Travis Torn
Travis Torn
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Travis Torn [Padawan]  424265TravisTornillus

    Nom : Torn

    Prénom : Travis

    Âge : 18 ans (Naissance en l’an -3506 av. BY )

    Race : Humain originaire de Coruscant

    Côté de la Force : Neutre (Lumineux à la base. Mais plus Travis évoluera, plus sa vision se personnifiera, au point d'en effleurer parfois les abîmes du côté Obscure) [Nb : Toute fois je préfère souligner que je ne prévois pas d'en faire un Sith ou un Jedi Gris.]

    Rang désiré : Padawan

    Sabre laser :

    Spoiler:

    D’une rémanence adamantine, le manche (en alliage phrik) du sabre de Travis est orné de fines reliures de synthoplast sombre, facilitant ainsi la prise du sabreur. D’une longueur d’environ vingt centimètres, l’arme dispose d’un cristal basique aux reflets cordiérites (Lame blanchâtre, conforme aux padawan. La couleur est dû à une lentille de permaverre bleutée incorporée sur le support du cristal), provoquant un ample faisceau azuréen à l’activation de la lame. À savoir, Travis a modifié la chambre énergétique et le revêtement isolant de son arme pour en accroître la densité, lui permettant également de rester activé sous l’eau ou au contact d’une lame à électrode Sith, destiné à perturber le vortex d’une lame adverse, provoquant sa désactivation. Le manche, parfaitement équilibré, est adapté à la prise de Travis, et peut être manié à une comme deux mains.

    Caractéristiques :

    Force : 5/6
    Dextérité : 4/6
    Agilité : 4 (+1) = 5/6
    Constitution : 3/5
    Intelligence : 2 (+1) = 3/6
    Sagesse : 2/5
    Charisme : 2/6

    Pouvoirs :

    Détection (niveau 1)
    Télékinésie (niveau 1)
    Lancer de sabre

    Points Forts :

    - Calme et observateur.

    - Une très grande empathie. Malgré son austérité apparente, Travis a toujours su faire preuve de compassion et de douceur.

    - Capacité à déceler les points de rupture : « Parmi les nombreuses capacités accessibles à ceux qui maîtrisent la Force, certaines requièrent un apprentissage particulièrement difficile et long à moins d'y être naturellement doué. La vision des points de rupture en fait partie. Extrêmement rare, ce pouvoir confère à celui qui le maîtrise la possibilité d'entrevoir les "lignes de failles" qui parcourent toute situation ou être vivant pour peu qu'il l'observe au travers de la Force.

    De la même manière qu'un joaillier expert peut déterminer l'endroit exact à frapper pour tailler ou briser une gemme, une personne possédant ce don saura à quel endroit ou sur qui porter son attention pour démêler une situation ou vaincre un adversaire en se concentrant sur les intersections de ces lignes. Toutefois, si cette vision des choses est simple pour ceux qui sont nés avec un tel don, elle demandera un entraînement rigoureux à toute autre personne afin de s'enfoncer suffisamment dans la Force pour analyser son environnement. »
    (extrait HoloNet)

    L’acuité est indépendante de sa volonté (car perpétuelle), elle évoluera avec le temps, restant relativement faible à son niveau actuel, mais en fin de compte, j'aimerais surtout en faire usage pour justifier son aptitude à analyser son entourage…à mieux cerner le caractère d’une personne…à mieux la comprendre. Il ne s’agit pas d’intelligence à proprement parler (car mon personnage n’est, de loin, pas un stratège) mais de compréhension du genre humain ; augmentant le degré d’empathie du Jedi. (cette capacité de discernement était détenue par Mace Windu dans la saga)


    Spoiler:

    - Adepte des styles Shii-Cho (forme I), Juyo (forme VII) et Teräs Käsy (art martial pratiqué à main nu [lien] ). L’apprentissage des deux derniers, particulièrement complexe, requiert une marque d’attention bien plus longue et plus travaillée que les formes standard. L’on soulignera que le Juyo est l’unique forme de combat au sabre pleinement développée par Travis (niveau padawan, son degré de maîtrise évoluera avec le temps). Le style lui vient d’Ighelm, dont la fréquence de ses démêlés avec le Conseil Jedi en était presque devenue légendaire au sein du temple. Le fait d’en avoir inculqué les préceptes à son padawan donna lieu à de nombreuses controverses. Bon sabreur pour son âge (Jedi Gardien), Travis à également su affiner ses talents au maniement d’armes moins conventionnelles, telles la vibrolame ou l’electrostaff*.

    Spoiler:

    Points Faibles :

    - Sombre et réservé.

    - Un franc parlé parfois un peu trop âpre.

    - Ayant passés ces dernières années à privilégier l’usage du sabre laser, Travis éprouve encore de grandes lacunes à employer activement la Force.

    - Une témérité frisant l’ineptie. Travis en a parfaitement conscience, mais son rigorisme personnel l’empêche souvent de modifier son jugement. Le poussant à rechercher la perfection parfois même au mépris des conséquences et du danger occasionnés.

    - La colère…dure et froide, il ne s’agit pas de la fureur aveuglante de l’homme qui se bat, mais d’une rage sourde qui prend racine dans les abîmes de sa jeunesse, mélangeant parfois aigreur et impuissance dans une subtile myriade de peur masquée.
    Travis fait partie de cette rare classe de Jedi dont les souvenirs d’enfance ne se limitent pas aux expériences passées entre les murs du temple. Jadis vendu en esclavage par sa famille, puis élevé dans la violence des bas-fonds de Nar Shaddaa, Travis aura, très tôt, été confronté à la noirceur du monde…donnant lieu a un profond sentiment d’indignation, et a une quête d’équité parfois très arbitraire qui lui aura coûté la méfiance du Conseil.


    Caractère :

    Travis est un jeune homme qui cultive le mystère et l'ambiguïté plus que tout autre chose. Il fait partie de ceux qui ne peuvent être classé et que l'on ne peut discerner, il n'aimerait d'ailleurs pas que cela arrive. Il est certain qu'il en a vu des choses malgré ses quelques décennies de vie, son courage et sa volonté ne sont plus à prouver, bien qu'il soit encore assez jeune pour un Jedi. Altruiste, il ne vit pas par intérêt, toujours en recherche constante d'un équilibre qu'il trouve aussi bien dans la simplicité des choses quotidiennes qu’à travers ses attributions au temple Jedi. Il fait partie de ceux qui ont une morale d’acier, et n'est pas tellement du genre à abandonner, à vraie dire, il ne renonce jamais. Sa persévérance et sa volonté d'atteindre ses rêves animent tous ses combats, il ne supporte pas de ne pas avoir le dernier mot, mais aime pourtant qu'on lui tienne tête. Parfois extrême, il est capable des actes les plus sages comme des plus virulents, la mort n'est pour lui pas une finalité, et la vie est à ses yeux une notion bien mystérieuse dont la définition est aussi obscure qu'elle n'a pas à être clarifiée, pour le bien de tous. Calme et confiant, on le sait d'avantage versé dans la maîtrise du sabre, au style Gardien plutôt que Consulaire. Il refuse l'échec et répugne la simple idée de faiblir face à l'ennemi. Amoureux des belles choses, il aime passer ses rares moments de temps libre dans de grands espaces inexplorés et pestés par la civilisation. Il aime apprendre et découvrir de nouvelles choses, curieux de tout, il ne garde jamais comme acquit tout ce qu'il sait, capable de comprendre que tout doit toujours être remit en question, à chaque instant. Il n'aime pas vraiment la stabilité, et sa vie ne sera jamais paisible ou posée. Le bonheur dont il rêve n'est pas forcément synonyme de lumière, et le bagage culturel qu'il porte par son passé influence ses choix. Perfectionniste, il aime que les choses soient bien faites et qu'elles soient efficientes. Il déteste décevoir et tente l'impossible pour qu'une telle chose n'arrive jamais à l'égard des personnes dont il éprouve du respect.

    Travis ne vit pas, évidemment, d'amour et d'eau fraîche. Conforme à son étique Jedi, il prône l’affection et la camaraderie mais jamais l’attachement. S’il est réservé, il reste malgré tout un homme délicat, aimant, aussi violent au combat que doux envers ceux qu’il juge méritants. S'il aime les belles choses, c'est parce qu'il est naturellement doté d'une douceur qui régit ses mouvements, sa démarche, jusqu'à sa voix. Il ne s'énerve que très rarement.. jamais en fait, les fois où cela arrivera peuvent se compter sur les doigts d'une main. Loyal et très dure avec lui-même, il accomplit toujours la mission qu'on lui aura donné même si il est homme à ne jamais écouter ce qu'on lui dit. Il déteste, en effet, faire et être comme tout le monde, penser comme tout le monde, réagir comme tout le monde. Être tout le monde lui faire peur... Le monde lui fait peur, il se rassure en se disant que celui-ci n'est pas comme lui.

    Lui apprend de ses erreurs... Lui a le sens du respect.


    Description Physique :

    Taille : 1m81
    Poids : 73 Kg

    Travis est un jeune homme séduisant à l’aspect magnétique. De grande taille et large d’épaules, il possède un doux visage taillé en lame de couteaux, un nez délicat, légèrement busqué et des sourcilles naturellement effilés…son apparence sort toute fois de l’ordinaire. Le garçon aurait pû paraître parfaitement normal n’eusse été le teint particulièrement crème de sa peau, bien plus pâle que les standards humains, et le fait que ses yeux, dont les profondeurs abyssales témoignant d’un curieux contraste acier et céruléen, semblent légèrement iridescents. Ses cheveux, d’un noir de jais, laissent filer une longue natte finement tressée le long de sa tempe gauche (la marque des padawan) et sont farouchement répartis autour de son visage harmonieux, mais sans féminité aucune. En passant la main dans ses mèches effilées, on peut également y ressentir une vigueur et une souplesse inhabituelle...

    D’une opulence changeante mais toujours ténébreuses, Travis a vu défiler de nombreuses garde-robes au cours de son existence (Lorsqu'il ne porte pas les robes traditionnel Jedi. Le jeune homme en a horreur.). Actuellement, son habillage se constitue de vêtements principalement sombres et élégants. Sa tenue n’est pas emprunte d’une complexité trop forte mais vise toute fois à mettre en valeur les courbes sculptés de son corps fin mais athlétique. Toute fois, il arrive que Travis soit tout aussi bien capable de se parer d’un accoutrement bien plus passe-partout. Dans ce cas, il s’agit d’un genre beaucoup plus modeste mais toujours prompt à souligner discrètement son physique élégant.

    D’une posture fière mais sans arrogance aucune, Travis est l'incarnation propre du Jedi Gardien.

    Nb : La tunique des padawan lui saillant très mal, ce trait de conformisme ne sera valable qu’à travers ses séjours passés au temple ; de nature circonspecte, Travis aime se fondre dans son environnement, préférant la discrétion à l’exubérance.


    Spoiler:


    Histoire :

    Spoiler:

    La corvette de contrebande tanguait malgré son immobilité, ses flancs de duracier vibrant sous les secousses répétées de ses réacteurs à impulsion en état stationnaire, tandis que les derniers enfants prenaient place dans la soute.
    L'appareil était prêt à décoller.
    Deux gamins crièrent et se débattirent. Le pilote, un homme mince et vigoureux aux traits durs et anguleux, qui rappelait au garçon son père, abattit en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire son fouet sur les enfants terrifiés.
    Oui, exactement comme son père...
    Le gros contrebandier, immobile devant le sas d'ouverture, le dévisagea longuement. Ses yeux aux paupières lourdes semblaient l'inviter au sommeil, aussi hypnotiques que les arabesques d'un serpent. Il y avait quelque chose, il le savait, une sorte de magie dans ce regard, un moyen de contrôle grâce auquel cet être bestial, pitoyable et débraillé, avait su prendre la tête du groupe rassemblé pour le dernier convoi en partance pour Nar Shaddaa. Les autres s'en remettaient à cet individu, il s'en rendait bien compte, bien qu'il ne soit qu'un gamin qui se désintéressait de presque tout du monde et de la hiérarchie de la classe des contrebandiers.

    Mais celui-ci était le patron, à coup sûr, et le garçon rougit, flatté que le meneur d'une si grande troupe passe du temps avec lui et sa mère. Cette fierté se mua en incrédulité, yeux écarquillés et mâchoires relâchée, lorsque le gros inconnu tendit un lot de dataries...des dataries républicaines ! Le jeune garçon avait entendu parler de ces dataries mais n'en n'avait jamais vu aucun. Une fois, il avait aperçu des pièces de bronzium, qu'un inconnu avait remises à son père, Anson, avant de passer avec sa mère derrière le rideau.
    Mais des dataries, jamais. Sa mère tenait de quoi être tranquille pour toute une vie !
    Quelle excitation, même si elle fut de courte durée. Sa mère, Shanali, le saisit par l'épaule d'un geste brusque et le poussa dans les bras du gros homme qui attendait. Il se tortilla pour échapper à son emprise. il essaya de se libérer de l'étreinte moite, ne serait-ce que pour obtenir des réponses de la part de sa mère.
    Mais lorsqu'il réussit enfin à se tourner vers elle, elle avait déjà tourné le dos et s'en allait...

    Il cria son nom. Il la supplia. Il lui demanda ce que tout cela signifiait...


    « Où vas tu ? ...pourquoi suis-je encore ici ? ...pourquoi est-ce qu'il me tient ? ...mamaaan ! »

    Elle se retourna une seule fois l'espace d'un bref instant. Juste le temps pour lui de voir une dernière fois ses yeux, tristes et creux, baignés de larmes.

    --------------------

    Nar Shaddaa...
    L'un des royaumes Hutt les plus dangereux de la bordure médiane...plus petite et moins peuplée, mais plus sombre et plus hostile que Tatooine. Un empire de pénombre citadine où la compassion s'était dissipée depuis bien longtemps sous les strates naissantes d'un vice qui en gangrenait les fondations depuis des temps immémoriaux. Aux yeux du garçon cet univers ne fut guère différent de son existence, passée à travers les rues miséreuses des bas-fonds de Coruscant. L'homme qui l'avait acheté était un riche marchand dont les origines se perdaient quelque part, dans les tréfonds de la cité monde. Un être froid, aux ambitions limitées, malgré les richesses extérieures qui paraient ses atouts. Les premiers mois furent mouvementés et le garçon passa le plus clair de son temps confiné avec d'autres esclaves à accomplir des tâches qui, pour la plupart, se passaient à l'ombre de la légalité...
    Une routine dans un univers aussi crépusculaire.
    L'espionnage, le vol et l'assassinat devinrent monnaies courantes. Tout comme la peur qui, fugacement, prenait lentement naissance dans les abîmes de son coeur. Une peur alimentée par le fouet de son maître et des cauchemars qui en résultaient la nuit. Ces mêmes nuits où il rêvait parfois de ce qui lui avait été ravis et dont les échos, tantôt doux tantôt tristes, se répercutaient sans discontinuer...
    Son foyer...sa maison...Shanali.

    C'était un vieux bidonville de ferrobéton dans un océan de bicoques identiques, perdue dans les profondeurs de la cité monde. Elle n'avait pas de cloisons. Un unique rideau élimé délimitait la partie qui faisait office de chambre, où son père et sa mère, Shanali et Anson, ou Shanali et quelqu'un qui avait payé Anson, dormaient. Lui n'avait droit qu'au sol de la pièce principale. Une fois, pour échapper à la vermine, il avait sommeillé sur la table, mais son père l'y avait trouvé et l'avait battu durement pour ce manquement aux règles.
    La plupart des sévices se confondaient dans la brume du passé, mais Travis se souvenait avec précision de cette fois-là où, plus saoûl qu'à l'accoutumée, Anson s'était acharné sur son dos et ses fesses avec une vieille planche pourrie. Elle avait laissé des échardes dans son échine. Les plaies ainsi causées s'étaient infectées et il avait eut de la fièvre, des jours durant.
    Sa mère avait pansé ses blessures au moyen d'un tissu humide. Il ne l'avait pas oublié. Elle lui avait frotté doucement le dos, avec amour, et même si elle l'avait quelque peu réprimandé, ses mots avaient été empreints de tendresse.

    C'était également elle qui lui avait appris à cacher ses dons.
    Au début il n'avait pas compris ce qui se passait...
    Par moments, il pouvait interpréter les émotions d'une personne rien qu'en la détaillant, ses réflexes étaient plus aiguisés que les autres enfants, et il lui arrivait parfois de prédire une chose, quelque seconde avant qu'elle ne se produise. Bien souvent cela se traduisait par une intuition, un flash, comme la conviction que tout se déroulerait selon un enchaînement prosaïque et évident.
    Et puis il y avait eu cette nuit au taudis lorsqu'il avait fait un cauchemar.
    Les murs s’étaient mis à trembler…

    Dès lors, son père avait été différent avec lui.
    Et avec le temps, il n’y avait eu que Shanali.
    Était-ce la dernière fois qu’elle l'avait traité avec douceur...? Était-ce le dernier souvenir tendre qu'il garderait de sa mère...?
    La femme qui, quelque mois plus tard, l'avait vendu au négociant pouvait difficilement être la même personne. Elle avait même changé physiquement quand arriva ce jour funeste chez le marchand. Elle avait pâli et s'était tassée, incapable d'articuler une phrase d'un seul trait.
    Il tenta d’oublier cette journée-là et repassa à la hâte à Anson et Dredan, l'idiot édenté, au visage pileux, qui profitait d'avantage de la femme d’Anson que d’Anson lui-même.

    Dredan ressurgissait dans sa mémoire par une suite de tableaux...
    Dredan qui le regardait d’un air mauvais, qui se penchait vers lui, qui cherchait à l'atteindre. Même ses mots lui revenaient par des expressions que Travis avaient entendues bien trop souvent.


    « Je suis le frangin de ton paternel. »... »Apelle-moi oncle Dred' . »... »Je peux te faire passer du bon temps, mon garçon. »

    L'esprit de Travis se ferma à ces images...ces mots...encore plus fortement qu'aux derniers souvenirs qu'il avait de sa mère.
    Au moins, Anson lui avait épargné certaines choses, comme le pourchasser inlassablement à travers les ruelles jusqu'à ce qu'il ne sente plus ses jambes. S'allonger auprès de lui alors qu'il essayait de dormir. Tenter de l'embrasser ou de le toucher. Anson ne faisait pas vraiment cas de lui, si ce n'est pour lui administrer une correction de plus ou déverser sur lui des flots d'insultes et de jurons.
    Il se disait simplement qu'il avait été une grande déception pour son père...
    Comment expliquer sinon le courroux que ce dernier déchaînait contre lui ? Anson était mal à l'aise devant le frêle Travis...il se sentait honteux et en colère d'avoir à subvenir aux besoins du garçon, même si tout ce qu'il lui donnait était la croûte rassise de son pain ou les restes de son repas.
    Même sa mère s'était détournée de lui, avait accepté l’argent...

    Les bras flasques du gros négociant ne lui avaient procuré ni chaleur ni réconfort.

    Les années passèrent et l’enfant évolua, survivant dans les avenues crasseuses de Nar Shaddaa et les couloirs obscures du manoir de Vestaril, son maître, en compagnie d’autres garçons de son âge. Des compagnons d'infortunes le jour...des rivaux potentiels le lendemain. Il n'était pas rare de voir l'un de ces morveux étalé dans le sang au coin d'une ruelle, à l'aube. C'est également durant cette période que Travis affina ses dons. Ses réflexes s’aiguisaient chaque jours d’avantage, et ses prédictions temporaires se transformaient en visions douloureuses la nuit.
    Toujours les mêmes visions…
    …sa mère, faible et pâle, mourrant seule dans un lis infesté de vermine…un sabre laser d’un pourpre érubescent…un zabrak au regard doux…un temple perdu au milieu d’une jungle luxuriante. Et enfin Askelus penché sur lui, le visage empourpré, les yeux brûlant d’une colère corrosive. Comme le zabrak il tenait une lame dans sa main, mais différente.
    Elle chatoyait d’un rouge écarlate.

    L’image était incongru car Askelus l’avait toujours traité avec déférence.
    Travis l’avait vu pour la première au cours d’une entrevue dans les appartements privés de Vestaril. Il était arrivé avec un plateau chargé de victuaille, les yeux baissés dans une attitude docile, comme on le lui avait enseigné. Il s’était avancé jusqu’au salon et le jexxel (lien) enchaîné aux pieds de son maître avait grondé à son approche. Terrifié, le gamin avait reculé et le plateau lui avait échappé, s’effondrant sur la table dans un fracas assourdissant. Une coupe s’était renversée, éclaboussant les robes du gros marchant, tandis qu’au même moment, Travis avait tendu la main vers l’argenterie ; les couverts s’étaient arrêtés net et avaient fait marche arrière, glissant lentement dans sa direction.
    La scène était passée inaperçue…ou presque. Car Askelus s’était interposé lorsque Vestaril l’avait attrapé par le col de sa tunique crasseuse.
    Il avait parlé d’une voix douce, et on l’avait reconduit dans sa cellule.
    Dans la même nuit les visions avaient recommencé et s’étaient ponctuées par de violent maux de têtes. Travis avait tenté d’appeler, mais personne n’était venu, et il avait fini par perdre connaissance.

    Le visage d’or pâle d’Askelus était apparu au-dessus de lui lorsqu’il avait rouvert les yeux, ses cheveux d’ébène tirés en arrière dégageant ses traits maigres, ses grands yeux, couleur de jade, fixés sur lui. Il était assis à son chevet. Les lourds rideaux noirs étaient fermés, et la seule clarté venait du couloir, à l’extérieur de la cellule.


    « Te sens-tu mieux petit ? », avait-t’il demandé en lui tapotant le bras.
    Le garçon avait sursauté. Les mains de l’inconnu étaient étranges : crénelées de veines blafardes, avec de longs doigts aux ongles verdâtres, comme s’ils avaient été peints.

    Le zelosien (lien) avait remarqué le malaise de l’enfant et avait retiré ses mains.


    « Te souviens-tu de ce qui est arrivé quand la douleur a commencé ? »

    « Les visions sont apparues. » , avait dit le jeune garçon.

    « Et après ? »

    « Je me suis évanoui. »

    « Te souviens-tu des barreaux ? »

    « Les barreaux ? »

    L’inconnu l’avait regardé…longuement, et sans un mot s’était dirigé vers l’entrée de la pièce pour réactiver l’éclairage artificielle.
    Travis avait écarquillé les yeux…
    On aurait dit qu’un ouragan avait ravagé la salle.
    Sa petite table de nuit avait explosé en mille morceaux, répandant des échardes de plastocéramique un peu partout, Une chaise avait été fracassée contre le sas d’ouverture et les barreaux en duracier de sa cellule étaient étrangement déformés, comme si une force invisible les avait comprimés de l’intérieure.


    « Je…je ne comprend pas. », avait bafouillé Travis.

    « Cela n’a guère d’importance mon enfant, tu es spéciale…une perle au milieu des ténèbres, mais cela, tu le comprendras en temps voulu. » Un sourire qui ressemblait d’avantage à un rictus s’étira comme une chancre sur son faciès élimé. « Je te rachèterais à ton maître et tu vas rester avec moi pendant quelque temps. »

    Les quelques mois passés aux côtés d’Askelus furent exemptes de stress et de peur. Le zelosien lui parlait de ses rêves et de ses espoirs, et lui proposait des épreuves physiques modérées et toujours distrayantes. La plupart étaient simples, et Travis ne comprenait pas pourquoi son maître les trouvait fascinantes. Par exemple, il demandait au garçon de tendre la main, la paume tournée vers le bas. Puis il prenait un objet et le maintenait sous les doigts de Travis.

    « Quand je le lâcherai, il faudra que tu le rattrapes. »

    Le gamin avait obéit mais quand Askelus avait laissé tombé l’objet, quelque chose d’autre s’était produit. La petite sphère avait lévité jusqu’à ses doigts qui s’étaient refermés sur elle.

    « Merveilleux… », disait Askelus. « …as-tu déjà entendu parler de la Force mon gaçon ? »

    Travis avait secoué la tête.

    « C’est une énergie omniprésente et impalpable. Elle influe sur toutes formes de vies, mais peu d’individus y sont pleinement réceptifs comme toi. Tes réactions sont extrêmement concises. C’est une excellente chose. »

    Travis n’avait pas compris comment cette capacité, débridée et capricieuse, pouvait bien lui servir, mais ces tests fascinaient Askelus, et tant qu’il était intéressé, il n’aurait plus besoin de servir Vestaril. C’était un échange correct. Tavis était libéré des tourments de son maître et tout ce qu’il avait à faire était de puiser dans la Force pour soulever des objets, jongler avec des disques-lames, ou deviner ce qu’un homme cachait dans ses poches.
    La vie devint plus aisée, et Travis commença même à se faire des amis, oubliant parfois la froideur de sa cellule, et les images qu’ils conservait de sa mère…
    …parfois seulement.

    Et puis, un jour, les choses changèrent…


    --------------------

    Spoiler:

    La nuit était sillonnée d’éclaires et vomissait des trombes d’eau qui ruisselaient dans les ténèbres comme des larmes opalescentes, devant lui il n’y avait rien…rien à part les derniers vestiges du manoir de Vestaril, ravagé par les flammes. La main chaude d’Ighelm (lien) enserra la sienne d’une douceur rassurante, et ce simple contacte apaisa la peur qui chatoyait dans son cœur encore innocent. L’enfant leva les yeux vers le Jedi, s’attardant sur son visage dur aux lignes fines et crépusculaire, ses cornes si prompte à la race des zabraks, et le bleu-gris métallique de son regard qui transcendait le calme et la confiance. Malgré le tonnerre qui grondait au-dessus de lui, il se sentait bien en sa présence car elle lui permettait d’oublier momentanément les choses qu’il avait vu deux heures plus tôt. Les combats, lorsque Vestaril avait lancé sa garde sur le Jedi, le massacre des esclaves, et enfin Askelus d’ordinaire si avenant à son égard.

    Il avait paniqué lorsque le zabrak, lancé à sa poursuite, était arrivé sur le petit spatioport privé à l’extérieur du manoir. Son visage s’était empourpré, et ses yeux verts avaient brillé d’un jaune liquide.


    « Il est temps Askelus, donne-moi ton sabre laser et je te promet qu’il ne te sera fait aucun mal. Tu bénéficieras d’un procès équitable et je témoignerais en ta faveur. L’enfant en revanche ne te suivra pas. »

    « Me crois-tu aussi naïf Ighelm ? », avait craché le zelosien. « …il n’y aura pas de procès en règle, pas d’indulgence, mais la chambre d’exécution… » Il avait soulevé Travis par la Force et un éclair de plasma rouge avait jaillit dans sa main droite. « …et je préfère abattre ce garçon de mes mains plutôt que d’envisager la seule possibilité de le savoir padawan. »

    L’autre avait plongé ses yeux pâles dans le regard doré du Jedi Gris.

    « C’est peu probable. Tu sais comment fonctionne le Conseil. Peu importe jusqu’où son talent pourrait puiser, son âge est trop avancé. »

    Un rictus déforma les traits fins d’Askelus.

    « Mais je connais ton passé, et ton code moral. »

    Il avait levé son sabre laser.

    « N’y aura t’il pas eut assez de morts…Askelus ? », avait murmuré Ighelm tandis que la lame écarlate filait vers la gorge de Travis.
    Durant un bref instant, le temps sembla se figer, et il n’y eut plus que le bourdonnement du sabre d’Askelus…
    …intercepté par un jet stroboscopique d’un violine pur.
    Presque aussitôt l’étreinte d’Askelus s’était relâchée et Travis avait glissé jusqu’au sol.
    Il avait senti les lames colorées passer à moins d’un centimètre de son visage et s'était recroquevillé sur lui-même, les bras serrés autour de ses genoux, ses grands yeux bleus braqués sur l’éternelle conflit entre l’ombre et la lumière.

    Askelus attaquait sans cesse.
    Les deux sabres s’entrechoquaient régulièrement, composant un ensemble de vrombissements rythmé, ponctué par une succession de flash discontinus. Les lames crachaient des étincelles, et Travis Torn n’avait jamais assisté à un combat aussi spectaculaire.
    On avait l’impression que les deux duellistes avaient chorégraphié leurs mouvements avant de s’entraîner pendant plusieurs années. Les sabres étaient trop rapides pour les yeux du garçon. Ils vibrionnaient sous la lumière de la lune.
    Il y avait une trace de brûlure sur la tunique d’armorweave d’Askelus.
    Les lames s’entrechoquèrent de nouveau dans un tourbillon de laser crépitant. Aucun duelliste n’avait ouvert la bouche, et l’affrontement recommença avec une férocité nouvelle. Travis vit la chaire siffler sur la joue du zabrak, ouverte par la lame d’Askelus.
    Le zelosien recula.


    « Allons Ighelm, aurais-tu perdu tes réflexes ? », railla le Jedi Gris. « Ou serait-ce ta volonté qui a changé ? », un sourire narquois se dessina sur ses lèvres froides. « …avoue-le, sans Velyriana (lien) pour te choyer, les choses ne sont plus aussi candides. », il attendit un bref instant, juste assez en fait, pour que ses paroles fassent leur effet. « Je connaissais ton secret mon vieux. Te sens-tu toujours aussi responsable de sa mort ? »

    Le Jedi ne répondit pas. L’autre repris le combat.
    Ighelm sauta sur la droite, son sabre pourpre filant en arc serré…et le Jedi Gris tituba quelque instants avant de se retourner. Son ventre s’ouvrit et ses entrailles calcinées se répandirent à ses pieds. Il eut un cri étranglé et tenta une dernière charge, mais Ighelm le devança, para son attaque et lança un Cho Saï (lien) foudroyant qui mordit dans le cou de son adversaire, lui tranchant proprement la tête.
    Le zelosien s’effondra.

    Travis fut pétrifié.

    Il recula tandis que le Jedi désactivait son sabre et s’approchait de lui.


    « Non, ne crains rien. », dit t’il d’une voix douce. « Je ne te ferais pas de mal. »

    « ... »

    Le garçon plongea son regard dans ses yeux tristes et gris.

    « Allons viens avec moi, je vais te faire quitter cette planète. »

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    …ces deux derniers mois sur Nar Shaddaa furent éprouvant. J’ai pu infiltrer un groupuscule spécialisé dans le recel et la revente de cortosis, C’est eux qui m’ont conduit jusqu’au repère de Vestaril, une figure notoire dans la bordure extérieure. Lui et le renégat Askelus Zalteran sublimaient dans le trafic d’esclaves, l’un en tant que tête pensante, l’autre faisant figure d’exécuteur.
    Toute forme de négociation pacifique se révéla inaboutie…
    …et puis il y eut autre chose.
    Askelus s’était engoué d’un jeune garçon, puissant dans la Force. Probablement dans l’optique d’en faire un apprenti.
    J’ai rarement vu un tel degré de sensibilité…
    …le Conseil a d’abord été réfractaire à sa formation.


    « Trop de peur… », a t’on dis. « ...trop de douleur. De la colère en résultera, à l’ombre du Côté Obscure elle conduira. »

    Mais étais-je si différent à son âge… ?

    Il me reste une dernière carte à jouer. Sans quoi, l’enfant sera placé dans un foyer sur Coruscant.


    Maître Ighelm, extrait du rapport de mission N°120020.

    Lentement, Ighelm retira ses mains du databloc. Ses iris, d’un gris semblable aux nuages orageux qui couvaient sur la surface de Kamino, glissèrent une nouvelle fois sur la petite fiole de sang...
    ...et le taux de midi-chloriens indiqué par le graphique numérique, posé à côté du databloc.


    [16900]

    Il ferma les yeux, et inspira longuement. Puisant dans la Force. Recouvrant assez de sérénité pour faire ce que son cœur lui dictait depuis la fin de cette mission.
    Il se redressa et sans un mot, réajusta les pans de sa bure Jedi.

    Il allait requérir une nouvelle réunion dans la chambre du Conseil.
    Cette fois-ci, il emmènerait Travis avec lui…


    --------------------

    Travis ne conserva que peu de souvenirs de son entrevue avec les Grands Maîtres. Ighelm l’avait conduit devant un groupe de Jedi à l'apparence austère, et on l’avait questionné sur les stigmates qu’il conservait de Nar Shaddaa et de sa vie passée dans les bas-fond de Coruscant, bien avant ses années d’esclavage.
    À aucun moment il ne mentionna Shanali.
    Pour finir on l’avait emmené dans une petite pièce à l’extérieur tandis que les doyens s’entretenaient avec Ighelm.
    Travis avait vagabondé entre le mobilier spartiate, perdu dans ses pensées. Les trois jours qui avaient précédé sa fuite de Nar Shaddaa, et le point final à sa vie d’esclave, lui avaient paru irréels.
    Ou peut-être était-ce les trois dernières années… ?
    Depuis l’instant où un zelosien ténébreux était entré dans sa cellule pour mettre à nu un don qui l’avait effrayé depuis toujours.
    Dès lors, tout avait été différent ; les regards rogues et méprisants, habituellement destinés à la caste des esclaves, étaient devenus suspicieux, puis incrédules et fuyant avec…comme un soupçon de peur ? Tandis qu’Askelus l’exhibait durant les mondanités organisées par Vestaril. Et puis il y avait eu cette nuit au manoir, lorsqu’Askelus avait montré son vrai visage après l’arrivé du Jedi. Il avait déjà vu ces scènes en rêves. Le visage d’Ighelm …le sabre laser mauve…la trahison d’Askelus…et la jungle luxuriante d’Onderon qu’il contemplait désormais derrière la verrière en transparacier du temple Jedi.
    Jusque là, toutes ces visions s’étaient réalisées.
    Toutes sauf une.
    Celle qu’il redoutait le plus…
    La mort de Shanali.
    Il retenta de s’immerger dans la Force pour accéder au rêve une nouvelle fois, mais le bruit d’une porte que l’on coulisse le tira de sa torpeur.
    C’était Ighelm.
    Le Conseil avait finalement cédé à sa requête.

    Les premières années se passèrent sans encombre, et Travis se révéla être un élève assidu, mais effacé. S’il était discipliné, sa perception de la société entra souvent en ligne de conflit avec ses camarades padawan, dont le conditionnement les poussait à raisonner, pour la plupart, selon des principes stéréotypés. Travis, lui, était un naturel…agissant plus par instinct, il lui arrivait parfois de se laisser guider par ses émotions, vestige de son héritage passé sur Nar Shaddaa car, à l’antithèse des autres novices, il avait jouit d’une enfance intrinsèque. Loin des préceptes Jedi, ce que le Conseil redoutait.
    Ighelm s’en rendit compte, et supervisa personnellement l’entraînement du garçon. Lui apprenant à filtrer ses sentiments plutôt qu’à les exposer. Ce que Travis ne parvint que partiellement à accomplir…
    …à part peut être durant ses entraînements au sabre.
    Le seul moyen qu’il eut trouvé pour transposer ses émotions.
    Il maîtrisa rapidement les bases du Shii-Cho et en dépit de son caractère ambivalent, fit montre d’une très grande capacité d’assimilation. Créatif et extrêmement vif, son orientation se porta presque naturellement vers la voie des Jedis Gardiens.
    C’est durant cette même période qu’il fit la connaissance de Ferus Livian, un autre padawan doté d’acuités similaires aux siennes.

    Même fougue…mêmes objectifs…même force.
    Le climat fut orageux, et ce qui devait être une franche camaraderie se changea vite en rivalité revancharde.
    Nous étions bien loin des exercices du temple, pratiqués en saine émulation.
    Ironiquement, ces centaines d’heures passées en salle d’entraînement firent fleurir un respect mutuel insoupçonné. Peu à peu, chacun apprit de l’autre, l’estimant, le jaugeant, jusqu’à échoir à une intime connaissance des techniques de l’autre. Comprenant également qu’il n’y aurait aucune fin à pareil menuet.
    Car ils étaient les deux poids d’une même balance.

    Cette période introspective dura deux ans, jusqu’au jour où Ferus et Travis furent chacun assignés à un maître en fonction de leurs compétences respectives. Aussi, Travis ne fut pas surpris de retrouver Ighelm en pénétrant dans la chambre circulaire, réservée aux conclaves privés du Haut Conseil.
    En traversant le couloir, il entrevit Ferus, flanqué d’une grande jeune femme à la chevelure couleur minuit.
    Les deux garçon s’ignorèrent.

    Et ainsi débuta l’apprentissage du jeune Jedi…
    Ighelm se révéla être un maître exigent et pointilleux mais non moins prévenant à l’égard de son padawan. Bien qu’il y eu toutefois une barrière de proximité – nota Travis – qui réduisait souvent leurs échanges à de brèves vétilles protocolaires.
    Le garçon s’accorda à ses nouvelles formalités sans trop se poser de questions…ce qui ne l’empêcha pas, néanmoins, d’avoir vent d’une rumeur circulant dans les couloirs du temple.
    Des ragots sur le passé d’Ighelm ; jadis opposé aux méthodes inflexibles du Conseil qu’il considérait parfois comme excessives sur la prohibition de l’attachement, et le bridage des émotions…
    …succédés par la perte d’une padawan qu’il aurait trop choyé.
    Beaucoup trop, selon les dires de certains.
    Depuis, le zabrak avait, semblait t’il, révisé son jugement.
    Attentionné et courtois, mais toujours froid et distant. L’adolescent y passa outre, appréciant malgré tout la compagnie du maître tandis que les missions se succédaient sur une multitude de mondes.
    Yag’Dhul…Poderis…Telerath…Ambria.
    Pour la plupart, il s’agissait d’affectations de routine ; l’escorte d’une personnalité influente, la surveillance d’un groupuscule ou un conflit mineur à tempérer entre deux factions, mais il arrivait parfois au Conseil d’assigner à Ighelm des prérogatives plus délicates, tant pour tester son padawan que pour jauger la relation de contiguïté établie entre maître et apprenti.
    Ce fut durant l’une de ces missions qu’Ighelm et Travis furent confrontés à une étrange planète.

    Suite à un accrochage avec une frégate de contrebande, leur vaisseau fut écarté de sa trajectoire…dérivant dans l’espace sauvage avec une transmission H.S et une batterie de propulsion salement touchée. L’appareil du se poser en urgence sur ce qu’ils prirent d’abord pour un gigantesque astéroïde, mais qui s’avérait être un monde à part entière, ne figurant sur aucunes cartes.
    La navette parvint tant bien que mal à atterrir.
    Coincés sur la planète, les deux Jedi durent prendre leur mal en patience, se débrouillant par eux-mêmes au milieu d’un no man’s land luxuriant jonché d’appareils échoués, dont la plupart juraient avec l’époque actuelle…
    Mais il y avait autre chose. Plus les jours passaient, et plus Travis se sentait attiré par la Force, l’éprouvant partout autour de lui comme il ne l’avait jamais ressenti auparavant. Ce fut également le cas pour Ighelm qui pû mettre à jour une autre vérité ; la planète était dotée d’une volonté propre, capable d’interagir en symbiose avec ses occupants sans pour autant représenter une menace à part entière.
    Et à travers la Force, un nom leur fut murmuré tandis qu’Ighelm tirait parti de cet exil contraint pour parfaire l’entraînement de son padawan aux arts Gardiens : Zonama Sekot. (lien)


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Luke Kayan
Luke Kayan
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Bonjour et bienvenue :)

Sans vouloir te couper en pleine construction de fiche, je voudrais savoir si tu as conscience que mettre 1 en charisme te donne l'influence et l'intérêt d'un tronc d'arbre mort?^^ Pareil pour l'intelligence. Il faut prendre en compte l'importance du charisme, il n'est pas là par hasard. Après cela peut être voulu, mais avec 1 en charisme ton perso est insignifiant et sans intérêt Wink

PS: ce qui me parais difficile vu l'avatar *bave*! Il est superbe!

Voilà bonne continuation à toi Very Happy
Travis Torn
Travis Torn
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    Exact^^' une vétille malheureuse j'en conviens. L'ennui étant que je voulais spécialiser Travis au corp-à-corps et faire valoir ses attributs de Jedi Gardien (ce qui ma poussé à sacrifier certains attraits de ses capacités). Toutes fois, si tu souhaites me promulguer quelque conseils, je suis tout ouïe.

    Merci pour tes compliments et ton message d'accueil^^ je suis heureux que le vavat plaise en tout cas :) (étant assez pointilleux, j'avoue avoir pas mal galéré pour le trouver xs)

    Spoiler:
Invité
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Salut! Wink

Qu'en est-il de cette fiche? Toujours en cours de rédaction? :)


Edit Saï le 8.1.14 : fiche ressortie à la demande du joueur.
Travis Torn
Travis Torn
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    Spoiler:

    Travis Torn se souvint pleinement des moments où il tentait d’entrer en contacte avec la Force, lorsqu’il était enfant. Son esprit n’était empli que d’une blancheur mouvante…
    Quelques années plus tard, lorsqu’il avait été plus doué pour faire taire ses souvenirs et ses pensées, des fragments visuels avaient émergés du vide incolore – pièces d’un puzzle qui s’assemblaient peu à peu. Non pas consciemment, mais souvent de manière à lui assurer que ses actes étaient en accord avec la volonté de la Force.
    Souvent mais pas toujours.
    La colère n’était jamais très loin…
    Quand il s’écartait de la voie que la Force avait tracée pour lui, la blancheur familière était à nouveau traversé de puissants courants. Parfois, elle était même parcourue d’éclairs rouges qui lui donnaient l’impression de regarder un soleil géonosien de face.
    Du blanc cerclé de rouge, voilà ce qu’il voyait tandis que la puissance de cette étrange planète l’imprégnait comme une nova, et qu’il tentait d’enfermer la violence de ses émotions dans un écrin de principes Jedi à chaque fois qu’il combattait.


    « Laisse-la couler ! », lui lança Ighelm tandis qu’il se fendait en avant, le mauve érubescent de son sabre laser venant percuter le blanc floconneux de son arme d’entraînement. « Ne combat pas ta colère ! Laisse le Juyo s’en charger pour toi. Filtre tes émotions. »

    Travis virevolta pour esquiver, et dans un mouvement fulgurant, plongea sur la garde active de son maître, son sabre décrivant de grandes arabesques laiteuses dans le crépuscule mourant.
    Le zabrak se contentait de détourner chaque frappe par des parades saccadées, maniant son arme d’une seule main comme s’il s’agissait d’un vulgaire jouet.
    L’adolescent inversa soudainement son angle d’attaque, empoignant son sabre laser à deux mains pour trancher en avant dans un violent coup de taille circulaire. La lame émit un vrombissement sonore et retenti comme un coup de tonnerre sur le violine pure qui intercepta la charge du padawan. Ighelm fléchit les genoux et tint bon tandis que Travis poussait toujours plus fort, s’immergeant dans la Force, puisant dans ses ressources pour augmenter son emprise.
    Encore et encore.
    Ighelm commença à reculer.
    Travis montra les dents.


    « Ce n’est pas ainsi que je t’ai appris les choses. », murmura le maître.
    Sans crier gare, la lame pourpre coula sous sa garde et fit voler le sabre de l’apprenti.
    Surpris, Travis bascula en arrière.
    Il évita la chute de justesse, glissant sur le sol avec souplesse dans un mouvement rudimentaire du Teräs Käsi pour rétablir son équilibre.


    « Je t’ai enseigné le Juyo pour répondre à ta faiblesse. Il est censé canaliser ton obscurité pour en faire une arme de lumière, pas la laisser se répandre... »

    Travis haleta.

    « Plus facile à dire qu’à faire… », lentement, il laissa la fureur s'estomper et ses paupières se plissèrent sur ses iris couleur cordiérite. « Pardonnez-moi, maître. Je ne voulais pas saboter vôtre entraînement. »

    « Saboter ? », Ighelm arqua les sourcilles et laissa poindre une ombre de sourire sur ses lèvres basanés. « Je dirais plutôt détourner. Mais ce qui est fait est fait. Tu apprendras… », déclara t’il calmement tandis qu’il s’emparait de sa bure, suspendu à une branche de Boras, pour recouvrir son torse aux muscles en relief.

    « Peut-être… », dit sombrement l’adolescent en enfilant le haut de sa tunique. Sans un mot de plus, il ramassa son sabre laser et s’éloigna vers la forêt.

    Silencieux, Ighelm l’observa tandis qu’il disparaissait entre les arbres.
    *Il est comme toi ce gamin…* , se dit t’il. *…il te ressemble trop.*
    Croisant les bras, il s’adossa contre un arbre, les yeux levés sur les étoiles qui commençaient à poindre dans le ciel nocturne de Zonama Sekot.
    Il se remémora les propos d’Askelus et les premiers jours qui avaient précédé sa rencontre avec Travis sur Nar Shaddaa.
    « Je connais ton passé, et ton code moral… »
    Ces paroles lui avaient fendu l’âme.
    Il y a plus d’une décennie de cela, Askelus avait été son ami et son confident, lorsqu’ils avaient tous deux arpenté les couloirs du temple, fraîchement promus Chevaliers. Ils ne comptaient plus les moments passés ensemble à manier le sabre sur Onderon ; dans les salles d’entraînement, ou au cœur même d’une mêlé, face aux pires raclures de la galaxie. Plus que des amis, ils avaient été des frères…jusqu’au jour où Askelus avait assassiné l’un des Grand Maître, suite à un différent qui les avait opposé dans la salle du conclave.
    Il avait pris la fuite et s’était évaporé dans la nature…sans un mot…ni même une explication lorsqu’Ighelm avait tenté de le contacter.
    Peut-être était-ce pour cette raison qu’il s’était rapproché de Velyriana. Il l’ignorait encore.
    Mais son souvenir, lui ne s’était jamais totalement estompé.
    Pas une journée ne passait sans qu’il ne se rappel encore la tendresse de ses sourires, la profondeur de son regard, la chaleur de sa voix, la douceur de ses étreintes…
    Personne n’avait remarqué le changement au temple, ni la proximité de ses moments passés avec son ancienne padawan. À part peut-être Askelus.
    Et voilà qu’aujourd’hui, il avait laissé mourir Velyriana sur le pont d’un vaisseau pirate, et tué Askelus de ses propres mains.
    Travis avait bien senti la peine, tant par la Force qu’à travers les yeux de son mentor, mais s’était abstenu de tout commentaire.
    Après tout, lui-aussi avait souffert. Son regard était parfois mélancolique, et les cicatrices qu’il portait dans son dos n’avaient pas échappé à l'inspection d’Ighelm. Vestiges de ses années d’esclavage, passés sous le joug des syndicats du crime qui sévissaient encore aujourd’hui, dans la Bordure Médiane.
    L’humain et le zabrak se comprenaient fort bien.
    Parfois même sans dialoguer.

    Et aujourd’hui encore Ighelm se demandait qui du maître ou de l’apprenti avait le plus besoin de l’autre.


    « Maître ! », cria la voix lointaine de Travis, le tirant de sa sombre introspection. « Vous devriez venir voir ça. »

    Resserrant les pans de sa bure, le zabrak courut sous les sylves, guidé par l’echo.
    Et tandis qu’un dôme adamantin grossissait sous le couvert des arbres, il ralentit l’allure jusqu’à s’arrêter complètement en avisant la corvette corellienne immergée dans les sphaignes, peut-être vieille de trente ou quarante ans, mais en parfait état.


    « J’espère pour nous que vous savez piloter cette chose. », déclara Travis tandis qu’un sourire victorieux dépeignait sur les traits policés de son beau visage.

    --------------------

    Six mois avaient passé lorsque le petit appareil atteignit les bordures du secteur Japrael, et l’atmosphère d’Onderon si longtemps convoitée. Travis et Ighelm firent le fruit d’une enquête minutieuse tandis qu’une délégation Jedi était dépêchée sur le lieu où les dernières coordonnées émises par le transporteur du maître zabrak avaient été enregistrées.
    Plusieurs fragments d’astéroïdes géants furent signalés, tout comme la présence d’une nouvelle lune jamais répertorié jusqu’à ce jour…mais de Zonama Sekot n’y subsistait nulles traces, si ce n’est les quelques projections scannées par la corvette corellienne sur une jungle et des océans à l’écosystème unique en leur genre.
    L’enquête se révéla inaboutie, et le dossier, classé après trois mois standard d’investigations.
    Parallèlement, les deux Jedi furent réassignés à de nouvelles missions, et la formation de Travis repris son cours.
    Les rêves recommencèrent durant la même période, aussi clair et limpide qu’une perle d’agrocite (lien) dans un écrin enténébré…
    Coruscant…son père, Anson…Dredan…le tout dépeint sur des arpèges de peur et de colère.
    L’adolescent se réveillait en sueur au beau milieu de la nuit.
    Craignant que ces visions n’entravent son padawan dans ses devoirs, Ighelm initia Travis aux bases de la divination de Force ; lui apprenant à refouler toutes images aptes à provoquer une crise. Lentement, mais sûrement, il parvint à gérer chaque marasme, acquérant plus de calme et de lucidité. Une capacité en entraînant une autre, ses aptitudes au sabre s’en ressentirent, et tandis que Travis y gagnait en puissance dans l’usage de la forme VII, devenant plus fort de jour en jour, Ighelm en eut la conviction.

    Ce garçon deviendrait un grand sabreur, et un Jedi respecté…
    …s’il parvenait à tempérer son franc parlé, encore trop abrupt à son goût.
    Une qualité certes, mais qui ne lui avait pas toujours apporté de la bienveillance.

    Un an plus tard, le Conseil autorisa le binôme à se rendre sur Ilum, assignant Travis à l’une des étapes les plus marquantes de la vie d’un padawan ; le choix d’un cristal d’énergie…élément clef à l’achèvement de la conception d’un sabre laser. L’expérience fut pénible pour le garçon qui, laissé seul dans les profondeurs de la planète, du faire face à une entité mystique, lovée au cœur des chambres à cristaux (lien). Plongée en transe, Travis affronta une apparition d’Askelus dans un duel acharné qui convergea sur la victoire du jeune Jedi. Lorsqu’il se réveilla, son sabre laser était achevé et irradiait d’un bleu limpide après activation de la lame.
    Au cours des mois qui suivirent, Travis pu soigner son image lors de ses nombreuses allées et venues dans le temple Jedi, s’ajointant une réputation de padawan parfois dure et inflexible, mais très altruiste. Et après son quinzième anniversaire, il obtint l’accord du Conseil pour participer aux jeux Galactiques officiant chaque année sur Coruscant. Si Travis fut enthousiaste, la surprise fut tempérée par la présence de Ferus qui avait lui-aussi eut gain de cause. Les deux Jedi postuleraient dans leur discipline respective ; Ferus aux courses de podracer, Travis, lors des épreuves de close combat.
    Les jeux se déroulèrent sans anicroches, et Travis se hissa jusqu’en quart de final où sa maîtrise du Teräs Käsi fut mise en échec par le K’thri (lien) d’un jeune échani.
    Ferus eut quant à lui plus de succès puisqu’il termina troisième lors de la dernière course, gagnant de justesse sa place sur le podium.
    Travis n’en fut pas surpris.
    Ni chagriné.

    Car sa présence sur Coruscant n’avait pas seulement été motivée par son désir de compétition, et les jeux Galactiques n’étaient qu’un vernis illusoire, destiné à maquer les esquisses sombres d’une raison bien plus personnelle.
    Une raison qu’Ighelm n’aurait sans doute pas approuvée.
    Une raison qu’il redoutait lui-même…

    Lorsque débuta la cérémonie de clôture, nul ne remarqua l’absence du padawan.


    --------------------

    Spoiler:

    Ses yeux pâles observant la haute silhouette d’Anson Torn, derrière la verrière en permaverre du bagne de Corsuscant, Travis se remémora les dernières heures passées après son escapade, lorsque les réjouissances avaient commencée sur la grande place du Monument Plaza (lien). Sa destination avait été bien loin de la relative sécurité des pics Umate de Coruscant, là où des milliers d’autochtones étaient venus pour assister à la cérémonie de clôture des jeux…
    …dans des endroits où l’on ne pouvait persuader un droïd taxi aérien de vous emmener, même en lui promettant une année gratuite dans les bains de lubrification du secteur industriel.
    Le labyrinthe de sombres ruelles dans le sud de Corusca Circus.
    La Voie de l’Audace, à l’endroit où elle traversait Vos Gesal dans les hauteurs d’Uscru.
    Le tunnel aérien d’Hazad dans les Monts Manarai
    Et peu ou prou, tout le secteur familièrement connu sous le nom des Usines.

    Travis avait ratissé les quatre avec son swoop…
    Nul besoin de carte, ni de GPS holographique. Des souvenirs, vieux de presque dix ans, et des centaines de nuits à rêver par la Force, s’en étaient chargés d’eux même.

    Située à deux pas de la Cité Républicaine, avec ses flèches et ses dômes d’inspiration nouvelle architecture, ses obélisques aussi acérés qu’une lame qui ressemblaient à des bougies maintes fois allumées puis plongées dans le métal, cette zone industrielle avait connu un fort développement jusqu’à ce que des coûts de production sans cesse croissants ne conduisent à la délocalisation sur d’autres mondes de la production des pièces détachées destinées aux vaisseaux spatiaux, des droïds ouvriers, ou du matériels de construction.
    Sur des kilomètres s’étendait le spectacle déprimant d’usines aux toits plats et de matériel d’assemblage, de grues imposantes et d’énormes tours de lancement ; des voies ferroviaires maglev s’étendant à l’infini, qui auraient été envahies par les mauvaises herbes s’il en avait poussé sur Coruscant ; de grappes de gratte-ciel ayant autrefois servi de sièges à des entreprises florissantes, comme en témoignait l’arrogance de leurs contreforts…
    Pendant des siècles standard, ce secteur avait été la destination de millions d’immigrants courageux venus de la Bordure Interieure et des Colonies chercher du travail ainsi qu’une nouvelle vie au sein du Noyau Galactique. Désormais, les usines accueillaient les fugitifs de Nar Shaddaa en quête d’un trou dans lequel se glisser. Un habitant de Coruscant ne se risquerait à une visite dans ces quartiers que s’il venait d’être viré de la Banque d’Aargau et qu’il cherchait quelqu’un pour désintégrer son ancien patron. Ou bien s’il était en manque de sa capsule de brut…

    C’était à la grumeleuse fumée toxique qui continuait à s’échapper des cheminées d’usines fermées depuis des générations qu’on devait le splendide mélange or et cramoisi des couchers de soleil de Coruscant, que les habitués des restaurants huppés du District Sénatorial appréciaient tant.

    L’ensemble du secteur aurait sans doute été rasé si l’on avait pu déterminer avec certitude à qui il appartenait. Les tueurs à gages et les syndicats du crime avaient enterré tant de corps en ces lieux qu’on devait les considérer comme un cimetières, avait t’on coutume de dire.


    *Pourtant des gens vivaient encore ici…*, avait songé Travis, tandis que la micro-cité souterraines éveillait en lui des souvenirs impérissables.
    La mine sombre, l'adolescent avait parcouru les ruelles d'un pas résolu, se dirigeant tout droit vers les venelles poussiéreuses qui descendaient dans les ténèbres de Corusca Circus. Son visage, habituellement confiant et assuré, affichait quelque chose d'étrange. Il avait pâli plus qu'à l'accoutumé, prenant une teinte cireuse et une glace antarctique avait remplacé le brasier liquide qui chatoyait habituellement dans ses yeux rogues. Graduellement, le padawan avait ralenti l'allure jusqu'à s'arrêter complètement au milieu d’une ruelle. Ses iris céruléennes rivées sur les ruines d’une cabane en contrebas, une construction de permabitume et de plastacier, sur la façade de laquelle pendait l'ossature d'un store depuis longtemps pourri. En dessous, un fauteuil délabré était renversé au milieu des marches menant à l'entrée principale.
    Il s'agissait du taudis de ses souvenirs...
    ...la maison de son enfance.

    Travis avait fermé les yeux, inspirant lentement...puisant dans sa concentration Jedi pour canaliser le flot d'émotions contradictoires qui irradiait au fond de lui.
    Lorsqu'il les avait rouverts un éclat étrange miroitait au fond de ses prunelles, et un masque de résolution implacable avait redessiné ses traits fins et satinés. Il s’était approché de la masure, jetant parfois quelque regard en coin à chaque fois qu'il percevait du mouvement, tant par la Force qu’à la périphérie de sa vision. La zone était loin d'être déserte...
    Ils étaient nombreux, assis dans l'ombre des bâtiments, et tous regardaient le curieux étranger, et ses vêtements de toile à la couture austère, un sabre laser accroché à sa ceinture.
    Manifestement il n'était pas de la région, et l'appréhension que Travis lisait sur les visages des personnes qu'il croisait ainsi qu'une sensation de dégoût pur lui rappelèrent des souvenirs.
    L’adolescent avait vu ces mêmes regards à Nar Shaddaa lorsqu'il avait été vendu à Vestaril, il y a longtemps.
    Les va-nu-pieds de Corusca Circus le prenaient pour un Jedi Gris, envoyé vraisemblablement par un créancier prospère pour collecter une dette ou régler un compte.

    Travis les avait écartés de ses pensées, se disant juste que, s'ils se décidaient à charger, il se servirait de la Force pour les repousser…par des moyens qui lui auraient valu de sérieuses remontrances d’Ighelm, si nécessaire…
    ...avant de prendre conscience que jamais ces gens ne trouveraient le courage de l'attaquer.
    Ce n'était pas dans leur nature...
    Rabattant le lourd capuchon de sa bure Jedi sur son visage, le garçon s’était engouffré dans l’âtre du cabanon.

    Il avait trouvé la pièce calme et froide, aucune clarté ne vivotait à l'intérieur et la masure était vide, laissée à l’abandon. Une forte odeur d’urine emplissait les lieux.
    De toute évidence plus personne ne vivait ici.
    De toute façon, ce n'était pas le souvenir qu'il gardait de sa mère. Même si elle était sans le sou, elle avait toujours mis un point d'honneur à rester propre et à faire en sorte que la maison le soit aussi. La pensée lui vint que les années avaient pu venir à bout de ce dernier reste de fierté. Le padawan grimaça et espéra vainement qu'il ne s'agissait pas de la maison de Shanali.
    Mais si c'était le cas, alors elle devait être morte.
    De toute façon il s’était déjà préparé à cette éventualité.

    Il l’avait vu en rêve.

    Il avait passé l’après-midi à errer dans le labyrinthe souterrain, interrogeant le peu de personne qu’il rencontrait, puisant dans la Force pour trouver un visage…un lieu…n’importe quoi, qui le mènerait sur la piste de Shanali.
    Mais au fil des heures, ses espoirs s’étaient taris, et il était retourné jusqu’à son swoop, caché sous les frondaisons d’un spatioport désert.
    C’est là que la vieille femme l’avait accosté.

    Elle l’attendait à côté de l’appareil.


    « Je connaissais Shanali, et je me souviens de toi. », lui avait t’elle dit.

    Travis l’avait toisé sans rien dire, Son regard dur s’attardant sur chaque rides, chaque détails susceptible de lui évoquer un visage.


    « Tu cherches à te venger d’Anson ? »

    « Non… », répondit le garçon. « …depuis combien de temps me suivez-vous ? »

    « Depuis que tu as commencé à poser des questions sur Shanali. », rétorqua l’inconnue. « …un Jedi, ça ne passe pas inaperçus par ici. Tu as eu de la chance, beaucoup auraient payé chers pour te tirer une décharge dans le dos. »

    Un sourire glacial ourla les lèvres du padawan, tandis qu’une lueur de défis scintillait dans l'azur de ses iris.

    « Beaucoup auraient essayé. », rectifia t’il calmement.

    L’inconnue secoua la tête.


    « Les jeunes… », murmura t’elle en laissant poindre une expression résignée sur son visage usé. Elle fit un signe en direction des marches menant à un entrepôt désert, et invita Travis à s’installer à ses côté.

    « Ta mère était une belle femme. », déclara t’elle. « Je connaissais sa mère, qui était belle et aussi jeune que Shanali quand elle t’a mis au monde. Une jeune femme qui ne faisait que ce qu’une fille peut faire par ici… », elle marqua une pause et observa le visage de l’adolescent, il était joli garçon, avec des cheveux aussi noirs que la nuit comme ceux de sa mère, mais ses yeux d’un bleu arctique, étaient les plus froids qu’elle ait jamais vu.
    Les yeux de son père…
    Elle se racla la gorge, troublée par le silence de son interlocuteur.

    « Anson lui a menti lorsqu’on t’a emmené au spatioport avec les autres enfants. Il lui a dit qu’un recruteur ratissait les bas-fonds à la recherche de jeunes pages pour le service de son maître. La solde serait versée en avance et tu rentrerais sur Coruscant tous les six mois…elle n’a pas vécu aussi longtemps. Elle était malade tu sais, et sa volonté était déjà brisée. Elle s’accrochait à la moindre petite parcelle d’espoir, pourvut qu’elle ait la garantie que son gamin puisse jouir d’une vie meilleur… »

    La vieille femme fut prise d’une quinte de toux, et s’essuya la bouche avec sa manche.
    Du sang en maculait l’ourlet.


    « Il y a un centre médical à cinq kilomètres, sur les hauteurs. Je peux vous… »

    « Tu ne peux rien… », le coupa t’elle sèchement. « …et eux non plus ne pourraient rien. Plus maintenant, mais c’est gentil de t’en soucier mon garçon. »

    Travis hocha la tête avec commisération, et resserra les pan de sa bure Jedi.

    « Quand ma mère est-t’elle morte ? »

    « Peu de temps après ton dépars. L’argent collecté par Anson aurait dû servir à traiter sa maladie, mais ton père l’a dilapidé en jeu, en boissons et en bâtons de la mort. Il s’est disputé avec ton oncle il y a six ans, et les deux en sont venu aux mains. Les choses ont dégénéré lorsque Dredan a sorti un blaster, et Anson lui a brisé la nuque…
    …il est toujours vivant. Mais la milice l’a embarqué avec d’autres truands. Si tu te présentes aux archives, ils te renseigneront. Mon avis est que tu devrais commencer par le District Pénitencier, ils autorisent les visites lorsqu’il s’agit de la famille. »

    Travis ferma les yeux, digérant l’information, tandis que ses pensées se bousculaient dans sa tête. Il tenta de se rappeler la dernière fois qu’il avait vu sa mère, sur le pont d’un spatioport délabré, les yeux embués de larmes.
    Il n’y perçut que de la souffrance.


    « Pourquoi m’avoir aidé ? », finit t’il par dire, tentant d’étouffer le brasier qui couvait dans son coeur.

    « Ma fille était avec toi, lorsqu’ils t’ont embarqué. Je ne l’ai jamais revu. »

    --------------------

    Anson Torn faisait les cent pas derrière la vitre du parloir. Il ne pouvait rien distinguer dans l’obscurité miroitante du permaverre, mais quelque chose au fond de lui…une intuition…lui fit ressentir le regard boréal et tranchant de la personne présente de l’autre côté.
    Il frissonna.
    Le visiteur se détourna.


    « Vous êtes sûre que vous ne voulez pas lui parler ? », questionna le gardien présent à côté de Travis.

    « Certain. », lui répondit le padawan en traversant la pièce jusqu’au sas de sortie. Il s’arrêta à côté de l’interrupteur d’activation. « Pour combien de temps a-t-il encore à en tirer ? » , demanda t’il sans se retourner.

    « Quinze ans, tout au plus. Vous êtes un membre de sa famille ? Son fils ? », pressa l’homme tandis que les portes coulissaient lentement.

    « Plus maintenant. », dit la voix de l’adolescent, étrangement rauque pour son âge.
    Sans un mot de plus, et sans un dernier coup d’œil pour l’homme qui avait autrefois été son père. Il passa le seuil de la petite pièce, disparaissant dans les couloirs lambrissés de plastacier du Bagne de Coruscant.

    Un endroit où il savait qu’il ne reviendrait jamais…


    --------------------

    Travis ne tenta pas de se justifier lorsqu’Ighelm lui demanda des comptes sur les raisons de son escapade. Il essuya la réprimande et ne démentit pas non plus quand son maître lui flanqua sous les yeux plusieurs vidéos d’holo-surveillances dévoilants la présence d’un swoop Jedi dans les bas-fonds de Coruscant. Ce qui eut le don d’agacer davantage le grand zabrak.
    Pour la première fois de sa vie, le padawan eut l’impression que son maître allait vraiment céder à la colère.
    La discussion coupa court et Ighelm se détourna…si violemment qu’un petit objet métallique glissa des plis de sa bure pour rouler au sol, jusqu’aux pieds de Travis. Il y eut un clic sonore lorsqu’il ramassa la babiole et l’appareil projeta une image en trois dimensions.
    Un portait plus précisément.
    Celui d’une jeune mirialan aux traits suaves.
    Ighelm lui arracha presque l’objet des mains…

    Le retour sur Onderon s’acheva sur une note orageuse et Travis fut consigné au temple, passant le plus clair de son temps entre corvées et réflexions jusqu’à ce que son maître ne décide de la levée de la sanction.
    Le climat était toujours mitigé quand les missions reprirent, mais paradoxalement, l’expérience avait fait gagner l’adolescent en maturité.
    Si le terme adolescent était toujours conciliable au jeune homme endurci que le padawan était en train de devenir. S’affirmant de jour en jour ; plus strict, plus confiant, plus autonome.
    Et plus habile.
    Par deux fois, Travis sauva la vie de son maître ; la première sur Altora, lorsqu’un altagak (lien) surpris Ighelm en pleine méditation. La seconde au cours d’un raid éclair, mené par un groupe de tusken sur l’une des innombrables exploitations fermières qui fourmillaient dans les landes de Tatooine.
    Loin de passer inaperçus, les talents du jeune homme furent exploités à bon escient par le Conseil. Encourageant de plus en plus Travis à mener certaines affectations sans l’égide d’Ighelm, mais en association avec d’autres padawan aux capacités tout aussi prometteuses. Aussi ne fut-il pas surpris de retrouver Ferus sur le terrain, pour le meilleurs...et pour le pire, bien que le second adjectif s’avérerait être de loin plus illustré des circonstances.

    Les missions s’enchaînèrent ; Ando Prime…Bandomeer…Christophsis, tandis que leurs relations ne cessaient de se détériorer, atteignant leur apogée sur Yavin IV lorsque Thanis, un jeune Jedi, fit indirectement les frais de cette rivalité.
    Leur groupe s’était séparé suite à une confrontation dans un ancien temple Sith, et le binôme de Ferus fut pris à partie par une bande de mercenaires. Trop fière pour demander de l’aide à Travis, Ferus tenta de gérer seul l’escarmouche qui coûta la vie à son compagnon. La mission fut malgré tout menée à son terme, mais cette note funèbres fit réfléchir les deux padawan qui eurent une bonne discussion sur Onderon, après la cérémonie mortuaire vouée à la mémoire de Thanis.
    Suite à cela, leurs relations s’améliorèrent progressivement…
    …mais la culpabilité, elle, resta profondément ancrée dans le cœur de Travis.

    Conjointement, le jeune homme tenta plusieurs fois de contacter son maître durant ses brèves allées et venues au temple.
    Ces derniers temps, Ighelm était devenu distant et taciturne…et il y avait quelque chose dans son regard d’ordinaire si pondéré. Quelque chose de nouveau.
    Du tourment…de l’inquiétude…
    De l’urgence ?
    Suite à un incident sur Hapès, le zabrak s’était intéressé de près aux rapports rédigés par maître Larsk’Mi et Luke Kayan ; un padawan à la notoriété mûrissante. Le premier mettait en œuvre une mission de sauvetage périlleuse, aux confins d’Hapès, le second, une rencontre hasardeuse dans la Bordure Extérieure. Jusque-là rien d’exceptionnel si ce n’est la mention feutrée d’une utilisatrice de la Force aux origines sibyllines ; Velvet…
    …et une rumeur la confondant avec Velyriana Areth, la défunte padawan d’Ighelm.
    Les concordances étaient inéluctables, et ce fut à ce moment-là que Travis pu prendre pleinement conscience des sentiments que son maître avait jadis nourri à l’encontre de sa protégée. Des sentiments qui transcendaient de loin la simple notion de proximité tant abhorrée par les Jedi.
    Veliryana était son grand amour.

    L’affection…l’estime profonde éprouvé envers Ighelm…et une très grande empathie, exhortèrent Travis à ne jamais révéler cette découverte à qui que ce soit.
    Pas-même au grand zabrak.

    Six mois plus tard, maître et élève furent convoqués dans la salle du Conseil pour une affectation d’ordre spéciale.
    Une guerre civile avait éclaté sur Telos IV après un coup d’état porté par Jasaray, un sénateur influent dont la politique, très agressive, lui avait souvent valut de fortes remontrances durant ces longues sessions, si inhérentes à l’organisation de la République, dirigées au Sénat de Coruscant.
    Suite à un débat très agité, l’homme s’était retiré sur son monde natal où il avait généré un blocus d’envergure concernant toutes activités économiques englobant Telos IV.
    Quelque mois plus tard, une faction s’était dressée contre la politique dictatoriale de Jasaray, entre-temps autoproclamé Gouverneur, et les premières escarmouches avaient éclaté.
    La discorde paraissait concise ; un sénateur corrompu s’était octroyé plus de pouvoir que de raisons, et avait tenté d’assoire son autorité sur les hauteurs d’une pyramide vénale trop escarpée. Mais le Conseil d’Onderon soupçonnait autre chose…une menace bien plus tangible qu’une simple querelle d’ordre politique.
    Cet embargo puait le Côté Obscure.
    Ighelm et Travis remontèrent la Voie Hydienne pour enquêter sur les origines du complot, et se retrouvèrent pris à parti par les forces loyaliste (fidèles à Jasaray). Maître et élèves furent séparés au cours de la rixe ; Ighelm capturé, et Travis, embarqué là où les combats étaient les plus violents, sur la mégalopole de la planète.
    Le zabrak parvint à s’échapper en provoquant un accident, et prospecta en douce jusqu’au palais du Gouverneur où il pu mettre à jour la présence d’un Seigneur Sith.
    Darth Devion.
    L’homme avait manipulé Jasaray, semant la confusion sur tout un monde pour en acheminer une partie des richesses jusqu’à Korriban.
    Ressentant lui-aussi la présence du Jedi, Devion orchestre une confrontation qui s’achève inéluctablement par un duel d’anthologie.

    De son côté Travis prend part à plusieurs batailles, et, d’escarmouches en escarmouches, parvient à remonter jusqu’au bunker de Jasaray assiégé par les rebelles.
    En chemin, il tombe sur les vestiges d’un spatioport attribué au regroupement de centaines de réfugiés ; hommes, femmes, et enfants de toutes espèces tentant de fuir la zone de conflit.
    Cernés par les loyalistes.
    Massacrés sans états d’âme.

    Et toute la retenue Jedi de Travis Torn vole en morceaux…


    --------------------

    Spoiler:

    Seul dans les couloirs morcelés de la superstructure, Travis Torn se débattait avec sa colère.
    Et il perdait la partie.
    Il avançait prudemment sur le ferrobéton clinquant des derniers niveaux qui le mèneraient à Jasaray dont il sentait les relents à travers la Force…plus brut qu’une gemme d’exonium (lien) au cœur d’un océan. Il était entièrement concentré sur la présence du meurtrier...négligeant tout le reste.
    Il ne sentait pas les échos des soldats rebelles avec qui il avait investi le hall de la forteresse souterraine…il ne percevait plus les effluves apaisantes du Côté Clair qui lui avait si souvent amené le discernement dont il avait besoin.
    Il ne voyait que les dernières images exposées par les ruines d’un spatioport ravagé.
    Il ne voyait que les corps, éparpillés par centaine, dans des décombres encore fumants.
    Il ne voyait que les visages aux yeux morts, pour la plupart encore figés dans une expression de terreur innommable.
    Il n’aurait jamais imaginé qu’il y avait autant de souffrance dans l’univers…
    La douleur physique, il aurait pu la gérer sans même faire appel à ses dons mentaux Jedi ; il avait toujours été endurant. À quatre ans, il encaissait déjà les pires raclées d’Anson sans jamais émettre aucune plainte.
    Mais ça, rien ne l’y avait préparé.

    Les cadavres gisaient partout.
    Il avait marché au milieu des morts avec les soldats insurgés, à la recherche de survivants. Il avait vu un bith d’abord, la tête écrasée. Une jeune zeltronne, couchée plus loin. Elle avait eu le torse criblé de décharges de blaster après avoir été brutalement violée. Elle gisait sur le dos, ses vêtements remontés sur la poitrine, les jambes écartées. D’autres femmes avaient connu le même sort avant d’êtres tués. À côté d’un vaisseau, un homme était allongé à plat ventre sur la dépouille de son fils sans vie, et Travis avait compris qu’il avait tenté de faire bouclier de son corps pour le protéger. Tout au fond, les enfants gisaient sur l’air d’atterrissage. Les tout petits avaient été jetés contre les mûrs dont le sang maculait encore le permabitume.

    Son regard enfiévré se figea sur le hangar de lancement quand il traversa l’embrasure de la porte, et les deux gardes du corps de Jasaray, armés de piques à énergie, se répartirent en arc de cercle autour du padawan. L’homme, qui s’acharnait sur le système d’ouverture d’un vaisseau de transport, ne remarqua pas tout de suite la présence du jeune homme.
    Il fit volte-face en entendant le clac-sssss caractéristique d’un sabre laser que l’on active.


    « Sénateur Jasaray… », dit Travis Torn, sa voix grave tremblante de colère réprimée. « …vous êtes en état d’arrestation. »

    L’homme plissa d’abord les yeux et, constatant l’absence de soldats aux côté du padawan, se détendit.

    « Non, mon garçon, ne me dites rien ; laissez-moi deviner. C’est le moment où vous me laissez une chance de me rendre. »

    « C’est possible. », convint le jeune homme avec équanimité. « Ou si vous préférez, ce pourrait être le moment où je vous taille en pièce et renvois les morceaux sur Coruscant dans la soute d’un cargo. »

    « Je choisis l’option numéro trois. », fit Jasaray en levant la main. « C’est celle où je vous regarde mourir. »

    Instantanément, l’espace délimité par les gardes du corps qui entouraient le padawan se hérissa de piques crépitantes qui cinglèrent l’air si vite que l’oeil humain n’arrivait presque pas à les suivre. Les deux electrostaff plongèrent vers le minois de Travis…pour rencontrer l’éclat bleuâtre d’une colonne de plasma pur lorsqu’il intercepta les lames dans un mouvement parfaitement synchronisé.
    Reculant vers le vaisseau, Jasaray concentra son attention sur les trois duellistes.
    Ils semblaient glisser sur les dalles, leurs lames créant des arcs de lumières étincelants. Les combattants tournoyaient et bougeaient de plus en plus vite, mais avec un équilibre parfait. Les lames mortelles se heurtèrent, crépitèrent et chantèrent, le cortosis électrifié essayant de se loger dans la chair vulnérable du jeune Jedi.
    Les trois hommes parcoururent la salle d’un bout à l’autre, s’affrontant sans interruption.

    Investi dans le Juyo, Travis Torn luttait pour sa vie.
    Plus que sa vie…
    Chaque mouvement de lame, chaque éclair crépitant était un coup porté pour défendre la démocratie, la justice, la paix, les droits des êtres vivants à mener leur existence comme bon leur semblait.
    Septième forme de combat au sabre laser, le Juyo était agressif et puissant, mais on n’utilisait pas son pouvoir aussi impunément. L’immersion dans ce style ouvrait des portes qui contenaient les ténèbres intérieures de l’individu. Pour utiliser le Juyo, un Jedi doit s’autoriser à apprécier le combat…s’abandonner à son excitation, à sa colère, sans pour autant se laisser envahir par la passion qu’elles suscitaient.
    Le Juyo était le seul rempart qu’Ighelm avait trouvé pour permettre à Travis Torn de tempérer ses émotions.
    Pas assez concentré…trop dissipé pour se vider l’esprit…trop sensible.
    Combien de fois avait t’il entendu ces mots durant son enfance ?
    Beaucoup de maîtres l’avaient considéré avec scepticisme
    Puissant dans la Force, il l’était…mais il n’avait pas le charisme, les talents bruts d’un Luke Kayan…on cherchait vainement en lui le discernement et la subtilité d’un Joclad Draayi, ou l’entrain d’une Elora Faren.
    Il n’avait pas non plus la sagesse d’une Ylm'Üli'Nohrria.
    Travis Torn n’avait rien de tout cela.

    Toujours craintif, et plein de réserve.

    Mais Ighelm avait su voir au-delà des apparences. Il avait compris que les peurs de Travis n’étaient pas tournées vers l’extérieur…mais entièrement repliées sur elles-mêmes. Le garçon craignait ses propres émotions.
    À force de temps, de patience, et de travail, il avait su débrider ses craintes et faire fleurir un potentiel caché…si Travis Torn éprouvait encore des difficultés à manipuler activement la Force, il était devenu l’un des padawan les plus doué de sa génération au sabre laser.
    Son pouvoir s’accompagnant de créativité et de chance…
    …ce dont il avait le plus besoin, aujourd’hui même, face aux gardes Loyalistes, plus âgés et mieux entraînés que lui.
    À une différence près.
    Eux ne maîtrisaient pas la Force.

    Profitant d’une ouverture, Travis tendit la main vers son adversaire le plus proche, puisant dans la Force pour l’envoyer valdinguer contre une cloison de duracier, l’assommant pour le compte.
    Le deuxième glissa sous la garde du padawan, et dans un mouvement foudroyant, trancha en plein milieu le sabre laser à lame bleuté. Retirant vivement ses mains du manche brisé, Travis roula au sol, et attrapa la pique de l’homme qu’il avait mis hors combat. L’arme se fracassa contre sa sœur jumelle, encore et encore. L’homme passa à l’attaque. Travis para désespérément, puis pivota pour s’éloigner. L’autre le suivit, son electrostaff plongeant vers la gorge du padawan, qui para une nouvelle fois. Déséquilibré, il tomba sur un genou, roula sur le côté et se remit debout à l’instant ou le garde abattait son arme en un arc meurtrier.
    Mais la Force qui foisonnait dans l’esprit du jeune homme avait déjà anticipé le mouvement.
    Travis roula sa pique sous le manche adverse et poussa en avant, sentant l’extrémité de la lance fendre la poitrine du combattant, le transperçant de part en part.


    « NON ! », entendit t’il hurler au moment où il se retournait.
    Jasaray, qui s’était subitement rapproché, plongea sur lui, une vibro-lame à la main.
    « Je ne te laisserais pas faire espèce de sal… », parvint-il à articuler avant de s’empaler proprement sur la pique que Travis avait levé dans un geste défensif.
    L’homme recula, l’air hébété, porta ses mains sur sa plaie, et regarda le jeune Jedi.
    Il voulue parler mais sa voix s’étouffa dans un gargouillis de sang.
    Travis jeta son arme, et à contrecœur, rattrapa le tyran lorsqu’il s’effondra.

    L’homme remua les lèvres dans un rictus, tira quelque chose de sous ses robes…et expira.


    « Sombre idiot… », murmura le jeune homme, avant de froncer les sourcilles, remarquant l’objet que Jasaray avait tenté de lui montrer.
    Celui-ci émettait de vives couleurs.
    C’était un petit écran de com dont la fréquence avait été reliée aux caméra d’holo-surveillance du palais de Telos IV, à quelque kilomètres du bunker.
    Lentement, il leva le boîtier…
    …et écarquilla les yeux.

    La scène projetée par l’appareil le renvoya dix ans en arrière, sur un petit astroport privé, dans les profondeurs de Nar Shaddaa.
    Ighelm combattait une ombre, armée de deux sabre laser.
    L’affrontement était terrifiant.
    Le sabre du zabrak tournoyait, formant comme une toile violacée et scintillante, mais les lames du seigneur Sith paraient sans cesse les coups. Travis avait l’impression de voir deux danseurs se déplacer avec une grâce surnaturelle au son vrombissant des lames de plasma s’entrechoquant. Le Sith était un Maraudeur à n’en pas douter ; ses mouvements étaient vifs, presque félins, tandis qu’Ighelm évoquait une flamme bondissante, se tordant dans un feu.
    L’ombre chargea, ses sabres bougeant avec une rapidité incroyable. Ighelm para, se tourna puis s’écarta, forcé de reculer un peu tandis qu’un malaise de plus en plus palpable s’installait dans la poitrine de Travis.
    La Force lui parlait…
    Le maître s’abaissa pour éviter les lames sifflantes, se projeta à droite, roula sur son épaule et se remit debout. Sa lame fondit sur le visage du Sith qui la repoussa, et contre-attaqua violemment. Trois coups bloqués en parti pénétrèrent la défense du zabrak. Le premier lui lacéra largement la poitrine, le deuxième lui perça le flanc et le troisième plongea dans son épaule.
    Ighelm recula, ses yeux gris ne parvenant que partiellement à masquer la douleur.
    Le malaise s’accentua, et Travis sentit s’immiscer en lui la terrible certitude qu’il ne pourrait pas à la fois vaincre son adversaire et s’en sortir vivant.
    Le maître Jedi recula encore, trébuchant à moitié.
    L’ombre courut sur lui, mais Ighelm plongea soudain au sol en faisant une culbute, se relevant sur la trajectoire de son adversaire. Son sabre transperça l’homme en pleine poitrine, lui carbonisant les poumons, mais les deux lames écarlates s’enfoncèrent dans le ventre du zabrak.

    Jedi et Sith s’affaissèrent l’un contre l’autre.
    Doucement, Ighelm repoussa le corps de son adversaire, recula de trois pas, et s’effondra à son tour.

    Dans le hangar du bunker, l’écran de com trônait déjà au sol tandis qu’un speeder fonçait à toute allure en direction du palais, ses répulseurs hurlant dans le lointain, laissant des éclairs de réversion prismatique sur son sillage.


    --------------------

    Le monde de Telos IV était en effervescence…

    De la fumée s’élevait encore des rues de la mégalopole, là où les combats avaient été les plus féroces, mais plus aucune décharge laser ne venait colorer l’espace environnant. Les gens allaient et venaient sur les places et les grandes avenues de la cité, criant, chantant, souriant malgré le chaos. Sur l’HoloNet, les habitants de la planète regardent en direct l’armée insurgée investir le palais du Gouverneur, vestige symbolique de la tyrannie, brève mais sanglante, de Jasaray.
    Le conflit était terminé.
    On se congratule et, partout dans Telos IV, les salons bruissent d’acclamations furtives alors que les forces loyalistes sont démantelées.


    « Nous avons gagné ! », disait le slogan répété en boucle dans toute les cités. « Nous avons gagné ! »

    Mais, au cœur de toute cette agitation il était des détails…d’infimes vétilles, que tous avaient ignorés.
    Le sabre laser détruit dans le hangar d’un bunker éventré.
    Le speeder accidenté, aux abords du palais du Gouverneur.
    Une silhouette solitaire portant dans ses bras le corps sans vie d’un grand zabrak.

    Les larmes perlant sur le visage d’un padawan…

    …et un chasseur Jedi s’élevant par-delà le soleil couchant, loin au-dessus du puits gravifique de la planète, pour disparaître dans l’éternité d’une nuit constellée d’étoiles.
Travis Torn
Travis Torn
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    La cérémonie eut lieu sur Onderon, dans le grand parc du temple Jedi.
    L’honneur d’embraser le bûcher funéraire revint à Travis Torn, tandis que le Conseil se réunissait dans son intégralité autour de l’autel crématoire.
    Durant toute la cérémonie, le padawan sembla absent, ses yeux bleus rivés sur les flammes dansantes tandis que dans ses mains chatoyait un petit fragment de japor, sculpté en forme de corne, auquel on avait enroulé une fine chaîne d’acier phrik.
    Le pendentif avait jadis appartenu à Ighelm.
    L’unique souvenir qu’il conserverait de son maître…l’ultime transgression au code Jedi commise par Travis Torn.
    Car un Jedi ne devait pas avoir d’attaches, et ne s’appesantissait pas sur son passé. Il se contentait de vivre le moment présent, prenant les situations telles qu’elles se présentaient pour faire face aux conséquences de ses choix.
    Encore aujourd’hui, le jeune homme avait du mal à accepter cela…


    « Tu apprendras. »

    Lui disait toujours Ighelm.
    Un sourire triste avait ourlé les lèvres pâles du padawan, en songeant au passé de son maître.
    Lui qui avait rejeté certains de ses principes Jedi pour se permettre de tomber amoureux, et plus tard, d’arracher un jeune esclave aux miasmes de Nar Shaddaa. L’éduquant comme son propre fils.
    Car l’affection nouée entre l‘humain et le zabrak avait, de loin, transcendé la simple notion de maître à apprenti.
    Ighelm était devenu tout ce qu’Anson n’avait jamais été pour Travis Torn.

    Le jeune homme noua discrètement l’objet autour de sa nuque, faisait disparaître la pierre de japor entre les plis de sa tunique.

    À la fin de la cérémonie, il allait demander son transfert dans l’un des Corps de Service Jedi.
    Il avait besoin de méditer…


    --------------------

    Spoiler:

    * Il n’y a pas d’émotion, il n’y a que la paix. *

    Le soleil de Kashyyyk effleurait les premières cimes des arbres wroshyrs, ondulant sur les bio-strates raboteuses de la mer végétale qui s’étendait à perte de vue.
    Du haut de son promontoire, le jeune homme pouvait embrasser la scène d’un seul regard…
    …il lui suffisait d’ouvrir les yeux.
    Mais il n’en avait pas besoin.
    À l’ouest, il pouvait deviner les grandes ramures de l’Arbre Vikkilyn qui bruissait loin, au centre de Kachirho, la cité wookie avec son architecture unique en son genre ; ses entrelacs de plateformes forestières, son système complexe d’allées intérieurs et de baies extérieurs, et, au niveau de la mer, ses longs plateaux effilés reposant sur pilotis.
    La Force lui fit ressentir les rires et les voix des novices, de l’autre côté du vallon boisé, en bas de la colline ; là où miroitaient les rangées de serres à l’architecture modeste du Corps Agricole Jedi (lien).
    Et enfin, il s’autorisa à apprécier les premières effluves de la brise crépusculaire sur son faciès opalin.


    * Il n’y a pas d’ignorance, il n’y a que la connaissance. *

    Travis Torn frissonna, puis sourit. Il se débarrassa du haut de sa tunique, encore trempée par les heures de labeurs à récolter les premières pousses Lamta de la saison, un peu plus loin dans les vergers. Torse nu, il resta debout sous le soleil couchant, étirant les muscles de ses bras et de ses jambes, s’immergeant progressivement dans les premières applications du Teräs Käsi.

    * Il n’y a pas de passion, il n’y a que la sérénité. *

    Lentement, avec des gestes modérés, il se mit dans la position du Förräderi ; le pied gauche passé derrière la cheville droite, le bras droit levé, et le gauche enroulé autour de lui, le dos de ses mains appuyés l’un contre l’autre. Il resta ainsi, immobile, en équilibre parfait. À cet instant, il ne ressemblait plus à l’un de ces prêtres Jedi…trop doux, ou pas assez doué pour suivre les premiers enseignement d’un padawan…que le Haut Conseil avait envoyé servir dans l’un des quatre Corps d’œuvre Jedi (lien). Son corps était bien musclé et mince, son dos parsemé de cicatrices entrecroisées, et ses bras et son torse, couverts d’anciennes marques de combats mené à travers toute la galaxie. Un détaille détonant pour un visage aussi jeune.
    Travis respira plus profondément, puis il se détendit. Le froid ne le gênait plus, et il pratiqua avec souplesse les exercices qui avaient autrefois été fondamentaux, à l’aune d’une autre vie ; le Cabrage du Rancor…la Charge du Wampa…le Sourire du Nexu…la Danse du Serpent-Dragon…
    Une fois ses muscles échauffés, il entama une série de mouvements parfaitement chorégraphiés ; des sauts et des tours, toujours en équilibre parfait.
    La chaleur de la sueur remplaça le froid sur sa chair nue.
    Soudain, il revit Ighelm. Le visage du grand zabrak n’était pas figé dans la mort, comme il l’avait vu pour la dernière fois, mais plein de vie et souriant tandis qu’ils s’entraînaient ensemble dans la jungle luxuriante d’une planète inconnue.
    Il sentit son estomac se serrer, mais son minois ne trahit aucune émotion, si ce n’est une légère crispation autour des yeux.


    * Il n’y a pas de chaos, il n’y a que l’harmonie. *

    Il inspira à fond, s’immergeant un peu plus dans la Force et gagna le bord de la colline, là où elle s’achevait par un dénivelé de deux cents mètres qui s’enfonçait dans les profondeurs feuillagées de la forêt de wroshyrs. Il y avait une petite corniche qui tournait abruptement à moins de quinze mètres devant lui. Des gouttes d’eau s’accrochaient à la pierre lisse, la rendant glissante. Le jeune homme sauta sur la sente escarpée et se dressa de toute sa hauteur, les yeux toujours fermés. Il resta ainsi immobile un long moment, puis tendit la main en avant, faisant léviter jusqu’à lui le sabre laser posé à côté de ses robes. La lame émit un sifflement vrombissant lorsque Travis appuya sur l’interrupteur, colorant le crépuscule d’un bleu océanique. À la base, le cristal d’origine avait été détruit, mais le Jedi l’avait remplacé par une gemme artificielle d’un blanc laiteux dont il avait modifié la couleur en incorporant une lentille de permaverre bleuté, sous la réglette.
    Toujours en équilibre, il amorça une série d’enchaînements déliés, d’abord en style Shii-Cho puis graduellement, en Juyo, mélangeant parfois les deux formes ensemble tout en y incorporant certains mouvements, propices au Teräs Käsi.
    Le spectacle était de toute beauté.
    Et subitement, il courut à l’aveugle, puis fit un bond en exécutant une impeccable pirouette aérienne. Son pied droit atterrit fermement sur la corniche et ne glissa pas. Le gauche toucha le bord de l’angle. Il tituba, puis repris son équilibre. Ouvrant les yeux, il regarda pour la première fois le sol rocheux, loin en contrebas.
    Il avait parfaitement estimé la distance pour son exercice.

    Une petite partie, au fond de lui, aurait préféré qu’il se soit trompé…

    Travis Torn inspira longuement, chassant les idées noires de son esprit.


    * Il n’y a pas de mort, il n’y a que la Force. *

    --------------------

    Le gros garçon gravissait la pente de la colline en suffoquant.
    Il n’aimait pas le climat de Kaskyyyk ; les nuits étaient glaciales, et les journées, chaudes et humides. Mais après plus de dix ans passés à moissonner les champs de tezirett, à surveiller les germes de namana, à récolter les pousses de barq, et à ramasser les écorces de sohli ; recrés artificiellement dans les serres de la petite exploitation Jedi, il avait appris à accepter son sort.
    Et, accessoirement, à l’apprécier. Il était toujours ponctuel, s’entendait bien avec les autres novices, et avait plus ou moins appris à cerner la personnalité de chacun.
    Ou presque…
    Il repensa au padawan qu’il était censé retrouver et se renfrogna.
    Il n’aimait pas travailler avec Travis Torn. Le jeune homme parlait peu, mais quelque chose à son sujet était très troublant. Ses yeux bleus saphirs profondément enfoncés étaient sauvages, son visage aux lignes harmonieuses était dure et son expression sévère. Et son dos était zébré de cicatrices. Kiall les avait vues pendant qu’ils travaillaient aux champs, en été. Il lui avait demandé ce que c’était, mais Travis l’avait ignoré, comme il dédaignait les questions sur son passé. Quand on l’interrogeait, le jeune homme se contentait de regarder fixement son interlocuteur et ne répondait rien. Pourtant, pour tout le reste, il était un modèle exemplaire qui travaillait dur, et n’essayait jamais de se soustraire à ses devoirs.
    Il ne se plaignait jamais, ne protestait jamais, et assistait à toutes les séances de méditation et à toutes les réunions d’étude sur la Force. Quand on le lui demandait, il était capable de citer au mot près des sections entières du code Jedi.

    Kiall s’arrêta un moment pour souffler…

    Travis se mêlait peu aux autres novices, et à l’épilogue des corvées en fin de journée, il partait toujours s’isoler en haut de la colline.
    Une fois Kiall était allé le voir.
    Il l’avait trouvé torse nu, les membres tordus, une jambe passée autour de l’autre, les bras levés et emmêlés eux-aussi. La position semblait difficile à étayer, mais Travis n’avait pas bronché.
    Lorsqu’il avait remarqué sa présence, l’autre l’avait regardé, l’air légèrement irrité, et Kiall avait été mal à l’aise. Il était venu pour échanger quelques banalités, mais au fur et à mesure que le malaise s’accentuait, il n’en n’avait plus eut très envie.
    Le jeune homme lui avait parlé.
    Sa voix contrastait avec la dureté de son expression ; grave mais mélodieuse. Il s’exprimait sans emphase, et ses paroles étaient toujours courtoises. Mais il y avait quelque chose derrière cette politesse procédurière…comme une abîme. Un puis sans fond.
    Discrètement, Kiall s’était ouvert aux voies de la Force et avait effleuré l’esprit du jeune homme. Il y avait lu une grande tristesse liée à un terrible sentiment de perte, de la colère aussi, mais profondément enclavés dans une gangue d’autodiscipline, de principes, de respect d’autrui, et de rigueur personnelle.
    Il était très strict, mais pas non plus exempt de douceur.
    Sa chambre était toujours fleurie.
    Des pousses de lahdia et des herbes kholm vivotaient doucement sur le rebord de la fenêtre.
    Un arbuste à baie de soleil avait été empoté derrière le lit, fait au carré, et du nysillin grimpait timidement sur la façade centrale de la petite pièce.


    « Si la plupart d’entre nous ont été assignés à un Corps par devoirs d’obligations, d’autres l’ont choisit délibérément… », lui avait un jour dit Lasko, le maître Jedi affecté à la régence de la petite exploitation.

    « Pourtant il n’est pas heureux. », avait répondu Kiall en se rappelant ce qu’il avait vu dans le cœur de Travis, en haut de la colline.

    « Certains problèmes ne se règlent pas en les fuyant. », avait simplement rétorqué le vieil homme en s’éloignant.

    Kiall n’avait compris que récemment le sens de ses paroles, lorsqu’une transmission holographique du Conseil d’Onderon était arrivé sur Kashyyyk, en début de journée.
    Le gros garçon parvint en haut du promontoire. Y retrouvant un Travis Torn en sueur qui achevait d’enfiler ses robes usées.
    Lorsque le jeune homme l’observa de ses yeux bleus froids, Kiall constata une nouvelle fois à quel point les longues toges échancrées du Corps d’Agriculture semblaient déplacées sur la silhouette guerrière de son compagnon.


    « Qui y a t’il, Kiall ? », demanda-t’il, attendant poliment que l’autre reprenne son souffle.

    « Une affectation d’Onderon est arrivé ce matin. Le Conseil a répondu favorablement à ta demande, tu vas être réintégré au temple. »

    --------------------

    Le vaisseau attendait sur l’aire d’atterrissage, ses répulseurs vrombissant doucement dans la nuit de Kashyyyk pendant que les trois lunes argentées de la planète se reflétaient sur la surface lustrée de la carlingue, la faisant briller de mille feux.
    Un peu plus loin, une silhouette en bure sombre de padawan s’avançait vers l’appareil.

    Le jeune homme avait la démarche ferme et élégante des sabreurs Jedi, et il avait troqué ses robes de novices contre un pantalon foncé, serré autour des cuisses, et une tunique en cuire d’un noir lustré (illustration).
    Une longue natte tressée dansait derrière son épaule gauche, et chacun de ses mouvements étaient exempt de nervosité.

    Après un dernier regard sur la beauté nocturne de la grande jungle, et les abondantes forêts de wroshyrs, il embarqua à l’intérieur de l’appareil qui grimpa lentement dans l’atmosphère…
    …disparaissant au coeur des ténèbres constellées de la voûte spatiale.



    [Ici commence mon RP]


    Question HRP : Comment avez-vous connu le forum ? : Par l'intermédiaire de Ferus.
Travis Torn
Travis Torn
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Fiche enfin terminée.
(a reçus l’aval de Vely’ pour utiliser le personnage d’Ighelm)

Spoiler:
Travis Torn
Travis Torn
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Pas de nouvelles :/ ?
Petit up.
Saï Don
Saï Don
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Salut Travis, j'ai été absente ces jours-ci et n'ai donc pas eu le temps de lire ta fiche. Je reviens vers toi sous peu.
Travis Torn
Travis Torn
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Il n'y a pas de soucis, je ne presse personne. Je voulais simplement prendre des nouvelles :)
Je te remercie.
Saï Don
Saï Don
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Rebonsoir Travis,

Tout d'abord, je tiens à te féliciter pour le soin apporté à ton histoire. Il m'est encore rare de tomber sur une histoire aussi prenante et agréable à lire. C'est donc validé !
Tu peux dès à présent commencer ton RP sur le forum, pense juste à mettre un lien vers cette biographie dans ta signature.

Pour t'aider à débuter dans le jeu, si tu veux, tu peux faire un tour dans les Appels à RP , pour poster ou répondre à une demande de RP.
Et si tu as des interrogations, n'hésite pas à chercher ou poster dans la Foire aux Questions !

Bon jeu à toi :-)
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