ ■

Sur Ondéron, Leto était vêtu d'une propre tunique beige de Chevalier Jedi. Son sabre-laser pendait, traditionnellement à sa ceinture. Son visage portait encore quelques stigmates de son épreuve, mais ses yeux couleur d'acier était toujours aussi froid et perçant. Il était assis sur un énième lit médicalisé, cette fois-ci au MedCorps du Temple, Nada-Ma analysait les essais et soins lui ayant été administrés que l'antenne médicale républicaine de Christophsis avait bien voulue lui transmettre. Le vieux Céréen soupira en désactivant le datapad qu'il avait entre les mains.

- « Pourquoi ne pas avoir sondé son esprit, à cette infirmière ? Pour voir si elle disait vrai. Tu es spécialiste de cela. Intima Kendi à Leto.

- Je vois où tu veux en venir mon ami, et je te rappelle que c'était un accident. Le Falleen tout comme le Céréen songeait bien évidemment à la jeune Evengellyne. Je n'en avais pas besoin, cette aide soignante était sincère, elle ne savait rien.

- Et les autres ? Le chef de service, les médecins ?

- Il aurait été inutile de les interroger. J'aurais put leur lessiver l'esprit, détruire leurs défenses mentales et lire en eux comme sur un databloc allumé, mais je ne l'ai pas fait.

- Pourquoi ? Leto garda le silence une longue minute.

- Les réponses viendront, j'en suis sur. Nada-Ma portait l'incompréhension sur son visage. Mais il savait qu'il n’obtiendrait aucune réponse supplémentaire du Jedi à cet instant. Il changea alors de sujet:

- Tu as l'air bien rafistolé. Ils ont fait du bon travail, au moins.

- Oui, je me sens un peu moins mal qu'il y a quelques jours. Reconnut ironiquement Vorkosigan.

- Je penses qu'il est temps de prévenir Kalen.

- Il n'est pas au courant que je suis ici ?

- Non. J'ai préféré ne rien lui dire, sans savoir dans quel état on allait réellement te recevoir. Il... il a été extrêmement affecté par ta disparition. Même si il est courageux, je voulais m'assurer qu'il n'y ai pas de mauvaise surprise avant de lui dire. Leto se leva et se dressa face à son ami, plus grand encore que lui grâce à son crane oblong renfermant ses deux cerveaux ultra évolués. Puis le Falleen étreint le Céréen qui fit de même.

- Tu as bien fait, mon ami. Tu as bien fait. Les deux se séparèrent et Kendi prit la direction de la sortie.

- Je vais le mettre au courant. Reste ici. »

Invité
Anonymous
Combien de temps cela fait-il, maintenant...? 

Deux, trois semaines ? Je ne sais plus. Je commence à en perdre la notion du temps. Il passe sans que je ne puisse faire quoi que ce soit.

Mais j'ai ressenti sa présence. J'en suis désormais convaincu. Il est encore en vie. Une fois que j'aurai retrouvé sa piste, je partirai à sa recherche. J'en fais une affaire personnelle.

Peut-être que la Force peut m'aider à le localiser. Qui ne tente rien n'a rien. Je dois me concentrer. Revivre ce que j'ai vécu dans la jungle d'Ondéron.

" Kalen ? "

Lentement, j'ouvre les yeux. La voix de Maître Kendi m'extirpe de ma méditation. Je suis assis en tailleur sur un siège dédié à cette pratique, dans une petite salle aux volets pratiquement fermés. Seules quelques faisceaux de lumière traversent la pièce, offrant une atmosphère reposante au lieu.

Je place mon visage sur le côté, posant un regard du coin de l’œil sur le Céréen. Je ne dis rien. Je le laisse parler.

" Navré de troubler ta séance de méditation. As-tu fini ton entraînement ? "

" Oui, je l'ai achevé il y une bonne demi-heure déjà. "

" Je suis curieux. Sur quoi t'entraînes-tu, en ce moment ? "

Je replace mon visage de manière bien droite, fixant le mur face à moi.

" Il porte sur la gestion de mon agressivité au combat. Lorsque je porte des coups ou même lorsque je suis en garde. Je m'entraîne à fermer mon esprit à tout. A contrôler mes émotions tout en restant fort et solide dans mes assauts. "

J'entends un léger soupir nasal. J'essaie alors d'expliquer la raison de cet entraînement.

" Tout m'est revenu. Je me souviens du combat contre Calef. Les émotions que j'ai ressenti. Mon approche du côté obscur. Mon échec. Je ne pourrai pas me regarder dans une glace tant que ceci n'aura pas été corrigé. "

" ... La rigueur et l'exigence de Leto. C'est tout à ton honneur, mais... Tu sais, même nous, les Jedi, nous ne pouvons pas être les maîtres des événements qui se déroulent. Certains faits peuvent être même l'oeuvre de la Force. Peut-être que cela n'aurait pas pu se passer autrement, de toute manière. D'ailleurs, tu es sorti grandi de cette expérience. Ce que j'essaie de te dire, c'est que tout n'est pas de ta faute. Pour moi, Calef est l'unique responsable. "

Je baisse légèrement la tête.

" Je n'arriverai pas à me convaincre de cela tant que je ne l'aurai pas retrouvé, Maître. "

" Eh bien, dans ce cas... il est temps. "

Je me retourne soudainement, les yeux écarquillés.

" ... Que voulez-vous dire ? Vous... l'avez retrouvé ? "

Maître Kendi me sourit, paisible.

" Il est au MedCorps. Il t'attend. "

" Par les étoiles... "


Thème de la scène - Retrouvailles


Je me lève subitement, et je me précipite vers la sortie. Maître Kendi a juste le temps de m'indiquer le numéro de la chambre de mon maître avant de me voir disparaître dans les couloirs du temple, suite à une traversée rapide du jardin qui reliait ce couloir à la petite salle de méditation.

C'est comme si mes jambes me portaient au loin, à toute vitesse, sans que je ne leur demande quoi que ce soit. Des padawans s'écartent en me voyant arriver. Un Maître Jedi veut me réprimander au passage, mais je ne l'écoute pas. Je ne peux plus m'arrêter. L'espoir me porte. J'ai juste le temps de le voir derrière mon épaule, qui gesticule la tête de droite à gauche, l'air ronchon et mécontent.

J'arrive alors en trombe au sein du MedCorps. Je ralentis enfin, même si je garde un rythme de marche élevé. Je cherche la chambre de mon maître. Et enfin, je la trouve.

Reprenant enfin mon souffle pendant plusieurs instants, je me décide enfin à franchir la porte... Et enfin, je le vois. Il est bien là. Mon maître est vivant. Visiblement blessé, mais vivant.

" Louée soit la Force... vous êtes en vie. "

Je m'approche de lui, mais je sens l'émotion emporter ce qu'il reste d'énergie à mes jambes. Arrivé à sa hauteur, elles me lâchent. Je finis à genoux, à terre. Il me reste tout juste suffisamment de force pour lever mes bras et prendre la main de mon maître entre les miennes. Mais je n'ose plus le regarder. Ma tête est baissée. Je veux cacher des sanglots, même si je sais que mon maître me connait bien et qu'il se doute surement de quelque chose.

" Mon échec a failli vous coûter la vie. Cela ne se reproduira plus, mon maître... Je vous le promets. Je... on m'a dit que vous étiez parti, alors je... j'ai travaillé dur pour essayer de réparer mon erreur et faire honneur à votre enseignement. "

Mes mains se serrent sur la sienne.

" Je suis... si heureux que vous soyez là. Sans vous... je me sentais perdu. "

J'ose enfin relever mon visage pour le regarder. Même en convalescence, il garde toujours cette sérénité et ce calme si apaisants qui m'avaient manqué.

" ... Que s'est-il passé, Maître ? Ou étiez-vous, durant tout ce temps ? Calef est-il retourné à la Force... ? "
Invité
Anonymous
- « Viens, lève toi. » Finit par dire Leto en toute simplicité.

De sa main de libre, il soutint son élève par l'avant-bras et accompagna sa levée, ses mains tremblotaient, d'épaisses larmes perlaient sur ses joues et sa voix était secouée d'émotion. Par opposition à l'attitude du Maitre Jedi qui semblait de marbre, bien qu'intérieurement, il ressentait le baume des retrouvailles lui soulager le cœur. Ils avaient vécus tout deux une terrible épreuve de laquelle il n'avait pas triomphé, et il faudrait en comprendre les conséquences, en tirer des enseignements. Si Leto hésitait encore à comment aborder tout cela, il savait comment conseiller son Padawan pour l'aider à surmonter leur échec.

- « Quand nous sommes encore jeunes, seule la Force connait notre véritable valeur. Ainsi, elle ne nous met pas à l'épreuve au hasard. Aujourd'hui, nous avons été vaincus, mais demain, nous serons victorieux. Il fit un signe de la main, la paume ouverte pour faire aller son apprenti en direction de la sortie. Lorsqu'ils eurent quitter la pièce en marchant lentement dans les coursives du MedCorps, il reprit. La patience est une des vertus du Jedi. Les Humains ont un dicton qui dit ''le sot fait des erreurs, le sage en tire des leçons.''. Tu as eu la bonne attitude en faisant tout pour ne pas t’apitoyer sur ton sort et en persistant dans le travail même après cela. Ils étaient désormais à la jonction du bâtiment du MedCorps et du hall principal du Temple Jedi lorsque le Falleen fixa son apprenti dans les yeux. La Force t'aidera à trouver les réponses, ne perd pas espoir. »

Quant à lui, les réponses, il devrait probablement aller les chercher par lui-même. À moins que la Force ne se montre à nouveau incroyablement généreuse envers un de ses plus fervents serviteurs. Il fallait qu'il lui dise, il fallait tout lui raconter. Il en savait de toute façon déjà assez pour avoir comprit quasiment l'intégralité de ce qui s'était joué là-bas, sur Tatooine. Ensuite, il devrait en référer au Conseil Jedi pour décider de la marche à suivre. Car l'histoire qui s'était dramatiquement terminée il y a de cela huit ans avait ressurgi avec tout autant de fureur et de remous si bien que les Maîtres du Conseil étaient forcément au courant de tout cela dés maintenant.

- « Calef n'est pas mort. Il soupira, il fut un temps où s'avouer vaincu aurait été compliqué pour un Leto habitué aux glorieuses victoires en duel face à des Sith effrayants et implacables. Je n'ai pas réussi à le vaincre. Je crois me souvenir avoir perdu connaissance dans le Jundland, lui aussi, beaucoup de choses sont encore floues, il y avait beaucoup de violence et de tension... Par je ne sais quel miracle de la Force, j'ai été sauvé et amené sur Christophsis où j'ai été soigné, c'est une planète non loin de Tatooine mais en dehors de l'Espace Hutt, elle est affiliée à la République. Il cessa ses palabres en voyant arriver Nada-Ma en bas des escaliers où ils se trouvaient désormais.

- Maitre Leto, il est temps, le Conseil s'est réuni en session extraordinaire, ils veulent te parler.

- Bien, merci Nada-Ma. Il se tourna vers Kalen : nous en reparlerons, et nous méditerons sur tout cela. Nous devrons apprendre de nos erreurs, tu me fera part des sensations que tu as eu là-bas, et tu saura tout de Calef Arkness, aucun secret ne sera permit. » Sans laisser le temps à son Padawan de répondre, il hocha la tête d'un air entendu, il savait que le Nautolan avait parfaitement saisi l'importance de son discours. Puis il prit la route de la tour du Conseil.


- FIN DU RÉCIT -

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