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# Chapitre II : Avantage aux Jedi [Pv Sénateurs] - Dim 14 Oct 2012 - 0:33
// Plate-forme Sud, Sénat Galactique de la République, Coruscant, Jour J //
Le soleil frappait de plus fouet le vaste dôme de ses nombreux rayons. Comme à l’accoutumé, le ciel de Coruscant était parfaitement dégagé et la circulation toujours aussi parfaitement fluide.
Le transport d’Halussius filait droit devant, escorté à nouveau par les quatre speeder de la sénatoriale. Il ne fallut pas longtemps avant que les appareils ne survolent la Grande esplanade.
En dépit des apparences, Halussius était nerveux, très nerveux, à tel point qu’il n’avait pas pris la peine de s’asseoir sur une des banquettes de son transport. Le Jedi était debout. Son cœur commençait à battre rapidement. Cette tension intérieure ne s’en trouvait pas moins mêlée à une certaine excitation, encore plus grande et plus sournoise que celle qu’il avait ressentie lors de l’annonce de sa victoire. Sur les derniers moments du trajet, Halussius ne parvenait plus à tenir en place. Machinalement, son pied battait le sol de manière régulière, jusqu’à ce que le convoi s’engage sur au-dessus de la Rotonde.
L’on pouvait considérer le sommet du Sénat comme étant à lui seul, un astroport en miniature. La structure avait la forme d’un dôme. Divisé en trois niveaux, les extrémités de chacun pouvaient accueillir un certain nombre de navettes, speeders et autres vaisseaux plénipotentiaires, en fonction de leur importance et de leur tonnage. Ressemblant à un astroport, le dôme était en vérité, le siège du pouvoir exécutif de la République, là où le Chancelier et son cabinet travaillaient. L’importance de l’institution, tant sur le plan politique qu’en terme d’effectifs, justifiaient de mettre à disposition un certain nombre d’infrastructures, comme des plates-formes d’atterrissages fixes.
Le transport se posa alors au dernier niveau, celui le plus proche du sommet. Halussius inspira profondément lorsque le sas d’embarquement s’ouvrit. Le moment était grand. Lorsqu’il descendit la petite passerelle, le Jedi comprit une nouvelle fois que beaucoup de choses allaient changer.
Les alentours étaient noirs de monde. Une foule immense d’individus, humains et non-humains, s’étaient groupés de part et d’autre du peloton de sécurité formé par les gardes sénatoriaux. Les holo-caméras volaient dans tous les sens et filmait Halussius sous toutes les coutures. La plupart de ceux qui composaient la foule étaient des hauts fonctionnaires, des sénateurs accompagnés pour certains par des droïds de protocole, venu saluer le nouveau Chancelier. Mais déjà, Halussius était interpelé par de nombreux journalistes présents, qui lui lançaient question sur question. Halussius feignait de ne pas y faire attention. Alors qu’il commençait à avancer plus dans le bâtiment, un groupe de trois sénateurs, qui avaient attendus jusque-là au milieu du peloton, se diriger vers lui. Halussius reconnut sans mal le président de la commission électorale, Iro Makis, pour l’avoir déjà rencontrer les jours précédent.
La délégation aurait dû être tout autrement composée. D’ordinaire, le Chancelier encore en exercice, accompagné de l’Orateur sénatorial et du Secrétaire à la Justice, accueillait le nouveau Chancelier. Cela ravissait toujours les journalistes, car cela donnait toujours lieu à une franche poignée de main et de beaux sourires. Une scène que les spécialistes et autre analystes politiques s’évertuaient à interpréter. Malgré les deux jours qui lui avait été accordé, Halussius n’avait toujours pas pris de décision quant à la nomination ou non d’un Orateur sénatorial et sur les membres de son gouvernement.
Malgré tout, il eut bien un échange de politesse entre les deux hommes, pour la forme. Ce bref instant passé, Halussius s’engouffra à l’intérieur du vaste hall qui se présentait devant lui et s’étendait à perte de vue.
Il n’avait jamais vu cet endroit autrement que par holo-projection. Le sol était recouvert d’une sorte de tissu épais, comme du velours, de couleur pourpre. Mais le plus impressionnant était sans nul doute les centaines de colonnes massives, qui, du sol au plafond, remplissaient toute la surface du hall. La colonne frappait par leur sobriété et leur élégance. Halussius suivait une sorte de couloir large de plusieurs mètres, sorte de chemin dégagé au milieu de ce vaste champ d’herbes hautes. Il était encore accompagné du président et des deux autres sénateurs. Halussius observait le décor tandis que le président de la commission, apparemment amateur d’Histoire, lui faisait un bref état des lieux, non sans une certaine exaltation.
Le couloir vierge suivit par Halussius menait vers une sorte de petite place circulaire, au milieu de laquelle trônait une sculpture monumentale faite dans un matériau totalement transparent, scintillant de mille feu sous l’effet des différents puits de lumière situés dans le plafond. La statue se trouvait elle-même prise au piège au centre d’un petit bassin d’eau sur lequel le scintillement de la sculpture venait se refléter. Le tout était vraiment très agréable à regarder.
De cette petite place, Halussius distingua alors trois autres couloirs identique à celui qu’il venait d’emprunter. Celui à sa gauche menait lui aussi à l’extérieur, vers d’autres plates-formes d’atterrissages, celui en face de lui menait jusqu’à ce qui semblait être, vue de loin, à un turbo-lift. Celui à sa droite, celui dans lequel le président l’invita à l’accompagner, menait au Cabinet du Chancelier.
// Cabinet du Chancelier, Sénat Galactique de la République, Coruscant, Jour J //
Les deux gardes sénatoriaux en poste de part et d’autre de la double porte pourpre étaient parfaitement immobiles et se mirent au garde à vous lorsqu’Halussius arriva à proximité. Halussius les salua, sans que ceux-ci ne réagissent. Lorsque les portes s’ouvrirent, Halussius remarqua que le secrétaire général était présent en compagnie d’une rodienne et d’un suluustéen.
Les présentations n’étant plus nécessaire entre Halussius et son secrétaire, il présenta la rodienne comme étant Baria Gree, la secrétaire en charge de l’accueil et le suluustéen comme étant Azro Tuna, l’intendant de la Chancellerie, l’homme qui allait avoir pour lourde tâche de veiller à ce qu’Halussius ne manque de rien au quotidien.
Lorsque les présentations furent faites, les groupes de sénateurs quittèrent les lieux, laissant ainsi Halussius. Le Jedi interpella alors le secrétaire général.
« Dites-moi, monsieur Opale, est ce qu’il n’y aura personne d’autres que vous trois ? »
Le togruta esquissa un petit sourire.
« Malheureusement non, Excellence. Si l’endroit peut vous paraître désert, ce n’est que temporaire et parce que depuis vos trois derniers prédécesseurs, il est de tradition de laisser le nouveau Chancelier prendre possession seul de son bureau et de ses appartements. C’est pour que le Chancelier puisse « s’imprégner » comme à dit un de vos prédécesseurs.
D’ici la fin de la journée, vous verrez que vous en viendrez à regretter ces quelques instants de calme. »
« Je vois… Dans ce cas, profitons-en ! »
Sans attendre, Rasaak et Halussius passèrent traversèrent le hall d’accueil, passèrent les portes pour afin arriver dans l’antichambre qui en vérité se trouvait intégrée dans le bureau, la seule délimitation étant une sorte dans grande voûte.
Halussius sentit comme une certaine émotion. Il fut seul à pénétrer dans le bureau, là aussi la tradition jouait tout son rôle. Cependant, avant de s’en retourner, Rasaak lui expliqua que l’endroit était entièrement nouveau suite à la dévastation de l’ancien bureau suite à l’attaque des Sith l’année passée.
Halussius resta un moment à observer la pièce. Elle était vaste et la baie vitrée immense qui siégeait au fond de la pièce offrait une profondeur remarquable en sus d’une vue magnifique sur le district sénatorial.
Il fallut de nombreuses et longues minutes pour qu’Halussius découvre toute l’étendue de ses quartiers.
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Halussius fini par s’approcha alors du fauteuil. Un fauteuil noir et gris assez massif, presque austère d’apparence mais qui n’en devait pas moins être confortable vu les rembourrages de l’assise et du dossier. De forme arrondie, le fauteuil disposait d’une série de capteurs et de commandes divers sur chaque accoudoir. Halussius ne tarderait pas à en percer les secrets prochainement.
Mais pour l’heure, Halussis prenait pleinement conscience de sa situation. Alors qu’il y pensait, il tendit peu à peu sa main vers le fauteuil jusqu’à ce que ses doigts entre en contact avec la matière. Un phénomène terriblement humain en vérité, qui veut que ce toucher créer un lien particulier entre l’objet et son utilisateur, afin de le rendre plus accessible et plus personnel. Cette fois, Halussius réalisait vraiment ce qui lui arrivait et cela pouvait se sentir dans la Force. Le moment le plus particulier fut lorsqu’Halussius s’installa sur le fauteuil et posa ses mains sur les accoudoirs.
Il ressentit alors pleinement la charge qui était à présent la sienne.
// Grande Chambre, Sénat Galactique de la République, Coruscant, Jour J //
Le moment approchait de plus en plus. Assis dans son fauteuil, Halussius avait les yeux fermés, la tête prise entre ses mains, les coudes posés sur le bureau. L’apparente tranquillité du jeune homme dissimulait bien la grande tension qui se trouvait en lui. En bon Jedi, Halussius était plongé dans la Force, afin de trouver la sérénité qui lui fallait et surtout le calme nécessaire pour l’exercice qu’il s’apprêtait à faire. Il ne cherchait pas à faire disparaître totalement le traque qui l’envahissait, mais plutôt de la contenir et de se faire maître de lui afin de faire de lui, non pas un frein, mais au contraire le plus formidable des moteurs.
Plongé ainsi dans la Force, Halussius percevait la multitude d’êtres qui se trouvaient au-dessus de lui… et qui n’attendaient que lui. Son discours, il l’avait en tête et en cela la Force était un puissant allié puisqu’il faisait largement appel à elle pour s’en souvenir. Car, Halussius avait décidé de s’essayer à une performance particulière, qui n’était maîtrisé que par de rares politiciens, à savoir le fait de discourir sans notes. C’est alors qu’il perçut Rasaak qui s’approchait de lui.
« Il est temps, n’est-ce pas ? »
« En effet, Excellence. »
Halussius ouvrit alors les yeux et se leva de son fauteuil. Le jeune homme arborait une tenue particulièrement élégante, qui en plus de le mettre en valeur, lui donnait une certaine gravité, une certaine impression d’autorité. Il réajusta sa veste et se dirigea vers le podium. La marque du Sénat était ostensiblement frappée sur l’avant du podium.
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Un grand écran tactile qui faisait office de pupitre se trouvait devant le siège réservé au Chancelier. De part et d’autre se trouvaient des fauteuils destinés à accueillir l’Orateur sénatorial d’un côté et de l’autre une autre personne laissée à la discrétion du Chancelier. Avant de prendre place sur son siège. Halussius interpella son secrétaire général.
« Monsieur Opale ? Avez-vous déjà vu à quoi ressemble la Grande Chambre ? »
Le Togruta, perplexe, répondit.
« En effet, Excellence. J’ai été invité une fois par le sénateur de mon monde pour assister à une séance. »
« Je vois… Et est-ce que cela vous intéresserai d’assister à une séance… mais d’un point de vue central ? »
Rasaak semblait troubler et un peu gêné… Le Chancelier lui proposait à lui, de l’accompagner sur le podium central… Il ne savait quoi dire... Halussius dit alors.
« Vous savez, Excellence, je ne suis pas tellement à l’aise quand je sais qu’il y a autant de monde qui me regarde… »
«Alors, je crois que nous sommes deux, dans ce cas. Et si je peux vous rassurer, ce n’est pas vous qui allez être le centre d’intérêt des sénateurs. C’est vous qui allez avoir la meilleur place… »
Rasaak hésita un instant… Puis se tournant vers Halussius, il dit.
« J’en serais très honoré, Excellence »
Halussius soupira intérieurement qu’il ait accepté. De certaine manière, cela rassurait Halussius de ne pas être seul sur le podium. Lorsque Rasaak eut pris place sur le fauteuil de droite, Halussius effleura la commande d’activation du podium.
Immédiatement, un son fut émis par le système. Une seconde plus tard, le plafond s’ouvrit et le podium commença son ascension au milieu de la Rotonde sous une pluie d’applaudissement. Une fois encore, le spectacle était impressionnant pour Halussius. Il observait la multitude de nacelles qui tapissaient la Grande Chambre du Sénat. Pratiquement toutes étaient occupées.
Déjà, les droïd-caméra flottaient autour d’Halussius et diffusait en direct les images sur plusieurs canaux de l’Holo-Net afin que des milliards de personnes puissent suivre son discours. Les applaudissements continuèrent même lorsque le podium arriva enfin à la bonne hauteur. Ils ne cessèrent que lorsque Halussius se mit debout. Un instant, Halussius hésita comme submergé par une angoisse… Cela ne dura qu’une fraction de seconde mais qui lui parut une éternité. Le moment était enfin venu...
« Mesdames et messieurs les Sénateurs,
Voilà qu’une chose, qui n’était pas arrivée depuis longtemps, s’est de nouveau produite. Vous avez décidé, en âme et conscience, d’élire un Jedi à la tête de la République.
Certains verront dans cet évènement la concrétisation et l’aboutissement d’un vaste complot, que les Jedi auraient fomentés à force d’intrigues et manigances afin de mettre la main sur la République et ainsi prendre le contrôle de la galaxie… D’autres, et je suis de ceux-là, verront dans cet évènement une formidable victoire de la raison sur la haine et la peur et une chance pour la République de se relever et de s’élever.
La République est une démocratie. A ce titre, le succès des uns ne signifie pas le déni et le mépris des autres. Chacun de vous, chacun de nos citoyens doit être respecté dans ses convictions et dans ses votes.
C’est pourquoi, je m’engage devant vous, représentants de la République, et devant les milliards de citoyens de la République, à ne jamais faire preuve de partialité. Je fais le serment de toujours avoir à cœur de mettre les intérêts de la République et de la démocratie à la première place et de ne jamais m’en détourner… »
Halussius usait volontairement d’un ton plus fort et plus marqué pour appuyer ses propos. Une certaine ovation retentit alors dans la Rotonde.
« Mesdames et messieurs les Sénateurs,
Je me fais une haute idée du Sénat. J’ai longtemps étudié cette noble institution. J’ai passé nombre d’heures à suivre les débats qui ont animés cette Chambre, à écouter les grands orateurs que compte cette assemblée. L’honneur m’a même été fait de pouvoir siéger quelques mois parmi vous comme représentant de mon Ordre. Tout ceci m’a permis d’acquérir un profond respect pour cette institution.
Je suis profondément convaincu de l’effet positif que peut avoir l’écoute et la prise en considération des différences et des opinions. C’est pourquoi, je ne considère pas ceux qui ne m’ont pas élu et qui me sont hostiles comme des adversaires, mais comme des contradicteurs nécessaires et que j’appelle de mes vœux à être constructifs.
Tout comme vous, j’admire la démocratie… J’ai la passion de la République. Comme vous, j’ai put observer et je sais quelles sont ses forces et quelles sont ses faiblesses.
Des faiblesses qui sont apparues à la force du temps, à force de l’immobilisme qui a put, à différentes époques, se saisir des gouvernements précédents et qui ont échoués à faire les réformes nécessaire à la pérennité de la République et à l’efficacité de son administration.
Il est de notre devoir, il est de ma responsabilité de porter et de faire aboutir les réformes qui sont nécessaires. C’est pourquoi, un projet de loi sera prochainement présenté devant le Sénat portant une réforme profonde de l’organisation de la République. Pour l’essentiel, cette réforme concernera le découpage sectoriel de la République et sur la mise en place d’un organe nouveau destiné à venir soutenir les sénateurs dans leur fonction d’administrateur local afin de mieux faire appliquer encore les lois prises par cette Assemblée.
Loin de venir fragiliser la République, cette réforme structurelle est particulièrement nécessaire étant donné la période de vive tension que nous vivons en ce moment.
En effet, l’attaque de l’année dernière contre la capitale à été comme un coup de massue pour la République. Cette attaque nous a montré, d’une part, que la République, et plus particulièrement son cœur, était plus que jamais vulnérable et, d’autre part, que les Sith, en dépit de la propagande qu’ils distillent insidieusement depuis quelques années, sont toujours une menace et un danger pour la République !
Le fait que des vaisseaux de guerre aient pu si facilement passer les postes de frontières du Noyau galactique montre qu’un certain nombre de défaillances s’opèrent au sein de notre système de défense. C’est pourquoi, il me semble impératif d’effectuer des changements profonds au sein de l’armée et de la flotte de la République afin que ce genre de catastrophe n’arrive plus. Un projet de loi sera prochainement présenté à cette assemblée conjointement avec la réforme structurelle. Il est, je le crois, intolérable qu’une organisation comme la République soit si vulnérable et si peu réactive à assurer sa sécurité !
Mesdames et messieurs les sénateurs,
Au cours de cette campagne, j’ai remarqué que deux thèmes étaient récurrents et préoccupaient grandement les peuples de la République.
Le premier revient malheureusement trop souvent dans le débat public et vient entacher l’image et le prestige de notre noble institution, je veux parler des soupçons de corruption qui frappent le Sénat. Je sais que nombre de ces accusations sont mensongères et répandues uniquement dans le but de nuire aux intérêts de ceux qui en sont l’objet et de déstabiliser la République.
Le second est la défiance croissante envers l’Ordre Jedi. Je le sais pour l’avoir vécu en tant que membre de cet ordre, les accusations que certains portent contre les protecteurs millénaires de la République sont violentes et graves, si bien que l’on ne peut faire autrement que d’y apporter des réponses.
J’ai personnellement été frappé par la situation dans laquelle s’est trouvée l’une d’entre vous. Je veux parler de la sénatrice Anthana de Kuat. S’il s’avère que des Jedi sont bien responsables des mutilations dont elle a souffert. Alors, comme je l’ai dit pendant la campagne, et je le redis devant vous des sanctions doivent être prise !
Comme je l’ai dit, je ne ferais preuve d’aucun parti prit ! Si je me fais une haute idée de ce que doit être le Sénat, je me fais également une haute idée de ce que doit être et de ce que ne doit surtout pas faire un Jedi ! Si de tels comportements sont avérés, je le dit ici, ces Jedis sont indignes de porter la qualité de Jedi et d’avoir le privilège de servir la République.
Etant donné la nature complexe et sensible des accusations qui sont portés dans les deux camps, il m semble primordiale qu’une nouvelle juridiction soit constituée, à titre permanent. Cette Cour de Justice de la République aura pour but de recevoir les plaintes portées à l’encontre des sénateurs et des membres de l’Ordre Jedi . Elle disposera de tous les moyens nécessaires à la conduite des enquêtes qu’elle jugera nécessaire de mener. Elle devra juger au regard de ce que les enquêtes auront révélés et prendre les sanctions nécessaire au regard des lois de la République.
De part la nature et la qualité de ceux qui sont visés par la compétence de la Cour de Justice, il me semble logique que cette juridiction soit composée à nombre égal de membres du Sénat, de membres du Conseil de Jedi et qu’elle soit présidée par le Chancelier suprême.
Loin de vouloir remettre en cause la séparation des pouvoirs et la grande compétence de la Cour suprême galactique, l’institution de cette Cour n’a d’autre but que de garantir une justice efficace, impartiale et transparente. Alors, je me doute déjà que certains verrons d’un mauvais œil le fait que le chef du pouvoir exécutif préside cette juridiction… Je peux le comprendre, mais je peux d’ors et déjà vous annoncer que le président, en l’occurrence le Chancelier, n’aura d’autre fonction que d’assurer le bon fonctionnement de l’audience.
Sa voix dans les délibérations ne sera effective qu’en cas de partage entre les autres membres de la juridiction et seulement dans cette situation précise !
Voici quelques unes des nombreuses mesures qui seront prises pour restaurer la confiance envers la République. A mon sens, la question de savoir si l’Ordre Jedi est ou n’est pas partie intégrante de la République ne se pose plus. De fait, les Jedi et la République sont indissociables !
La vrai question qui doit nous animer et à laquelle nous allons devoir apporter une réponse est comment les Jedi peuvent-ils servir au mieux la République afin défendre la démocratie, assurer la paix et la justice. Il est évident que ces missions doivent être menées en concertation avec les institutions de la République. Cela, j’en suis certain, ouvrira un nouveau chapitre dans les relations entre l’Ordre et le Sénat et permettra de redonner la confiance que nos citoyens réclament tant.
Chers membres du Sénat ! Sachons-nous saisir de la chance qui se présente devant nous. Montrons à tous, que les dires des Sith ne sont que des mensonges et que l’Ordre Jedi et le Sénat sont capables de coexister et de travailler ensemble pour le bien de la République et de ses peuples.
Je vous le dit ici, mesdames et messieurs, et croyez bien que je pèse mes mots… En vérité, nous sommes condamnés à réussir.
Un échec de notre part ne ferait que conforter les Sith et les nombreux détracteurs de la République… Un échec de notre part serait, à terme, préjudiciable à la République et à ses peuples.
Je mesure avec gravité l’ambition et les difficultés de notre tâche. Mais je vois surtout les avantages de notre réussite. Mais nous devons toujours avoir à l’esprit ce qui nous motive, pourquoi tous ici nous sommes présent aujourd’hui, pour qui nous exerçons notre mandat et envers qui nous avons une responsabilité. Tous ici présents, gardons à l’esprit que nous travaillons pour le bien de nos concitoyens. Que nous sommes ici par leur volonté, parce qu’ils ont décidés de nous donner leur confiance en nous donnant leur voix et que par conséquent, tous ici nous leurs sommes redevables !
Mesdames et messieurs les sénateurs, à l’heure où la République vit une de ses plus grandes crises, plus que jamais soyons unis et résolus à travailler ensemble, pour l’intérêt général, pour la paix et la justice, pour toutes les valeurs qui sont les bases même de l’existence de la Constitution Galactique.
Rappelons-nous que les actes que tous nous auront à subir le jugement des générations futures pour les décisions que nous prendrons aujourd’hui…
Vive la démocratie et longue vie à la République ! Je vous remercie de votre attention. »
Une salve d’applaudissement fit s’ébranler les murs de la Rotonde. De son fauteuil, Rasaak observait les sénateurs qui pour la plus part saluaient un discours volontariste et sans concessions, de son point de vue. Halussius quand à lui n’était pas sans ressentir une certaine satisfaction. Pour plusieurs raisons. D’une part, il avait réussi cet exercice périlleux de prononcer son discours sans avoir de notes. D’autre part, après un peu plus de trois quart d’heure de discours, il était plutôt soulagé d’avoir terminé. Enfin, il espérait et remarquait, pour le moment, que son discours avait eu un effet plutôt positif. Son mandat commençait plutôt bien pour le moment. Après s’être mis assis un instant. Halussius se releva et prit à nouveau la parole.
« Mesdames et messieurs les sénateurs, après avoir fait montre de raison et de patience à m’écouter, je crois que le moment est enfin venu pour vous de vous exprimer. La parole est à vous. »
Quelques instants à peine après avoir dit ces mots, la console d’Halussius affichait déjà un certain nombre de nacelles en train de clignoter, signalant ainsi que le sénateur ou le délégué occupant cette nacelle demandait la parole.
Le soleil frappait de plus fouet le vaste dôme de ses nombreux rayons. Comme à l’accoutumé, le ciel de Coruscant était parfaitement dégagé et la circulation toujours aussi parfaitement fluide.
Le transport d’Halussius filait droit devant, escorté à nouveau par les quatre speeder de la sénatoriale. Il ne fallut pas longtemps avant que les appareils ne survolent la Grande esplanade.
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
En dépit des apparences, Halussius était nerveux, très nerveux, à tel point qu’il n’avait pas pris la peine de s’asseoir sur une des banquettes de son transport. Le Jedi était debout. Son cœur commençait à battre rapidement. Cette tension intérieure ne s’en trouvait pas moins mêlée à une certaine excitation, encore plus grande et plus sournoise que celle qu’il avait ressentie lors de l’annonce de sa victoire. Sur les derniers moments du trajet, Halussius ne parvenait plus à tenir en place. Machinalement, son pied battait le sol de manière régulière, jusqu’à ce que le convoi s’engage sur au-dessus de la Rotonde.
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
L’on pouvait considérer le sommet du Sénat comme étant à lui seul, un astroport en miniature. La structure avait la forme d’un dôme. Divisé en trois niveaux, les extrémités de chacun pouvaient accueillir un certain nombre de navettes, speeders et autres vaisseaux plénipotentiaires, en fonction de leur importance et de leur tonnage. Ressemblant à un astroport, le dôme était en vérité, le siège du pouvoir exécutif de la République, là où le Chancelier et son cabinet travaillaient. L’importance de l’institution, tant sur le plan politique qu’en terme d’effectifs, justifiaient de mettre à disposition un certain nombre d’infrastructures, comme des plates-formes d’atterrissages fixes.
Le transport se posa alors au dernier niveau, celui le plus proche du sommet. Halussius inspira profondément lorsque le sas d’embarquement s’ouvrit. Le moment était grand. Lorsqu’il descendit la petite passerelle, le Jedi comprit une nouvelle fois que beaucoup de choses allaient changer.
Les alentours étaient noirs de monde. Une foule immense d’individus, humains et non-humains, s’étaient groupés de part et d’autre du peloton de sécurité formé par les gardes sénatoriaux. Les holo-caméras volaient dans tous les sens et filmait Halussius sous toutes les coutures. La plupart de ceux qui composaient la foule étaient des hauts fonctionnaires, des sénateurs accompagnés pour certains par des droïds de protocole, venu saluer le nouveau Chancelier. Mais déjà, Halussius était interpelé par de nombreux journalistes présents, qui lui lançaient question sur question. Halussius feignait de ne pas y faire attention. Alors qu’il commençait à avancer plus dans le bâtiment, un groupe de trois sénateurs, qui avaient attendus jusque-là au milieu du peloton, se diriger vers lui. Halussius reconnut sans mal le président de la commission électorale, Iro Makis, pour l’avoir déjà rencontrer les jours précédent.
La délégation aurait dû être tout autrement composée. D’ordinaire, le Chancelier encore en exercice, accompagné de l’Orateur sénatorial et du Secrétaire à la Justice, accueillait le nouveau Chancelier. Cela ravissait toujours les journalistes, car cela donnait toujours lieu à une franche poignée de main et de beaux sourires. Une scène que les spécialistes et autre analystes politiques s’évertuaient à interpréter. Malgré les deux jours qui lui avait été accordé, Halussius n’avait toujours pas pris de décision quant à la nomination ou non d’un Orateur sénatorial et sur les membres de son gouvernement.
Malgré tout, il eut bien un échange de politesse entre les deux hommes, pour la forme. Ce bref instant passé, Halussius s’engouffra à l’intérieur du vaste hall qui se présentait devant lui et s’étendait à perte de vue.
Il n’avait jamais vu cet endroit autrement que par holo-projection. Le sol était recouvert d’une sorte de tissu épais, comme du velours, de couleur pourpre. Mais le plus impressionnant était sans nul doute les centaines de colonnes massives, qui, du sol au plafond, remplissaient toute la surface du hall. La colonne frappait par leur sobriété et leur élégance. Halussius suivait une sorte de couloir large de plusieurs mètres, sorte de chemin dégagé au milieu de ce vaste champ d’herbes hautes. Il était encore accompagné du président et des deux autres sénateurs. Halussius observait le décor tandis que le président de la commission, apparemment amateur d’Histoire, lui faisait un bref état des lieux, non sans une certaine exaltation.
Le couloir vierge suivit par Halussius menait vers une sorte de petite place circulaire, au milieu de laquelle trônait une sculpture monumentale faite dans un matériau totalement transparent, scintillant de mille feu sous l’effet des différents puits de lumière situés dans le plafond. La statue se trouvait elle-même prise au piège au centre d’un petit bassin d’eau sur lequel le scintillement de la sculpture venait se refléter. Le tout était vraiment très agréable à regarder.
De cette petite place, Halussius distingua alors trois autres couloirs identique à celui qu’il venait d’emprunter. Celui à sa gauche menait lui aussi à l’extérieur, vers d’autres plates-formes d’atterrissages, celui en face de lui menait jusqu’à ce qui semblait être, vue de loin, à un turbo-lift. Celui à sa droite, celui dans lequel le président l’invita à l’accompagner, menait au Cabinet du Chancelier.
// Cabinet du Chancelier, Sénat Galactique de la République, Coruscant, Jour J //
Les deux gardes sénatoriaux en poste de part et d’autre de la double porte pourpre étaient parfaitement immobiles et se mirent au garde à vous lorsqu’Halussius arriva à proximité. Halussius les salua, sans que ceux-ci ne réagissent. Lorsque les portes s’ouvrirent, Halussius remarqua que le secrétaire général était présent en compagnie d’une rodienne et d’un suluustéen.
Les présentations n’étant plus nécessaire entre Halussius et son secrétaire, il présenta la rodienne comme étant Baria Gree, la secrétaire en charge de l’accueil et le suluustéen comme étant Azro Tuna, l’intendant de la Chancellerie, l’homme qui allait avoir pour lourde tâche de veiller à ce qu’Halussius ne manque de rien au quotidien.
Lorsque les présentations furent faites, les groupes de sénateurs quittèrent les lieux, laissant ainsi Halussius. Le Jedi interpella alors le secrétaire général.
« Dites-moi, monsieur Opale, est ce qu’il n’y aura personne d’autres que vous trois ? »
Le togruta esquissa un petit sourire.
« Malheureusement non, Excellence. Si l’endroit peut vous paraître désert, ce n’est que temporaire et parce que depuis vos trois derniers prédécesseurs, il est de tradition de laisser le nouveau Chancelier prendre possession seul de son bureau et de ses appartements. C’est pour que le Chancelier puisse « s’imprégner » comme à dit un de vos prédécesseurs.
D’ici la fin de la journée, vous verrez que vous en viendrez à regretter ces quelques instants de calme. »
« Je vois… Dans ce cas, profitons-en ! »
Sans attendre, Rasaak et Halussius passèrent traversèrent le hall d’accueil, passèrent les portes pour afin arriver dans l’antichambre qui en vérité se trouvait intégrée dans le bureau, la seule délimitation étant une sorte dans grande voûte.
Halussius sentit comme une certaine émotion. Il fut seul à pénétrer dans le bureau, là aussi la tradition jouait tout son rôle. Cependant, avant de s’en retourner, Rasaak lui expliqua que l’endroit était entièrement nouveau suite à la dévastation de l’ancien bureau suite à l’attaque des Sith l’année passée.
Halussius resta un moment à observer la pièce. Elle était vaste et la baie vitrée immense qui siégeait au fond de la pièce offrait une profondeur remarquable en sus d’une vue magnifique sur le district sénatorial.
Il fallut de nombreuses et longues minutes pour qu’Halussius découvre toute l’étendue de ses quartiers.
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Halussius fini par s’approcha alors du fauteuil. Un fauteuil noir et gris assez massif, presque austère d’apparence mais qui n’en devait pas moins être confortable vu les rembourrages de l’assise et du dossier. De forme arrondie, le fauteuil disposait d’une série de capteurs et de commandes divers sur chaque accoudoir. Halussius ne tarderait pas à en percer les secrets prochainement.
Mais pour l’heure, Halussis prenait pleinement conscience de sa situation. Alors qu’il y pensait, il tendit peu à peu sa main vers le fauteuil jusqu’à ce que ses doigts entre en contact avec la matière. Un phénomène terriblement humain en vérité, qui veut que ce toucher créer un lien particulier entre l’objet et son utilisateur, afin de le rendre plus accessible et plus personnel. Cette fois, Halussius réalisait vraiment ce qui lui arrivait et cela pouvait se sentir dans la Force. Le moment le plus particulier fut lorsqu’Halussius s’installa sur le fauteuil et posa ses mains sur les accoudoirs.
Il ressentit alors pleinement la charge qui était à présent la sienne.
// Grande Chambre, Sénat Galactique de la République, Coruscant, Jour J //
Le moment approchait de plus en plus. Assis dans son fauteuil, Halussius avait les yeux fermés, la tête prise entre ses mains, les coudes posés sur le bureau. L’apparente tranquillité du jeune homme dissimulait bien la grande tension qui se trouvait en lui. En bon Jedi, Halussius était plongé dans la Force, afin de trouver la sérénité qui lui fallait et surtout le calme nécessaire pour l’exercice qu’il s’apprêtait à faire. Il ne cherchait pas à faire disparaître totalement le traque qui l’envahissait, mais plutôt de la contenir et de se faire maître de lui afin de faire de lui, non pas un frein, mais au contraire le plus formidable des moteurs.
Plongé ainsi dans la Force, Halussius percevait la multitude d’êtres qui se trouvaient au-dessus de lui… et qui n’attendaient que lui. Son discours, il l’avait en tête et en cela la Force était un puissant allié puisqu’il faisait largement appel à elle pour s’en souvenir. Car, Halussius avait décidé de s’essayer à une performance particulière, qui n’était maîtrisé que par de rares politiciens, à savoir le fait de discourir sans notes. C’est alors qu’il perçut Rasaak qui s’approchait de lui.
« Il est temps, n’est-ce pas ? »
« En effet, Excellence. »
Halussius ouvrit alors les yeux et se leva de son fauteuil. Le jeune homme arborait une tenue particulièrement élégante, qui en plus de le mettre en valeur, lui donnait une certaine gravité, une certaine impression d’autorité. Il réajusta sa veste et se dirigea vers le podium. La marque du Sénat était ostensiblement frappée sur l’avant du podium.
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Un grand écran tactile qui faisait office de pupitre se trouvait devant le siège réservé au Chancelier. De part et d’autre se trouvaient des fauteuils destinés à accueillir l’Orateur sénatorial d’un côté et de l’autre une autre personne laissée à la discrétion du Chancelier. Avant de prendre place sur son siège. Halussius interpella son secrétaire général.
« Monsieur Opale ? Avez-vous déjà vu à quoi ressemble la Grande Chambre ? »
Le Togruta, perplexe, répondit.
« En effet, Excellence. J’ai été invité une fois par le sénateur de mon monde pour assister à une séance. »
« Je vois… Et est-ce que cela vous intéresserai d’assister à une séance… mais d’un point de vue central ? »
Rasaak semblait troubler et un peu gêné… Le Chancelier lui proposait à lui, de l’accompagner sur le podium central… Il ne savait quoi dire... Halussius dit alors.
« Vous savez, Excellence, je ne suis pas tellement à l’aise quand je sais qu’il y a autant de monde qui me regarde… »
«Alors, je crois que nous sommes deux, dans ce cas. Et si je peux vous rassurer, ce n’est pas vous qui allez être le centre d’intérêt des sénateurs. C’est vous qui allez avoir la meilleur place… »
Rasaak hésita un instant… Puis se tournant vers Halussius, il dit.
« J’en serais très honoré, Excellence »
Halussius soupira intérieurement qu’il ait accepté. De certaine manière, cela rassurait Halussius de ne pas être seul sur le podium. Lorsque Rasaak eut pris place sur le fauteuil de droite, Halussius effleura la commande d’activation du podium.
Immédiatement, un son fut émis par le système. Une seconde plus tard, le plafond s’ouvrit et le podium commença son ascension au milieu de la Rotonde sous une pluie d’applaudissement. Une fois encore, le spectacle était impressionnant pour Halussius. Il observait la multitude de nacelles qui tapissaient la Grande Chambre du Sénat. Pratiquement toutes étaient occupées.
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Déjà, les droïd-caméra flottaient autour d’Halussius et diffusait en direct les images sur plusieurs canaux de l’Holo-Net afin que des milliards de personnes puissent suivre son discours. Les applaudissements continuèrent même lorsque le podium arriva enfin à la bonne hauteur. Ils ne cessèrent que lorsque Halussius se mit debout. Un instant, Halussius hésita comme submergé par une angoisse… Cela ne dura qu’une fraction de seconde mais qui lui parut une éternité. Le moment était enfin venu...
« Mesdames et messieurs les Sénateurs,
Voilà qu’une chose, qui n’était pas arrivée depuis longtemps, s’est de nouveau produite. Vous avez décidé, en âme et conscience, d’élire un Jedi à la tête de la République.
Certains verront dans cet évènement la concrétisation et l’aboutissement d’un vaste complot, que les Jedi auraient fomentés à force d’intrigues et manigances afin de mettre la main sur la République et ainsi prendre le contrôle de la galaxie… D’autres, et je suis de ceux-là, verront dans cet évènement une formidable victoire de la raison sur la haine et la peur et une chance pour la République de se relever et de s’élever.
La République est une démocratie. A ce titre, le succès des uns ne signifie pas le déni et le mépris des autres. Chacun de vous, chacun de nos citoyens doit être respecté dans ses convictions et dans ses votes.
C’est pourquoi, je m’engage devant vous, représentants de la République, et devant les milliards de citoyens de la République, à ne jamais faire preuve de partialité. Je fais le serment de toujours avoir à cœur de mettre les intérêts de la République et de la démocratie à la première place et de ne jamais m’en détourner… »
Halussius usait volontairement d’un ton plus fort et plus marqué pour appuyer ses propos. Une certaine ovation retentit alors dans la Rotonde.
« Mesdames et messieurs les Sénateurs,
Je me fais une haute idée du Sénat. J’ai longtemps étudié cette noble institution. J’ai passé nombre d’heures à suivre les débats qui ont animés cette Chambre, à écouter les grands orateurs que compte cette assemblée. L’honneur m’a même été fait de pouvoir siéger quelques mois parmi vous comme représentant de mon Ordre. Tout ceci m’a permis d’acquérir un profond respect pour cette institution.
Je suis profondément convaincu de l’effet positif que peut avoir l’écoute et la prise en considération des différences et des opinions. C’est pourquoi, je ne considère pas ceux qui ne m’ont pas élu et qui me sont hostiles comme des adversaires, mais comme des contradicteurs nécessaires et que j’appelle de mes vœux à être constructifs.
Tout comme vous, j’admire la démocratie… J’ai la passion de la République. Comme vous, j’ai put observer et je sais quelles sont ses forces et quelles sont ses faiblesses.
Des faiblesses qui sont apparues à la force du temps, à force de l’immobilisme qui a put, à différentes époques, se saisir des gouvernements précédents et qui ont échoués à faire les réformes nécessaire à la pérennité de la République et à l’efficacité de son administration.
Il est de notre devoir, il est de ma responsabilité de porter et de faire aboutir les réformes qui sont nécessaires. C’est pourquoi, un projet de loi sera prochainement présenté devant le Sénat portant une réforme profonde de l’organisation de la République. Pour l’essentiel, cette réforme concernera le découpage sectoriel de la République et sur la mise en place d’un organe nouveau destiné à venir soutenir les sénateurs dans leur fonction d’administrateur local afin de mieux faire appliquer encore les lois prises par cette Assemblée.
Loin de venir fragiliser la République, cette réforme structurelle est particulièrement nécessaire étant donné la période de vive tension que nous vivons en ce moment.
En effet, l’attaque de l’année dernière contre la capitale à été comme un coup de massue pour la République. Cette attaque nous a montré, d’une part, que la République, et plus particulièrement son cœur, était plus que jamais vulnérable et, d’autre part, que les Sith, en dépit de la propagande qu’ils distillent insidieusement depuis quelques années, sont toujours une menace et un danger pour la République !
Le fait que des vaisseaux de guerre aient pu si facilement passer les postes de frontières du Noyau galactique montre qu’un certain nombre de défaillances s’opèrent au sein de notre système de défense. C’est pourquoi, il me semble impératif d’effectuer des changements profonds au sein de l’armée et de la flotte de la République afin que ce genre de catastrophe n’arrive plus. Un projet de loi sera prochainement présenté à cette assemblée conjointement avec la réforme structurelle. Il est, je le crois, intolérable qu’une organisation comme la République soit si vulnérable et si peu réactive à assurer sa sécurité !
Mesdames et messieurs les sénateurs,
Au cours de cette campagne, j’ai remarqué que deux thèmes étaient récurrents et préoccupaient grandement les peuples de la République.
Le premier revient malheureusement trop souvent dans le débat public et vient entacher l’image et le prestige de notre noble institution, je veux parler des soupçons de corruption qui frappent le Sénat. Je sais que nombre de ces accusations sont mensongères et répandues uniquement dans le but de nuire aux intérêts de ceux qui en sont l’objet et de déstabiliser la République.
Le second est la défiance croissante envers l’Ordre Jedi. Je le sais pour l’avoir vécu en tant que membre de cet ordre, les accusations que certains portent contre les protecteurs millénaires de la République sont violentes et graves, si bien que l’on ne peut faire autrement que d’y apporter des réponses.
J’ai personnellement été frappé par la situation dans laquelle s’est trouvée l’une d’entre vous. Je veux parler de la sénatrice Anthana de Kuat. S’il s’avère que des Jedi sont bien responsables des mutilations dont elle a souffert. Alors, comme je l’ai dit pendant la campagne, et je le redis devant vous des sanctions doivent être prise !
Comme je l’ai dit, je ne ferais preuve d’aucun parti prit ! Si je me fais une haute idée de ce que doit être le Sénat, je me fais également une haute idée de ce que doit être et de ce que ne doit surtout pas faire un Jedi ! Si de tels comportements sont avérés, je le dit ici, ces Jedis sont indignes de porter la qualité de Jedi et d’avoir le privilège de servir la République.
Etant donné la nature complexe et sensible des accusations qui sont portés dans les deux camps, il m semble primordiale qu’une nouvelle juridiction soit constituée, à titre permanent. Cette Cour de Justice de la République aura pour but de recevoir les plaintes portées à l’encontre des sénateurs et des membres de l’Ordre Jedi . Elle disposera de tous les moyens nécessaires à la conduite des enquêtes qu’elle jugera nécessaire de mener. Elle devra juger au regard de ce que les enquêtes auront révélés et prendre les sanctions nécessaire au regard des lois de la République.
De part la nature et la qualité de ceux qui sont visés par la compétence de la Cour de Justice, il me semble logique que cette juridiction soit composée à nombre égal de membres du Sénat, de membres du Conseil de Jedi et qu’elle soit présidée par le Chancelier suprême.
Loin de vouloir remettre en cause la séparation des pouvoirs et la grande compétence de la Cour suprême galactique, l’institution de cette Cour n’a d’autre but que de garantir une justice efficace, impartiale et transparente. Alors, je me doute déjà que certains verrons d’un mauvais œil le fait que le chef du pouvoir exécutif préside cette juridiction… Je peux le comprendre, mais je peux d’ors et déjà vous annoncer que le président, en l’occurrence le Chancelier, n’aura d’autre fonction que d’assurer le bon fonctionnement de l’audience.
Sa voix dans les délibérations ne sera effective qu’en cas de partage entre les autres membres de la juridiction et seulement dans cette situation précise !
Voici quelques unes des nombreuses mesures qui seront prises pour restaurer la confiance envers la République. A mon sens, la question de savoir si l’Ordre Jedi est ou n’est pas partie intégrante de la République ne se pose plus. De fait, les Jedi et la République sont indissociables !
La vrai question qui doit nous animer et à laquelle nous allons devoir apporter une réponse est comment les Jedi peuvent-ils servir au mieux la République afin défendre la démocratie, assurer la paix et la justice. Il est évident que ces missions doivent être menées en concertation avec les institutions de la République. Cela, j’en suis certain, ouvrira un nouveau chapitre dans les relations entre l’Ordre et le Sénat et permettra de redonner la confiance que nos citoyens réclament tant.
Chers membres du Sénat ! Sachons-nous saisir de la chance qui se présente devant nous. Montrons à tous, que les dires des Sith ne sont que des mensonges et que l’Ordre Jedi et le Sénat sont capables de coexister et de travailler ensemble pour le bien de la République et de ses peuples.
Je vous le dit ici, mesdames et messieurs, et croyez bien que je pèse mes mots… En vérité, nous sommes condamnés à réussir.
Un échec de notre part ne ferait que conforter les Sith et les nombreux détracteurs de la République… Un échec de notre part serait, à terme, préjudiciable à la République et à ses peuples.
Je mesure avec gravité l’ambition et les difficultés de notre tâche. Mais je vois surtout les avantages de notre réussite. Mais nous devons toujours avoir à l’esprit ce qui nous motive, pourquoi tous ici nous sommes présent aujourd’hui, pour qui nous exerçons notre mandat et envers qui nous avons une responsabilité. Tous ici présents, gardons à l’esprit que nous travaillons pour le bien de nos concitoyens. Que nous sommes ici par leur volonté, parce qu’ils ont décidés de nous donner leur confiance en nous donnant leur voix et que par conséquent, tous ici nous leurs sommes redevables !
Mesdames et messieurs les sénateurs, à l’heure où la République vit une de ses plus grandes crises, plus que jamais soyons unis et résolus à travailler ensemble, pour l’intérêt général, pour la paix et la justice, pour toutes les valeurs qui sont les bases même de l’existence de la Constitution Galactique.
Rappelons-nous que les actes que tous nous auront à subir le jugement des générations futures pour les décisions que nous prendrons aujourd’hui…
Vive la démocratie et longue vie à la République ! Je vous remercie de votre attention. »
Une salve d’applaudissement fit s’ébranler les murs de la Rotonde. De son fauteuil, Rasaak observait les sénateurs qui pour la plus part saluaient un discours volontariste et sans concessions, de son point de vue. Halussius quand à lui n’était pas sans ressentir une certaine satisfaction. Pour plusieurs raisons. D’une part, il avait réussi cet exercice périlleux de prononcer son discours sans avoir de notes. D’autre part, après un peu plus de trois quart d’heure de discours, il était plutôt soulagé d’avoir terminé. Enfin, il espérait et remarquait, pour le moment, que son discours avait eu un effet plutôt positif. Son mandat commençait plutôt bien pour le moment. Après s’être mis assis un instant. Halussius se releva et prit à nouveau la parole.
« Mesdames et messieurs les sénateurs, après avoir fait montre de raison et de patience à m’écouter, je crois que le moment est enfin venu pour vous de vous exprimer. La parole est à vous. »
Quelques instants à peine après avoir dit ces mots, la console d’Halussius affichait déjà un certain nombre de nacelles en train de clignoter, signalant ainsi que le sénateur ou le délégué occupant cette nacelle demandait la parole.
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