Invité
Anonymous
Quand Alyria sortit de ses quartiers ce matin-là, alors que le soleil était encore en train de se lever sur la capitale républicaine, elle arborait un léger sourire aux lèvres qu’elle ne chercha nullement à cacher : cette journée s’annonçait très bien, et pour appuyer cette pensée agréable, le temps semblait au beau fixe. Après un court trajet pour se rendre à son bureau afin de relire quelques rapports, elle s’installa tranquillement dans son fauteuil, profitant du calme qui régnait dans le bâtiment habituellement bourdonnant d’activité. Voilà pourquoi la maîtresse d’armes préférait commencer ses journées aussi tôt : cela lui offrait quelques moments de sérénité pour travailler à tête reposée, et surtout, après, elle pouvait s’adonner à un peu d’exercice physique au dehors pour décompresser.

En effet, il était tout simplement hors de question pour la gardienne d’abandonner son rituel matinal d’entraînement à cause de sa nouvelle fonction : elle avait à cœur de conserver sa forme et d’entretenir son niveau physique, ainsi que sa maîtrise martiale, ce qui faisait qu’elle se rendait plusieurs fois par semaine au Temple de Coruscant, souvent tard le soir ou alors très tôt le matin afin de ne pas perturber les cours des padawans, et qu’elle s’astreignait tous les matins à une séance d’étirements puis à un petit footing à travers les rues de Coruscant.

Après avoir longuement discuté avec les services de sécurité, Alyria, excédée, avait finalement déclaré que si ces derniers désiraient lui adjoindre des cerbères pour assurer une sécurité qu’elle était parfaitement capable d’assurer seule, ils n’auraient qu’à tenter de suivre son rythme de course. Si la condition avait semblé de prime abord ridicule, ses accompagnateurs avaient rapidement déchanté quand ils avaient dû subir pour la première fois les aptitudes de coureuse de fond de la jedi. Rien ne satisfaisait davantage la sang-mêlée qu’un long sprint, car c’était un moment de liberté et d’équilibre entre le corps et l’esprit, un instant pendant lequel elle pouvait pleinement se ressourcer, et penser à mille choses qui pouvaient aussi bien avoir trait à son travail qu’à une réflexion personnelle, voir tout simplement méditer en paix. Sauf que son endurance plus que correcte alliée à son exigence athlétique rendait ses footings matinaux particulièrement difficile à suivre pour sa malheureuse escorte, à tel point qu’elle avait entendu une rumeur amusante comme quoi certains matins, les soldats tiraient à la courte paille pour savoir qui aurait le « privilège » de l’accompagner. Elle ne savait pas si c’était vrai, mais l’idée n’avait pas manqué de la faire rire.

C’est donc après avoir relu quelques papiers et effectué quelques étirements qu’elle sortit pour son entraînement quotidien, qui allait en plus réserver une sacrée surprise à son escorte. Après avoir salué les deux hommes qui l’attendaient silencieusement, Alyria partit en petite foulée afin de s’échauffer plus avant, puis elle commença à accélérer la cadence avant de partir dans une course franche, pressée de voir la personne avec qui elle avait rendez-vous.

Rapidement, le Temple de Coruscant fut en vue, et la trentenaire s’arrêta devant, à la surprise de ses gardes du corps. Là, elle attendit quelques instants, avant de voir sortir une figure familière, et qui n’était pas la moins connue de la galaxie, comme elle ne manqua pas de le souligner à voix haute une fois parvenue au contact de son rendez-vous matinal :

« Votre excellence. »

Tandis que les deux soldats se mettaient au garde à vous derrière, Alyria ajouta avec un léger sourire, abandonnant l’aspect formel pour un ton beaucoup plus chaleureux :

« Halussius… C’est bon de te revoir ! »

Donnant une accolade amicale à celui qui était tout simplement le prédécesseur de l’actuel chancelier nouvellement élu, heureuse de revoir son ami, la maîtresse d’armes se laissa un instant aller au bonheur simple des retrouvailles, avant de de déclarer gentiment :

« Ça va ? Le retour au Temple n’a pas été trop dur ? »

Evidemment, la question ne portait pas sur la difficulté potentielle de son retour parmi l’Ordre, mais était plus destiné à s’enquérir de l’état moral de son ami. Après Artorias et au retour de sa captivité, ce dernier avait presque disparu de la scène publique, laissant le terrain aux deux principaux candidats à sa succession, qui n’avaient pas manqué de vilipender les décisions prises au cours de son mandat. Valérion Scalia avait également tenté quelques remarques lors de leur rencontre plusieurs mois auparavant, mais n’avait pas insisté quand il avait compris qu’il ne trouverait pas une oreille complaisante sur ce sujet.

De fait, il ne pouvait pas savoir qu’Alyria et Halussius se connaissaient depuis longtemps, tous deux étant arrivés au Temple jedi à peu près au même âge. Ils avaient sympathisé en raison de leur centre d’intérêt commun, à savoir la science politique galactique, étant sans doute les seuls de leur génération à s’en préoccuper aussi profondément, sans compter des caractères qui étaient finalement assez proches. Rapidement, malgré leurs deux voies différentes, ils n’avaient pas manqué de se croiser dans les couloirs du Sénat, quand Alyria y officiait en tant qu’escorte d’officiel ou agent de sécurité et Halussius en tant que diplomate, puis évidemment représentant de l’Ordre auprès du Sénat.

Quand son ami avait été élu chancelier, la gardienne avait été l’une des premières au sein des jedis à le soutenir, pensant sincèrement que son mandat était la marque d’un renouveau dans les relations entre la République et l’Ordre, et ce malgré les difficultés inhérentes à ce type de fonction. Puis, évidemment, son amputation l’avait tenue à l’écart des remous de la politique galactique, mais une fois remise, quand les siths avaient attaqué Artorias, celle qui venait d’être nommée maître n’avait pas hésité un seul instant à se porter volontaire, approuvant la décision d’intervenir. De toute façon, qu’est-ce que Halussius aurait pu faire d’autre ? Laisser une planète entière se faire décimer ? Non, évidemment. Et prévoir que cet empire surgi de l’ombre pourrait déployer une telle puissance de feu n’était pas possible.

Alors certes, elle n’approuvait que très modérément le traité signé avec la Dame Noire, mais ne jugeait pas l’action de son ami à ce sujet, consciente qu’il avait fait tout son possible pour offrir un temps de répit à la République dans des circonstances pour le moins défavorables.

Et désormais, depuis Byss, c’était à elle de veiller en partie à ce que la sécurité des peuples de l’espace républicain soit garantie après la mise en application de ce traité. Une perspective vertigineuse, évidemment, et c’était précisément l’une des raisons pour lesquelles elle avait envoyé un message après sa nomination surprise à Halussius pour le rencontrer quand il le désirerait. Après tout, l’ensemble des animaux politiques qu’elle devait cotoyer dorénavant, il les avait eu comme adversaire ou allié, et son expérience lui serait précieuse… Sans compter l’aspect purement amical : mine de rien, l’humain lui avait manqué pendant ces années, et reprendre contact avait aussi été motivé par l’ancienneté de leur lien.

Avec un grand sourire, elle lui dit gaiement :

« Allons, que dirais-tu d’un bon footing matinal pour nous échauffer aussi bien les muscles que l’esprit ? »
Halussius Arnor
Halussius Arnor
Messages : 474
Eclats Kyber : 0
Le temple de Coruscnat… Un des hauts lieux de l’Ordre Jedi et pourtant un lieu qui ne trouvait guère plus d’enthousiasme, pour ne pas dire lieu presque délaissé depuis que le quartier général de l’Ordre fût installé sur Ondéron. Pourtant, cet édifice construit par-dessus le sommet d’une antique montagne, n’en restait pas moins un complexe d’une beauté et d’une harmonie faisant honneur à la Force.

Lorsqu’il était en place à la chancellerie, Halussius avait de grands projets afin de réhabiliter le bâtiment et de lui redonner de sa superbe… Mais tout ceci appartenait au passé à présent. Après avoir quitté ses fonctions et passé ses pouvoirs constitutionnels au Chancelier Scalia, Halussius avait décidé de se « reposer » quelques jours dans le Temple de coruscant avant de rejoindre celui d’Ondéron. Il s’agissait là, comme une sorte de remise en forme, un temps de transition pour lui, afin de reprendre peu à peu la simple vie de Jedi qu’il avait avant tout ceci, même s’il savait pertinemment que, depuis son arrivé à la chancellerie, sa vie ne serait définitivement plus jamais la même…

D’être resté encore un peu sur Coruscant avait permis à Halussius de renouer le contact avec qui il partageait son attrait pour les sciences politiques et juridiques et qu’il considérait comme une amie certaine, maître Alyria Von. L’histoire de cette amitié commence lorsque Halussius fit son entré au Temple en tant que novice… Alyria et lui se trouvaient dans le même groupe d’enfants, sous la houlette bien veillante de maître Don. C’est là qu’ils se parlèrent pour la première. Par la suite, tous deux se retrouvèrent autour de la passion que tous deux développaient peu à peu pour la politique. Leurs caractères étaient vraiment très proches, ce qui facilita leur amitié. C’est ainsi que tous deux s’apprécièrent de plus en plus, développant un sentiment de respect et d’amitié assez solide, tout en veillant à ne pas aller au-delà… Leur attachement aux préceptes Jedi étant profondément encrés en eux, une relation amoureuse était inenvisageable pour ne pas dire impensable. Malgré tout, cela n’empêchait pas les autres amis d’Halussius de la charrier et de la taquiner à ce propos…

Une passion commune et pourtant deux destins à part entière. Halussius était devenu diplomate avant de faire son entrée au Sénat et d’être porté par l’élection au poste de Chancelier suprême… Alyria avait suivi un autre chemin la conduisant à devenir un des maîtres de l’Ordre Jedi et maintenant à faire partie du nouveau gouvernement de la République… Deux destins différents mais au combien exceptionnels et qui les conduisaient à nouveaux à se rencontrer.

Quittant la chambre qu’il occupait, Halussius traversa le grand hall du Temple, une marche aussi bien intéressante que longue étant donné l’espace qui devait être traversé. Une fois à l’extérieur, il descendit les marches du grand escalier partant du parapet du temple. C’est alors qu’il aperçut au loin trois personnes, comme prévu. En effet, Halussius avait reçu de la part de son amie un message l’invitant à la rejoindre devant le temple. Commençant à afficher un visage chaleureux et impatient, Halussius se pressa légèrement de rejoindre Alyria. Il ne manqua pas de remarquer le respect que les gardes du corps lui manifestaient. Un respect qu’il leur rendit en inclinant la tête.

Il sourit agréablement lorsqu’elle le nomma avec son titre protocolaire qu’il garderait à vie, même s’il n’était plus le chancelier… il lui répondit sur un ton tout aussi formel mais avec un regard amusé.


« Madame le ministre. »

L’accolade qui s’en suivit mis définitivement un terme au ton et à l’attitude formelle et protocolaire que tous deux avaient feint de mettre en place. Le regard d’Halussius était chaleureux et le Jedi ne put s’empêcher de ressentir une profonde joie de retrouver Alyria.

« Ma chère Alyria, après tout ce temps, tu es toujours la même… Aussi rayonnante et radieuse que dans mes souvenirs. »

Le ton d’Halussius était plus que sincère et l’on pouvait même percevoir comme une certaine émotion transparaître à la fois dans sa voix et dans son regard. De revoir ainsi son amie, tous le souvenirs qu’il avait en commun avec elle lui revenait tous telle une vague.

« Je vais… assez bien. Je te remercie. Me retrouver à nouveau au Temple m’apporte beaucoup… »

Bien que son visage soit toujours aussi chaleureux, la voix d’Halussius montrait comme une légère baisse de sa gaieté à l’évocation du sujet. Mais comme à son habitude, Halussius fit en sorte de rétablir la situation. Suite à sa réponse, Alyria lui proposa, à sa grande surprise, d’aller faire un peu d’exercice… Halussius sourit. Elle n’avait pas oublié… A une certaine époque de leur formation, les deux Jedis se donnaient toujours rendez-vous au petit matin devant les portes du Temple d’Ondéron afin de faire un footing aux alentours. Une habitude qu’Halussius avait conservé depuis lors…

« Comme au bon vieux temps alors ? Laisses moi le temps d’aller me changer et je suis ton homme ! »

Halussius devait se changer, c’était une obligation car courir un footing en grands habits de Jedi n’était pas des plus indiqué… encore moins pour s’adonner un sprint, comme c’était l’habitude d’Alyria. Halussius n’avait pas oublié que leur footing tournait toujours à un moment donné à une course de sprint entre eux d’eux… Une course souvent à sa défaveur… ce qui ne manquait pas d’amusé Alyria.

Après quelques minutes, Halussius fut enfin de retour. Il portait cette fois une tenue beaucoup plus légère et des chaussures fines et à la conception beaucoup plus adaptée à la pratique d’une activité sportive.


« Je te suis ! »
Invité
Anonymous
Un soupçon de taquinerie et d’amusement mêlé était à l’œuvre quand on voyait ces deux amis d’enfance user de leurs titres officiels, comme s’ils mesuraient tous deux le chemin parcouru depuis leurs années d’enfance au Temple. Et quel chemin ! De deux gamins s’amusant à refaire le monde à leur échelle, sous les regards amusés ou exaspérés de leurs camarades, ils étaient passés à deux gamins dont les décisions avaient contribué et contribuerait à transformer véritablement la galaxie. Quel chemin parcouru…

En entendant Halussius la complimenter sur sa mine, la maîtresse d’armes partit dans un très grand fou rire, s’attirant le regard complètement ahuri de ses deux gardes du corps, qui voyaient pour la première fois leur froide ministre au calme olympien fendre l’armure pour révéler une émotion sincère et spontanée. Alyria avait pris l’habitude de cultiver cette dualité entre sa personnalité publique et sa personnalité privée, au sein de son cercle affectif proche. Et inutile de préciser que le contraste pouvait être saisissant. En présence de ses amis, la trentenaire avait tendance à briser son contrôle de fer pour faire transparaître une personnalité plus joyeuse, plus taquine aussi, et la voir rire aux éclats de cette manière constituait une véritable rareté en dehors du Temple.

Se calmant enfin, elle finit par expliquer la raison de son hilarité :

« Si tu voyais ma tête certains matins, tu ne dirais pas ça crois-moi ! J’ai même fait installer un lit de camp dans mon bureau, c’est dire. Demande à ces deux-là, je suis sûre que je leur fais peur certains matins… N’est-ce pas messieurs ? »

Aussitôt, les deux hommes s’empourprèrent, manifestement très gênés par la question, ou par la réponse à donner, et l’un des deux finit par éructer d’une voix étranglée :

« Mais … euh… Pas du tout Madame la Ministre ! »

Avec un sourire très entendu, elle se pencha vers Halussius et dit sur un ton de conspiratrice :

« Je crois que je leur fais presque peur… Peut-être qu’ils redoutent de devoir faire tout le tour de la ville au pas de course ! »

Qu’il était bon de se laisser à quelques plaisanteries, à quelques gamineries presque auraient pu dire certains au milieu de la froideur des bureaux et du travail. A vrai dire, Alyria se demandait parfois à quel moment elle avait laissé sa spontanéité et son humour disparaître peu à peu, pour se transformer en ce masque de glace qu’elle arborait quasiment en permanence désormais. Les années, la maturité et les épreuves avaient fait leur œuvre évidemment. Est-ce qu’elle le regrettait ? Sans doute pas, surtout au vu de sa nouvelle position, mais il était bon de temps en temps de se souvenir d’un temps où la joie innocente régnait bien plus… Temps lointain, hélas. Voir son ami s’avérait être une bouffée d’air frais dont elle avait grand besoin, tant ses périodes de liberté et de délassement étaient rares depuis son arrivée sur Coruscant : quelques discussions tranquilles avec Yusanis sur autre chose que le Ministère, quand la Ministre et son directeur de cabinet s’accordaient une pause bien méritée, ses passages solitaires au Temple en reconstruction, et évidemment ses rares moments d’intimité avec Lorn.

Néanmoins, en entendant Halussius lui répondre avec une émotion bien visible dans la voix, Alyria se dit qu’elle n’était visiblement pas la seule à avoir besoin d’une pause entre amis, d’un moment agréable. Il fallait reconnaître que la transition entre la Chancellerie et le retour à l’Ordre ne devait pas être simple à négocier. La maîtresse d’armes espérait donc que son ami réussirait à garder le cap.

« Tant mieux. Tu as bien mérité quelques moments de tranquillité après ces quatre ans. »

Voyant que son idée plaisait à Halussius, la trentenaire sentit son sourire s’agrandir un peu plus, si c’était possible, et elle répondit sur un ton complice :

« File, je t’attends là... Après tout, les habits d’apparat risqueraient en effet de ne pas être pratiques ! »

Lorsqu’elle le vit revenir, elle déclara :

« J’espère que tes années de chancelier ne t’ont pas rouillé… Parce que je ne compte pas te faire de cadeaux, j’ai un compte de victoire au sprint à tenir ! »

Dans leurs jeunes années, ces footings amicaux avaient toujours tendance à se finir par une véritable course amicale, comme beaucoup de choses pratiquées entre adolescents du même âge. Cela ajoutait à l’exercice une dose de piment, tout en restant bon enfant. Du reste, être capable de suivre son rythme d’enfer était suffisant pour gagner le respect de la sang-mêlée.

« Allez, c’est parti ! »

Partant en petite foulée afin de laisser à Halussius le temps de s’échauffer, Alyria se contenta dans un premier temps de faire le tour du Temple, puis elle bifurqua vers une rue adjacente, qu’elle longea pendant un bon moment, avant d’arriver où elle le voulait.

Le quartier dans lequel ils avaient débouchés faisait partie des quartiers résidentiels chics de la capitale républicaine, qu’Alyria appréciait pour son calme matinal et son parc savamment entretenu. Ce qu’elle s’empressa de dire à son compagnon d’exercice du jour :

« Je pense que tu reconnaîtras sans mal cet endroit, après tout, tu as plus eu le temps que moi d’explorer Coruscant … Mais je pense qu’il sera parfait pour un petit footing tranquille. »

Ils entrèrent à l’intérieur, et à ce moment-là seulement, elle commença à accélérer. Ce fut graduel, mais plus les minutes s’écoulaient, plus le rythme de course s’intensifiait. Veillant toujours à ce qu’Halussius ne soit pas dépassé, elle constata avec satisfaction que ce dernier tenait la cadence, alors que ces gardes commençaient déjà à tirer la langue.

S’engageant dans un labyrinthe de fleurs, la gardienne piqua un sprint final, tournant tantôt à gauche, tantôt à droite, et finit par freiner brusquement. Vérifiant que les deux cerbères étaient bien à la traîne, elle se tourna vers Halussius et lui demanda :

« Bien, on devrait être tranquille cinq minutes… »

Inspirant profondément, profitant des parfums agréables que le lieu dégageait, Alyria déclara, soudain redevenue sérieuse :

« Maintenant… Dis-moi sincèrement comment tu vas… Entre Artorias, le retournement de veste de certains de tes anciens soutiens et la campagne pour la Chancellerie, sans compter ce qui t’es arrivé sur Flydon Maxima… Je me doute bien que tout n’est pas au mieux. Sans compter les regards et les questions à affronter de retour au Temple. »
Halussius Arnor
Halussius Arnor
Messages : 474
Eclats Kyber : 0
Tous deux échangèrent un regard complice et amical lorsqu’Alyria évoqua le fait de maintenir son record. Il en était effectivement bien ainsi. Halussius n’était arrivé à devancer son amie que dans de rares cas pouvant se compter sur les doigts d’une seule main. C’est assez curieux de voir comment cette course allait se dessiner que le Jedi se mit en route aux côtés d’Alyria et de leur escorte.

Les premières minutes furent assez paisibles en vérité, Halussius pouvant ainsi prendre le temps d’un petit échauffement avant que sa partenaire n’entre bientôt dans le vif du sujet… Vu de leur parcours, le Temple de Coruscant paraissait comme une montagne trônant majestueusement et dominant la vaste plaine de métal couvrant la surface de Coruscant, un océan urbain ponctué ici et là d’immenses tours rutilantes et de dômes de tailles diverses.

Finissant de longer le Temple, le petit groupe de sportifs s’engouffra alors dans une ruelle… Mais une ruelle au sens de l’urbanisme coruscantii. Ce n’était pas le genre de ruelle exigüe, étroite et angoissante que l’on pouvait rencontrer sur dans maintes cités de la galaxie. Non. Totalement ouverte sur le ciel, cette ruelle était aussi large que la voie expresse adjacente sur laquelle les speeders circulaient. Mise à part une ou deux bornes de servies, rien ne venait oblitérer les côtés de la rue simplement délimités par des plots de forme arrondis reliés entre eux par des faisceaux de lumières violacés ainsi que par plusieurs compartiments de végétation. Passé la moitié de la rue, Halussius se laissa aller à dire.


« Après quatre ans passé assis sur un fauteuil, j’ai encore la forme… Non ?

Suivant ce trajet qu’ils empruntaient, Halussius eut une petite idée de leur destination. Une idée qui se confirma lorsqu’ils passèrent le monumental porche d’entrée du dôme résidentiel. En effet, comme tous les dômes servant accueillant les quartiers résidentiels les plus huppés de la cité galactique, celui du dôme Elyseum était à peine visible à l’œil nu, à l’instar du célèbre Skydome de Coruscant abritant le plus vaste parc naturel de la cité, une sorte de réserve biologique et végétale perdu au milieu de la folie urbaine et industrielle. Le quartier Elyseum était certes à la mesure de la cité de Coruscant, gigantesque, mais ici, les tours d’habitations semblaient ridiculement petites, même si de fait, elle comptait plus de trois cents étages, et côtoyaient des complexes beaucoup plus petits, comme des pavillons regroupés et achalandés de façon harmonieuse, l’ensemble prenant place au sein d’un immense parc arboré et fleurie.

« Le dôme Elyseum… Bon choix ! »

Halussius ne prétendait pas être un expert de la cité de Coruscant, qui le pourrait d’ailleurs ? Lorsque l’on pense que la cité-capitale de la République s’étant sur la planète entière, non seulement à sa surface mais encore dans le sous-sol… Mais il avait passé suffisamment de temps sur Coruscant pour mémoriser ou se trouvaient les lieux les plus importants et ce qu’on pouvait y trouver à leur abords.

La course se poursuivait paisiblement lorsque le Jedi perçu une accélération progressive du rythme d’Alyria… Halussius se devait d’augmenter progressivement lui aussi ses efforts afin de se maintenir à la même allure qu’elle. Bien que maintenir l’allure lui commençait à lui coûter physiquement, le l’ancien chancelier arrivait à maintenir le rythme… C’est alors que le moment fatidique arriva, comme Halussius le savait. Alyria se mit subitement à accélérer sa course faisant passer le rythme d’un simple footing à celui d’un sprint de compétition.

Souriant voyant son amie s’engager dans son sprint, Halussius lui emboita le pas et commença lui aussi à courir avec vigueur. Si maintenir l’allure du jogging était encore envisageable et réalisable pour Halussius, force et de constater que les premiers instants du sprint passé, se maintenir au même niveau que la ministre commençait à ressembler à un exploit, d’autant plus qu’elle semblait avoir opté pour la difficulté en changeant subitement et de manière aléatoire sa direction à plusieurs reprises. Lorsqu’Alyria se stoppa brusquement, Halussius en remercia presque la Force intérieurement tellement son cœur battait fort… Dans son aspect, Halussius ne transpirait pas que légèrement… A croire qu’on lui avait renversé un seau d’eau sur la tête. Passant la manche droite de son vêtement sur son front pour éponger un peu la sueur, Halussius regarda rapidement derrière lui lorsqu’Alyria lui dit qu’ils allaient être tranquille… En effet, les deux gardes du corps semblaient avoir succombé à la folie sportive de deux Jedis… Ils étaient effectivement seul s.

C’est alors qu’elle commença à le questionner. Halusisus cherchant toujours quelque peu son souffle, regardait son amie et reconnu de suite se visage. Le visage des « grandes conversations » comme ils s’amusaient tous deux à le dire lorsqu’ils étaient encore padawans. Se redressant légèrement afin de faire s’étirer un peu et faire disparaître quelques courbatures, Halussius lui dit.


« Pour être tout à fait honnête, je regrette surtout d’avoir honoré autant de réceptions et de dîners officiels… »

Le trait d’humour était volontaire et Halussius accompagna même ses mots d’un geste en plaquant nonchalamment sa main sur son ventre. L’humour n’était pas particulièrement l’apanage du jedi, mais il en faisait toujours usage, quasiment par réflexe et de manière mesurée, lorsque le sujet abordé devenait un peu sensible.

« Comment je vais ? C’est une bonne question que tu me poses là, en vérité. Je ne sais pas… »

Retrouvant peu à peu un rythme de respiration proche de la normale, Halussius parut soudainement un peu moins gaie, ses yeux et son front se plissant légèrement… Il avait appris à dissimuler non seulement ses émotions dans la Force mais également à jouer de ses expressions durant son mandat et déjà avant lorsqu’il servait au Temple… Mais Alyria n’avait jamais été dupe de ses feintes, c’est pourquoi Halussius ne cherchait nullement à jouer face à elle.

« Tu sais… Ce n’était pas la première fois que je me rendais sur Artoria. J’y suis allé plusieurs années auparavant pour aider à mettre fin à la guerre civile. Mon maître et le Conseil jugeaient que j’en étais capable… Ça n’a pas été facile, ça à pris du temps mais j’ai réussi et c’est ce qui ma valut d’être nommé chevalier. Je ne savais pratiquement rien de ce monde, je savais juste que j’y étais né.

J’ai appris à connaitre ce monde, j’ai appris qui j’étais en tant qu’Artorien, ou plutôt qui j’aurais dû être si je n’avais pas eu la chance d’être réceptif à la Force… J’ai même fait la connaissance de ma sœur…

Ce monde que j’ai appris à apprécier... et… à aimer dans une certaine mesure… je l’ai brûlé devant mes yeux. Et je dis ça, ce n’est pas une vue de l’esprit. On était en train de marcher dans la forêt, des membres de l’équipage et moi, on se dirigeait vers Anarion, la cité la plus proche et la capitale du comté qui appartenait à mes parents. On savait que les troupes impériales nous traquaient et même si on était pas au mieux de notre forme, on se débrouillait plutôt bien pour les semer. »


Le petit sourire qu’Halussius esquissa sur le moment disparut aussitôt qu’il était apparu.

« Mais l’apprenti de Darth Ynnitach a alors décidé de passer à un niveau supérieur… Jamais je n’oublierais le bruit strident des tirs perçant le ciel ni les explosions… Elle a anéantie la cité toute entière…

Encore maintenant, je ressens je perçois toujours le trouble qui secoua la Force à ce moment-là. Je ressent toujours le désespoir et la peur des habitants… Et les voix… Alyria si tu pouvais les entendre… des milliers de voix, hurlant toutes en même temps… »


Le visage d’Halussius était devenu beaucoup plus sombre et marqué… L’émotion que cela suscitait en lui était perceptible.

« Depuis Artoria, je médite, je sonde la Force au plus profond afin de trouver l’apaisement et le calme… De retrouver une certaine sérénité, je dirai… et je t’avoue que je la recherche encore. Je dirais donc que je pourrais aller mieux.

Tu te rendras cite compte que, lorsque tu es au pouvoir, le calme et la sérénité deviennent les trésors les plus précieux de l’univers et qu’il n’est vraiment pas aisé de mettre la main dessus, encore plus dans les arcanes gouvernementales. »

Invité
Anonymous
« Ne m’en parle pas, j’ai vu plus de buffets en quelques semaines que dans l’ensemble de ma vie… A croire que les réunions de travail ne servent que de préludes à d’interminables repas officiels… Ce qu’il y a de bien à être au cœur de la politique plutôt que de l’observer de l’extérieur, c’est que je vais finir par partager l’avis de Lorn sur tous ces ronds de jambe… Enfin bref, le poids du pouvoir on va dire, même si je ne pensais pas que je l’aurais sur l’estomac. »

Constat certes humoristique sur sa fin, mais qui n’en gardait pas moins une teneur véridique très forte. Alyria honorait ses nouvelles obligations au mieux, envoyant son directeur de cabinet quand elle le pouvait cela dit, mais devait avouer sa détestation pour ces dîners interminables qui n’apportaient guère de concret. Sans compter qu’elle devait jongler pour ne pas paraître mauvaise convive tout en respectant son régime alimentaire strict, nécessaire pour se maintenir en forme et qu’elle observait avec un soin aussi maniaque que drastique depuis son adolescence. Elle savait que, au pire, ce désintérêt pour les plaisirs de la table serait mis sur le compte de son statut de jedi, mais elle préférait éviter autant que possible l’amalgame récurrent que l’on pouvait faire entre son Ordre et des sortes de moines reclus. Tous les jedis étaient loin de s’astreindre à une hygiène de vie aussi contraignantes, tout simplement parce que peu en avaient réellement besoin. En un sens, la maîtresse d’armes s’imposait les mêmes restrictions que les unités d’élite des forces spéciales.

Cela dit, le temps des plaisanteries était passé. Maintenant place aux faits, aux grandes discussions, lourdes, douloureuses. Et il y avait de quoi. Si Artorias avait marqué la jedi, elle avait du mal à imaginer ce que son ami avait dû ressentir en voyant son monde de naissance ravagé. Elle l’écouta donc silencieusement s’expliquer, et la douleur ressentie par Halussius était nettement perceptible dans la Force, aussi la demi-echanie envoya presque instinctivement sa propre aura pour l’apaiser, comme si elle souhaitait l’entourer d’une bulle positive.

Au fur et à mesure qu’Halussius évoquait ces souvenirs traumatisants, des images de la bataille revenaient en mémoire à la gardienne. Ces bombardements, elle y avait échappé de justesse, comme ceux de son escouade, et se demandait encore par quel miracle elle avait réussi à éviter la capture. L’aide des soldats avait été précieuse, ces derniers lui permettant de fuir malgré sa blessure au visage, sans doute pour la remercier d’avoir affronté le sith qui les menaçait. D’Artorias, elle avait retiré une marque physique indélébile, ainsi que l’assurance profonde qu’elle mettrait tout en œuvre pour protéger les innocents de nouvelles atrocités. Et si elle avait accepté ce poste, c’était aussi en partie parce qu’il lui permettait d’agir enfin pour cela. Et peut-être que son besoin vif d’augmenter les possibilités médicales des forces républicaines venait du fait d’avoir vu tant de personnes mourir faute de soins adaptés sur le champ de bataille.

Les jedis avaient coutume de dire qu’on ne ressortait jamais indemne d’un combat. Que chaque blessure infligée, chaque mort donnée par le sabre laissait une trace chez celui qui portait le coup. La sentence était d’autant plus vrai quand elle s’appliquait à un assaut aussi violent que celui sur Artorias. Même Byss avait été une épreuve, et Alyria se demandait encore quelles seraient les conséquences de ce portail maléfique qu’elle avait dû refermer dans le temple rakata.

Et sa conclusion était en effet très vraie… Mais pas seulement pour les arcanes du pouvoir. Cette sensation qu’Halussius décrivait, elle l’avait ressentie très nettement quand elle avait perdu sa main. Pendant un long moment, elle avait cru ne jamais retrouver la paix, tant elle avait été brisée par cet événement. D’où ce fameux surnom de « Main brisée » qu’elle portait depuis, avec le goût du défi, de témoigner qu’on pouvait se relever de tout.

Alors, lentement, elle posa sa main droite, sa main valide sur l’épaule de son ami, essayant par ce contact et à travers la Force de lui montrer qu’il n’avait pas à se sentir seul dans cette épreuve, qu’elle était pour le soutenir.

« Je sais ce que tu veux dire. Quand j’étais au sol, sur Artorias, à voir ces civils mourir sans raison, juste parce que l’Empire désirait marquer les esprits par un acte fort, cruel, brutal, sans précédents, c’était insupportables. Et même si nous étions parvenus à les repousser un temps, les frappes orbitales ont achevé de sonner la retraite… Quand c’était encore possible.

Encore aujourd’hui, je me demande parfois comment j’ai fait pour en réchapper parfois. Même si j’en ai gardé un petit souvenir… Cadeau d’un guerrier sith assez hargneux. »


En disant cela, elle pointa d’un doigt la longue cicatrice rectiligne qui balafrait toute sa joue gauche à la verticale. Elle savait que cette blessure lui donnait un aspect plus martial, plus sévère, plus impressionant que dans sa jeunesse, mais au fond, elle était la démonstration de son statut de guerrière, et si Alyria devait être honnête, il fallait reconnaître que la lueur de respect ou de sympathie dans les yeux des militaires ou de certains diplomates quand ils voyaient cette balafre, caractéristique d’une marque faite au sabre-laser, était assez pratique à utiliser. Elle n’avait pas besoin de clamer son expérience du front : son visage le faisait pour elle.

Elle continua :

« Je ne peux imaginer ce que tu as ressenti quand tu as senti toute une ville mourir. C’est… Au moins, de tels actes ont tristement prouvé que nos affirmations sur les dangers des siths n’étaient pas, comme certains se sont amusés à le prétendre, de vulgaires querelles idéologico-religieuses ou que sais-je…

Quel prix à payer pour faire voir la vérité…

A chaque fois que j’y repense, je ne peux pas m’empêcher de me dire que si la République n’avait pas perdu son temps à soupçonner l’Ordre de tous les maux, nous n’en serions peut-être pas là. »

Elle s’arrêta un moment, avant de reprendre :

« Je ne te cacherais pas que c’est en partie à cause de cela que je n’ai pas refusé l'offre de Valérion Scalia quand j’ai reçu la nouvelle de ma nomination-surprise après Byss. Cela m’aurait obligé à démissionner, puisque la composition venait d’être annoncée, et cela aurait considérablement endommagé les liens entre l’Ordre jedi et la République.

Sans compter que notre voix doit continuer à peser. Après tout, comme d’habitude, les jedis seront en première ligne… »

Puis, d’une voix plus grave, plus marquée, elle conclut :

« Et évidemment… Jamais je n’oublierais ce que j’ai vu sur Artorias. Jamais. Je refuse que d’autres innocents périssent parce qu’ils sont coupables… De quoi au juste ? D’habiter sur la mauvaise planète ?

Alors, avec ce poste, je pourrais tenter de changer cela, d’éviter qu’un tel drame ne se reproduise, au moins dans la limite de ce que l’on pourra faire. Au moins, nous serons prêts. »

Ses yeux verts brillaient d’une froide détermination et son visage exprimait une résolution sans faille. C’était quasiment une promesse qu’elle faisait à Halussius : éviter une nouvelle Artorias. Ou en tout cas, se dire que tout avait été mis en œuvre pour l’empêcher. Promesse naïve, inutile ? Peut-être. Mais indubitablement sincère.

Cependant, elle voulait aussi assurer à son ami qu’il trouverait un jour cette sérénité qu’il cherchait tant maintenant :

« Quand j’ai perdu ma main… J’ai eu l’impression que mon monde s’écroulait, que mon esprit resterait en permanence envahi par les ténèbres, que jamais je ne retrouverais le calme. Alors oui, les premiers mois furent effroyables, ce n’est pas pour rien qu’on m’a surnommé la Main brisée…

Cela dit… De mon expérience, voilà ce que je peux te dire : il faut se trouver un nouvel objectif, s’y tenir. Pas seulement la volonté de comprendre, de se remettre, de retrouver sa vie normale. Non, cela va bien au-delà. C’est une première étape, tenter de retrouver la personne que l’on était, en l’accordant avec ce que l’on est devenu. Mais ce n’est pas suffisant.

Au fond, ce n’est que quand j’ai appris ma nomination au rang de maître que j’ai véritablement fait la paix avec cette blessure. J’avais une nouvelle mission à remplir, une nouvelle fonction à occuper.

Peut-être que c’est cela qu’il te faut. Un nouveau départ, dans la continuité. »

Elle ne pouvait offrir que ce conseil personnel à Halussius, et du réconfort. Et elle le savait, et se sentir ainsi impuissante à l’aider la frustrait.

« Je ne sais pas ce que tu as vécu lors de ta capture par les siths… Je n’ose l’imaginer. Mais sache que je suis là si tu as besoin de te parler, de te confier.

Je sais l’importance des amis dans ces moments de doute, ou du simple fait de parler. Même de choses moins dramatiques d’ailleurs. Comme tu l’as dit, les ilots de tranquillité se font rares à mesure que les fonctions et les responsabilités s’élèvent. Avoir le Temple de Coruscant rebâti est de ce point de vue une bénédiction, et se ressources auprès de ses pairs et de ses amis un moyen de trouver la paix pendant quelque temps. »
Halussius Arnor
Halussius Arnor
Messages : 474
Eclats Kyber : 0
Un frisson parcourut tout l’être d’Halussius lorsque son amie posa sa main sur son épaule. Il ne s’agissait pas là d’une simple réaction comme il peut s’en produire lorsque l’on est saisi de surprise lorsque quelqu’un nous touche pour attirer notre attention, non. Par se contacte, le jedi percevait la sérénité et l’apaisement qui émanaient d’Alyria à travers la Force. Cela faisait l’effet d’une douce chaleur… Souriant, Halussius posa sa main sur sa sienne, un geste amical et sincère.

Les paroles de son amie d’enfance étaient pleines de sagesse… L’écoutant avec attention, Halussius se dit à un moment, qu’elle méritait d’être un des maîtres de l’Ordre. Tout le monde avait plus ou moins souffert pendant et suite à Artorias… Lui comme elle.


« C’est un fait que les Sith se sont montrés beaucoup plus préparés que nous… Cette opération, ils l’a préparaient depuis des années. Dissimulés dans l’ombre, masqué par le Côté obscur, ils nous observaient et patientaient… comme un prédateur. La vérité est que la République s’est laissée manipulée et aveuglée par les Siths et nous, les Jedis, sans le vouloir nous avons fait leur jeu…

Tu le sais certainement, mais les Siths possèdent de nombreux espions et de nombreux alliés au Sénat. Fais preuve de prudence, Alyria, il ne faut pas sous-estimer l’influence qu’ils peuvent avoir, même maintenant. Je pourrais te donner de nombreux conseils… mais si un seul devait être vraiment pertinent, c’est celui-ci. N’est confiance en rien, et surtout en personne, sauf en toi-même et à ton intuition. Si une personne te semble digne d’intérêt, sincère et digne de confiance, garde toujours une réserve à son égard. Les choses sont ainsi dans cet univers politicien…

Nous sommes des Jedis… et nos principes sont ce qui nous différencie de tous les autres être vivant de la galaxie. Mais… Je vais être sincère avec toi… Il m’est arrivé parfois de penser que certains de nos principes nous handicapaient plus qu’ils nous avantageaient… »


Halussius parlait avec gravité et semblait laissé parler son être le plus profond. Il en avait toujours été ainsi lorsqu’il se trouvait face à Alyria. A chaque fois qu’il était en sa présence, le jeune homme se sentait comme « invité » à parler en toute franchise avec son amie. Comme une sorte de force puissante qui le poussait à le faire, douce mais irrésistible… Un fait qui ne semblait pas troubler ou déranger Halussius…

« Un nouveau départ… Comment pourrais-je prendre un nouveau départ alors que même au sein de l’Ordre Jedi, on me regarde de travers, on murmure à ma vue ? J’ai perdu ma famille de naissance… et celle qui m’a adoptée ne semble plus vouloir de moi… »

Sans le vouloir, le cœur d’Halussius était en train de se remplir de colère, de frustration et de chagrin… Nul doute qu’Alyria pouvait le sentir dans la Force.

« Tu sais... Je n’étais pas le seul à être retenu prisonnier par Darth Ynnitach… Il y avait des soldats, des officiers et d’autres Jedis. Pourtant… Je suis le seul qu’elle n’a pas torturé… Mais peut-être aurait-il mieux valut… »

Le Jedi soupira un instant… L’émotion qui le prenait était bien réelle.

« Pendant les mois qui ont suivis Artorias, j’ai consacré beaucoup de temps à méditer… à m’interroger… Mais aujourd’hui, je vais te dire la raison pour laquelle je me suis mis en retrait, pourquoi j’ai sondé la Force au plus profond… et pourquoi je continu de le faire…

Darth Ynnitach ne m’a pas torturée car elle savait qu’il faudrait utiliser un moyen beaucoup plus subtile de m’atteindre, un moyen plus sournois et plus long à agir… J’en suis maintenant certains… Un poison est en moi… »


Halussius regardait Alyria… La pause qu’il venait de marquer était plus ou moins volontaire mais ne dura qu’un instant.

« Le poison du Côté obscur… Il est là, bien présent. Je ne sais comment, mais être exposé de manière prolongé à l’influence du Côté obscur, m’a marqué, littéralement, le Côté obscur a laissé son empreinte en moi. Je le sens en moi, Alyria… Et si mes efforts ont réussi à le freiner, à le contenir pour le moment, j’en suis arrivé à la conclusion que c’est un poison dont je ne pourrais jamais me libérer totalement…

Et si un jour, je n’étais plus assez fort ? Si un jour mes forces m’abandonnaient… Que se passerait-il alors ? »

Invité
Anonymous
L’air concentré, Alyria écouta les mises en garde d’Halussius à propos du Sénat et des siths, et elle ne pouvait qu’approuver. Ce monde, elle s’en méfiait parce que précisément, il ne lui était pas totalement inconnu. Même si elle ne partageait pas tant son jugement quant à leurs principes. En un sens, cela lui rappelait sa discussion avec Maître Berryl sur les jedis et la politique. Pourtant, à chaque problème correspondait un avantage, elle préférait regarder les deux facettes de la même pièce plutôt que de se contenter de la plus sombre.

« Oh, j’ai le procès de Lana Anthana en mémoire pour me rappeler cela avec aisance, n’aie crainte… Tu sais aussi bien que moi que sans les événements survenus pendant le procès et ayant mis en cause la crédibilité de l’Ordre, sa culpabilité n’aurait fait aucun doute.

Et en effet, que ce soit Artorias, Flydon Maxima, et maintenant Byss, avec l’enlèvement de la petite Milésya Kira… Depuis la résurgence de l’Empire sith, les faits étranges ont tendance à se superposer, à se précipiter… Comme si quelqu’un à l’intérieur de notre camp tirait également les ficelles.

Et je ne parle pas de cette histoire de rebelles siths qui m’apparaît de plus en plus étrange, ou les accusations portées contre certains politiciens, dont ton ancien ministre de l’économie qui a réussi en un tour de main à changer d’allégeance et à conserver son poste.

Bref, pour la méfiance, ne t’inquiète, je serais folle de ne pas être sur mes gardes… »

Son visage exprimait un sérieux absolu, sa voix s’était faite plus grave. Alyria retira alors sa main de l’épaule de son ami et, croisant les bras devant sa poitrine, elle déclara simplement :

« Pour le moment, dans ce panier de crabes, j’ai un seul avantage : je suis l’élément inconnu de l’équation, celui dont on ne sait pas grand-chose et qui ne semble pas avoir d’attaches particulières, hormis l’Ordre jedi. Cela offre moins d’influence, évidemment… Mais ce n’est pas une mauvaise chose. Disons-le plus simplement : hormis pour des ennemis farouches des jedis, plus je reste neutre, plus je semble étrangère aux intrigues en cours, moins j’ai d’importance. Et plus j’ai les mains libres.

Côme Janos et Ion Keyien sont en pleine lutte de pouvoir après leur discussion houleuse lors des élections, Rejliidic occupé avec son procès en suspens…

Étonnamment, la nomination d’une jedi à la Défense après la campagne menée contre les rapports entre l’Ordre et l’armée est passée tout seul, les journalistes étant trop occupé à suivre les affaires que je viens de citer pour relever cette légère incohérence… Pratique, remarque, je ne m’en plains pas. »

Alyria partit alors dans un rire un brin amer, et finit par dire :

« Peut-être que c’est bien là l’avantage d’être un jedi justement. On s’imagine toujours les membres de l’Ordre comme de monolithiques bénis oui-oui bien-pensants si faciles à berner… Quelle erreur. 

C’est sans doute là notre seul avantage : le fait d’être sous-estimés, jugés inaptes à se fondre dans le jeu politique. Ce n’est pas complètement faux dans le sens où il paraît difficile d’y faire carrière. Ce n’est pas notre rôle. Pour autant, de là à dire que nous n’y avons pas notre place et que nous sommes incapables d’y naviguer… J’en serais bien moins sûre.

Alors bien sûr, parfois, il faut savoir jongler entre le code et les pratiques, et en effet, de temps en temps, cela peut être plus handicapant qu’autre chose… Mais en un sens, c’est normal. Le côté lumineux n’est pas fait pour être une voie aisée : au contraire, il est exigeant, difficile, et mal adapté aux exigences de duplicité qui jalonnent certains parcours…

C’est un désavantage vu comme cela. Mais c’est aussi une manière de préserver sa bonne foi, son idéal, et c’est aussi pour cela que même au plus fort de la tempête, une partie des dirigeants et même des populations ont conservé leur confiance en nous. En somme, nous payons le prix nécessaire à la réputation de l’Ordre, ce qui à la fois un avantage et un inconvénient.

Le tout est de chercher à exploiter nos atouts. »

En entendant, les doutes de son ami sur sa capacité à réintégrer les jedis, Alyria sentit son cœur se fendre un peu pour Halussius. Ainsi, elle avait deviné juste au début de leur entrevue : le retour était bien plus dur qu’espéré.

« Reprenons un peu la course. »

Ils devaient bouger, d’abord pour continuer à semer ces fichus gardes, et ensuite parce que la maîtresse d’armes préférait faire une pause afin de rassembler ses pensées et trouver quelque chose à dire d’honnête, et de rassurant également, l’esprit calme et non gouverné par l’émotion amicale. Sans compter qu’elle sentait toute la frustration de l’ancien chancelier. Non, mieux valait parfois s’en remettre à l’exercice physique pour apaiser son être tourmenté.

Elle partit donc en petite foulée, attentive cette fois-ci à se caler sur le rythme plus lent de son compagnon. La trentenaire profitait ainsi pleinement du contact contre le sol, de la sensation agréable de chaleur se répandant dans ses muscles, de cette impression d’être là, tête au vent, à se laisser porter par une main invisible, d’être en harmonie avec le souffle doux du matin. Oui elle aurait pu écrire tout un poème sur son goût pour le sport, tant elle se sentait bien ainsi, et cela se voyait par le sourire qui apparaissait toujours au bout de quelques temps sur ses lèvres, tandis que son visage si sérieux prenait un aspect apaisé, content.

Puis, elle finit par s’arrêter près d’un banc à l’ombre, laissant la possibilité à son ami de s’y installer s’il le désirait, elle-même préférant rester debout. Enfin, Alyria finit par répondre enfin aux craintes de son ami, d’une voix douce :

« Je savais que ce serait difficile de revenir… C’est pour ça aussi que je tenais à te voir. Ne te soucie pas de ce que certains pensent. Il y aura toujours des jedis pour considérer un engagement politique, peu importe ses conséquences et les circonstances, comme non digne des préceptes de l’Ordre… Tout comme certains ont du mal à supporter des vues plus progressistes ou plus conservatrices sur les règles de vie à adopter pour les jedis, ou encore considèrent telle ou telle voie comme plus propice au bon suivi du code… Nous ne sommes pas à l’abri de juger les autres, et ne pouvons pas nous entendre avec tout le monde.

Tant que le Conseil te fait confiance et que tes amis sont heureux de te retrouver, et en ce qui me concerne, c’est vrai, crois-moi, alors les bruits de couloir finiront par s’éteindre.

Mais laisse-moi te dire une chose : quand tu as été élu chancelier, je me souviens de l’espoir que ça a suscité au sein du Temple. Bien sûr, il y avait des interrogations, mais après toutes les épreuves et la méfiance que nous avions enduré… Voir un jedi accéder à ce poste représentait une chance inouïe. Et cette impression ne s’est pas effacée.

Tu restes un symbole. »

Elle n’avait pas mieux à offrir comme consolation, se demandait si ce serait suffisant pour apaiser son ami, mais ne pouvait guère faire plus. Et c’était décidément frustrant.

Mais Alyria n’était pas au bout de ses peines. L’évocation de la captivité d’Halussius fut douloureuse à entendre. Attendue, évidemment, mais il était toujours difficile de ne rien ressentir face à la souffrance passée, qu’elle soit propre ou bien partagée avec un autre et surtout quand vous connaissiez cet autre depuis un bon quart de siècle.

L’Obscur… Elle gardait elle-même les cicatrices de son usage au plus profond de son âme. A mesure que son ami l’évoquait, des flahs apparaissaient devant ses yeux : elle se revoyait, aveuglée par la rage, à une époque qui semblait si lointaine… et si proche à la fois. Cette sensation de souillure qui l’avait hanté immédiatement après ne l’avait plus jamais quitté. Bien sûr, elle n’avait pas réellement basculé, seulement usé du pouvoir brut offert ainsi par sa haine soudain libérée. Et depuis, elle avait travaillé d’arrache-pied pour comprendre la lumière, se prémunir des effets de l’obscurité et être capable de les contrôler, de les faire disparaître parfois même.

Elle s’assit donc sur le banc, restant silencieuse un moment, puis finit par dire :

« Le Côté obscur est partout, en chacun de nous. Le tout, justement, est de savoir y résister, ne pas céder face à ses attraits, à ses fausses promesses. 

Y parvenir dans un environnement comme celui dans lequel tu as vécu est un exploit dont tu peux être fier. 

Le contact proche peut être vu comme une marque… Mais au fond, nous y sommes confrontés en permanence. Ce sont nos choix qui détermine de quel côté nous nous situons.

La force de la Dame Noire a été d’instiller le doute dans ton esprit. »

Prenant une inspiration, elle dit encore plus doucement, presque dans un murmure :

« Cela dit… Quand j’ai été confronté, il y a longtemps à cette question de la souillure de l’obscurité… J’ai voulu étudié la Force, et la manière d’apaiser cette noirceur que je sentais. C’est ainsi que j’ai réfléchi plus en profondeur aux différentes philosophies de la Force… Et surtout que j’ai appris à utiliser l’Apaisement de l’Obscur. »

Elle posa alors ses mains sur celle de son ami, ferma les yeux et lui demanda de faire de même. Puis elle se concentra, s’ouvrant à la Force, et lentement, commença à tisser cette toile apaisante autour de son ami, bien connue pour son pouvoir de neutralisation de l’Obscur.

Elle resta ainsi un long moment, puisant dans ses forces pour maintenir la chose le plus longtemps possible, avant de laisser finalement filer le flux d’énergie au bout de plusieurs minutes. Rouvrant les yeux, elle lui demanda :

« Est-ce que c’est mieux ainsi ?

Si tu veux, je peux essayer de t’apprendre cette technique. A défaut de te permettre de te sentir mieux, au pire, cela pourra augmenter ta compréhension de la lumière, et de l’obscurité.»
Halussius Arnor
Halussius Arnor
Messages : 474
Eclats Kyber : 0
Les mots de son de son amie Alyria sonnaient juste dans l’esprit d’Halussius. La ministre nouvellement nommée montrait là toute la sagesse qu’elle avait pu acquérir au fil des années, et Halussius sentait bien là pourquoi elle était devenue un des maîtres de l’Ordre.

Il ne répliqua que quelques mots avant que tous deux ne reprennent la course. Halussius était ainsi. Il ne parlait pas beaucoup… Il préférait étudier, analyser, écouter simplement. Mais son apparente impassibilité et son silence ne signifiait en rien qu’il n’était pas dans l’instant présent. Si sa bouche ne prononçait nul mot, son esprit était en pleine réflexion. Halussius avait remarqué que son partenaire de course ralentissait volontairement son allure, eu égard au fait qu’il manquait un peu de pratique… C’était une marque d’attention et d’affection qu’il appréciait. Lui-même de son côté, faisait en sorte de maintenir une certaine allure, afin qu’Alyria puisse garder un certain plaisir et n’en vienne pas à se lasser de cette course. Mais, les choses étant, Halussius s’hésita pas une seconde à s’installer sur le banc devant lequel ils venaient de s’arrêter…

Halussius repensait à ce que son ami lui avait dit précédemment. « Tu restes un symbole »… Certes, mais un symbole aussi bien positif que négatif… Alyria se remit à lui parler. Elle avait toute son attention.


« L’apaisement de l’obscur… Je ne connais pas cette technique. »

Ajoutant le geste à la parole, Alyria se concentra et fit appel à la Force. Joignant leurs mains respectives, la Force se fit de plus en plus intense entre eux. La sensation était tout à fait inédite pour Halussius. La Force l’entourait, se fondant en lui d’une manière dont il n’avait jamais imaginé. La part d’obscurité sous-jacente qui l’habitait depuis des mois et des mois semblait s’effacer peu à peu, du moins à perdre en intensité faute de disparaître totalement…

L’effet sur Halussius était assez inattendu. Il avait l’impression de reprendre comme un nouveau souffle, comme s’il se trouvait au sommet d’une montagne et respirait l’air frais et pur de l’altitude.


« C’est… c’est… Hum… Je ne pensais pas que cela fonctionnerai aussi bien… Je sens cette obscurité se dérober soudainement en moi… C’est impressionnant.

J’accepte volontiers que tu m’enseigne, Alyria. »

Invité
Anonymous
L’Apaisement de l’Obscur était une technique assez rare, en raison de la difficulté inhérente à sa pratique, qui expliquait son manque d’enseignement dans les rangs autres que ceux des maîtres de l’Ordre. En effet, il ne s’agissait pas simplement de projet une onde cinétique devant soi, ou de tisser une protection à travers la Force, mais bel et bien de purger les alentours de l’empreinte de l’obscurité… Et pour se faire de parvenir à une véritable catharsis personnelle.

En effet, pour réussir à contrôler parfaitement l’Apaisement de l’Obscur, il fallait réussir à faire le vide absolu en soi, afin de devenir un véritable puit de lumière un réceptacle aussi calme qu’implacable, destiné à projeter vers l’extérieur une énergie suffisamment pure pour affecter l’environnement, voir d’autres utilisateurs de la Force. Or, ce vide ne se faisait pas seul. Il fallait pour cela parvenir à accepter sa propre obscurité, puis celle ambiante, sereinement, pour enfin la repousser. C’était un acte autant de compréhension que de purgation, un équilibre entre l’appréhension et la disparition.

En un sens, cette apprentissage allait être salutaire pour son ami, car Halussius allait devoir apprendre à maîtriser sa propre obscurité pour enfin savoir s’en défaire seul, et plus tard aider d’autres à ne plus en être affecté. Certains pouvaient voir l’Apaisement de l’Obscur comme une guérison de l’âme, ou un Bouclier de Force destiné à se protéger, suivant les tournures d’esprit, les deux manières de le penser décrivant chacune une part de vérité.

Cependant, en attendant, elle pouvait voir l’effet bénéfique de la technique sur la personne de l’ancien Chancelier Suprême. Celui lui apporta un certain réconfort, de savoir qu’elle avait pu l’apaiser un temps. Peut-être que si elle réussissait à lui enseigner cette technique, Halussius parviendrait à combattre les démons qui le rongeait, comme elle avait su le faire bien des années auparavant. Certes, ils n’avaient pas complètement disparu, mais elle avait appris à les apaiser, et surtout à les accepter, à les circonscrire.

Aussi elle adressa un grand sourire à son ami, avant d’expliquer plus avant :

« C’est une technique assez rare, car elle demande une grande connaissance de soi… Et l’acceptation de ce qu’on peut trouver dans ce moi. C’est pour cela que peu de jeunes jedis en sont capables. A vrai dire, sur un esprit encore non totalement formé, les conséquences pourraient même être assez désastreuses. 

En effet, pour être capable de projeter un Apaisement de l’Obscur à l’extérieur… Il faut pour cela puiser dans son intériorité, dans sa lumière personnelle, et cela n’est possible que par l’acceptation complète de toutes les facettes de sa personne, y compris les moins agréables à examiner. »

Alyria le savait, pour avoir dû se contraindre à cet exercice. L’examen s’était fait petit à petit, parfois dans le déni, il fallait être honnête. Puis elle avait embrassé ses heures, et avait appris à les circonscrire, à les regarder calmement, en jedi, en être de lumière.
Puis elle continua :

« Si tu veux, on peut faire un premier essai ici, puis on rentrera au Temple, une salle de méditation est peut-être plus adaptée. Mais après, cela dépend des gens, parfois le contact avec l’extérieur aide beaucoup, je me souviens que j’ai fait mes premiers exercices dans le parc du Temple d’Ondéron. »

Le parc… Elle adorait y faire son jogging matinal habituellement, quand il n’y avait encore presque personne dehors, et qu’elle pouvait apprécier une température agréable et suffisamment fraîche pour lui permettre de ne pas trop être incommodée en raison de l’effort physique demandé. Ah que ce temps lui semblait lointain… Elle se revoyait, quelques mois seulement auparavant, assisse sous cet arbre aux côtés de Lorn, à discuter… En plus de son amour de l’exercice, le parc d’Ondéron était aussi l’écrin précieux contenant un certain souvenir cher à son cœur.

Revenant à la réalité, la maîtresse d’armes élabora encore davantage :
« Bien, pour commencer, nous allons prendre le temps de faire comme pour une méditation. Sauf qu’une fois entré en phase méditative, tu vas devoir laisser la Force te guider pour parcourir tes souvenirs, tes pensées, et ne surtout pas lâcher prise.
Tu dois te confronter à ces derniers, et ne surtout pas en occulter. »
Elle ajouta doucement :

« Contenu de ce que tu m’as dit il y a quelques instants… Je ne te cache pas que l’expérience peut ne pas être très agréable… Voir même profondément perturbante. Si tu es trop profondément plongé dans la Force Unificatrice, il n’est pas rare d’avoir des… visions à cet instant précis, qui peuvent être déformées par la rencontre brutale entre l’obscur et la clarté de ta mémoire. 

Là encore, il s’agira d’un test. »

Elle laissa un instant à Halussius pour qu’il digère l’information, puis conclut gentiment :

« Si tu veux, je pourrais tenter de te guider à travers la Force, en te fournissant un environnement apaisé pour que rien ne te distrait et que le flux d’énergie s’écoule librement.
Mais pour surmonter ce qui va suivre, il te faudra accepter pleinement ces diverses parts de toi, les analyser à travers la Force sereinement, et être capable grâce à cela de t’en détacher, de projeter la lumière par ton calme, ta sérénité nouvelle. 

Tu ne dois plus seulement te servir du côté lumineux. Tu dois en devenir un réceptacle. »

Il était temps de s’y mettre, quand Halussius serait prêt :

« On commence quand tu veux. »
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn