Halussius Arnor
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Les pâles rayons du soleil de Coruscant peinaient à traverser l’épaisse masse nuageuse couvrant le ciel au dessus du District sénatorial. Le jour était levé et pourtant la noirceur des nuages baignait la grande Allée des Fondateurs d'une lugubre pénombre.

De l'avis du sénateur Rannis d'Alderaan, ces phénomènes environnementaux était à l'image du climat actuel régnant au sénat de la République. La nouvelle de la défaite d'Artorias était encore fraîche d'un peu plus d'une semaine déjà. Artorias était une défaite, certes, mais le peu d'importance de ce monde et se position aux confins de la Bordure extérieure aurait presque put faire passer cet événement comme anecdotique.

La République était loin d'être exsangue, la flotte perdue n'était, disaient-on, qu'un simple corps expéditionnaire dont la perte n'entachait en rien la puissance des armées stellaires du Sénat. Si une guerre devait se déclarer dans les prochains jours, Rannis ne doutait pas que la République soit en mesure de la mener, pendant un temps...

Mais une donnée se devait d'être prise en compte impérativement. Cette défaite avait vu le président en titre du Sénat se faire capturer par l'adversaire. A croire que le poste de Chancelier suprême de la République impliquait inexorablement, pour celui qui avait la malchance d'occuper cette fonction, de ne pas voir arriver la fin de son mandat et de servir de rançon à toutes les ambitions de la part des ennemis de la République. Rannis devait l'admettre, la République semblait mieux supporter l'absence de son leader que la fois précédente, la crise politique qui aurait pu s'en suivre était été évité de justesse... A moins qu'elle n'ai été seulement repoussée... La République et le Sénat était toujours debout, mais plus rien n'était décidé. La politique initié par Anor était au point mort et cela, en dépit des bonnes volontés de chacun et la désignation du Ministre de l'Economie et du Trésor comme Ministre Spécial d'Etat en charge de l'interim.

Toutes fois, depuis quelques temps le sénateur d'Alderaan et ces amis semblaient s'inquiéter de la mise à l'écart, toujours plus prononcée, du Sénat quant aux affaires concernant Artorias orchestré par le ministre Rejliidic. C'est en partie ce qui les avaient décidés à former l'Union loyaliste. Ce mouvement politique, s'il était destiné à soutenir la politique du Chancelier Arnor, était avant tout un moyen pour les sénateurs visant à garder le pouvoir du Sénat intact, car en dépit des considérations diverses et des ambitions, c'était bien le Sénat galactique qui détenait la réalité du pouvoir.

C'est en pensant à tout cela que Rannis écoutait parler son homologue de Rentaal. La discussion était vive. Rannis prit alors la parole.


 « Mes amis, c'est un fait que nous ne pouvons nous satisfaire de la situation actuelle. Je crois qu'en l'absence du Chancelier Arnor et parce que c'est l'un des buts de notre mouvement, de faire en sorte que sa politique soit mise en œuvre. »

La plupart d'entre eux acquiescèrent. C'est alors que le sénateur d'Anaxes prit la parole.

 « Pardonnez moi, mais ce rôle n'est-il pas dévolu au Ministre Rejliidic ? En l’absence du Chancelier n'est ce pas lui qui doit mener la politique de la République ? »

 « Allons mon cher ami, j'espère que vous ne prenez pas cette nomination au sérieux ? »

nombreux furent ceux qui se tournèrent vers le sénateur Pelot, représentant de Taris. L'homme était connu pour son franc parler et son sens aigu du parlementarisme. De son avis, la République n'avait guère besoin de s’embarrasser d'un chancelier suprême, lui préférant une commission sénatorial spécifique. Connaissant ces inclinaisons politiques, nombreux s'étaient demandé pourquoi il s'était rallié les loyalistes, si vite. Peut être que le respect affiché par le Chancelier Arnor envers l'institution sénatorial l'avait touché ?... Il poursuivit après avoir marqué une pause.

 « Mes chers collègues, je me permet de vous rappeler que la fonction de Ministre spécial d'Etat ne tient que de la coutume constitutionnelle... Ce n'est en aucun cas un poste parfaitement défini et établi. De mon point de vue, seule la Constitution galactique prévaut. Cette même Constitution prévoit qu'en l'absence du Chancelier suprême, c'est le Vice-chancelier qui doit assurer l'interim. »

 « Sauf que vous semblez avoir oublié que le Vice-chancelier Tarvos est dans l'impossibilité d'assurer ses fonctions lui aussi. On ne peut pas laisser la République personne à sa tête. »

 « Sauf votre respect, mon cher collègue, vous vous fourvoyer, je le crains. Vous parlez ainsi en partant du postulat que le Chancelier et le Sénat sont des entités indépendantes. C'est une erreur ! Le Chancelier suprême n'a que les prérogatives que veut bien lui donner le Sénat, la preuve en est que c'est nous qu'il tiens son mandat... Mes amis, pour moi, la solution est claire. Si le Vice-chancelier n'est plus en mesure d'assurer ces fonctions alors c'est au Sénat de reprendre la main, c'est à nous qu'il revient de gérer les affaires de la République. La liste de succession n'étant qu'une coutume, le Sénat peut aisément rectifier les choses en votant une loi.

Et puisque vous parler de Monsieur le Ministre spécial... Où est-il ? Je ne crois pas l'avoir vu nul part au Sénat ou à la Chancellerie depuis plusieurs jours maintenant... »


Rannis écoutait avec attention, tout en prenant des notes sur son datapad. Rannis ne partageait évidemment pas le point de vue du sénateur de Taris. Mais ces derniers mots avaient le mérite de poser une véritable question et un constat flagrant. Il prit la parole.

 « Effectivement, le Ministre Rejliidic semble ne pas vouloir répondre à nos sollicitation. J'ai demandez à avoir un rendez-vous avec lui, mais je n'ai reçu aucune réponse de la part de son secrétariat... »

Pelot se mit à sourire et émettant un petit bruit d'exaspération.

 « S'en est trop ! Combien de temps allons nous nous laisser humilier de la sorte ?! Sous prétexte du secret défense, le Sénat n'est informé qu'au compte gouttes de la situation sur Artorias... On nous dit que le Chancelier est retenu prisonnier, mais sait-on seulement si l'ennemi à pris contact avec la République ?

Il est grand temps, je le crois, de remettre bon ordre dans tout cela, et rappeler au bon souvenir de certains que le Sénat existe toujours bel et bien. »


Les mots du sénateur avaient fait mouche dans l'esprit de nombreux sénateurs présents. Rannis lui hésitait quelque peu...

 « Vous avez certainement raison, mon cher collègue, mais je ne crois pas que l'affrontement soit la meilleur des solutions. Cela ne ferai que précipité le Sénat dans une nouvelle crise qui viendrai s'ajouter à celle que nous vivons déjà. Nous devons faire preuve de doigté dans cette affaire, car si comme vous l'avez dit, le Sénat peut voter une loi destinée à revenir sur la liste de succession, je ne pense pas que cela soit la meilleur méthode. Car après tout, cette liste à été établie par le Chancelier suprême lui même. Nous devrions donc lui faire confiance. »

 « Encore une fois pardonnez mon insistance, mais les circonstances ont changées... »

Le temps s'était écoulé rapidement, Rannis devait se retirer et rejoindre le siège qu'il occupait à la commission sénatoriale en charge des affaires judiciaires. Il se retira donc laissant ses collègues poursuivre la discussion. Tous restèrent un moment encore à discuter, Pelot faisant montre de talent pour tenter de convaincre et exposer son point de vue. Après une demi-heure, tous se séparèrent afin de répondre leurs obligations.

Halussius Arnor
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Rasaak avait mal dormit. A demi-endormi ou rêvassant, ses pensées et ses rêves étaient toujours engagés dans la situation actuelle de la République. Il voyait toujours le fauteuil du Chancelier suprême désespérément vide. Dans un passage de l'un de ses rêves, même, ce fauteuil n'était pas vide, si bien qu'un homme sans vie, le visage ensanglanté l'occupait.

Il finit par s'éveiller, plus tard que d'ordinaire, sans avoir la sensation d'être reposé, tandis que vibrait en sourdine le comlink de sa table de nuit. Il se retourna sur son oreiller pour presser le communicateur.[/i]

 « Oui ? Qu'est ce que c'est ? »

 « Monsieur le secrétaire général, vous êtes attendu pour la réunion... »

La voix était celle de sa secrétaire, visiblement embarrassé.

 « La réunion ? »

Rasaak pressa une touche affichant son agenda professionnel. L'écran holographique apparut alors et lui révéla qu'une réunion avec les responsables des différents services de la Chancellerie était prévu ce jour. Il pressa un autre bouton qui laissa apparaître l'heure. 9H42. Les paupières du togruta s'écarquillèrent aussitôt.

 « J'arrive de suite... »

Le ton utilisé par Rasaak ne trahissait guère un enthousiasme débordant. Il ne se pressa pas. Tout au long de ses déambulations matinales entre sa chambre, la salle de bain et la cuisine, il demeura perdu des ses pensées.

Il arriva à la Chancellerie une demi-heure plus tard. Ses collaborateurs étaient déjà tous présent et souffraient d'une légère impatience. Tous étaient perplexes car de l'avis de tous, s'étaient bien la première fois depuis le début de sa carrière que Rasaak se permettait d'arriver en retard. Entrant dans la salle, Rasaak se demanda un bref instant s'il ne devait pas rebrousser chemin et s'en retourner chez lui. Il se ravisa presque aussitôt. Même s'il n'était pas en forme suffisante, la charge de secrétaire général de la Chancellerie lui imposait d'être constamment disponible. La réunion dura plus longtemps que prévu, une réunion de travail ordinaire somme toute assez ennuyeuse du point de vue de Rasaak. Il n'avait guère la tête à ça aujourd'hui.

Lorsque la réunion fut terminée, Rasaak rejoint immédiatement son bureau. Il était situé à l'étage juste en dessous de celui du Chancelier suprême. Alors qu'il buvait machinalement un café en se laissant aller dans ses pensées, le comlink de son bureau se mit à biper.

Il ne semblait guère disposé à répondre. Le bip ne s'arrêtait pas. Exaspéré, Rasaak se résigna à presser la touche acceptant la communication. L'hologramme apparut. A sa grande surprise, la communication n'était rien d'autre qu'un simple message. Il n'y avait aucun identifiant, aucun moyen de connaître l'auteur de ce message qui portait seulement l'indication « Le Sando Argenté – Aquariums Royaux d'Icqui – 13h00 – Table 5 ». Rasaak resta un moment perplexe. Venait-on de lui donner un rendez-vous ? Mais plus préoccupant, si un rendez-vous venait de lui être donné, par qui ? Et surtout pourquoi cet individu tenait à garder l'anonymat... Regardant l'heure, Rasaak vit qu'il ne lui restait un peu plus d'une demi-heure avant l'heure mentionné par le message. Il devait partir sur l'instant s'il voulait être à l'heure, les Aquariums royaux se trouvaient dans le méga-bloc de la Préfecture d'Hirkenglade, à la périphérie de Galactic City, soit à plusieurs centaines de kilomètres du District sénatorial. Rasaak posa son café et quitta immédiatement son bureau.

Puisque son mystérieux contact cemblait vouloir rester inconnu pour le moment, Rasaak ne se dirigea pas vers l'aire d'appontage du Sénat, préférant se rendre sur les plates-formes publiques où stationnaient les nombreux aéro-taxis du secteur. Montant dans le premier véhicule disponible qui se présentait à lui, Rasaak s'envola en direction du lieu de rendez-vous.


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Rasaak se radossa. La brasserie n'avait rien d'un établissement luxueux selon les critères de Coruscant et ces propres critères, mais il ne manquait pas d'originalité. Une cheminée assez large chauffait la pièce tandis qu'un serveur cuisait de la nourriture dedans. La viande était accompagnée d'un assortiement de sauces relevées et servie détaillée en bouchées que l'on prenait avec les doigts, non sans avoir auparavant saisi des feuilles vertes et douces qui étaient humides et fraîches et avaient un vague goût de menthe, pour se protéger de la chaleur et de la graisse.

Une feuille, une bouchée de viande, et l'on mangeait les deux ensemble. Le maître d'hôtel lui avait soigneusement expliqué comment procéder. Apparemment habitué, il avait eu un sourire paternel en voyant Rasaak pêcher avec maladresse les morceaux de viande fumants et s'était montré à l'évidence ravi du soulagement manifesté par le togruta à la découverte que les feuilles permettaient de garder les doigts au frais, en même temps qu'elles refroidissaient la viande lorsqu'on la mâchait.

Rasaak devait admettre qu'il se régalait. Néanmoins, s'il s'était décidé à prendre un repas, c'est uniquement parce que son mystérieux contact ne s'était visiblement toujours pas manifesté. Rasaak était pourtant à la bonne table. Devant l'attente qui ne semblait pas finir, Rasaak s'était résolu à découvrir la spécialité de l'établissement.

Il termina son repas avec un dessert à la consistance spongieuse, vaguement sucré, et une tasse de café dont le goût caramélisé provoqua chez lui un hochement de tête dubitatif.

Alors qu'il venait de rajouter du sucre dans sa tasse, un homme se mis assis sur la banquette en face de lui. Rasaak hocha de la tête en direction de la personne qui ne lui était nullement inconnue.


 « Encore un peu et vous vous retrouviez seul en compagnie de ce très aimable serveur vous tendant l'addition, monsieur Needa. »

Baltus Needa, le directeur général des services de renseignements de la République venait effectivement de s'asseoir en face de lui. Comme à son habitude, son visage était parfaitement inexpressif. L'homme se contenta de croiser les mains sur la table devant lui.

 « La ponctualité est l'apanage des hommes respectables, monsieur le secrétaire. Lorsque l'on occupe un poste comme le mien, la respectabilité n'est malheureusement plus une préoccupation première... et un handicap dont on ne peut s’embarrasser. »

Le togruta porta la tasse à ses lèvres. Il ne voulait en savoir plus et compris parfaitement ce que voulait dire son interlocuteur.

 « Et puis, je m'en serais voulu de vous priver de la spécialité de la maison... A laquelle je vois que vous avez fait honneur. »

Rasaak hocha de la tête. Il est vrai que le repas, bien qu'inédit, avait été fort goûteux et rassasiant. Une agréable surprise pour le togruta amateur de bonne chaire.

 « Pourquoi m'avoir donner rendez-vous dans cet endroit, si éloigné du Sénat ? »

 « J'ai pensé que cet endroit serait plus approprié pour que nous puissions parler plus librement, que nous soyons plus à l'aise. »

Jusqu'à ce qu'il soit nommé par le Chancelier Arnor à la tête du renseignement républicain, Rasaak n'avait que très peu entendu parlé de Baltus Needa, obscur fonctionnaire doté d'une détermination et d'un zèle redoutable. Mais depuis quelques temps, les deux hommes s'échangeaient certaines informations, à l'initiative de Needa, pour une raison qui échappait à la fois à l'un et à l'autre.

Jusqu'ici, jamais Needa n'avait fait preuve d'autant de prudence pour le rencontrer. Ce qu'il avait à lui dire devait être hautement sensible. Cela ne pouvait concerner qu'une seule personne, ce qui ne manqua pas d’attiser la curiosité du secrétaire.


 « Que savez vous ? A-t-on enfin des nouvelles ? »

Needa ne dit aucun mot et ne fit aucun mouvement de la tête. Il se contenta juste de sortir un datapad de sa poche et le posa sur la table devant lui. D'un geste lent mais ferme, il poussa l'objet en direction de Rasaak.

 « Voyez par vous même... »

Rasaak se saisi sans hésitation aucune du pad et l'activa. Immédiatement, il commença à le lire. Peu à peu, ses yeux trahissaient à la fois de la surprise et de l'inquiétude. La togruta était en train de lire un compte rendu sur la bataille d'Artorias, notamment celui d'une conversation holographique entre le Ministre Rejliidic et une dame... une dame Sith.

 « C'est à peine croyable... Il est retenu prisonnier. Mais pourquoi n'en a-t-il pas informé le Sénat ? »

 « Ce n'est pas ce qui devrait vous préoccuper le plus. »

Ne comprenant pas sur le moment, Rasaak comprit ce que Needa voulait dire lorsqu'il lut un autre passage du compte rendu.

 « Ils doivent se rencontrer... mais quand ? »

 « C'est imminent... »

 « Imminent ?... Mais... attendez... pourquoi il est injoignable depuis des jours. Il avait prétexté une affaire urgente qui nécessitait la présence du gouvernement en dehors du Noyau... Mais pourquoi n'en n'avoir rien dit à personne ?! Alors que tous le monde reste dans l'expectative !»

 « C'est à vous de le déterminer... Mon rôle s'arrête ici, je ne peux vous en dire plus... Cependant, vous, comme moi, ne sommes pas simple d'esprit... Il n'y a pas que la question de la sécurité qui est en jeu... »

Tous s'étaient compris, mais Rasaak semblait réticent à supputer d'avantage sur les intentions non avoués qui pouvaient animer le ministre Rejliidic. Même si certains détails qui lui revenaient pouvaient sembler étrange.

 « Le Sénat doit être mis au courant... »

 « Encore une fois, mon rôle s'arrête là. Faites ce que vous avez à faire... »

Rasaak plissa un instant les yeux. Il se hasarda alors à faire ce qu'il n'avait jamais osé faire.

 « Vous prenez de gros risques à chacune de nos conversations privées... Je me demande pourquoi ? Et pourquoi vous adresser à moi ? »

Parfaitement stoïque, Needa s'avança un peu vers Rasaak et lui répondit.

 « Arnor a jamais été le seul à me témoigner de la considération et de la confiance. Je suis ce que je suis, avec la réputation qui est la mienne... J'ai des principes. Je suis loyal. J'ai de la reconnaissance pour lui. Je fais donc ce que je pense juste pour l'aider. Et, je le sais, ce sont des sentiments que nous partageons. »

Rasaak acquiesça aux propos du directeur. Se saluant brièvement, Needa quitta aussitôt l'établissement. D'un geste rapide Rasaak mit le pad dans la poche intérieur de son vêtement tandis qu'il terminait son café. Lorsqu'il eut payé l'addition, il s'enquit d'un aéro-taxi en direction du Sénat... Il devait avoir au plus vite une conversation avec un certain sénateur.
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Assis sur un fauteuil, Rasaak patientait avec une certaine impatience dans l'anti-chambre de la délégation d'Alderaan. Rasaak lisait encore et encore le compte rendu qu'on lui avait procuré un peu plus tôt dans l'après midi. La Chancelier était retenu prisonnier... ce qui l'étonnais le plus était sans nul doute le manque de prévenance du Ministre spécial à informer le Sénat de cette nouvelle.

Tandis que son impatience commençait à se montrer physiquement, le titulaire des lieux pénétra alors dans la place. Rasaak se leva immédiatement alors que Rannis venait le saluer.


 « Monsieur le secrétaire, je suis profondément navré de vous avoir fait patienter si longtemps. Le débat en commission s'est passablement compliqué. J'ai fait le maximum pour me libérer lorsque j'ai reçu votre message. Que se passe-t-il ? »

Tous les deux pénétrèrent alors dans le grand bureau du sénateur décoré et meublé selon les coutumes d'Alderaan. Alors que Rannis prenait place dans le fauteuil derrière son bureau, Rasaak déposa le datapad devant lui.

 « Vous n'allez pas en croire vos yeux... »

Perplexe, Rannis se saisi du pad et commença à le lire tandis que Rasaak s'asseyait dans un fauteuil situé devant le bureau du sénateur. Observant son visage, il remarqua que le visage de Rannis commençait à se durcir.

Le sénateur d'Alderaan se sentit rougir et lutta pour maîtriser sa colère naissante. Ce qu'il était en train de lire était incroyable. Non seulement le Chancelier suprême était prisonnier mais en plus, Rejliidic était sur le point de négocier avec la flotte ennemi sans que le Sénat n'en soit informé. La situation était pourtant si grave qu'il ne pouvait en être ainsi.


 « A quoi Rejliidic, joue-t-il ?! Le Sénat aurait dû être immédiatement mis au courant ! On en viendrais presque à penser que lui et cette Darth Ynnitach sont de connivences ! »

Rasaak baissa un instant la tête. Cette idée lui avait traversé l'esprit mais il s'efforçait de la combattre avec force.

 « J'admets qu'il y a des expressions utilisés par l'un et l'autre qui me laissent perplexes. Mais je n'imagine pas le ministre Rejliidic se rendre coupable de conspiration, d'une conspiration si terrible et de cet ordre. »

 « J'ai de la peine à le penser également... mais d'autres ne manqueront s'en donnerons à cœur joie. Et alors je n'ose imaginer la crise dans laquelle le Sénat serait plongé ! Cela ne manquerai pas de relancer les idées sécessionnistes... Et la République s’effondrerait d'un coup ! Comment avez vous obtenu ces documents ? »

 « Si vous le permettez, monsieur le sénateur, je garderais cette information pour moi. Sachez seulement que c'est un ami, qui n'a d'autres soucis que de protéger la République et... son chancelier. Mais ce n'est pas l'important.

De toute évidence, les Sith ont du formuler des exigences ou vont prochainement le faire. Nous devons les connaître et y répondre favorablement.»


Rannis commençait à se mordre la lèvre inférieure. Malgré des années d'efforts et sa bonne éducation, le sénateur n'avait jamais réussi à se débarrasser complètement de ce tique nerveux témoignant à la fois de son stress et du fait qu'il était en pleine réflexion. Dans son fort intérieur, il était plus mesuré que le secrétaire général quant à la question des revendications que pourraient formulés les Siths...

 « Rejliidic n'aurait pas du mettre le Sénat de côté dans cette affaire... Arnor lui même ne l'aurait pas permis. Le Sénat ne doit se réunir que dans deux heures... Je vais faire mon possible pour avancer la séance... »

 « Très bien... mais que comptez vous faire ? »

 « Je ne sais pas... Si nous dévoilons ce document, c'est la chute assurée de la République... Le plus important est que le Sénat reprenne la main dans cette affaire. Les enjeux sont trop importants pour qu'il reste à l'écart.

Pour le moment, la seule chose que les autres sénateurs doivent savoir c'est que le Chancelier suprême, ainsi qu'un certain nombre de Jedi et de militaires sont retenus prisonniers par les Sith... et que ces derniers proposent de négocier leur libération. »


 « Et pour Rejliidic ? »

Rannis venaient de joindre ses deux mains devant lui, frappant ses pousses l'un contre l'autre avec vigueur.

 « Pour le moment, je lui prête les meilleurs intentions. Cependant toute cette affaire demandera nécessairement des explications de sa part... Mais, il ne faut pas laisser le terrain libre à le discrédité pour le moment.

Je vais m'adresser au Sénat en disant que le Ministre Rejliidic m'a informé que les Sith demandaient la tenue d'une réunion dans le but de discuter de la libération du Chancelier et des autres prisonniers, que pour des raisons de sécurité, le Ministre est parti en avance afin de faire le nécessaire pour assurer les préparatifs de cette réunion et prendre des dispositions pour assurer la sécurité de la délégation sénatoriale...

Ça ne va pas être facile à défendre mais je ferais mon possible... »


 « Nous n'avons pas le choix, je le crains... Occupez vous du Sénat, de mon côté, je vais me renseigner, auprès de mon ami, pour avoir de plus ample informations sur l'endroit exact où doit se tenir les négociations. »

tous deux acquiescèrent et quittèrent le bureau, chacun à la réalisation de ses affaires.



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Le Sénat de la République était en séance. La grande colonne au sommet de laquelle se trouvait le podium trônait avec force au centre de la Rotonde. Il n'y avait que très peu de nacelles inoccupées. Quelques minutes avant, le premier-vice président du Sénat siégeant sur le fauteuil droit de celui réservé au Chancelier suprême avait ouvert la séance, quelque peu exceptionnelle. Nombreux furent ceux qui s'étonnèrent que l'on convoque le Sénat à la demande d'un sénateur. Non pas que la chose soit inhabituelle ou extra-ordinaire, mais cela ne manquait jamais de soulever des questionnements. Si un sénateur demandait la réunion du Sénat, c'est que cela en valait la peine... Cela valait mieux pour la réputation du demandeur.

Ici, bien que l'on ne put éviter les questionnements, personne ne doutait de l'opportunité de cette réunion tant la réputation du demandeur n'était plus à faire. Bail Rannis se tenait debout devant son pupitre. Sa nacelle flottait avec légèreté autour du podium sénatorial. L'homme comme à son ordinaire avait une belle allure noble et gracieuse. Sa tenue traditionnelle ne faisant que renforcer sa prestance.

Le sénateur avait la parole depuis peu mais déjà ces propos suscitaient de vives réactions. Comment pourrait-il en être autrement ? Rannis venait de d'annoncer que le Chancelier suprême était bel et bien en vie... et retenu prisonnier par les Sith.

Commença alors un jeu de scène pour le sénateur. Bien qu'il soit au courant de certaines informations sur cette affaire, les risques de voir le Sénat sombrer dans une crise dont il ne pourrait très certainement pas se relever, justifiait selon lui que les autres délégations ne soient pas au courant du détail. C'est ainsi que Rannis fit preuve d'une habileté redoutable pour éteindre les remarques de trahison et de complot qui pourraient être formulées à l'encontre du Ministre spécial d'Etat avant même qu'elles ne puissent voir le jour...

Un peu plus d'une heure s'écoula avant que le Sénat ne désigne les membres de la délégation qui serait envoyée pour négocier aux côtés du ministre. Une délégation que Rannis avait présenté comme une demande de la part des Sith. Une délégation composée de trois sénateurs, dont Rannis.


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Rannis était de retour dans son bureau. Enlevant sa veste, il se déplaça vers un petit meuble à l'intérieur duquel se trouvait de nombreuses bouteilles de bon alcool. De très bonnes bouteilles. Sélectionnant avec soin l'une d'elle, Rannis se saisi d'un verre et le rempli au tiers. Il avait encore peine à croire que le Sénat l'avait suivi si facilement dans ses explications.

Rasaak se fit alors annoncé par l'intermédiaire de la secrétaire du sénateur. Lorsqu'il arriva à l'intérieur, Rannis lui proposa u un verre que Rasaak refusa avec politesse. La conversation commença débuta.


 « Pour ma part, monsieur le secrétaire, j'ai de très bonnes nouvelles. Le Sénat vient de désigner une délégation pour négocier avec les Sith, délégation dont je fais partie. Et de votre côté ? Votre ami a-t-il réussi à vous donner de plus amples information ? »

 « Oui. Le ministre Rejliidic à fait affréter le Défiance afin de se rendre dans le système de Dantooine avant de rejoindre le système d'Artorias. »

 « Un vaisseau lourd ?! Il ne se refuse rien... N'est ce pas le Grand amiral Fyrd qui commande se vaisseau ? »

 « C'est bien lui. Fyrd est partie avec lui. »

 « Fyrd était au courant... Tout comme le reste des membres du Haut commandement... C'est incroyable. J'ai encore peine à croire que le Sénat n'ai pas été mis au courant... »

Rannis était véritablement amer. Mais pour le moment, le plus important était de récupérer le Chancelier suprême.

 « Si vous me le permettez, sénateur, j'aimerai vous accompagner. »

Rannis se tourna alors vers le togruta. Il lui répondit aussitôt.

 « Désolé Rasaak, cela ne va pas être possible. C'est une mission diplomatique envoyée par le Sénat... Je sais toute l'amitié que vous portez au Chancelier. Mais je préfère vous savoir ici... Vous allez avoir du travail pendant notre absence. »

 « Du travail ? Quel genre de travail ? »

 « De mon point de vue, Rejliidic n'a pas de mauvaises attentions mais il est allé trop loin pour que nous ne faisions rien. Il faut que la Cour suprême lève l'incapacité temporaire du Chancelier suprême. Maintenant que nous savons qu'il est en vie et où il se trouve, il faut lui redonner l'entièreté des ses fonctions. C'est là votre tâche. Des membres de l'Union loyaliste vont déposer une demande devant la Cour en ce sens. Aidez les de mieux que vous pourrez, avec l'aide de votre ami. »

Rasaak acquiesça tandis que le sénateur finissait son verre rempli d'un liquide brun. Peu après les deux hommes se séparèrent. Rannis se dirigea vers le niveau des plate-formes officielles. Là, un vaisseau de classe Defender se trouvait en attente prêt à décoller. Rannis monta à bord le premier et fut rejoins ensuite par le sénateur Simeon Keis de Brentaal et le sénateur Syal Dorn de Fondor. Lorsque tout fut en ordre, le vaisseau s'éleva lentement dans les airs de Coruscant en direction de Dantooine.
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