Invité
Anonymous




Myrkr... Cette planète verte est un havre de la nature. Ses immenses forêts sont autant nourries par l'eau, le soleil et le métal, que par la force. C'est pourquoi, la vie y est si forte et vigoureuse. Chaque créature y possède ses capacités propres et certaines usent même de la force. Ce monde est dangereux, très dangereux, beaucoup l'évitent. Il n'est guère étonnant, qu'il soit autant isolé, malgré sa position dans la ceinture intérieure. Les êtres pensants natifs de ce monde l'ont, par ailleurs, déserté. Oui, depuis plusieurs siècles, les netis ont immigré vers Ryyk, laissant cette terre à elle-même. Cependant, depuis quelques décennies, déjà, des humains ont tenté de coloniser la planète, avec plus ou moins de mal... Même si le sol est riche en métaux, dont beaucoup sont rares, l'implantation est rendue difficile par la faune et la flore. Il ne faut pas non plus oublier, que ces mêmes métaux brouillent la majorité des communications et scanners de longue et moyenne portée. Ce, qui, isole la planète, d'autant que le système ne se trouve pas sur une route commerciale affluente... Ces contraintes rendent la planète peu attractive pour les colons et peu rentables pour les sociétés. En conclusion, Myrkr est un monde sauvage, peu civilisé et possédant une très faible population se comptant, probablement, en dizaine de milliers. Alors, que désire Antharés d'Orion ?

Cet homme est en route pour rencontrer les quelques instances dirigeantes de la ville principale. Quel intérêt retirerait-il de rallier la population et consolider l'influence de la République ici ? Ce n'est pas son rôle, pourtant, c'est bel et bien ce qu'il compte faire. Le dirigeant a de nombreux moyens d'appâter et de séduire ces ambitieux. Après tout, ne dirige-t-il pas l'un des groupes économiques les plus puissants de la République ? Son charisme et sa crédibilité sur le plan économique sont d'autres arguments, pouvant convaincre. Le sombre sir prépare, dans son esprit, de nombreuses paroles mielleuses, aux parfums empoisonnés. Un verre de vin dans la main, Antharés se régale d'avance de son festin. Il se sent semblable à un serpent sur le point d'hypnotiser sa proie. Après tout, rien n'est meilleur que de paraître agir pour une bonne cause, mais ne servir que la sienne. L’élixir de l'hypocrisie est une chose délicieuse. Tout ira dans son sens, il en est certain. Il ne peut en être autrement, il lui est impossible d'échouer. Tel est son point de vue narcissique. Pourtant, une chose pourrait l'inquiéter... Malgré la présence dans son vaisseau personnel de droïdes médicaux et de tous les moyens possibles pour le traiter et le maintenir en vie, il sait qu'une tumeur ou une maladie est envisageable à chaque instant. Bien qu'il ait déjà prit ses traitements, lors de la consommation de ses compléments alimentaires, le doute subsiste.

Malgré tout, l'hapan se détache, aisément de cette crainte. Ce vin est trop raffiné pour être gâché par quelques faibles craintes. Le seigneur sourit de plaisir en sentant le goût sucré et acide sur sa langue. Sa gorge est fraîche. C'est ainsi que le sorcier se vide l'esprit. Il se prépare, par le plaisir, à paraître. A quoi bon être beau, comme seul peut l'être un bel hapan, si l'on ne prend pas l'air avenant ? Malgré les douces senteurs de son corps, il faudrait plus que cela pour convaincre. Le seul magnétisme physique n'est pas suffisant. Outre l'argumentation, il faut autre chose. Il faut de l'autorité et de la considération. C'est pourquoi, le jedi noir se revêt d'un manteau de dignité et de puissance. Son visage de quarantenaire et sa grâce lui donnent une assurance naturelle, mais ce n'est toujours pas suffisant. Sa réputation vient compléter ce manque, tout comme sa tenue, faite par le meilleur couturier du Noyau. Antharés d'Orion est prêt. Il ne fait qu'attendre tranquillement, tandis que son vaisseau et son escorte arrivent dans le système Myrkr, puis rejoignent la planète. Il patiente ; il n'a pas à remplir les fastidieuses formalités d’atterrissage et toute la paperasse faisant référence à son arrivée. Lorsque l'on est riche, on laisse cela aux employés.

En lieu et place, le patron d'Arkanium prépare des « cadeaux » pour les personnes qu'il va rencontrer. Œuvres d'art, vins rares ou autres belles choses luxueuses sont là, non pas pour corrompre, bien évidement... Il s'agit là de présents pour sceller une possible « amitié »... Même si en revendant tout cela, il serait possible d'en retirer une impressionnante somme de crédits. Bien entendu, qui oserait revendre un cadeau ? Personne, voyons, ce serait incorrect, ou cela ne serait pas dit, évidement. Quoiqu'il en soit, ses rendez-vous vont bientôt débuter. Néanmoins, il lui reste du temps. Antharés fait, donc, envoyer les présents chez les demeures respectives de ses « potentiels collaborateurs » Puis, il fait préparer sa voiture, afin de se rendre au premier dîner, celui avec le personnage le plus important de la ville : le maire. Le dirigeant d'Arkanium a de nombreux projets pour ce monde...




Invité
Anonymous

Lord Keto jouait avec les glaçons restés au fond de son verre, des mouvements souples de la main pour faire tournoyer et tinter les petits éléments froids. Il avait regardé la planète Myrkr grossir par un hublot depuis son fauteuil en cuir clair, puis avait croisé le regard de Monsieur Briggs. Décidément, il ne se ferait jamais au visage horriblement grossier du Quarren. Mais il faisait bien son job, c’était ce qui comptait. Et puis au moins, il ne lui volait pas la vedette lorsque des femmes étaient dans les parages…

Monsieur Briggs toussota dans son propre fauteuil et William tourna de nouveau son regard électrique vers lui.

- Un problème ?
- Mmh, sembla réfléchir le Quarren sans détacher les yeux de son datapad. Peut-être.
- Qu’est-ce que c’est ? le pressa le Lord sans pouvoir cacher son impatience. Déjà des nouvelles de Mademoiselle Yurica ?
- Non. Des nouvelles de Myrkr, plutôt. Quelqu’un est arrivé depuis quelques heures… Une personnalité. Le dirigeant d’Arkanium, pour être exact.

William tapa de son poing vide sur l’accoudoir de son siège. Merde ! Ils s’étaient faits doubler ! Et par des bourgeois en plus – voilà que l'autre serait bigrement retors en affaires. Mais peut-être ne venait-il pas pour les mêmes raisons que lui ?

- On a d’autres informations ?
- Non. Je cherche des dossiers à son sujet sur l’holonet, mais… Il n’y a que des banalités. Et rien n'est évoqué par rapport à Myrkr...

Voilà qui était fort étrange.

- Il a fait offrir des présents à nombre de personnes importantes de la base coloniale principale.

William soupira. Lui aussi avait prévu des présents, mais uniquement pour le maire et sa famille. Pas par manque de budget, mais plutôt par manque de connaissance du terrain et des personnalités qu’il y aurait à rencontrer. Mais le maire le plus important des colons avait été informé de son arrivée et on lui avait transmis une réponse positive pour une rencontre le soir même.

- Combien nous reste-t-il d’heures de vol ?
- D’ici une heure, nous poserons le pied à terre, fit sobrement le Quarren, qui s’effaçait un peu lorsqu’il sentait le Lord sur les nerfs. Le Maire est déjà informé de notre arrivée.
- Je sais.

Très bien. Après tout, il n’avait qu’à faire comme s’il n’en avait rien à faire, avant de connaître les intentions de ce dirigeant d’Arkanium. Il allait même faire comme s’il n’était au courant de rien. Oui, y aller avec l’apparence d’un brave petit politicien innocent…


----

L’atterrissage ne se fit pas dans un astroport, mais plutôt une espèce d’immense champ laissé libre pour les vaisseaux spatiaux. La nature avait visiblement encore le dessus sur la planète, et William apprécia l’air chargé d’odeurs végétales lorsqu’il s’éloigna de leur appareil en compagnie de sa garde personnelle et de Monsieur Briggs, qui trottinait à ses côtés pour ne pas se laisser distancer.

- Je vous rappelle quelques dates au passage, Lord. Les colons ne sont ici que depuis deux ans mais ils sont déjà en passe d’extraire de nombreux matériaux des sols riches de Myrkr. Malheureusement, leurs installations sont petites pour le moment. Ils n’ont pas besoin de plus, vous comprenez. Et puis, il ne faut pas oublier, ici la Force ne serait pas comme les autres… Ou plutôt, la planète ne la vit pas de la même manière. Des Jedi ont déjà signalé comme des trous dans la Force qui seraient dus à une espèce animale locale appelée…

- … les Ysalamiris, je sais, monsieur Briggs, je connais ce chapitre par cœur. Ca va aller, ne vous en faites pas.

Il était de toute façon difficile de lire les émotions sur le visage bouffi du Quarren, mais ce dernier resta silencieux. Une délégation arrivait au devant d’eux ; des colons, hommes et femmes, la posture droite inspirée de militaire. Le premier d’entre eux s’inclina après s’être immobilisé devant le lord.

- Lord William Anton Keto, c’est un honneur pour moi de vous accueillir sur notre monde. Nous sommes l’escorte qui vous conduira au palais du Maire. Mais avant de nous suivre, veuillez accepter le présent de notre supérieur.

Le Maire ne s’était donc pas déplacé en personne. Même si cela était désagréable (il était tout de même le dirigeant d’Impératrice Têta ! Etait-il alors considéré comme moins important qu’Arkanium ?) William fit bonne figure et remercia les présents – de futiles œuvres d’arts de la colonie et une dent d’un animal féroce dont il avait déjà oublié le nom.

- Je vous remercie pour cet accueil, Monsieur… ?
- Vanns, s’empressa l’homme aux cheveux grisonnants, un sourire forcé gravé entre ses joues rebondies.
- Monsieur Vanns. Il est fort dommage que le Maire n’ait pu se déplacer en personne, mais je serais heureux d’en profiter pour faire un petit tour de votre ville, si nous en avons le temps.
- Le Maire était on ne peut plus accablé de ne pouvoir avoir cet honneur, mais une autre personnalité important a requis toute son attention depuis quelques heures. Et je vous ferai faire le tour de la ville avec plaisir, Lord.

William et sa suite emboîtèrent le pas à l’escorte guindée pour s’éloigner des pistes d’atterrissage improvisée. Ils montèrent ensuite à bord d’une navette à ciel ouvert qui leur servirait de speeder collectif pour faire le tour des lieux.

Monsieur Vanns s’employa longuement à commenter l’histoire de la planète, que le Lord n’écoutait que d’une oreille. Il observait les paysages magnifiques, le marché de la ville qui rougeoyaient de fruits appétissants, les humains finalement peu nombreux qui déambulaient dans les allées de terre et les regardaient parfois passer avec curiosité. Finalement, la ville était tellement peu développée que le tour en fut vite fait, et William, avec Cinnagar pour principale comparaison, avait plutôt l’impression d’avoir vu un village – plein de bonne humeur certes, mais rien d’extraordinaire.

- Nous irons voir les carrières demain, si vous le souhaitez, car elles ne fonctionnent plus à cette heure-ci. La nuit va bientôt tomber et je vous propose de rejoindre le palais pour la réception en compagnie du Maire et du Dirigeant du groupe Arkanium.

Le Lord avait répondu par un geste vague de la main, pour signifier qu’il laissait faire l’humain devenu guide.


----

Comme il s’y était attendu, le palais… ressemblait plutôt à un cottage de dimensions importantes. Le Maire n’avait cependant pas lésiné sur les moyens pour accueillir les dirigeants et des décorations multiples, parfois de métaux précieux, avaient été disposés ici et là. Un orchestre s’employait à remplir le silence naturel des lieux avec des sons raffinés et non intrusifs.
Quant à leur hôte, c’était un petit homme rondelet au regard vert perçant. Un humain qui ouvrit les bras en signe de bienvenue lorsqu’il aperçut le dirigeant d’Impératrice. Ce dernier avait revêtu l’un de ses plus beaux costumes blancs pour l’occasion et regrettait amèrement de n’avoir pas pris des tons sombres : il s’élevait de la cour une poussière qui à tous les coups allait salir son ensemble d’ici quelques heures. Mais le Maire ne semblait guère se soucier de si peu, et il était lui-même revêtu d’un étrange bure orangée ajustée par-dessus un costume bleu pâle. Inventait-il son style pour donner du caractère à la planète vierge ? Peut-être, mais William n’appréciait pas vraiment le goût de l’humain.
Mais bref, cela n’était pas important. A peine le Lord eut-il fait transmettre ses cadeaux au Maire – qui s’agita sous une effusion de joie et de surprise feintes pour le remercier – qu’il cherchait déjà des yeux le culotté qui lui avait volé la vedette ce soir…
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn