Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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Coruscant, le joyau de la galaxie, le cœur de la république, le centre de toutes les intrigues politiques...

Le nouveau sénateur de Bakura, confortablement installé dans le large canapé des quartiers privés de son yacht spatial, observait la sphère lumineuse depuis l'unique hublot de la pièce... Les hublots étaient autant de failles dans les structures des vaisseaux, mais qu'il était bon de pouvoir observer de ses propres yeux ce qui se passait autour, surtout pendant ces spectaculaires phases d'approches.

Rapidement la planète engloba tout le champ de vision laissé par cette petite ouverture rectangulaire. Elle brillaient de mille feu... Presque autant que son lointain soleil. Il était de coutume de dire que cette planète ne dormait jamais... Un caractéristique que le Hutt partageait avec ce monde.

La trajectoire de L'Agonie d'Ardos se courba. L'appareil pointait progressivement son long museau vers sa destination : la bande équatoriale, la région la plus peuplée, là ou se trouvaient toutes les institutions officielles de la république...

Bien que les premières minutes l'avaient tenu en haleine, Ragda se faisait à présent royalement chier. Le vaisseau avait décéléré, pour stationner quasiment à l'arrêt. Le plus compliqué n'était pas de rejoindre Coruscant, non, c'était de s'insérer dans son trafic saturé... Entre les stations spatiales, les miroirs orbitaux, les satellites de télécommunication, les navires de guerre, ceux civil, et les débris de toute sorte...

Pour faire passer le temps, Ragda pianota sur la console intégré à l'accoudoir de son sofa. Il activa les hauts-parleurs de la pièce, et passa sur la fréquence du cockpit.

« Station de contrôle N°3 à Vaisseau en approche immatriculé 2567 ZBN 887 259 veuillez patienter, votre couloir est saturé, je répète, votre couloir est saturé... »

« Vaisseau 2567 ZBN 887 259 à Station de contrôle N°3, nous avons à notre bord un haut diplomate, notre approche est prioritaire. Nous vous transmettons nos autorisations. »

« Autorisations en règles, un couloir d'approche prioritaire vous a été ouvert, continuez sur le cap 26° 74'. Terminé. »

Ragda laissa échapper un soupir. A cette vitesse, ils n'atterriraient pas avant plusieurs heures... Mais au moins, d'ici, pour faire passer le temps, le Hutt pouvait capter l'holonet local...

D'une pression du doigt sur l'accoudoir, il activa l'écran géant, puis zappa jusqu'à trouver une chaîne d'informations politiques :

« ... d'Ulrich Andersen sème le trouble ici au sénat. La nomination du nouveau Chancelier suprême crée déjà de nouvelles tensions... Les opinions se morcellent, et les politiciens choisissent leur camps... D'un coté, ceux qui soutienne le nouveau Chancelier, par respect pour les institutions... Et de l'autre, ceux qui crient au scandale, dénonçant une prise de pouvoir de l'Ordre sur la république... »

« Prime-Sénateur ! Un appel privé du Cabinet du Chancelier Suprême ! »

« Transférez le sur mon écran »

La seconde suivante, la chaîne d'information laissa place à un visage Togruta. Très propre sur lui, les traits pincés, l'inconnu s'exprima d'une voix claire et solennelle :

« Salutations Sénateur de Bakura, Ragda Rejliidic. Je suis Rasaak Opale, Secrétaire général du Cabinet du Chancelier suprême. Comme le veut la tradition, le chancelier suprême Halussius désirerait vous entretenir en privé, dès votre arrivée, afin de vous présenter la bienvenue officielle de la république, et de vous féliciter pour votre nomination au poste de Sénateur.

Si vous acceptez cette entrevue, une escorte de la garde d'honneur républicaine vous attendra sur le quai de plate-forme d’atterrissage N°27, et vous conduira jusqu'au bureau du chancelier suprême. Après ces présentations officielles, j'aurais l'honneur de vous conduire jusqu'à vos nouveaux appartements où vous pourrez vous remettre de la fatigue du voyage avant la prochaine session du sénat »

Esquissant un large sourire, et opinant du chef, le Hutt répondit poliment :

« C'est un bien grand privilège, Monsieur le secrétaire général... C'est avec joie que j'accepte cette invitation. »

« J'en informe immédiatement le Chancelier Suprême. Je vous souhaite une excellente approche planétaire. Transmission terminée.»

Et bien... Il fallait croire que tout se passait vite sur Coruscant ! Tant mieux après tout, il n'était pas venu là pour chômer... De sa main droite, Ragda ouvrit l'accoudoir de son canapé, pour attraper la boite rectangulaire qui s'y trouvait. Soulevant le couvercle en bois précieux, le Hutt révéla ce qui reposait dedans : une dizaine de seringues. Des stimulants intellectuels... Rien d'illégal, à condition avoir les autorisations médicales nécessaires, ce que le sénateur de bakura avait, évidemment. Hyperactif, le Hutt ne dormait que très peu, moins de deux heures par nuit... Sans ses stimulants, il aurait été incapable de tenir une conversation politique, et encore moins d'en cerner les tenants et aboutissants sous-entendus.

D'un geste vif et précis, mille fois répété, Ragda s'enfonça l'aiguille dans l'avant bras, avant de pousser un soupir de soulagement. A chaque fois il éprouvait la même sensation... D'abord il planait quelque secondes, puis le rythme de son cœur s'accélérait, tandis que ses yeux s'exorbitaient et que milliers d'idées fusaient en tout sens sous son crâne lisse. Un véritable coup de fouet mental.

Pour cette rencontre de premier ordre, il devait être au top de ses capacités intellectuelles... Et ne pas négliger de prendre connaissance de l'actualité récente... Aussi, le Hutt zappa à nouveau sur la chaîne d'information politique...





***
Deux heures et quarante-sept minutes plus tard, dont deux heures et trente-trois minutes d'approche planétaire, le sénateur de Bakura poussait les portes du bureau du chancelier suprême...
Halussius Arnor
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Quoi de plus banale qu’un bureau. Formé en demi-cercle et surmonté d’un plateau débordant largement sus son assise, le bureau du Chancelier ressemblait à n’importe quel autre meuble de luxe. Néanmoins, ce meuble était unique à bien des égards. Outre des rangements divers et des caches secrètes, le meuble était composé de nombreux holo-projecteurs incrustés avec style et discrétion, ainsi qu’un soubassement d’un mètre servant de console tactile.

Assis devant son bureau, Halussius avait ainsi accès à toutes les informations nécessaire à sa fonction et entrer en communication avec n’importe quel service de la République. Alors que les écrans holographiques étaient tous allumés, un hologramme apparut au dessus du projecteur situé devant le soubassement. La silhouette de la secrétaire d’accueil apparut.


// Votre Excellence, le sénateur Ragda Rejliidic de Bakura est arrivé. //

 « Très bien, faites le entrer. Merci »

Halussius désactiva alors tous les écrans, qui disparurent aussitôt. Il se leva de son fauteuil et commença à descendre les quelques marches pour accueillir son invité. Alors qu’il commençait sa descente, les portes du bureau s’ouvrirent…

Bien qu’il n’en laissa rien paraître, Halussius fut quelque peu surpris de l’allure du sénateur. Alors qu’il s’attendait à voir un humain passer l’antichambre, le Jedi se trouvait face à un Hutt. Halussius était d’autant plus surpris qu’il n’avait rencontré que très peu de membre de cette espèce, ces derniers préférant rester dans leur domaine de la Bordure Extérieure. Halussius ne savant pas comment procéder, décida de saluer le sénateur en inclinant la tête avec déférence et pour lui montrer son respect.


 «  Sénateur Rejliidic, Je vous souhaite la bienvenue ici, au Sénat de la République. C’est un grand plaisir pour moi de recevoir un homme de votre qualité et de votre stature. Sachez monsieur, le sénateur, que j’entends apporter une attention toute particulière aux mondes qui ne sont membres de la République que depuis peu, comme Bakura.

Mais j’en oublierai presque les bonnes manières… Nous n’allons pas rester là à discuter devant la porte. Je vous en prie suivez moi.


Halussius conduit alors Ragda dans le corridor annexe à son bureau, celui qui conduisait à la Salle Stratégique. Le corridor était richement décoré et avait la particularité de disposer d’alcôves, plus où moins grandes mais toutes aussi confortables les unes que les autres. Les deux politiciens entrèrent dans la plus grande des alcôves. Quelques secondes après s’être installés, un droïd protocolaire apporta un plateau de boissons et des douceurs.

 « Dites-moi, sénateur, comment ce sont passés vos premiers jours au Sénat ? »
Ragda Rejliidic
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En entrant dans la pièce, Ragda activa discrètement le dictaphone dissimulé dans sa main artificielle. Toute la conversation allait être ainsi enregistrée... Simple mesure de précaution.

Pendant la phase d’atterrissage, interminable, le Hutt n'avait pas perdu de temps. Il avait procédé à une fouille méticuleuse des sites spécialisés accessibles depuis les relais orbitaux de Coruscant... Ainsi, il espérait glaner suffisamment d'informations pour mieux cerner son interlocuteur. Qui était cet homme, d'où venait-il ? Comment était-il devenu chancelier suprême, et pourquoi ? Quelle étaient les objectifs de sa politique ? A vrai dire, beaucoup de questions étaient restées sans réponses... A croire que le simple fait d'être un Jedi suffisait à dissuader les fouineurs habituels... A moins que l'homme fusse par nature extrêmement prudent avec les média. Le plus intéressant fut une retranscription holographique de son discours d'intronisation, exécuté le jour même devant l'ensemble des représentants du Sénat... Un discours engagé, et qui en disait long. L'homme était déterminé et plein d'intelligence. Un chancelier réformateur, qui n'hésiterait pas à faire bouger jusqu'au fondements même de la république si cela pouvait l'améliorer... Exactement le genre d'homme politique qui ne laissait pas indifférent... Soit on adhérait à ses idées, soit on les combattait avec férocité.

Mais les récents événements montraient une chose : pour légitimer sa politique, cet homme avait plus que jamais besoin d'alliés, de soutiens... Car sans l'approbation d'une majorité des sénateurs, il serait incapable de mener à bien ses objectifs... Soutiens qui ne lui étaient pas forcément acquis, compte tenu de sa formation de Jedi.

Et cet après-midi, il allait en trouver un nouveau.

Après s'être poliment installé dans l'alcove désigné par le chancelier suprême – en réalité il préfèrait largement le confort de son chariot antigrav – Ragda répondit :

« Chancelier suprême, votre excellence, même s'il s'agit d'une vieille tradition, je vous remercie de me recevoir dans votre bureau. Quel endroit fascinant : à la fois sobre et fonctionnel mais cossu juste ce qu'il fait. Il en dit long sur son l'état d'esprit de son propriétaire... »

Le Hutt fit une pause d'une demi-seconde pour reprendre sa respiration. Il parlait posément, articulant dans un basic dépourvu du moindre accent guttural pourtant caractéristique des gens de son espèce :

« A vrai dire votre excellence, je n'ai pas encore eu l'occasion de siéger au Sénat. Je suppose que votre agenda était tellement chargé que votre Secrétaire Général n'a eu d'autre choix que de me « cueillir » dès mon atterrissage. Au moins cela vous permettra de me juger dans le feu de l'action, puisque je n'ai pu préparer notre entrevue... Et je dois dire que vous m'impressionnez. »

Ragda marqua une pause, laissant planer une seconde de suspens après ce compliment inopiné. Puis il s'expliqua :

« Depuis que je me suis lancé dans une carrière politique, j'ai du faire face à deux obstacles. D'abord celui de mon image... A vrai dire, personne ne s'attend à voir venir un Hutt, lorsque l'on parle d'un représentant du peuple de Bakura... Ensuite, j'ai du lutter, et je lutte encore, contre tous les préjugés véhiculés, à juste titre souvent, par les agissements des représentants de mon espèce.

Et, lorsque nos regards se sont croisés, je n'ai su déceler chez vous qu'un unique et fulgurant éclair de surprise dans vos pupilles... Et seulement de la surprise. Soit vous êtes un homme très pragmatique, qui ne juge pas hâtivement, soit vous êtes très doué pour dissimuler vos émotions... Ou les deux peut-être ? En tout cas, je me sens rassuré de voir la république en d'aussi bonnes mains. »

Le sénateur de Bakura se pencha légèrement en avant, pour attraper de ses ridicules petits mains un verre de boisson pétillante et quelques amuses bouches salés. Avant de porter ses derniers à son immense gosier, il demanda :

« Y a t'il des sujets de première importance actuellement en discussion au Sénat ? Des sujets sur lesquels je devrais me documenter rapidement... Parce qu'en lisant l'holopresse, j'ai cru comprendre qu'une certaine tension régnait dans la sphère politique, ici sur Coruscant... Exagèrent-ils ? La situation est-elle aussi tendue ?»

Puis il enfourna les minuscules biscuits dans le trou sans fond qui lui servait de gorge... Laissant à son interlocuteur quelques secondes pour cogiter avant de lui répondre.
Halussius Arnor
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La différence de gabarit était plus que frappante encore une fois. A côté du Hutt, Halussius apparaissait comme un petit garçon tout fluet. L’impression repoussante caractéristique des membres de cette espèce ne faisait pas défaut à Ragda. Néanmoins, force est de constater que le Hutt se comportait en parfait gentleman. Il usait de manières et d’un langage qu’Halussius n’imaginait pas possible pour un Hutt. Ce qui étonnait positivement le jeune homme

Halussius prit un verre de rafraîchissement et s’installa plus confortablement sur la banquette. Il écouta avec attention les premiers mots de son invité avec une grande attention. Le Hutt semblait être doué pour cerner le caractère de ses interlocuteurs. Il entreprit alors de répondre au sénateur sur ce point.


 « Veuillez excuser monsieur Opale, il sait parfois se montrer très déterminé, n’hésitant pas, parfois, à « accélérer » les choses, à tel point que dans sa bouche, mes demandes peuvent parfois apparaître comme des ordres ou des injonctions. Mais il n’en reste pas moins un précieux assistant, très compétent, qui connait les rouages de l’administration républicaine à la perfection.

Mais comme vous l’avez deviné, s’il a organisé cette rencontre si rapidement, c’est effectivement que l’agenda ne permet que très peu de temps pour ce genre d’entretien informel. Néanmoins, j’apprécie et surtout je vous remercie d’avoir répondu si rapidement à mon invitation. »


Une nouvelle fois, Halussius baissa la tête en guise de remerciement. La déférence dont faisait preuve Halussius à l’égard du sénateur tenait encore à la proximité de son ancienne vie de Jedi, une vie qu’il avait mise entre parenthèses. Une attitude qui pouvait surprendre étant donné la position du Chanceler suprême dans la structure sénatoriale. Il commença alors à s’expliquer plus encore.

 « Vous avez un instinct particulièrement aiguisé, sénateur. Il est vrai que j’ai été assez surpris de vous voir. Dans mon souvenir, Bakura est une planète majoritairement peuplée d’humains, je m’attendais donc, légitimement, à voir un représentant humain.

Quant à savoir si je suis pragmatique ou si j’excelle dans la dissimulation de mes émotions, je ne peux que répondre par l’affirmative. Je suis un Jedi, sénateur, ma formation m’a enseigné à ne pas être prompt à juger sur les apparences et à apprendre à connaître les personnes plus en profondeur avant de pouvoir porter tout jugement. La dissimulation de nos émotions est un gage d’impartialité et d’objectivité et aussi une protection. »


Visiblement, Ragda ne voyait pas d’un si mauvais œil le fait qu’un Jedi soit à la tête de la République. Le Hutt aborda alors ce qui s’annonçait comme le vif de la conversation. Halussius prit une gorgée de boisson et adopta une posture plus sérieuse, plus imposante.

 « Elle l’est, sénateur… Vous n’ignorez rien du climat de défiance qui existe à l’encontre des Jedi et de facto à l’encontre de la République. Mon élection semble avoir quelque peu atténué les tensions. Enfin, disons que mes détracteurs sont plus ou moins en train d’attendre, d’étudier la situation… attendant le moment favorable pour frapper. Choses assez banale, s’il en est, en politique… Mais cette fois, les Sith sont derrière tout cela.

Jusqu’à maintenant, nous pensions que les Sith étaient dispersés depuis la chute de leur empire. Mais l’attaque de l’année dernière nous à prouver qu’ils étaient suffisamment organisés et regroupés pour lancer une attaque contre une planète aussi importante que Coruscant... Et donc qu’ils n’avaient rien perdu de leur puissance.»


Halussius marqua une pause et reprit.

 « Il y a eu de graves manquements dans notre système de défense et au sein même de la chaîne de commandement. J’ai ordonné une série d’enquêtes afin de tirer au clair tout ceci… Les résultats préliminaires ne sont guère encourageants et ne font que confirmer ce que je craignais… Mais le Sénat sera informé en temps voulu, je peux vous l’assurez, sénateur.

Pour le moment donc, l’ordre du jour du Sénat traite les affaires courantes. Les réformes que j’ai annoncées lors de mon investiture, notamment celle de la Défense et de l’administration, sont actuellement en préparation. Je ne doute pas d’ailleurs, que cela va susciter une série d’indignations au sein du Sénat… Préparez-vous à des débats musclés !

Autre point de débat, l’Ordre Jedi… Je dirai même que c’est le principal sujet de discorde. Mon élection y est totalement liée, d’ailleurs. Je suis un Jedi, j’aime mon Ordre, je le respect et le soutient et je ferai tout pour qu’il poursuive sa mission de paix et de sécurité. Néanmoins, il faut admettre que les Jedi ne sont pas totalement étranger à la défiance qui leur est faite.

Certains Jedi, de manière totalement isolé et sans l’aval du Conseil, ce sont permis de prendre des libertés et de faire des actes qui contreviennent à leur engagement et à leur allégeance à la République… Je me suis engagé, là aussi, à faire le nécessaire pour que toutes ces affaires soient éclaircies… et que des sanctions soient prises.

Vous voyez, monsieur le sénateur, mes adversaires seraient bien mal avisés de me taxer d’être partisan… alors que je suis sur le point de faire juger mes propres camarades. Mais c’est là le jeu de la politique…

Puis-je vous demander, quel est votre sentiment sur tout ceci ? Bakura est à la frontière de l’espace sauvage et membre de la République depuis peu… Comment est-ce que la République est perçue ? Si loin du noyau ?

Ragda Rejliidic
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A son tour Ragda eut bien du mal à contenir et à cacher sa surprise. Pourquoi le chancelier suprême lui racontait-il tout cela ? Le retour de Sith, les actes isolés des Jedi, son engagement à punir les fautifs quelque soit leur affiliation... Soit M. Arnor était une personne naturellement loquasse, qui n'hésitait pas à jouer franc jeu... Soit, au fond de lui, il cherchait à se justifier, à se confesser presque. Se sentait-il responsable des événements récents ? Responsable pour son Ordre ?

Le Hutt ne sut que conclure. Il était trop tôt, il ne connaissait pas passez le chancelier pour s'en faire une idée précise. Il lui faudrait repasser toute cette discussion au calme, afin d'en analyser la teneur et les tons employés. Il devait se concentrer sur le présent, et répondre à cette nouvelle question, qu'il sentait dangereuse. Comme il l'avait rapidement appris en politique, les premiers à être écrasés étaient les indécis, ceux qui ne savaient pas choisir leur camp. En temps de trouble, il fallait mieux se positionner très rapidement, quitte à trahir tout le monde après plus mûre réflexion. Aussi, il répondit :

« Dans la bordure extérieure, nous avons plus qu'une vision parcellaire des événements récents. Aujourd'hui, dans l'ensemble, l'opinion publique ne sait que trop penser de la République. Autant cette adhésion a permis de faire avancer les droits individuels, notamment grâce à l'organisation d'un vote populaire pour élire le Prime-Sénateur... Autant nous subissons au quotidien les dommages collatéraux des conflits politiques internes qui minent les prises de décisions.

Je prend un exemple : la taxation de routes commerciales. Elles sont bien plus avantageuses pour les mondes du noyau, qui peuvent exporter leurs denrées tout en supportant l’impôt prélevé. Alors que pour les mondes de la bordure extérieure, dont Bakura, ces taxes atteignent de sommes faramineuses, nous forçant à gonfler nos prix de vente... Ce qui nuit à notre compétitivité...

Mais pour vous répondre plus simplement, je pense que le peuple de Bakura ne cherche qu'à croire en cette République. Je suis moi même un fervent défenseur de cette institution millénaire, sinon je ne serai pas assis devant vous aujourd'hui. Seulement, les événements récents risquent de faire douter même les plus optimistes. C'est cela que je crains... »

Le Hutt marqua une pause pour boire une nouvelle gorgée de cette délicieuse boisson pétillante. Il ne manquerait pas d'en demander les références à M. Opale afin de s'en faire livrer au plus vite. Après avoir bruyamment dégluti, Ragda ouvrit de nouveau la bouche, mais il hésita un instant. Il souffla puis inspira comme pour se donner du courage au moment d'aborder un sujet fâcheux :

« Chancelier, je vous vois comme un homme intègre, qui inspire la confiance... Mais ces histoires de Sith et de Jedi me laissent sans voix... Je ne veux absolument pas vous offenser, car je sais que vous faites parti de cet Ordre... Mais je ne comprends toujours pas ce que vienne faire ces divergences philosophiques dans la politique galactique. Comprenez-vous que pour la plupart des citoyens de Bakura, et a fortiori de la galaxie toute entière, il est extrêmement difficile de faire la différence entre un Chevalier Jedi et un Seigneur Sith ? Vous utilisez les mêmes armes, les même « pouvoirs »... J'ai souvent entendu que les Sith agissaient pour semer le chaos, répandre la haine... Mais j'ai également déjà entendu parler de Jedi tuant pour leur juste cause. Dès lors, comment savoir si un meurtre ou un acte est justifié ? Et d'ailleurs, qui a le droit de l'affirmer si ce n'est les institutions juridiques de la république ? Personne ne doit être au-dessus des lois. Encore une fois, sans vouloir vous offenser, nous entrons là dans des débats d'éthiques et de moraux qui masquent les vrais problèmes galactiques. Cette opposition entre Jedi et Sith enflamme les esprits, réveille les vieilles rancœurs, et fait renaître les mouvements isolationnistes. Ne devrait-on pas détacher la politique de ces querelles philosophiques opposant la force lumineuse et le coté obscur ?

En tout cas, sur Bakura nous avons un proverbe : « Ne juge pas ton voisin à ce qu'il dit, mais à ce qu'il fait. ». Que ce soit un Sith, un Jedi, ou n'importe qui d'autre à sa tête, mon monde ne jugera la République que sur un seul critère : ses actions. Si l'immobilisme devait frapper nos institutions, alors, quoi que j'y fasse, l'opinion de Bakura serait perdue. »

Ragda ne s'était absolument pas imaginé tenir ce genre de propos dès son premier entretien privé avec le chancelier Arnor. Son impulsivité avait pris le pas sur sa retenue. Au fond de ses entrailles, une réelle inquiétude était née : si le conflit Jedi-Sith devait à nouveau frapper la capitale, il serait en première ligne... Ce n'était pas acceptable !

Le Hutt n'avait pas quitté des yeux son interlocuteur durant toute sa tirade, espérant capter une quelconque émotion, négative ou positive... Sans succès... Résultat : il n'avait aucune idée de la manière dont allait réagir le Jedi... Il vérifia tout de même, du coin de l’œil, que son dictaphone fonctionnaire toujours... Si le discussion devait tourner au vinaigre, il disposerait ainsi de quelques arguments à faire valoir en cas de besoin...
Halussius Arnor
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Il n’y avait guère d’étonnements à avoir suite aux propos du sénateur. Halussius était parfaitement conscient que pour le commun des citoyens, distinguer les Sith et les Jedi n’étaient guère aisé. Si la seule distinction notable pouvait être la couleur de la lame de leurs sabre-lasers, les deux groupes n’en restaient pas moins tout deux des utilisateurs de la Force.

Halussius resta parfaitement silencieux à écouter le représentant de Bakura. Son regard se on plongeait littéralement dans celui du Hutt. La stratégie des Sith fonctionnait visiblement… Même si, depuis toujours, plus on s’éloignait du Noyau et plus la vision de la République et de ses affaires étaient déformées voir complétement ignorées.

Halussius reprit tout juste à la suite du sénateur.


 « Ce que vous dites est tout à fait compréhensible, sénateur. Ces querelles dogmatiques devraient restées au simple stade du dogme et de la réflexion… Et c’est ce fut le cas, il y a bien longtemps. Mais les choses ont très vite basculées…

Comprenez bien ceci, sénateur. Comme vous le dites, il est courant de dire que les Sith incarnent le mal et que les Jedi incarnent le bien et la justice. C’est une vision peut être un peu simpliste et très grossièrement résumée, mais elle exprime l’essentielle de la différence qu’il y a entre un Jedi et un Sith.

Très rapidement après la séparation entre les Jedi et les Sith, des tensions sont apparues. Ces tensions se sont amplifiées jusqu’à ce qu’elles aboutissent à l’affrontement. Les choses n’ont fait qu’empirer lorsque les Jedi ont entrepris de soutenir la République à peine née.

Pour les Jedi, la République représente ce que les êtres de cette galaxie ont fait de meilleur. Attention, je ne dis pas que la République est parfaite et qu’elles ne souffrent pas de graves défauts et des terribles injustices qui en résultent.

Mais pour la première fois dans l’Histoire de la galaxie, des peuples distincts les uns des autres ont décidés de s’unir et de construire, ensemble, un avenir plus stable, un avenir meilleur pour eux même mais également pour les générations à venir, ouvrant ainsi une nouvelle ère de paix et de prospérité. C’est cet esprit, cette volonté, cette cohésion que l’Ordre à jurer de protéger parce que nous y retrouvons des valeurs communes.

Mais pour les Sith, la République représente le principal obstacle pour assouvir leur soif de pouvoir. Vous l’avez dit vous-même, les Sith et les Jedi usent des mêmes capacités et des mêmes pouvoirs, tous ces dons, c’est la Force qui nous les donnent. Sauf, que les Sith, eux, sont tombés sous la coupe de leurs pouvoirs. On pourrait dire, qu’ils se laissent dominer par le sentiment de puissance que leur donne la Force, qu’ils sont comme passionnément épris de leurs pouvoirs, à tel point qu’il en recherche toujours plus.

Le moyen le plus simple et le plus efficace, pour les Sith d’accroître leurs pouvoirs et de laisser libre court à leur colère et à la violence. Or, en créant la République, les différents peuples de la galaxie ont décidés, justement, de mettre fin à la plus extraordinaire manifestation de violence et de désolation qui existe… En décidant de régler leurs problèmes n’ont pas par les armes et la guerre, mais par les mots et la discussion, les Sith se sont vu privés du moyen d’augmenter leurs puissances.

Depuis lors, ils n’ont eu de cesse de détruire la République et leurs protecteurs les Jedi. Tout ce que je viens de vous dire est à l’origine des deux grandes guerres qui ont secouées la galaxie au cours des trois derniers siècles, et dont on trouve encore des stigmates aujourd’hui… »


Halussius prit une gorgée de boisson après ce long exposé. Il était fort probable que le sénateur se trouve désappointé et même soit dans l’expectative la plus grande suite à ces propos, qui pouvaient apparaitre comme partiaux et complétement hors sujet. Aussi, il poursuivit, en usant d’un ton calme et esquissa un regard bienveillant.

 « Sénateur, ne voyez pas dans mes propos, une quelconque intention de vous convertir ou bien d’influencer votre jugement. Non, mon souhait est seulement de vous informer.

Je me dois de préserver l’intégrité de la République en tant que Chancelier suprême. Les Sith ont optés pour plusieurs approches afin d’atteindre leur but. Comme je vous l’ai dit précédemment, nous avons que les Sith ont infiltrés le Sénat. Ils fomentent divers complots et ne font qu’exacerber les problèmes que connait la République dans le but de la détruire de l’intérieur…

De par votre nature, votre esprit est naturellement immunisé contre les tentatives de manipulations que permet la Force. Ni les Jedi, ni les Sith ne pourrons influencer votre jugement. C’est un atout formidable, soyez en conscient.

Vous vous rendrez vite compte que vous allez devenir un centre d’intérêts tout particulier pour de nombreux sénateurs. Je ne peux que vous conseillez de bien choisir vos amis… Si tant est que la notion d’amitié puisse avoir un sens en politique, bien sûr.

Tous les sénateurs n’ont pas à cœur les intérêts de la République… Ce qui, je crois, ne semble pas être votre cas.»


Halussius était en train, sans forcément s’en rendre compte, de se comporter en parfait politicien. En mettant en garde le sénateur et en le poussant à ne pas se laisser influencer, Halussius le poussait, implicitement, à se positionner. Peut-être, cherchait-il à faire du sénateur un allié.

 « Quoi qu’il en soit, sénateur, soyez certains que je suis réceptif à vos préoccupations et à celles de votre planète. La réforme territoriale que je prépare et véritablement une réforme de grande ampleur, qui touchera tant le fonctionnement de l’administration, que le découpage territorial en passant par la contribution fiscale des mondes membres de la République. Cela concernera tous les mondes de la République… y compris Bakura.

Tel que vous me voyez, sénateur, je suis un Jedi, c’est une certitude, mais j’ai avant tout à cœur les intérêts supérieurs de la République…
Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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Presque involontairement, Ragda avait retenu son souffle pendant le monologue du Chancelier Suprême... A vrai dire, il s'était attendu à des propos plus durs, l'ayant quasiment attaqué sur son statu de Jedi. Fort heureusement, cet homme transpirait le calme et la maîtrise de soi... Aussi, le Hutt relâcha progressivement la pression de l'air dans ses poumons, afin de ne pas donner l'impression de soupirer.

Le Chancelier Arnor ne cessait de lui exposer les différences entre Sith et Jedi, de lui expliquer le rôle protecteur endossé par l'Ordre Jedi afin de préserver les fondements de la République... Ces propos le mettaient mal à l'aise. Il y avait un réel décalage entre ce que l'image que le Chancelier avait de son Ordre, et celle véhiculée par l'imagination populaire... Surtout concernant son rôle de « Protecteur » de la République.

Toutefois, les dernières paroles de M. Arnor le rassurèrent. Ragda témoigna immédiatement sa gratitude :

« Votre Excellence, je ne peux qu'approuver vos très justes propos. Si la République veut survivre aux années qui arrivent, elle se doit de légiférer dans l'impartialité la plus totale. Chaque monde, qu'il soit du noyau ou de la bordure d'extérieure, doit répondre aux même lois, aux même règles, même si historiquement certains sont partie intégrante du système depuis des siècles... Il ne sera pas facile d'abolir ces « privilèges »... Mais sachez que vous pourrez compter sur mon soutient pour ces questions d'équité galactique. Il est vital pour la République que ces réformes soient passées au plus vite. Qui dit plus d'égalité, dit moins de tensions entre mondes Républicains... Ce qui coupera l'herbe sous le pied de ces séparatistes, isolationnistes et autres extrémistes désireux de nous voir perdre le face. »

Ragda aurait pu s’arrêter là. Il avait eu le temps de cerner les contours de cet homme droit et intègre qu'était le Chancelier Arnor... Et il s'était engagé à le soutenir dans ses réformes... Mais une autre question le démangeait... Lorsqu'il s'était lancé en politique, c'était avant tout pour faire de la politique ! Pas pour parler de dogmes quasi-religieux... Mais maintenant que le sujet Sith était lancé, il éprouvait le besoin de dire tout ce qu'il pensait :

«J'ai bien pris note de vos explications concernant la divergence entre Jedi et Sith... Même si pour l'instant tout cela reste très flou. Mais une question me chiffonne... Une question que j'ai déjà entendu dans la bouche de mes concitoyens... »

Ragda laissa planer une demi seconde de silence, comme pour donner encore plus d'importance à cette mystérieuse interrogation :

« Les Sith sont-ils réellement les ennemis de la République ? N'attaquent-ils pas la République uniquement pour atteindre l'Ordre Jedi, leur ennemis naturels ? Cette questions est vicieuse, je n'attends pas de réelle réponse dans l'immédiat... Mais mon intuition me dit qu'elle sera d'autant plus d'actualité étant donné les deux fonctions que vous cumulez. »

Et pour terminer de jouer franc-jeu :

« Autant j'approuve entièrement vos idées de réformes, et je les soutiendrais... Autant j'ai bien peur que nous ne soyons jamais d'accord sur ces sujets « religieux »... Pour moi, l'Ordre Jedi devrait être ni plus ni moins que l'une des organisations armées de la République, chargée de nous protéger. Cet Ordre ne devrait pas avoir plus de privilèges ou d'indépendance que nos services secrets, nos forces spéciales... Surtout par les temps qui courent, où la confiance envers les utilisateurs de la force est érodée.

Mais comme vous avez pu le dire, mon esprit est insensible aux manigances de votre Force. Je ne me laisserai donc ni influencé par vos alliés ni par vos ennemis... Et c'est en cela que vous pourrez compter sur moi... Je ne manquerai pas de vous transmettre mes plus sincères avis quant à la tournure que prendront les événements... Sans pour autant avoir la prétention de vous conseiller, votre Excellence. »

En prononçant ces derniers mots, le Hutt esquissa un hochement de tête respectueux. Puis il enchaîna :

« Et comme premier exemple de ma franchise... Que comptez-vous faire à propos du message holographie de cet agitateur : M. Ulrich Andersen ? Je suis tombé dessus en sortant d'hyperespace ce matin... Si l'on écarte ses accès révolutionnaires, ses propos ne sont pas dénués de sens, d'une logique qui malheureusement sera vite partagée par quantité de nos concitoyens si la polémique n'est pas tuée dans l’œuf. Que comptez-vous faire à ce sujet ?

De mon coté, je souhaiterais répondre à ce message, en communiquant le fond de ma pensée à tous les citoyens de Bakura... Afin de les apaiser, et de leur rappeler les véritables valeurs de la République. Mais je ne veux pas non plus faire d'impair, nous devons donner l'image d'un gouvernement soudé... M'y autorisez vous, Chancelier ? »
Halussius Arnor
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L’entretient entre les deux politiciens se poursuivait dans une sérénité certaine. Les deux individus semblaient se trouvez des points d’accroche sur le plan politique, en témoigne la franchise avec laquelle ils se parlaient et avec laquelle ils abordaient les sujets qui avaient enflammés les débats lors de la campagne. Halussius appréciait d’avoir quelqu’un qui lui parlait avec sincérité.

 « Votre questionnement n’est pas du tout vicieux, sénateur, rassurez-vous. Je ne prétends pas vous donner une réponse qui vous satisfera ou bien qui vous éclairera d’avantage, néanmoins, vous avez raison. Si les Sith s’attaquent à la République, c’est également parce qu’elle reçoit l’aide des Jedi.

Mais je vois déjà ce que vous vous dites, sénateur… Ce n’est là qu’une relation de cause à effet. Si les Sith s’attaquent à la République à cause des Jedi, alors pourquoi la République ne se sépare-t-elle pas des Jedi ? Sachez que c’est ce qui est arrivé.

Cela fait déjà longtemps, mais l’une des clauses du Traité de Coruscant était que les Jedi quittent la République et s’en retourne sur Tython pour ne jamais revenir… Est-ce que le sort de la République a été plus enviable ? »


Halussius resta un moment silencieux afin un temps de réflexion dans la conversation. Il ne quittait pas Ragda des yeux.

 « Bien sûr, chacun pourra avoir son opinion… Les historiens sont d’ailleurs très prolifiques à discuter sur toute cette période. Des universitaires de renoms ont d’ailleurs fait d’excellentes thèses et mémoires sur le sujet… Mais je pense que même sans les Jedi, la République serait menacée. Souvenez-vous, que pour les Sith, la République représente obstacle à leur domination. »

Halussius s’interrompit un instant, le temps que le droïd de protocole réapprovisionne en boisson. Halussius en profita pour se replacer sur son fauteuil.

 « Votre prise de position est pour le moins courageuse, sénateur. Alors que nombreux sont ceux au Sénat qui voudraient que les Jedi ne soient plus mêlés de prêt ou de loin aux questions de sécurité, vous, au contraire, vous plaidez le contraire…

Néanmoins, vous soulevez un point qui est crucial. Qu’elle doit être la place des Jedi au sein de la République ? Pour l’heure, je n’ai pas encore de réponse à proposer. Bien sûr, j’ai mon avis sur la question, mais vous comprendrez que je préfère le garder pour moi… pour le moment. La question est trop importante pour qu’elle ne soit pas traitée avec la plus grande attention.

Il est prévu que j’organise prochainement une série de consultations à la fois au Sénat mais aussi avec le Haut conseil des Jedi, car il ne faut pas oublier, sénateur, que si les Jedi sont perçu principalement comme des gardiens armés d’épée de lumière, pour prendre une image romancée, il ne faut pas oublier que cela n’est qu’une partie des attributions des Jedi.

Peut-être ne le savez-vous pas, mais les Jedi ne sont pas que des soldats. L’Ordre possède des médecins, des mathématiciens, des physiciens, des cartographes, des spécialistes en botanique, des anthropologues, des enseignants… mais aussi des pilotes, des techniciens, des ingénieurs et encore bien d’autres corps de métiers. Je connais des maîtres qui vont donner des cours ou faire des conférences dans des écoles ou encore dans les grandes universités sur Alderaan ou ici même, sur Coruscant. D’autres participent au bon fonctionnement de nombreux services de la République

C’est pour cela que la question de la place des Jedi est si importante et si délicate… Néanmoins, comme je l’ai dit lors de la campagne, bien que je sois un Jedi, je n’hésiterai pas une seconde à discuter de toutes les propositions et surtout à prendre les mesures qui seront nécessaires…

Mais je sais que je peux compter sur vous pour prendre part à cette réforme importante. Et je vous remercie de votre soutien et j’apprécie assez la franchise avec laquelle vous vous adressez à moi, une chose qui est assez rare dans ma position.»


Halussius répondit alors au sujet concernant le politicien de Kuat.

[color=green] « J’ai eu l’occasion d’affronter monsieur Andersen lors de la campagne… Évidemment, je ne partage pas du tout ses opinions, ni sa manière de faire de la politique. Néanmoins, il faut admettre que ces propos reçoivent un certain écho parmi la population. Etant donné qu’il est encore en campagne pour devenir élu local de Kuat, la position officielle de la Chancellerie est… que nous n’avons pas de position officielle.

Répondre de suite serait prématuré… Je préfère attendre de voir comment vont se dérouler les élections sur Kuat. Mais cela ne signifie pas que ne nous sommes pas attentif à la situation. Bien au contraire… Toutes fois, en tant que sénateur, vous êtes tout aussi libre que monsieur Andersen de prendre la parole. Si vous souhaitez répliquer, alors je ne vois pas pourquoi je devrais m’y opposer, d’autant plus que vous vous adressez au peuple du monde que vous représentez.

Halussius décida alors de revenir sur les derniers propos du sénateur. Des propos qui n’avaient pas manquer de l’intriguer. Halussius esquissa un petit sourire et adopta un regard taquin.

 « C’est tout à fait curieux ce que vous avez dit dernièrement… Vous parlez de l’unité du gouvernement sur la question comme si vous en faisiez partie. Pourtant, sauf erreur de ma part, je ne crois vous avoir nommé à un quelconque poste ministériel… »

Halussius posa alors le verre qu’il avait gardé jusqu’ici dans sa main… Il ramena ses mains devant lui pour les entrecroiser. Halussius avait parfaitement compris ce que le Hutt avait voulu dire et les propos en eu même étaient très clair. Mais on pouvait également en faire une autre interprétation…

 « L’office ministériel vous intéresserait-il, monsieur le sénateur ? »

Halussius ne saurait dire si le sénateur avait fait en sorte que cette question en vienne à être posée, mais elle l’était à présent. La dernière question d’Halussius était posée sans la moindre malice, ni même la moindre arrière-pensée, rien dans son humeur ou dans son intonation ne laissait transparaitre cela.

Ragda Rejliidic
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« Décidément Monsieur le Chancelier, vous êtes un homme étonnant ! »

Ragda laissa échapper un rire sincère. Était-ce de la satisfaction ou de l'amusement qui se dissimulait sous cette hilarité ?

Mais ce rire fut de courte durée. Le Hutt recouvra très rapidement son sérieux. D'un geste vif il vida le fond de son verre dans son énorme gosier, avant de le reposer sur la table devant lui. Puis il lança un regard des plus sérieux au Chancelier Suprême... Il lui répondit, yeux dans les yeux, comme pour mieux le jauger. Etait-il sérieux ?

« Ne croyez-vous pas que votre proposition soit un peu prématurée ? Je suis sur Coruscant depuis moins d'une heure, je n'ai même pas encore visité mes nouveaux appartements... Et déjà vous me proposez un poste au gouvernement galactique ! A moins que vous ne cherchiez à me tester, à me déstabiliser pour je ne sais quelle obscure raison, sachez que j'apprécie énormément la confiance que vous semblez me porter, Votre Excellence... Mais je vois déjà les gros titres : L'Ordre Jedi s'associe aux bandits Hutt, le gouvernement de la République est plus que jamais corrompu ! Et puis, que savez-vous de mes motivations, de mes idées ? Et moi, que sais-je des vôtres, si ce n'est votre goût pour la réforme et l'équité ? »

Tout en posant ces questions, le Sénateur de Bakura tentait d'y répondre intérieurement... A vrai dire, cette proposition si inattendue pouvait être mal interprétée... Le chancelier manquait-il tellement d'alliés qu'il sautait sur le premier sénateur ne faisant pas preuve d'une aversion profonde pour son Ordre Jedi ? Ou bien, fort de sa perception « magique » de la force, avait-il pressenti quelque chose en lui ? A vrai dire, ce poste l’intéressait ! Ragda était un Hutt ambitieux, très ambitieux... C'était le genre de proposition qu'il ne fallait pas refuser... Mais qu'il ne fallait pas accepter à la va vite non plus. Aussi, il continua :

« Ne prenez pas ces questions comme un refus votre Excellence. C'est un incroyable honneur que vous me faites... Je ne suis pas venu sur Coruscant pour me tourner les pousses, je ne reculerai devant aucune tâche. Mais avant de m'engager j'aurais besoin d'un peu plus d'informations... Quel poste au ministère me proposez vous exactement ? Quelles devront être mes premières tâches ? Je ne pose pas ces questions pour vous mettre dans l’embarras... Mais si j'accepte aujourd'hui, et que demain je me rends compte que cette mission ne me convient pas, nous serions tous les deux perdants, ne croyez-vous pas ? »

« Comme j'ai pu l'exposer : je suis un fervent défenseur de la liberté des peuples et de la République... Tout comme je ne fais aucun cas de votre statu de Jedi, puisque cela m'indiffère totalement. Mais ne craignez-vous pas que je puisse d'une certaine manière aller à l'encontre de vos convictions, en pointant du doigts les abus de votre Ordre ? Je n'ai pas particulièrement l'Ordre Jedi dans mon viseur, Chancelier, mais c'est juste que je n'épargnerai personne si je sens pointer un non respect de nos lois Républicaines.»

Sous cet air soucieux, le Hutt bouillonnait de plus en plus. Plus il en parlait, plus il devait prendre sur lui pour ne pas crier un énorme « OUI ! ». Un poste ministériel ! Quelle opportunité ! Il aurait été prêt à faire n'importe quoi, même à renier feu son parent pour obtenir un tel poste ! Incroyable ! A peine arrivé, voilà qu'on lui proposait d'intégrer les hautes sphères politiques ! Il n'aurait pu rêver mieux !

Ainsi il aurait pu accepter dans la seconde qui avait suivi la question... Mais, parfois, il fallait faire preuve d'un minimum de retenue pour inspirer la confiance chez son interlocuteur... Aussi, le Hutt tenta de calmer ses esprits en pensant à autre chose :

« En tout cas Chancelier Arnor, je vous remercie pour vos réponses sur l'Ordre Jedi. Je dois avouer que j'en avais une vision plus qu'imparfaite... Je n'avais jamais réellement eu à faire avec des gens de votre Ordre... Mais au moins, cela vous a éclairé sur la façon dont les citoyens lambda perçoivent vos confrères. Je serais curieux, un jour, d'aller visiter votre Temple, pour voir tout cela de mes propres yeux... »

Avant même d'entrer dans le bureau du chancelier, Ragda avait eu cette idée : se faire un allié, afin d'entrer dans la joute politique le plus rapidement possible. Son intention première avait été de jouer l'hypocrite, d'approuver tous les propos de son interlocuteur... Mais face à tant de franchise, il n'avait su retenir ses propres mots... Fort heureusement, le débat ne s'était pas envenimé... Était-il ainsi récompensé par son franc parlé ? D'habitude, en politique, c'était tout l'inverse... Malgré lui, le Hutt devait bien s'avouer déstabilisé... Il était impossible de lire quoi que ce soit dans ce regard impassible...
Halussius Arnor
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Halussius observait avec attention le comportement du Hutt. La gestuelle, les expressions de son visage graisseux, mais surtout les yeux du Hutt laissaient penser légitimement à Halussius qu’il avait fait mouche. Le lapsus qu’avait prononcé le sénateur de Bakura précédemment, celui dans lequel il s’assimilait au gouvernement, trahissait une ambition véritable d’avoir de hautes responsabilités au sein de la République. En cela, Halussius n’en était guère étonné. Lui-même se mit à sourire lorsque le Hutt se laissa aller à l’esclaffe. Après avoir pris un amuse-gueule, Halussius prit la parole.

« Pour ce qui est de mes détracteurs, aussi bien au Sénat que dans les médias, je ne me fais guère d’inquiétude… On dira certes que je m’associe avec un membre d’une espèce notoirement connue pour son penchant criminogène, mais cela ne fera que s’ajouter au palmarès d’insultes et de rumeurs qui courent à mon sujet… J’ai déjà connue pire invective, vous pouvez me croire ! »

Halussius portait toujours un visage agréable, malgré la dureté des souvenirs que ses propos venaient de lui rappeler. Il poursuivit.

« Néanmoins, je partage votre point de vue, sénateur. Une nomination si rapide à un poste aussi important et convoité que celui de ministre, ne pourrait qu’être mal perçue… dans l’immédiat, du moins.

D’un autre côté, en l’état actuel du gouvernement, il y aurait trois ministères à pourvoir. La Défense, la Justice et l’Economie.

Ce sont des ministères importants, vous vous en doutez certainement. C’est pourquoi, je me dois de placer à ces postes, des personnes qui portent un soutient indéfectible à la République et qui sont irréprochables politiquement…

Pour l’heure, ces trois ministères ont été rattachés directement à la Chancellerie le temps de trouver des remplaçants. Bien que le Comité constitutionnel du Sénat et la Cour Suprême galactique m’aient donné leur aval, je ne voudrais pas que cette situation perdure… D’autant plus, que connaissant les sénateurs, ils ne voudront pas, à raison, que cette situation dure trop longtemps… Il n’est jamais bon, qu’un homme dispose d’autant de prérogative à lui seul. »


Halussius regardait Ragda dans les yeux. Il en vint à croiser une jambe sur son genou.

« Il est vrai qu’il doit exister une certaine discipline au sein d’un gouvernement, surtout lorsqu’il s’agit de celui de la République. Néanmoins, sur la question de savoir si en pointant les abus qui peux exister qu’en au statut de l’Ordre Jedi, cela viendrait à m’atteindre dans mes convictions, je vous répondrais, sénateur, que n’ai jamais nié qu’il y avait des choses à changer dans ce statut.

Mes adversaires s’en sont trouvés vite dépourvut d’ailleurs, lorsqu’au cours de la campagne, ils abordaient ce sujet dans le but de me déstabiliser… Comme je vous l’ai dit, mon but premier et d’assurer la stabilité et la pérennité de la République… quitte à bousculer les habitudes. »


Il marqua une pause afin de boire une gorgée de boisson. Une gorgée assez importante… Il reprit ensuite.

« Sénateur, comme vous l’avez dit, vous n’êtes sur Coruscant que depuis très peu de temps… Et pourtant, notre discussion sincère et franche m’a montré que, malgré nos différences, nous partagions cette même volonté de travailler pour le bien de la République et de ces peuples… » A cet instant, Halussius plongea littéralement son regarde dans celui de son interlocuteur dans le but de provoquer une certaine impression une certaine importance dans les propos qui allait suivre. « et qu’en cela je pouvais vous accorder une certaine confiance… »

Je vous ai dit quels étaient les ministères à pourvoir… Je n’attends pas de réponse immédiate de votre part, sénateur. Je veux vous laissez le temps de prendre vos marques au Sénat et d’y penser calmement et de voir avec lequel de ces domaines vous auriez le plus d’affinité. De mon côté, je dois encore étudier la situation d’autres sénateurs qui pourraient potentiellement occuper l’un de ses trois postes.

Mais sachez que ces trois ministères seront prochainement mis aux devant de la scène, car les prochaines réformes, réformes majeures, qui seront présentées au Sénat toucheront à leur domaine de compétence…


Il prit à nouveau un amuse-gueule et dit après l’avoir avalé.

« Oh ! J’y pense, vous disiez vouloir visiter notre Temple un jour… Il se pourrait que cela se fasse rapidement. »
Ragda Rejliidic
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La Défense, l’Économie ou la Justice ?! Mais il s'agissait des trois ministères les plus importants de la galaxie, ceux qui protégeaient, unifiaient et assuraient l'avenir de la République tout entière !!

A l'annonce de ces trois options, malgré lui, Ragda ne put s’empêcher de réagir... Sa bouche se pinça tandis que ses yeux s'arrondirent telles d'énormes billes prêtes à rouleur hors de leurs orbites.

Le Hutt ouvrir une large bouche, mais aucun son n'en sorti... Extinction de voix... Pour ne pas paraître plus idiot qu'il ne l'était déjà, il s'empressa de la refermer... Voilà que le Chancelier lui servait, presque sur un plateau, un ministère tout entier !

C'était trop beau pour être vrai... En partant de Bakura, il s'était juré de monter les échelons du pouvoir au plus vite, afin d'asseoir sa supériorité, son pouvoir... Depuis toujours il avait été très ambitieux, n'hésitant pas à jouer dans l'ombre les coups les plus vicieux à ses adversaires pour conquérir leur place... Il ne s'était pas hissé au poste de Prime-Sénateur en cinq années juste en se tournant les pousses...

Mais là... C'était... C'était... Il n'avait rien eu à faire ! Non, il devait y avoir un piège... Personne ne pouvait, comme cela, en quelques dizaines de minutes, décider de placer un inconnu au gouvernement galactique... A moins que... A moins que ce ne fut un test... Pour tester sa soif de pouvoir ? Sa lucidité sur ses propres compétences ?

Le Chancelier Suprême était-il en train de lui jouer un tour, afin de le faire sortir de ses gonds, pour mieux le cerner ?! Si c'était le cas, il avait parfaitement réussi... L'espace d'un instant Ragda perdit tout contrôle sur son habituelle impassibilité. Il avait totalement laissé libre court à sa surprise, et à cette ambition sous-jacente qui le caractérisait tant...

Mais après tout, de quoi devait-il se sentir coupable ? L'ambition n'avait jamais été un crime, à condition de savoir la raisonner un tant soit peu...

Dans un roulement de tambour, le Hutt se racla la gorge, puis répondit d'une voix nettement moins assurée qu'au début de l'entretien :

« Et bien... Vous ne faites pas les choses à moitié... »

Il inspira puis expira bruyamment :

« J'ai d'abord pensé que vous me parliez d'un poste dans un cabinet ministériel... Pas d'un rôle de Ministre... Veuillez pardonnez ma surprise... Je ne m'y attendais pas...»

Que dire de plus ? Il était trop tôt pour dire oui, et il aurait été impensable de dire non. Justice... Défense... Économie... Mais le pire, c'était qu'il avait le choix ! Et ce choix était épineux...

C'était même un cadeau empoisonné... Accepter un poste aussi haut placé... S'il échouait dans sa mission, il détruisait sa carrière avant même de l'avoir entamée... Il deviendrait la risée de toute la politique galactique... Le parvenu incompétent... Mais s'il réussissait... Il lui fallait peser le pour et le contre :

« De combien de temps puis-je disposer avant de vous transmettre une réponse ? Je dois sérieusement y réfléchir. Un tel poste n'est pas à prendre à la légère. »

C'était déjà trop tard pour son cerveau en ébullition... Sa mécanique mentale s'était mise en route : Alors... Justice, Économie ou Défense ?

La Défense, c'était le pouvoir... Oui le pouvoir ! Le pouvoir de commander aux généraux, de définir les objectifs militaires... Mais c'était aussi un poste dangereux, en plein cœur des conflits... Certainement le poste ministériel où l'on pouvait se faire le plus d'ennemis... Sans parler des déplacement réguliers en zones de conflits afin de galvaniser les troupes... Non, trop dangereux... Pas question de jouer avec sa vie. Surtout avec sa si maigre expérience de la politique galactique :

Parce qu'il devait bien se l'avouer... Face au Chancelier il n'en menait en réalité pas bien large. L'homme l'avait aisément poussé dans ses retranchements, le prenant complètement au dépourvu... C'était fini les petites campagnes de Bakura... Maintenant il jouait dans la cour des grands, avec de vrais hommes politiques, manipulateurs, calculateurs... Et surtout impitoyables... Tout ce qu'il rêvait d'être dans un avenir proche... Et dans ces conditions, vu son piète entretien avec le Chancelier – qui ne lui voulait pas de mal – autant abandonner tout de suite la Défense.

La Justice alors ? Les lois, les règles... C'était le ciment qui liait tous les peuples, tous les citoyens de la République. Réformer le système, lutter contre la corruption... Quelle aubaine... Lui qui devrait dans les mois à avenir faire de son mieux pour cacher ses activités secrètes... De ce coté de la barrière, il aurait beaucoup moins à craindre, non ? Mais le principal problème restait son expérience... Nulle dans ce domaine... Devait-il tenter le coup ? Trop risqué...

L’Économie alors ? Voilà un domaine qu'il connaissait bien ! Après tout, il était un Hutt d'affaire, propriétaire d'un casino lucratif, il connaissait bon nombre de ficelles... Et puis, influencer les traités commerciaux, les lois de taxations, les réévaluations d’impôts : c'était détenir un pouvoir insoupçonné... Combien seraient prêt à lui graisser les pattes pour obtenir quelques avantages fiscaux ? S'il la jouait fine, il pouvait conserver son visage d’honnête Sénateur, soucieux des inégalités, tout en arrondissant un peu ses fins de mois... C'était le meilleur moyen de se faire quelques « amis » haut placés... Le meilleur moyen de creuser discrètement son trou sur la scène galactique avant d'ambitionner un poste encore plus important.

Cette réflexion n'avait duré qu'une poignée de seconde. Ragda, qui avait recouvré le sourire, joua une nouvelle fois la carte de la franchise :

« Si je devais déjà orienter ma réponse, je dirais que le poste au Ministère de l’Économie serait plus en corrélation avec mes compétences actuelles. Autant ne pas tenter le diable en acceptant une position dont je n'aurais les épaules pour la porter... Comme on dit souvent, il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre... Même si cela est physiquement impossible pour un Hutt ! »

Son trait d'humour fit pouffer de rire le Sénateur de Bakura. Il avait retrouvé son calme. Passé la surprise, il avait réussi à analyser la situation et à faire son choix. Il avait la sensation de maîtriser à nouveau le fil de ses pensés, ses émotions.

« Je ne veux pas non plus donner l'impression d'être ambitieux au point d'accepter n'importe quelle opportunité... Si vous me proposez ces rôles, c'est que vous m'avez jugé capable. Et je ferai le nécessaire pour vous donner satisfaction si je décide, à tête reposée, de vous épauler. »


Le Hutt commençait tout juste à sentir quelques fourmillements sous l'extrémité de sa large queue... Décidément, son chariot personnel était mille fois plus confortable que ces stupides banquettes !

« Chancelier Arnor, je voulais une nouvelle fois vous remercier pour votre hospitalité, vos manières agréables, et surtout votre étonnante imprévisibilité ! Pour ma part, je ne crois pas avoir plus de questions à vous poser, vous avez su éclairer ma lanterne sur tous les sujets que nous avons abordés... Et je... »

Ragda paru hésiter un instant... En fait, les derniers mots du chancelier lui revenaient à l'esprit... Il avait été si absorbé par ses réflexions, qu'il n'avait pas tilté plus tôt :

« ... Et je ne voudrais pas vous déranger plus longtemps... »

Il avait bien dit que la visite du Temple Jedi risquait de se faire rapidement ?! Mieux valait demander tard que jamais... Ragda avait horreur des surprises :

« Mais, pardonnez moi, vous disiez au sujet du Temple Jedi ? »
Halussius Arnor
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Malgré l’insensibilité naturelle des Hutt à la Force, Halussius percevait néanmoins un certain trouble chez le sénateur. Un trouble que lui-même avait provoqué… Les rictus physiques animant soudainement le visage du Hutt ne faisait que confirmer cette sensation.

Halussius lui-même ne saurait dire s’il avait manœuvré consciemment toute la discussion dans le but d’appréhender les sentiments et la personnalité du Hutt. Ce qui est certain, c’est que faute de pourvoir user de la Force pour sonder ses intentions véritables, Halussius savait à présent que le sénateur de Bakura ne transigeait pas avec la tradition de son corps… comme tous les politiciens digne de ce nom, il avait de grandes ambitions.

Halussius enchaîne directement sur la dernière question de Ragda.


« Oui, il se pourrai bien que le Temple Jedi de Coruscant retrouve une certaine activité dans les mois à venir. Je ne peux vous en dire plus pour le moment. Mais lorsque certaines choses auront été réglées et précisées, je ne manquerai pas de vous convier à me rejoindre lorsque je me rendrai au Temple… Je peux déjà vous certifier que c’est un endroit magnifique…

Halussius se leva alors de sa banquette. Cela signifiait que l’entretien touchait à sa fin. La conversation aurait pu se poursuivre mais Halussius avait d’autres obligations, d’autant plus que la discussion avec le sénateur n’avait pu se faire qu’à la faveur d’un vide dans son agenda extrêmement chargé. Avec la plus grande attention, Halussius invita d’un geste Ragda à le suivre hors de l’alcôve, pour rejoindre le corridor qui les ramenait au grand bureau. Ils parlaient tout en marchant.

« Comme je vous l’ai dit, je n’attends pas une réponse immédiate. Laissez-vous le temps de prendre vos marques au Sénat, de rencontrer les autres délégations… Je dois me rendre prochainement sur Ondéron, pour une visite d’Etat… Nous pourrons reparler de tout cela à mon retour, si vous le voulez.

Etre en charge de l’Economie représente un investissement considérable et une charge de travail très importante, mais je veux croire en vos capacités et en votre jugement… La République a besoin d’individu comme vous, sénateur.»


Arrivé aux abords des portes pourpres du bureau, Halussius s’adressa une dernière fois au sénateur en guise de conclusion et d’au revoir.

« Monsieur le sénateur, je suis très satisfait de cette rencontre. Je suis ravi de voir que la République et le Sénat compte encore des individus qui ont à cœur de servir la République avec intégrité, honnêteté et courage.

A titre personnel, j’ai déjà rencontré quelques-uns de vos congénères… Vous faites honneur à votre espèce. De par votre attitude et votre esprit si fin, vous nous montrez à tous, le meilleur de votre civilisation. Soyez assurer que je n’oublierai pas notre discussion, sénateur… »


Après ces paroles encourageantes et pleines de bons sentiments, Halussius inclina alors la tête avec un profond respect.

« Au revoir, sénateur, nous nous reverrons très prochainement dans la Rotonde j’en suis certain ! »
Ragda Rejliidic
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Ragda fut soulagé par la réponse du Chancelier Arnor. Il avait un moment cru que ce dernier l'inviterait très prochainement à une visite du Temple Jedi, sur Coruscant ou ailleurs. Non, c'était juste des mots lancés en l'air, à la lumière des projets qu'il avait en tête, et dont le Hutt ne saisissait pas vraiment la portée.

Et ce fut avant encore plus de soulagement que Ragda regarda le Chancelier se lever de la baquette. Enfin ! L'entretient s'était quelque peu étalé, par rapport à ce que le Sénateur d'était imaginé en acceptant l'entrevue. Les échanges avaient été agréables, plein de bon sens, et de franchise... Mais que cette banquette était inconfortable ! Une vraie torture ! Sans un mot, le Hutt s'empressa de la quitter, pour grimper de nouveau sur son chariot répulseur. Il l'activa, en mode silencieux. Dans ce mode, le chariot flottait à quelques multimètres seulement du sol.

Ragda devait reconnaître qu'il s'était habitué au luxe. Plus rien ne lui apportait le confort de ses six coussins de soie dont chacun valait au minimum un an de salaire pour un ouvrier de Bakura. Le confort avait un prix. Mais c'était aussi un moyen d'être à l'aise. Qui était à l'aise avait l'esprit clair.

Le Sénateur manipula son chariot afin de rester au coté de son interlocuteur, mais légèrement en retrait, en signe de respect. Avec un sourire franc, il écouta le mondanité du Chancelier. Ce dernier lui fit plusieurs compliments... Que devait-il en conclure ?

Lorsqu'enfin ils arrivèrent devant la porte du Bureau, le Hutt inclina la tête en signe de remerciement et de respect :

« Monsieur le Chancelier Arnor, encore une fois, merci pour votre accueil. J'ai eu la chance aujourd'hui de découvrir un homme cultivé, soucieux du bien être de la République et de ses citoyens. Je vous retourne le compliment : vous faites également honneur à votre Ordre. J'ai jusqu'à présent eu bien pu de contact avec vos confrères... Si vous êtes en politique comme vous êtes dans votre bureau, je ne doute pas que vous saurez gagner la confiance de vos Sénateurs, et ainsi redorer le blason de votre Ordre.

Comme me l'a proposé M. Opale, je vais à présent regagner mes appartements de fonction, afin de prendre un peu de repos avant la prochaine session du Sénat. A très bientôt, Votre Excellence... Je vais réfléchir attentivement à votre proposition et vous ferait parvenir une réponse dans quelques jours, après avoir siéger au Sénat, afin de mieux prendre la mesure du travail à accomplir. »

Après un nouveau signe de la tête, le Hutt se retourna et quitta les lieux. Escorté par Dash Patris, et guidé par M. Opale, le Hutt gagna rapidement ses nouveaux appartements. Tout ce niveau de Coruscant était somptueux... Les immeubles titanesques dardaient vers un ciel peuplé de millions de speeders. Ils passèrent ainsi de passerelles en passerelles, traversants les quartiers diplomatiques de la ville-planète. Tout y était luxueux, impressionnant. De hautes colonnades, des statues gigantesques, des hall démesurées, des voûtes vertigineuses... Le sourire du Hutt s'élargissait... Ces merveilles architecturales étaient sans doute le témoin d'une époque fastueuse, où les gens avaient du goût !

N'en déplaise au Sénateur de Bakura... Il se sentait déjà chez lui...
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