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- Je vous prie de bien avoir l’amabilité de… Non, non, ça ne va pas… Hum… Excellence, Dame Riakath requiert votre présence. Si vous voulez bien… Rah, c’est pas croyable !

Je faisais les cents pas, cherchant encore et encore comment tourner cette exigence dont m’avait fait par ma Maitresse sous la forme d’une requête, d’une invitation. Oh, elle ne m’avait pas explicitement confié que je devais le ramener quoi qu’il en coûte –et ce même par la peau des fesses s’il le faut- mais le sous-entendu était là : je devais absolument le forcer à venir sur Dathomir sans qu’il sache où il est censé être invité. Et bien évidemment, elle avait demandé ça à moi. Peut-être n’avait-elle pas remarqué la gêne que je développais en la présence de l’Arkanien ? Bon, elle avait en quelque sorte réglé le problème en me flanquant de plusieurs maraudeurs qui était prêt à me découper en fines tranches si je venais à trahir le secret de la nouvelle Trayus mais il n’en restait pas moins que je n’étais guère sereine à l’idée de lui faire face à nouveau. Sur son territoire qui plus est !

C’était un peu comme être écrasé entre le marteau et l’enclume. D’un côté, ce que j’avais l’impression de ressentir pour ce Noval Ortyss –c’était son nom, je l’avais trouvé dans les registre des renseignements de l’Empire- et de l’autre l’aura écrasante de Darth Riakath, ma Maitresse. Et c’était bien évidemment au centre que je me trouvais opprimée. Alors certes c’était d’une certaine façon assez angoissant mais de l’autre, je trouvais l’idée de jouer sur ce fin espace libre que l’on offrait plutôt séduisante. Enfin bref…

Je débarquais dans le poste de pilotage, retirant ce qui me servait de voile pour laisser glisser ma chevelure nacrée glisser dans mon cou. Je laissais mon regard aller de maraudeurs en maraudeurs. Ils n’étaient que deux et il me serait facile de m’en débarrasser –entendez par là les éloigner de ma personne- maintenant que je connaissais leur façon de fonctionner.

- Trouvez la trace du Vigilant dans la base de données et sélectionnez une trajectoire hyperspatiale nous menant à sa rencontre. Vitesse-lumière maximale. Ah, et faites préparer une clé cryptée contenant les coordonnées de retour vers ce système. Il ne faut pas que notre invité ne sache où se tient son rendez-vous tant qu’il n’y est pas arrivé ! Et tant qu’on y est, attendez d’être à mi-chemin pour prévenir le Vigilant de notre arrivée…

Je les regardais s’exécuter bien qu’ils ne soient pas forcément sous mes ordres constamment. Les observant faire un instant, j’attendais que le vaisseau ne disparaisse dans l’immensité de l’hyperespace pour quitter la pièce, la clé cryptée en main. Je me laissais aller dans la petite pièce qui allait me servir de quartiers temporaires pour la durée du voyage. Le retour se ferait à bord du Vigilant. Quitte à massacrer tout l’équipage une fois arrivé, cela permettra de se changer les idées au pire. Au mieux, les communications étant brouillées en orbite de Dathomir, aucun risque de fuite !

Je profitais de l’occasion pour méditer sur le Côté Obscur, sur les choses qu’avait bien voulu m’apprendre Riakath. Au final, elle pouvait très bien m’apprendre tout ce qu’elle voulait tant elle savait très bien que je ne pouvais lui arriver à la cheville. Il me manquait l’expérience en plus de la connaissance. Je ne comprenais pas comment elle pouvait penser une seule seconde que je puisse la trahir. Que j’ose me détourner d’elle. En fait, elle ne me faisait pas confiance. C’était la seule explication et la présence des maraudeurs en était une preuve flagrante.

A l’inverse, je dirais que je lui faisais clairement trop confiance pour ne pas dire aveuglément. Mais ça, je n’y pouvais pas grand-chose. J’avais rapidement découvert qu’il s’agissait d’une Zeltronne et résister à ses phéromones était un travail perpétuel auquel je n’avais pas non plus beaucoup d’expérience. Il était facile pour elle de m’envouter si elle le voulait. Sans parler des sondages de l’esprit intempestifs et tout le tralala. De toute façon, elle serait au courant de tout tant que je n’aurais pas trouvé un moyen de contrer tout cela et de façonner un rempart imperméable dans mon esprit.

Et Darth Araya… Je ressentais la légère secousse indiquant que nous émergions de l’hyperespace, en espace conventionnel. J’allais donc bientôt revoir son visage, entendre le son de sa voix.
Je faisais réapparition dans le poste de pilotage de la navette pour redécouvrir l’obscurité écrasante de l’espace sidéral. Et soudainement, comme sortant d’un épais brouillard, les feux du Vigilant apparurent à ma vision, laissant apparaître dans la foulée la boite de métal qu’était le croiseur de combat.

- Signalez notre présence et demandez l’ordre d’accostage. Une fois à bord, surveillez les alentours de la navette. Que personne ne rentre sans mon autorisation. Il ne faudrait pas que des gêneurs tombent par hasard sur des informations confidentielles.

Je finissais par tourner une nouvelle fois des talons pour me rendre vers la rampe d’accès à la navette. Instinctivement, je vérifiais que je n’oublierais rien, que j’étais bien coiffée, habillée. Bref, que j’étais présentable. J’entendais finalement le vaisseau fouler le sol du croiseur, les parois tremblant en réponse au léger impact. J’attendais le retour des maraudeurs qui m’expliquèrent que le comité était limité au Seigneur Araya en personne et je laissais échapper un léger soupir d’anxiété en réponse avant de finalement appuyer sur le bouton d’ouverture de la rampe.

- Restez-ici. Attendez que nous soyons partis pour prendre faction.

Je regardais la lumière du hangar faire son apparition au fur et à mesure que la rampe s’abaissait pour finalement frapper le sol du navire. Je restais là-haut quelques secondes avant de finalement ramener les pans de ma tenue légèrement sur le côté pour finalement descendre d’un pas lent les quelques mètres de la plateforme. D’abord hésitant, mon pas c’était s’était rassuré dès le deuxième mètre, mes bottes claquant sur le sol métallique du navire. Une fois en bas, je relevais mon visage démasqué, mon regard venant se river sur l’Arkanien qui se tenait non loin. C’est un léger sourire qui vînt trahir ma pensée en cet instant : le voir semblait d’une certaine façon apaiser cette appréhension de l’instant. Je finissais par m’arrêter, lui offrant une référence digne de son rang avant de me redresser. Calmement, c’est avec un ton amical et quelque peu doucereux que je prenais la parole.

- Lord Araya. C’est à la fois un privilège et un plaisir de vous rencontrer à nouveau. Et ce dans un contexte bien différent. Ceci dit la Main Noire souhaiterait vous rencontrer dans les plus brefs délais, pour ne pas dire immédiatement. Il semblerait que ce soit assez… urgent. Mais je suis certaine que vous saurez jauger la mesure d’une telle invitation, Excellence.


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Profitant des dernières heures passées à bord du Vigilant, Noval avait décidé de prendre un peu de repos, de loin la meilleure chose à faire pour tuer le temps, et l’ennui. Ainsi, avachi de tout son long sur une couchette au confort spartiate, un bras ballant flirtant avec le sol, l’autre replié sur son torse, l’arkanien dormait à poings fermés, lui qui d’habitude s’assoupissait simplement, s’octroyant de temps en temps une micro-sieste suffisante pour le requinquer, break qu’il arrivait même à faire debout, la tête légèrement penchée de côté. Or, si ce sommeil de plomb laissait apparaitre un visage transfiguré d’une singulière quiétude, il ne serait bientôt plus qu’une façade derrière laquelle un rêve des plus étranges viendrait animer l’inconscient du dormeur.

Avec l’impression enivrante et confuse, typique des songes, de ne plus être qu’un pur esprit libéré des entraves de son enveloppe corporelle, Noval se retrouvait à flotter dans l’espace, sans rien pour perturber cet état d’apesanteur, se sentant balloté au gré d’humeurs invisibles. Partant, il ne tarda pas à distinguer une sphère se détacher du néant étoilé, et qui se rapprochait peu à peu. Lorsqu’elle eut fini de grossir à vue d’œil, il devina qu’il s’agissait là d’Arkania, croyant bien reconnaitre certains détails géographiques se détachant de sa surface à la blancheur immaculée, comme le tracé tortueux des chaines montagneuses couronnées de glaciers s’étirant d’un pôle à l’autre. Lentement, au fur et à mesure de ses observations, il commença à suivre une trajectoire elliptique autour de l’astre gelé, comme s’il se tenait en lieu et place d’un satellite décrivant une révolution orbitale se poursuivant à l’infini. Alors qu’il enchainait les tours de ce manège cosmique, des pensées disparates traversaient le spectateur muet, les yeux rivés sur les recoins reculés de ce monde dont la véracité n’était pourtant qu’onirique. Obnubilé par l’idée que le destin de ce monde reposait sur ses épaules, le poids écrasant de ce fardeau devint de plus en plus oppressant. En proie à une sensation de vertige extrême, le panorama se figea net, alors qu’un effroi soudain prit le pas sur tout le reste. Surgi de nulle part, le spectre titanesque d’une main venait d’apparaitre, tétanisant le témoin de cette scène surréaliste dont le cœur angoissé se mit à battre à tout rompre. Une vague de nausée l’étreignit lorsque cette poigne d’effluves vaporeux leva un doigt accusateur vers sa terre natale, tandis qu’au même moment, une douleur aiguë comprima sa cage thoracique, comme enserrée entre les mors d‘un étau. La sentence tomba d’un coup, tel un couperet glaçant l’échine du rêveur : à l’instant où l’index fantomatique toucha la sphère pâle, celle-ci commença à se craqueler de toute part dans un fracas assourdissant, à l’instar du corps de celui qui hurlait sans émettre le moindre son, et dont la carcasse congelée se fractura de part en part.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Le front en sueur, les yeux grand ouverts, Noval se réveilla en sursautant, happant l’air à la manière de quelqu’un ayant failli suffoquer. Zyeutant les environs avec un air inquiet, il lui fallut une poignée de secondes pour se rappeler de l’endroit, et pour identifier la source de sons stridents se répétant sans cesse, qui ne tardèrent pas à lui vriller les nerfs, déjà passablement irrités par le cauchemar qu’il venait de faire.

« Quoi ?! J’avais demandé à ne pas être dérange, si je me souviens bien ! » maugréa-t-il dans son communicateur sur un ton mauvais.

« Mes excuses, mais vous nous aviez aussi passé la consigne de vous prévenir si quelque chose de spécial pourrait quérir votre attention, et bien c’est le cas. Une navette en provenance de Dromund Kaas va bientôt rejoindre notre bord, ses codes d’accès sont conformes et de priori…. »

« Dans combien de temps ? » enchaina-t-il du tac au tac, coupant l’officier dans l’énoncé de son rapport.

« Dans… vingt-deux minutes, un peu moins maintenant, je n’ai pu vous prévenir que main… »

L’arkanien ne laissa pas finir sa tirade à l’officier de liaison, occupé qu’il était à retirer ses vêtements à la va-vite afin d’aller se rafraichir, ce qui ne serait pas du luxe après les sueurs froides que sa rêverie lui avait causé. Le fait d’y repenser sans relâche ne l’aida en rien à lui trouver une explication ou un semblant d’interprétation cohérente. De toute manière, même s’il avait voulu en faire abstraction, il en aurait été incapable, vu les traces indélébiles que ces images continuaient de graver en caractères majuscules dans son esprit. Enfilant une tunique propre et un costume de rechange, il pressa le pas pour rejoindre le quai d’accostage, enchainant les descentes en turbolift tout en se demandant qui pouvait bien se donner la peine de se déplacer jusqu’ici. Darth Ynnitach ? Bien sûr que non, jamais elle n’aurait pris la peine de venir en personne, quelle que soit l’urgence du message délivré. Noval se lassa vite de ce jeu de devinettes, vu qu’il ne tarderait pas à être fixé. A quelques minutes près, Noval et la navette venant d’amerrir sous ses yeux auraient été parfaitement synchronisés. Et quelle agréable surprise de voir l’apprentie de Darth Riakath, Eerhia Aiarohk, sortir du vaisseau d’un pas aérien, avant de croiser son regard. D’un regard posé, sûre d’elle-même, elle s’annonça et lui expliqua la raison de sa présence à bord du Vigilant. L’arkanien au sourire charmeur chassa ses pensées maussades avant de s’exprimer sur un ton avenant dès qu’elle eut fini de s’exprimer :

« Croyez bien que c’est un plaisir partagé ! Moi qui croyais ne pas vous revoir de sitôt, depuis que nos chemins se sont croisés, j’avoue que je ne m’attendais pas à une visite de votre part ! Tout comme je suppose qu’il ne s’agit pas là d’un heureux hasard, forcément ! Votre maitre vous envoie donc pour quérir ma présence… Je présume que l’affaire est suffisante importante pour justifier l’envoi de son atout le plus précieux en guise de messagère. Quand vous dites " immédiatement ", c’est à prendre au pied de la lettre ? Je demande ça au cas où, peut-être préféreriez-vous que nous discutions de cela en privé… Je vous avoue avoir monopolisé la cabine du commandant depuis mon arrivée à bord, alors un peu plus ou un peu moins ! En somme, préférez-vous suivre ou être suivie ? » questionna Noval, avec une étincelle de convoitise dans le regard, laissant planer un doute quant aux ambitions qu’il dissimulait peut-être derrière cette invitation.
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Ce dont j’avais à parler ne regardait que lui et moi. Ni plus, ni moins. Darth Riakath s’était montrée extrêmement claire à ce sujet, tout comme sur le fait que je ne devais en aucun cas révéler la destination prochaine du bâtiment naval de Lord Araya. A ce sujet, j’ignorais toujours si j’allais oui ou non ordonner aux maraudeurs de Nosfera de se débarrasser de la tête pensante de l’équipage : les officiers de passerelle. Il était hors de question qu’ils prennent connaissance de l’emplacement de la nouvelle académie formée par Darth Riakath. Pourtant, je devais agir rapidement. Car une fois que l’on se serait éclipsé, les maraudeurs iraient implanter la trajectoire dans l’ordinateur du navire. Ordinateur qu’il nous faudra bien évidemment purger une fois le voyage effectué. Cela va de soi.

Mais pour l’instant, mon esprit était et restait figé sur mon hôte Arkanien qui me perturbait tant. J’étais un peu comme un être fasciné devant de brillants joyaux. Je n’arrivais clairement pas à détacher mon regard et c’était bien là le problème. Il pouvait sans doute, à ce moment précis, lire en moi comme dans un livre ouvert, un peu comme si mes pensées étaient écrites sur mon front d’un blanc lacté. Ses paroles, quant à elles, venaient résonner dans mon esprit avec fracas pour finalement y rebondir et disparaitre dans les méandres de l’infini avec la même rapidité qu’elles en avait émergé. Pourtant, je n’avais pas perdu une seule miette de cette invitation à une certaine intimité, officiellement pour discuter de la raison de ma venue sur son navire. Officiellement seulement, car son regard soutenu semblait masquer d’autres idées bien plus intrigantes qui ne firent qu’attiser ma curiosité à son égard.

A dire vrai, j’étais plus que flattée par ses paroles. Il n’était pas comme les autres... Il ne me prenait pas d’un ton hautain parce que je n’étais, entre autre, qu’une apprentie. J’avais l’impression que mon confrère savait comment me parler, me séduire. Et pour tout dire, je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi direct au point de déstabiliser le faible rempart en équilibre que je tentais de maintenir en place pour masquer mes ressentis. Si bien que je n’avais pu retenir un élan de surprise en réponse à la flatterie.

- … Vous m’en voyiez flattée, Lord ! Je crains que Darth Riakath ait d’autres affaires qui l’attendent dans l’immédiat. Cependant, partir le plus tôt possible serait préférable dans l’optique de ne pas la faire attendre. Je suis certaine que vous comprenez cela ! Si vous me permettez…

Ouf, je profitais de l’instant où je tournais le regard vers les maraudeurs pour prendre une grande et longue inspiration. Et d’un signe de la main, je faisais signe à l’un d’approcher. J’avais pris ma décision quant à la manière d’agir et il était temps de se mettre en route. Je m’écartais légèrement de mon confrère Arkanien pour distiller les ordres, tout bas. Il n’était pas nécessaire que les hommes de maintenances entendent ce que j’avais à dire.
Une fois les ordres donnés, je revenais vers Noval un sourire radieux aux lèvres. A présent, je n’avais plus grand-chose à superviser et je n’avais plus qu’à me laisser guider jusqu’à la « Nouvelle Trayus. »

- Je ne serais effectivement pas contre une discussion en privée, Lord. Il serait fort dommage que notre discussion ne fuite dans les couloirs de votre imposant bâtiment !

Sans ajouter un mot, j’avançais, invitant le seigneur à me suivre. Ou plus exactement, à marcher à mes côtés pour qu’il puisse nous guider jusqu’à un lieu plus approprié à la discussion. Cela ne m’empêcha pas d’établir la conversation. Etrangement, je me sentais plus à l’aise à chaque instant. Mon appréhension semblait enfin diminuer et le nœud qui venait enserrer mon ventre était voué à disparaitre.

- Je suis navrée de débarquer à l’improviste et j’aurais préféré pouvoir m’annoncer plus tôt. J’ai demandé à mes… « hommes » de s’occuper de nous mener à destination. Nous aurons donc tout le temps de discuter durant le voyage, Lord Araya. Cependant, du fait de ma volonté de discrétion quant à notre destination, je crains qu’il ne soit nécessaire de reformer un nouvel équipage de passerelle. Si vous voyez où je veux en venir….

Je le laissais me guider au travers du dédale de couloir dont je ne connaissais nullement la schématique. Si bien que s’il m’avait bêtement suivit, nous aurions très bien pu débarquer en pleine cuisine ou dans la première réserve venue. Et lorsque finalement nous nous arrêtâmes, je pus enfin conclure…

- Concernant notre brève entrevue lors de cette réunion avec Darth Riakath et l’Impératrice… J’espère que vous comprenez que je ne tenais en aucun cas à me montrer désagréable ! L’atmosphère était tendue, et je serais bien navrée si vous avez jugé mes actions non appropriées. Bien que sur l’instant vous n’avez pas montré une réelle once de désapprobation. finissais-je, quelque peu amusée tant j’avais l’impression de déjà connaitre la réponse. Un sourire s'étirait sur mes lèvres, en réponse à cet air malicieux qui semblait m’envoûter depuis mon arrivée.

Un sentiment bien étrange…

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Il fallait être là, en face d’elle, pour comprendre pourquoi et ô combien cette femme représentait une telle source d’inspiration aux yeux du Seigneur Sith. Il avait beau chercher, prêter attention aux détails les plus infimes susceptibles d’assombrir quelque peu le tableau idyllique que sa présence, à elle seule, suffisait à faire oublier le grisâtre et la froideur de ce pont d’envol, là où le brouhaha des allées et venues des mécanos et des droïdes ne formaient plus qu’un vaste écho lointain résonnant sur ce décorum anodin, haut lieu du romantisme s’il en est. Mais non, a priori, rien ne semblait être en mesure d’égratigner cette véritable gravure de mode qui n’avait absolument rien à envier aux égéries des couturiers ou des parfumeurs de renom, bien au contraire. Bien sûr, la beauté esthétique à elle seule ne fait pas tout : l’apparence ne fait que témoigner du soin qu’une personne consent à y apporter. Et comme la nature fait souvent bien les choses, il arrive qu’elle sculpte d’un premier jet de véritables perles, dont la rareté rime avec une inhérente perfection… Nul doute qu’Eerhia Aiarohk en était une. D'emblée, la première chose qui frappe l’esprit tient dans la finesse de ses traits gracieux et emprunts d’une certaine distinction naturelle. Emblématique de ses origines, la fraicheur cristalline de sa peau était comme une ode à la pureté et à l’innocence, pied de nez des plus cocasses eu égard aux intentions peu louables qui animent sûrement une apprentie aux talents oratoires déjà si exercés. Couronnant tout le reste, il sentait à fleur de peau l’influence discrète qu’il exerçait sur elle, sauf qu’au demeurant, il savait peut-être mieux en jouer, la parant d’une indifférence feinte. Ils se séduisaient l’un l’autre, en silence, l’expérience faisant pencher la balance en sa faveur. Mais ce qui fascinait le plus Araya, au-delà de cette physionomie enivrante, tenait que, de son point de vue, cette femme avait toutes les cartes en main pour embraser une foule de destinées à même de lui ouvrir n’importe quelle porte, y compris celle dont elle ne rêvait pas encore. Sûr que la Main Noire avait su reconnaitre cela chez elle, s’empressant de la prendre sous son aile menaçante pour mieux la modeler à son image, présuma l’arkanien, vu que ce qu’il aurait essayé de faire…

Ce dernier la regarda s’éloigner, après qu’elle lui ait signalé qu’il serait de bon ton de ne pas trop s’attarder inutilement. Même si Darth Riakath ne s’attendait sûrement pas qu’Araya accoure vers elle à son coup de sifflet, ne pas le faire attendre indéfiniment semblait la meilleure chose à faire pour éviter de se mettre à dos l’une des éminences du Conseil Noir. Et d’ailleurs, qu’est-ce qu’elle pouvait bien lui vouloir ? Le fait qu’elle se soit emportée à son encontre ne pouvait constituer un précédent suffisamment important : elle n’avait fait qu’exposer son point de vue, même si un garde en avait payé le prix fort… Le genre d’accident si vite arrivé en présence de seigneurs Sith aux esprits passablement échauffés par des échanges houleux. Araya ne quitta pas Eerhia du regard, admirant sa silhouette élancée ondulant au rythme de son pas volontaire, s’éloignant pour arriver à hauteur d’un homme débarqué de la navette peu avant et venu à sa rencontre sur son ordre. Puis, revenant parée d’un sourire ravissant l’expression de son visage, elle céda à l’invitation lancée, conviant son ôte à un échange autrement plus privé que celui s’achevant, histoire de profiter du confort d’une cabine bien plus confortable que l’espace de vie étroit dont elle disposait dans sa navette.

« Ah oui ?! Je vois... » s'étonna-t-il, pris au dépourvu par la nouvelle, faisant aussitôt volte-face devant l’invité surprise. « Votre maitre doit s’entourer de secrets si peu avouables qu’il faut en passer par des mesures aussi radicales, si je comprends bien… » lâcha Noval, l’intonation de sa voix vibrant de contrariété. « Quels que soient les ordres auxquels vous devez vous conformer, j’aurai préféré que vous m’en parliez d’abord, au lieu d’aviser seule de la manière qui convient de faire les choses. Vous n’avez aucun compte à me rendre, et je n’en ai pas non plus auprès de Darth Riakath ! Et je compte bien qu’elle me dédommage de la disparition subite de ces officiers, dès que nous aurons atteint notre destination ! Comprenez-moi bien, je ne vous fait pas de reproches, mais à l’avenir, dites-vous bien que votre devoir ne vous permet pas de faire l’économie d’explications… » articula-t-il froidement, sans prendre le moindre gant, ni d’attendre de réponse de la part d’Eerhia, s’engouffrant dans le turbolift à proximité.

Le plus remarquable, c’est que même après une remontrance en règle, jamais Eerhia ne perdit une once de contenance, ni son port altier. Elle avait bien compris le message, point final, et était déjà sûrement passée à autre chose. Étonnant de voir ô combien la jeunesse peut parfois rimer, sans fausse note, avec l’esprit de rigueur et de discipline que l’on attend chez un Apprenti Sith, bien loin des rejetons se passionnant pour des futilités puériles. Impassible, l’arkanienne se tenant à ses côtés l’accompagna sans mot dire, jusqu’à se laisser aller à un commentaire, qui eut pour vertu de détendre soudainement l’atmosphère :

« Bien au contraire, vous avez très bien fait ! En fait, maintenant que vous m’y refaites penser, c’est grâce à vous que cette discussion a pu prendre une meilleure tournure… Même si j’ai cru un instant que vous aviez prévu de me distraire pour mieux me faire la peau avec l’aide de vos maitres ! » sourit-il en inclinant le visage de côté, présentant un profil bien plus avenant. « Croyez-moi, vous avez marqué des points en agissant de la sorte, et puis, je n’ai pas eu l’impression que vous jouiez tant que ça la comédie… Si ? » demanda-t-il, un sourcil interrogateur se rehaussant d’un trait alors qu’il se retourna vers elle pour mieux poursuivre : « Nous y sommes presque… Ces turbolifts sont d’une lenteur affligeante ! »

Débarquant sur le pont, Araya visa avec une légère moue de désapprobation les hommes semblables à celui avec lequel Eerhia s’était entretenu auparavant, se tenant prêt à passer à l’action, guettant chaque officier occupant leurs postes dans les fosses du pont de commandement, tous interloqués à force de n’obtenir aucune réponse à leurs questions, hormis de se faire dévisager des pieds à la tête, les rapaces sinistres auscultant tour à tour leurs futures victimes pour fondre sur eux, le moment venu, avec une rare efficacité, pensa Noval en remarquant les sabres qu’ils portaient à leur ceinturons. Qui étaient-ils, ceux-là ? La garde rapprochée de la Main Noire, spécialement détachée afin d’accompagner sa suivante ? Il ne manquerait pas de lui poser la question, en autre chose, maintenant qu'ils pénétraient dans la cabine personnel du commandant de bord… Enfin, de l'ex-commandant !
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Il me regardait, je le savais. Et nul-doute qu’il faisait cela sans la moindre retenue. Ainsi, bien qu’en façade il parvenait à ne rien laisser paraître de ses ressentiments, le voilà qui se trahissait finalement. Je n’avais pas vraiment d’expérience dans ces jeux de séduction à distance, avec tant de retenue et de discrétion. J’étais de nature bien plus directe étant donné que cela faisait, en général, partie intégrante d’un plan visant à amadouer l’adversaire –d’en profiter un peu, c’est naturel !- avant de lui ôter la vie. Mine de rien, je ne le quittais pas non plus du regard : son corps svelte et son teint d’albâtre camouflaient aisément son penchant pour l’Obscurité alors que ses cheveux d’ébènes venaient, à l’inverse, jurer avec la pigmentation de sa peau. Ce mélange, et ce visage, faisait de lui un séducteur né. Sur Arkania en tout cas. Peut-être n’en avait-il pas eu conscience auparavant. Pourtant, il était clair qu’Araya avait bien plus d’expérience dans ce domaine que moi. Il était neutre, presque indifférent. A l’inverse, j’étais perturbée. Mais pas assez pour perdre mes moyens. Je restais moi-même, celle que je cherchais depuis tant d’années à laisser paraître. C’était comme jouer un personnage qui, au fil des années, était venu s’ancrer pour devenir une partie intégrante de ma personnalité.

Du reste, je n’étais pas étonné de le voir réagir de la sorte à ma remarque. C’était somme toute prévisible et logique de le voir contrarié d’apprendre qu’il n’avait pas son mot à dire, lui, un Seigneur Sith qui ne devait pas se voir refuser grand-chose depuis des années. Pourtant, son ton plus vibrant, plus froid et plus sec ne me déstabilisa pas le moins du monde. A croire qu’à force d’entendre des gens vous parler sur ce ton à longueur de journées depuis des années, on devenait indifférent à leur désapprobation ou leurs avertissements. Ou bien était-ce parce que pour l’instant, j’étais en position de force. Bref, je savais tenir tête à un Seigneur Sith mais pas à ses avances… Bravo Eerhia, voilà un point faible bien malencontreux et qui pourrait te faire défaut à l’avenir !

- Si seulement vous saviez ! C’est effectivement le cas, Lord Araya. Et je doute fortement que vous souhaiteriez voir débarquer sur votre passerelle des hommes directement triés sur volet par Darth Riakath en personne et qui n’hésiteront pas à lui transmettre à la moindre once d’information à votre sujet ! répondais-je du tac-au-tac, sur un ton qui ne se voulait pas menaçant ni sec mais plutôt porteur de conseil. Un ton au final plutôt neutre, qui reflétait bien mes pensées sur le tas. « Et que cela vous plaise ou non, vous n’êtes pas, actuellement, réellement en position de protester. Il n’est pas question de vous menacer, ne vous méprenez pas. Disons que vous comprendrez ces décisions une fois que nous serons parvenus à destination. »

Peut-être n’attendait-il pas de réponse, mais il était presque de mon devoir d’en donner une, pour la forme. Bien évidemment que nous étions sur son navire et qu’il méritait de plus amples explications. Cependant, je ne pouvais pas les donner. Dathomir étant en territoire Républicain, si cela venait à se savoir alors les conséquences seraient catastrophiques.
C’est ainsi que nous avions pris le turbolift, et c’est de cette manière que j’avais laissé échapper mon appréhension quant à notre précédente rencontre. Intuitivement, c’était là une idée pour détendre l’atmosphère, une tentative pour nous ramener à ce petit jeu qui, il faut le dire, commençait réellement à me plaire. Paf, dans le mille ! D’un coup, l’attitude de l’Arkanien avait changé du tout au tout. Et m’appuyant contre la paroi de l’ascenseur, je souriais grandement en réponse à ses remarques. Effectivement, mes actions avaient permis la poursuite de la discussion. Et il est vrai que déjà, l’Arkanien m’avait tapé dans l’œil. Et ma réaction n’était clairement pas dénuée d’intérêts bien que ceux-ci furent sans rapport avec le sujet de la dîtes discussion ! Et laissant filer ma main le long de ma chevelure, pour la redresser comme il se doit, je répondais sur un ton quelque peu enjôleur, aguicheur…

-… Mmmh… Allons ! Cette idée ne m’avait pas du tout traversé l’esprit ! Et puis entre nous, qu’aurais-je pu faire face à un Seigneur de votre trempe, Lord. Après tout, vous avez survécu à la destruction de votre navire. Ce n’est pas rien… fis-je calmement, me redressant pour reprendre toute ma hauteur, campée sur les talons des longues bottes qui cintraient mes jambes.- « La comédie ? Oh, vous me décevez beaucoup Lord Araya ! Vous savez très bien ce qu’il en fut. »

Finalement, faisant fi de la remarque sur les turbolifts qui me fit sourire, nous débarquâmes sur le pont d’envol. Mes hommes, ou plutôt les hommes de Riakath étaient prêts. Dans quelques minutes, ils prendront les vies des membres de la passerelle et ma mission serait alors terminée. Voyant Noval guère enthousiasmé, je ne m’éternisais pas. Tout comme lui d’ailleurs. Nous bifurquâmes pour finalement pénétrer dans les appartements occupés par l’homme au teint d’albâtre. Je passais bien évidemment la première, question de galanterie. En d’autres circonstances, j’aurais aimablement refusé de par ma méfiance envers les inconnus. Mais Noval… c’était différent. M’écartant quelque peu, j’observais les « luxueux » appartements qui, au final, restaient plutôt sommaires. Si bien que je ne pus m’empêcher de faire une légère remarque, alors que je me tournais vers l’homme de la situation…

- Très coquet ! Je vois que le peintre a fait un effort, les murs sont toujours aussi grisonnants ! Bien, où en étions-nous, monseigneur ?


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Depuis qu’Eerhia Aiarohk avait débarqué presque à l’improviste à bord du Vigilant, elle et sa clique d’agents peu recommandables, il fallait bien reconnaitre que l’apprentie de la Main Noire n’avait pas eu la langue dans sa poche, et faisait preuve d’un esprit aussi alerte qu’opportuniste, se soustrayant habilement, comme si de rien n’était, aux tentatives d’intimidation de l’arkanien, bien qu’il n’ait pas encore épuisé ses réserves dans ce domaine. Il faut bien dire ce qui est : l’aménagement spartiate et la décoration quasi inexistante de la cabine privée du commandant faisait de ce lieu un espace de vie déprimant au possible, là-dessus, la remarque un tantinet sarcastique de l’arkanienne tomba fort à propos. Rien en ce lieu ne permettait de penser que quelqu’un y logeait régulièrement ici : aucun effet personnel, pas le moindre signe routinier de vie, même les meubles ne semblaient pas avoir été déplacés depuis des lustres. A croire que ces quartiers n’avaient jamais été habités, en somme. Même s’il n’aborda pas ce sujet avec l’Impératrice lors de leur dernière entrevue, le seigneur Sith espérait bien que la passation de pouvoir entre lui et son prédécesseur, à la tête du Clergé Sith, dès qu’elle aurait été officialisée, lui donnerait l’occasion d’allouer l’Interdictor à son service personnel. De là, il aurait le temps et le loisir d’apporter quelques changements à cet intérieur si quelconque, histoire d’aménager de façon confortable les lieux où il serait amené à séjourner, lors de ses futurs déplacements.

Ayant joué la carte de la froideur et de l’intransigeance face aux réprimandes qu’il lui fit au sujet du sort qui attendait les officiers de pont du Vigilant, l’espiègle apprentie donna à Noval un court aperçu de la manière qu’elle avait de flatter l’égo de son interlocuteur, en usant de son charme naturel. Elle voulait qu’il baisse se garde, qu’il se montre attentionné à son endroit, voire même le séduire, si ça se trouve, bref, autant d’incertitudes qui ne tarderaient pas à trouver une réponse claire, maintenant qu’ils partageaient une même intimité. S’approchant d’un compartiment de stockage fixé au mur, il en sortit une bouteille de vin à peine entamée dont il versa un peu du contenu rosée dans chaque verre, bien qu’il ignorait si Eerhia l’accompagnerait. Elle pourra au moins faire semblant de porter un toast à leur retrouvaille, même si les circonstances demeuraient trop mystérieuses pour s’en réjouir ouvertement. Cette question n’en finissait pas de tarauder sa curiosité : qu’est-ce qu’elle pouvait bien avoir à lui dire qui nécessite tant de précautions ? Avec le statut que lui conférait sa fonction, Darth Riakath aurait pu simplement convoquer Araya, ce dernier s’exécutant comme s’il eut s’agit de la Reine Noire en personne. Bien sûr, il ne fallait compter sur son apprentie pour vendre la mèche, chose qui lui sembla tellement évident qu’il balaya cette éventualité d’un revers de main. Il n’avait plus qu’à attendre d’en savoir plus, et d’arriver à destination, pour découvrir le fin mot de toute cette histoire… Se retournant vers Eerhia, il se rapprocha d’elle en la regardant fixement, puis lui tendit un verre, attendant de voir si une once de méfiance luirait dans son regard si envoutant.

« Eh bien, nous en étions à évoquer le fait qu’à l’avenir, lorsque Darth Riakath réclamera en urgence ma présence, elle devra trouver un moyen de le faire sans avoir à sacrifier du même coup les officiers de pont en charge de la bonne marche de ce vaisseau. Et rassurez-vous, je me ferai un plaisir de le lui signaler quand le moment sera venu » lâcha-t-il posément, avant de sentir le parfum du breuvage, bien trop jeune à son goût, et que ses lèvres consentirent à humecter. « Et pour rebondir sur votre remarque, permettez-moi de vous dire que je ne serai pas étonné que votre maitre ait déjà pris ses dispositions en ce sens, en plaçant sur ce navire plusieurs de ses agents, histoire d’être informé en temps réel de mes agissements. Vous savez, entre nous, l’Impératrice a du faire de même, vu qu’elle n’aurait sûrement pas consenti à me savoir aux commandes du Vigilant sans prendre ses précautions. La suspicion est monnaie courante chez les Sith, vous le savez bien, surtout par les temps qui courent… » dit-il avant que son attention ne soit attirée par la baie en transparacier en train de se voiler d’obscurité, signe qu’un saut en hyperespace était imminent.

« Je parle, je parle, mais et vous ?! Et si vous racontiez un peu comment vous êtes-vous retrouvé apprentie de la main Noire de l’Impératrice ? J’imagine que vous avez dû lui taper dans l’œil d’une manière ou d’une autre, non ? Non pas que je trouve cela particulièrement étonnant… Si elle n’avait pas eu la chance d’avoir déniché une perle rare la première, je m’en serai voulu de ne pas vous avoir choisi. La Force est vivace en vous, certes, mais il n’y a pas que ça… On sent le désir de marquer les esprits, de sortir du lot, de devenir l’égal de ceux que vous êtes amenés à côtoyer. Et je me rends compte que ce n’est pas de l’orgueil que je lis dans vos yeux, plutôt une ambition démesurée, un rêve de grandeur… » insinua-t-il, un regard hypnotique scrutant les prunelles noires de cette femme. Autant ne pas se voiler la face outre mesure, elle l’attirait, et il commençait à ressentir un désir poindre, celui de la connaitre de manière plus personnelle.
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Il fut nécessaire de faire preuve d’une certaine froideur et d’une bonne droiture d’esprit pour paraître intransigeante en public, sur les ordres de Darth Riakath. Je ne pouvais de toute manière rien révéler sur le pourquoi et le comment et il était tout simplement impensable que je laisse échapper le secret de notre destination. Nous allions continuer à voguer à travers le territoire Républicain, et cela jusqu’à Dathomir. Ce qu’il y découvrirait là-bas était certainement le secret qu’il fallait à tout prix éviter d’éventer. Si la République venait à savoir ce qui se tramait sur ce monde dont elle en a presque interdit l’accès au point de ne pas s’y risquer elle-même, alors les plans de Darth Riakath, et donc indirectement les miens, seraient plus que menacés. De ce fait, éliminer l’équipage de pont du navire était obligatoire. Il fallait des gens dignes de confiance et loyal à souhait pour autoriser les voyages entre Dathomir et l’extérieur. Toute personne qui ne respecterait pas ces critère serait voué à disparaître.

Mais à présent que nous étions seuls, en privé, je pouvais me relâcher et évacuer l’opprimante pression qui me cerclait depuis ma descente de la navette. Oh ? je n’allais pas non plus changer de comportement à la lumière d’une ampoule que l’on allume ou l’on éteint à l’aide d’un simple bouton poussoir ! Mais le fait est que je pouvais d’une certaine manière faire confiance à Noval Ortyss. Darth Riakath lui offrait une immense faveur, celle d’avoir l’opportunité de comprendre une partie de ses plans. Il était donc évident que je pouvais quitter cet air intransigeant et froid que j’arborais presque continuellement, et ce depuis que j’avais atterri sur Korriban. C’est pourquoi je ne refusais pas le verre que le bel Arkanien venait m’offrir avec tant de générosité. Et écoutant ses remarques et revendications, je ne pus m’empêcher d’exagérer une certaine indifférence sur le sujet. J’avais déjà été claire sur le pourquoi du comment, sur le fait qu’il n’avait pas le choix. C’était ç, ou je repartais seule faire un rapport désobligeant à son propos. Et personnellement, je ne pouvais pas accepter cette idée. C’était une raison de plus pour rester ferme sur le sujet. Laissant négligemment une de mes mains gantées glisser le long d’un des rares meubles de la pièce, je fixais avec indifférence les murs au teint grisonnant.

- Je n’ai pas à justifier mes actions ou celles de Darth Riakath devant vous, Lord Araya. Comprenez bien que c’était la seule option pour assurer, à vous comme à moi, de ne pas avoir à subir la désapprobation de la Main Noire. Il s’agissait de ses ordres. Je n’ai fait que les suivre et les mettre en application. Je pense au contraire que vous feriez mieux de ne pas aborder le sujet. Entre nous, ces homes sont remplaçables… répliquais-je calmement sur un ton lent et queque peu doucereux avant de venir porter le breuvage à mes lèvres. Ce n’est qu’à cet instant précis que je pivotais de nouveau vers l’Arkanien pour tenter d’apporter une conclusion à ce sujet. « Et l’idée n’est pas de savoir si oui ou non Darth Riakath ou Darth Ynnitach ont déjà placé des agents loyaux sur ce vaisseau, mais plutôt de déterminer dans quelle mesure votre navire est et sera infiltré. Le but étant de savoir, si révolte il y avait, si vous auriez toujours les rennes de votre navire ou non.

Je souriais en guise de conclusion, offrant un regard mystérieux à mon interlocuteur avant de venir à nouveau tremper mes lèvres dans le breuvage qu’il m’avait si agréablement servit. Et ce n’est que lorsque mon regard se riva dans le mien qu’il me fut impossible d’en réchapper. J’étais comme obnubilée par les courbes de son visage que je pensais même plus à m’en détacher. Et ses propos, flatteurs, avaient pour effet de m’enfoncer un peu plus au cœur de ses griffes.

- Oh, vous m’en voyiez agréablement flattée, Lord Araya ! Je ne pensais pas faire autant d’effet ! Mais je dois dire que vous avez en partie fait mouche. Je ne parlerais pas d’ambition aussi démesurée, vous savez… tout est quantifiable. Mais peut-on vraiment donner un nombre, une valeur à une chose dont l’importance est telle que le faire en perdrait tout son sens ? Mais je me perds ! En ce qui me concerne, je dirais que c’est une histoire assez… amusante et intrigante. Il est évident que je l’avais déjà choisi. Sinon je n’aurais été assister à son cours, sur Korriban. Quelle monde désolant, au passage ! Si l’on en oublie la puissance du lieu dans la Force, bien entendu. Bref, et je dirais que d’une certaine manière, elle avait déjà fait son choix me concernant avant même que l’on ne se croise. Mais les détails ne sont pas importants ! ET vous-même alors, que pouvez-vous me dire sur vous, Lord Araya ? expliquais-je, un sourire ravageur aux lèvres en réponse aux propos envoûtants et flatteurs de l’Arkanien.


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« Oh moi, vous savez… Il n’y a pas de quoi écrire de grandes épopées à mon sujet ! Je ne suis que l’un de ces illustres bouffons qui animent la ménagerie, aussi étrange que bigarrée, de l’Impératrice de Dromund Kaas. Que voulez-vous, ainsi va la vie ! Je me contente de graviter autour de la souveraine depuis quelques années, et je m’évertue à courber l’échine face à ses exigences, comme un bon petit soldat. Je suis ses ordres à la lettre, comme vous-même le faites vis-à-vis de votre maitre. A bien y réfléchir, nous avons plus de points communs qu’il n’y parait, vous et moi, si l’on met de côté la différence d’âge assez flagrante et l’expérience qui va avec… Pour la première, personne n’y peut rien, mais concernant la seconde… Je dirai que c’est le genre d’écart qui se comble assez vite, à mesure que vous vous accomplirez de plus en plus, et de mieux en mieux, dans l’ombre de la Main Noire, j’en suis sûr… » flagorna-t-il, ne quittant pas des yeux le regard un tantinet espiègle de l’agent de l’ombre de Darth Riakath, avant d’enchérir son propos.

« Si j’avais un petit conseil à vous donner, ma chère, je vous dirai de bien considérer pourquoi et envers qui vous serez amené à prêter allégeance, car c’est ce choix qui décidera de qui vous serez et de ce que vous ferez pour les années à venir… A part ça, que pourrai-je vous dire d’autre ? Non, je ne vois pas grand-chose à rajouter… Pour rebondir sur ce que vous disiez, je fais, moi aussi, partie de ceux qui sont remplaçables, comme la majorité d’entre nous, si je puis me permettre… » dit-il, un accent de fausse modestie tintant dans le son de sa voix, ne quittant pas du regard le liquide aux teintes rosées dont la quantité venait de diminuer à vue d’œil, à mesure que le Darth sifflait son verre tout en se confiant à l’apprentie Sith. « Vous me faites rire ! Mon navire ?! Dites plutôt que c’est le vôtre à l’heure qu’il est ! Et puis, je ne suis qu’un invité ici, je n’ai pas la charge de ces hommes, c’est juste que j’exècre le gachis… » lança-t-il, avant de se resservir une rasade de vin.

L’arkanien ne se lassait pas de la regarder minauder, elle et son visage finement sculpté, sous ses airs incorruptibles, sachant pertinemment que le seigneur Sith n’oserait pas la malmener, voire pire, dans la mesure où il aurait à répondre de ses actes face à Darth Riakath, procès qu’il préférait évidemment éviter pour le moment. Si le caractère de son maitre avait peu à peu déteint sur le sien, il y avait fort à parier que la Main Noire devait faire preuve d’une impartialité et d’une omnipotence à faire froid dans le dos. De toute évidence, le fait qu’elle réclame sa présence était la preuve qu’elle voulait qu’il participe à quelque chose, un projet, ou juste une esquisse d’ambition, mieux, une vision des choses qu’elle tenait à partager avec lui, dans le plus grand secret. Et qu’allait-il se passer en cas de refus, ou de désintérêt de la part de l’arkanien ? Allait-il devoir creuser sa propre tombe, histoire de préserver ad vitam aeternam la confidence qui lui aura été faite ? Un scénario parmi tant d’autres, bien sûr, néanmoins parfaitement envisageable… Le genre de délicate attention qui arrive dans leur monde, sans que personne ne s’offusque jamais de ce genre d’incident fâcheux.

De toute manière, il ne pouvait pas s’agir d’une simple rencontre dont le lieu devait être tenu confidentiel, sinon toute cette mascarade n’aurait eu aucun sens. La destination où le Vigilant se rendait en ce moment-même, c’était là l’épicentre du mystère que Eerhia Aiarohk se complut à taire alors qu’elle trempait dans la combine, profitant de la miette de pouvoir que son maitre lui avait conféré pour avoir l’impression qu’un supérieur de son ordre lui mange dans la main. Ah ! La quête d’un plus grand pouvoir, d’un savoir étreignant tous les autres ! Les Sith se ressemblent tous, tous sans exception ! Et l’arkanien ne s’excluait pas du lot, en pensant de la sorte ! Sauf qu’à cet instant, il sentait bien que son instinct de convoitise ne tarderait pas à le rapprocher de cette femme et de la tentation qui l’auréolait d’une beauté inspiratrice, dont les lèvres outrageusement rebondies et alléchantes à souhait incitaient au supplice charnel du plaisir des sens, affutés comme jamais. Il se rapprocha d’elle, de son visage, laissa ses yeux fixer les siens : jamais noirceur n’avait été si intense, si voluptueuse, brillant d’une étincelle invisible, celle du désir, hasarda-t-il à supposer… Mais que voulait-elle, vraiment ? Peut-être franchira-t-elle le pas, qu’importe, il le saura bientôt, à cette seconde précise s’écoulant, affligée d’une lenteur délicieuse, ou bien à la suivante… Là aussi, peu importe, puisque le temps se figea en une suite d’instants suspendus à leurs lèvres qu’un mince intervalle, se réduisant comme une peau de chagrin, séparait. La chaleur de leur souffle ne tarda pas à se confondre, et lui de se dire qu’un visage est semblable à la surface d’un monde que l’on a jamais fini ni d’explorer, ni de découvrir…
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J’étais à l’écoute de cet homme qui imposait de par sa carrure et sa prestance. Attentive qu’à demi, je ne pouvais m’empêcher de laisser mon regard glisser sur son corps : son visage, son torse, je ne pouvais m’empêcher de le lorgner alors que l’ambiance semblait changer depuis que nous allions de confidences en confidences nous concernant. Je lui avait expliqué de quelle manière j’étais arrivé à ce stade et lui, en retour, m’expliquait rapidement sa position actuelle. C’était fort intéressant, bien qu’il se contentait d’être superficiel dans le fond, expliquant des choses pourtant évidentes et qui n’étaient certainement pas entièrement conformes à la réalité. Mais qu’en avais-je à faire, qu’il soit vraiment loyal à Ynnitach ou non ? Au pire, il ferait partie de ceux qui s’en débarrasseront et qui mettrons quelqu’un d’autre à la place. Au mieux, tout restera à peu près tel qu’il est. Il était dangereux de s’aventurer dans les méandres du futur tant il était presque imprévisible. Mais le futur n’était pas exactement le sujet. Enfin, je ne pouvais ignorer les conseils d’Araya bien que j’étais encore à considérer les propos flatteurs qui précédaient. J’étais quelque peu surprise de le voir aussi peu manipulateur, ne cherchant pas à obtenir de moi les informations que je devais absolument masquer le temps d’arriver sur Dathomir. Au lieu de cela, il se montrait presque bienveillant. Mes charmes avaient-ils fait mouche ? Etait-ce donc réellement réciproque où était-ce là une apparition de mon subconscient ? Tant de questions sans réponses ! Je me contentais donc de laisser mon regard remonter alors que je vidais le verre que mon hôte m’avait si chaleureusement servit.

- Je vous remercie pour ces conseils forts avisés, Lord Araya ! Et tant de flatteries ! Devrais-je me méfier ? Qui sait, peut-être essayez-vous de me recruter à vos côtés ? dis-je enfin, laissant échapper un léger rire qui trahissait le fait que je ne croyais pas un mot en les paroles que je venais d’énoncer. Bien évidemment que je n’en pensais pas à un traitre mot ! Et puis de toute manière, je me sentais comme ensorcelée, envoutée, alors que je tendais mon verre pour qu’Araya le remplisse alors que je me préparais à reprendre pour tenter de mettre un terme à cette conversation à propos de ce petit massacre que je m’étais autorisée à commettre. « Oh, allons… Ne remettons pas cette histoire sur le plat, voulez-vous ? Personnellement, je dirais qu’actuellement, nous sommes tous les deux à la tête de ce navire, Lord.

Un autre sourire grandiose vînt égayer mon visage naturellement neutre et froid comme la surface d’Arkania. Le but était d’enterrer ce sujet définitivement. Après cette entrevue, il récupèrerait son navire sans le moindre problème. Bien que, comme il l’avait bien expliqué, ce n’était techniquement pas le sien. Mais à présent, je n’en avais cure. Tout comme cette mission que m’avait confié Riakath. Nous arriverions bientôt à destination, rien ne pourrait plus rien arriver à l’encontre de nos plans. Riakath rencontrerait Araya, elle lui expliquera ce qu’il se passe en ces lieux et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes, comme le diraient certains Jedi ! Je portais donc de nouveau le verre à mes lèvres, goutant une fois de plus au somptueux liquide qu’il contenait. Ce n’est qu’en relevant le regard que je le vis s’approcher lentement mais surement, comme un animal déterminé à atteindre sa proie, à aller au bout de ses pensées. Et moi, je me sentais attirée, le regard brillant d’une étincelle invisible alors que je ressentais l’ambiance actuelle au travers de mes sens, mais aussi de la Force. Le temps sembla se figer et la pièce tourner autour de moi. Mon regard, rivé dans celui d’Araya, fixait l’Arkanien dans ce décor en faux-mouvement. Je finissais par ressentir son souffle le chaud dans le creux de mon cou alors que nous n’étions à présent séparés par un intervalle des plus minces. Il n’y eut pas d’hésitation. Instinctivement, je venais fermer les yeux, profitant un instant de ce souffle le long de mon visage avant de finalement déposer mes lèvres contre les siennes, venant échanger un baiser imide au premier abord –je ne savais pas trop quoi penser de sa possible réaction après cela-, mais passionné dans sa globalité. Délicatement, je posais une main sur sa hanche avec tendresse, gardant l’autre en retrait, tenant le verre de vin au creux de mes doigts. Ecartant à peine mon visage du sien, je laissais échapper un sourire malicieux. « Mmmh... vous me surprenez, Lord… » susurrais-je doucement, étirant mon sourire avant de venir déposer mes lèvres pour un second baiser plus envoûtant.


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« J’allais vous dire la même chose… » s’ingénia à répondre Noval avec une pointe d’ironie en guise d’ultime répartie, si dérisoire fut-elle, face à la fougue délicieusement insolente d’Eerhia. Comme il ne détournait pas son regard de ses yeux perlés d’obscurs reflets – même s’il l’avait voulu, l’arkanien n’aurait pu commettre une telle faute de mauvais goût, eu égard à l’alchimie fragile de cet instant –, il laissa filer ces quelques mots sur le bord de ses lèvres demeurées entrouvertes, encore fébriles à la perspective de renouer l’union soyeuse et électrisante qu’Eerhia avait lentement rompu, écourtant cruellement ces secondes extatiques pendant lesquelles rien d’autre ne compta que l’attraction et le contact suaves de leurs bouches endiablées. Et ce fut à cette même tentation qu’elle et lui cédèrent à nouveau, bercés par une étreinte qui fit s’étreindre leurs corps raidis par l’exaltation du moment et rendre palpable l’attirance physique ressentie dès leur premier regard échangé, sur Dromund Kaas, à l’époque. Fallait-il voir dans ce baiser un avant-goût audacieux filant droit vers de brulants tropiques où ils pourraient laisser libre cours aux vertiges des sens, en se donnant entièrement l’un à l’autre ? Si jusque-là, ils n’avaient qu’entrebâiller la porte conduisant vers l’assouvissement de leurs appétits charnels propres à les consumer l’un l’autre, entremêlant leurs âmes et leurs corps, en revanche, la promesse secrète d’une complicité naissante venait d’être faite en silence, ou presque, si l’on oublie les gémissements de plaisir fugaces libérés par les deux amants, surtout lorsque Noval fit descendre ses baisers fougueux le long du cou de l’apprentie, qui n’eut d’autre choix que se lâcher son verre tenu du bout des doigts. Les voilà maintenant en bonne voie pour goûter pleinement à l’extase qui leur tendait les bras, si bien qu’une légère brise aurait suffi pour qu’ils se retrouvent allongés l’un sur l’autre, oubliant tout de l’Empire et de leurs ambitions inavoués…

Le fracas du verre brisé sur le sol incita l’arkanien à se débarrasser à son tour de la coupe translucide devenu encombrant, et ne tarda pas à envoyer valdinguer son verre pour mieux enlacer la silhouette d’Eerhia, laissant aller ses mains à des attouchements que la bienséance aurait jugé inopportuns ou cavaliers, s’attardant sur les formes de ses hanches qu’il épousa vigoureusement avant de caresser le creux de ses reins. Comme elle le laissait faire sans émettre la moindre objection face à cette passion qui semblait vouloir les dévorer de l’intérieur, il s’aventura davantage en l’entrainant vers un coin de la cabine où la couchette double leur tendait les bras. L’impétuosité de leurs baisers avait repris de plus belle, et à mesure que leur corps se frottait l’un à l’autre, Noval réalisa, un poil embarrassé, qu’il ne pouvait plus longtemps lui cacher ô combien l’excitation qu’il ressentait était tout sauf feinte. Sur le coup, l’apprentie fit montre d’un esprit d’initiative qui le surprit, lorsqu’elle lui sauta littéralement dessus, enlaçant sa taille avec ses jambes avant de le faire chavirer à l’horizontale, se retrouvant à califourchon sur lui, emprisonnant sa proie avant de planter son regard dans le sien, leur respiration saccadée accentuant l’impression qu’il venait de se livrer à un combat sans merci et à armes égales. Ils restèrent un moment comme ça, sans bouger, semblant s’épier l’un l’autre, à la recherche d’un signe susceptible de trahir un début d’intention, peut-être l’étincelle qui mettrait le feu aux poudres, qui sait… Lentement, Noval fit glissa ses mains contre les cuisses d’Eerhia, jusqu’à s’emparer de son sabre, les siens suivant juste après, puis les fit sagement léviter jusqu’à une console, à proximité du lit. Légèrement divertie par la scène, l’apprentie les suivit du regard un instant, faute d’inattention qu’elle paya le prix fort, lui valant de se retrouver à son tour sur le dos : sans sourciller, l’arkanien venait de se redresser d’une traite avant de faire pivoter la belle de manière à être sur elle, même si ses jambes continuaient de se croiser et de décroiser entre ses hanches, s’amusant à imprimer un léger mouvement de va-et-vient parfaitement suggestif. Lui n’en pouvait plus de ce petit jeu, et d’un regard autoritaire en direction du panneau de commande, fit baisser l’intensité lumineuse de la cabine, qui baigna dans une relative pénombre l’instant d’après.
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Je laissais nos lèvres se séparer à nouveau, laissant mes pensées dériver dans les abysses du désir. Je repensais à la première fois où je l’avais vu, sur Dromund Kaas, l’instant où il m’avait regardé pour la première fois, le clin d’œil amusé qu’il m’avait lancé dans les couloirs. Et cela sans parler de notre scène devant la Dame Noire et sa consœur. Je pensais également à la suite, au fait que notre petit jeu actuel déboucherait sans doute vers l’assouvissement de nos soudains appétits charnels, notre volonté de nous connaître plus intimement. Mais au fond, une complicité que j’avais vu poindre sur Dromund Kaas semblait finalement s’installer entre nos deux êtres. Finalement, je le laissais explorer discrètement et fugacement. J’inclinais la tête, yeux clos, alors qu’il venait me surprendre, ses lèvres atterrissant avec fougue le long de mon cou. Surprise, mes doigts glissèrent le long du verre, ce dernier chutant pour atterrir sur le sol avec le fracas du verre brisé. Mes mains glissèrent le long de son dos, pour atterrir sur ses hanches alors que mon regard brillant, lui, revenait se figer dans le sien au cœur d’une animation presque suspendue, un sourire égayant ce visage au teint d’albâtre ayant bien trop souvent affiché un air morbide qui en disait long sur mes arrières pensées perpétuelles.

Aguicheuse, je le laissais nous guider tous les deux vers le lit deux places, savourant notre contact, cette proximité que j’appréciais et que je ne voulais désormais quitter pour rien au monde. Je me sentais presque en sécurité, ainsi lovée contre lui, échangeant de fougueux baisers. Ce n’est que lorsque nous arrivâmes à proximité de notre destination que je passais à l’action, sortant de cette passivité lancinante. Je laissais une jambe glisser derrière les siennes pour rapidement finir accrochée, le forçant à pivoter et à chuter sur le dos. Je le regardais avec un sourire amusée, assez fière d’avoir pu le surprendre aussi facilement. Comme quoi, lui tout moi avions abaissé notre garde. Je laissais même échapper un léger rire à cette pensée fugace alors que nos regards n’avaient toujours pas cessé de se regarder. Mes mains sur son torse, j’appuyais cette position impériale que j’avais sur lui, alors que je le voyais retirer nos armes de morts. Ce fut à cet instant, lorsque mon regard avait suivi nos armes jusqu’à leur atterrissage sur le coin d’une console, que je fus promptement détrôné par mon amant.

C’est ainsi que je le voyais prendre ma place, jouant délibérément de mes jambes pour l’inciter à aller plus loin, à franchir la ligne de non-retour qui nous séparait d’un plaisir et d’une envie satisfaite à souhait. Un sourire entendu vînt appuyer ce léger mouvement de va-et-vient, mes mains glissant sur son torse avec tendresse, s’attardant sur les agrafes de sa tenue, les retirant avec une lenteur calculée, indiquant très clairement la volonté de passer à un stade supérieur de notre échange actuel, me redressant soudainement pour venir échanger un long et intense baiser passionné avec cet être au teint d’albâtre tandis qu’une de mes mains quittait son torse pour venir glisser sur celle de l’Arkanien pour l’inviter à lui rendre la pareille.


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Avec une indolence outrancière, le temps reprit lentement ses droits sur les existences lascives des tourtereaux stellaires, incitant les amants à relâcher les rênes endiablés de la chevauchée tumultueuse à laquelle ils s’étaient emportés tels des éclaireurs partis à découvert en territoire conquis, avides d'explorer les contrées inconnues que recélaient leurs silhouettes dont ils avaient secrètement dressé une cartographie mentale du bout des doigts, laissant libre cours à leur imagination débridée. Sans jamais céder à la facilité de manières cavalières, ils eurent tôt fait d’arpenter ces régions inexplorées en tous sens et d’une extrémité à l'autre, passant de vallons en plaines à l'immaculée blancheur qui s’offrirent à leurs regards où miroitait le désir de se dévoiler, de s’abandonner aussi. De fil en aiguille, lui s’attarda sur des ilots aux courbes arrondies frissonnant d’une fébrilité sensuelle tandis qu’elle vit s’ériger à vue d’œil une drôle de vigie se tenant fièrement à l'arrière-garde. Sous l’effet enivrant de leur respiration peu à peu haletante, l’âtre de la tentation, déjà fumant, s’embrasa d’un seul coup et laissa la part belle à une cavalcade aussi effrénée qu’impétueuse, leurs étreintes saccadées marquant au fer rouge des corps virtuoses devenus les réceptacles enflammés de sensibilités enchainées l'une à l'autre.

Si on le leur avait demandé, sans doute qu’ils auraient été incapables d’apprécier à sa juste mesure la durée de cette escapade charnelle, mais surtout répondu qu’ils n’en avaient rien à fiche. Même les yeux mi-clos, lourds de fatigue, à deux doigts de chavirer dans l’inconscience salvatrice du sommeil, ils ne cessaient de s’épier l’un l’autre, comme si ces complices se refusaient à baisser la garde, s’adonnant à une lutte intrigante, en silence cette fois-ci, pour savoir lequel s’endormirait le premier. Autrement dit, qui serait à la merci de l’autre. Entortillés dans un drap froissé recouvrant en partie la nudité de leurs silhouettes, enlacés l’un contre l’autre, on aurait juré que la fièvre endiablée qui les étreignit corps et âme s’était envolée vers d’autres cieux. Et lui de fermer les yeux pour mieux se souvenir, maintenant que seul le calme régnait en maitre et qu’il savourait le parfum ambré de la chevelure anthracite courant le long du cou d’Eerhia, de la dernière fois où il avait laissé libre cours à ce genre d’appétit. Woostri, c’était sur Woostri, à l’occasion d’une rencontre arrangée avec un diplomate féru de génétique à ses heures perdues. Noval s’était laissé tenter à la frivolité en s’entourant d’une très séduisante Ropagu dont le nom lui échappa complètement. C’est sur ce souvenir qu’il déclara forfait, avant de s’endormir à poings fermés. A charge de revanche !

Se réveillant en sursaut comme à son habitude, il vit qu’Eerhia l’avait devancé d’une bonne longueur en se rhabillant, affairée à pianoter sur une console holonet avant de lui adresser un sourire en coin en inclinant sa tête de côté. Déambulant jusqu’à la capsule de bain ridiculement étroite, l’arkanien se rafraichit avant d’aller ramasser ses vêtements qu’il enfila machinalement, la faim au ventre. Il n’y avait plus à espérer que Darth Riakath aura eu la bienveillance d’organiser un p’tit frichti, au pire il se contenterait de grignoter quelque chose sur le pouce. Un bip résonna, que l’arkanienne coupa net en manipulant son communicateur. D’un pas félin, elle s’avança, une lueur espiègle dans le regard :


« C’est le signal, nous arrivons à destination… J’espère que le voyage ne fut pas trop déplaisant, Lord Araya... » dit-elle du bord des lèvres en passant un doigt évocateur sur les siennes.

« Bien au contraire, je n’ai pas vu le temps passé… Sûrement que je devais être épuisé après cette mission sur Ossus, quoi d’autre sinon… » répliqua-t-il sur un air tout aussi taquin. Un ultime baiser ponctua le jeu des comédiens en herbe, avant de reprendre la contenance et la droiture qui était la leur en temps normal, quittant les lieux pour rejoindre le pont d’envol. Noval allait enfin savoir le fin mot de toute cette mascarade au début parfaitement inattendu et à la suite des plus exquises, fut-il besoin de le préciser.
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Trayus... Ma nouvelle Trayus était comme ce qu'avait pu être l'ancienne du temps de la guerre civile. Certes il y avait encore des travaux à terminer, une aile à construire, mais déjà nous formions des troupes ici. Troupes qui rejoindraient soit les rebelles, m'offrant un regard toujours sur eux, soit les renseignements de l'Empire.

Ce merveilleux établissement brisait les esprits, pour les entrainer à nouveau. Les bêtes des tempêtes de Malachor étaient remplacées par les Rancors locaux, et enfin ces troupes ressemblaient à quelque chose. Bientôt, tous mes desseins pourraient prendre forme. Bientôt, l'Impératrice serait fière de moi, à nouveau.

Mais il restait une épine, une gêne dans mon esprit. Un être à la réputation suffisamment forte pour me déranger. Et cette personne n'était autre que le Cardinal Noir : Darth Jughal. Il était impératif que ce gêneur, ce comploteur, cet idiot, disparaisse de mon champ de vision. Et il y a peu, Ynnitach m'avait fait le plaisir de me présenter cet Arkanien : Araya. Le lord semblait le candidat parfait à la reprise du rôle de Jughal. Mais était-ce réellement une bonne chose ? Pouvais-je avoir confiance en lui ? Devais-je le voir comme le seigneur Ladium ? Ou serait-il un opportuniste comme cet ancien Jedi Maitre des Forges ?

L'avenir me le dirait, et un avenir proche. Trayus, ou même Dathomir, était parfaite pour connaitre ce genre de chose. C'est pour ça que je l'avais fait demander, et que j'avais envoyé Eerhia le chercher. Eerhia... Était-ce un bon choix ? Ce qui se dégageait d'elle quand elle entendait le nom du Lord était troublant. Cela semblait me rappeler ce que je pouvais, à une époque, ressentir pour mon Maitre, et si tel était le cas, alors c'est qu'elle progressait. Mais il me faudrait -je supposais- me montrer méfiante à ce sujet. Il n'y avait rien de pire que la trahison, et l'Arkanienne en aurait la leçon bientôt.

-"Dame. Votre Apprentie est entrée dans le système."

-"Je le sais sergent ..."

L'homme hésita un instant, avant de s'en retourner, quittant la pièce. Il le savait, j'aurais pu être plus "brutale" avec lui, mais ce n'était aujourd'hui pas mon objectif. Que du contraire ! De ma position derrière cette vitre, je sentais Dathomir s'agiter. Était-ce l'approche du Lord qui était la cause de ce phénomène ? Possible. Mais chose étant que son approche, autant que celle de ma chère Apprentie, je le ressentais depuis leur entrée dans la périphérie de Dathomir.

-"Sarîn'tar... Ta faim sera bientôt apaisée."

Sur ces mots, je quittais ma contemplation pour me rendre au poste d'arrimage de la navette. Quelle Hôte serais-je si je n'étais pas présente à leur arrivée ?
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Le souvenir de cette nuit ne serait jamais oublié. Je me souvenais encore de ses caresses sur ma peau au teint albâtre, de nos corps lovés l'un contre l'autre. Je laissais remonter les souvenirs des ébats de cette nuit hors du temps, où seul le plaisir charnel, de notre proximité et de notre attirance mutuelle, comptait. Je laissais l'eau de la douche couler le long des formes de mon corps sans pouvoir retirer le visage de Noval de mon esprit. Il était là, ancré, et rien ne semblait pouvoir l'éclipser. Lorsque vînt finalement le moment où je sortais de la salle d'eau, je reprenais mes esprits, glissant hors de la pièce pour me vêtir, enfilant calmement les différentes couches de vêtements. Enfin, la console de la pièce s'illumina, et je pris la communication entrante. J'avais volontairement décalé la conversation pour éviter que notre relation de la veille ne se sache. Je pivotais alors pour découvrir un Noval sur le point de sortir du lit. Le laissant à son tour se rendre à la douche, je préparais ses affaires, l'attendant de pied ferme. Le signal du pont me parvint enfin. Je ne décrochais pas, comprenant sa signification, et je m'avançais alors vers ce cher Noval qui me bouleversait tant...

"- C'est le signal, nous arrivons à destination... J'espère que le voyage ne fut pas trop déplaisant, Lord Araya..." lançais-je sensuellement du bout des lèvres, laissant flotter avec délicatesse mon index sur les siennes.

Cette proximité vivifiante et je prenais à ce jour-là pleine mesure du pourquoi Darth Riakath appréciait tant ce genre chose et même tous les plaisirs en général, qu'ils soient Sith ou non. Je laissais nos corps se rapprocher à l'extrême alors que nous venions nous retrouver une dernière fois le temps d'un ultime baiser. Je me détachais alors, venant vérifier une nouvelle fois devant le long miroir que rien au monde ne pourrait venir trahir ce qui c'était passé cette nuit. Oh, je me doutais que Riakath finirait par le savoir. Elle avait cette fâcheuse tendance à venir sonder mon esprit dès qu'elle en avait l'occasion. Pensait-elle vraiment, étant donné ce qu'elle représente tant pour moi que pour les Sith, que je pourrais la trahir ? Elle se trompait, c'était une évidence. Mais la confiance est un mot presque inconnu par chez nous. Nous ne tardâmes pas à quitter la pièce, nous replongeant dans nos rôles respectifs. Je prenais cet air de froideur et de mort qui balayait le passage autour de moi. Mon regard ne vint même pas s'abattre sur un des gardes qui se redressement en nous voyant les dépasser, ni même sur les pilotes de la navette qui allait nous amener à la surface. Je faisais signe aux gardes assignés par Riakath de venir avec nous, mais de bien vouloir ne pas venir se mêler de nos affaires. Malléables, ils obéissent. Mais je savais que mon autorité à leur égard était bien plus restreinte que celle que pouvait posséder ma Maîtresse. Et si conflit d'intérêt il y avait, je serais résolument la perdante. Ce n'est qu'une fois la navette lancée que je venais m'asseoir en face de Noval, évitant tor sobre indiscret. J'étais dans mon rôle. Il était temps de lui expliquer, sans entrer dans les détails, le pourquoi de ce rendez-vous.

"- Le pourquoi de cette visite s'inscrit dans la continuité de votre entrée avec Darth Riakath et Darth Ynnitach. Bien que cette dernière semble vous accorder beaucoup de crédits au point de vous fournir un bâtiment, Darth Riakath tient à s'assurer que vous êtes bien ce que vous prétendez être." Je soupirais, reprenant à nouveau ce ton entremêlant considéré et droiture dans une parole qui se voulait directe et sincère. Pas le moindre artifice, ni même secret. Je lui disais ce que je savais, ou du moins, ce que je pouvais lui transmettre. Je décroissant et recroiser mes jambes, avant de reprendre: "Sachez que Darth Riakath a beaucoup d'espoir à votre égard. Et les plans qu'elle a en tête sont nombreux. Il reste à espérer qu'ils sont en adéquation avec les vôtres."

Je le regardais, attentive à la moindres ses réactions. Je me plais au rôle qui était le miens, me devant de chercher la moindre expression du langage, qu'il soit verbal, para-verbal ou corporel. Bientôt, la navette toucha le sol de la plate-forme d'atterrissage. Je sentais d'ors-et-déjà sa présence au dehors. Elle était attentive. Je me vais, invitant Noval affaire de même. Alors que la rampe s'agissait, je laissais passer une partie des gardes avant de faire signe à l'Arkanien de me suivre. Les talons claquant, je finissais par atteindre le sol de la plate-forme et m'avançait vers ma Maîtresse avant de me décaler sur le côté, les invitant ainsi indirectement à converser. Je prenais alors une dernière fois la parole, mon regard glissant vers Riakath. Le savait-elle déjà ?

"- Excellence..."

Une dernière invitation, signe que je m'éclipsait en partie à partir de maintenant, je contentant d'être à disposition si nécessaire, toujours disponible.


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D’habitude, le pont de commandement d’un croiseur de cette importance grouille d’activités et d’un léger brouhaha rythmé par les allers et venues des officiers supérieurs communiquant leurs opinions et leurs impressions sur les événements plus ou moins routiniers de la vie à bord, illustrant par-là la complicité latente des personnels assignés à telle ou telle fosse. Quand Noval sortit de la cabine laissée à son usage par le commandant, le silence de mort qui régnait sur la passerelle l’interpella aussitôt, et il balaya les parages d’un regard sombre pour se rendre compte que seule la troupe de sbires venue avec Eerhia commençait de se rassembler, certains le dévisageant froidement, d’autres affichant des sourires en coin, jouant du coude entre eux. Parmi ceux-là, une poignée arboraient bêtement sur leurs tenues quelques insignes militaires sûrement dérobés aux cadavres encore chauds laissés dans le sillage de leurs sabres. Et il n’en fallut pas plus à Noval pour décider qu'ils devraient payer chèrement cet affront. L’arkanien fit quelques pas pour accompagner l’apprentie Sith jusqu’à l’entrée, avant de lui murmurer :

« Je vous rejoins sur le pont d’envol, je n’en ai pas pour longtemps » lui confia-t-il au creux de l'oreille, puis verrouilla derechef l’accès de l’intérieur.

Tandis qu’il fermait les yeux en prenant une longue inspiration, il se concentra avant de se retourner vers le troupeau de Déchus, si imbus d’eux-mêmes, et claqua dans ses mains comme s’il applaudissait les pantins qui n'allaient pas tarder à subir son courroux. Lorsqu’il rouvrit les yeux, trois d’entre eux attaquèrent leurs compères dont ils ne firent qu’une bouchée, avant de se retrouver à combattre les uns contre les autres. Une salve d’éclairs plus tard, ils n’étaient plus que deux que le seigneur Sith prit un malin plaisir à décapiter propre et net en quelques passes d’armes. Les soldats restés en faction se regardèrent tour à tour, avant d’entrer le code de sécurité, libérant l’accès vers le turbolift.
« Nettoyez-moi ça ! Et que les officiers de réserve ne reprennent du service qu’à mon ordre ! » martela-t-il aux gardes, avant de rejoindre le pont d’envol où la navette n’attendait plus que son arrivée pour décoller.

Eerhia ne tarda pas à le prendre en quatre yeux pour l’informer du contexte et des attentes de son maitre le concernant. A vrai dire, il ne l’écouta que d’une oreille distraite, non pas qu’il n’était pas intéressé par ce qu’elle avait à lui dire, mais plutôt parce que les éléments qu’elle mentionna ne l’aida pas vraiment à y avoir plus clair. D’un ton désinvolte, il lui répondit du tac au tac :


« Pendant que j’y pense, en parlant de plan, nous pourrions peut-être nous enfuir quelque part, un de ces jours, histoire de nous accorder un peu de temps libre, qu’en penses-tu ? Il parait que Woostri vaut le coup de s’y attarder ! » dit-il prestement, tandis qu'elle lui fit signe de baisser d'un ton en passant un doigt sur ses lèvres amusées. Peu après, les traits du visage de l'arkanien s’assombrirent d’un seul coup.

« Je ne sais pas si c’est le fait d’approcher de notre destination finale, mais je me sens un peu soupe-au-lait soudainement… » confia-t-il à Eerhia à voix basse, reprenant de plus belle :

« J’imagine que je devrais me sentir flatté, honoré même ! Retenir l’attention de la Main Noire en personne, tout un programme ! En revanche, je ne sais pas vous, mais moi, j’ai une méfiance quasi innée pour les gens qui concoctent des plans. En général, ceux qui agissent de la sorte ne font que planifier méthodiquement leur propre chute, et ils ne s’en rendent compte que trop tardivement. Ils ont la témérité de croire que tout se passera comme ils l’ont prévu, sans penser au pire. Mais le pire peut toujours arriver, quoi qu’on fasse pour s’en prémunir. Le pire, c’est un peu comme la mort, c’est toujours un rendez-vous manqué. Qu’elle se fasse attendre ou pas, on n’y pense sans cesse, en proie à d’intarissables tourments. Lorsqu’elle s’est donnée en spectacle, il n’y a plus qu’à contempler ce qu’elle a laissé derrière elle, sans trop savoir quoi en penser ou en dire. Et il n’y a rien à faire pour aller contre ça » lâcha-t-il dans un soupir, comme s'il regardait un rêve éveillé défilé sous ses yeux.

Le vol jusqu’à la surface de la mystérieuse planète ne dura pas plus de quelques minutes. La navette se posa, et dès qu’ils eurent posé le pied à l’extérieur, ils avancèrent en direction de Darth Riakath qui les attendait non loin, prête à les recevoir. Eerhia s’écarta d’un pas après avoir salué son maitre avec le respect qu’il se doit, laissant l’invité faire de même… Ou presque :


« Salutations, Dame Riakath » dit-il en inclinant le buste imperceptiblement. « Alors ! Et si vous commenciez par me dire ce qui me vaut le plaisir de cette invitation, si ce n’est pas trop abuser… »
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Devais-je m'étonner devant la réussite de mon apprentie à m'amener cet Arkanien ? Ou devais)je m'en inquiéter ? Mon œil se plissant à sa descente du vaisseau, inquisiteur, la scruta pour trouver la réponse à cette question. Mais sa démarche fut anodine, classique, et comme toujours, la belle ne me faisait pas défaut.

Pour autant, une impression s'immisça en moi. Qui venait à la fois de ma vassale, mais aussi de mon invité ? Qu'avait-elle fait ? Pourquoi est ce que j'en venais à ressentir pareil frisson ? Un sourire se dessina sur mon visage. L'avait-elle donc conquis ? Ou n'était-ce que le fruit de mon imagination ? Et si c'était le cas, que mon apprentie se serait servie ainsi à des plaisirs, quels impacts cela aurait-elle sur elle ? Envisagerait-elle de me trahir pour lui ?

Mon fort intérieur exultait de rire à cette idée. Mais la réponse à ces questions viendraient plus tard, beaucoup plus tard. Quand le moment d'un débriefing serait venu. Et alors, ma volonté trancherait avec la vérité des révélations qui me seraient données d'entendre. Pour l'heure, une toute autre personne se tenait devant moi : le Lord Araya.

-"Ce serait fort peu judicieux..."

Cette phrase venait en réponse à sa question. Et pour cause, s'il avait été dans mes projets que le Lord soit au courant de cela dans un endroit aussi banal qu'un hangar à navettes, avec toutes les oreilles indiscrètes qui pouvaient y trainer, je ne l'aurais même pas fait venir. Je me serais contenté de lui envoyer Eerhia, avec une missive ou un simple message oral que mon apprentie si dévouée se serait chargé de lui transmettre.

-"Vous n'avez qu'à voir cette venue sur ce monde comme une preuve de confiance à votre égard. Après tout, si ce n'est ma sœur, même le Conseil Noir ignore tout de cet endroit."

Confiance ? Était-ce le bon mot, sachant qu'une finalité possible pour l'Arkanien était "repas pour Sarlaac" ? Peut-être pas, mais c'était celui qu'il préfèrerait surement entendre en cette heure. Car après tout, j'étais ce que j'étais : une Main de l'Impératrice, agissant dans l'ombre et profitant de celle-ci. Reculant d'un pas, je me retournais alors et congédier les gardes, ne gardant à ma suite que ce duo d'Arkanien arrivant à peine.

-"Bienvenue sur MA Trayus, Cardinal Noir. Oui, Cardinal, car ici, pour moi, vous l'êtes déjà. Et pour les personnes qui sont en ces lieux, c'est votre visage que le titre engendre dans leurs esprits."

Trayus. Le nom rappelait l'ancien centre d'entrainement qui était présent sur Malachor V à l'époque de Revan et de son Empire naissant. Et j'avais choisis ce nom en connaissant cet état de fait, car jusqu'au choix du lieu montrait mon regret de ne pouvoir investir ce lieu presque sacré à mes yeux. J'étais pour ça née à la mauvaise époque, mais rien ne m'empêchait de le recréer, sur ce monde aux attraits semblables à Malachor.

-"Croyez-le ou non, il m'est utile que vous en ayez connaissance. Ce lieu, ce fief que j'établis sur cette planète inhospitalière, me semble le meilleur endroit pour entreprendre mes projets quant à la tournure des évènements. Quant à l'aura de la planète, elle masque nos agissements au reste de la Galaxie."

C'était le lieu parfait en effet à mes yeux. Mais en débattre plus n'était pas une priorité à mon sens. M'arrêtant, je me retournais et déclarait :

-"Vos quartiers pour l'heure. Ils ont été préparés avec soin, mais si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas. Cependant, je vous conseille le repos. La véritable raison de votre présence ici, nous en discuterons demain. Et connaissant ce monde comme je le connais, vous reposer ne sera pas superflu."
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A l’écoute du programme des festivités déclamé par la Main Noire, un silence amusé pointa sur les lèvres d’Araya par le biais d’un sourire pincé. Force est de constater que les mots et le ton employé pour les dire auraient très bien pu sortir de la bouche même de l’Impératrice, ces derniers masquant tout juste une succession de commandements auxquels il valait mieux obéir à la lettre, sous peine de déplaire, voire même contrarier l’instigatrice de cette rencontre. Allez savoir, peut-être s’agissait-il là d’une inclination naturelle du caractère propre aux gens fréquentant de près les arcanes du pouvoir suprême en tant que membres émérites composant la cour de Darth Ynnitach, ses intimes, heureux élus que voilà. Une explication comme une autre, expliquant cette tendance à vouloir tout orchestrer par avance pour ne laisser aucune place aux imprévus de toute sorte. Seulement, et présentement, l’arkanien n’était absolument pas disposé à accepter les clauses énoncées par Darth Riakath, et c’est avec une parfaite neutralité dans la voix qu’il le lui fit savoir, sans le moindre signe d’agacement. Un peu de tenue ne fait jamais de mal, surtout quand on sait le tempérament un brin emporté de celle qui lui faisait face :

« Confiance, rien que ça ?! » lança-t-il en esquissant un sourire, avant de rouler des yeux en les levant au ciel de dédain. « Laissez-moi rire ! Est-ce que ce mot possède le moindre sens pour des personnes de notre espèce, sérieusement ?! Vous savez bien que non, tout comme il n’existe aucun motif viable pour m’accorder le moindre crédit. Nous ne nous connaissons pas, par conséquent, vous n’avez pas la moindre raison de vous fier à moi, pas plus que je ne me fie à vous, pour l’heure. Peut-être que les choses changeront après cette entrevue, après tout, pourquoi m’auriez-vous convié jusqu’ici, si vous n’aviez pas l’idée de mieux me cerner… Alors, trêve de politesses, et passons aux choses sérieuses ! » lâcha-t-il en croisant les mains dans le dos, inclinant la tête de côté comme une demoiselle fébrile face à son premier rendez-vous galant.

« J’apprécie votre dévouement à mon égard, vraiment, mais en ce qui me concerne, je me sens en pleine forme ! J’ai eu tout le loisir de me reposer quelques heures, et hormis quelques blessures en voie de guérison, je me porte à merveille ! » lança-t-il comme s’il récitait un couplet préalablement appris par cœur, et de continuer sur sa lancée, jetant des coups d’œil autour de lui sans parvenir à distinguer le moindre détail lui mettant la puce à l’oreille sur ce qui l’attendait. « J’aimerais revenir sur vos propos concernant le titre de Cardinal Noir dont vous m’affublez si prestement. Désolé, mais le fait est que je ne sais absolument pas de quoi vous voulez parler ! » laissa-t-il échapper d’une traite tout en haussant des épaules. « Vous m’annoncez ça comme ça, tout de go, alors que je ne pense pas avoir été officiellement nommé à ce poste, et je doute que vous en ayez le pouvoir… Peu importe, de toute manière, vu que je ne sais absolument pas de quoi il en retourne ! Cardinal, vicaire ou même pape, c’est du pareil au même pour moi, cela ne signifie rien de concret ! » indiqua-t-il, fronçant les sourcils, visiblement agacé de de voir avouer cette lacune de taille.

« Je pense qu’il est grand temps que vous m’exposiez les raisons qui vous ont motivé à me faire venir jusqu’ici. Non pas que je ne suis pas sensible à l’attention qui est la vôtre, mais j’aimerais entrer dans la vif du sujet sans perdre de temps. Je vous rassure de suite, je ne saurai dire sur quelle planète je me trouve, si là est votre préoccupation majeure. Et je ne vous en tiendrai absolument pas rigueur, si vous décidiez de ne pas révéler cette information. Bien au contraire, je comprendrai parfaitement : après tout, nous avons tous nos jardins secrets qu’il faut préserver coûte que coûte des regards extérieurs… Maintenant, si jamais vous avez des affaires urgentes à régler avant de me faire faire le tour du propriétaire, libre à vous de vous en occuper, je peux bien patienter, maintenant que vous avez éveillé ma curiosité, je ne risque pas de m’éclipser dès que vous aurez le dos tourné… A vous de voir, Dame Riakath, je m’en voudrai de vous forcer la main dans un sens ou dans l’autre. »
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