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Entrée n°704 : Korriban IV

La rencontre avec l’organique Catar venait de prendre fin. Le maître était fatigué, mais la journée n’était pas encore terminée. De son propre aveu, la rencontre avec le non-humain l’avait fait réfléchir et il savait désormais ce qu’il devait faire, pourquoi il avait été obligé de revenir sur Korriban. Le temps passait, mais le maître ne se dépêchait pas pour autant d’accomplir ce qui lui était apparu comme une évidence. Il préférait déambuler dans les couloirs de l’académie, sans même relevé les remarques des sith qui le prenaient pour un simple mercenaire. Cela ne lui ressemblait pas, aussi je lui fis part de mes observations.

« Vous semblez… Pensif, maître. »

« C’est le cas ZC, c’est le cas. Le côté obscure m’a peut être destiné à autre chose qu’à être un homme libre et cela me déplait. Regarde le Catar, presque forcé d’être le maître d’arme de l’académie, j’ai peur de devoir subir un sort similaire… »

« Peur ? Vous n’aviez jamais utilisé ce mot avant pour vous caractérisé. »

« C’est que je la ressens rarement, mais le changement, parfois brutal de vie, peut amener à faire douter n’importe qui, de plus, le rendez-vous que je retarde me fait lui aussi peur. Notre avenir dépendra de ce qu’il se passera pendant cette entrevue. »

Il s’arrêta au centre du temple, d’après les plans que j’avais dressé au fur et à mesure de nos déplacements.

« Je ne veux pas devenir aussi moue que ces apprenti, qui arpente le temple de manière arrogante en se croyant supérieurs, alors que sorti de Korriban, ils ne sont rien… »

« Pourquoi deviendriez-vous comme eux ? »

« Tu ne comprendrais pas… Huitième leçon, suite. Korriban nous corrompt, elle nous donne de la force tout en puisant dans nos véritables réserves et nous affaiblit. C’est la nature même du coté obscur et de cette planète, elle se nourrit des morts. Fin enregistrement. C’est pour cette raison que je ne veux pas rester ici, comme le Catar. Quitte a être dirigé, je préfère l’être, mais sur une autre planète. »

« Je ne comprends pas, mais cela a certainement un rapport avec la « Force ». Néanmoins, si l’avenir proposé ici vous déplait tant, pourquoi ne pas quitter la planète ? »

« Ce n’est pas ce que la Force veut… Ma santé recommencerai à décliner si jamais nous partions, voir, je mourrais sur le champ, je préfère ne pas tenter ma chance et suivre le tracé de mon destin… »

« Vous êtes bien fataliste, maître, cela ne vous ressemble pas non plus. »

« Je sais ZC, j’espère que tout reviendra vite dans l’ordre. Allons-y, pour notre dernière rencontre de la journée, fin j’espère. »

Le maître se remit en marche, remettant sa capuche et se dirigeant vers la sortie. Je l’imitais. Dehors, la tempête était passée, le calme était revenu, il n’y avait désormais plus un seul brin d’air. Le soleil se couchait, indiquant qu’il était largement l’heure pour le maître de se restaurer, mais son activité physique et ses constantes vitales m’indiquèrent que ce n’était pas le moment de soumettre une telle idée. La tension du maître et son rythme cardiaque étaient élevés. Suffisamment pour que mes circuits indiquent un potentiel problème, mais ma matrice mémoire me ressortit d’autres moment où le maître était comme ça, je fis donc taire les alarmes et me contenta de suivre.

Le maître se dirigeait vers le nouveau bâtiment. Il était neuf et de très bonne facture. Ses murs étaient hauts et je déduisis aux regards insistant du maître, vers le dernier étage, que c’est là que nous allions nous rendre. Il pénétra dans le grand bâtiment et très vite des gardes nous barrèrent le passage, tout en posant un tas de questions. Le maître garda son calme, prouvant son statut de sith, ce qui lui octroya un droit de passage dans le complexe. Tout ici faisait penser à un centre administratif. C’est tout naturellement que le maître se dirigea vers ce qui ressemblait à un accueil.


« Que puis-je pour vous, seigneur ? »

« Je souhaiterai rencontrer la Dame Noire. »

« Vous savez, vous ne pouvez pas la rencontrer sans prendre rendez-vous… »

« Je fais quoi là, à votre avis ? ! »

« Très bien, très bien… Voilà, un créneaux est libre d’ici une heure, quel nom dois-je annoncer ? »

« Sir Calobarian. »

Le maître recula et attendit, debout, dans le hall. J’étais à ses côtés et lui posa une question :

« Pourquoi ne pas avoir donné votre nom « Sith » ? »

« Parce qu’il n’a plus réellement d’importance à mes yeux ZC, maintenant, tais-toi, je t’expliquerai une autre fois. »

Ma programmation me força à respecter l’ordre qu’il m’avait donné. Un garde finit par venir nous chercher. Nous fûmes placés dans un ascenseur et ce dernier monta jusqu’au dernier étage. Le garde nous annonça en ouvrant une large porte.

« Sir Calobarian, Maîtresse. »

Le maître entra une fois l’annonce faite. Derrière nous, la porte se referma. Le maître me dira plus tard que le bruit avait sonné comme un gong pour lui. Il regarda la femme qui se tenait assise au bureau, puis il posa son poing gauche sur son torse et s’inclina en avant.

« Maîtresse, honoré d’enfin vous rencontrer...»

Le maître doutait en cette instant précis, c’est ce que les interprétations des relevés mes capteurs me disaient.
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La journée fut des plus intéressantes. La Dame Noire disposait enfin d’un moyen de pouvoir se tenir au courant des affaires du Sénat avec bien plus de détails qu’elle ne pouvait l’espérer. Lord Janos fera certainement l’affaire malgré ses réticences envers les Sith, pour ne pas dire son aversion et le dégout pour un être comme elle. Il ne serait certainement pas le dernier, de ça elle en était persuadée. En cette fin de journée la Sith lisait les rapports que ses espions avaient fait transité par Dromund Kaas, qui par ses consignes, étaient ensuite transférés sur Korriban ou quelque soit le lieu où elle se trouvait à l’heure actuelle. Le tout passant par son canal privé bien sur, avant d’être archivé dans les centres de données liés aux services désignés. Sa paranoïa ne faisant que croître ces derniers temps.


Bien entendu, il était rarement possible pour elle de pouvoir tout lire et consulter, tant que lors de ses déplacements bon nombre sollicitait une audience et venait quémander des faveurs. Chose déjà habituelle sur Dromund Kaas mais partout où elle se rendait. Surtout depuis la victoire jugée controversée par certains sur Artorias. A présent ceux qui l’avait ignorée jusque là ou qui la dénigraient commençait à venir. C’était le cas de l’un d’eux qui avait demandé un rendez-vous. Le serviteur qui s’était improvisé secrétaire avait eu le bon goût de repousser l’entrevue d’une heure. Même si en réalité. Darth Ynnitach l’aurait repoussé d’une heure de plus, voir une journée.


Finalement à l’heure dite, son rendez-vous approchait. Elle le sentait dans la Force, ce Sir Calobarian. La Dame Noire ne l’avait jamais vu et n’en avait pas entendu parler, mis à part peut être une fois. Quoiqu’il en soit, elle ne s’en souvenait plus, ou peut être parce que ce n’était pas important. Un de ses gardes ouvrait la porte et annonçait la venue du Sith en question, qui à peine son nom donné entrait dans la pièce.

*Pressé ?* Pensait-elle amusée.

Sans se lever de son bureau la Sith le regardait approcher, cette silhouette grande, imposante, drapée de noire. Le droïde qui l’accompagnait semblait pitoyablement ridicule à côté de son maître. En scrutant le Sith qui s’avançait encore d’un pas avant d’incliner la tête en faisant un salut qui était plus martial qu’autre chose, elle pouvait apercevoir, furtivement un masque qui recouvrait le bas du visage. En plus de le détailler du regard, elle le sondait avec la Force, cherchant à ressentir les émotions qui le traversait en ce moment. Le doute, voilà ce que la Sith ressentait. Il doutait, mais de quoi ? De l’utilité de cette entrevue ? Du fait de repartir d’ici vivant peut être ? Cette dernière pensée la faisait sourire intérieurement.

-Sir Calobarian… Dit-elle en guise de salut. Je ne doute pas que vous soyez honoré d’être en ma présence… Mais si votre seul but était de me voir, il était inutile, je crois, de prendre un rendez-vous.

Sur ces mots, la Sith relevait la tête fixant un instant le Sith avant de laisser le regard couler vers le droïde. Un bruissement de tissu, provenant des tentures sur les murs, se faisait entendre de chaque côté, laissant apparaître un garde de la Sith. Eux aussi avait réagit en voyant le droïde dans la pièce. Sans y faire plus attention, Darth Ynnitach fermait son databloc et s’enfonçait dans son fauteuil.

-Que voulez-vous, Sir Calobarian ? Encore un qui veut à tout prix dissimuler son identité de Sith Peut être ?

Cette fois la Dame Noire ne se montrait pas formelle car la journée était déjà plus qu’avancée et que le protocole commençait à l’ennuyer. De plus, ce protocole si usuel sur Dromund Kaas semblait complètement inepte pour ceux de l’extérieur.

 
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« C’est plutôt mon nom sith qui cherchait à cacher mon véritable nom, Madame. »

Le mettre, je le voyais, regardait toute la salle et la détaillait, il « s’appropriait les lieux » comme il le disait souvent. Nous n’étions pas que trois dans la salle. Aussi, suivant un ordre de la main du maître, je me reculais lentement, juste à côté de la porte, pour montrer que je n’étais pas une menace. Le maître, lui, ne bougea pas, si ce n’est pour retirer le manteau qui lui couvrait le dos et la tête. Il était homme à jouer sur les apparences, mais pas homme à se cacher. Le caractère du maître m’apparaissait lentement. Après une année à se côté, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, je commençais à tisser des liens entres ses différentes images, des traits, qui revenaient sans cesse. Je ne suis pas sûr qu’il en soit conscient, il était de mon devoir de lui en parler, mais plus tard.

Présentement, et grâce à l’année passée à ses côté, je sentais ou plutôt remarquait des mimiques qui trahissaient l’hostilité, discrète, mais néanmoins réelle, que nourrissait le maître à l’égard de l’organique qui se tenait en face de lui. Cette dernière avait à peine levée les yeux, elle se sentait sure de sa position, elle était confiante, se sentait en sécurité. Pourtant je savais mon maître capable de la tuer maintenant, ou en tout cas d’essayer. Même s’il n’en avait pas l’intention, il s’en savait lui aussi capable. D’un coup le maître reprit la parole, laissant ressortir son hostilité, pour que l’organique comprenne bien le message.


« Quand au rendez-vous, ce n’est pas moi qui ai décidé d’en prendre un. C’était soit ça, soit je me devais de massacrer votre secrétaire et la trentaine d’autres personnes présentes en bas. Vous comprendrez, que ce n’était ni dans votre intérêt, ni dans le mien. »

Il me tendit son manteau. Je le pris et remarqua qu’il était vide. Le maître avait caché toutes ses armes au sein de son gilet militaire, prête à servir, à n’en point douter. Les deux mains du maître se posèrent sur les bretelles de sa veste, à proximité du sabre laser, puis il reprit la parole.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

« Quand à ce que je veux, cela dépendra beaucoup de ce qui ressortira de cette discussion. J’ai appris que vous vouliez recréer un empire ? »

Dans les faits, l’empire était déjà créé, mais un empire sith, d’après les relevés historiques, était nécessairement instable. Etait-ce une façon de se moquer de la dame noire ou de souligner la précarité de sa position ? Le maître ne me le précisa pas, même quand la question fut posée. Cela faisait parti de son caractère, sous tension, il avait tendance à être agressif, que ce soit dans les mots ou dans les actes.

Le maître, bien campé sur ses pieds, les mains sur les bretelles de sa veste, reprit la parole, d’une voix calme, mais dur, empreinte d’une autorité naturelle.


« Nous ne nous connaissons pas, du moins, vous me connaissez encore moins que je vous connais, visibilité de l’impératrice oblige. Néanmoins, je vais rectifier cette différence. Mon nom de sith était… est Darth Balhir, mais je préfère être appelé Calo, Calobarian ou Sir Calobarian. J’ai été, des années durant, chef d’un groupe de mercenaire reconnu dans le secteur corellien. Je dispose d’une solide expérience du terrain, ce qui peut faire défaut dans un empire neuf. Pourtant, je doute du bien fondé de cet empire… »

Le maître laissa la phrase flotter quelques instants, pour que la phrase soit plus percutante, avant de reprendre.

« Votre vision des choses va à l’opposée de la mienne, mais je suis un sith, et vous êtes notre Dame noire, je me dois donc de vous assister, mais avant, il me faudra quelques réponses. Acceptez-vous de me répondre ? je répondrai également aux vôtres, donnant-donnant comme on dit. »

Avant d’être un sith, le maître était un mercenaire, un homme d’affaire, trafiquant avec la vie des gens la plus part du temps. Cet autre facette de sa personnalité ressortait souvent, même quand il se présentait sous son visage de sith. Il fixait l’organique. De la où j’étais, je ne pouvais pas voir son regard, mais je savais qu’il était dur et animal.
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