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- « Il n'y a qu'un seul petit soucis, c'est que Rezo K'vor est mort depuis longtemps, je le sais, c'est moi qui l'ai massacré... ! La voix du Nikto s'était faite soudainement beaucoup plus malveillante qu'à l'accoutumé. Le Maître Jedi saisi aussitôt la gravité de la situation dans laquelle il venait de plonger. Se faire passer pour quelqu'un d'autre afin d'infiltrer un réseau criminel n'était pas si heureux qu'il l'avait estimé.

- Oh, voilà qui est fâcheux. » Répondit-il calmement, sans perdre de sa contenance.

Dans un fracas de tables renversées, de pieds de chaises qui raclèrent furieusement le sol, de râles d'énervement qui s'élevèrent dans la pièce enfumée et malodorante de la Caverne, un poing de Nikto atterrit droit sur le nez d'un Falleen encapuchonné qui tomba à la renverse. Emportant avec lui d'autres tablées, des assiettes de victuailles aux gouts étranges aux clients tout aussi étranges et quelques serveuses Twi'Lek s'étant retrouvées malheureusement sur son chemin, le personnage avait créé une belle pagaille en un rien de temps.

Mais pour bien comprendre, il nous faut revenir au début de l'action.

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Plus tôt dans la semaine, la République avait apprit qu'une cargaison d'équipement de haute technologie lui avait été dérobé par un groupuscule criminel audacieux et bien organisé. Leto Vorkosigan, lui en particuliers et quelques autres, en bon adepte du bricolage mécanique et électronique avait saisi l'urgence de la situation. En effet, puisque le matériel en question était une toute nouvelle génération d'ordinateur de bord de vaisseau spatiaux en provenance d'une des industries leader du secteur. Très malléable et sophistiqué, ce genre d'équipement tout neuf pouvait se marchander à prix d'or entre contrebandiers et autres malfrats. Pi encore, si certain de ses ordinateurs tombaient entre de mauvaises mains et étaient utilisés à des fins militaires -car ils pouvaient l'être, la République allait potentiellement au devant de grandes déconvenues. Après 48 heurs standards d'enquête infructueuse, le Sénat requit l'aide de l'Ordre Jedi qui vit se porter volontaire le Falleen.

Leto était seul depuis environ deux semaines désormais, et le resterait pour plusieurs autres. C'était réguliers dans la vie d'un Maître Jedi de se voir séparé quelques cycles de son Padawan, le temps que celui-ci passe diverses épreuves spécifiques au Temple, qu'il mène une ou deux missions basiques ou qu'il assiste à des cours particuliers conçus dans le cadre de son évolution, afin de personnaliser au mieux sa formation. Et c'est précisément ce à quoi l'emploi du temps de son apprenti, Kalen Nelaru s'apparentait en ce moment.
Après plusieurs jours d'investigation qui donnèrent beaucoup plus de satisfaction que celles qui furent dirigées par les forces de l'ordre Républicaines, le Jedi était parvenu à remonter jusqu'à une branche spécialisée en contrebande d'un grand cartel Coruscanti. Responsable de plusieurs petits soucis ces dernières années, Leto avait apprit avec une surprise modérée qui ils étaient, et se souvint qu'il avait déjà eu à faire à ses membres alors qu'il n'était que Padawan. Leurs méfaits ne dataient donc pas d'hier.
Le but étant désormais de rencontrer un responsable de ce groupuscule et de pouvoir approcher le matériel volé, le localiser et éventuellement mettre la main dessus. Mais pour cela, il fallait que Leto puisse savoir où il se situait. C'est ainsi qu'il eut l'idée de se faire passer pour un acheteur intéressé en prenant l'identité d'un vieux receleur de pièces détachées de droïdes qu'il avait mis en état d'arrestation quelques temps auparavant. Le Jedi et un des négociateurs du cartel s'était donné rendez-vous à la Caverne, un troquet de la ville médiane sur Coruscant. Pas des plus mal famé, mais qui réclamé tout de même de garder ses mains dans ses poches si on ne voulait pas voir son contenu volatilisé, et où il convenait de connaître quelques têtes afin de ne pas être prit pour cible. Dans le milieu criminel, les étrangers étaient toujours très mal vu, ce que ne tarda pas à réaliser Vorkosigan. Tout s'était bien passé, jusqu'à présent. Le Nikto que Leto avait en face de lui avait même prit la peine de transmettre un court message à ses coéquipiers restés à l'entrepôt pour surveiller le matériel afin de les avertir qu'il avait peut-être un bon client à porter de main. Mais la Force ne put faire dévier le hasard de sa folle course, destiné à percuter le Jedi en pleine figure. C'est lorsque le criminel avait enfin prit la décision de demander son identité à celui qui voulait marchander qu'il y eu un retournement de situation aussi improbable qu'incommode.

Leto avait prit le temps d'observer la pièce. De forme rectangulaire, plus profonde que large, dans le coin nord-ouest se situait un zinc massif au comptoir ovoïde et les réserves d'alcool, en plus de quelques autres cargaisons de nature inconnue. La Caverne était séparée en deux, la première partie était encombrée de beaucoup trop de tables et tabourets pour être un lieux de détente véritablement agréable. Le patron des locaux avait visiblement favorisé la capacité d'accueil de son taudion plutôt que la qualité du dit accueil. La seconde partie, accessible via un petit escalier de quatre marches éclairé par de faibles néons jaunes, aussi large que la pièce elle-même était beaucoup plus ouverte et praticable. Mettant à profit ses capacités d'observation qu'il avait acquit au cour de ses très nombreuses missions, le Jedi put déterminer assez rapidement qui était digne d'intérêt et qui ne l'était pas dans son entourage proche. Il avait notamment remarqué un groupe de Weequay, deux d'entre eux étaient assit sur l'escalier au centre de la pièce et astiquaient soigneusement leur fusil blaster. Deux autres, au sommet des marches, debout, discutaient de façon très agitée. Derrière le Nikto à qui il devait négocier la marchandise, accoudé à une table et dégustant un grog aux agrumes épicés de Tatooine, un Humain grincheux et un Kel Dor solidement battit. À droite de sa position, quelques tablées plus loin, une jeune femme au teint pâle jouait au Dejarik avec un Zabrak bougon et visiblement en très mauvaise posture au jeu. Des plaquettes de crédits étaient étalées en désordre sur le rebord de leur support de jeu.
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Désormais, Leto était à terre, le nez encore engourdi du violent coup de poing qu'il venait d'encaisser quelques secondes auparavant. Il écarta du bras la table qui lui était retombé dessus, faisant percuter le sol par la même verre, auge pleine de ragout de piètre qualité et autres effets personnels aux quelques clients prit dans la bagarre. Le Nikto, bien décidé à ne pas laisser le Falleen réagir s'était déjà levé et ordonna à son compère de passer à l'action :

- « Jarok, saisis-le, on va lui montrer ce qui en coute d'essayer de nous rouler à c'lui là ! »

Et Leto eu la mauvaise surprise de voir que ce fameux Jarok était déjà en train de le surplomber quand il entreprit de se relever. Et fin du fin, il s'agissait du Kel Dor de deux mètres qu'il avait repéré ce tantôt. L'alien à la voix semblable à un seïsme porta ses mains puissantes à la gorge du Jedi et le souleva de terre sans la moindre difficulté, des sifflements de sa respiration appuyée se firent entendre et une fine colonne de gaz s'échappa de son masque facial. Ceci était le signe que le Kel Dor respirait à plein poumon et que son système de traitement de l'oxygène fonctionnait à plein régime, un peu comme une machine qui rejette de la vapeur lorsque son moteur monte en température. Le Kel Dor à la peau brunâtre resserra son étreinte sur la gorge de Leto. Les Kel Dor était une race humanoïde réputée pour leur force physique extrême, si bien que dans des combats de rue ou dans la plupart des sports de contact, les Kel Dor n'avaient que très peu de rivaux. Les Wookies étaient les rares qui pouvaient se permettre de s'opposer physiquement à un Kel Dor dans la force de l'âge. C'est dire. Quand bien même les Falleen étaient eux aussi dotés d'une constitution avantageuse, Leto ne pouvait pas lutter bien longtemps, il fallait qu'il réagisse très vite si il ne voulait pas finir pas étouffer ou pire encore, avec la nuque brisée sous la pression des pinces organiques qu'étaient les mains de Jarok.
Leto s'accrocha aux épais poignets de son bourreau avant de lui assener un vigoureux coup de genoux dans les côtes. Un grognement lui indiqua que la manœuvre avait eu de l'effet, il réitéra son attaque avec cette fois-ci encore plus de détermination ce qui suffit au Kel Dor pour lui faire lâcher prise. Leto retomba sur ses pieds, son adversaire tendait déjà la main pour venir le saisir au col mais le Jedi lui envoya son poing au visage avec tant d'élan qu'il manqua tout juste de l'accompagner dans sa chute en arrière, renversant encore plus de table et de chaise. Mauvaise idée, si cela avait suffit à mettre le géant belliqueux au sol, Leto avait aussi oublié qu'il était doté d'un solide masque facial en alliage. Son poing endolori le lui fit se souvenir de ce détail. Mais il n'avait guère le temps de penser à ce qu'il aurait put, ou ce qu'il aurait dut faire car il y avait plus urgent à cet instant.

Le Nikto, qui visiblement était le chef de la bande de malfrats qui occupé le bar grommela de mécontentement, l'Humain était au chevet de son ami Kel Dor tandis que les quatre Weequay s'étaient approchés l'arme au poing. Leto tira son pistolet blaster de sa ceinture et tira un coup, mais reçu en réponse une salve de laser rouge et vert qui provoquèrent une tempête d'étincelle et d'explosion autour de lui.

**Décidément, rien ne va comme il faut aujourd'hui** se dit-il morose, avant de bondir de côté pour se protéger du feu nourrit dont il était la cible.

À l'abri derrière un entassement de caisson de transport et des débris de tables renversées, le Jedi ne put tirer qu'un laser à la fois. Dés lors qu'il pointait le bout de son faciès hors de sa cachette, il avait le droit à un déferlement de rafale de blaster à son encontre. De tout côtés, des clients qui n'étaient en rien concernés par l'affaire se cacher comme ils le pouvaient, certains, audacieux, avaient sut se faufiler au milieu de ce capharnaüm pour rejoindre la sortie. Deux clients malchanceux étaient déjà tombés sous le feu des brigands qui n'étaient clairement pas décidé à opérer dans le détail. L'environnement commençait à sentir le gaz Tibanna à plein nez, preuve que les décharges de blaster se multipliaient. Les échanges de tir s'intensifiaient, Leto osait de façon plus intrépide tirer plusieurs fois avant de se remettre à couvert, à mesure qu'il constatait que l'acuité de ses assaillants, sûrement chargés en substances alcooliques, n'était pas des meilleures. Le Jedi avait même réussi à abattre un des quatre Weequay, mais la fusillade trainait beaucoup trop en longueur selon lui.

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- « Patron, verrouille la porte ! Ce fouille-merde ne doit pas sortir d'ici vivant ! 

Hurla avec véhémence le Nikto. Et aussitôt dit, aussitôt fait, la porte coulissante épaisse de plusieurs centimètres se referma sur la rue agitée par le grabuge et les badauds en alerte.

- Voilà qui risque de compliquer les choses... » murmura le Maître Jedi.

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Hors RP: le code de couleur pour le Nikto est le suivant #ff6600, si tu veux le faire parler en gardant la couleur que j'ai sélectionné Surprised
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CORUSCANT

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Coruscant avait décidément une saveur inimitable. Un mélange cosmopolite d’activité débordante et de folie architecturale qu’elle adorait. Sa faune imprévisible venue des quatre coins de la galaxie, la possibilité même de pouvoir rencontrer un sénateur ou un équarisseur des bas-fonds à quelques minutes d’ascenseurs lui donnait une sensation de vie trépidante qui l’exaltait. Il suffisait d’avoir les bonnes autorisations de circulation. Et elle se débrouillait toujours pour les avoir. D’une part, elle bricolait les autorisations dont elle avait besoin, mais aussi parce que l’on pouvait s’attendre à trouver des Arkaniens à n’importe quel échelon social, du plus huppé où il suffisait d’être d’une arrogance crâne, au plus sordide où un sourire sadique laissait présager de sombres projets impliquant dissection et expérimentations en laboratoire. Cela lui permettait de se fondre dans n'importe quel décors. Une ville flottant à la fois dans le luxe et la débauche, kaléidoscope de mondes miroirs qui ignoreraient les règles de leurs reflets et étaient condamnés à coexister. Une ville vivante comme elle les aimait!

C’est en trainant dans des bars louches qu’elle avait entendu une conversation où il était question d’ordinateurs de bord dernier cris, dans le genre de ceux que l’on monte sur son vieux Class VI pour le transformer en navire de contrebande. Un Toong à l’haleine méphitique en voulait un pour son vaisseau et il lui fallait un technicien compétent pour l’installation. Elle avait bondi sur l’occasion de se payer quelques semaines de vie de grand luxe dans un centre de détente de la haute ville et frétillait à l’avance à la perspective des plaisirs qu’elle allait s’offrir : massages, hydrothérapie, manucures allongée sur un transat à côté d’une piscine surplombant la ville, des sacs en tas derrière elle. Pas question d’économiser, le meilleur comme le pire faisaient partie de la vie et elle prenait un plaisir véritable à frôler la grandeur pour s’enfoncer dans la misère peu de temps après. Peu importe la bouteille, l’important était l’ivresse. Un luxe de nanti cependant car elle n’était pas assez bête pour se laisser sombrer dans la misère véritable et elle gardait des petits pécules aux quatre coins de la galaxie pour lui permettre de se refaire ou de quitter une planète en urgence. Misère feinte certes, mais plaisir véritable d’un lendemain toujours différent et plein de surprises. Tout ce qu’elle avait à faire c’était de récupérer l’ordinateur, vérifier qu’il ne s’agissait pas d’une arnaque et repartir. C’est donc avec la ferme intention de se payer des vacances qu’Alys poussa la porte de «La Caverne ».

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]L’établissement criait son authenticité de bouge avec sa salle bondée, son odeur de bière Polanis séchée sous les semelles et ses habitués aux trognes patibulaires. Il fallait se fondre dans le décor, aussi avait-elle décidé pour l’occasion d’adopter un look « dangerous bad-girl » mercenaire, bottes noires arrêtées sous le genou, combinaison stretch assortie d'un décolleté masqué par un gilet de protection argenté, ceinture de cuir lâche fixée à la taille d’un côté et tombant sur le haut de la cuisse de l’autre, entrainée par le poids d’un pistolet blaster lourd. Une veste synthétique ébène pleine de poches, à la coupe courte, complétait l’ensemble et faisait ressortir sa peau blanche et ses impressionnants yeux sans pupille d’arkanienne. Ses cheveux attachés en chignon finissaient de durcir le tableau et de rendre le personnage crédible à défaut d’impressionnant.

Elle se dirigea vers le bar, slalomant entre les tables d’habitués, et s’apprêtait à descendre les marches menant à la seconde partie du bar lorsqu’un weequay l’intercepta.

« On ne passe pas, c’est réservé ici.
- Ca tombe bien je viens parler affaires, je serai au calme.
- Quel type d’affaire ?
- Du genre qui nécessite une puce de mémoire Kyton VIII… » Elle fut prise d’un doute naturel sur la capacité intellectuelle de son interlocuteur et ajouta avec une gentillesse somme toute condescendante « … ordinateur embarqué.»

Ravi d'être pris pour un idiot, le mercenaire gromela mais s'effaça néenmoins.
«Fais pas d’histoire ou ce sera ta dernière».

Elle avait attiré l’attention du groupe. Quatre mercenaires adorateurs de la Lune, un Keldor pas commode –en existait-il d’autres types ? –, un Zaabrak, un humain et un Nikto. Ce dernier possédait l’assurance des leaders. Attablé au centre de la pièce dans une posture négligée mais l’œil prédateur, un bras posé sur la table, il marquait son territoire. Facile de comprendre qu’il était celui qui dirigeait et qui décidait qui butait qui.

« Alors tu viens parler affaire ?
- Un type qui tremble de peur juste à l’idée d’ouvrir la porte de son vaisseau m’envoie. » Les Toongs étaient réputés pour leur très faible résistance au stress mais très forte propension à la panique, que son employeur en soit un était presque une prouesse légendaire. « Je viens valider l’échange.
- D’accord. On attend un autre client et on parlera crédits. »

Alys acquiesça. Il fallait tuer le temps jusqu’à l’arrivée de ce client aussi jeta-t-elle un regard à la cantonade avant d’ajouter
« Quelqu’un pour se prendre une raclée au Dejark ? »
Certains mercenaires lui lancèrent un regard noir mais le Zabrak, qui lui aussi s’ennuyait dur, leva la main.
« On met quelques creds ou on joue pour des sucettes ? »
D’accord, elle méritait des paires de claques parfois, mais autant rentabiliser sa venue et il fallait bien jouer sur l’orgueil des idiots pour faire des bénéfices rapides. Conciliant, l’autre accepta.

La partie était bien engagée lorsque le nouvel acheteur arriva. Un Falleen imposant de près de 2 mètres qui semblait prendre tout l’espace du fait de sa carrure et de sa prestance. Son visage presque parfait était marqué d’une zébrure de peau brulée sous l’œil gauche qui, si elle était discrète, lui donnait un air peu commode. Instinctivement, les Weequays se firent nerveux et redressèrent légèrement leurs blasters mais l’inconnu trouva les mots pour détendre l’atmosphère. Il avait le ton aussi rassurant que l’apparence intimidante aussi Alys de désintéressa-t-elle de l’échange. Il fallait finir la partie au plus vite et encaisser les gains. Elle s’absorba complètement dans le jeu.

« Jarok, saisis-le, on va lui montrer ce qui en coute d'essayer de nous rouler à c'lui là ! »

Le temps qu’elle réalise ce qu’il se passait et il était déjà trop tard. En deux minutes, la bagarre avait dégénéré en champs de bataille. Les tirs fusaient dans tous les sens, sans aucune considération pour les clients. Plusieurs avaient été touchés et elle risquait à tout moment de subir le même sort. Le Zabrak avec qui elle jouait renversa la table de jeu, propulsant le plateau de Dejark et les crédits dans la pièce. Dans un cri bestial rageur, il arracha un déchiqueteur mandalorien scotché sous la table et tira sur l’abri du Faleen qui se désintégra sous l’impact. Seule une caisse minuscule le protégeait désormais des tirs.

« Patron, verrouille la porte ! Ce fouille-merde ne doit pas sortir d'ici vivant ! »
Elle se jeta derrière le comptoir pour tomber nez à nez avec le barman Pantoran en train d’activer le système de fermeture des portes. Surpris par son arrivée, il mit une seconde de trop à verrouiller le bar et à pointer son arme sur elle. Elle ne réfléchit pas un instant et tira sur lui, l’arme encore à la ceinture, l’impact le propulsant dans les airs pulvérisant les rangées de bouteilles d’alcools forts.

« Elle est avec lui. Draze, crame la !
- Je ne suis pas avec… » Sa phrase s’interrompit par un hurlement d’effroi alors que le Zabrak, trop heureux de prendre sa revanche, tirait en aveugle par-dessus le bar en salves rapprochées. Elle ne dut son salut qu’à un renfoncement où se trouvait le seau d’eau nauséabonde mêlée de vomi qui servait à nettoyer les sols.

Le Falleen combattait vaillamment et il était surprenant qu'il soit encore en vie. Dans un sursaut désespéré, Alys décida de tenter le tout pour le tout. Elle dégaina et tira plusieurs fois en direction d’un panneau d’alimentation qu’elle distinguait de sa position. Une gerbe d’étincelles jaillit et le courant fut coupé. Les néons, seule source d’éclairage dans le bar désormais scellé, s’éteignirent tandis que des clameurs de panique s’élevaient de partout. Elle sentit une coulée de l’eau du seau qu’elle avait bousculé s’infiltrer dans son col et lui tremper le dos. Dans une grimace de dégout, elle se retint de vomir. Si elle avait sauvé ses fesses, la situation devenait incontrôlable. Il devenait impossible pour qui que ce soit de viser et les tirs devenaient la seule source de lumière mais avec un peu de chance, le Falleen allait pouvoir en profiter pour changer de position. Le Kel Dor, visiblement parfaitement à l’aise, dégaina un couteau laser et bondit de tables en tables pour se jeter tel un prédateur sur le maitre jedi. Alys, qui n’avait ni le temps ni l’envie de chercher à savoir ce qui se passait, tira en aveugle au travers la fine paroi de métal qui la séparait du Zabrak. Un râle de douleur accompagné de l’arrêt des tirs lui apprirent son succès. Son soulagement fût de courte durée. Immédiatement après, sa position était arrosée d’un feu roulant de lasers mais la concentration des tirs sur elle signifiat que quelques secondes de répit était laissées à l’autre combattant. Sauf que les alcools s’enflammèrent. En quelques secondes tout s’embrasa autour d’elle. Le son du chargement d’une grenade sonique à concussion acheva de la persuader que la situation était très mauvaise. Même si le dispositif servait à assommer, cette fois ci elle allait y passer, c’est sûr.
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Leto combattait désormais dans le noir quasi total. Au fond de la pièce, la jeune femme qui avait été prit dans le feu de la bataille était justement au prise avec un feu qui n'allait pas tarder à se rependre. Leto tenta une nouvelle salve de tir de blaster mais eu la mauvaise surprise de voir que son chargeur était vide, une petite diode rouge clignotante sur le côté de la culasse en témoignait. Il pesta et lâcha son arme puis voulu trouver son sabre-laser qu'il avait dissimuler soigneusement dans un linge fin, au fond d'une petite sacoche qu'il s'était accroché à la ceinture... sans résultat. Ses sourcils dessinèrent un arc autour de ses arcades et il accéléra ses gestes de recherche autour de sa position pour voir si il ne l'avait pas fait tomber à proximité, peine perdue. Son sabre-laser avait dut choir au moment où le Nikto l'avait bousculé à travers les tables, ou peut-être au moment où le Kel Dor avait tenté de l'étrangler. Le Kel Dor, justement, avait en main une vibro-dague et se rapprochait de sa cachette d'un pas menaçant. Son souffle semblable à celui d'un jet de gaz qui traversait un tuyau d'acier se faisait entendre toujours un peu plus à mesure qu'il approchait. Mais il était trop tard pour tergiverser, le Jedi fut frugalement surprit de voir son assaillant déjà à une longueur de bras de lui. Il savait que l'alien savait où le trouver, il comprit donc que l'effet de surprise ne marcherait pas, mais il était résolu à tenter quelque chose malgré tout. Lorsqu'il jugea le moment opportun, il bondit en avant et saisi le Kel Dor au col. Ce dernier porta un coup de couteau que Leto réussi à bloquer du bras, le Kel Dor se servit alors de son autre bras pour repousser vigoureusement le Falleen. Un coup de poing parvint à écraser la cage thoracique du colosse, mais celui-ci répondit par un vicieux coup de lame qui effleura la lèvre inférieure du Jedi, suffisant pour faire naitre sur son menton un filet de sang. Le Kel Dor était à n'en point douter un combattant valeureux, avec une force physique exceptionnelle et une propension à porter des coups mortels épatante. Mais Vorkosigan avait la Force, qui pouvait surpasser des millions de vibro-lames, aussi précises et mortelles soient-elles.

Le lutteur plongea vers sa proie, couteau en avant. Leto agrippa de justesse le poignet de son bras armé mais chuta en arrière. Les deux guerriers se retrouvèrent au sol, au milieux des débris de caissons de matériel, des tables renversées et des diverses autres choses qui encombraient ce bouge infâme. La lutte était d'une rudesse rarement vue, Leto pilonnait de toute ses forces le visage masqué de son agresseur, tandis que ce dernier forçait pour enfoncer son eustache dans la gorge de sa cible. Dans un surplus d'effort physique, le Falleen fit basculer le Kel Dor, ressenti au passage une vive douleur dans la nuque, et se retrouva un peu libéré de l'étreinte mortelle de son ennemi. Pour quelques secondes seulement, puisque le scélérat asséna un coup de coude à la tempe du Jedi, sa tête bascula sur le côté, et au moment de lever les yeux, il vit la vibro-lame plongé sur son crâne. La Force guida son geste, le Jedi se courba de quelques centimètres, tout juste suffisant pour que l'arme ne finisse par entailler le haut de sa tunique sans toucher sa chaire. Le Kel Dor empoigna le Falleen à la gorge et leva à nouveau son arme, il était infatigable, retors et enragé, le Jedi était surpassé. Mais la Force était venu à lui, et une micro-seconde avant qu'elle ne fasse agir le Chevalier, le combat était déjà terminé, car c'était écrit, c'était la volonté de la Force. Le Jedi leva son avant-bras pour bloquer la course infernale de celui du Kel Dor. Et l'instant d'après, Leto se servit de la Force pour plier l'acier du masque du criminel. Les grilles de filtrage du masque se renfoncèrent dans sa chaire, les pattes de fixation reliées à ses appendices respiratoires lâchèrent et les parois du dispositif compressèrent la mâchoire de la victime. Le visage de l'alien fut boursoufflé, sa peau tannée craquant à plusieurs endroit pour laisser s'échapper des flots de sang épais et sombre. Ses os se brisèrent à l'unisson sous la pression, sans même que Jarok ne puisse émettre un cri de douleur. Tout cela s'était passer en une seconde, preuve de l'efficacité absolue du pouvoir des Maîtres Jedi quand ceux-ci étaient décidés à donner la mort. Chose qu'ils s'échinaient à faire en dernier recours.

Leto reprit son souffle, se redressa sur ses avant-bras et sonda la Force pour faire un point sur la situation. La jeune femme était à l’abri derrière le zinc, bien qu'en de telle situation, tout était relatif. Le Zabrak au disrupteur était mort, il restait l'Humain, trois Weequay et le Nikto. Mais un détail sonore fit sortir Leto de sa concentration, le compte à rebours d'une grenade à concussion venait de s’enclencher. Heureusement pour lui, son attention était encore profondément ancré sur la position de la jeune femme, il aperçut très vite que c'était elle la mire de l'explosif. Le Jedi leva la main, trouva la présence de la grenade sans mal dans la Force et dans la seconde d'après l'avait propulsé à travers la pièce en désordre jusqu'à percuter le front de l'Humain. Ce dernier ne chuta pas mais la stupeur et l'incompréhension sur son visage furent remarquable lorsqu'il vit la grenade à ses pieds. Trop tard, la vague sonique balaya la pièce, propulsant l'Humain sur le mur opposé de sa position et lui écrasant par la même la colonne vertébrale dans un sinistre bruit d'os fracassés. Deux des trois Weequay à proximité furent sonnés, leur jambes se changèrent en coton et ils chutèrent comme des grosses masses gélatineuses. Le Nikto et le dernier Weequay, eux, avaient eu le réflexe de plonger à l'abri pour éviter du mieux possible la vague sonique. Mais le crépitement insistant des flammes qui commençaient à dévorer l'intégralité de la salle arrière alerta le Jedi. Il repoussa aussitôt l'éventualité de mettre en état d'arrestation ses assaillants car il n'en avait pas le temps et que selon lui, un danger d'une telle catégorie devait être stoppé avec force et conviction, sans passer par d'interminables traitements de clémence aux tribunaux. Mais aussi et surtout, il songea à la jeune femme qu'il devait sortir de la fournaise naissante, et pour cela, il avait déjà un plan tout bête, mais il fallait son sabre-laser.

Il ne tarda pas à repérer sa position dans la Force, il remercia le sort de voir qu'il n'avait pas été détruit. Trouver son sabre-laser au milieux des décombres, toujours protégé par sa petite sacoche de cuir avait été encore plus simple pour lui que de repérer et s'emparer de la grenade à concussion. Les Jedi, dès leur adolescence et à partir du moment où il devenait propriétaire de leur propre sabre cultivait un contact particuliers avec leur arme. Il y avait un lien inaltérable qui unissait le Jedi à son sabre. Quand il le fabriquait et le configurait seul, il utilisait la Force pour unifier les composants -ce qui fait aussi qu'aucune entreprise n'a tenté de se lancer dans la production d'un sabre laser. Le sabre-laser était plus qu'une arme de prestige et d'une rare élégance, il était le reflet direct de la personnalité et du vécu de son possesseur. De part son aspect extérieur plus ou moins travaillé et employant un tas de matériaux différents ; mais aussi par son mécanisme interne qui pouvait être simple, complexe, modeste ou foisonnant de gadget, voire même piégé pour que l'arme se désintègre si un voleur tentait de l'activer en utilisant le mauvais bouton. Le sabre-laser était le cœur du Jedi, l'extension de sa force intérieure, l'outil de justice qu'il brandissait pour amener l’équilibre et la paix.

Sans plus attendre, Leto fit s'élever dans les airs sa sacoche puis la fit venir à lui, s'empara de son chère sabre-laser, l'activa, et bondit hors de sa cachette. Désormais, ce n'était plus le même combattant auquel les brigands avaient à faire, et perdu pour perdu, Vorkosigan était résolu à se servir de son arme, quitte à faire voler en éclat sa couverture. Il se mit en position des experts de l'Ataru, les deux mains empoignant fermement le manche, sabre levé sur le côté de son visage, les genoux arqué, une position des plus stables et sans équivoque quant à la volonté du Jedi qui l'employait de combattre et de vaincre son opposant. Le Nikto s'extirpait des débris dans lesquelles il avait trouvé refuge pour se couvrir de l'impact de la grenade assommante et une lueur mêlant rage et surprise enflama ses yeux rouge. Il éructa de rage et grogna :

- « Cette pourriture est un Jedi, je le savais ! Faites lui la peau ! »

Mais personne ne répondit à son appel, si ce n'est le quatrième Weequay qui s'était lui aussi levé en titubant. Avant même qu'il ne puisse se saisir de son fusil blaster, le mercenaire vit passer sous son nez une lame verte inflexible et impitoyable. L'instant d'après, il tomba à la renverse, le torse entaillé de gauche à droite, ses organes internes suffisamment carbonisés pour le faire mourir sur le champ. Le Jedi ne semblait même pas avoir bouger d'un fil, son assaut avait été trop rapide, il était toujours en position d'Ataru et fixait son dernier antagoniste avec une dureté qui aurait fait chicoter de vesse un Rancor.
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Seul un miracle inexplicable m’avait sauvée. J’avais bien entendu le vrombissement de plus en plus en plus rapproché de la grenade sonique mais contre toute attente, elle avait explosé loin de moi. J’entendais également des bruits étranges de lasers, des cris, les flammes qui crépitaient en faisant exploser les verres sous la chaleur tout en menaçant de me brûler, mais rien qui me permette de comprendre clairement la situation. J’étais dans le noir, physiquement et métaphoriquement. Sans compter que je commençais à sentir un énorme mal de crâne pointer. Avec toutes ces émotions, il était à prévoir que mon corps allait être incapable de gérer ces afflux de signaux nerveux et mes nerfs crâniens commençaient à envoyer des signaux alarmants. C’est le moment que choisit le Pantoran, dévoré par les flammes, pour réaliser qu’il était encore en vie. Je décidais de l’achever par compassion avant de faire face à des problèmes plus pressants.

Je devais faire vite pour me sortir de là aussi pris-je la décision logique et rigoureuse de tout mercenaire expérimenté : je me décidais à tirer en aveugle et dans le tas. En tireuse d’élite, le premier tir marqua bien ce qu’allait être la suite de la salve puisque je touchais de plein fouet un buste en plâtre représentant un Sleen qui explosa en propulsant des gravats partout dans la pièce. Les trois tirs suivants se perdirent respectivement dans le vide, dans la tête d’un innocent client et dans une bouteille de liqueur qui se désintégra en un millier de mini shrapnels lancés à toute allure. Les deux tirs suivants furent parfaitement ajustés sur le jedi et le dernier manqua de deux millimètres la tête du Nikto. En l’espace d’un instant tout le monde avait compris que le danger principal du bar provenait d’Alys et qu’il valait mieux se mettre à couvert au moins pour les deux trois prochaines secondes. Inconsciente de mon raté monumental, je me déplaçais dans le coin du comptoir le plus éloigné du feu, à la limite de la salle, et jetais un timide coup d’œil vers l’extérieur, en espérant distinguer quelque chose. Contrairement à mes craintes, ce n’était pas le noir total, principalement grâce à la lumière verte émise parce qui semblait être sabre laser (ou un néon portatif), et je pu rapidement déduire que c’était un gigantesque bordel.

Je saisis un cendrier métallique de façon à ce que ma main le masque presque intégralement et le levait en vue de tous tout en l’agitant afin que l'on distingue mal ce que je tenais. Avec un ton assuré bien imité je lançais :
« Le prochain qui me tire dessus, je grenade le bar au plasma. »

Plusieurs clients poussèrent des gémissements de détresse. Après ma performance au blaster, ils doutaient de pouvoir en réchapper si je jetais quoi que ce soit, même une balle en mousse. Même le Nikto, pourtant un dur à cuir, hésita. Malheureusement, la panique poussa l’une des serveuses à bondir sur moi et à m’agripper la main en hurlant

« Je ne veux pas mouriiiir !
- Moi non plus » hurlais-je en retour, la main crispée sur mon cendrier.

Décidément, rien ne marchait comme prévu aujourd'hui.
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Leto et le Nikto avaient été contraint de se mettre à couvert pour esquiver les tirs de panique de la jeune femme cachée derrière le bar. Derrière un abris de fortune, étant donné que les lieux étaient désormais plus en ruine qu'autre chose, le Jedi ressentait des choses contradictoires à son encontre. Les liens dans la Force avait du mal à se tisser car il semblait y avoir des anomalies. Comme un écho dans l'air qui se répercute sur des surfaces qui font obstacle, la jeune femme parasiter le sens de Force de Vorkosigan. Il lui fallut un petit temps d'adaptation pour la visualiser correctement, comme pour la première fois où il avait analyser l'intérieur de la pièce et ses occupants. Une fois que tout ceci serait réglé, il lui faudrait aller à sa rencontre pour comprendre. Une fois le hasardeux assaut terminé, le Nikto prit la parole:

- « Pfft ! Cette petite conne a du cran, mais elle perd complètement la boule quand ça devient un peu chaud...

Le Nikto sorti de sa cachette et concentra son regard sur le Jedi qu'il avait en face de lui.

- Si elle balance sa grenade, la moitié du bâtiment sera réduit en cendre, et elle avec, elle bluff... »

Conclut-il avec détermination. Leto préféré s'en cacher pour le moment, mais il pensait peu ou prou la même chose. À la seule différence que lui restait prudent et ne tirait pas de conclusion hâtive, par expérience, il savait ce que la folie et la peur pouvait faire faire à certaine personne non habituée à ce genre de situation de danger extrême. À première vue, les indications que lui donnait la Force, son intonation de voix, sa gestuelle, ses battements de cœurs qui pulsaient dans la Force lui intimait que la jeune femme n'était pas prête à réaliser ce qu'elle avait menacé de faire, pour une raison ou pour une autre. De plus, elle avait indiqué qu'elle agirait si on lui tirait dessus, ce n'était qu'une simple manœuvre de défense. Tant que cela n'irait pas plus loin, personne ne risquerait rien, grenade ou pas. Leto reposa son attention, à son tour, sur son adversaire. Les flammes prenaient d'étranges apparences de nuées nébuleuses, avec des vagues bleutées et dorées dut aux alcools forts qui servaient de combustibles. Le brasier prenait peu à peu le contrôle de la structure de la Caverne et se rependait sur les murs, le sol, engloutissant tables et tabourets inlassablement sur son passage. Du fait que l'établissement était cloisonné, la température grimpait en flèche et n'allait pas tarder à être suffocante et insupportable, même pour un Falleen qui avait une capacité de résistance aux chaleurs et aux froids extrême beaucoup plus développée que la moyenne. En bon reptile qui se respecte.

Le Nikto, pas désarçonné pour un crédit s'empara d'un blaster situé derrière sa hanche, bien caché entre deux petites trousses de matériels de crochetage de serrure, et le pointa droit devant lui. Un sourire vicieux écorcha son visage cuivré et malveillant, les flammes provocant de sinistres reflets dans ses yeux sombres. Son invective couvrit le vacarme alentour :

- « À cette distance il serait difficile pour moi de te rater, Jedi ! Tu n'aura pas le temps de te servir de son épée laser, tu es fichu... »

Leto ne prit pas la peine de répondre, il positionna son sabre-laser devant lui et fixa intensément la bouche du canon du blaster de son adversaire. Pour un Jedi de son rang, il ne fallait guère plus qu'une micro-seconde de communication avec la Force pour être à même de décupler la vivacité de ses réflexes. Son ouïe percevant le cliquetis du mécanisme interne du blaster lorsque l'on presse la détente. Son odorat remarquant la faible mais acescente odeur du Tibanna excité provoquant une réaction chimique qui fait se transformer les molécules de gaz en décharge d'énergie. Toutes les particules du corps de l'agresseur qui se mettent à vibrer à l'unisson tant le plaisir coupable de causer la mort se fait forte, sont comme un tremblement de terre assourdissant et manifeste dans la Force, sa petitesse devenant soudainement galactique au sein du cri d'alarme qu'elle pousse à l'intention du Jedi. Avant même que le coup ne soit tiré, la Force avait guidé les gestes de défense du Maître, son sabre-laser vert se pencha sur le côté, un premier laser fut renvoyé, puis un second de l'autre sens, et enfin, le troisième se planta non pas dans sa cible initiale mais dans le front de son expéditeur. Le Nikto s'écroula aussitôt en arrière, terrassé. Le Maître Jedi avait gardé un flegme stupéfiant, il aurait put choisir de tendre le bras pour trancher le bout de l'arme du brigand, il aurait même put tenter un pas en avant, la portée de sa lame aurait été dès lors suffisante pour trancher la gorge de l'alien vindicatif. Mais il avait préféré communier avec la Force, car c'était dans ce genre d’exercice que les Maîtres, et lui en particulier excellaient. C'était dans ce genre d’exercice que les Jedi se complaisaient. Et Leto le savait, la Force le rendrait invincible au moment seyant, lorsqu'il s’agirait de se défendre et non pas d'attaquer. Un raclement de gorge hésitant et une voix effrayée s'éleva dans son dos :

- « Je vous en supplie Jedi, sortez nous de là, le feu ... »

Un jeune homme aux habits dépareillés et au visage blafard se tenait à moitié vautré dans le désordre ambiant, plusieurs autres personnes de races diverses autour de lui, se protégeant le visage aussi bien que possible de la chaleur et des vapeurs qui commençaient à envahir la pièce. Leto prit la direction de la porte qui avait été verrouillée il y avait quelques minutes de cela par le patron des lieux, la jeune femme avait détruit le panneau de contrôle, alors il ne restait plus qu'une seule solution pour espérer s'en sortir. Le Falleen plongea sa lame verte éblouissante dans le métal de la porte, le laser n'eut aucun mal à passer à travers, comme un cutter-laser découperait une tranche de beurre frais de Chandrila. Le Jedi entreprit de découper dans la porte une écoutille en vague forme de rectangle d'une hauteur d'environ un mètre cinquante. La forme n'y était pas vraiment, les dimensions n'étaient pas tout à fait celles adaptées à un adulte, mais il n'avait guère le temps de faire dans le détail. Une fois la découpe accomplie, le métal encore rougeoyant là où une longue tranché s'était dessinée sur l'encadrement de la porte, le Jedi admonesta un vigoureux coup de talon dans le fer pour le faire céder. Un appel d'air survint, une bonne partie de la fumée ambiante s'évacua mais cela eu pour effet d'attiser un peu plus les flammes, Vorkosigan ne tarda pas à faire sortir les quelques victimes collatérales.

Puis il fit volte-face, s'enfonça à nouveau dans le bouillonnement et la fumée noirâtre du brasier jusqu'à percevoir ce qu'il recherchait. Le zinc massif était englobé par la fournaise, mais il ressentait la jeune femme en son cœur, il ne devait pas l'abandonner, déjà trop de mort innocent avait été fait dans la bagarre sans qu'il ne puisse agir, lui, un Maître Jedi. Alors il se devait absolument de l'aider, elle, au moins. En écartant les bras, les paumes de main grandes ouvertes, une vague de vent se dégagea par la Force et fit tourbillonner feu et fumée hors du périmètre. Mais il fallait que Leto se hâte, car les flammes n'allaient pas tarder à revenir lécher ses talons. Il prit soin de franchir le portillon du bar en le repoussant de son bras soigneusement emmanché car celui-ci était brûlant et prit garde de ne pas chuter en glissant sur les débris de verre au sol. Puis il trouva la jeune femme, dans la furie du brasier qui l'entourait, ses yeux brûlaient, ses sens étaient comme dynamités en permanence tant qu'il ne se mettrait pas à l’abri, il ne put clairement percevoir qui elle était, à quoi elle ressemblait. Mais il distingua une allure frêle quoique tout ce qui a de plus féminin, son visage semblait contraster avec le sombre de sa tunique. Leto saisit le bras de celle qu'il recherchait, il constata que le haut de son épaule était humide mais il ne savait pas si cela était de l'eau, de la sueur, des restants d'alcool de bouteilles éclatées ou autre chose.
Dans son aplomb si caractéristique qu'il avait au quotidien, il conseilla:

- « Viens avec moi si tu veux vivre. »

Leto entraina alors la jeune femme en la forçant à progresser à demi-accroupi, portant son raglan par dessus les épaules de sa protégée pour la couvrir des flammes.

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À sa sortie des lieux, Leto retira le manteau semi-long de couleur sombre qu'il avait revêtu pour effectuer cette mission d'infiltration au sein du consortium criminel. En dessous de celui-ci, il était vêtu d'un gilet de cuir gris par-dessus un maillot de corps fin qui dessinait agréablement bien ses muscles nerveux et anguleux. Son pantalon de toile clair présentait des traces d'usure à plusieurs endroit et était brûlé au niveau du genoux gauche. À l'instant où il avait décidé de décrocher son holster vide et inutile de sa ceinture, pas moins de trois speeder d'intervention de la police Coruscanti débarquèrent dans la rue de la Caverne. En quelques secondes, prêts de la moitié des rescapés de la rixe qui avait enflammé le bar avait filer à la Corelienne. La plupart des clients de cet endroit peu fréquentable ayant des différends avec la justice, il était évident que même secoué et légèrement blessé, certain ne se voyait pas du tout secouru par le moindre agent des forces de l'ordre. Mais la jeune femme avait quitté le champ de vision du Jedi. Les quelques autres restant furent encadrés par les limiers tandis qu'un officier était venu au contact du Maître. Ce dernier avait présenté son accréditation pour se faire connaître. Il discutèrent d'un ton protocolaire avant de se saluer et de se séparer. Leto balaya les environs des yeux et s'éloigna discrètement du centre de la scène. Sa mission n'était hélas pas terminé, et son échec dans le bar ne signifiait pas pour autant que tout était finit. Si il se dépêchait, avec un peu de chance et l'aide de la Force, il pourrait atteindre l'entrepôt dissimulés dans les bas-fonds de Coruscant, là où les voleurs avaient entreposés la marchandises dérobées. Et pour cela, il avait prit ses précautions. De sa poche, il tira un petit appareil noirci par la suie et le relia via un câble à un data-pad de la taille d'une main. C'était le comlink du Nikto, celui-là même qui avait servi à entrer en contact avec ses pairs qui gardaient un œil sur le matériel que recherchait le Jedi. Très vite s'afficha plusieurs donné sur l'écran rétro-éclairé du data-pad, le programme de décryptage de mémoire travailla quelques secondes avant d'afficher une série de chiffre. Chiffre correspondant à un secteur précis de Coruscant. La destination prochaine du Falleen lui était désormais connu, et c'était dans le secteur XS37, niveau 1018 qu'il devait se rendre.

Mais avant de franchir l'orée d'une ruelle étroite qui l'aurait conduit au niveau inférieur, il distingua la jeune femme qu'il avait secouru. Ne renonçant pas à apprendre qui elle était, et à faire la lumière sur ses étranges ressentiments à son égard, il se dirigea vers elle. Celle-ci était examinée par un des policiers qui semblait accorder un peu de zèle à sa tâche. Leto lui effleura l'épaule et eut un murmure à peine audible:

- « Tout va très bien, elle est innocente.

- Tout va très bien, elle est innocente.

Répétât l'homme sans sourciller avant de s'éloigner.

Une fois suffisamment isolé du reste de la foule, le Jedi prit la parole:

- Pourquoi pensaient-ils que vous étiez avec moi? Qui... êtes-vous? »

Le Jedi avait hésité lors de la tournure de sa dernière question, mais oser dire "qu'êtes-vous" comme si il s'agissait d'un bête, quant bien même la Force lui indiquait qu'il ne s’agissait pas d'un être vivant ordinaire, aurait été plus que déplacé.


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« Mais tu vas me lâcher ! » lança Alys. Elle se débattait comme elle pouvait mais son adversaire était bien plus forte qu’elle. Les mains enserrées, elle ne parvenait pas à se dégager. La Twi’lek réussissait à la secouer dans tous les sens à tel point elle n’était pas loin de basculer par-dessus le comptoir. Il fallait faire retrouver la raison à la serveuse au plus vite car elles représentaient des cibles bien trop évidentes.

« C’est un cendrier, pas une grenade. Regarde, un cendrier, cen-dri-er. »

Elle dut bien le répéter quatre ou cinq fois avant que l’information ne parviennent jusqu’à l’esprit obscurci par la peur de la serveuse.

« Tu ne risques rien, lâche moi. On va bruler vives si on reste ici»

Quelques longues secondes s’écoulèrent encore avant que les yeux de l’autre ne se penchent vers leurs mains agrippées et que la panique ne fasse place à la compréhension. Elle lâcha prise et Alys laissa tomber le cendrier, les mains tétanisées et les articulations endolories. La chaleur autour d’elle était suffocante et la vive lumière des flammes l’éblouissait et l’empêchait de distinguer quoi que ce soit dans la lourde obscurité de la salle. Elle comprenait confusément que le combat avait pris fin et, vu qu’elle était encore en vie, sans doute au bénéfice du Faleen. Sa tête tournait sous l’effet des vapeurs alcoolisées, des fumées et de la fournaise. Elle devait sortir de là maintenant.

Rouler sur le zinc s’avéra beaucoup plus difficile qu’elle ne l’avait envisagée : ses muscles ne répondaient plus. Elle était partiellement intoxiquée et elle comprit que chaque seconde qui passait risquait de la conduire à l’inconscience. Elle retomba lourdement sur le sol, se cognant la tête au passage. La peau éclata et une fine coulée de sang marqua sa joue. Elle était désorientée. Il fallait qu’elle reprenne son souffle et elle savait que l’air respirable était près du sol mais chaque inspiration était pénible. Elle se redressa légèrement et commença à avancer en aveugle. Tout le bar avait pris feu, le plafond était léché de flammes qui y couraient en volutes brulantes. La situation était totalement hors de contrôle mais elle ne devait pas céder à la panique. Ses mains touchèrent un mur… elle n’avait aucune idée de la direction qu’elle avait emprunté.

Une silhouette massive jaillit à ses côtés et la saisit par le bras. Un frisson d’effroi la parcourut : les mercenaires l’avaient retrouvée !
« Viens avec moi si tu veux vivre. »

Elle se sentit entrainée avec une force peu commune et si ses pieds peinaient à suivre le rythme, il était évident qu’elle tenait sa planche de salut aussi s’accrocha-t-elle de toutes les forces qui lui restait au bras qui la guidait, quitte à glisser et tituber derrière. Son sauveur était prévenant et elle se retrouva rapidement couverte d’une cape qui l’isola légèrement de la chaleur, ce qui lui procura un sentiment, certes artificiel, mais réel de sécurité. Quelque peu tranquillisée, elle regagna la sortie et jaillit à l’air libre en même temps qu’une quinte de toux impressionnante lui labourait les poumons. Le Faleen qui lui avait lâché le bras, se tenait devant elle, toujours aussi calme et sûr de lui malgré la cohue des rescapés, les bedeaux et l’arrivée impromptue des forces de sécurité de la ville qui fit fuir la majorité des spectateurs. Il fallait profiter du mouvement de foule pour quitter les lieux avant que l’on ne s’interroge sur la raison de sa présence ici. Hors de question par contre d’abandonner ses vacances ! Il fallait trouver un moyen de récupérer un ordinateur et la piste la plus sérieuse, la seule encore en vie d’ailleurs, passait par le Faleen. Alys se dirigea vers une petite ruelle en espérant ne pas se faire remarquer mais sa démarche hésitante, le sang qui coulait de son front et le mal de crane qui lui vrillait l’esprit ne facilitaient rien. C’est presque sans surprise qu’elle se fit intercepter par un policier en uniforme.

« Vous allez bien, madame ?
- Oui, pas de soucis merci.
- Vous saignez, asseyez-vous, vous avez besoin de soins.
- Ca va aller »

Sauf que la main du policier s’était posée sur son épaule tandis qu’il lui indiquait un endroit pour s’asseoir, un rebord de fenêtre sale mais propice à une halte. Alys lui sourit, espérant gagner sa sympathie.

« Je vais bien merci
- Vous étiez à l’intérieur n’est ce pas ? Qu’est ce qu’il s’est passé ? », répondit-il avec un sourire.

Vu l’odeur de brulé qu’elle dégageait il était inutile de nier. Il fallait faire profil bas par contre et éviter de passer du statut de victime à suspecte.

« Je ne sais pas trop tout d’un coup ça s’est mis à tirer dans tous les sens. Les lumières se sont éteintes et ensuite l’incendie est parti.»
Le policier sorti un spray cautérisant dont il appliqua une pression sur une gaze et lui tendit.
« Vous avez votre passe d’identité ?
Aie, question problématique. Elle tendit la main dans la direction du bar.
« Quelque part avec mon sac à main, au milieu des flammes.
- C’est ennuyeux. » ajouta-t-il penché sur elle.

Alys avait du mal à cerner ses intentions mais plus le temps passait plus la perspective d’un contrôle approfondit d’identité paraissait probable.

Le Faleen s’approcha, dominant la scène comme si les policiers étaient un décor pour sa représentation. Il effleura l'épaule du représentant de l’ordre et murmura.
« Tout va très bien, elle est innocente. » Et l’autre répondit comme un pantin « Tout va très bien, elle est innocente. » avant de partir comme si de rien était. Elle en était estomaquée. C’était bien sa veine encore : elle était tombée sur un jedi. Entre le sabre laser, ses capacités incroyables à survire aux problèmes et cette démonstration de pouvoir, le doute n’était plus permis.

« Pourquoi pensaient-ils que vous étiez avec moi? Qui... êtes-vous? »
Elle préféra opter pour une demi-réponse.
« Vous vous rendez compte que vous avez bien failli me faire tuer ! A cause de vous j’ai failli mourir mais en plus je viens de perdre 10.000 crédits ! »

Culpabiliser un jedi lui semblait une bonne idée, après tout s’il était une sorte de super chevalier blanc galactique, comme on le racontait, il semblait logique de penser qu’il chercherait à réparer ses erreurs. Elle était furieuse, fatiguée, légèrement blessée, avec une migraine carabinée et sous le contrecoup de l’adrénaline qui faisait trembler ses mains.
Elle grommela tout de même un « Merci de m’avoir sortie de là. C’était des Crimson Lothark vous savez. Des mercenaires pas commodes. »
Elle nota mentalement que les mercenaires pas commodes étaient morts et le Faleen en pleine santé. A ne pas oublier la prochaine fois qu’elle se fâcherait avec quelqu’un : pas lui.

« Ils ont volés un truc que je dois impérativement récupérer. Et vous devez m’aider. Sinon jamais je n’y arriverai seule. »

Elle ferma les yeux et se massa douloureusement le front.

« Et vous vous êtes qui ? Vous débarquez, vous énervez tout le monde puis c’est la guerre et vous me sauvez la vie après l’avoir mise en danger. La police arrive, tout le monde vous obéit. Vous êtes un jedi c’est ça ? J’ai vu le sabre.»

Elle se releva encore chancelante, obligée de posée une main contre le mur pour se soutenir.

« Je les ais entendus parler d’un endroit avant que vous n’arriviez et je suppose que c’est là où ils se dissimulent. Mais c’est un endroit dangereux, dans un des quartiers mal famé de Corruscant : l’ancien pas de tir du Verebar 7. Vous connaissez ? »

L’ancien pas de tir de Verebar 7 était une relique presque préhistorique de l’ère spatiale de Corruscant, déjà présente avant que la mégalopole ne finisse de recouvrir chaque centimètre carré de terre et ne s’élève dans les cieux. La mission avait été un échec retentissant car la navette avait explosé au ras du sol, les réservoirs remplis à ras bord de polypropergol suractivé, un carburant que l’on savait faiblement radioactif mais fortement explosif… et mutagène. Un accident hors du commun, l’onde de choc fissurant tous les bâtiments avoisinant et éventrant les cuves à carburant situées à l’intérieur. La réaction en chaine qui s’en était suivie avait décimé les environs, tuant des centaines de personnes et en contaminant des milliers d’autres. Le projet avait été abandonné, la base de lancement condamnée et le site oublié ou presque. Des années plus tard, une vie insoupçonnée s’y était établie : des laissés pour compte en recherche d’un abri à bas prix, des truands, mais également des espèces mutées condamnées à vivre isolées. Un monde autarcique de quelques hectares, avec ses lois propres, un espace de vie connu comme un lieu à éviter à tous prix. Parfois, les informations citaient des noms de criminels issus de Verebar 7 et tout le monde comprenait ce que cela signifiait. Ce n’était pas le pire endroit de la planète, mais déjà un endroit que toute personne censée préfère éviter. Il n’existait que deux moyens d’y accéder : un ascenseur interminable presque hors d’usage et un tunnel de monorail désaffecté accessible à partir des égouts dans lequel des formes de vie peu recommandables avaient élu domicile. Le pas de tir était posé à même le sol, le vrai sol de Corruscant, presque oublié de tous lui aussi, et s’étendait sous un dôme de confinement rafistolé, étayé de ci-de-là de poutrelles anarchiques qui formaient un ensemble incroyable. Les bâtiments en ruine avaient été colonisé et s’étaient transformés en bidonvilles mais le plus surprenant c’était la présence d’une végétation naturelle qui avait repris ses droits. Micro citée urbaine dévastée rendue à la vie sauvage. Mais Alys ne savait pas tout cela, juste que le coin « craignait ».

« Qu’est ce que vous en pensez ? Et d'abord pourquoi vous étiez là vous aussi ?»

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- « La République vous dédommagera largement si vous vous montrez coopérative. »

Sans se laisser démonter la moindre seconde, le Jedi avait répondu à la plainte de la jeune femme. Maintenant qu'il pouvait la voir plus nettement et sans être brusqué par le danger, il put constater que c'était une Arkanienne. Et comme toutes les Arkanienne, absolument toutes, elle était d'une rare beauté. Le teint laiteux, les lèvres plantureuses, la peau douce, des yeux d'un bleu profond et envoutant, les courbes de sa mâchoire soulignant une chevelure d'un argent étincelant malgré la suie et la saleté qui s'amoncelait sur ses vêtements. Vêtements qui dénonçait délicatement une silhouette féminine attrayante subtilement mêlé à une forme d'assurance dans sa teneur. La jeune femme devait en avoir vu plus d'une, elle ne ressemblait pas tout à fait à toutes ses pies-grièches du syndicat des mannequin coruscanti qu'on pouvait voir à longueur de temps sur les chaines de télévisions de l'Holo-Net. Elle était belle, mais avait un caractère, une prestance, et en plus de cela, visiblement, de la suite dans les idées. Mais il y avait autre chose … Leto, en dévisageant son visage fatigué eu un sentiment étrange, ses épaules se relâchèrent...
Sa voix lui semblait étonnamment familière, ou peut-être était-ce lui qui se faisait des idées ? Sa raison, son pragmatisme de Jedi lui hurlait aux tympans que cette éventualité était tout bonnement impossible. Qu'il n'avait jamais rencontré cette personne et qu'il ne devait surtout pas se mettre dans l'esprit n'importe quelle expectante qu'il savait profondément faux et irréalistes. Et pourtant, était-ce dut au fait que les Arkaniennes étaient toutes de véritables sublimités, ce qui aurait put induire en erreur et provoquer la confusion aux yeux et au cœur du Jedi ? Ou était-ce un vieux chagrin qui refaisait subitement surface et qui poussait Leto à se convaincre de quelque chose pour se réconforter. Cela n'avait aucun sens, elle était partie, perdue à jamais dans les méandres de la Force, et plus rien ne pouvait changer quoique ce soi à cela. Mais une partie de son âme et de son esprit ne serait probablement jamais capable de l'accepter, même avec la plus grande des volontés et le plus solide des pragmatismes du monde.

- « Ce sont effectivement des Crimson Lothark, finit-il par dire après avoir écouté son interlocutrice. J'ai été vaincu par leur chef lorsque je n'étais encore que disciple. Et aujourd'hui, prêts de quarante ans plus tard, je viens de tuer son fils... »

Il soupira. Il se souvint de ce combat comme si c'était la veille, et pourtant, Leto en avait vécu des évènements depuis lors. Le Nikto éructait et vociférait, faisant tourbillonner sa vibro-lance avec une aisance stupéfiante, le poids de la lame faisant bascule avec la légèreté du manche ce qui donnait l'impression d'être face à une véritable guillotine amovible. Le jeune Leto avait brandi son sabre mais avait eu la mauvaise surprise de voir que l'arme du criminel était insensible à son laser. Pi encore, celui-ci était plus habile que lui au maniement des armes de haste et de duel. Il se souvint aussi lorsque son Maître était entré dans la bataille à son tour. Plus sereine, plus déterminée, plus appliquée, elle ne frappait pas, elle laissé la Force guider sa main et son arme là où elles devaient aller. Sa précision était surnaturelle, sa vitesse d’exécution extraordinaire, la souplesse de ses gestes tel des cours d'eau qui s'enveloppent autour de la roche eu tôt fait de déborder son adversaire. En vérité, elle n'avait jamais porté le moindre coup sur la vibro-lance au Phrik du Nikto chef du cartel, mais elle avait porté ses coups de façons à ce que celui-ci soit obligé de se mouvoir sans pouvoir se défendre efficacement en même temps. Et le moment opportun fut décelé en une micro-seconde d'observation, la lame laser du Maître s'était abattu en un éclair, tranché les deux poignets du combattant, puis transperçant son torse de part en part. Ce jour là, Leto Vorkosigan, jeune Padawan de l'Ordre Jedi avait prit une éblouissante leçon de maîtrise de soi, de tactique, de technique de combat au sabre-laser et d'humilité. C'était à partir de cet instant qu'il avait décidé de tout faire pour améliorer ses capacités de maniement du sabre-laser, jusqu'à devenir un des bretteurs les plus redoutés de toute l'histoire de l'Ordre avec un sabre-laser à la main.

Affaiblie, la belle Arkanienne s'était relevé trop subitement pour laisser le temps à son cerveau de s'adapter et de calculer de nouveau paramètre d'équilibre par rapport à son environnement. Chose que n'importe quelle cerveau serait capable de faire, sauf si celui-ci était en état de fatigue intense, entre autre chose. Elle faillit basculer, avec comme unique assistance le mur froid et métallique d'un bâtiment à proximité. Leto se rendit compte en s'approchant à son chevet qu'il n'avait pas fourni beaucoup de réponse aux interrogations de la jeune femme, quand bien même celle-ci n'avait pas difficilement deviné qui il était au vu de ses performances passées. Le Jedi la soutint par l'avant bras et lui pria de s'asseoir un instant de plus. L'apport massif en oxygène de l'extérieur en opposition au carbone étouffant du brasier devait, en plus de la fatigue et de l'émotion puissante, avoir des conséquences sur l'organisme en état de choc d'un individu non habitué à de tels efforts psychiques et physiques. La compresse de gaze qui lui avait été apposée sur le visage n'avait qu'un effet de surface mais le mal était bien plus profond, et seul de nombreux jours de repos dans la douce assurance d'un environnement sein et sécurisé pouvait y remédier. À moins qu'une certaine personne experte en méditation et en soin alternatif daignait lui venir en aide sans délais. Se montrant étrangement plus amène qu'à l'accoutumé, même avec une blessée, le Falleen porta sa main froide de reptile humanoïde sur le front de l'égérie sublime dans sa fragilité. Son regard tempétueux d'un gris acier se plongea dans le sien et il laissa couler la Force à travers ses veines, ses nerfs, ses muscles et ses molécules. Vorkosigan avait un temps étudié la discipline du Curato Salva au sein de l'Ordre Jedi. Les capacités regroupées sous cette dénomination étaient comparables à la prise d'une grande inspiration d'air pur : une diminution de la fatigue et une sensation de vigueur nouvelle. Le Falleen n'en maitrisait que les bases, comme celles de la guérison par méditation que lui avait enseigné son ami Céréen Nada-Ma Kendi. Mais il avait connaissance qu'un niveau supérieur que maitrisait les plus grandes instances du MedCorps Jedi pouvait mener à la transe d'hibernation. Il s'agissait de plonger son organisme dans une sorte de coma profond que seul un stimulus précis pouvait briser. Dans cet état, la Force permettait de maintenir les fonctions vitales de l'organisme au minimum, avec un rythme cardiaque et respiratoire si bas qu'un médecin non averti pourrait déclarer un décès. Une telle transe pouvait notamment limiter les risques de mourir d'une hémorragie avant l'arrivée des secours ou de succomber à un empoisonnement en arrêtant pratiquement la diffusion des toxines. Un véritable tour de force, ou plutôt de Force devrait-on dire qui faisait survivre les Jedi des jours entiers là où d'autres succomberaient en quelques minutes. Mais Leto savait pertinemment qu'il était encore loin de ce résultat, quand bien même cela n'était pas la spécialisation qu'il avait décidé de suivre.

Pendant son opération visant à calmer et reposer l'esprit et le corps de la jeune femme, Leto prit la parole. Sa voix était devenue monotone, mais parfaitement calibrée, sans aucun pic d'émotion audible, douce et berceuse, comme un être illuminé qui viendrait à votre contact en plein milieux d'un rêve :

- « Je m'appelle Leto Vorkosigan, Maître Jedi. Je suis sur la piste d'un groupe de receleur qui ont prit possession d'une importante cargaison de matériel de navigation spatiale. Le Sénat a réclamé l'aide des Jedi pour retrouver les voleurs et les mettre hors d'état de nuire, plusieurs millions de crédits son en jeu, et bien plus que cela encore. »

Il finit sa diatribe et laissa glisser sa main vers le bas, sa manipulation était terminée.

- Il semblerait que nos motivations ne soient pas si différentes que cela, pour le moment. Ajouta-t-il avec une pointe de circonspection.

En effet, il avait bien noté que la jeune femme selon ses dires était à la recherche de quelque chose que le cartel, aurait, ou lui aurait volé et qu'elle tenait à tout prix à le retrouver. C'était précisément ce qui l'avait mené ici.

- Je suppose donc que vous voudriez m'accompagner, à vrai dire, je le souhaiterais. » Conclut-t-il en reprenant sa position debout.

Leto osait espérer que la jeune femme lui explique en cours de route qui elle était exactement, ce qui aurait put donner des explications à certaines de ses étranges sensations à son contact. Car il savait qu'il y avait autre chose que le fait qu'elle ressemblait à s'y méprendre à quelqu'un auquel Leto était très attaché dans le passé. Il y avait quelques de plus concret, de moins spirituel, moins lié aux fantasmagoriques souvenirs délusoires d'une vie d'autrefois définitivement révolue. Il y avait quelque chose, l'Arkanienne n'était pas un être vivant commun, la Force n'était pas vive en elle, mais cette dernière intimait au Jedi que la subtile alchimie entre chair et esprit avait cours de façon différente en elle. Leto brûlait d'impatience de connaître son secret, car il doutait de pouvoir l'apprendre par soi-même un jour, sauf si la jeune femme se laisser étudié sous toutes les coutures pendant un temps.

- « Nous devons nous mettre en route, le pas de tir du Verebar 7 est bel et bien là où nous allons, secteur XS37, niveau 1018. »

Thème musical d'ambiance

Le Jedi prit la tête et s'engouffra dans une ruelle perpendiculaire à celle qu'il occupait avec l'Arkanienne, les forces de police avait évacuées depuis un petit moment les rescapés tandis que d'autres agents étaient arrivés pour sécuriser les lieux et maitriser l'incendie. Après quelques minutes de marche à travers des coursives obscures étrangement calmes, Leto pénétra dans une grande aire industrielle bruyante et en désordre, perdue en plein milieux de building froids et presque aussi vieux que la première trace de civilisation sur Coruscant. L'endroit était sombre, en levant les yeux, le Jedi ne put distinguer que très partiellement un faible scintillement, signe que le ciel était encore présent et qu'il n'était pas encore descendu trop bas pour perdre tout espoir de déambuler ailleurs qu'en Enfers. Le hurlement assourdissant des moteurs de machines se confondait avec le doux mais sinistre cliquetis des chaines de tractions attachées aux grues et au poutrelles de métal traversant l'espace de part en part dans un chaos absolue d'acier, de rouille et de pierre. Le décors avait des allures d'énorme ruche ouvrière pour machines et droïdes et le Falleen se demandait sincèrement ce qu'on pouvait bien construire dans un lieux si morbide et si déshumanisé. D'autant plus qu'au vu de la vétusté des structures, le semblant d'anarchie que semblait adopter l'armée de droïdes à l’œuvre et la difficulté d'accès au site, rien n'indiquait que ce soit très utile pour la population. Le gouvernement n'aurait certainement pas prit la peine de commander des constructions ici bas si ça n'avait pas une importance capitale ne serait-ce que pour la population des niveaux médians de la ville. Mais il était peu probable aussi qu'il s'agisse d'infrastructures liées aux conditionnement de l'eau ou de l'air, de l'énergie ou encore de stockage de matériel. Un grand mystère donc. Le Jedi vit passé prêt de lui, à sa grande surprise un vieil homme tellement rabougri et décharné qu'on l'aurait cru sorti tout droit de sa tombe. Il portait sur le sommet de son crane efflanqué et crasseux une paire d'optique mécanique de précision, un modèle largement obsolète et qui de nos jours n'étaient même plus convenable pour le moindre petit travail domestique. Alors pour un chantier public où les normes et lois gravitant autour s'étaient multipliées ces derniers siècles...

Le Jedi ressenti une amère sensation, la présence de ce vieil homme silencieux au beau milieux des droïdes et des machineries graisseuses et tintamarresques ne s'expliquait pas. L'ensemble de la scène donnait l'air d'être une sorte de chantier qui était bloqué dans le temps depuis des cycles, comme si jamais il n'avait réussi à se terminer. Comme si il avait été commencé mais stoppé brutalement sans que les droïdes et machines n'eurent la permission de quitter les lieux. Et des environnements comme celui-ci, au plus profond des entrailles glauques et sombres de la planète-capitale, il y en avaient parsemés par centaines. Contraste frappant et horrifique de la réalité des méandres de ce si beau joyaux galactique, couffin de la démocratie et hôte du très grand Sénat Républicain, côtoyant misère extrême, aversion et sordidité qui naquirent il y a des millénaires de cela paradoxalement avec l'arrivé de la civilisation. Car si les géologues et autres scientifiques ne possédaient que des informations fragmentaires à ce sujet, il fut établi clairement que des millions d'années auparavant, à la naissance de Coruscant, ce bijoux planétaire n'était qu'une perle de glace d'une pureté rare et à l'aspect diamantin unique. Leto n'eu d'autre choix que d'entrer directement en contact avec la Force, cette source de lumière si vive et si omnisciente qu'elle seule pouvait l'épargner de l'effet néfaste de ce lugubre endroit sur sa psyché. Il enjoint la jeune femme de se hâter à sa suite et traversa à petite foulée le chantier, enjambant poutrelles d'acier et tuyaux interminables au rôle aussi obscur qu'ingrat. Arrivé à l'autre bout du complexe, le Jedi vérifia les données que lui indiquait son data-pad et scruta attentivement le sol souillé à la recherche d'une ouverture. Il ne mit pas longtemps à apercevoir ce qu'il cherchait, plus guidé par l'odeur nauséabonde que par un quelconque indice visuel. C'était l'entré des égouts qu'il comptait bien emprunter pour arriver dans le secteur qu'il voulait rallier. Mais avant de sauter dans l'obscurité des canalisations labyrinthiques et empuanties, il prit soin d'expliquer sa démarche à son accompagnatrice.

- « Nous n'avons d'autre choix que d'emprunter les égouts. Si ils ne reçoivent pas d'appel de confirmation du Nikto à intervalle réguliers, ils vont se douter de quelque chose et chercher à quitter la planète au plus vite, il est peut-être déjà trop tard. Passé par les égouts nous fera gagner du temps.

Accroupi prêt de l'ouverture dans le sol, il leva son regard vers l'Arkanienne et s'appliqua pour être aussi rassurant que possible, en avançant un argument qui devrait définitivement convaincre la jeune femme qu'il n'y avait aucun autre moyen :

- Il y a un seul autre moyen de parvenir au pas de tir du Verebar 7, c'est un ascenseur de maintenance, mais ils ont dut piéger le système aux explosifs pour bloquer tout intrus, et les environs immédiats de ce point d'accès doivent être solidement gardés par plusieurs mercenaires. Si il y a bien une option sure, ce n'est pas celle-ci.

Son visage se serti d'une pellicule de froideur et de gravité:

- Voulez-vous toujours venir avec moi ? »

Finit-il par demander.


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Pardon Valerion:


« La République vous dédommagera largement si vous vous montrez coopérative. »

Voilà qui changeait tout ! Elle se sentait soudainement l’âme républicaine.

Le Faleen prit quelques moments pour mieux la détailler. Elle n’était pas vraiment d’humeur pour cela mais lorsque l’on est Arkanienne il faut se faire à l’idée d’être admirée partout dans la galaxie. Nombreuses sont les espèces ne disposant ni de la beauté ni de l’intelligence dont les siens bénéficiaient largement. Et puis il était plus gratifiant de se faire détailler par un Faleen, de surcroit bien bâti et Jedi, que par un Aleena. Aussi se plia-t-elle à l’observation de bonne grâce.

« Ce sont effectivement des Crimson Lothark, finit-il par dire après avoir écouté son interlocutrice. J'ai été vaincu par leur chef lorsque je n'étais encore que disciple. Et aujourd'hui, prêts de quarante ans plus tard, je viens de tuer son fils... »

Super ! Elle venait de mettre les pieds dans une histoire de vengeance de famille sur plusieurs générations. Bientôt ils se feraient attaquer par les frères et les cousins qui hurleraient des trucs habituels et bien cliché « Tu as tué mon frère » ou « Pour X ». Elle n’en doutait pas. Cela la fatiguait d’avance mais vu que le Jedi semblait en mesure de gérer la situation, elle n’aurait sans doute qu’à regarder passer un défilé de suicidaires.

C’est alors que Léto la prit par le bras pour lui apposer une main sur le front. Le regardant dans les yeux, un peu dubitative, elle ajouta. « Je ne pense pas avoir de fièvre hein. Mais c’est gentil. Juste une belle migraine. » Elle allait ajouter qu’elle avait l’habitude lorsqu’une sensation d’apaisement incroyable se déversa en elle. Comme une eau idéalement fraiche recouvrant un bouillonnement de sentiments pour laisser après son passage une sérénité incroyable. Toute douleur avait disparue, elle se sentait parfaitement bien et pour une fois, admirative. Elle murmura « Comment vous faites ça ? C’est … bluffant. Merci. » mais le Faleen semblait absorbé dans ses pensées, elle doutait qu’il ait entendu. D’une voix absente, il répondit :

« Je m'appelle Leto Vorkosigan, Maître Jedi. Je suis sur la piste d'un groupe de receleur qui ont prit possession d'une importante cargaison de matériel de navigation spatiale. Le Sénat a réclamé l'aide des Jedi pour retrouver les voleurs et les mettre hors d'état de nuire, plusieurs millions de crédits son en jeu, et bien plus que cela encore. »

Autrement dit : les forces spéciales de la Galaxie étaient mobilisées pour empêcher sa balnéothérapie.
« Il semblerait que nos motivations ne soient pas si différentes que cela, pour le moment. Je suppose donc que vous voudriez m'accompagner, à vrai dire, je le souhaiterais. »

Elle s’empressa d’accepter.

« Nous devons nous mettre en route, le pas de tir du Verebar 7 est bel et bien là où nous allons, secteur XS37, niveau 1018. »

Elle lui emboitât le pas.

Marcher sans discuter n’était pas quelque chose qu’elle avait l’habitude de faire et elle entama la conversation sur un ton badin, le temps du trajet.

« Léo Vorkosigan ? C’est amusant. Vous n’auriez pas un cousin dans la piraterie vous ? Genre un petit teigneux qui écumerait la bordure extérieure. Je suis presque sure d’avoir déjà entendu ce nom. C’est curieux d’ailleurs parce que je pensais que c’était un humain. En même temps on ne choisit pas toujours les mariages dans sa famille. Plutôt doué comme pirate…une sacré réputation. Mais je me trompe peut-être de nom remarquez. Ce n’est pas difficile pour un Jedi d’avoir un criminel dans sa famille ? Ca ne doit pas être facile à justifier pour un agent de la république. »

Elle ne souhaitait pas l’importuner mais elle était curieuse et vive ce qui l’entrainait à la discussion.
« Ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre un Jedi. Surtout par chez nous où historiquement nous avons plus été habitués aux Siths, il y a longtemps. C’est difficile de devenir Jedi ? Vous suivez un entrainement spécial ? Je me demande comment vous êtes organisés ? »

Elle lui laissa le temps de répondre et cessa de le questionner pendant quelques temps. De ce qu’elle ce avait compris, ils allaient se rendre dans un secteur éloigné et difficilement accessible de Coruscant aussi fit elle une halte pour acheter quelques brochettes de lézards grillés revenus dans une sauce sucrée légèrement caramélisée. Une friandise presque.

« Je prends un en-cas pour le cas où la route serait longue. Vous en voulez une ? », dit-elle en tendant une brochette.

Le Faleen l’entraina dans des quartiers de plus en plus reculés. Elle aurait pu s’en inquiéter mais ses nombreux voyages dans la galaxie lui avaient donné confiance en elle et en sa capacité d’adaptation. Aussi c’est avec une assurance toute arkanienne qu’elle découvrit une zone industrielle abandonnée tout droit sortie d’un roman de steampunk. L’endroit délabré était habité de robots obsolètes depuis plusieurs générations entretenus par un vieil homme également hors du temps. Elle n’aurait pas sur dire pourquoi mais le lieu dégageait une atmosphère qui lui plaisait énormément. Peut-être à cause de tous ces droïds ou parce que le lieu était loin des standards policés et trop propret ? Elle ralentit le pas, quitte à retarder le Faleen et prit le temps de prendre une série de clichés du lieu et de ses habitants à partir d’un petit appareil qu’elle sortit d’une des poches intérieures de sa veste.
Devant le regard du Jedi, elle précisa :
« Je prends des photos de tous les endroits que je visite, lorsqu’ils me plaisent. Je voyage beaucoup… Noyeau, bordure extérieure, couloir d’échanges Vaathkree…»

Elle profita également de l’occasion pour ferrailler quelques pièces sur des robots hors d’état. Les composants étaient obsolètes pour la plus party mais il y avait toujours des pièces à récupérer pour qui s’y connaissait. Les batteries principalement ou des servo-moteurs. Armée d’un tournevis sorti d’une des poches de sa ceinture, elle extraya les pièces avant de les glisser de ci de là dans ses habits. Tout ceci lui serait utile pour les projets qu’elle avait en tête. Elle sortit quelques câbles et brancha les vielles batteries sur l’accumulateur de puissance d’une sphère ovoïde qui pendait à sa ceinture. Son bouclier était déchargé il fallait le recharger dès que possible. Le démontage lui laissa le temps de penser au Faleen et à cette curieuse rencontre qui avait changé le cours de sa journée. Rien ne laissait penser que deux personnes aussi éloignées l’une de l’autre feraient route ensemble et pourtant c’était ce qui se passait. Sa compagnie n’était pas désagréable. Calme, sur de lui, poli, réconfortant par sa présence et son assurance. Il avait aussi la capacité de calmer ses migraines et c’était un don incroyablement précieux à ses yeux. Pourtant il y avait quelque chose qui la surprenait dans son attitude à son égard. Curieusement prévenant, très légèrement gauche peut-être. Comme s’il hésitait sur la manière de se comporter avec elle. Mais peut-être se faisait-elle des idées. Interpréter les expressions d’une espèce reptilienne était compliqué. Le bip de son comlink la tira de ses pensées. Elle recevait parfois les mises-à-jours des fils d’actualité qu’elle suivait et il était question cette fois ci de l’élection du nouveau Chancelier.

Elle secoua la tête en soupirant.

« Vous avez vu la tête du nouveau Chancelier ? Non mais franchement, vous trouvez qu’il inspire confiance ? Je dirais bien qu’il a des yeux de fouine mais ce serait totalement injuste pour les fouines. » Elle tapota sur son écran avant de montrer un montage photo rapide. « Il me fait plutôt penser à ces caricatures que l’on voit parfois dessinées sur les murs ».

Elle lui montra cela, bien consciente de la nullité de son analyse politique mais pas le moins du monde honteuse. Elle vivait l’instant présent sans jamais se poser de questions.

Spoiler:

« Juste pour rendre justice aux fouines…
Scalia… pourquoi à chaque fois que je le vois sourire j’ai la sensation qu’un truc baveux et gluant cherche à se frotter à moi ? »


Prise d’un doute soudain elle ralentit le débit de sa phrase et regarda le Faleen : « Heu… vous n’avez pas voté pour lui au fait ? … il est peut être bon politiquement remarquez … même si sa tête est une clause d’annulation d’élection.»

Alys était comme ça, capable de sortir des énormités avec le plus grand naturel du monde et sans le moindre remords.

Ils continuèrent leur route jusqu’à atteindre une ouverture à l’odeur nauséabonde que le Jedi annonça comme l’entrée des égouts.

« Nous n'avons d'autre choix que d'emprunter les égouts. Si ils ne reçoivent pas d'appel de confirmation du Nikto à intervalle réguliers, ils vont se douter de quelque chose et chercher à quitter la planète au plus vite, il est peut-être déjà trop tard. Passé par les égouts nous fera gagner du temps. Il y a un seul autre moyen de parvenir au pas de tir du Verebar 7, c'est un ascenseur de maintenance, mais ils ont dut piéger le système aux explosifs pour bloquer tout intrus, et les environs immédiats de ce point d'accès doivent être solidement gardés par plusieurs mercenaires. Si il y a bien une option sure, ce n'est pas celle-ci. Voulez-vous toujours venir avec moi ? »

« Génial » dit-elle sur un ton qui signifiait tout le contraire. L’idée de patauger dans les excréments l’enthousiasmait aussi peu que se tirer un coup de blaster dans le pied. Prenant le Faleen de court, elle saisit les rebords de l’embrasure et se glissa pourtant à l’intérieur sans se faire prier.

« C’est sombre, ça pue et j’ai l’impression que cela va être interminable. Vous savez qu’on prétend d’un dixième des espèces inconnues de la galaxie proviendraient des égouts ? » Elle régla son comlink afin qu’il dégage une lueur bleutée qui éclaira l’endroit. Ordures, matières molles à l’aspect fétide, eau croupie et suintante du plafond peignait un décor bien rebutant. Alys se laissa guider un moment par le Jedi avant d’interrompre leur progression.
« Attendez, je n’ai pas envie d’y passer la journée et j’ai une idée qui va nous faire gagner du temps. »

Elle s’approcha d’un point de connexion droide et sorti un mini ordinateur d’une nouvelle poche intérieure de sa veste, protégé par un écrin métallique hermétique. Elle sortit la connectique nécessaire également et se brancha au réseau des égouts. Elle préférait utiliser les technologies traditionnelles plutôt que de se reposer sur ses capacités « hors-norme ». Inutile de se dévoiler d’une part mais aussi parce que se connecter à un système aussi mal entretenu c’était s’exposer à je-ne-sais quel virus.

Elle pianota quelques minutes.

« Je suis en train de récupérer les plans et ensuite je lancerai un diagnostic des portions empruntables. »

Ses doigts volaient sur le clavier tandis que les lignes de codes défilaient sur l’écran.

« C’est ce que je pensais, plusieurs portions sont in-empruntables ou verrouillées mais je devrais être en mesure d’ouvrir les sas. »

Alys afficha le plan qu’elle montra au Faleen : une fine ligne argentée se tordait au milieu des couloirs virtualisés pour indiquer le chemin à suivre.

« C’est par là ». Et elle reprit son chemin. Il y avait de la route à faire, autant ne pas trainer.

Sans faire de simagrées, Aly progressa dans les couloirs, sautant comme un chat d’un endroit sec à un autre ou se glissant sous des tuyaux trop bas. Le Faleen peinerait sans doute un peu plus du fait de sa stature mais elle se doutait qu’il avait les ressources nécessaires pour s’en sortir même mieux qu’elle.
« C’est amusant, c’est la première fois qu’on me propose les égouts comme lieu de premier rendez vous. »

Ils continuèrent encore un moment avant d’un bruit sourd et régulier ne se fasse entendre, grondement lourd qui se répercutait à travers le sol et les murs, entrecoupé de claquements secs inquiétants.

« Notre navette arrive, Capitaine. »

De conception ancienne le CATER-R7, très robuste, était la version civile d’un véhicule militaire. Posée sur des roues chenillées capables de progresser sur tout terrain, sa tourelle pivotante à 360° était équipée de plusieurs lances à eaux très puissantes capables de tout nettoyer et même de déblayer des débits de taille moyenne. Il était également équipé d’un laser d’appoint pour le cas où il faudrait se débarrasser d’une créature coriace, de pseudo bras pour écarter les plus gros débris et sa puissance de traction phénoménale lui assurait de passer n’importe où ou presque. Enfin sa tourelle pouvait se surélever ou se baisser sur un mètre de hauteur environ, ce qui en faisait l’outil de déblayage parfait pour les conduits d’égouts principaux.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Le CATER-R7 s’arrêta devant eux dans un fracas de grincements métallique. Alys bondit sur la plate forme et se connecta au drone.

« Je lui indique la route. Nous allons gagner en tranquillité … et en propreté. »

Elle dégagea du pied quelques grosses immondices accrochées sur la carlingue et s’assit, attendant Léto pour repartir.

Selon toute vraisemblance, les créatures des égouts devaient savoir qu’il valait mieux éviter le CATER aussi leur trajet s’avéra plus calme que prévu et, en dehors de quelques endroits où ils durent mettre pied à terre pour ne pas être renversés ou écrasés, propre. Alys en profita pour reprendre la conversation, sans égard particulier pour un titre de Jedi qui aurait du beaucoup plus l’impressionner.

« Alors, qu’est-ce qui vous a poussé à devenir Jedi ? Je doute qu’on se lève un jour le matin en se disant j’hésite entre l’agriculture et les forces spéciales galactiques. C’est assez rare aussi de croiser un Faleen. Les vôtres sont plutôt réservés si je ne me trompe pas. D’ailleurs il parait que votre planète est magnifique, je n’ai jamais eu l’occasion de m’y rendre. »

Au bout d’une quinzaine de minutes, le robot s’arrêta.

« C’est là que nous nous arrêtons. Il y a une coursive verticale qui grimpe sur quelques mètres, trop étroite pour laisser passer autre chose qu’un homme. Il va falloir que nous grimpions et ensuite nous ne serons plus trop loin de la sortie. Vous pensez pouvoir grimper ? Et m’aider par la même occasion ? »

Alys pointa du doigt une ouverture circulaire entourée de rouille située à un mètre de la tête de leur véhicule. En se dressant à son sommet, il devenait facile de s’y engouffrer mais il restait encore ¾ mètres à faire dans le noir, sans savoir ce qu’il y aurait au bout du goulot. Cette fois ci, elle le laissa passer devant.
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Plus le temps passait, et plus Vorkosigan commencer à douter qu'il puisse exister un quelconque lien entre Alys et la personne à laquelle il pensait. Cela avait beau être deux Arkanienne, elle n'en étaient pas moins très différentes. Alys était beaucoup trop javotte, dissipée et insouciante, ou en tout cas elle en donnait l'air pour que le charme et l'illusion opère encore très longtemps. En cours de route, elle n'avait cessé de combler les silences tantôt apaisant, tantôt morbide par quelques réflexions sur son environnement, sur l'odeur pestilentielle qui s'accumulait ou sur les quelques faits divers qui avait secoué la capitale galactique ces derniers jours, mais Leto n'avait pas jugé bon de répondre ou de prendre part au débat. Elle avait évoqué le fait d'avoir cru entendre parler de la famille Vorkosigan, mais autant qu'il le sache, le Jedi n'avait jamais eu de parents direct, ni de frère ou sœur. Sa mère et son père étant tout deux morts il y a de cela plus de cinquante ans dans des circonstances aussi tragiques qu'absurdes. Et si jamais elle disait vrai, si par une mistoufle de la Force il s'avère qu'il ai un criminel dans sa famille, qui porte le même nom que lui à l'autre bout de la Galaxie, il se jurerait à lui-même que jamais il ne se laisserait intéresser, lien familial ou pas.

Au moment où elle lui proposait une collation, le Jedi refusa poliment avant de revenir sur un sujet qui l'avait interpellé et auquel il ne rechignait pas à répondre.

- « Ce n'est pas plus difficile que de devenir astrophysicien, ou philosophe, ou xenobiologiste, ou sculpteur au laser... la Force nous choisit, rien n'arrive par hasard, ce n'est pas une chose que l'ont prépare comme un concours d'entrée dans une académie ou une université. Les Jedi prospectent la Galaxie à la recherche des potentiels, nous sommes pris en charge très jeunes et pendant les douze premières années de notre vie environ, nous sommes éduqués de façon collégial. Ensuite, un instructeur particuliers, que nous appelons Maître nous entraine jusqu'à l'âge adulte ou nous passons des épreuves de foi et d'aptitude pour prouver notre valeur. »

Leto se tut assez brusquement, quiconque aurait été à son écoute aurait put penser que le Falleen allez s'embarquer dans une diatribe interminable sur le fonctionnement de l'Ordre Jedi. Mais il s'était rendu compte qu'il avais presque réussi à rendre mot pour mot les bavardises de sa compagne du jour. Aussi estimait-il qu'elle n'avait pas forcément à en savoir davantage. Non pas qu'il y ai des choses à cacher, mais plutôt que les Jedi appréciaient leur intimité quasi monastique qui garantissait la plus grande quiétude dans la Force, outil indispensable au bon ordre de la vie des Jedi. À mi-chemin, la mercenaire mécano avait évoqué le sujet du nouveau prétendant au siège de la chancellerie Valerion Scalia. En temps normal, c'était le sujet qu'on évitait d'aborder entre ami, ou en famille, car causant toujours des désaccords, parfois profonds et des malentendus. Mais Leto aimait plutôt cela, du moment que cela se passait dans le calme et le respect des idées d'autrui. L'échange était selon le Jedi un bon moyen de compréhension, un apprentissage perpétuel et une façon qui avait déjà fait ses preuves de mieux vivre ensemble, de développer la solidarité et l'écoute entre les peuples. Comme il l'avait subodoré, la jeune femme était d'un naturel facétieux et n'avait visiblement pas l'habitude, ni la volonté de mâcher ses mots. Aussi, elle savait ce qu'elle voulait et au moins avait un avis sur tout, si pas, sur beaucoup de chose, ce qu'appréciait le Falleen. Au moins, cela ferait d'elle une interlocutrice surprenante. Sur son appareil, elle avait bricolé un petit montage photo sur le dit Scalia qui ne parvint pas du tout à arracher le moindre sourire au Jedi. Il s'avérait que comme elle le craignait, Leto soutenait l'homme. De façon raisonnée et avec toujours ce soupçon de suspicion que méritent les politicailleurs de tout bord, mais avec un intérêt que nul autre Sénateur ou Ministre n'avait sut s'attirer de la part du Maître ces dernières années. Voyant bien la gêne occasionnée par l’impassibilité de sa réaction face à la jeune femme qui ne pensait pas à mal, il expliqua succinctement :

- « Valerion Scalia n'a certes pas l'air très digne de confiance, mais les idées et les mots qu'il utilise ne trompent pas quant à sa véritable nature. Évidemment, c'est plus facile à dire pour nous autres les Jedi, il parait qu'on devine toujours tout avant tout le monde ... »

Sa dernière phrase avait été dite avec une forte teinte d'ironie puisqu'évidemment, lui plus que n'importe qui d'autre savait que c'était faux. Et de toute façon, il ne se faisait guère d'idée, depuis le temps, même le bas-peuple s'était rendu compte que les Jedi n'étaient pas des êtres illuminés et invincibles, bien qu'exceptionnels. 

Alys eut l'occasion de démontrer sa fougue et son allant à nouveau en prenant les devants de l'expédition. Ce qui n'était pas forcément pour déplaire à Leto sur le coup, car il n'aurait pas aimé devoir se coltiner un poids mort qui refuse d'avancer ou qui ne cesse de se plaindre pendant tout le long de sa mission. La jeune femme semblait débrouillarde, dynamique et intelligente, ce qui allait surement lui être d'un grand secours quand les choses allaient tourner au vinaigre. À son tour, il bondit dans l'ouverture et atterrit les chevilles dans une eau noirâtre, semi-épaisse et nauséabonde. Sa souplesse et la façon qu'il eut de se réceptionner lui permit de ne pas éclabousser outre-mesure les environs et Alys. Imitant celle-ci, il activa son sabre-laser pour fournir un peu de lumière à ses yeux. Il aurait put utiliser la Force, car il savait produire une source de chaleur et une source luminescente grâce à cette dernière ; mais ce pouvoir maintenu indéfiniment était entravant car il nécessitait une grande concentration et parfois, pour ceux qui le maitrisait le moins, l'utilisation sans conditions des deux mains. Aussi, il préférait s'économiser car il devinait qu'une forte opposition face aux reste des brigands allait l'obligé à combattre. Si en plus de cela il devait veiller sur Alys, les occasions de faire appel à la Force n'allait certainement pas manquer dans les heures à venir.

La progression des deux aventuriers étaient ponctuellement freinée par des obstacles, des détritus ou des ramifications de boyaux sombres et infectes qui se dispersaient en tout sens, mais jusqu'à là, le Jedi avait sut trouver son chemin sans trop de doute. Mais plus ça allait, et plus les choix se faisaient compliqués, les environs paraissaient de plus en plus délabrés et très mal entretenus, et le data-pad de Leto avait du mal à calculer l'itinéraire de son possesseur avec précision. Le Jedi avait déjà tenté quelques réglages pour améliorer la précision de sa géo-localisation, mais rien n'y faisait. C'est alors qu'Alys put prouver qu'elle n'était pas seulement qu'une jeune femme folâtre et volubile, mais aussi entreprenante et maligne ! En deux tours de clé à molette magnétisée, elle avait sut s'approprier un plan des lieux autrement plus détaillé que ce que pouvait proposer le Jedi et entreprit de guider le duo à travers les égouts. Comme il le craignait, Leto rencontrait des difficultés mineures à se faufiler dans les artères qui se transformaient peu à peu en étroites coursives, sombres et graisseuses. Mais son endurance et ses aptitudes physiques l'aidèrent à passer outre cette épreuve. Il s’estimait heureux de ne pas avoir à calculer son chemin, prendre des décisions pour deux en plus de devoir jouer les gymnastes entre les tuyaux et autres voûtes d'acier et de pierre qui constituaient les insondables cloaques de la basse-ville de Coruscant.

Toujours aussi peu enclin à de grandes discutions, il s'essaya à un petit exercice de charme tout ce qui a de plus banal, teinté de reconnaissance non feint :

- « Malgré ma race, les égouts ne sont pas ma spécialité non plus... si on s'en sort vivant, je vous promets d'autres visions autrement plus engageantes. 

''Et peut-être un Leto Vorkosigan plus bavard aussi''
aurait-il voulu ajouter avant de se renfrogner à la vue de l'énorme engin qui venait de franchir le coin du canal devant lui. Suivant les instructions de la jeune femme, il s’installa sur la tourelle de la machine et se servit de la Force pour l'aider à déblayer le chemin en repoussant quelques obstacles aussi variés que des débris, des carlingues de droïdes de maintenance usagés et des blocs de pierre qui s'étaient effondrés des murs et du plafond. Et la conversation reprit, sans faillir, Alys procurait à la mission une notion de détente et de légèreté que Leto aurait préféré ne pas subir pour garder toute sa concentration. Et pourtant, il ne se fâchait pas, il ne comptait pas faire taire son accompagnatrice ni ne pensait que tout ceci soit inutile. En y réfléchissant, il se dit que c'était peut-être là un moyen pour elle de se rassurer, de s'occuper l'esprit, car si elle avait galéjé sur cette manière du Jedi de l'avoir invité dans les égouts ''en tête à tête'', il n'en demeurait pas moins que les environs étaient froids et inquiétants. De plus, elle savait tout comme lui vers quoi ils se dirigeaient, elle avait assisté à la rixe du bar, et elle avait failli en mourir il y a si peu de temps de cela. Sa voix sonnait comme une douce mélodie à ses oreilles entre deux nappes de gaz putride et un amas de déchets gluants, fournissant à l'esprit du Jedi quelque chose de régulier et d'agréable. Comme une bouée de sauvetage au beau milieux d'une mer déchainée. Sa présence et sa propension aux bavardages étaient, en somme, plus bénéfique qu'on aurait put le croire de prime abord. C'est pourquoi le lézard humanoïde s'entacha de répondre à nouveau, même si cette fois-ci, il ne pouvait pas dire autant de chose sur le sujet que sur l'organisation de l'Ordre Jedi.

- « À vrai dire, je n'ai jamais connu Falleen, je suis né sur un vaisseau-cargo de classe Brayl nommé le Mithral, c'était la propriété d'un important cartel de contrebandier dont faisait parti mon père. Ma mère était marchande d'épices et périt peu après ma naissance des effets du contact prolongé à certaines épices déclarées dangereuses et illégales dans la Galaxie par le Sénat, trop tard, malheureusement. Il prit quelques secondes de pause afin de repousser sur le côté une massive colonne d'acier qui barrait le chemin et que le CATER-R7 n'aurait put dégager seul, puis il conclut : je ne partage pas plus les caractéristiques de ma race que n'importe qui d'autre. Si je suis réservé, c'est que les Jedi m'ont appris à l'être, pas les Falleen. »

De nouveau, Alys avait sut faire montre d'un talent tout particuliers, qui était celui de faire parler Vorkosigan plus qu'il ne l'aurait souhaité. Intérieurement, il s'en amusa. Il n'était pas rancunier quand on agissait avec lui avec franchise et honnêteté, dur au mal et volontaire, il se dit que si parler de trop ne lui plaisait pas, il n'avait qu'à redoubler de discipline au lieux de s'en prendre à Alys. Néanmoins, il espérait que son silence avait fait comprendre à l'Arkanienne qu'il ne désirait pas franchement en exposer plus pour le moment, par soucis de discrétion sur lui-même mais aussi dans le but de regagner un peu de concentration à l'approche du but de leur escapade. En repensant à ce qu'il avait dit, il se rendit compte que les paroles d'Alys n'étaient pas tant que cela dénuées de sens. Si son nom ne lui était pas formellement inconnu, c'est peut-être parce que la réputation de son père défunt l'avait précédé. Chose des plus fâcheuses car bien qu'il n'ai jamais réellement connu les deux, il se sentait plus proche de sa mère que de son père, toute proportion gardée, car il restait Jedi et détaché avant-tout. Pour la simple et bonne raison qu'il ne voulait absolument pas avoir à faire à un criminel notoire, ni tenir de lui en aucune mesure, qu'il soit son géniteur ou pas.

Arrivé au bout du chemin qu'il était possible de parcourir avec le CATER-R7, Leto dut reprendre les devants. En sondant la Force, il sut que la cavité verticale était longue d'environ six mètres et débouchait sur une grande salle, infranchissable si il n'y avait aucun moyen de grimper sauf pour un Jedi. Alys avait raison, il fallait qu'il l'aide. Il bondit suffisamment haut pour s'agripper des deux mains à la bouche de sortie du canal et se hissa en dehors. La salle était vaste, au centre, il y avait un profond réservoir d'eau putride agité par des hachoirs monumentaux qui prenaient la forme de forets de duracier rouillés ça et là charriant détritus et amoncellements d'algues nauséabondes et poisseuses. De l'autre côté du bassin, Leto distingua une petite porte circulaire protégée par un champ de force laser, impénétrable pour son sabre. Sauter de l'autre côté du basin avec les hachoirs en activité était très risqué, même pour un Jedi de son rang, et absolument impossible pour un non sensible à la Force qui ne disposerait pas d'un jet-pack ou de tout autre outil de déplacement similaire. Il observa les environs à la recherche d'un mécanisme ou d'une autre issue mais l'obscurité ambiante lui rendit la tâche difficile lorsqu'il distingua un petit terminal situé sur le mur sud, à l'opposé du bassin. Selon les inscriptions numériques qui s'affichaient sur l'écran, Leto comprit qu'il s'agissait du système de commande des broyeurs du bassin et d'une passerelle qui pouvait apparemment s'étendre au dessus du plan d'eau. Mais il n'était pas fait mention du champ de protection de la porte qu'Alys et lui devait emprunter pour rejoindre un monte-charge qui les mènerait à la surface. Décidé à en discuter avec sa partenaire, il concentra cette fois-ci son attention sur un moyen de la faire venir jusqu'ici. Aux abords de la sortie du canal vertical qu'il avait emprunter, il fouilla au milieux d'un monticule d'outillage de maintenance et de vieilles combinaisons de protection anti-pollution à la recherche de quelque chose qui pourrait l'aider. Quelques instants plus tard, il s'empara d'un câble de duracier qui semblait assez long pour être envoyer en contre-bas afin que l'Arkanienne puisse s'y agripper. Au préalable, le Jedi tenta de faire rompre le câble par la force de ses bras et constata qu'il était solide, au moins suffisamment pour supporter le poids de la jeune femme.

- « Je vous envoi un câble blindé, attachez-vous et je vais vous hisser jusqu'ici ! » lança-t-il, sa voix raisonnant à travers la buse montante.

Il enroula alors le filin autour de sa ceinture puis de son avant-bras pour hisser Alys avec un maximum de précaution. Là encore, ses capacités physiques et la concentration que lui conférait la Force lui furent d'une grande aide pour lutter contre l'irritation que le trélingage lui provoquait aux mains. Une fois Alys à ses côtés, le Jedi, les mains sur les hanches prit le temps de respirer profondément pour encaisser du mieux qu'il le pouvait l'effort qu'il venait de fournir, mais c'était sans compter l'apparition de trois droïdes dans son dos. La carcasse qui formait le tronc des droïdes étaient larges, leurs épaules et leurs coudes de formes ovoïdes, leurs têtes munies d'un système binoculaire à vision nocturne et leurs bras pourvues de canon blaster. L'un d'eux, celui le plus proche de sa cible leva son bras inflexible pour l'abattre sur le crâne du Falleen. Mais celui-ci fut tellement piqué au vif par un appel de détresse de la Force qu'il vit très clairement son adversaire, quand bien même ce dernier se situait dans son dos. Ses yeux gris s'écarquillèrent sur l'instant, et en une micro-seconde il avait brandi sa lame laser pour venir trancher le membre métallique de son assaillant. Sans laisser le temps au droïde de riposter, le Jedi usa d'une poussée de Force pour faire valdinguer son corps dégingandé et inerte en direction du bassin, le robot d'attaque fut pulvérisé au contact des énormes hachoirs. Les deux autres répondirent en levant leurs bras-blaster en en faisant feu sur le Jedi.

- « À l’abri ! » Ordonna-t-il à Alys.

Vorkosigan entreprit de parer et dévier les tirs de blaster de ses assaillants. Par chance, il ne s'agissait pas de canons à répétition, aussi, le flot de tir qu'il devait contenir était relativement raisonnable. Pour un combattant de sa prestance, rien n'était plus simple que cela, même à cette distance, mais cela n'empêchait pas que Leto ne devait pas s'amuser à faire durer éternellement la joute, la moindre erreur pourrait lui être fatal. Il avait crut reconnaître des droïdes de combat DT-16 fabriqués pendant les Guerres Mandaloriennes. En réalité, ces modèles là étaient des DT-14, plus petits que les 16, mesurant environ deux mètres de haut. Si la base de ces robot d'attaque étaient renommée pour leurs capacités destructrices, ceux-ci étaient bien moins impressionnants. Moins chers et moins bien équipés, ils étaient présent en masse dans les rangs des plus puissants cartels galactiques car moins coûteux que les criminels vivants et largement plus efficaces pour la protections de positions stratégiques comme des entrepôts ou des structures appartenant aux contrebandiers. Contrairement au DT-16, le plastron du 14 ne renfermait pas de lance-grenade à fragmentation mais son armure était tout de même faite d'un alliage en plastacier et possédait la même batterie de senseurs très performants pour repérer efficacement sa cible. Ainsi, sa précision était formidable, même dans le noir.

Reculant en faisant des petit pas assurés, le Jedi repoussait méthodiquement les projectiles laser qui lui parvenait jusqu'au moment où il aperçut une brèche. Un instant d'accalmie lui suffit pour faire un pas de côté et trancher en deux au niveau de la taille un des deux droïdes restant. Puis il vint se mettre à l’abri derrière une série de caissons de stockage de matériel superposées les une sur les autres, là où s'était aussi réfugier Alys. Évaluant ses possibilités, Leto ne tarda pas à cesser d'envisager de retourner de front vers le droïde, préférant opter pour une autre option bien plus sure. Sans pour autant désactiver son sabre-laser au cas où, il fit léviter un des caissons de stockage sans mal afin de le propulser sur sa cible qui eu les jambes brisées sous l'impact, tombant à la renverse. Le droïdes tenta de se relever, se tenant sur son avant-bras et brandissant l'autre pour mettre en joue le Falleen. Trop tard, ce dernier était déjà au chevet de sa victime, assenant un dernier coup de sabre-laser au torse de la machine qui s'écroula définitivement.

Le calme revenu, il s'adressa à sa compagne :

- « Ce sont sûrement des droïdes d'attaque du cartel, nous touchons au but, la porte qui est là-bas mène à un monte-charge pour aller à la surface. Il y a un terminal ici mais je risque de prendre du temps à le manipuler correctement... vous savez-vous servir de ce genre de matériel, n'est-ce pas ? »

Leto espérait qu'Alys puisse réitérer son petit numéro de mécanicienne adepte de l'informatique pour faire cesser le beuglement des hachoirs du bassin d'une part, déployer la passerelle qui traverserait le bassin d'autre part, et pourquoi pas désactiver le champ d'énergie qui entravait la porte de sortie.





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HRP: En vérité, le droïde de combat DT-14 n'existe pas, je l'ai inventé pour l'occasion. Voici une image d'illustration du DT-16, imagine le DT-14 un peu plus petit et sans le lance-grenade dans son torse, et tu saura à quoi on fait face Wink

Spoiler:

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Le Faleen ne semblait pas être des plus bavards mais cela n’embêtait pas Alys d’une part parce que lorsque l’on est Arkanienne, côtoyer des gens froids était habituel, mais aussi parce qu’elle n’y attachait pas d’importance fondamentale. A force de voyages, elle avait assimilé qu’un très grand nombre de cultures existait et qu’essayer de toutes les faire rentrer dans le même moule était vain. De plus, elle partait du principe que les situations tendues devaient être égayées par un peu de légèreté sous peine de risquer de sombrer dans la psychose paranoïaque ou d’avoir les nerfs qui lâchent et parler était une parfaite soupape à la pression ambiante aussi continua-t-elle la discussion avec régularité mais sans insistance lorsque son compagnon semblait un peu plus sur la réserve que d’habitude.

Elle avait noté cependant la proposition de Léto de l’emmener ailleurs en cas de réussite de la mission et elle était curieuse de voir ce qu’il avait en tête. Elle le félicita sur sa maitrise de la Force lorsqu'il avait déplacé une poutrelle d’acier effondrée qui leur bloquait le passage.

Finalement, le chemin avait été parcouru sans trop d’encombres et plutôt plaisamment jusqu’à la conduite verticale où le Faleen l’avait hissée à la force des bras. Heureusement pour elle d’ailleurs car elle pressentait de sérieuses difficultés si elle avait du grimper toute seule à la corde, ses bras étant incapable de la hisser plus haut qu’une chaise, et encore une chaise couchée.

A peine arrivés des droïds avaient attaqué et Alys s’était réfugiée derrière quelques caisses abandonnées. Suivant sa connaissance des programmations standards des droïds, la menace la plus importante était attaquée et éliminée en premier, toute puissance de feu concentrée sur elle. Face au Jedï, il était évident qu’elle passerait en second, aussi prit elle son temps pour parfaitement ajuster un tir de blaster dans le dos de l’un d’entre eux. Le coup fit mouche et le soldat mécanique, fortement ralentit, se fit proprement décapiter par un sabre laser. Ses autres tirs furent moins bien alignés car tirés un peu plus dans la précipitation ce qui ne l’empêcha pas de faire mouche deux fois. Elle était raisonnablement fière de ses capacités de tirs qui, si elles ne valaient pas celle d’un militaire aguerri, étaient largement appréciables pour une technicienne.

Dès le calme fut retombé elle put observer et analyser l’endroit. Un bassin de rétention était parcouru de lourds hachoirs destinés à broyer et fluidifier son contenu afin qu’il continue sa coute dans les canalisations d’évacuation et une passerelle actuellement repliée semblait à même de permettre une traversée en sécurité jusqu’à une porte bloquée par un champ de force à condition de réussir à le désactiver.

« Ce sont sûrement des droïdes d'attaque du cartel, nous touchons au but, la porte qui est là-bas mène à un monte-charge pour aller à la surface. Il y a un terminal ici mais je risque de prendre du temps à le manipuler correctement... vous savez-vous servir de ce genre de matériel, n'est-ce pas ?
- Vous avez de la chance c’est ma spécialité. »

Elle se dirigea vers la console de contrôle et sortit son ordinateur afin de s’y connecter. L’opération de hacking allait lui prendre quelques minutes certainement, ce qui lui laissa l’opportunité de reprendre son bavardage.

« Je suis technicienne de formation, spécialisée en informatique. Par la suite je me suis faite engager sur des vaisseaux et j’ai pas mal bricolé. Tuyères d’échappement, modules d’hyper-propulsion, systèmes électroniques centraux, interfaçages de cyber-terminaux en hardware ou software. Le problème est plus dans les différents langages utilisés. Même si les normes informatiques ont évoluées vers une unification du code, il suffit d’un système local ou un peu ancien et cela devient un vrai casse-tête ».

Elle passa sous silence que le fait d’avoir un ordinateur crânien lui permettait de stocker et décrypter ces langages plus vite que n’importe quel humain. Mais cela ne retirait rien à la difficulté technique. Plus d’une fois elle s’était déjà retrouvée bloquée pendant de nombreuses heures, voir des jours, jusqu’à comprendre un langage archaïque dont elle n’arrivait pas à trouver de traduction. Fort heureusement, ce n’était pas le cas ici et les hachoirs finirent par ralentir avant de s’arrêter complètement.

« Et voilà. »

Elle se dirigea vers la passerelle et actionna son déploiement. Le système de broyage stoppé, plus aucune sécurité interne n’empêchait sa mise en route mais elle ne traversa par immédiatement. A nouveau, elle prit plusieurs minutes pour récupérer plusieurs composants sur les droïds.
« Ce qui m’inquiète par contre c’est que nous ayons déjà rencontrés des droïds. La plus part du temps ils communiquent entre eux et la destruction de l’un d’entre eux est instantanément communiquée aux autres. La seule chance que nous avons est que les murs sont épais et il n’est pas certain que le signal, s’il a bien été émis, ait été reçu. C’est comme faire un jeu à boire avec un wookie : imprévisible et dangereux. »

Elle accéda à la mémoire interne de l’un d’entre eux et confirma.

« C’est bien ce que je craignais, un signal d’alerte a été émis. Par contre je n’enregistre aucune réponse d'arrivée de renforts dans la mémoire interne. Où le signal n’a pas pu être transmis, où la réponse n’a pas pu être réceptionnée. Vous êtes certain que continuer est raisonnable ? »

Sans attendre la réponse, elle traversa cette fois ci la passerelle. S’en prendre au champ de force directement serait compliqué et l’interface d’ouverture semblait située de l’autre côté du mur. Elle observa la construction de l’ensemble ainsi que les différents symboles d’alerte laissés par les techniciens lors de la construction des égouts, qui laissaient de précieuses indications sur le câblage de la pièce, avant de sortit son couteau laser et de commencer à découper proprement la tôle sur le côté de la porte afin de dégager les fils électriques qui commandaient l’ensemble.

« L’ouverture se fait de l’autre côté visiblement. Je dois court-circuiter le champ de force et déclencher l’ouverture manuellement. »

Quelques minutes d’un travail rapide et efficace lui suffirent à effectuer les branchements nécessaires et la porte s’ouvrit dans un chuintement feutré.

« A vous l’honneur », dit-elle souriante.

La porte donnait vers un couloir d’entretien, qui avançait en ligne droite vers leur objectif. Réservé habituellement à l’équipe technique il était sec, propre, éclairé tout du long et parfaitement indiqué. Il avait l’avantage de la praticité mais il risquait également d’être un véritable coupe gorge en cas de combat. En même temps, ils n’avaient pas trop le choix pour le moment. Sans doute serait-il plus sage de rapidement bifurquer et de retourner dans les égouts, quitte à faire un détour, mais le couloir pouvait faire également gagner un temps précieux. Elle préférait laisser le choix au Faleen.
« Cela ne m’étonnerait pas que le couloir soit miné au fait. Les pirates font souvent ça. »
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Leto fut satisfait de voir qu'il ne s'y était pas trompé et qu'Alys avait sut triompher de l'obstacle technologique avec une aisance indécente. Une fois avoir franchit le seuil de la porte protégée par le bouclier, Leto ressenti un filet d'air frais venir lui caresser les joues. À une dizaine de mètres de là, les épaisses portes coulissantes du monte-charge arborant un "3" peint en vert semblaient attendre depuis toujours le Jedi et la surprenante mécanicienne. Étonnamment propres et aseptisés, les lieux juraient littéralement avec les égouts dans lesquels Leto et sa compagne s'étaient aventurés. Avant qu'il ne puisse faire un pas de plus, l'Arkanniene l'avait mis en garde à propos d'éventuels pièges explosifs, le Jedi acquiesça et trouva sage l'avertissement. Il s’accroupit pour effleurer le sol de sa main griffue :

- « Ça ne devrait pas être un très gros soucis, un instant... »

Dit-il avant d'expirer lentement, ses doigts traversèrent délicatement la largeur d'une plaque d'acier boulonnées au sol, l'effleurement de la matière dure et froide et la perception des choses surdéveloppée par la Force donnèrent rapidement des réponses au Jedi. Il se releva, portant cette fois-ci sa main sur le mur à sa gauche, à nouveau, il entreprit d'examiner quelques peu les taules métalliques fixées au mur. Si le Sens de Force était un pouvoir général que bons nombres d'êtres sensibles maitrisaient afin de ressentir des changement brutaux de climat ou se prévenir d'un danger, la Vision de Force était une discipline autrement plus complexe de la même famille. La plupart des Chevaliers Jedi étaient capables de traduire de vagues sensations, deviner des choses à partir d'infimes ressentiments et de guider leurs pas sur des intuitions susurrées par la Force, mais les Maîtres pouvaient aller bien au-delà de tout cela. Pour les Maîtres Jedi, l'expression Humaine ''comme une aiguille dans une meule de foin'' n'avait aucun sens, car avec la Vision de la Force, ils étaient capable de visualiser clairement la-dite aiguille au beau milieux d'un champ d'astéroïde si le cœur leur en disait … Mais si il y avait bien des êtres qui excellaient dans ce domaine, c'étaient assurément les Miraluka. Proche Humain invariablement aveugle de naissance, cette race suite à des mutations dut aux bouleversements radicaux de leur environnement naturel avait sut développer ce pouvoir à travers la Force de façon exceptionnelle.

Il ne fallut pas très longtemps à Leto pour percevoir ce qu'il recherchait à travers la matière, l'acier, les murs, le sol... Tout un réseau complexe de fils électriques, de générateurs d'énergie miniaturisés, de coupleurs et surtout de pains de plastique hautement instables. La moindre pression sur les plaques au sol, branchées à des vérins hydrauliques extrêmement sensibles eux-même reliés à des capteurs déclencherait une étincelle qui enflammerait les explosifs et ferait sauter les alentours. Mais Leto avait remonté ce jeu de piste labyrinthique en suivant les composants qui formaient cet incroyable installation de mort, jusqu'au générateur principal, caché dans le mur, au centre du couloir. Impossible d'y accéder sans devoir marcher sur le sol et se faire atomiser par la même occasion. Le Jedi brandit son sabre-laser qu'il n'avait d'ailleurs même pas ranger à sa ceinture depuis la dernière fois qu'il s'en était servi et le manche quitta doucement le creux de sa main pour léviter au travers de la coursive. Bras tendu, le Falleen faisait flotter son arme jusqu'à l'a positionner à mi hauteur de son champ de vision, il détourna l'émetteur de la lame vers le mur et d'une pression de la Force appuya sur le bouton d'activation. Le laser vert jaillit, transperça instantanément le fin panneau qu'était sa malheureuse cible et une fontaine d'étincelles orangées s'échappa du point d'impact. Une seconde après, Leto entendit un léger bourdonnement qui s'estompa presque aussi vite, signe que l'énergie du système qui nourrissait le piège situé sous ses pieds n'étaient plus généré. Vorkosigan jeta une œillade par dessus son épaule à Alys pour lui dire que le problème était résolu. Jusqu'à présent, la coopération entre eux était une lumineuse source de satisfaction pour le Jedi, il se félicitait tout deux de savoir mettre leur compétences spécifiques au service de l'autre pour atteindre un but commun, quant bien même les deux n'avaient ni le même vécu ni le même comportement au quotidien. Leto savait que ce qui réunissait ici Alys et lui-même n'était que la force des choses, un objectif collégial mais éphémère, une conjecture qui naquit d'une multitude de variables elles-mêmes venues de mille fois plus de variables, un entremêlement d'évènements et de choix qui n'ont pas étaient fait au profit d'autres pour déboucher à l'instant présent. Un petit jeu d'une complexité absolue dont était experte la Force. Leto ne se faisait pas d'illusion, il savait qu'une fois sa mission terminée, Alys et lui prendrait de nouveau des chemins différents et ne se reverraient probablement plus jamais.

Mais c'était sans compter l'apparition inopportune d'un énième mercenaire dans le coude d'un couloir annexe, prêts du monte-charge, que ni Leto ni Alys n'avait sut repérer avant. Le Jedi était seulement en train de tourner son visage vers son nouvel objectif que l'Humain saisissait déjà son pistolet blaster. Trop tard. Le sabre-laser s'éteignit, le manche tomba au sol, et un trait d'énergie rouge effleura l'épaule du Falleen, pas assez profondément néanmoins pour véritablement brûler sa chair. Seul la couche de vêtement semi-épaisse de son haut de tunique fut proprement éventrée et flambé au passage du tir. Un second puis un troisième vint s'abattre sur les murs entourant Leto, déclenchant escarbilles et sifflement caractéristiques tandis que le Jedi se cambra sur ses jambes et rentra sa tête dans ses épaules pour se rendre plus difficile à viser autant que possible. En un quart de seconde, il leva sa main vers son assaillant, et la Force propulsa l'Humain sur les doubles portes du monte-charge, le choc fut si brutal que même de là où il se tenait, Vorkosigan avait entendu les os de son adversaire craquer et se briser. Le corps tomba lourdement au sol, le pistolaser encore agrippé dans sa main désormais inerte, face contre terre, le criminel était hors d'état de nuire. Pour parer à toute nouvelle surprise indésirable, Leto s'empressa de récupérer son sabre-laser et s’avança à allure modérée jusqu'au bout du couloir. Sur sa droite, une fois en face du monte-charge, il constata qu'il y avait un petit renfoncement protégé par un champ d'énergie anti-explosion, comme une cellule. Avec un bureau de fortune bricolé avec une plaque de taule, deux caisses de matériel et un petit ordinateur portatif sur le bord du support. Le brigand ne les avait probablement pas entendu arrivé, mais lorsqu'il avait comprit que les pièges explosifs avaient été désactivés, il avait sut que quelques chose clochait, et avait donc entreprit de voir par lui-même. Il fit signe à Alys de se dépêcher de le rejoindre et appela le monte-charge qui ne tarda pas à se mettre en branle et à venir. Il n'y avait aucun autre choix que de sélectionner un étage, supérieur à celui dans lequel Leto et Alys se trouvait actuellement. Pendant le succinct instant où l'appareil faisait gravir les deux compères vers leur but, Leto s'adressa à l'Arkanniene :

- « Nous sommes repérés, vous aviez raison, les droïdes avaient surement un système de communication automatisé. Et si dans un certain délais, que j'imagine très court, le mercenaire que nous avons croisé ne donne pas de nouvelle, ils sauront que quelque chose ne va pas.

Conscient que sa voix était lourde et son discours relativement alarmiste, il entreprit d'exposer les points positifs de la situation dans la foulée :

- Ce qui est à notre avantage, c'est que la présence de ce mercenaire et des pièges explosifs signifie qu'ils sont toujours présents sur le pas de tir. Ce n'est qu'un endroit de stockage, pas leur base d'opération, donc le matériel que nous recherchons est toujours présent. Nous avons encore une chance de mettre la main dessus malgré le temps perdu. »

Le monte-charge avait finit sa course vers les hauteurs, un petit clignotement avertit les passagers de sa cabine qu'ils étaient arrivés à destination. Les doubles porte coulissèrent silencieusement, un appel d'air se créa, faisant s'engouffrer une nouvelle vague d'air frais mais nauséabond. À nouveau, le décors qui s’étalait devant les yeux du Falleen jurait littéralement avec le couloir précédent, tout d'argent revêtu et propre comme une salle de bain Nubienne. Le monte-charge s'ouvrait directement sur une anti-chambre à ciel ouvert vide et crasseuse donnant accès à un large escalier métallique qui montait sur quelques mètres. En levant les yeux, Leto constata qu'ils étaient bel et bien revenus à la surface, autant que cela soit possible lorsqu'on se situait au cœur des plus bas niveaux de Coruscant. Il fit quelques pas et le panorama lui parut chaotique, l'obscurité ambiante allait de paire avec une odeur d'eaux usées, d'huiles et de graisses mécaniques diverses et d'ordures en putréfaction. Vers l'Est, plusieurs bâtiment dont la cime se perdait dans la purée de pois noirâtre des hauteurs se dressaient, probablement là depuis des siècles. Les niveaux inférieurs de ces structures devaient être désaffectés depuis bien avant la naissance du Jedi et au fur et à mesure que les environs avaient été laissés sans surveillance ni entretient officiel de la part de la cité-planète, les criminels de touts bords y avaient trouvés leur compte. Leto prit le temps d'adresser un regard plein de conviction à Alys, il hocha la tête et l'a fit se rapprocher de lui en posant doucement sa main sur son coude. Il avait parfaitement conscience que c'était la dernière ligne droite de son périple et que l’environnement étaient tout aussi glauque, si ce n'est plus encore que les égouts. Déjà sentait-il à travers la Force plusieurs présences, une tension palpable, la Force ne cessant de lui envoyer des signaux d'alarme de différentes intensités et à différents intervalles. Au loin, on pouvait discerner quelques entrechoquements de pièces métalliques, des raisonnements, parfois des hommes qui hurlaient des ordres à d'autres dans un Basic écorché de forts accents exotiques. Ou en tout cas c'est ce que Leto présumait puisque d'ici il ne lui était pas possible de discerner avec précision ce qui se disait. En tout les cas, il y avait de l'activité, et le Jedi ne pouvait pas non plus déterminer avec exactitude le nombre de criminels présent sur les lieux, mais il savait qu'il devrait de toute façon lutter. À moins que... si il avait été seul, ou avec son Padawan, c'est l'option qu'il aurait choisi. Mais cette fois-ci, il était en compagnie d'une jeune femme, une civile et une courageuse personne qui à son goûts en avait vu déjà un peu trop pour aujourd'hui ; quelles que soient ses motivations, son caractère et ses aptitudes.

Il fit suivre Alys et gravit les marches jusqu'à leurs sommet, de là, il put avoir un visuel sur l'esplanade qui s'étendait devant lui. Tout autour de lui, de nombreux monticules de déchets de diverses natures, principalement des machineries usagées, au Nord-Est un haut empilement de containers, plus sur la gauche le pas de tir du Verebar 7, lourdement encerclé par tout un tas de dispositifs de sécurité allant des murs d'enceinte aux enchevêtrements de barbelés. Mais là n'était pas ce qui intéressait les mercenaires, à proximité, plusieurs spots d'éclairage installés par les brigands participaient à l’aménagement d'un ensemble de structure où plusieurs hommes s’affairaient. Le décors était surchargé, des caisses de matériels disposées ça et là, des câbles et des machines de manutentions, quelques installations en pré-fabriquées, Leto prit le temps d'essayer de repérer plusieurs malfaiteurs en vigie à certains points stratégiques de surveillance. La plupart en hauteur. Après quelques minutes à évaluer le lieux et ses possibilités, le Jedi préféra suggérer à Alys :

- « Vous, restez là, vu l'étendue des lieux, je n'aurais aucun mal à m'infiltrer et à mettre hors d'état de nuire un bon nombre d'entre-eux un par un, sans danger. Ensuite, je reviendrais vers vous puis on avisera. »

Suggestion qui s'était subtilement transformée en ordre, le Falleen finit d'asseoir son autorité et clarifier sa volonté de mettre à l'abri Alys en ne prenant même pas la peine d'écouter la réponse de sa compagne. Il partit en avant.

Se faufilant prestement entre les obstacles, Leto parvint rapidement au pied d'un premier promontoire fait de bric et de broc. Il était un peu trop instable pour qu'il puisse tenter de grimper jusqu'au mercenaire, il ne voulait pas risquer de faire un faux pas et d’occasionner du bruit qui l'aurait fait repérer. Il usa donc de la Force pour faire chuter tête la première l'homme armé de son perchoir. Il n'eut même pas le temps de hurler qu'il s'était déjà brisé la nuque en retombant lourdement sur le sol. Sans attendre, il reprit son infiltration afin d'arriver à un second point de surveillance. Cette fois-ci, c'était sur un contenaire, parfaitement stable car ancré sur le sol. Il attendit que le garde opère un demi-tour dans sa ronde tout autour de la superficie de sa position avant de gravir avec agilité l’échelle qui le mènerait face à son ennemi. Mais au lieux de surmonter les derniers échelons, il s'arrêta juste avant et entreprit de jeter un œil attentif avec discrétion et précaution. Le garde était déjà revenu à sa position initiale mais n'avait visiblement pas remarqué la présence de la menace qui pesait sur sa vie. À nouveau, Leto fit appel à la Force pour s’emparer à distance de la petite vibro-dague située dans un étuis en cuir à la ceinture du forban et l'arme se leva inexorablement jusqu'à la nuque de sa cible. En un instant, la vibro-dague alla se loger dans la gorge de sa victime. Impitoyable et déterminé, Leto agissait avec patiente et précision. Son instinct de survie en milieux hostile, lot de tout Falleen qui se respecte fonctionnait à plein régime, comme un sixième sens qui guidait ses gestes. Mais lui préférait entrer en communion avec la Force plutôt que d'agir purement d'instinct, non seulement car il avait une confiance aveugle en elle plus encore qu'en ses capacités seules de combat, mais aussi parce que ça lui donnait le sentiment de ne pas agir totalement comme une bête sauvage. Car tout ce qu'il faisait, et il le savait, était indigne d'un Maître Jedi. Être capable de massacrer un groupe d'homme surarmés ne voulait pas dire qu'il était absolument nécessaire de le faire, surtout pour un Jedi. Mais malheureusement, les contextes et les choix menaient souvent à des circonstances indésirables où la volonté des acteurs de l'évènement n'avait plus aucune valeur. Leto comprenait ce qu'il faisait, pourquoi il le faisait, mais au fond de lui, même si il savait que c'était la volonté de la Force et qu'il en allait de la paix dans la République, il aurait préféré avoir la chance d'agir autrement.

C'était sa détermination, sa discipline et son inflexibilité qui lui avait donné une réputation d'homme de terrain sur qui on pouvait compter pour accomplir les missions les plus délicates.

Deux autres sentinelles trépassèrent de la sorte avec cette fois-ci l'usage du sabre-laser avant que Leto ne puisse véritablement se rapprocher de l'esplanade éclairée où le gros des troupes adverses continuaient de travailler. De loin, il n'avait pas put clairement s'en apercevoir, mais désormais, Leto comprenait ce qu'il se passait. Plusieurs mercenaires chargeaient de l'équipement, probablement autant des armes que les navordinateurs qu'il recherchait sur des barges de transport à répulsion. Mais l'objectif de tout ceci lui était encore inconnu, peut-être qu'ils étaient déjà au courant que le Jedi était tout prêts et qu'ils avaient décidés en urgence de lever le camp. Ou peut-être était-ce une coïncidence mais en tout les cas, il fallait que Leto agisse vite si il ne voulait pas continuer à leur courir après. Il contourna un tas de débris de droïde, entreprit de descendre silencieusement dans une petite crevasse d'environ deux mètres de profondeurs creuser à même le sol et de passer sous une série de tuyauterie usagée à l'utilité qui lui était inconnu pour pouvoir se rapprocher un peu plus de ses cibles tout en restant à couvert. Mais avant de progresser un peu plus, une voix forte s’éleva, celle d'un Humain qui semblait nerveux et empressé. Leto assista à la scène qui se passait juste au dessus de sa tête, au bord de la crevasse.

- « Bon sang, mais qu'est-ce que tu fais, crétin finit ! L'Humain avait saisi un autre, plus jeune et clairement plus fragile par le col et l'avait rapprocher de son visage buriné au yeux pétillant de rage.

- Je... je... désolé chef, je n'ai pas fais attention... le jeune homme avait fais tomber une petite caisse de matériel hors de la barge à répulsion dont il avait la responsabilité, ce qui avait pour effet de faire sauter le cadenas mécanique de la boite et de rependre son contenu en chargeur à pistolaser sur le sol.

- Ramasse moi ça en vitesse et fais attention à ce que tu fais, ou ces foutus munitions me serviront à te trucider gamin ! » grogna l'homme virulent, relâchant son étreinte douloureuse sur le garçon, il le laissa s'éloigner de quelques pas vers sa cargaison au sol avant de lui flanquer une cinglante claque derrière le crâne. Le pauvre garçon qui visiblement avait plutôt l'âge de s'asseoir sur les bancs d'une université plutôt que de jouer les apprentis criminels tituba, se frotta doucement l'arrière de la tête, retint un sanglot, la gorge nouée, et se remit au travail. Leto, quant à lui, avait enserré sans même s'en rendre compte avec une poigne de fer le manche de son sabre-laser, ses arcades sourcilières arcboutées témoignaient d'une forte colère intérieure qu'il fit l'effort de contenir, en bon Maître Jedi qu'il était.

Mais ce n'était pas tout à fait le moment de se concentrer pour dissiper une colère qui aurait fait parjure à son rang, car l'homme s'était subitement retourné dans sa direction, exposant un blaster. Il murmura une chose que Leto eu du mal à comprendre mais il se doutait que le mercenaire avait aperçu ou entendu quelque chose et qu'il voulait en avoir le cœur net. Trois mètres, tout au plus les séparés, et l'homme armé venait droit sur lui. Leto regarda en arrière, il devait retraverser toute la crevasse, ramper en dessous des tuyaux précédemment franchi et seulement ensuite gravir la pente opposée pour pouvoir espérer trouver une cachette. Trop juste, même avec la vitesse que lui procurerait la Force, et avec le bruit qu'il provoquerait, il serait repéré de toute façon. Il leva à nouveau le regard, plus le temps, l'homme était à moins de deux mètres, l'arme au poing. Il fallait agir, Leto leva son bras et la Force catapulta instantanément l'homme à une douzaine de mètre en arrière, il s'écrasa spectaculairement au beau milieux d'une pile de caisson de munition. Le vacarme du métal qui s'entrechoquait et du cri de détresse de la victime était immanquable pour quiconque se trouvait aux alentours, et puis de toute façon, un homme ne s'envole pas dans les airs pour venir s'écraser comme un bousin de Eopie dix mètres plus loin sans raison. Les autres mercenaires avaient immédiatement comprit qu'il était arrivé quelques choses, déjà plusieurs d'entre-eux avaient saisi leurs armes. Tanpi pour la discrétion, tant que Alys était hors de la scène du combat et en sécurité, Leto se sentait capable de tenter de résoudre le problème par les armes. Au moins, il n'y avait plus les tireurs à distance tout autour de la zone qui auraient put grandement le mettre en difficulté sans eux-même être inquiétés le moins du monde.

Thème musical de la scène

Le Falleen activa de nouveau son sabre-laser, une fois qui venait s'ajouter au nombre déjà incalculable où il avait dut répéter la manœuvre rien qu'aujourd'hui et bondit hors de la crevasse. De suite, des tirs de blaster de diverses puissances et cadences filèrent vers lui. Il n'avait même pas encore atterri qu'il opéra un large fauchage de son sabre de droite à gauche pour repousser une salve de trois tirs admirablement précis quand bien même leur cible était en mouvement. À sa réception, le Jedi s'était retrouvé dans un tourbillon de tir de blaster. S'abandonnant à la Force, sa lame se mouvait à une telle vitesse quelle créait un bouclier virtuellement infranchissable, repoussant des dizaines de traits de blaster tout autour de lui. Ce n'était plus lui qui combattait, il n'était qu'une coquille vide, c'était la Force qui avait prit possession de ses membres. Plusieurs brigands tombèrent pendant les premières secondes de la joute avant que ceux-ci n'arrivent à encercler le Jedi de façon un peu plus correcte qu'auparavant. Ce dernier recula jusqu'à une barge à répulseur et effectua un roulé-boulé sur la plate-forme de transport afin de se mettre à l'abri de l'autre côté. D'un coup de sabre, il trancha proprement la bouche de sortie du faisceau à induction qui reliait la barge à la cabine de commande, et le véhicule tressauta, se mit en marche de façon chevrotante et incontrôlable. Il prit de la vitesse, tangua ]et alla s'écraser un peu plus loin en explosant. Plusieurs gangsters supplémentaires furent soufflés par la détonation tandis que d'autres avaient été trop occupés à suivre le véhicule des yeux et à se mettre eux aussi hors de porté pour se soucier de leur adversaire. Mais Leto sentait à travers la Force que rien n'était joué, des présences agressives commençaient à s’agglutiner tout autour de lui, comme un essaim d'abeilles enragées viendrait butiner une fleur exotique rare jusqu'à l’étouffer et la piquer à mort. Leto était persuadé qu'il n'avait pas présumé de ses forces, mais force était de constater et il le reconnaissait, que les membres du cartel étaient présentement bien plus nombreux qu'il ne le pensait au départ.

Il revint au front, les mercenaires qu'il avait en face de lui avait reprit une certaine contenance et réitéraient leur assaut face au Falleen. Pendant les premiers instants de la nouvelle vague de tir, Leto constata qu'il eut à repousser un peu moins de tir de blaster qu'avant, ce qui lui permit de reprendre substantiellement son souffle, bien se positionner pour se mettre à l'abri en cas d'urgence et prendre le temps de dévier chaque traits de laser vers sa cible. Les agresseurs tombaient un à un, et plus ça allait, plus l'assaut des tireurs devenait facile à contenir. Mais c'était sans compter qu'entre temps, plusieurs autres criminels avaient contournés sa position pour l'attaquer de dos, et la tempête de tir de blaster cessa brusquement. Les premiers assaillant se replièrent tandis que le second groupe avait braqué leur fusil sur le Falleen qui n'était toujours pas décidé à abdiquer. Mais cette fois-ci, les choses allaient être différentes. Le premier tir de l'arme fit un sifflement gras et vibrant et Leto eut la surprise de voir qu'il s'agissait d'un tir à plasma. Le trait était plus épais, mauve, traversé par de fins arcs d'énergie et hautement instable, il s'écarta pour esquiver. Le second tir ne tarda pas à foncer vers lui, ce genre d'arme à plasma avait une cadence de tir bien moindre que les fusils blaster classiques mais ils étaient très utiles dans certaine circonstance. Comme affronter un Jedi et son sabre-laser, par exemple. Et Leto en fit l'amer expérience, par réflexe, il leva sa lame, peine perdue, le rayon plasmatique heurta le laser vert mais seulement la moitié de la couche de plasma fut interceptée. Le reste de l'énergie du tir passa à travers, dégageant foudre et étincelle jusqu'au avant-bras du Jedi et il senti une chaleur intense dans ses muscles. Un troisième tir le fit se jeter sur le côté, puis un quatrième, venu avant-même qu'il ne soit au sol l'avait atteint au flanc, brûlant sa chair et rapiéçant sa tunique. Déstabilise, blessé, son fidèle et meurtrier sabre-laser presque incapable de le garder des armes de ses opposants, Leto leva les yeux pour tomber nez à nez avec trois canons galvanisés de fusils à plasma chargés à bloc. La joute était terminée, Leto serra la mâchoire.

Un Humain lui braquant un fusil à plasma dessus l’apostropha :

- « Nous avions cru comprendre que tu serais avec un complice, Jedi, je ne le vois pas ici, où est-il ?

Devant le silence du Maître Jedi, il insista en brandissant de façon plus convaincante encore son arme :

- Parle, ou je te carbonise la cervelle … ! »

Et pour ne pas arranger la situation qui s'annonçait déjà délicate, un crissement métallique et un bruit de pas sourd et régulier fit tourner la tête à Leto. Il vit s'approcher de sa position une machine de guerre de formes vaguement arachnoïde. Il s'agissait d'un droïde d'assaut Medium Mark IV de la société Czerka Corporation. Czerka avait déjà fait parler d'elle dans la longue histoire de la République et de l'Ordre Jedi. Le siège de cette dernière se trouvait sur Coruscant et elle était très répandue sur les mondes affiliés ou non à la République, ce qui faisait qu'on pouvait trouver un bureau sur une planète mineure de la Bordure Extérieure là où les clients riches mais hors la loi pouvaient se procurer leur matériel de guerre. Pour arriver à ses fins, la Czerka ne reculait devant rien et elle était sans doute la plus amorale de toutes les sociétés galactiques. Ses dirigeants étaient égoïstes, imbus de leur personne, consommés par leur propre succès et ne pensaient qu'à un seul mot : crédits. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'elle fut la principale société à fournir du matériel de guerre à l'ancien Empire Sith dirigé par Darth Revan il y a de cela plus de 500 ans tandis que dans le même temps, elle servait les intérêts de la République pendant les Guerres Mandaloriennes ! Mais là où Leto croyait que l'entreprise avait disparu, se dressait à la place une de leur toute nouvelle machine de mort.

Le Mk IV Medium avait était construit sur la base du Mk IV classique et mesurait environ 3 mètres de haut. Disposant d'un blindage en duranium très résistant, le droïde était équipé d'un puissant bouclier capable d'absorber les tirs de blaster avec efficacité mais avait un générateur d'énergie assez capricieux; faille que les ingénieurs de Czerka n'avaient pas encore réussi à combler sur les milliers d'unités sortie de leur chaine. En plus de sa tourelle à répétition et son canon blaster léger, il pouvait recevoir d'autres armes telles qu'un lance-flamme ou un lance-grenade à concussion de longue portée.

Leto soupira, et eut une pensée nostalgique pour Alys. Il se surprit à souhaiter dans l'instant immédiat se trouver à ses côtés en sécurité...


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Spoiler:

Le Faleen était décidément plein de ressources. La façon qu’il avait eu de passer au travers du champ de mines, l’aisance déconcertante dont il avait fait preuve en repoussant cette dernière attaque, étaient incroyables et Ayls se félicitait également de cette heureuse rencontre. Tous les obstacles qui auraient étés pour elle difficiles à surmonter étaient un jeu d’enfant pour le Jedi et les situations où lui-même se trouvaient en difficultés étaient souvent parfaitement adaptées à ses compétences. Un tandem qui fonctionnait à la perfection jusqu’ici. Restait à espérer que ce soit encore le cas lors de l’incursion dans la base Verebar 7 qui elle risquait d’être nettement mieux défendue et où ses capacités seraient d’être mises à rude épreuve. Non seulement la situation stressante risquait de lui faire perdre ses moyens mais en plus il y avait fort à parier que leur intrusion finirait en bataille rangée, à part s’ils étaient parfaitement discrets, une situation dans laquelle elle serait à son désavantage et où elle peinerait à aider. Il convenait donc d’éviter, autant que possible, toute confrontation directe et surtout d’anticiper les problèmes. C’est pourquoi elle désactiva le champ de force protégeant la cellule où était l’ordinateur portatif du garde et le récupéra avant d’en parcourir le contenu. Il s’agissait majoritairement de fichiers de jeux destinés à passer le temps mais également de quelques mails de consignes destinés à envoyer le désormais défunt soldat à telle ou telle assignation. Dans l’ensemble, le contenu était peu exploitable, mais l’ordinateur en lui-même pouvait servir aussi le glissa-t-elle dans l’une des poches plus larges de la cuisse de son pantalon.

Elle examina également le système de dépense par explosif sans trouver de moyen rapide de l’exploiter à leur avantage, aussi emboita-t-elle le pas à Léto dans le monte-charge où Léto confirma ses craintes de la possibilité d’une bataille rangée.

Leur arrivée dévoila un paysage de désolation incroyable, lieu de perdition abandonné de tous depuis des siècles, sorte de bidonville technologique au milieu de ruines aux proportions titanesques. Si la plus part des bâtiments s’étaient effondrés, en de nombreux endroits les structures de la base spatiale semblaient s’être figées dans le temps sans doute du fait de l’absence de climat, de pluies ou de neiges, le ciel crépusculaire du lieu n’étant constitué que de la diffraction d’une lumière artificielle dans un air pollué et méphitique résultant de la décomposition des matériaux et carburant toxiques. Elle était même surprise de la relativement bonne conservation des lieux vu le temps écoulé depuis leur construction. Ajoutant à ce chaos, une végétation tenace avait trouvé sa route au milieu du bêton et du métal, continuant de grignoter un peu plus les structures déjà bien abimées, et dont la décomposition avait ajouté une senteur incroyable à l’endroit, mélange d’air pur, de produits chimiques, de polluants en tout sorte et de relents acres d’ammoniac brulant la gorge. Une zone tout droit sortie d’un roman post-apocalyptique qu’Alys immortalisa d’une photo.

Léto la prit par l’avant bras, sérieux et ferme, il s’agressa a-elle.

« Vous, restez là, vu l'étendue des lieux, je n'aurais aucun mal à m'infiltrer et à mettre hors d'état de nuire un bon nombre d'entre-eux un par un, sans danger. Ensuite, je reviendrais vers vous puis on avisera. »

Cela lui convenait parfaitement : elle n’avait aucune envie de se mettre en danger et il fallait aussi savoir accepter ses limites. Courir partout pour descendre des gens n’était pas son activité favorite aussi ne se fit-elle pas prié et accepta volontiers de rester en arrière. Le jedi partit donc sans elle à l’assaut, furtif et silencieux comme un lynx.

Alys se retrouva seule avec du temps à tuer. Elle n’aimait pas l’idée d’être totalement dépendante de la réussite ou de l’échec de son compagnon de route mais que pouvait-elle y faire ? Ce n’était pas en quelques minutes qu’elle allait pouvoir bricoler une machine de guerre et il était hors de question de pirater à la volée des droïds de combat. Tout autour d’elle n’était que désolation et si les truands avaient des systèmes de défense plus perfectionnés et bien non seulement ils n’étaient pas ici mais en plus il faudrait déjà en pénétrer leur périmètre afin d’en prendre le contrôle. Il y avait bien une grue au loin qu’elle pensait pouvoir utiliser mais l’idée de se placer en position surélevée aux yeux de tous ne l’enchantait guère. Elle avait beau chercher, elle ne voyait pas comment être utile. Elle shoota dans un caillou ou deux afin de passer le temps tout en promenant son regard sur son environnement à la recherche de quoi que ce soit qui aurait pu s’avérer utile lorsqu’elle tomba sur un très vieux mégaphone incrusté dans un mur, à plusieurs mètres de hauteur. Elle ne voyait toujours pas à quoi cela pourrait servir mais au moins creuser ce mystère l’aiderait à passer le temps et s’avèrerait peut-être digne d’intérêt aussi s’approcha-t-elle de l’endroit et découvrit, à son aplomb, une très vieille console recouverte d’une poussière kaki. Du revers de la manche elle nettoya son écran et tenta de l’allumer sans succès. Visiblement l’affichage était détérioré et quelque part au cours des siècles derniers, un évènement avait rendu la console inopérationelle. Elle bricola une rapide dérivation vers l’ordinateur du garde qu’elle avait récupéré et eut la satisfaction de constater qu’elle parvenait à obtenir un accès. Un rapide diagnostic lui apprit que l’ensemble du système informatique de l’endroit tournait au minimum, comme placé en veille, et surtout qu’il était sous alerte maximum. Il semblait qu’elle était connectée à une console de sécurité d’une sorte de base militaire et que quelque chose avait provoqué sa mise en quarantaine il y a longtemps. Du coup les haut-parleurs formaient un réseau qui couvrait probablement l’ensemble de la base.

Elle continua d’explorer les fonctionnalités de la console et celles de la base auxquelles elle avait accès mais l’ensemble était décevant. La console était certes reliée au système central mais absolument pas aux fonctions clefs de défense. La seule chose qu’elle pouvait probablement faire était de diffuser un message par les haut-parleurs, lancer un code d’alerte alerte, la couper et communiquer d’une console vers une autre. Une idée lui vient, peut-être pas la meilleure de son existence, mais vu qu’elle n’avait aucune prise sur les évènements hormis par le biais de cette console venue d’un autre âge, pourquoi ne pas essayer ? Alys fit craquer ses doigts et se mit à tapoter sur le clavier.

« Veuillez-rentrer votre login de sécurité. »

Hacker un système aussi obsolète était un jeu d’enfant, la puissance de la console qu’elle piratait n’étant même pas égale à celle de la calculatrice de sa montre. Elle s’octroya les droits les plus hauts qu’elle puisse trouver dans la base de registre.

« Accès autorisé

………. Loging……………

Bienvenu Général Rakabert.

Diagnostic : Niveau de pollution : très élevé
Létalité : Non mortel.

Technique : Nombreuses défaillances techniques compromettant l’intégralité structurelle de la base.
Diagnostic : Interventions massives nécessaires avant remise en fonction.

ALERTE – Souhaitez vous mettre fin à l’alerte de niveau 9. »


Alys s’arrêta, pensive. Son action pourrait avoir des conséquences inattendues et surtout totalement non maîtrisées : une solution de dernier recours. Il lui était également possible d’avoir accès à 2 ou 3 caméras encore fonctionnelles et d’avoir un point de vue d’ensemble distant et fortement imprécis mais au moins lui était-il possible de suivre les mouvements principaux des pirates à défaut de pouvoir comprendre avec précision ce qu’ils faisaient.

Léto semblait toujours à l’œuvre ou en tout cas elle l’espérait car elle ne voyait aucun signe de lui. Ayant un peu de temps devant elle, elle continua ses investigations informatiques.

Son login de général lui donnait un accès prioritaire vers un certains nombres de fonctions et elle avait probablement la possibilité, avec un peu de codage, de court-circuiter les doubles vérifications ou blocage de sécurité. Son temps était limité et comme personne ne pouvait l’observer actuellement, elle se connecta directement à l’ordinateur du pirate afin de coder à la vitesse de la pensée. La sensation d’interfaçage et la fluidité de la communication informatique lui donna comme à chaque fois un sentiment de plaisir extatique. Passer d’un monde complexe et désordonné à la pureté parfaite du langage informatique dans lequel elle pouvait s’exprimer pleinement était un soulagement pour tout son être. Elle ne se sentait jamais aussi complète que connectée à un ordinateur. Elle passa un bon quart d’heure à préparer un signal prioritaire de réinitialisation d’urgence de la base faisant fi de tout autre ordre ou consigne ainsi qu’un message à diffuser sur les porte-voix auquel elle superposa dans les infra sons, des messages d’alertes désordonnés de droïds. Elle doutait fortement que cela soit suffisant pour paralyser des combattants mécaniques mais cela ajouterait sans doute un peu plus de chaos.

Satisfaite de ce qu’elle avait fait, n’ayant plus trop d’idées, elle se déconnecta et attendit que quelque chose se produise. Le retour de Léto idéalement, ou un désastre. Finalement, c’est ce dernier qui arriva en premier, sous la forme d’un échange de tirs nourris. Un survol rapide de la scène par le biais d’une caméra très mal placée et distante lui appris ce qu’elle redoutait : le Jedi s’était fait repéré et était encerclé, de plus une énorme machine se rapprochait avec probablement comme objectif de l’exterminer.

Léo allait y passer. Elle n’avait plus le choix.
Son doigt se dirigea vers la touche entrée et la pressa.

[bande son intro : [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] ]

La sirène stridente retentit sur l’ensemble de la base relayée par un réseau certes diminué de 90% de ses émetteurs mais encore fonctionnel et accompagné d'un texte qu'elle avait composé informatiquement avec une voix masculine.

« Je suis le Commandant Vorkosigan des forces spéciales du Conseil de Coruscant. En vertu des lois contre le terrorisme, ce lieu est désormais sous autorité militaire. Rendez-vous immédiatement ou vous serez exterminés. »

Peut-être un peu caricatural mais elle n’avait pas fignolé.

[bande son suite : [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] ]

En parallèle, une seconde alarme retentit accompagnée de lumières tournoyantes rouges disséminées de ci de là marquant la fin de l’alerte de confinement. Des milliers de machines tentèrent au même moment de remettre en marche faisant fi de tout protocole de sécurité ou de toute vérification. Si la très grande majorité d’entre elles avaient été démantelées depuis longtemps ou étaient définitivement cassées, ce n’était pas le cas de toutes.

Quelque part un technicien comprit ce qui était en train de se passer et devint livide en prononçant ces mots, tétanisé par l’ampleur du désastre à venir « Ils n’ont pas pu faire ça ! ».

Des milliers de courts circuits se produisirent en même temps, déclenchant des incendies un peu partout. Des machineries essentielles à la vie normale de la base de Verebar 7 se retrouvèrent soudainement privées de courant, réacheminé vers des machineries en sommeil depuis des siècles. Des centaines de portes de confinement s’ouvrirent simultanément, libérant parfois des poches de gaz encore toxique. Les milliers d’animaux, oiseaux, prédateurs, chiens, soudains pris de panique s’enfuirent dans tous les sens à la recherche d’un abri. Des dizaines d’ordinateurs se remirent en marche et reprirent leur programmation, actionnant des millions de lignes de codes et des centaines d’actions préprogrammées de droïds d’entretien soudain libérés, de grues, de chariots, de chaines d’assemblages à moitié désossées. En plusieurs endroits, des bâtiments, qui avaient été construits en se servant de ces machines comme base ou simple points d’appuis, s’effondrèrent dans un gigantesque vacarme ou dans une lente chute apocalyptique. Tous les circuits de retraitements des déchets se remirent à fonctionner à plein régime déversant des milliers de litres de produits toxiques dans des cuves depuis longtemps éventrées, ou des bassins de rétention reconvertis en lieux de vie. La coupole de lancement principale se remit à se déplacer, actionnant des vérins de plusieurs tonnes, afin de changer son alignement ce qui provoqua d’autres effondrements, la section d’un bus en deux, la fuite d’animaux terrifiés et l’affaiblissement de la chape de confinement placée tout autour de la base. Les incendies touchèrent parfois des zones sensibles de stockage et plusieurs explosions retentirent, accompagnées de jets de flammes et de panaches de fumées. Le moteur à Iridium liquide de la base, soudainement sollicité à plein régime après des décennies d’inactivité et engorgé de produits de décomposition radioactive jamais traités s’emballa et dépassa le point de non-retour. Quelque part, un fût de lancement s’ouvrit et une fusée sonde fut projetée dans les airs tournoyante dans les airs tel un missile fou, tous ses systèmes de stabilisation rendus inopérants par les années, avant de venir s’écraser sur la chape de confinement déjà fragilisée dans une explosion de carburant mutagène. Quelques minutes après, la sirène d’alerte nucléaire retentit à son tour et une première explosion massive zébra le ciel artificiel fissurant pour de bon la chape de protection qui se mit à plier et le métal à geindre sous la pression jusqu’à se déchirer. Un quartier des plus pauvres et mal famé de Coruscant, presque laissé à l’abandon, construit sur la chape de protection se retrouva soudainement privé de fondation et perça la voute pour venir s’écraser en plein milieu de l’ancienne base tandis que des années de vapeurs semi-toxiques accumulées dans l’atmosphère se déversaient dans des quartiers plus élevés de Coruscants, assaillis par une odeur d’œuf pourris. Les droïds, bien que faiblement perturbés par les signaux d’Alys, peinèrent à réagir, certains ouvrant le feu de façon anarchique avant de se reprendre ou se rendant à ses assignements illusoirs.

Un chaos total.

Face à cela Alys fit la seule chose intelligente qu’elle pouvait. Elle jura et prit une photo.
Invité
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- « Par la Force ?! » Furent les seuls mots qui purent sortir de la bouche de Leto au moment où Alys avait déclenché sa petite apocalypse.

Les secondes lui parurent des minutes tandis que tout un tas de phénomènes incontrôlables se produisaient aux alentours. La troupe de mercenaires restés en vie après l'assaut du Jedi s'était rapidement éparpillée en s'invectivant les un les autres, seul un homme armé d'un fusil à plasma et du droïde de guerre Mk IV Medium le tenait encore en joue. Mais pas pour longtemps, le dysfonctionnement général qu'avait causé la jeune femme eu pour effet de réactiver une vieille grue de transport de matériel non loin du centre de la zone où les brigands s'étaient affairés quelques minutes plus tôt au transport de leurs marchandises volées. Leto distingua dans ce capharnaüm des grincements et des cris plaintifs de métal fatigué et rouillé, il leva les yeux et eu assez de temps pour se rendre compte qu'une énorme pince magnétisée venait droit sur lui ! Le Jedi accompli un roulé boulé maladroit vers l'arrière pour tenter de se mettre à l’abri, et la seconde d'après, la pince gigantesque s'écrasa avec fracas sur le droïde Mk IV dont les programmes et senseurs n'étaient pas assez évolués pour comprendre la manœuvre hasardeuse de sa cible. Le droïde fut littéralement éclaté par l'impact de la pince sur lui, tandis que la griffe d'acier, endommagée et avec quelques bug de programmation dut à l'âge et au manque d'entretien, s'agitait au sol et faisait aller ses pointes dans le vide à la recherche d'une prise imaginaire. On aurait dit une sorte de grosse araignée d'acier à qui on aurait tranché les pattes avant de la voir gesticuler et lutter pour sa vie sur le sol... Mais Leto n'était pas hors de danger, dans le nuage de poussière ambiant, il savait que l'homme qui le menaçait de son fusil n'allait pas tarder à se manifester, aussi, il prit les devants et en levant sa main devant lui appela à l'aide la Force. Aussitôt, la poussière se dissipa, et le mercenaire qui avait entreprit de retrouver sa cible après s'être remit de la surprise qu'il avait éprouvé fut catapulté dans les airs.

Une fois son opposant abattu, Leto prit quelques instants pour contempler le désastre qui se jouait autour de lui. Il savait pertinemment que tout cela était le fait de l'Arkanienne, qui d'autre pourrait être assez folle, ou assez talentueuse, c'est selon, pour déclencher une telle pagaille ? Leto ne savait pas réellement si Alys avait voulu l'aider, ou si tout ceci n'était le fruit que d'une mauvaise manipulation. D'ailleurs, était-elle vraiment responsable ? Peut-être qu'un mercenaire avait bidouiller un système de façon maladroite et avait détraqué les environs ? Quoiqu'il en soit, il devait retrouver Alys au plus vite. Ceci ne lui fut pas très compliqué par ailleurs, en un éclair de concentration, il l'a retrouva dans la Force, elle n'avait pas beaucoup bouger de l'emplacement où le Jedi l'avait fait patienter, mais au milieux de ce chaos, rebrousser chemin serait bien plus compliqué qu'auparavant. En analysant les alentours, Leto constata que les barges de transport sur répulseur supportaient bel et bien la cargaison de navordinateur qu'il recherchait depuis tant de temps au nom de la République. D'une façon ou d'une autre, les mercenaires avaient appris l'arrivé du Jedi et avaient certainement décidé de s'enfuir en embarquant le butin de leur larcin avec eux. Pour aller où, rejoindre qui ? Cela restait un mystère que le Jedi aurait de toute façon tout loisir de résoudre plus tard. Pour le moment, des dizaines d'hommes armés se démancher autour de lui, des centaines de droïdes de toutes natures revenaient à la vie et reprenaient leur opérations de maintenance avec tout les aléas que pouvaient provoquer plusieurs décennies sans entretien ni mise à jour … Plus grave encore, l'environnement pollué et non sécurisé allait devenir hautement hostile bien au-delà des lieux où se trouvait le Maître Jedi actuellement si il ne trouvait pas un moyen d'endiguer la propagation de gaz toxique hors du dôme de la zone de lancement de l'ancienne fusée. Leto avait envisagé qu'une telle catastrophe puisse arriver, même si la réalité avait largement dépassé toute ses prévisions en terme d'ampleur, et il ne savait toujours pas si son plan avait de quelconque chance de fonctionner. Mais dans l'immédiat, il ne voyait rien d'autre, et il fallait tenter quelques chose, et pour ce à quoi il pensait, Alys serait indispensable. Elle avait causer cette anarchie, elle allait contribuer à la contenir.

Dans son dos, des mercenaires s'empressaient de décadenasser des conteneurs qu'il avait précédemment repérés lors de son étude des lieux. Il put enfin voir que les caisses de chargement géantes abritaient des speeder et des moto-jet, probablement là aussi du matériel volé aux quatre coins de la Galaxie. Plusieurs criminels enfourchèrent leurs véhicules pour s'extirper du chaos, les moto-jet se faufilant entre les tas d'ordures et les machineries revenues à la vie ; et les speeder s'envolant vers les niveaux supérieurs de Coruscant en tentant tant bien que mal d'esquiver les débris de la voute de protection qui leur tombait dessus. Leto y vit là sa chance de rejoindre Alys très rapidement et avec une relative sécurité. Un des malfaiteurs avait compris que le Jedi s'approchait de lui, paniqué, il fit gronder le moteur de son URM PL-88 en refermant son cockpit en transpacier sur lui. Leto accéléra le pas et bondit à l'aide de la Force pour s'agripper sur l'aile bâbord de l'engin qui était déjà à trois mètres de hauteur ! Le PL-88 était un dérivé du PL-90 de luxe fabriqué en petite quantité par Ubrikkian Repulsorlift Manufacturing. Si le PL-90 était un engin de prestige conçu pour la balade de plaisance et le transport tout confort de passagers de renom, le PL-88 était lui axé sur la vitesse. Ainsi, il ne mesurait que 7 mètres contre 20 pour son cousin, ses compensateurs inertiels qui limitaient les chocs et les secousses étaient moins performants mais sa paire de double moteur pouvait développer une vitesse de 340 kilomètres à l'heure. Et Leto put le constater lorsque sans crier gare, le pilote s'éleva à plusieurs mètres du sol en accélérant aussi puissamment que pouvait lui permettre cet airspeeder de qualité.

Pendant quelques secondes où le pilote ne s'était pas douter de la présence du Jedi accroché à son véhicule, il rasait les pilonnes et machines de la zone en direction des immeubles en ruine à l'Est, jusqu'à temps qu'il sente une secousse. Son airspeeder tressaillit. Tout d'abord, il cru avoir été touché par un tir de blaster mais, inspectant la carlingue pour repérer le moindre dégât, il devina la véritable nature du problème. Quelque chose, ou plutôt quelqu'un était en train de se hisser jusqu'au toit de son engin. En levant les yeux, le pilote aperçut le visage sévère d'un Falleen qui semblait plus que déterminer à prendre sa place dans le cockpit, solidement cramponner à deux antennes d'un côté et de l'autre de l'habitacle de pilotage. Le pilote poussa brusquement la manette des gazs et l'appareil bondit en avant, la puissance de l'accélération manqua de justesse de déloger le Jedi qui glissa inexorablement vers la queue oblongue du PL-88. Constatant que son passager indésirable était toujours là, le pilota eut un soupir dédaigneux et inversa les commandes, freinant avec autant de rudesse que lui permit son véhicule volant. Mauvaise idée, cela eut permit au Jedi de s'approcher de nouveau de sa cible, lui qui s'agripper avec l'énergie du désespoir, sa catogan de cheveux soyeux virevoltant en tout sens. Le pilote ouvrit une petite trappe sur le côté du hublot et tira au pistolaser, l'angle de tir était mauvais et aucun trait ne put atteindre sa cible. Leto continuait de se faufiler vers le cockpit jusqu'à parvenir sur la vitre de transpacier qui le formait. Le pilote poussa un juron et il vit une lame laser verte lui passer devant le nez, à sa grande surprise son entêté adversaire était désormais en train de découper la taule ! Il fit une embarder, puis deux, mais Leto était désormais trop bien arrimé puisqu'il avait la main sur la ceinture de sécurité du mercenaire. Ce dernier décocha plusieurs tirs paniqués, transperçant le hublot vitré et carbonisant au passage les quelques jointures décoratives de l'habitacle de son airspeeder. Le Jedi ne tenta pas de dévier les tirs, il se contenta juste d'ouvrir la paume de la main et le pistolaser lui vint aussitôt. Le pilote étouffa un « Merde, non ! » entre la stupeur et l’effroi, l'airspeeder tanguait. Les deux hommes luttèrent farouchement pour la conquête de l'arme, de nouveau tirs furent lancés et l'un deux, puisqu'il fallait que ça arrive perfora le torse du brigand qui s’effondra, tête la première sur le tableau de bord.

Leto s'empressa de déverrouiller le cockpit par la Force, en poussant un petit interrupteur qui lui était inaccessible autrement et prit place aux côtés du conducteur mort, à la place du passager. Il entreprit aussitôt de rependre le contrôle de l'engin, il commença par réduire sa vitesse infernale, de stabiliser l'assiette et d'analyser ses alentours pour estimer sa position. Ses côtes lui faisait atrocement mal, la brulure du rayon à plasma qui l'avait effleuré et l'activité physique intense qui s'en suivit avait finit par entailler la chair et créer une plaie sanguinolente. La moitié inférieure de sa tunique était imbibée d'un sang rouge foncé caractéristique des Falleen de son espèce, bien que la plupart des représentants de sa race avait le sang vert. À vitesse réduite, il guida l'appareil jusqu'à Alys. Une fois à son niveau, il sauta hors du cockpit et fit le tour de l'appareil pour extraire le cadavre de la place de pilote. Puis il s'adressa à sa coéquipière.

- « Vous savez conduire ? Il faut se rendre dans le bunker de contrôle du Verebar 7, il se trouve derrière les mur de protection, au pied de la fusée, avec ce speeder nous pourrons l'atteindre facilement. De là je crois savoir que nous pourrons activer le dôme-laser de protection d'urgence pour contenir toutes les émanations toxiques des environs. Si cela se propage aux étages supérieurs de Coruscant, la population court un grave danger ! »

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HRP: Encore une fois, j'ai inventé un appareil, l'airspeeder URM PL-88. En vérité, la société URM (Ubrikkian Repulsorlift Manufacturing) existe réellement dans Star Wars, tout comme l'airspeeder de luxe PL-90. je n'ai donc fait qu'imaginer un speeder d'une autre gamme dérivé de celui déjà existant. Pour te faire une idée, tu n'a qu'à te dire que celui utilisé par Leto est beaucoup plus petit, avec une vitre de cockpit qui se referme et qui dispose de deux grosse buse d'échappement à l'arrière. Voici une illustration du PL-90, le modèle de luxe, le PL-88 dont se sert Leto est plutôt un engin de course. Surprised

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Alys devait reconnaitre que le résultat de ses actions avait dépassé ses espérances les plus folles. Tellement dépassé que désormais leurs conséquences représentaient un danger pour la vie de tous. Il était amplement temps de quitter les lieux et elle espérait que Léto avait trouvé les ordinateurs qu’ils étaient venu chercher. Elle se recroquevilla dans un coin et attendit le retour du Jedi, suivant de loin sa progression sur les rares systèmes de vidéo surveillance encore opérationnels.

C’est à bord d’un PL-88 que Léto vint la chercher. Il sauta hors de l’appareil et s’adressa à elle, visiblement encore sous adrénaline :

« Vous savez conduire ? Il faut se rendre dans le bunker de contrôle du Verebar 7, il se trouve derrière les mur de protection, au pied de la fusée, avec ce speeder nous pourrons l'atteindre facilement. De là je crois savoir que nous pourrons activer le dôme-laser de protection d'urgence pour contenir toutes les émanations toxiques des environs. Si cela se propage aux étages supérieurs de Coruscant, la population court un grave danger ! »

Quelque chose en elle l’incita à ne pas répondre ce qu’elle avait pensé au premier abord. Il aurait sans doute été d’un mauvais effet de proposer un Jedi de partir en laissant tout ce petit monde se débrouiller.

« Je dois pouvoir réactiver les systèmes de sécurité à partir d’ici » Elle désigna la console de sécurité derrière elle et s’y rendit d’un pas pressé.

Elle n’avait aucune envie de se rendre à l’endroit qui serait probablement le plus dangereux de la base : au plus proche d’un cœur de réacteur emballé.  Si elle pouvait rectifier la situation d’ici autant le faire. Elle croisa virtuellement les doigts et effaça le code qu’elle avait placé pour bloquer les procédures d’urgence. Le résultat ne tarda pas à se faire sentir : portes de sécurité se fermant en bloquant la propagation de fuites toxiques, systèmes anti-incendie, droïds libérés de leur routine quotidienne qui s’afféraient subitement à la remise en état de ce qui venait d’être détruit, soit plusieurs dizaines de mains compétentes qui s’afféraient un peu partout pour parer au plus pressé. La plus part des machines stoppèrent leurs actions, soudainement assaillies de centaines de messages d’alerte. Sans parler de retour au calme, le chaos environnant venait de grandement reculer. Mais tout cela n’intéressait pas Léto, ce qu’il voulait c’était arrêter les émanations toxiques de la centrale et ce système là par contre refusait de se remettre en route. Par un miracle aussi incroyable que sa remise en route, la centrale suivi les instructions d’arrêt d’Alys, indiquant sa cessation progressive d’activité ce qui limiterait énormément les émissions d’émanations toxiques. Par contre, cela signifiait également que la zone était privée de toute source d’énergie donc activer un bouclier de sécurité serait voué à l’échec. Mais elle ne doutait pas que dans une centrale aussi imposante il devait exister des systèmes de secours aussi parcouru-t-elle rapidement les logs d’alerte jusqu’à trouver ce qu’elle cherchait :

« Système d’alimentation secondaire : opérationnel
  Système de confinement laser : opérationnel
  Mise en énergie : néant ».


Autrement dit les systèmes principaux fonctionnaient mais pas l’arrivée du courant. Il devait y avoir un câble sectionné ou un court-circuit. Cela signifiait qu’ils allaient devoir se rendre sur place malgré tout. Elle tapa du poing sur la console, mécontente de devoir prendre un tel risque et se tourna vers son compagnon Jedi :

« J’ai pu réactiver les systèmes de sécurité et le réacteur en en phase d’arrêt. Par contre impossible de réactiver le dôme laser. C’est probablement dû à des câbles coupés. La centrale va continuer à émettre des gaz toxiques quelques minutes mais d’ici une demi-heure je pense que cela se sera calmé. Ou bien nous pouvons aller sur place pour tenter de rétablir le courant sachant que cela revient à trouver un court circuit dans un immeuble. Et non, je n’ai jamais appris à piloter. Je sais conduire dans le calme mais je serais exécrable dans une situation comme celle-ci. »

Tout ceci n’était pas exactement vrai. Elle pensait pouvoir trouver l’origine de la panne même si cela serait compliqué mais c’était également un moyen d’inciter Léto à ne pas se jeter dans le feu du danger, quitte à laisser quelques émanations toxiques se répandre un peu plus longuement.

Réalisant subitement la présence du sang sur le flanc du Fallen elle ajouta, sincèrement inquiétée « Mais vous êtes blessé en plus ! Il vaudrait mieux partir d’ici au plus vite. Vous avez les ordinateurs ?»

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Leto hocha la tête, mais il n'avait pas accompagné de parole son geste, ainsi, il aurait été impossible pour Alys de dire si Leto répondait à sa question où si il hochait la tête pour toute autre raison. En vérité, le Jedi examinait la situation depuis déjà quelques minutes, pendant que sa compagne d'aventure s'occupait des opérations informatiques. Selon elle, la situation pouvait être partiellement sous contrôle et les craintes du Jedi n'étaient peut-être pas fondées. Si ce qu'elle disait est vrai, les gaz toxiques émit par les installations vieillissantes du complexe ce serait dissipées d'ici quelques minutes, sans risque pour la population de Coruscant. Ce que Leto avait du mal à croire. Il ne prêta pas attention à l'inquiétude de l'Arkanniene.


Thème musical de la scène


Ses paupières se fermèrent, ses épaules se relâchèrent, sa respiration se fit moins saccadée par l'effort, la paix l'envahit à mesure que le calme revenait aux alentours. Les machines se turent, les droïdes redevinrent aussi inertes que les meubles hors du temps de cette invraisemblable galerie de rouille et d'ordure que formait la zone. Il était en phase avec la Force, son torse se soulevait paisiblement à mesure que le Falleen prenait de profonde inspiration. L'odeur âcre et les gaz lui brûlait les sinus, mais le sang ne semblait plus couler de façon aussi fluide qu'auparavant. Ses doigts effilés et griffus se détachèrent de ses paumes de mains rêches et écorchées par les combats. Des connexions se créèrent, l’apaisement vint, le dialogue fut ouvert, et la Force parlait à Leto. Leto lui posait des question, et la Force lui répondait. D'extérieur, quiconque, mis à part un Jedi peut-être, aurait put croire que le Falleen s'était assoupi, ou peut-être même serait tombé dans le coma ou serait à deux doigts de rendre l'âme, mais il n'en était rien. Son visage réagit à ce qu'il ressentait, ses lèvres se courbèrent dans un rictus anxieux, si son organisme lui aurait permis cela, probablement que le front du Jedi se serait recouvert de perles de sueur. Chez les Falleen, l'expression extérieure de leurs sentiments passait par une modification de leur couleur de peau, rouge orangé, vert, bleu, parfois ocre avec autant de nuance très pale possible pour chacune. Mais Vorkosigan avait apprit depuis très longtemps à maitriser non seulement ses émotions mais aussi ses phéromones et les phénomènes biologiques qui occasionnaient ce changement subit de couleur de peau. Pour diverses raisons pratiques, il était toujours préférable pour un Jedi de ne pas afficher son ressenti aux yeux de tous ou tout autre signe distinctif qui pourrait traduire ses émotions.

Il ouvrit enfin les yeux, il ne savait pas exactement combien de temps il avait passé en méditation, pas plus de quelques minutes en tout cas. Son intonation de voix véhiculait un subtil mélange de résignation et d'alarme. Sa mission n'était définitivement pas terminé, et il faudrait tenir bon :

- « Je crains malheureusement que nous n'ayons le choix, il faut rétablir le courant coûte que coûte … il hésitât à dire ce qu'il avait à dire pour plusieurs raisons. Mais il finit par parler d'une voix aussi calme qu'il le put en l'instant présent. Le réacteur va sauter, je le sais … nous n'avons que quelques minutes devant nous, il faut rétablir le système de sécurité. »

Il redoutait d'avoir à dire ça pas parce qu'il pensait qu'il avait tord, quand bien même cela puisse être possible, mais parce qu'il craignait que Alys ne refuse et ne cherche à sauver sa peau avant tout. Ce qu'il ne tenterait pas d'empêcher par ailleurs, car il comprenait parfaitement les raisons qui pousseraient la jeune femme à agir ainsi. La Force avait de nouveau fait montre de son incroyable maitrise du jeu de la vie et du hasard, transformant les évènements et influençant les actes de tous seconde après seconde. Faisant fluctuer les choses, placer et déplacer les éléments, jusqu'à arriver à l'instant présent, la seule et unique réalité qui se distingue des millions d'autres possibles et qui auraient put être mise en place par la Force. Imaginées seulement, envisagées, mais jamais réalisées, des millions d’éventualités aussi diverses que variés auraient put se présenter au Jedi et à la mécanicienne. Mais ce fut celle-ci qui avait été choisi, dont les évènements et les choix s'étaient imbriqués de façon à lui donner naissance. C'était la volonté de la Force, et elle allait donner à son fervent serviteur le pouvoir de répondre à ses exigences à nouveau. En tout cas, le Falleen l'espérait.

Il se dirigea vers l'airspeeder et avant de sauter dans le poste de pilotage, il souffla à l'Arkanienne :

- « Si vous voulez fuir c'est maintenant, après ce sera trop tard. »

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Sauf que la question ne se posait pas en termes de volonté de participer, d’altruisme ou de courage mais d’intérêt : si elle n’allait pas au bout de cette histoire, elle ne serait jamais payée et au diable ses vacances. Il valait mieux se montrer courageuse et engagée : c’était la meilleure chose à faire. A condition bien sur de ne pas prendre trop de risques non plus. Mais il fallait également se montrer honnête, une attitude trop bravache aurait pu conduire Léto à se méprendre sur ses capacités réelles et mener leur action au fiasco.

« Je viens. Mais je vais devoir compter sur vous pour tout l’aspect guerrier. Je suis capable de me défendre mais pas de mener un assaut de ce genre. Si vous avez besoin de moi il faudra assurer ma sécurité, autant que possible disons vu que cela risque d’être difficile de parer à toute éventualité. Je ferai de mon mieux de mon côté pour ne pas être une gêne. Ensuite, ces conditions de travail sont exécrables et j’ai besoin de temps pour faire les choses comme il faut. Donc si nous y allons, ne partez pas du principe qu’en un coup de tournevis je vais régler le problème. Je ne peux pas avoir la moindre idée du temps nécessaire avant d’être sur place. Cela signifie aussi que si nous y allons il est possible que je vous dise que l’on ne peut rien faire et qu’il faut repartir. Dans ce cas là il faudra me faire confiance sinon vous allez juste nous condamner. »

L’idée ne lui plaisait certainement pas mais quelle autre option avait le Jedi ? Il fallait tenter quitte à échouer.

« J’ai une idée pour nous permettre d’atteindre le générateur de secours sans trop d’encombres. Allons récupérer les vêtements d’un des pirates que vous avez assommé. Avec un casque, de la hauteur et de la vitesse, on nous confondra aisément avec un des leurs. Et vu le chaos ambiant, on devrait arriver sans trop d’encombres. »

L’idée sembla plaire à Léto et ils se grimèrent rapidement, enfilant une veste aux emblèmes des criminels du lieu par-dessus leurs vêtements. Cinq minutes plus tard leur véhicule faisait route vers leur objectif, l’altitude leur permettant de constater avec plus d’acuité l’ampleur des dégâts. S’il avait fallut payer les réparations de tout ce qui avait été détruit, il y en aurait eu pour des millions de crédits. Heureusement personne ne s’assurait de manutention ici, le lieu étant abandonné par les autorités et les politiques depuis des années.

« C’est un sacré bordel tout de même. », ajouta Alys.

Comme elle l’avait prévu, leur vol se déroula sans encombre. Même si de nombreux regards s’étaient tournés vers eux et que quelques tirs et insultes avaient fusés, ils pouvaient s’estimer relativement heureux du résultat obtenu.

Il ne fallut que quelques minutes de vol pour parvenir à l’endroit qu’ils devaient atteindre. Composé d’une dizaine de bâtiments de faible hauteur aux murs épais totalement bétonné, le lieu était investit par un gang qui avait colonisé l’endroit. Les structures éventrées avaient donné naissance à une architecture chaotique née de la récupération et de la débrouillardise de races issues de toute la galaxie. Pêle-mêle s’enchevêtraient végétaux, matériaux de récupération, sacs de graviers empilés et décorations primitive urbaines : tags, peintures grossières et mannequins revêtus de cuirs aux couleurs du gang. Mais la présence discrète de meurtrières d’où pointaient des blasters et celle moins discrète de piques enfoncés dans le sol afin de créer une zone hérissée de pointes de métal meurtrières prouvaient que l’endroit était défendu. Sauvagement défendu même.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Alys proposa à Léto de faire un détour afin d’éviter une approche de plein front.

« De ce que j’en ai compris, le générateur est situé là » dit elle en pointant le bastion du gang. « Mais à part si vous vous sentez de faire un assaut direct, il serait préférable d’essayer de profiter du bazar ambiant pour s’approcher discrètement. Je dois pouvoir bricoler le système de pilotage pour que l’appareil vole par lui-même sur quelques centaines de mètres et s’écrase. Je pensais le faire atterrir, ou plutôt exploser, sur un immeuble voisin en espérant que cela soit assez spectaculaire pour les distraire sans pour autant les mettre sur les dents. Si nous les attaquions directement, j’ai peur qu’ils soient sur les dents et qu’ils tirent sur tout ce qu’ils voient. Tandis que là, nous aurions une opportunité de rentrer. Ensuite nous n’aurions qu’à profiter d’une des nombreuses brèches des bâtiments pour se glisser à l’intérieur et se faufiler jusqu’au générateur. »

Le plan était sommaire mais il était réalisable. Il fallait surtout beaucoup de chance et avoir une confiance absolue dans les capacités du jedi.

Il faudrait infiltrer les lieux en toute discrétion, sans éveiller les soupçons du gang, puis identifier les endroits où le câblage électrique avait été coupé afin qu’Alys effectue une réparation de fortune. Malheureusement il était également possible que des portions de plusieurs mètres aient étés retirés, ce qui voulait dire qu’il faudrait tirer des câbles en pleine zone ennemie, sans se faire voir et avec un équipement des plus limité, ou bien procéder à des dérivations de courant probablement totalement rocambolesques. Leur atout principal : le chaos omniprésent, une diversion qui tiendrait le gang occupé une petite dizaine de minutes, la confiance d’Alys dans ses capacité et surtout, un maitre Jedi.

Mais serait-ce suffisant ? Et surtout,, est-ce que son organisme accepterait d e travailler dans un environnement aussi hostile ? Sans même compter les possibilités d’irradiations dus à l’explosion récente du réacteur.

« Qu’est ce que vous en pensez ? C’est réaliste ou aussi dingue que cela en à l’air ? Franchement, tout repose sur vous. »

Alys le regarda avec espoir mais curieusement pour une fois, pas l’espoir qu’il renonce. Celui d’y arriver. L’idée du défit la motivait, l’excitait même ! Par contre la solution ne serait que temporaire et il faudrait probablement en rapporter aux autorités afin qu’elles prennent des mesures plus définitives. Là encore, elle avait confiance en Léto pour s’en charger.
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Leto acquiesça à l'idée d'Alys. Ce n'était pas réellement dans ses habitudes de se déguiser de la sorte, mais puisque depuis le début de la journée il avait déjà délaissé sa bure de Jedi pour une tenue un peu plus passe-partout, en particuliers lorsqu'il s'agit de crapahuter dans les bas-fonds de Coruscant, pourquoi ne pas continuer. Il se délesta de son gilet gris nettement sali et usé par les combats récents, puis son maillot de corps qui du blanc était passé par toutes les nuances de noir et de marron, avec en sus sur le côté une énorme tache de sang coagulé particulièrement repoussante. À la place, il enfila une veste légèrement gainant au teinte bleu foncé, avec des épaulettes galonnées de jaune et un col montant. Puis il prit place dans l'airspeeder, le fit décoller avec précaution et tout deux s'enfoncèrent dans l'obscurité des airs. La coupe un peu étroite de son nouveau vêtement aidant à compresser relativement bien sa blessure, la douleur se faisait un peu moins brutale tant qu'il n'accomplissait pas de mouvement brusque. En pilotant l'engin avec soin afin de slalomer entre les obstacles et en adoptant une conduite la plus naturelle possible pour ne pas attirer l'attention, il constata que le dessus de ses mains étaient écorchées. C'était un moindre mal, évidemment, mais il constatait que les blessures commençaient à s'accumuler. Et il savait que si il ne concluait pas cette mission périlleuse au plus vite, cela finirait par avoir de fâcheuses conséquences.

À l'approche de l'objectif, Leto réduit l'allure, fort heureusement pour lui, jusqu'à présent, il n'avait pas eu à accomplir de prouesses aux commandes de l'engin volant. Il espérait ne pas devoir en arriver là ni avec le PL-88, ni avec aucun autre véhicule pour le moment. Il suivit attentivement les instructions d'Alys qui faisait montre d'une lucidité presque réconfortante au milieux de ce chaos et du danger extrême qu'il ne cessait de frôler depuis déjà bien trop longtemps. Si au départ il redoutait de voir la jeune femme fuir ou rechigner à la tâche et le suivre à contre cœur, force est de constater qu'en réalité, elle était courageuse et suffisamment entreprenante pour trouver des solutions même dans les cas les plus compliqués. À faible vitesse, les deux compères se rapprochèrent de l'arrière d'un bâtiment à étage unique puis Leto fit descendre sa partenaire avant de la suivre pour mettre pied à terre. Il avait parfaitement assimilé les propositions de l'Arkanienne et avait tiré parti du topo de la situation qu'on lui avait communiqué. Son idée et sa volonté de tenter d'utiliser la discrétion lui convenait tout à fait, il n'était désormais plus question d'employer la force car il se savait parfaitement presque à bout. Las, il redoutait de ne pas être capable de lutter encore indéfiniment face à plusieurs dizaines d'adversaires armés jusqu'aux dents. Même si Leto était reconnu dans l'Ordre comme étant un grand combattant et un Jedi dur au mal, être Maître Jedi signifiait aussi faire preuve d'humilité et parfois reconnaître ses limites. Ce que, en ce cas précis, le Falleen n'hésitait pas à faire.

- « C'est aussi dingue que ça en a l'air, en effet. Répondit le Falleen. Mais c'est à priori le seul moyen qui dispose d'un pourcentage de réussite satisfaisant, alors allons-y pour ça ! Renchérit-il aussi sec.

Il s'apprêtait à décrocher le panneau de maintenance sur le côté de la carlingue de l'airspeeder afin de permettre à Alys de pirater le système de navigation automatique de l'engin lorsque du bruit se fit soudainement entendre dans leur dos. Derrière le bâtiment était empilé quelques caissons de matériel et un tas d'ordure, un fatras assez peu praticable où il aurait été aisé de se cacher si on restait un minimum discret. Mais il était trop tard pour cela, deux hommes avaient pénétrer dans la zone. Dans le clair-obscur ambiant, ils n'avaient pas encore remarqué la présence de Leto et Alys mais le PL-88 quasi flambant neuf ne leur avait pas échappé en revanche. L'un d'eux se demanda d'abord, de vive voix, ce qu'un tel engin faisait ici, le second lui répondit qu'il s'agissait peut-être de la nouvelle acquisition de leur patron. Puis ils haussèrent tout deux les épaules avant de s'approcher. Ils étaient armés de fusil blaster à répétition et d'une bandoulière de grenades à main.

- « À terre … ! » murmura vivement le Jedi avant d'entrainer par l'épaule sa compagne pour se cacher derrière l'aile de l'airspeeder. Sans attendre, Leto entreprit de contourner aussi discrètement que possible l'engin jusqu'à atteindre un hyperpropulseur cubique ATX-1 Rendili StarDrive en bon état, disposé à même le sol sur le côté du bâtiment. Probablement le butin d'un larcin très ingénieux de la part du gang qui contrôlait les lieux, bien qu'un œil expert aurait put déterminer immédiatement que l'appareil d'environ deux mètres sur deux souffrait d'un manque cruel d'entretien. Tout se joua en quelques secondes, il fallait qu'il agisse très vite sinon les deux brigands allaient immanquablement apercevoir Alys et il serait obligé de les tuer, avec ainsi de très grandes chances de mettre fin à l'effet de surprise. Tout leur plan se verrait chambouler et il devrait reprendre le combat, chose qu'il cherchait à éviter précisément. Ils étaient à quatre mètres. Puis ils stoppèrent tout à coup leur marche. Leto pointait la paume de sa main vers eux, la Force parla à travers son être.

- « Il n'y a rien d'intéressant à voir ici. Reprenons notre ronde.

- Il n'y a vraiment rien d'intéressant à voir ici. Reprenons tout de suite notre ronde. » Enchaina le second malfrat, la voix et l'intonation étrangement calquée sur celui de son acolyte, comme deux droïdes de protocole sorties l'un après l'autre d'une même chaine de production d'usine.

Puis comme convenu, les deux firent demi tour sans rien dire de plus, sans même se rendre compte de ce qu'ils étaient en train de faire, l'expression de leur visage étant des plus plates qui soient. Leto soupira, il était moins une. Il ne perdit pas une seconde de plus et rejoint sa partenaire, un air satisfait sur les lèvres. C'était d'une rareté extrême que de voir Vorkosigan satisfait et l'exprimer librement, surtout en ce genre d'occasion. Il était plutôt de nature taciturne et disciplinée, bien que grand orateur quand il le fallait et passionné.

- « Grâce à la Force, on arrive à influencer les esprits faibles. » Dit-il simplement à l'intention d'Alys avant de l'inviter à travailler sur l'airspeeder. Quelques minutes plus tard, l'engin s’ébroua de son propre chef, Leto n'eut qu'à enclencher la manette des gaz pour faire partir l'engin. Il suivit une trajectoire rectiligne, puis opéra un virage souple avant de prendre de l'altitude et de la vitesse. Bientôt, l'appareil n'allait pas tarder à s'écraser avec fracas sur quelque chose, un bâtiment ou au sol, peu importe tant que cela fasse grand bruit et monopolise l'attention des gangster des environs. Patientant dans un coin d'ombre, Leto contempla sa partenaire d'un œil qui se voulait rassurant et posa doucement sa main sur le poignet de celle-ci. Le contact ne dura qu'une demi seconde et fut interrompu par l'explosion tant attendu. C'était leur chance, Leto bondit en espérant qu'Alys arriverait à le suivre dans ce jeu d'obstacle ou discrétion et rapidité devaient être conjugués ensemble. Le Jedi commença par longé l'arrière du bâtiment où ils s'étaient cachés, s'infiltrant entre caisses de transport diverses et petits appareillages de toutes sortes. Voyant défiler bornes de recharge à droïdes de maintenance, caissons hermétiques pour stockage d'épices rares ou encore générateurs portatifs à ion amoncelés sur de grands plateaux à répulsion, il se dit que tout ce matériel pouvait rapporter une fortune si leur revente était bien gérée. Enfin, il atteignit le coin d'un bâtiment annexe qui donnait sur une sorte de cour centrale faiblement éclairée par quelques spots vieillissants. De là, il pouvait voir, au nord-ouest de sa position que l'explosion avait déclenché un feu, le brasier s'élevant déjà à trois mètres au dessus de l'édifice qui avait été touché. Il observa à l'angle du mur de permabéton et vit plusieurs criminels accourir en tirant un chariot dégingandé soutenant du matériel pour lutter contre le feu. Des cris s'élevèrent, des ordres furent donnés, la Force lui indiquait que plusieurs gangster se réunissaient au même endroit. Visiblement, la petite diversion de l'Arkanniene avait été efficace. Le Jedi patienta encore un instant puis sorti de l'ombre, sabre-laser à la main afin de transpercer la serrure de la porte du bâtiment visé. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, il s'était engouffré dans le vestibule d'entrée de ce qui semblait être un petit complexe réservé aux machines et aux générateurs divers de la base des malfaiteurs.

Au mur, des petits néons bleutés crépitaient, au sol, de la poussière et quelques morceaux de ferraille éparses, les plaques d'acier couvrant des réseaux de fils et de tuyaux de gaz ayant fait largement leur temps grinçaient à chaque pas des deux protagonistes. Il faisait relativement sombre dans les environs, mais les lieux étaient vides. Leto et Alys pénétrèrent enfin dans la salle des machines tant convoitée, là où se situait les panneaux de commandes de mise en marche du générateur.


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Un regard discret du Faleen vers ses mains attira son attention. Visiblement écorchées, elles témoignaient des affrontements qui avaient eu lieu plus tôt. Les combats s’étaient enchaînés, violents et rapprochés et elle était restée concentrée sur l’objectif sans se rendre compte que son compagnon commençait à être à bout. Il faut dire que qui aurait pu affronter autant d’ennemis sans subir de blessures ou s’essouffler. Or les combats n’en finissaient plus depuis ce bar. Même s’il ne disait rien et qu’il supportait stoïquement la douleur, tôt ou tard il finirait par s’effondrer, sans doute au pire moment. Elle lista mentalement les blessures auxquelles il avait été exposé et, même si la liste était moindre que ce que les derniers affrontements pouvaient promettre, elle n’en restait pas moins conséquente. Malheureusement, le moment était très mal choisi pour faire une pause. Il faudrait qu’il supporte encore un peu la douleur malgré le sang qui formait une auréole lentement grandissante sur ses vêtements. Elle hésita brièvement à énoncer des banalités d’usage telles que « Oh mais vous êtes blessé » ou « Il faut vous soigner » mais c’était inutile. Sous le feu, il fallait garder la tête froide et prendre les bons choix pour optimiser ses chances de survie et pour le moment, le meilleur choix était de progresser sans attirer l’attention.

Son plan semblait emporter l’approbation de son compagnon, pour aléatoire qu’il fut. Donc, il fallait le tenter. Transformer leur vaisseau en barque accidentée était des plus simples. Quelques branchements, un tuyau coupé ici et là et la moindre étincelle ferait tout exploser. Mais concentrée sur son travail, elle n’entendit pas arriver les mercenaires. Les réflexes aiguisés du Jedi lui sauvèrent encore la vie et elle obéit sans poser la moindre question lorsqu’il lui intima l’ordre de se jeter à terre.

A ras-terre, elle suivit l’échange. En quelques mots, il avait réussi à les manipuler. Elle en était bouchée bée. Quelles limites avaient donc ces hommes ? Etait-ce des sortes de demi-dieux pour réaliser de tels exploits ? Elle avait déjà entendu parler de capacités de persuasion développée mais là ! On aurait dit une forme de contrôle mental.

« Grâce à la Force, on arrive à influencer les esprits faibles. »

Il lui fallut quelques secondes pour murmurer un « Sidérant » admiratif. Décidément cette collaboration la faisait aller de surprise en surprise. Mais cela lui fit réaliser que s’il était capable de faire cela avec ses ennemis, il aurait pu faire de même avec elle, probablement. L’avait-il déjà fait même ? Et dans quelles mesures les choix qu’elle pourrait effectuer à l’avenir seraient influencés ? Elle n’avait aucun moyen de le savoir mais, par une disposition particulière de son esprit, elle s’en moquait passablement également. Si la situation était dangereuse, elle lui convenait pour le moment aussi, pourquoi remettre en question ce qui était déjà accompli ? Non, il fallait simplement veiller à ne pas faire n’importe quoi et se faire manipuler. Elle nota mentalement dans son ordinateur cérébral les jalons de sa réflexion, ses objectifs et ses considérations envers la mission, le Faleen et quelques détails généraux sur son caractère. Il suffirait ensuite de comparer ses actions avec ses notes pour déceler à l’avenir un brusque changement d’attitude dû à une injonction mentale. Cela mis en place, elle n’avait pas besoin de plus. Pour le moment, le Faleen ne lui avait pas donné matière à douter de lui.

La mise en action du plan fut rapide et efficace, provoquant une explosion suffisante pour détourner l’attention des pirates, comme elle l’avait espéré. Suivre le Jedi par contre s’avéra plus compliqué que prévu. Bien plus entrainé qu’elle visiblement, il bondissait tel un chat d’un abri à l’autre. Esquivant les regards avec les réflexes d’un chasseur, ce dont elle ne pouvait se targuer.

Slalomant entre des caisses de matériel, elle sauta sur une occasion de mettre la main sur deux générateurs à ions portatifs. C’était une chance inespérée qui allait lui permettre de mettre à bien un projet quelle avait en tête. Le temps de voler un sac à l’abandon, elle avait pris un peu de retard qu’il lui fallait combler. Soucieuse de ne pas se laisser distancer, Alys pressa le pas sans se rendre compte que la précipitation lui faisait commettre une bévue qui risquait bien de lui couter la vie. Rien autour d’elle n’était en état : gravât, poubelles, végétation tombant des murs et il était difficile de tout voir. Son pied vint percuter une canette écrasée qui chuta dans un escalier de cave pour rouler aux pieds d’un Deug qui se retourna aussitôt pour scruter le palier où elle se trouvait. Elle eut juste le temps de le glisser derrière un petit muret qu’il bondissait à son niveau, s’aidant de ses quatre mains tel un singe. Son seul abri était une trentaine de centimètres de plasto-béton qui pouvaient être contournés dans un sens ou dans un autre, sans nulle aide à attendre de son compagnon qui avait déjà quitté l’endroit. Sa seule chance était de jouer sur l’angle mort créé par le décors.

Le pirate s’avança vers elle en dégainant, suspicieux du moindre signe qui pourrait trahir une présence indésirable. Il proféra quelques menaces dans un dialecte qu’elle ne comprenait pas et entreprit de faire la contourner. Se basant sur les bruits de pas, elle se déplaça aussi furtivement que possible, calant ses pas sur le même rythme que le Deug, en veillant scrupuleusement à conserver le pilier au milieu de la ligne de vision. Elle ne pouvait aller ni trop lentement ni trop vite, et devait impérativement rester diamétralement opposée à lui. Les pas s’arrêtèrent et elle distingua le commencement de sa manche et de son dos. S’il se retournait, elle était faite. Les secondes s’égrenèrent lentement tandis que son cœur battait à cent à l’heure et qu’une nausée puissante l’assaillait. Elle se sentait mal. La tête lui tournait. Elle ferma les yeux un bref instant afin de se ressaisir pour constater avec angoisse que le pirate avait repris sa marche. Elle pressa le pas, fit un tour supplémentaire, et il s’arrêta à nouveau, scrutant une dernière fois l’extérieur avant de renoncer et de mettre sur le compte des problèmes ambiants cette chute d’objet incongrue.

Alys soupira aussi doucement que possible et, vacillante, pressa le pas pour rejoindre un Léto qui la cherchait du regard un peu plus loin, vaguement inquiet. Elle lui fit signe de la main que tout allait bien et lui emboitât le pas. Par chance, sa coloration naturelle pâle rendait impossible de voir qu’elle avait eu une peur blanche ! Peu de temps après, ils pénétraient ensemble dans une pièce emplies de machines plus ou moins encore fonctionnelles. Vu le temps écoulé, il semblait évident que celles-ci avaient été entretenues et étaient encore relativement en bon état même si une infinité de rafistolages de fortune témoignaient des trésors d’ingéniosité qui avaient été déployés pour maintenir l’ensemble en fonction. La pièce était vide, tout au moins à ce qu’il semblait. Un bruit de respiration essoufflée et de métal déplacé attira leur attention. Un Mirialan vieillissant, presque moribond, venait de s’extraire de derrière une tuyère et vaquait à ses occupations. Visiblement c’était lui qui s’occupait des réparations et de l’entretient.
Probablement depuis des temps immémoriaux. Le dos cassé par l’âge, économisant ses gestes et le pas mal assuré, il déambulait au milieu des machines sans leur prêter la moindre attention. Sans doute avait il atteint ce moment de sa vie ou un blaster braqué sur sa tempe représentait plut un imprévu curieux qu’une menace. Sa vie était derrière lui et une Arkiléenne et un Faleen fraichement débarqué ne l’intriguaient pas plus que cela. Il salua leur arrivée par une remarque :
« Faudrait déplacer l’escabeau contre le mur. »

Un peu interdite par sa désinvolture, Alys mit quelques secondes avant d’obtempérer, curieuse de la suite des évènements.

« Tout part de travers », ajouta le vieil exo tout en grimpant et en réajustant des fils électriques derrière une goulotte.

« Faudra pas s’étonner s’il y a plus de jus » dit-il en secouant la tête dépité.

Alys décida de se glisser dans la conversation et de voir ce qui en découlerait. « C’est si grave que ça ?
- Pff, catastrophique !
- Oui… c’est sûr que ça à l’air cassé…
- Non, ici ca va encore mais j’ai plus l’âge de faire des cabrioles.
- Des cabrioles ? », répéta-t-elle pour l’encourager.
« Ici, je peux réparer mais faudra vous y coller sur les raccordements de plafonds et sur la ligne haute tension sur le toit. Le mat s’est effondré et y’a plus rien qui passe. »

Alys jeta un coup d’œil sur le plafond et constata que plusieurs câbles avaient été étirés, les connecteurs cédant en se désemboîtant et, en quelques endroits, en dénudant les fils. Cela, elle serait en mesure de le réparer.

« Le mat sur le toît ?
- Le courant passe plus ici. » dit-il en désignant le sol. « maintenant c’est par la haut et tout à bougé. Les lignes sont en vrac. Faut monter pour réparer »
Il voulait sans doute dire que les lignes enterrées étaient dysfonctionnelles et que les dérivations qu’ils avaient installées étaient à l’air libre, sur le toît. Elle se tourna vers Léto.

« Vous pensez pouvoir vous occuper du toit ? Cela risque d’être exposé mais si l’on veut rétablir le courant c’est ici que ça se passe. »

Elle ne doutait pas de pouvoir faire les réparations dans cette pièce, même dans l’état dans lequel elle se trouvait. La nausée de l’avait pas quittée et elle prévoyait bien de vomir discrètement dans un coin dès que le Faleen aurait quitté les lieux.
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- « Si c'est nécessaire, je vais m'en occuper, verrouillez la porte derrière moi. » Répondit le Jedi en hochant la tête afin d'essayer d'insuffler un peu de confiance à Alys.

Puis il se mit en route sans tarder, au lieux de tourner sur sa gauche dans la coursive, vers l'entrée, il prit la direction inverse. Arrivé au bout du couloir, il gravit deux escaliers vers un vestibule poussiéreux et obscur à partir duquel on pouvait accéder au toit. Mais en observant les alentours, il comprit très vite qu'il avait bien fait de s'y rendre lui-même, la jeune Arkanniene, bien que courageuse et adroite aurait eu trop de mal à atteindre son objectif. Le parcours était simple à comprendre, mais physiquement pénible, sauf pour un soldat … ou un Jedi. En effet, de l'intérieur du vestibule, il n'y avait rien qui puisse mener au toit, si ce n'est une buse d'aération à angle droit s'élevant à prêts de quatre mètres au dessus du palier. En haut de cet étroit passage était verrouillée une plaque de duracier étanche que le Jedi ne tarda pas à défaire de ses gonds en faisant appel à la Force. Puis d'un bond bien ajusté, il s'était introduit dans la buse et était ressorti par l'autre ouverture directement sur le toit du bâtiment. Il s’avança accroupi vers un assemblage de tuyaux d'énergie de taille moyenne qui s'entremêlaient dans le quart nord-ouest du toit. De cette position, il pouvait voir de l'autre côté de la zone, là où l'airspeeder qu'il avait saboté précédemment s'était écrasé. Les gangsters avaient cessés d'accourir de touts côtés mais encore bon nombre d'entre eux étaient agglutinés dans les parages et se concentraient exclusivement sur le feu et le sauvetage du matériel qui était encore en état de fonctionnement. Après s'être assuré qu'il serait à l'abri de façon satisfaisante pendant qu'il ferait ce qu'il avait à faire, Leto se mit au travail.

Tout d'abord, il rejoint un petit bloc électronique fixé à même le toit d'où dépassaient trois tuyères grises avec une bague bleue. Il entrouvrit le panneau de protection du bloc pour prendre connaissance du terminal. Une trentaine de diodes rouges éclairées de façon très diffuse le visage concentré du Falleen, il appuya dans l'ordre sur une série de bouton qui était en fait le code de mise en activation du protocole de sécurité de série de l'appareil. D'habitude, les ingénieurs et agents de maintenance de tel genre d'appareil pouvaient programmer un code personnalisé, mais il était toujours possible d'entrer un code de base auquel tout appareil répondait dés leur sortie d'usine, au cas où le code personnalisé aurait été oublié ou perdu. Le code de sécurité activé, une petite trappe se déverrouilla sur le côté de l'appareil d'où le Jedi put abaisser une manette. À partir de cet instant, Leto pourrait manipuler les câbles et les rebrancher à leur emplacements initiaux sans risquer le moindre court-circuit, ce qui aurait pour effet de complètement griller le système de transport d'énergie et ainsi rendre le bouclier laser impossible à générer sans de plus amples réparations. Beaucoup plus gourmandes en temps et en effort, cela va s'en dire.
Leto connecta dés lors trois câbles en suivant les indications qui étaient écrites en Aurebesh sur leur flanc, puis vissa les bagues de sécurité afin que le système lui permette de passer à l'étape suivante. Le système de fixation des câbles activé, le terminal s'illumina en vert, la trentaine de diodes changeant instantanément de couleur. Leto pianota à nouveau sur plusieurs boutons avant de relever la manette latérale et de fermer la trappe ainsi que le panneau de contrôle. L'opération était terminée, si il avait effectué la manœuvre correctement et si Alys avait accompli les réparations nécessaires un étage plus bas, le courant serait revenu et il pourrait programmer la génération du bouclier laser de la zone.
En plus d'être un formidable manieur de sabre-laser, une des spécialité de Leto était la mécanique et l'électronique. Ce don s'était développé en l'an -3525 où lors d'une mission sur Raxus Prime il avait dut aider son maître et un mécanicien Rodien du nom de Breedo à réparer les moteurs de leur navette, sabotés par un gang de contrefacteur de matériel médical. Voyant qu'il était émérite de ses mains, le Jedi assista à plusieurs enseignement de mécanique appliqué au Temple Jedi et devint même pendant quelques années un conseillers affecté aux Padawan pour les aider à résoudre des difficultés techniques lors de la construction de leur sabre-laser. Mais force est de reconnaître, et il l'avait fait humblement depuis très longtemps, ses talents en mécanique n'étaient que peu de chose face à ceux d'Alys.

Il était temps de rejoindre cette dernière. Leto passa au travers de l'enchevêtrement de tuyaux afin de rejoindre le centre du toit duquel il voyait la buse d'aération par laquelle il était parvenu jusqu'ici. Mais c'était sans compter les deux individus qui lui barrait désormais le chemin. D'un coup d’œil, il devina qu'ils avaient grimpés jusqu'ici par une échelle accrochée au flanc sud du bâtiment. Les deux énergumènes, un Humain et un Klatooinien étaient vêtus de combinaisons noires très ajustées laissant deviner une condition physique avantageuse. Mais là n'était pas le centre d'attention immédiat du Falleen, en effet, plus important encore que leurs silhouettes athlétiques, leurs bottes de cuir de qualité supérieure ou leurs ceintures multi-usage serties de toutes sortes d'accessoires, c'étaient les armes qu'ils avaient à disposition qui retenaient le regard du Jedi. À l'unisson, les deux hommes activèrent le système de génération d’énergie de leur armes qui étaient en fait des bâtons de combat électriques. Encore minoritaire et peu rependu de part son prix et sa difficulté à être manipulé efficacement, le bâton électrique de combat était bien plus intéressant qu'une simple vibro-lame. Munie aux deux extrémités de pointes coniques renforcées générant des pulsations électromagnétiques, tandis que toute la structure est recouverte d'une fine couche d'alliage de Phrik, pouvant résister aux assauts des sabres laser utilisés par les Jedi, ces armes étaient généralement réservées à l'élite des gangsters parmi les organisations les plus connues. Certains chasseurs de prime savaient s'en servir aussi, comme le tristement célèbre Kel Dor Tank Vastor, contemporain de l'époque de Leto.

Les deux bouts des bâtons se mirent à crépiter et des arcs d'énergie violacés s'échappèrent, l'air menaçant et douloureux. Contre les êtres organiques, les piques électromagnétiques peuvent engourdir leurs membres ou étourdir leurs esprits, ce qui a pour conséquence de les déstabiliser, ou même de tuer par une décharge à pleine puissance. Quant aux droïdes et autres équipements, cela peut couper leurs circuits et endommager de façon plus ou moins importante l'ensemble de la machinerie interne.


Thème musical de la scène


Le Klatooinien fit tourbillonner aisément son arme tandis que l'Humain s'adressa à Leto :

- « Cela fait trop longtemps que tu nous agace Jedi, nous avons essayer de te chasser de notre territoire mais tu t'accroches on dirait, alors il est temps d'en finir...

- Restez ou vous êtes ! Ordonna le Jedi. Nous sommes tous en danger, il y a eu un problème, il faut que nous activions le dôme laser de protection et que nous fuyons les environs ! Croyez-moi, cela ne sert à rien de se battre ici et maintenant.

- Tu ne t'en sortira pas aussi facilement cette fois, on s'entraine depuis des années spécialement pour casser du Jedi ! Renchérit l'autre.

- Oué … chasser du Jedi pour le compte de l'Empire, ça paye bien il paraît... conclu l'Humain, patibulaire.

- Vous parlez trop, et je n'ai pas de temps à perdre. Se résigna le Maître. Il décrocha sa propre arme de sa ceinture avant de l'activer. Il y a une chose à laquelle vous ne pensez guère, messieurs, c'est que la Force est de mon côté. »

Cette dernière avanie eu l'effet d'une électrochoc porté aux parties génitales d'un Bantha sur le comportement des deux belligérants. Autant dire qu'ils étaient encore plus irrités qu'auparavant de voir que le Falleen ne se laisser pas marcher sur les pieds si facilement. Le crépitement des bâtons électriques s'intensifia à mesure que les deux agresseurs battaient l'air avec, et rapidement, ils vinrent au contact. Leto entama une première manœuvre de contre afin de jauger ses deux adversaires. Il étaient relativement adroits, l'Humain souple et le Klatooinien puissant. Mais chacun avaient de grandes lacunes que l'expert en escrime ne tarda pas à déceler.
Après avoir encaissé la première vague d'assaut, le Jedi discerna qu'ils n'arrivaient pas à agir de façon suffisamment coordonnée pour être en mesure de l'attaquer à l'unisson. À chaque attaque que Leto devait esquiver ou parer, l'autre ne saisissait pas l'occasion de l'acculer et de le déborder. Quelques secondes d'échange passèrent jusqu'à ce que le Jedi prenne l'ascendant. Son expérience et ses prouesses techniques sabre-laser en main seraient tout à fait suffisant pour venir à bout de tels adversaires. Sa garde Ataru donna naissance à un enchainement frénétique de coups rapides et détonants qui très vite noya son adversaire sous un déluge de laser vert. Quasiment chaque angle d'attaque était exploité, variant la vitesse et la force d'impact de ses attaques, Leto prit le contrôle. Si il y avait une chose dans laquelle Leto avait raison, c'est qu'il disposait de la Force derrière lui, contrairement à ses ennemis.

Jet d'Agilité : vaincre un adversaire muni d'un bâton de combat
Résultat : 2
Agilité : 4

Jet d'Agilité réussi


Fatalement, le moment arriva où le Klatooinien était trop épuisé face à l'impact physique bien au-delà de son niveau que le Maître Jedi lui imposait avec un Ataru nerveux et impitoyable. Son erreur fut de placer son bâton électrique en opposition au laser du sabre du Falleen, et malgré le Phrik, la puissance du coup fut trop importante. Le bâton rompit et le laser vint trancher de haut en bas le torse de l'alien qui s'écroula dans un râle de douleur. En titubant et en brandissant son arme devant son visage pour tenir le Jedi à distance, l'Humain était déconcerté. Il semblait avoir des regrets de ne pas avoir été capable de porter plus de pression à son adversaire pendant l'instant où il avait encore son compagnon à disposition pour détourner son attention. Mais il était désormais trop tard, la fulgurance du style de combat du Jedi avait eut bien vite raison de leur formation de combat peu étudiée. Désormais, il devrait faire face seul, mais ça lui paraissait insurmontable, surtout après l'étonnante démonstration d'escrime à laquelle il avait assisté. Leto leva son sabre-laser, la pointe vers son adversaire :

- « Je te laisse le choix, soit je te vainc avec autant de facilité que ton compagnon, et tu mourras, soit tu fuis de suite et tu auras la vie sauve. Dans les deux cas, je ne veux pas perdre plus de temps que cela. » Lança le Jedi, particulièrement flegmatique.

Cette ultime provocation n'eut pas l'effet escompté, plusieurs émotions défilèrent sur le visage de l'agresseur. Du doute, il passa à la rage, puis ses yeux brillèrent d'une confiance bouillonnante soudainement retrouvée, et sa bouche se déforma en un cri de guerre censé lui donner courage. Il fondit sur sa cible, son bâton s'abattit sur la lame verte adverse. Mais le Jedi avait plus d'un tour dans son sac. Ou plutôt, plus d'une discipline. Cette fois-ci, c'était une technique de Soresu, la forme III du combat au sabre-laser, aussi appelée la forme de la Résilience. Moins intime qu'avec la discipline agressive et dynamique de l'Ataru, Leto maitrisait tout de même les bases de presque toutes les formes principales de combat au sabre-laser, comme tout bon Maître Jedi de son temps qui se respectaient. La souplesse de son poignet remplaça la force de ses frappes, il accompagna l'impact du bâton électrique contre son laser, fit pivoter son torse pour accompagner ses épaules et faire dévier son adversaire sur le côté. Se servir de la force dégagée par son propre adversaire pour le déstabiliser était une manœuvre courante pour tout expert du Soresu. Et la conséquence fut immédiate, l'Humain trébucha sur le côté, mais il était trop tard, Leto fit glisser son sabre vers le bas et son laser vint érafler le dos de la main gantée de son opposant. Aussitôt, il lâcha prise, son bâton électrique cessa de fonctionner et tomba au sol tandis qu'il chuta en arrière, surpris par une intense brulure. Après quelques secondes à paniquer et à vociférer, il se rendit compte qu'il ne perdrait pas sa main aujourd'hui, mais qu'une belle balafre resterait à jamais du centre de sa main jusqu'au milieux de son avant-bras. Il leva les yeux vers le Jedi, impassible, un regard d'acier austère pointé vers lui comme le bout d'une lance prêts à lui transpercer le visage. Il balbutia :

- « Ok, ok, j'ai compris... je... je lâche l'affaire vieux ! » avant de se lever dans la précipitation et de quitter les lieux.

Leto désactiva son sabre-laser. Il sentit le sang couler le long de ses côtes, passant à travers son nouvel uniforme et dégoulinant jusqu'à son aine. Sa blessure s'était aggravée avec tout cet exercice. Ce n'était guère surprenant, mais cela devenait un peu plus problématique.


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Sans se faire prier, Alys verrouilla la porte derrière Leto.

Pour ce qu’elle en avait vu, il lui faudrait procéder à deux réparations distinctes. La première semblait des plus simples techniquement même si sa mise en œuvre allait requérir un peu de doigté. Les schémas techniques auxquels elle avait eu accès dans le réseau montraient que passage du courant était stoppé dans un couloir de ventilation situé dans une colonne traversante passant à la verticale entre l’étage qu’elle occupait et celui du dessus. Un bref examen lui montra une trappe d’accès située au plafond. Son diamètre n’était que d’une trentaine de centimètres mais elle avait l’avantage d’être fine et de pouvoir se glisser presque n’importe où. Malgré la tête qui lui tournait encore un peu, elle se pressa pour empiler à la verticale de l’ouverture quelques caisses et chaises qui lui permettraient d’atteindre la grille et ses vis. L’empilement était instable mais un peu d’attention et de concentration devrait suffire à garder l’équilibre le temps de s’y glisser. Alys se hissa sur la première caisse et escalada un caisson externe de boitier d’alimentation avant d’aventurer son pied sur une chaise. Elle était en mauvais état aussi transféra-t-elle avec précaution son poids. Légère comme elle était, il n’y avait pas de raison qu’elle cède.

Au premier craquement, elle réalisa qu’elle avait sous-estimé un point important : depuis le début de cette expédition elle récupérait de partout des pièces détachées qui venait l’appesantir  d’autant ! Précipitamment, elle bascula son poids en arrière afin d’éviter l’incident et ainsi, le provoqua. Déstabilisé par son mouvement brusque l’empilement s’affaissa légèrement et elle se retrouva propulsée en arrière. La hauteur de la chute était faible et Alys réussit à amortir sa chute presque par miracle, elle retomba sans se faire mal. Elle avait vu défiler en l’espace d’une seconde tous les détritus, objets coupants et débris de verre situés au sol et s’était préparé à la douleur et à diverses coupures au moment où ses mains avaient touché le sol mais rien de cela n’était arrivé. Plus de peur que de mal heureusement. Elle se redressa, presque fière d’elle malgré la chute et se complimentait déjà intérieurement d’avoir l’agilité d’un chat lorsqu’elle fut prise d’une brusque nausée. Son cœur battait la chamade et pulsait l’adrénaline dans son organisme, la rendant fébrile ce qui perturbait la fragile association de son interface biocybernétique. Elle avait beau se concentrer afin de se calmer, elle se sentait comme une personne réveillée au plus mal en plein milieu de la nuit, parcourue de douleurs brusques qui déferlaient sans ses nerfs pour éclater en étincelles blanches devant ses yeux. Elle se força à se maitriser, debout mais pliée en deux, les mains sur les genoux.
« Je vais avoir besoin de votre aide », dit-elle au vieil homme « pour éviter que je ne tombe ».

Elle se délesta de tout le surplus de matériel qu’elle portait, ainsi que de sa veste renforcée et remonta sur la chaise. Il n’en fallait pas plus pour retrouver de l’assurance  et, malgré ses sens perturbés, elle se retrouva campée sur ses pieds et dressée vers la trappe, maintenue par le vieillard qui lui assurait la stabilité qui lui manquait tout en rappelant à son sens de l’équilibre qui tanguait où se situait la verticale. Les vis était rouillées et impossible à travailler mais un coup rapide de couteau laser régla le problème. Se hisser s’avéra la partie la plus compliquée de l’opération. Déjà peu douée dans les exercices sportifs nécessitant de la force en temps normal, son état rendait l’opération totalement hasardeuse. Il lui fallut trois essais laborieux avant d’y parvenir, non sans avoir manqué de tombé à nouveau et avoir à moitié tué le vieux technicien d’un coup de fesses en pleine tête mais, au final, elle était dans le conduit.

Bien qu’à l’étroit, elle pouvait se déplacer en rampant et avait assez de jeu pour se tourner et manœuvrer. Le plus gênant consistait en l’accumulation de mousses, poussières et choses indéterminées qui s’étaient retrouvées là elle ne savait comment. Elle repoussa devant elle tout cela et chassa d’un coup de couteau laser une énorme araignée qui l’empêchait d’avancer. Ces bestioles étaient plutôt du genre à lui faire peu en général mais un coup de laser était une excellente médecine. Elle progressa sur quelques mètres jusqu’à arriver à un coude qui s’élevait sur la hauteur de 3 hommes. S’il s’était s’agît d’une intervention conventionnelle elle aurait eu toutes les peines du monde à se hisser sur le lieu de l’intervention mais ici, rien n’était plus simple. Elle se contenta de découper des prises pour ses mains et pieds et avança régulièrement, son dos bien calé par la paroi.

Après quelques mètres elle trouva l’endroit où la connexion entre deux câbles avait lâchée. Le relais avait été arraché, les câbles sans doute trop tiré par un effet mécanique. Elle ne pouvait pas réparer le relai en lui-même avec ce qu’elle avait sous la main mais il suffisait que le courant passe sans provoquer d’arc électrique, donc de souder les câbles entre eux. Vu que justement le courant ne pouvait plus passer, l’intervention était simple : dénuder les fils, les fusionner grâce à la chaleur de son laser, laisser refroidir. Par contre il fallait protéger les câbles qui ne pouvaient rester à l’air libre sous peine de causer de sérieux arc électriques. La chaleur provoquée par le passage du courant serait telle qu’il fallait un revêtement spécial qu’elle récupéra sur une portion de câble situé à côté. Dans le passé celui ci alimentait certainement une partie importante, sans doute vitale de l’installation, mais après tout ce temps la majorité des circuits étaient coupés et inutilisés. Elle découpa soigneusement le câble pour en récupérer la gaine et recouvrit les fils de son installation. Une double épaisseur de scotch-gaffer isolant complétant l’ensemble. Elle se laissa glisser au bas du conduit, exténuée et en nage et du faire une pause de plusieurs minutes pour calmer les élancements dans son crâne. La fatigue et la concentration avaient grandement fait diminuer les nausées. Quelques minutes de reptation à reculons lui permirent de sortir. Elle atterrit avec élégance, sans s’écraser au sol comme la dernière fois.

Restait le plus simple et le plus compliqué à la fois. La deuxième intervention se situait dans la pièce même mais au plus proche du générateur auxiliaire. Or celui-ci tournait déjà à plein régime et il ne s’agissait pas d’un simple moteur éteignable à volonté, le cycle de fusion-refroidissement de la pile nécessitait plusieurs dizaines de minutes pour être réinitialisé et vu l’état de vétusté de l’ensemble il y avait une chance non négligeable pour que la machinerie ne redémarre jamais.  Autrement dit-elle allait devoir travailler sur des câbles haute-tension alimentés ce qui était suicidaire sauf à savoir vraiment ce que l’on fait.

Premièrement un point jouait en sa faveur : le courant serait tellement puissant qu’elle n’avait pas à se préoccuper de faire une soudure, rapprocher les deux extrémités dénudées serait suffisant pour créer un phénomène d’arc électrique qui fusionnerait les câbles. Par contre ce même arc pouvait s’abattre n’importe où et tuer aussi net qu’avec un coup de blaster en plein cœur. Elle s’interrogea un instant sur la possibilité d’utiliser le vieux pour cela mais il était presque impossible qu’il ignore les risques : il refuserait.  Aussi fallait-il tout mettre en place à l’avance et procéder au rapprochement des extrémités avec une pince, une poulie ou n’importe quel système lui permettant d’opérer à distance. Mais sur des câbles de 5cm d’épaisseur, cela revenait à porter une dizaine de kilos au bout d’une perche de un à deux mètres. Il aurait fallu posséder une force qu’elle était loin d’avoir. Restait un système de poulies et elle n’avait pas la corde nécessaire pour le faire. Mais elle avait une autre idée. Toujours armée de son laser elle découpa la porte d’un casier en métal et utilisa la chaleur pour la plier en V sur le sens de la longueur, ce qui constituerait  un guide-fil acceptable. Quelques portions de fils électriques soudées en travers de l’ouverture du V bloqueraient ensuite les câbles. Restait à isoler l’ensemble avec tout ce qu’elle pouvait trouver d’objets en plastiques puis a bloquer  l’ensemble au sol avec de lourds éboulis. Elle glissa enfin la partie inerte du câble à une extrémité.

Le Jedi n’aurait plus qu’à utiliser ses pouvoirs pour déplacer le câble relié au générateur, actuellement bloquée à même le sol par une caisse,  à l’autre extrémité de son guide de fortune. Elle s’attendait à ce qu’il y ait des arcs électriques dans tous les sens, que les câbles soient secoués avec violence du fait des énormes tensions qui s’écoulaient et que l’opération fasse griller de nombreux appareillages un peu partout mais tant que le générateur tiendrait c’était l’essentiel. Le courant serait rétabli et le bouclier se déclencherait automatiquement. Par contre si le générateur lâchait, elle n’aurait plus aucun moyen d’agir et devrait abandonner l’idée d’une réparation.

Elle nettoya un coin de sol d’un geste du pied et s’assit en fermant les yeux, à bout de nerfs. Travailler lui avait fait du bien, elle était plus calme mais  elle était mentalement épuisée, dans le même état qu’après dix heures d’examens intensif alors que cela faisait à peine une heure qu’elle travaillait.

Une heure ? Qu’est ce qui avait pu retenir ainsi le jedi ?

Bon sang, vivement que tout soit fini !
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Leto prit quelques secondes afin d'essayer de compresser sa blessure, mais en voyant que cela était douloureux mais pas très efficace, il arrêta l'opération. Il y avait plusieurs options qui s'offraient à lui, soit tenter de se soigner seul via la Force, chose qu'il ne maitrisait guère, même en temps que Maître Jedi ; soit il se dépêchait d'en finir avec cette situation et sortait de cet enfer. Sans oublier Alys, il avait pris beaucoup plus de temps que prévu pour effectuer sa part des tâches et même si il avait estimé ne jamais être en grand danger face à ses deux adversaires, le fait est qu'il avait perdu du temps. Et le danger, si il ne venait pas de ces mercenaires escrimeurs amateurs venait de l'environnement de plus en plus instable, toxique. C'était pour cela qu'il avait tenu à relancer le dôme laser de protection, afin d'éviter la propagation des gaz empoisonnés et des reflux acides chimiques de ce sous-sol chaotique et infernal. Mais il savait pertinemment que même avec touts les efforts du monde, le ravaudage d'Alys et lui ne tiendrait qu'un bout de temps, au moins jusqu'à temps que les secours et les autorités ne puissent faire mieux, l'espérait-il. Il essuya la paume de sa main ensanglantée sur son pantalon rapiécé et entreprit de revenir à l'intérieur du bâtiment. Puis une fois revenu dans la coursive, il constata que la porte était toujours verrouillée mais que personne ne venait lui ouvrir. Las, impatient, il planta sans ménagement son sabre-laser dans l'encadrement du passage et découpa une fenêtre aussi facilement que si un couteau passait à travers de l'eau.

À son entrée dans la salle des machines, il constata que beaucoup de travail avait dut être effectué par l'Arkanienne. Il n'avait qu'un vague à priori de combien de temps ils s'étaient séparés, mais il comprit dès lors que la jeune femme avait dut grandement donner du sien pour réaliser sa mission. En observant le panorama, il l'a vit à semi allongée sur le sol, le dos posé sur un module électronique. Il voulu s'en approcher mais le vieillard qui fit son apparition en portant un lourd caisson entrouvert duquel dépassés plusieurs outils de manutention l'interpella :

- « Ah, c'est vous ! Vous en faites pas, elle est juste fatiguée. Il soupira, comme si l'intégralité de ses vieilles années de labeur étaient évacuée tout à coup. Mais pas sûr qu'elle puisse faire aut'chose aujourd'hui, v'ferez mieux de l'emmener en lieux sur. Leto hocha la tête, accrocha son sabre-laser à sa ceinture et failli à nouveau s'approcher de la jeune femme lorsqu'il fut encore coupé dans son élan. Oh, encore une chose ! Faudrait voir à relier ses deux câbles là. Le vieil homme fit un signe de tête vers le sol. Sinon, ce que vous essayez de faire depuis taleur ne fonctionnera pas. »

Leto observa ce que lui avait désigné son interlocuteur, tandis que le vieil homme réunissait du matériel à l'entrée de la pièce tout en psalmodiant son souhait de définitivement quitter cet endroit et ce métier exécrable. Des arcs bleutés d'énergie électrique s'échappaient de la tête des câbles, ils étaient lourds, mais parfois tellement traversés de puissance énergétique brute qu'ils arrivaient à être secoués de spasmes. Il aurait été strictement impossible pour Alys, le vieil homme ou Leto de les manipuler sans une combinaison de travail et des outils adéquats, mais la Force pouvait faire des merveilles. Le Falleen ironisa sur la situation en se disant qu'il ne faudrait pas oublier de la remercier un jour ou l'autre... Puis sans attendre, il tendit les bras vers le sol pour faire s'élever ceux sur quoi il se concentrait. Les câbles tremblotèrent de plus belle, dégageant toujours plus d'étincelles et de foudre avant de s'imbriquer brutalement l'un dans l'autre, comme deux gros aimants qui s'étaient soudainement rejoint. Aussitôt, l'énorme machinerie située au dessus de tout cela s'ébranla, crachota, de la vapeur passa à travers des grilles d'aération et un ultime arc foudroyant s'enroula autour d'un épais tube d'acier passant à travers le sol. Les ordinateurs à proximité virent leur écran s'illuminer, plusieurs fenêtres de contrôle s'activèrent, des données défilèrent, des innombrables séries de chiffre et des codes à foison. Sur le terminal central, des diodes passèrent du rouge au vert et des grosses manivelles se mirent automatiquement en position. Leto questionna le vieil homme du regard qui hocha la tête d'approbation. Le travail était fait, le dôme laser était en cour de chargement, l'énergie commençait à s'accumuler dans les générateurs et très bientôt, la zone allait être sécurisée. Enfin.

Une fois ceci fait, Le Falleen alla au chevet de sa courageuse partenaire, en posant sa main glacée et sale sur le front il l'a tira de son assoupissement. Elle était visiblement fatiguée, le Jedi n'eut même pas besoin de se servir de ses pouvoirs ou de sa prescience surnaturelle pour constater que sa psyché avait sensiblement changée. Il était bien temps que tout cela se termine, aussi bien pour lui que pour elle. En l'aidant à se redresser, il lui adressa une dernière parole rassurante en lui exposant les faits. Ils avaient réussis, le bouclier laser allait être généré mais il fallait accomplir un ultime effort pour s'écarter de la zone. En se dirigeant vers la sortie, Leto réfléchissait à comment évacuer les lieux sans pour autant y aller à rebrousse chemin. Le parcours avait été long et fastidieux, et il ne tenait pas particulièrement à retraverser la moitié des égouts du secteur si cela n'était pas absolument nécessaire. Mais rien ne lui venait en tête. Hélas, l'airspeeder qu'ils avaient utilisés auparavant était détruit, et dans les environs immédiats, aucun autre véhicule de ce type ne semblait être à même de voler. Mais il fut tiré de ses pensées par le vieil homme qui revint à son contact :

- « Vous feriez mieux de me suivre. Commença-t-il. Trop dangereux dehors, maintenant, vous avez tout de même pas fait ça pour rien ! Leto resta perplexe.

- Vous suivre où ?

- En dehors d'ici, pardi !

- Mais comment pourrions nous quitter la zone par là ? Le seul accès encore fiable reste les égouts.

- Pas le seul ! Non, pas le seul ! Leto leva un sourcil. L'homme les mena dans une arrière salle de laquelle partait un étroit tunnel traversé par une paire de rail électromagnétique. Ça c'est l'engin qui va vers la surface, au niveau 100 et quelques, je ne sais plus trop. Les ingénieurs d'antan avait prévu le coup de la panne du dôme laser, et ils se sont préparés une petite issue exclusive pour s'tirer en vitesse. Ça fait des années que j'essaye de remettre en état cette voie ferrée ! Le soupçon d'incrédulité quitta le visage de Leto pour laisser la place à une admiration non feinte. Installez vous dans le wagon, j'vais mettre en marche tout ça. »

Sans se faire prier, Alys et Leto embarquèrent dans le petit véhicule poussiéreux, au confort absolument inexistant mais à l'utilité certaine. L'homme trifouilla un tas de réglage au fond de la pièce et le wagon eut un soubresaut, de fins néons grésillants et vétustes illuminèrent faiblement l'habitacle du wagon et le vieil homme alla rejoindre ses deux compagnons d'infortune. Le véhicule démarra, lentement, puis prit de la vitesse à travers le tunnel de permabéton dont l'obscurité ne rassurait guère. Pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, le chemin qui prit une bonne heure pleine se fit sans complication. Ce qui donna à Leto l'occasion de préparer un debriefing de sa mission dans son esprit, et aussi de se laisser surprendre encore une fois par la Force qui visiblement avait décidé de ne plus lui imposer de dure épreuve. Le wagon ''entra en gare'' ou ce qu'on pouvait appeler une gare alors qu'il s'agissait en fait d'un vieux quai de chargement de marchandise abandonné dont les commerçant de Coruscant se servaient naguère pour acheminer leurs produits. Il y faisait sombre, c'était obsolète sous tout rapport et peu avenant mais au sommet de l'escalier principal naissait une source de lumière tandis que de l'air frais venait caresser les joues de chaque membre du petit groupe. En gravissant les marches de l'escalier quatre à quatre, Leto constata qu'une grille de sécurité barrait le passage, et qu'un écriteau numérique vieillissant indiquait qu'il s'agissait d'une voie sans issue interdite au public. Le Jedi n’eut aucun mal à découper proprement une ouverture dans la grille à l'aide de son sabre-laser.

Encore quelques marches à gravir.

Ça y était. Alys, le vieil homme et le Jedi étaient enfin revenu à la surface, au niveau 77 de Coruscant. Pas tout à fait parmi les niveaux les mieux fréquentés de la capitale galactique, mais où on pouvait y trouver des commerces autres que des troquets insalubres, des vendeurs de blaster défectueux à la sauvette et des dealers de Neutrons de Pixie. Sans compter les assassins qui ne tuaient que par plaisir, les pickpockets innombrables et autres très mauvaises rencontres que l'ont pouvait faire une fois franchi la barre fatidique du centième niveau. Au contraire, ici pouvait-on croiser des marchands honnêtes de pièces détachées de droïdes, des cabinets de médecins, des troupes d'artistes itinérants essayant d’égayer les rues et même parfois des figures locales reprenant tout simplement le chemin de leurs appartements. Leto régla son comlink afin d'ouvrir un canal de communication aussi large que le petit appareil en fut capable et chercha les fréquences qui pouvait l'aider. Il tomba alors sur celle du poste de police le plus proche et entreprit de demander du renfort. En quelques minutes, l'avenue où s'était réunis le Jedi et ses deux compagnons fut envahie d'homme en uniforme. Motojet de service, droïdes de maintient de l'ordre, et même plusieurs officiers firent le déplacement. On fit soigner succinctement tout le monde, la zone du tunnel nouvellement ''re''découvert fut sécurisée et tous furent emmenés dans les bureaux de la sécurité intérieure, Ministère qui était en charge du dossier de mission qu'avait rempli le Falleen.

Après de longue heures de témoignages, de rapports, de debriefing et d'explications, les autorités furent pleinement en connaissance de ce qui s'était passé ses douze dernières heures. Ils reçurent des repas chauds, des soins un peu plus complets que ce qu'ils avaient précédemment eu, et Leto ne manqua pas de faire indiquer dans le dossier qu'Alys et le vieil homme devaient être grassement récompensé pour la coopération qu'ils avaient fournis au bon déroulement de l'enquête au nom de toute la République Galactique. Lorsqu'on lui avait demandé de quelle récompense voulait-il parler exactement, le Jedi répondu simplement ''ce que eux exigeront de recevoir''.

Néanmoins, il y avait un petit soucis qui rendit chafouin Leto plus que de raison. Encore fallait-il avoir vécu ce qu'il avait vécu là-bas pour saisir son désarroi... En effet, après un premier rapport des autorités rendues sur les lieux du Verebar 7, la lumière avait été partiellement faite sur les activités du groupuscule criminel responsable du larcin de matériel technologique appartenant à la République. Et si Leto et Alys avait bel et bien retrouvés bon nombre d'ordinateurs haut de gamme à usage militaire, il se trouvait que le compte n'y était pas ! Cela voulait donc dire qu'au moins une partie des biens recherchés tout ce temps par Leto avait finit par s'envoler avant qu'il ne puisse la retrouver.

Manifestement, cette aventure n'était pas terminée, mais au moins, le Maître Jedi pourrait prendre un peu de repos avant d'aller s'attaquer aux voleurs et espérer définitivement clore ce dossier...


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