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Le retour à bord du Royal Express se passa sans encombre, le plus tranquillement du monde. Noval n’avait pas eu à attendre qu’une navette assurant la liaison entre les astroports de Coruscant et le paquebot de luxe soit disponible, n’ayant que l’embarras du choix. Même si le pilote n’eut pas l’air spécialement enchanté de devoir se coltiner un trajet pour satisfaire le sacrosaint confort d’un seul touriste, il n’avait d’autre choix que celui de s’exécuter sagement, ce que l’homme fit avec un timide sourire en prime. En passant, l’arkanien soupira en se faisant la réflexion qu’il était grand temps pour lui de surmonter cette obsession ridicule des voyages spatiaux… Ou tout du moins, avoir un pilote et un vaisseau personnel attitré, tous deux dignes de ce nom ! Non pas qu’il n’appréciait pas se faire conduire, mais le fait de devoir en arriver là de peur de se retrouver à nouveau dans un cockpit… A la rigueur, il pourrait faire office de copilote, et laisser le manche à un véritable professionnel. Pourtant, il ne se jugeait pas maladroit aux commandes, mais le fait de finir dans un cercueil de métal une fois suffit bien pour ne pas vouloir commencer l’expérience, si enrichissante soit-elle ! Sans le vouloir, il était devenu le porte-étendard officiel d’une mégacorporation biomédicale à la pointe des prothèses cybernétiques, et il en était une preuve vivante ! Quelle ironie tout de même ! Pour reparler de cette histoire de vaisseau, depuis le temps qu’il avait lancé cette affaire, il n’avait toujours pas eu de retour concret quant au prototype développé en douce par la Rendili Stardrive, malencontreusement égaré en chemin par l’un de ses ingénieurs. Il faudrait qu’il y mette son nez, histoire d’être fixé sur la façon dont cette affaire évolue, en supposant qu’elle ne soit pas restée au point mort. S’il devait poser son postérieur dans un transporteur personnel, Noval aimerait y apposer sa patte pour le rendre unique, même s’il n’y connaissait rien en matière de conception de vaisseau…

En parlant d’engin, la navette quasiment vide de passagers fut plongée dans le silence et la quiétude durant la poignée de minutes que dura le vol. Les bras croisés, il repensa à l’heureuse rencontre qu’il avait faite avec le sénateur d’Aargau, Lord Janos, en se faisant la remarque qu’il avait été bien inspiré de faire un crochet pour aller visiter ce musée dont l’ouverture – l’arkanien en aurait mis sa main à couper – ferait grand bruit à la surface du Pivot. Peut-être même y serait-il invité, allez savoir ?! Ainsi, c’est l’esprit et le pas léger qu’il débarqua sur l’un des ponts d’embarquements du paquebot. Un peu plus loin, pénétrant dans un espace de réception et de détente, de nombreux groupes de discussions étaient plongés dans des conversations feutrées, si bien que l’ambiance paraissait être moins animée qu’auparavant. Une hôtesse twi’lek vint à sa hauteur pour lui demander s’il désirait quelque chose en particulier… Ses yeux bleus transpiraient farouchement l’innocence, et sa peau turquoise, la délicatesse et le soyeux d’un voilage en mousseline s’évaporant au toucher. Décidément, les femmes ont cette extraordinaire propriété de plonger ceux qui les regardant dans un malaise des plus délicieux à endurer, au bord du gouffre d’une tentation qu’il faut savoir retenir, contenir pour mieux en apprécier les charmes, et les excès qui vont avec. Fixant la créature sculpturale du regard, Noval dodelina de la tête, faisant mine d’hésiter, puis glissa un « Pas maintenant, merci, mais je prendrai bien un verre par contre... Vous n'avez qu'à choisir pour moi, voulez-vous ? » en esquissant un sourire qui en disait long sur ses intentions. « Je reviens dans un instant... » répliqua-t-elle d’un battement de cils à faire chavirer le cœur du plus endurci des coureurs de jupon.

Sans raison précise, il essaya de joindre Falk sur son communicateur, son fidèle bras droit, souriant et crédule face à l’éternel. Pas de réponse. Vérifiant la fréquence d’appel, il répéta l’opération plusieurs fois… Sans succès. Sans s’inquiéter davantage, il trouva la chose étonnante, lui qui était si prompt à réagir au quart-de-tour d’habitude. La jolie frimousse de la twi’lek ne tarda pas à reparaitre dans les parages, tenant un plateau sur lequel un large verre rempli d’un liquide épais et blanchâtre et où s’entrechoquaient quelques glaçons : un White Stygian ! Que rêvez de mieux ?! La réponse à cette question ne se fit pas attendre... « J’espère que j’ai tiré le bon numéro… » lui chuchota-t-elle en se penchant vers lui, déposant sa commande sur la table basse, qui l’était bien assez d’ailleurs pour faire subtilement se découvrir une part aussi généreuse qu’inconvenante de son anatomie. Aussi imperturbable que les petits blocs de glace s’amusant à jouer leur comptine, l’un et l’autre s’amusèrent de ce moment de séduction où la complicité s’apprêtait à être des leurs, quand soudain leur attention se braqua en direction d’éclats de voix bredouillant, vociférant et râlant à qui veut l’entendre qu’il est n’est qu’un raté… N’empêche que ce type à deux doigts du coma éthylique ressemblait trait pour trait… Falk !

« Mééeuuh koman’k’sa march’s’machin-lâ… chié hein ! Pouk’oi yfon’toujou’lé truk’si p’tit ! » pesta-t-il en regardant son comlink de travers.

« Ça fait longtemps qu’il est là ? »

« Au moins une bonne heure, je dirai… Vous le connaissez ? »

« Ca komenss’a ben fèr ! Jenémaaaareuuh ! Koi ! Tépa’konten Ortyyysss fiiils ! Ben moi j’te piiissse au cul sal’con va ! » éructa-t-il en finissant le fond de son verre, qu’il commença à tapoter sur le comptoir.

« Pour sûr que je le connais… Il vous a posé des problèmes avant... ça ? » grimaça l'arkanien, réfléchissant à ce qu'il allait lui faire déguster, une fois le bonhomme dessaoulé.

« Moi non, mais il a fait fuir quelques clients du bar, si vous voyez ce que je veux dire… C’est pas le gars méchant, ça se voit, mais qu’est-ce qu’il a descendu ! » pouffa-t-elle d'un rire retenu.

« Ssssiiiiite par-ci Ssssiiiite par là ! Cé koi d’abooor un Site ?! Z’en avé d’jà vu voudabor ! ui voulàki minioré… Foôôôcht’onva ! » se mit-il à gueuler en se rapprochant d’un peu trop près d’une tablée.

« Bon allez, on va arrêter le tir ! Je vais vous en débarrasser, sinon ça va vraiment dégénérer ! »

« Ah, je ne dis pas non ! Plus personne ne s’ose s’approcher de ce coin-là depuis qu’il sème la zizanie en sirotant tout ce qui lui passe par la tête ! Surtout qu’avec la soirée qui se prépare au niveau supérieur, franchement, ça m’étonnerait que le service de sécurité laisse un zouave pareil en liberté… Tenez, votre ami a laissé tomber ça de sa poche tout à l’heure, autant que ça vous serve à vous, j’ai d’autres obligations en ce qui me concerne… Dommage !» lui confia-t-elle en déposant un espèce de jeton beaucoup plus gros que la moyenne et servant de carton d’invitation, d’après ses explications. « Attention ! Tenue de soirée exigée ! » fit-elle avec l’œil qui frisa, avant de s’éclipser.
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Il s’en était passé du temps depuis Artorias et la rencontre ratée entre les Sith et la République sur Flydon Maxima. Du temps où Aky’ha s’était faite oubliée. Ou du moins elle l’avait espérée. Et ces deux derniers mois, il fallait l’admettre, l’oubli était à la hauteur de ses espérances. La sécurité Coruscanti était avant tout obnubilée par la recherche d’éléments subversifs qui seraient affiliés aux Sith. La Nautolane s’était donc retrouvée sur Coruscant à surveiller son contrat pour connaître ses habitudes et futures déplacements. Ce contrait ci n’était en rien le plus passionnant mais elle avait besoin de fric. Ses déconvenues depuis son dernier séjour sur cette planète maudite et les boulots effectués pour les Sith qui auraient dû lui remplir les poches, réduisirent rapidement ses ressources. Mais ces derniers jours Aky’ha avait trouvé une faille pour pouvoir s’occuper de son contrat sans trop s’exposer.
 
Un dénommé Falk, un humain crédule, travaillant pour le compte d’une grosse corporation Arkanienne qui avait des soucis d’argent. Ce devait être là l’un de ses nombreux vices d’après ce que Aky’ha avait pu voir. Elle avait usé de ses charmes pour attirer son attention. Et avait joué sur la détresse de l’humain et un peu d’alcool pour l’enserrer dans sa toile d’araignée. C’est là qu’il lui avait parlé de ses problèmes de jeux. De tous ses vices se serait celui là le plus fatal. En parlant beaucoup il lui avait donné le nom de celui à qui il devait un sacré paquet de fric : Irsus Vanto.
 
Ce dernier, un Chagrien, est un voyou de l’Echange basé dans les mondes du Noyau. Ses activités se résument surtout aux jeux d’argents via une chaîne de casinos. Forcément, ce genre de place attise souvent la convoitise. De ses sbires voir de ses pairs qui aimeraient voir leurs affaires du Noyau fructifier davantage si ce n’est pour d’autres de changer de secteur.  Mais en gérant des casinos vous pouvez aussi vous faire d’autres ennemis. Des êtres qui ont du pouvoir, de l’argent et qui font tout pour que ces deux choses leur reste… Mandat après mandat. C’est la raison pour laquelle Aky’ha s’intéresse à lui. Bien qu'elle ignore pourquoi, il faut avouer qu'elle s'en fiche bien. La Nautolane elle-même ne fut contacté que par des intermédiaires de la Guilde qui l’employait. Quelqu'un a commandité l’assassinat du Chagrien via de nombreux intermédiaire et ce pour un sacré paquet de creds à la clé. C'est tout ce qui lui importe, tout comme tout ce qui lui importe c'est que les creds finissent dans sa poche ! 
 
Ce soir là, la Nautolane se trouvait sur le paquebot. Elle s’était arrangée avec Falk pour que le retour ait lieu sur ce vaisseau et à cet horaire. Ce qui ne fut guère difficile pour lui visiblement. Aky’ha se trouvait sur l’un des étages de l’établissement qui surplombait la salle principale et faisait face à une grande baie donnant sur Coruscant illuminée. Assise à une table, elle gardait un œil sur Falk. Ils devaient se retrouver tout à l’heure. Là où il devrait jouer son rôle… Et elle profiter du reste du voyage.  Mais vu l’état de son pion, il était clair que le plan tombait à l’eau. La Nautolane devra donc trouver une autre solution…
 
Plus tard elle était dans la partie du vaisseau où se déroulait la fête. Elle n’avait pas assisté à la suite et ignorait donc tout du dénouement de l’histoire. Aky’ha s’était vêtue d’une robe écrue avec des motifs cousues d’or fin. La dite robe recouvrait à peine son corps, en dévoilant beaucoup mais pas assez, ne serait-ce que pour donner l’envie d’en découvrir davantage. C’est en partie le thème de la soirée en ce qui concerne les femmes présentes. Au vu de sa tenue, la Nautolane était obligée de remiser son blaster, pour rester qu’avec ses armes maquillées en bijoux ornant son corps. Se tenant à l’écart et en hauteur, elle pouvait voir qui entrait et garder un œil sur celui qu’elle devait tuer.
 
Quelques minutes plus tard, après un défilé d’invités soit disant plus prestigieux et célèbres les uns que les autres, venait un homme, un Arkanien, seul. A la réception à l’entrée de la dite fête une hôtesse se fit tendre le jeton rouge. Il était le seul à avoir un jeton rouge. La tueuse s’étant arrangée avec le personnel pour que celui ayant ce jeton soit admis sans discussion. Une alerte dans sa discrète oreillette et elle savait que c’était lui. Et la surprise était de taille pour elle ! Ne sachant si Falk viendrait ou quelqu’un d’autre. La surprise lui arrachait un sourire. Descendant les escaliers, s’attirant quelques regards concupiscant, la belle avançait doucement vers l’Arkanien. Il déambulait autour des tables de jeux. Celle où se trouvant Irsus Vanto était celle la plus entourée. D’autres salles, plus loin, étaient ouvertes à de nombreux autres divertissements.
 
-Vous avez de quoi m’offrir un verre ? Dit-elle, souriante, en pointant du regard la main qui tenait encore le jeton rouge. J’avoue que j’étais curieuse de voir qui viendrait ce soir…
 
Aky’ha ne cessait de sourire à l’inconnu. Il faut dire qu’il avait bien plus de classe que Falk et semblait savoir se tenir ! Il faut dire aussi que les Arkaniens sont connus pour leur calme olympien et leur manière quelque peu irritante de tout analyser comme le ferait un scientifique du monde médical.
 
-Qu’est-il arrivé à ce pauvre Falk ? 
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Noval ne s’était pas fait prier pour calmer rapidement les ardeurs d’un Falk si éméché qu’il ne l’avait pas entendu venir dans son dos. A l’instant où il posa deux doigts sur sa nuque, le braillard à l’haleine de bantha s’effondra sur lui-même, son corps traversé par un courant électrique suffisant pour qu’il s’évanouisse sans demander son reste. Une technique dérivée de sa maitrise des Eclairs de Force que l’arkanien avait développé sur le tas, en voyant l’utilisation qui était faite des bâtons assommants par les agents de sécurité de la Symbiosys. Interpellant un vigil au physique herculéen pour lui réclamer un coup de main, ce dernier fut d’abord récalcitrant à l’idée d’abandonner son poste, lorsque Noval lui demanda de bien vouloir raccompagner l’ivrogne inanimé jusqu’à sa chambre, pris d’un malaise soudain. Naturellement, il le fut beaucoup moins après lui avoir montré une plaque de cent crédits que l’arkanien glissa dans l’une des poches de sa veste. Car il était hors de question qu’il verse la plus petite goutte de sueur à trainer cette loque jusqu’à son lit, où il girait inconscient pour le restant de la nuit. De toute manière, il n’aurait pas le luxe de nuit à quiconque, vu qu’il jugea bon de l’enfermer, gardant le passe magnétique avec lui. Il ne perdait rien pour attendre, cet hurluberlu, et il aurait tout intérêt à avoir une explication solide à lui fournir pour justifier un tel comportement. Si se mettre la tête en vrac correspondait à sa définition de prendre du bon temps, comme le lui avait suggéré plus tôt Noval, il pouvait compter sur lui pour enrichir son vocabulaire ! Pourquoi se mettre dans des états pareils, surtout quand on ne supporte pas l’alcool ?! Tout cela ne ressemblait à Falk, et devait cacher quelque chose de guère reluisant…

S’amusant machinalement à faire virevolter dans les airs le fameux jeton aimablement confié par la serveuse au sourire espiègle, comme s’il jouait à pile ou face – un jeu ne représentant aucun intérêt pour celui qui recoure à la Force comme il respire, soit dit en passant – Noval se mit en quête d’une tenue de soirée, apparat vestimentaire obligatoire s’il voulait pouvoir se joindre à la réception de ce soir, donnée en l’honneur d’un ou d’une illustre inconnue dont il ne tarderait pas à savoir l’identité. Et ce ne sont pas les boutiques aux devantures aguicheuses qui manquaient à bord de ce paquebot : un niveau entier était réservé à de vastes allées marchandes baignées de lumières et d’une agitation incessante, constamment renouvelée par l’arrivée de nouvelles vagues de clients tous plus fortunés les uns que les autres, se pavanant l’air léger et plaisantant allégrement de tout et de rien. Bref, le genre d’ambiance que Noval exécrait par-dessus tout, non pas pour l’aisance et l’opulence des gens étalant leur fortune à qui veut bien y prêter attention, mais pour le manque d’élégance et de classe que ces malheureux véhiculaient à tour de bras, sans même sans rendre compte, se complaisant de leur statut social et des privilèges rattachés à celle-ci. L’aisance véritable consiste à ne pas faire état de ses ressources financières au grand jour, mais d’en faire une seconde peau, quelque chose dont on ne se vante pas, non par l’effet d’une fausse pudeur, mais parce qu’elle ne représente rien, ne vaut rien en soi. Le fait d’être riche n’inclue aucun droit, aucun devoir ni aucune obligation, fin de l’histoire. D’ailleurs, lui-même ne possédait rien, mais pouvait dépenser sans compter, puisant dans une réserve de fonds placée sur un compte bancaire lié à la corporation arkanienne, et c’est tout ce qu’il lui fallait savoir.

Flânant, Noval épia les tenues de soirée exposées en vitrine de plusieurs grandes enseignes, mais ne trouva rien à son goût. Pourtant, il ne tarda pas à remarquer un ensemble légèrement placé en retrait par rapport aux autres, dernier exemplaire d’une collection datant de la saison dernière, à en croire le vendeur, un humain à la voix fluette tranchant avec un charisme certain, ex-mannequin de mode peut-être bien. Ce costume se démarquait des autres de par sa coupe droite et par le fait qu’il était dénué d’accessoires et de fioritures grotesques ornant ceux plus récents. Les tissus et la qualité de fabrication étaient en tous points irréprochables, ce qui incita d'autant plus l’arkanien à porter son choix sur celui-ci. Comme il ne pensait pas faire une telle trouvaille stylistique, il décida sur un coup de tête de passer commande de cinq autres tenues du même acabit, à expédier aux coordonnées qu’il laissa au vendeur, dont la voix déjà ténue se mit à trembloter dès qu’il entendit le client formulé sa requête sans lui avoir demandé au préalable le montant de la dépense, qu’il préféra afficher sur son databloc de poche pour le lui faire lire, plutôt que de l’énoncer à haute voix. Échange de bons procédés : l’arkanien lui tendit une carte où était inscrit le numéro du compte à débiter. Sans demander son reste, il quitta les lieux, encore vêtu de l’ensemble qu’il venait d’essayer, lequel lui allait comme un gant, bien que quelques retouches autour de la taille et de l’échancrure eurent été nécessaires, ajustements qui serait évidemment reportés sur les autres costumes. « Emmerson’s et Fils » : un couturier dont Noval retiendrait le nom sans faute.

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La réception semblait déjà battre son plein lorsqu’il se présenta à l’accueil muni du jeton rouge qu’il montra du bout des doigts, lui conférant aussitôt un statut bien particulier, telle fut l’impression que le réceptionniste laissa transparaitre sur son visage, exprimant une fausse décontraction mêlée d’un soupçon d’anxiété bien réelle. L’air de rien, Noval ne tarda pas à pénétrer dans un univers scintillant de cristal, de bijoux rehaussés de pierres précieuses brillant de feux parfois trop clinquants pour être vrai. Les volutes de parfums, de fumée et d’alcool s’entremêlaient en une seule fragrance si chargée qu’elle formait une atmosphère enivrant les sens et même le palais. De toute évidence, le simple fait d’arborer un apparat vestimentaire passé de tendance suffisait aux esprits les plus légers à sourire et se distraire, l’arkanien surprenant sur son passage quelques regards étonnés, amusés aussi, qu’il prit un malin plaisir d’ignorer royalement. Parfaitement alignées les unes aux autres, les tables de jeux s’étendaient un peu partout, attirant les néophytes du Pazaak tout comme les curieux dont il faisait partie, tandis que les professionnels du jeu se démarquaient des autres, affichant des mines fermées, limite renfrognées, ne laissant rien transparaitre de leur stratégie. C’est à ce moment-là que Noval se sentit en veine, abordé qu’il fut par une créature de rêve qui n’aurait eu besoin que de bien peu de choses pour attirer son attention. Le décolleté plongeant que laissait entrevoir les voilages ornés d'arabesques dorés qu'elle portait en guise de robe de soirée, et qui lui seyait si bien, ne furent la seule chose qui attira son attention. Son regard d'ébène n'avait rien en commun avec celui des femmes croisées jusque-là : le sien semblait vouloir dissimuler bien des choses, même si elle aborda l'arkanien avec une aisance qui frisait l'indécence. D'emblée, le fait qu'elle mentionne le nom de Falk instilla une réaction de méfiance chez lui, qu’il sut masquer d’un sourire en coin, détournant ses yeux des siens. Elle avait attendu celui qui serait en possession de ce jeton, soit, mais pourquoi se donner tant de peine ?

« Oh Falk ! Il ne se sentait pas dans son assiette, inutile de l’attendre… » répondit-il en délestant le plateau d’un serveur passant à proximité des deux coupes d'un vin rosé pétillant, qui semblèrent flotter dans les airs avant qu’ils ne les rattrapent, tendant l’une des flutes à l’invitée de marque dont la tenue extravagante ne cessait de susciter la convoitise des mâles environnants, tout comme leurs instincts de prédateur. « Pourquoi se gêner ? » marmonna-t-il, trempant ses lèvres dans le breuvage. « Alors comme ça, vous connaissez Falk… J’espère que vous n’avez pas pris un malin plaisir à lui briser le cœur en usant de vos atouts ! Mon petit doigt me dit que vous êtes une experte en la matière, et il se trompe rarement ! » lança-t-il nonchalamment, avant de continuer sur le même note légère, mais avec une voix plus cassante qu’auparavant : « Plus sérieusement, qui êtes-vous ?»
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Le sourire d’Aky’ha redoublait. Au moins elle n’aurait pas à supporter la présence de Falk et le pousser à agir comme elle le souhaite. Cela dit face à cet Arkanien se ne serait peut être pas aussi facile qu’avec l’humain. La Nautolane prenait le verre de champagne rosé que lui tendait l’homme. Elle n’avait pas du tout remarqué le fit qu’il les avait presque attirés à lui. La belle s’amusait des propos de l’homme qu’il lançait d’un ton badin. Bien entendu il avait compris le fait qu’elle comptait profiter de Falk avant de s’en débarrasser. Très vite, elle se disait que l’homme en face d’elle devait être l’un de ces Arkaniens pour qui il travaillait.
 
-Oh ? Vous pensez vraiment que je suis comme ça ?
 
Elle riait doucement, venant se mordiller la lèvre inférieure, le regard brillant. Pendant un moment elle se demandait si l’Arkanien, dont la Nautolane n’arrivait pas à lui donner un âge précis, n’avait pas été un client du « Republica Roja » ? Et si c’était le cas, l’avait-il connu sous les traits de la « Jugadora » ? Peu probable, en tout Falk n’avait rien dit à ce sujet non plus. Oui la soirée s’annonçait bien meilleur que ce qu’elle envisageait au départ. Mais rien n’était gagné. Il fallait voir si l’Arkanien accepterait de jouer le rôle de l’humain.
 
-J’admet que Falk appréciait mes atouts… Seulement, mes relations avec Falk étaient purement « professionnelles ». Il doit un sacré paquet de fric à Irsus Vanto.
 
D’un léger geste de la tête elle avisait la table de jeu la plus entourée et surtout le joueur entouré par des créatures féminines au physique parfait. Elle n’ajoutait rien cependant, l’homme semblait s’intéresser davantage à elle qu’à ce malheureux Falk. Pour laisser traîner la question pendant quelques secondes, elle trempait ses lèvres dans le verre et scrutait le visage de l’Arkanien.
 
-Aky'ha Atu'hen. Dit-elle dans un sourire. Et vous ? Qui êtes-vous ? Vous ne semblez pas manquer de moyens. La Nautolane lorgnait davantage les vêtements qu'il avait choisit. Ils venaient d'un grand couturier réputé sur Coruscant. Ils sont coups élégantes et sobres comparés à ceux portés par bien d'autres invités. En tout cas il le faisait avec élégance malgré les quelques retouches à faire pour que sa soit parfait. Son patron ? Osait-elle suggérer.                                                                       
Elle riait de nouveau en ajoutant cela. Bien entendu Aky’ha démontrait qu’elle était au courant du travail de Falk et laissait entendre qu’elle en savait bien plus. Ce qui était complètement faux bien sur ! Ce n’était qu’une simple déduction. Profitant de ses questions la Nautolane gardait un œil sur Irsus Vanto. Pour se donner une posture la Nautolane trempait de nouveau ses lèvres dans le verre. Elle se demandait encore comment elle ferait pour présenter la chose à son charmant interlocuteur et se demandait s’il ne finirait par poser à voix haute ses questions concernant la relation que Falk et elle entretienne et surtout qu’elle est cette histoire de dette. Finalement, au bout de quelques secondes, elle acceptait d'éclairer sa lanterne.

-Aimez-vous le jeu ? Etes-vous flambeur ? Dit-elle d’une voix sensuelle. Si c’est le cas je vous recommande ce joueur. Il est le plus chevronné et le plus riche. Vous pourriez contribuer à sauver la tête de ce pauvre Falk en remboursant ses dettes de jeu… 


La belle s’approchait de lui et prenait son bras l’emmenant doucement avec déambulant autour des tables de jeux. Il ne fallait surtout pas oublier la raison première du pourquoi elle est là ! D’autant qu’il y a un paquet de creds en jeu ! Attirant de nouveau l’attention de « son » Arkanien, Aky’ha en profitait pour se mettre davantage en avant et ainsi attirer son attention sur elle et le pousser à accepter, à dire oui sans réfléchir.

-Votre « carton d’invitation » équivaut à une très grosse somme de crédits… Près de 200 000… Oui, c’est très fâcheux comme dette… Or, soit il paie, soit il disparaît. Et si vous voulez que l’entreprise pour laquelle vous travaillez se maintienne dans la République, le Noyau et plus encore, Coruscant, il faudra le rembourser. Et hors de question de venir devant lui avec une somme de crédits et de les jeter sur la table. Non, c’est par le jeu qu’il faudra l’approcher et le laisser gagner la mise…  

Bien sur, la Nautolane ne précisait pas le véritable but de ses intentions. La raison pour laquelle Falk fut endetté. Pourquoi s’est-elle mise à l’aider ? Et qu’avait-elle à y gagner dans cette histoire. En réalité le dit jeton était trafiqué. A l’intérieur une petite capsule de poison s’y trouvait. De très faible interstice existaient entre les symboles aurebesh gravés dessus et le plastique rouge, permettant ainsi à la substance de se libérer. Le poison en question était du Devaronian Blood. Rien que le fait de le toucher, que la peau soit exposée et vous mourrez dans une agonie plus ou moins longue. Pour libérer le dit poison une simple commande à distance suffira pour en libérez le dangereux liquide. Une fois encore Aky’ha s’en était assurée, le Chagrian ne portait pas de gants. Restait à savoir si l’Arkanien accepterait de jouer perdre  près de 200 000 crédits pour rembourser une dette de jeu de l’un de ses collaborateurs ?
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Les gens changent, et Noval n’échappait pas à la règle. Par le passé, même avec une idée derrière la tête pour justifier un acte si banal, à ses yeux, il aurait été impensable de se mêler spontanément à une foule d’inconnus sans ressentir un profond malaise. L’éventualité, aussi dérisoire soit-elle, de se retrouver dans un espace confiné au beau milieu d’une centaine d’inconnus semblait inconcevable ! L’arkanien se serait senti d’emblée mal à l’aise, comprimé par une sensation sans cesse grandissante d’étouffement, encerclé par un danger invisible et menaçant, comme pris au piège. Avec le temps, il fit abstraction de ces angoisses liées à sa phobie sociale, bien qu’inconsciemment, il restait attentif à l’excentricité des singularités bariolant la vie en société, demeurant vigilant face aux regards des gens de toute sorte croisant le sien, l’espace d’un instant, à la faveur d’un échange de mondanités polies. D’ailleurs, encore une chance que ses nouveaux implants rétiniens soient indétectables, pour ainsi dire, car équipés des anciens, Noval n’aurait même pas pu franchir le portique de sécurité ! Trop de joueurs s’étaient fait prendre la main dans le sac, profitant de ce genre d’équipements pour compter les cartes, ou calculer les probabilités de décrocher le gros lot aux machines à sous, en observant leur taux de rendement pendant un laps de temps donné. La rumeur disait même que ces accros du jeu repartait non pas les pieds devant, mais les yeux dans la poche intérieure de leurs costumes…

A l’exception de la créature exotique au charme froid venue lui tenir compagnie pour son plus grand plaisir, le reste des invités autour d’eux, pour la plupart passablement éméchés, n’avaient de cesse de se divertir de plus en plus bruyamment, le côté guindé de la réception s’étiolant petit à petit, à mesure que les coupes de cocktails multicolores, défilant nonchalamment sur des plateaux aériens, se vidaient à un rythme effréné. L’alcool coulait à flot un peu partout, et déjà, des dizaines de flutes livrées à leur triste sort garnissaient copieusement les tables bordant celles réservées au jeu, que les chorégraphies aériennes des serveurs à l’agilité féline parvenaient à peine à débarrasser, enchainant les contorsions et de vertigineuses figures imposées. Observant ce décor clinquant et truffé de faux-semblants, fleurant le mauvais goût et les dépravations en tout genre, l’arkanien n’éprouvait que du déni, exécrant la complaisance et la suffisance de ces pauvres bougres en quête de vertiges d’un soir, l’ivresse de la cupidité déboulant loin devant sur la liste, probablement restreinte, des invités de marque. Sans la présence, imprévue et envoûtante, de la nautolane à ses côtés, dont les lèvres laissaient entrevoir, à la faveur d’une gorgée de vin, quelques mimiques sensuelles et discrètes, il y eut fort à parier que Noval aurait vite déguerpi pour fuir ce brouhaha entrecoupé par les alarmes entêtantes à souhait des machines à sous, allant de pair avec les gyrophares multicolores qui n’en finissaient plus de s’éblouir aux quatre coins de la salle, sans parler des vagues d’applaudissements se répétant à n’en plus finir…

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Bien au-delà de l’agitation régnante, Noval et Aky’ha, vu de l’extérieur, n’avaient rien de convives venant à peine de faire connaissance, bien au contraire, tout portait à croire qu’ils se fréquentaient de longue date, vu l’inclination naturelle de l’un à se rapprocher lentement de l’autre, de si près qu’il pouvait humer à sa guise les effluves épicées et les senteurs salines de sa peau d’azur soyeuse. Cette connivence physique ne paraissait nullement incommodée la femme au sourire imperturbable, elle dont le galbe flatteur des hanches chaloupées semblait fort bien s’accommoder de cette complicité naissante, à l’instar de la main d’albâtre glissant dans son dos pour effleurer le creux de ses reins. « A mes risques et périls, je dirai que vous êtes ce genre de femme… » susurra-t-il à son oreille, caressant le voilage brodé d’or de sa robe du bout des doigts, si finement ouvragée qu’il épousait à merveille les formes gracieuses de son corps. La commissure de ses lèvres pulpeuses resta de marbre face aux avances taquines que suggéra le geste, pour le moins cavalier de l’arkanien, cessant aussitôt afin de prêter une oreille attentive aux étonnantes révélations qu’elle lui confia au sujet de Falk, secrétaire particulier de la première heure, cuvant encore son vin, vautré sur son lit probablement souillé par d’immondes reflux gastriques.

D’après ses dires, ce dernier avait contracté une énorme dette de jeu auprès d’un type dont le nom ne tarda pas à venir sur le tapis : Irsus Vanto. Passant derrière le dos de la femme, non sans reluquer sa cambrure naturelle, Noval suivit la direction de son regard et posa les yeux sur un Chagrien à la mine joviale, en train de jouer une partie de pazzak, version remaniée du black jack traditionnel, croulant sous des piles de dataries disposées avec le plus grand soin par ordre de valeur monétaire, qu’une cohorte de sirènes twi’leks reluquait, hypnotisée par un tel magot. Grosso mode, l’arkanien estima ledit pécule à un demi-million de crédits, au bas mot, bien assez pour donner le tournis aux flambeurs envieux gravitant autour de la table, hésitant à prendre part à la partie en cours. Il est bien connu qu’au jeu, l’appât irrationnel du gain reste la première des faiblesses dont se plaignent les perdants. Sans dire mot, Noval présuma que la nautolane avait servi d’intermédiaire, touchant une commission dès l’instant où elle introduisit Falk dans la jungle des joueurs professionnels, véritables prédateurs capables de ratiboiser en moins de deux le touriste incrédule croyant subitement en sa bonne étoile, après avoir remporté quelques coups d’affilée. Une technique vieille comme le monde pour faire croire à la prétendue chance des débutants et qui, comble de l’ironie, fonctionnait encore à merveille. Avec un caractère aussi peu méfiant et enjoué que celui de Falk, rien d’étonnant à ce qu’il soit tombé dans le panneau la tête la première !

Après quoi, Noval écouta la nautolane décliner les sonorités mélodieuses de son nom d’une voix légère et posée : Aky'ha Atu'hen. Fut-ce à cause de la redondance de cette voyelle entêtante que composaient ses initiales qu’il ne put retenir un rictus révélateur ? Intérieurement, il aimait à se répéter lentement chacune des syllabes du nom fraichement révélé, pour mieux les mémoriser. Il était temps de lui retourner la pareille : « Ortyss… Noval Ortyss. Quand vous parlez de moyens, vous parlez sûrement de ceux dont je compte me servir pour vous faire parler, je me trompe ?! » badina-t-il, plongeant ses yeux dans les siens avec une dureté si feinte qu’il en rit lui-même. « Falk a l’art et la manière de se rendre utile, quelles que soient les circonstances. Un larbin, oui, mais doublé d’un champion dans beaucoup de domaines… De toute façon, j’aurai du mal à trouver un employés aussi dévoué que lui, croyez-moi sur parole ! A croire qu’ils sont en voie d’extinction… » ajouta Noval, s’apercevant qu’Irsus venait de plumer le joueur adverse, faisant grossir son tapis et s’amusant à faire disparaitre des jetons sous les tenues minimalistes des hôtesses qui l’escortaient, lesquelles riaient sottement lorsqu’il s’attardait sur les parties les plus avantageuses de leur physionomie.

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« Disons que je suis dans un bon soir ! Je vais sortir cet empoté de ce mauvais pas ! Après tout, je ne peux décemment pas le blâmer d’avoir tenté de vous séduire, quitte à vouloir passer pour un cador des tables de jeu ! » dit-il en imaginant ô combien le pauvre Falk avait dû se tourner en ridicule ! De son côté, Aky'ha devait se réjouir intérieurement : en mettant en avant son charme et ses plus beaux atouts si élégamment, elle avait mis le grappin sur un autre loustic qui, lui non plus, n’avait pas froid aux yeux à l’idée de perdre une somme astronomique de crédits. D’ailleurs, l’arkanien manqua de s’étouffer en s’enfilant d’une traite le reste de sa coupe, lorsqu’elle lui annonça de but en blanc le montant de l’ardoise à éponger! Et comment Falk avait-il pu réunir une telle somme de crédits !? Sûrement pas avec ses économies personnelles ! Toute cette affaire sentait la magouille à plein nez… L’employé, pas si exemplaire que ça au final, allait devoir lui rendre des comptes, et il se souviendrait de ce tête-à-tête pour le restant de ses jours !

« [color=#6699ff]Autant en finir le plus vite possible, histoire de bavarder un peu plus longuement, qu’en dites-vous ? ». En guise de réponse, Aky'ha le prit par le bras et l’emmena jusqu’à la table où l’hilare chagrien n’en finissait plus de faire joujou avec ses escortes de charme, attendant que quelqu’un veuille bien relever le défi de l’affronter. « [color=#6699ff]Pas maintenant ! » lança Nova, alpaguant un Duro qui venait à peine de s’asseoir à sa droite. D’un signe de tête, l’arkanien fit se lever l’inopportun qui passa stoïquement son chemin, avant de fixer Irsus, redevenu spontanément sérieux à la lueur du jeton si particulier que son opposant venait de poser sur la table, avant d’en ajouter quatre autres juste à côté. « Un contre un, partie libre, victoire en trois manches gagnantes, un million de crédits. Vous en êtes ? » articula distinctement l’homme au teint pâle, joignant les mains en posant les coudes sur la table, l’air de rien. « Vous plaisantez ! Il faudrait que je sois devenu fou pour refuser une offre si alléchante ! Et pour rendre hommage à votre toupet, je vous laisse débuter le tour ! Que la partie commence ! » s’exlama le chagrien dont la mine inquiète n’avait duré qu’un instant, disparaissant sous ses airs débonnaires. Et dire que Noval était obligé de perdre cette partie pour sortir Falk d’une situation fâcheuse. Sûr qu’il n’en sortirait pas si facilement, et qu’il lui passerait l’envie de sourire à tout bout de champ pendant un bon moment ! Pour l’heure, il s’agissait de se concentrer sur le déroulement du jeu…

Fin de Partie:

Sitôt la victoire assurée, Irsus éclata d’un rire tonitruant, ramassant les quelques jetons mis en jeu au préalable et qui parurent si peu de choses en comparaison de la valeur qu’ils représentaient pour le commun des mortels. Fair-play, Noval souriait timidement en ne quittant pas des yeux le chagrien, aux anges de s’enrichir de la sorte, les yeux presque révulsés devant la masse considérable de crédits qu’il avait gagné en quelques heures à peine. Alors qu’il se levait de table, l’arkanien, aimablement, l’enjoignit d’échanger quelques mots en privé, ce que le cornu accepta bien volontiers, comme s’il ne pouvait rien lui refuser après une telle déconvenue, en tout point mémorable.

« Une bien belle partie ! j’ai bien cru que j’allais y laisser des plumes ! La chance était de mon côté ! J’espère que vous n’allez pas me demander de vous accorder un prêt pour vous refaire, autant vous dire de suite que c’est hors de question ! » dit-il en s’emportant, essuyant d'un revers de main quelques postillons rougeâtres tâchant soudainement les contours de sa bouche.

« Il ne s’agit de ça, rassurez-vous. Je tiens juste à mettre les choses au clair concernant le dénommé Falk Meno… J’espère que vous et moi sommes d’accord pour dire que ses dettes sont désormais remboursées. Je peux vous assurez que vous ne le reverrez plus trainer ses guêtres dans ce genre d’établissement avant un très long moment, j’y veillerai ! Et aussi… Est-ce que tout va bien ? Vous… Vous saignez du nez… » s’interloqua-t-il, fronçant les sourcils en voyant les yeux d’Irsus s’injecter de sang. Avant qu’il n’ait eu le temps de réagir, le bonhomme à la stature imposante s’effondra, ses jambes ne le portant plus, sa tête cognant l’un des rebords d’une console de commande ! Les filles de petite vertu qui l’accompagnaient se mirent à pousser des cris stridents en voyant le chagrien chuté de tout son poids, juste avant de pointer plusieurs doigts accusateurs dans sa direction… « La salooo… » faillit murmurer Noval, avant de se faire plaquer au sol par un vigil aussi baraqué que sans cervelle.
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Aky’ha se laissait emporter par les attouchements de Noval. Enfin elle connaissait son nom. Nom qui ne lui disait rien, n’étant pas familière du monde des corporations galactiques. Mais elle savait qu’il travaillait pour la corporation Symbiosys. Ayant conduit l’Arkanien devant la table, la Nautolane emblait rivaliser à elle seule les poupées Twi’lek entourant le Chagrien bien en veine ce soir. Elle aussi en vérité, bien qu’elle ne gagnerait pas autant de crédits que ce dernier ce soir. Ceci dit elle, au moins, serait encore en vie alors que lui… Noval venait de s’installer à la table, éjectant par là même un autre joueur. Après tout il venait un argument de poids, le fameux jeton rouge valant 200 000 crédits !

A vrai dire, la Nautolane, bien qu’elle soit sans cœur ou tout simplement impitoyable envers autrui, avait un peu de peine pour cet Arkanien plutôt charmant. A l’origine ce devait être Falk. Et sa vie se serait aussi mal terminé que celle de sa cible. Les deux mourraient, des tas de questions ensuite sur le pourquoi du comment sans qu’il ne soit possible d’avoir un semblant de réponses. Là, le looser poivrot et malléable qu’est l’assistant Falk n’est rien à côté de son patron. Quoiqu’il en soit ce n’est pas les quelques caresses appuyées sur ses hanches, quelques sourires et une vague promesse de ce qu’il pourrait advenir après cette partie qui le sauvera…

-Se sera avec plaisir, Noval… Dit-elle dans un sourire éclatant qui ne laissait rien transparaître quant au sort qu’elle lui réservait.

Arrivée près de la table, Aky’ha vidait son verre et le déposait sur un plateau passant près d’elle. La Nautolane venait se placer proche de l’Arkanien, assez près pour qu’il puisse l’enlacer à loisir et à peu près dans son champ de vision, de sorte que ses yeux puissent se poser sur elle et ce sans retenue. Le but premier était de donner le change, avoir l’air d’être qu’une hôtesse parmi d’autres comme les Twi’leks autour de sa cible.

La partie et son issue finale ne laissait peu de place au doute. Malgré que par moment Noval et elle s’échangeait quelques regards. Aky’ha jouait son rôle et tentait de donner chance à son « client ». Hélas le succès n’y était pas, comme prévu. Et ce sous les rires moqueurs des pouffes entourant le gagnant. Pourtant Noval avait fait honneur en remportant tout de même deux manches sur trois. La Nautolane imaginait sans mal qu’il aurait pu remporter cette partie. Ignorant complètement ce qu’est réellement l’Arkanien, mais elle le sentait.

Quoi qu’il en soit il était pour elle d’agir. Discrètement, prenant un air ennuyé elle laissait une main glisser « machinalement » sur un des bijoux qu’elle abhorrait. Attendant le bon moment, Aky’ha pressait un petit bouton sur le faux bijou qu’elle portait. Le signal se transmis sur le jeton et le poison se rependait parmi les autres plaquettes de jeu.  C’est les mains avides, qu’Irsus Vanto ramassait ses plaquettes et en prenant le fameux jeton rouge. Intérieurement la belle Nautolane se réjouissait. Il était mort à présent, une simple question de secondes.

Du coin de l’œil, la Nautolane surveillait le Chagrien et l’Arkanien. Elle se reculait doucement, préparant déjà sa fuite. Du sang rouge, virant au noir commençait déjà à perler du nez et de la commissure des lèvres de sa cible. Un cri, une série de cris et déjà le coupable était désigné alors qu’Aky’ha reculait à peine. Il y eut des mouvements de panique et la belle s’enfuyait avec le reste prenant l’air paniqué. Jetant un dernier regard dans son dos, elle voyait Noval être plaqué au sol par un vigile. Quelques pas plus loin, la Nautolane était sortie du lieu de la fête et marchait d’un pas rapide vers sa cabine. Deux couloirs plus loin elle souriait : mission accomplie.

Quelques instants plus tard elle était dans sa cabine. Après une courte vérification, elle se rendait dans ce qui était sa chambre dans cette suite luxueuse. Luxueuse car ayant une vue sur l’espace et la planète-capitale Coruscant. Le départ ne devant avoir lieu que dans une heure maximum. Dans un premier temps Aky’ha pianotait sur la commande du panneau de communication holographique fournit dans la suite. Un simple et laconique « c’est fait » fut transmis. Se connectant à son compte, la Nautolane voyait le virement de crédits être fait sur son compte.

-30 000 Crédits… De quoi voir venir pour un moment et de profiter un peu du séjour sur ce vaisseau ! Se disait-elle à voix haute.

Revenant dans la pièce principale, où se trouvait un bassin d’eau pour les clients amphibiens comme elle, Aky’ha mettait en marche le jacuzzi, défaisait sa robe et se laissait glisser dans l’eau chaude en poussant un long soupir de satisfaction…      
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La brute épaisse ne lui avait pas laissé la plus petite chance d’esquiver ou de répliquer, encore moins d’anticiper le plaquage porté de flanc : les pieds de Noval décollèrent du sol, le restant s’étalant face à terre sous la puissance de l’impact subi de plein fouet, quelques mètres plus loin. Sur ce coup-là, il n’avait pas d’autre choix que de recourir à ses talents particuliers, préférant la jouer finaude pour ne pas éveiller davantage de soupçons à son encontre. Un regard vers l’autre zouave, il n’en fallut pas plus pour qu’il relâche son étreinte, persuadé qu’il s’était trompé de lascar, cherchant du regard un indice sur l’auteur de l’attentat. Faisant mine d’être outré par l’attitude intolérable du vigil qui ne savait plus où donner de la tête, l’événement avait provoqué une véritable effusion parmi les invités qui se jouaient des coudes pour mieux contempler le corps sans vie du chagrien, au-dessus duquel un homme était penché, auscultant vaguement la dépouille. Il ne fallait pas être un génie pour constater les signes manifestes d’un empoisonnement. Histoire de détourner définitivement l’attention de tout ce beau monde, Noval usa une fois de plus de la manipulation mentale sur les muses twi’leks flattant l’égo d’Irsys quelques minutes plus tôt, encore médusées de voir leur bienfaiteur d’un soir réduit en si peu de temps à l’état de cadavre ensanglanté, pissant littéralement le sang par tous ses orifices. A l’unisson, elles se mirent tour à tour à viser les piles de jetons amassées par le joueur invétéré, avant de se jeter dessus, se bousculant les unes les autres en piaillant de colère, s'envoyant les pires injures que des demoiselles de leur rang sont capables de proférer dans ce genre de situation. Comme elles n’arrivaient pas à se départager, le magot commença à s’éparpiller un peu partout sur la table, avec pour effet d’attirer de plus en plus de badauds, saisissant leur chance pour attraper au vol une part du butin, débordant à l’aise le cordon dressé à la va-vite par des agents de sécurité, dépassés par le chaos régnant un peu partout dans les parages.

L’arkanien en profita pour s’éclipser lentement, s’extirpant du lieu du crime l’air de rien, fouillant du regard le reste de la salle, à la recherche de la nautolane responsable – il en avait l’intime conviction – de ce tumulte rocambolesque. Sans être étonné outre mesure, la comploteuse avait disparue de la circulation sans demander son reste. En levant le nez en l’air, son attention se fixa sur une caméra de surveillance dont le plafond était trouffé, après une inspection minutieuse. Ni une ni deux, Noval agrippa par le col l’un des directeurs de salle, le fusillant du regard d’un air trop persuasif pour être vraiment naturel, l’individu concerné ne cherchant même pas à lui résister… La Force oblige !

« La salle d’holosurveillance, quelle direction ?! »

« Au premier, mais l’accès est strictement réservé au personnel habilité ! »

« C’est bien pour ça que vous allez m’ouvrir la voie ! Je sais qui est le responsable du meurtre qui vient d’avoir lieu, j’ai besoin de votre aide pour retrouver sa trace en visionnant les enregistrements des caméras, il n'y a pas un instant à perdre ! » lança-t-il à la volée d'un ton autoritaire, sans un mot plus haut que l’autre. L’autre, après un moment d’hésitation, s’exécuta aussitôt, faisant jouer son badge sur les terminaux d’accès ponctuant leur promenade, laquelle prit fin lorsqu’ils eurent franchis le vaste local où plusieurs opérateurs fébriles beuglaient des consignes pour signaler des infractions en chaine aux quatre coins du casino. Décidément, cet Irsus Vanto devait être sacrément influent pour que sa mort précipitée déclenche de tels débordements que le personnel éprouvait toutes les peines du monde à endiguer. Sans d’autres considérations pour ce qui se passait dans la salle de réception, il ordonna au type qui demeurait sous son emprise de lui passer les images prises dans le périmètre de la table où le drame récent s’était produit. Il ne lui fallut pas longtemps pour retrouver la trace de la dénommée Aky'ha Atu'hen, se tenant en retrait des joueurs de Pazaak au moment où la cible présumée se leva pour aller serrer la main de son adversaire. Juste avant ça, sa silhouette disparut une première fois du cadre pour réapparaitre aussitôt sur un autre plan plus large, avant de s’évanouir soudainement encore, franchissant le seuil d’un couloir pour quitter la scène du crime. L’arkanien n’avait plus aucun doute à son sujet, au regard de son comportement froid et distant, elle faisait une suspecte parfaite. Basculant d’angle de vue à plusieurs reprises, il la vit pénétrer par l’une des portes jalonnant un autre couloir. De là, rien ne serait plus simple d’aller lui demander quelques explications.

« Vous… Vous croyez que c’est elle ? » questionna le directeur de salle, aux commandes depuis le début.

« Du tout, je voulais juste savoir à quel endroit la trouver… Vous avez déjà vu un déhanché pareil ! Moi non ! Désolé pour la gêne occasionnée, j’avais cru reconnaitre un conçurent notoire du défunt qui aurait pu vouloir s’en prendre à lui, mais non, ce n’est pas lui… Si vous voulez bien m’excuser ! » s’empressa-t-il de confier au pauvre homme confus qui n’avait pas encore recouvrer le cours normal de ses pensées, subtilisant au passage sa carte magnétique agrippée au revers de sa veste lorsqu’il le frôla pour repartir, s’éclipsant pour se diriger aussitôt vers l’endroit où la nautolane s’était réfugiée. La cohue n’avait pas perdu en densité, au contraire, un peu partout de pauvres bougres se faisaient molester, hurlant des insultes en essayant de rattraper les jetons roulant au sol, se vidant de leurs poches comme pour mieux atterrir dans celle du voisin, prosterné face à l’appétit grondant du gain. Quelques instants à peine l’avaient séparé de cette porte en bois précieux sculptée à côté de laquelle un écriteau discret mentionnait « Suite Manaan ». * On ne se refuse rien, mademoiselle Atu'hen… * pensa Noval, prenant soin de ne pas rester bêtement derrière la porte au moment où il enficha avec une lenteur extrême la carte dérobée, attendant le bip de confirmation, lequel sonnerait peut-être le glas pour la résidente de cet appartement somptueux, constat s’imposant de lui-même à peine avoir franchi son seuil. Machinalement, il se drapa d’un voile d’invisibilité, puis scruta soigneusement la pièce du regard. Un vaste bassin siégeait plus loin, plongé dans la faible pénombre d’un éclairage tamisé, tandis que des bruits de clapotis résonnaient à ses oreilles. Se décalant légèrement sur sa droite pour s’ouvrir la vue par-delà un paravent de verre teinté, il l’aperçut, nue, le corps aux reflets bleutés se mélangeant à ceux de l’eau cristalline, en train de délasser lascivement ses jambes dont les extrémités ressortaient de temps à autre, comme pour mieux profiter de l’ondulation des remous artificiels formant de légères vagues sur la surface aqueuse. Sûrement que sa voix la ferait tressaillir, elle qui pensait sûrement d’être débarrassé des pions qu’elle avait fait mine de courtiser pour arriver à ses fins, avec un brio redoutable, fallait-il le préciser :

« C’est un sacré tour que vous m’avez joué… Si je ne m’en étais pas sorti aussi facilement, je serai en droit de vous tuer pour l’affront que vous m’avez fait subir. D’ailleurs, je n’ai pas encore écarté cette possibilité. J’imagine que tout va dépendre des minutes à venir, qu’en pensez-vous ? » demanda-t-il, réapparaissant subitement en face d’elle, l’épaule appuyé contre le paravent séparant la pièce d’eau du reste de la chambre, faisant rouler un verre de whisky entre ses mains tendues.
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La suite Manaan. Aky’ha poussait un soupir de satisfaction en laissant son regard glisser sur la décoration de la suite. Elle était luxueuse, offrant un sublime vu sur Coruscant, et chère bien entendu. Mais elle s’y sentait bien. Même si l’idée de devoir la quitter dans les prochains jours lui mettait des idées maussades dans la tête. Il lui faudrait encore plus de creds pour ça et traquer d’autres imbéciles qui cherchent les ennuis. Ce qui ne manque pas ! Préférant, pour le moment, chasser ces petites tracasseries, la Nautolane se laissait aller, passant sous l’eau un instant. Elle y savourait cette sensation, remontant à l’autre bout du bassin, appuyée contre le bord.
 
Bien entendu, elle n’avait rien remarqué de suspect. L’intrus était déjà là, mais elle l’ignorait. Elle se croyait seule et cela l’attristait quelque peu. Autant Falk ne lui manquait pas. Mais cet Arkanien, Noval Ortyss, avait quelque chose d’intéressant. Il devait être plus âgé qu’elle et n’avait en rien le physique d’un jeune premier de série holonet faisant fureur mais qu’importe. Il y avait quelque chose d’attirant chez lui. Quelque chose qu’Aky’ha était dans l’incapacité de définir. A l’époque où elle était qu’une fille d’une des plus luxueuses maisons closes Coruscanti, la Nautolane avait déjà eut des clients comme lui, parmi les êtres les plus influents de la République. Ce Noval semblait être de la même trempe, bien qu’il ne l’affiche pas. Il ne se comportait pas comme eux et pourtant il semblait bien avoir quelque chose. Elle y ressentait presque comme une pointe de regret dans l’idée de s’être servit de lui. D’un autre côté, ce n’est pas elle qui est venue le chercher ! Et puis bon, si l’Arkanien a autant de creds que cette loque de Falk prétendait parfois, il trouera certainement le moyen de s’en sortir !
 
Adossée contre le rebord qui donnait sur la baie vitrée de la suite, Aky’ha avait laissé une de ses jambes sortir de l’eau. Elle s’était tortillée doucement, jouant avec les remous de l’eau chaude. Une main caressait la peau verte bleutée de sa cuisse. Son regard noir en faisait autant avant de se poser sur la silhouette, assombrie par la lumière tamisée de la pièce, qui émergeait doucement de la brume formée par la vapeur d’eau. La voix semblait presque provenir d’un lointain souvenir. Elle qui venait de le classer comme d’un être ayant fait ce qu’il avait à faire et qu’elle ne verrait plus jamais, le voilà qu’il se tenait devant elle, libre. Un frisson remontait le long de son dos malgré l’eau brûlante du bassin. Noval était la ! Aky’ha ignorait comment il avait fait pour être là mais il l’était ! Et ne parlons même pas du comment il avait fait pour être libre aussi vite alors que tout l’accusait comme étant le coupable du meurtre commis sur le Chagrien Irsus Vanto ! Il venait d’arrêter de parler. Qu’avait-il dit au juste ? Elle ne l’avait pas réellement écouté. Après tout son entrée des plus surprenantes et cavalières plongeait la Nautolane dans un certain désarroi. Elle ne s’y attendait pas tout simplement !
 
-Noval ! Dit-elle en essayant de reprendre contenance en ramenant sa jambe sous l’eau. Je… Elle lui offrait son plus beau sourire bien que l’inquiétude la gagnait, se rappelant qu’il avait laissé entendre que sa vie était belle et bien en jeu ! Son regard glissait sur les mains de l’Arkanien tenant un verre de whisky. Mmmmh… Vous pourriez peut être m’en offrir un ?
 
La Nautolane se rapprochait doucement du bord juste en face de l’Arkanien, levant son regard vers son visage alors qu’il lui servait un verre. C’est avec un sourire qu’elle le voyait revenir avec le dit verre.
 
-Je crois que nous allons avoir cette… conversation, n’est-ce pas ? Dit-elle lorsque l’Arkanien venait déposer le verre sur le rebord du bassin. Mmmmh… Merci…
 
Aky’ha regarde le verre d’alcool. Le liquide ambré est une véritable invitation à le goûter. Mais… La Nautolane imagine déjà que l’Arkanien veut mettre sa menace à exécution et quoi de plus humiliant que d’utiliser la même technique qu’elle : le poison ? Pour continuer à se donner une contenance elle prenait le verre et y trempait ses lèvres pour goûter au breuvage fort.
 
-Mmmmmh… Aky’ha lui adressait un regard brillant et un sourire taquin aux lèvres. Peut être que vous pourriez vous joindre à moi…
 
Mais voyant son refus immédiat de venir la rejoindre, elle soupirait doucement, comme si elle était quelque peu déçue. En réalité c’était juste que cela lui complique la tâche. Si jamais il voulait mettre sa menace à exécution…  L’eau est son élément pas le sien. Et par le fait de se montrer aimable, même en restant à la merci de Noval, la Nautolane veut lui faire oublier qu’elle serait capable de se défendre et, mieux encore, de se débarrasser de lui.
 
-C’est vrai… Je vous ai joué ce que l’on peut considérer comme un sale tour. Mais vous vous en êtes sortie au moins ! Elle levait le verre comme pour y porter un toast. En tout cas… Je vous félicite pour votre libération de cette mésaventure… Dites-moi, Noval, comment avez-vous fait ?
 
Elle continuait de lui sourire. Tout ceci était désagréable, elle devait lever la tête pour le regarder. Lui qui se tenait droit, vêtue de tenue sombre et sa peau blafarde venait y apporter une touche assez effrayante. Effrayante vue d’ici. Cette allure ne l’avait pas réellement effleurée l’esprit lorsqu’elle l’avait abordé durant la soirée. Peut être était-ce ça qu’Aky’ha trouvait d’intéressant chez lui.  Voulant ne plus à avoir lever la tête pour le regarder et comme pour montrer que son guise d’invitation tenait toujours, la Nautolane s’écartait du rebord du bassin. Lui offrant ainsi la possibilité de la contempler à travers l’eau remuante du jacuzzi.  
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Déjà, les vapeurs torrides exhalées par les remous du bassin recouvraient la peau artificielle du visage de l’intrus d’une pellicule chaude et humide, de fines gouttelettes coulant de son front. Alors qu’il venait de lever le manteau de Force dissimulant sa silhouette, l’intrus profita de la situation pour s’attarder un peu, sa présence encore voilée par l’épaisse dépression nuageuse régnant dans la pièce d'eau au luxe ostentatoire. Eh quoi ! Il aurait été purement criminel de passer à côté d’une telle opportunité ! Sans la moindre gêne, Noval se rinça l’œil un court moment, l’eau à la bouche à mesure de zyeuter les formes exquises et plantureuses de cette femme, surtout qu’elle était peut-être en train de savourer pleinement ses derniers instants… Et dire que son entrée en catimini avait tout juste réussi à la surprendre, étonnée de voir le dindon de la farce planté droit comme un piquet face à elle, un sourire malsain dessiné sur ses lèvres, en pleine possession de ses moyens, libre de ses faits et gestes ! Sûr que cette femme à l’esthétique si attrayante n’était pas dénuée de sang-froid, elle en avait même à revendre ! Il en avait croisé des audacieux de toute sorte, mais cette Aky’ha Atu’hen occupait certainement le haut du panier ! Il en fallait de l’aplomb pour oser venir minauder à ses pieds comme elle le faisait, suggérant à l’arkanien qu’elle boirait volontiers la même chose que lui, comme elle l’aurait réclamé d’un amant à reconquérir, sûrement histoire de trinquer ensemble, elle pour être parvenue brillamment à ses fins, lui d'avoir su si aisément se soustraire d’une situation délicate sans encombre. Elle ne manquait décidément pas de toupet, cette diablesse aux manières quelque peu mijaurées !

Du coin de l’œil, sans la quitter du regard, Noval s’exécuta sans mot dire, prêtant l’oreille au moindre bruit suspect, lequel aurait signé l’arrêt de mort de la courtisane, jusqu’à ce qu’il se tourne de côté, vers le buffet aux lignes épurées sur lequel trônaient plusieurs bouteilles sagement alignées, excepté une, que Noval saisit en même temps qu’un autre verre. Revenant vers la nautolane dont les mimiques sensuelles ne laissaient pas l’arkanien de marbre, il se pencha en avant pour déposer sa commande, jouant le jeu en assumant le rôle du serviteur zélé. L’invitation à la rejoindre ne tarda pas à être formulée, aguichant sa proie avec un savoir-faire rivalisant avec ceux des filles de joie que l’on peut rencontrer au détour d’une ruelle malfamée de Nar Shaddaa, vous accostant d’un battement de cils, sensuel et provocateur à la fois. Sirotant une lampée de whisky, Noval résista à la tentation, non pas par déni, mais parce qu’il voulait lui faire comprendre qu’à partir de maintenant, elle n’avait plus rien à vouloir, rien à exiger, ni à souhaiter. Elle allait devoir lui obéir, se plier à ses exigences, et il ferait ce qu’il faut pour qu’elle le comprenne, et plus encore, juste histoire d’assouvir son bon plaisir… D’un regard fourbe, sentant le vice s’immiscer tel un doux poison dans ses veines, il continua de l’observer, perlant de sueur, la chaleur moite excitant ses sens, enivré des idées exotiques qui émergeait de sa noirceur. C’est à ce moment-là qu’Aky’ha choisit pour lever son verre, saluant avec une pointe d’ironie la performance d’avoir réussi à passer entre les mailles du filet qu’elle avait savamment tendu sur l’arkanien pour le prendre au piège. Après l’avoir appâté de manière experte en usant de ses atouts naturels, croyant qu’elle ferrait le même genre de friture que d’habitude, celle que certains amateurs de bonne chère consomment vivante, elle n’allait pas tarder à se rendre compte que le poisson récemment asticoté n’était pas du même acabit…

« Vous parlez de sale tour ! J’ai peur que vous surestimiez légèrement vos talents ! Par contre, en guise de coup bas, je compte bien vous montrer ce que je sais faire ! » lâcha-t-il négligemment en ricanant, alors qu’il renonça à envoyer valdingué son verre par-dessus son épaule, préférant en faire un tout autre usage. Pointant l’intéressé d’un index accusateur, la nautolane fit mine de manquer d’air, au sens propre bien sûr, et porta soudainement une main, puis l’autre, à son cou, éprouvant toute les peines du monde à respirer, réussissant malgré tout à garder la tête hors de l’eau. Curieux, Noval comprit après coup que le battement de ses jambes lui suffisait à se maintenir à la surface, capacité liée à ses origines, probablement. Qu’à cela ne tienne ! D’un mouvement du doigt, le Sith l’extirpa de son milieu naturel, maintenant l’étreinte autour de sa gorge, juste le strict nécessaire pour qu’elle puisse respirer en lui faisant souffrir le martyr, comprimant sa cage thoracique de façon à l’empêcher d’inspirer et d’expirer à pleins poumons. Nue, offerte à ses moindres caprices, telle une offrande sacrifiée sur l’autel de ses désirs, Aky’ha flottait en suspension, le corps parcouru de légères saccades nerveuses, que les mains effilées de son bourreau caressa du bout des doigts avec une infinie précaution. Soulignant les formes chaloupées de ses hanches animées de tressautements, il contemplait, hypnotisé, les jambes, les bras, les seins lourds de cette femme sublime, et ô combien dangereuse... Il la voulait, telle une esclave soumise, entièrement. Souffrotant, les râles que sa gorge entravée poussait laborieusement ne faisaient qu'enflammer plus intensément l'excitation libidinale ressentie par Noval. Comme pour assouvir son désir de gouter aux plaisirs de la chair, il laissa couler le fond de son verre sur le corps de la nautolane, accentuant les reflets bleutés de sa peau, et lécha le précieux liquide du bout de la langue, délié et assoiffée comme jamais. Une idée perverse en faisant poindre une autre, il passa sa main à l’intérieur de sa toge, s’équipant de l’un de ses sabres à la garde recourbée. Alors qu’il laissait ses lèvres vicieuses œuvrer de manière pointilleuse sur la poitrine d’Aky’ha, l’instrument se glissa entre les cuisses de la soumise, se débattant de plus en plus sauvagement. Sans crier gare, il relâcha son emprise d’un coup d’un seul, la captive retrouvant sa condition d’origine. Il fallait bien se faire une raison : l’abus de faiblesse auquel il venait de se livrer était trop intense pour garder la pleine maitrise de son pouvoir, autant ne pas jouer avec le feu et risquer inutilement la vie de cette femme dont il se sentait étrangement proche…
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La réponse de l’Arkanien à son petit manège ne se fit attendre. Quelque chose d’indéfinissable, d’impalpable naissait dans l’atmosphère ambiante. Quelque chose qu’Aky’ha ne pouvait toucher, mais qu’elle sentait et ce n’était pas pour la rassurer. Malgré l’eau brûlante du jacuzzi un long frisson remontait le long de son échine. De suite la sensation étrange d’une poigne se refermant sur son cou se faisait sentir. Peu à peu l’air se raréfiait et, instinctivement, elle y portait ses mains contre cet étau invisible qui était bel et bien en train de la tuer. Son regard noir se portait sur celui de l’homme qui se tenait debout en face d’elle. La Nautolane constatait qu’il avait à peine bougé de la main pour faire ça. Ça ! Ce qui la tuait. Ses yeux s’écarquillaient en se rendant compte de ce qui lui arrivait pleinement.
 
En réponse à cette révélation qu’elle venait d’avoir, Noval semblait aller plus loin en la soulevant doucement hors de l’eau et l’attirant vers lui. L’étreinte ne se contentant plus seulement de son cou mais aussi de sa poitrine. Elle était en feu, comprimée de toute part et la douleur était insoutenable, comme sa gorge qui semblait être écrasée. Qui l’était réellement. C’en était incroyable ! Ses os allaient bientôt craquer et s’en serait finit. Dans le même temps, il y eut autre chose de plus incroyable. La réaction de l’Arkanien face à sa situation des plus précaires. Il semblait bien que la belle l’avait plus qu’échauffé pour faire ça.  Profiter de son impuissance pour laisser libre court à ses pulsions et ses envies perverses. En d’autres circonstances, la Nautolane se serait certainement prêtée au jeu, mais là, non !
 
Contre toute attente, l’étreinte se relâchait et Aky’ha retombait mollement dans l’eau, aspergeant ce qui se trouvait autour d’elle. Se retrouvant dans son élément naturel, la Nautolane retrouvait ses esprits, bien que chaque effort lui en coûte. La douleur au niveau de ses poumons continuait de se faire toujours plus lancinante que jamais. Mais elle n’oubliait pas. Elle n’oubliait pas ce qu’il venait de lui faire subir et encore moins ce qu’elle avait prévue au départ…  D’un battement de jambes elle arrivait déjà au bord du bassin et en moins d’un battement de cœur, Aky’ha sortait de l’eau. Prenant appui sur le rebord du bassin, elle bondit sur l’Arkanien. Ses jambes venaient s’enrouler autour de sa taille et elle l’entraînait avec elle dans l’eau. La belle Nautolane venait de l’emporter dans son milieu naturel. A présent il serait empêtré dans son costume noir ample et épais, remplit d’eau. Sachant cela, elle se contentait juste de ses jambes pour le maintenir comme elle le voulait. D’une main, Aky’ha lui maintenait la tête hors de l’eau tandis que de l’autre, elle se saisissait d’une petite épingle nichée dans l’un des bijoux ornant ses lekkus.  Sans attendre elle plantait la dite épingle dans le cou de ce salopard qui a essayer de la tuer !
 
-Salopard ! Goûte ça ! Hurlait-elle en lui plantant son arme dans son cou. Tu vas crever, Sith !
 
Un Sith, oui, Aky’ha en était persuadée. Elle avait déjà travaillé pour eux et savait comment qu’ils se comportaient envers autrui. Sa manière de l’étrangler et tout le reste était bien digne d’eux ! Quelque part la Nautolane en était effrayée mais à la fois envieuse. Détenir un tel pouvoir… Et avec de toutes les possibilités…  Rien que l’idée lui faisait tourner la tête. La toxine se trouvant sur l’épingle était du Sinox. Un poison aussi rare que coûteux mais terriblement efficace. Malgré la puissance du Sith, le poison va se frayer un chemin dans sa circulation sanguine, le faire souffrir et finir par le tuer. Même la Force ne pourra rien pour lui ! C’est avec un sourire pervers qu’Aky’ha allait le regarder mourir dans la minute qui suit. Retenant ses bras avec ses mains et l’empêchant de bouger en restant telle qu’elle est sur lui.
 
-Bye, chéri ! Ajoutait-elle, un brin moqueuse.
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Noval escomptait ne pas s’arrêter en si bonne voie, loin d’être rassasié par l’outrage qu’il venait de faire subir à la nautolane. Le feu aux lèvres, goûtant encore le parfum salin et suave de sa peau, il ne pouvait décemment pas s’arrêter à cette mise en bouche forcée, désireux de lui susurrer au creux de l’oreille ses quatre volontés, brulant déjà de la rejoindre dans l'instant. La respiration légèrement haletante, il commença de défaire un à un les boutons de sa toge, toujours en proie à cette tension charnelle qui pulsait par à-coups dans ses veines, faisant vibrer son corps d’excitation. Peu coutumier de ce genre d’effusion, cette soudaine désinvolture était peut-être due aux lampées de whisky avalées goulument, mariées aux effluves des vapeurs moites remplissant l’espace de la salle d’eau plongée çà et là dans la pénombre, si denses qu’un voile de fumée épaisse recouvrait la surface du bassin. Quoi qu’il en soit, Noval suait maintenant à grosses gouttes, si bien qu’ôter son costume lui parut une tache bien laborieuse, le tissu épais collant littéralement à sa peau. Les bras à moitié empêtrés dans les manches de l’apparat cousu main, son sang ne fit qu’un tour lorsque, avec des yeux hagards, il vit les mains d’Aky’ha surgir de l’eau et se poser à plat contre le bord du bassin, et le reste de son corps d’accomplir un bond hors de l’eau avec une célérité stupéfiante. En un éclair, son corps agile s’enroula fermement autour du sien, prisonnier de ses jambes enserrant solidement sa taille. Une fraction de seconde plus tard, elle le fit chavirer à travers la surface turquoise fumante. L’arkanien, incapable de faire le moindre mouvement de bras afin de rester à la surface et s’extirper de ce guêpier, se retrouva pris au piège de ce maudit costume, transformé en véritable camisole de force pour l’occasion. Histoire de couronner le tout, Noval sentit une piqure violente au niveau de son cou, marquant une sentence sans appel : la garce venait de lui injecter une dose de son satané venin, sûrement le même dont elle s’était servi pour éliminer à distance le chagrien, plus tôt dans la soirée. Une sensation d’intense brulure parcourut ses veines sans tarder, tandis que la tueuse rebelle lui maintenait la tête sous l’eau, ne se privant pas du plaisir de l’invectiver copieusement. C’était de bonne guerre, après tout !

A ce rythme-là, il ne lui restait plus longtemps à vivre, d’autant qu’il ne tarderait pas à être à deux doigts de la suffocation. La substance toxique commençait à répandre ses effets néfastes avec une rapidité fulgurante, d’insidieuses douleurs martelant son abdomen. Inutile de dire que les instants de lucidité ne furent pas légion, qui plus est dans une situation aussi désespérée que le sienne. Et même si son cœur bionique était capable de contrer les conséquences désastreuses de la prise de certains médicaments sur sa physionomie si atypique, il y avait fort à parier que la pharmacopée d’Aky’ha se composait de composés autrement plus exotiques et meurtriers, passant largement outre ce dispositif de protection. Avec un peu de chance, la tueuse professionnelle possédait peut-être l’antidote sur elle, certes, sauf qu’elle n’avait a priori aucun motif légitime de sauver la peau de l’arkanien. Et c’était là l’unique porte de sortie envisageable que le Sith se devait d’emprunter : influencer suffisamment sa psyché pour la faire agir selon son bon vouloir, en lui instillant des pensées pour le moins convaincantes. Par le passé, il avait eu recours à cette technique de manipulation psychique sur Darth Corla, une Sith entrée au service de la souveraine d’Ondéron et dont les interventions déplacées avaient fini par faire sortir Noval de ses gonds. C’était là la seule carte qu’il pouvait jouer, en espérant que le poison n’agisse pas trop vite sur ces capacités mentales. Saisissant la main soutenant sa tête au-dessous du niveau de l’eau, et malgré son esprit embrumé, Noval fit tout son possible pour lui projeter des images mentales d’elle-même dans des mises en scène bien particulières, et recourut au pouvoir de Persuasion pour la contraindre d’intercéder en sa faveur.

D’abord, ce fut une représentation assez fidèle de ses quartiers privés sur Arkania, avec sagement empilé sur un bureau, une montagne de crédits que la nautolane lorgnait, le sourire aux lèvres, tandis que son regard se porta sur bon nombre de cartes d’identité et d’accréditation contrefaites. Succéda ensuite une vue de la Dune de Diamant sur Corellia, et ses célèbres Plages d'Or, où Aky’ha se prélassait en sirotant un cocktail, avant de se voir attablée dans un restaurant au faste éloquent, là où le sénateur Rejliidic et Noval avait déjeuné, avec une cohorte de serveurs pour répondre à ses moindres caprices culinaires. Pour finir, alors que le poison n’en finissait plus d'harceler les organes internes du futur noyé, Aky’ha se vit au beau milieu de la salle de casino récemment fréquentée, là où sa dernière victime gisait encore par terre, avec pour l’encadrer de toute part une escouade de vigiles le tenant en joue, coupant toute retraite et s’apprêtant à lui mettre la main dessus. Et de voir Noval à ses côtés, lui murmurant de se tenir prête, avant de les terrasser un à un, maniant à la perfection des sabres laser aux lames rouge, démembrant les tristes pantins à la volée, certains s’enfuyant sous le coup de la panique. Voilà les projections que la nautolane vit défiler dans son esprit, comme autant de promesses d’un avenir qui la fuirait pour de bon si elle ne renonçait à assouvir sa vengeance, alors que sa prochaine victime venait de lâcher prise…
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Aky’ha ne se dépareillait pas de son sourire en regardant Noval droit dans les yeux alors que le poison faisait son chemin dans ses veines. Elle pouvait y lire sa souffrance et bien plus encore. Elle y voyait la mort prochaine de celui qui, de toute façon, allait mourir. Même si la Nautolane n’était pas particulièrement ravie de cet état de fait. La disparition de l’Arkanien ne manquerait pas de se savoir et d’attirer sur ce vaisseau des curieux en tout genre et des gens capable de le retrouver, même s’il était réduit en morceaux. Le séjour de la belle sur cette croisière et dans cette suite serait abrégé pour le coup.
 
Mais là, les choses étaient différentes ! Il s’agissait de sa vie ! Ce salopard d’Arkanien plein aux as est un de ces Sith ! Un de ces salopards qui peuvent vous tuer juste pour une broutille ! Aky’ha avait déjà travaillé pour eux et elle avait toujours fait attention de ne pas se retrouver trop longtemps en leur présence, tant les histoires à leur sujet ne donnait guère l’envie de les fréquenter ! Malgré ses airs charmants, enjôleurs et même intéressé à son endroit, Noval n’était au final pas différent d’eux. Bon c’est vrai qu’elle lui avait joué un sale tour, mais ce n’était pas lui qui était visé et pas lui non plus qui devait tenir le rôle du couillon de l’histoire ! Mais c’était tombé sur lui, c’était le destin…
 
Mais alors qu’elle le regardait mourir, d’étranges pensées se bousculaient dans son esprit. La Nautolane se voyait dans des appartements plutôt luxueux, presqu’à l’image de ceux qu’elle occupe sur ce vaisseau mais avec quelque chose de différent, sur une planète enneigée. Elle était incapable de définir de quelle planète il s’agit. Mais elle était là, riche. Avec en prime plusieurs identités, donc plusieurs vies possibles devant elle si le besoin s’en faisait sentir et mieux, si elle le désirait…
 
Aky’ha clignait des yeux, trouvant cette pensée stupide, surtout en cette instant. Mais à peine ces images fussent-elles chassées qu’une autre l’assaillait. Cette fois elle reconnaissait l’endroit. La célèbre Dune de Diamant sur Corellia. La belle Nautolane y était déjà venue par le passé avec un de ses clients réguliers qui l’avait emmenée en voyage avec lui en ce lieu paradisiaque. Elle s’y revoyait comme lors de ce séjour merveilleux, mais elle était seule cette fois ! Elle y avait les moyens pour un séjour. Chose quasi-impossible ! C’est du moins ce qu’elle se disait en chassant cette pensée de son esprit.
 
Sans particulièrement se rendre compte, l’emprise qu’elle exerçait sur Noval s’était relâchée. Ses cuisses s’étaient desserrées. Se doigts qui refermaient les bras de l’Arkanien s’écartaient doucement. La Nautolane le maintenait encore, mais plus le petit manège du Sith continuerait, plus il lui serait possible de se libérer. A présent c’est une tout autre image qui s’imposait à elle. Cette fois, Aky’ha cherchait à s’en débarrasser. Elle fermait les yeux et secouait même la tête comme si elle faisait non. Mais rien n’y faisait. Elle se revoyait dans le casino se trouvant sur cette croisière. Le Chagrien qu’elle devait tuer gisait mort, à ses pieds. Et toute une escouade de vigiles l’encadrait, prêt à se jeter sur elle.
 
Non ! Pensait-elle si fortement que ce qui lui arrivait semblait la terrifier. L’idée d’être capturée, identifiée et ensuite enfermée dans les geôles républicaines… Ou pire exécutée. Voilà une pensée qui la ramenait au moment ou sa vie ne tenait, et c’est bien le cas de le dire, dans les mains du Sith. Trouvant curieuses ces « visions », la Nautolane se mettait à imaginer qu’elles étaient provoquées par le Sith en train de mourir. Que pouvait-il bien vouloir ? N’importe qui d’autre se serait débattu, aurait lutté jusqu’au bout, lui non ! Pourquoi ? Sa question mourut de suite, la vision imposée par Noval ne s’arrêtait pas là.
 
Reprenant là où elle en était, à deux doigts d’être capturée, Noval justement, apparaissait à ses côtés. Il était calme, analysant la situation. Se tournant vers elle, son regard lui glaçait le sang. Sa voix pourtant, se montrait chaude et amicale malgré les propos qu’il y tenait. Il se montrait rassurant. Il était là ! Sans attendre il dégainait ses sabres. La belle n’en avait vu qu’un. Ce dernier trainait quelque part au fond du bassin. Ses lames écarlates étaient effrayantes et la rapidité avec laquelle il œuvrait la laissait pantoise. C’est à peine si elle avait le temps de réaliser qu’il venait de tuer un vigile que deux autres succombaient, les autres tentant de fuir. Instinctivement, la Nautolane se rendait complice du Sith, à l’instar de ce dernier en la défendant, abattant froidement de son blaster les fuyards. Aky’ha le comprenait enfin : Elle ne serait plus seule ! Noval Ortyss, peut importe qui il est ! Peut importe ce qu’il est !  Il est là ! Il sera toujours là pour elle !
 
C’est du moins ainsi que la Nautolane interprétait ce qu’il lui avait laissé voir pendant ces quelques secondes, pas plus de dix battements de cœur. Il en fallu encore dix avant qu’Aky’ha n’agisse. Sentant un spasme provenant de l’Arkanien, la belle comprenait qu’il était vraiment en train d’atteindre le point de non-retour. Qu’il allait mourir ! Non ! Fébrilement, sa main remontait sur un bijou ornant ses lekkus. Là où certaines pointes sont enduites de poisons, d’autres contiennent diverses substances pouvant soigner d’un empoisonnement, faire cesser une hémorragie ou autre. La Nautolane s’en saisissait d’une qui est enduite d’une substance qui peut contrecarrer le poison si ce n’est pas trop tard. Sans attendre, la belle lui remontait la tête hors de l’eau et plantait l’aiguille dans la veine du cou, à l’opposée de la piqure mortelle infligée quelques instants plus tôt. A présent il fallait attendre que cela fasse effet… En espérant que ça marche !
 
Aky’ha portait ses deux mains au visage du Sith, le caressant avec douceur. Elle qui voulait le tuer encore il y a peu. Et que lui voulait la tuer. Si ce n’était pas aussi grave, elle éclaterait surement de rire tant c’en était ridicule !
 
-Allez !!! Ne crève pas !
 

L’exhortait-elle avec une once de peur dans la voix. Tant elle était à présent convaincue que c’était le bon choix face à la promesse qui lui avait été soufflé par… Par quoi au juste ? Alors qu’Aky’ha commence à s’interroger sur son choix fou, le Sith ne tarderait pas à reprendre ses forces et après, que ferait-il ? 


La réponse à sa question ne se fit pas attendre. Le Sith semblait reprendre très rapidement ses esprits. Bien plus qu’elle ne l’aurait crû. Et sa réaction ne se fit pas attendre. Noval avait redressé la tête pour venir s’emparer des lèvres de la Nautolane dans un long baiser. Ses mains se mirent à glisser sur son corps, cherchant à redécouvrir ce qu’il avait déjà eut l’occasion de voir et de toucher quelques instants plus tôt. En retour la réaction d’Aky’ha ne se fit pas attendre. Relâchant son visage, la belle commençait à défaire la coûteuse tunique pleine d’eau du Sith.  Alourdie par le bain forcé et donc difficile à retirer, la Nautolane ne montrait aucun ménagement, retirant les vêtements vivement. Noval n’eut pas l’air de lui en tenir rigueur. Encouragé par l’attitude de la tueuse, il se montrait plus entreprenant, ses mains glissant franchement sur les courbes de la jeune femme.
 
Aky’ha et Noval continuaient ainsi en se donnant l’un à l’autre, soulagé d’être encore vivant sans doute. Une fois l’Arkanien mis à nu, la Nautolane ne fit aucun commentaire, le prenant comme il était. C’est d’ailleurs avec un sourire qu’elle l’enjoignait à poursuivre en le repoussant doucement dans l’eau, reprenant leur baiser passionné. Dans son ancienne vie, l’un des talents de labelle était d’offrir ce que les hommes ne pouvaient avoir avec leurs épouses. Leur faire découvrir autre chose. Dans un mouvement qui s’apparentait presqu’à un réflexe, tout en maintenant leur baiser, la belle les faisaient passer sous l’eau. Elle respirerait pour eux deux, tandis qu’elle mènerait leurs ébats aquatiques.  
 
Ceci ne dura pas. Le Sith reprit au bout de quelques minutes le cours des ébats en les faisant remonter à la surface. Peut-être lui avait-il fallu tout ce temps pour récupérer ? Possible. Quoi qu’il en soit c’est dans un souffle, et un sourire ravageur, emprunt de plaisir  qu’Aky’ha l’accueillait. Les mains de Noval s’étaient glissées sur ses hanches alors qu’il plaquait la belle contre le rebord du bassin. En réponse instinctive, la Nautolane enserrait l’homme entre ses cuisses, gémissant de plaisir à chaque assaut du Sith. Sur-jouant peut être la scène pour l’encourager, Aky’ha laissait ses mains s’agripper à ce qu’elle pouvait. L’une venant sur le rebord du bassin, l’autre dans le dos du Sith dans lequel elle finissait par y planter ses ongles. Son opulente poitrine ainsi exposée, la jeune femme autorisait ainsi le Sith à venir y jouer avec si le désir lui en prenait. Les gémissements de plaisirs devinrent peu à peu des râles. Puis des cris lorsque leur étreinte sauvage et brûlante prenait fin…
 
-Que c’est bon d’être vivant…
 
Lâchait Aky’ha bien après leur étreinte. Les remous de l’eau furent baissés. Ils étaient là, tout les deux, face à l’immense baie vitrée. Coruscant s’éloignait et bientôt le vaisseau ferait le saut en hyperespace. La Nautolane était contre l’Arkanien, la tête reposait doucement sur son épaule. Elle ignorait complètement comment il réagirait maintenant. Maintenant qu’il avait eu ce qu’il voulait, la vie et satisfaire ses désirs. Irait-il la tuer ? Elle n’en savait rien…  Son regard glissait sur la couteuse tunique de Noval qui flottait encore sur l’eau. Ceci la faisait sourire.
 
-Je suis désolée pour tes vêtements Noval…  
 
Pourquoi Avait-elle dit ça ? Peut être pour le faire réagir. Pour faire en sorte qu’il lui parle de leur possible alliance ? Ça, elle aimerait bien en savoir davantage, tout comme apprendre à connaître celui qui pourrait la rendre riche, qui pourrait lui offrir ce qu’elle désire et qui la protégerait. Aky’ha ignorait pourquoi ces images s’étaient imposées à son esprit, mais elle était quasiment sure que c’était le bon choix…   
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Les bras ficelés dans le dos, empêtrés dans les manches de son costume que Noval n’avait pas eu le temps de retirer, ses mouvements étaient réduits à tel point qu’ils se limitaient à de vives et vaines saccades, arrivant à peine à se débattre. C’était sans compter la prise experte de l’assaillante qui l’empêchait, avec une efficacité redoutable, sans jamais céder à précipitation, contrairement à sa proie, de remonter en surface. Il aurait dû se méfier, au lieu de penser qu’elle était déjà à sa merci, faible et soumise, comme n’importe quel non-initié aux choses de la Force. La sentence de mort planant au-dessus de sa tête avait le goût amer d’une piqure de rappel, illustrant à merveille cette leçon de vie basique : céder à ses instincts bestiaux revient toujours à s’aveugler soi-même, peu importe l’issue de ce que l’on entreprend. D’un coup, l’arkanien cessa de gigoter dans tous les sens, tel un poisson hors de l’eau, et s‘efforça de sauver sa peau in extremis, en captant l’attention de la nautolane pour lui faire réaliser à quel point elle était en train de commettre une grave erreur en intentant à ses jours. Recourir à la Force, c’était là le seul moyen qu’il avait de défier une mort inéluctable, alors qu’au même moment, les effets débilitants du poison inoculé par Aky’ha continuait inlassablement leur travail de sape, recouvrant l’esprit de l’arkanien d’un voile de confusion. Dans quelques instants, son esprit sombrerait dans l’inconscience, et avec lui, sa volonté de survivre, coûte que coûte. Dès qu’il aurait franchi ce cap de non-retour, il ne pourrait se retenir d’avaler l’eau à pleins poumons, saturant ses implants respiratoires, incapables de gérer un afflux constant de liquide. Rassemblant ses forces mentales, il fit tout ce qui était en son pouvoir pour influencer la nautolane afin qu’elle se ravise, et revienne sur sa décision de se débarrasser de l’arkanien, puisqu’il n’y avait qu’elle pour le sauver, en espérant qu’elle n’y voit pas une ruse du Sith pour mieux la prendre au piège, juste après. Mourir de la main d’une femme si séduisante, l’idée n’est pas si insoutenable, après tout, comparé au fait de finir complètement décharné et concassé au milieu d’une épave d’engin spatial.

Au bord du gouffre, Noval se vit surgir hors de l’eau, et aperçut vaguement la main de la nautolane s’approcher de son visage. L’instant d‘après, un deuxième pic d'injection se fit sentir au cou, sauf que la douleur fut beaucoup moins intense que la première fois. Crachant aussitôt l’eau agglutinée dans ses poumons en expectorant plusieurs fois de suite, le feu qui coulait dans ses veines s’estompaient petit à petit. Tombant nez à nez sur le visage d’Aky’ha qui maintenait le sien au-dessus de l’eau, il entendit au loin sa voix lui hurler quelque chose, qui l’extirpa brulement des vapes, les yeux révulsés, respirant à pleins poumons comme pour chasser la perspective fatale à laquelle il venait de réchapper. Etait-ce parce qu’il venait de frôler la mort qu’à peine avoir recouvert ses esprits, il n’avait plus qu’une seule idée en tête, assouvir le désir charnel et inextinguible le brulant de l’intérieur, comme si cette rage ne l’avait jamais quitté, même après ce qui venait de se passer. Bien au contraire, il se sentait dans la peau d’un condamné libéré pour remise de peine, avec la faim au ventre, l’envie de tout prendre en refermant les bras sur ce qui lui arrive, le bon comme le mauvais. Il y avait bien longtemps que Noval ne s’était pas senti si humain… Si vulnérable aussi.

Bravant toute permission, il apposa ses lèvres contre celles, humides et fiévreuses, de la démone au teint bleutée sur laquelle l’eau du bassin faisait miroiter mille reflets. Noval avait la sensation de passer d’un étouffement à un autre tellement l’étreinte fusionnelle de leur bouche ne laissa aucun répit au couple. Cédant aux mêmes pulsions animales qui faillirent lui coûter très cher, l’arkanien ne se priva pas de laisser aller ses mains sur le corps d’Aky’ha, avec pour seul résistance celle que l’eau agitée de légers remous opposait à ces subtils attouchements, accentuant aussi leur douceur. Sans tarder, elle le débarrassa enfin de sa tunique devenue si inconfortable, pour mieux qu’il se rapproche et l’enserre contre elle, faisant glisser la nudité de leurs bustes en se lovant lascivement l’un contre l’autre. Puis, ils se livrèrent à un étrange ballet aquatique mis en scène par la nautolane, qui les fit les entrainer sous l’eau. Peut-être aurait-il eu le réflexe de résister à cette immersion, s’ils n’étaient pas encore en train de s’embrasser langoureusement, laissant les méfaits récemment commis au passé pour mieux savourer la volupté du présent. Ce baiser s’éternisa, et lui de comprendre que la langue d’Aky’ha n’était pas la seule chose qui s’immisçait lentement en lui : en plus de laisser ses lèvres courir sur les siennes, elle lui insufflait de l’air par ce délicieux procédé de bouche-à-bouche, faisant durer l’extase de sa compagnie buccale plus longtemps qu’à l’ordinaire. En plus d’être une tueuse hors-pair, on peut dire qu’elle s’y connaissait, en matière de petits jeux sexuels, pensée qui finit d’échauffer les envies de l’arkanien, remontant à la surface pour entrainer sa muse aquatique vers le bord. S’agrippant fermement les hanches, l’union des deux corps fut passionnel, intense, parfois un peu brutal, Noval fondant de plaisir à l’instar de son entrejambe qui ne tarda pas à se loger entre les cuisses puissantes de cette femme aux allures de sirène, créature mythologique d’un autre âge dont les chants envoutaient les hommes en les menant à leur perte. Et l’arkanien était clairement l’un de ceux-là. Son désir montait crescendo, allant de pair avec les râles aigus que la bouche aussi pulpeuse qu’enivrante d’Aky’ha expirait de plus en plus fort, sa poitrine vibrant sous les rouleaux des vagues formés par les mouvements de rein de plus en plus prononcés du mâle, faisant fi de toute retenue.

L’exultation ne se fit guère attendre. Elle et lui n’en finissaient plus de se cambrer, elle de s’appuyer contre son torse, lui de s’accrocher au rebord du bassin, laissant sa main libre sinuer sur les formes plantureuses de son amante au corps endiablé, titillant certaines parties de son anatomie réputée particulièrement sensibles. Sa main baladeuse rejoignit l’autre, alors qu’il se couchait sur elle pour mieux sentir sa poitrine contre lui, sentant celle de la déesse bleutée lui planter ses ongles dans le dos. Il n’en fallut pas plus…

« Que c’est bon d’être vivant… » dit-elle en énonçant une vérité universelle qui n’avait jamais été aussi vraie qu’à cet instant. Noval ne répondit pas, se contentant de laisser se blottir contre lui, la tête vidé, les yeux mi-clos, posés sur les lumières de Coruscant. Puis elle rajouta : « Je suis désolée pour tes vêtements Noval… », ce qui lui fit desserrer les dents, histoire de rire à cet aveu de culpabilité des plus charmants... Et sûrement un tantinet moqueur aussi.

« Je ne risque d’en avoir besoin avant un petit moment… » répondit-il en laissant glisser un doigt sur le creux de ses hanches. « Par contre… » fit-il en fermant les yeux, levant une main qu’il suspendit au-dessus de l’eau. Deux cylindres dorés et légèrement courbés ne tardèrent pas à faire leur apparition tels deux petits submersibles téléguidés. Puis, après les avoir déposés près du bord, il se retourna vers la nautolane, laissant son menton reposer sur les lekkus d’Akyha.

« J’ai beau être un salaud, je tiens mes promesses, autant que faire se peut. Alors si tu veux, on peut faire un bout de chemin côte-à-côte, le temps que tu voudras. Tu surveilleras mes arrières, et j’essaierai de faire de même… En espérant que je ne sois pas trop distrait, si tu vois ce que je veux dire… J’ai tendance à l’être en ce moment, distrait… On se demande bien pourquoi, d’ailleurs, non ? » lui demanda-t-il, avant de la presser contre lui, l’embrassant à nouveau.
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Aky’ha et Noval s’était donné l’un à l’autre avec une passion non retenue. Le fait d’être encore en vie certainement. La belle restait contre lui, souriant sous la caresse appuyée de son amant sur ses hanches. Du coin de l’œil elle l’observait, le détaillant du regard. En vérité, la Nautolane était incapable de donner un âge à cet homme. Il semblait être… Il avait l’air de quelqu’un de jeune, mais plus mûre dans sa tête. Non en vérité elle était bien incapable de le deviner. Plus par sa méconnaissance en matière de restructuration médicale que des gens. Cette dernière chose étant plus qu’essentielle dans sa précédente profession, qui semblait être dans une autre vie à présent. Le silence qui régnait entre eux semblait devenir insupportable pour elle. Il n’avait pas répondu à sa première remarque, qui n’était rien d’autre qu’une exclamation de soulagement de la belle d’être encore en vie. Mais c’est avec un sourire qu’elle voyait enfin l’Arkanien se « dérider » un peu et plus encore par les propos qu’il venait de tenir. Ainsi il avait de la suite dans les idées !
 
Mais c’est avec une inquiétude doublée d’une certaine fascination qu’Aky’ha voyait l’Arkanien faire usage de la Force. Le souvenir précédent était encore douloureux. Instinctivement elle y portait sa main à la gorge alors qu’aucun étau ne venait s’y resserrer. La peur sans aucun doute, de subir pareil sort à nouveau. D’autant plus qu’elle venait, naïvement peut être, de lui sauver la vie en échange… En échange de quoi après tout ? Une nouvelle chose que la belle ne savait définir. Qu’elle était l’origine de ces images lui ayant traversé la tête alors qu’il était en train de mourir ? D’autant qu’il venait d’énoncer un « Par contre… ». En plus d’attirer les deux cylindres qui doivent être ses sabres lasers. La Nautolane n’en avait jamais vu d’aussi près et elle était intriguée par tout ça. Malgré le travail qu’elle a déjà pu faire pour des Sith, elle n’en avait jamais approché un à ce point là. Elle était captivée par tout ça.
 
Puis son attention se reportait sur les propos de Noval. Elle s’attendait déjà au pire. Le voir s’en prendre à elle de nouveau. Là, elle n’aurait aucune chance ! La surprise concernant ses capacités ne serait plus de mise. De plus elle sait à quoi elle a désormais à faire : un seigneur Sith ! Rien que cette pensée, l’idée de l’affronter semblait mettre fin à toute forme de courage ou de témérité. Son esprit semblait vouloir se faire tout petit, se faire oublier, ne plus exister. Dans tout le cas, ne semblait pas vouloir attirer l’attention, malveillante, de cet être souvent qualifié de légende empli de malice. Mais c’est avec un profond sentiment de malaise doublé de soulagement qu’Aky’ha écoutait la suite. Faire un bout de chemin avec lui, surveiller ses arrières pendant qu’il surveillerait les siens. Ceci dit, la Nautolane n’était pas aussi insensible concernant ce que Noval se croyait obliger de préciser concernant ses arrières à elle. Machinalement, Aky’ha riait doucement à cette remarque et laissait une main glisser sur le corps de l’Arkanien tout en participant au baiser. Baiser qui se prolongeait que se soit par la gourmandise du mâle que par l’envie de la belle lorsqu’elle laissait glisser une jambe autour de la taille de son amant.

-Mmmmmhm…. Elle laissait échapper un soupir de satisfaction en repoussant doucement Noval contre le rebord du bassin. Mais au lieu de se porter contre lui et d’engager le second round, elle s’écartait doucement, sortant du bassin. Aky’ha se saisissait d’une longue serviette blanche appartenant au navire de croisière, s’en roulant dedans, presque avec pudeur. Tu veux boire quelque chose ? Lui demandait-elle, sans permettre à l’Arkanien d’objecter quoi que se soit  ce qu’elle faisait, alors qu’elle se dirigeait vers le bar de la suite.
 
A sa réponse affirmative, il avait même précisé de quelle bouteille il s’agissait. La belle posait son regard sur la bouteille entamée. Du Réserve de Whyren ! On s’refuse rien, Noval ! Il faut dire aussi que c’était compris dans le prix de la suite, pourquoi ne pas en profiter un peu ? Et cela faisait si longtemps qu’elle n’avait eu l’occasion de goûter à ce genre de spiritueux. Versant deux verres et y ajoutant à chacun deux glaçons, Aky’ha revenait avec ses verres auprès du Sith. Mais au lieu de revenir dans le bassin, la Nautolane restait au bord, lascivement allongée auprès de Noval. Elle lui tendait son verre et prenait une pose aguichante. Son corps était parfaitement enroulé dans la serviette qui épousait ses courbes et les laissaient être devinés. Plus question pour l’Arkanien de les voir. La seule chose qu’il pourrait dorénavant voir, et même toucher s’il s’en donnait la peine, serait ses jambes au galbe parfait qui était étirée à sa hauteur. L’heure n’était plus au plaisir, mais au business. Et visiblement, Aky’ha partait du bon pied !
 
-Faire un bout de chemin ensemble, tu disais ? Tu voudrais que je passe à ton service exclusif ? Mmmmh… Elle trempait ses lèvres dans le verre, appréciant la saveur du whisky Corellien et le contraste des deux glaçons bien froids sur ses lèvres. Ce qui veut dire que je serais à ton service exclusif. Ce qui veut dire que je ne pourrais plus accomplir des contrats, comme celui de ce soir. Ce qui me ferait un manque à gagner plus ou moins considérable. Mais je t’avouerais que cela, le fait de ne plus avoir à courir partout pour ça, ne me dérangerait pas. Par contre… Je suis « bien » payée d’ordinaire…
 
Quel mal y avait-il de se mettre en avant ? Aucun ! Surtout lorsque le plausible employeur est un seigneur Sith. C’est même d’ailleurs la seule chose qu’elle savait de lui ! La possible corporation familiale dont il faisait partie, ce n’était que des on-dit. Mais l’idée d’être avec un Sith, ces gens qui ont un empire, et qui ne s’arrêteront certainement pas en si bon chemin auront encore bien des luttes à mener. Mais quelle place y tient Noval dans tout ça ? Elle n’en savait rien. Mais il s’agit d’un Sith, sur Coruscant. Un être qui même étant Sith, se définit lui-même comme un salaud et ce sans aucune honte. Il faut dire que cette galaxie est remplie de salauds en tout genre. Mais Noval semble avoir quelque chose en plus : le pouvoir. Pas le pouvoir politique ou financier, non, mais quelque chose de bien plus effrayant… Celui de la Force.
 
-J’avoue que ton offre est des plus tentantes. Dit-elle dans un sourire ravie d’obtenir pareil attention. Mais avant de me prononcer, j’aimerais en savoir davantage sur toi, Noval. Tu maîtrise la Force et tu es un Sith visiblement. Mais quel genre de Sith ? J’veux dire, t’es du genre à donner les ordres ou tu es l’un d’ceux qui les reçoit ? De plus, votre homme, Falk, prétendait travailler pour une grosse corporation médicale sur Arkania et que vous en êtes. Est-ce que tout ça est vrai ?
 
Aky’ha venait de dévoiler sa pure ignorance concernant l’Arkanien. Mais qu’importe. Lui aussi ne savait quasiment rien d’elle et de ça, la Nautolane se doutait que la question lui serait renvoyé ensuite. Et de ses réponses dépendront de cette embauche que Noval laissait miroiter. Il faut dire que le contrat de ce soir, bien que rapportant 30 000 crédits, n’était pas si bien payé que ça ! Surtout sur Coruscant. Mais il faut dire que depuis la disparition de son mécène précédent, elle devait bien faire ce qu’il fallait. Ne serait-ce que pour maintenir un tantinet le niveau de vie dont elle a toujours rêvé, approché pendant un temps et qui semblait se dérober à elle depuis la trahison de son ex-employeur, Tarock L. Janeiro… 
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L’arkanien avait voulu la dominer, tel un animal sauvage qu’on dompte à coups de matraque jusqu’à lui faire comprendre qui des deux est le maitre et l'autre l'esclave, soumettre sa témérité pour lui faire endurer le pire, autrement dit le martyr de ses fantasmes les plus sordides. Sauf qu’il fit l’erreur de croire que cette femme courberait docilement l’échine. Bien au contraire, la nautolane lui fit payer cher cet affront, à deux doigts de l’occire, comme la bête rageuse qu’on abat sur-le-champ sans en faire grand cas. Un juste retour des choses, quand on pense à ce qu’il lui aurait fait subir si elle s’était laissée faire… Voilà qu’à présent, de rivaux dénués de scrupules, Noval et Aky’ha venaient de se transmuter en amants fiévreux, succombant l’un l’autre à l’attraction de leur corps endiablés, s’adonnant à des ébats aussi exotiques que passionnés, avant de laisser place à une accalmie passagère, avec pour seul compagnie leurs physiques d’esthète recouverts d'une pellicule scintillante mêlant, indissociables, l’eau à la sueur. Les corps relaxés de ces entités magnifiques semblaient rayonnés de plénitude et d’envies assouvies.

Sentant la peau de sa compagne frémir lorsqu’il manipula ses sabres, Noval devina que de l’observer ainsi fleureter avec ces instruments de mort n’était pas pour la rassurer, elle qui ne savait sûrement plus très bien sur quel pied danser, et à quoi s’en tenir de la part de ce personnage si atypique. Et il ne pouvait décemment pas lui en vouloir, vu le visage de dément pervers avec lequel il avait abusé de ses charmes, il y a peu. Il ne fallait pas chercher plus loin le prétexte au fait qu’il ressente le besoin impérieux de se rapprocher d’elle, physiquement bien sûr, mais aussi en paroles. Proposer à Aky’ha d’entrer à son service exclusif, en signant un accord de principe tacite qui l’engagerait à devenir une sorte d’agent spécial, lui était venu spontanément, sans même y réfléchir. Il voulait d’elle à ses côtés, quelqu’un d’exception, qui ne soit le larbin de personne et qui sache quel prix attaché aux choses, à commencer par son indépendance. Il ne lui demandait pas de sacrifier sa liberté, mais qu’elle s’en remette à lui afin qu’il puisse faire de même, dans des situations pouvant s’avérer épineuses. Un échange de bons procédés, comme on dit souvent, sauf qu’elle serait grassement récompensée pour ses services, si elle venait à accepter la proposition.

Elle venait de le repousser délicatement, ne cédant pas à l’appel de l’appétit charnel dont l’arkanien ne s’était pas encore départi, visiblement. Tandis qu'il la regardait marcher, il ne la quitta pas des yeux, ou presque, drapant sa pudeur d’une serviette de bain qui épousa, sans demander son reste, ses formes rebondies, lorgnant avidement son regard luisant d’un noir aussi profond qu’une nuit sans étoiles, lorsqu’elle lui demanda s’il voulait un verre. Le contraire eut été étonnant, surtout qu’on n’a pas tous les jours l’occasion de déguster un spiritueux millésimé de cette qualité. Hochant la tête pour mimer l’affirmative, il se mordilla machinalement la lèvre, scrutant la forme de son fessier, le mouvement de ses jambes élancées… Demeurer maitre de ses émotions et garder la tête froide n’avaient rien d’une sinécure ! Salvatrice, la première gorgée de whisky étancha sa soif, alors qu’il soupirait de délectation, la pression retombant d’un cran. En fait, il n’aurait pas dit non à un massage…

« C’est vrai, d’ailleurs, libre à toi de venir sur Arkania pour t’en rendre compte par toi-même, si le cœur t’en dit… Dans une tenue un peu moins saillante que celle de ce soir, cela va sans dire ! Je sais déjà que tu es capable d’attirer l’attention des mâles qui croisent ta route, je compte sur toi pour me montrer que tu sais aussi te faire discrète quand il le faut… » lança-t-il d’un ton badin, les yeux posés sur le liquide ambré qu’il faisait tourner dans son verre d’un mouvement lest du poignet. Puis, il enchaina, sans vraiment marquer de pause :

« Parmi les Sith, il n’y en a qu’un à qui je reconnais le droit de me commander, en tout lieu, en tout temps et en toute circonstance. Et il en sera ainsi tant que durera l’allégeance que je lui voue… Voilà, c’est à peu près tout ce qu’il y a à savoir. Ah si, une chose encore. Si jamais tu marches avec moi, un conseil : évite de mettre les pieds sur Dromund Kaas. Si on apprend l’accord qui nous lie, tu peux vite devenir la cible de ceux qui cherche à m’affaiblir ou à me discréditer, ou les deux... » dit-il d’un ton monocorde. Sur le coup, Noval jugea plus prudent de ne pas lui révéler l’identité de l’Impératrice, par prudence déjà, et aussi parce qu’il ignorait comment Aky’ha réagirait si elle venait à savoir qu’une femme détient un tel pouvoir absolu, sur lui et sur tant d’autres. Qui sait, cette information aurait pu lui donner de drôles d'idées !

« Pour l’autre chose qui te préoccupe… Eh bien, vu la qualité des services que tu proposes, tu aurais tort de ne pas réclamer un tarif prohibitif pour le commun des mortels, ça me parait la moindre des choses ! Sauf que je ne tiens pas à ruiner le charme de cette rencontre par des détails si futiles… Si tu veux le savoir, alors oui, tu t’enrichiras en restant à mes côtés… Je ne te cache que j’aimerais que tu viennes à apprécier cette position pour d’autres raisons que le pécule amassée au fil du temps, et je ne parle pas seulement… Tu vois où je veux en venir, pas besoin de te faire un dessin ! » irosina l’arkanien, un sourire en coin révélant l’espièglerie de sa dernière remarque.

« Au fait, tu n'as rien à me raconter, toi ? Qui tu es, par exemple... Et ne sois pas avare en détails, ce sont eux qui font les bonnes histoires...» fit-il remarquer à la nautolane, sa voix changeant de ton et se fit plus sèche qu'avant, afin de bien lui faire comprendre qu'il voulait savoir où il mettait les pieds avec elle, et qu'elle ne pouvait pas vraiment se soustraire à cette requête sans passer à côté de son entretien d'embauche.
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Aky’ha était à la fois déçue, mais aussi rassurée de voir que Noval  restait maître de la situation. Elle était là, lascivement allongée à ses côtés et c’était presque s’il ne faisait pas attention à elle. Bien entendu, lorsqu’elle était sortie du bassin, la belle avait sentie les regards appuyés qu’il lui lançait. De ça, elle était habituée. Elle était aussi habituée aux attentions à sa personne dans ce genre de situation, mais il faut dire qu’après leur échange charnel, le Sith doit s’attendre à plus qu’une belle paire de jambe, aussi fuselées soient-elles, pour attirer son attention. C’est avec un certain plaisir que la Nautolane écoutait les propos de l’Arkanien. Savoir que ce que lui avait révélé Falk sur la corporation Symbiosys est vrai la rassurait. De plus, savoir que Noval est un Sith, un seigneur, l’un de ceux qui donnent les ordres et ne répondant qu’à un être tout aussi étrange, la rendait avide d’en savoir davantage.
 
Et pas seulement ! Elle devait bien l’admettre mais cette idée de côtoyer un être comme lui faisait naître, à nouveau, un frisson de peur et d’excitation remontait le long de son échine. Elle avait déjà goûtée à ses pouvoirs et l’idée de pouvoir vivre quelque chose de plus fort avec lui, l’attirait grandement. Pour deux  êtres comme eux, n’ayant peu de scrupules et de moralités, il n’y a que deux solutions. Soit ils se dévorent, soit ils s’associent. La seconde semble être au goût des deux êtres. Et elle l’est aux yeux d’Aky’ha. Continuant d’apprécier les explications et recommandations faîtes, la Nautolane ne pouvait s’empêcher de relever déjà qu’il se permettait de donner quelques conseils. Conseil devant assurer ses arrières… En plus des siens.
 
S’attendant ensuite à l’histoire de son financement, Aky’ha fut étonnement surprise de voir qu’il était prêt à mettre la main à la poche pour elle. Ce qui, à la fois, la ravissait mais aussi la déroutait. Elle qui avait l’habitude du marchandage, là elle devait fixer son prix. Et elle ne savait réellement l’évaluer. Mais ce qui la sauva de ce moment fut la suite de la réponse du Sith, le fait qu’il serait déçu d’entrer dans une discussion qu’il prétendait considérer comme étant bassement pécuniaire. C’est avec une certaine incompréhension qu’elle accueillait ça. En gros, le Sith voulait qu’il l’accompagne pour une autre raison que le fric ou même le sexe. Mais pour quoi ? L’aventure et la nouveauté ? Ce pourrait être tentant, mais aussi très dangereux. La richesse, l’envie de maintenir un niveau de vie élevée a toujours été l’un des moteurs d’Aky’ha. Quoi d’autres ? Il est vrai qu’avec l’argent on peut faire des tas de choses ! Mais il y a bien une chose qui pourrait l’intéresser, le pouvoir. La Nautolane avait déjà approchée le pouvoir en se mettant au service du sénateur L. Janeiro. Certes elle n’avait pu que l’approcher, mais cela avait bien attisé son envie d’en voir plus. Noval, en tant que Sith, pourrait lui offrir que ce que le sénateur Quarren n’a pu le faire ? Tout dépendrait aussi des projets de l’Arkanien… A présent, elle devait lui répondre et face au ton sec et sans appel employé par son interlocuteur, la belle ne pouvait s’y soustraire.
 
-Oui, je pense que tu mérites bien d’avoir quelques explications me concernant avant de prendre cette décision. J’ai plus ou moins grandie sur Coruscant et je me suis tournée vers l’un des métiers de la nuit. Dit-elle dans un sourire éclatant, mais entendu. J’étais dans une boîte branchée disposant d’hôtesses pour amuser les clients. Les clients en question étaient des plus fortunés, que se soit des politiques de toutes sortes, avocats, financiers…

Oh ça oui ! Elle en avait connu de ces hommes qui ne voulaient pas d’une épouse ou découvrir quelque chose de plus exotique. Quelque chose, pour ceux mariés, que leur femme ne pouvait pas leur offrir la plupart du temps. De ça elle en avait bien profité. Que se soit des avantages par des biens matériels, des crédits par ci et par là et des voyages dans des lieux qui ne pouvaient laisser indifférent et dont on ne peut que, très souvent, rêver. 
 
-Puis, j’ai changé de voie. Grâce à un être qui fut l’un de mes clients. Un client bien étrange, mais qui m’a appris tout ça, les armes, le poison et l’art du meurtre…  Et personnellement j’adore ça ! Osait-elle avouer, tel un plaisir coupable. Mais Aky’ha était presque sûre que le seigneur Sith ne lui en tiendrait pas rigueur. Du coup j’ai disparue de Coruscant et de mon ancienne profession pour gagner ma vie en chassant des primes où en faisant la tueuse à gage, comme ce soir.
 
Puis les choses ont changés lorsque j’ai effectué un contrat sur Coruscant. Cela faisait des années que je n’y étais pas revenue. C’était un sénateur, celui de Mon Calamari. Un Quarren du nom de Tarock L. Janeiro. J’ai fais ce premier contrat pour lui et ensuite il m’a engagé pour en faire d’autres. Bien sur, il m’avait aussi promis une nouvelle vie. Une vie moins dangereuse à travailler pour sa carrière politique sur Coruscant et pour Mon Calamari. Mais j’ai surtout eu à faire le ménage dans son linge sale et ce jusqu’à…
 
La Nautolane omettait sciemment de préciser que le dit sénateur avait tenté de la faire tuer par la suite. Mais tout le reste était bien vrai. Bien entendu, elle ne donnerait pas de détail concernant les dits contrats. Sauf s’il le lui demandait. Puis l’on arrivait à un point délicat, Artorias. Délicat pour elle, puisqu’elle devrait avouer y avoir participé et ce du côté Sith. Même si en face d’elle il s’agit d’un Sith, il n’en reste pas moins un sujet délicat.
 
-Jusqu’à ce qu’il me demande de m’en prendre à une Sith. Une Sith, une humaine, apprentie qui avait causé du tord sur Mon Calamari. J’étais sensée la lui ramener. Bien entendu, je t’avouerais que je n’étais guère rassurée ! Dit-elle en riant doucement. Quoiqu’il en soit, j’ai tenté ma chance. Pour ce faire je me suis faite engagée comme mercenaire pour la bataille d’Artorias. Le fait que j’y ais été blessée m’a empêché d’accomplir ma mission. Bien entendu, lorsque je suis rentrée sur Coruscant, j’ai menti, je lui ai dit que je l’avais eu, mais il ne m’a pas cru. Mais c’était là un prétexte puisqu’il a essayé de se débarrasser de moi ! Pour pas avoir à me payer !
 
Et là,on arrivait au principal problème d’Aky’ha. Sa présence sur les mondes républicains risque de devenir compliquée. Des collaborateurs de Tarock ont déjà dû informer la sécurité Coruscanti à son sujet, surtout qu’elle a disparue du jour au lendemain. Mais, vis-à-vis de Noval, se ne serait pas honnête de sa part de ne pas le lui dire. Et le fait d’y repenser la mettait en colère.
 
-Je l’ai tué, Noval ! Lui et les gars qu’il a engagé ! Aucun n’en a réchappé ! En disant ça, la Nautolane s’était redressée. Le souvenir l’ayant fait bien plus de mal qu’elle ne l’admettrait elle-même. Ce qui lui faisait mal était le fait d’avoir été trahie et en plus d’avoir mis en doute son travail ! Du coup… Je me dis que cela pourrait s’avérer problématique à l’avenir… Même si les faits remontent à plus d’un an.
 
Restait à voir ce que le Sith penserait de tout ça. Mais à présent il fallait aborder un sujet bien plus délicat. Sa participation en tant que mercenaire une fois encore, auprès des rebelles Sith. Aky’ha ignore complètement les histoires entre les rebelles Sith et les autres. Et jusque là, elle en faisait peu cas. Mais elle présumait que cela ne durerait pas.  
 
-Après ça, j’ai de nouveau servie en tant que mercenaire pour des Sith. Ceux qui ont attaqués le convoi diplomatique républicain pour la station Flydon Maxima. Cela concernait le traité de paix d’Artorias ou un truc du genre. Quoiqu’il en soit, j’sais pas si tu as quelque chose à voir avec eux, Noval, mais je préfère être honnête et te le dire maintenant. Ensuite, j’ai fais des boulots comme celui de ce soir, et voilà, tu sais tout ou presque de moi. Ponctuait-elle dans un grand sourire.
 

Je sais, ce n’est guère reluisant. Mais j’ai fais ce que je devais faire et quant il fallait le faire. En tout cas, ton offre, je l’accepte ! S’étant redressée, Aky’ha se rapprochait de l’Arkanien, presque à le toucher. Puis elle délaissait le verre de whisky Corellien qu’elle n’avait quasiment pas touché. La belle amenait ses mains sur les épaules de l’Arkanien, caressant sa peau avec douceur. Vous, les Sith, vous êtes des salopards pour ne pas dire autre chose. Mais vous vous considérez comme des prédateurs. Des prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire et que cette galaxie n’est rien d’autre que votre terrain de chasse ! Moi, je ne veux pas être du côté des proies ! J’ai toujours aimé le pouvoir. Que se soit le pouvoir de séduction et celui de l’envie. Celui de choisir la vie ou la mort à mes proies, souvent la mort d’ailleurs. Mais avec toi Noval, je pense avoir l’opportunité d’en avoir plus ! Je surveillerais tes arrières, je ferais tout ce qu’il faudra ! 
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S’il demeurait impossible d’en avoir le cœur net, l’arkanien estima pour le moins que les accents de vérité qui résonnèrent à ses oreilles étaient sincères, tout ouïe resta-t-il, écoutant le récit d’Aky’ha sans jamais soustraire son regard au sien, à part pour siroter un peu de whisky, croquant un glaçon pour le suçoter, histoire de se rafraichir le palais. Visiblement, même si elle avait exercé le métier qu’on disait le plus vieux au monde par le passé, usant de ses charmes exotiques pour gagner sa vie et les faveurs d’une clientèle masculine, sûrement aussi sélective que fortunée, la nautolane était toujours parvenue à tirer son épingle du jeu. Difficile d’imaginer comment ses atouts n’auraient pas attirés l’attention de ces bougres, même les plus regardants. A aucun moment, le fait d’évoquer cet épisode peu reluisant de son existence d’antan ne sembla provoquer chez elle ni déception, ni regret, chose qui plut à Noval, lui qui n’appréciait guère les élans de mélancolie en règle générale, sûrement parce qu’il lui arrivait parfois d’en ressentir, sachant pertinemment que rien n’est moins constructif que de s’épandre sur ce qu’on a laissé derrière soi pour satisfaire sa seule vanité, en commémorant encore et toujours les mêmes souvenirs révolus. Bien au contraire, c’est avec la tête haute et une mine éclatante qu’elle venait de lui révéler son parcours sur Coruscant, et surtout comment elle était sortie par la grande porte de cette activité bercées de strasses et de paillettes, avec l’aide précieuse d’un mystérieux mentor, qu’elle évoqua à peine, chose qui, sur le moment, éveilla la curiosité de l’arkanien. Selon ses dires, cet individu lui offrit l’occasion de changer de vie, et de se reconvertir dans une toute autre activité, bien plus risquée, et sûrement plus lucrative que celle d’hôtesse de charme, même si à l’époque, la panoplie de ses talents devaient lui valoir de généreux pourboires, et certains à-côtés appréciables, à n’en pas douter. Voilà comment elle était devenue ce qu’elle est aujourd’hui, une tueuse professionnelle que jamais personne n’irait suspecter de prime abord, une créature fascinante d’élégance, capable de se fondre dans la masse tout en attirant l’œil, non pas qu’on la suspecterait de mauvaises intentions, mais pour sa beauté et son charme naturel. Une couverture quasi-parfaite, naturelle au possible, doublée d’une efficacité redoutable. Pour preuve, elle venait de tenir la vie d’un seigneur Sith entre ses mains, sans recourir à aucune arme ou armure pour ce faire ! Complètement nue, elle était encore capable de se montrer létale à souhait… Qui pourrait se douter d’une chose pareille ?!

Noval ne parvint pas à masquer sa surprise quand Aky’ha commença à lui parler des contrats dont elle avait dû s’acquitter, qui l’avait amené à se frotter à des Sith de tout bois. A croire que le hasard n’existe pas ! Allant de surprise en surprise, les yeux de l’arkanien n’en finissaient pas de s’ébahir à mesure qu’elle lui disait les noms des théâtres d’opérations où elle était intervenue : Artorias, Flydon Maxima… Pour faire court, elle avait l’un des témoins privilégiés des principaux événements ayant marqués le cours de l’histoire galactique, ces dernières années ! Il était à deux doigts de lui demander de le pincer, histoire d’être certain que tout ceci n’était pas un rêve…

« Alors comme ça tu as eu à faire avec les Sith récemment ! Sur Artorias, et sur Flydon Maxima par-dessus le marché ! Ah ! Ah ! Elle est bien bonne celle-là ! C’est dans ces moments-là que je me dis que la galaxie est petite, en fin de compte ! » s’exclama-t-il en riant de bon cœur, histoire de revenir sur les nouvelles que la belle venait de lui révéler tout de go. « Je ne suis donc pas le premier Sith que tu rencontres, c’est le moins qu’on puisse dire ! Franchement, je n’en reviens pas que tu sois, de près ou de loin, impliquée dans ces événements-là ! Bon, en ce qui concerne ton ancien employeur, l’affaire est close, même si certains ont la mémoire longue et la vengeance froide… Le meurtre d’un sénateur passe rarement inaperçu, alors on peut supposer que les autorités te recherchent, et au pire, ils peuvent te suspecter d’en être l’auteur. Maintenant, s’ils avaient des preuves formelles de ta culpabilité, ils ne seraient pas gênés pour émettre un avis de recherche te concernant, je ne crois pas me tromper en disant ça. Quoi qu’il en soit, je ne t’apprends rien en te conseillant de rester loin de Coruscant pendant un certain temps… » dit-il d’un ton neutre, observant les sillons labyrinthiques de lumière à la surface de la planète concernée.

« Tu as joué franc-jeu, Aky’ha, et je t’en remercie. Je me doute bien que tu n’as fait que survoler les grandes étapes de ta vie, et nous aurons tout le temps d’en reparler, quand tu le voudras. Comme par exemple, en ce qui concerne ce fameux personnage qui t’a enseigné les voies qui t’ont conduite à devenir l’exécutrice hors-pair que tu es… » lui fit-il remarquer du coin de l’œil, avec un air mielleux dans la voix, avant d’enchainer. « Je ne veux pas te forcer la main, loin de là ! Nous aurons tout le temps d’apprendre à nous connaitre… Et je crois que nous avons pris un départ intéressant… » lança-t-il en souriant, avant de faire une courte brasse pour ramener au bord du bassin la tenue d’apparat qui flottait toujours à la surface de l’eau, passablement détrempée, duquel il retira une petite pochette de cuir, délaissant le vêtement aussitôt après.

« Et si nous allions diner ? J’ai une faim de Rancor !  Ah oui… Il faut que je trouve quelque chose à me mettre… L’hôtel doit avoir un service de location de costumes… Et puis… J’ai très envie de marquer ce jour si spécial, je ne sais pas trop comment d’ailleurs… » fit-il en se rapprochant d’Aky’ha, louchant sur le bijou qu’elle portait au poignet, avant de faire glisser la serviette humide qui recouvrait son corps du bout des doigts. « Je crois que j’ai une petite idée… Allez habille-toi ! Avant que je ne change d’idée… »

Noval ne tarda pas à demander à la réception qu’on lui apporte sur-le-champ un costume de soirée standard, de taille MS, à livrer à la suite Manaan dans les plus brefs délais. Une fois proprement habillé, tandis qu’Aky’ha avait revêtu une autre robe de soirée un peu plus habillée que la précédente et qui lui allait aussi comme un gant, l’arkanien sortit en premier, tendant son bras à la demoiselle pour qu’elle y enroule le sien.
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Aky’ha s’était séchée, avait revêtue une nouvelle robe. Elle était écrue avec dorures. Un peu dans le même genre que celle que la Nautolane portait plus tôt dans la soirée et chaussé les même talons hauts que tout à l’heure. La dite robe en revanche était moins provocante. Il s’agissait d’une robe bustier mettant tout de même ses formes en valeurs mais elle était plus habillée. Elle aurait pu en changer, de tenue, mais ne se formaliserait pas du regard des autres la concernant. L’être qu’elle accompagnait à présent était bien plus important. C’est avec un sourire qu’elle acceptait son bras et marchait à ses côtés. Ainsi emporté, le couple se rendait au restaurant du vaisseau.
 
Dans les couloirs y menant, le couple attirait les regards. Un Arkanien et une Nautolane ensemble, c’était peu courant. D’autant plus que cette dernière le dépassait de quelques centimètres grâce à ses talons qui claquaient sur le sol, rythmant la marche. C’est d’ailleurs avec un certain amusement, qu’Aky’ha voyait les passagers s’écarter à leur passage. Comme s’ils étaient des êtres importants. La belle ne les connaissait pas et se demandait si c’était le cas de Noval. Mais comme celui-ci semblait y faire abstraction, elle mise à part puisqu’il lui glissait quelques commentaires à l’oreille qui en retour la faisait rire. Malgré tout, la Nautolane se demandait si… Si ce n’était pas une forme d’autorité naturelle provenant de l’Arkanien, à l’air si austère, pour ne pas dire sinistre, chose qu’elle trouvait attirant. Ou alors le fait que c’est un Sith. Si ce genre de choses peut avoir une incidence.  
 
Une fois dans le restaurant, là encore, Aky’ha eut cette impression alors qu’un droide serveur s’excusait en disant qu’aucune place était libre, le responsable du service s’était déplacé et il avait fallu peu de temps pour qu’ils aient une table et l’une des meilleurs. Généralement, dans ce genre d’endroit, les meilleurs sont celles où l’on est le plus en vue. Pas besoin de s’en assurer, ils étaient exposés. Mais qu’importe, ce soir, la belle ne craignait rien. Elle n’était pas du genre à craindre et avec Noval elle se sentait bien en sécurité. Trop peut être ? Quoiqu’il en soit, c’est avec un hochement de tête et un sourire qu’elle remerciait le serveur lui ayant invité à s’asseoir. C’est n’est que lorsqu’il était partie qu’elle s’adressait à l’Arkanien.
  
-Je dois avouer que je suis assez impressionnée, Noval. Cette table devait être réservée et on nous l’a attribué. De plus ces gens que nous avons croisés qui s’écartaient. Je trouve cela étrange, mais je te mentirais en disant que je n’apprécie pas. Dit-elle dans un sourire éclatant et ce qui lui tient lieu de pupilles briller d’une certaine excitation.
 
 Un droïde serveur, ou plutôt « serveuse » au vue de sa démarche et de l’apparence qu’il ou elle semblait avoir. Sa voix, bien qu’artificielle et mécanique, avait une certaine mélodie pas si désagréable. Un lecteur holographique qui prenait l’apparence d’un bijou apposé sur ce qui lui tenait lieu de poitrine s’activait et montrait le menu. Puis elle restait là, à attendre, faisant tout de même quelques suggestions. Noval fit son choix rapidement, choix qu’approuvait sans difficulté Aky’ha. Le plateau de fruits de mer avec le vin allant avec. La serveuse commentait par un « excellent choix » avant de s’éloigner en mimant un déhanché féminin.


Un peu gênée, Aky’ha regardait autour d’elle. Le restaurant se trouvait dans une zone exposée à l’espace. D’immenses baies vitrées les séparaient du vide ou plus précisément du tunnel hyperspatial. Il faut dire que le Sith l’impressionnait, bien plus qu’elle ne voulait l’admettre. Et la belle n’a plus réellement l’habitude de faire la conversation comme ça, pour ne rien dire. C’était idiot, mais la Nautolane remarquait que malgré qu’ils soient exposés au milieu de la pièce les autres convives étaient assez éloignés pour être dans une forme d’intimité.
 
-Il était Anzat. Dit-elle doucement en attirant son attention. Il était un client étrange et il m’avait choisie parmi bien d’autres filles pour un voyage. Sur un vaisseau de ce genre. Nous avions passés quelques jours ensembles assez agréables puis il m’a demandé de distraire un homme que nous avions rencontré. Une rencontre qui n’était pas un hasard. Il a profité de la distraction pour s’assurer d’être seul avec lui. Moi j’étais là et terrifiée. Il venait d’abattre ses deux gardes du corps… Il était si rapide… Il l’a tué et ensuite il s’est tourné vers moi. J’ai cru que j’allais mourir moi aussi… Puis je l’ai supplié, comme je n’ai jamais supplié qui que se soit. Je lui ai fait part  n’ai jamais vraiment compris pourquoi il m’avait épargné, mais en tout ce fut salutaire.
 
Le droïde-serveur revenait et installait le plateau de fruits de mer sur la table. Puis il s’approchait de Noval avec le vin, l’ayant montré puis débouché devant lui, il lui servait un fond de verre attendant le verdict de l’Arkanien. Son verdict fut bon, et le droïde servait à nouveau son verre et venait servir celui de la Nautolane. Puis, pour finir, il souhaitait un « bon appétit » et s’éloignait. Invité par Noval, Aky’ha se servait et lui à sa suite. Se faisant, il l’invitait aussi à poursuivre.
 

-Oui… Je disais que ce fut salutaire, puisqu’on a quitté le vaisseau avant qu’il efface les preuves de façon drastique…  Parmi ses choix dans le plat, il y avait de petits calamars, qui gigotaient doucement. Une spécialité d’une planète dont elle avait oublié le nom, mais qu’importe, elle en raffolait. Le piquant doucement avec sa fourchette, elle l’amenait à sa bouche, le dégustant avec délice en poussant un léger soupir de satisfaction.  Boum… Il l’a fait sauter… Le vaisseau, les passagers, tout… Par la suite, j’étais morte pour tout le monde et je pouvais faire autre chose pour gagner ma vie et je dois dire que cela m’attirait. Ponctuait-elle dans un sourire, alors qu’elle s’attaquait à un autre de ces petits calamars vivants qui gigotait sottement dans son assiette.   
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Noval n’était pas peu fier de la tournure heureuse des événements, depuis qu’Aky’ha avait tenté de lui faire la peau, faisant preuve d’une efficace hors-du-commun, avant de se raviser suite à l’influence maligne exercée par le Sith. Bien sûr, il aurait pu s’agir d’une manœuvre sournoise destinée à leurrer la belle afin de renverser la situation et soumettre cette créature selon son bon vouloir, obéissant à son désir de convoitise exacerbé. Mais à quoi bon, au final ?! Non, manifestement, il ne s’agissait plus de cela. On ne rencontre pas une femme de ce calibre tous les jours, l’arkanien venait de s’en rendre compte, tardivement certes, mais si appétit ne l’avait pas tant aveuglé au premier abord, peut-être aurait-il réalisé qu’il la voulait d’une toute autre manière qu’en vertu de sa seule attirance charnelle. Tout chez elle l’inspirait, autant ses talents si particuliers que sa manière d’être. Il va sans dire que ce n’est qu’en gagnant sa confiance qu’elle déciderait de rester à ses côtés de son propre chef, de sorte qu’il pourrait vraiment apprécier sa compagnie et occasionnellement en jouir, au gré de leurs humeurs. Voilà pourquoi il devait se montrer sous son meilleur jour, et la séduire non pas en usant d’obscurs artifices, mais en se révélant au grand jour, sans rien lui cacher d’autre que ce qu’il lui fallait savoir à son sujet. Certes, les deux tourtereaux n’avaient pas encore eu le loisir d’apprendre à se connaitre, n’empêche qu’il venait d’inaugurer en grande pompe les débuts d’une relation qui s’annonçait des plus fructueuses, aussi bien pour elle que pour lui. Le moins que l’on puisse dire, c’est que leurs premiers tête-à-tête avaient déjà donné lieu à des moments de vie et de complicité d’une rare intensité, l’arkanien et la nautolane brûlant la chandelle par les deux bouts en à peine quelques heures. Et la soirée ne faisait que commencer !

Bras dessus bras dessous, les voilà qui s’avançait vers les niveaux marchands du paquebot, les plus passants et animés qui soient. A en juger par le nombre de voyageurs déambulant dans les allées clinquantes richement décorées, toute trace d’agitation relative à l’incident du casino semblait avoir disparu comme par enchantement. Sans y prête la moindre attention, Noval perçut des vagues de murmures roulant sur leur passage et des faisceaux de regards masculins brillants de convoitise et d’envie se poser sur la gracile Aky’ha se tenant à ses côtés. Le sien, hautain et froid, se plaisait à croiser subrepticement ceux de la gente féminine, lançant quelques sourires en coin juste pour le plaisir de bercer d’illusions celles qui se prendraient au jeu de faux-semblants qu’est la séduction, dont les règles sont toujours biaisées à l’avance. La compagnie d’Aky’ha s’avérait des plus plaisantes, d’autant que le simple fait d’entendre ses talons claquer sur le marbre piqueté de reflets étoilés provoquait chez son cavalier une irrépressible envie de faire valser la muse aquatique au rythme d’une mélodie céleste, aussi gracieuse et envoutante que le défilé hypnotique des flux de lumière bleutée se mouvant et se ployant à l’infini, par-delà les baies de transparacier courant d’un bout à l’autre du vaisseau.

Il ne fallut que quelques secondes d’attention au Sith pour faire passer, Aky’ha et lui, du rang de clients de dernière minute sans gêne, souhaitant s’attribuer le confort de l’une des meilleures tables du restaurant, à celui d’hôtes de prestige à ménager avec d’infimes précautions. Accuser Noval d’user et abuser de ce genre de tour de passe-passe enfantin reviendrait à lui faire un faux procès : dans la mesure où ce genre de privilèges lui ait accessible, pourquoi dès lors s’en priver, d’autant qu’il se montrait toujours dispendieux côté pourboire, lorsque le personnel le méritait, cela va de soi. Et puis ne dit-on pas que le client est roi, après tout !


« Va savoir ! Peut-être prenaient-ils de la distance pour mieux se rendre compte à quel point nous formions un duo marginal à bien des égards. Je ne suis sûrement pas l’être le plus repoussant qui soit, mais à tes côtés, je fais quand même pâle figure, sans mauvais jeu de mots ! » plaisanta Noval en souriant à sa compagne, qui venait de lui faire part de son ressenti peu après qu’il soient installés, à l’écart des autres tablées occupées. Ils n’eurent pas longtemps à attendre, avant qu’un droïde serveuse – un modèle WA-7 partiellement relooké – ne vienne pour afficher le menu et prendre leur commande. Noval consulta la carte d’un œil distrait, avant de porter son choix sur un plat figurant parmi les spécialités de la maison, proposant un assortiment exotique de crustacés et autres fruits de mer, accompagné d’un vin blanc pétillant élaboré à partir d’une cuvée spéciale de Membrosia et dont l’appellation « Bulles d’Ange » retint l’attention de l’arkanien, un tantinet amusé. Avec l’aval d’Aky’ha quant au choix du met choisi, le droïde s’éclipsa ausitôt sur les chapeaux de roue.

« Un Anzat, dis-tu. Je comprends mieux, à présent. Il est particulièrement difficile de sonder les réelles motivations de tels êtres, qui ne se mélangent pas facilement aux autres, et partagent encore moins leurs opinions. Il y a bien des légendes qui courent sur cette espèce. Pour la part, je n’en ai rencontré qu’un seul, et j’en garde un souvenir marquant. J’imagine que celui qui a été notre mentor a su déceler en vous un potentiel qui ne demandait qu’à être révélé au grand jour, à moins que vous n’ayez eu une chance insolente, tout simplement ! Il en faut parfois, c’est même la seule chose qui fait la différence entre ceux qui survivent au pire des scénarios, et ceux qui y laissent leur peau. En tous cas, celui qui vous me décrivez n’avait pas l’air d’être un tendre, le genre de type déterminé à tout pour arriver à ses fins… »

A peine avait-il fini sa phrase que le droïde réapparut avec un plateau qu’elle posa sur la table avec une dextérité exemplaire. De petits monticules de glace étaient dressés aux pourtours de plat, sur lesquels une pléthore de crustacés était minutieusement alignés. Pour tout dire, il n’y avait que l’embarras du choix. Le regard de l’arkanien loucha inévitablement sur les huitres dont la chair luisante lui mit l’eau à la bouche. Goûtant le vin mousseux servi frais, mais non frappé, comme il se doit, Noval fit signe au droïde qu'il pouvait servir. « Après toi ! » enjoignit-il la nautolane de se servir en premier, dont le choix se porta sur une coupelle ou de petits calamars encore vivants, simplement assaisonnés de quelques herbes, semblaient gesticuler fébrilement pour demander grâce, supplique superbement ignorée par la bouche exquise qui s’en délecta.

« Et après t'avoir formé à cette nouvelle vie, que s’est-il passé ? J’ai du mal à m’imaginer qu’il t'ait laissé voler de tes propres ailes comme ça, sans aucune contrepartie en échange… Je me trompe ? » questionna Noval par pure curiosité, l'air de rien, avant de déguster une huitre, son péché mignon…
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Aky’ha finissait de déguster l’un des petits calamars servies dans une coupelle. L’assaisonnement était tout simplement parfait. Il s’agissait là de l’un des mets préférés de la Nautolane. Un étonnant rappel de ce qu’elle est, elle-même, dans la société ? Possible. Il faut dire qu’elle ne s’en est jamais préoccupée.  Là, rien d’autre ne comptait que le fait de satisfaire ses papilles gustatives. Et ce dernier qu’elle venait de porter à ses lèvres pulpeuses avant de le faire glisser sur sa langue était exquis. Là encore, le petit calamar gigotait et elle trouvait cela à la fois agréable et amusant avant de le faire glisser et de le croquer sans pitié, fermant les yeux et poussant un soupir de satisfaction. Mais ce n’est pas pour autant que la belle ne faisait pas attention à ce que lui disait Noval. La question aurait pu être, à ce stade de leur rencontre et avec d’autres femmes, embarrassante. Mais pour Aky’ha elle n’était nullement embarrassée.  
 
-Non bien sur ! Nous avons travaillé ensemble. Et oui, je veux bien te croire sur paroles qu’ils soient tous étranges, les Anzati. Lui, il était effrayant. En tout cas, je n’avais rien à craindre de lui à ce moment là. Je crois… qu’il m’aimait bien, à sa façon. Mais moi, je l’ai aimé.
 
Avouait-elle au Sith avec un sourire. La Nautolane était quelque peu nostalgique en avouant cela, mais se reprenait vite. Elle n’oubliait pas que l’Arkanien lui avait dit qu’il détestait cette attitude. Et elle ne voulait pas l’offusquer. D’ailleurs, Aky’ha n’est pas nostalgique non plus. Mais ce fut tout de même une période de sa vie qui fut déterminante et intense dans sa vie. Une rupture avec sa condition précédente.
 
-Et puis, lorsqu’il n’avait plus grand-chose à m’apprendre, il m’a laissé faire mes premières armes toute seule. Malgré tout ce que l’on avait vécu ensemble, il préférait mener sa vie en solitaire. Je peux aisément le comprendre, il avait des besoins que je ne pouvais que le soupçonner. Je n’avais jamais osé le questionner à ce sujet, comprenant bien que c’était quelque chose de sensible. Du coup, nous nous sommes perdu de vue pendant un moment. Même s’il me plaisait de penser que lui gardait un œil sur moi, à distance.
 
Voir Noval prendre des huîtres et les déguster pendant qu’elle parlait, la belle se servit à son tour, préférant jeter son dévolus sur les crustacés. Délaissant ainsi les calamars restant dont elle est si friande. Une espèce de crabe se retrouvait dans son assiette. Se saisissant de son couteau, elle découpait avec une précision chirurgicale la carapace du crustacé.
 
-Puis, un jour nous nous sommes retrouvés tout les deux, ainsi que d’autres, sur une affaire. Les propos employés étaient suffisamment neutres pour éviter qu’un mot malheureux ne soit entendu. Les autres ne furent guère efficaces. Et lui et moi nous nous sommes retrouvés face à face avec notre dite affaire. Et il ne voulait pas la laisser à quelqu’un d’autre… Et moi non plus. L’élève a finit par dépasser le maître, en somme. Ayant enfin dégagé la carapace, la Nautolane commençait à manger la chair du crabe. Mmmmmh… Très bon… ce crabe… Elle lui souriait. La dernière phrase qu'elle lui avait dite, concernant leur discussion, est certainement d'une grande signification pour les Sith, mais il s'agit d'une chose dont elle ignore complètement la portée. Néanmoins, elle en a conscience que le sous entendu peut être fort ou mal interprété.J’espère que tu ne te fais pas de fausses idées sur moi et sur ce qui adviendrait durant notre relation à venir, n’est-ce pas  ?
 
Comme pour appuyer le sous entendu de ses propos, la pulpeuse Nautolane allongeait sa jambe. Son pied chaussé venait flatter la jambe de Noval, tandis qu’elle lui offrait un sourire ravageur. D’une main la belle se saisissait de son verre de vin pétillant et le portait à ses lèvres. Tout en continuant malicieusement son attouchement invisible aux yeux de tous grâce à la nappe de la table.
 
-Et toi, Noval… J’ai crû comprendre qu’Artorias n’était guère étrangère pour toi… Pourtant, il me semble pas t’y avoir vu…
 
Comme pour mieux appuyer l’orientation que prenait leur « innocente » conversation, le pied chaussé d’Aky’ha venait se frotter contre la cuisse de l’Arkanien. Et ainsi lui donner l’envie de se découvrir davantage dans l’optique d’une forme de récompense future. Tout en attendant que le Sith se décide à lui répondre, ou non, la belle reportait son attention sur le crustacé qu’elle avait entreprit de manger.
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Noval se fit une joie de déguster la chair blanchâtre et finement iodée des huitres dont les coquilles vides s’amoncelaient petit à petit dans un plat creux prévu à cet effet, posé sur une desserte laissée à côté de la table par les bons soins du droïde-serveur. L’air de rien, dès qu’il portait à sa bouche avec le plus grand soin la petite fourchette piquant ces concentrés de saveurs consommés nature, il en profitait pour regarder Aky’ha du coin de l’œil, savourant de petits mollusques s’entortillant sur eux-mêmes qu’elle laissait filer quelques secondes sur le bord de ses lèvres, avant de les faire disparaitre sous son palais que l’arkanien se plut à croire aussi délicat que le sien. De toute évidence, ces amuse-bouches semblaient particulièrement lui plaire, et la pensée qu’elle était en train de commettre de sang-froid un acte relevant du cannibalisme le plus barbare divertit en secret l’esprit du Sith. Tout ouïe quant aux réponses qu’elle formulait, il la regarda faire lorsqu’elle s’empara d’un crabe encore fumant qui attendait patiemment que des mains expertes s’occupent de son cas pour le mettre à nu, et Noval de se laisser aller à faire de même, histoire d’accompagner la nautolane et d’avoir ainsi le sentiment de partager les mêmes saveurs dans un moment de délectation gustative partagé. Les pinces partiellement prédécoupées du décapode ne résistèrent que peu aux efforts de l’arkanien qui parvint à les écarter du bout des doigts sans avoir à forcer puis entama son festin, s’interrompant lorsqu’il eut à répondre à la remarque piquante d’Aky’ha :

« Rassure-toi, je ne me destine pas à devenir ni ton maitre ni ton mentor, pas plus que je vois en toi une élève. Tu m’as déjà montré que tu savais parfaitement te débrouiller pour faire face au danger et gérer les imprévus de toute sorte sans que j’ai à te chaperonner sur quoi que ce soit. En fait, tu n’as qu’à me voir comme une espèce de client privilégié dont tu aurais à satisfaire les exigences. Et sache que je ne serai jamais fermé à toute réclamation, bien en contraire, je ne veux pas d’une exécutrice à mes côtés qui attendrait sagement mes ordres, mais quelqu’un sur qui je puisse me reposer un tant soit peu parce que je sais qu’il saura prendre la bonne décision au bon moment. C’est aussi simple que ça… » dit-il, occupé à finir de décortiquer l’énorme crustacé qui campait dans son assiette et qui ne tarda pas à recevoir un coup de grâce symbolique, quand Noval s’attaqua au découpage de sa carapace d’un rouge éclatant.

Finissant d’une traite son verre de vin, il en resservit une larme dans la flute de sa compagne, avant de remplir la sienne de manière ostensible. Peut-être avait-elle noté à quel point elle n’en finissait pas d’attirer son regard à la moindre occasion, comme s’il n’avait de cesse de s’étonner de la beauté de la créature assise en face de lui. Sans doute que cet exceptionnel pouvoir d’attraction ne durerait qu’un temps, à elle d’en profiter pour lui soutirer tous les caprices qui pouvaient lui effleurer l’esprit… C’est à ce moment-là qu’Aky’ha revint sur un événement qui fit changer la face de Noval du tout au tout, se figeant un instant, les yeux vides posés vers son assiette. Il sembla chercher ses mots et bu une lampée avant de daigner répondre, le regard trouble. Sous la table, le pied de la charmante créature vint se glisser contre sa jambe, attention ô combien sensuelle qui l’incita à atténuer quelque peu son propos, quittant derechef le ton sévère avec lequel il allait exprimer son ressenti :


« Je t’avoue que le simple fait d’évoquer ce nom me fait froid dans le dos. J’en perdrai presque tout appétit, c’est pour dire ! J’y étais sans y être vraiment, voilà tout ce que je peux en dire… Désolé, ce n’est pas que je ne souhaite partager ces souvenirs avec toi… En fait si, c’est ça. Je n’en garde aucun de bon, voilà pourquoi je ne désire pas m’épancher davantage sur ce sujet, et puis c’est de l’histoire ancienne ! » renchérit-il en se forçant à sourire comme pour ne pas définitivement plomber l’ambiance, en portant son verre à ses lèvres une fois de plus.

« J’imagine que sur le terrain, ça n’a pas dû être de tout repos… Que tu aies pu en réchapper indemne, c’est bien ça l’essentiel ! Et puis, quelle meilleure preuve pourrais-tu m’apporter de tes compétences à survivre en milieu hostile !? C’est vraiment une aubaine que nos routes se soient croisées dans de telles circonstances, je sais que j’ai fait le bon choix en te voulant à mes côtés, Aky'ha… Il ne nous reste plus qu’à trinquer ! A nous ! Pour le meilleur et pour le pire ! » s’exclama-t-il tout sourire, aussi faux que pouvait l’être sa prétendue bonne humeur miraculeusement retrouvée, autant de signes tangibles qu’il ne désirait vraiment pas qu’Aky’ha le relance sur ce débat-là, même si elle brulait du désir de passer outre ses réticences afin de savoir de quoi il en retournait précisément.

« Et sinon, tu as un pied-à-terre quelque part ? Un endroit que tu aimes, ou aimerais fréquenter plus que les autres ? Et une question subsidiaire en prime, mais non moins importante : niveau pilotage, tu en es où ? » s’enquerra-t-il de lui demander, glissant les mains sous la table pour combler son désir soudain de les laisser glisser, l'espace d'un instant, sur la jambe jouant les entremetteuses pour le compte de l'espiègle aguicheuse...
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En voyant la réaction de Noval, Aky’ha s’était dit qu’elle avait mis les pieds dans le plat… Certes, ce n’est pas si elle ne se doutait pas qu’Artorias avait pu être quelque chose d’intense, voir de difficile pour le Sith puisqu’il se montrait taciturne sur le sujet. Et puis la belle était curieuse d’en savoir davantage. Après tout, n’avait-elle pas aussi cette planète comme point commun avec lui ? Le souvenir qu’en avait la Nautolane n’était pas aussi agréable. Elle repensait au mercenaire et à la gamine Twi’lek qui l’accompagnait. Cette dernière avait finie par succomber au poison et elle ignorait si elle était encore en vie, tout comme le mercenaire d’ailleurs, dont le poison de ses lames avait ravagé son corps de l’intérieur.
 
-Je… Je suis désolée, Noval… Dit-elle quelque peu hésitante et déçue.
 
Etant Nautolane, Aky’ha pouvait devenir un véritable miroir des émotions de son interlocuteur. Et le sujet d’Artorias semblait bien être un sujet chaud-bouillant pour ne pas dire brûlant. Pourtant, l’impression qu’elle avait que le Sith se retenait se faisait de plus en plus forte. Ce qui rendait la belle hésitante et semblait lui faire perdre son assurance. Elle qui d’ordinaire, dans son ancienne profession, était capable d’obtenir tout ce qu’elle voulait ou presque de ses clients en si peu d’efforts, voilà que ses charmes ne semblaient pas fonctionner sur l’Arkanien, dont elle avait toute les attentions pourtant.
 
D’ailleurs, la petite caresse du pied qu’elle lui offrait sur sa jambe, comme pour l’inciter à répondre, s’était stoppée en voyant l’attitude de Noval. Malgré la colère qui sourdait en lui, Aky’ha ressentait davantage de la peur. Elle n’ignorait pas de quoi il était capable et il est bien difficile d’imaginer ce qu’un Sith déchaîné peut accomplir. Cette idée la tétanisait, mais l’excitait aussi. Tout ceci était nouveau pour elle et la Nautolane semblait bien avide d’en savoir davantage. Et pour ça, il lui faudrait rester sur place et être à la merci du Sith. Et c’est avec une surprenante volte-face que Noval se mettait à sourire, même s’il était faux. Et il trinquait.
 
-Oui, à nous… Répondit-elle en levant doucement son verre et de le porter à ses lèvres.
 
Elle aussi avait sourie. Mais à l’instar de l’Arkanien, son sourire large sonnait plus ou moins faux. N’étant pas encore rassurée quant à sa condition après avoir abusé de la patience de Noval avec un sujet aussi sinistre. Cherchant alors comment rebondir c’est le Sith qui semblait venir à son secours en glissant ses mains sur sa jambe tendue, l’attirant doucement à lui pour la caresser à loisir. Son sourire redoublait, comme si elle était charmée de cette attention et le laissait faire en laissant échapper un « Mmmmhh » de satisfaction d’entre ses lèvres pulpeuses.  
 
-En pilotage ? Je me débrouille. Je ne vais pas te tenir le couplet, qui serait faux d’ailleurs, que je suis la meilleure pilote de l’univers. Mais je sais piloter un vaisseau, si c’est le ce que tu demandais.
 
Bien entendu qu’elle n’est pas la meilleure pilote qui soit. Mais elle a des réflexes et pourrait tenir quelques instants en cas de combat s’il le faut. Bien entendu, pour cela elle ne pouvait que comparer avec son engin actuel. Un vieux transport qui n’est plus de première jeunesse et mal armé. De quoi se défendre, riposter et éloigner un gêneur quelque peu frileux. Rien de bien reluisant. Et puis, l’autre preuve de ses réflexes serait sa participation à la course de swoop de Nar Shaddaa, pour un contrat. Tuer un futur concurrent de son ancien employeur. Mais ça, ce ne devait pas être au goût de l’Arkanien.
 
-Pour l’instant je vivote entre deux endroits, comme celui-ci pendant quelques jours. Le temps du travail. Après je passe le plus clair de mon temps sur mon vieux tas de boue qui me sert de vaisseau. Rien de bien glamour en somme. Ajoutait-elle avec un petit rire. Mais je me disais que se serait certainement plus simple que je reste à tes côtés, Noval. Si tu souhaites ma présence rapidement.
 
D’ailleurs, comme pour appuyer l’idée que le fait d’être séparé ne serait pas si bonne que ça, la belle retirait doucement sa jambe, la soutirant aux attouchements pourtant agréable de l’Arkanien. Puis, l’air de rien, Aky’ha reportait son attention sur le crustacé qu’elle avait commencé à manger. Mais il faut dire que la Nautolane était déjà rassasiée ou presque. La présence de Noval avait quelque chose d’étrange et semblait lui couper l’appétit. Mais, paradoxalement, elle semblait bien rassurée quant à son avenir. 
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Il y a certaines choses qu’on ne révèle ni au premier venu, ni même aux vieilles connaissances. Car à peine ose-t-on se les remémorer qu’une lame de fond glaciale, chargée d’impressions nauséeuses et de souvenirs chancelants, tétanise votre esprit et se l’accapare pour ne lâcher prise qu’au sortir d’un effort de refoulement conséquent. Dès lors, autant se contenter de les garder secrètes, ces choses-là, bien enfouis en soi, et de croiser les doigts pour que personne ne viennent déterrer de tels cadavres anxiogènes, un jour ou l’autre, avec l’intention de faire toute la lumière quant à l’identité précise des exécutants de telles exactions. Pour le dire autrement, le fait d’avoir superviser, si ce n’est qu’en partie, la bonne marche d’une campagne militaire destinée à mettre à feu et à sang une planète et cautionner la destruction d’installations civiles et le massacre planifié d’une population afin de mener à bien des objectifs militaires de grande envergure, seul un fou irait s’en vanter en le chantant sur les toits à qui veut l’entendre ! En temps de guerre, avoir les mains sales est un lieu commun terrifiant auquel aucun soldat n’échappe indemne. Or Noval avait réalisé qu’il existait quelque chose d’autre que cette souffrance-là, de bien plus effrayant encore : une source d’inspiration intarissable. Il faut le voir pour le croire, ce sentiment grisant d’impunité que les plus hauts gradés arborent dès qu’ils en ont l’occasion, tout en prenant soin d’enfiler des gants blancs, histoire de montrer patte blanche et ô combien ils sont des gens recommandables. Il n’existe nul regret à exprimer pour soulager son âme de cette sublime hypocrisie, non, bien sûr que non, il s’agit de faire sienne la vérité du mal dans sa banalité la plus absurde, et de vivre avec, avec la conscience lucide des actes commis et de leurs significations, point final.

Par chance, Aky’ha ne s’était pas entichée d’en savoir davantage à propos des événements gravitant autour du conflit d’Artorias et elle avait très bien fait, sentant sûrement qu’il ne valait mieux pas trop asticoter l’arkanien et s’engager plus avant dans ce sujet jugé à raison sensible. Eu égard à la dureté avec laquelle il venait de trancher la question en écartant toute volonté d’en débattre, il n’y eut rien d’étonnant à ce qu’elle ressente une certaine gêne en ayant le sentiment d’avoir fleureté avec une ligne rouge, il n’empêche que la nautolane sut faire preuve d’intelligence et d’une empathie certaine pour témoigner de son embarras que l’intéressé jugea dès plus sincère sur le moment, à l’aune d’une gêne purement circonstancielle, cela va de soi. Tout cela fut vite oublié lorsqu’ils portèrent un toast et échangèrent des regards complices, la jambe d’Aky’ha ne se lassant pas de se dandiner en sentant ma main dessiner le contour de ses chevilles et d’apprécier la douceur de ses mollets fuselés. Une fois ravivées les bulles du vin pétillant contenu dans leurs coupes en les resservant, Noval y alla de son petit commentaire :


« Je vois, en somme, toi et moi sommes loin d’être des as du manche ! Remarque, ce n’est pas bien grave, je posais la question par curiosité. Il va quand même falloir te trouver un appareil digne de ce nom, au cas où… » réfléchit-il à haute voix en ne quittant des yeux son assiette, occupé à dépiauter le les pattes restantes du crabe. « Parfois, je me demande s’il ne serait pas judicieux de confier ce genre de tâche tel que le pilotage à un droïde programmé spécialement pour ça ! Vu la méfiance naturelle des gens à l’encontre de tout ce qui touche à la robotique et à l’intelligence artificielle, rien que l’idée ferait pâlir de peur les plus téméraires, sans parler de l’opinion du commun des mortels qui ne verrait pas cela d’un très bon œil ! » dit-il avant de porter sa serviette à la commissure de ses lèvres.

« Bon, il va falloir régler cette histoire de vaisseau. Le fait de te savoir aux commandes d’une épave ambulante ne me plait pas des masses… Spécialement si je suis amené à voyager à tes côtés ! » plaisanta un Noval faussement distrait, cherchant à faire oublier la mine contrite qu’il venait d’afficher plus tôt. « J’ai déjà passé en revue les modèles de transporteurs disponibles sur le marché, et aucun ne me sied guère. Il faudra que je me penche sur la question, histoire de savoir s’il serait envisageable de mettre au point un genre de prototype qui corresponde à mes attentes, et à quel prix. Pour l’heure, il n’y a qu’un seul constructeur qui se soit montré intéressé par ma proposition, les célèbres chantiers navals de Corellia. Je verrai bien de quoi il en retourne, mais ça risque de prendre un moment… » pensa-t-il tout haut, le regard attiré par l’éclat brillant des bijoux argentés qu’Aky’ha portait à ses poignets. « Je vais me débrouiller pour faire en sorte de remplacer ton appareil au frais de l’Empire, après tout, tu mérites bien quelques petits privilèges en tant que collaboratrice attitrée ! » lança-t-il à la volette avant de vider le fond de sa coupe. « Y allons-nous, si vous avez terminé ? »

Bras dessus bras dessous, Aky’ha et Noval s’éloignèrent du restaurant, déambulant au gré de leurs envies en se laissant distraire par les devantures des vitrines de luxe devant lesquelles les vendeuses aux sourires aussi faux que nature faisaient le pied de grue pour mieux alpaguer les badauds et les clients éventuels. Ce fut à ce moment-là que Noval ne put s’empêcher de lui glisser à l’oreille une singulière révélation :

« Avant de se rencontrer au casino, j’ai remarqué plusieurs vitrines de bijoutiers un peu plus loin, à l’étage supérieur. Et si on allait y jeter un œil, histoire de voir si quelque chose te plait. Et non je ne te fais pas la cour, et oui, j’ai très envie de craquer du fric de la manière le plus futile qui soit… Tu veux essayer ? Tu verras, c’est toujours un p’tit bonheur, spécialement quand ce n’est pas le sien ! » ricana-t-il en martelant ses yeux d’un regard de braise, avant de passer son bras autour de sa taille, et ses lèvres sur les siennes, pour un baiser aussi furtif qu’éphémère, puis de s’aventurer plus avant dans les galeries marchandes du paquebot.
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Aky’ha souriait, délaissant ses couverts après une ultime bouchée. Elle finissait presqu’entièrement son verre et s’essuyait délicatement les recoins de sa bouche de sa serviette. Entre temps, la belle l’écoutait parler. Pour ce qui était de l’idée de faire piloter le vaisseau par droïde, pourquoi pas. Mais que ferait-elle ? A moins que se ne soit là un message de sa part pour dire que sa place auprès de lui serait le plus souvent dans son lit ? Non pas que l’Arkanien la dégoutait, au contraire, elle le trouvait fascinant ! Mais ce n’est pas franchement le genre de profession qu’elle aimerait avoir à refaire ! Elle adore ce qu’elle fait maintenant. Et pour rien au monde, la Nautolane aimerait revenir en arrière !
 
Puis venait ses explications à propos de son vaisseau personnalisé. Son vaisseau qui deviendrait aussi le sien, puisqu’elle devrait le piloter. Il faut dire que c’est un sujet qui l’intéressait. Certes, elle ne s’était pas mise en avant. Et il l’avait pris de la manière dont elle lui présentait les choses. Mais en réalité elle était un peu plus douée que ce qu’elle avait bien voulue révéler. C’était juste qu’Aky’ha ne voulait pas que Noval s’imagine qu’elle serait apte à repousser n’importe quel attaquant dans l’espace. S’il fallait le faire, elle le ferait ! Et elle le ferait si elle a un vaisseau potable ! Et le Sith semblait bien disposer à faire le nécessaire. Puis l’Arkanien semblait vouloir quitter le restaurant ayant finit. Elle aussi avait finit, bien qu’elle avait repris ses couvert, prenant un morceau de ci, de là. Plus pour se donner contenance. Et malgré la politesse, la belle comprenait bien qu’il s’agissait d’un ordre. Ce qui la faisait sourire.
 
-Oui Noval. Nous pouvons y aller.
 
La Nautolane attendait que Noval se lève pour venir l’aider à se lever. Ce devait être ainsi dans ce genre d’établissement. Ensuite, elle le laissait régler la note et s’en allait, pendue à son bras. Marchant au gré de ses envies vers les galeries commerciales du ferry. Ils se donnaient tout deux des airs d’un couple de touristes venu ici pour faire du lèche-vitrines. Aky’ha ne prêtait que peu d’attention aux regards des autres et, surtout, à celui des vendeurs et vendeuses qui derrière leurs vitrines leur souriait. Rare étaient les clients à cette heure. Limite si toute cette galerie n’était pour eux, uniquement pour eux. Ce qui semblait donner plus d’aplomb à l’Arkanien qui s’empressait de la garder contre lui et de jouer avec elle sous les regards gênés du personnel.
 
-Mmmmmhh… Tu veux faire de moi ta « petite poupée » ? Soit… Allons-y… Lui répondit-elle dans un sourire.
 
En fait, si, il y a bien une chose qui lui manque dans cette ancienne existence qui était la sienne. Le fait de pouvoir profiter du compte en banque de ses riches et attentionnés clients. Si on regardait bien ses bijoux, plusieurs proviennent de clients différents dont elle n’en a plus vraiment le souvenir. Mais il est vrai que l’idée de profiter d’une certaine générosité de Noval, était une bonne chose en soit. Leurs pas les entraînaient vers la boutique en questions, les talons d’Aky’ha claquant sur le sol. La Nautolane y entrait, suivit de Noval. Ce dernier faisait signe à la vendeuse de ne pas venir les déranger. Le regard noir d’Aky’ha glissait d’une pièce à l’autre, ne s’attardant à peine sur ceux mis en vitrine. Trop tape-à-l’œil à son goût. Mais en déambulant devant un rayon, une pièce attirait son regard. Un collier formé d’entrelacs en métal précieux qui cerclaient une pierre précieuse. C’est celui là qui l’attirait le plus, se disant qu’elle aimerait bien l’essayer. Mais il est hors de prix ! Tout ici était hors de prix ! Même par rapport aux prix pratiqués sur Coruscant !  Noval voulait-il vraiment claquer ses crédits de cette façon ? Elle allait pouvoir le constater d’elle-même.
 

-C’est celui là que je veux ! Dit-elle un brin autoritaire. Non pas qu’elle estimait à avoir d’ordres à lui donner, bien au contraire. Mais que c’était son choix et qu’il n’y aurait pas lieu d’essayer de l’en dissuader.
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