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«La lumière gacerite a causé d'importants problèmes de pigmentation sur ma peau artificielle. Il m'est impossible de me présenter ainsi en public. Je dois donc rester plus longtemps que prévu sur Aargau. Annulez la réunion que nous avions organisée avec les directeurs de commission demain matin. Durant mon absence, vous continuerez de travailler sur le dossier Artorias. Et vous connaissez mes ordres : le moindre contact avec Arnor est souhaitable.»

Le visage artificiel s'assombrit.

«Lord Janos à Gabrÿelle Evans. Terminé.»

Elle ne devait pas savoir. Il en était hors de question. L'échec du Maître au combat singulier ne pouvait qu'amenuiser son autorité aux yeux de l'apprentie. Ce qui, du point de vue de l'Ordre, s'avérait inacceptable. Intolérable.

Lord Janos était assis dans un large fauteuil noir. Par la fenêtre, se dessinait un petit jardin, enclavé entre quatre murs d'une surface identique. À chaque angle, un pilier : Ordre, Paix, Harmonie, Cosmos. Un jardin qui lui évoquait un passé qu'il aurait eu tendance à regretter, même si depuis l'attentat, il avait toujours cherché à évacuer tout regret et tout sentiment. Ce temps où il avait éduqué celle que l'on connaissait sous le nom de Gabrÿelle Evans. Ce temps où il s'était comporté comme le père d'une enfant qu'il n'aurait jamais.

Janos secoua la tête, comme pour chasser de ses pensées ces souvenirs auquel il accordait bien trop d'importance à ses propres yeux. Le passé était ce qu'il était. Seul l'avenir importait. Et en l'occurrence, l'avenir s'avérait incertain...

Démasqué. Il avait été démasqué. Et démasqué par une apprentie, de surcroît ! Ces dernières années, il avait bien trop relégué à sa Main la phase pratique de son imparable théorie ; il n'avait plus combattu, n'avait plus goûté à la saveur du sang, à la monstruosité du crime - mais l'avait-il jamais fait ? Et ainsi, à trop se complaire dans le jeu sournois de la politique, à trop brandir le masque de Janos, il avait enfoui son autre identité dans les méandres de l'oubli et de la duplicité : il avait réduit Darth Deinos à un simple commanditaire de meurtres, sans plus brandir son sabre, sans plus déployer les pouvoirs que le Côté Obscur lui avait octroyés à force de patience et de recherches zélées. Il n'avait fallu que d'un instant, un seul instant où, par le plus désastreux des hasards, il s'était retrouvé sans sa Créature, et le masque était tombé. Mais sous le masque, personne. Un vague écho de Darth Deinos, sans consistance ni réaction.

Non ! Non, ce n'est pas du hasard. Le hasard est le prétexte du perdant. Mais rien, rien n'arrive par hasard. Et ces images que la Force lui avait transmise, peu avant qu'il ne se rendît à la Cour Suprême de Justice, le lui avaient montré. Elles lui avaient donné à voir son échec à venir.

Eh bien, soit ! Il était impossible de rebrousser chemin, désormais. Du chaos l'Ordre naîtrait. La faiblesse d'aujourd'hui pouvait devenir la force de demain. La Dame Noire des Siths connaîtrait bientôt l'identité réelle qui se cachait sous la figure de Lord Janos - si ce n'était pas déjà chose faite. Il fallait aller spontanément à sa rencontre, quitte à s'humilier. L'Ordre n'en attendait pas moins de son plus fidèle serviteur. Janos ou Deinos, peu importait ! La situation exigeait de lui qu'il oubliât ses rancœurs, qu'il se débarrassât de tout orgueil. Son rôle en tant qu'individu n'avait aucune sorte d'importance : seuls le destin de la Galaxie et la Marche vers l'Ordre, la Paix et l'Harmonie devaient concentrer la totalité de ses forces et de son génie.

Janos soupira. Personne ne l'observait. Il s'octroya donc le droit de manifester sa lassitude, mais ne la cantonna qu'à trois secondes rigoureusement mesurées. Une fois que les dernières marques de son individualité se furent déployées dans le souffle léger qu'il se permit d'exhaler, il s'empressa de recouvrer tout l'empire que son auto-disciple avait inscrit en lui. Il se leva lentement, le regard fixe, fit un quart de tour, puis quitta la vaste salle de marbre où il avait passé quelques heures à méditer sur le destin de l'Ordre en ces temps troublés.

Son palais privé avait l'allure d'un tombeau. Par les fenêtres, la campagne d'Aargau s'étendait à perte de vue, lande déserte qu'une brise automnale animait de ses ondulations traînantes. Seuls les droïdes d'entretien redonnaient à l'espace un semblant de vie, respectant scrupuleusement le programme quotidien que leur Maître leur avait imposé : mais un mouvement perpétuel était-il seulement un mouvement réel ?

Il se rendit dans ses appartements, ouvrit une large armoire où des centaines d'habits étaient rangés en ligne droite, et dont la disposition observait un espacement parfaitement régulier. L'Ordre régnait en ces murs comme les lois de la Nature sur les gènes des êtres vivants et les atomes des choses inertes. Sa main droite effleura un digicode, placé à l'abri des regards ; une porte dissimulée derrière les vêtements s'ouvrit aussitôt, laissant apparaître une cape qui tenait du pourpre et de l'indigo, une armure de métal et un masque à la surface polie, d'une impersonnalité presque effrayante. Le Lord enfila cet équipement sans perdre une seconde. Jamais encore il n'avait utilisé cette tenue. Sa prévoyance sans borne l'avait amené à en acquérir une, cachée dans ses propres affaires. Au cas où. Mais était associé à ce masque - à ce nouveau masque - un terrible sentiment d'échec, qui traversa Janos quand il vit dans le miroir les deux yeux de ce visage de fer s'éveiller lentement, et épouser cette couleur bleue qui scintillait habituellement au cœur de son iris artificielle. Oui, un terrible sentiment d'échec.

Il programma les droïdes d'entretien pour qu'ils identifiassent sa présence jusqu'à ce qu'il revînt. Il modifia également la mémoire cybernétique des unités chirurgicales : officiellement, elles auraient travaillé sur sa peau artificielle pour les prochains jours. Enfin, tout le système de surveillance du palais confirmerait les informations contenues dans les enregistrements de ses machines. Ces tours de passe-passe électroniques étaient nécessaires pour que sa Créature ne fût pas au courant de son départ pour Korriban. Ni elle ni personne d'autre.

Une fois qu'il eut vérifié que tout était en ordre, Janos se rendit dans les souterrains du palais où un air-speeder l'attendait. Officiellement, ce véhicule appartenait au Crédit d'Aargau - centre bancaire dont le Lord était le principal actionnaire -, et avait été mis à la casse pour dysfonctionnement. Ainsi aux yeux des systèmes de sécurité de la planète, l'air-speeder en question était un engin fantôme. Janos se mit en route sans perdre une seconde. La cape au vent, le visage caché par son masque, il traversa les plaines désertes d'Aargau. Après plus de deux heures de trajet, il atteignit une cité où s'installaient encore de nouveaux Artoriens ; au dessus d'immenses gratte-ciel, pesait l'ombre de gigantesques cargos qui avaient assuré le transfert des réfugiés. Le Lord abandonna son véhicule dans un petit hangar qui donnait sur une ruelle en retrait. Puis il alla à pieds jusque dans l'astroport de la ville, où l'attendait un vaisseau qui, selon les programmes de sécurité, appartenait à un vendeur de droïdes astro-mécaniciens du nom de Sajel Vledoviel - l'une des nombreuses identités secrètes de Janos qui lui permettait de posséder de nombreux moyens de transport discrets de par la planète. Personne ne se douterait qu'à bord de cette élégante navette, se trouvait le sénateur d'Aargau lui-même.

Ce dernier annonça le code de sécurité aux autorités de l'astroport et décolla sans demander son reste. Il fit cap vers cette fameuse planète où il n'était jamais allé, mais dont son intuition lui avait promis une visite certaine : Korriban. Durant tout le trajet, il resta allongé sur une petite couchette, les yeux fermés, ne prêtant nullement attention aux rayons lumineux que projetait l'hyper-espace sur le cockpit du vaisseau. Il médita, cherchant à évacuer tout trouble de ses pensées. L'Ordre exigeait de lui un total contrôle de ses passions. Rien ne devait envahir son esprit : ni doute, ni crainte, ni déception. Un seul objectif comptait : préserver son identité secrète, quel qu'en fût le prix, dût-il s'avilir, dût-il tuer.

Le calme, la Paix et l'Harmonie régnait désormais en maîtres sur ses sentiments, quand une voix artificielle l'arracha soudain à ses méditations.


«Ici l'astroport de Korriban. Identifiez-vous immédiatement. Je répète : ici l'astroport de Korriban. Identifiez-vous immédiatement.»

Imperturbable, Janos se leva lentement et se dirigea vers le tableau de bord.

«Je suis Darth Deinos. Et je demande une audience privée avec la Dame Noire des Siths. Je suis certain qu'elle m'attend déjà.»



Spoiler:
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-…Autorisation accordée. Finit par répondre la voix nasillarde du contrôleur. Bienvenue à Korriban Seigneur Deinos. Vous avez l’autorisation de vous poser sur la plate-forme F-52. Terminé. Au même moment un itinéraire devait parvenir au vaisseau du Sith, lui permettant ainsi de savoir où il devait se poser, où se trouvait cette plate-forme F-52. Nul ne doute que le comité d’accueil sera présent au moment ou il foulera du pied le sol de cette planète morte.  

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Morte, oui, c’est ce que Darth Ynnitach se disait à chaque fois qu’elle venait ici. Elle qui a l’habitude à une lumière étouffée par les sombres nuages de sa planète. Au lieu de l’air sec qui vous fouette le visage sans apporter une once de fraîcheur, chez elle l’air est frais et humide. Ce qui a ses avantages et inconvénients aussi. Ici mis à part le bruit du vent, à Dromund Kaas il y a le tonnerre en plus. Oui Korriban était à ses yeux, un monde bien déprimant. La Dame Noire des Sith se trouvait dans l’un des nouveaux bâtiments administratifs et militaires installés sur Korriban. Ceci avait clairement le but de vouloir dissocier le pouvoir de l’académie et celui de l’Empire. Et puis, comme elle le pensait malicieusement, autant ne pas donner des « tentations » à ceux qui tiennent les rennes de l’académie.


Un bip résonnait depuis la petite console de commande située sur l’accoudoir droit du fauteuil. Une voix s’élevait dans la pièce. La même que celle qui s’était élevée dans l’appareil de Darth Deinos. Cette voix lui annonçait que son « invité » venait d’arriver. Il n’y eut aucune réponse en retour, c’était bien suffisant. Son « invité »… La Dame Noire souriait à cette évocation. En concluant ses affaires sur Gacerien, Zora était tombée sur ce sénateur… et Seigneur Sith. Quelle surprise ! Pire encore, elle lui annonçait fièrement qu’elle avait réussi à le battre, le dominer. Pendant un instant Darth Ynnitach n’y avait pas crû. Comment croire à pareille chose ? Finalement elle devait bien admettre qu’elle disait vrai, ou tout de moins lui accorder le bénéfice du doute.


Ce doute venait de se dissiper. Faisant pivoter son fauteuil vers la baie vitrée, la Sith avait une vue dégagée de la colonie de Dreshdae et sur l’astroport. Y compris la fameuse plate forme F-52 où le vaisseau de son « invité » devait se poser. Ce dernier arrivait, il était même visible. Pendant un instant, la Dame Noire avait eu envie de contacter le contrôle d’artillerie et de le faire exploser en plein vol. Il y avait des avantages à le faire disparaître tout comme à traiter avec lui. Au moins, pensait-elle sournoisement, que si son apprentie avait eu le dessus sur lui, elle, aurait le dernier mot…  Son regard glissait sur les tourelles lourdes qui gisaient en plusieurs endroits de l’édifice, pointant le ciel en quête d’un ennemi, ou plutôt d’une proie, invisible. Le comité d’accueil était déjà sur place.

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L’intendant de la maîtresse de Dromund Kaas attendait au pied de la rampe F-52. Il n’était pas. Il tournait la tête une dernière fois, avisant les deux gardes personnels de la Sith. Le vaisseau à l’allure discrète approchait doucement et se posait avec une certaine élégance sur la plate forme. L’humain détournait la tête de sorte à éviter le vent chaud et sec, et surtout la poussière. Tirant une dernière fois sur sa tunique comme pour s’assurer qu’il était convenablement vêtu, il s’avançait, suivit par les deux gardes engoncés dans leurs armures noires, portant, reposés sur leurs épaules, leur pique de Force. La porte de la navette s’ouvrait, une rampe descendait droit vers le son claquant lorsqu’elle touchait le sol métallique de la plate-forme. L’invité de sa maîtresse apparaissait dans l’encadrement de la porte et descendait calmement de la rampe, s’arrêtant devant lui. Il blêmit en voyant la silhouette encapuchonnée vêtue d’une armure, mais surtout d’un masque aussi inquiétant. Il croyait même apercevoir le reflet de son visage dedans.

-Bonjour Seigneur Deinos… Bienvenue à Korriban… Dit-Il doucement en inclinant la tête. Si vous voulez bien vous donner la peine de me suivre… la Dame Noire des Sith vous attends.

Sans attendre de réponse, ayant l’habitude de l’humeur taciturne des Sith, l’humain se retournait et marchait, passant entre les deux gardes, entrant à l’intérieur du bâtiment. Les deux armoires à glaces attendaient que le Seigneur Sith passe entre eux avant de le suivre, restant à trois pas de distance de lui. Toute cette procession progressait à travers des couloirs jusqu’à un turbolift. Arrivé devant la porte, le serviteur ouvrait la porte et s’inclinait.

-Le Seigneur Deinos, Ma Dame…  Il s’écartait pour le laisser entrer, s’éclipsant par la porte, les deux gardes restaient à l’entrée, encadrant cette dernière.

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Darth Ynnitach avait attendue que le serviteur les laisse seuls pour faire pivoter son fauteuil et faire face à son « invité ». A partir de la seconde où il avait posé le pied sur cette planète ses yeux s’étaient posés sur lui. Il ne s’agissait que d’une vague silhouette recouvert d’un manteau rouge. A présent qu’elle l’avait devant elle, le manteau rouge était richement décoré de dorures, dénotant une certaine richesse, ou du moins l’habitude d’une vie luxueuse. Le masque poli était le plus inquiétant, surtout avec cette lumière violette qui émanait des deux trous pour les yeux. Même s’il en fallait beaucoup plus pour l’impressionner, ayant déjà eu plus que sa part de Sith masqué. Masqué comme s’ils avaient honte de ce qu’ils étaient.

*A-t’il honte de ce qu’il est ?* Se surprenait-elle à penser.

Se levant avec une certaine grâce son fauteuil, la Sith se tenait debout, face à lui, revêtue de sa robe blanche habituelle. Elle ne faisait pas un pas vers lui, le détaillant du regard pendant un instant. Avant de prendre la parole, ne serait-ce pour inviter le Sith qui se tenait devant elle à s’exprimer.


-Seigneur Deinos… Glissait-elle en guise de salutation. La première parole que la reine des Sith lui adressait avec une petite pointe de mépris dans la voix.
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La Dame Noire des Siths... Voilà donc à quoi ressemblait celle qui venait de bouleverser toute la Galaxie en lançant cette attaque contre Artorias. Si la tournure de tous ces évènements l'avait fortement troublé, l'allure de l'Impératrice ne le surprit nullement. Il ne fut pas étonné de la trouver de dos, dans un large siège qu'elle fit pivoter : pour n'avoir qu'abusé de tels procédés avec ces divers interlocuteurs, ce n'est pas un politicien comme Janos qui se fût laissé impressionner par ces petites mises en scènes de soi. Plus encore, cette reine était exactement comme il se l'était imaginée : condescendante, arrogante, chaotique. Tout ce qu'il haïssait. 

Mais l'heure n'était pas au ressentiment. Ni à l'humiliation par ailleurs. Mais à l'humilité.


«Seigneur Deinos...»

Cette simple apostrophe imprima en lui un étrange sentiment. Il songea que personne ne l'avait jamais nommé ainsi. Sa Créature l'appelait Maître, comme il se devait ; en public, il n'était autre que Lord Janos, et c'était tout. Non qu'il se fût considéré davantage comme Janos que comme Deinos, mais à trop brandir un masque, on finit soi-même par y croire - et il avait trop cru en Janos, voilà qui, hélas, ne faisait aucun doute...

Il hésita quelques secondes avant de répondre, se demandant lequel de ses deux visages il devrait afficher face à la Dame Noire. Non seulement, il portait ce masque qui ne laissait se manifester ni l'un ni l'autre, mais surtout, une étrange intuition lui chuchotait qu'il n'aurait pas qu'à jouer le simple rôle de Darth Deinos, dans cette sinistre histoire. Respectant ces nouvelles règles qu'il venait de se fixer, il opta pour la fusion. Le "nous" collectif d'une dualité assumée.


«Votre Altesse, veuillez accueillir notre respect.»

Cette seule phrase l'écorcha à vif. Comment, comment en était-il arrivé à une telle situation ? Comment l'Ordre pouvait-il lui dicter une telle hérésie ?

«Vous pouvez constater que nous sommes venus spontanément à vous. Nous espérons que vous saurez vous souvenir de notre esprit de coopération. Quoi qu'il en soit, votre apprentie vous a surement révélé la vérité à notre sujet.»

Il abandonna soudain l'étrange voix qu'il avait prise jusque là, et parla en utilisant ces tournures qui agrémentaient ses dialogues et discours, quand il incarnait le politicien engagé dans la vie de la République. La voix du sénateur.

«Je suis Lord Janos, ancien Jedi consulaire, déchu à cause d'un attentat fomenté par des parlementaristes forcenés. J'occupe actuellement la fonction de sénateur au sein de la République : je représente le peuple d'Aargau, une planète du Noyau où j'ai mené d'importantes réformes économiques après mon élection à ce titre. L'on me connaît pour mes idées extrêmes mais pour le peu efficaces ; je désire réformer la Constitution Républicaine pour inscrire notre régime dans trois piliers stables : l'Ordre, la Paix et l'Harmonie. J'ai moi-même participé à la réhabilitation des prérogatives du Chancelier Arnor, qui, grâce à mon action à la Cour Suprême de Justice, a pu participer à ces accords que vous avez signés avec lui, suite aux évènements d'Artorias.»

Soudain, sa voix s'obscurcit, projetant des accents rauques dans la salle. La voix du Côté Obscur.

«Et moi, je suis Darth Deinos. J'aide le sénateur Janos à réaliser ce que ne lui autorise pas la légalité. Je tue ses ennemis, j'élimine ses opposants. J'ai puisé dans mon initiation de Jedi les pouvoirs que la Force m'a octroyés, pour effectuer des recherches toutes personnelles dans la voie du Côté Obscur. Janos et moi-même vaincrons ces sénateurs cupides et leur imposerons notre vision des choses. Notre idéal est le seul qui prime.»

Puis revint la première voix.

«Vous nous tournerez très probablement en dérision, Altesse. Vous vous moquerez de notre incompétence : comment nous, un homme si expérimenté, avons pu nous laisser vaincre par une simple apprentie ? Nous savons que votre pensée vous amène à ce type de considération. Eh bien, nous décidons de vous l'expliquer de bonne grâce. Voilà bien longtemps que nous ne nous sommes pas opposés à un adversaire de taille dans un combat singulier. Nos seules victimes ne furent autres que de bêtes journalistes, de stupides secrétaires et autres moutons dont les bêlements auraient troublé nos entreprises. Ainsi le manque d'expérience et la surprise sont-elles venues à bout de nous.»

Il s'interrompit un instant, fit un pas en avant, puis reprit :

«Vous pouvez nous tuer, Altesse. Vous en avez le pouvoir, et nous le reconnaissons en toute humilité. Si telle est votre volonté, n'attendez pas, supprimez-nous sur le champ, et votre soif de puissance sera rassasiée.»

Il savait toute l'audace contenue dans ses propos. Mais quand un navire sombre dans les flots amers où l'a jeté une tempête, seule la témérité du capitaine peut garder le cap pour tourner le vaisseau vers la lumière qui rayonne à l'horizon.

«Mais vous pouvez également faire de nous un allié utile, très utile. Nous avons notre nacelle au Sénat. Nous sommes parfaitement intégrés dans le système républicain. Imaginez le pouvoir que vous offrirait un tel atout. Nous n'avons pas à vous développer davantage tout l'attrait que notre situation peut constituer pour vous.»

Il s'interrompit encore pour insister sur cette dernière phrase.

«Voici ce que nous avons à vous proposer : vous gardez secrète notre double identité, et en échange, nous serions prêt à satisfaire vos ambitions quant à la République.»
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Oh oui, Zora Shaar-là, toute excitée qu’elle était de lui annoncer l’importance de sa « prise », le lui avait dit. Un Seigneur Sith et sénateur. Ce n’était pas le premier et il ne sera pas le dernier. La combinaison des deux pouvaient s’avérer dangereuse et surtout problématique. Mais en ce moment, la Dame Noire était aussi bien intéressée par l’un que l’autre. Alors qu’il se présentait, à la manière d’un schizophrène ayant deux personnalités bien distinctes la Sith n’était pas dupe. Il n’y en avait qu’une, une seule. Mais ça, c’était une chose qu’il refusait ou se refusait d’admettre. Darth Ynnitach allait donc entrer dans son jeu… pour le moment.

-Enchantée de vous connaître… Tout les deux, Lord Janos et Seigneur Deinos. Dit-elle en prenant l’ordre de présentation choisit par son interlocuteur.

Bien entendu c’était quelque peu ironique, mais c’est lui qui avait choisie de faire ainsi. Qu’il assume ! Et, continuant sur sa lancé, voilà qu’il cherchait à expliquer, vainement les raisons de sa défaite. Ça, c’était une chose qu’elle détestait. Il avait faillit mourir et cherchait une explication. Et bien entendu il choisissait la moins humiliante pour lui. Le fait que sa vie de Seigneur Sith durant, il n’avait eu à faire qu’à des êtres qui n’étaient rien. 

Intérieurement, Darth Ynnitach était persuadée que Deinos avait été pollué par l’insuffisance de son maître, Stultor. Un de ces parasites qui venaient hanter les murs de Korriban, l’orgueilleuse Korriban. Planète croyant encore à son importance malgré le fait que ce n’était rien de plus qu’un désert recouvert d’ossements et de tombes d’êtres illustres disparus il y a des siècles. La cerise sur ce gâteau qu’il venait de lui offrir était la possibilité de le tuer.

Un mince sourire venait illuminer son visage, qui était resté fermé depuis le début de leur rencontre, à cette seule proposition. Oui c’était une chose qui pouvait s’envisager. Mais pour quel intérêt ? Aucun à vrai dire. A la suite de quoi, Darth Deinos faisait une proposition ou il aurait la possibilité de sortir d’ici vivant. Ce qui est de loin préférable…

-Je suis ravie de voir que malgré tout vous sachiez encore rebondir, Seigneur Deinos. Sans nul doute que votre couverture qu’est Lord Janos pourrait être utile à l’Ordre Sith et à l’Empire. Votre proposition est intéressante. Mais vous seriez prêt à m’offrir autant juste pour maintenir vos identités secrètes ? C’est une demande à prendre en considération, certes, mais plutôt modeste.
 
A dire vrai, Darth Ynnitach s’imaginait Deinos, dans son rôle de sénateur, aussi gourmand que peuvent se montrer ces êtres. Elle l’imaginait déjà demander des garanties quelconque sur une éventuelle place au sein de l’Empire. Quémander comme un vulgaire courtisan cherchant à s’élever. Oui finalement, le Seigneur Deinos était une agréable surprise.

-Je peux faire en sorte de garder votre identité secrète, Deinos, à la condition que vous avez déjà établie. Celle de soutenir autant que faire se peut les ambitions de l’Empire Sith au Sénat.  De plus, pour le bien de l’Empire, je souhaite que vous nous rejoigniez et qui plus est au Conseil Noir.

Le petit piège de la Dame Noire venait de s’ouvrir, prêt à engloutir le Seigneur Sith. Les avantages du pouvoir au sein de l’Empire son visibles, mais surtout la chaîne qui s’enroulerait autour de lui. Oui pour un être aussi indépendant s’en serait une. Car il devrait jurer allégeance à Darth Ynnitach, s’agenouiller et servir ses intérêts et ceux de son Empire. Sans compter que le refus pourrait en être funeste…
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Le Conseil Noir... C'était là une proposition inattendue. Ni l'esprit calculateur de Janos, ni l'attachement de Deinos au Côté Obscur n'auraient pu lui permettre d'envisager une telle issue. Mais voilà qui pouvait s'avérer intéressant, et très utile. Ce qui ne faisait aucun doute, c'est que, sans le savoir, la Dame Noire enclenchait l'étape négative d'une Dialectique Universelle dont le seul aboutissement ne serait autre que l'Ordre. Car depuis quelques temps, Darth Deinos n'avait plus aucun doute sur le sujet : l'Idéal de l'Ordre exige un passage nécessaire par le chaos ; tel le phénix, Il renaissait alors de ses propres cendres, pour imposer en une troisième étape sa toute puissance sur la Galaxie. Nulle crainte, donc : tout ceci n'était qu'un transition douloureuse vers un aboutissement suprême. Car, comme toujours, la Fin justifie les moyens.

Aussi fugace qu'éternelle, cette pensée avait traversé son esprit à la manière de ces éclairs qui, bien que fulgurants, frappent un tronc d'arbre jusque dans son cœur et y laissent une marque ineffaçable. En illuminant sa pensée, elle en chassa aussitôt cette amère saveur d'échec qui l'irritait depuis sa défaite contre cette jeune apprentie. Oui, il fallait explorer le chaos ; il fallait extraire du Côté Obscure ses moindres ressources, ses secrets les plus enfouis ; car la Force n'est pas réductible au seul Côté Lumineux. De ce point de vu, les Jedis posent sur leur vision de l'Ordre un cache-œil qui les empêche de bifurquer ; mais comment apprécier pleinement la rectitude d'une voie, si l'on ne connaît rien des cours tortueux qui l'entourent ?

Ainsi n'y eut-il plus aucun scrupule, plus aucune hésitation à aller plus avant dans cette nouvelle facette du destin. Il était temps de faire régner l'Ordre. Et l'avenir lui révélerait comment un tel paradoxe était possible.


«Qu'il en soit ainsi. Et que les closes de cet accord soient fixées maintenant : vous préservez notre identité en ne la livrant à personne, ni républicain, ni Jedi, ni Sith ; quant à nous, nous vous assisterons dans vos ambitions et intégrerons à ce titre le Conseil Noir.»

Sans plus hésiter, il s'agenouilla devant la Dame Noire et dit solennellement :

«Tant que notre identité sera gardée secrète, tant que personne n'associera le titre de Darth Deinos à Lord Janos, nous vous prêtons allégeance, à vous, Dame Noire des Siths, ainsi qu'à l'Empire dont vous êtes la représentante. Nous ne ferons rien qui ne serait en votre intérêt, et saurons respecter vos exigences comme des ordres incontestables et souverains.»

Il sortit son sabre laser et en fit jaillir la lame violette qui brilla de toutes ses forces à travers la salle.

«Nous le jurons sur cette arme. Que notre lame se joigne à la vôtre aussi longtemps que la valeur de notre accord sera respectée.»

Voilà qui fut fait. Il savait qu'il n'avait plus le choix, maintenant. Mais l'avait-il jamais eu ? Non, bien sûr : l'alternative n'est qu'une vue de l'esprit qui, par ses propres concepts, s'imagine cette vaine notion de contingence pour croire en sa liberté. Mais le possible n'est rien moins qu'un état du réel qui, dans l'Ordre temporel, n'est pas encore. L'apparence ne vaut rien : seule la Raison à l'œuvre dans la Galaxie doit s'attacher toute l'attention d'un esprit respectueux des authentiques valeurs. Oui, la fin justifiait les moyens, fussent-ils les plus abjects, fussent-ils les plus chaotiques, Janos dût-il pousser Deinos à s'humilier ainsi...
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