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 L'œil artificiel projetait un pâle reflet bleuté sur la vitre du vaisseau. Autour de cette petite sphère ronde, bien trop scintillante pour ne pas être artificielle, se dessinait un visage. Le visage d'un sénateur blâmé, honni, taxé d'extrémisme. Le visage d'un tribun apprécié de son peuple. Le visage d'un chevalier de l'ordre, de la paix et de l'harmonie.

La voix pré-enregistrée d'un droïde annonça le saut en hyperespace dans cinq... quatre... trois... deux... un...

Des raies blanches fusèrent. Tailladèrent d'un coup le visage du politicien. Dessinèrent sur sa peau synthétique des fissures béantes qui se refermèrent au bout de quelques secondes.


Par la vitre, surgit du néant une sphère si pâle qu'elle en paraissait presque incandescente. Gacerian, planète de lumière, d'ordre et de rigueur.

Une légère vibration vint emplir les parois du vaisseau. Pendant quelques instants, la vitre fut carré blanc traversé d'une brume candide, puis, une fois l'atmosphère traversée, paysage clair et aride, ville aux gratte-ciel éclatants, plate-forme d'atterrissage.

Suivi de ses hommes, Lord Janos sortit de sa navette d'un pas vif et déterminé. Seul. Le sénateur était seul. Il avait abandonné Gabrÿelle Evans sur Coruscant. Sa charmante secrétaire était occupée à œuvrer pour l'ordre par d'autres biais que la voie légale. Cette fois-ci - bien que l'idée de voyager sans elle lui déplût profondément - Lord Janos n'avait eu d'autre choix que de n'avoir pour seule compagnie qu'un petit groupe de fonctionnaires du parti. Vulnérable. L'absence de sa Main le rendait vulnérable. Mais il n'y avait aucune raison de s'inquiéter : que pouvait-il lui arriver ? Certes, il se trouvait hors des frontières républicaines, mais Gacerian représentait le sanctuaire de l'ordre. L'un des mondes les plus respectueux de ces valeurs dont Janos s'était fait le défenseur.

La lumière agressive du soleil de Klozar vint frapper de plein fouet le représentant d'Aargau. Si l'œil artificiel accueillit sans encombre cet éclat d'une violence peu commune, son iris naturelle se sentit comme léchée par un feu ardent. Pourtant, Janos l'avait protégée d'une lentille spécialisée : il savait que seuls les autochtones étaient capables de résister aux rayons que projetait Klozar sur cette planète aride.

Le sénateur sentit également que la pression atmosphérique n'avait rien de celle d'Aargau ou de Coruscant. Il était bien plus difficile de respirer, ici. Mais, contrairement aux fonctionnaires qui le suivaient, il n'eut pas à se couvrir d'un masque pour éviter l'asphyxie : ses poumons robotisés s'adaptèrent immédiatement à cet air où l'oxygène se faisait plus rare qu'ailleurs - un léger avantage offert par la condition de cyborg.

Les yeux froncés, il aperçut, entre deux doigts posés sur ses paupières pour se prémunir de cette luminosité, un groupe de Gacerites s'avancer à sa rencontre.


«Sénateur Janos, soyez le bienvenu sur Gaceran !», dit l'un d'entre eux, le plus important du groupe manifestement. «Je me nomme Grag Blas'thaam. L'ambassadeur de notre humble planète m'a chargé de m'occuper de vous et de votre délégation durant tout votre séjour sur notre sol. Si vous voulez bien me suivre...»

Lord Janos acquiesça silencieusement. Le dénommé Blasthaam l'introduisit dans une petite navette, qui les menèrent dans un luxueux appartement. Malgré le caractère peu chaleureux de leur planète, les Gacerites savaient se montrer accueillants, manifestement. Une preuve que ce peuple respectait scrupuleusement les principes définies par leurs lois. Un bon signe.

«L'ambassadeur Glerg'jaam vous recevra demain, sénateur Janos. Passez une excellente soirée dans vos quartiers. Au moindre problème, n'hésitez pas à me contacter.»

* * *


Le lendemain matin. Neuf heures trente-trois, selon l'œil artificiel.

Lord Janos avait fait venir son droïde-chirurgien avec lui. Et il ne le regrettait pas : à cause de ce climat particulièrement pesant, sa peau s'était fissurée bien plus vite que d'habitude. Un visage indigne d'un honnête politicien. Le matin même, le fidèle droïde avait procédé à une rapide opération de reconstruction faciale.

Lord Janos était assis sur la banquette d'une vaste salle d'attente. Un droïde de protocole lui avait demandé s'il désirait prendre quelque chose ; le sénateur avait réclamé un whisky corellien, mais le robot ne disposait pas d'un tel alcool. Il lui proposa à la place un spiritueux local dont Janos apprécia l'arôme boisé, bien que de moins bonne qualité.

Au bout de quelques temps, Grag Blas'thaam se présenta à lui, plein de révérence.


«Pardonnez l'ambassadeur, sénateur.», dit-il. «Il attend aujourd'hui la représentante d'un autre système et se trouve très occupé. Mais il vous recevra bientôt, ne vous inquiétez pas.»

La représentante d'un autre système ? Janos préféra ne pas se montrer trop indiscret. L'étiquette bannissait toute question qui pût conférait à de l'inquisition.

«J'ai tout mon temps.», répondit-il seulement, en se demandant qui donc l'ambassadeur de Gaceran pouvait bien accueillir.
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L'alarme du vaisseau résonna et les traits lumineux visibles depuis quelques heures à travers la baie d'observation se résorbèrent avant de se stabiliser dans la noirceur de l'espace. La voix métallique de l'un des officiers de passerelle résonna dans l'intercom, annonçant que la sortie d'hyperespace était terminée et qu'ils étaient arrivés à destination. Zora écouta vaguement ce qu'il disait avant de se relever doucement de son siège et venir se poster face à la baie qui offrait maintenant une vie imprenable sur Gacerien. L'ordinateur de bord régla instantanément l'opacité de la vitre de manière à protéger les observateurs du puissant rayonnement de Klozar, le soleil qui faisait baigner Gacerien dans une lumière abondante depuis des siècles.

*Ça contraste pour le moins avec Dromund Kaas...* se dit-elle en songeant à son foyer.

L'apprentie avait été ravie d'apprendre que la Dame Noire souhaitait qu'elle se rende sur cette planète. Les distractions à bord de l'Atramentar devenaient vite lassantes et elle s'ennuyait la plupart du temps. Il y avait bien eu cette évasion menée par un padawan et les séances d'entraînements pour briser un peu la monotonie du lieu mais au final le temps s'écoulait toujours trop lentement. Alors la perspective de découvrir une planète dont elle n'avait jamais entendu parler représentait un véritable bol d'air. Du moins l'avait-elle pensé de prime abord...

Mais la suite des ordres avait suivi et Zora avait constaté à regret que l'on attendait pas d'elle qu'elle tue quelqu'un ou lance une invasion mais qu'elle devait simplement évaluer le climat politique général de la planète afin d'envisager sa futur adhésion à l'Empire, qu'elle soit forcée ou non. De plus elle n'avait pas le temps de faire un détour par Dromund Kaas pour proposer à Dranor de l'accompagner. Non, elle était seule sur ce coup-là.

*Ce n'est peut-être pas une si mauvaise chose après tout...* songea-t-elle. *La diplomatie n'a jamais été son fort...*

Malgré tout il lui manquait atrocement et elle se promit de le rejoindre pour profiter de sa présence lorsque sa mission sur Gacerien serait terminée. Un officier entra prudemment dans ses quartiers et lui annonça que la descente à la surface était amorcée et qu'il était temps de se préparer. Zora approuva d'un léger signe de la tête et enfila des vêtements noirs sur lesquelles des fils d'or brodés s'entrelaçaient et rejoignit le sas où on lui confia un respirateur et une paire de lunettes de protection pour protéger ses yeux de l'éclat de Klozar. Il lui fallut un moment pour s'y habituer mais lorsque la rampe de débarquement se déplia et que l'atmosphère ténue de Gacerien remplaça celle du vaisseau, largement plus agréable, la jeune femme comprit qu'elle n'arriverait jamais vraiment à s'adapter. Elle respira avec peine malgré le respirateur et resta quelques instants immobile le temps qu'elle reprenne un peu ses esprits. Puis elle descendit la rampe et posa pied à terre...

Quatre soldats l'accompagnaient, vêtus de leurs armures parfaitement polies qui reflétaient la lumière du soleil avec force. Deux d'entre eux portaient des bannières impériales qui volaient doucement au gré du vent tandis que les deux autres portaient des fusils blasters aussi brillants que leurs armures. Ils marchaient au pas avec une discipline parfaite, signe que l'exercice avait été maintes et maintes fois répété. Elle attendit un instant avant que des humanoïdes s'approchent d'eux d'une démarche étrange. L'apprentie tenta de faire abstraction de leur laideur et garda son masque d'impassibilité pour le bien de sa mission.

- "Mademoiselle Shaar-lâ, je vous souhaite la bienvenue sur Gacerien!" commença l'un d'eux. "Je suis El'Kyra'Bor, diplomate agréé du conseil Gacerite. On m'a chargé de m'occuper de vous pendant votre séjour et de répondre aux questions que vous ne manquerez pas de vous poser..."

- "Je vous remercie pour votre accueil, El'Kyra'Bor!" répondit l'apprentie d'une voix douce. "J'avais entendu beaucoup de choses sur votre planète mais bien peu lui rendent réellement hommage à sa juste valeur. Gacerien est magnifique!"

C'était un mensonge, bien sûr. Mais le protocole diplomatique était précis et elle avait tout intérêt à jouer le rôle. Elle ravala donc les remarques qui lui brûlaient les lèvres et se contenta d'un sourire de remerciement à l'attention du délégué gacerite. Ce dernier se fendit d'un petit signe poli de la tête en remerciement avant de désigner un énorme bâtiment rappelant étrangement celui du Sénat sur Coruscant.

- "Si vous voulez bien me suivre mademoiselle!" l'invita-t-elle. "Nous avons mis à votre disposition des appartements qui conviendront, je l'espère, à une personne de votre rang. L'atmosphère y a été spécialement adapté pour une humaine afin de rendre plus agréable votre séjour..."

- "Cette attention est la bienvenue, merci beaucoup!" répliqua-t-elle avant de le suivre.

Ils empruntèrent un speeder qui les mena en quelques minutes vers le centre du pouvoir planétaire. Le véhicule se posa en douceur sur l'une des plateformes et les passagers en sortirent pour se retrouver face à un groupe de gacerites qui se mirent à... jouer de la musique. Quelque chose de joyeux et noble en même temps. Si Zora n'était pas si imperméable à ce genre de futilités, elle aurait peut-être pu trouver tout ceci agréable. Mais le fait est qu'elle ne ressentit rien d'autre à part un profond ennui. Mais le protocole était le protocole et elle ne pouvait guère y échapper sans froisser ses hôtes.

*Faites que ça s'arrête bientôt...* supplia-t-elle en silence.

Le supplice prit finalement fin et le groupe reprit son avance vers le bâtiment tandis que la délégué gacerite lui demandait un peu ce qu'elle attendait de son séjour. Zora lui rappela qu'elle n'était là qu'en tant qu'observatrice et qu'elle n'avait aucune autorité pour traiter avec les autorités de la planète au nom de l'Empire mais qu'il s'agissait néanmoins bien d'une amorce diplomatique. L'autre acquiesça et la mena le long d'une allée bordée par des drapeaux en tout genre. La plupart représentaient sûrement des régions de la planète mais l'un d'eux attira néanmoins son attention.

- "Dites-moi El'Kyra'Bor, comment se fait-il que la République soit représentée par un étendard?" fit-elle en levant le regard vers ledit drapeau.

Le Gacerite n'ignorait sans doute pas qu'une guerre avait éclaté entre les deux puissances sur Artorias et le silence qu'il observa quelques secondes confirma rapidement cette intuition. Lorsqu'il reprit la parole, ce fut d'une voix passablement neutre même si une certaine nervosité y était palpable.

- "Ces drapeaux représentes les nations où les mondes qui ont actuellement une délégation sur Gacerite!" expliqua-t-il. "Et la République nous a envoyé l'un de ses Sénateurs dans la matinée pour discuter de certains... accords. Nous savons très bien qu'une guerre vous oppose néanmoins nous prendrons les dispositions nécessaires pour que vous n'ayez pas à le croiser si vous le désirez. Vous comprendrez que notre planète, étant neutre, n'omette aucune possibilité diplomatique je suppose?"

- "Je comprends tout à fait, oui..." mentit-elle. "Néanmoins je souhaite, au contraire, rencontrer ce Sénateur. Pourriez-vous vous arranger dans ce sens?"

L'autre fut surprit par sa réponse et l'exprima en ouvrant légèrement la bouche. Mais il reprit bien vite sa contenance et approuva avec une certaine retenue:

- "Et bien je suppose que cela ne posera pas de problèmes si le sénateur souhaite accéder à votre demande..." approuva-t-il. "Je ferai transmettre à qui de droit la demande et vous tiendrai au courant très rapidement..."

Zora le remercia d'un sourire et ils reprirent la route en échangeant des banalités jusqu'à atteindre finalement les quartiers de l'apprentie. Deux gardes retournèrent alors au vaisseau tandis que les deux autres prirent place à l'entrée des appartements. L'apprentie s'isola donc rapidement avant de retirer ses protections et prendre de grandes respirations. Elle s'injecta ensuite le médicament nécessaire à sa survie et se servit une carafe d'eau avant de s'asseoir doucement en tailleur sur le sol et se mettre en condition pour méditer. Il n'y avait plus qu'à espérer que ce Sénateur accepte de la rencontrer pour... discuter...
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Les deux battants coulissants de la large porte aux reflets cuivrés s'ouvrirent lentement. Lord Janos sortit du bureau de l'ambassadeur Glerg'jaam d'un pas vif, un très léger sourire au coin des lèvres.

Cette première entrevue s'était très bien déroulée : une fois passé le malaise produit par l'étrange physiologie d'autrui, le cyborg et le Gacerite avaient discuté en toute cordialité, se découvrant à chaque détour de phrase des point communs quant à leurs conceptions politiques respectives. On ne lui avait pas menti au sujet de ce monde : les Gacerites s'étaient fait un point d'honneur de respecter l'ordre tant individuellement qu'à l'échelle de l'État. Si cette planète pouvait intégrer la République, Aargau y trouverait sûrement une alliée de taille ; et enfin Cosmos s'étendrait à d'autres systèmes qu'à sa planète-source.

Mais Lord Janos ne se faisait pas d'illusions. Tout ceci n'était qu'une première entrevue, une simple présentation d'homme à homme, maintenue dans les frontières que l'étiquette avait scrupuleusement jeté sur les relations interplanétaires. Le lendemain aurait lieu un second entretien où il faudrait redoubler d'habileté : Glerg'jaam l'interrogerait très probablement sur la récente politique de la République vis-à-vis d'Artorias, peut-être même sur les intrigues sénatoriales qui venaient paralyser le bon fonctionnement du régime. Et à ce sujet, Janos n'avait pas encore de plan bien défini, de réponse toute prête, d'objection à rétorquer avec aisance et limpidité. Fallait-il parler comme parlerait une grande majorité de sénateurs - en prônant le pluralisme des valeurs, la fécondité du débat, la maïeutique du dialogue ? Ou au contraire discourir en son propre nom - en se faisant le porte-parole d'un régime fondé sur un exécutif plus fort, d'où ces babillages stériles seraient définitivement évincés ? À vrai dire, la République exigeait cette première solution, mais l'Ordre réclamait la seconde. La fameuse question, terrible, déstabilisante, se posait de nouveau : Lord Janos se faisait-il le défenseur de la République ou de l'Ordre ? De l'Ordre au nom de la République, en réalité. Ou de la République au nom de l'Ordre. Mais quelle différence ? Quoi qu'il en fût, ceux qui se considéraient comme de vrais républicains ne l'entendaient pas ainsi. Évidemment, l'on attendait de lui qu'il défendît cette noble institution qu'était le Sénat. Mais en somme, qui l'empêchait d'en faire autrement ? De n'en faire qu'à sa guise, comme de coutume ? Et si l'un de ces imbéciles le critiquait, il rétorquerait que rares étaient les sénateurs à oser quitter les frontières républicaines en ces temps troublés ; que si l'on désirait qu'il en fût autrement, on n'avait qu'à y aller à sa place. Comment renvoyer diplomatiquement ces beaux parleurs.

De toutes manières, le sénateur aurait tout le loisir d'en délibérer cet après-midi. Visiter la capitale de Gacerian ne le motivait guère ; et Grag Blas'thaam l'avait invité à la découvrir de nuit, une fois que les rayons de Klozar se seraient enfui derrière l'horizon. Une demi-journée de temps libre s'offrait à lui.

Au moment où Lord Janos traversait la vaste salle d'attente qui s'étendait devant le bureau de l'ambassadeur, suivi de deux de ses fonctionnaires et de Blas'thaam, un Gacerite élégamment vêtu se présenta à lui :


«Excusez-moi... Vous êtes le sénateur Janos, représentant de la République ?»

Le Lord s'inclina respectueusement en haussant légèrement les sourcils.

«En personne. À qui ai-je l'honneur ?»

Le Gacerite lui rendit son geste avec révérence :

«Je me nomme El'Kyra'Bor, diplomate au même titre que Grag Blas'thaam, à vos côtés.»

«Enchanté.»

«La demoiselle dont j'ai la charge pour son séjour parmi nous désirerait vous rencontrer, sénateur.»

Janos camoufla la légère vague de surprise qui le traversa à cet instant. Paraître maître de soi : règle infaillible de la diplomatie ; exigence première de l'Ordre dans son application sur le corps humain.

«J'en serais honoré. Mais de quel système cette demoiselle est-elle la représentante ?»

«Hum... De l'Empire Sith, sénateur.»

De l'Empire Sith ? L'œil artificiel zooma soudain sur la rangée de bannières qui se dressait au dehors, par la vitre. Et effectivement, entre autres symboles, il identifia celle de l'Empire...


Rester maître de soi. Conserver les sourcils légèrement froncés. Parfait contrôle sur ses sentiments. Bien.


«Si telle est sa volonté, il serait malséant que de s'y soustraire. Mais vous n'êtes pas sans ignorer que nos camps respectifs ne se trouvent guère en de très bons termes, en ce moment.»

Réponse ferme, mais polie. Presque mécanique.

Le diplomate eut un léger rictus dont Janos ne sut interpréter la signification. Les allures de ces Gacerites étaient si différentes de celles des humanoïdes "communs"... Preuve en était : l'œil artificiel peinait à analyser ces visages.


«Je suis parfaitement au fait de la conjoncture actuelle, sénateur Janos. Mais la neutralité de notre système donne lieu à redistribution des cartes,  voyez-vous...»

Qui eût connu Janos dans ses moindres détails aurait identifié le très léger sourire qui se dessina sur le coin de ses lèvres. À parole habile, réponse habile, se dit-il.

«Soit. Faisons donc honneur à votre neutralité et rencontrons céans cette jeune personne.»

Puis se tournant vers ses fonctionnaires :

«Vous pouvez disposer. Je m'y rendrai seul. En toute simplicité.»

Le dénommé El'Kyra'Bor afficha un grand sourire qui, pour le coup, signalait très nettement sa satisfaction.

«Voilà une attitude qui vous honore, sénateur.»

«Je suis un défenseur de la paix et de l'harmonie. Je me suis opposé à cette guerre dès qu'elle a éclaté. Ce serait faire entorse à mes principes que de refuser cette invitation.»

Le diplomate acquiesça d'un air entendu.

«Tout-à-fait, sénateur. Tout-à-fait. Dans ce cas, suivez-moi, je vous prie ; un speeder nous attend.»

Janos salua Grag Blas'thaam et se rendit avec El'Kyra'Bor sur une autre plate-forme de décollage que celle où il avait atterri en arrivant dans ce gigantesque bâtiment. Durant tout le trajet, il se félicita pour son attitude : l'ambassadeur aurait bientôt vent du pacifisme exhibé par ce geste - aller seul, sans garde ni protection, à la rencontre de l'ennemi. Un bon point pour la République. Ou, à défaut, pour son représentant.

Le speeder se posa à l'entrée d'une haute tour, non loin de celle où logeaient Janos et ses hommes. Toujours accompagné d'El'Kyra'Bor, le sénateur emprunta un ascenseur vitré qui offrait une vue imprenable sur la capitale, baignée dans les rayons de ce terrifiant soleil. De temps à autres, les deux hommes s'échangeaient des regards respectueux, sans mot dire. Si Janos affichait encore un ferme contrôle sur soi, il sentit un important trouble dans la Force à mesure que l'ascenseur gravissait les étages. Un trouble étrange, de ceux qui le traversaient lorsqu'il rencontrait son maître, avant qu'il ne le tuât. Se pouvait-il que l'Empire eût envoyé une Sith comme ambassadrice ? S'il en était ainsi, celle-ci sentirait sans aucun doute l'aura de Force que lui-même dégageait... Mais peu importait : c'était là un fait avéré qu'il avait jadis appartenu à l'ordre Jedi, jusqu'à ce que ce terrible attentat le transformât en un être nouveau. Que Janos maîtrisât la Force n'était un secret pour personne. En revanche, qu'il l'employât encore pour offrir à l'Ordre les moyens dont ce noble idéal ne disposait pas par la voie légale, voilà ce que tout un chacun ignorait. Étrange paradoxe : lui-même avait été contraint de développer des pouvoirs du Côté Obscur pour les subsumer dans un idéal plus vaste. Ainsi cette Sith rencontrerait-elle l'un de ses pairs sans le savoir, et qu'elle tiendrait - à juste titre d'ailleurs - pour un ennemi. Car s'il était passé du Côté Obscur dans le plus grand secret, Janos ne s'était pas laissé emporter par les terribles effusions que génèrent ces pouvoirs incontrôlés ; bien qu'il dût lutter quotidiennement pour ne pas y succomber, il avait toujours su demeurer maître de lui-même. C'est en ce sens qu'il n'était pas tout-à-fait un Sith...

L'ascenseur s'immobilisa. En s'ouvrant, ses portes laissèrent apparaître un luxueux couloir où El'Kyra'Bor et Janos s'engouffrèrent. Ils aboutirent à une porte gardée par deux soldats en armure impériale.


«Voici le sénateur Janos.» leur dit le diplomate. «Mademoiselle Shaar-là a désiré s'entretenir avec ce représentant de la République.»

Représentant de la République... Comme si El'Kyra'Bor désirait le leur rappeler exprès...
L'un des deux militaires acquiesça :


«Affirmatif. Nous avons reçu l'ordre d'accueillir cet homme.»

Des soldats... Manifestement, le pacifisme ne trouvait son porte-parole qu'auprès du "représentant de la République". Mais ne pas juger trop hâtivement : c'est l'Empire qui avait demandé cette rencontre.

La porte s'ouvrit. D'un signe de tête, El'Kyra'Bor invita le sénateur à s'y introduire. Laissant le diplomate sur le pallier de la neutralité, Lord Janos pénétra en territoire impérial, quelque peu anxieux. Le trouble dans la Force avait gagné en puissance jusqu'à entamer en profondeur le contrôle qu'il avait exercé sur lui depuis son arrivée sur Gacerian.

Face à lui, se tenait ladite demoiselle, une élégante jeune femme d'où émanait une aura forte, très forte.

Ne pas paraître troublé. Ne pas se laisser envahir par le Côté Obscur. L'Ordre l'exigeait.


«Mademoiselle, bonjour. Je suis Côme Janos, sénateur d'Aargau au sein de la République. Mais je vous en prie, appelez-moi comme tout le monde : Lord Janos.»
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La jeune femme expira lentement l'air de ses poumons en sentant une sensation de calme l'envahir. Elle atteignit pratiquement l'état de décontraction exigé pour la méditation quand la console de communication de la pièce se mit à émettre quelques bips frénétiques. Zora allongea le bras et appuya d'une pression de la Force sur l'une des touches, acceptant l'appel entrant. Le visage humanoïde d' El'Kyra'Bor fit son apparition, arrachant presque une grimace de dégoût à la jeune femme.

- "Lord Janos, le Sénateur de la République, accepte de vous rencontrer mademoiselle!" annonça-t-il de sa voix mélodieuse.

- "Je suis heureuse de l'apprendre." répondit-elle simplement avant de conclure rapidement la discussion d'un bref "Vous savez où me trouver!"

Inutile de s'attarder à discuter plus que nécessaire avec le larbin qu'on lui avait assigné pour la durée de son séjour sur Gacerien. L'apprentie se redressa et s'étira avec une grâce toute féminine avant de marcher lentement le long de la baie vitrée qui offrait une vue avantageuse sur la capitale. Mais elle n'en profita pas, absorbée par une intense réflexion. La visite d'un représentant de la République n'était pas quelque chose que les services de renseignements avaient envisagés puisqu'elle ne figurait pas dans leurs rapports. Et la Dame Noire n'avait pas été très explicite quant au comportement à adopter si cela arrivait. Ce Sénateur jouissait bien évidemment d'une immunité diplomatique mais il ne se trouvait pas en territoire républicain et il était le représentant d'un gouvernement en guerre contre l'Empire...

*Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi Janos?* se demanda-t-elle en écartant une mèche de cheveux de son visage délicat.

Sa présence n'était pas anodine et exprimait assez clairement l'intérêt de la République pour Gacerien. Il était là comme elle, en éclaireur, envoyé pour tâter le terrain et analyser le gouvernement pour les intérêts de sa foutue nation. A moins que les relations entre Gacerien et la République ne soient plus avancées que les estimations du service diplomatique impériale. Après tout si les renseignements avaient pu manquer la visite d'un ambassadeur républicain il était fort probable que leur pendant diplomatique n'était guère plus informé... quoi qu'il en soit c'était à elle d'agir et elle avait carte blanche...

Elle fut tirée de sa réflexion par la voix préenregistrée d'une jeune femme provenant de la console de contrôles des paramètres vitaux de la suite lui annonçant que le processus d'ajustement du dosage de l'air était terminé. Zora retira son masque et le laissa choir dans son cou tout en remerciant silencieusement la personne qui avait pensé à équiper ces quartiers pour fournir les meilleures conditions de travail possible à leurs résidents. Rien d'anormal en sachant que les lieux étaient utilisés pour les rencontres diplomatiques...

Finalement le Sénateur arriva enfin et Zora se tourna de manière à lui présenter son dos lorsqu'il pénétra dans la vaste pièce. Une manière de lui montrer le peu d'intérêt qu'elle lui portait. Mais si elle ne daigna pas tout de suite se tourner vers lui cela ne l'empêcha pas de le sonder via la Force. Elle ne découvrit rien d'anormal sinon un esprit hermétique que ses faibles connaissances en manipulation mental ne lui permettrait pas de modeler à sa guise. Rien d'étonnant finalement puisqu'il s'agissait d'un diplomate sans doute rompu à l'art de la négociation et doté d'une solide expérience politique.

- "Mademoiselle, bonjour. Je suis Côme Janos, sénateur d'Aargau au sein de la République. Mais je vous en prie, appelez-moi comme tout le monde : Lord Janos."

- "Je ne suis pas tout le monde..." répondit-elle simplement.

Elle se retourna enfin et dévisagea son interlocuteur, découvrant sans surprise un homme d'une cinquantaine d'année mais que les années avaient néanmoins épargnés dans une certaine mesure. Il avait ce petit quelque chose charismatique propre à tous les hommes politiques et qui vous pousse à leur faire confiance sans savoir réellement pourquoi. Ce qui était surprenant, en revanche, était la luminescence de l'un de ses yeux qui se démarquait clairement du second. Il devait sans doute s'agir d'une prothèse. Une autre chose frappa la jeune femme: l'absence d'escorte de l'homme qui semblait vouloir jouer la carte du pacifisme. Une autre perception de l'environnement grâce à la Force lui confirma qu'aucun garde ne se trouvait devant la porte d'entrée en compagnie des soldats impériaux. C'était révélateur d'une grande confiance en soi...

- "Je vous en prie, prenez place Sénateur!" fit-elle avec un léger sourire, montrant le peu d'intérêt qu'elle avait porté à sa première remarque.

Elle désigna la chaise au bout d'une longue table métallique tout en prenant place à l'autre extrémité. Zora attendit que le Sénateur prenne place avant de tapoter à rythme régulier l'accoudoir de son siège tout en l'observant avec un air qui montrait clairement qu'elle se questionnait à son sujet. La jeune femme prit enfin sa décision et s'adossa plus confortablement contre le dossier:

- "Tout d'abord je tiens à vous remercier d'avoir accepté mon invitation! Ceci étant dit..." commença-t-elle de sa voix douce. "Je vous serai grée d'éviter les habituelles phrases protocolaires et autres idioties diplomatiques avec moi, je n'ai pas le temps pour ces bêtises. Vous ne m'en voudrez donc pas d'aller droit au but: vous avez une heure pour quitter cette planète!"

L'humaine marqua une courte pause et décocha un léger sourire au républicain, toutefois déçue de ne pas obtenir une réaction outrée. Mais au moins, il écoutait. Tant mieux parce qu'elle n'allait certainement pas se répéter.

- "Retournez sur Coruscant et annoncez à vos confrères que ce monde ne représente aucun intérêt! Parce que Gacerien ne rejoindra jamais la République je peux vous l'assurer." fit-elle calmement en marquant une nouvelle pause, le temps de laisser un droïde protocolaire venir leur servir des rafraichissements. "Nous sommes entre gens civilisés et je ne n'oserais jamais vous menacer, bien sûr. Mais il se pourrait qu'un refus de votre part ait des conséquences... dramatiques!"

La pièce était peut-être équipée de micro et il était probable que leurs hôtes ne perdaient pas une miette de leur discussion. Mais Zora s'en fichait, voyant même une occasion de leur prouver à quel point la République était faible, au même titre que ses représentants. Car le Sénateur ne pouvait faire autre chose que refuser n'est-ce pas? Pourquoi risquerait-il sa vie alors qu'il devait sans doute jouir d'une vie luxueuse sur Coruscant?

L'humaine saisit un verre d'eau qu'elle porta doucement à ses lèvres tout en continuant à observer le Sénateur d'un regard neutre...
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La première fois que Lord Janos avait entendu parlé d'un Empire Sith, il s'était demandé comment des êtres aussi passionnels que les adeptes du Côté Obscur pourraient s'adonner à ce jeu si exigent qu'était la politique. Et voilà qu'à cet instant il tenait sa réponse : les Siths ne pourraient jamais gouverner. Seulement guerroyer. Le pouvoir n'était chez eux qu'accroissement égoïste de leur puissance personnelle aux dépens d'autrui. Aussi n'y aurait-il de politique sith qu'au sein d'un empire. Bref, par la guerre.

Mais Janos n'était pas de leur espèce : il préférait le dialogue au combat, la raison à la passion. Et face à cette insulte à l'encontre de l'étiquette, face à cette injure faite aux convenances les plus élémentaires, face à ce déploiement de transports si chaotiques, le Lord sut garder le calme le plus diplomatique qui fût. Il croisa les jambes et conserva au visage un léger sourire qu'une personne irascible eût sûrement trouvé insultant.

«Si tous les ambassadeurs de l'Empire se comportent comme vous, Mademoiselle Shaar-là, je comprends mieux pourquoi les vôtres se montrent si belliqueux. Sauf votre respect, bien entendu.»

Légère touche d'ironie. L'arme la plus subtile qui fût contre l'agressivité. Aussi pernicieuse que Darth Sicaë au cœur de la nuit.

«Mais sachez, ma chère, que vous devriez prendre des cours de diplomatie. Seules les puissances disposant d'une armée gigantesque peuvent se passer de diplomatie. Or votre petite victoire sur une planète aussi vulnérable qu'Artorias ne dupe personne : l'Empire Sith ne dispose pas d'une telle armée. C.Q.F.D...»

Le sourire s'élargit doucement. Lui faire attendre le verdict. Irriter davantage son impudence.

«C.Q.F.D. : tout Sith que vous êtes, vous aurez besoin de diplomatie, si vous désirez accroître votre emprise sur la galaxie. Et rien de tel qu'un cours de diplomatie pour vous apprendre à parler aux grandes personnes, Mademoiselle Shaar-là.»

À chaque fois qu'il avait prononcé le terme "diplomatie" - et il l'avait employé sciemment et ostensiblement toutes les dix secondes environ -, Janos avait pris le soin d'accentuer chaque syllabe de ce mot, une à une, pour bien le mettre en valeur. C'est encore ce qu'il fit lorsqu'il reprit :

«Eh bien ! Puisque vous me semblez inexpérimentée sur le sujet, commençons donc votre initiation à l'art de la diplomatie, voulez-vous ? Ce serait un honneur que de vous servir de maître en la matière.»

Condescendance et infantilisation : mamelles nourricières de la domination.

«Vous me dites en substance que les conséquences de mon refus pourraient être diplomatiques. Mais qu'entendez-vous par là, au juste ? N'oubliez pas que les deux puissances que nous représentons respectivement sont en guerre à l'heure où je vous parle. Enfin, soit. Mettons que je refuse, que je décide de rester sur Gacerian. Que ferez-vous ? Lancer un ultimatum à la République ? Mais je viens de vous dire que nous sommes en guerre.»

Une légère pause. Pour mettre en exergue l'évidence de la chose. Et insinuer que la demoiselle n'était qu'une jeune prétentieuse sans compétence politique. Pour ne pas dire : une petite idiote.

«Or la guerre est le néant de la diplomatie ; sachez-le, mademoiselle Shaar-là. Voilà pourquoi il ne peut y avoir de relation diplomatique entre nous tant que vous vous comporterez comme si vous vous trouviez sur un champ de bataille.

Janos se leva et se dirigea lentement vers la porte.

«Par conséquent, puisque la diplomatie ne peut être d'aucun recours dans les rapports belliqueux qui sont les nôtres, je vous répondrai très diplomatiquement que je refuse d'obéir aux exigences de l'Empire.»

Puis, prêt à prendre congé :

«C.Q.F.D., Mademoiselle Shaar-là.»
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L'apprentie éprouva de sérieuses difficultés à rester impassible alors que son interlocuteur tentait de l'écraser avec les mots. Plus d'une fois elle avait serré le poing qu'elle gardait sous la table comme pour mieux canaliser la colère qui menaçait de la submerger. Mais si les propos du Sénateur étaient incisifs, ils n'en étaient pas moins décalés. Et Janos n'avait fait que comprendre ce qu'il souhaitait comprendre...

- "Je crains que vous m'ayez mal comprise Sénateur..." reprit-elle alors qu'il s'apprêtait à prendre congé. "Il est évident que la diplomatie n'est pas mon point fort comme vous l'avez si gentiment fait remarquer. Alors permettez-moi d'être plus claire si vous le voulez bien..."

La jeune femme se leva et se rapprocha doucement de Janos d'une démarche gracile, un léger sourire au coin des lèvres. Elle s'arrêta à quelques mètres de lui après avoir emprunté une trajectoire oblique pour se mettre entre lui et la porte. Une manière de lui rappeler que l'entrevue n'était pas terminée parce qu'il l'avait décrété...

- "Lorsque je parlais de conséquences dramatiques, ce n'est pas la République que je visais. Et je ne menaçais pas le Sénateur mais bien l'homme! Je n'ai rien d'une diplomate comme vous avez pu le constater et votre présence ici n'est pas motivée par la politique. Je m'en tiens à des considérations plus... terre à terre, comme par exemple le fait que nous sommes effectivement en guerre. Ce qui fait de vous un ennemi et en aucun cas un interlocuteur."

Zora écarta une mèche de cheveux en décochant un regard froid au républicain. Elle se fichait pas mal de son immunité diplomatique ou des conséquences que sa mort aurait sur les relations entre Gacerien et l'Empire Sith. Darth Ynnitach penserait et agirait certainement autrement si elle avait été présente en cet instant. Mais elle n'était pas là, ce qui laissait le champ libre à la fougue de son apprentie. Et puis de toute façon les diplomates impériaux se chargeraient de régler ce petit incident diplomatique tandis que la République serait confortée dans l'idée que les Sith ne désiraient que la guerre. Cette dernière risquait donc de se prolonger, pour le plus grand plaisir de Zora...

- "Vous pensez que la guerre est le néant de la diplomatie?" ajouta-t-elle en faisant références aux propos du Sénateur. "Allons Sénateur... Il s'agit de son moteur!"

[2 jet d'agilités pour des attaques au sabre: réussite et critique!]

L'une des lames de l'apprentie se perdit dans les vêtements de Janos tandis que la seconde s'enfonça profondément dans sa cuisse. L'attaque avait été rapide, exécutée dans le seul but de faire souffrir l'adversaire en visant des points non-vitaux. Ce cinquantenaire ne représentait pas de danger et puisqu'il avait eut la gentillesse de venir seul autant lui rendre la pareille en le faisant souffrir un peu avant de le tuer. L'apprentie recula sitôt les coups donnés, revenant calmement se poster devant la sortie des quartiers. Elle posa un instant le regard sur l'une de ses lames avant de relever les yeux vers le Sénateur:

- "Nous nous trouvons bel et bien sur un champ de bataille Janos..." lui glissa-t-elle sur le ton de la confidence. "Et puisque vous avez si hautainement refusé de quitter cette planète je me vois contrainte d'en faire votre tombeau. N'y voyez rien de personnel, c'est juste de la... politique..."
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Première attaque de Zora réussie! Janos peut se défendre avec un jet d'agilité s'il le désire...

Deuxième attaque de Zora réussie! -> Coup Critique! - 32 PV


Récap':

Janos: 54/86 PV / 100/100 PF
Zora: 69/69 PV / 80/80 PF
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Sûrement la jeune Sith s'attendait à ce que sa victime pousse un terrible cri de douleur. Mais il n'en fut rien : le sabre s'était enfoncé dans la jambe artificielle de Janos. Si ses neurones identifièrent immédiatement que le contact avec la cuisse avait été coupé, ils n'enregistrèrent pour autant aucune sensation. Seulement une incapacité de se mouvoir, sinon en boitant.

«Étrange conception de la politique, Mademoiselle...», lui renvoya le sénateur comme si de rien n'était. «Mais j'ai pour vous deux mauvaises nouvelles...»

Il retroussa légèrement sa tunique déchirée par la lame, et laissa apparaître, en lieu et place d'un membre incisé, une cuisse de métal entaillée, branchements à découvert, projetant çà et là de légères étincelles électrique jusqu'à s'immobiliser totalement.

«Premièrement, je suis un cyborg sur une très grande partie de mon corps. Fort malheureusement pour vos tendances sanguinaires, vous ne pouvez m'infliger aucune douleur physique. Mais ce n'est là qu'un détail, car...»

Le visage se fissura. Des entailles bleutées vinrent déchirer les joues, fendre les lèvre, recouvrir le cou. Des morceaux de peau s'envolèrent en tout sens. Le regard, si maître de lui-même un instant plus tôt, s'assombrit, plein de cette fougue que déploie le Côté Obscur au plus profond de vos entrailles.

Lord Janos s'était mué en Dath Deinos.


«...deuxièmement, tout républicain que je sois, moi aussi, je sais manier la Force !»

Il éclata d'un grand rire. Un rire dément. Le rire d'un Seigneur Sith.

«Laissez-moi vous présenter Darth Deinos !», s'écria-t-il d'une voix terriblement grave.

[Eclair de Force : un jet = réussi]

Et hurlant de rire, il fit jaillir de sa main droite un éclair de Force qui alla s'abattre sur la jeune Sith.

Quand Lord Janos vit les ondées lumineuses surgir autour de lui, la Raison resurgit soudain, se frayant un chemin noueux entre les élans passionnels dont le Côté Obscur avait empli son entendement. Légitime défense, hurla Darth Deinos au creux de son âme. Pure folie, rétorqua Lord Janos, désemparé. Personne ne devait savoir, personne ! L'Ordre exigeait que le plus profond secret fût conservé. Si cette jeune Sith venait à divulguer la chose aux autorités gacerites, si Gacerian l'annonçait à la République, si les républicains découvraient que l'un de leurs sénateurs s'adonnait au Côté Obscur... Non ! C'était impossible ! Impensable ! Mais trop tard : Darth Deinos avait eu ce réflexe fatal ; on ne pouvait rebrousser chemin. Analysant la situation à la vitesse d'un ordinateur, Lord Janos ne vit qu'une seule solution : neutraliser cette impudente, et au plus vite ! La neutraliser ? Ah, mais Darth Deinos s'y donnerait à cœur joie...

Nouvel éclat de ce rire dément.
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Janos ne se défend pas: - 16 PV

Jet de sagesse pour le lancer d'éclairs réussi! Zora - 16 PV
Janos: - 25 PF


Récap':

Janos: 38/86 PV / 75/100 PF
Zora: 53/69 PV / 80/80 PF
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Zora fut projetée sur le sol marbré et glissa sur quelques mètres avant que son dos ne s'écrase contre le mur, stoppant nette son mouvement. Des éclairs dansèrent un instant sur sa peau et ses vêtements avant de se dissiper aussi vite qu'ils étaient apparus. Ses faibles muscles furent parcourus de spasmes encore quelques instants, l'empêchant de se relever. Sonnée, l'apprentie de la Dame Noire leva un regard ampli de haine et d'incompréhension vers le Sénateur. Qu'est-ce que tout ceci signifiait?

La souffrance causée par les éclairs de force, elle la connaissait fort bien. Darth Ynnitach avait prit l'habitude de la punir de cette manière et il fallait bien reconnaître que sa maîtrise de la foudre Sith était plus puissante que celle de Janos. La jeune femme se releva donc au bout d'un instant et fit face à son adversaire avec plus d'hésitation qu'auparavant. Ce dernier se présentait comme Darth Deinos alors qu'il était sensé être un Sénateur de la République? Comment était-ce possible?

Pourtant il n'y avait pas de place pour le doute, l'homme en face d'elle maîtrisait bel et bien la Force. Et a juger par son attaque, le côté obscur ne lui était de loin pas inconnu. Pour autant qu'elle s'en rappelle, Darth Ynnitach ne lui avait jamais parlé d'un Sith infiltré au sein du Sénat républicain. Cela ne signifiait pas pour autant qu'il n'y en avait pas mais la probabilité de chance qu'elle tombe sur lui par hasard - et s'il s'agissait bien du hasard pour ce qu'elle en savait - était des plus infimes. Non, c'était beaucoup trop gros pour être une simple coïncidence...

Elle réfléchit aussi rapidement que la situation le lui permettait, cherchant désespérément à comprendre l'incompréhensible tandis que son adversaire continuait à lâcher ses rires démentiels. Et la conclusion qu'elle tira de tout ceci lui fit perdre le peu d'assurance qu'il lui restait.

*C'est elle!* comprit-elle. *Elle l'a envoyé ici pour me tuer! Le hasard n'a rien à voir là-dedans!*

Tout lui semblait si clair à présent... C'était Darth Ynnitach qui l'avait envoyée sur Gacerien! La mort récente de son intendant, l'arrivée de Dranor ou encore le fait qu'elle veuille simplement se débarrasser d'une apprentie qu'elle ne jugeait plus digne d'elle étaient autant de raisons pouvant expliquer la présence de ce Deinos sur la planète. C'était sûrement un assassin Sith qui avait endossé le rôle de Sénateur pour l'appâter tout en comptant sur l'instinct belliqueux de la jeune femme pour faire le reste. Et elle était tombée dans le piège les deux pieds en avant, sans se poser de questions. Zora fut prise d'un rire nerveux qui alla en s'amplifiant... Comme elle avait été stupide de croire que sa maîtresse souhaitait la garder à ses côtés...

- "Elle ne m'estime même pas digne de mourir de sa main n'est-ce pas?" fit-elle, résignée. "Elle a préféré envoyer un laquais faire le sale boulot à sa place..."

Zora sentit ses épaules s'affaisser en prenant conscience que si c'était bien la Dame Noire qui était à l'origine de tout ceci, elle n'avait pas envoyé un assassin qu'elle ne pensait pas capable de venir à bout de son apprentie. Autrement dit en plus d'être certainement un guerrier talentueux et un puissant manipulateur de la Force, l'homme en face d'elle devait aussi savoir de quoi la jeune femme était capable. Il avait sans doute pu se préparer à cet affrontement alors que Zora était mise devant le fait accompli. Et, pour ne rien arranger, ce "Sénateur" était imperméable à la douleur et l'aura qui s'en dégageait à présent était aussi sombre que glaciale...

- "Je ne mourrai pas aujourd'hui, peu importe qui vous êtes! Je vais vous écraser, Deinos! Et je ramènerai moi-même votre cadavre à ses pieds pour lui montrer à quel point elle s'est trompée en pensant que vous pouviez me tuer!" fit-elle avec une agressivité amplifiée par la haine qu'elle ressentait.

Elle fit tournoyer ses sabres et se remit en garde, cherchant le meilleur moyen d'attaquer. Se contenter de rester sur la défensive était certainement la pire chose à faire en ces circonstances. Et même si son adversaire lui semblait supérieur, il était néanmoins moins rapide qu'elle à cause de sa jambe endommagée. Jouer là-dessus semblait l'option la plus attrayante. Mais avant il s'agissait de mettre toutes les chances de son côté...

[1x jet de sagesse pour un brouillard de l'ombre + 1x jet d'agilité pour une attaque au sabre]
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Jet de sagesse de Zora réussi! L'agilité de Lord Janos passe à 2 pour les 10 prochains tours...
Zora: - 35 PF

Attaque de Zora réussie!
-> Coup Critique! - 32 PV




Récap':

Janos: 6/86 PV / 75/100 PF
Zora: 53/69 PV / 45/80 PF

Tours restants avant la disparition du brouillard de l'ombre: 9
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La voix de Lord Janos s'était évanouie dans les méandres du Côté Obscur. Seul Darth Deinos demeurait, délirante hilarité manipulée par la tyrannie de l'impulsion.

Mais ces incontrôlables transports ne le rendaient pas tout-puissant pour autant, loin s'en fallait. Affaibli, il l'était. Et depuis si longtemps. Ce malaise sur Coruscant, ces élans passionnels, la précarité de ses implants... Tout laissait présager qu'en combat, il n'aurait jamais la force de résister à son adversaire. Mais rien n'avait laissé présagé qu'un combat aurait lieu. Déplorable imprudence. Et à quel prix devrait-il le payer ? Par la mort ? La mort ne l'effrayait pas. Il s'était déjà préparé à quitter cette sinistre vie au cas où l'Ordre l'exigerait. Mais en l'occurrence, l'Ordre ne l'exigeait pas. Bien au contraire : son idéal vacillant avait besoin de lui. De lui vivant.

L'éclair de Force l'avait dépossédé d'une part importante de son énergie. Les paroles de la jeune femme lui parurent lointaines et incompréhensibles.


«Elle ne m'estime même pas digne de mourir de sa main n'est-ce pas ? Elle a préféré envoyer un laquais faire le sale boulot à sa place...»

Elle ? Qui donc ?

«Je ne mourrai pas aujourd'hui, peu importe qui vous êtes! Je vais vous écraser, Deinos! Et je ramènerai moi-même votre cadavre à ses pieds pour lui montrer à quel point elle s'est trompée en pensant que vous pouviez me tuer !»

Sans plus chercher à comprendre de qui parlait la jeune Sith, Darth Deinos s'empressa de brandir son sabre laser et d'en faire surgir cette lame violette qu'il n'avait dirigée vers personne depuis plus de six ans. Mais en vain : déjà son adversaire avait déployé autour d'elle un brouillard de l'ombre et profitait-elle du trouble jeté dans la pièce pour lui assener un nouveau coup de sabre.

Il ne comprit même pas où elle avait frappé, mais un mal de crâne vint soudain lui brouiller les synapses. Ses... ses jambes ! Un circuit central devait avoir été incisé. Il.. il ne sentait plus ses jambes.

Et effectivement, cet homme si sûr de soi un instant plus tôt, ce fin politicien aux formules tranchantes, ce maître Sith qui pouvait à tout moment décider de la mort de sa suivante, sombra. Vacilla. S'effondra. Comme jadis. Comme le jour où il fut dépossédé de la moitié de son corps dans ce terrible attentat.

Le rire dément se perdit dans le néant.

Ré... résister... Tenter de brouiller cette ombre terrifiante... Non... Trop... trop puissante...

Ainsi s'estompa Darth Deinos. Et à sa place, piteuse ruine d'un dominateur en mal d'entraînement, un cyborg sans jambe qui avait osé défendre ses idées jusqu'au bout, le vestige d'un fin diplomate qui trop longtemps avait confié les basses tâches à son apprentie, qui depuis six ans n'avait plus affronté une personne de taille, et qui, ce jour-là, dut payer les frais de cet abominable hasard. Levant les yeux vers son bourreau, il désira que l'attentat n'eût jamais eu lieu, que la République vecût dans la Paix et l'Harmonie, que jamais il n'en arrivât là, à cette extrémité si stupide... Si absurde...

Car Janos était au sol, rampant, ridicule. Et il goûtait pour la seconde fois de sa vie à la saveur de l'échec. Une saveur aigre, écœurante. Et il se détesta. De toutes les maigres forces qui lui restait, il se détesta. Il se détesta autant que lorsque le miroir lui imposait de contempler cette horrible reflet tailladé de veines bleues et mécaniques.

Se laisser mourir... Oui... De toutes façons, à quoi bon continuer ? Il avait échoué. Il était démasqué. À la merci de cette sanguinaire. À quoi bon ? À quoi bon ?

Mais non ! L'Ordre attendait de lui qu'il vécût ! Il avait une œuvre à réaliser, un idéal à accomplir. Un idéal aussi vacillant que l'ombre projetée dans la pièce, aussi vacillant que Lord Janos lui-même, rampant comme un mendiant, s'accrochant à ce qui lui restait de vie comme un condamné devant l'échafaud.


«A... Attendez...», parvint-il enfin à prononcer.«Vous... Vous feriez une grossière erreur... de me tuer...»

Il tendit piteusement la main sans savoir s'il se tournait vraiment vers la Sith.

«Je... ne sais pas pour qui vous me prenez... mais je n'ai été engagé par... par personne... J'agis de mon propre chef... La Force... je la manie pour assassiner mes opposants politiques... J'ai été Jedi... il y a longtemps...»

Son regard s'assombrit désespérément.

«Mais nous sommes de la même espèce ! ... Oui ! ... Nous sommes Siths tous deux ! ... Ne commettez pas un acte que vous regretteriez !»

En prononçant ces mots, Janos ne se reconnut pas : était-ce lui qui osait parler ainsi ?

«Épargnez-moi, et je saurai satisfaire vos désirs mieux que quiconque...»
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