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« Esclave Spicy Red, vous avez fait l’objet d’une transaction entre Golba Glorbt et le capitaine Äro Ventare. Vous êtes priée de quitter les lieux dans le même état qu’ils vous ont été attribués. Prière de ne pas prendre votre temps pour sortir. Vous pouvez procéder au rassemblement de vos effets personnels. Votre puce d’auto-destruction a été désactivée il y a une heure, 36 minutes. Golba Glorbt vous souhaite une bonne continuation."

Et c’était tout. Aucune explication. Le message du droïde me tourne en boucle dans la tête pendant que je fourre la taie d’oreiller avec mes quelques trucs – de toute façon elle était miteuse, elle lui manquera pas trop.

Je devrais être toute chamboulée de devoir quitter cet endroit, non ? Je pense que c’est ça qui me désarçonne le plus : je ne suis pas émue par ce départ – ma foi assez précipité. En fait je n’en pense … rien. J’ai l’esprit complètement vide. Je m’y attendais pas mais pourtant je ne peux même pas revendiquer un quelconque sentiment de surprise… C’est la vie. J’ai pas à avoir d’avis de toute façon.

Mais quand même…m’annoncer ça comme ça, au milieu de la nuit. Comment j’étais sensée trouver où il était ce … capitaine ? Je rêve - Ah oui, la brosse à dents – je rêve éveillée. Mais de là à savoir si c’est un beau ou un mauvais rêve… Bah, je le saurai bien assez vite.

Je m’apprête donc à vivre pour une durée indéterminée à bord d'un vaisseau pirate. C’est un vaisseau pareil qui m’a amenée ici. Et puis je pourrai plus jamais voir ce que je vois, par la fenêtre… Les néons qui étoilent, les rues qui exhalent leur parfum de nuits et de nuits…

*non non, tu pourras voir que les étoiles, toutes les étoiles de la galaxie … ! *
Oui c’est ça ma p’tite voix de brun… Comme si j’en donnerais 3 crédits de voir des boules de gaz qui girouettent à des décennies-lumière …
*Juste ces étoiles que t’as jamais pu voir à cause des fumées néonifiques de ta p’tite lune chérie*
Oui bon ça va ! De toute façon je vais les voir. Pas comme si j’avais le choix. Ni celui de ne pas l’avoir d’ailleurs – le blaster … et c’est tout je crois.

Bon bah… j’y vais alors. Un dernier coup d’œil avant de fermer ma porte… c’est bizarre. Je suis même pas attendrie de quitter ma chambre d’enfance. J’aurais cru…


« Par ici Mademoiselle Red. »

Pendant que je traverse le bar qui beugle encore à fond la caisse, un petit droïde protocolaire m’emboïte le pas – ou plutôt m’enjoint d’emboîter le sien.

« Mon Capitaine me demande de vous escorter jusqu’au Séléné, qui vous attend dans un garage à deux rues d’ici. Il m’a aussi demandé de vous souhaiter de sa part la bienvenue à bord. »

« Je vois. Et il ne pouvait pas venir me la souhaiter en personne ? »

« Mon Capitaine est un homme très occupé. A l’heure actuelle, il est en train de préparer le décollage, départ de cette planète prévu aux petites heures, dans 4h17 minutes précisément. »

D’accord, ok. Il aurait pu m’attendre au lieu de s’enfuir comme un bandit juste après m’avoir lachée comme ça ! Ou achetée. Bref.

La porte s’ouvre sur un courant d’air frais – le premier de ma nouvelle vie. J’ai soudain un pe le trac quand même…Je me demande vraiment ce qu’il veut faire de moi sur son fichu vaisseau – enfin, hum ! est-ce que je me le demande vraiment...

C’est sur moi que se referme la porte, qui ne me dit même pas au revoir. C’est fini, je remettrai plus les pieds là. Au moment où je fais mon premier pas dehors, depuis l’immémorable nuit, je manque de trébucher sur le petit droïde – qu’est-ce qu’il a à rester dans mes jambes lui ?


« Et … connaissez-vous les intentions du capitaine à mon égard ?

« Euh… Le capitaine trouve un emploi pour chacun des passagers du vaisseau, ne vous faites aucun souci, vous aurez à vous occuper.

« Haha. J’ai compris. C’est bien ce que je pensais il me gardait juste pour le dessert. Un vrai gros riche arrogant de Naboo ça, embaucher une fille de joie personnelle… »

« Pardon de vous contredire, mais le capitaine n’est pas un vrai gros riche arrogant de Naboo, non, en effet, j’ai cru remarquer certains litiges existant entre lui et les habitants de cette planète, explication la plus probable du fait que la trajectoire du vaisseau s’emploie toujours à éviter cette dernière, à laquelle il me semble donc qu’il ne soit pas spécifiquement attaché ni dont il soit spécialement représentatif. Pour ce qui est de posséder une fille de joie personnelle, permettez-moi de vous présenter de la part de l’Amiral et de son équipage, tout le respect qu’ils ont pour cette profession, et de vous assurer du bel accueil qu’on vous fera à bord quand –

« Oui-oui, merci, je suis assez familière avec ce genre d’hommages. Appelle ça du respect si tu veux…

« c’est de moins l’avis de mon concepteur, et j’ai déjà assisté à l’affection extrème qu’il semble accorder à ce genre de professionnelle.

« J’ai bien saisi de quel type est ton concepteur. Probablement du même type que celui de ton capitaine.

Plus j’y pense, plus j’me dis un truc : ma vie sera pas super différente d’avant sur ce vaisseau. C’est juste qu’il y aura moins de clients et toujours les mêmes – ou le même je sais pas. Nouveau chef mais au fond, je reste toujours aussi esclave. Dans une espèce de gigantesque bar volant – parce que bon, faut pas s’attendre à un palace diplomatique non plus, c’est un vaisseau de corsaires, hein !

Et puis à première vue, ce maitre sera pas forcément pire que le premier. Un homme dur, mais juste au fond. Et puis en plus il est quand même plus beau qu’un Hutt… Et puis c’était pas si mal comme soirée…Ces yeux… enfin avant que ça se termine quoi. Pour le coup, c’était pas très gentlemanesque comme départ…
J’aurais pas dû lui parler de délires sur la liberté, moi, c’était n’importe quoi… Et il ne semble pas avoir saisi que je ne cherchais qu’à faire la conversation.

Bref. Autant se faire une raison, me dis-je en tournant un coin de rue. Ah justement, il est temps : c’est l’heure de monter à bord.


« Waouh, c’est ça le Séléné ? »

J’avoue que je suis impressionnée..Ca c’est du vaisseau !

«Après vous, Mademoiselle Red, je vous en prie…

Je gravis les quelques mètres avant d’entrer dans le vaisseau. La porte se referme derrière le droïde, et je me retrouve face à face avec … avec un gros bidon flasque surmonté d’un… C’est son sourire ça ? Bref d’une tête aux yeux… gourmands ( *Oh,boy…*), et piqué de quatre bras amorphes… Le premier passager du Séléné qu’il m’est donné de rencontrer.
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Alors ? À quoi elle peut bien ressembler, la poulette du cap'taine ? Faut dire : Moktarr était plutôt curieux d'voir ça, en fait, même si cette histoire l'agaçait vraiment. Juste pour connaître un peu les goûts de l'Amiral, découvrir son genre de nana, et tout, et tout. Eh ! p'têt qu'il aimait bien les p'tites Twi'leks, lui aussi ! Le Besalisk se gratta le front en réfléchissant un peu : bon, si c'est une danseuse de Ryloth bien équipée pour la plongée sous-marine et suffisamment ouverte pour le marteau pilon, là, d'accord, on prend ! Faut pas déconner, non plus ! Et on oublie aussi tout ce qui s'est passé hier dans les quartiers du cap'taine.

(Stop ! À bien y réfléchir, vous devez rien y comprendre, là. Bon, on va faire un flashback. C'est comme ça que ça s'appelle, j'crois...

En fait, le Séléné avait passé quelques jours sur Nar Shadaa pour que le cap'taine reçoive le fric d'une mission accomplie. Et bien accomplie, d'ailleurs. Une partie d'la thune devait partir dans le carburant et l'entretien du vaisseau. Jusque là, pas de problème : tout s'est passé comme prévu.

Mais parlons-en, de l'autre partie du magot ! Fallait engager trois nouveaux porte-flingue, parce que les rangs avaient été un peu diminués, ces derniers temps ; et c'est à ça que devaient normalement servir les pépettes. Mais finalement, après avoir passé deux heures dans un bordel que Moktarr connaissait bien, le cap'taine est rev'nu tout émoustillé d'la rencontre qu'il y a faite. Et là, boum ! Changement de décision, qu'il nous sort, Ventarë : finalement, on achète la pute avec qui il s'est envoyé en l'air. Oui, Môssieur ! Vous avez parfaitement entendu : on achète la pute. Mais vous savez bien que cette marchandise-là, c'est pas pour rien ! Ah ben non, que c'est pas pour rien ! Et il avait pas choisi la moins bien roulée, le cap'taine : vingt-quatre ans d'âge, pratique de longue date, bonne qualité, cul bien propre... On est pas bien loin du produit d'luxe ! En tout cas, en s'ach'tant cette p'tite gâterie, eh ben, les trois porte-flingue, pfuuuuuuuuiiiiiiiiiit ! Envolés ! Parce que figurez-vous qu'une pute au bon déhanché, ça coûte autant que trois corsaires capables de tenir un blaster et d's'en servir !

Évidemment, dès qu'il a eu vent de cette affaire, la tête de Moktarr a tellement bouillonné que sa morve a failli lui sortir sous forme de bulles par les trous d'nez. Et alors là, l'engueulade que ça a été avec le cap'taine, dans ses quartiers ! Ou-lou-lou ! Mais il voulait pas en découdre, l'autre ! Môssieur Ventarë a décidé de jouer les p'tits romantiques à l'eau d'rose ! Môssieur Ventarë s'est permis de faire des leçons de morale dégoulinantes de mots à la con : liberté, rêve, étincelles, et gna-gna-gna. Alors Moktarr a bien compris : quand le cap'taine est parti dans des délires du genre, ça sert à rien de tenter d'lui secouer la cervelle ; y a pas plus borné que lui, quand il se met à sombrer dans des bizarreries comme celle-là. Finalement, y avait plus trop le choix : fallait le laisser faire. On trouverait ces trois foutus porte-flinge plus tard.

Bon, voilà un peu la situation. Moktarr se dit qu'il aurait jamais dû donner l'adresse de ce bordel au cap'taine. Mais c'est trop tard : la pute a été achetée, et elle va pas tarder à arriver au vaisseau. Le pire, c'est que c'est encore le Besalisk qui doit l'accueillir ! Parce que Môssieur est occupé là-haut pour le décollage. Non, mais franchement... Si c'est pas malheureux d'en arriver là...

Fin du flashback, on reprend où on en était. Désolé si c'est un peu décousu ; on fait ce qu'on peut.)

La rampe d'accès s'ouvrit. Moktarr lorgna la jeune fille qui montait à bord... Pfeuh ! C'était même pas une Twi'lek, en plus ! Non mais franchement, le cap'taine, il abusait vraiment, sur ce coup-là !

Z3-P4, le droïde protocolaire qui était allé la chercher, décida de faire les présentations sans que personne lui ait demandé d'ouvrir sa gueule mécanique :


«Mon cher concepteur, voici Mademoiselle Red, la jeune fille que le capitaine a rachetée au lieu d'engager les trois...»

Pas plus patient qu'un rancor en rut, Moktarr poussa violemment le droïde sur le côté, qui alla lécher le sol comme une grosse merde.

«Mais...»

«Mam'zelle Red, hein ? Alors c'est toi la pute qu'on a payé le prix de trois porte-flingue ?»

La fille osa pas trop répondre. Fallait dire que Moktarr, quand il était en colère, il pouvait faire assez peur.

«Et qu'on pourra même pas baiser, en plus ! Parce que l'cap'taine, il a d'autres projets en tête pour toi ! Et quand Môssieur l'cap'taine a des idées géniales, faut pas l'brusquer !»

Z3-P4 se releva en prenant la même posture qu'un gros soûlot sortant d'la cuite du siècle.

«Euh... Ô magnanime concepteur, le capitaine exige que Mademoiselle Red le rejoigne immédiatement dans ses quartiers...»

«Arrête de m'appeler comme ça, trou du cul !»

«Mais, divin maître, vous m'avez programmé pour que je vous trouve les noms les plus nobles qui soient.»

Moktarr soupira : s'il avait eu son fusil-blaster mandalorien entre les mains, ce foutu droïde aurait débité sa dernière connerie cette nuit-même.

«Eh ben j'aurais pas dû ! En attendant, j'veux du sobre, parce que j'suis pas d'humeur !»

«Du sobre ? Vous avez bien dit du sobre ? De votre part ? Bien... Je vais m'y appliquer... Faut-il que j'accompagne Mademoiselle Red dans les quartiers du capitaine ?»

Moktarr se gratta la tête en réfléchissant un instant. Une p'tite idée vint lui tripatouiller la cervelle... Puisque visiblement le cap'taine allait en faire sa pute personnelle, fallait bien qu'il partage un peu quand même, non ? Au moins à son fidèle officier artilleur. C'était la moindre des choses.

«T'es con, ou quoi, Z3 ? Faut d'abord que j'lui fasse passer l'contrôle pour rentrer dans l'vaisseau.»

«Le contrôle ? Euh... Certes, je vous laisse faire...»

Moktarr fit un signe de tête à la pute.

«Allez, viens, toi ! Tu verras ton beau porteur de rouge juste après.»

Ils traversèrent le pont supérieur où se trouvait la carte de la galaxie pour atterrir dans l'atelier de Moktarr. Le Besalisk referma la porte et la verrouilla.

«Bien'venue à bord du Séléné, Mam'zelle Red.», qu'il dit, d'un air mauvais. «On va voir si vous êtes en règle...»

Il la lorgna plus dans l'détail pour voir un peu les goûts du cap'taine. Parce qu'avec tout cet énervement, il avait même pas pris le temps de la mater un p'tit coup.

Alors... Qu'est-ce qu'on a en stock ?

Boarf, les Zeltrons, c'était pas trop son truc, à Moktarr. Enfin... Fallait quand même avouer qu'elle avait un joli minois : on cracherait pas d'ssus. Mais pour le reste, hum ! c'était... comment dire ? ... ben... plat ! Bon, on d'vinait bien quelques p'tites formes sous ce chemisier, mais c'était pas assez garni ! Le Besalisk aurait pas d'quoi jouer à l'aventurier avec son engin, c'était même pas drôle. Pour le reste, les hanches de la fille étaient pas bien larges : on y f'rait pas passer deux comme Moktarr. Elle devait avoir un p'tit coup, du cul... euh, un p'tit cul, du coup (pas simple à dire, ça). Mais, de toutes façons, on allait pouvoir vérifier ça dans quelques instants... Hé-hé-hé ! Non mais !


«Bon, d'abord, tu m'donnes ton arme.»

La pute hésita.

«J'vais pas te tirer d'ssus, t'inquiète. Tirer un coup, pourquoi pas, mais pas te tirer d'ssus !»

Très, très fier de cette boutade, Moktarr explosa de rire. La fille finit par lui donner un blaster. Le Besalisk le regarda attentivement en le palpant dans tous les sens.

«Tiens-tiens ? Un modèle républicain... Un bon flingue, ça. Grande précision. Facile à manier.»

Il le posa sur une table où traînait un tas de trucs en tout genre : combustibles, bière Boga Noga, branchements électriques...

«Tu l'récupéreras après. Bon, passons à la suite... Contrôle, hum ! ... physique, maintenant ! C'est comme ça, dans c'vaisseau ! On fait toujours un contrôle physique pour voir les aptitudes des p'tits nouveaux.»

Moktarr se caressa le menton en posant un regard lubrique sur les deux p'tits tétons qui se dessinaient sous ce chemisier. Finalement, il avait pas si mauvais goût, l'cap'taine. Un peu trop menue quand même, mais pas si mauvaise à prendre. Et puis ça changera des Twi'leks : la variété a jamais fait d'mal à personne.

«Ben, alors, qu'est-ce t'attends ?»

Visiblement, la pute comprenait rien à ce qui lui arrivait.

«Tu sais pas ce que ça veut dire, contrôle physique, ma belle ? J'vais t'expliquer...»

Ouais... Ces deux p'tits seins, là... Y avait l'matos pour faire souffrir un eunuque de priapisme !

«On va pas passer par quatre chemins : fous-toi à poil !»
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«Mam'zelle Red, hein ? Alors c'est toi la pute qu'on a payé le prix de trois porte-flingue ?»

Euh… C’est ça que le capitaine s’est choisi comme second ? Ca a pas l’air d’être trop son style pourtant… Enfin j’veux dire, voilà une masse de graisse qui me lorgne de haut en bas, quoi.

Enfin puis après tout, comme je me disais tout à l’heure, peut-être que je me suis trompée sur son compte. C’est vrai qu’il a acheté une prostituée au lieu de s’acheter – visiblement- trois hommes entraînés et tout – ah ouais ? Je savais que j’avais de la valeur, mais à ce point là…


«Et qu'on pourra même pas baiser, en plus ! Parce que l'cap'taine, il a d'autres projets en tête pour toi ! Et quand Môssieur l'cap'taine a des idées géniales, faut pas l'brusquer !»

Blah blah blah… Je le laisse discuter tranquillement avec son droïde, et je regarde autour de moi : c’est spacieux… et c’est que l’entrée ?? Eh beh… J’imagine pas le reste !

Je sais pas pourquoi maintenant, mais d’un seul coup pèse vraiment tout le poids de la solitude. C’est drôle, normalement je ne la sens pas. D’habitude, allez savoir pourquoi, elle se fait plus légère… Là je me sens vraiment perdue. J’ai perdu tous mes repères, tout ça à cause d’un type dont je ne sais pas quoi penser, et qui ne m’attend même pas…

Ah. Justement, ils vont m’emmener dans les quartiers du capitaine, apparemment, après un contrôle technique ou je sais pas quoi. Enfin Bon, autant le suivre, jusque dans son bureau, je suppose, enfin j’ai pas trop fait gaffe : la seule chose qui a vraiment retenu mon attention c’est cette grande pièce pleine d'ordinateurs compliqués, au milieu de laquelle trône … la carte de la galaxie ! Toutes les planètes sont contenues là dedans ! Ca fait quand même quelque chose de se dire ça… ooh, j’espère que j’aurai le droit de la regarder, juste un mini-peu… enfin bon faut pas se leurrer, ça m’étonnerait que je sois là pour ça… Enfin je…je crois. Mais seulement… au milieu des grossièretés de mon hôte d’accueil, il me semble avoir discerné un truc bizarre :


«Et qu'on pourra même pas baiser, en plus ! Parce que l'cap'taine, il a d'autres projets en tête pour toi ! Et quand Môssieur l'cap'taine a des idées géniales, faut pas l'brusquer !»

Si-si-si… il a dit ça mais je sais pas trop ce qu’il faut entendre par là. Oui en gros, je suppose que je serai son butin perso. Ca veut quand même dire qu’il a claqué le fric du vaisseau pour son propre usage. Cette prise de conscience me fronce les sourcils : je ne l’avais pas perçu comme ça… Mais en même temps, tout me porte à rejeter cette attirance pour sa personnalité que j’avais ressentie sur le coup, depuis que j’ai appris son acquisition de ma personne… Au fond la fascination devait surtout venir du fait que justement, j’arrivais pas trop à le cerner du tout, au fond. Dire que j’ai cru un instant que ça le rendait différent des autres hommes… C’est triste. Que je l’aie cru mais surtout, que ça ne soit pas le cas.

Nous entrons dans un atelier sale, désordonné, rempli de trucs complètement inutiles qui trainent partout… genre c’est quoi, là, ça, ce machin tout mou ?


« Accès vérouillé » dit la porte. Ah bon, non mais en plus on me prend pour une terroriste ? Je rêve, j’ai pas choisi de venir ici moi !

«Bien'venue à bord du Séléné, Mam'zelle Red. On va voir si vous êtes en règle...» Me dit le besalisk avec un regard étrange et pénétrant.

«Bon, d'abord, tu m'donnes ton arme.»

J’ai un mouvement de recul instinctif, parce que ce mec ne m’inspire vraiment, mais alors vraiment aucune confiance.

«J'vais pas te tirer d'ssus, t'inquiète. Tirer un coup, pourquoi pas, mais pas te tirer d'ssus !»

D’ac-cord… Bon bah j’vais lui donner hein en même temps y a pas grand-chose d’autre à faire, alors j’essaye de supposer que c’est dans les usages… Puis au pire j’ai toujours mon couteau-laser sur moi.

« Contrôle, hum ! ... physique, maintenant ! C'est comme ça, dans c'vaisseau ! On fait toujours un contrôle physique pour voir les aptitudes des p'tits nouveaux.»

Euh… Pardon ?

«Ben, alors, qu'est-ce t'attends ?»

Ah non mais… il veut quand même pas que…

«Tu sais pas ce que ça veut dire, contrôle physique, ma belle ? J'vais t'expliquer...On va pas passer par quatre chemins : fous-toi à poil !»

Oui donc j’avais bien compris. Sérieusement ? Je roule les yeux. Il ne pense quand même pas que je vais marcher pour son excuse bidon… Parce que bon le « c’est comme ça dans c’vaisseau »… je sais que j’ai pas beaucoup d’expérience dans le domaine, mais il me semble que ça sous entend par soi même que c’est pas comme ça dans les autres. Bah en même temps il nous a carrément enfermés tous les deux dans une pièce, et personne d’autre que ce droïde stupide nous a vus entrer. Puis bon, ce droïde justement m’avait prévenue que je chômerais pas ! Alors si l’Besalisk croit que je suis née de la dernière pluie… D’autant qu’il venait de me dire qu’ « on pourrait même pas me baiser » alors j’ai bien compris son petit jeu. Le sale hypocrite quand même : faire en sorte à ce que ce soit moi qui initie la danse pour pas se faire remonter les bretelles par derrière ! Tous pareils… Bon ben, autant s’y mettre hein.

J’approche de lui ma démarche la plus séduisante, et le regarde droit dans les yeux :


« Toi d’abord, beau mâle… »
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«Hum-hum... T'es une grosse cochonne, toi, hein ?», qu'il répondit, Moktarr, d'un ton qui se voulait sensuel, en roulant des yeux qui se voulaient doux. «Moi, ça m'va. J'sais pas si t'as l'habitude des gars d'ma race, mais tu vas voir un peu la machinerie que j'te cache là d'ssous, poupée...»

(Une petite parenthèse ethnographique ne serait guère malvenue à ce stade du récit : si le dénommé Moktarr Mac Cload avait eu face à lui une Besalisk, il n'y a pas à douter que la libido de ladite femelle eût été fortement sollicitée. Mais force est de constater que d'une race à une autre, les codes de la sexualité divergent grandement.)

«Hé-hé, tu vas voir ce que j'vais t'mettre, ma p'tite garce...»

Finalement, il était pas si mal, cet achat. Sûr qu'y aurait moyen de profiter d'cette pute dans l'dos du cap'taine une p'tite fois d'temps en temps.

Moktarr s'était déjà foutu torse-nu ; il avait les mains posées sur sa braguette, paré au largage, et s'apprêtait à déployer son engin d'combat. Mais d'un coup, une voix surgie de nulle part vint casser net son élan.


«Officier artilleur Mac Cload, vous n'êtes pas habilité à avoir des relations de nature sexuelle avec le personnel du Séléné. De telles pratiques sont prohibées par le code moral en vigueur à bord.»

C'était Artémis, l'I.A. du vaisseau, qui se permettait de jouer les trouble-coïte. Saloperie de machine ! Dire que c'est Moktarr qui l'avait programmée et que, maintenant, il s'fesait engueuler par elle ! Si c'est pas malheureux...

En tout cas, il y avait un truc qui tournait pas rond dans cette affaire. Et ça lui tripatouillait les neurones, à Moktarr...


«Tu m'prends pour un con, ou quoi ? J'le sais bien, qu'on peut pas baiser avec les gens du vaisseau. D't'façons, y a que des gars, à bord : moi, c'est pas trop mon truc, les trous du cul. Mais elle, c'est la pute du cap'taine : alors j'vois pas pourquoi...»

«La fonction "pute du cap'taine" n'est pas inscrite dans mes fichiers, officier artilleur Mac Cload. D'après mes données, cette femme se prénomme Spicy Red. Elle occupe le poste d'officier de liaison depuis exactement 2 heures 3 minutes et 28 secondes.»

«Officier de liai... Oh putain, le con ! Mais... On m'avait pas prév'nu...»

Les mains toujours sur sa braguette, Moktarr lança un regard gêné à la fille. Visiblement, elle avait pas l'air très au courant non plus...

«Le capitaine Ventarë comptait vous en informer hier soir, officier artilleur Mac Cload. Mais en quittant précipitamment sa cabine en l'insultant, vous ne lui avez pas laissé le temps de terminer ce qu'il avait à vous dire.»

Moktarr se gratta l'menton, les joues un peu rouges de honte.

«Euh... Et donc, Spicy Red sera pas du tout pute à bord, alors...»

«Je n'ai aucune donnée concernant cette fonction. Elle est officier de liaison.»

Ou-lou-lou ! La connerie du siècle ! Si l'cap'taine apprenait ça, il s'rait pas très-très content...

«Bon, ben... Merci d'l'info...»

«J'ai été programmée pour vous livrer toutes les données que vous souhaitez et que je suis habilitée à rendre publiques, officier artilleur Mac Cload. Désirez-vous savoir autre chose ?»

«Non, c'est bon... Enfin... Si : un p'tit truc. Dis, tu diras rien au cap'taine de c'qu'il s'est passé ici, hein ? Si te plaît... T'es une gentille I.A., hein ?»

«Pour infraction à la règle 45-B du code moral du Séléné, je dois en avertir le capitaine Ventarë.»

«Et merde ! Il va m'trucider sur place. Enfin, euh, on a même pas commencé les préliminaires, hein ! J'sais bien que t'es une machine et que t'y connais pas grand chose à ces p'tits plaisirs-là, mais quand même ! Faut pas abuser non plus.»

«Dans ce cas, je notifierai au capitaine Ventarë que vous avez entamé le processus coïtal mais que celui-ci a été interrompu.»

Moktarr soupira. Y a des jours, comme ça, où rien ne marche...

«Le processus coïtal...», qu'il répéta machinalement en se tournant vers la fille. «Cette foutue I.A. est capable de te pondre des trucs du tac au tac que j'pourrais pas sortir même en y réfléchissant des heures. Et le pire, c'est que c'est moi qui l'a programmée. Dépassé par ses propres machines... Si c'est pas malheureux...»

Tout en parlant, il se rendit compte qu'il était toujours torse-nu. Oups-la... Bon, on arrête les conneries, maintenant !

«Bon, ben, euh... J'vais p'têt me rhabiller, hein...», qu'il fit, un peu gêné. «Surtout que z'êtes pas une pute, mais notre nouveau officier d'liaison. Puisque c'est l'I.A. qui l'a dit...»

Il ragrafa sa ceinture en sifflotant, l'air de rien, comme si rien s'était passé, et remit sa veste kaki en lançant un p'tit sourire pas très déterminé à la fille.

Il avait fait une putain d'gaffe, quand même... Ah ça, la putain de grosse gaffe du siècle ! En même temps, c'était pas d'sa faute, non plus ! On lui avait rien dit, à Moktarr. Et l'autre, Spicy Red, elle semblait pas être beaucoup plus au courant, vu la gueule de con qu'elle tirait. D'un côté, ça pouvait p'têt être l'occasion de rattraper cette énorme bévue : ils avaient au moins ça en commun, eux deux, de tirer une gueule de con. Le genre de gueule qu'on tire quand on s'retrouve dans une situation où on comprend plus rien à ce qu'on nous raconte.

Moktarr décida de faire un grand sourire à la fille. Fallait bien rattraper l'coup. Ou du moins, essayer.


«Bon... On va faire comme si rien d'tout ça s'était passé, ok ?»

Allez, poulette, souris au gentil Besalisk. Il va pas t'manger...

«Donc, moi, c'est Moktarr Mac Cload, l'officier artilleur d'ce vaisseau. Et l'bras droit de ce foutu cap'taine, accessoirement.»

Il lui tendit l'une de ses mains droites en tentant de la jouer amical.

«...Pour vous servir, mam'zelle.»
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Officier de quooi ? Alors ça je m’y attendais pas… Une esclave peut être officier ? Va falloir lui réexpliquer notre statut à ce capitaine, non ? Et puis je sais même pas ce que c’est moi un officier de liaison… J’ai pas de formation !! Enfin si mais bon je suis pas sûre qu’elle me soit très utile dans ce domaine là, quoi !

Je regarde la main tendue du Besalisk et son gros sourire débile. Nan… Il a pas l’air plus au courant que moi. Hum, bon, autant dissiper le malaise – enfin au moins rester civil.


« Euh… enchantée » je dis en attrappant la main. « Moi c’est euh… Spicy Red. Euh… »

Euuuh non. Hors de question que je me ridiculise d’avantage en demandant ce que c’est qu’un officier de liaison. Bon bah en attendant… On est un peu en train de rester comme deux ronds de flan là !

« On pourrait p’têt ouvrir la porte là, non ? Histoire de paraître un peu moins suspects… Enfin je veux dire si… si tout est en ordre, hum. »

Je sais pas ce que c’est qu’une Yihâ (c’est comme ça qu’il a appelé la voix artificielle sortie de nullepart, non ? ) mais j’ai l’impression qu’y faut faire gaffe à ce qu’on dit avec ces machins là…

« Ah euh oui, oui ! le contrôle technique est euh… en ordre » me dit il en me tendant mon flingue maladroitement « et euh… Pour le contrôle physique, on va dire que ça va comme ça, en gros quoi, parce que bon les détails j’ai pas trop vu… Enfin héhé ! on va s’en passer je crois. »

Il dit ça en détournant la tête et en louchant terriblement - ça lui fait des yeux tellement exorbitants pendant qu’il essaye de les garder tournés vers moi que ça me donnerait trop envie de rire si on avait pas tous les deux en commun un air complètement stupéfait (en plus sur lui ça fait une association assez exquise…) - mais bon, on va pas lui en tenir rigueur…

« Accès dévérouillé ». La porte s’ouvre sur le couloir qu’on vient d’emprunter.

« Bon bah… on va procéder à une petite visite des lieux maintenant ! Si Mam’zelle Red veut bien m’suivre… »

Mam’zelle Red, carrément ! C’est comme ça que m’avait appelée le droïde déjà. J’ai la classe, Mademoiselle, quoi ! Bon je vais en profiter avant qu’ils reprennent tous conscience de ce que je suis et qu’on recommence à m’appeler esclave… Enfin déjà je vais tester mon autorité, pour voir un coup comment c’est classé un officier de liaison…

« Euh… J’ai un peu soif. »

Le mec se retourne avec ses gros yeux et la bouche entr’ouverte. Bon ok il a pas compris … Je suis pas non plus une princesse.

« Fin j’veux dire euh… Auriez vous l’amabilité de m’octroyer de quoi irriguer mon gosier asséché ? »

Il bouge pas, si ce n’est que ses yeux s’arrondissent encore un peu… Bon ok, changeons de registre.

« Euh… à boire ? »

Alors là, il me regarde, mais alors, comme si j’étais tombée d’un OVNI.

« Ah ! Tu veux une bibine, quoi ? Un verre de que’qu’chose ? »

« Euh… un verre d’eau merci, ça ira. » Je me sens rougir encore plus… Ah génial, comme ça non seulement j’ai les talents de sociabilité d’une tomate mais en plus j’y ressemble.

Il me laisse deux minutes et revient avec un verre un peu trouble et les yeux tout aussi troublés. Il a l’air un peu béta comme ça mais je crois pas que j’aie l’air beaucoup mieux…

Silence un peu gêné…


« Bon, hum, si Mam’zelle veut bien me suivre… » il répète en reprenant son sourire forcé.

Je le suis d’un pas qui se veut nonchalant, mais j’arrive pas retenir mon regard complètement émerveillé. Un vaisseau, oui, j’en avais déjà vu plein dans le ciel, mais d’aussi près ! … Fin si , une fois, y a sept ans, mais ça n’avait rien à voir, c’était juste un genre de cargo usé et beaucoup plus petit ! Ici… C’est carrément plus neuf et surtout, immense !


« C’est grand dites moi, chez vous. » Je dis, en essayant de prendre un air assuré et puis de faire un peu la conversation…histoire de reprendre sur des bases un peu plus normales. Si je perds toute ma crédibilité avant même de savoir ce que c’est qu’un officier de liaison…

« Bah oui , qu’est-c’tu croyais ? Le Séléné, c’est le top du top ! C’est pas du cargo de tapette ! »

« Ah oui. Vous … Vous voulez me faire visiter alors ? Vous pouvez m’expliquer comment il marche comme ça ? Parce que ça, moi j’ai jamais vu ça, hein, c’est du chef d’œuvre, et je m’y connais ! »

Bon ok… le « je m’y connais » devait être un peu de trop, vu le gros rire qui le fait chanceler dangereusement pendant qu’il essaye de le retenir sans trop de succès.

« Humpf-humpf-humpf ! Ou-ouais ouais, suivez moi c’est par là ! Humpf ! Dé-désolée, ah lalala, foutue poussière dans l’oeuil ! ha-ha… humpffffff…pffff… »

Bon… Si au moins ça le fait rire… Enfin je suis pas sûre que ça aide pour la crédibilité mais bon.
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Anonymous
«Je m'y connais.», qu'elle ose sortir... J'vous jure ! «Je m'y connais.» Non mais ! Fallait pas avoir été ingénieur technique dans une usine d'la République pour s'rendre compte que cette fille s'y connaissait pas plus dans les vaisseaux que Moktarr dans l'point de croix. Et le Besalisk, il était fourré dans la mécanique depuis qu'il était gamin, alors on la lui faisait pas, hein !

Mais bon, valait mieux pas lui montrer que ça le faisait marrer, ce p'tit mensonge. Pure question de politesse : il avait pas l'air comme ça, mais Moktarr, l'était galant-homme, pour tout vous dire.

«Bon ! Alors, ma belle ? Z'êtes prête pour une p'tite promenade dans le plus beau vaisseau d'la galaxie ?»

L'autre répondit oui, toute motivée. Visiblement, le Séléné lui avait mis l'feu au cul. Et violemment ! Fallait dire aussi que ce vaisseau, il était plutôt bandant.

«Bon, donc, là, on est dans la cabine de pilotage. C'est l'un des nombreux coins du vaisseau où l'I.A. peut s'matérialiser en hologramme. Ça rend la conversation plus... vivante, si vous voyez c'que j'veux dire.»

Une espèce de grosse boule virtuelle se mit à planer dans les airs.

«Je suis Artémis, l'Intelligence Artificielle du Séléné. Si vous avez des questions auxquelles je suis habilitée à vous répondre, vous pouvez à tout moment vous adresser à moi.»

«Ah, euh, ok. C'est sympa.»

«Tout le plaisir est pour moi, officier de liaison Red.»

Moktarr regarda la grosse boule holographique en se grattant la crête.

«Pourquoi t'as encore cette allure-là, toi ?»

«C'est le Capitaine Ventarë qui m'a demandée de vous apparaître sous forme de sphère virtuelle.»

Le Besalisk soupira :

«Franchement, il est pas drôle, le cap'taine...»

Il se tourna vers Spicy Red et lui adressa un p'tit regard complice.

«Non, parce qu'en fait, Artémis peut prendre d'autres formes. J'ai même réussi à pirater l'système pour lui en donner des plus marrantes, même si elle le veut pas. Tiens, j'vais t'montrer.»

Moktarr sortit un tournevis d'sa sacoche, dévissa une plaque du plateau de commande et trifouilla à l'intérieur pendant quelques minutes. Il en resortit un peu noir de graisse.

«Tu vas voir ça...»

D'un coup, la boule se brouilla un peu, et laissa place à l'hologramme d'une danseuse Twi'lek en p'tite, mais alors toute-toute p'tite tenue. Elle s'allongea dans les airs en prenant une pause sexy.

«Salut, poupée. Moi, c'est Artémis, la Pute Artificielle du vaisseau. Ça te dirait, une p'tite séance caresses ?»

«Avoue qu'elle est carrément plus fun comme ça, notre I.A., non ?»

«Si on veut, oui...»

«Mais l'cap'taine, il aime pas. Il trouve que ça fait pas assez sérieux. Franchement, il est pas drôle quand il veut. Du coup, on met cette foutue boule à la place des mes trouvailles. J'te dis pas l'gâchis : des heures de travail pour parvenir à numériser l'image d'une Twi'lek ! J'ai dû tout faire dans l'moindre détail ! Bon, j'avoue que c'était parfois assez plaisant, mais quand même... Le pire, c'est que cette saloperie d'I.A. peut très bien changer d'allure toute seule, si elle veut, mais le cap'taine lui a d'mandé d'rester comme ça.»

Moktarr lança un regard lubrique sur son œuvre.

«Allez ! On va r'mettre tout ça en place ! Sinon, j'vais m'faire engueuler, moi...»

Il se mit à quatre pattes et r'tourna faire son p'tit bricolage sous le plateau de bord. De là où elle était, Spicy Red avait une jolie vue sur la raie d'son gros cul.

L'image de la Twi'lek cochonne disparut pour de nouveau faire place à la boule de tout-à-l'heure.

«Voilà ! Ça, c'est fait ! Bon, dites rien à Ventarë, hein. Le cap'taine râle dès que j'fais ça, parce qu'il dit que ça trouble l'évolution normale de l'I.A. Moi, j'lui dis que non, parce que j'ai fait en sorte que son changement d'forme soit pas conservée dans sa mémoire. Eh ! J'pense à tout, moi... Mais bon, l'cap'taine gueule quand même, parce que ça pourrait lui faire des troubles, ou je n'sais quoi... Enfin bon...»

Moktarr laissa partir un gros, gros soupir de sa bouche. Y avait pas dans la galaxie un gars foutu d'comprendre le génie artistique de ses idées : même l'cap'taine, qui pourtant lisait des pièces de théâtre et jouait parfois les romantiques, passait son temps à lui rabaisser l'caquet. Si c'est pas malheureux...

«Bon ! Maintenant, j'vais vous montrer mon atelier dans l'détail. Vous l'avez d'jà vu du coup, mais là, j'vais vous donner les explications.»

Moktarr emmena la fille dans sa p'tite pièce chérie où il passait les trois quarts de son temps.

«Ici, c'est mon endroit à moi. C'est là que j'répare le matos abîmé et que j'trafiquote les armes de nos gaillards pour les rendre plus puissantes. Enfin... J'me livre aussi à quelques p'tites inventions faites maison, hein ! Genre, là, sur la table, vous pouvez voir l'projet d'ma vie...»

La Zeltronne y lança un regard curieux.

«Ou plutôt : le deuxième projet d'ma vie ! Parce que l'premier, c'est ce putain d'vaisseau !»

La fille parut étonnée.

«Oui, Mam'zelle ! C'est moi qui a créé tout ça ! J'suis l'papa du Séléné ! Le design, les plans, l'armement... C'est moi qui a tout fait ! Enfin... Y avait des tonnes de droïdes pour m'aider, hein. Et l'I.A., elle sort tout droit d'une usine d'la République. Mais pour le reste, c'est moi l'créateur !»

Moktarr marqua une p'tite pause histoire de s'la péter un peu.

«Enfin bref ! J'disais : sur cette table, z'avez la meilleure arme que j'ai jamais conçue ! Un lance roquettes tête chercheuse à lunette de visée et à recharge automatique, qui s'rait capable de donner l'heure, le climat, la météo, et qui pourrait vous verser un p'tit verre de bière si vous avez soif entre deux tirs. Énorme, non ?»

La fille acquiesca.

«Mais bon, pour l'instant, c'est pas encore très-très au point, c't'affaire. Ce foutu lance roquette arrête pas d'me faire plein d'problèmes !»

«Ah bon ?»

«Ouais ! Bon, dans l'ensemble, ça fait ses preuves. Les fusées à tête chercheuse se dirigent vers leur cible aussi rapidement que mon missile à moi vers l'vagin d'une Twi'lek ! De ce côté-là, pas d'problème ! Pareil pour les lunettes de visée automatique : avec ça, j'pourrais mater le cul d'une fille à trente kilomètres de distance.»

«Qu'est-ce qui ne marche pas, alors ?»

«Ben... Ça peut paraître con à dire, mais c'est l'distributeur de bière... Il vient foutre la merde dans mes branchements, et du coup, tout dijoncte tout l'temps. Les gars du vaisseau m'ont déjà d'mandé pourquoi j'me contentais pas d'un simple lance-missile : ils disent que la bière, c'est secondaire. Mais justement ! Ils ont rien compris à rien ! C'est primordial, la bière ! Primordial, j'vous dis ! Sur le terrain, moi, eh ben, au bout de cinq minutes de boucherie, mon gosier s'met à réclamer un peu d'bibine. Pareil quand l'Séléné s'attaque à un autre vaisseau : moi, j'suis à bord des tourelles, ben, j'peux vous dire, y fait sacrément chaud, là d'dans. Alors pensez bien que ce système est ré-vo-lu-tion-naire ! Z'êtes un artilleur en plein combat ? Z'avez soif ? Avec le système Mac Cload, plus d'problème !»

Pendant que l'Besalisk s'emballait en déballant toutes ses histoires de lance-roquette et de bière, une p'tite bestiole sautilla d'étagère en étagère pour atterrir sur l'épaule de son maître. Moktarr tourna la tête et r'cula d'un coup en gueulant :

«Aaah ! ... Wouh, tu m'as fait peur, espèce de con ! Faut pas faire des frayeurs comme ça à tonton...»

La Zeltronne dévisagea l'animal en se d'mandant ce que c'était que ça, vue la tête qu'elle tirait.

«Ah oui... J'vous ai pas présenté... Eh ben, lui, c'est Noga. C'est mon p'tit gizka. Les gizkas, vous savez ? C'est des mini-bestioles, des reptiles à deux pattes, comme on dit. Ça court un peu partout dans la galaxie, ces machins-là. En fait, j'l'ai trouvé par hasard en sortant d'une cantina : la pauv' bête allait s'faire bouffer par une plus grosse, une espèce de chien tout bizarre et assez moche de je-ne-sais-quelle race. Moi, j'ai eu pitié du plus p'tit, j'suis pas un sans-cœur, non plus : j'ai dégainé mon bon vieux pistolet arkanien et j'ai massacré la plus grosse bestiole. Du coup, l'autre, elle est allée s'réfugier dans mes pattes pour m'faire un genre de calin. Alors, j'ai pas pu faire autrement : j'l'ai embarquée à bord. Au départ, j'voulais l'appeler Valiente, histoire de...»

Oups ! Là, Moktarr avait failli aller un peu trop loin, pour le coup... Parce que Valiente, c'était l'vrai nom du cap'taine, mais ça, personne devait l'savoir. Valiente Da Onore : un vrai nom de tafiole ! Mais, comme d'habitude quand l'Besalisk dénichait d'bonnes idées, l'cap'taine avait râlé en disant que c'était n'importe quoi de donner ce nom-là à cette bestiole, que son identité allait être grillée à cause de ce genre d'conneries, et gna-gna-gna, et gna-gna-gna.

«Bon, et finalement, j'ai opté pour Noga. En hommage au boga noga, ma p'tite bière chérie. Et puis ça sonne bien, Noga, vous trouvez pas ?»

Moktarr lui caressa l'menton :

«Allez, Noga, dis bonjour à Mam'zelle Red !»

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Je regarde dans ses yeux globuleux la bestiole que l’officier me tend en plein dans la figure. Je regarde son propriétaire. Je re-regarde la bé-bête… Franchement, ce regard… y a quelque chose.

C’était donc ça, ce « grand machin tout mou »… En tout cas il est vraiment, mais complètement tapé ce cher monsieur. Je suis effarée. Non mais regardez-moi ce regard niais au possible, qui surplombe une bouche démesurément étirée … Non mais je rêve, en plus il est complètement gaga !


« OOh ça c’est mon Noga à moi ! Allez, dis bonjour à la Mam’zelle ! »

Euh… c’est… comment dire … mignon. Allez, Täh’den, souris au gentil Monsieur ! Et dire que c’est lui qui a conçu ce bijou technologique dans lequel on se balade depuis tout à l’heure, et qui est le fameux inventeur de… euh… l’arme à bière…

« Euh… Salut, Noga ! »

« Regardez, z’avez vu comme il adore les papouilles ? oh mais oui, ho-ho-ho ! Allez y, essayez ! »

« Euh, merci, sans façon ! »

Genre je vais toucher ce lézard à deux pattes ?

« Mais si, allez y, faut pas vous gêner, il adore ça ! Comme son papa, hein oui ? »

Pitiééé… Bon Allez, courage. Je vais pas le vexer. Et surtout, je vais pas passer pour une douillette, non merci ! Allez c’est ça, continue de sourire, bien ! Avance la main maintenant… C’est ça… OUeuh ! C’est tout froid ! Allez, retiens tes grimaces…

« Eh, mais j’crois bien qu’y vous a adopté ! »

Hiiiiiiii le voilà qui grimpe le long de mon bras, et… AAAARrrf se frotte sur ma joue !!!! Non, non, non, hors de question !

« Allez…Noga ! Retourne voir … euh … ton papa ! »

Ouf, ça marche. Beuuh…

Je le regarde, déssemparée, chatouiller son vers à pattes. C’est pathétique… un grand machin pareil, qui peut avoir l’air aussi débile ! Enfin. C’est peut-être un sentimental au fond…. Haha, la bonne blague ! Et dire que j’étais impressionnée par son Séléné… Bon ok, je suis complètement fascinée, c’est vrai. Le mec, il a quand même géré …

Bon…je sais pas trop comment relancer la conversation moi…


« Bon sinon, j’peux vous montrer d’autres trucs aussi ! par exemple… »

Ca y est, me voilà partie pour une longue conférence sur ce qui se passe dans cet atelier… Waouh, super. Vraiment. Ça me passionne, youpie.

Avec quelques hochements de tête de temps en temps, je me remets à rêvasser. Quelle vie peut bien m’attendre ici ?... Je vois pas bien en fait. Je regarde mon hôte. C’est pas un méchant, non… Juste un peu lourd et bourrin… Pirate de l’espace quoi. Le genre de personne que j’ai vraiment l’habitude de côtoyer, pour le coup. Sauf que d’habitude c’est pas trop en tant que collègue… Je vais vraiment devoir passer mon temps à avoir ce genre de conversation, sans aucun intérêt ? Non je suppose qu’il doit aussi y avoir un peu d’action, dans l’espace… Mais quoi, des combats ? Qu’est-ce que vous voulez que j’aille faire dans un combat, moi ?

Pendant qu’il s’affaire dans son fourbi à la recherche de je ne sais quel truc inachevé, je me faufile dans l’accès resté ouvert, dans la grande pièce avec les étoiles au milieu… C’est fascinant… Je m’approche, me penche, et me perds dans la contemplation de l’espace artificiel… dire que je vais m’y balader pour de vrai ! Rien à voir avec tout ce que j’ai pu voir à Nar Shadaa ...


« Eh ! Z’êtes partie où, là ? J’étais en plein en train de vous expliquer moi ! »

Oups ! … oui bon, c’était pas très poli de partir comme ça… en plus il a pas l’air très content du coup…

« Euh, oui, pardonnez-moi, j’avais la tête ailleurs. Sinon, bravo, hein, pour le Séléné, tout ça… enfin surtout le Séléné. Parce que voilà, c’est quand même un beau vaisseau quoi. »

Bon ça a l’air de lui faire plaisir. Ça va, il se radoucit un peu.

« Bon et sinon, vous, ‘faites quoi dans la vie ? »

Euh… C’est quoi cette question ? Je le croyais plutôt au fait…

« Bah… »

« Quoi, « bah » ? ‘faites bien quelque chose non ? z’avez bien des p’tits passe-temps, après le boulot ? »

Ah, ça ! Comment dire… C’est pas comme si j’avais beaucoup de temps pour moi, après le boulot, comme y dit… Je crois pas qu’il soit très au fait de notre condition… Faut dire qu’il nous connait pas de l’intérieur. Enfin, pas… bref. Il est de l’autre côté du miroir, si j’puis dire.

« Bah … c’est vrai que j’aime bien, euh… Observer par la fenêtre, les gens et tout… Ah, sinon j’aime bien la musique. »

« Sérieux ? Ah mais moi aussi j’adore ça , la musique ! »

Ah, tiens. Ça nous fera au moins un point commun…

« Quel genre de musique ? » prononcèrent sa grande bouche toute étirée et ses yeux roulants.

Quel genre ? …

« Bah, le genre qu’on entend quand on écoute bien… tous les genres quoi ! J’adore le mélange de tous les sons qui monte le soir vers ma fenêtre- les tintements de verres, les bruits de conversation et de speeders, parfois de pluie, les échos des bars et les bourrés qui traînent leurs voix dans les rues, tout ça… - Je passerais des heures à l’écouter. Ou la musique qui donne envie de danser. Ou celle des bars, même, qui gueule à fond : c’est celle qui rythme la vie des nuits de tout Nar’Shadaa… C’est trop cool non, de se dire ça ? »

Oups, ça y est, je me suis encore emballée…

« Hum. Enfin j’veux dire… voilà quoi. »
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Moktarr hocha la tête en se grattant la crête.

«Ouais, j'peux bien comprendre ça...»

Il fit un grand sourire à la fille et se lança lui aussi dans l'espèce d'énorme délire où elle s'était embarquée.

«... Et dans les cantinas, quand y a la fumée bleutée qui vient vous faire des guili sous les narines, que toutes les odeurs d'alcools se mélangent et que ça fait un putain d'cocktail qui plane dans les airs, tout ça avec des airs de bars joués par des groupes de Biths... Ça, c'est l'genre d'ambiance qui m'plaît bien ! Faut respirer ça à pleins poumons. Si tu l'fais pas au moins une fois dans ta vie, alors c'est que t'as rien compris.»

Les yeux de Moktarr se mettent à partir dans l'vague.

«Et c'est souvent à c'moment-là qu'on rencontre une p'tite nana bien foutue, genre une serveuse, ou une pute en balade. Alors on lui p'lote son p'tit cul, elle se met à rigoler, la soirée n'fait que commencer...»

Il laissa s'échapper un énoooorme soupire.

«Ça, c'est la vraie vie...»

Le Besalisk lança un r'gard un peu perdu sur les joues rouges de la Zeltronne.

«D'un côté, pour vous, c'est cool, que vous avez été libérée. Z'allez pouvoir commencer à r'garder l'monde autrement que par vot' fenêtre. Et ça en vaut l'coup, ça, j'peux vous l'dire. Y en a, des choses à voir, dans cette foutue galaxie ! Des gens, des endroits que même complètement bourré, on s'rait pas capable d'imaginer ! Tout ça, c'est des p'tites merveilles. Faut pas les louper. Sinon, c'est que t'as raté quelque chose...»

La fille tira une de ses gueules ! Elle avait l'air sur le cul... Qu'est-ce que Moktarr avait bien pu dire de mal ?

Bon, du coup, il la ferma, en s'disant qu'il avait fait une bourde. Et pendant quelques minutes, ils restèrent bloqués, les mains sur les barreaux qui les séparaient d'la carte d'la galaxie, sans bouger d'un pouce : on aurait dit qu'on leur avait enfoncé dans l'cul des pieux enduits d'colle forte !

Seuls les deux yeux du Besalisk se permirent de tourner un tout petit-petit-petit peu vers la fille. Elle était encore à r'garder les mini-boules virtuelles qui s'amusaient à tourniquoter dans cette espèce d'énorme manège à donner la nausée.


«Z'avez l'air de bien l'aimer, c'te carte, hein ? Elles vous excitent vraiment, toutes ces étoiles, j'crois. Z'êtes une rêveuse, vous... J'commence à comprendre pourquoi l'cap'taine vous a pris avec lui. Lui aussi, c'est un rêveur, vous verrez.»

Moktarr prit la fille par la taille et commença à lui expliquer la carte :

«R'gardez. Là, c'est Nar Shaddaa. Ça paraît tout p'tit, hein ? Nous, là-d'dans, on est plus encore p'tit que d'la fiente de puceron. Et c'est là qu'on va : sur Tatooine. Un rocher tout rond avec du sable, des banthas et des gars bizarres qui veulent vous arnaquer. Un coin sympa, Tatooine : les gens d'là-bas savent ce que c'est que la vie ; ils passent leur temps à trinquer, à faire des bastons et à baiser. Moi, j'adore ! Vous pourrez visiter, si vous voulez : ça vous f'ra découvrir des choses. Enfin, faudra faire gaffe, quand même : une Zeltronne toute seule sur Mos Eisley, j'donne pas plus d'quinze secondes à sa liberté et d'trente à son pucelage. Bon, pour vot' pucelage, c'est une question d'jà réglée, mais par contre, ce s'rait con de perdre vot' liberté ! Maintenant qu'on a dépensé toutes ces thunes parce que vot' cul a satisfait l'cap'taine, plus question d'vous perdre, hein !»

Il lui donna une p'tite tape dans l'dos pour s'la jouer amical. Pas trop forte, non plus, la tape. Ce s'rait franchement débile de l'envoyer r'joindre les étoiles !

«Sinon, vous aimerez aller sur laquelle, dans tout ça ?»
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Ben ça alors… moi qui étais toute gênée, lui il s’est carrément jeté dans mon délire !

Sur le coup, je croyais que c’était parce qu’il essayait une nouvelle technique d’approche – la main sur la taille, et tout – mais en fait, après j’ai vu qu’il y pensait même plus… Que c’était vraiment juste amical, ou un peu comme un père qui raconterait une histoire à sa p’tite fille.

Puis après il m’a monté Nar Shadaa… C’est vraiment tout minuscule en fait ! Je me rendais pas compte que le monde était aussi grand …


« Sur quelle planète ? Mais j’en sais encore rien moi, des planètes… J’en ai jamais vu d’autres que Nar Shadaa – et encore, c’est qu’une lune ! Et puis finalement, d’après votre description, moi j’ai bien l’impression que toutes les planètes se ressemblent… »

« Bah, pourquoi ? »

« Les cantinas, les putes, l’alcool et les fumées… si vous vous disiez que vous me compreniez, tout à l’heure, c’est bien parce que c’est la même musique qui se joue partout dans le monde ! Finalement, je serai pas trop dépaysée. A part les paysages…»

C’est vrai quoi… Je vois pas l’intérêt de se donner tout ce mal pour voir la même chose partout… Alors qu’on peut tout avoir à portée de main, quand on a une carte comme celle-ci !

« Moi ça me suffit de regarder ces étoiles- là ! » Je lui dis, en reperdant mes yeux dans la représentation virtuelle de notre monde.

Mais je sens ses yeux prendre, en me regardant, un air incrédule. Ben quoi ? Qu’est-ce que j’ai dit ? Je voulais pas le blesser, moi ! Bon … c’est vrai que je viens plus ou moins de lui faire remarquer que ce qu’il passait sa vie à faire ne servait pas à grand-chose…

« Vous préféreriez pas vous installer quelque part de stable ? Je sais pas, moi, vous avez bien d’la famille non ? Fin j’dis ça, moi-même j’en ai pas… »

Au fond, peut-être que ça, ça justifierai le fait de voyager. De partir : n’avoir aucune attache. Du coup, se sentir un peu de partout à la fois. C’est peut-être bien plus exaltant que de couler des jours paisibles, toute sa vie, au même endroit… j’sais pas. Puis quand on n’a rien à perdre, ou quand on ne représenterait une perte pour personne, pourquoi prendre des précautions ?

C’est là que ça me frappe, tiens. Je m’étais même pas posée la question ! Mais je me demande bien où c’est, finalement, par rapport à ici, Zeltros. S’ça s’trouve, j’ai déjà plus voyagé que je pensais.


« Désolée, en fait je me doute bien qu’une vie comme ça, ça doit avoir quelque chose en plus… Mais quoi ?... »

On reste tous les deux un peu pensifs, du coup, les yeux un peu dans le vague des p’tites phosphorescences de la carte, les bras un peu ballants.

Soudain, je sens monter en moi comme un sursaut un peu bizarre… En fait, un peu le même que j’avais ressenti ce soir de ma première rencontre avec Celui-qui-porte-le-rouge… Etrange. Cette fois, c’est comme un sursaut mais au ralenti. Comme si quelque chose de très inattendu arrivait, était imminent, de plus en plus imminent.


« Vous … vous avez senti, ça ? » Je sors, malgré moi, sous le coup du choc.

« De quoi ? » fait sa voix avec un accent un peu lointain.

« Bah… un peu comme les p'tites vagues concentriques autour d'une pierre qu'on jette dans l'eau, mais au ralenti ! » Je réponds tout haut, comme s'il y avait la moindre chance qu'il me prenne pas pour une débile avec des métaphores aussi nulles et incompréhensibles.

Je sais pas trop comment décrire ça... Oui, en fait, c'est comme si j'avais hâte de...de je sais pas quoi, hâte de vivre ou un truc comme ça.

De toute façon il n’a pas l’air de m’avoir entendue, ses yeux sont restés fixés sur l’un des point de la carte. Il a beau virevolter, il n’échappera pas à son regard.


« Et…et alors cette planète là », j’hésite, « c’est laquelle ? »

Après tout… ça ne me regarde pas.
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" Ondéron "


Quelques heures à peine s'étaient écoulées depuis notre dernière rencontre et pourtant déjà cette dernière ne semblait plus n'avoir été qu'un rêve dont les derniers lambeaux vaporeux s'assemblaient en images fugaces dans mon esprit. Me tenant un peu en retrait des deux membres de mon équipage, je m'avançai d'un pas et entrai de nouveau dans le nuage doux de la fragrance de la Belle, ravivant le rêve. Cependant, la douce volupté brumeuse se teinta soudain d'aigreur tandis que la forte odeur de mâle que dégageait l'Officier Mac Cload venait heurter mes sens.


" Officier-Artilleur, je ne me souviens pas avoir écrit dans le règlement de notre appareil que tenir la taille d'un officier supérieur était une conduite adéquate - d'autant plus quand cette dernière est dors et déjà en service. "


La réaction du Besalisk fut immédiate. Descendant les deux marches de la plate-forme d'observation, il me salua, se tenant au garde à vous, et s'excusa de sa voix ferme de soldat.


" Rompez, Officier-Artilleur, et allez plutôt profiter de votre dernière heure de permission pour vous reposer. J'aurais bientôt besoin de vous frais et opérationnel, nous partons bientôt pour Tatooïne. "


L'Officier-Artilleur Mac Cload se retira sous les yeux de la Belle qui le regarda disparaître dans le gouffre de l'ascenseur, ignorant qu'il se rendait au pont inférieur afin d'y faire vibrer les murs de ses ronflements désormais légendaires à bord du Séléné. Je profitais de la place laissée vacante pour monter à mon tour sur cette plate-forme qui était le lieu privilégié de mon commandement. Désormais en uniforme et non plus vêtu de mon manteau rouge, je m'appuyai des deux mains sur la rambarde et jetai rapidement un coup d'oeil à cette carte que je connaissais par coeur depuis plusieurs années.


" Ondéron, surtout connue pour abriter actuellement le grand Temple de l'Ordre Jedi. Elle est aussi connue pour être un coeur de ce que l'on appelle la Bordure Intérieure. Son gouvernement, dirigée par la Reine à Iziz, n'a jamais fait appel à nous, préférant régler ses affaires seuls ou avec des indépendants plus reconnus que nous ne le sommes pour l'instant. [color]


La petite planète rose, non loin, c'est la vôtre : Zeltros. Lieu touristique le plus apprécié de toute la galaxie, il est un paradis pour tout ceux qui aiment la simplicité, le plaisir et la mer couleur turquoise. Là, plus au centre à l'Ouest, c'est Coruscant, la ville-monde, Capitale de la République Galactique depuis sa création, bien loin de l'Espace Hutt dans lequel nous nous trouvons actuellement. Enfin, Tatooïne, notre prochaine destination, se trouve ici, dans la Bordure Extérieure, au Sud Ouest de Nar Shadaa. 


Mais soit, d'ici peu, si tel est votre désir, vous connaîtrez l'ensemble de ces systèmes et de leurs particularités sûrement mieux que moi. Mais avant cela, venez, nous avons à discuter. "[/color]


Je tournai le dos à la carte de la galaxie et invitai d'un geste de la main la jeune femme à faire de même et à me suivre. Nous nous dirigeâmes vers la porte de l'ascenseur que j'ouvris avant d'y faire entrer la Belle. L'ascension se fit dans le silence et la douce odeur de la demoiselle désormais pure. Des idées me vinrent alors, fragments d'un instant qui semblait s'insinuer du passé dans le présent, mais que j'écartai soudain, soucieux de respecter et le protocole et la personne.


La porte s'ouvrit seule après que la cabine se soit stabilisée et nous traversâmes en quelques foulées le couloir qui permettait d'atteindre l'entrée de ma cabine. J'effleurai du bout des doigts un nouvelle écran et l'accès à mes appartements nous fut accordé. Les deux grands aquariums baignaient la pièce d'un bleu agréable tandis que mon bureau, impeccablement rangé, était entouré de grandes vitrines de verre contenant les modèles réduits des plus beaux vaisseaux de la galaxie.


Nous entrâmes, descendîmes les deux marches qui menaient à la zone moins formelle de ce que l'on appelait le loft et j'invitai la Belle à s'asseoir sur le divan en angle droit qui, accompagné d'une petite table basse rectangulaire, formait un salon simple et confortable. Je pris place à mon tour, dans le bras du divan perpendiculaire à celui où était installée la jeune femme, et regardai la jeune femme avec un sourire bienveillant.


Un instant mon esprit se laissa aller à la folle pensée qu'elle était remarquablement belle dans la lumière océane de la pièce avant que cette idée ne soit sévèrement réprimée par les deux mots d'ordre qui devaient alors s'imposer : courtoisie et professionnalisme.



" ARTEMIS m'a prévenu pour la tentative mal à propos de l'Officier-Artilleur Mac Cload. Je suis désolé, j'avais pourtant été on ne peut plus clair sur ce point, et je m'assurerai de nouveau bientôt qu'il ait retenu la leçon cette fois-ci. Il ne vous a pas trop ennuyé ? Ce n'est pas un mauvais bougre, il est parfois juste un peu trop... Primaire. Vous désirez boire quelque chose, une collation peut-être ? Je pense qu'il vaut mieux que vous soyez à l'aise et en forme pour l'heure qui va suivre. Elle risque d'être éprouvante pour vous. "
Invité
Anonymous
[HRP :  les textes et paroles écrits en georgia ont été rédigés par Arö Ventarë, ceux en courier new par Täh'den Lento]



La présence du capitaine a quelque chose de soulageant. je vais enfin savoir ce que je fais ici... Et puis ça fait du bien de voir un visage un peu plus connu !

Quel vaisseau luxueux... Je lance un sourire amusé à l'uniforme de celui qui portait encore il y a quelques heures le rouge, en me disant que ça s'accorde vachement bien avec le cadre. C’est sûr qu’il a de la prestance.


"Dans ce cas, je ne refuse pas. Mais j'aimerais bien savoir, maintenant, pourquoi exactement il faut que je sois en forme..."


 
« Votre vie va connaître quelques... bouleversements et je crois  qu'il va vous falloir un moment pour vous y faire. D'abord et avant tout il va falloir vous trouver un nom autre que le surnom ridicule  dont  votre patron  vous a affublé. »
 
Le  capitaine lui sourit, bienveillant, se trouver un nom dont on soit fier était déjà un  nouveau départ en soi.

 

Un nouveau nom?
 
Pendant quelques instants je ne réponds pas. Pas parce que je n'ai pas de réponse - en fait, j'en ai toujours eu une, même si maintenant que j'y pense, c'est un peu bizarre - mais parce que quelque part, c'est un peu comme si le dire tout haut, c'était faire un nouveau pas... officialiser le passage à ma nouvelle vie.
 
Alors je lui réponds en lui tendant la main :

 
"Täh'den Lento. Pour vous servir."

 

« Vous n'aurez plus à servir qui que ce soit en ce sens, Mademoiselle Lento. La  seconde chose qu'il me fallait vous annoncer était... Qu'à compter de ce jour et à jamais vous êtes libre. Vous n'êtes plus et ne serez plus l'esclave de quiconque. »
 
Glissant une main à l'intérieur de son uniforme, le Capitaine en sortit le  titre de propriété au nom de la jeune femme et lui tendit. Il était désormais sien, tout  comme sa vie.


 
Voilà qu'il me tend un papier qui porte mon identité au lieu de prendre ma main tendue.
 
J'avais bien commencé à deviner que j'allais avoir plus d'indépendance ici... mais de la à être complètement libre...



"Je ne peux pas accepter ce papier"Je lui réponds, en essayant de cacher ma panique.

"Si je le prends, je ne suis plus rien. Je n'ai plus aucun statut. Que voulez-vous que je devienne alors ?"

Je fais tous les efforts possibles pour essayer de lui cacher ma déception en ajoutant :

"Je préfèrerais encore rester à bord de ce vaisseau."


 
 
" Ce que vous allez devenir ? Rien d'autres que ce que vous désirez. Pour la première fois de votre vie vous allez pouvoir suivre la route que vous désirez, celle qui vous amènera ailleurs que dans un lit miteux avec des types pas toujours bien odorant et toujours envieux de vous pour la chair que vous êtes. Je vous donne l'occasion d'être l'esprit brillant que j'ai entraperçus derrière ce corps. Vous êtes plus qu'une Très Belle de Nuit, j'ai confiance en vous. "

Le capitaine laissa quelques secondes de silence avant de reprendre. Il s'était rapproché proposant ses mains comme recueil rassurant.

" Je ne vous abandonne pas comme ça à votre propre sort. Je sais très bien que... Malgré votre intelligence, vous n'avez sûrement pas eu beaucoup de formation si ce n'est... ce talent que vous avez de rendre les hommes, il sourit et rougit un peu, et sûrement les femmes aussi, heureux. C'est pourquoi j'ai une offre à vous faire. Restez avec nous, librement, et je vous forme à ce poste d'Officier de Liaison dont vous avez entendu parler à votre arrivée. Sinon, choisissez n'importe laquelle des planètes de la galaxie et nous vous y déposerons avant de gagner Tatooïne avec le salaire que vous auriez dû percevoir si vous aviez servi un mois à notre bord. Si vous décidez de rester, vous devrez respecter les règlements militaires qui ont cours sur ce vaisseau et votre formation devra être financer en partie sur votre salaire... L'Officier-Artilleur Mac Cload a sûrement dû vous toucher un mot à propos de nos problèmes de finances, et... Vous avez vous pesé votre pesant d'or! Bien que vous soyez toute menue d'ailleurs, cela nous a ruiné. Donc, si vous voulez rester, il faudra participer au financement de votre formation,sans quoi vous pouvez partir. Vous êtes libre, Mademoiselle Lento. "


 
J'ai juste eu le temps d'apercevoir, un bref instant familier, rougir ce visage qui me mystifie, juste avant que le capitaine réadopte le ton professionel avec lequel il me parle depuis le début, un ton qui me remet à ma place : un peu plus à distance. Une forteresse. Ca m'a tout de suite radoucie. J'analyse ça comme un signe qu'il se préoccupe de moi. Je ne sais pas trop quoi en penser par contre.
 
Il m'avait donc achetée pour que je serve sur ce vaisseau, non comme esclave, mais par ma propre volonté. Ma propre volonté... C'est probablement la première fois de ma vie que je l'exerce, moi !
 
Alors, je pourrais partir sur n'importe laquelle de ces planètes...Mais pour y faire quoi ? Travailler dans les cantinas?

 
"J'aimerais aller sur Tatooine." Je réponds, sur un coup de tête. Bah c'est peut-être parce que c'est la seule autre planète qu'on m'aie jamais décrite comme un paradis...[/i]
 
"Du coup, comme vous y allez aussi... Bah je suppose que je vais rester."


 
" Il faut que vous soyez claire Mademoiselle Lento. Si vous décidez de servir sur ce vaisseau, vous recevrez dès aujourd'hui les débuts de votre formation. C'est nécessaire, nous n'avons pas le temps ni l'argent pour se passer d'un Officier de Liaison si ce dernier se trouve être disponible. Cependant, si vous ne désirez pas cela, vous n'aurez rien à faire jusqu'à Tatooïne, mais vous y serez déposé dès que nous y arriverons et il n'y aura plus pour vous de place à bord du Séléné au moment du départ. Comprenez moi, je ne vous mets aucun couteau sous la gorge, bien sûr, et très sincèrement, vous ne me devez rien ; j'ai juste un navire et un équipage à gérer, et cela me demande d'être clair avec chacun d'eux. Si vous avez besoin de temps pour réfléchir, je peux vous donner une heure, une heure de calme ou une heure pour faire la visite de ce vaisseau et un topos rapide de votre rôle si vous êtiez amenée à en jouer un sur ce vaisseau, mais une heure, c'est tout ce que je peux vous donner. "
 
Le ton était ferme, mais bienveillant. Des victuailles furent tendues afin d'être prises, boissons et petits-fours. Le choix était d'importance.

 

Les yeux rivés sur les petits-fours, je sens que mon esprit est complètement vide. Impossible de l'activer. Je dis d'une voix blanche, à peine consciente de toutes les conséquences de ces paroles - et complètement ignorante de ce qui m'attend-, le regard à travers le sien :

 
"Je vais rester à bord."


 
Voyant celle qu'il trouvait toujours Belle déstabilisé, il dépose lui-même un en cas dans la main gauche de la jeune demoiselle, cette dernière ne semblant pas capable de s'en saisir, et, déposant le plateau, il tend ensuite sa main droite à la jeune femme avec un sourire ravi.
 
" Bienvenue à bord Mademoiselle Lento. "

 

Un biscuit dans la main gauche, la main droite dans la sienne, d'un seul coup je sens monter en moi une vague de vigueur, et même un sourire pour répondre à celui du capitaine.
 
Je m'exclame la bouche pleine, comme une gosse :

 
"On commence quand ? "
Invité
Anonymous
La Belle était là, la bouche remplie de choses simples auxquelles pourtant elle n'avait probablement jamais goûtées. Elle venait, sous mes yeux, de s'embraser ; feu de forêt ravivait par les vents soudains d'une liberté nouvelle et d'un avenir qu'elle n'avait jamais osé concevoir même en rêve.

" - Je vous laisse encore déguster quelques instants ce que je vous ai préparé puis nous commencerons par nous rendre dans vos nouveaux quartiers afin que vous puissiez revêtir votre uniforme et vous préparer à débuter votre formation. "

Son sourire ne disparut pas tout le temps qu'elle mangea et but ; de même que le mien. Le spectacle de cette rose en train d'éclore me captivait totalement et une envie se fit soudain sentir, furieuse, au creux de mon ventre, tandis que mes yeux attrapaient une goutte d'eau restée perchée sur les lèvres de la Belle. L'espace d'un instant, mon regard dû se faire plus intense, et les secondes m'échappèrent. Lorsque j'en prenais soudainement conscience, je n'aurais su dire depuis combien de temps elle avait cessé de se restaurer pour soutenir mon regard. Gêné, surpris, je me levai soudain afin de m'arracher à cette contemplation et de tenter de regagner un peu de ma contenance.

" - Bien, puisque vous avez fini, nous pouvons nous rendre dans votre cabine. Suivez-moi, je vous en prie. "

L'invitant de la main à se lever, je m’éclaircissais la gorge pour retrouver mes esprits ; vainement. Le mouvement de sa personne entraîna celui de sa fragrance qui monta, en même temps qu'elle, jusqu'à moi. Luttant vaillamment contre moi-même, je me reconstituai un visage un peu plus sérieux et me dirigeai, fuyant cette naïade d'un autre temps, vers l'ascenseur.

Une fois à l'intérieur avec la Belle, je me rendais compte de l'étroitesse de cette pièce mobile. Elle n'était qu'à quelques centimètres de moi et je pouvais voir sans peine ses longs cheveux noirs cascader le long de son cou dont le rouge m’évoquait des passions que je parvenais à taire qu'à grand peine. Cette jeune femme... était désormais l'Officier Lento, sous mon commandement, et je me devais d'agir en vertu de ce nouveau statut. Nouveau raclement de gorge.


" - Le Séléné se compose de cinq niveaux différents reliés entre eux par cet ascenseur ainsi que différentes coursives utilisés en cas de problèmes d'alimentations ou d'urgence.De haut en bas nous trouvons d'abord mes quartiers, que nous venons de quitter, le pont principal, par lequel vous êtes entrée, les quartiers de l'équipage, la salle des machines et enfin la soute. Le niveau 0 a été désigné comme celui du pont, nous nous rendons au niveau -1. "

A vrai dire, j'avais eu tant de mal à me concentrer avant de prendre la parole que déjà les portes de l'ascenseur se rouvraient sur l'étage en question et sur l'étrange oeuvre qui se dressait là.

" - Voici le monument que nous entretenons en l'honneur des membres d'équipages et compagnons que nous avons perdu alors qu'ils étaient sous mes ordres. "

Ce monument, simple pierre angulaire sur laquelle figurait l'emblème du Séléné, trois noms et une unique maxime, était à la fois un honneur rendu au souvenir d'hommes courageux mais également ma honte, la preuve que je n'étais pas ce héros dont je me donnais parfois stupidement les airs - les héros ne perdent pas les hommes qui ont confiance en eux.

Soupirant, j'invitai le nouvel officier à me suivre vers la droite, passant derrière la cage de l'ascenseur. La salle s'élargissait soudain pour faire apparaître en son centre une sorte de réfectoire avec d'un côté les cuisines jouxtant salle à la porte encore fermée, et de l'autre l'infirmerie dont les appareils médicaux étaient visibles à travers les vitres. Trois hommes et une femme étaient là, mangeant et discutant, et nous saluèrent à notre arrivée, salut auquel je répondais par un hochement de tête approbateur.


"Ici, l'équipage et les officiers peuvent déjeuner et discuter. Il n'est pas rare que je les rejoigne également. L'une de vos prérogatives sera de vous assurer du bon moral de chacun et de la cohésion de notre communauté de sorte que je pense qu'il vous sera nécessaire de vous mêlez de même, de temps en temps, à cette joyeuse bande. Bien sûr, la plupart du temps, vous n'aurez pas le temps de manger ici... ou de manger tout court. Le plus clair de votre boulot, vous l'effectuerez là, si vous voulez bien me suivre... "

Quelques pas nous suffirent pour atteindre la porte close, celle qui menait aux quartiers réservés à l'Officier de Liaison du Séléné. Un passage rapide de mes doigts sur le panneau de commande ouvrit la porte qui laissa apparaître un grand bureau suivi d'une chambre à l'apparence à la fois simple et confortable. Une fenêtre pratiquée dans la paroi de gauche permettait d'apercevoir l'effervescence des docks de Nar'Shadaa tandis que le reste des murs étaient nus de toute décoration. De-ci, de-là, un siège, un canapé laissaient entendre que la pièce était également faite pour recevoir et être accueillante.

" - Voici votre nouveau chez-vous jusqu'à ce vous décidiez de nous quitter. La décoration sera à faire selon vos goûts, votre chambre est pourvue d'armoires et de rangements susceptibles d'accueillir la garde-robe d'une ministre, vous disposez également d'une salle de bain privée jouxtant votre chambre. Sur votre lit vous trouverez l'uniforme qui sera le vôtre à compter de maintenant et que vous devrez porter chaque fois que vous serez en service ; dans votre cas, la plupart du temps. Des questions ? "

Invité
Anonymous
Mon balluchon-taie d'oreiller jure un peu avec a taille de la pièce qui vient de m'être présentée comme la mienne... Abasourdie, je n'arrête pas de regarder autour de moi à la recherche d'une question - bon, j'en ai plein en fait mais pas de formulées.

La double pièce me paraît immense. On est passé à côté d'un bureau qui longe tout un mur sur la droite ! Je me demande à quoi pourra me servir une table aussi longue. Le siège posé devant a l'air vraiment très, très confortable. Sur le mur de gauche, un canapé vert foncé avec quelques coussins tient compagnie à une plante qui touche presque le plafond et à deux autres chaises, autour d'une table basse. Et au fond on arrive dans la chambre, là où on se tient là, face à un double lit qui donne envie de dormir rien qu'à le regarder. Dans les angles à nos droite et gauche, trois fauteuils se regardent en coin. Je regarde aussi par la fenêtre : Nar Shadaa a déjà l'air d'un vieux film, tellement elle contraste avec cet intérieur où j'ai presque peur d'habiter. Il faudra s'y habituer: c'est ma nouvelle place. J'avance un peu dans la pièce et j'ouvre un de ses profonds placards. Ca me donnerait le vertige : comment je vais faire pour remplir ça moi? Je le referme, reprends ma place à côté du capitaine et regarde autour de moi les quelques lampes qui procurent un éclairage apaisant à la chambre, un peu plus dynamique dans le bureau. C'est vachement bien pensé quand-même.

Je récapitule en même-temps le plan du vaisseau dans ma tête. Le pont, avec au milieu la carte de la galaxie, et aussi avec le lieu où travaille Moktarr Mac Cload. Au dessus, les quartiers du capitaine. Et l'ascenceur, pas très grand, où on peut se sentir tout serré contre la personne...

Sa présence me reste collée à la peau. Son visage sombre et blond, et ce léger parfum qui m'a rempli les narines l'espace exigu d'un instant. Ses yeux magnifiques et pénétrants, et en même temps un peu vagues, comme s'ils suggéraient tout un autre monde dont ils ne seraient que la porte. Comme s'ils m'y invitaient, presque. Je comprends maintenant que cette invitation ne sera plus qu'une clandestine étincelle dans son regard émanant des yeux de mon désormais supérieur : elle n'y aura plus sa place. Mais je sens que je vais avoir beaucoup, beaucoup de mal à ne pas communiquer mon désir.

Hum oui, ensuite en bas il a parlé de la salle des machines et de la soute, et donc ici, niveau -1, les quartiers de l'équipage. Donc là où je serai la plupart du temps... pour que l'équipage soit en forme en gros. C'est marrant, je savais pas que c'était un métier ça. Mais je me demande comment je vais être reçue... Vu l'accueil que m'a fait l'officier artilleur, j'imagine qu'ils sont tous au courrant de ce que je suis - enfin maintenant je devrais dire, je suppose, de ce que
j'étais. Mais ça sera pas facile... Je me vois déjà entourée de corsaires aguerris, et d'un coup j'ai un peu l'impression d'avoir traversé un miroir : je me retrouve de l'autre côté de ce monde que je connais déjà par coeur - bon d'accord, surtout dans l'une de ses faces. Après, visiblement y a cette règle d'interdiction de coucher avec le personnel. Ca veut dire qu'on peut rien faire entre nous. C'est marrant aussi, ça. Je me demande bien pourquoi. En plus j'ai l'impression qu'on est tout le temps surveillés avec cette intelligence artificielle. Y a des caméras ou quoi? Enfin je vais pas non plus me plaindre : même si on était pistés, avec une chambre pareil, j'ai jamais eu autant d'intimité dans toute ma vie. Je vais enfin rencontrer la solitude toute seule. Ca c'est cool.

Je le regarde à nouveau, ses yeux sont toujorus posés sur moi dans l'attente de ma réponse. Enfin, de mes question.


"Est-ce qu'il faut que je me change tout de suite?"
Invité
Anonymous
La surprise n'avait pas quitté le regard de la Belle depuis son entrée dans ses nouveaux quartiers. Elle n'avait sûrement jamais eu de sa vie un tel confort entièrement à sa disposition. Ses grands yeux parcoururent l'ensemble des deux pièces avec attention, ses mains se faufilant dans les grands espaces de rangements encore vides si ce n'étaient les deux uniformes supplémentaires mis à disposition de tout membres de l'équipage du Séléné.

" - Est-ce qu'il faut que je me change tout de suite ? "

Elle avait tourné les yeux vers moi et restait immobile, les mains encore posées sur le bord de cette armoire qui devait lui sembler gigantesque. ses cheveux glissaient jusqu'au creux de ses reins en soulignant la courbe délicate d'un dos légèrement creusé dont on devinait aisément que les anges y avaient déposé leurs marques. Nouvel éclaircissement de gorge.

" - Oui, bien sûr, il est obligatoire lors du service et comme je vous l'ai dit, vous êtes dors et déjà en service. "

Son regard vaguement interrogatif me sembla signifier qu'une autre question était à venir. D'un geste expert, elle retira d'un seul mouvement le haut de sa tenue de sorte que...

La surprise m'empêcha d'abord une pensée autre qu'un "superbe" à demi murmuré avant que ma Raison ne me rappelle à l'ordre de façon maladroite. Je sentis le rouge gagner mes joues, mes yeux ne cessaient de faire des va-et-vient entre ses iris et ses courbes, ensemble de cercles parfait. Je tentais de dire quelques mots, à peine articulés, et, finalement, je battais en retraite dans l'autre pièce face à cette Belle toute de vermeil.


" - Artemis, ferme la porte de la chambre que l'Officier Lento puisse se changer à son aise. "

L'Intelligence Artificielle s'exécuta et la porte vitrée élégante tournoya en sifflant doucement me laissant encore tout le loisir de voir l'Officier de Liaison laisser glisser doucement son pantalon le long de jambes ciselées par ce Dieu que l'on nomme Harmonie. 

" - Opacifie moi ce verre pour l'amour de tous les dieux! "

" - Permettez-moi de vous faire cette remarque, Capitaine, mais l'Officier de Liaison semblait tout à fait à son aise contrairement à vous. "

" - Laisse tomber, pas un mot de ce que tu as vu ici à Moktarr. "

" -Bien, Capitaine. "

Un noir profond semblable à l'onyx nous séparait désormais, me laissant tout le loisir de gérer correctement le désir qui s'était insinué en moi. Je n'avais pas prévu ce genre de situation. Me concentrant désormais sur les bureaux de la jeune femme, j'en activai tous les ordinateurs incrustés. D'élégants projecteurs sortirent alors de la surface même du bureau, simples barres courbes et plates formant un cadre composé d'uniquement deux parallèles. Entre celles-ci se matérialisèrent des écrans holographiques dont je savais qu'ils étaient à haute résolution et à dimension variable. Il me fallait désormais attendre l'intéressée pour lui faire comprendre l'utilité qu'elle aurait d'apprendre à manipuler ces quatre écrans de façon simultanées.
Invité
Anonymous
Une fois changée, donc quatre secondes plus tard – j’ai vraiment envie de commencer - je frappe timidement au carreau pour sortir. Je rêve, il m’a enfermée ! Comment on sort ? Ah oui il faut parler au cerveau du vaisseau, là, comment il s’appelle…

«Euh... Artémis, vous m’entendez ? »

« Je vous entends, Officier. Que puis-je pour vous ? »

« Je peux vous parler comme ça tout le temps en fait ? »

«  J’ai été programmée pour répondre à toutes les requêtes ressortant du fonctionnement du vaisseau. Je puis également répondre à vos questions en vous fournissant l’information nécessaire si elle est en ma possession. »

« Ah mais c’est cool ça… Et vous me voyez aussi ? »

« Mes senseurs ont été programmée pour situer votre localisation sur le vaisseau afin de mieux diriger la portée de ma voix artificielle. Je suis également équipée de caméras de surveillance, qui donnent la possibilité au capitaine de se tenir informé des événements se déroulant à bord. Ainsi, je puis vous dire que vous êtes en ce moment en train d'agiter votre bras gauche en vous hissant sur la pointe des pieds losque votre main gauche atteint le sommet de la parabole décrite par ce membre, tandis que votre tête est inclinée vers le plafond. Confirmez-vous cette affirmation, Officier?»

Je m'imobilise instantanément. Dit comme ça...

"Hum, euh oui, Artémis, je confirme. "

En fait il faut avouer que c'est même très précis. Je suis impressionnée… Ce vaisseau c’est un peu comme un grand droïde en fait ! Mais en plus compliqué. Enfin surtout je remarque qu’on ne peut rien faire ici sans être surveillé… Bah, j’imagine que c’est nécessaire sur un vaisseau de pirates. Oh, tiens ! Ca me rappelle la présence de l'autre côté de la porte !...


« Ah oui, et euh... Artémis, pourriez-vous m’ouvrir s’il vous plaît ? »

Ca marche !

« Merci, Artémis ! Ce sera tout. »

« Tout le plaisir est pour moi, Officier. »

La porte s’est ouverte sur le capitaine devenu plus rouge que moi . Le pauvre ! Ca me donne envie de rigoler mais je sens bien que ce serait déplacé. Bah je sais pas moi, aussi, je me doutais bien qu’il préférerait me laisser un peu d’intimité pour me changer, mais en même temps il sortait pas de la pièce malgré le regard que je lui tendais ! Alors ben… je me suis exécutée, quoi.

Il cherche à cacher son trouble dans l’entrelas de lignes qui couvre les bureaux. Mais … ils ont changé ! Je n’avais pas vraiment fait attention à leur surface qui est maintenant couverte d’écrans lumineux ! Alors je m’approche.

Toutes ces figures ! Je n’y comprends rien du tout. C’est avec ça que je surveille le bon moral de l‘équipage ? Ou j’aurais pas que ça à faire ? Tout ça c’est à moi de le gérer ? Mais j’ai jamais touché un ordinateur de ma vie moi, quasiment quoi, à part pour m’occuper de la caisse la fois où une de nos serveuses avait eu un petit bug et avait entré le mauvais prix de consommation pour un client – il avait pas été très content, d’ailleurs, c’est pour ça que j’ai dû prendre deux secondes le relai pour régler ce problème mineur, sinon je crois que les circuits de la serveuse auraient finis en grillades de blaster… Enfin je vois pas trop le rapport entre l’ordinateur qui servait à rentrer les prix des consos, et ces machines-là, moi !

Bon encore une fois, je pense qu’il vaut mieux paraître confiante. Sinon il pensera que je ne suis pas prête. Et moi je veux commencer.


« Je suis prête capitaine. Expliquez-moi ce que c’est que tous ces ordinateurs. »
Invité
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L'uniforme lui allait parfaitement ; noir, il donnait d'autant plus d'éclat à la jeune femme par le contraste qu'il faisait avec sa peau rouge et... douce. Se tenant déjà droite et les mains dans le dos, parfaiement coiffée et maquillée juste ce qu'il fallait dans ce nouveau cadre dans lequel elle s'était immiscée, ses nouveaux galons luisants doucement sur son épaule, elle avait déjà l'apparence d'un Officier faute d'en avoir la compétence et l'expérience. Finalement, je n'avais commis aucune erreur, c'était elle qu'il fallait pour visage au Séléné et pour représenter ses intérêts partout dans la galaxie.

Magnifique, elle était simplement magnifique.


" - Ces ordinateurs Officier Lento seront désormais et pour un long moment vos meilleurs amis. En effet... "

Et c'est ainsi que je commençai à faire de ma Belle de Nuit une toute autre femme, toujours Belle mais désormais Libre et apte à assumer cette liberté en se trouvant capable d'autre chose que de se soumettre aux désirs des pervers de toute la galaxie. Bien sûr, la transition serait lente et complexe mais je la savais irrémédiable. Elle s'embrasait, sous mes yeux.

Ne pouvant concéder moi-même beaucoup plus de temps, à cet instant, à la formation de l'Officier Lento, c'est en l'espace d'une seul heure que je lui présentais rapidement son outil de travail, tâches lesp lus primaires, le Séléné, son équipage, le système ARTEMIS, nos principaux contacts et enfin les équipements standards auxquels elle avait accès en raison de son statut - équipement prévu pour les interventions sur le terrain.


" Encore une chose, Officier Lento, n'oubliez jamais que nous sommes un équipage corsaire, et non pirate. Ainsi, si nous évoluons dans les marges de la légalité de façon indépendante, nous n'enfreignons pour autant jamais les lois républicaines et évitons d'entrer en conflit avec celles des autres systèmes hors-République qui pourraient représenter un intérêt pour nous. A terme, ce sont les gouvernements qui nous proposeront les meilleurs contrats, il ne faut jamais oublier ça. De ce fait, votre formation se composera également d'une large dose de judiciaire. Des questions ? Sans quoi, nous allons pouvoir passer à la préparation de notre départ pour Tatooïne. "

Après avoir parcouru tout le vaisseau, nous étions finalement revenu à mon bureau afin qu'elle puisse consulter son contrat, prendre sa copie du règlement interne du Séléné et compulser les différents contrats que nous avions jusque alors remplis et dont j'avais été le seul à gérer l'archivage.

Je me tenais à présent debout à côté d'elle, appuyé contre mon bureau, les bras croisés alors qu'elle faisait défiler sous ses yeux les informations sur lesquelles elle aurait bientôt un accès total et une quasi entière charge.

Assise dans mon propre fauteuil, absorbée dans sa lecture, ses iris voltigeaient de ligne en ligne. La lumière bleutée de l'écran éclairait avec douceur ce visage sérieux dont les lèvres formaient à peine les mots silencieux que ses pupilles faisaient résonner dans son esprit. Belle... On eut dit un nom inventé pour elle. Mon coeur manqua un battement, alors que mon esprit allait s'égarer.

La voix artificielle d'Artémis vint sauver du naufrage le fil de mes idées, phare sur-rationnel au milieu d'un océan de déraison.


" - Capitaine ? "

" - Oui ? "

" - L'Officier-Artilleur Mac Cload vous attend en salle de réunion. Il s'impatiente ; vous êtes effectivement en retard de seize secondes trente-huit centièmes. "

" - Dis lui que nous arrivons. Officier Lento, nous continuerons votre formation plus tard, en sachant qu'Artémis sera votre principal enseignant puisqu'elle s'est mise à jour de sorte à pouvoir vous guider dans l'initiation à votre fonction jusqu'à un stade avancé. Posez moi vos questions tout de suite, si vous en avez, l'Officier-Artilleur ne sera pas à court de noms d'oiseaux avant sept bonnes minutes, ce qui nous laisse largement assez de temps pour le rejoindre tranquillement en discutant. "
Invité
Anonymous
Depuis une heure que je prends connaissance de ma nouvelle fonction, j’ai mal à la tête d’écrans et d’informations. Et surtout, maintenant, j’ai peur. Entre le moment où j’ai posé le pied sur ce vaisseau et il y a une heure, j’étais un peu mal à l’aise, c’est vrai … Mais j’étais complètement surexcitée par la perspective de cette nouvelle vie ! C’était plein d’émotions mélangées. Mais de tout ça il ne reste qu’ une appréhension insurmontable. Alors j’ai bien envie de répondre que j’ai des milliards de questions. Je ne suis pas du tout capable de me servir de tous ces logiciels, d’avoir autant de responsabilités… J’ai beau faire bonne figure, je sais bien que le capitaine se trompe sur mon compte. Il s’est simplement fait avoir, comme tous les autres, comme d’habitude, par ma nature… Oui, je suis charmante, j’ai l’air d’en savoir plus long que ce que je laisse entendre, avec tout le mystère dont je me sers pour faire languir mes interlocuteurs, mais en fait il n’y a rien de plus. Je ne suis qu’un bon morceau de chair. Mais comment lui dire ça maintenant que j’ai tout signé et que j’ai une boule dans l’estomac à en vomir…

Alors je marche simplement en silence à côté de lui pendant que nous nous dirigeons vers la salle de la réunion. Nous allons donc y retrouver l’officier Mac Cload, cette fois sous de nouvelles conditions… Je me demande comment ça va être. J’aurais surtout envie d’aller me coucher.

Mais non, allez, Täh’den, tu peux y arriver. C’est pas la partie la plus moche de ta vie qui commence, là, quand on y pense ! Je devrais être pleine d’excitation à la perspective de toutes les responsabilités que je vais avoir, peut être même que ça va me plaire… Mais je ne sais pas pourquoi je me poserais cette question en fait, je n’ai jamais eu à me demander si ce que je faisais me plaisais, et encore aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Je fais ce pourquoi on m’a achetée, comme d’habitude, même si cette fois c’est en échange de ma liberté. C’est pas comme si j’avais vraiment le choix. Oh non, je ne regrette pas : c’est une chance extrême pour moi, que vouliez –vous que je devienne en débarquant au prochain astroport ! Mais finalement c’est plus rassurant de ne pas avoir à se poser cette question, non ? Si j’avais pu choisir autre chose, j’aurais sûrement eu beaucoup de mal à accepter l’offre de Ventare, et quelque chose me dit que j’ai bien fait de rester ici. Je ne sais pas quoi, parce que c’est un peu bête quand on y pense, et que comme moi, on ne croit pas au destin. Mais C’est peut-être lui-même qui me fait rester ici. Sa présence magnétique. Je ne pourrais pas quitter ce vaisseau si je le voulais – Mais, euh, alors je suppose que ça sous-entend que je le veux ? Bouaarf c’est trop compliqué.

En retraversant le pont, mes yeux tombent soudain sur la carte de la galaxie. Apaisante. Ca me redonne un peu de courage, et une autre raison qui m’a décidée à rester, au fond.

Je prends une grande inspiration, ce qui m’interrompt dans mon chantonnement d’une vieille ritournelle – je prends conscience au même moment que j’étais en train de chantonner !! Mais qu’est-ce qui me prend ? Ca fait complètement débile ! - et là devant la porte encore verrouillée, je m’arrête.
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Ça faisait d'jà deux bonnes heures que le cap'taine et Spicy Red causaient, causaient, causaient... Z'avaient l'air de bien s'entendre, ces deux-là. Du coup, pendant c'temps-là, Moktarr avait plus grand chose à faire que d'les attendre jusqu'à ce qu'on décolle.

Au départ, l'Besalisk avait décidé qu'il irait continuer de bricoler son lance-roquette à lunette de visée infrarouge et distributeur de bière intégré. Mais au moment où il allait rentrer dans son atelier, ses entrailles s'mirent à pousser un putain d'borborigme bien gargouillant. Le genre de truc qui s'fait pas trop en société, mais qu'on s'permet quand on est officier artilleur à bord d'un vaisseau comme le Séléné et que la délicatesse, ça a jamais été not' truc. Quand on s'appelle Moktarr Mac Cload, quoi. Là, au moins, y avait pas d'doute : son estomac lui gueulait haut et fort qu'il voulait être rempli, et y avait pas moyen de discuter, il voulait son manger, et plus vite que ça, bordel de merde ! (C'est à peu près ce que ça aurait donné si on avait traduit en Basic ce gargouilli dégueulasse.)

Donc, direction : les cuisines ! Dans l'ascenseur, l'estomac se r'mit à râler comme un chien. Pas moyen d'le calmer : une vraie furie ! C'est quand même pas drôle, de s'faire tyranniser comme ça par ses propres organes. Parce que c'est pas l'premier à s'mettre en colère : y en a d'autres, des organes, et des carrément plus exigeants, j'vous dis pas. Bon, moins bruyant, et encore heureux d'ailleurs, mais sacrément plus spacieux quand y s'réveillent. Hé-hé ! C'est que Moktarr, c'est un mâle, un vrai !


«Bon, allez, j'sais bien que c'est pas l'heure d'la bouffe, mais t'aurais pas un p'tit truc pour moi, s'te-plaît ?»

Djerk Tarsteel, une espèce de Twi'lek à la couleur de peau indéterminée, aux dents plus branlantes qu'un bataillon de bites en chaleur et aux yeux fissurés de p'tits vaisseaux rougeâtres et presques violets dans les recoins, le r'gardait d'un air pas très sympathique. C'était l'cuisinier, un type un peu louche que l'cap'taine avait déniché on-ne-sait-où, mais qui servait de la bouffe assez correcte, fallait l'dire. Et c'est d'ailleurs tout ce qu'y avait à attendre d'un cuisinier, qu'il serve de la bouffe correcte.

«C'est pas l'heure.», qu'il lui répond sur un ton sec, l'enflure.

Saloperie de Twi'lek ! Les gonzesses de cette race-là, elles sont quand même autrement plus sympathiques que les gars, hein. D'jà, pour les prendre, on a l'choix entre deux côtés, et ça, ça fait quand même une sacrée différence. Y a bien que les désespérés pour dire qu'un trou, c'est un trou.


«Et... Même pas un tout p'tit reste d'hier ? S'te-plaît... Juste un tout p'tit...»

Ce foutu Twi'lek ronchonna.

«J'ai dit : c'est pas l'heure.»

Moktarr prit l'un d'ses bourrelets entre ses grosses pattes.

«T'as vu un peu c'que j'ai en magasin, mon gars ? Ça s'entretient, un matos pareil !»

«Tu f'rais mieux d'arrêter d'bouffer comme ça, gros lard.», qu'il lui répond cash, cet enfoiré de fils de bâtard de pute.

Évidemment, quand il entendit c't'insulte, le sang d'Moktarr fit qu'un tour. Y manquait plus que d'la fumée pour lui sortir des oreilles, et sa rage était complète.


«Écoute, gringalet d'mes deux, moi, si on m'tire dessus, j'suis sûr qu'au moins, j'me fais pas transpercer illico. Alors que toi...»

Il sortit son pistolet arkanien du porte-flingue attaché à sa ceinture et le lui enfonça dans le bout du nez.

«J'te rappelle que je suis officier. Alors on m'respecte, hein ?»

L'autre resta impassible. Il avait franchement l'air d'en avoir rien à foutre.

«Ok, mais c'est pas l'heure.»

Gros gargouilli sortant des tripes du Moktarr.

«Et ça, espèce de con, tu l'entends, ça ? C'est mon estomac qui réclame son manger ! Tu peux quand même pas l'laisser en plan comme ça, nom d'un bantha en rut !»

Impossible d'apitoyer ce ronchon : l'était pas moins forcené qu'un Jedi sectariste ou qu'un intestin constipé.

«Quand je dis : c'est pas l'heure, c'est pas l'heure. Tu connais la règle, non ?»

Bon, d'accord. Pas moyen d'lui arracher la moindre miette ou le moindre bout d'os à rogner. Fallait laisser tomber. Ça servait à rien, de discuter avec un type pareil.

Moktarr rangea son flingue et s'en alla vers l'ascenseur en gueulant à tout va :


«J'te préviens, p'tite couille ! A la prochaine escarmouche, j't'envoie en premières lignes ! Et t'auras qu'tes casseroles pour te défendre !»

Na ! Ça, c'est envoyé ! Dommage que le cap'taine refuserait, parce que ça pourrait être drôle, quand même. Y fait chier, Ventarë, à s'attacher comme ça à ses hommes. On est pas ses gosses, quand même. Un p'tit mort pour donner l'exemple, ça a jamais tué personne ! (enfin si : le mort. Mais bon, on peut pas vendre la peau du beurre et l'argent de l'ours avant de l'avoir acheté... Ou un truc du genre.)

Bon, du coup, l'Besalisk a pas trop eu l'choix, en fait. Pendant que l'cap'taine faisait mumuse avec la fille - quel égoïste, celui-là : y veut même pas partager ; sûr qu'il en a encore profité avant l'départ ! -, Moktarr est r'tourné dans son atelier où il a bricolé pendant une bonne heure. Mais toujours pas moyen de régler ce foutu problème : la bière fait tout disjoncter !

Voilà ! Comment perdre son temps à rien...

Ensuite, ç'a été enfin l'heure de s'rendre en salle de réunion pour commencer l'décollage, et tout, et tout. Quand l'cap'taine et sa gonzesse se sont ram'nés, Moktarr les attendait d'jà depuis quelques minutes en s'tournant les pouces. Bien sûr, dès qu'il vit s'pointer la belle gueule blondinette de Ventarë, il fit le salut militaire.

... Et c'est évidemment à c'moment-là que son estomac décida d'lui lancer un nouveau cri d'désespoir.


«Gaaaaaargleeeeeeeeegleglegle.»

Et merde...
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Le doux gargarisme crapoteux du ventre de mon Officier-Artilleur me parvint, tonitruant, alors que la porte venait tout juste de s'ouvrir sur son imposante personne au garde-à-vous. Un simple mouvement de tête lui signifia son autorisation de rompre et j'invitai d'un geste de la main les deux officiers à me suivre. Contournant la table pour me placer en son point le plus éloigné de la porte qui se referma, j'effleurai rapidement l'écran qui se trouvait former l'extrémité et bientôt une représentation immense du Séléné apparut au milieu de la pièce dont la lumière venait de se tamiser. Virevoltant doucement, l'hologramme rougeoyant fit apparaître par contraste toutes les vies présentes à bord dans un ton bleu profond – et nous en son sein.

« Officier Mac Cload, état du Séléné ? »

« Bon, cap'taine. Les gars ont fait l'plein d'carburant. Les réacteurs sont au top. Aucun souci à s'faire de ce côté-là. »

« Qu'en est-il des navettes ? A-t-on avancé de ce coté ? »

« Beeeeeeen... J'voudrais pas vous manquer d'respect, cap'taine, et d'ailleurs, c'est pas moi qui gère le budget du vaisseau, donc bon... mais quand même, si j'peux m'permettre... ça s'rait terminé si on dépensait pas toute notre thune dans des... dans des... hum ! ... officiers d'liaison... Enfin, si vous voyez c'que j'veux dire... »

Je voyais ce qu'il voulait dire. Je me redressai alors, croisai les bras et fixer gravement mon Second de toujours, il était temps de régler cette question une fois pour toutes.

« J'ai conscience, Officier, d'avoir pris un risque, mais je pense avoir entraperçu chez l'Officier Lento des compétences justifiant cet investissement, compétences qui vous ont sûrement échappé tout autant qu'elles échappent à son ancienne... profession. Avez-vous entendu quoi que ce soit venant de l'équipage a ce propos? »

« Hum... Y en a qui s'posent des questions, j'crois. C'est pas vraiment parce que c'est une donzelle. C'est pas la première qu'y aura eu dans c'vaisseau. Mais c'est rapport à... euh... sa "profession", comme vous disez... Moi, j'leur ai rien dit, chef ! J'suis juste allé en cuisines, et ensuite, j'ai bricolé dans mon atelier, chef ! Mais y z'ont su... J'sais pas trop comment, mais y z'ont su... »

C'était attendu... Tout se savait – ou presque – dans un espace si réduit qu'un vaisseau. En tant que Capitaine, je me devais d'imposer ma décision et de faire en sorte que l'autorité de l'Officier Lento s'imposât en un terrain propice.

« Alors nous jouerons la carte de la franchise. Artémis, préviens l'équipage qu'il devra se rassembler sur le pont avant le départ. Maintenant, passons à notre destination. Que pensez-vous de Tatooine? »

« Z'êtes sérieux, cap'taine ? Tatooïne ? Rooooh ! Vous m'connaissez : moi, on m'dit Tatooïne, j'réponds ok ! Les meilleures cantinas, les putes les plus canons... C'est l'paradis, là-bas ! »

La réaction de mon Officier-Artilleur ne put que m'arracher un sourire, il était vraiment... Ce qu'il était ! Je le recadrai cependant gentiment, histoire de ne pas dévier sur le genre de conversation qu'habituellement nous n'avions qu'en privé ; genre de conversation qui reposait fondamentalement sur les exploits de Mac Cload avec ses divers engins – explosifs ou non.

« Nous parlons boulot, Officier Mac Cload, et non rigolade. Je vous rappelle que l'équipage est en sous-effectif flagrant et que le trou dans nos finances devient alarmant. »

« Oui, ben, Tatooïne, c'est encore c'qu'y a d'mieux question boulot, cap'taine. Les porte-flingue sont comme les putains, sur c'te planète : moins chers qu'ailleurs, et d'meilleure qualité ! »

« Artémis combien de temps jusqu'à Tatooine ? »

« Huit heures en suivant les routes les plus sûres, Capitaine. »

« Très bien. Officier Mac Cload, puis-je compter sur vous, une fois sur place, pour vous occuper des recrutements pendant que j'irai avec l'officier Lento chercher les contrats intéressants? »

« Pas d'souci, cap'taine ! J'vais vous trouver du lourd, moi, et pas une... Enfin, euh... Non, rien. »

Il était temps d'être « cash » et de poser de beaux points ronds sur des « i » tout droit comme les colonnes du Temple Jedi de Coruscant.

« Officier Mac Cload, avez-vous déjà un jour été déçu par une prostituée zeltrone? »

« Bah, euh... Les zeltones, c'est pas trop mon truc, vous savez... J'préfère les Twi-leks, moi. »

« Certes, mais n'avez-vous jamais remarqué qu'elles semblaient deviner la moindre de vos attentes quelques secondes avant que vous n'en ressentiez le besoin? Les femmes de cette race sont parmi les plus empathiques de la Galaxie. L'Officier Lento, une fois rompue à ses fonctions, sera capable de nous négocier les meilleurs contrats, de débusquer les menteurs et même de manipuler les plus idiots. Croyez-moi, cet investissement sera vite rentabilisé, d'autant plus que l'Officier est d'une compagnie charmante et brillante. Encore un doute à son sujet ? »

« Oui, ben, c'est vous l'cap'taine, hein. Moi, j'applique. »

« J'ai besoin de votre confiance, Officier Mac Cload, sans quoi l'équipage le sentira et ne me suivra pas. »

« Écoutez, cap'taine. Vous savez mieux que moi comment ça marche, ici. Si elle fait ses preuves, les gars s'tairont. Sinon, vous s'rez dans la merde, parce que z'aurez fait l'mauvais choix, et qu'on aura perdu d'la thune pour rien. Qu'est-ce que vous voulez que j'vous dise de plus, moi ? »

« Que j'ai votre confiance pour ce qui est de la direction de ce navire. Les gars, je peux les virer s'ils ne veulent plus suivre, les gars, ça se remplacent, mais malgré votre coté... brute de décoffrage, vous, vous êtes un atout dont je peux difficilement me passer. J'ai besoin de savoir que j'ai l'appui de mon second. Alors, vous me suivez toujours dans cette folie, Mac Cload ? »

Je n'avais utilisé son grade. A cet instant précis, il était mon égal, un baroudeur tout comme moi qui avait traversé la guerre et senti le souffre lui brûler les narines une paire de fois. C'était ma façon de lui faire comprendre mon doute et également mon besoin de pouvoir compter sur ses quatre bras en cas de besoin.

« Vous savez bien que j's'rai toujours d'vot' côté, cap'taine. Après tout c'qu'on a fait à deux, j'vais pas vous lâcher pour une histoire d'officier d'liaision... Faut pas déconner, non plus. »

« Très bien, parce que moi, la prochaine fois que vous tentez de désobéir à un ordre direct en essayant de vous envoyer en l'air sur mon vaisseau, je vous assure que vous me supplierez de vous laisser bouffer l'engin dont vous etes si fier plutot que d'avoir à subir ce que je vous réserve. » Le regard était direct, sans concession, il me fallait une loyauté indéfectible de sa part. Je me tournais alors vers l'Officier Lento. « Et c'est aussi valable pour vous mademoiselle Lento. Le règlement, c'est désormais votre vie. Vous n'oseriez quand même pas être à l'origine du divorce du couple le mieux assorti de la galaxie ? »

Tout en parlant, je m'étais à présent tourné vers elle, un léger sourire sur les lèvres. Nous étions entre officiers, les seuls du Séléné, il fallait que nous apprenions à travailler ensemble, développer une certaine complicité, un sentiment certain d'unité pour qu'autours de ce noyau que nous allions formé, le reste gravite naturellement.


« Oui, capitaine, c'est bien compris. »

Ayant fixer ces points, je pouvais reprendre un temps mon manteau de Sergent Instructeur afin que l'Officier Lento comprenne la raison de sa présence ici.

« Bon, on va pouvoir avancer sur ces bases là. Le but de ce genre de réunion, c'est de partager nos idées, vous l'aurez compris, sur la destination la plus pertinente et les projets à envisager pour le Séléné. C'est également à ce moment là que vous me dresserez vos rapports sur : l'état psychologique de l'équipage, les différents employeurs qui nous ont contacté et les recrues potentielles que vous avez pu repérer. Votre rôle ici, clairement, sera de faire que les chairs du Séléné soient aptes à toutes les missions tandis que l'Officier-Artilleur Mac Cload pourra désormais se concentrer sur les parties métalliques. Compris ? »

« Très bien, Capitaine. Si je pouvais me permettre une question... »

« Vous pouvez vous permettre toutes les questions et je jugerais de la nécessité d'y répondre ou non. »

« Ah. Eh bien je voulais simplement savoir si vous comptiez rémunérer les recrues que nous trouverions sur Tatooine? Parce que euh, si nos finances sont au plus bas, je ne comprends pas très bien comment... Bien sûr, je ne prétends pas avoir les compétences nécessaires dans ce domaine. »

« C'est intelligent. Les soldes ne sont versées qu'en fin de moi et en fonction des contrats effectués. Les recrues signent un contrat stipulant très clairement que le salaire peut varier du simple au quadruple en fonction de la chance et de l'efficacité dont nous avons fait preuve. Au pire des cas, ils sont toujours nourris, logés, blanchis et équipés à nos frais, quitte à ne mettre dans le vaisseau qu'assez de carburant pour remplir le contrat suivant. Vous voyez, Officier Lento, vous commencez déjà à comprendre les problématiques qui se posent à nous. »

« Ah dans ce cas, tant mieux, je suppose. »

« À présent, je voudrais rebondir sur ce qu'à énoncer l'Officier Mac Cload tout à l'heure. Vous allez devoir faire vos preuves à bord. Je vais m'occuper de recadrer les plus téméraires de l'équipage tout à l'heure sur le pont pour ce qui est de votre ancienne profession ; cependant, vous devrez par la suite vous imposez seule. Ne vous laissez en aucun cas marcher dessus. Ici, c'est vous l'Officier supérieur, et devant vous, tous autant qu'ils sont, ils s'écrasent et suivent vos directives. Il vous faudra être sévère, tranchante, et surtout, ne pas hésiter à envoyer récurer les WC aux plus grandes gueules. En serez-vous capable Officier Lento ? »

« Ecoutez, Capitaine, sauf votre respect, il me semble que je suis capable de me débrouiller toute seule. J'ai l'habitude d'être traitée comme vous le savez, et je saurai me défendre, pour ça, vous pouvez me faire confiance. »

« C'est ce que je voulais entendre à ceci près que je suis obligé de vous corrigez. J'incarne la plus haute autorité sur ce navire et, en conséquence, je vais devoir imposer mon choix au reste de l'équipage, choix qui s'avère être vous. La pillule ne sera pas forcément évidente à faire passer étant donné que vous avez représentez un investissement certain, je serais donc obligé de mettre les points sur les "i" par moi-même au moins une fois. »

« Bien Capitaine, si vous y tenez. »
« J'y tiens. »

Je pianotai rapidement sur le panneau de contrôle et bientôt Tatooïne prit la place du Séléné au milieu de la pièce.

« Que savez-vous de cette planète ? »

« Euh... Qu'il y a beaucoup de cantinas et d'anciennes collègues à moi...Qu'on y trouve pas mal de mercenaires - d'ailleurs il y a l'air d'avoir pas mal d'échanges entre Nar Shadaa et Tatooine, parce que j'ai pas mal de clien... - d'anciennes connaissances qui viennent de là où s'y rendent. »

« Très bien, vous évoluerez donc dans un univers presque familier... à ce ci près qu'il fera 50 ° de plus. Lorsque nous atterrirons, nous partirons ensemble nous renseigner quant aux contrats disponibles, une idée du genre de contrat que nous serions amenés à trouver ? »

« 50 degrés ! Mais c'est vivable?? Euh, pardon, le genre de contrats. Oh, ben pas des mauvais bougres, mais bon, des gens assez rentre-dedans, quoi. Ils s'attendront à avoir des bénéfices, solides, et si in remplit pas notre part, c'est des gens assez rancuniers quand même en général... »

« Exactement. Tatooïne et le plus beau ramassis de coupe-jarrets de toute la galaxie, après cette lune bien sûr. Résultat, il me faudra toutes vos compétences en matière d'empathie pour discerner les interlocuteurs capables de nous doubler des autres. Le but est de repartir avec un contrat effectué et dûement payer en retour, pas de faire du bénévolat ni d'abattre en définitive nos employeurs. Des questions ? »

« C'est très clair. Je ferai de mon mieux. »

« Très bien. Si vous n'avez aucune remarque, ni l'un, ni l'autre, nous montrons sur le pont histoire que je discipline un peu cette bande de gosses et nous partirons. »


|.:. Hrp : Les dialogues ont été rédigés respectivement par les deux officiers ^^ .:.|
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Voilà, je m’en doutais. Avant même de les rencontrer, je me suis mise tout l’équipage sur le dos ! Pas que ça m’inquiète, non en fait je m’en fiche. En tout cas ce n’est pas ce qui retient en premier lieu mon attention. Parce que ce qui me sonne dans les oreilles, tellement fort que j’entends même pas la suite, c’est ça :

« Bah, euh... Les zeltones, c'est pas trop mon truc, vous savez... J'préfère les Twi-leks, moi. »

Non mais pour qui il se prend ? Il se  jette à mon cou dès mon apparition sur le vaisseau et après il se permet de me balancer ça à la figure ! Non mais je rêve quoi ! Les Twi-leks … les Twi-leks ! Ces gros chewing gums roses et bleus ! Comment peut-on préférer une Twi-lek à une Zeltronne, et pas une moche en plus ! Bon déjà ça existe pas une Zeltronne moche… Mais il va changer d’avis. Ca j’en doute pas. Je vais faire mon possible pour lui faire changer d’avis, et donc il  va changer d’avis. J’en ai changé plus d’un, moi ! Quand ils venaient, là, eux tous, au Gosier sans Fond, se farcir une belle Twi-lek, eh bah y en a plus d’un qui déviait gentiment de trajectoire en croisant mon regard ! C’est qu’il a pas encore tout vu, ce p’tit Mac Cload…

« Très bien, parce que moi, la prochaine fois que vous tentez de désobéir à un ordre direct en essayant de vous envoyer en l'air sur mon vaisseau, je vous assure que vous me supplierez de vous laisser bouffer l'engin dont vous etes si fier plutot que d'avoir à subir ce que je vous réserve. » Le regard était direct, sans concession, il me fallait une loyauté indéfectible de sa part.  Et c'est aussi valable pour vous mademoiselle Lento. Le règlement, c'est désormais votre vie. Vous n'oseriez quand même pas être à l'origine du divorce du couple le mieux assorti de la galaxie ? »

Je fulmine encore quand le  capitaine, ayant terminé sa petite conversation avec son pote, se tourne vers moi. Mes projets n’ont pas changé : c’est Mac Cload qui changera d’avis ! Mais ça c’est pour plus tard, je réfléchirai à la manière de m’y prendre… Pour le moment, le capitaine a raison de me rappeler que le règlement, c’est le règlement. Ca peut même jouer en ma  faveur… C’est donc en calmant mon orage et non sans une ironie bien camouflée que je lui réponds :

« Oui, capitaine, c'est bien compris. »

Bon, j’enrobe ça d’une bonne dose de discipline, faudrait pas qu’il me croie distraite de ma raison principale d’être ici. Je ne l’oublie pas : je veux simplement marquer la mienne, d’autorité. C’est aussi pour ça que quand le capitaine me révèle ses intentions d’aller « mettre les points sur les i au moins une fois », eh ben ça me rend pas franchement contente du tout. Comment il espère que je me fasse respecter en donnant à tout le monde l’impression que j’ai besoin d’un protecteur ? Et puis franchement, ça va pas aider quoique ce soit, ça va juste renforcer leur impression que non seulement je me cache dans ses jupes, mais qu’en plus, il se prive pas non plus d’aller faire un p’tit tour dans les miennes… Bref, mauvaise idée. Mais allez l’en dissuader…

Donc à la fin de cet entretien, je n’ai plus peur. Mais je suis assez remontée. Dans ce bref intervalle de temps, je me suis sentie personnellement atteinte par les deux autres officiers du vaisseau, dont soi-disant l’un seulement est mon supérieur. Quand ils parlent de moi comme ça, j’en ai pas trop l’impression du tout… Il faudra s’imposer. J’suis p’t être une ancienne Belle, mais faut arrêter, je suis pas une Bambie rescapée dans les bras musclés d’un valeureux prince charmant et de son valet pervers ! Je suis super en colère contre les deux ! Mais je crois pas qu’ils s’en aperçoivent… C’est  mieux comme ça. Autant faire la docile soumise. Ils le sauront tôt ou tard, que quand je m’énerve, je m’énerve !

Pendant que nous suivons le capitaine hors de la salle en direction du pont, pour rencontrer le reste de l’équipage – en passant la porte, je prends le temps de caresser « sans faire exprès » un des bras du gros tas de graisse qui me sert de collègue, comme petite vengeance personnelle - une phrase de notre entretien à trois me revient : une phrase de Mac Cload :


« Écoutez, cap'taine. Vous savez mieux que moi comment ça marche, ici. Si elle fait ses preuves, les gars s'tairont. Sinon, vous s'rez dans la merde, parce que z'aurez fait l'mauvais choix, et qu'on aura perdu d'la thune pour rien. Qu'est-ce que vous voulez que j'vous dise de plus, moi ? »

C’est donc ça qu’on attend de moi : que je fasse mes preuves. C’est pas juste de la bête application : je vais devoir les impressionner. Moi, je suis partante.  

C’est du moins ce que je me dis jusqu’à ce que les portes de l’ascenseur s’ouvrent sur le pont tout à l’heure encore désert. Et là, j’ai une boule dans la gorge – oh rien de bien méchant. Rien qui ne fasse tanguer la fierté – ou hargne, ou défi, appelez ça comme vous voudrez - dont je me suis lentement remplie depuis le début de cette nuit. Mais bon, c’est vrai que si j’étais pas déjà rouge, le petit chatouillement qui traine le long de ma peau en ce moment me signalerait un vif changement de couleur…
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Les portes de l'ascenseur n'avait pas encore fini de s'ouvrir que déjà l'ensemble des hommes d'équipage était au garde-à-vous, ordonnés de part et d'autres de la carte de la galaxie. J'avançai d'un pas ferme et décidé, montai les deux marches afin de dépasser tout le monde et je restai les mains croisées dans le dos, dévisageant sévèrement chacun de mes hommes, qu'importe leur sexe, leur âge et leur race respectifs.

« Vous savez tous pourquoi je vous ai fait rassembler ici. Je tiens de source sûre que... SOLDAT SPÂRAU VOUS POURREZ ÊTRE AU REPOS QUAND JE VOUS EN DONNERAI L'ORDRE ! »

S'en était trop, il était temps de donner une claque à cette bande de branquignoles.

« Vous allez me faire le plaisir de me montrer le respect et la discipline auxquels vous vous êtes engagés ! Jamais ! Jamais depuis que le Séléné a décollé je n'ai manqué à l'une des paroles que je vous avez donné ! Jamais il n'a été commis ici d'injustice, jamais il n'a été question de faveurs accordés en dépit des autres à l'un d'entre vous sans raison ! La dernière à m'avoir fait des avances sur ce vaisseau a été déposé il y a de cela neuf mois sur Dantooïne ! Et maintenant quoi, j'entends des railleries et des inepties à propos de votre nouvelle Officier au prétexte qu'elle s'est retrouvée à naître esclave et obligée de donner son corps pour les quelques pièces de crevards dans votre genre ?! Joggurk, lorsque je vous ai recruté, c'est moi qui ai été obligé de retirer la seringue de votre bras tellement vous étiez raide ! Mooskat, si je n'avais pas été là pour m'interposer, vous finissiez la gueule dans la merde des caniveaux, soigneusement tabassé par vos créanciers ! Landsen, ta propre sœur était une fille de joie avant que je te donne ici les moyens de la sortir de la rue ! TOUS autant que vous êtes, vous étiez dans la merde la plus noire avant que le Séléné ne croise votre route, et maintenant vous faîtes les fiers ?! Vous jouez les gros durs alors que l'Officier Lento vous mettrez à terre d'un revers de la main avant de vous tirez une balle à travers la gueule comme vous le mériteriez ?! Alors que ce soit bien clair, l'Officier Lento aura sa chance et fera ses preuves comme tout le monde sur mon navire et si jamais elle se plante, comme tout le monde elle sera déposée sur le prochain quai, sans quoi, vous serez bien content que votre supérieur parvienne à négocier des milliers de crédits à notre profit pour aller vous rincez la gueule en son nom auprès de ses ex-collègues ! En attendant, le prochain qui ose encore une fois manquer de respect à l'un de ses supérieurs, qu'il s'agisse de l'Officier Mac Cload, de l'Officier Lento ou de moi-même, JE LE BALANCE MOI-MÊME À TRAVERS LE HUBLOT LE PLUS PROCHE ! Ai-je été clair ?! »

« Chef, oui, chef ! »

« Nous partons dans une heure pour Tatooïne préparez le Séléné en conséquence. Rompez tous, sauf Spârau qui restera comme ça jusqu'à nouvel ordre ! »

Les ordres ayant été donnés et reçus, la foule se dispersa immédiatement à l'exception du seul Soldat Spârau qui était bien conscient qu'il en avait encore pour un moment à se tenir dans cette position. J'étais en train d'afficher la destination jusqu'à Tatooïne depuis l'un des terminaux de la carte galactique quand la voix d'ARTEMIS s'éleva sur le pont principal.

« Capitaine ? »

« Un problème ? »

« On dirait... J'ai décelé un nombre alarmant de communication concernant le Séléné. Il semblerait qu'un groupe de malfrats se dirigent vers notre quai d'amarrage avec des intentions clairement hostiles à l'encontre des membres d'équipage et de votre personne. Dois-je activer les systèmes de défense du Séléné ? »

« Hors de question, notre puissance de feu ferait sauter la moitié des quais, et nous n'avons pas les moyens de payer les réparations aux Hutts. Active les boucliers, on s'occupe du reste, contacte les soldats Davinson et Gyÿver ainsi que l'Officier Mac Cload, demande leur de me rejoindre dans la soute. Pour ce qui est de l'Officier Lento, guide la dans les préparatifs du départ, qu'elle apprenne les mesures pour ce qui concerne les services des quais etc, tout ce qui est identification et tout l'bordel habituel. »

« Très bien, Capitaine. »

Cette dernière s'était éclipsée, de même que Moktarr, en même temps que tout le monde sans que je m'en aperçoive d'ailleurs. Il était vrai que son parfum n'était plus dans l'air. Sans plus de parole, je quittai les consoles pour me diriger vers l'ascenseur. Des intentions hostiles ? Ils allaient voir ce que c'était que l'hostilité ces fumiers...


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