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Je ne fréquente pas souvent le réfectoire, et ce pour plusieurs raisons. D'abord, parce que mon organisme me le permet. Le soleil de Korriban est bien plus brûlant que le maigre et lointain astre qui m'a alimenté pendant sept ans. Encore habitué aux privations, sa seule présence me permettrait je crois de survivre pendant des mois sans rien avaler de solide. Ensuite, parce que c'est un lieu dangereux, où les règlements de compte ne sont pas rares. Ici peut-être encore plus qu'ailleurs dans l'académie, c'est la loi du plus fort qui régit tout. S'il y a une certaine tolérance envers les plus jeunes, dérober le repas de son prochain est loin d'être interdit par les maîtres. Au contraire, c'est une pratique encouragée, et terriblement courante. Je sais que je suis encore loin d'être le plus fort. Un abrutis avec un sabre laser fera toujours plus de dégâts qu'un grand sage perdu dans ses méditations.

Hélas, mon corps a suffisamment pris de retard en croissance pour ne pas pouvoir s'en permettre davantage. Je suis donc attablé un repas sur quatre, c'est-à-dire un jour sur deux. De préférence le soir, car au moins, les gros bras se sont épuisés toute la journée à des entraînements physiques stupides. Je peux espérer qu'ils soient alors trop fatigués pour venir me chercher des noises. Je dois choisir avec une grande attention ce que je mange. Il y a certains sucres qui sont pour les zélosiens plus enivrant qu'un alcool fort. Parfois, je ne suis pas certain des effets qu'un aliment peut avoir sur moi. Dans le doute, même quand ils me paraissent appétissant, je m'en passe. Il n'y a donc pas de fruits ni même de viande sur mon plateau, juste quelques féculents... et un pichet d'un litre d'eau.

-Hé, il faut l'arroser la plante ? fait une voix assez peu distinguée devant moi.

Assis, je lève les yeux vers l'individu. Son ton est aussi lourd que lui, agressif, un peu balançant, du genre bas-fond des grandes métropoles. Je l'ai déjà vu, il a déjà tenté de m'humilier par le passé. Son passé à lui, je ne le connais pas. A-t-il commencé comme beaucoup des ces imbéciles, un petit voyou sans foi ni loi, un caïd plus méchant que les autres et ayant développé par miracle une faible sensibilité à la Force ? Il est grand, presque quarante-centimètres de plus que moi, et sans doute trois fois plus lourd. Mon regard remonte le long des muscles de ses bras nus. Un instant, je l'envie. J'aimerai avoir les mêmes, lui écraser mon poing dans la figure. Puis mon envie se transforme aussitôt en mépris, quand il pousse d'un doigt nonchalant mon pichet d'eau.

Avec fracas, le récipient tombe à la renverse sur mon plateau, m'éclaboussant largement. J'essuie rapidement les gouttes que j'ai dans les yeux, tout en entendant le rire gras de mon tortionnaire. Il passe son énorme main derrière ma tête, ébouriffant mes cheveux trempés pour les rabattre sur mon visage. Je remarque qu'il n'a d'ailleurs que quatre doigts. Je serre les dents, je le fixe un moment. J'attrape son bras estropié dans mes deux mains, peinant à en faire le tour. Notre différence de gabarit rend ma prise ridicule. Narquois, il me laisse faire. Il a un sourire mauvais et il s'exclame :

-Vas-y, fais moi mal.
-Tu es un nuna, j'articule distinctement.
-Je suis un... euh, quoi ? me répond-t-il, son agressivité soudainement dissipée, et comme hébété.
-Tu es un nuna, une petite créature ronde verte baveuse, je répète, encore plus distinctement.

Je sens que cette fois, il percute. J'ignore s'il a tenté une poignée de secondes de résister à mon injonction, ou s'il était protégé de ma requête par son ignorance de la zoologie, mais à présent, l'idée prend pleinement possession de lui, et de sa faible psyché. On peut faire un demi-quintal et être aussi démunis qu'un animal sur le plan mental. Avec un froncement de sourcil étrange, son dos se courbe et il fléchit les jambes, jusqu'à ne plus mesurer qu'un mètre vingt de haut. Le colosse se retourne, contemple, le regard dans le vague, le reste des individus en train de manger, dont l'attention est à présent focalisée sur lui. Un filet de salive commence à poindre au coin de ses lèvres.

Je ne pensais pas qu'une persuasion de Force allait aussi bien fonctionner. Je croyais qu'il aurait eu un moment de trouble, suivis peut-être de quelques gestes incontrôlés, et que cela l'aurait suffisamment effrayé pour qu'il me laisse en paix. Hélas, c'est quand il gonfle soudain ses joues, et commence à siffler que je comprends que je suis peut-être aller un peu trop loin. J'ignore combien de temps mon influence va continuer à fonctionner. Lorsqu'il se rue sur une table pour plonger sa tête dans un plat de pattes, la salle s’esclaffe. Moi-même, je m'autorise à mon tour un sourire satisfait, pour ne pas montrer que j'appréhende la suite. Le géant sautille et vient mordiller, sous la table, la cheville d'un autre apprenti qui se gêne pas pour lui décocher un coup de pied en pleine figure, sous les applaudissements de toute l'assemblée, à présent hilare.

Le choc, cependant, paraît dissiper mon pouvoir. Le colosse en se relevant, se cogne la tête contre le buffet. Nouveaux rires, mais la fureur que je lis dans ses yeux ne me donne plus vraiment envie de me moquer de lui. Je sens mon cœur accélérer. Je suis statufié par la masse qui s'avance vers moi à grande vitesse, en dégageant les chaises sur son passage. J'essaie malgré tout de ne pas perdre la face. Je détourne une seconde les yeux, pour fixer le sol, terrorisé. À ce moment précis, j'entends le bruit caractéristique d'un sabre qu'on allume. Je me mets moi-même debout et... recule. Je ne suis pas armé, et quand bien même, ça ne me servirait pas à grand-chose, face à un tel adversaire. Je me concentre un instant, et retourne à la force de mon esprit ma propre table à la verticale. Je tente de la projeter vers lui. Malheureusement, d'un violent moulinet de son épée rouge, il la tranche en deux avant même qu'elle l’atteigne. Je déglutis, et cherche un plan de retraite. Je suis dos au mur.
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Ah le self de la Dark Académie, lieu de rencontres inopinées, de fous rires, de larmes et autres histoires. Une véritable source pour holofilms de série B. Naël adorait cet endroit, surtout qu'il pouvait observer discrètement-pour une fois- ce qui se trouvait aux alentours sans risquer de représailles en général. Depuis son passage en guerrier Sith et surtout sa nomination au poste de maître d'armes de l'Académie, les gens lui fichaient la paix. Aujourd'hui le clou du spectacle était un gringalet aux cheveux verts presque aussi longs du félidé mais nettement moins bien entretenus. Le jeune Cathar cru même percevoir quelques fourches, enfin difficile de le savoir à cause des mouvements du propriétaire. En effet, ce dernier avait plutôt intérêt de bouger son popotin face à la masse de muscles qui se moquait de lui. Naël reconnu l'élève turbulent a qui il avait coupé un doigt. Visiblement celui-ci n'avait pas apprit sa leçon concernant l'apparence, pour lui les gringalets étant toujours les plus faibles. Le félin observa la scène, il eut un petit sourire lorsque l'adolescent influença l'esprit du malandrin, se reconnaissant quelque part lorsque lui-même avait servi de tête de Gizca à la plupart ds gosses de l'Académie. Avec ses manières féminines, sûr qu'ils ne l'avaient pas loupé! Mais Naël avait riposté en faisant rire les autres pour s’octroyer leur respect, et d'une certaine façon c'était également ce que cherchait à faire la brindille verte visiblement.

Lorsque le gros baroudeur mâchouilla la jambe d'un élève puis s'approcha de sa personne, le félidé applaudit avant de revenir à la scène avec un peu plus de concentration. Ses yeux étrécis à deux fentes Naël avait senti dans la Force que le balourd reprenait ses esprits. La suite fut plutôt cocasse mais pas dans le bon sens pour la victime qui reprenait lentement mais sûrement son rôle de victime justement. Naël ne laissa pas les choses continuer de la sorte pourtant. Comme d'habitude, il avait décidé d'enquiquiner son monde en brisant le funeste destin du garçon. De sa démarche souple, un doigt entortillant une mèche de cheveux roux, le semi-Cathar apparut au milieu de la scène comme un cheveu dans un Juice-Juice. Néanmoins, ceux qui le connaissaient bien ne riaient pas de ce minou qui allait probablement faire parti des dégâts collatéraux mais de ce qu'il pourrait bien inventer.

-Allons mes chéris, ne vous battez pas... Vous gâchez un moment de convivialité en communauté.-Comme sa voix se faisait entendre mais que visiblement aucun des deux ne daignait l'écouter, le métisse haussa le ton. Signe qu'il offrait sa dernière chance au balourd.- J'ai dit, ça suffit!

Non Naël n'était pas le Guerrier Sith le plus puissant que la Galaxie ait porté, ni même dans les mille premiers, mais il était rusé, agile et avait prouvé ses capacités. Le disciple ne ferait pas le poids. Ce dernier prit dans sa fureur décida d'ignorer les statistiques cependant. Il avait bien envie de se venger de son professeur qui lui avait coupé le doigt, et surtout, il devinait qu'une réussite lui vaudrait d'être repéré par un maître et prit sous son aile. C'était donc tout ou rien, son heure de gloire ou de fin. Naël lui malgré ses apparences ne s'amusait plus, il ne pouvait pas laisser passer ce défi, car tout manquement à son autorité devait être puni. S'il avait décidé que le combat s'arrêtait, les belligérants devaient lui obéir dans l'instant, c'était pour lui la seule façon d'imposer sa loi étant donné son gabarit: être très exigent sur la discipline.

Le maître d'armes tira donc son sabre-laser, lame au clair. Celle-ci abordait une couleur violette qui commençait à bien se faire connaître désormais au sein de l'Académie. Le félin n'avait pas été très axé sabre au début, mais il avait petit à petit apprit jusqu'à devenir un excellent bretteur, jouant sur son agilité et sa précision. Le balourd l'attaqua, fonçant sur lui. Naël bondit sur place comme un ressort, une faculté qui lui avait valu de survivre aussi bien que son bagout naturel. Le duel dura peu de temps, les chances étaient inégales quand bien même le gabarit du disciple lui donnait l'avantage. Le guerrier était trop expérimenté et surtout très rapide, là où la puissance de son ennemi était entravée par l'espace réduit et encombré.

Lançant sa dernière attaque, le jeune Sith s'approcha en faisant tournoyer son arme, un petit air malicieux logé sur ses babines. D'un coup, il fendit l'air, semblant avoir raté son coup comme c'était souvent le cas avec les sabre-laser qui cautérisaient immédiatement les plaies. La seconde suivante, le balourd hurlait en tenant... Son entrejambe. Juste au milieu de la salle, gisait justement sa virilité.

-Vu qu'avec un doigt tu n'avais pas compris... S'attaquer à plus petit que soi n'est pas être viril. La prochaine fois, c'est ta vie que je coupe, c'est clair? Dégage à l'infirmerie maintenant; pour voir s'ils peuvent te sauver.

Aucune artère n'ayant été sectionnée, l'individu devrait survivre et Naël ne lui avait pas entièrement coupé le membre bien sûr, ce qui gisait au milieu n'était qu'un bout de ce dernier, néanmoins il serait désormais bien embêté pour faire des choses. Du bout de son arme crépitante le félin désigna la petite chose inerte sur le sol.

-Et ramasse tes saletés. Toi petit, suis-moi.

Et sans plus de réflexions sur les murmures autour d'eux, Naël rengaina son sabre-laser. Bien que respecté dans l'Académie, le félidé n'était pas la plus haute sommité des lieux, le jeune garçon ne put donc échapper aux quolibets à propos de celui qui venait de lui intimer l'ordre.

"Fais gaffe, je crois qu'il veut faire de toi son mignon..." "Ouuuuh à mon avis tu vas avoir ton dessert". "Laisse pas trop traîner ton p'tit cul".

Naël rejeta ces propos d'un simple geste de la main princier et... Efféminé oui. Sur le pas de la porte il se retourna, s'appuyant avec nonchalance pour voir si le garçon allait le suivre ou rester planté là. Que préférait-il? Retourner à l'ombre ou tenter sa chance en prenant le risque de "finir dans l'assiette" du félin filou?
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Je fais encore quelques pas en arrière. Je jette un coup d’œil derrière moi. Si je fuis, je perds pour un bon bout de temps tout respect de la part des maîtres et des autres apprentis, mais c'est toujours mieux que de terminer en plusieurs morceaux. Malheureusement, je ne vois aucune échappatoire. La terreur laissa sa place à la panique, et je dois me mordre la langue pour ne pas émettre de glapissement effrayé. Je ne parviens plus à me concentrer suffisamment pour faire de nouveau appel à la Force. Elle qui coule si puissamment dans mes veines me devient soudainement inaccessible. Mon visage se décompense, j'entends quelques murmures amusés. Les rares individus préoccupés sont ceux qui se demandent si je suis capable de manifester un cri de Force, ce qui pour le coup, représenterait un danger pour toute la salle. Je l'ignore. Je ne crois pas. Ce n'est pas quelque-chose qu'on apprend facilement.

Non, tous ces maîtres sadiques ne vont pas bouger le petit doigt pour me sortir de là. Je perçois même que la plupart d'entre-eux seraient bien contents de me voir couper en deux devant leurs yeux ravis. Un bel exemple pour les apprentis les plus jeunes, seuls les plus forts survivent, à l'académie comme dans la nature. Comment ai-je fais pour survivre tout ce temps ? Ils sont tous en train de se le demander. Cependant, une voix un peu plus douce que les autres se fraie un passage dans le brouhaha et arrive à mes oreilles. J'y prête à peine plus d'attention qu'au reste, car le colosse que j'ai humilié, après une hésitation, continue à avancer. Je n'ai pas d'autre choix que de reculer encore. Puis, après une deuxième sommation à peine plus écoutée que la première, l'auteur s'interpose carrément entre moi et mon agresseur.

Mon visage n'exprime plus que la surprise lorsque l'individu dégaine son propre sabre et engage le combat contre le géant. Sa manière de s'exprimer est unique dans l'académie. Seule la tension de ma probable mort imminente m'a empêché de le reconnaître immédiatement. De derrière lui, je ne distingue pas son visage, que je sais félin. Seulement sa longue chevelure rousse et son corps svelte. Il bondit avec plus de force et surtout plus de grâce que je n'en aurais jamais : il est clair que son adversaire n'a aucune chance. Ses mouvements sont précis, efficaces, loin de la brutalité des gestes du géant qui en comparaison semble mouliner dans le vide. Leurs lames s'entrechoquent une poignées de fois.

Je suis encore plus surpris que l’apprenti continue à le défier. Pourquoi fait-il ça ? N'importe qui de sensé y aurait renoncé. Ce sith là est quand même le maître d'armes, c'est lui qui s'occupe des cours... auxquels je ne vais pas (et ça n'est pas comme à l'école, il n'y a personne pour nous y obliger). C'est sans doute stupide, mais je suis assez fier d'être à l'origine d'un tel conflit. Qu'on prenne partie pour moi me fait soudain me sentir important. Je dégage les mèches de cheveux qui handicapent ma vision. De l'extérieur, il est assez facile pour moi de suivre leurs assauts, aussi rapides soient-ils. Au moment où l'épée de maître Luz va s'abattre, je détourne la tête. J'ai déjà été spectateur d'assez de meurtres pour me passer de voir de près celui-là. N'importe quel jedi noir aurait détesté une telle attitude, heureusement, je ne suis plus au centre de l'attention.

Le cri de douleur que pousse le colosse me fait frémir. Le félin lui a-t-il coupé une main, un bras ? Je reviens sur la scène. Au départ, je ne comprends pas où se trouve sa blessure. Puis je baisse les yeux. Je frisonne. Dans le même temps, je ne peux m'empêcher de ressentir un certain plaisir à le voir ainsi mutilé. La sanction est à la fois terrible et terriblement humiliante. Je suis pris d'un enthousiasme sadique, comme les sith aiment tant en ressentir. Voir un ennemi à terre est toujours réjouissant, mais mon plaisir vient aussi tout simplement de mon soulagement. Contrairement à beaucoup d'intégristes, je ne me sens pas particulièrement honteux de n'avoir rien à voir avec cette défaite. Qu'importe si c'est quelqu'un d'autre qui lui a réglé son compte pour moi. Ce qui m'importe, c'est que je suis à présent hors de danger.

J'ignore avec mépris les rumeurs moqueuses qui montent à mon égard, lorsque maître Luz m'ordonne de le suivre. En cet instant, au milieu de tous ces visages goguenards, ou, au mieux, indifférents, le cathar me semble être mon seul ami. Le seul être capable de me comprendre. Je n'hésite pas une seconde, et je le rejoins, avec un peu de précipitation. J'en ai assez de tous ces gens. Je déteste toute cette masse informe d'individus cruels. Ils ne sont rien de plus que des enfants méchants et jaloux, jaloux de mon lien avec la Force, jaloux que personne n'ait jamais bougé pour eux le petit doigts. Des enfants, oui, ils ne valent pas mieux.

J'attends quand même d'être sorti de la salle pour prendre la parole. J'essaie de préparer mes mots, toutefois, ceux-ci sortent un peu en désordre.

-Je... euh, merci, merci beaucoup. Je ne pensais pas que quelqu'un allait intervenir... Je veux dire, tous ces imbéciles. Ils auraient été contents de savoir par moi si Darth Shakaxhi a vraiment le sang vert.

Je l'ai entendu dire, tout à l'heure, que s'attaquer à des plus petits que soit n'était pas un acte de bravoure. C'est sans doute vrai, mais les sith qui pensent comme lui doivent se compter sur les doigts de la main, même sur neuf. L'asservissement des plus faibles est le credo de la plupart d'entre-eux. En revanche, si je suis loin de me vexer d'être, dans ce cas, le petit, je me doute qu'il respecte tout de même une certaine forme de puissance.

-Je suis pas vraiment fort, physiquement, les sabres... Je me retiens de lui dire que ça ne m'intéresse pas, me souvenant de son domaine d'expertise. Je dois me débrouiller autrement, d'habitude, j'arrive à les remettre à leur place.

Docilement, je le suis, conscient de lui devoir la vie. Je remarque que nous nous dirigeons vers les quartiers des maîtres. En l'espace de quatre ans, je n'y ai pénétré qu'une demi-dizaine de fois, et toujours pour servir un maître. Tout d'un coup, les bruits que j'ai entendu quand nous avons quitté le réfectoire prennent un sens un peu plus concret. Je jette un regard de côté au félin, légèrement troublé. S'il y a bien un maître qui affiche, sans contestation possible, son orientation, c'est maître Luz. Il n'est pas rare que quelques blagues circulent sur son attitude... particulière, encore que la grande majorité des apprentis se gardent bien d'en rire devant lui. La gratitude et la sensation de proximité que j'ai à son égard sont toutefois beaucoup plus fortes que ces appréhensions. Mon ton se veut détendu ; en réalité, il oscille entre l'enthousiasme, la reconnaissance, et la perplexité pure et simple.

-Mais sans vous, je ne m'en serais jamais sorti. Est-ce que vous attendez... quelque-chose de spécial de moi ?
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Jouant toujours avec une mèche de cheveux le semi-Cathar mena le garçon vers sa chambre. Il ne répondit pas aux questions de ce dernier, le laissant trottiner ou lambiner à sa guise derrière sa personne sans s'en préoccuper plus. Ce ne fut qu'une fois que la porte fut refermé que le félin jeta un regard au garçon qui se trouvait en face de lui. Hésitant un moment, Naël lui tourna une fois de plus le dos pour s'installer dans un grand fauteuil moelleux, désignant celui d'en face à l'adolescent. Le lieu était sobre contrairement à ce que l'on avait pu imaginer de lui, douillet et agréable? Loin de l'habituelle décoration sombre de l'Académie, les tons étaient chauds sans excès. Un jaune foncé servait de tapisserie, de jolis canapés coquets traçaient une sorte de cercle au milieu, entourant une table de verre transparente, sur laquelle aucun bibelot inutile ne reposait. Les meubles oscillaient entre tradition et modernisme et dans un recoin, surprise un mini coin cuisine avait réussi à trouver sa place, parfaitement fonctionnel. Tout était propre et bien rangé, sans décoration futile mais sans omettre néanmoins quelques posters de grands espaces de Naboo ou d'Alderaan.

La plus grosse surprise néanmoins restait le Gaupa. L'animal qui servait de monture à de petites créatures appelées Ewok reposait dans un grand panier soyeux avec une sorte de caisse transparente à côté qui contenait du foin. Propre et ne laissant aucune odeur, on devinait que l'animal était choyé sans être ridiculisé avec des froufrous stupides néanmoins. Naël était vraiment un drôle de personnage, et un esprit subtil pouvait saisir que son exhibitionnisme à l'extérieur était quelque peut forcé. Alors que le félidé posait son regard sur son lit dans le coin, un matelas d'apparence "literie d'étudiant" directement juché sur le sol, il se releva pour aller faire du café. Le jeune Cathar semblait décidé à ne pas se montrer spécialement bavard contrairement à ses habitudes. Chose qui de son point de vue se comprenait parfaitement puisqu'il réfléchissait encore à "pourquoi" il avait agit ainsi. Mettant en danger sa réputation et son confort Naël avait sauvé la peau d'un apprenti qui lui rappelait vraiment quelqu'un... Un peu trop d'ailleurs. Remâchant ses paroles dans sa tête, il les trouva encore plus naïves que les siennes à l'époque. Il faut dire qu'à l'époque le félidé avait déjà eu l'occasion d'apprendre que rien n'était gratuit, mais vu son physique délabré l'adolescent devait également être au courant. Pourquoi se montrait-il si facilement à coeur ouvert alors que le maître d'armes n'avait fait que lui sauver la peau? Ce qui ne voulait pas dire grand chose ici par ailleurs car il pouvait décider à tout moment de lui la reprendre après s'être amusé avec lui comme le suggéraient les autres.


Naël n'était pas ainsi cependant, par chance pour le Zélonien. Néanmoins ce dernier n'était pas sensé le savoir et le jeune Sith tenait déjà à lui apprendre sa première leçon. En ferait-il pour autant son apprenti? Il l'ignorait lui-même, ayant juste à coeur d'aider le garçon. A sa manière bien entendu. S'approchant d'une démarcher particulièrement sensuelle, le métisse se pencha sur l'inconnu, tendant ses doigts graciles pour lui saisir le menton; le maintenir et glisser quelques mots à son oreille. Il s'approchait si près que le Zélosien pouvait sentir ses moustaches chatouiller son oreille, allant jusqu'à mordiller le lobe de cette dernière. [HJ: autorisation du joueur]


-Qui te dis que ce n'est pas moi qui leur rapporterait de quelle couleur il est? Hum? Après m'être amusé avec toi mon chou?...


Naël joua un petit moment avec l'adolescent, utilisant de nombreuses connotations sexuelles sans aller plus loin qu'une caresse sur le haut de sa tunique avant de se redresser soudainement pour aller chercher le café. En revenant avec la boisson le Sith avait totalement changé d'attitude, il y avait toujours quelque chose de sensuel chez lui, mais c'était le personnage qui voulait ça, et l'inconnu n'était plus du tout mis en "danger". Le Sith le contourna pour aller s'assoir sur son siège, il but une petite gorgée de la boisson destiné à son cadet avant de la pousser vers lui.

-Pour te prouver qu'il n'est pas empoisonné. J'peux faire pareil avec de la nourriture. Tu veux un truc à manger?

Le guerrier resta un moment silencieux, observant l'apprenti l'air songeur, le jaugeant et l'évaluant mais à la manière d'un professeur cette fois. Son attitude n'était pas feinte, il était sincère dans son intérêt malgré la retenue que son visage affichait par pur instinct de méfiance. Déposant sa tasse le félidé se redressa une fois de plus et s'approcha du Zélosien, soulevant ses cheveux d'un air suspicieux puis cala ses épaules contre le dossier, les jugeant d'un air expert sans aucune équivoque cette fois.

-Ne suis jamais un Sith, même quand il t'a sauvé la mise. Tire-toi car il se peut qu'il ait juste envie de jouer avec toi. Ce sont des Rancors qui aident une proie pour mieux s'amuser avec et manger pour rester dans le champs lexical de la cantine. Ne te vante pas de les "remettre à leur place" habituellement car je pourrais te demander de le prouver en organisant un duel ou quoique ce soit. Enfin ne sois pas impatient, attend que la personne te fasses savoir ce qu'elle veut de toi si tu n'as pas écouté le premier conseil et l'a quand même suivi. Ici tout n'est qu'apparence... Je pourrais être le pire des saloperies, d'ailleurs je dois certainement l'être aux yeux de beaucoup.

Fit le Cathar en souriant avant de s'assoir sur la petite table en verre juste en face de son interlocuteur.

-Si tu es une victime par définition, ne devient pas toi-même la PARFAITE victime dans le dico qui leur sert de cerveau. Regarde-moi tes cheveux... Et ton allure? Négligée, totalement... Assume ton physique de crevette, tes cheveux verts et fais-en un style. J'te dis pas de devenir comme moi, ça ne marcherait pas, tu es bien trop timoré pour ça... Mais respecte-toi pour que les autres te respectent. Là tu fais juste trop pitié et la pitié tue. Quant à savoir ce que je te veux, j'en suis pas encore très sûr. Je pense que le balourd m'ennuyais et que j'ai voulu y ajouter mon grain de sel. En plus il me fallait une raison pour quitter le réfectoire en restant poli parce que le repas de ce midi était juste troooop dégueulasse. A toi maintenant. T'attends quoi de la Dark Académie mon chou? Tu n'as clairement pas le profil... Qu'est-ce que tu fous là? Et puis c'est quoi ton nom? J'te collerais bien Candide ça te vas super bien mais c'est plus pratique si j'ai ta véritable identité. Quant à moi je suis Naël Luz mais ça j'pense sans me vanter que tu le sais déjà.
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Il me semble que la réputation d'excentricité de maître Luz n'est plus à faire. Pourtant, lorsque je pénètre dans sa chambre, je ne peux être que surpris par l'ambiance. Il faut dire que je n'ai pénétré que dans deux chambres de sith confirmés, jusqu'ici. La première était sordide et en désordre, contenant quelques objets étranges, la seconde ressemblait davantage à un cabinet de notaire, avec un bureau et des hololivres empilés. Celle du félin est encore dans un genre différent... La table en verre, les meubles design, les grands paysages sur les murs, on aurait dit une sorte de salon de thé branché. Mon regard se porte sur le minuscule poney qui a l'air parfaitement à l'aise dans ce décors étrange. S'il s'était agit d'un nuna, j'aurais presque compris l'action du cathar, mais il n'en ai rien... Absurde, quel genre de guerrier garderait un tel animal à l'endroit où il dort ? Remarque, ça n'est pas vraiment pire que les serpents, les araignées ou toutes les sortes de bestioles à crocs et ou à venin qu'apprécient les autres. Cette présence inattendue m'aide quand même un peu à me détendre, alors que mes questions sont toujours, de façon de plus en plus inquiétante, sans réponse.

Je m'assieds, mon appréhension relancée par le silence de mon interlocuteur. Je me serais attendu à un peu plus de volubilité de sa part. J'avais pensé qu'il serait un peu plus facile de communiquer avec lui, malgré tous les artifices que pouvait cacher son bagout habituel et dont on parlait tant. Hélas, lui non plus ne semblait pas décidé à me faire de cadeau. Étrangement, je le vois s'atteler à préparer une boisson que les zélosiens consomment peu. Il faut dire que les miens ont l'avantage de pouvoir boire autant d'alcool qu'ils le souhaitent sans jamais en ressentir les effets. Je n'ai pas du en prendre plus souvent que je ne suis entré dans une chambre de sith. Du souvenir que j'en ai, c'est plutôt amer. Je constate qu'il en fait infuser deux tasses, qu'il compte sans doute m'en proposer une... et donc me garder ici un moment.

Pourtant, il s'en détourne et revient vers moi. Son attitude a changé, plus sensuelle encore, avec un léger déhanchement. Après une hésitation, je lui adresse en retour un sourire timide. Alors, nous y sommes, je songe. Je m'attendais un peu à ce genre de chose là, ou du moins, l'opinion générale s'y attendait, sans en être très sûr à titre personnel. Il se penche sur moi, prend mon visage. Je ne croyais pas qu'il serait aussi direct. Je le laisse faire, je n'oppose aucune résistance lorsqu'il amène sa tête vers mon oreille. Ses moustaches frôlent ma peau. Je sursaute : je sens le contact de ses dents, pointues, entailler légèrement la chair de mon oreille, et se retirer en ne laissant qu'une marque légèrement mouillée. Les mots qu'il me glissent sont prédateurs. En revanche, je ne les ressens pas comme étant particulièrement agressifs. Mon stress n'est plus du à la peur d'une quelconque blessure qu'il pourrait m'infliger, mais à l'angoisse de ne pas être à la hauteur de ses attentes. Je n'ose pas protester.

-Ça aurait pu être pire, je murmure, sans trop savoir ce que je dis.

Je ne suis pas certain d'en avoir beaucoup envie. Je suis sûr, en revanche, que ça ne me dégoûte pas plus que ça. Les sith mettent en avant la force, la domination, dans tous les rapports. Il n'y a pas de notion de pureté dans ce registre, ni dans la morale obscure, ni dans la nature elle-même. Même si l'attitude de maître Luz ne plaît pas aux puristes, je ne crois pas que l'homosexualité soit condamnable en soit, du moins, pour ce qui est de celui qui domine l'action. Je me doute qu'il y a peu de chance qu'il me laisse cette position. Ça m'indiffère pas mal. Si c'est le prix à payer pour ma vie, je suis prêt à le lui céder. Surtout que la tension lourde de sens qu'il fait planer, ses caresses pourtant encore assez innocentes, ne sont pas sans effet sur mon corps. J'ai chaud. Je n'ai pas pu boire, au réfectoire... et pourtant, je frissonne. C'est peut-être à cause de mes habits plein d'eau. Je remarque qu'il a un piercing au sourcil. Je me demande s'il en a d'autres, ailleurs sur le corps. Est-ce qu'ils sont visibles, sous sa fourrure ?

C'est au moment où je commençais à accepter un peu plus sereinement ses avances que le cathar se retire vivement. Je ne comprends pas. Je m'attends à ce qu'il me demande de me déshabiller, ou bien. Je suis aussi perdu qu'au départ. Je le vois revenir avec... les tasses de café. Je mets un temps avant de me remettre de mes émotions. Je percute difficilement aux paroles du jedi noir, encore émoustillé. Nerveusement, j'attrape le récipient qu'il me propose. L'angoisse redescend, quand je le porte à mes lèvres, pour remonter aussitôt. Je baisse les yeux pour constater que les morceaux de sucre sont encore sur la coupelle, disposés en dehors de ma boisson. Me retrouver en état d'ébriété devant le maître d'armes de l'académie n'aurait fait qu'empirer les choses. La tension, finalement, s'évapore, laissant seulement derrière elle une grande soif. C'est sûr que les quelques décilitres de cafés ne suffiront jamais à l'étancher. À vrai dire, je n'aime pas vraiment le goût du liquide noir, il est aussi amer que dans mes souvenirs. Je n'en dis rien.

-Ça va, les zélosiens ne mangent pas beaucoup, je bredouille, en réponse à sa question.

Il m'observe, sans rien dire de plus. Je pince les lèvres. Son regard n'est plus aussi lubrique qu'il y a quelques secondes, pourtant, je m'attends toujours à ce qu'il me saute dessus. D'un instant à l'autre. Ce sont des conseils bien plus chastes qui sortent de sa bouche. Je l'écoute attentivement, du moins, j'essaie d'en donner l'impression. Je sens venir le discours sur la prudence. Dans l'absolu, il a raison, je le sais. Il n'est pas le premier à me dire de surveiller mes arrières, et encore, je crois être bien plus prudent que la majorité des apprentis. Plus conscient de mon environnement. Je sais aussi qu'il m'arrive de faire preuve d'un enthousiasme un peu excessif, en ce qui concerne certaines choses. Mais enfin, si on ne peut plus suivre les instructions d'un professeur, même quand celles-ci sont un peu louches... le monde serait invivable. Je souffle. D'accord, l'académie est peut-être invivable. Je songe quand même que le but premier des professeurs n'est pas de découper tous les élèves. Quant au reste de ce qu'il aurait pu me faire subir. Je ne sais pas si cela aurait été si terrible, après tout.

Je me tends de nouveau un peu lorsque le félin examine ma chevelure verte, encore humide. Visiblement, elle n'est pas vraiment à son goût. Il s'approche de moi de nouveau. Maître Luz se met ensuite à critiquer mon style vestimentaire. Beaucoup de sith m'auraient fait un sermon à propos de la volonté de vaincre, de se faire respecter en imposant la peur. Lui trouve que j'ai un air négligé, que je devrais me refaire une beauté. Si je n'étais pas face à un supérieur malgré tout largement impressionnant, peut-être aurais-je un éclat de rire. Le cathar est vraiment un individu particulier. De plus, ses arguments tiennent tellement peu la route que s'en absurde. Même lui ne tient pas les cuisinier assez en estime pour se soucier d'être polis, je crois, à propos d'un menu. Je me demande s'il me cache quelque-chose, où s'il est lui-même dans le flou face à sa propre réaction. Heureusement, je retrouve de cette manière le jedi noir tel qu'on le décrit : précieux et badin à la fois. Un ton qui me met plus à l'aise que celui habituellement impitoyable du guerrier moyen.

À l'évocation de mon nom, je prends le parti de sourire. Je l'interroge du regard, incapable de dire si sa remarque est intentionnelle ou non. Il me trouve à la fois naïf et prétentieux. J'aurais pu me vexer, je ne connais pas tant d'individus que ça capables d'écouter ce genre de vérité, surtout de la bouche d'un individu aussi excentrique. Je ne crois pas être assez stupide pour le prendre mal. Je ne veux pas lui donner raison, si c'est cela qu'il cherche, et surtout, je n'oublie pas qu'il m'a quand même sauvé la vie il y a quelques minutes. Dans le même temps, j'ai peur de lui rappeler une évidence, qu'il s'agace en me disant qu'évidemment, il le savait déjà. Je hoche par contre la tête pour confirmer que son patronyme, lui, je le connais bel et bien.

-C'est ça. Candide Cyllessel, c'est moi. Ma mère est, ou était, une soldate de carrière dans l'armée zélosienne, c'est elle qui a choisi. Je peux la remercier pour son goût en matière de prénom... c'est très viril. Vous croyez que je devrais changer ça aussi ?

J'essaie d'être aussi détendu que lui, mais ça n'est pas une chose facile, surtout après ce qui vient de se passer. Qu'il s'intéresse à moi, cependant, fait vite tomber les barrières derrière lesquelles je me cache habituellement. Personne, en règle générale, n'a envie de savoir d'où les apprentis viennent, ni pourquoi. La seule chose qui importe, c'est qu'ils survivent, peu importe leur passé. La question de maître Luz me force à parler plus sûrement qu'une menace.

-J'ai pas le choix. Si je suis pas ici, je suis rien. Je veux dire, je serais jamais rien. Je veux être quelqu'un. Mon lien avec la Force, c'est tout ce que j'ai pour y parvenir, et l'académie... c'est le seul endroit où on peut se former. Alors tant pis si je dois jouer ma vie tous les jours avec des brutes imbéciles. Je suis prêt à prendre le risque. Dans la rue, toute façon, je suis pire que mort.

Je ne lui parle pas de mon échec à me faire accepter du conseil jedi, qui évidemment, est l'autre option pour apprendre à maîtriser la Force. J'exprime aussi des idées un peu plus fortes que celles qui sont réellement les miennes. Je ne vais pas lui dire que je crève de peur chaque fois que je vais au réfectoire, et que je préférerai quand même largement une existence paisible et anonyme à un trou de sabre laser en travers du ventre. Je ne veux pas passer encore plus pour un lâche. J'espère qu'il saura apprécier mon audace, ma détermination, qui si elles sont un peu maquillées, ne sont pas feintes.

-Je ne suis peut-être pas aussi fort que ces imbéciles. Je suis pas aussi beau que vous. Mais je suis certain d'avoir un destin, la Force est plus puissante en moi que dans dix d'entre-eux. J'ai juste besoin d'apprendre, encore un peu, et les imbéciles me respecteront. Si je pouvais me dispenser de leur présence. En attendant, je les supporte... et j'évite au maximum les réfectoires.

Rapidement, j'ai bu tout le contenu de ma tasse. J'ai encore soif. J'ai presque envie de me mettre à suçoter l'eau qui imbibe encore ma tunique. Je doute que ça passe. Ça risque de me faire perdre toute crédibilité, en plus. J'observe la réaction de maître Luz. Si rien n'est gratuit, alors j'attends de savoir quel sera le véritable prix de ma vie, puisqu'il ne veut pas du reste.
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-Ceux qui veulent survivre mangent un peu plus en tout cas.

Répondit Naël qui se trouvait en train de donner des conseils nutritionnels alors qu'il était mal placé lui-même en apparence avec sa carrure d'asperge. Le félidé préférait toujours avoir quelques kilos en moins sur sa silhouette pour se faufiler partout, c'était donc étudié et là résidait la différence. Le jeune semi-Cathar se demanda si le sourire du garçon qui venait d'émerger était dû à son ironie quant à la "politesse" avec laquelle il avait quitté la table, quand son prénom résonna dans son esprit. Candide, il s'appelait réellement comme ça? Naël obliqua légèrement la tête avant d'offrir un sourire à son interlocuteur en guide de représailles, surenchéri par un petit rire frais et léger qui détonnait dans cet univers sombre. Le félin avait vraiment su se créer un petit bulle pour échapper à la Dark Académie.

-Wahou, elle avait prémédité ta mort...

Lança Naël sans se préoccuper d'une quelconque délicatesse. La sienne de génitrice n'avait même pas prit la peine de lui donner un patronyme. Que celle de Candide soit une gentille dame, une junkie ou une prostituée lui était égal. Il s'amusait juste du nom de ce dernier et de la coïncidence à sa façon. Quelle importance si ça plaisait à l'intéressé? Le jeune Sith redevint un poil sérieux toutefois dans l'optique de reprendre le garçon. Décidément, il allait devoir lui refaire toute son éducation!

-Bien sûr que non idiot. Même pas en ironie tu le mentionnes, un tel changement j'veux dire. Le truc c'est de faire la part de choses entre ce que tu es et l'apparence. Faut un entre-deux quoi... C'est pas une question d'être beau ou pas-même si j'te remercie au passage pour le compliment.- On s'en fout que tu sois mignon ou moche. Mais tu dois quand même faire gaffe à ça. -Fit-il en initiant une réponse qui laissait clairement apparaître le vrai Naël qui était loin d'être aussi futile que celui d'apparat. En tout cas Candide avait intérêt de l'écouter car il était très peu probable qu'un autre maître Sith lui l'apprenne.-Tu crois quoi? Que Dark bidule il fait peur uniquement grâce à ses éclairs de Force? Nan... Potentiellement on en est tous plus ou moins capable. Ce qui joue, c'est le personnage mystique qu'il s'est construit! Le style c'est pas forcément se mettre du vernis à ongle ou s'occuper de ses cheveux avec 10 000 shampooing... C'est pour la plupart des Sith, mettre une capuche qui cache leur visage, accentuer même les dégâts du côté obscur pour certains avec du maquillage... Yeux jaunes, veines qui ressortent, peau blanche blablabla. Je t'assure que certains jouent sur ça. Ça fait pas de toi ce que tu es, et ça te sauvera pas, mais ça peut quand même aider. Sans parler de perso mystique, te montre pas aussi misérable déjà. J'te demande pas de faire un brushing, on s'en tape de ça... Mais au moins d'être peigné correctement, d'avoir ta tunique bien mise, ce sera déjà un début.

Candide était vraiment innocent, le félidé se souvint qu'il n'avait pas forcément réagi lorsqu'il lui avait fait croire à une relation charnelle. Serait-il prêt à coucher pour réussir ou bien avait-il trop peur? Le jeune Cathar ne le savait pas trop, mais à son âge une chose était sûre, il se serait rebellé. Sa dignité, cela avait été primordial pour lui, au point de se mettre en danger. Naël ne savait pas s'il valait mieux être prudent comme le Zélosien pour une fois qu'il semblait l'être, mais c'était là que résidait leur principale différence. A son âge le félin avait un caractère bien plus trempé. Après, tout dépendant du passé mais quelque part Naël se doutait que le passé de son interlocuteur n'était pas rose.

Ses paroles avaient eu un impact sur le métisse. Car plus que leur différence, c'était leur ressemblance qui le marquait. Ne pas avoir le choix, il connaissait cela. Un moment le Guerrier se rappela de Ra'Ya'Ha. Tous deux avaient parlé de quitter cet endroit sordide mais ils n'avaient connus que cela, et même après la mort de son Amour, Naël demeurait ici... Étaient-ils condamnés à rester attacher à cet endroit par défaut, parce que rien d'autre n'était fait pour eux? Son compagnon aimait le pouvoir, il avait trouvé satisfaction chez les Siths, tandis que Naël avait rêvé de partir avec ce dernier. Pourtant en faisant tout pour passer guerrier, il n'avait fait qu'alimenter un système bien huilé, s'emprisonnant les pattes dedans. Quelque part, le Zélosien parvenait à le toucher, lui rappelant l'adolescent qu'il avait été à un moment de sa vie. En effet, il y avait bien une époque où le félidé avait été très fragile, il avait même failli perdre la vie avant de commencer à s'affirmer et comprendre qu'il devait totalement assumer et même exagérer ses manières. A cette époque, Naël aurait peut-être même tout donné à l'instar de Candide, comme sa dignité. Finalement leur différence se résorbait, laissant place à un reflet aussi fascinant que dérangeant.

-Et une fois que tu auras maté tous ces gogos, que comptes-tu faire? T'as des aspirations profondes?

Naël lui-même n'en avait pas, mais c'était lui le professeur et il n'allait pas en faire part à un gamin. De plus en plus le félin songeait à prendre Candide sous son aile sous couvert de l'amusement. En réalité, il aimerait lui apprendre à ne pas se fourvoyer comme lui et finir sa vie dans la Dark Académie à ne rien faire d'autres que des cours à des psychopathes et tâcher de survivre en jouant les clowns. Naël n'avait que 21 ans, mais sa vie était bien ancrée dans sa chair, il avait apprit où était sa place et n'osait même pas imaginer en décoller... C'est pourquoi il fallait agir vite pour le Zélosien, bien qu'en surface Naël ne soit absolument pas conscient de ses pensées, il avait à coeur de l'aider, quitte à se mettre un peu en danger. Il fallait voir jusqu'à où le félin était capable d'aller par la suite.

Son Gaupa se leva de sa niche, trottinant vers son maître qui semblait soudainement pensif tandis qu'il attendait une nouvelle réponse de son interlocuteur. Un peu exclusif-comme s'il avait senti que ces lieux étaient dangereux à l'instar des personnes qui le côtoyaient.- le poulain ne faisait confiance qu'à son maître. Aussi se contenta-t-il de s'écarter prudemment de Candide, oreilles plaquées contre la nuque avant de chercher les câlins de Naël, lequel sembla sortir de ses pensées pour rire, bien qu'encore une fois, ce n'était que de la poudre aux yeux.

-Il se prend pour un chien Akh, j'ai dû rater un truc dans son éducation. Où alors c'est son style pour s'en sortir à la Dark Académie. Ouais enfin, l'Académie quoi, j'l'appelle comme ça. Bon t'es sûr de rien vouloir manger?

Silencieux par la suite, le jeune félin ne semblait plus aussi pensif. Dans une attitude qui lui ressemblait plus, le guerrier s'était mis à câliner le Gaupa, couvrant la bestiole de petits bisous sur l'encolure. Néanmoins une de ses oreilles avait pivoté vers le Zélosien, signe subtil qu'il était toujours très attentif.
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-C'est moi qui avait prémédité la sienne, plutôt. C'est pour ça que je l'ai plus jamais revue.

Parler du jeune handicapé mental que j'étais, gosse ? Sûrement pas. Si je n'ai pas encore parfaitement assimilées les leçons si particulières de maître Luz, même moi je ne peux ignorer qu'il est plus crédible pour un sith d'avoir été un enfant avec des pulsions meurtrières plutôt qu'une crevette retardée. En vérité, je ne me souviens pas de ma mère, de rien. Mon père m'a présent quelques photos d'elle, avant l'accident, mais mon esprit était trop embrumé pour en retenir quelque-chose. Vu comment elle a souffert les seuls neuf mois que j'ai passé avec elle, je crois que je peux quand même assez dire honnêtement que je lui en ai fait baver... même si ça n'avait rien de prémédité.

Son sermon à propos de la prestance, je dois dire, me consterne un peu, dans un premier temps. Je me demande comment il peut prêter autant d'importance à quelque-chose d'aussi superficiel. L'académie, ça n'est pas un holo-crochet. Il n'y a pas d'holospectateurs votant pour celui qui a la personnalité la plus captivante. Il ne fait pas doute que si c'était le cas, il occuperait un poste encore plus prestigieux qu'actuellement. Je sais cependant qu'il y a une part de vérité dans ce qu'il dit. N'importe qui peut se faire poignarder dans le dos, ou crouler sous les coups d'une demi-dizaine de traîtres, même le plus puissant seigneur noir. Je n'avais jamais vraiment vu les choses comme ça. Cette nécessité d'assurer ses arrières par ce genre d'artifice est évidente... et me contrarie beaucoup.

Il n'y a que le travail de mon lien avec la Force m'intéresse vraiment. En règle générale, ça me paraît être l'unique chose qui mérite qu'on s'y intéresse. Elle est l'essence du monde, de la vie, et plus encore. La comprendre, c'est comprendre l'univers. Le reste, les autres, les conflits, ne sont que des distractions stupides. Les individus naissent, meurent, passent, la Force seule demeure. Elle se fiche que je sois bien peigné. Elle se fiche que ma tunique soit pleine d'eau. Maître Luz a raison sur moi, dans le fond. Je serais plus à ma place dans un lieu d'étude moins dangereux. Sauf que tout le monde sait pertinemment qu'un tel lieu n'existe pas.

-J'essaie d'être discret. Je pensais pas que ça comptait autant. Elle ressemble à quoi, la trousse à maquillage de Darth Shakaxhi ? j'ose plaisanter.

Qu'il me critique sur mon apparence, je devrais n'en avoir rien à faire. Et pourtant, je me rends compte que machinalement, je me suis mis à lisser sommairement mes cheveux. Ma propre attitude me hérisse. Il faut dire que personne, jusqu'ici, ne m'avait vraiment fait de remarque d'ordre esthétique, ça n'est pas vraiment courant. Je ne peux à présent m'empêcher de me poser des questions sur la manière dont les autres me perçoivent. Ai-je vraiment l'air si négligé qu'il le dit ? Je n'ai jamais prêté d'attention particulière à la manière dont je mettais ma tunique, et j'ai toujours eu l'impression que ma chevelure n'avait pas besoin de soins particuliers. Il faut dire que les récents événements m'ont un peu décoiffé, je devrais peut-être aller chercher un peigne, à moins que maître Luz m'en prête un, pas certain que j'ose sortir comme ça... Qu'est-ce que je raconte ? J'ai l'impression d'avoir ouvert la boîte de Pandore.

Le changement de sujet assez brusque, puis l'intervention du poney miniature me permettent de mettre ces questions de côté, au moins momentanément. Je réponds, un peu lointain. Je ne peux pas lui dire que j'envisage peut-être de quitter l'ordre Sith, à terme, évidemment. Même dans les rangs des jedi noirs, une félonie de ce genre n'est pas très appréciée. On peut trahir un individu, on ne trahit pas les principes... Comme s'il était utile d'en avoir.

-Devenir le seigneur noir des sith, je suppose. C'est ça que cherchent les apprentis, en général ? Être le chef suprême, celui qui est au-dessus, qui s'impose, que tout le monde craint... Je hausse les épaules. Je ne suis pas sûr que les autres m'intéressent assez pour que même les commander m'intéresse. Tant qu'ils se tiennent à carreau. Je crois que c'est une place trop exposée pour moi. Alors je ne sais pas trop. Me retirer sur une lune déserte et créer des monstres mangeurs de jedi pour l'ordre ?

L'alchimie sith m'a toujours attirée. Je crois en avoir le potentiel, mais c'est un art tellement subtil, confidentiel et coûteux en matériel qu'il m'est impossible de m'y former moi-même. Mais quand j'aurais fais mes preuves... Toutefois, c'est un tout autre problème qui continue à tourner en boucle dans ma tête. Toutes ces remarques de maître Luz, et son attitude particulière, fortes de sous-entendus, au début de notre entretient. J'hésite de lourdes secondes, pendant lesquelles je le regarder caresser tendrement sa chose à poils. Une telle affection ne colle pas avec la morale qu'on nous enseigne. Pourquoi continue-t-il à jouer un tel personnage, jusque dans l'intimité de sa chambre ? Il doit nécessairement y avoir quelque-chose de véritable dans son attitude. Je pose ma tasse vide et me lève du fauteuil où j'étais assis, immobile, depuis maintenant plusieurs minutes. Je fais un pas vers le félin. Ma voix reste relativement calme, en revanche, mon ton est quand même plus dynamique.

-Pourquoi vous êtes vous arrêté, tout-à-l'heure ? Vous saviez que je ne pouvais pas refuser, après que vous m'ayez sauvé. C'était juste un jeu, je ne suis pas à votre goût, vous me gardez pour plus tard ? Vous n'aimez pas vraiment les hommes, c'est juste pour le personnage, ça aussi ?
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Shakaxi, encore lui. Le gosse n'avait que son nom à la bouche. Cette saleté qui lui avait perforé un poumon. Naël n'était pas prêt de l'oublier, pourtant il ne dit rien, se contentant de hausser les épaules.

-Il n'est peut-être pas aussi fou que ce qu'il essaye de faire croire. Voilà son masque.

En effet le déséquilibré écoutait sans doute les conversations sous son air de "je suis une grosse brute sans cerveau". Mais ça, tout le monde l'avait à peu près deviné vu sa position dans l'Académie. Comme Naël, le Zélosien était très marginal en restant accepté de ses confrères. Celui-ci jouait sur la peur tandis que le félidé choisissait la ruse. Une ruse qui n'avait d'ailleurs pas suffit à attraper la famille royale sur Artorias. A l'idée de ce nouvel échec le Sith ragea. Heureusement avec l'affaire "Candide" il avait réussi à retrouver un peu de son autorité, qui sait d'ailleurs si inconsciemment, il ne s'était pas servi de cette histoire pour apparaître sous un bon jour. Oui voilà peut-être la première raison de son intervention pour le garçon. Maintenant que ce dernier était devant son museau, savoir pourquoi il s'obstinait à donner des leçons de survie au lieu de le lâcher dans les couloirs était une autre paire de manches (de sabre-lasers bien sûr^^). Le guerrier ne comprenait plus vraiment ses agissements de ces derniers temps en réalité, il se sentait perdu dans cet endroit qui n'était pas fait pour lui. Cependant comme il l'avait lui-même mentionné au gosse, il ne pouvait que se résigner. Ah oui, la raison pour laquelle Naël l'aidait revenait un peu plus nettement désormais, déjà évoquée avant: éviter au jeune Zélosien de finir sa vie dans cette Académie pourrie.

-J'aime bien le coup de la lune déserte... -N'empêche que c'était la première personne qui ne souhaitait pas devenir Seigneur noir des Siths à son instar. Pourquoi s'enquiquiner avec le pouvoir? être juste au milieu était une place parfaite pour observer les rois et les larves à la fois. Son rang lui permettait de se gausser d'à peu près tout sans avoir à tenir un protocole aussi ennuyeux que dangereux ou s'attirer encore plus d'ennuis.-Les Mangeurs de Jedi moins... -Personnellement Naël ne les détestait même pas. Il pensait juste que ces personnes avaient eu un destin différent et qu'ils s'étaient faits embobinés comme lui, mais par des porteurs de masques gentils qui avaient la trousse de maquillage qui rassure.-On rigole bien avec eux, si tu les fait tous bouffer, ce sera moins rigolo... Tiens d'ailleurs, que penses-tu d'eux?

Le jeune Sith laissa le poulain qui reparti se coucher, sa tête s'affaissant sur son avant-bras et dévoilant une partie de ses épaules minces. Pendant une fraction de secondes, les yeux perdus dans le vague Naël parut fragile. Pas comme lorsqu'il le faisait exprès pour pousser l'autre à le sous-estimer ou faire rire la galerie... Non, réellement frêle. Il poussa même un léger soupir, les yeux mi-clos et les oreilles allongées à l'horizontale. Pourtant le jeune homme se reprit lorsque l'adolescent parla. Aussitôt il retrouva son personnage, esquissant une moue moqueuse à l'égard de son interlocuteur.

-J'sais pas, choisi. Mais tu veux vraiment passer à la casserole ou tu provoques bêtement là?

Fit-il, néanmoins admiratif devant l'ardeur de l'adolescent qui revenait à la charge alors que le sujet était clos. Il se mettait en "danger" uniquement pour le plaisir, commençant visiblement à prendre ses aises avec Naël. Ce dernier ne le rabroua pas, il préférait voir le Zélosien comme ça, alerte, moins soumis, un peu plus piquant même si Candide ne devrait pas aller trop loin, cela allait de soi. Quant à la volonté de passer à la casserole ou d'être vexé de ne pas attirer la convoitise, Naël n'y songeait même pas... Ou peut-être un eu mais de manière cachée. Le jeune homme était un beau parleur, il donnait l'impression d'avoir beaucoup d'expérience dans le domaine du sexe alors que c'était entièrement faux. Il n'était pas déniaisé, loin de là bien que l'Académie lui ait enseigné les affres de la séduction. Suffisamment pour donner le change en tout cas, chose qu'il comptait bien continuer en espérant que Candide ne le mette pas en danger. Il ne manquerait plus qu'au félidé d'être tombé sur un homo refoulé en manque tiens, ou un jeunot qui s'assumait carrément et se désinhibait après une heure de conversation. Bizarre ce gosse quand même.

-Et môssieur qui ne fait rien comme tout le monde, tu comptes te trouver un maître ou pas?

Demanda Le semi Cathar en regardant ses griffes à demi sorties comme pour vérifier qu'elles étaient bien aiguisées, avec l'air d'un éphèbe qui vérifie que son vernis-inexistant bizarrement- était bien sec. Pour le moment le Sith avait oublié l'idée de manger, entièrement attentif à Candide bien que ses yeux se posant rarement sur ce dernier laissaient penser au contraire.
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La réponse de maître Luz ne me satisfait pas vraiment. Elles ne dévoilent en rien ses motivations, elles ne laissent même pas entrevoir un soupçon de son ambition originelle. Il a reprit son personnage, qu'il a, en fait, a peine quitté depuis le début. Il cache ses arrières-pensées, cela n,e devrait pas me surprendre, mais c'est d'autant plus frustrant que cela fait plus de dix minutes qu'il m'explique que ce n'est qu'une façade pour se protéger du monde extérieur. Si tout le monde a des masques, comment suis-je supposé m'y retrouver ? Je croise les bras, l'air vaguement vexé. Niveau menace, j'ai quand même vécu bien pire ; si la plupart des enseignants ici menacent de mutilation ou de mort, mon interlocuteur brandit le péril de ''passer à la casserole''. Si je n'avais pas vu de quelle manière il avait sanctionné mon agresseur, j'aurais presque éclaté de rire.

-Alors c'est ça, si on suit votre raisonnement, vous n'aimez pas plus les hommes que Shakaxhi est fou, je lance, légèrement impertinent, tout en étant assez loin de l'insolence.

Je crois que je ne devrais pas trop y penser. Faire comme si le personnage était à peu de chose près la véritable identité derrière. Je doute que la plupart des jedi noirs disposent des mêmes facultés d'acteur que le maître d'armes, de toute façon. Quelle que soit la force de ma volonté, je suis impuissant à le sonder plus. Peut-être n'aime-t-il tout simplement pas la facilité. Il espérait peut-être que je lui résiste. Je suis pratiquement sûr qu'il y a un tas de sith que ce genre de chose amuse. Et puis, je m'en fiche. Au fond, il n'y a que mon orgueil que cela dérange. Je n'aime juste pas l'idée d'être trompé, et maître Luz a réussi à me la mettre en tête... tout en me faisant douter du regard que les autres avaient sur moi. Encore une fois, je songe qu'il a sans doute raison. Il ne me faudrait pas tant d'efforts que cela pour être un peu plus respecté.

-Les jedis ?

Je ne peux décidément pas lui dire que j'ai été refusé au temple. Ceux qui le désertent ne sont en général pas très bien vus à l'académie, je ne veux pas être associés à eux. Surtout que ce serait injuste. Je n'ai jamais suivi la moindre formation avant d'arriver à l'académie. Ce que je sais, je le dois aux professeurs d'ici, aux documents de la bibliothèque, et à moi-même. Je fronce les sourcils, et mon regard s'assombrit. Mon hostilité envers eux, je l'ai pensée longtemps, et il faut dire que je suis dans le bon environnement pour entendre tous les arguments qui existent contre eux. L'animosité que je ressens envers eux, cependant, ne vient pas de ce qu'ils représentent, ou du fait qu'ils se mettent sur mon chemin, comme beaucoup d'autre sith. Elle est de nature plus philosophique... bien que je sois obligé d'avouer que leur rejet de ma candidature joue aussi dans ce constat.

-Ce sont des imbéciles qu'ont rien compris à la nature de la Force. Ils la mettent en cage. Ils la dressent, lui donnent des ordres comme à un -mon regard se tourne vers le minuscule poney qui retourne bien docilement dans son panier- animal domestique. Mais c'est une bête sauvage, qu'ils dénaturent en la couvrant de chaînes. Et je parle pas du reste... leur code de conduite est juste abject. À choisir entre l'académie et là-bas, je préfère encore l'académie. Au moins, pas de conseil de vieillards pour nous dire ce qu'on doit faire et pour nous enseigner bien imbus d'eux-même comment ils pensent qu'on doit agir. Enfin, tant qu'ils viennent pas eux-même m'empêcher d'évoluer. Qu'ils crèvent dans leur bêtise.

Voilà, maître Luz sait à présent tout ce que je veux bien lui avouer quant à mon avis sur les jedis. Il n'est pas aussi violent que la majorité des utilisateurs du côté obscurs, qui les voient comme de véritables némésis à exterminer au plus vite. Je remarque au passage que cela ne semble pas non-plus être le cas du cathar. Combien de personnes aimeraient disposer de créatures capables des les avaler sur commande ? Au sein de l'académie, probablement beaucoup, même si je me demande souvent si les luttes intestines, les conflits d'influence, ne sont pas plus handicapantes pour l'ordre sith que toutes les actions jedis menées contre-eux ces dernières années. Pas sûr que les règles à la mode, du genre un maître, un apprenti, arrangent beaucoup les choses. Cela oblige les enseignants à être plus sélectifs, et cela laisse beaucoup d'autres élèves potentiels sur le carreau.

-J'ai pas vraiment cherché. Je suis pas un profil qui fait se bousculer. Moins fort, moins agile, moins méchant. J'ai appris aujourd'hui que je n'ai même pas de personnage correct, alors. Le jour où les maîtres feront plus attention à la puissance dans la Force qu'à la taille des biceps ou qu'au degré de cruauté, alors peut-être j'en trouverai un. Sinon, pas grave. Je peux m'en passer.

Le fait qu'il me qualifie de monsieur qui ne fait rien comme tout le monde, de sa part, c'est un peu gros... Il est de loin le sith le plus étrange que j'ai rencontré jusqu'ici. Je l'observe : ils est svelte, androgyne, délicat. C'est sûr qu'il n'a pas du être sélectionné plus que moi sur ses capacités à soulever de la fonte, encore que contrairement aux miennes, les siennes doivent être correctes. Sans parler de sa facilité à se mouvoir, que je n'atteindrai, j'en suis absolument certain, jamais. D'abord parce que je n'ai pas le corps pour, ensuite parce que ça ne m'intéresse pas. Mon cœur accélère dans ma poitrine lorsqu'une idée se glisse soudain. Je penche la tête sur le côté. Ma bouche, elle, hésite entre la grimace et le sourire.

-Vous ne m'avez pas amené ici pour me proposer de devenir votre apprenti, n'est-ce pas ?

Tout prendrait alors un sens. Enfin, au moins le fait qu'il m'ait sauvé la vie, qu'il m'ait emmené ici, qu'il sache à en savoir plus sur moi, puis qu'il aborde ce sujet. Pour ce qui est des raisons qui l'ont poussée à me choisir, je n'en vois qu'une. Les éléments convergent.

-Vous avez ressenti à quel point j'étais proche de la Force, c'est ça ? je m'exclame.

Mon enthousiasme décuple et mon visage s'éclaire. Je dois faire un effort presque physique pour tenir en place. Aussi étrange que cela puisse paraître, un maître comme maître Luz m'aurait choisi, moi ? La nouvelle, même non-confirmée, m'étourdit un peu, alors qu'en d'autres circonstances, à froid, elle m'aurait paru parfaitement normale. Après tout, je suis tellement avancé, par rapport à un grand nombre d’apprentis, que n'importe quel enseignant avec un peu de finesse devrait me désirer ardemment à ses côtés. Encore faudrait-il que j'accepte...

-D'accord, si c'est ça, j'accepte, je réponds, en tentant de modérer mon élan.
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-Mais ça devient une obsession! Qu'est-ce que ça peut bien te foutre que je sois homo ou pas?

Naël ne put empêcher une mimique de surprise se teindre sur son visage. Il n'avait pas pu se contenir d'avantage et c'était déjà un bel exploit face à cet étrange garçon. L'adolescent ne semblait pas tenir tant que ça à sa dignité, un des piliers de la vie du semi-Cathar. Ce dernier avait souvent tenu le coup face à son premier maître en se disant qu'il avait su garder pour lui sa virginité. Certes, ça n'était pas très difficile étant donné que le soudard était attiré par les jeunes femmes-pauvres demoiselles.- mais Ra'Ya'Ha si amoureux soit-il n'avait pas plus eu le droit que l'autre. C'était à Naël de décider à qui il se donnerait et pour lui, cette liberté était un des plus beaux cadeaux qu'il n'avait jamais eu dans sa vie. Il était donc fort étonnant que Candide joue avec sans se préoccuper des conséquences. N'avait-il pas conscience que cet acte serait plus cruel que n'importe quelle torture? A l'Académie, tout le monde avait plus ou moins l'habitude de se faire cracher au visage, couper des "petits bouts qui dépassent" et de saigner... Mais la virginité était bien gardée à l'intérieur de soi, si quelqu'un y touchait quand on ne le souhaitait pas, c'était l'âme qui était atteinte et dès lors, tout était perdu. Mais peut-être que Candide avait déjà été déniaisé? C'était soit un provocateur, soit un garçon facile qui comptait sur la promotion canapé pour survivre. Difficile à croire vu son physique négligé. Quoiqu'il avait également l'air de la parfaite victime servie sur un plateau. Une attitude extrême qui pouvait attirer autant que son contraire, soit des filles trop maquillées comme il y en avait également dans l'Académie, ou si peu vêtues que sans parler, sans esquisser un geste, elles invitaient déjà leur futur maître à les choisir pour leur poitrine voluptueuse et leurs capacités au lit.

-Est-ce que j't'en pose des questions sur ta sexualité moi? Hum? Est-ce que j'te demande si les Zélosiens couchent avec des plantes d'extérieur ou de balcon?

Naël ignorait pourquoi il ne démentait pas les paroles de son interlocuteur, peut-être parce que cela l'amusait que Candide puisse être à ce point... Candide? Ses manières étaient exagérées mais calquées sur une réalité, à l'instar de Shakaxi qui avait certainement un fond de cinglé. Tout masque avait besoin de ses ficelles pour tenir, les ficelles étant la partie de vrai. C'était bien la première fois qu'on le soupçonnait hétéro depuis ses 13 ans, avant que lui-même ne sache ce qu'était un Gay d'ailleurs. C'était mignon d'une part, assez agaçant de l'autre, en effet malgré ses apparences Naël ne s'estimait pas tant que ça, et surtout il ne s'assumait pas complètement. Que Candide s'attarde sur des détails aussi futiles l'agaçait un peu. D'un geste de la main le semi-Cathar balaya le sujet, défiant l'aspirant d'y revenir. Il se releva, décidé à manger cette fois. D'une oreille tout en faisant chauffer de la purée avec du jambon il continuait d'écouter le garçon. Ce dernier détestait les Jedis, mais moins que lui, le félidé ne put s'empêcher de rire aux raisons évoquées.

-Imbus d'eux-même? Peut-être, mais que crois-tu qu'ils soient ici? La modestie n'est pas ce qui étouffe la Dark'Académie... Et la liberté??? Tu penses vraiment que nous n'avons pas ici une multitudes de règles à respecter? Plus que chez eux d'ailleurs. Enfin je suppose vu que je suis jamais allé chez eux.-Fit-il, parfaitement à l'aise, ne semblant pas considérer comme une horreur l'hypothèse d'avoir un jour été Padawan bien que ce ne soit pas vrai.-Mais à ce que l'on dit, les apprentis qui font une bêtise doivent copier des lignes, pas renoncer à leur main où à leur vie en entier. D'ailleurs, j'crois même que leurs lois débiles s'adoucissent... Y'en a une du Conseil qui a accouché ça fait quelques années et elle est toujours là. Ça avait été marqué dans les Holonews. Enfin bref, on s'en fout, ce sont certes des gens coincés avec leur manche de sabre-laser dans le derrière, mais j'les trouve plutôt rigolos. Bon je te l'accorde, ils sont un peu concons et fleurs bleues, utopistes tout ça mais rigolos...

Naël avait toujours admiré les Jedis pour leurs idéaux qui survivaient aux guerres, au temps et à l'obscurité. Au fond, en être un ne lui aurait pas déplu même s'il aurait certainement été un des Padawans les plus turbulents. A l'idée de cavaler dans les couloirs de leur mystérieux Temple Naël s'accorda même un sourire pour lui-même. Son discours frôlait l'hérésie mais le félidé était un personnage qui "frôlait" les limites par définition. Il lui arrivait même de prendre la liberté de s'en abroger, chose très risquée qui prouvait une fois de plus combien les Siths étaient prisonniers.

-Tu dois obéissance à la Dame en couleur. Ah pardon, tu la connais pas sous ce nom. On l'avait trouvé avec un Miraluka super sympa, un peu froid mystique tout ça mais rigolo, presque autant qu'un Jedi d'ailleurs! Donc je disais que tu dois obéissance totale à la Dame Noire des Siths Darth Ynnitach. Nous sommes comme un Empire, et à mon avis, bien que la liberté de la République soit relative, ils sont quand même plus libres.

Les raisons de Candide lui paraissaient vaines, fausses à l'égal des siennes. Il ne savait juste pas vers qui se tourner ou alors pensait le savoir. Le semi-Cathar était décidément intrigué par l'aspirant qui émit l'idée que Naël l'avait emmené pour faire de lui son apprenti. Le jeune homme, la casserole en main se dirigea vers Candide.

-Pourquoi pas après tout-Le sort était scellé, malgré l'aspect frivole que laissait entrevoir Naël, il était sérieux. La solitude commençait à lui peser et le guerrier avait bien besoin d'un allié. De plus il savait pertinemment que le Zélosien avait ses propres capacités et qu'exploiter, cela pouvait donner quelque chose d'intéressant.- Tu m'as fait rire plusieurs fois dans la même conversation, t'es plutôt sympa... Un peu imbu de ta personne apparemment comme tu dis mais on a tous nos défauts, pas vrai? Alors j'vais pas te sortir le couplet habituel du "c'est plutôt moi qui accepte de me casser les pattes avec un apprenti aussi nul mais bon j'ai besoin d'un larbin."... Mais te dire que oui c'est à toi d'accepter car je ne serai pas un maître comme les autres.

A l'instar de la grosse brute qui avait été son premier apprenti et avait disparu dans le décor, Naël comptait s'expliquer bien que cela l'expose. En effet le Zélosien était plus intelligent que ce dernier, plus proche de la Force à l'instar du semi- Cathar qui disposait d'un bon nombre de Midichlriens et avait utilisé ses dons avant de devenir maître d'Armes de l'Académie, chose qui ne l'empêchait pas d'avoir souvent recours à ses pouvoirs d'ailleurs. Le jeune homme posa la casserole, sorti deux assiettes et versa le contenu dans chacune d'entre elles avant de couper du jambon de Bantha pour le mettre dedans et touiller comme on l'aurait fait avec un enfant. Il adorait ce plat même si c'était "calorique".

-Je ne prône pas la haine, mais la ruse et l'ambition bien que limitée, outrepasser celles-ci c'est attenter à sa propre vie. Je te propose un apprentissage pour t'en tirer honorablement. Aller trop haut, tu sembles l'avoir compris, achèverait de te briser, comme n'importe qui -quoique Dame Couleur tient depuis pas mal de temps je trouve.- en revanche, dans ton coin tu peux faire énormément de choses, avancer, découvrir... Bref, vivre presque libre. Je suis aussi pour une loyauté sans failles. On a tous besoin d'un allié quoique les Siths disent. Les temps ont changé, les Jedis se reproduisent, les apprentis Siths ne tuent plus leurs maîtres. En général ce sont des tournois qui déterminent qui peut être guerrier ou pas. Je ne t'y pousserai pas avant un moment. T'auras le temps, enfin pas si tu me restes sur les bras à 25 ans encore évidemment. Le truc que je te demande c'est donc ça, loyauté, et donner le meilleur de soi... Obéissance mouais, si t'as quelque chose d'intelligent à me faire remarquer tu peux... Mais tu devras quand même savoir me suivre aveuglément par moments, pas'que c'est comme ça, je suis l'aîné. Sache que ta perte n'est pas du tout mon objectif car j'aurais pommé du temps pour un avorton, juste comme ça et que ça me ressemble pas, tu peux donc me faire confiance. Alors voilà, si t'es prêt à avoir l'étiquette du "mignon" qui couche pour réussir-apparemment oui.- et du marginal, enfin encore pire que ce que tu es... Tu peux être mon apprenti.
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Mes sourcils s'arquent : le discours que me tient maître Luz me paraît étrange. Avoir ce genre de propos concernant les protecteurs de la république, devant un enseignant, en général, n'est guère conseillé... Surtout depuis la création récente du nouvel empire Sith. La paranoïa à ce sujet a doublé, à l'académie, ces derniers temps. Les jedis sont des ennemis, aussi bien par leur code que par leurs actes, et il est pour ainsi dire interdit d'en douter. Je me demande encore une fois s'il s'agit d'un test, d'estimer ma loyauté. Ma réponse ne lui a-t-elle parue trop timide ? Un autre apprenti lui aurait sans doute exprimé toute son avidité de les massacrer, de les détruire jusqu'au dernier. Mais finalement, je commence à m'habituer à la singularité du félin.

-C'est plus de l'utopie, c'est de l'idiotie. Ce qu'ils font est criminel. Sur un plan moral, je parle. Parce que sur un plan législatif. Bah, je crois pas que la République soit plus légitime que n'importe quel autre système.

Sans le dire réellement, j'insinue que le tout nouvel empire en place ne m'enchante pas plus que le reste. Au pire, s'il me reprend, je pourrais toujours dire que je n'avais pas pensé aux implications de mes paroles. En y pensant, c'est vrai qu'à présent que les sith ont eux aussi un fief politique, ils perdent, d'une certaine façon, en attrait. Bien sûr, leur philosophie incite à créer ce genre d'organisation, c'est un moyen d'accéder au pouvoir, et même de renouer avec les origines des premiers jedis noirs de Korriban. Pourtant, s'ils pouvaient à présent être vus comme des franc-tireurs cherchant à libérer les peuples asservis par la République, ils ne peuvent maintenant plus être considérés que comme un simple parti rival.

Ce qui est certain, en revanche, c'est que je ne vois pas vraiment en quoi les jedis sont rigolos. Maître Luz semble être quelqu'un d'assez moqueur, en réalité. Je me demande dans quel contexte il a pu trouver un tel pseudonyme à Darth Ynnitach, et cela m'étonnerait pas mal qu'il ose l'appeler comme ça en face. Se moquer des plus faibles, évidement, est toléré, mais pour ce qui est des plus forts... en général, on les respecte, au moins en apparence, et on les ménage. C'est la mentalité qui règne, et je dois avouer que je m'y plie. Question de survie. Enfin, si faire rire le cathar est un moyen de lui plaire. Là aussi, j'aurais vu des moyens beaucoup plus désagréables d'attirer l'attention.

-J'avais remarqué...

Oh oui, j'ai bien remarqué que Naël Luz n'était pas un maître comme les autres. Rien que le fait qu'il me donne encore aussi ouvertement le choix le différencie des autres professeurs de l'obscur. Quant à ses attentes, elles sont elles-même particulières. Je ne peux m'empêcher de penser qu'elles sont peut-être dictées par la lâcheté. Il veut former un apprenti qui ne le tuera pas pour gagner sa place de guerrier. Est-ce pour ça qu'il me prend moi ? Parce qu'il me pense incapable de le défaire quand le temps sera venu ? Alors il choisit un élève en apparence aussi peu dangereux que moi, pour s'assurer de survivre tout en ayant l'air de faire son devoir. Je ne sais pas les pressions qui pèsent sur les membres comme lui de l'ordre sith. Les poussent-on à enseigner malgré les risques que cela implique ? Je suppose que oui.

En même temps, notre relation, n'en sera que plus saine, je crois. Je ne sais pas comment font les autres pour se lier avec un maître, sachant qu'ils devront l'assassiner un jour, et la relation contraire est encore plus difficile à concevoir. Au moins m'apprendra-t-il ce qu'il sait sans craindre que je le retourne contre lui. Pour ce qui est de la lâcheté... je ne peux pas vraiment lui reprocher. Je dois avouer que ça n'a jamais été mon point fort, à moi non-plus. Avoir peur ou non, ça n'est pas quelque-chose que l'on décide. Je me sens déjà plus à l'aise avec lui qu'avec n'importe quel autre professeur jusqu'ici. Ils ne sont pas davantage nombreux à laisser leur apprenti s'exprimer à peu près librement.

-Alors on oublie le coup des rancors et vos conseils sur pourquoi ne jamais suivre un sith ?

Je lui adresse un sourire franc. La chaleur empli mon être, comme lorsqu'il est venu me défendre dans le réfectoire. Ma première impression, dans le couloir, n'était pas si naïve, après tout. Je crois que j'ai réellement trouvé ce qui se rapproche le plus, dans l'académie, d'un ami. Du moins, d'une personne capable de me soutenir.

-Je m'en fiche de ce que diront les autres. Je pense que la plupart vous respectent et puis même. Ça fait du bien, de ne plus se sentir seul, après tout ce temps...

Je jette un œil à la purée de viande que maître Luz, je veux dire, mon maître, -il va falloir que je m'y habitue- est en train de préparer. Le fait qu'il en est réparti dans deux assiettes implique qu'il souhaite aussi que j'en consomme. La chair ressemble à du bantha. Si tel est le cas, alors ça devrait aller, même si je n'ai pas l'habitude des plats gras. Je vais juste devoir m'abstenir de manger pendant une demi-semaine pour compenser l'apport en protéines animales.

-Si vous voulez tout savoir, je préfère éviter de coucher avec les plantes en pot. Je préfère les ronces. Elles ont plus de caractère. Et parfois, elles donnent de jolies fleurs quand même.

Posément, je me rassois, sans vraiment montrer que je blague. J'espère le faire douter un instant, après tout, il y a tellement de bruits qui courent sur les zélosiens, surtout depuis que Shakaxhi s'est fait connaître. Je ne m'attendais pas, en rentrant dans cette pièce étrange, à en sortir avec un maître, si j'en sortais même tout simplement. Puis je reviens à des sujets un peu plus sérieux. Je ne tombe toujours pas dans le grave pour autant. Difficile d'être vraiment solennel quand on fait face à un tel personnage, je crois.

-Vous n'aimez pas vraiment la dame en couleurs, et les autres sith, n'est-ce pas ? Vous parlez même d'eux à la troisième personne, comme si vous n'en faisiez pas partie.
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Les yeux de Naël se réduisirent à deux fentes. Lui non plus au fond ne s'intéressait pas vraiment au regard des autres, ou plutôt si mais pas pour leur plaire bien au contraire. Le jeune Cathar aimait provoquer, mais venait un moment où l'on se sentait seul. Candide avait raison, avoir quelqu'un à ses côtés, un appui, un allié était toujours le bienvenue, le Guerrier évita juste d'approuver physiquement pour ne pas faire un vol plané dans la mièvrerie. En réalité, il avait surtout peur de trop s'attacher à ce bout de Zélosien qui ne manquait pas de piquant - à l'instar des ronces évoquées.- et de s'en faire un ami. Craignait-il la trahison? Plutôt le décès à vrai dire. Entouré des Siths, comment ce gosse survivrait-il? Naël avait eu de la chance, il avait bien conscience que les circonstances lui avaient offert la vie dans un plateau. Sa ruse à elle seule n'avait pas suffit. Or ce lieu n'étant pas vraiment propice au fleurissement d'ondes positives Candide risquait beaucoup de choses. Là encore le félidé ne fit part d'aucun de ses doutes, après tout l'adolescent était loin d'atteindre l'importance qu'avait eu Ra'Ya'Ha aux yeux du semi-Cathar. S'il devait partir de son propre chef comme son ancien apprenti ou mourir, qu'il en soit ainsi. En tant que maître il ferait tout pour l'en prémunir mais le Zélosien avait une période de probation implicite à passer.

-Bon. C'est pas le tout mais bon app

Fit-il en espérant ainsi cesser de verser dans la guimauve comme il le pensait. Mieux valait pour eux qu'ils ne s'accordent pas trop rapidement le statut de celui qui vous fait du bien car "vous ne vous sentez plus seul" comme l'avait dit Candide. Le jeune Cathar eu un petit sourire quant aux supposition de Candide. Il paraissait malicieux et totalement décontracté en mangeant sa purée, ayant ramené l'assiette chaude sur ses pattes gracieusement repliées dans le fauteuil. Il semblait non pas étudier la question mais laisser planer le suspens alors qu'il choisissait ses mots avec parcimonie. Pas question de se défiler, leur relation disciple/mentor ne pouvait pas commencer de la sorte, pas avec la manière de faire de Naël.

-Aucun Sith n'aime la Dame Couleurs, ni ses confrères... Tout est question de craintes-Naël ne pouvait pas encore lui révéler qu'il était Darth Light, une sorte de mini légende interne qui fonctionnait par alliances. Plusieurs Siths avaient déjà fait appel à lui et respectaient son code, car comme l'avait souligné Candide, on avait toujours besoin d'un allié.- De mépris, d'apparence encore une fois et de pouvoir. Le choc des forces, c'est ce qui a forgé cet endroit, il n'est pas fait pour être aimé. Je pense que rares sont les Siths qui s'incluent dans le groupe dont ils parlent, ils sont individualistes, on doit l'être pour survivre. Eux, toi, moi. On marche comme ça. Des alliances d'accord, mais il faut qu'elles nous rapportent... Et j'ai l'impression que c'est pareil partout, civils, Jedis aussi même si moins. C'est notre instinct de survie. Mais dis-moi, comment vois-tu cette formation toi?
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Je sens déjà le poids de la purée de viande dans mon estomac, rien qu'à la regarder. Heureusement que je n'ai pas eu le temps de manger au réfectoire, elle passera mieux. Prudemment, j'amène la mixture chaude à mes lèvres, puis la laisse descendre le long de ma gorge. Elle a au moins le mérite de faire passer un peu ma soif. Je dégage de la main quelques mèches qui tombent dangereusement entre la bouche et ma cuillère. Entre deux bouchées, je développe un peu ma pensée.

-Ils ne peuvent pas mutuellement tous se haïr les uns les autres... il y a un instinct de camaraderie... au moins entre les apprentis, je crois... même s'il est fragile... et qu'il résiste pas très bien à la rivalité... Je ne suis pas sûr qu'ils soient... tous assez courageux pour être vraiment égoïstes... Ça n'est pas tellement facile de ne s'attacher... qu'à soi-même... La plupart ont des faiblesses... Peut-être c'est ce qui différencie un maître... d'un apprenti... Entre-temps, il s'est débarrassé de ses faiblesses... ou on s'en est chargé pour lui.

Je jette un coup d’œil au jeune poney qui est retourné dans son panier. Peut-être mon maître n'y tient-il pas plus que ça, j'espère pour lui qu'il ne s'y est pas trop attaché. Cela me semble un principe fondamental de la morale sith, et même plus que ça, du bon sens universel, de ne pas manifester trop d'affection à ce qu'on est pas sûr de savoir défendre. Je ne suis pas capable de défendre grand chose, dans un tel cadre, alors pour ma part, j'essaie d'éviter d'avoir un excédant d'effets personnels. Quant à avoir un animal de compagnie, l'idée me paraît juste folle. Je désigne l'équidé de ma main libre.

-Vous n'avez pas peur pour ça ? Vous en avez peur, ou bien il vous procure un avantage ?

Il n'y a pas de caractère de reproche ou de ton vindicatif dans ma phrase, juste un peu d'ironie. Si je pose la question, c'est que je suis persuadé que le cathar dispose de la réponse. Son discours m'a révélé un individu à l'analyse pointue de son environnement. J'espère quand même lui faire avouer que tout n'est pas qu'une histoire de domination dans le comportement même des plus grands jedi noirs. Je reste persuadé que mon maître n'est pas très proche de ces idéaux, à moins qu'il ne cache encore mieux son jeu que je ne le pense. Ses actions, jusqu'ici, ne vont pas dans un sens conventionnel, même, si le fait qu'il ait voulu me prendre comme apprenti justifie certains trucs. Le test classique aurait été de me laisser me battre et de prendre le survivant, à la limite... bien sûr, je ne peux être que me réjouir d'avoir été quand même choisi.

-Comme une sorte d'alliance, en fait. Je sais pas ce que vous attendez, vous. Je sais pas trop ce que cherchent les maîtres en général. Si j'avais du savoir, peut-être je le garderai pour moi. Je hausse les épaules. Moi, je veux progresser. Je pense comprendre la nature de la Force mieux que la plupart des sith. Pour la technique, c'est plus... compliqué. Je suis capable d'apprendre pas mal seul, mais pas tout. Déjà, des choses qui me permettraient de me défendre de façon plus directe. Je sais déjà influencer les imbéciles, enfin, c'est pas très létal. Je crois pas avoir beaucoup d'avenir avec un sabre, par contre...

J'ai déjà observés des guerriers qui, sans paraître extérieurement rien faire à leur victime, lui broyait les organes internes. C'est un usage absolument primaire de la Force, il me semble, toutefois, le résultat n'en est pas moins assez intéressant. Je crois que ça pourrait me sauver la vie, à l'occasion. En fait, ce genre d'application me terrifie plus que des choses plus visibles comme les éclairs que d'autres affectionnent. Impossible pour la cible de vérifier sur le coup l'étendu des dégâts à partir du moment où ils se trouvent à l'intérieur de son propre corps.

-Sinon, comme je disais, vous êtes quand même respecté. Même juste pour ça, ils me regarderont plus pareil.

J'ai remarqué qu'il n'avait eu l'air de beaucoup apprécier lorsque j'ai évoqué la solitude. Ou du moins, il a tenté d'éviter le sujet, il a fait comme si je n'avais rien dit. Je n'ai donc pas d'intérêt à le remettre sur la table. Avec du recul, je me rends compte que c'était un peu mièvre de ma part. Pas digne d'un apprentis. La voie du sith est un chemin solitaire, après tout.
Invité
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 -C'est juste un animal de compagnie, ne cherche pas plus loin. Ne cherche pas tout le temps trop loin. Je m'en sers pour ne pas m'ennuyer, il se sert de moi pour avoir à manger, un prêté pour un rendu.

Évidemment Naël tenait au Gaupa, mais il n'allait pas le clamer sous tous les toits, sans compter que le terme de "peur" était peut-être fort. Si le poney mourrait, le Sith serait déçu, de là à dire triste, il n'y pensait pas. Sa perte la plus terrible avait été Ra'Ya'Ha. Le guerrier se souvenait avoir été totalement ravagé en revenant du tournoi en vainqueur. Il avait pleuré de longues heures en cachette sur le corps de son aimé et l'avait incinéré lui-même afin que personne ne fasse de mal au corps. Ni des sujets un peu fous qui voulaient des cobayes pour leurs délires pseudo-scientifiques, ni les vers, personne ne devait toucher à l'intégrité de son maître défunt. Le jeune Cathar avait ensuite repris le cours de sa vie en essayant de ne pas trop s’apitoyer sur son sort, une attitude que Ra'Ya'Ha aurait détesté. C'était sa façon de rendre hommage au mort, continuer et surtout, apprendre la leçon. Il ne fallait plus s'attacher au point de se rendre malade, de vouloir tout faire pour l'autre. Cela dit, un peu de compagnie, quelques bons alliés voir amis ne faisaient pas de mal, surtout quand on était un bon vivant comme le félin. D'un air énigmatique, Naël sourit à son nouvel apprenti, il espérait bien que celui-ci n'allait pas fuir comme le dernier, un molosse qui n'avait de persuasif que son apparence. Avec un gamin tout efflanqué, peut-être aurait-il la chance de trouver un cerveau ? En tout cas Candide et le précédent n'avaient rien à voir, pas d'amalgames possibles ainsi, même involontaires, voilà qui était parfait.

-Très bien, nous verrons ça dès demain alors. Si les autres t'ennuient, viens dormir ici. C'est plus pratique en plus pour mieux te connaître... Et ne pas te perdre si jamais tu as l'intention de te carapater un jour.

Et oui, le "traumatisme" du premier apprenti qu'il avait égaré après avoir perdu son temps pour lui demeurait. Naël comptait bien connaître le Zélosien à fond, et surtout éviter qu'il ne se fasse tuer avant d'avoir apprit quelque chose de lui. Certes, Candide avait toutes les chances d'être identifié comme le "mignon" du Sith le plus efféminé de la galaxie mais tant pis, cela le mettrait également à l'épreuve des railleries. Avoir un colocataire ne le dérangeait pas plus que ça, ce pourrait même être amusant et instructif d'ailleurs. Bref, à Candide de voir selon ses désirs, lui s'en fichait pas mal. Quant aux conventions ? Qu'elles aillent au diable, jusqu'au bout Naël serait l'original de service. N'allaient-ils pas se côtoyer tous les jours pour travailler ? Autant gagner un temps précieux. Bref, que Candide vienne squatter sa chambre de temps en temps aurait au moins le mérite de lui faire un peu de compagnie parlante.

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