Invité
Anonymous
New Escrow. Le speeder filait à toute allure sur les bandes prévues à cette effet. Remarquable attention du gouvernement d'Aargau, qui assurait ainsi des accidents moins fréquents que sur bien d'autres planètes du Noyau, où les speeders n'hésitaient pas à enfreindre les signalisations lumineuses.

La ville entière brillait de mille feux et Valerion ne cessait d'être impressionné par ces hautes tours tenant vainement d'atteindre les étoiles, déjà visibles en cette soirée naissante. Il se sentit un peu bête à regarder avec avidité à travers les vitres de la voiture mise à sa disposition, comme s'il n'était qu'un provincial tout juste sorti de sa campagne... Le prince d'Artorias avait vécu des années en-dehors de sa planète et il connaissait bien le Noyau. La hauteur des tours de New Escrow n'était pas très impressionnante en soi. En revanche, ce qui l'était c'était l'architecture de ces constructions. Les formes étaient diverses, les matériaux et les ornements également... On ne retrouvait pas ce qui faisait la froideur de Coruscant ou la martialité de Carida. Les riches Aargauuns avaient utilisé leur argent de manière à embellir leur capitale et à impressionner le visiteur. C'était plutôt réussi. Valerion connaissait encore mal Aargau... il venait d'y faire campagne, certes, mais il n'avait par conséquent pu s'attarder sur des considérations architecturales... Et sa carrière militaire ne l'avait jamais mené dans ce secteur sûr de la galaxie.

A mesure que le véhicule avançait et révélait la beauté de la cité, Valerion s'étonnait que le gouvernement aargauun ait proposé d’accueillir les exilés artoriens. Le sénateur n'était pas dupe : derrière toute cette histoire, il y avait un intérêt politique. Malgré tout... c'était un acte risqué tant pour le gouvernement que pour le sénateur Janos, véritable meneur de cette politique d’accueil. Aargau était riche et n'avait pas énormément à perdre en ouvrant ses portes aux Artoriens, mais la mesure était-elle populaire? Lord Janos avait peut-être réussi une manœuvre le faisant apprécier des populations de la République, mais était-il approuvé sur sa propre planète?

Ces questions tournicotaient dans la caboche de Valerion. Sa victoire électorale datait d'avant-hier, mais il n'avait pu la savourer un seul instant. Plutôt que de lui apporter satisfaction, son élection avait fait tomber sur lui une foule d'interrogations... L'avenir était plus qu'incertain, que ce soit pour les Artoriens, les Aargauuns et même pour la galaxie toute entière.
Ces questionnements sur la situation actuelle ne troublaient pas seuls le militaire qu'était Valerion. Il n'avait pas encore su faire le deuil d'Helena, sa chère épouse. Tout s'était déroulé beaucoup trop vite pour qu'il puisse réellement encaisser le choc de sa disparition. Il avait également tout fait pour refouler ses sentiments, afin de préserver sa fille et se concentrer sur une possible victoire électorale. Mais, au soir de son élection, Valerion avait senti plus que jamais l'absence de celle qu'il avait rencontrée en mission sur Corulag. Avec elle, il aurait eu une soirée calme et heureuse... elle aurait pu le soutenir dans son ascension et le voir désormais capable de défier l'autorité de Neyo Galfidriaan.

Helana n'était plus. Il l'avait finalement accepté en finissant une bouteille de whisky corrélien dans sa chambre d'hôtel, après être rentré hier soir du Nieb Numb Show... Malheureusement, il n’avait jamais eu les capacités en matière d’alcool qu’Helena avait montrées aux cours de leurs études… Le lendemain avait été difficile et il avait fallu plusieurs aspirines avant que Valerion se sente véritablement capable de rencontrer le « Roi » Neyo, puis le Sénateur Janos ce soir.

Le souvenir de sa rencontre avec Neyo Galfidriaan, en début d’après-midi, il s’en délectait avec un plaisir intense. Valerion avait traité de haut celui qui l’avait toujours considéré comme un être inférieur. Comme le « fils de la nouvelle épouse de mon père ». C’étaient les termes que Neyo avait toujours utilisés pour traiter avec mépris Valerion, prince royal grâce au mariage de sa noble mère. Il avait grandi au sein de la cour d’Artorias, où chacun s’était toujours extasié des moindres faits et gestes de cet incapable de Neyo. Lorsque Valerion avait quitté Artorias pour Carida, jamais il n’avait été aussi heureux. Jeune homme, il avait enfin pu échapper aux mondanités artoriennes pour se consacrer à une carrière militaire, au centre d’une galaxie en perpétuelle effervescence. Toutes ces années loin d’Artorias avaient été bien belles… Le retour sur la terre natale avait, quant à lui, provoqué de nombreux commérages à la cour portant sur l’épouse de Valerion. Pour ces idiots de la noblaille artorienne, Helena n’était qu’un rebus. N’ayant pas demandé ni à sa mère ni à son roi l’autorisation de prendre épouse, Valerion et Helena avait reçu un accueil des plus glacials… Neyo n’avait pas hésité à faire courir les bruits les plus infâmes. Le Sénateur Scalia se souvenait encore de son arrivée au palais. Helena, fière, portant le magnifique uniforme de Contre-Amiral de la Marine. En cet instant plus qu’aucun autre il avait admiré le calme froid d’Helena, qui paraissait de marbre face aux regards et aux chuchotements des nobles oisives, choquées de voir une dame en telle tenue.

Le Sénateur d’Artorias alluma un cigare, regardant par les vitres fumées de la berline le bal lumineux des speeders, tandis que le soleil se couchait lentement, projetant sur la cité une lueur orangée. Il inspira une bouffée et se délecta du goût… cela faisait quinze ans qu’il n’avait plus rien fumé. Helena l’avait convaincu. Mais aujourd’hui elle n’était plus là. La deuxième bouffée fut presque aussi agréable que la première. Toujours habillé de noir, signe de son deuil, Valerion ne portait qu’un seul ornement : le collier de la Maison Scalia. Symbole de force et de puissance, il était le seul objet de luxe que Valerion s’autorisait à porter. Neyo n’avait pas encore compris que présenter de riches atours en ces jours malheureux ne pouvait que lui accorder la haine des Artoriens. Valerion n’avait pas fait cette erreur, l’heure était à la Mesure, l’Austérité. Les Artoriens avaient placé leur confiance en celui qu’ils avaient élu sénateur, retirant dès lors toute légitimité à un roi sans légitimité démocratique.


    « Allez-vous rhabiller, Neyo, vous faites honte à la Nation en osant porter de telles tenues. »


Il était assez fier de la réplique qu’il avait lancée au roi en exil… Une revanche verbale, mesquine certes, mais tellement agréable à lancer. Bientôt la vengeance irait plus loin que les simples mots. Il aurait bien voulu voir la reine pour savoir si les rumeurs sur sa grossesse étaient fondées… Un enfant de Neyo risquait de comprendre tout son plan et nécessitait qu’il avance l’exécution de celui-ci. Peu importait de toute façon : le résultat serait le même.

Le speeder s’arrêta devant le siège du Sénateur Janos d’Aargau. Il sortit et pénétra rapidement dans les lieux, pressé de rencontrer le véritable responsable de l’heureuse présence des Artoriens sur Aargau. On l’annonça auprès de Lord Janos puis on le fit entrer dans le bureau de celui-ci. Valerion croisa son regard puis l’horloge fit « ting ». Le Sénateur d’Artorias était là, à l’heure exactement prévue.
Invité
Anonymous
«Je n’ai pas encore rencontré personnellement Lord Janos, mais une entrevue est déjà prévue pour demain soir. Je remercie, bien évidemment, Aargau : son gouvernement, son représentant au Sénat mais avant tout sa population. C’est une marque de solidarité incroyable, et je dois vous l’avouer : inespérée. Tout ceci va permettre l’organisation de la diaspora artorienne, afin que nous puissions un jour rentrer sur notre planète. Cette aide d’Aargau a permis à Artorias d’obtenir rapidement un représentant au Sénat et d’organiser au mieux le gouvernement en exil. Rares sont les Etats qui se seraient montrés prêts à soutenir une population si durement touchée par la bestialité Sith… Cet élan de solidarité et de générosité incarne toute la supériorité des valeurs républicaines sur les atrocités qu’ont commises les Sith et sur celles qu’ils se préparent à commettre si nous les laissons faire.»

«Mais au niveau politique, partagez-vous la vision de Lord Janos ? Pensez-vous que la cohabitation sur Aargau va se dérouler sans encombre ?»

«Laissez-moi au moins le temps de rencontrer le sénateur avant de me prononcer. Quant à la cohabitation, elle se déroulera  bien j’en suis persuadé.»

Intéressant... Oui, très intéressant... Voilà qui était l'œuvre de l'Ordre, Janos n'en doutait pas une seconde. Non qu'il se sentît rassuré - seuls les faibles et les craintifs ont besoin de se voir rassurer -, mais les fruits de ses efforts paraissaient si lents à se manifester. Haine, mépris et calomnie : voilà comment le monde politique recevait ses idées, récompensait ses actes. Et pourtant, Janos avait tout fait, oui, tout fait : grâce à lui, le Chancelier Suprême avait retrouvé ses prérogatives ; la dictature provisoire de Rejliidic avait pris fin ; le peuple d'Aargau avait enfin retrouvé un foyer digne de ce nom. Que pouvait-on exiger de plus ? Pouvait-on citer une attitude plus exemplaire que celle de Janos, ces derniers temps ?

Non, ce n'était pas de la crainte, mais une soif inconsidérée de justice. La justice est l'application de l'Ordre dans les rapports humains et le lot qu'ils reçoivent au pro rata de leurs actes. Or le sénateur d'Aargau n'avait pas été récompensé comme il se devait : cette insupportable injustice n'était rien moins que la conséquence de cette médiocrité qui régnait au Sénat en ces temps troublés. La plupart des hommes politiques préféraient conspuer leur voisin, si la chute de ce dernier leur permettait au moins de garder leur titre, de renforcer leur position, et d'abreuver leur soif inassouvie de pouvoir en plongeant leur gueule plaintive dans les eaux troubles de la médisance, de la discorde et du chaos. Voilà le sinistre portrait qui s'imposait, si l'on daignait regarder un tant soit peu au delà de sa nacelle.

Le sénateur Scalia devait être l'un des seuls à l'avoir compris - sans avoir une fois posé les pieds au Sénat, preuve de ses capacités d'analyse. Il fallait avouer que cet homme avait des convictions intéressantes, et qui ne laissaient pas Janos de réenvisager l'avenir. Des convictions conformes à l'idéal de l'Ordre. Certes, cet homme se montrait assez sévère à l'encontre des Jedis, quoique ses arguments ne fussent pas tout à fait injustifiés, mais pour le reste, la voie de la bonne entente serait à explorer : enfin le Lord trouvait quelqu'un d'aussi critique envers Rejliidic, sans qu'il eût à imiter la vaine impétuosité d'un Keyïen ou d'une Anthana. Quant à la réforme de l'armée... oui, ses idées étaient sensées : depuis que le Hutt avait agi avec le seul soutien de l'institution militaire pour ratifier cet inique traité de paix, Janos avait perdu confiance en l'armée ; les faits lui avaient prouvé que les militaires n'étaient pas assez soumis à la stricte légalité républicaine ; leur inféodation au politique était devenue plus que nécessaire.

Lord Janos regardait pour la quatrième fois l'interview qu'avait livré Scalia une fois élu sénateur d'Artorias, épluchant scrupuleusement chaque parole de ce dernier pour tenter d'en tirer la substantifique moelle. Sept minutes trente-trois secondes plus tard, il le recevrait ici-même, dans son bureau.

Cette salle était en tout point la même que celle dont il disposait sur Coruscant : la large baie vitrée de forme semi-circulaire, la belle moquette bien lisse, le petite salon situé sur la gauche du large bureau lustré, un lourd fauteuil de cuir au centre, accolé à la vitre. Deux détails seulement permettaient de distinguer les deux espaces, pourtant situé à des années-lumières l'un de l'autre : la vue imprenable sur la Capitale, d'ailleurs plus harmonieuse sur Aargau ; et la petite plante située à trente-trois centimètres du bord du bureau sur la droite et à seize de sa face - respectueux de l'Ordre naturel, Janos avait fait installer une fleur qui ne pousse que sur sa planète natale, alors que sur Coruscant, celle-ci était remplacée par le sigle de Cosmos, acheter une plante locale y étant bien trop cher vu l'urbanisation chaotique qui régnait dans la Capitale de la Galaxie.

Le sénateur Scalia allait arriver d'un instant à l'autre. Le Lord avait son objectif fixé en tête : sympathiser avec l'homme qui, tout en vivant sur Aargau, disposerait de sa propre nacelle au Sénat. Janos fonctionnait ainsi : à chaque instant de la journée, correspondait la case rigoureusement délimitée d'un emploi du temps que même les droïdes d'entretien jugeaient strict ; et à chaque case, un but précis, fixé à l'avance comme on programme un ordinateur ; face à ce but, aucune alternative : le réaliser, et c'était tout. Ainsi le sénateur contrôlait chaque parcelle de cette existence qu'il vouait à l'Ordre, à la manière d'un moine à sa religion.

En règle générale, c'est Gabrÿelle Evans qui avait pour fonction d'accueillir les invités de Lord Janos. Elle les conduisait à travers les salons déserts que peuplaient quelques vagues fonctionnaires sans réelle prérogative et des droïdes d'entretien affairés, jusqu'au bureau du maître des lieux, pour ensuite se retirer. Mais cette fois, Janos avait décidé d'aller à l'encontre de ses habitudes et convié sa secrétaire à la partie : non seulement, elle userait de sa grâce pour faire bonne figure, mais surtout elle saurait se montrer plus précise sur les détails techniques du projet Artorias que le sénateur lui-même. Aussi était-elle dans le bureau quand Scalia en franchit les lourdes portes de métal poli.

Sur le mur, non loin de l'entrée du bureau, se dressait une horloge de fer au cadran bleuté. Celle-ci annonça l'heure à laquelle avait été fixé le rendez-vous : aussitôt, le sénateur Scalia fit son entrée. Ah... Enfin un politicien respectueux de la ponctualité. Voilà qui laissait bien présager de la suite des évènements.

À l'arrivée de cet homme auquel il accordait déjà une certaine estime, les traits de Lord Janos s'adoucirent. Ce dernier quitta aussitôt son fauteuil et salua le nouvel arrivant :


«Sénateur Scalia ! C'est un plaisir que de vous rencontrer. Mais je vous en prie, asseyez-vous.»

Et de l'inviter à prendre place dans l'élégant salon accolé aux larges baies vitrées. D'un discret signe de tête, Janos invita sa secrétaire à en faire autant.

«Je vous présente Gabrÿelle Evans, mon aide de camp, si j'ose dire. C'est à cette charmante demoiselle que vous devez la dimension pratique de l'accueil des Artoriens sur Aargau.»

Un pan du mur automatisé pivota aussitôt, laissant apparaître un buffet de boisson.

«Désirez-vous quelque chose, sénateur ? J'ai ici nombre d'alcools les plus raffinés qui soient.»

Puis, s'étant lui-même servi un brandy assandran, il alla s'asseoir dans le fauteuil situé face à celui de Scalia - Gabrÿelle Evans ayant pris place quelque peu en retrait, comme il en avait été convenu auparavant.

«Tout d'abord, félicitations pour votre nomination à ce titre. J'ose imaginer que celle-ci est amplement méritée. Une nouvelle vie s'offre à vous dans l'espace républicain...»
Invité
Anonymous

Ainsi, l'homme qui lui faisait face était le fameux Lord Janos d'Aargau. Valerion avait veillé à s'informer avant de se rendre à l'entrevue. Somme toute c'était le minimum que de se renseigner sur celui qui l'invitait, lui et son peuple, et si Telkhar n'avait pu fournir que des informations basiques ce n'était dû qu'au manque de temps... Valerion avait été élu avant-hier, au soir, et le lendemain avait dû être consacré à faire le tour des personnalités artoriennes sur Aargau. Enfin, il avait fallu se rendre au Nieb Numb Show et préparer en quelques heures un plan de réponse que Valerion avait rapidement étudié. Ces deux derniers jours avaient donc été très éprouvants, physiquement comme mentalement. Et son accès de liqueur d'hier soir ne lui avait pas permis de rentabiliser efficacement la matinée de cette journée-ci.

Telkhar... la bonne vieille caricature de l'attaché parlementaire. Aussi chétif que craintif, Telkhar Melk'an n'était pas présent pour cette entrevue avec Janos. Tout d'abord parce qu'il se serait révélé inutile voire encombrant, ensuite parce qu'il ne tenait pas à ce qu'on le prenne, lui le nouveau sénateur, comme un faible... En effet, Telkhar n'avait pas fière allure. Peu distingué, timide et extrêmement peu doué pour les relations sociales, le choix de cet individu comme attaché parlementaire pouvait sembler étrange, voire être la preuve d'une faiblesse. Il n'en était rien, car si Telkhar présentait divers défauts ceux-ci étaient vite comblés par ses expertises lucides et brillantes. Brillant étudiant puis excellent juriste, l’attaché était également doué pour la rédaction de discours qu'il aurait par contre été incapable de lire. S'ajoutaient à cela des liens de fidélité unissant solidement Valerion et Telkhar... Non, cela n'avait rien d'une faiblesse que de s'entourer d'un expert si talentueux, doué pour les machinations politiques et disposant d'une mémoire incroyable. Toutefois, Valerion n'avait pas désiré sa présence pour cette rencontre entre sénateurs.

Janos d'Aargau ne cachait pas son antiparlementarisme... Le Sénateur d'Artorias avait eu le temps de lire en diagonale quelques discours, parmi les plus sulfureux... Sur plusieurs points, le prince artorien entrevoyait des positions concordant avec ses opinions. Valerion gardait néanmoins des réserves sur le système parlementaire... Était-ce une stratégie efficace que de s'aliéner de nombreux sénateurs en suscitant la crainte? Au vu du peu de sympathie que semblait susciter l'Aargaun parmi la rotonde, le sénateur Scalia en doutait. Mais il pouvait se tromper... et une certaine frange du peuple républicain semblait soutenir les idées d'Ordre prônées par le Lord. Agrandir cette frange, voilà qui s’avérait peut-être plus complexe.

    « Un plaisir partagé, Lord Janos, je vous remercie pour votre invitation. »


Une phrase un peu toute faite... mais comme toutes les formules de politesse après tout.

Il s'apprêtait à prendre place dans le fauteuil mais prit la peine de rester debout pour saluer la secrétaire du sénateur. Même si Valerion haïssait le système nobiliaire, il ne pouvait revenir sur une éducation façonnée à la cour royale d'Artorias... ses manières pouvaient parfois paraître strictes mais n'étaient que des plus élémentaires pour un noble artorien. Valerion abaissa légèrement le buste, mais pas trop. S'il soupçonnait cette Gabrÿelle Evans d'être plus qu'une "simple" secrétaire, le rang de celle-ci ne lui imposait pas de faire des courbettes de courtisan. Il la salua comme toute femme, à qui on doit le respect.
    « Enchanté, madame. Je dois vous remercier et vous gratifier de compliments pour l'excellent accueil que vous avez réservé à mon peuple. »

Il prit finalement place dans le confortable fauteuil que Lord Janos lui avait présenté. Il porta un coup d’œil vif sur la pièce et son ameublement. Aussitôt, son esprit pensa en termes "d'exfiltration", "d'angle d'attaque"... les vieux réflexes d'un militaire toujours sur le qui-vive. C'étaient ces automatismes qui l'avaient sauvé sur Artorias, et qui lui avaient permis de venir en aide à sa fille. Helena, malheureusement, il n'avait pu la secourir.
Le buffet des boissons apparut, révélant au Sénateur Scalia une myriade d'alcools aux couleurs chatoyantes.
    « Le whisky corrélien que je vois d'ici me semble très intéressant... avec des glaçons il me ravira. »

Il remercia son hôte en recevant son verre. Décidément, Aargau savait recevoir. Le sénateur Janos s'installa et entama la discussion.
    « Mon peuple m'a choisi comme son représentant. Vu la situation périlleuse dans laquelle il se trouve, c'est une marque de confiance qui m'honore. Mais les élections sont une chose, concrétiser un programme en est une autre. Je suis bien décidé à mettre en œuvre toutes mes ressources pour qu'un jour les Artoriens puissent regagner leur planète, sans pour cela que la République ait à traiter avec ces chiens de Sith. »

Il se rendit compte qu'il avait peut-être là utilisé un vocabulaire peu distingué... Mais n'était-ce pas la stricte vérité? Les Sith n'étaient rien d'autres que des animaux.
    « Pardonnez mon langage, sénateur, mais l'attaque n'a eu lieu que depuis peu. Et quand bien même serions-nous des mois après l'invasion, j'aurais utilisé le même terme pour décrire ces barbares. Heureusement, vous avez offert une terre d'asile aux Exilés. Pour cela, vous aurez à jamais toute ma reconnaissance ainsi que la gratitude éternelle de mon peuple. Peut-être cela peut-il vous paraître bien creux... mais je crois en la grandeur et la force des Nations. La reconnaissance des miens est d'une sincérité à toute épreuve. »

Cela était vrai. Les Artoriens vouaient à Aargau et ses habitants une quasi-vénération pour avoir ainsi ouvert les portes de tout un monde à des réfugiés... Quant à Valerion, s'il était également plus que satisfait de trouver un asile, il se doutait que le Sénateur d'Aargau n'avait pas fait toutes ces démarches dans un but désintéressé... Ce qui, après tout, était assez normal.

    « Je n'ai pas encore eu l'occasion de rencontrer les Aargauns. Le plus tôt possible, je m'adresserai à votre peuple pour le remercier. Vos habitants partagent-ils toutefois votre bienveillance? Il est naturel d'avoir peur de ce que l'on ne connait pas. Artorias est une planète lointaine, aux mœurs fort différentes et jusqu'à peu située en-dehors du territoire républicain. »

Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn