Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
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Raskta et Eerhia font partie des troupes d’assaut qui viennent d’aborder l’un des vaisseaux républicains. Elles n’atteindront pas le Chancelier comme les Jedi en ont peur, elles le savent bien : ce pourquoi on les paye n’est pas cet objectif. Le but est de retenir et d’effrayer suffisamment les républicains sans mettre leur vie en jeu pour mettre un petit peu la pagaille dans les plans de paix entre Empire et République… Si ce premier pari semble a priori réussi, en revanche Raskta et Eerhia ne s’attendaient pas à ce qu’autant de Jedi soient présents dans le vaisseau. Elles se retrouvent vite aux prises avec un autre couple qui ne leur dit rien qui vaille : Maître Berryl et son padawan leur barrent la route.



Seuls les joueurs Raksta Kae, Eerhia Aiarhok, Dakin Gett et Pendragon Berryl sont autorisés à poster dans ce sujet.
Ordre des posts : Eerhia - Pendragon - Raksta - Dakin
S'agissant d'un combat sans dé, vous serez départagés sur la qualité et la pertinence de vos RP, ainsi que l'originalité et l'intelligence de vos idées. Soignez donc bien votre écriture !



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Donner l’assaut sur la délégation Républicaine. Le plan était audacieux compte tenu de notre nombre, des moyens mis en jeu. Et pourtant, il n’en restait pas moins réaliste.  Détourner l’attention et déstabiliser tout ce « beau » monde ne nécessitait pas l’envoi de forces importantes. Au contraire, ce genre de choses se révélait bien plus efficace en petit nombre, si la frappe se trouvait bien ciblée.
La première phase fut un franc succès. Nous avions réussi à intercepter la flotte Républicaine en la forçant à sortir de vitesse lumière, là où elle devait surement se sentir à l’abri. Aussi l’embuscade fut certainement assez déstabilisante pour semer un léger vent de panique chez l’adversaire. Du moins, en théorie.
 
Mais le plan ne s’en tenait pas qu’à une simple embuscade spatiale. Non. Ce n’était là point assez suffisant pour marquer les esprits, pour que les Républicains se souviennent de ce qu’ils ont vécu ce jour-là. Et entre les rafales de turbolasers, de batteries et autres canons lasers, notre vaisseau s’était faufilé jusqu’à un des nombreux sas de sécurité, ceux qui servent pour l’arrimage de vaisseaux à vaisseaux. Et une fois suffisamment proche de la coque, le vaisseau avait cessé de trembler, les tirs ne pouvant plus nous atteindre. Durant toute la durée du vol, jusqu’à cet instant, nous aurions pu être balayés comme poussière au vent. Et cela m’avait semblé durer une éternité.
 
D’autant plus que j’étais à la tête de ce groupe, et que donc si l’on échouait, c’était à moi d’en payer les conséquences. Agir vite, tromper l’ennemi. Voilà deux mots d’ordre qui pourraient me permettre d’accomplir notre objectif. Ce qui incluait bien évidemment ma survie. Celle des autres n’était pas aussi importante à mes yeux. La plupart n’était que des acolytes ou des mercenaires. Ils n’étaient pas importants. Remplaçables, diraient certains.
 
Rester concentrer. Trois...
Je levais mon sabre et l’activait, faisant signe aux autres de se tenir prêts. Deux…
J’activais le mécanisme d’ouverture du sas, raffermissant ma prise sur mon sabre alors que je fais appel à la Force. Un…
Il est temps.
 
Les sas coulissa rapidement, offrant à ma vue l’un des couloirs du vaisseau. Les lumières étaient tamisés, signe que l’énergie était déroutée, donc que l’alerte générale était donnée. Normal, le combat de vaisseaux à vaisseaux avait débuté. Ainsi donc le couloir était presque désert, le personnel inutile devant se confiner. Les protocoles… Parfois ils s’avéraient utiles à l’adversaire. Comme maintenant. Une fois tous dans le couloir, donner les ordres. Les navires de République étaient connus, surtout depuis Artorias. Et ainsi, il était plus simple d‘en connaitre les plans généraux des bâtiments. Où frapper, surtout.
 
- Parfait. Vous… Je désignais là près des deux tiers du groupe, surtout des mercenaires, et quelques adeptes. « Vous prenez ce couloir et vous descendez vers leur salle des machines. Faites du bruit, faites leur comprendre où vous allez. Les autres, avec moi. Direction leur passerelle.
 
Le ton était autoritaire, mais pas pour autant saillant. Ils savaient tous pourquoi ils étaient là. Le but était clairement de faire une diversion. En envoyant la presque totalité du groupe frapper un des endroits les plus stratégiques, l’ennemi pourrait se prêter à penser qu’il s’agit là de la totalité du groupe. Aussi enverraient-ils la majorité de leur force les intercepter. La voie serait donc libre ou presque pour le petit groupe, qui pourrait frapper à revers. Nous laissâmes quelques secondes au gros du groupe avant de nous partir à notre tour, prenant rapidement les escaliers de services –et non les ascenseurs dans lesquels nous pourrions nous retrouver pris au piège.- pour descendre à des niveaux inférieurs et ainsi pouvoir emprunter les longs couloirs menant à la passerelle.
 
Et vous vous en doutez, on ne laissait pas les petits êtres de chair qui se trouvaient sur notre chemin au mieux de leur forme. Et les cadavres commençaient à joncher le sol, et cela dans un nombre de plus en plus croissant. C’était là si différent de l’académie, où les acolytes s’affrontent bêtement. Tout comme c’était différent des autres entrainements plus spécialisés, ou bien les exercices soudains auxquels j’étais confronté.
Mais au final, voir la vie de ces gens quitter leur regard était si plaisant, et si différent pour chaque individu.
 
La diversion semblait fonctionner, car le nombre de personne qui se mettait en travers de notre chemin était assez faible. Mais il suffisait que cette impression germe dans mon esprit pour qu’elle en disparaisse aussi tôt. Et ce genre d’inconvénient rime souvent avec adeptes de la Force. En l’occurrence, des Jedi pour ce coup.
Nous stoppâmes.
 
- Meetra, vous restez avec moi, voulez-vous… Je faisais un signe nonchalant de la main pour faire comprendre aux autres d’aller martyriser les Républicains ailleurs, de profiter que l’on allait jouer avec ces deux gugusses pour faire un carton. Et mon regard noirâtre ne quittait pas nos adversaires, les étudiants en détail.
 
Le premier, était à toute évidence un Chevalier, ou plutôt un Maitre. La « lumière » l’entourait avec suffisamment de force pour le désigner comme tel. Mon regard se porta sur sa lame avant de courir sur celui qui l’accompagnait. Un nain en comparaison du premier, surement padawan. Son padawan ? Je ne pouvais m’empêcher de sourire à l’idée d’une des possibles fin de l’affrontement qui se profilait, inévitable. Oui, ce serait lui.
 
*Vous prenez la perche, je m’occupe du nain de jardin.* lançais-je télépathiquement à cette femme qui m’accompagnait, la plus forte dans la Force de tous ceux que j’avais « sous mes ordres ». C’était d’ailleurs bien pour cela que je l’avais gardé à proximité.
Frapper en première. Mon sourire s’étirait.
 
- Bien le bonjour messieurs ! Vous m’avez l’air bien aimable mais on a besoin que vous nous laissiez le passage ! Aussi vais-je donc vous demander de bien vouloir joncher le sol, un peu comme vos amis là-bas derrière !
 
Et dans la foulée, d’un geste dans la Force, je propulsais une des caisses du couloir, vide et donc assez légère, droit sur celui qui devait s’apparenter comme le Maitre, chargeant dans la foulée le second, faisant tournoyer mon sabre pour finalement l’abattre assez simplement devant moi, comme si le but de cette manœuvre était de le jauger. Et ce sourire qui ne voulait pas quitter mon visage enveloppé dans ma bure de tissu toute aussi noire que mon regard qui cherchait à fondre dans le sien.

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Lorsque arriva le choc du retour dans l'espace normal, le Corellien n'en fut qu'à peine surpris. "Une embuscade, évidemment" marmonna-t-il dans sa barbe. Il n'y avait pas de temps à perdre, l'assaut était imminent. Agir vite, penser avant l'ennemi. Il était un peu rouillé, mais sa mission ne souffrait aucun échec. Il s'agissait là de la protection du Chancelier lui-même.
Faisant signe à son padawan de le suivre, il se hâta le long des couloirs tandis que la stupeur où étaient plongés les membres d'équipage se muait en panique.

"Restez concentré ! Prenez vos postes de combat ! Le personnel non combattant, retranchez-vous dans les quartiers sécurisés !" ordonna-t-il d'un ton autoritaire. Certes, il n'avait aucun droit de commander, mais garder la discipline au sein des troupes était plus important que les règles de protocole.
"Ce n'est que le début, jeune Gett, tenez-vous prêt à l'abordage."

Le Jedi en bure bleue tourna la tête dans le couloir, laissant la Force l'envahir. Autour de lui, la nouvelle se répandait qu'un commando Sith avait pénétré le vaisseau. Pourtant...

"La salle des machines. Mais ce n'est pas tout. Le sentez-vous, Dakin ? Les sentez-vous ?"

Berryl étendit son aura de paix, baignant l'équipage d'un calme bienfaisant. Puis il se tourna vers l'officier le plus proche, occupé à organiser la retraite avant d'aller intercepter l'ennemi.

"Il faut former une seconde ligne de défense à ce niveau. Ils ne peuvent pas foncer aussi bêtement vers une zone aussi importante sans avoir une autre idée derrière la tête.
- Il y a déjà une patrouille avec l'équipage et le Chancelier, ainsi que le chevalier Tianesli. C'est bien suffisant. Nous allons nous concentrer sur...
- Renforcez-là, même juste un peu ! Les moteurs ne nous serviront à rien si nous perdons les ingénieurs !
- C'est de la folie ! Il faut les empêcher d'immobiliser le vaisseau ! Les turbolifts sont bloquées et les ponts investis en cours d'isolement, ils ne peuvent pas...
- Cela n'arrêtera pas des Siths."

Le mot imposa le silence parmi l'équipage. Il était désormais inutile d'expliquer à quel point le danger était réel. Le vaisseau trembla quand un impact de turbolaser frôla ses boucliers. L'évacuation se fit plus pressée.

"J'envoie immédiatement des renforts, monsieur." répliqua l'officier d'une voix blanche.

Le Jedi ouvrit les yeux. Des vies s'éteignaient une à une le long d'un chemin qu'il devinait sanglant à travers le vaisseau, droit vers eux. Oui, c'était évident. Quoique... quelque chose ne tournait pas rond. Il ne semblait pas y avoir d'autre troupe que les deux qu'il sentait à travers la Force, pourtant quelque chose le turlupinait. Même pour un Sith, ce n'était pas un assassinat très efficace. Surtout pour un Sith, en vérité. Il se dirigea vers un couloir, et l'officier tenta de l'arrêter.

"N'allez pas par là, le secteur va être bouclé.
- Parfait. Ramenez-en vos hommes, ils serviront à renforcer l'arrière-garde. Verrouillez les panneaux anti-explosions derrière nous. Verrouillez tous les panneaux, si vous pouvez. Il faut contenir les Siths et leurs séides. Il ne s'agit pas de lésiner, il faut tout donner et les bloquer ici. Repoussez-les. La supériorité numérique est en votre faveur. Normalement ajouta-t-il pour lui-même.
- Les tourelles de défense ne les retiendrons pas, monsieur.
- Nous, si. Venez, jeune Gett."

L'officier salua avec respect, le maître lui renvoyant un sourire. Puis il s'avança le long du couloir accompagné de son élève. Bientôt un panneau se referma sèchement derrière eux, suivi du bruit de plus en plus lointain des panneaux suivant qui suivaient le même destin.

"Je sais que c'est une situation très inconfortable, mon jeune ami. Je compte sur vous pour survivre. Ne les laissez pas vous imposer leur rythme et gardez la tête froide, et tout ira bien. Son sourire chaleureux se tourna vers l'adolescent. N'ayez aucune crainte. A nous deux, nous réussirons."

Le maître se campa sur ses pieds, son sabre crénelé noir ciselé d'argent à la main mais non activé. Inutile de se leurrer : les chances de finir ce conflit par les paroles étaient minces. Son aura de paix s'agrandit, s'intensifia, plongea les environs dans une zone de sérénité. Inspirant et expirant lentement, Berryl s'engloba ainsi que son padawan dans une bulle protectrice de Force. Puisque bataille il y aurait, autant se préparer au mieux.
Des échos de pas se firent de plus en plus proches. Ils étaient nombreux, du moins assez pour former une force de frappe conséquente et trop peu pour attirer l'attention en comparaison du groupe se dirigeant vers les machines. Et à leur tête, deux Siths.

"Bien le bonjour messieurs ! Vous m’avez l’air bien aimable mais on a besoin que vous nous laissiez le passage ! lança la première bien trop joyeusement au goût du Jedi. Aussi vais-je donc vous demander de bien vouloir joncher le sol, un peu comme vos amis là-bas derrière !"

Le Corellien ne releva même pas les yeux. Il sentait déjà le carnage, et quitter un Sith des yeux n'était pas chose recommandée. Bien évidemment, les soldats les accompagnant en profitaient pour passer dans un autre couloir. Restait à espérer que les troupes de la République allaient conserver leur calme et leur discipline.
Avant même qu'il ne puisse répondre, une caisse volait déjà vers le Corellien. Les minces chances de diplomatie devinrent inexistantes. Tendant la main, le Jedi bleu dévia le projectile sans peine mais, au lieu de simplement l'envoyer ailleurs, il le propulsa rapidement autour de lui comme un lance-pierre géant et le réexpédia vers la seconde Sith qui s'approchait.

"Dernière chance de... à la réflexion, elle est déjà passée", fit Berryl en activant la lame bleue de son sabre et en prenant position. La femme au masque qui se tenait devant elle lui semblait étrange, comme dénuée de l'aura sombre que dégageaient les Siths sans pour autant jouir de celle plus lumineuse des Jedis. Une bien curieuse rencontre, qu'il aurait apprécié à sa juste valeur dans d'autres circonstances. Formant une vague de Force qui tenait plus du mur, le Corellien la propulsa vers son adversaire pour la tenir éloignée et l'occuper un peu.
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Spoiler:


Mais qu'est-ce-que je suis donc allée faire dans cette galère ? Voilà la question qui occupe présentement mes pensées, alors même que je me débarrasse d'un soldat républicain un peu trop collant d'un revers de sabre. Oh, oui, je sais, sur le papier, ç'avait l'air génial, comme idée. Infiltrer les rangs d'une faction Sith dissidente qui recrutait des troufions, sous une fausse identité, et qui projetait quelque chose contre la République. Empêcher la signature de ce satané traité de paix, affaiblir la position de l'Empire Sith, permettre à la République de riposter et se lancer dans la guerre en passant pour l'agressée ... Oui, le risque en valait la chandelle. Soit-disant. Ça l'a valu jusqu'à ce que je me retrouve à attaquer un ... un croiseur ? Une frégate ?  Un cuirassé ? Enfin, bref, me voilà propulsée membre d'un commando chargé d'aborder un vaisseau républicain, modèle mastodonte, avec pour compagnons une bande de Sith et de porte-flingues. Ce qui cloche, à part ça ? Primo, l'objectif : mettre le bordel suffisamment longtemps. Autrement dit, va falloir se replier, tôt ou tard. Et c'est que les choses devraient se compliquer un petit peu. Secundo, le chef de notre petit groupe. Enfin, la chef. Une apprentie. Non, même pas une guerrière. Une apprentie à peine majeure, rien que ça ! Et tertio ... la cible. Qui dit vaisseau républicain mastodonte chargé de l'escorte du Chancelier, dit caméras, détecteurs, panneaux de confinement, soldats à foison ... et des Jedi. Surtout des Jedi ! Bref, tout ça pour dire que, si je n'ai rien contre l'apprentie que j'accompagne, j'aurais apprécié qu'elle mette un peu moins d'entrain à s'enfoncer dans les entrailles du bâtiment.

Ceci dit, c'est lorsqu'elle s'arrête soudainement et qu'en face de nous se profilent les silhouettes et les auras de deux Jedi que la situation devient vraiment mauvaise. Bon, le plus jeune, un Padawan, pas de soucis. Mais le plus vieux des deux ... un Maître. Merde. Surtout que, vu la composition de notre groupe, pour les affronter, elle va forcément faire appel à ...

- Meetra, vous restez avec moi, voulez-vous …

Moi. Bien sûr. En prime, la voilà qui disperse notre petit groupe. Encore cette idée désuète des duels honorables. Personnellement, je n'aurais pas dit non à quelques petits blasters de renforts de notre côté, mais bon, c'est elle la chef. Et puis, ce n'était pas comme si celle qui allait devoir se coltiner le Maître Jedi d'en face, c'était ...

*Vous prenez la perche, je m’occupe du nain de jardin.*

Encore moi. Il y a des jours comme ça où l'on ferait mieux de rester couchée. Je vous passe la petite provocation de ma - temporaire - sœur d'armes, leur demandant de nous laisser la voie libre, ridicule au plus haut point quand on peut aviser un panneau anti-explosion juste derrière eux. Elle va le menacer aussi ? Bref. On en vient enfin au moment que vous attendiez tous, celui où les deux camps allument leur sabre, commencent à se balancer des projectiles divers et variés et, accessoirement, s'efforcent d'expédier à la Force leur adversaire. La baston.

A la décharge des Jedi, il faut reconnaître que c'est l'Arkanienne qui entame les hostilités en propulsant une caisse qui traînait par là droit vers le Maître Jedi, avant de se ruer sur le Padawan. Du coup, que le quadragénaire barbu me renvoie aussitôt ladite caisse dans dans la figure, me laissant tout juste le temps de m'accroupir pour l'éviter, c'est de bonne guerre. Qu'il choisisse aussitôt d'abréger les négociations et d'activer son sabre, aussi. Mais qu'il enchaîne sans temps mort avec une Vague de Force dans ma direction, alors même que je n'ai pas allumé le mien, c'est tout de même discourtois, non ? Si je n'avais pas eu le réflexe de bondir en arrière afin d'amortir le choc, mes os auraient dû encaisser un violent choc contre le mur le plus proche. Au lieu de quoi, je suis tout simplement repoussée de quelques mètres, évitant le gros des dommages de son attaque, et j'atterris sur le sol du vaisseau en position ramassée. A la seconde où mes pieds touchent le sol, je me propulse en direction de mon adversaire, couvrant la distance qui nous sépare en un éclair. Dans un geste fluide, la lame jaune de mon sabre laser jaillit et vient percuter celle, bleue, de mon adversaire.

- Navrée, Maître Jedi ...

Une feinte, basse, avant de partir soudainement sur un coup d'estoc visant sa poitrine, sans effet. Comme d'habitude quand je porte ce masque exotique, ma voix est déformée, méconnaissable avec cette intonation grave et rocailleuse, virant par instants dans les aigus.

- ... rien de personnel.

Une parade, suivie par une contre-attaque en direction de son genou. Il se débrouille bien, le bougre. Pas aussi agile que moi, mais une certaine expérience dans le maniement du sabre.

- Se salir les mains ...

Nouvel enchaînement de coups, avant que je ne reprenne de la distance.

- ... est parfois nécessaire.

Jusque-là, il ne s'agissait que des préliminaires. Pas vraiment un échauffement, plus une manière pour moi de jauger mon adversaire. Je vais devoir devenir sérieuse. En d'autres circonstances, j'aurais pourtant pu apprécier ce duel à sa juste valeur. Mais pas alors que le temps joue contre nous. Je m'immerge rapidement dans la Force et, puisant sans difficulté dans le Côté Lumineux, je modèle une Bulle de Force tout autour de mon adversaire. Ma maîtrise de cette technique n'est pas encore optimale, mais elle devrait tout de même le priver de son lien avec la Force pendant un certain temps. La manœuvre n'a duré que quelques battements de cœur, et je repars aussitôt à l'assaut, sans lui laisser de répit. Ma bulle ne durera pas éternellement, et j'ai plutôt intérêt à maintenir la pression pendant ce bref laps de temps. Pour le moment, je n'utilise que le Makashi. Mon style personnel interviendra plus tard, si besoin.

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Genoux sur la banquette, Dakin observait les méandres bleues de l'hyperespace. A ses côtés, deux padawans évoquaient le débat qui faisait rage au Temple depuis plusieurs semaines. Pour ou contre la paix avec les Siths. Dakin n'avait pas d'opinion, ou plutôt il la gardait pour lui puisque son Maître avait déjà choisi son camp et il n'avait aucun désir de le confronter à ce sujet. Pas tout de suite du moins, alors qu'ils menaient ensemble leur première mission officielle en tant que Maître et padawan. C'était d'ailleurs la première mission tout court pour le jeune Gett. Jusque-là, il s'était contenté d'observer les évènements de loin, regrettant de ne pas y prendre part.

Il y était maintenant. Le Grand Jeu. La Défense des Opprimés dans la Galaxie, sabre au poing et natte au cou. Il avait été excité au début, courant dans les coursives du très grand vaisseau républicain pour mieux en comprendre la structure, questionnant soldats, officiers et personnel de maintenance au point d'en agacer quelques-uns (mais personne ne lui dit de foutre le camp, ce qui était sans doute un avantage du Padawan Officiel). Maintenant, dans le ronronnement de l'hyperespace, l'hypothèse que rien de formidable n'allait se passer grandissait dans son esprit.

Bref, pendant que les grands échafaudaient des plans encore plus grands qu'eux pour sécuriser la galaxie, lui s'ennuyait. Joclad n'était même pas avec lui. Son ami sceptique (pas étonnant, après ce qui lui était arrivé) avait choisi de se rendre sur la station des négociations "au cas où". Mais il n'allait rien se passer, rien du tout. Les Siths n'étaient quand même pas assez bêtes pour saboter leur propre plan.

Alors Dakin avait voulu s'entraîner au sabre, mais personne n'avait voulu, certains prétextant qu'il ne se battait pas toujours à la loyale et que c'était de la triche, d'autres que ce n'était pas le moment. Son Maître n'avait pas voulu être dérangé, plongé dans une de ses innombrables méditations. Dakin était étonné que de la racine ne lui ait pas encore poussé aux pieds. Alors il s'était mis à fixer l'hyperespace, le même qui avait englobé le vaisseau familial quand il avait fallu chercher du ravitaillement.

Ca aussi, à force, c'était ennuyant. Fallait trouver autre chose. il ferma les yeux et, faute de mieux, se plongea dans la Force pour repérer les différentes forces de vie qui l'entouraient. Cet exercice ne lui avait jamais été facile, c'était bien pour ça qu'il rechignait à le faire, mais Berryl insistait alors autant lui faire plaisir. Il y avait bien la ses deux acolytes padawan, mais ils étaient brouillés comme un mauvais signal holo. Un peu plus loin, Berryl Pendragon qu'il commençait à reconnaître sans grand peine. D'autres formes à l'extérieur, mais qui ?

Soudain, une pression lui comprima le coeur. Il écarquilla les yeux, inspira un grand coup et le tunnel d'hyperespace s'effaça au profit d'étoiles  plus ou moins luisantes. Et, à quelques parsecs de son nez quasi collé à la vitre, une flotte, pas la leur. Une flotte qui ouvrait le feu, le feu qui fit exploser des choses plus bas dans leur vaisseau. Le choc faillit le propulser au sol mais il retint son équilibre, adressant à Berryl un regard plus qu'interloqué.

Cahin-caha, il respecta la volonté de son Maitre qui lui indiquait de le suivre. La semi-panique était palpable sur les visages qu'ils croisaient, soldats se mettant en position, droïdes circulant de manière erratique comme des animaux affolés, techniciens se calfeutrant bêtement dans des alcoves. Seul Berryl semblait sûr de lui et serein, même quand il lui annonçait que "ce n'était que le début". Super. A vrai dire, Dakin ne savait pas comment prendre la nouvelle. Il se passait enfin quelque-chose... mais quoi ? Et surtout pourquoi ?

Heureusement, le barbu qui lui servait de guide semblait savoir exactement quoi faire. Il lui demanda une fois encore de se plonger dans la Force pour "les sentir". Dakin fit mine d’obtempérer et hocha négativement la tête. Il n'était vraiment plus en état de se concentrer sur la Force là. De toute manière, Berryl n'avait pas attendu sa réponse pour filer droit vers un soldat et entamer une discussion stratégique qui échappait dans les grandes largeurs au padawan. Il se contenta de rester aux côtés de son Maître, au prix d'un effort suprême pour maintenir ses pieds collés au sol et ses mains le long de son corps. Le mot Sith était lâché : allaient-ils en affronter pour de bon ?

Peur et espoir se mélangeaient dans sa petite tête. Ca faisait un cocktail explosif générateur d'adrénaline. Il suivit Berryl sans rechigner, salle après salle, coursive après coursive, jusqu'à ce qu'un panneau se referme derrière eux avec un son qui signifiait "j'vais rester comme ça un bout de temps". Dakin déglutit : la bruyante cohue des pièces précédentes avait laissé place à un silence plutôt malsain. Son maître lui fit un petit discours rassurant parsemé de quelques conseils, mais il avait un ton encore plus grave que d'ordinaire, comme une alerte : "cette fois mon p'tit gars, c'est pas un jeu."

Cette fois, s'il faisait n'importe quoi, il pouvait mourir. Très bonne raison pour ne pas faire n'importe quoi.

Pas après pas, l'aura d'apaisement de Berryl grandissait, calmant les battements de son coeur et clarifiant ses pensées. Sa main se porta à sa ceinture, comme pour vérifier qu'il n'avait pas oublié son sabre. Après tout, peut-être qu'ils ne rencontreraient pas de Siths.

Ah... si.
Ils ... ou elles.. étaient bien là. Elles avaient de la chance d'être arrivées jusque-là. Où alors, et ce n'était pas pour le rassurer, elles étaient vraiment très très fortes. L'une des deux les invita à suivre l'exemple des soldats étalés dans leur sillage. La vue des corps inanimés révulsa Dakin et il serra les poings. Concentré sur les victimes, il vit un peu trop tard qu'une caisse s'était animée pour leur rentrer dans le lard. Heureusement, il n'avait pas été visé. Par contre, elle arrivait vite, la fluette, et sur lui.

*Zwoosh*

Sa lame blanche s'activa pour parer le coup. Plus le temps de réfléchir à la guerre, à la paix, à la mort ou aux Siths. Il avait un adversaire à battre. A jauger, comme à l'entraînement. En poussant sur ses pieds, il s'aperçut qu'elle résistait mais pas trop. La force n'était pas son fort. La Force, c'était une autre affaire, vu la facilité avec laquelle elle avait propulsé cette caisse contre eux. Mieux valait ne pas lui laisser l'opportunité de la réutiliser. Donc : attaquer.

Son regard bleu croisa le regard sombre de la fille. Il grinça des dents et releva les poignets pour la dégager de là.

"Et vous irez où ? Tout est fermé." grogna-t-il avant de se mettre en garde révélatrice du style qu'il avait choisi d'adopter : le Djem So. Il était loin d'être un maître de cette forme, mais ça pouvait la surprendre. Ses pieds étaient campés comme il faut. D'abord une rotation du sabre sur la gauche, pour frapper les cuisses. Puis le sabre derrière la tête, pour trancher verticalement le bras gauche. Sabre derrière la tête, une petite rotation pour attaquer le bras droit. Ses bras accompagnaient chaque fois la lame, lui conférant plus de puissance.

Était-ce l'aura de Berryl, la menace dans le regard de son adversaire où le sentiment que c'était très très sérieux cette fois-ci ? Il se sentait plutôt concentré, là, présent et bien. Seule la vision fugace des cadavres plus loin dans le couloir revenait parfois au devant de ses pensées.
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Je le laissais parer aisément ma simple frappe, reculant d’un pas pour ramener ma lame sur ma droite par une rotation antihoraire, passant ainsi devant mes jambes. Le choc chassa la lame du padawan dans un claquement.  Je reculais encore, parant ainsi la frappe destinée à me séparer de mon bras faible en poussant sur mes pieds afin de me décaler sur la droite. Finalement, je ramenais mon sabre devant moi pour bloquer la lame de l’humain, prenant appui pour maintenir la pression, le contraindre à garder sa lame contre la mienne.

Le style qu’il adoptait me laissait perplexe et mon regard, dur et sombre, semblait plonger dans celui, bleu, de mon adversaire.
 
- Aucune importance. répondais-je simplement, avec détachement. Car de toute manière, cela ne le regardait pas. Et révéler des informations à l’ennemi n’était clairement pas mon genre.
 
Le sol trembla sous l’effet de secousses provoquées par les flots d’énergie qui s’écrasaient sur les boucliers déflecteurs du navire. La structure grinçait et les éclairages clignotaient sous l’apport fluctuant d’électricité. En moins d’une seconde, mon regard s’était porté sur le Maitre Jedi et ma collègue. Même si je jaugeais les capacités du Padawan, je ne pouvais négliger ce que faisait son mentor, de manière à ne pas me faire surprendre à l’avenir. Ne négliger aucuns détails, s’assurer de la maitrise de la situation, des alentours. Réfléchir mais pas trop. Je le laissais forcer.
 
- Intéressant… Mais pas très malin ! appuyais-je en souriant.
 
Et soudainement, je faisais un pas de côté, invitant la lame de mon adversaire à filer sur le côté, le padawan à sa suite. Je ne perdais bien évidemment pas l’occasion pour faire glisser ma lame par-dessus son épaule, la rabattant sans hésitation dans le bas de son dos. Je  me laissais finalement glisser sur mes pieds pour le charger, voulant me montrer pressante, et surtout, pour contrer toute volonté de riposte.
 
- Tu n’es peut-être pas fait pour ça !
 
Rester près de lui. Le forcer à bouger. L’essouffler. Et surtout, l’empêcher de rejoindre son Maitre. Pour cela, je cherchais à rester en travers des quelques mètres qui les séparaient. La position était dangereuse, certes, et m’offrait ainsi aux possibles attaques du dit mentor.

Cependant, et cela pourrait être curieux, je faisais confiance à ma collègue pour le distraire, et le forcer à l’attaquer. C’était là aussi un choix qui pouvait sembler risqué, mais qui avait toute son importance et qui perdait en dangerosité tout simplement parce que nous avions besoin l’une de l’autre pour sortir d’ici. Car quitter ce navire j’y comptais bien !
 
Lames à nouveau bloqué, je fixais à nouveau l’humain. J’essayais de me souvenir des visages que j’avais côtoyé ou tout simplement croisé durant mes années passées à errer comme protectrice de la veuve et de l’orphelin, avant que leur Conseil ne décide de me jeter parce qu’ils n’avaient pas réussi à me modeler comme ils le désiraient. Car mine de rien, ce padawan me disait vaguement quelque chose. Ce qui pouvait s’apparenter à une simple futilité pouvait devenir d’un grand intérêt.
 
- Vas-y, forces encore ! Montres-nous ta hargne, petit !
 
Et alors qu’il forçait pour se dégager, nous laissant partir dans un nouvel enchainement de coups portés sabres à sabres, je tentais de tisser un pont entre son esprit et le miens. Le but premier n’était clairement pas de le forcer à m’obéir. Je n’avais d’ailleurs pas les connaissances suffisantes pour cela. A dire vrai, je ne savais en réalité pas trop jusqu’où je pourrais aller sur cette voie.

Non. Mon but était tout simplement de le déstabiliser, de lui faire commettre des erreurs. Et plus d’erreurs il ferait, plus de coups ils prendraient. Car s’il y avait bien quelque chose dont j’étais bien certaine, c’est qu’il était bien trop serein. Alors le titiller n’était bien évidemment que de bonne guerre, non ?

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Il y a toujours un moment dans la vie où il faut savoir accepter d'être impressionné par ce que l'on a sous les yeux. Pour le Corellien en bleu, c'était devenu une habitude. La faute à son sentimentalisme, sans doute, ou quelque chose comme ça. Mais dans le cas présent, il était impossible de ne pas être un minimum ébloui par la grâce féline de la Sith masquée. Elle était parvenue à absorber la puissance de la vague que Berryl lui avait envoyée - et il ne l'avait pas spécialement ménagée - en bondissant en arrière ; encore mieux, en quittant le sol elle avait accompagné le flot invisible et s'était naturellement coulé en lui, diminuant d'autant plus son effet. Et à peine eut-elle atterri, déjà accroupie et en position, qu'elle se propulsait aussitôt vers son adversaire.

Des étincelles minuscules jaillirent quand les deux amas de plasma se rencontrèrent. Mais la simple feinte qui suivit donnait déjà un indice de la compétence de la femme masquée. Un Shiak. Ce n'était pas bon signe.
La contre-attaque du Corellien fut aisément stoppée, la frappe basse de la femme esquivée par un Sai. Frappe haute, épaule, hanche, tête, le Jedi et son adversaire échangeaient les coups comme d'autres les compliments. Ou les insultes, diraient les mauvaises langues. Et plus le combat avançait, plus il était évident que l'inconnue était une adepte de la forme II.

"La voie de l'Ysalamiri, hein..." marmonna-t-il dans sa barbe tandis qu'il déviait un nouvel assaut. La voix qui lui parlait était irritante, tantôt grave, tantôt aiguë, et de toute évidence modifiée. Electroniquement ? Peut-être. Ou bien il s'agissait là d'un artefact aux curieux pouvoirs, ce n'était pas à écarter.

Une spécialiste de la défense, donc. Difficile à contourner, mais théoriquement moins à l'aise pour attaquer. Probablement là pour servir de bouclier à l'apprentie Sith qui, pour sa part, ne devait pas avoir assez de connaissances en défense pour remplir une tasse d'instacaf, à l'écouter harceler son pauvre padawan. Malheureusement cette forme était aussi la plus orientée vers les duels au sabre. Soit, comme par hasard, comme la situation présente. Et zut.
Cependant, ce n'était pas avec des impressions que l'on gagnait un combat. Et alors que son adversaire bondissait hors de portée, Berryl se décida à se servir de la Force. Du moins telle était son intention, jusqu'à ce que la Force lui apparaisse soudainement très distante. Une bulle de Force, évidemment. Il fallait s'y attendre, c'était une technique très efficace pour...

Une minute ! Comment ça, une bulle de force ?!?

La situation se compliquait à vue d’œil. Soit son adversaire était versée dans les arts Jedi - un ex-membre de l'Ordre, peut-être, ce qui expliquerait son masque -, soit elle n'était tout bonnement pas Sith. Pour aller plus loin, un Sith, même ex-Jedi, n'utiliserait pas une bulle de Force ainsi : toute utilisation Sith d'un pouvoir Jedi le corrompait, quand le pouvoir daignait bien marcher. Or, cette bulle était parfaitement lumineuse.
Deux mots s'imposèrent à l'esprit du Corelien. Jedi. Gris.

Voilà qui était parfait. Comme si combattre une Sith n'était pas suffisant, il fallait qu'elle ne soit pas Sith par-dessus le marché. La tête de Berryl lui tournait suite à la brutale coupure avec la Force, et il sentait son corps reprendre ses forces originelles. Evidemment, plus grand était le lien de la victime avec la Force, plus efficace était la bulle. Il y avait de quoi devenir fou, ou au moins paniquer, pour ceux qui s'appuyaient sur la Force jour et nuit. Comme, par exemple, les diplomates en bure bleue.
Berryl sourit en chassant l'angoisse et la panique qui pointaient timidement le bout de leur nez. Oh oui, les consulaires Jedis étaient notoirement connus pour leur profond lien à la Force, contrairement aux gardiens plus axés sur les prouesses martiales. Mais le Corellien n'était pas n'importe quel genre de consulaire : il était du genre, assez rare et un peu "rétro", comme disaient les jeune, à tirer sa chaise à la main pour s'asseoir quand ses collègues usaient de la Force - quel mal à ça, l'univers n'allait pas perdre son équilibre pour un tout petit appel à la Force comme celui-ci.

Certes, la puissance omniprésente qu'il sentait et servait depuis sa jeunesse n'était plus à ses côtés et cela était déstabilisant. Mais Berryl était un maître et une décennie passée dans les jungles, déserts, ruines et autres terrains joyeux et sans dangers l'avait forcé à ne pas compter uniquement sur ses pouvoirs, plutôt sur son intelligence et ses capacités physiques. Et garder son calme était ce que le Jedi avait toujours fait de mieux, depuis tout jeune.
Tout d'abord, jouer l'affaiblissement. Tituber un brin, porter la main à la tête, quitter l'adversaire des yeux une seconde - le moment précisément attendu par ce dernier, en général. Puis, bondir sur le côté, à la gauche de l'adversaire chargeant, pour esquiver l'attaque : une frappe par la droite l'atteindrait en bout de course, là où la vitesse d'attaque ralentissait et était facile à parer, une frappe par la gauche lui passerait au-dessus de la tête, et un Shiak si prisé par la forme II frapperait le vide.

Venait le moment de la contre-attaque : une bonne vieille frappe de cette chère forme V droit sur le côté, voire le dos si l'adversaire se laissait happer par le vide, qui passait à portée. Toute la puissance physique de sa haute taille concentrée, l'espace d'une seconde, sur un point précis de l'opposant déséquilibré que ce dernier devait défendre à tout prix - et l'instant d'après, l'attaquant était déjà en position défensive. S'il fallait bien admettre quelque chose au sujet du Djem So, c'était bien qu'il savait se passer d'agilité surnaturelle. Parfait quand on en était réduit à l'état de simple surhumain.
L'inconnue n'allait pas se laisser faire, bien entendu. Il convenait donc de repasser sur la variante défensive et éviter les coups critiques. Couper toute ouverture à un Shiak était essentiel. Parade haute, repousser à droite, parade gauche, baisser la tête, droite-gauche à nouveau... maintenir le rythme contre un Jedi Gris - et un doué, peut-être bien un maître, si ça se trouvait - encore en possession de la Force n'était pas simple, loin de là, et faisait appel à la fois à son endurance, ses muscles et son instinct, des choses que la bulle n'effaçait pas. Mais il ne pouvait continuer éternellement ainsi, c'était évident. Pourtant il fallait continuer, feindre un pas d'un côté pour être repoussé dans l'autre sens, laisser une ouverture régulière où une attaque forcerait le Jedi à reculer là où il le souhaitait...

Le diplomate recula d'un pas après un coup assez retors de son adversaire, ses forces revenant peu à peu mais encore trop lentement au goût du Corellien. Il sentait des filaments de Force tenter de l'atteindre et tirait dessus de tout son mental. L'absence de l'humain laissait un large vide dans la Force que cette dernière tentait de remplir, mettant à mal la barrière qui les isolait l'un de l'autre, la perçant de fissures toujours plus grosses et toujours plus nombreuses.

Il y avait d'autres moyens que la Force de sentir les gens autour de soi, en premier lieu savoir user de sa vision périphérique et conserver un plan mental des environs. Il se retrouvait donc pile là où il avait entraîné l'inconnue masquée : à portée de l'apprentie qui, pour sa part, était concentrée sur le jeune Gett. Elle ne pouvait rater l'arrivée d'un maître dans son dos, bien évidemment, sauf quand ledit maître était par le plus grand des hasards coupé de la Force et en quelque sorte camouflé à sa perception.
Une dernière parade dans laquelle il mit toute sa force pour se repousser de la Jedi grise, une pirouette pour esquiver la contre-attaque et surtout plonger vers la Sith, et une frappe dans la foulée dans le dos qui s'offrait au maître. Pas assez rapide pour éviter une parade, bien évidemment - il était encore réduit à la vitesse d'un athlète humain, en général un peu trop lent pour un Forceux. Mais il était prêt à parier qu'elle n'avait pas prévu le bête coup de pied à l'estomac qui suivait de près et qui avait bénéficié de la vitesse acquise pendant la pirouette avant d'atterrir à destination. Quand bien même, il fallait aussi compter avec Dakin qui, espérait son maître, saurait saisir l'occasion que Berryl lui offrait.

"Vous parliez pour vous, c'est cela ?" lança-t-il en même temps que sa botte. Les Siths n'avaient pas l'exclusivité de la répartie.

Sans même s'arrêter, le Jedi bleu prit appui sur la jeune fille pour bondir de côté et éviter de se retrouver pris en tenaille entre la Sith et la Grise. Il pivota en plein air sous l'effet de sa poussée, sa lame bleue fendant l'espace pour trancher les cuisses, atterrissant pour se mettre en garde Shien. Ou bien était-ce plutôt du Soresu que l'on voyait maintenant ? La seconde venant de la première, Berryl savait parfaitement qu'il était aisé de mélanger les deux et s'y employait de son mieux. Sans Force, sans forces, son salut résidait dans sa spécialité : tromper son monde. Voilà pourquoi sa charge vers l'apprentie se changea en un pas de côté vers l'inconnue masquée, le sabre remontant pour la trancher de la hanche à l'épaule opposée.
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Il a du cran et du sang-froid, le bougre, je dois bien l'admettre. Par le passé, plus d'un Jedi (ou Sith) a été brutalement (et fatalement) déstabilisé par une coupure imprévue de la Force, comme celle que je viens de lui infliger. Mais pas lui. Sans l'ombre d'un doute, il n'appartient pas à cette faction des siens qui se reposent trop sur cette énergie mystique, au point d'en négliger les ressources de leur propre corps. Un duelliste expérimenté, à défaut d'être un génie. Pire, il sait se servir de sa tête, à en juger par la superbe feinte dont il vient de me gratifier. Et, la cerise sur le gâteau, c'est un utilisateur compétent de la Force V. La poisse. Voyez-vous, le problème avec la voie du Dragon Krayt, c'est sa désagréable habitude de mettre l'accent sur la force de frappe ... Un point qui me fait justement défaut ! Sans compter la simple différence de gabarit et de corpulence, qui ne joue pas vraiment en ma faveur. Oui, décidément, ce duel s'annonce extrêmement intéressant et dangereux à la fois.

Je vous fait grâce de la description détaillée de l'échange de coups qui s'ensuit. Pour faire simple, il me tient tête, même sans la Force, alors que l'effet de ma Bulle s'estompe petit à petit. Insidieusement, il arrive à orienter le combat de manière à ce que nous nous rapprochions des deux jeunots, concentrés sur leur propre duel. Et là, alors que je suis obligée de reculer d'un pas afin de dévier l'une de ses frappes, le voilà qui plonge vers ma "collègue" et lui assène un enchaînement "sabre-dos, pied-bide" de toute beauté. J'en aurais presque applaudit, si je n'avais pas les mains prises, et si cela n'ouvrait pas à l'adversaire de la charmante Arkanienne une opportunité potentiellement fatale. Non pas que j'y suis attachée, à la blafarde, mais à deux contre un, je ne suis pas vraiment sûre de m'en tirer sans laisser de plumes.

Alors que le Jedi prend appui sur l'Apprentie pour bondir de côté, je réagis au quart de tour. Ma main libre se tend aussitôt vers le Padawan. Pas de manipulation subtile, de petit tour de passe-passe, ou d'exploitation d'un projectile improvisé. Rien d'autre qu'une poussée télékinétique brute, frontale, courte, mais suffisante pour le repousser de quelques mètres, voire même de l'envoyer bouler jusqu'au mur le plus proche en cas de surprise. De quoi donner un bref répit à la blafarde, sans pour autant me découvrir autre mesure. Mon sabre s'interpose juste à temps pour contrer une frappe basse de mon adversaire, puis une vicieuse feinte de biais. J'en profite pour glisser une appréciation, brève, avec une nuance interrogative sur la fin.

- Joli coup, Maître ... ?

Un bref instant, je sens une vague de tristesse pointer. Quel gâchis. Rarement je n'ai ressenti avec autant d'intensité le regret d'avoir dû choisir une voie différente de celle d'un autre, fût-elle juste. Je le sais, je le ressens, à chaque fois que nos armes se heurtent. Lui et moi sommes presque semblables. Si cet affrontement millénaire et inutile entre son Ordre et les Sith n'avait pas été là ... alors, sûrement, nous aurions pu sympathiser. Livrer un affrontement amical, sans l'aura de la mort pour planer autour. Le ressent-il, lui aussi, au travers de notre duel ? Ma mère avait l'habitude de professer que seul le combat permet aux êtres de se comprendre et de communier. Mais les Echanis sont un peuple marginal sur bien des points ... Peu importe. J'ai dû faire un choix. Celui de me ranger dans un camp, pour permettre à l'autre de riposter. Paradoxal, douloureux, mais nécessaire.

Loin de me laisser déstabiliser par mon débat intérieur, je repars à l'offensive de plus belle. Inutile d'espérer le vaincre avant qu'il ne récupère de la Bulle. Illusoire, et dangereux. En revanche, imprimer mon rythme au duel, le déstabiliser à son tour, oui, j'en suis capable. Après tout, je ne suis pas non plus une novice susceptible d'être perturbée par sa garde Shien/Soresu ... Là. Juste au moment de sa contre-attaque. Ma garde se modifie un instant, passant à son tour en forme Soresu pour une parade déviant avec plus d'efficacité sa lame, puis, avec une fluidité et une économie de mouvement presque parfaite, repart aussitôt dans une frappe extrêmement précise au niveau de son poignet, plus proche du Makashi. Un Cho-Mai contré aussitôt in extremis par le quadragénaire. Voilà le style personnel que j'ai développé pendant des années. Le Makashi pour exploiter les brèches et maintenir la pression, le Soresu pour en provoquer chez l'adversaire et éviter les miennes. D'une certaine manière, c'est un compliment à l'égard du Jedi. Je ne l'utilise que durant un combat sérieux ...

Pas de saut impressionnant ou de Sai dont semble raffoler mon adversaire, chez moi. Pour la simple et bonne raison que notre différence de taille (trente centimètres ou presque, une bagatelle) ne plaide guère en ma faveur, sur ce point. Ce serait m'exposer trop longtemps. Mon petit gabarit m'oblige au contraire à maintenir la pression et réduire la distance au maximum. Pour autant, il n'y a pas que des désavantages à ceci. Jouer sur les angles morts, prendre à revers l'adversaire, profiter d'une ouverture sur la partie basse du corps, autant de mouvements qui me sont rendus plus faciles et que je m'efforce d'exploiter. Petit à petit, je déplace notre duel plus loin de nos jeunes confrères respectifs. D'un instant à l'autre, sa sensibilité à la Force va être redevenue suffisante pour lui permettre d'y recourir à nouveau, et je préfère éviter que l'Arkanienne en fasse les frais. Cette manœuvre s'avère plutôt fructueuse, mais pas autant que je l'aurais voulue. Simultanément, je m'efforce de le garder sous pression, de ne pas lui laisser un instant de répit. Je n'espère pas l'empêcher de recourir à ses pouvoirs, mais j'espère bien être placée pour profiter d'une faiblesse dans sa garde à ce moment précis, ne serait-ce que durant un battement de cœur. Malgré toute le respect que j'éprouve à son égard, ma main ne tremblera pas !
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Après seulement quelques échanges avec son adversaire aux yeux ténébreux, Dakin comprit que quelque-chose n'allait pas. C'était comme si un poids venait de lui tomber sur les épaules, comme si toute la légèreté qu'il ressentait jusque là s'était évaporée, comme ça, d'un coup net. Destabilisé, il se laissa prendre au piège du pas de côté de la Sith, sa lame fila droit dans le vide, ses pieds l'entrainèrent en avant et une douleur atroce dans le dos lui donna l'envie de hurler.

Comment s'était-il fait avoir aussi bêtement ? Et surtout, comment tenait-il encore debout ? Serrant les dents, il passa une main sur sa colonne vertébrale, qui tenait toujours intacte. Sa tenue était cisaillée sur le côté droit. Par chance, par miracle même, la lame ennemie devait avoir épargné nerfs et os. Il reporta son attention sur l'étrange fille, juste a temps pour parer sa charge avec sa lame. De nouveaux coups s'échangèrent, à droite, à gauche, à gauche encore, mais elle était bien plus pressante et il dut reculer.

"- Tu n’es peut-être pas fait pour ça !" lui suggéra-t-elle et, l'espace de quelques secondes, l'idée lui effleura effectivement l'esprit. Ce n'était vraiment pas aussi simple que l'entraînement... et  l'entraînement se terminait par la fin du chronomètre ou un abandon. Ici, il s'agissait de survivre, ne pas se faire tuer. Peut-être même tuer. Il n'avait jamais tué personne, ni même vraiment blessé quelqu'un. La théorie du Temple les avait un peu préparé à cette éventualité, mais entre le dire et le faire, il y avait une galaxie.

L'aura si apaisante de Berryl s'était évanouie. Il craignit un instant que son Maître eut été embroché, mais un rapide coup d'oeil sur sa gauche le rassura. Sa lame para in extremis un nouveau coup puissant de la fille, puis un autre. Il n'était plus question d'utiliser le Djem So, le Soresu ferait l'affaire et l'empêcherait peut-être de mourir trop vite. Coup après coup, ses pieds redevinrent sûres, sa position adéquate, assez pour qu'il se remette à l'attaquer. Il n'avait pas autant de verve, juste un peu de colère un tantinet enfantine, celle des gamins déçus que ça ne se passe pas comme prévu. Très vite, leurs lames se bloquèrent.

"Vas-y, forces encore ! Montres-nous ta hargne, petit !"

Cette fois, il fit fi des mots de la Sith, préférant chercher une solution adéquate et surprenante. Il allait opter pour un pas de côté et un coup de coude dans le ventre, mais sa vision se brouilla soudain, son corps frissonna tout entier et il eut l'impression de tomber. Ca n'avait rien de naturel et un hoquet d'angoisse le prit. Incapable de frapper ni même d'assurer une position défensive satisfaisante, il crut bien que c'était -déjà- la fin. Mais c'était sans compter sur l'arrivée inopinée de Berryl dont il repéra la bure bleue juste avant de se faire éjecter dans les airs.

Qui l'avait poussé ? Il n'en savait rien, et il n'en avait cure. Ce geste lui avait très probablement sauvé la vie. Son dos déjà meurtri heurta durement le mur en plastacier et il se retrouva en position assise, lâchant son sabre qui roula doucement à côté de lui. La douleur était claire et nette. C'était plutôt une bonne nouvelle, le signe que l'attaque mentale de son ennemie était interrompue. Ses yeux fixèrent à nouveau quelque-chose : c'était le corps sans vie d'un soldat républicain. Son casque et sa tête étaient fendus en deux et dans son regard éteint luisait encore l'horreur.

Il y en avait d'autres à côté, trop d'autres, tous morts. Des imagines d'Astorias, imaginées d'après les récits des rescapés, lui revinrent en tête. C'est là qu'il sut qu'il ne pouvait pas perdre. Il n'en avait pas le droit.

Son dos hurla lorsqu'il se remit debout. Il empoigna son sabre, l'alluma et retourna au combat. A 10 mètres de son ex-assassine, il étira le bras droit en arrière et, dans un mouvement horizontal, lui lança sa lame droit dans les jambes. *Je sais pas si je suis fait pour ça...* A 5 mètres d'elle, son sabre revint dans son poignet. Il le passa dans son dos, par dessus sa tête en deux foulées, fit un grand saut *...mais je vais le savoir !* et l'abattit de toutes ses forces sur son ennemie.

"Encore moi !"
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Cela fonctionnait, et plus aisément que je ne le pensais. Le padawan s’affaissait devant nos sabres qui s‘entrechoquaient malgré ma faible force physique. Il pliait, j’allais pouvoir en finir sous peu. Quel dommage, il aurait été amusant de continuer un petit peu plus longtemps après l’avoir meurtri. Mais hélas, il y avait là un Maitre à éliminer dans la foulée. Non pas que je n’avais pas confiance en ma coéquipière, mais disons que pour être sûr d’abattre le Jedi à la bure bleue, il valait mieux se débarrasser du padawan rapidement et frapper à deux le grand.

Je le voyais troublé, le padawan. Et j’en profitais pour sonder la surface de son esprit. Visiblement, il n’avait jamais eu à faire à ce genre d’attaque de Force. Bien évidemment, je ne me fis pas prier pour forcer un peu, histoire d’en connaitre plus sur celui à qui j’avais à faire.
Je ne maintenais pas le contact mental très longtemps, la Force avec laquelle j’étais actuellement vivement connectée hurlant de me retourner.
Danger immédiat implique riposte immédiate. Le souci était que je ne pouvais agir derrière moi sans découvrir ma garde. Et pourtant, je le fis tout de même. Débutant à peine à pivoter, ma lame se retira verticalement, décrivant un arc de cercle pour venir s’opposer à celle du Maitre qui surgissait dans mon dos. Le claquement des lames fut soudain, et entraina ma rotation, me permettant ainsi de me retrouver face à lui et d’abattre ma lame dans la diagonale.

- Je ne savais pas les Jedi adeptes des coups bas, mon grand ! sifflais-je en réponse.

Mon coup n’atteignit pas sa destination, mon torse encaissant le coup de botte, et frappa dans le vide alors que mon dos venait claquer contre le mur en duracier du couloir. Je grommelais, ma lame s’abattant contre une conduite d’énergie. L’éclairage s’éteignit soudainement, plongeant le couloir dans la pénombre dont seules les lames de nos armes parvenaient à percer la noirceur.
Cette même noirceur était issue de mon regard, qui alors que je me ressaisissais, découvrait que le Jedi était retourné affronter ma collègue. Sondant la Force, je retrouvais la position du padawan, à une quinzaine de mètres plus loin, signe qu’il avait dû encaisser un bon coup de la part de la dame masquée. Faisant pivoter ma lame, je vis réapparaitre la sienne.

Dans la foulée, le voyant s’élancer dans ma direction, je sprintais dans la sienne. Une attaque aérienne de ma part, sous le signe de l’Ataru serait à privilégier, car elle me permettrait d’attaquer la tête ou les épaules tout en me permettant de retomber dans le dos de mon adversaire.
Ce bébé gizka venait de me lancer son sabre, à hauteur de jambes, me forçant à parer pour le renvoyer dans sa direction, enchainant d’une cabriole de l’avant pour retomber sur mes jambes, prise dans l’élan et le choc des lames. Il arrivait bien vite, le gamin. Une telle attaque m’avait stoppée, et il était hors de question de songer à nouveau à mon attaque aérienne lorsque ce dernier s’élança pour effectuer la sienne sous l’égide de l’Ataru. Chose qui me surprenait quelque peu, car rien auparavant n’avait prouvé qu’il en était adepte.

Je ramenais ma lame devant moi, à l’horizontal et à hauteur de mon visage. Un pied en avant, je l’attendais. Et juste avant le choc de nos lames, je me pliais sur la droite, laissant nos lames ripper l’une sur l’autre avec fracas. Je pivotais, l’accompagnant dans son attaque pour frapper les jambes planeuses du padawan de ton mon corps, le faisant basculer en avant, au-delà de ma garde.

- Oui je sais qui tu es…

Un choc brutal qui le fit tomber à terre alors que je tournais sur moi-même avec vivacité dans l’unique but de frapper le bébé gizka qui devait certainement être encore au sol. A moins que je ne fus pas assez rapide..

- … petit Dakin ! lançais-je simultanément avec une certaine force dans ma voix, appuyée par le coup que je portais. C’était là la seule information que j’avais pu arracher de son esprit, le contact mental ayant été fugace, cela couplée avec mes capacités encore limitées dans ce domaine.

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Le noir complet s'abattit sur le couloir au moment où les lames s'entrechoquèrent dans un grésillement à déchirer les tympans. Enfin, complet... les lueurs bleuté et jaunâtre mélangées jetaient des ombres étranges sur les visages des deux maîtres.

"Joli coup, Maître ... ?"

Intéressante manière de demander un nom. Polie, un rien flatteuse, et avec ce petit temps de silence qui pousse l'interlocuteur à le combler de lui-même. Pas une manière directe et efficace comme utiliserait un Jedi ou un mercenaire, et pas plus une manière sournoise et hautaine telle celles usées par les Siths ou les chasseurs de primes. Non, c'était une manière plus... joueuse de parler. Un échange cordial au beau milieu d'un échange de coups.

"Berryl, pour vous servir, ma dame." répliqua aussitôt l'humain.

Le sourire du Corellien prenait des airs carnassiers sous l'éclairage réduit des deux lames. Les adversaires se séparèrent d'un pas, puis la guerrière au masque pressa son avantage. L'astuce de la double garde ne fonctionnait pas aussi bien que Berryl l'avait espéré, et même pire qu'il ne l'avait craint. Et pour ne rien arranger, elle se révélait soudain utilisatrice d'une voie hybride bien délicate à contrer. Ah, bah, il allait falloir ruser un peu plus.
Pour le moment, il n'était pas en mesure de faire grand-chose en-dehors de contrer les frappes du mieux qu'il pouvait. Son expérience au combat avait moins de poids face à un adversaire qui en avait autant, sinon plus, et la bulle qui l'isolait résistait autant que possible. Ce n'était plus qu'une passoire sur le point de céder, mais céder elle n'avait pas encore. La Grise ne comptait plus se laisser entraîner au gré du Jedi en bleu, le forçant lui à reculer là où elle voulait.

Plus loin, le match entre l'apprentie et son propre padawan ne semblait guère avancer non plus. Il sentait le trouble du jeune Gett, ainsi que la soif de sang de la Sith. L'adolescent était vaillant, mais combien de temps allait-il tenir, entre les ténèbres des lieux et les moqueries perfides à ses oreilles ? Il fallait absolument renverser la vapeur.
Enfin la bulle céda. La puissance familière se déversa en lui tel un fleuve remplissant son lit après une sécheresse. Berryl sentit ses chairs se raffermir, ses muscles se tendre, ses sens s'ouvrir au monde. D'abord laisser la Force reprendre discrètement sa place en lui, et vice-versa. Continuer à jouer le jeu de la femme masquée. Ne pas la laisser tout de suite remarquer la vitesse à laquelle l'énergie refluait. Et surtout, surtout, ne pas réactiver son aura de paix.

"Je marche en premier au sein de l'inconnu..."

Puis, éteindre brusquement sa lame et laisser sa longue bure bleu à capuche se fondre dans l'ombre omniprésente.

Bien entendu, la Grise n'allait pas le perdre de vue aussi facilement. Il fallait ajouter un voile de Force pour aider à tromper les sens de la femme au masque. Se déplacer calmement, sans brusquerie, était la clé pour garder sa position secrète. Etendre sa perception à travers la Force était la clé pour rester hors de la trajectoire du sabre jaune.
Seconde étape, canaliser la Force en lui. La rassembler, la compresser en un noyau dur au fond de son âme. Il n'y avait aucune hésitation malgré le plan risqué, pour ne pas dire bancal, dans l'esprit du Jedi, seulement la détermination de tenter le coup. Le Corellien ne pouvait pas concentrer autant d'énergie tout en se battant au sabre, cela aurait requis une division de son attention qui lui aurait été fatale d'un côté comme de l'autre. Jouer la pure défense était l'unique option.

Mais le voile, la lame éteinte, le camouflage, les déplacements subtils, tout ceci n'était que poudre aux yeux pour obtenir un seul résultat : disparaître aux sens de la Grise. La forcer à s'appuyer sur la Force pour le repérer, tout comme lui-même devait étendre son champ de perception pour sentir les trois silhouettes et les obstacles qui l'entouraient. Concentrer encore un peu plus la Force en lui, comprimer jusqu'au point de rupture. Et ensuite...

"... l'éclairant pour ceux qui me suivront."

Relâcher toute la puissance accumulée en une fois, créant une onde invisible et silencieuse de Force lumineuse qui inonderait la pièce. Noyer les perceptions de son adversaire sous un flot de sensations trop important pour être traité, "l'aveugler" à travers la Force bien plus sûrement que s'il avait allumé un projecteur dirigé droit dans ses yeux. Mais surtout, étouffer le lien de l'apprentie avec le côté obscur et la baigner d'une sensation de calme, tout comme Dakin, la Grise et lui-même.
Une vague de Force nourrie de la puissante aura d'apaisement du Jedi. Plus qu'à espérer obtenir les effets escomptés.

Pas question d'attendre les résultats cependant, le flash de Force allait rapidement se dissiper. Rallumant son sabre tout en avançant du simple pas qui les séparait tous deux, Berryl frappa la lame adverse de toutes ses forces pour la repousser ou au moins la bloquer, projeta une main vers le masque en concentrant la Force en une traction télékinétique et donna un violent coup d'épaule vers son ennemie pour la repousser. Avec un peu de chance, il bougerait le masque et ferait hésiter la femme l'espace de quelques secondes de plus. Avec beaucoup de chance, il arracherait le masque du mystérieux visage qui se cachait dessous.
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Maître Berryl. Un nom désormais gravé dans ma mémoire, tout comme l'image qui y est associée. Pour peu que j'arrive à me tirer de ce guêpier vivante, bien sûr. Le temps est une denrée aussi rare que vitale, pour moi et la si charmante Arkanienne, et quelque chose me dit que nous allons bientôt en manquer ! Malheureusement ... abréger le combat se révèle plus facile à penser qu'à faire. En dépit de mon style de combat inhabituel, de sa coupure avec la Force ... pas moyen de passer sa garde. J'ai beau multiplier les tentatives, puisant dans les tréfonds de mon expérience, rien n'y fait. Et ce qui devait arriver arrive, comme de bien entendu. La Bulle se dissipe. Je le sens, à nouveau, à travers la Force. Pas bon ...

Si je dois lui reconnaître une chose, c'est qu'il sait se servir à merveille de sa cervelle. Éteindre son sabre, se fondre dans l'obscurité, l'agrémenter d'un Voile de Force, le tout pour me pousser à recourir à la Force pour le localiser ... Et finalement, saturer ma perception accrue avec un véritable flash lumineux de cette énergie mystique ... brillant, pour le moins. Néanmoins, il y a deux petites failles dans son plan. La première, c'est que je comptais pas l'agresser pendant ce temps. Loin de là. Le maintien d'un voile puise dans nos réserves à une vitesse prodigieuse. Temporiser est aussi dans mon intérêt, et je ne m'en prive pas. La deuxième ... c'est que je ne reste pas immobile, non plus. Petit à petit, je me décale vers l'autre combat en cours. Et, accessoirement, de l'une des sorties possibles, droit par un vide-ordure. Pas l'idéal, certes, mais s'il faut décamper en vitesse, je ne ferais pas la fine bouche !

Pour être complètement honnête, le coup du flash, c'est une première. Je ne l'ai absolument pas vu venir. Sous le choc, je vacille un instant, mes perceptions déstabilisées par cette véritable flash-bang mystique. Si mon corps, forgé par des années d'affrontements, réagit de lui-même pour dévier son sabre, je ne suis absolument pas en mesure de me protéger contre son violent coup d'épaule, pas plus que de prévoir la traction qui s'exerce quelques fragments de seconde plus tôt sur mon masque. Je lâche un juron Echani très coloré alors que j'amplifie l'impulsion qu'il m'a donnée pour prendre de la distance, retombant à quelques mètres à peine des deux Padawans. Merde. La situation vient de devenir vraiment dangereuse. Même s'il n'a pu voir de moi que l'éclat argenté de mes yeux, grâce à la pénombre omniprésente, faire durer l'affrontement représente un risque inacceptable.

La colère éclate, abondante, balayant le calme artificiel qu'il a tenté de m'imposer. Ce n'est pas seulement moi qu'il menace. Mes enfants le sont aussi. Que mon identité soit dévoilée, et ils en feront les frais. Hors de question. Je ne le laisserais pas faire ça ! La rage, le rejet ... ces sentiments me sont bien familiers. Il ne me faut que quelques battements de cœur pour m'immerger dans le coté Obscur, sans le laisser me submerger. Alors même que je puise dedans, je m'écarte d'un nouveau bond sur le côté, mettant de la distance entre Maître Berryl et moi. Puis, un instant seulement avant que je ne relâche l'énergie accumulée, je renoue le contact avec Eerhia. Un bref échange télépathique. Deux mots, rien de plus.

*En arrière !*

Un brouillard très dense se matérialise alors dans un rayon d'une dizaine de mètres autour de moi, obstruant la vue de tous les combattants. Seul la mienne n'est pas affectée. Pour l'instant. Car, pour un Maître Jedi, ça ne constitue pas vraiment un obstacle suffisant ! Je n'ai qu'une poignée de secondes pour mettre à profit la gêne. Empoignant mon sabre, je fonce droit sur ma cible. Pas le quadragénaire si redoutable, non ... son Padawan. Un coup bas, mais n'a-t-il pas initié la tendance, plus tôt ? Dans un combat, il n'y a qu'une seule règle : celle qui dit que le dernier debout a gagné ! Je me lance dans un rapide enchaînement sur le Padawan vulnérable. Pas de feinte, ni de contre-attaque. Rien qu'une succession d'attaques rapides, pendant une demi-douzaine de secondes, avant d'agripper son bras et de le projeter droit dans les pattes de son Maître. Les genoux, les poignets, les chevilles, les coudes ... aucun coup létal, à dessein. Impossible de dire combien ont touché.

Dans la foulée, profitant de l'écran du brouillard, j'arrache l'une de mes manches d'un geste sec, avant de la fendre et de la nouer autour de mon visage. Entre ce masque improvisé, qui dissimule toute la partie inférieure aux yeux, et la capuche que je rabats d'un geste brusque, ils ne devraient voir que mes yeux. Impossible de faire mieux. Je jette un coup d'oeil vers le vide-ordure. En un coup de sabre rapide, on pourra s'y introduire. Alors j'expédie illico l'image mentale  vers mon binôme. J'espère juste que Mademoiselle n'a pas le nez sensible !

*Prête à plonger ?*
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Le même message résonne soudain dans les comlink d'Eerhia et Raskta : Darth Riakath demande à ses troupes de faire machine arrière et rejoindre leur vaisseau. Est-ce parce que les objectifs sont atteints ou bien la situation devient-elle trop critique sur le plan de la bataille spatiale ? Impossible de le savoir à l'heure actuelle, mais elles savent que Darth Riakath ne les attendra pas : il faut vite qu'elles fuient si elles veulent sortir d'ici vivantes !

Surpris de voir leurs ennemis fuir, mais soulagés, Maître Berryl est appelé en urgence sur le pont de commandement. Dakin n'a plus qu'à se trouver une petite mission qui pourrait aider son camp...

Tous les participants remportent la victoire.


Désolée, impossible de vous départager, à l'unanimité par le staff ! Félicitations pour ce super RP et rendez-vous dans quelques heures pour la suite.
Vous pouvez poster à ma suite si vous souhaitez clore le RP proprement.
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