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Darth Ynnitach était dans sa loge privée, négligemment couchée sur une banquette observant d’un œil distrait l’attraction très prisée de l’après midi. Dans sa jeunesse elle était obnubilée par ce genre de spectacle, se tenant sur le rebord de la loggia, voir même à se pencher pour apprécier encore un peu plus le spectacle et à en ressentir ses effets avec une joie malsaine. Elle le faisait jusqu’à ce qu’une main d’un des gardes de sa Dame de mère la retienne ou qu’une de ses exigences exprimées d’un ton sec et sans appel, l’ordonne de revenir à sa place et à se tenir comme elle. Jeune et obéissante, celle qui est à présent Darth Ynnitach l’était. Son regard sévère se posait sur sa jeune apprentie, qui appréciait comme hypnotisé au spectacle qui devait à la fois effrayant et enivrant. Comme si leur petite sortie de la semaine passée sur cette planète n’était en fin de compte qu’un amuse bouche.

L’exubérance de Zora, la Dame Sith pouvait clairement le comprendre et elle l’enviait aussi pour ça. Mais contrairement à sa mère, elle n’empêcherait pas son apprentie, qu’elle considérait peu à peu comme sa fille, d’en profiter pleinement. Non, vraiment, Zora Shaar-lâ faisait montre chaque jour de sa capacité à s’adapter à cette vie que sa maîtresse lui avait choisie et que la jeune femme semblait accepter et étreindre de tout ses forces.

Cette partie du spectacle se terminait. Le volume des cris faiblissait et les gens venues y assister en redemandait. L’esclave mis à mort poussait un dernier râle d’agonie avant de se taire pour toujours. Celui qui l’avait mis à mort était recouvert de sang, tout comme son bras qui tenait une lame barbelée. Malgré le liquide vital et poisseux qui le recouvrait, la Dame Sombre pouvait distinguer le symbole qui ornait sa veste. Il était le serviteur d’une maison de seigneurs Sith de Dromund Kaas.

Inconsciemment, Darth Ynnitach levait son regard vers leur loggia. Elle distinguait les membres de cette maison. Ils étaient trois. Le chef trônait en son centre. A sa gauche se tenait une femme, qui se trouvait être la sœur du patriarche et à la droite de ce dernier leur fils, un jeune homme d’une vingtaine années, connu pour sa dépravation et les nombreuses erreurs qu’il a déjà commises. On murmurait parfois qu’il était le fruit de l’inceste presque avéré entre le maître et sa sœur. Darth Ynnitach n’en avait cure de ces rumeurs. Pour montrer, malgré le désintérêt qu’elle avait eu pour le spectacle, son contentement envers les prouesses de leur homme-lige, elle levait son verre en leur direction. Un geste simple qui passerait inaperçu pour d’autres. Mais venant de la maîtresse de Dromund Kaas, sur qui, des centaines voir des milliers de regards étaient posés, c’était presque comme une promesse d’attentions.

*Qu’ils pensent tous ce qu’ils veulent !*

-Zora, méfie-toi de leur fils. Il est connu pour être un débauché notoire et il t’aura sans nul doute remarqué. Il aime par-dessus tout les défis et entretenir son… « Tableau de chasse ».

Oui nul doute que sa jeune apprentie prendrait acte de son avertissement. Et si d’aventure ce jeune paon essayait de s’approcher de trop près Zora, cette dernière le lui ferait regretter son geste déplacé. Oui elle avait bien choisie celle qui pourrait hériter de tout ça… peut être…

Un nouveau spectacle allait commencer. Il s’agissait cette fois d’un homme à la Dame Noire. Non pas qu’il appartenait directement à sa maison, mais il avait été autorisé à en porter les couleurs. Durant les trois jours précédant la fête, des hommes de familles modestes, mais rêvant de s’élever plus haut dans la société Sith, se présentaient dans les diverses maisons importantes pour en obtenir les faveurs. Nombreuses étaient celles venues se masser devant la Tour de la Dame Noire, mais certaines, seulement, avaient reçues ce privilège. Lui appartenant donc en l’état, c’était à la reine des Sith de donner le signal du début. Elle se levait de sa couche avec grâce, se dirigeant à pas mesurés sur le bord de la loggia. Elle levait une main, le silence fut immédiat et pesant avant qu’elle ne laisse retomber sa main et que le spectacle commence sous les cris hystériques de la foule et le tintement des lames.

La Dame Sith revenait vers sa banquette, se réinstallant dessus. Elle balayait l’assistance du regard. Après tout, ce genre de spectacle bien rare était l’occasion pour beaucoup de se montrer. Et puis elle était curieuse de voir qui des seigneurs extérieurs de Dromund Kaas seraient venus. Les loggias des seigneurs périphériques de Dromund Kaas étaient, bien entendu, occupées. Certaines avaient les rideaux baissés, bien utile pour dissimuler ce que vous faisiez, mais cela montrait aussi que vous aviez des choses à cacher. Celles non attitrées étaient pour beaucoup vides. C’était à la fois un soulagement et un affront que ressentait la Dame Noire. Il était vrai que l’éloignement encore récent du seigneur Varis des affaires politiques était encore dans les esprits.

Essayant de chasser ceci de sa mémoire, la Dame Sombre buvait une coupe de vin, ne portant qu’un regard distrait à la sublime décapitation d’un esclave qui avait mis la foule en émoi. Mais le spectacle n’était pas finit. Il en restait d’autres à tuer. Un bruit de pas qui serait resté imperceptible si la Sith avait été concentrée sur le spectacle, tirait cette dernière de ses songes. Le serviteur approchait, lui chuchotant presque la demande d’audience d’un seigneur Sith, Darth Araya.

La Dame Noire des Sith ouvrait grand les yeux. Un brin surprise, intriguée et, il fallait l’admettre, amusée de sa venue. Elle lui faisait un signe de tête, donnant son accord. Une fois que le serviteur s’en était allé, la Dame Sith reprenait un peu plus de contenance, mais gardant malgré tout une certaine nonchalance dans son attitude, comme pour montrer que la venue de Darth Araya n’était nullement vue comme un orage venant assombrir cette journée. Du regard, Darth Ynnitach s’assurait de la présence de ses deux gardes favoris, ceux là même qui l’avaient accompagné lors du raid. Ils avaient troqués l’armure de combat leur blaster à répétition pour une armure plus ornementé et d’immenses armes à vibrolames, amplement capable de trancher un Wookie en deux sans efforts. D’autres de leur semblable attendaient à l’extérieur.

-Seigneur Araya… Entrez, je vous en prie... Dit-elle de bonne humeur.

Elle avait dit cela alors que le seigneur Sith venait à peine de mettre le pied dans la loggia. La Dame Sith ne lui accordait aucun regard, restant concentrée, ou du moins c’est l’air qu’elle donnait, sur le spectacle. De nouveaux vivats de la foule ponctuaient la double mise à mort effectuée. Un sourire se dessinait sur les lèvres de la belle Sith, satisfaite de cette prouesse teintée de frime.

Darth Ynnitach n’était vêtue comme d’ordinaire. Elle avait échangée ses robes noires et rouge habituelles pour une robe bustier blanche qui laissait ses épaules et le haut du dos découverts. Elle était ouverte sur les côtés, au niveau des jambes, les laissant découvertes, selon comment elle se tenait sur sa couche.De longs gants d’opéra en cuir noir recouvraient ses bras et une paire de bottes noires au cuir délicat et aux talons fins recouvraient ses jambes longues et effilées jusqu’au genou.

-Asseyez-vous, s’il vous plaît. L’invitait-elle après les salutations d’usages observées.

Du regard elle lui indiquait le fauteuil qui était positionné près de la couche autour d’une petite table ou se trouvait quelques friandises et quelques verres et une carafe de vin à peine entamée. Darth Ynnitach reposait son regard violet sur l’Arkanien. Elle ne lui proposait rien à boire, l’invitant par ce même regard à annoncer ce pourquoi il était venu.
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Il avait fallu quelques jours à Noval pour se remettre sur pieds, suite au fiasco de l’opération menée contre le transporteur Jedi, à proximité d’Ondéron, dans le Secteur Japrael. Ondéron… C’est aussi de là que son père avait été rapatrier dès que cela fut possible, afin qu’il se fasse examiner à nouveau, par les experts médicaux de la Corporation cette fois-ci. Le second diagnostic confirma le premier : son état de santé ne s’annonçait guère reluisant. Même s’il était tiré d’affaire, il devrait se déplacer en fauteuil anti-grav pendant tout le temps de sa convalescence, d’une durée encore indéterminée. Autant dire que l’ambiance n’était pas au beau fixe, compte tenu de l’humeur massacrante de Narral, satellisant ses collaborateurs à la moindre remarque qui lui déplaisait, c’est-à-dire constamment ou presque. Idem pour les préparatifs en vue de la prochaine rencontre diplomatique, qui donnèrent lieu à des réunions plutôt houleuses. Or tout cela ne fut rien en comparaison du jour où le père convoqua le fils sans délai, d’un ton si autoritaire que ce dernier avait bien failli l’envoyer paitre. Dans son bureau, une cohorte d’hommes vêtus à l’unisson de costumes sombres et aux faux airs de détracteurs œuvrant pour une compagnie funéraire, attendait patiemment sa venue. L’un d’eux fit les présentations : lui et ses pairs appartenaient au DSI, le Département de Sécurité Intérieure. Puis il annonça la couleur sans détour : ils étaient là pour solliciter sa participation à un travail d’investigation destiné à tirer au clair un fait troublant, mettant en cause la crédibilité interne de la Corporation Symbiosys. Le regard noir que Narral lui lança ne lui laissa guère d’autre choix que d’accepter la proposition… Dans l’heure qui suivit sa convocation, Noval se retrouva au centre d’un amphithéâtre, assis face à ces mêmes agents, qu’on aurait cru clonés tellement leur ressemblance était frappante… A croire que le port de lunettes teintées est obligatoire pour entrer au service de la DSI...

Complexe Symbiosys, Cinquième Colonne, 68ième niveau, salle de conférence A-581

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

« Monsieur Ortyss, si vous comparaissez devant cette commission d’enquête diligentée par le Premier Ministre en personne, c’est afin que vous répondiez à quelques questions concernant un événement qui s'est produit il y a très exactement une semaine. Voyez-vous à quoi nous faisons allusion ? »

« Il y a une semaine, vous dites… Vous voulez parler de l’élection du nouveau Chancelier ? Halussius Arnor, si ma mémoire est bonne… »

« C’est cela même, enfin, plus ou moins directement. Lors des débats qui se sont tenus en préambule à l’événement que vous venez d’évoquer, une certaine " Lhamaena " est intervenue publiquement en se prévalant d’être le porte-parole officiel de la Corporation Symbiosys. Après vérification, il se trouve que l'identité de cet individu relève ni plus ni moins d'une fumisterie d'envergure. Inconnu de nos services, nul n’a jamais entendu parler de cet imposteur, dont le patronyme ne figure, vous vous en doutez, dans aucune de nos archives. De toute évidence, ce personnage, sous couvert d'attestations en règle, est parvenu à ses fins en franchissant les organes de contrôle les plus pointilleux en la matière, et ce sans la moindre difficulté apparente. Monsieur Ortyss, nous sommes ici pour compiler toutes les informations susceptibles de nous aider à comprendre comme cette usurpatrice, puisqu’il s’agit d’une femme, s’y est prise pour déjouer haut la main les réseaux de sécurité établis par pas moins de six agences chargées de surveiller les accès au Sénat, ce fameux jour. La seule chose de certaine dans tout ce merdier – vous me passerez l’expression – c’est que sans accréditation officielle, inviolable puisque rigoureusement impossible à dupliquer, cet exploit se serait avéré impossible. Vous conviendrez aisément qu’il n’en faut pas davantage pour suspecter une complicité au sein de la Corporation. Êtes-vous prêt à collaborer, monsieur Ortyss, afin de nous aider de faire la lumière sur cette affaire ? »

« Bien évidemment, mais je ne suis pas sûr de pouv... »

« Merci de votre coopération. Il va sans dire que si votre intervention aide cette commission à traduire ce criminel en justice, nous ne manquerons pas de le signaler aux instances concernées. Bien. Pour commencer, où étiez-vous lorsque l’incident est advenu ? »

« En déplacement, pour affaires, à bord d’un vaisseau de croisière. »

« Vous nous ferez parvenir, dans les plus brefs délais, vos cartes de transit et d’embarquement, pour vérification. De quelle compagnie de transport s’agissait-il ? »

« AstroFleet Limited. Avant de continuer plus avant vos questions… Je vous prie de m’excuser, mais j’ai la vague impression qu’en guise de témoignage dans le cadre de vos investigations, je me retrouve relégué à un statut de suspect potentiel, devant faire face à un interrogatoire en règle. Suis-je soupçonné d’être mêlé à cette histoire de traitrise ? »

« On ne peut rien vous cacher, monsieur Ortyss. Comme vous l’avez souligné, vous êtes suspecté, non accusé. Je vous prie de croire que cela fait une grande différence. A nos yeux, du moins. Autant vous révéler les éléments qui ont retenu notre attention concernant votre… cas. Vous faites partie de la Corporation depuis cinq mois, et avez acquis un statut d’attaché diplomatique de deuxième rang en un temps record qui plus est. L’influence et les relations de votre père ont joué un rôle décisif dans cette ascension si prompte, nous le savons, là n’est pas le problème. Le problème concerne votre existence et vos activités antérieures à votre récente intégration. Il se trouve que nous n’avons retrouvé aucune trace concernant votre passé, dans aucune banque de données relative aux milliers d’institutions et organismes existant d’un bout à l’autre de la galaxie. A vrai dire, il n’existe même aucune preuve que vous soyez réellement qui vous prétendez être, monsieur Ortyss. Pouvez-vous expliquer aux membres de la commission comment cela est possible ? Nous serions curieux de l’entendre… Et je vous prie de croire que nous ne sommes pas les seuls à nous en étonner.»

« Messiers, permettez-moi d’abréger cet échange. Lorsque vous aurez réuni suffisamment d’éléments prouvant mon implication dans cette histoire grotesque, libre à vous de procéder à mon inculpation. Quant à mon passé, il ne vous regarde nullement. Je demeure à votre disposition pour vous fournir les justifications que vous semblerez bon de réclamer. Avec tous mes respects… »

« Voilà qui est fâcheux. A votre guise, monsieur Ortyss, et soyez sûr que nous n’en avons fini avec vous… A une prochaine fois, donc, et transmettez mes vœux de prompt rétablissement à votre père. »

« Je n’y manquerai pas. »

Ce ne fut pas l’envie d’embrocher chaque membre de cette commission qui lui manqua, lorsque Noval quitta les lieux, l’air mauvais. Comment allait-il pouvoir se sortir de cette mauvaise passe !? Et quelle inconscience avait frappé la Dame Noire en se pointant devant des milliards d’auditeurs pour s’exprimer au nom de la Corporation ?! Fallait-il voir dans cette initiative une basse manœuvre pour lui mettre des bâtons dans les roues ? Certes, elle lui avait demandé de lui rendre ce petit service, mais l’Arkanien était loin d’imaginer l’ampleur des répercussions que ses agissements allaient entrainés ! Après avoir visionné les enregistrements des débats, et malgré le fait que cette démarche ne résoudrait rien au problème, Noval jugea qu’il était grand temps d’avoir une conversation avec celle qui prédominait au destin de l’Empire Sith. Et il savait où la trouver…

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En approche de Kaas-City, une navette de classe Herald délivra un code d’identification au contrôle aérien de la capitale qui fut authentifié immédiatement. Après quelques minutes, la silhouette de Darth Araya s’extrayait à vive allure du vaisseau, marquant une pause un fois arrivée face à une escorte armée, vérifiant non sans zèle l’identité de chaque arrivant foulant le sol du bastion Sith. Conforme à son souvenir, ce dernier restait toujours empreint d’une sorte de solennité difficilement cernable, si ce n’est par le souci omniprésent de l’ordre qui semblait avoir définitivement élu domicile, d’un bout à l’autre des fortifications délimitant la superficie de la cité impériale. Sans tiquer un seul instant, l’Arkanien réclama qu’on le conduise séance tenante à la maitresse des lieux, en précisant qu’il n’était pas très disposé à patienter une seule seconde qu’on satisfasse à sa requête. Ni une ni deux, un véhicule en sustentation glissa à proximité, où il embarqua sans demander son reste.

Parvenu non loin de la tour abritant les quartiers privés de Darth Ynnitach, dont la pointe effilée semblait toujours se confondre avec les teintes bleutées du ciel nuageux, grisonnant par endroits, et strié de salves d’éclairs intempestives, le véhicule s’en éloigna quelque peu, à la surprise du seigneur Sith, avant de stationner devant un large dôme bordé de corolles illuminant légèrement les formes arrondies de l’édifice. Son architecture n’était pas sans rappeler celle de l’Opéra des Galaxies sur Coruscant, remarqua distraitement Araya, s’avançant d’un pas déterminé vers l’entrée animée de va-et-vient incessants. De toute évidence, un événement était en train de se tenir entre les parois de ce bâtiment. Faisant preuve de précaution, le Sith reprit ses anciennes habitudes, et se para d’un Voile de Force pour pénétrer discrètement dans l’enceinte. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre la teneur de la cérémonie qui se déroulait sous ses yeux artificiels : une arène offrait un spectacle des plus attractifs, à savoir des duels à mort en combat rapproché, se terminant par de spectaculaires effusions de sang… Pour le coup, le côté raffiné et bienséant de la première entrevue avec la Dame Noire sembla aux antipodes de ces scènes de carnage sanguinolentes.

Quittant la dimension de l’invisible, Araya s’approcha d’un homme à la musculature surdéveloppée, dont la mine contrite de soumission laissait entrevoir sa lamentable servitude. En dépit des craintes qu’il exprima quant à déranger sa maitresse à un moment pareil – l’annonce d’un prochain combat venait de résonner lourdement jusqu’à eux – un regard suffit à le persuader de raviser son jugement. Emboitant le pas du serviteur, il aperçut subrepticement les courbes élancées de la Dame Noire entre les pans de tentures violacées finement ouvragées. Décidément, son acuité visuelle s’était grandement améliorée depuis qu’il avait cédé aux attraits, fulgurant d’efficacité, de la cybernétique. Dire que sa perception des choses avait été améliorée ne suffisait à rendre fidèlement compte du changement opéré. Il n’est pas seulement question d’acuité visuelle, mais de la manière dont l’esprit interprète la réalité par le biais des organes sensoriels, qui n’en sont que les interprètes, parfois maladroits, voire même incompétents. D’ailleurs, distinguer chaque détail de son environnement avec une netteté effarante est une expérience assez désarmante au début. C’est pourquoi des exercices de concentration sont indispensables au porteur de telles prothèses : l’esprit doit réapprendre à ordonner l’importance des éléments les plus couramment sollicités par la conscience immédiate, pour ne pas se laisser déborder par un flux d’informations trop denses susceptibles de désorienter le sujet. Bref, le seigneur Sith, s’il avait hésité à faire ce choix, ne le regrettait nullement.

Répondant à l’invite nonchalante de la Dame Noire, le corps allongée de tout son long sur une méridienne, elle ne prêta pas attention à sa venue, tant qu’elle ne troublait pas son attention toute conquise à l’animation dépravante à souhait qui avait lieu en contrebas. Non loin, une femme à la chevelure blonde semblait se délecter de la contemplation de ces joutes puériles, rivées qu’elle était à la balustrade, une tension palpable parcourant ses membres, excitée par cette boucherie sans nom qu’elle devait trouver attrayante. Après une inclination d’usage, marquée d’un manque flagrant de conviction, Araya se dirigea vers l’endroit désigné d’un hochement de tête de la part d’Ynnitach, préférant rester debout, par pur esprit de contradiction. D’un œil sévère, il reluqua ses gardes du corps, avant d’aligner le regard sur l’arène ensanglantée.

« Je ne vous imaginais pas adepte de ce genre de farces si… terre-à-terre. Comment s’est passé votre récente escapade sur Coruscant ? A-t-elle été toute aussi… distrayante ? » articula-t-il posément, accentuant ce dernier qualificatif de manière à ce qu'il sonne de façon distordue, déformée par une voix dénotant un sentiment prononcé d’amertume.
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Zora en avait vu des choses sur Nar-Shaddaa par le passé mais les festivités organisées par la Dame Noire étaient d'un tout autre calibre. Les mises à morts s'enchaînaient à un rythme effréné en une orgie sanglante des plus délicieuse. Un hymne à la cruauté qui captivait l'apprentie de Darth Ynnitach et qui faisait luire ses yeux d'une joie malsaine. Mais ce qu'elle appréciait plus que tout, bien d'avantage que le simple fait de voir des gens souffrir dans le seul but de servir de distractions à l'assemblée Sith, c'était les rictus de peur et de souffrances qui défiguraient les visages des vaincus...

*Ce combat était joué d'avance... Cet abruti avait à peine assez de force pour tenir sa vibro-hache...* regretta-t-elle en observant un cadavre que l'on tirait hors de l'arène.

L'humaine profita du changement des combattants pour observer les spectateurs et ne s'étonna pas de croiser certains regards. L'apprentie de la Dame Noire sentait la curiosité des gens à son égard et imaginait les questions qu'ils se posaient à son sujet. La plupart devaient se demander si elle méritait l'honneur de pouvoir bénéficier du savoir de sa prestigieuse maîtresse ou tout simplement si elle survivrait assez longtemps pour en tirer des bénéfices. La jeune femme pouvait lire du mépris, de la jalousie ou encore de la méfiance dans le regard des autres mais se contentait de les ignorer ou, du moins, d'essayer...

*Pensez ce que vous voulez de moi, je m'en contrefiche... Un jour viendra où vous me respecterez, je vous le garantis...*

L'apprentie tourna le regard en direction de la loge de l'une des familles de Dromund Kaas tandis que sa maîtresse lui faisait par de la réputation du fils unique. Zora l'avait déja remarqué depuis un moment, notamment à cause du regard de prédateur qu'il posait sur elle à intervalles réguliers. La jeune femme se fendit d'un léger sourire tout en l'observant un instant avant de reporter son attention sur le spectacle qui recommençait.

- "N'ayez crainte, maîtresse... S'il aime les défis il ne risque pas d'être déçu avec moi..." répondit-elle d'un ton espiègle.

Les informations de la Dame Noire sur les gens alentours étaient des plus précieuses pour l'humaine qui ne connaissait strictement personne. En entrant directement au service de l'anzati, Zora avait été propulsée dans un monde dont elle ne soupçonnait même pas l'existence quelques semaines auparavant. L'académie sur Korriban était déja dangereuse et la mort pouvait frappait à tout moment. Mais sur Dromund Kaas, et spécialement en compagnie de ces invités, le danger était bien plus sournois. Ici, les vrais armes étaient les mots échangés entre les convives. Des relations se nouaient, d'autres se détérioraient, et toujours sous le couvert de l'hypocrisie et des sourires diplomatiques. Un grand jeu politique que Zora avait de la peine à visualiser dans son ensemble. En ce sens, les conseils de Darth Ynnitach permettaient à l'apprentie d'y voir plus clair.

La jeune femme s'accouda à la balustrade et reprit sa contemplation attentive du massacre qui se poursuivait. Même si le vrai spectacle se déroulait dans les loges, la distraction qu'offrait l'agonie des esclaves méritait que l'on s'y attarde. Un serviteur se pencha à l'oreille de sa maîtresse et l'apprentie tourna le regard vers la Dame Noire d'obtenir des informations sur ce qu'il se passait. Elle eut la réponse quelques instants plus tard lorsque qu'un nouvel arrivant fit son entrée dans la loge. Zora le détailla un instant en plissant les yeux, arrêtant un instant son regard sur le casque que portait celui qui se faisait appeler Darth Araya...

*Ainsi, c'est lui...* se dit-elle en se tournant vers l'Arkanien.

La jeune femme aimait prêter attention aux rumeurs ou aux conversation qu'elle surprenait dans les couloirs de la tour. A vrai dire, elle ne savait pas grand chose de cet homme mais le peu qu'elle en avait entendu n'en faisait pas quelqu'un de recommandable. Quoiqu'il en soit, il semblait que ce sith érigeait la discrétion en dogme et une grande part de mystère subsistait à son sujet. Zora ne fit aucun geste susceptible d'être mal perçu et n'adressa au nouvel arrivant qu'un regard neutre tout en se demandant ce qui motivait sa demande d'audience auprès de la Dame Noire...

Le Seigneur Araya s'inclina sans trop de conviction en signe de salutation et l'apprentie fronça imperceptiblement les sourcils en se demandant si cette visite allait être courtoise. Après tout mettre deux seigneurs sith dans une pièce, c'était un peu comme enfermer deux gamorréens ensemble: Souvent, ils s'entretuaient... Mais Zora savait de quoi la Dame Noire était capable, du moins en partie. Et le peu qu'elle en avait vu lui avait confirmé qu'elle savait exactement ce qu'elle faisait. Ne restait plus qu'à espérer que la confrontation, s'il devait y en avoir une, se limiterait aux seuls mots. Dans le cas contraire, la jeune femme ferait ce qu'elle pourrait pour tenter d'appuyer sa maîtresse tout en étant consciente qu'elle serait plus une gêne qu'autre chose...

La jeune femme réprima l'envie qu'elle avait de glisser ses mains vers ses sabres. Une habitude qu'elle avait prise sans même s'en rendre vraiment compte et qui risquait d'être mal interprété par Darth Araya. Même si ses sabres étaient cachés par la longue cape noire qu'elle portait sur le flanc, le seigneur sith aurait sans doute perçu le geste et réagit en conséquent.

*Il vaut mieux jouer la carte de la prudence, on ne sait jamais...*

Au-delà de la méfiance que l'apprentie portait au nouvel arrivant, c'était d'avantage la curiosité qui l'animait. Après tout, à part la Dame Noire et Varis, elle ne connaissait aucun autre seigneur sith et voila que l'un d'eux venait d'arriver. C'était toujours pratique de pouvoir mettre un visage sur un nom même si, en l’occurrence, celui de l'Arkanien était masqué par ce casque sombre à visière. Zora se demanda quelles étaient les raisons qui obligeaient l'homme à le porter et surtout de quoi il le protégeait...

La jeune femme leva le regard vers sa maîtresse, comme toujours vêtue de façon élégante, l'interrogeant du regard pour savoir si sa présence était souhaitée. En temps normal l'humaine aurait simplement posé la question mais, en présence d'un invité, l'apprentie comptait bien rester à sa place et ne pas prendre la parole sans qu'on l'y ait invitée...

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Darth Ynnitach ne faisait plus du tout attention au spectacle. Son regard restait posé sur Zora. Qui, pour sa part avait les yeux rivés sur le seigneur Sith qui venait d’entrer. La Sith n’avait pas du tout apprécié les remarques pleines de sous entendues de Darth Araya. S’il n’avait pas été un seigneur, ou à la rigueur un seigneur quelconque, elle s’en serait déjà débarrassée. Mais il s’agissait là d’un Sith d’un tout autre calibre. Il était dans leur intérêt commun de garder de bonnes relations entre eux, sinon…

-Seigneur Araya… Vous réclamez une audience, que je vous accorde par… courtoisie, et vous la commencez par des sarcasmes…

*Ne t’inquiète pas ma belle, il ne fera rien, pas ici, pas sur ton domaine.*

S’accrochant à cette idée, Darth Ynnitach semblait moins tendue que durant les premières secondes. Restant malgré tout concentrée sur l’expression neutre de son apprentie, la Dame Noire aurait dû être rassurée par le calme apparent dont semblait faire preuve l’Arkanien. Mais cette confiance tout relative n’était pas du tout au goût de la belle Sith. La Dame Sombre laissait le Côté Obscur de la Force affluer en elle et prêt à le déchaîner sur le seigneur Sith si jamais il tentait quoi que se soit. La Sith tournait son visage vers l’Arkanien. D’un geste nonchalant, elle tendait une main vers Zora.

-Seigneur Araya, permettez-moi de vous présenter Zora Shaar-lâ, mon apprentie…

Cette courtoisie apparente de la Dame Noire, de présenter cette jeune femme à l’Arkanien, était aussi une mise en garde tout juste déguisée. Elle prévenait le seigneur Sith qui si jamais il souhaitait entreprendre une quelconque action à son encontre, il devrait affronter une seigneur Sith et ses gardes, en plus d’une autre adepte de la Force, qui ferait, très certainement, tout son possible pour protéger sa maîtresse.

-Asseyez-vous, seigneur Araya. Le ton était tout aussi aimable que lors de la première invitation, mais il y avait une pointe qui laissait entendre que la Dame Sith ne souffrirait d’aucun refus. Vous n’aimeriez pas que tout ces gens pensent que je vous maltraite en vous obligeant à vous tenir debout. Dit-elle avec un sourire malicieux. D’autant plus que vous m’avez bien assez fait savoir que vous êtes contrarié et je pense aussi que vous seriez plus à l’aise.

Darth Ynnitach n’ajoutait rien de plus. Elle détournait le regard vers l’arène. Le champion qui portait l’insigne de la Dame Noire venait de mettre à mort le dernier supplicié, saluait en direction de la loggia ou la Sith se trouvait. Elle ne renvoyait pas le salut, ne pouvant se permettre ce genre d’extravagance devant le seigneur Araya. Ce dernier semblait enfin être devenu raisonnable. Il s’asseyait, avec une certaine réticence dans le fauteuil. Satisfaite, elle faisait un clin d’œil à Zora, lui donnant ainsi l’autorisation de rester ici avec eux.

-Ces jeux ne m’amusent plus autant qu’avant… C’est plus devenu un jeu, ou chaque maison montre qu’elle a les moyens de sacrifier des gens pour rien. Le véritable jeu n’est pas l’arène mais c’est déceler qui est présent et qui rencontre qui dans les loggias, dans les couloirs et autres alcôves. Ce genre d’évènement est le moment idéal pour monter des combines et autres intrigues sans risques, moins que d’ordinaire en fait. D’après vous, mon seigneur, combien y-a-t’il de complots qui se trament contre ma personne en ce moment même ?

La maîtresse de Dromund Kaas n’en avait aucune idée et elle s’en moquait. Certains de ces projets n’aboutiront pas, d’autres seront éventés et impitoyablement réprimés. Ce fut ainsi il y a quelques années et les années suivantes virent de moins en moins de tentatives. L’année passée fut décevante, seulement deux et sans aucune originalité. Elle se surprenait à penser à que le mécontentement de Darth Araya était presque comme un rayon de soleil, presque. De ce dernier, la Sith n’attendait aucune réponse à sa question. Il n’était pas un familier de Dromund Kaas et ne pouvait avoir qu’une vague idée de comment les choses se font ici.

-Coruscant… Elle poussait un soupir de déception. Non, ce fut une horreur. Une bien belle erreur. Ion Keyiën semblait prometteur, d’autant que nous aurions eu un élément ou deux dans la place, son gouvernement, s’il avait été élu… Nous avons parié sur le mauvais cheval…

-Mais je suppose que ce n’est pas de ça que vous voulez parler, mais de ma petite escapade personnelle c’est ça ? Elle souriait. Oui je reconnais que c’était imprudent. Mais il faut parfois prendre des risques mon seigneur !

La colère était montée en elle, son regard violet qui dardait l’Arkanien s’était fait plus dur. La belle Sith changeait souvent de position, ainsi allongée sur sa couche. Elle semblait avoir du mal à accepter l’échec de Coruscant et plus encore que l’on vienne tout lui reprocher alors que les autres Sith n’ont pas mieux réussi qu’elle. Pour se donner une nouvelle attitude, elle piochait une friandise et la déposait délicatement sur le bout de langue avant de l’avaler.

-Mais que dis-je… vous en avez pris et vous avez pu vous en sortir. Sachez que je vous ne le reproche pas, bien au contraire… Dit-elle avec douceur et une pointe de sincérité.

Pourtant, elle se retenait d’éclater de rire. Elle avait joué un jeu dangereux là bas. Elle s’était exposée, mais ça, ce n’était pas le plus grave. Elle avait clairement attiré l’attention de la République, mais surtout des Jedi sur la Corporation Symbiosis. Si bien, ces moines allaient penser que Darth Araya est le véritable leader des Sith. C’était une manière de Darth Ynnitach de détourner l’attention des adeptes de la Lumière, d’elle.

-Qu’est ce qui vous chagrinent à ce point seigneur Araya ?

Attendant sa réponse, Darth Ynnitach souhaitait se montrer plus aimable. La colère que pouvait ressentir Darth Araya était on ne peut plus légitime. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle doive la subir et l’accepter, de se faire réprimander comme si elle n’était qu’une simple apprentie ayant commis une bourde incommensurable. Elle se saisissait d’une coupe et versait du vin, la faisant ensuite glisser vers le Sith.
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« Par courtoisie… » Ces mots, adressés par la Dame Noire en personne, résonnèrent tel un cuisant sous-entendu, une amère piqure de rappel cisaillant l’esprit critique de l’Arkanien, avisant l’hôte qu’il serait de bon ton de ne pas oublier la place qui demeurait la sienne dans la hiérarchie de l’Ordre. S’il y avait bien une erreur à ne pas commettre en sa présence, c’était de se fier aux apparences, on ne peut plus trompeuses en ce qui la concerne. Sous ses faux airs de sainte-ni-touche aux manières sophistiquées, paradant dans des tenues affriolantes à souhait, comme ce fut le cas présentement, son aisance et son habilité à évoluer dans un monde où se comptait sûrement par dizaine les prétendants au Trône étaient proprement déconcertants. Certes, l’aura si charismatique, et tout bonnement malfaisante, qui émanait d’elle à son bon vouloir aurait sûrement faire passer Darth Araya pour un enfant de chœur, ou presque. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui manquait à ce dernier de le rabrouer en y mettant les formes, avec toute la verve dont il pouvait faire montre lorsqu’il subissait l’inconséquence et l’inconscience de son entourage. Malheureusement, les circonstances ne plaidaient pas en sa faveur. En effet, il ne lui fallut pas longtemps pour constater qu’une foule de regards curieux et attentistes venaient de converger dans leur direction, dès l’instant où il avait fait son entrée dans la loge de la Dame Noire. Autant ne pas attirer l’attention sur lui outre mesure, pensa-t-il en scrutant un à un les observateurs intrigués. Il fallait bien se faire une raison, ce n’était ni le lieu, ni l’heure de faire un esclandre, à moins de souhaiter finir quelques mètre plus bas, goûtant à la terre détrempée de sang où trainaient çà et là des morceaux de chairs et de viscères.

Puis, comme pour détourner son attention sur un tout autre sujet, infiniment plus intéressant à ses yeux, fallait-il croire, Darth Ynnitach s’enticha de présenter à l’Arkanien son apprentie, dénommée Zora Shaar-lâ. La jeune femme à la crinière rebelle aperçue quelques instants auparavant fixa avec une certaine insistance l’illustre inconnu que devait être pour elle Araya, celui-ci hochant la tête en guise de salut, sans piper mot. A l’image de sa mentor, elle paraissait déterminée et sûre d’elle-même, dénotant une fierté manifeste dans sa façon d’être… Et une bonne dose d’orgueil aussi, à ne pas douter. Ainsi, la Dame Noire œuvrait-elle à façonner une apprentie dans la plus pure tradition Sith, fait qui l’a fit remonter quelque peu dans l’estime passablement égratignée depuis sa récente intervention sur Coruscant. Ô il ne se faisait pas d’illusion à ce sujet : elle n’avait sûrement que faire de ce que le seigneur Sith pensait à son sujet, et l’aurait volontiers fait exécuté pour un oui ou pour un non qu’elle aurait jugé déplacé à son goût. Ce pourquoi Araya n’osa pas la contrarier deux fois de suite, et s’assit à son invitation, bon gré mal gré, la mine sombre, voilée par la visière qu’il n’avait pas pris la peine de relever.

Après quoi, elle l’entretint, de la façon la plus volage qui soit, sur les réelles intentions tapies derrière ces joutes martiales, aussi grotesques paraissaient-elles. Peu importe qui sortait victorieux de ces affrontements sanglants, ceux-ci ne faisaient que symboliser grossièrement les luttes intestines destinées à savoir qui serait le plus à même de convoiter le fauteuil de numéro un, bref, qui pourrait rivaliser d’ingéniosité pour trouver le moyen de conquérir le titre suprême : la place de Seigneur Noir. Tout ceci faillit donner la nausée à l’Arkanien, tant ces procédés obséquieux et puérils se situaient aux antipodes de ses propres valeurs. Si bien qu’à la question posée par le Dame Noire, Araya haussa les épaules, signalant de la sorte qu’il n’avait que faire de la question, comme de la réponse. A vrai dire, il ne comprenait toujours pas en quoi son auguste présence s’avérait nécessaire, si ce n’est qu’elle retirait un malin plaisir à contempler les manigances de ses rivaux, tout sourire devant elle, la maudissant par derrière…

Le moment arriva où la Dame Noire évoqua le sujet qui brulait les lèvres de son invité, lequel se redressa machinalement. Avec un petit air affligé parfaitement interprété, elle mentionna ce regrettable épisode en faisant allusion à la débâcle électorale de Ion Keyiën. Finissant sa tirade, Araya se retint de lui envoyer la flasque de vin en pleine figure. « Mais il faut parfois prendre des risques mon seigneur ! ». Elle avait asséné cette répartie sans gêne ni retenue, bien gentiment vautrée sur sa banquette, dégustant à l’envie des amuse-bouche, n’ayant que faire des répercussions que ses actes, à l’inconséquence outrancière, entraineraient pour l’Arkanien. Resserrant la mâchoire si durement qu’il sentit chaque muscle de son visage se contracter, il évita ainsi que ne se déverse un tombereau d’injures mêlées d’accusations en réponse à cet outrage éhonté. Inspirant longuement, il parvint à contenir la vague de ressentiment qui faillait l’emporter, et se contenta de relever la visière de son casque. Sans mot dire, la manière dont il retourna la sévérité du regard de la Dame Noire suffit à la renseigner sur l’impair indigeste qu’il venait de subir comme un affront personnel, si bien qu’il perçut l’inquiétude qui effleura ses gardes en faction, sur le qui-vive, interprétant ce geste pour ce qu’il n’était pas encore : une déclaration de guerre.

Tout en continuant d’ignorer ostensiblement ses états d’âme, Darth Ynnitach trouva bon d’en rajouter une couche, en commentant, avec cette même légèreté irritante au possible, l’action menée par ses pairs en périphérie d’Ondéron. Sans doute se jugeait-elle trop précieuse pour se salir les mains avec de si basses besognes, préférant minauder en public en participant à des débats durant lesquels ses interventions capitales ne changèrent absolument rien à la donne... Un jour viendra où elle aurait à répondre à ces accusations, et pour sûr, Araya ne serait dans le camp des défendeurs…

« Ce qui me chagrine, dites-vous ?! Décidément, vous avez un véritable don pour trier vos mots sur le volet ! Cependant, j’aurai beau vous l’expliquer en long, en large et en travers que cela ne vous ferait ni chaud ni froid, alors à quoi bon me donner cette peine… En revanche, je vais vous faire une promesse. Si, d’une manière ou d’une autre, je me vois contraint de faire une croix sur la direction de la Corporation Symbiosys à cause de vos fautes d’appréciation, je jure de tout mettre en œuvre pour vous rendre la pareille. Me suis-je bien fait comprendre ? » argua Araya d’un ton si neutre qu’on eut dit qu’il récitait un texte répété mille fois. Avisant la coupe de vin d'un œil suspect, il la délaissa d'une moue amusée, ayant gardé un souvenir assez médiocre de la fois où il avait trinqué en compagnie d'une Sith...
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L joute verbale qui se déroulait à présent dans la loge privée de la Dame Noire valait largement le spectacle qu'offraient les combattants dans l'arène. Zora savourait la situation avec toute la retenue dont elle savait faire preuve, notant chaque information émanant de la discussion entre les deux seigneurs sith quelque part dans son esprit. L'apprentie ne savait pas que sa maîtresse s'était rendue sur Coruscant récemment et elle se demanda si cette dernière avait fait ce voyage avant de la prendre comme élève. Peut-être que l'humaine se risquerait à questionner l'Anzati à ce sujet si l'occasion se présentait et, surtout, si elle consentait à bien vouloir lui répondre.

La jeune femme appréciait à sa juste valeur le comportement de sa maîtresse qui se voulait courtois et incisif à la fois, une manière de rappeler à Darth Araya qui commandait sur Dromund Kaas. Ou plutôt, qui commandait tout court. Un sourire fugace éclaira le visage de l'apprentie alors qu'elle accordait un bref coup d’œil aux combattants qui se déchiraient les chairs à coups de vibrohaches sous les encouragements d'une foule conquise. L'un des mort un puissance asséna un coup violent à la mâchoire de son adversaire qui hurla de douleur avant qu'un flot de sang ne vienne noyer sa plainte. Les spectateurs applaudirent à sa juste valeur ce coup des plus vicieux et plusieurs d'entre eux se levèrent, portés par l'excitation.

*Les combats semblent gagner en qualité, ce n'est pas trop tôt...* approuva-t-elle.

Zora tourna à nouveau son regard noisette vers le seigneur Araya et sa maîtresse alors que cette dernière venait de lui rappeler qu'il fallait parfois savoir prendre des risques. Une remarque qui de toute évidence piqua au vif l'Arkanien qui releva la visière de son masque, révélant un visage des plus particuliers. Ce qui frappait au premier coup d’œil, c'était évidemment le regard bleuté, mécanique, du seigneur sith. Il semblait recouvert d'un voile argenté mais le plus frappant restait l'absence d'iris. La jeune femme ouvrit légèrement la bouche, surprise par pareille vision.

*C'est quoi ces yeux? Il est aveugle? Ou alors c'est une sorte d'implant?* s'interrogea-t-elle, piquée dans sa curiosité et un brin mal à l'aise.

Mais son attention fut ensuite d'avantage attirée par les propos de l'Arkanien que par son regard si étrange. Il parlait de la Corporation Symbiosys. Ce nom, Zora le connaissait bien. C'était celui qui était inscrit sur les doses d'antibiotique qu'elle devait s'injecter chaque jour pour contenir la progression de son intoxication sanguine. Mais elle devait bien reconnaître qu'à part son médicament, elle ne savait que peu de chose de cette corporation. Sauf erreur, c'était elle qui produisait le Medpac Rapidchair, dont l'efficacité n'était plus à prouver mais ses connaissance se limitaient à ça. Elle se promit silencieusement de faire des recherches à ce sujet, d'autant plus que si un Seigneur Sith comme Araya s'y intéressant, c'est qu'il devait y avoir de bonnes raisons.

Mais avant de pousser plus avant son raisonnement, Zora se raidit comme si l'Arkanien venait de la frapper. "Me suis-je bien fait comprendre?". Il venait bien de prononcer ses mots à l'encontre de Darth Ynnitach, la Dame Noire en personne. De quel droit se permettait-il de lui parler sur ce ton alors qu'il n'était qu'un invité qu'elle avait bien voulu accueillir dans sa loge. L'apprentie en avait vu des gens défiler devant sa maîtresse, mais jamais l'un d'eux n'avait osé lui parler sur ce ton. Sans vraiment réfléchir, par pure impulsivité, la jeune femme avança d'un pas:

- "Je vous conseille de ne pas oublier à qui vous vous adressez, Seigneur Araya! Il s'agit de la Dame Noire, pas de l'un de vos subalternes. Il est de bon ton qu'un invité témoigne du respect et de la gratitude envers son hôte!" intervint-elle sur un ton glacial.

Dès que ces mots eurent franchis la barrière de ses lèvres, Zora se retint de fermer les yeux en se rendant compte qu'elle avait fait une bêtise et qu'elle même n'était pas restée à sa place. Araya pouvait fort bien lui retourner sa remarque et lui rappeler qu'elle n'était qu'une apprentie et qu'il était un Seigneur Sith. A moins que ce ne soit sa maîtresse elle-même qui lui fasse payer son manque de jugeote et son intervention déplacée. L'humaine se força néanmoins à soutenir le regard si dérangeant de l'Arkanien avant de finalement se résigner et de baisser les yeux en direction du sol...

*Comme si elle avait besoin d'aide... Quelle idiote tu fais...* se réprimanda-t-elle silencieusement.

Darth Ynnitach était rompue à l'art de la diplomatie et c'était sans doute le cas d'Araya également. Au final, même les deux gardes personnels de la Dame Noire qui flanquaient l'entrée de la loge s'y connaissaient sans doute plus que la jeune femme... Bien décidée à ne plus intervenir dans la joute verbale qui s'installait lentement mais sûrement entre les deux puissants Sith, l'apprentie recula d'avantage et s'adossa au mur, prudemment, attendant la réaction de l'Arkanien ou de l'Anzati...

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L’expression de Darth Ynnitach se durcissait à la menace à peine voilée du seigneur Sith. Elle qui semblait si ravie de recevoir Darth Araya, laissait la colère et sa haine affluer en elle. Dans son esprit retors et pervers elle s’imaginait écraser, mutiler et tuer le Sith de mille manières. Personne ne pouvait la défier aussi ouvertement ici, sur ses terres sans en répondre !

Cependant elle ne pouvait se permettre de le faire ici et maintenant. D’autant plus qu’il y avait des témoins. Tout d’abord, le tout Dromund Kaas, ensuite son apprentie, Zora Shaar-lâ. Les deux gardes ne diraient rien et le serviteur non plus. Pour ce dernier il sera très aisé de s’en assurer… définitivement.

-Quelle hardiesse… mon seigneur. Au moins c’est une chose que je ne peux vous reprocher !

Du regard, la Dame Noire ordonnait à ses gardes et au serviteur de la laisser. Ensuite, avec ce même regard, elle interrogeait son apprentie. Elle pouvait rester si elle le souhaitait, mais aussi partir si elle préférait. Dans tout les cas, sa présence n’offenserait pas sa maîtresse. Après tout, il valait mieux pour elle qu’elle soit au courant de certains agissements de la Sith qu’elle sert.

Ne jouant plus sur la nonchalance, Darth Ynnitach s’était faite plus sérieuse, un comportement que Darth Araya connaissait, pour l’avoir déjà vu ainsi lors de sa toute première venue sur Dromund Kaas. La Dame Sombre se redressait et venait s’asseoir sur la banquette. A la différence de l’autre rencontre, la Sith s’était rapprochée de l’Arkanien, soutenant le regard terrifiant, il fallait l’admettre, qu’il lui lançait.

*Ne pense surtout pas m’effrayer ! J’en ai vu d’autres, pire que toi !*

Un autre en réalité, et celui là, faisait naître de sombres pensées à Darth Ynnitach. Elle croyait même que jusqu’à la fin de ses jours elle se souviendrait du visage terrifiant de celui qui fut son mentor pendant plusieurs années. Le fait d’y songer et la perspective de voir son alliance, qui pourtant, sonnait comme une promesse d’avenir, tomber à l’eau aidait à faire garder la tête froide à la Sith.

Zora Shaar-lâ venait de prendre la parole. Ceci tirait la Dame Noire de ses sombres pensées. L’espace d’un battement de cœur, la Sith croyait avoir mal entendu. Etait-ce vraiment son apprentie qui venait de s’exprimer ainsi ? Elle devait bien admettre que oui. Pour ne pas gâcher le courage dont la jeune Zora venait de faire preuve, Darth Ynnitach éclatait de rire.

-Oui la hardiesse semble être un trait commun à tout les Sith n’est-ce pas ? Elle tournait la tête vers Zora. Ne t’en fais pas ma chérie… Elle lui faisait un clin d’œil complice, montrant qu’elle avait apprécié cette sortie de sa part et qu’elle ne lui en tiendrait pas rigueur.

Mais cette sortie ne serait peut être autant appréciée de la part de son invité. Après tout, sa venue était pour se plaindre. Et malgré le fait que la situation semblait passablement compliquée, il devait attendre quelque chose de la part de la maîtresse des Sith. Elle devait à présent le savoir.

-Qu’attendez-vous de moi, seigneur Araya ? Des excuses ? Est-ce que des excuses de ma part vous aideraient à conserver votre poste à la Corporation Symbiosys ? Dit-elle d’un sourire aimable et compréhensif. Sincèrement, Darth Araya, je suis navrée de vous causer des soucis dans vos aspirations.

Darth Ynnitach se surprenait à ce moment là, d’avoir baissé le regard un court instant. Elle avait l’impression désagréable de n’être encore qu’une apprentie prise après avoir fait une bêtise. C’était vexant, mais aussi, elle se disait que s’il en fallait passer par là pour que Darth Araya ne songe plus à ses velléités envers la Dame Noire, qu’il en soit ainsi. Après c’était un moindre mal. Si en plus Zora faisait montre d’incrédulité, se serait encore mieux et permettrait peut être à Araya de se laisser, un temps du moins, aveugler par son orgueil restauré.

Dans l’arène un nouveau carnage venait de débuter. C’était l’apothéose en cette fin de journée. Plusieurs dizaines de suppliciés étaient entrés dans l’arène. Ils étaient faiblement armés. Leurs adversaires, des hommes-liges de plusieurs maisons étaient eux aussi entrés. D’un signal de la Dame Noire des Sith, le combat commençait. En faisant cela, elle avait sentit le dégoût que son invité ressentait. Darth Ynnitach n’en avait cure, comme elle n’en avait cure du carnage qui était, en réalité, fait en son honneur. Certains des ces hommes dans l’arène espérait se faire remarquer et aussi la maison qu’il sert et ainsi intéresser la maîtresse de Dromund Kaas à renforcer une alliance déjà existante ou à en créer une nouvelle. D’ordinaire, la Sith s’intéressait peu aux combats, elle faisait acte de présence, rien de plus. Des gens à elle, était présent pour noter ce qu’ils trouvaient de notable en avisait ensuite. Mais cette fois les choses étaient un peu plus compliquées qu’une simple histoire d’alliance. Depuis quelques mois, celle qui est devenue la Dame Noire était veuve, ce n’était plus un secret sur Dromund Kaas. Certains Sith s’imaginaient pouvoir se rapprocher du trône par un mariage ou en devenant tout simplement l’amant de la Veuve Noire…

-Alors mon seigneur… Comment envisagez-vous votre avenir ? Ou plutôt, notre avenir commun ?
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De temps à autre, il arrive que les mots fusent et dépassent le fil de la pensée, pour preuve, le sentiment de regret ressenti parfois dès l’instant où l’on réalise avoir dépassé les bornes, franchi les limites de l’acceptable. Etait-ce le cas, présentement ? Que nenni. Parfaitement lucide du poids de chacun des termes qu’il venait d’employer, sa mise en garde n’avait pas pour vocation d’ériger une muraille infranchissable entre les parties en présence, bien au contraire. Araya voulait s’assurer que la Dame Noire cerne le malaise qui était le sien, sans pour autant avoir la prétention de lui faire partager l’angoisse qui lui tordait le ventre lorsqu’il pensait à cette maudite commission d’enquête qu’il se trainerait comme une casserole tant qu’il n’en serait pas débarrassé. Non, il ne regrettait pas de s’être laissé emporter de la sorte, satisfait de constater que Darth Ynnitach semblait enfin prendre son interlocuteur au sérieux, pour changer, laissant de côté sa légèreté habituelle et ses airs décontractés. De toute manière, le seigneur Sith n’était pas dupe, devinant parfaitement que la menace qu’il venait de proférer n’avait nullement atteint sa destinataire, hormis dans son amour-propre, peut-être. Car menacer est une chose, encore faut-il avoir les moyens nécessaires pour mettre à exécution l’avertissement qu’il venait d’exprimer si sèchement.

Certes, il fallait bien reconnaitre que ce genre d’attitude ne mène à rien de très constructif, surtout quand on a en face de soi une telle dame de fer, qui aurait très bien pu, d’un battement de cils, décider de faire endurer à l’Arkanien une sentence exemplaire destinée à sanctionner un tel manque de déférence à son égard, ce qui, somme toute, l’aurait plongé dans une situation autrement plus épineuse à solutionner que celle qui l’amenait jusqu’ici, dans cette loge privée, point culminant de l’arène où le jeu de massacre continuait de plus bel. Au lieu de ça, Darth Ynnitach garda un calme olympien, même s’il n’était pas sorcier de deviner que l’envie ne lui manquait pas de faire ravaler ses propos à Araya, en arrachant sa langue à mains nues, pour ne citer que l’exemple qui effleura l’esprit de l’Arkanien. Sa réaction ne se fit pas attendre. D’un regard à peine insistant, les spectateurs immobiles, devenus indésirables, quittèrent les lieux en silence, laissant Araya aux prises avec la Matrone et son apprentie. C’est là que la jeune femme à l’air farouche ne manqua pas d’exprimer son point de vue indigné à propos du comportement dédaigneux dont venait de faire preuve le seigneur Sith vis-à-vis de sa maitresse. Et elle avait entièrement raison d’insister sur ce point : en temps normal, jamais Araya ne se serait permis une telle facétie discourtoise, manquant ouvertement de respect à celle envers qui il avait prêté serment d’allégeance, il y a quelques temps. Scrutant d’un air neutre le visage de l’apprentie faisant mine de se retirer des débats, l’air gêné d’avoir apporté sa contribution personnelle, la Dame Noire salua le témoignage de fidélité qu’elle venait de manifester d’une remarque judicieuse, tandis que son hôte fit de même en faisant léviter la coupe de vin servie par sa maitresse jusqu’à elle, en signe de cordialité, de reconnaissance aussi.

Bien sûr, l’affront n’était sans doute pas assez conséquent pour que ledit pacte soit remis en cause, à peine avait-il été emmaillé à vrai dire… Mais il comptait laisser planer le doute encore un moment, histoire de faire comprendre à la Dame Noire que malgré son rang, elle ne pouvait pas tout se permettre sans avoir à souffrir de quelques disconvenues. Elle avait tous les droits ici, dans son fief, entourée de ses larbins et de sa milice personnelle, alors autant qu’elle s’en contente, en évitant de s’immiscer dans les affaires des autres, surtout si c’est pour y semer la discorde et le chaos. Cela, Araya ne saurait le tolérer. Et il lui sembla que le message était passé : une bonne chose de faite, soit dite en passant… La déclaration emprunte de bonne foi que lui tint Darth Ynnitach ne fut pas sans surprendre Araya, qui ne sut quoi répliquer sur le coup, tellement son étonnement fut grand lorsqu’il constata que même cette femme au regard d’acier pouvait faire preuve d’une certaine empathie, bon gré mal gré. Cet instant resterait gravé dans sa mémoire, comme la preuve manifeste que l’Arkanien tenait bel et bien un rôle dans les plans sombres de la Dame Noire, et qu’elle ne tenait pas particulièrement à le voir s’éloigner de sa cour pour faire cavalier seul. Qu’à cela ne tienne, Araya se contenterait de savoir qu’il n’était pas qu’un vulgaire pion dont elle disposait à l’envie pour perpétrer ses projets.

« Autant ne plus évoquer le sujet, je trouverai bien un moyen de me sortir de ce mauvais pas, j’ignore comment, mais ce n’est pas une bande de bureaucrates à la manque qui parviendra à m’écarter de ce qui me revient de droit… » dit-il d’une traite, les yeux brillant d’une lueur sournoise, se plissant à l’idée que cette commission disposait néanmoins d’informations susceptibles de lui faire de l’ombre. Laissant son regard se perdre sur l’entrée en scène de gladiateurs disposés à s’étriper en se livrant corps et âme à une boucherie sans nom, la voix posée et mielleuse de la Matriarche de Dromund Kass s’éleva à nouveau, comme une caresse sur la joue de l’Arkanien.

-Alors mon seigneur… Comment envisagez-vous votre avenir ? Ou plutôt, notre avenir commun ?

« Pour ma part, hormis mes efforts pour briguer un poste de sénateur à l’Assemblée Galactique, et le projet de prendre le contrôle de la Corporation Symbiosys, rien de bien neuf. J’oubliais… Il n’y a pas si longtemps, il me tenait à cœur de retrouver un certain artefact sur Korriban, mais mes recherches se sont avérées infructueuses… L’Anneau d’Ommin, ça vous dit quelque chose ? » bougonna-t-il en posant un index sur sa tempe, laissant son bras reposer contre l’accoudoir du fauteuil. Puis, à mi-voix, sur un ton se voulant plus confidentiel : « Vous n’êtes pas sans savoir que si je me tiens à vos côtés, c’est bien parce que mon engagement à vous servir reste d’actualité, en dépit du différend que nous venons d’évoquer... » Araya adressa un regard en coin à la Dame Noire. « Y a-t-il quelque chose dont vous aimeriez m’entretenir en particulier ? »
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Zora était clairement dépassée par les événements. Sa remarque semblait avoir été bien accueillie par sa maîtresse et Darth Araya n'y avait pas répondu. Une façon sans doute de marquer son accord avec ses propos. Malgré tout, en présence de ces deux puissants seigneurs sith, la jeune femme se sentait comme étouffée par leur aura. Leur discussion était profonde et dépassait largement les mots qu'ils utilisaient. D'autant plus que, visiblement, ils se connaissaient bien...

Cette rencontre était instructive pour l'apprentie qui pouvait ainsi se faire une idée plus précise de la relation entre l'anzati et l'arkanien. Si Zora voulait un jour se créer son propre réseau chez les sith, il fallait qu'elle ait une vue d'ensemble de la situation. Elle ne pouvait espérer survivre seule et elle en était tout à fait consciente. La Dame Noire avait de nombreux ennemis et même si elle semblait constamment avoir un - voir deux - coups d'avance sur eux, l'éventualité qu'elle puisse être un jour une autre victime du jeu du pouvoir sombre et pernicieux des Sith, il fallait que l'humaine puisse subsister dans ce monde malgré tout.

Mais Zora n'arrivait pas à se faire une idée précise sur Araya, notamment parce que ce dernier semblait un habile parleur et un bretteur oral des plus insondable. Était-ce simplement parce qu'elle était apprentie et qu'un océan d'expérience et de sagesse les dépassait? Sans doute, oui... Quoiqu'il en soit la jeune femme s'était attendue à pouvoir obtenir au moins des informations intéressantes. Mais peut-être était-ce la volonté de l'Arkanien? Après tout, il était venu s'entretenir avec la Dame Noire, pas avec son élève. Et il pouvait se montrer réticent à parler en présence de l'humaine pour des raisons évidentes: il ne la connaissait absolument pas. D'autant plus que son intervention à la limite de l'insolence n'avait sans doute pas été très bien acceptée...

*Il faut pas se leurrer, ma grande... Tu n'assisteras pas à un étalage de secrets aujourd'hui... Pas avec cet homme...*

Zora tourna le regard vers sa maîtresse et se concentra pour la "toucher" avec la Force en essayant de caresser son esprit. Lui demandant ainsi si elle avait l'autorisation de quitter la salle et aller de son côté. Le regard qu'elle reçut en retour de la Dame Noire lui confirma qu'elle pouvait sortir de la loge et vaquer à ses occupations, avec néanmoins un avertissement pour qu'elle soit prudente. Dans les fait, seul un regard avait été changé mais depuis les semaines que les deux femmes se côtoyaient, rien d'étonnant finalement à ce que ce genre de requête puisse se passer de mots.

L'humaine posa un genoux à terre en signe de sa dévotion pour sa maîtresse et attendit une accalmie dans la discussion entre les deux seigneurs sith pour prendre la parole d'une voix douce et sur un ton révérencieux:

- "Veuillez me pardonner! Seigneur Araya, ce fut un plaisir de pouvoir enfin mettre une tête sur un nom..."

Avec ces quelques mots pour toute excuse, la jeune femme attendit ensuite un geste nonchalant de l'Anzati pour pouvoir se relever et se diriger vers la sortie de la loge. Le panneau en duracier coulissa avec aisance à son approche et Zora se retrouva dans les couloirs ceinturant l'arène. Le calme et l'obscurité de la loge contrastait avec l'agitation et la lumière naturelle qui filtrait à travers du transpacier du plafond. L'humaine s'étira un moment et laissa son regard vagabonder sur la foule de badauds. Elle reconnut quelques membres des familles influentes de Dromund Kaas, qui la saluèrent souvent d'un signe de tête respectueux avant de s'en éloigner en vitesse. Des détachements d'une dizaine de soldats marchaient au pas pour rappeler que l'ordre n'était pas une option. Après tout, avec autant de sith il n'y avait pas de quoi crier à la surprise si des altercations avaient lieu.

*Bon, que faire, maintenant?* s'interrogea-t-elle.

Elle hésita un instant à retourner dans ses appartements pour méditer ou poursuivre son entraînement mais se ravisa en se disant que cette journée était exceptionnelle et qu'il fallait bien en profiter un peu. Elle se mit donc à marcher sans but précis le long du couloir, attentive à tout danger éventuel. Peut-être une vingtaine de minutes plus tard, un jeune homme arriva en face d'elle et semblait bien décidé à ne pas s'ôter de son chemin. Zora ne le reconnut pas immédiatement jusqu'à l'identifier que le fils de la famille dont la Dame Noire lui avait parlé. Celui qui chercherait vraisemblablement à l'ajouter à son tableau de chasse. Soupirante, Zora s'arrêta lorsqu'elle se rendit compte qu'elle ne pourrait pas l'éviter.

- "Hey, apprentie!" entama-t-il la conversation. "Tu as un peu de temps à m'accorder?"

La jeune femme haussa un sourcil à cette remarque, ne se formalisant néanmoins pas du tutoiement. Après tout, si elle laissait passer cette insolence, l'autre penserait certainement qu'elle n'était pas si terrible que ça. La technique du loup de Sernspindal déguisé en mouton de Chandrilla. Une ruse vieille comme le monde... Zora l'invita donc d'un signe de la main à marcher à ses côtés et lui expliquer ce qu'il tenait tant à lui dire. Après tout, un peu de compagnie ne ferait pas de mal à l'apprentie et puis ce jeune homme était de bonne famille. Peut-être qu'à défaut d'obtenir des informations de la discussion entre Ynnitach et Araya elle pourrait en obtenir par cet imbécile...
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Peu à peu, Darth Ynnitach semblait retrouver un peu plus de confiance. Pendant un instant qui avait semblé interminable, elle se disait au fond d’elle-même que Darth Araya la lâchait. Elle s’était, malgré tout, refusée d’y croire, mais au vu de la tournure de l’entrevue et les propos employés par le seigneur Sith ne semblait que laisser peu de doutes à ce sujet. Peut être était-ce l’intervention, quoiqu’un peu effrontée mais juste, de son apprentie qui avait été une sorte de signal pour l’Arkanien. Peut être est ce qu’il s’était dit qu’il fallait mettre les choses aux clairs ? En tout cas il venait de le faire et rien ne pouvait faire plaisir à la maîtresse de Dromund Kaas. Elle savait à présent à quelle sauce elle allait pouvoir le manger.

-J’en suis persuadée, mon seigneur. Dit-elle d’une voix enjouée. Mais vous avez raison, chassons de nos esprits ces tracas et pensons plutôt à des choses plus concrètes.

Oui, bien entendu que Darth Araya arriverait à se défaire de la toile dans laquelle il venait d’être prit. En tout cas, la Sith estimait, et à juste titre, que ceci le tiendrait occupé pendant un petit moment et qu’ainsi, elle aurait encore les mains libres pendant ce temps. Non pas qu’elle voyait l’Arkanien comme une menace immédiate, mais sait-on jamais ?

Du regard, la Dame Sombre autorisait son apprentie à quitter la loggia. Les combats allaient se terminer et la majeure partie du spectacle était déjà finit. De plus bien d’autres loggias se vidaient de leurs propriétaires. C’était tout de même un pari risqué, la Sith se retrouvait seul avec l’Arkanien. C’est là qu’il pourrait tenter quelque chose. Mais Darth Ynnitach se ravisait, pourquoi avoir de si sombres pensées alors qu’il venait de reconnaître le contraire et que se serait une folie immense de s’en prendre à elle ici. Au moins, la Dame Noire ne pouvait que se féliciter d’avoir, avec plus ou moins de réussite, dompté le seigneur Sith et d’avoir pu l’amener sur un sujet sur lequel elle souhaitait l’entretenir et ainsi constater l’implication que Darth Araya pourrait lui donner et à l’Ordre Sith.

-Oui en effet, j’ai bien une chose à vous soumettre, Darth Araya.

Mais une autre question, bien surprenante, venait d’être posée.

*Ainsi, tu convoites des breloques Sith. Espères-tu t’alimenter des bribes de pouvoirs qu’ils contiennent ?*

-L’anneau d’Ommin… Le roi Ommin est mort il y a 1500 ans, seigneur Araya. Tué sur Ondéron par les Jedi. S’il n’est pas en notre possession, il doit être sur Ondéron…

Darth Ynnitach se laissait aller à cette confiance retrouvée, reprenant sa place sur sa couche, avec une négligence calculée. Elle n’était pas allée jusqu’au bout de ses pensées, du moins à voix haute. Il est vrai qu’elle pourrait l’aider, mais que gagnerait-elle vraiment ? Mis à part des gracieusetés hypocrites ? Un sourire se dessinait sur ses lèvres.

-Dîtes moi, pourquoi voulez-vous cet anneau ? Elle osait poser la question sans s’attendre un seul instant à se heurter à un refus. Mais au fait, si vous êtes allé sur Korriban, vous avez sans nul doute croisé la route du seigneur Varis… Comment était-il ? J’espère que l’académie se trouve entre de bonnes mains…

*Oh oui, ça je n’en doute pas !*

En repensant à Varis et obnubilée par l’idée que Varis et Araya se soient rencontrés et qu’ils aient échangés des paroles l’inquiétait quelque peu. De plus la chasse aux artefacts dans laquelle se lançait Darth Araya n’était pas non plus sans inquiéter. Au point même ou Darth Ynnitach en oubliait le projet qu’elle allait soumettre au seigneur Sith.
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En un battement de cils, la teneur de la conversation entamée avec Darth Ynnitach venait de changer du tout au tout, laissant derrière eux les invectives de l’arkanien aux accents teintés de reproches, que l’on aurait pu confondre avec des menaces, à les interpréter erronément. Il s’était simplement contenté, de manière très directe, certes, de la mettre en garde pour que désormais, pareille mésentente n’ait plus à se reproduire. Le message était-il passé ? Seul l’avenir pourra le dire. En dépit de ce regrettable quiproquo, Araya lui fit savoir qu’il n’en demeurait pas moins un allié sur lequel elle pouvait compter, tant qu’elle prendrait soin de ne pas interférer d’une façon ou d’une autre dans ses propres affaires, et contre sa volonté. Au final, un choix cornélien lui revenait : soit elle considérait le seigneur Sith comme un atout à garder sous le coude, soit elle ne voyait en lui rien de moins qu’un rival convoitant secrètement sa position, à maintenir sous sa botte, donc. Dans un cas comme dans l’autre, il n’était pas dans son intérêt d’expédier l’Arkanien loin de son joug, simplement le tenir à distance, histoire de garder un œil sur lui.

La question posée par le seigneur Sith à l’attention de la Dame Noire resta en suspens pendant une poignée de secondes, avant que ses implants oculaires ne se reportent froidement sur son apprentie, qui n’avait pas manqué de s’emballer suite aux propos outranciers qu’il avait tenu à l’encontre de sa maitresse, faisant preuve d’un zèle et d’un aplomb dignes, quoiqu’un peu inconsidérés, d’une servante fidèle et loyale. Cette fois-ci, l’interruption de Zora Shaar-lâ avait un but bien différent : elle venait tirer sa révérence avec une élégance et une déférence sans faille, si bien qu’il ne put s’empêcher de saluer son départ d’un ostensible mouvement de visage orné d’impartialité, opinant du chef en retour. Puis il la suivit du regard tandis qu’elle quittait la loge à pas de velours, avant de se retourner vers Darth Ynnitach. Même si elle ne pipa mot sur le sujet, à n’en pas douter, le fait d’avoir mis la main sur cette perle rare à qui transmettre son savoir devait la remplir de contentement. D’ailleurs, Araya ne manquerait pas de trouver une occasion pour lui demander son avis concernant une personne qu’elle avait croisé il y a peu…

D’emblée, Araya ne prêta pas attention à la chose. Ce n’est qu’en écoutant, sur le ton de la confidence, la Dame Noire lui annoncé qu’elle une proposition à lui soumettre, qu’il réalisa que l’entretien venait de basculer en un tête-à-tête, et ce pour la première fois. D’autant que les tribunes et les autres loggias commençaient à se clairsemer, preuve que les festivités martiales touchaient à leur fin. Fallait-il y voir une simple coïncidence, ou bien une volonté ténue de rapprochement envers Araya, un certain privilège accordé à peu d’élus, le gage d’une confiance de la part de la Jen'ari ? Cette dernière possibilité, l’Arkanien la balaya d’un revers de main : la confiance, parce qu’elle est le terreau le plus propice à la trahison, n’exclue pas le contrôle, et la Dame Noire semblait parfaitement savoir y faire dans ce domaine. Ce n’est qu’après un temps de latence certain qu’Araya réagit soudainement, sautant littéralement sur son siège.

« Mille cinq-cents ans, dites-vous !? En êtes-vous sûre ? » articula posément l’Arkanien, fronçant les sourcils comme pour mieux souligner sa stupeur. « Eh bien, mes informations diffèrent radicalement des vôtres, c’est le moins qu’on puisse dire… Ondéron… Intéressant, je vous remercie pour cette indication, je comprends mieux pourquoi aucune trace de ce personnage n’est consignée dans les archives de l’Académie, pour la plupart en décrépitude. Décidément, c’est à croire que Korriban n’a plus grand-chose à offrir en terme de lègue… » maugréa le seigneur Sith, une main venant triturer son menton.

Ondéron. Une planète qui ne lui était pas étrangère, loin s’en faut, notamment suite aux négociations diplomatiques dont il avait eu à s’affranchir avec la Reine Emalia en personne. D’après les dires de la Darth de Dromund Kaas, il y trouverait certainement de plus amples informations concernant la vie et le trépas de l’illustre Ommin, autrement plus instructives que les gribouillis et les notes manuscrites éparses que son maitre avait laissé de son vivant, consignés dans un carnet au moins aussi vieux que son ancien propriétaire. L’extirpant de ses pensées évasives, Darth Ynnitach s’enticha de savoir la raison qui pourrait Araya à s’intéresser de prêt à cette relique perdue au fond d’âges révolus.

« Si mes renseignements sont exactes, ce qui n’est pas forcément couru d’avance, cet artefact permettrait, entre autre chose, de déchiffrer instantanément les subtilités du langage Sith en s’imprégnant de la Force Obscure de son porteur. Certains de croire aussi qu’Ommin y aurait instillé une partie de son savoir de sorcier, mais là, il ne s’agit que de suppositions encore plus hasardeuses, si vous voulez mon avis. Tout ceci ne relève peut-être que de rumeurs infondées après tout, mais j’aimerais m’en assurer une fois pour toutes. Et puis comme mon mentor de maitre était lui aussi à sa recherche, je me dis qu’il est légitime de vouloir tirer cette affaire au clair… » dit-il en tentant de contenir l’intérêt, sans cesse grandissant au fil de ses recherches, qu’il portait à ce vestige. Et pour mieux en finir avec le volet des superstitions, l’Arkanien embraya sans se faire prier sur l’autre sujet que venait d’évoquer, avec une pointe d’ironie, la Dame Noire.

« Darth Varis… En effet, j’ai fait sa connaissance. Par contre, vous me permettrez de taire les circonstances assez rocambolesques de notre rencontre, ne vous en déplaise. Et puis je mettrai ma main à couper que vous aurez tôt ou tard des échos de la déconvenue dont j’ai eu à souffrir, et qui m’a valu de le côtoyer dans d’étranges conditions. Si je comprends bien, vous l’avez nommé en charge de l’Académie… Eh bien, il m’a donné l’impression d’être tout à fait capable, assez pour se montrer à la hauteur de la tâche. Aguerri d’esprit, consciencieux, suffisamment habile et sournois pour imposer sa volonté et se faire respecter… A moins de faire erreur, pour avoir su se tailler si promptement une place de choix, j’imagine qu’il vous a convaincu de ses propres capacités, sinon il ne serait pas à la place qu’il occupe aujourd’hui, mais plutôt détenu dans l’une de vos geôles. » lança-t-il, la commissure de ses lèvres se cabrant d’un plissement particulièrement caustique. « Au fait, en parlant de rencontre, vous avez vous-même eu l’occasion de croiser un certain… Comment s’appelle-t-il déjà ? » dit-il en faisant mine de solliciter sa mémoire. « Ulrich Andersen… Est-ce un nom qui vous parle ? » interrogea Araya, l’air faussement dégagé.
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Pourquoi avait-elle dit ça ? Pour quoi avait-elle dit 1500 ans ? Pensait-elle tromper le seigneur Sith à propos de cet objet qu’il convoitait. Néanmoins cette erreur involontaire, s’il en est, lui avait permis d’apprendre que Darth Araya était visiblement très intéressé à l’idée de retrouver cet objet et de s’en servir. Darth Ynnitach avait toutefois remarqué le doute qui traversait le visage de l’Arkanien. Mais pas le doute de lui-même et de ses informations, mais celui de la véracité des dires de son interlocutrice.

-Oh excusez-moi, mon seigneur, je voulais dire 500 ans. Je pensais à autre chose… Disait-elle pour donner le change en sachant parfaitement que le Sith ne s’y prendrait pas. Peut être est-ce la vue de tout ce sang qui me fait tourner la tête. Elle se laissait aller un peu plus sur sa couche. A croire que ces spectacles sordides me font encore effet…

Jouant cette petite comédie la Dame Noire ne perdait de vue le grand intérêt que Darth Araya portait à cet objet. D’ailleurs l’explication à propos de la faculté de cet objet venait intéresser la Sith. Se pourrait-il qu’il est des anciens ouvrages Sith voir même des monceaux de parchemins écrits dans cette langue fort ancienne. L’Histoire d’un Sith défunt surement, des sorts et autres rituels peut être ?

-Vous devez sans nul doute savoir que le roi Ommin détenait en grande partie son pouvoir dû à la lignée de sa famille avec le Sith autoproclamé Freedon Nadd. Son esprit à d’ailleurs disparu peu de temps après que les Jedi aient débarrassés Ondéron du Côté Obscur. Pourtant, il semble me souvenir que c’était un talisman et non un anneau qui permettait de traduire un texte du Sithese en utilisant la Force du porteur. Et si l’objet en question est le talisman, vous aurez peu de chance de le retrouver car il a surement été détruit. Sinon il doit être au temple Jedi avec les autres reliques Sith, vraies ou fausses… Mais je suppose que vous saviez déjà que c'est un talisman et non un anneau...

Un sourire venait éclairer son visage, alors que son regard parcourait les loggias. Elles étaient vides, mis à part celles dont les rideaux étaient tirés. D’un geste négligeant de la main, la Dame Sombre usait de la Force sur la commande des rideaux, qui venait créer une atmosphère intime et ainsi éviter les regards indiscrets vers eux. Entre temps le Sith venait de lancer la discussion sur un autre sujet très houleux qui pouvait l’exposer plus que nécessaire aux foudres de la maîtresse de Dromund Kaas.

-J’aimerais pourtant connaître les détails ! Dit-elle d’une voix enjouée, comme s’il s’agissait d’une discussion légère, de potins. Mais je tolère néanmoins ce silence et peut le comprendre s’il est embarrassant. Il est possible que je sois mise au courant un jour cependant… Elle laissait planer agréablement le doute pendant un instant avant de reprendre sur la seconde personne que l’Arkanien semblait solliciter aux yeux de la Dame Sith. Ulrich Andersen… oui le candidat nationaliste de Kuat. Vous semblez vouloir remettre sur le tapis cette soirée où je vous ai mis en fâcheuse posture ! Dit-elle d’un ton tout aussi caustique qu’Araya en parlant de Varis. Un jeune homme capable et qui pourrait s’avérer des plus utiles si certaines occasions se présentent… Mais il semble que ce garçon ait réussi à éveiller votre intérêt… Pour en revenir à Darth Varis, c’est très simple. S’il a obtenu cette place c’est parce que… certaines personnes qui me conseillent estiment que je devais le laisser vivre… pour le moment du moins… Darth Ynnitach gardait le silence pendant un instant. A votre avis, seigneur Araya, que devrais-je faire ?

La Dame Noire des Sith n’allait pas plus loin dans son avis, voulant laisser le soin à Darth Araya d’expliquer cet intérêt pour Ulrich Andersen. En tout, cas la Sith avait été honnête en affirmant qu’à ses yeux, ce jeune homme pourrait être un atout dans la manche des Sith, surtout pour elle. Mais si Araya mettait la main sur lui en premier ce n’était pas un problème, tant qu’il restait de son côté. Pour le cas de Varis, elle n’avait certes, pas tout révélé quand à ce choix et surtout qu’elle souhaitait en savoir un peu plus sur Araya et son avis sur la question.
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Le pouce servant de reposoir à son menton saillant, laissant lentement courir son index sur le bord de ses lèvres comme pour accentuer l’air songeur que les traits de son visage laissaient transparaitre, le regard figé, tourné de trois-quarts vers la Dame Noire, Araya était à deux doigts de ne plus rien y comprendre. Excepté l’erreur de datation flagrante qu’elle venait de commettre, sciemment ou non, peu lui portait à vrai dire, la somme d’informations délivrée par ses soins donnaient corps aux indications manuscrites laissées en vrac par le travail de recherche entamé par feu son maitre, Darth Ryst. Pour tout dire, les renseignements délivrés d’une traite par Darth Ynnitach, comme si elle les avait récités par cœur, formaient une synthèse parfaite de ceux que l’Arkanien avait réussi, non sans mal, à réunir au fil de son enquête, hormis un élément, et de taille : la nature de l’objet convoité. La Régente de Dromund Kaas venait d’évoquer une amulette sur un ton qui n’admettait, cette fois-ci, aucun doute à ce sujet, alors que le seigneur Sith était, depuis le début de ses investigations, en quête d’un anneau… Soupirant à l’idée que tout ceci ne le conduisait qu’à une inextricable impasse, l’air de rien, il se redressa sur son siège avant de glisser sa main droite dans le revers de son uniforme pour en retirer, l’instant d’après, un document écorné et vieilli par l’usure du temps, qu’il tendit à la Dame Noire pour le soumettre à son attention.

« Peut-être pourriez-vous me prêter votre concours, histoire d’éclairer ma lanterne au sujet de ce croquis, car, et n’y voyez là aucune offense malvenue, je vous avoue que le brouillard s’épaissit de plus en plus, cependant que je vous écoute. J’avais cru comprendre que ce document était en rapport avec le Roi Ommin, suite à la traduction grossière que j’en ai faite à partir de certains manuscrits, mais j’ai peut-être faux sur toute la ligne. C’est ce qu’il semblerait, à vous écouter… » demanda-t-il en lui tendant le papyrus recouvert d’un voile plastifié destiné à le conserver en état, malgré son délabrement avancé et les conditions précaires de son transport.

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Tandis que Darth Ynnitach jeta un œil distrait sur le document, Araya prit volontiers un ton plus léger, comme s’il parlait de choses auxquelles il ne prêtait que peu d’importance pour l’heure, dissimulant l’intérêt tout particulier qu’il vouait au jeune kuati, dont l’apprentissage ne tarderait pas à figurer à l’ordre du jour, pour l’Arkanien.

« Rassurez-vous, ce n’était pas là mon intention, j’ai dit ce que je j’avais à dire à ce sujet, l’affaire de Coruscant est bel est bien close, à mes yeux. C’est en visionnant un enregistrement des débats que j’ai entendu ce jeune politicien s’exprimer pour la première fois. Il me plairait assez de le rencontrer, histoire de me faire une opinion par moi-même… Je l’ai trouvé plutôt prometteur, dans son genre… » psalmodia le seigneur Sith sur le ton de la confidence, s’évertuant à ne pas révéler le fait qu’ils s’étaient déjà rencontrés par le passé, et avaient convenu d’un certain arrangement suite à leur entrevue. De toute manière, il lui paraissait évident qu’il ne pourrait pas cacher ad vitam aeternam le fait qu’il deviendrait certainement son apprenti, dans un avenir proche. Continuant de répondre à ses attentes, Araya prit une longue inspiration, puis changea soudain d’intonation, prenant une voix plus posée, plus sévère aussi :

« Pour en revenir à Darth Varis, je ne vous apprendrai sûrement rien de bien nouveau en vous disant qu’il ne vous porte pas en haute estime, et qu’il cherchera probablement à vous nuire, d’une façon ou d’une autre. Je crois aussi qu’il cherche à faire ses preuves, et cogite au moyen le plus direct et le plus efficace pour contester votre légitimité et ainsi, concurrencer votre autorité, des ambitions fort honorables, vous l’admettrez volontiers, le première justifiant la seconde. A mon sens, ce n’est pas tant l’individu pris seul qui représente une menace, mais la manière qu’il emploiera pour gagner des partisans à sa vindicte, si jamais il y parvient. Si j’avais un conseil à vous donner… Attendre qu’il prenne officiellement fait et cause contre vous, c’est courir le risque qu’il ne le fasse pas, préférant jouer la carte de la discrétion, et tenter un push le moment venu, lorsque vous ne serez pas en mesure de contrer l’attaque… Pareille entreprise ne serait guère réalisable sur vos terres, cela va sans dire. D’un autre côté, le supprimer alors que vous ignorez encore s’il parvient à cristalliser sur sa personne un mouvement de rébellion à votre encontre reviendrait à couper une tête pour aussitôt en voir repousser dix autres, plus féroces encore… En guise de conseil, j’aurai plutôt une proposition à formuler. Après le revers de fortune que les nôtres ont encouru durant l’opération visant les Jedi sur Ondéron, il serait peut-être temps de dresser un bilan des forces en présence, côté Sith, afin de savoir au juste vers qui vous pourrez vous tourner, et qui serait à écarter des responsabilités. Le décision ne revient qu’à vous… »

Marquant une pause évasive, l’Arkanien rajouta, un sourire ornant sa mine cadavérique, fixant la Dame Noire d’un air détaché :

« En ce qui me concerne, n’ayez aucune crainte. Lorsque j’aurai des vues sur votre trône, je vous le ferai savoir. Un duel en règle, à l’ancienne, déterminera qui y siégera. Point final. Le jeu des turpitudes, des complots et des trahisons réclame bien trop d’efforts à quelqu’un d’aussi occupé que moi… » exprima-t-il sur le ton de la plaisanterie, se décidant enfin à se servir une coupe de vin, observant, pensif, les derniers spectateurs quitter les tribunes de l'arène.
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Darth Ynnitach s’était saisie du document que lui tendait le seigneur Araya. Il devait être fort ancien et dans un état peu soigné s’il était recouvert d’un film transparent. Il était difficile pour les Sith d’aujourd’hui, pour le plus grand bonheur des Jedi, de pouvoir retrouver le savoir de leur prédécesseur et de déchiffrer leur langue, pour ainsi dire, morte. Ses yeux parcouraient l’objet sans faire plus cas. Son regard restait accroché au texte en sithese. Darth Araya restait sur l’idée que cet anneau avait appartenu au roi Ommin d’Ondéron. Ce qui était possible, d’autant plus lorsque l’on sait comment s’était déroulé le rite funéraire pour le roi et son épouse morte quelques mois plus tôt et aussi pour leur ancêtre, Freedon Nadd.

Darth Araya venait d’expliquer ses raisons qui le poussaient à s’intéresser au jeune Ulrich Andersen. Elle sentait qu’il ne devait pas tout lui avouer, mais ce n’était nullement un problème. Puis, empêchant à la Sith de trop réfléchir au propos prononcés d’un ton badin, l’Arkanien faisait de nouveau mention de Darth Varis d’une voix plus dure et réfléchie.

-Je vous remercie seigneur Araya. Je constate encore une fois que vos analyses sont justes et vos conseils judicieux. Je peux vous dire que Darth Varis n’a aucunement dissimulé le mépris, que dis-je, la haine, qu’il éprouve envers moi. Mais comme je vous l’ai dit, d’autres m’on donné le conseil de seulement l’éloigner de Dromund Kaas et de le laisser pourrir avec les Sith de jadis sur Korriban. Pour un familier de Dromund Kaas cette mesure aurait été suffisante, mais pour quelqu’un comme Varis, ou comme vous, mon seigneur, c’est rien du tout. Un exil certes, mais pas la fin.

De sombres pensées envahissaient l’esprit tortueux de la belle Dame Noire. Au fil des quelques secondes de réflexions qu’elle s’autorisait, la Sith était de plus en plus persuadée qu’elle allait devoir s’entourer de gens plus compétent à l’avenir, des gens ayant le regard qui porte plus que Dromund Kaas et l’Espace Sith.

-Néanmoins, seigneur Araya, j’apprécie votre franchise. Et sachez que je n’oublierais pas les conseils que vous m’avez prodigués. Un avenir encore plus grand pourrait s’ouvrir à vous d’ici très peu de temps Darth Araya. Tant que vous resterez de mon côté bien entendu.

Sa reconnaissance dissimulait à peine l’idée qui germait depuis longtemps dans l’esprit de la Dame Sombre, former un Conseil Noir, comme les Sith de jadis. Quand on pense que des gens tel que Varis critique Darth Ynnitach comme étant peu respectueuse des traditions… Et Darth Araya, aux yeux de la maîtresse Sith, semblait être un choix tout indiqué pour y siéger. Laissant le soin au seigneur Sith d’y penser, elle reprenait le document en main, parcourant des yeux le texte Sith.

-Loin des regards indiscrets, l’Alliance du Sorcier, toujours à son doigt, repose pour l’éternité, en secret, dans le tombeau de l’Ancien Roi… Dit-elle en basic. Du moins c’est la traduction littérale que je peux y faire, du moins la plus plausible selon votre angle de recherche.

Après tout, pourquoi la maîtresse de Dromund Kaas irait contredire l’Arkanien ? Il est vrai que le sens des écrits Sith était ambigu. Parlait-on vraiment du roi Ommin, de Freedon Nadd ou bien… Darth Ynnitach eut un moment d’hésitation à se formuler elle-même sa pensée. Etait-ce cela ? Se pourrait-il ?

*Pourquoi est-il allé sur Korriban ? Avec un minimum de recherche il aurait pu, il aurait dû, savoir que le roi Ommin était d’Ondéron et que c’était là bas qu’il fallait commencer à chercher et pas Korriban ! Se jouerait-il de moi encore une fois ?!*

-Ainsi vous souhaiteriez lire le Sithese ? Comme je vous l’ai dit, cet anneau n’est pas l’objet que le roi Ommin utilisait pour le lire. Il s’agissait d’un talisman. Pour ce que j’en sais, il a été perdu durant la Guerre des Sith d’Exar Kun. Quoiqu’il en soit, je pourrais vous aider à le lire si vous le souhaitez. Darth Ynnitach se redressait, se rapprochant un peu plus de Darth Araya. Et nous pourrions rechercher cet anneau… ensemble. Dit-elle sur le ton de la confidence.

Au fur et à mesure que les minutes passaient l’esprit de la Sith se demandait vraiment par où commencer cette recherche. Trois pistes étaient possibles, la quatrième étant invalidée par Darth Araya et aussi par le fait que la terre de la Vallée des Seigneurs Noirs a déjà été tournée et retournée tellement de fois qu’il n’y aurait plus grand choses à trouver. Mais avant de révéler quoi que se soit, elle attendait la réponse du seigneur Sith.
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Les arômes puissants et épicés des gorgées de vin dégustées du bord des lèvres agirent comme autant de distractions voluptueuses pour les papilles du seigneur Sith, faisant presque passer au second plan les explications et les remarques que la Dame Noire des Sith lui apporta au sujet de la peccadille qu’elle avait fait subir à Lord Varis, qui était bel et bien dans sa ligne de mire, le doigt posé sur la détente. Même s’il ne s’était pas trouvé d’affinité particulière avec cet éminent représentant du côté obscur, il avait jugé le personnage intéressant, ambitieux et sûr de lui et de ses capacités, bref, un rival potentiel tout à fait digne et respectable. Un jour viendra, peut-être, où il pourrait cerner les aspirations profondes qui motivent l’individu à se dresser ainsi contre la position prédominante de Darth Ynnitach. Araya, de son côté, sans pour autant se livrer à un quelconque culte de la personnalité, s’en tenait au serment d’allégeance qu’il avait juré de respecter : le genre d’engagement sur lequel on ne revient pas, du moins sans une très bonne raison. Un jour, qui sait, en viendra-t-il à convoiter la position de Seigneur Noir des Sith, ou bien en héritera-t-il sur un coup du sort, hypothèse qu’il chassa très vite de son esprit. C’est une fois parvenu au sommet que la soif de puissance et de connaissance devient la plus intarissable, afin de conforter sa propre hégémonie, et déjouer les complots et les coalitions ourdis en secret. Sûrement que Dromund Kaas était un véritable nid d’espions à la solde des baronnies locaux, ne faisant qu’accroitre un sentiment de paranoïa planant sur Kaas-City.

« Si mes propos ont pu être d’une quelconque utilité… » lâcha Araya d’un air distant à mi-voix, définitivement perdu dans le fil de ses pensées. « Je vous remercie pour la sollicitude dont vous me témoignez, j’espère qu’à l’avenir, nous aurons l’occasion de raffermir les liens qui existent entre nous, Excellence. » Si le cœur y était, l’esprit de l’Arkanien, en revanche, voguait en eaux troubles, passablement irrité de ne pas réussir à remettre dans leurs contextes les informations que la Dame Noire lui avait fournies quelques instants auparavant.

Car, pour l’heure, ce qui préoccupait son esprit au plus haut point se résumait en ceci : l’affligeante incompréhension des notes, et plus généralement de toutes ses études, laissées par son maitre, Darth Ryst. Comment un être qu’il savait si consciencieux, si méthodique, si soigné, avait-il pu laisser derrière lui un tel fatras d’indices et d’éléments versatiles, sans rapport a priori les uns avec les autres ? Était-ce là un moyen de brouiller les cartes, de s’assurer que ses recherches ne pourraient aboutir sans son concours ? Peut-être visait-il à décourager les esprits faibles et retors à saisir ses travaux, jugés pas assez méritants pour pérenniser ses propres efforts ? En un mot, il aurait pu vouloir que ses études soient menées à leur terme sans pouvoir y assister de son vivant, tout simplement. Autant d’interprétations possibles, pouvant s’avérer aussi bien vraies que fausses… Mais si celles-ci venaient à se confirmer, alors l’objet de ses enquêtes devait vraiment être d’une importance cruciale à ses yeux, à tel point que son ancien apprenti, autoproclamé seigneur Sith au moment de sa disparition, en avait probablement mésestimé l’ampleur. En tout cas, le texte manuscrit en Sithese, jouxtant l’esquisse de l’artefact tant convoité, ne résista pas au regard perçant de la Dame Noire qui le déchiffra aussi aisément qu’un aspirant aurait récité par cœur les préceptes du sempiternel Code Sith, déjà commentés mille fois.

« Loin des regards indiscrets, l’Alliance du Sorcier, toujours à son doigt, repose pour l’éternité, en secret, dans le tombeau de l’Ancien Roi »

Ben voyons, il ne manquait plus qu’un brin de poésie, histoire de parachever la confusion semée tout du long des doutes entravant les pensées de l’Arkanien ! S’il y avait bien une chose dont Araya avait en horreur, c’était de ne pas comprendre par quel bout s’y prendre pour démêler un nœud, butant face à une irrésoluble aporie. Il avait beau faire machine arrière, survoler les détails les plus insignifiants, les reconsidérer sous différents points de vue, rien n’y faisait, aucune correspondance ou similitude ne ressortait de ce vivier d’incertitudes et d’approximations. L’extirpant de ces méandres intellectuels, la Dame Noire lui susurra quelques mots, l’électrocutant sur place.

« ...Et nous pourrions rechercher cet anneau… ensemble... »

Fait rare, les intonations de la voix anguleuse de Darth Ynnitach s’étaient adoucies lorsqu’elle lui fit cette proposition, provoquant chez le seigneur Sith un frisson d’effroi lui glaçant l’échine, figeant les traits de son visage dans le marbre froid d’une angoisse sourde. Se pouvait-il qu’elle profite de l’occasion pour lui tendre un piège ? Là où nul témoin ne pourrait ni les voir, ni les entendre, elle aurait tout le loisir de se débarrasser d’un rival potentiel, qui finira, tôt ou tard et malgré ses airs de ne pas y toucher, par se montrer gênant ?! Même si toute cette histoire n’aboutissait à rien de concluant, libre à elle de saisir l’opportunité pour lui faire la peau, en lui tendant un traquenard lorsqu’il s’y attendrait le moins. Et si l’artefact, quelle que soit sa vraie nature, existe et n’attend qu’une chose, être déterré, il y a fort à parier qu’elle voudra le convoiter, par nécessité ou par pur amusement. Desserrant la mâchoire, Araya tâcha de la regarder fixement, un air faussement désinvolte dans le regard que ses prothèses cybernétiques ne surent retranscrire convenablement.

« Pourquoi pas, après tout, c’est au cours de ce genre d’escapades que nous serons à même de faire plus ample connaissance, loin des cérémonies et des faux-semblants ! C’est quand même dommage, si je l’avais su plus tôt… Je me suis rendu sur Ondéron il y a peu de temps, j’aurai pu faire une pierre deux coups ! J’imagine qu’il va falloir se renseigner à propos du lieu où repose les restes du Roi Ommin, si j’ai bien saisi le passage que vous avez traduit… Ça me revient, veuillez pardonner ma curiosité, mais vous vouliez m’entretenir d’une chose, m’aviez-vous dit… S’agissait-il du cas de Lord Varis ? »
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Un sourire franc et sincère venait d’étirer les lèvres de Darth Ynnitach. Oui, elle était ravie que cette idée d’aller chercher cet artefact avec Darth Araya soit en partie, ou totalement, elle ne savait le dire, accepté par ce dernier. Elle devait se douter que derrière, le seigneur Sith essayait déjà d’envisager comment il allait faire pour s’en sortir si jamais son interlocutrice venait à le trahir. En réalité, il n’avait aucun souci à se faire. La Dame Noire n’allait certainement pas tuer un Sith, aussi proche du pouvoir, soit-il, pour une simple babiole, qui à ses yeux ne semble pas convenir aux attentes de l’Arkanien.

La Dame Noire aurait bien volontiers répondu au Sith, mais ce dernier partait déjà dans une autre direction, revenant sur un sujet qu’elle avait à peine évoqué en une phrase quelques minutes auparavant. Elle devait admettre que Darth Araya ne perdait pas le nord, mais c’était aussi très instructif. Il venait de démontrer qu’il avait, malgré les récriminations qu’il avait tenues en arrivant, des attentes envers elle.

-Oui en effet, j’ai bien un sujet sur lequel je souhaite vous entretenir. Bien plus que cela, c’est même une proposition. Mais avant cela. Je serais ravie de vous porter assistance et soyez sans crainte, je sais déjà ou je pourrais trouver quelques informations pour notre expédition. Dit-elle avec un sourire engageant.

La Dame Sombre observait un instant de silence, faisant comme si elle pesait soigneusement ses idées alors que c’était uniquement dans le but de voir si elle avait obtenu l’attention complète du Sith.

-Voyez-vous, depuis quelques temps j’ai dans l’idée de revenir à certaines traditions, les mêmes que me reproche Varis de ne plus honorer. Cette idée me trotte dans la tête depuis quelques temps et je dois avouer que les judicieux conseils dont on m’honore ces derniers temps ne sont plus aptes à diriger nos actions, celles de notre Ordre, à l’échelle galactique. Il me faut du sang neuf, des gens qui n’ont pas l’esprit fermés à l’extérieur comme le sont ceux de Dromund Kaas ! Je veux recréer un Conseil Noir, comme celui de nos aïeux de jadis. Et… je souhaite, seigneur Araya, de vous voir y siéger.

Voilà, c’était dit. Quelque part, elle se sentait soulagée d’avoir pu en parler à l’un des seigneurs Sith. Le projet était ambitieux à long terme et dangereux aussi. Mais bon, pour Darth Ynnitach c’était une nécessité. Les seigneurs devaient avoir voix au chapitre, même si la décision finale lui revenait en propre. Mais cette idée avait aussi de quoi séduire un Sith tel que Darth Araya. Avec ce poste, il pourrait être proche d’elle, prendre part à des décisions et si tout allait bien, les aspirations de l’Arkanien pourraient grandement être facilitées si tout se déroulait comme prévu.

-J’ai apprécié votre franchise et la justesse de vos avis. De plus vous êtes un homme doué d’une certaine expérience des affaires galactique ce qui me serait des plus précieux. D’autant vous aspirez à certaines responsabilités à cette échelle et de plus vous ne m’avez nullement caché qu’un jour vous seriez peut être en mesure de revendiquer ce trône. C’est très bien en fait, je ne tiens pas avoir des courtisans dans ce conseil, mais des Sith. Darth Varis aurait pu y siéger, s’il ne s’était pas montré aussi hostile dans mes décisions, dans toutes mes décisions. Vous devez surement être en désaccord avec certaines des miennes, mais vous avez eu assez d’intelligence pour savoir que vous n’avez pas le choix et qu’il vous faut jouer avec moi…

Darth Ynnitach observait un instant de silence, laissant le soin au seigneur Sith de bien encaisser le coup qu’elle venait de lui porter. Il est vrai que le poste proposé est alléchant, et que beaucoup l’envie. Mais tous ne sont pas dignes de le recevoir et la Dame Noire avait choisit l’un de ces élus qui le méritait à ses yeux.

-Acceptez-vous cette proposition, seigneur Araya ? Dit-elle d’une voix la plus solennelle possible, essayant de masquer l’appréhension qu’elle ressentait à l’idée d’essuyer un refus et surtout de comment elle pourrait réagir à cela ? Pour masquer le plus possible ses craintes, elle se laissait aller un peu plus en arrière sur sa banquette, son regard violet restant accroché sur l'Arkanien.
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Evacuant les craintes et les suspicions étreignant son esprit l’espace d’un instant, l’Arkanien musela d’une traite la petite voix intérieure dont les suppliques l’enjoignaient de douter du bien-fondé de la main tendue si gracieusement par Darth Ynnitach en personne. Il est vrai qu’il ne s’attendait nullement à une telle débauche de bonne volonté de sa part, mais quoi qu’il en soit, les jeux étaient déjà faits, rebrousser chemin en déclinant son offre aurait été fort mal vu, surtout qu’il tenait à savoir le fin mot de l’histoire concernant le sujet à propos duquel la Dame Noire souhaitait l’entretenir si prestement. Après tout, peut-être se faisait-il des idées, cette escapade archéologique serait une belle occasion de jauger de son caractère sur le terrain, et de ses compétences par la même occasion. Comme pour rassurer son ôte sur ses intentions, ou bien chasser une fois pour toute le voile d’ombres qui avait obscurcit le regard d’Araya un bref moment, la Dame Noire lui assura qu’elle serait à même de trouver suffisamment d’indices pour les guider sur la bonne voie. Inutile de tergiverser pour savoir que cette affirmation n’était pas à prendre à la légère, compte tenu des réseaux et des ressources à sa disposition, et dont l’Arkanien n’avait pas la plus petite idée. Peu importe les périls jalonnant le chemin qui les séparait de cette relique – anneau ou amulette, la question restait encore en suspens – ils ne pèseraient guère face à la détermination et la puissance d’un tel duo. Qui plus est, rien n’empêcherait la Dame Noire de vouloir s’entourer de quelques fines lames, pensa l’Arkanien, repensant à l’apprentie zélée dont il avait croisé le chemin un moment auparavant. Vaille que vaille, inutile de se projeter trop en avant, les choses seront ce qu’elles sont, point final.

Le corps parfaitement immobile, bras et jambes croisés, la tête légèrement inclinée de côté vers la silhouette élancée de la maitresse de ces lieux, tout dans la posture d’Araya donnait l’impression qu’il appelait de ses vœux les paroles suspendues aux lèvres de la souveraine Sith, comme si elle s’apprêtait à lui faire une révélation de la plus haute importance. Et il ne fut pas déçu. Le regard vague, comme perdu au loin, la mine songeuse, Araya demeura impassible lorsqu’il entendit l’expression de Conseil Noir. Aussitôt, la voix de son maitre refit surface, colportant quelques bribes d’informations, même si, comme à son habitude, il s’était montré concis et plutôt vague sur le sujet. Ainsi, la Dame Noire souhaitait renouer avec une ancienne institution, et constituer une assemblée regroupant une poignée de seigneurs Sith comme autant de vassaux sur lesquels elle pourrait déléguer fonctions et responsabilités… Nul besoin d’être un devin pour comprendre que cette initiative répondait à une urgence, celle d’unifier les forces de l’Empire Sith sous une même bannière en vue d’un objectif de taille, que le Dame Noire ne partagerait pas avec n’importe qui…


« J’applaudis votre audace et votre esprit d’initiative ! Comment pourrai-je tourner le dos à une telle opportunité ?! » s'exclama Araya en se redressant légèrement sur son siège, un sourire en coin, appréciant à sa juste mesure l'importance, peut-être même la primauté de l'annonce qu'il venait d'apprendre. « J’imagine que nous aurions tous à y gagner, en unissant nos efforts dans un même sens, à commencer par garantir l’essor de l’Empire Sith. Je ne peux pas m’empêcher de penser que cette ambition n’est pas étrangère à la nouvelle donne politique du Sénat… Inutile de se bercer d’illusions : même si vous parvenez à établir un front commun parmi les seigneurs Sith, rien ne dit qu’ils ne se comporteront pas comme ils l’ont toujours fait, en convoitant davantage de moyens et de forces pour écraser leurs voisins et rivaux, comme une vulgaire bande de mercenaires assoiffés de pouvoir ! » lança l'Arkanien à l'emporte-pièce, une moue rédhibitoire au bord des lèvres. Puis, sur un ton bien plus posé et sérieux, il posa vers Darth Ynnitach un regard intransigeant et complice à la fois C’est un pari risqué, je ne vous apprends rien, et c’est bien pour ça qu’il mérite d’être tenté. Il vous faudra être forte, plus forte que jamais même, pour tenir fermement les rennes d’un tel rassemblement. En ce qui me concerne, vous me savez déjà votre allié, et je n’ai pas pour habitude de revenir sur une parole donnée. Que voulez-vous, à chacun ses faiblesses, la mienne réside dans mon sens de l’honneur ! Devant l’ampleur de la tâche qui reste à accomplir, je me fais fi d’être à vos côtés pour vous soutenir. J’espère seulement vous servir à autre chose qu’incarner un porte-étendard vis-à-vis de ceux qu’il s’agira de convaincre… »
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Le soulagement gagnait Darth Ynnitach. Devait-elle vraiment s’attendre à un refus ? Le risque était là, mais qui aurait osé dire non à la maîtresse de l’Ordre Sith ? En l’occurrence lorsque l’on se trouve sur son fief. Honnêtement, la Dame Noire ne sait vraiment pas comment elle aurait réagit si son interlocuteur avait fait le choix du refus. Dans un premier temps elle en aurait été déçue et en colère. Et cette colère se serait surement abattue sur Darth Araya, pour le tuer bien sur. Là, hors de question de faire des compromis ! Mais il avait accepté et il était donc inutile d’en arriver à de telle extrémité. D’autant plus qu’il semblait bien sincère cet Arkanien. Il acceptait une place de pouvoir auprès d’elle et semblait bien disposé à la servir, elle, ses ambitions et celle de l’Ordre qui redeviendra bientôt l’Empire Sith.

-Je constate avec plaisir, seigneur Araya, que je ne m’étais pas faite une fausse image de vous…

Une fausse image, il y en avait bien une en réalité. Celle de la fidélité apparente du seigneur Sith à son égard. Sa faiblesse à lui, son sens de l’honneur, comme il le dit. Mais qu’est-ce l’honneur pour la Sith ? Une valeur surannée à ses yeux et n’entre nullement en ligne de compte pour les Sith et encore moins dans le monde feutré de la politique. Aux yeux des Sith l’honneur est une forme de chaîne et l’est encore plus aux yeux de la Dame Noire.

*Tu as ta propre chaîne, Araya, voilà pourquoi tu ne seras jamais, mais jamais, Seigneur Noir…*

C’est ainsi que la Dame Noire voyait les choses. La stance du code Sith « Par mon pouvoir mes chaînes se brisent », était l’exacte vérité quant aux êtres vivant et les Sith. Tous ont des chaînes, et les Sith, seuls êtres supérieurs de l’univers, sont capables et désirent les briser. Pourtant, malgré cette philosophie, la Sith avait toujours ses propres chaînes. Mais elle ne désespère pas d’arriver à les briser un jour. Une simple question de volonté, voilà la seule chose utile pour les briser, la volonté. Il restait aussi la possibilité que cette exubérance d’honneur de la part de l’Arkanien ne soit qu’un camouflet. Il ne faisait aucun doute que le Sith devait avoir un esprit retors, du moins elle l’espérait. Mais on ne peut arriver à un tel niveau de puissance et resté en vie sans avoir comploté une fois.

La Dame Noire se redressait de sa couche. Les clameurs et les bruit de combats résonnaient à nouveau. La pause était terminée et les spectacles reprenaient pour le reste de la journée. En une enjambée, elle arrivait au bord de la loggia et écartait doucement le rideau. Des concurrents de différentes maisons de Dromund Kaas reprenaient leurs affrontements.

-Mais je compte bien qu’ils continuent à s’entre déchirer entre eux, seigneur Araya. C’est ainsi que les forts prospèrent et que les faibles courbent l’échine. Telle est la philosophie de notre Ordre millénaire. Et pendant qu’ils seront occupés entre eux, ils ne penseront pas forcément à ce qui sera… au dessus d’eux. Dit-elle avec un sourire complice en tournant la tête vers Darth Araya.

Lâchant le rideau, la Sith venait auprès de Darth Araya, qui était toujours assis, posant une main gantée sur son épaule. D’aucun dirait, que par ce geste la reine des Sith serait en train de jouer la carte de la séduction. Les clameurs de l’arène couvraient pendant un instant tout autre bruit avant de retomber pour ne laisser percevoir que le cliquetis macabre de lames acérées qui s’entrechoquent.

-Vous êtes un Sith capable, tout comme moi… seigneur Araya… Ayant toute son attention, elle abattait, à présent, la carte de la promesse. Ayez confiance… Ponctuait-elle avec un sourire engageant. Pour ce qui concerne l’expédition de Dxun, nous verrons cela assez rapidement. Elle retirait sa main de son épaule et désignait les rideaux. Vous pouvez profiter du spectacle si le cœur vous en dit. A bientôt, mon seigneur.

Sur ces mots, la Dame Noire sortait de sa loggia. Fidèlement, les deux gardes harnachés dans leurs armures noires la suivaient docilement, sans faire plus de bruit. Intérieurement, Darth Ynnitach jubilait, la rencontre avait été intéressante et des plus fructueuse. Maintenant, elle allait pouvoir consacrer le reste de la journée à d’autres plaisirs…
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