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--- Le départ du vol interstellaire B44R79 se fera dans 15 minutes. Tous les passagers de ce vol sont attendus à la porte B44. --- Le départ du vol interstellaire B44R79 se fera dans 15 minutes. Tous les passagers de ce vol sont attendus à la porte B44. ---

La stature droite, les mains jointes sur une barrière de sécurité, Gabriel écoutait l'annonce, tout en regardant l'horizon de la planète qui s'étendait à perte de vue devant lui : Coruscant, capitale de la République et planétopole incontestée. Un peu plus bas, des milliers de navettes transitaient à une vitesse parfois folle, dessinant ce qui était vu du dessus un quadrillage des plus bizarres, parfois coupé par une ligne oblique.

S'écartant alors, la main droite du Jedi tapa quelque fois sur la rambarde avant que celui-ci ne rerentre dans l'astroport. Comme d'accoutumé, celui-ci était plein, et les gens à l'intérieur suivaient eux leur route. Il y avait des humains et des aliens de toutes les sortes, parlant soit le basic, soit leur propre langue. Une diversité qui était plaisante à voir et pourtant si banale sur cette planète, tant son rôle était important. Calmement, le Jedi se dirigeait entre les personnes, évitant certaines et contournant d'autres groupes en direction de la fameuse porte B44 et du transport qu'on lui avait assigné de prendre. Un transport de type Cargo AA-9, qui emprunterait la route d'Hydian, faisant plusieurs escale dont une à Bandomeer, où Gabriel descendrait. Et pas seul.

    Le Conseil des Jedi a écrit:
    Au Ministre de la défense Alyria Von


    Cher Ministre,

    Nous avons pris conscience de la requête A9587-7853 que la République a envoyé au Conseil Jedi par l'intermédiaire de vos bureaux. Suite à celle-ci, le Conseil des Jedi s'est réuni pour statuer de la situation effectivement préocuppante sur Garos IV. De part leurs analyses, les Maitres ont conclu de l'envoi de deux Maitres Jedi sur la planète afin de tout faire pour mettre un terme à la guerre civile qui semble reprendre avec ampleur.

    Après concertation, le Maitre Jedi Gabriel Fyelën, lui même membre du Conseil, s'est porté volontaire pour cette mission. Cette décision a été approuvé par les autres membres du Conseil. Il a également formulé une requête : que le Maitre d'armes Alyria Von, vous-même, soyez le deuxième Maitre à participer à cette mission. Le Conseil des Jedi y est également favorable. Devant la mesure de la situation, il leur apparait utile qu'en votre qualité de Maitre d'Armes, mais également de représentante du Sénat -eu égards à vos attributions au sein de celle-ci- que vous soyez le deuxième Jedi envoyé.

    Le Conseil s'est chargé de vous réserver des places dans un vol Cargo répertorié sous le numéro B44R79 en partance de Coruscant dans le courant de la semaine à venir. Ce vol empruntera la voie d'Hydian, pour faire notemment escale sur la planète Bandommeer où vous serez alors tout deux pris en charge par un vaisseau Jedi qui aura été affrété spécialement pour vous au sein de nos installations sur la dite planète.

    Si, pour une raison quelconque, vous ne pouviez donner une suite favorable à ce message, faites-nous le savoir dans les plus brefs délais, afin qu'un autre Jedi puisse être nommé pour accompagner le Maitre Fyelën dans cette mission.


La réponse était venue quelques jours plus tard, confirmant la présence d'Alyria sur la mission. Une excellente chose aux yeux de Gabriel, qui pourrait alors profiter de cette mission commune pour vérifier l'impact de son ministère sur son amie de toujours. Le sang-mêlé restait convaincu que ce genre de chose, qui semblait se généraliser de plus en plus, devait être surveillé de près, tant un poste à responsabilité dans un organe aussi complexe et redoutable que le Sénat et les strates de la République n'était pas à prendre à la légère. Mais celà, il ne devrait pas l'oublier, n'était pas le but premier de la mission. C'était pourtant -et il le garderait pour lui- la raison qui avait conduit au choix de sa soeur Echani comme autre Jedi pour cette tâche.

Alors qu'il franchissait le dernier tournant avant le portail d'embarcation, Gabriel sourit en constatant que son homologue était déjà arrivé. Ou plutôt sourit devant les procédures de sécurité qui accompagnait un tel déplacement, à en juger par les quelques gardes du corps présent. Procédures inutiles dans le cas présent, si l'on comptait que le sujet, bien que Ministre, était également l'une des meilleures Jedi au sabre qui existait, entrainée à l'utilisation de la Force et rompu à l'art de combat des Echani.

Cloturant les derniers mètres, un regard se perdant sur un agent de sécurité qui réagit à son approche, Gabriel s'inclina respectueusement devant la Ministre, pour finalement se relever et déclarer :

-"Madame le Ministre. C'est un plaisir de vous revoir."

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« Bien… Je vous confie la boutique, Fenter. Je ne sais pas exactement combien de temps tout cela va prendre, alors s’il y a le moindre problème... Contactez-moi. Oh, et surtout, tenez-moi au courant régulièrement des avancées en ce qui concerne les… affaires actuelles. »

« Evidemment, Madame la Ministre. »

Le vieil echani regarda Alyria tandis qu’elle s’apprêtait à sortir, de ce regard un peu paternel qu’il avait de temps en temps à son égard quand il sentait que quelque chose clochait. La maîtresse d’armes lâcha un soupir, avant de tourner les talons. C’est alors que la voix de Yusanis résonna derrière elle :

« Je présume que cette mission sur Garos IV tombe à pic… Histoire de vous éloigner de tout cet emballement médiatique. »

Un sourire se dessina naturellement sur les lèvres minces de la sang-mêlée : son directeur de cabinet la connaissait presque trop bien. Résignée, elle acquiesça et admit finalement :

« En effet, même s’il fallait de toute façon intervenir à un moment où à un autre, la situation sur cette planète est extrêmement préoccupante. Suffisamment pour que son gouvernement fasse appel à l’armée en tout cas.

Mais je dois reconnaître que laisser tout ce tohu-bohu politique derrière moi pour quelque temps n’est pas forcément pour me déplaire. Autant se remettre au travail le plus vite possible. »

Depuis le remaniement surprise et la mise en accusation du désormais ex-Vice-chancelier, le harcèlement politico-médiatique avait redoublé d’intensité, ne laissant guère de répit aux nouveaux venus dans le gouvernement… Et encore moins à ceux ayant de fait hérité du statut d’anciens. Tout s’enchaînait désormais à un rythme effrayant, aussi Alyria avait accepté presque immédiatement d’accompagner le membre désigné par le Conseil jedi pour se rendre sur Garos IV en personne.

On aurait pu croire que le fait d’avoir un de ses plus vieux amis comme accompagnateur désigné aurait pu être le principal moteur de cette décision : il n’en était rien. Certes, la trentenaire était heureuse de savoir qu’elle mènerait ce qui s’annonçait comme une mission particulièrement délicate avec un vieil ami et était contente d’avoir une occasion de le revoir, mais être accompagnée d’une  autre personne n’aurait pas changé sa décision. Elle avait besoin de prendre de la hauteur, de montrer un visage serein, travailleur, concentré sur son devoir, et non sur les remous de la politique qui s’étalaient désormais au grand jour sur la place publique. Cela ne voulait pas dire qu’elle n’y trouvait pas d’intérêt, loin de là même. Simplement, elle appréciait de pouvoir se sortir de cette atmosphère étouffante et de contribuer à aider un peuple déchiré. En un sens, c’était aussi une manière de rappeler à tous qu’elle était et restait une jedi.

Ainsi, Alyria avait personnellement insisté auprès de l’Etat-Major, quand l’appel avait été lancé par le gouvernement planétaire intérimaire, pour ne pas faire intervenir immédiatement des troupes mais tenter une approche diplomatique directe, arguant que sa présence agirait comme une épée de Damoclès au-dessus des belligérants. Les discussions avaient été vives, et sa proposition acceptée à contrecœur, mais elle n’avait pas eu à forcer la main de l’Etat-Major, qui s’était tout de même rangé majoritairement à son avis. De toute façon, il ne fallait pas se faire d’illusion. La maîtresse d’armes avait reconnu que le stationnement d’une flotte prêt de la planète parée à intervenir au moindre dérapage serait de toute façon nécessaire. Si c’était absolument nécessaire, elle devrait donner l’ordre du débarquement. Mais elle ne s’y résoudrait qu’à la dernière extrémité. Le Sénat était déjà le théâtre d’un véritable affrontement entre parlementaires : pas besoin de rajouter au chaos ambiant, il y avait largement de quoi s’occuper déjà. Et l’avantage de cette affaire était qu’elle concentrait l’attention des médias qui ne se préoccuperait donc guère des tractations menées sur une planète éloignée de Coruscant. Parfait donc pour travailler en paix.

« Allons, vous allez rater votre vol… » finit par dire Yusanis d’un ton bourru.

« En effet. J’attends vos rapports réguliers. »

Alyria sortit. Elle trouva son escorte l’attendant, triée sur le volet comme d’habitude. Elle adressa un sourire amical au Major Olson, ainsi qu’à Leda Hans, qui l’avait accompagné lors de sa mission sur Umbara. La jedi avait toute confiance dans le géant blond et dans l’informaticienne togruta. Les autres étaient tous membres des forces spéciales, une preuve suffisante de leur efficacité.
Après un trajet rapide jusqu’au spatioport et des ruses dignes d’une négociation avec les cartels de hutts pour éviter les journalistes, Alyria et son escorte parvinrent enfin à se frayer un chemin jusqu’au portail d’embarcation, et apparemment ils avaient réussi à ne pas être en retard : un exploit.

C’est alors que la maîtresse d’armes aperçut Gabriel et fit un signe au Major Olson pour lui signifier qu’ils avaient trouvé leur contact. L’homme fit un bref signe de tête et se recula légèrement pour laisser en contact direct Alyria et son confrère jedi.

Arborant un large sourire, la sang-mêlée fut pourtant assez surprise de voir son ami s’incliner devant elle. C’était vraiment… étonnant, aussi une fois qu’il eut repris sa stature habituelle, elle s’inclina à son tour devant lui et expliqua son geste simplement :

« Bonjour Maître Fyelen. »

Comment ces trois mots pouvaient-ils expliquer quoi que ce soit ? C’était pourtant simple : Gabriel était un maître du Conseil, elle-même n’était que maître. Il était donc son supérieur au sein de l’Ordre, et ce n’était pas parce qu’elle possédait un titre de ministre républicain que les rôles devaient s’inverser. Puis elle ajouta avec plus de familiarité :

« Je suis contente de te voir Gabriel. Cela faisait bien trop longtemps. »

Le moment des retrouvailles passées, un râclement de gorge discret derrière elle lui fit comprendre qu’il était temps d’y aller.

Une fois les deux maîtres et l’escorte d’Alyria placés dans leur transport, la gardienne put enfin parler plus longuement à son ami :

« Comment vas-tu ? Quelles nouvelles d’Ondéron ? »

Après tout, ils avaient un bon moment à attendre avant d’arriver sur Bandomeer, autant en profiter pour discuter.
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