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Les Zélosiens pouvaient être ivres avec un morceau de sucre. Ils avaient besoin de lumière comme les plantes et leur sang était vert. Naël en avait lu des choses sur cette race, bien sûr il ne s'en vantait pas face à Candide qui pourrait prendre ça pour de l'attachement ou quoi, mais l'adolescent avait peut-être remarqué que chaque plat présenté devant lui correspondait à ses besoins. Le jeune Sith se justifiait intérieurement en se disant qu'il devait avoir un apprenti en forme, et que connaître ses besoins était un avantage pour lui, car qui dit capacités dit également faiblesses. Quoiqu'il en soit, Naël n'avait jamais été tenté de soûler Candide, il aimait s'amuser mais pas de la sorte ! Si un bon copain pouvait boire en sa compagnie et finir pompette d'accord, mais droguer bêtement les gens pour s'en amuser ensuite n'avait rien d'un défi. Le Cathar préférait donc se montrer correct pour l'instant et tous deux cohabitaient bien. Celui qui avait certainement le plus de difficultés à se lever tôt était le maître, il avait déjà massacré trois ou quatre réveils et se montrait ronchon au réveil. Les cheveux en bataille, l'air désabusé, il lui fallait une bonne douche pour retrouver le Naël plein d'entrain de d'habitude. La journée commençait donc après le petit déjeuner par des exercices sur la Force. Par chance le félidé avait un bon taux de midichloriens sans quoi il n'aurait jamais pu suivre son apprenti qui avait vraiment un excellent niveau. Néanmoins, Naël savait que si sa connexion naturelle était aussi bonne que celle du Zélosien, ce dernier aurait une meilleure maîtrise que lui, on pouvait disposer des mêmes outils de base sans pour autant savoir s'en servir.

Le Cathar ne s'en offusquait pas, meilleur Candide deviendrait, mieux ça serait pour lui, c'était un futur allié, autant ne pas former un faiblard par pur orgueil. Un bon résultat d'ailleurs serait la preuve qu'il était meilleur qu'un maître qui craignait que son élève ne le surpasse. Néanmoins, tout n'était pas rose pour l'adolescent aux cheveux verts, il allait devoir commencer tôt ou tard à travailler sur des thèmes qui lui étaient difficiles comme l'exercice physique ou le maniement au sabre-laser.

En attendant, le rituel continuait. Naël dormait dans son lit, sa queue rousse et ses longs cheveux tombaient en vrac sur le matelas de Candide couché dessus. Pas une fois le Sith n'avait eu de geste déplacé à l'égard de l'adolescent. Il n'était plus du tout dans cette optique depuis la perte d Ra'Ya'Ha et malgré quelques blagues un peu ambigües, le guerrier n'avait jamais joint le geste à la parole, même pour rire. Il se contentait de manger se doucher, aller courir puis revenir.
Ce matin, Naël réveilla son apprenti plus tôt, d'habitude le Cathar partait courir une bonne heure tout seul avant de revenir et de prendre une deuxième douche -la première servant au réveil.- puis il rejoignait Candide qui était souvent debout dès le lever du soleil mais qui ne l'accompagnait pas. Lorsque l'engin sonna, une fois de plus, la patte du Sith s'abattit violemment dessus, mais au lieu de se lever tout seul, il se pencha sur le matelas où dormait le Zélosien pour le secouer, gentiment mais fermement. 

-Debout, on va courir. Allez bouge.
Fit-il en se redressant sur son lit, ébouriffant ses cheveux avant de se diriger vers la salle de bains pour brosser ses cheveux roux. Ce matin, pas de perte de temps inutile, après une toilette plus succincte que d'habitude Naël se présenta devant son apprenti.

-Nouvelle étape dans l'entraînement.

Lança-t-il revigoré en passant un tee-shirt et en laçant ses cheveux avec son éternel chouchou rose.
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C'est une chose vraiment particulière que de partager jusqu'à sa chambre avec son maître. Cela faisait pour moi un changement assez gigantesque. Depuis mon arrivée à l'académie, j'affectionnais la solitude autant que j'y étais condamné. Je ne m'étais pas beaucoup lié d'amitié, je n'avais presque personne à qui parler, à qui faire part de mes problèmes ou de mes projets. Alors je gardais tout à l'intérieur, et d'une certaine façon, je ne crois pas que c'était vraiment bon. Pas que je regrette les états de fureur froide dans lesquels me plongeait mes colères à l'état introverti... mais il fallait bien avouer que développer à l'oral ma pensée me fait faire quelques progrès. La parole me permet de trouver des idées que je n'aurais jamais eu autrement, et de me ressourcer pour ces autres fois où je serais bel et bien seul. Tant pis si ça ne colle pas tout-à-fait avec ce que je défends d'habitude, mais je crois que la communication me fait un peu de bien.

Maître Luz n'est pas un colocataire désagréable. Infiniment moins que les idiots qui partageaient avec moi les dortoirs, même si j'avais fini au fil des années par m'habituer à leur médiocre et méprisable présence. Je sais que je partage la vie d'un être de valeur, et en soi, c'est déjà une satisfaction. Au niveau de la sécurité, je crois ne jamais avoir eu mieux depuis bien longtemps. Je pense être aussi tranquille qu'il est possible de l'être au sein de l'académie, même si ça ne représente pas grand-chose. Je suis à l'abri des jalousies sérieuses, et des mauvais tours en général, des autres apprentis, que de toute façon je fréquente de moins en moins. Je n'ai pas non-plus à craindre les humeurs des maîtres, à commencer par le mien. Aucune épreuve, jusqu'ici, ne m'a encore mis en danger réel. Rien que de l'assez, voir du très agréable. Il y a des instructeurs réputés pour faire mourir beaucoup de leurs élèves, par zèle ou simplement par caprice. De toute évidence, Naël Luz n'est pas de ceux là, et rien ne me convient mieux.

Ces cours, les moments d'apprentissage que nous passons ensemble, sont, comme je le disais, agréables. Je suis très satisfait du fait qu'il semble cibler mes points forts. Je pense l'avoir impressionné quelques fois, lorsqu'il s'agissait de jouer avec la Force. Mon niveau dans le domaine est supérieur à l'immense majorité des padawans. La manipulation de la Force. C'est quelque-chose d'autant plus gratifiant et motivant que c'est difficile, voire impossible à la plupart des gens, et que ça ne me demande en comparaison que peu d'effort. Du reste, maître Luz est un hôte que certains m’envieraient peut-être. Je ne me serais jamais attendu à ce qu'il fasse autant attention à moi, à mon alimentation et à mon bien-être. Je m'interroge parfois : est-ce qu'il me confondrait avec un autre animal de compagnie ? Enfin, je ne peux pas trop m'en plaindre. J'espère être un peu plus intéressant que son poney.

Il m'est apparu aussi qu'il passait à la douche un nombre improbable de fois. Je me demande si c'est à cause de sa fourrure. Si celle-ci retient plus facilement la sueur, la crasse, et qu'il faut en conséquence la laver plus souvent, sous peine de sentir l'animal. Sans doute aime-il simplement l'eau. Mon peuple, à l'origine, réduisait sa toilette au minimum. Si nos habitudes ont un peu changé depuis, l'importance de l'eau pour nous nous incitait à la rationner. Il n'y a pas pire faute que d'en gâcher, aux yeux des plus traditionalistes, l'acte sonne comme un blasphème. Cela mérite au moins la section de certaines parties sensibles du corps. Au moins.

Mon horloge interne suit normalement assez bien le cycle du soleil pour ce qui est de régler mon réveil. Sur certains mondes, c'était difficile, mais sur Korriban, ça allait. Un autre héritage zélosien. On est le moins actif possible lorsqu'il fait sombre. Ça n'aide pas forcément pour certaines activités chères aux sith, mais je fais avec. Je n'ai pas trop le choix. Alors quand mon maître me tire plus tôt que la normale de mon sommeil, je suis un peu déstabilisé. Encore dans le vague, j'ouvre les yeux et je lui jette un regard intrigué. Enfin, je me sors tant bien que mal de ma couche sur le sol. Je n'ai pas très envie d'être de bonne humeur. Je sens dans mon être que l'aube n'est pas encore tout-à-fait là. Ça me met mal-à-l'aise. Je mets un temps avant que mon cerveau embrumé n'interprète tous les mots prononcés par le cathar.

-Hein ? je m'exclame. Hors de question. Courir, c'est primaire.

Mon corps n'est pas trop raccord avec mon esprit. Par automatisme, je me prépare quand même. J'enfile une tunique violet sombre, un pantalon en toile brune. Je suis prêt en quelques secondes, à l'exception de mes cheveux, qui tombent un peu partout sur mes épaules. Maître Luz n'a pas encore mené à bien ses projets quant à leur coupe future, alors ils sont encore assez embrouillés, mais moins que lorsque je l'ai rencontré. J'ai un peu meilleur mine, et je suis un peu plus joyeux, moins stressé. Tout cela fait, je croise les bras, alors que le félin revient vers moi. Je prends un air déterminé. Je tente d'avoir autant d'allure que lui. Ça n'est pas très facile.

-Je cherche à devenir un sith, pas un champion de marathon ou un coursier. Je veux pas de cette étape là.

Mon ton est ferme, mais il relève plus de la bouderie qu'autre-chose. Pas besoin de beaucoup de psychologie pour se rendre compte qu'il s'agit surtout d'une protestation de forme. Oui : je ne peux pas me laisser imposer ce genre d'exercice humiliant sans me plaindre un peu.
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Candide le fixait avec ses cheveux embrouillés, ses saletés de mèches que le félidé oubliait jour après jour de couper. Mais c'est qu'il mordrait le petite, seulement il n'avait pas les canines pour et s'il était plutôt conciliant en règle général, Naël n'était pas décidé à se laisser marcher dessus. Certes il pensait qu'être gentil avec son élève le faisait progresser plus rapidement et en mieux comparé aux autres qui évoluaient à cause de la crainte ou de la haine. Cependant, les valeurs de respect ne devaient pas être oubliés. Ce "non" ferme que l'adolescent tentait de lui imposer méritait une leçon. Bien sûr, le Cathar aurait pu tenter de résonner le Zélosien, de lui expliquer et de prouver pourquoi il fallait le faire grâce à la parole, seulement le guerrier souhaitait aussi démontrer son rang, il ne faudrait pas que Candide se décide à l'outrepasser.
D'un pas, le félidé se rapprocha de l'adolescent, il se pencha légèrement, poil hérissé, quant à ses babines elles étaient retroussées, laissant entrevoir une gueule qui sentait bon la menthe fraîche mais qui, surtout, était garnie de crocs pointus. Naël tâcha de se saisir du col de veste du gamin et plongea ses yeux dans ceux de son interlocuteur sans même chercher à savoir s'il l'avait oui ou non attrapé.
-Ah oui c'est primaire, c'est ça ? Comme survivre je suppose. Peux-tu me dire comment tu feras lorsque tu seras poursuivi ? Ou même en plein combat ? " Oh attendez deux secondes s'il vous plaît, je suis essoufflé". Je te croyais plus intelligent que ça. Conserver la forme te permets également de mieux utiliser les dons de la Force qui te sont si chers. Tu pourras te battre comme un dieu, que ça n'y changera rien si tu n'as aucun muscle, aucun souffle, aucune endurance. Enfonce-toi ça dans le crâne et passe outre tes faiblesses.
Termina Naël sur un ton qui n'avait rien de haineux ou même d'agressif, en réalité malgré son attitude "dangereuse", le félin s'était plutôt montré moqueur, méprisant même. Une chose était sûre, il avait soudainement changé d'attitude et grand était le fossé entre son habituelle gentillesse et son comportement présent. En fait le Cathar semblait soudain regretté d'avoir perdu son temps avec un apprenti aussi idiot qui n'avait toujours rien apprit de ses enseignements. Travailler les points forts et pallier aux faibles en tâchant de les diminuer. Il se retourna vivement vers le Zélosien et fit claquer ses mâchoires près de lui, comme pour lui prouver combien son manque de réflexes purement physiques était dangereux. Oreilles couchées mais sans feuler ou s'abaisser à rentrer dans une grande colère, Naël se redressa dignement pour achever sa leçon.
-Comme je te l'ai dis, tu peux me dire "non" mais pour une raison valable, pas aussi futile. -Lâcha-t-il en balayant l'air de sa main et en se tournant vers la porte.- Fais comme tu veux, mais si tu es décidé à rompre tes engagements du début, à savoir me suivre et obéir, et bien dépêche-toi de faire tes bagages.
Pas de menace, pas de vengeance, non, seule la promesse de l'abandon le plus total et d'un mépris glacial. Naël avait toujours plus souffert de l'indifférence crée par la déception, il espérait bien que Candide fonctionne de la même façon. Certes, ils n'étaient pas sensés être amis mais tous deux étaient faits de chair et de sang, c'était inévitable, les sentiments existaient, quels qu'ils soient. Voyons voir si ceux de Candide le trahiraient ou s'il parvenait à passer outre.
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