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-Dring-dring-dring, Bari, c’est Neferet qui s’est pintée la bobinette chez Ulbo, hu-hu !

Ici commence une tragédie.

Une tragédie de quelques secondes, mais une tragédie tout de même. Le temps d’un cri de soprano qui se perdit dans l’ultrason à faire mugir toutes les bestioles du bloc d’habitation et rappliquer toutes les racailles charognardes avides de profiter du crime d’un autre. Il fallait voir le prix des cadavres classés par leur race, sexe, âge et type de décès sur certains sites illégaux de l’holoNet noir. On ferait du pognon d’une carcasse aussi rare que la sienne. En féministe avertie jusqu’à la pointe de ses talons aiguilles, Neferet se serait insurgée de finir en bien de consommation.

Les poils de la queue comme frappés par la foudre, c’était une Neferet dégrisée qui contemplait bouche bée le macchab exsangue pendu au plafond. La main pressée sur son petit cœur bouleversé pour en retenir la course folle. Pas trop vite, où elle allait se transformer ! Sang froid et alcool ne feraient pas bon ménage dans son estomac gourmet. Puis elle repéra les crédits. Baignant dans le sang comme de délicieux rectangles chocolatés nappés d’un coulis aux fruits rouges, chus de la poche retournée du mort. Sa peur lui sortit de la tête.

L’extrémité de sa botte d’argent taquina la marre de fluides vitaux pour en repêcher la monnaie, qu’elle essuya tout bien proprement et compta dans le creux de sa paume ronde. Le trépas de Bari valait dix crédits. Mais oh ! Une datacarte ! La féline fouilla un instant l’appartement et finit par tomber sur un datapad coincé entre les coussins pelés d’un canapé miteux où elle n’aurait pas daigné asseoir son joli postérieur. Ses doigts griffus et vernis y insérèrent la datacarte et un texte crypté défila sous les yeux intrigués de la sombre jeune femme. Neferet battit des cils, bidouilla, rebidouilla et bidouilla encore jusqu’à ce qu’elle trouve le bon programme lui permettant de décoder le message et en lire le contenu. Oh ! Un rendez-vous ! C’était charmant ! Et très intrigant. Si elle pouvait rendre service à ce mystérieux employeur qui ne la connaissait pas encore… Ce serait avec plaisir. Qui ne saisirait pas l'opportunité de faire d’un bout de sa vie un palpitant holo-feuilleton et gagner autant d’argent qu’une star galactique !

Elle partit en refermant bien la porte.

Juste avant de rejoindre son contact à la table d’un vieux tripot sur les docks, la petite Felacatian vérifia la tenue de son fard à paupière astral dans le reflet sali d’une baie en transparacier qu’elle illumina de son sourire pointu. Plus que quelques pas ! Plus que quelques secondes de suspens ! Elle lissa les plis imaginaires de sa combinaison ultra moulante… Entra… Les odeurs barbares lui piquèrent l’odorat. Que le retour à la réalité fut moche derrière le paravent en synthébois qui dérobait son homme au reste de la salle braillarde.

-Ah'chu apenkee ?!, s'exclama-t-elle, les mirettes incrédules.

Oui ! Qui c’est que c’était, ce laideron rachitique ? Où était son beau prince des contrebandiers ??? Rrr ! On ne peut plus désenchantée, Neferet lui aurait bien collé la datacarte dans un trou de nez pour qu’il le relève des reliefs de sa poitrine reluquée au rayon X de son regard glaçon. Des verres s’écrasèrent au sol, leurs esquilles parfaits échos de ses espoirs brisés qui éclatèrent méchamment. Explosée, l’image idéalisée du play-boy qu’elle ne rencontrerait pas ce soir. Mais le salaire prévu la fit s’accrocher à son rôle. Il fallait bien qu’elle trouve de l’argent afin de financer sa noble cause : acheter un magnifique cadeau pour l’anniversaire de Morga qui fêterait ses 238 ans bientôt. L’âge d’une jeune maturité éclatante chez les Hutts que l’amie gastéropode de Neferet étalait avec fierté sur ses litières.

-Hmm. Puis-je quoi que ce soit pour vous aider, miss ?, demanda le chauve dans un Basic surréaliste de perfection en redressant son torse chétif.

Neferet ne voyait que ce crâne angoissant. Quand on était chauve, il fallait se faire pousser des cornes ou des lekku !

-Oui, peux-tu !

Tiens ! Un mouvement désinvolte du poignet et la datacarte tomba dans le verre d’alcool posé devant le pâlot telle une pastille effervescente pour le guérir de son délire. Elle était ici pour affaire pas pour se faire du genou à genou sous la table avec le zigue. Il devint alors tellement professionnel qu’il ne prit même pas la peine d’offrir un drink à la demoiselle à la fin de leur entrevue entre l’abrupt et l’étrange. Rien pour lui ce type. Où étaient passés les hommes galants et désintéressés ? Sur Hapès probablement. Ils étaient dressés pour.

Sa mission - puisqu’elle l’avait acceptée - était de charger une cargaison de déchets médicaux en attente dans un entrepôt - elle se dépêcha d’en marquer le code d’accès sur sa main avant de l’oublier - et de la faire voyager de Nar Shaddaa au Consortium de Hapès à travers les nébuleux nuages scintillants des Brumes Transitoires. Joli. D’autant plus que Neferet tenait l’occasion unique de participer à l’avancement de la science, elle qui n’avait jamais suivi d’études assez savantes pour fabriquer des sérums en éprouvette ! L’impatiente décida d’inspecter sur le champ sa première marchandise de contrebande.

Il s’agissait de grandes caisses grises et lourdes, froides au toucher. Neferet compta jusqu’à trois puis en ouvrit une avec un passe, lèvre mordue. Un brouillard de vapeur blanche s’échappa du rebord béant sur des rangées de fioles alignées très sérieusement dans les compartiments gelés de la caisse. Remarquant que les fioles étaient garnies, la petite dame en attrapa une par le haut en la soulevant dans la lumière vive des néons. Ses sourcils se froncèrent, puis s’arquèrent. Pour s’assurer que cette chose bizarroïde prise au milieu du liquide était bien morte, elle tapota du petit doigt contre la paroi du flacon, mais ce qui ressemblait à un humanoïde mal formé ne se jeta pas contre le verre pour lui montrer les dents. Heureusement ! Elle avait déjà eu une grosse frayeur plus tôt dans la soirée.

Des… Elle chercha un instant le mot expert… Des fœtus, alors ? Elle ne savait pas qu’on pouvait encaisser autant de bénéfices avec des résidus de fausse-couche ! M’enfin, s’il y avait quelqu’un prêt à payer si cher un essaim de ces petites horreurs en bouteille. Avec une moue perplexe, la Felacatian rangea l’ébauche d’être vivant avec ses frangins hideux, songeant qu’elle n’avait jamais dû être aussi laide.

Toute contente, elle s’assit sur la caisse refermée telle une poule aux oeufs d’or couvant sa fortune. Neferet tapota le couvercle d’une main affectueuse. Ils étaient moches, mais ils étaient son butin.

L’idée de cadeau original qui flottait dans son crâne éclata soudain. Comme votre plus belle bulle jamais soufflée qu’un déplaisant vient percer juste sous votre nez. Elle se souvint qu’elle n’avait pas de moyen de transport stellaire. Il lui fallait un chauffeur ! Quelqu’un de pas trop nullos, qui connaissait suffisamment la mécanique pour être capable de changer le code transpondeur de son vaisseau avec celui qu’on lui avait donné. Il permettrait de rentrer l’air de rien dans l’espace hapien sous une identité factice et rejoindre le plus normalement du monde le destinataire du colis sur Hapès. Ça ne devrait pas être trop dur à trouver par ici. Tous les loustics du coin avaient souvent plusieurs identités disponibles pour leur vaisseau, alors ils devaient connaître la manip’.

Avançant d’un bon pas vers la deuxième étape de son plan, Neferet partit aux renseignements. Direction la tournée des bars.
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[Suite de [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]]

    Nar Shaddaa et ses rues bondés, là où se mêlaient aisément criminels, mercenaires, chasseurs de primes, mais aussi trafiquants, ou simples citoyens, habitants désœuvrés, arpentant les longues avenues bordant bars exotiques, clubs privés, ou encore casinos. Autant de couvertures officielles qui dissimulaient en leurs murs, des repères de malandrins infâmes et sans scrupules. Mais si la ville-planète avait aussi mauvaise réputation, c’était aussi à cause de sa localisation dans cette galaxie. Plongée dans l’espace Hutt, elle était devenue au fil de son histoire, le spatioport de cette espèce qui ne vivait que par et pour le crime. Dans ce brouhaha permanent, où les diverses races de la galaxie se confondaient dans un melting-pot géant, un Rodien se voyait prendre la fuite en cette rue particulièrement fréquentée, tâchant de se perdre visiblement parmi la foule, pour échapper à un éventuel assaillant ou agresseur. Le souffle court, il ne cessait de courir, bousculant sur son passage des inconnus plus ou moins surpris de cette attitude, tandis que beaucoup grognaient à son encontre. Finalement, après une course folle sur plusieurs longs mètres, le fuyard entrait dans un bar, au hasard, pour se fondre dans l’obscurité légère de l’arrière salle, tout en s’asseyant discrètement, l’air de rien, comme un client lambda. A l’extérieur du bar, les passants reprenaient les marches et activités aussitôt comme-ci de rien était, tandis que soudainement, un bruit sourd de réacteur se laissait à entendre, attirant naturellement des regards vers le ciel…

    "Où il est passé ce trouillard ?"

    Une voix teintée de robotique perdue dans le ciel, tandis qu’un personnage, entièrement habillé d’une armure de combat apparaissait au dessus des têtes levées, se posant délicatement sur le sol, directement en cette foule qui venait de former un rond comme une piste d’atterrissage improvisée pour le Mandalorien qui venait de faire une entrée plus que remarquée. Des regards suspects, inquiets pour certains, ou encore intrigués, et déjà, le chasseur de primes, qui avait fière allure dans cette impressionnante armure, entrait à son tour dans le bar, armé de son blaster puissant à la main, tout en guettant déjà tous les visages qui croisaient sa visière orangée en forme de T…

    "Je ne veux pas d’histoire dans mon bar !!"

    Un Zabrak furieux, venait de s’avancer pour se placer face au guerrier tout droit venu des cieux, pointant de son index l’homme en armure, tout en se voulant très certainement menaçant. Et en tant normal, il l’aurait très certainement été. D’ailleurs, sous cette protection de métal et de technologie, la jeune Kira, une douce Zélosienne de 21ans, n’en menait guère large. Rassurée par son vêtement taillé sur mesure par ses propres soins, et plaçant une confiance démesurée en son armure, qui, pour une Mandalorienne était comme une seconde peau, la mercenaire se plaisait à jouer son rôle au maximum des limites. Venant repousser le patron ou simple tenancier de ce bar sordide de sa main plaquée contre le visage tatoué du Zabrak, Kira, au travers de son modulateur de voix lui exprimait toute sa reconnaissance…

    "Alors pousse-toi de mon chemin… et tout ira bien."

    Résigné à ne pas affronter ce guerrier visiblement bien équipé, au vue des nombreuses grenades diverses et variées qui ornaient sur sa ceinture militaire, le Zabrak filait derrière le bar, laissant sa main disparaître sous le comptoir, pour saisir très certainement une arme, prêt à se défendre le moment venu. Si les clients s’étaient fixés un cours moment sur le nouveau venu, aisément remarquable, tous avaient finalement reprit leurs conversations, avec calme. Du fond de la pièce, le Rodien lui ne perdait rien de la scène qui venait de se jouer, et tétanisé sur place, n’osait bouger, de peur de se faire enfin remarquer par le chasseur de primes qui visiblement, lui en voulait personnellement. Après une ronde dans le bar, au milieu des tables, Kira finissait par retrouver la trace de sa cible, se fixant face à lui en le dévisageant de haut, au travers de la visière de son casque, lui assurant là un anonymat parfait…

    "Pitié… on peut discuter non ? J’ai de l’argent !"

    "Ne shab'rud'ni…" (Joue pas avec moi)

    Lassée de l’attitude de ce vaurien, qui excellait plus dans l’art de la fuite que du combat, la Zélosienne ne le quittait plus du regard, le tenant fermement en joue de son blaster, attendant très certainement que le Rodien commette une erreur grossière, et finalement, fatale. Mais il n’en fut toujours rien, et ce malgré après plusieurs longues minutes d’attente. Dans ce jeu du face à face, le stress pouvait rapidement atteindre son apogée, et foudroyer un homme sur place. Timidement, la main tremblante, le recherché sortait avec précaution une carte, la posant avec lenteur sur la table, avant de la faire doucement glisser vers le mercenaire, qui suivait pas à pas la manœuvre…

    "Dites lui qu’il ne me reverra plus jamais, je le promets sur ce que j’ai de plus cher… j’vous en prie… j’ai une femme et des enfants…"

    "Tu n’as personne dans ta vie…"

    Une réponse sèche, affirmative et sans appel, qui devait, en théorie couper net là le Rodien dans son plaidoyer…

    "Oui mais qui sait un jour…"

    Si la situation avait été différente, sa répartie aurait pu en être presque drôle. Mais Kira avait des ordres, une mission, un contrat. Prenant avec souplesse la carte métallique, de faibles dimensions, elle la porta avec précaution dans un rangement vide de son ceinturon…

    "Usen'ye !"

    Ne comprenant pas cette langue, le Rodien restait crispé, face au mercenaire, ne sachant plus quoi faire…

    "Barre-toi ! Nar'sheb !" (dégage)

    Prenant ses jambes à son cou, le Rodien entamait une énième fuite, une de plus dans cette longue journée pour lui, disparaissant en un clin d’œil du bar, tandis que le Zabrak, toujours derrière son comptoir, semblait se détendre doucement, tout en gardant son attention dirigée sur le mercenaire, qui venait s’asseoir à la place même du recherché…


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Nar Shaddaa, la planète la plus malfamée, peut-être pas la plus inhospitalière mais toujours est-il qu’elle s’avérait réunir les plus horribles crapules et forbans de toute la galaxie. Au milieu de ces êtres peu recommandables voir peu regardables et armés jusqu’aux sous-vêtements, une petite tête blonde, rayonnant de jeunesse et d’innocence se frayait un chemin sans peur et sans reproche. Dans son métier on la disait kamikaze mais c’était l’un de ses traits de caractères qui lui avait permis les plus brillantes découvertes. Faisant de cette jeunette à vingt-et-un ans une archéologue reconnue par ses pairs. Mais bon à cette heure tardive le petit rayon de soleil se trouvait plutôt sous un gros nuage.

« Comment ça je dois payer de mon corps pour quitter Nar Shaddaa ? »

« C’est pourtant pas compliqué à piger, pas d’argent, pas de pilote, pas de pilote, pas de vaisseau, pas de vaisseau… pas de vaisseau… »


Le besalisk émit un rire guttural, visiblement très fier de sa petite blague, alors qui lorgnait sans en cacher les douces formes de l’humaines. Soupirant d’exaspération Tia eut recours à la seule chose qui marchait ici en dehors de l’argent, sortant souplement l’un de ses deux blasters de son étui elle le braqua avec force entre les deux yeux de la créature brune en reprenant d’un sourire aimable.

« On va reprendre du début et calmement… Où je peux trouver un vaisseau en partance pour Hadès ? S’il vous plaît ? »

« Mais putain gamine tu m’écoutes pas, tu trouveras jamais quelqu’un qui voudra t’y amener gratos ça existe pas ici, tu t’es crû chez les Jedis ou quoi ? Poses ça c’est dangereux ça peut tuer quelqu’un ce genre de truc.»

« Laissez-moi régler ce genre de détail avec le pilote, en attendant dites moi où je peux en trouver hein. »

« Si tu crois que je connais tout le monde ici moi… tu m’as pris pour ton père ? »

« Mon père non, mais c’est ce qu’on dit de vous ici, allez ne me fatiguez pas plus et dépêchez vous ça ira mieux pour nous deux. »


L
e besalik grogna mais la jeune femme ne se départit pas de son assurance, elle en avait vraiment marre de cette planète de gens qui ne se parlaient que dans l’argent, le sang ou le sexe. Qu’est-ce qu’il lui avait pris d’accepter cette mission dont elle ne voyait plus le bout. Voyant qu’elle ne céderait pas, le dénommé Argoth émit un raclement répugnant pour des oreilles humaines.

« Y en a bien un qu’est pas un de ce trou à microbes, rien qu’à sa cuirasse ça se voit qu’il se la pète, on dirait un vaisseau lui manque plus que les phares. Il traîne pas mal autour des bars faut croire qu’il a rien de mieux à faire. T’as qu’à aller jeter un coup d’œil gamine, avec un peu de chance il aura pitié, non pas que ça existe ici. J'ai bien une petite idée de ce que tu pourrai lui vendre mais ça va pas t'plaire...»

Souriant légèrement plus aimablement l’archéologue daigna enfin baisser son arme, reprenant une position un peu plus courtoise.

« Merci l’ami, vous voyez quand vous voulez. Soyez rassuré je vous laisse tranquille maintenant. »

« Tu vas me manquer vas gamine, et un conseil oublies ton vouvoiement de princesse, ici ça parle pas beaucoup, moi jt’ai rien dit mais suis pas ton grand-père. »


Faisant un vague salue de la main à la créature tandis qu’elle partait déjà, l’archéologue nota tout de même dans un coin de sa tête le conseil, ça pouvait toujours servir. Parcourant les bars à la recherche d’un homme en armure, certainement à l’apparence Mandalo, la jeune humaine n’étant pas aussi inculte qu’Argoth. Elle finit par le trouver au bout du dixième, ces endroits de luxures et de perversions poussaient comme des champignons ici ! S’avançant d’un pas rapide elle abattit ses deux petits poings sur la table du guerrier, reprenant son souffle tandis qu’elle le pointait du doigt, fichu planète, toute cette crasse ne faisait pas bon ménage avec son asthme. Elle arriva quand même à articuler fortement.

« J’ai besoin de… TOI ! Peux-tu m’emmener sur Hadès ? »

P
uis se rendant compte qu’elle commençait une fois à attirer les regards avec son attitude quelque peu étonnante elle soupira pour la nombreuse fois de la journée et s’assit en face du Mandalo, elle passa une main embarrassée dans ses long cheveux blond attachés à l’arrache comme à son habitude.

« Hum… désolée ce n’est peut-être pas la bonne technique d’approche… Avec le sourire c’est sans doute mieux non ? »

T
ia offrit à l’inconnu son plus beau sourire et ne se décontenança pas devant le manque de réaction de son interlocuteur, continuant de sourire aimablement. Il valait mieux le mettre dans de bonnes conditions vu ce qu’elle allait lui présenter.

« Voilà je vais être franche, j’ai rien pour payer ce voyage, j’étais sur cette planète maudite pour récupérer des saisies appartenant au musée des arts d’Hapès. Après des années de négociations on a enfin réussit à mettre la main dessus. Le souci c’est qu’ils m’ont offert le billet d’aller mais pas celui du retour et je me retrouve à court d’argent… »

L’
archéologue réfléchissait à des arguments qui pourraient faire exécuter à cet homme un acte gratuit mais ici cela semblait tout bonnement impossible…

« Je sais qu’ici tout se vend mais j’ai rien à part des vases sans importance si ce n’est historique, c’est juste pas vendable ni pour toi ni pour moi. Je peux te payer n’importe comment d’autres, j’ai juste pas d’argent… Mais pas avec mon corps hein comme me l’a proposé l’autre besalisk hein ! Ça non plus c’est pas vendable, que ça soit bien clair ! »

L
e caractère fougueux de l’humaine avait repris le dessus, voilà deux nuits qu’elle n’avait pas dormi et ses nerfs arrivaient à bout, elle avait reçu des dizaines de propositions dans le genre alors à force elle préférait prendre les devants. Ayant bien confiance que ça ne jouait pas non plus en sa faveur la jeune femme baissa la tête un peu honteuse, laissant enfin à l’inconnu l’opportunité de parler. Se demandant comment elle allait bien pouvoir faire pour se sortir de se pétrin.

« Mais dis moi une chose, tu sais piloter au moins ? »

S
urtout bien être organiser dans ses questions, la logique, un art bien absent du cerveau de Tia à cette heure-ci.

« Et j'ai même pas de quoi t'offrir un verre... Et avec un sourire ça marche toujours pas? »
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Tous les mêmes. A croire que pour faire rentrer ses gros muscles dans l’armure il fallait retirer le surplus de bonnes manières inculquées par maman comme une vieille peau. De toute façon, maman avait des rides depuis l’époque où elle prêchait ses gentilles foutaises à son petit bouchon, non ? Preuve que le concept de respecter certaines règles de bienséance était obsolète et moins clinquant que les zolies armes bien fourbies.

Pourquoi - mais pourquoi donc ? - se trimballer un attirail de mercenaire dispenserait-il de faire montre d’amabilité ? On ne snobait pas le proprio d’un commerce en jouant le noble seigneur importuné par un gueux. Des néons flashy aux tables imprégnées d’alcool, c’était toutes ces éconocrocs au gars, son gagne-pain, son moyen de subsistance honorable sur cette planète corrompue. Il était légitime de ne pas accueillir avec le sourire ce genre d’individu coutumier des trous dans les cloisons et dans les finances des honnêtes propriétaires. Neferet en voyait défiler chez Morga de ces cocos-là. Qui pensaient qu’ils pouvaient tout péter tranquille dans la casbah parce qu’ils avaient des gros calibres à la mesure de leur grande gueule. S’ils réglaient leurs comptes chez vous, ils rechignaient toujours à payer la note des dégâts. Une attitude désobligeante qui hérissait le poil de la Felacatian. L’évolution lui avait heureusement laissée ses ouvre-boîtes naturels pour lui permettre de s’expliquer entre quatre yeux une fois le crustacé extirpé de sa carapace.

Quittant sa minute de solidarité, la jeune femme ratissa des crédits à la table d’un comateux pour les mettre à l’abri dans son ravissant porte-monnaie. Jamais, jamais, jamais laisser traîner ses sous. La place des crédits étaient dans une escarcelle.

Sans une hésitation, la petite dame s’invita à la conversation animée d’une tablée ne parvenant pas à se décider sur la destination la plus lucrative/sans danger vers laquelle mettre le cap après avoir fait escale dans ce "dépotoir des valeurs morales" qu’était Nar Shaddaa. Pauvre chou. Puisque tout le monde braillait son idée pour se tirer d’ici le plus vite possible tout en ramassant du blé, Neferet saisit l’occasion d’imposer la sienne dans ce dialogue de sourds. Ce faisant, l’inopinée entra directement en compétition avec un autre exploiteur ayant des vues sur le petit groupe en état de brouille. La féline fit un grand sourire qui montrait toutes ses dents acérées à monsieur son rival. L’Aqualish baraqué fit claquer ses grosses mandibules.

De round en round, le duel des profiteurs semblait ne jamais pouvoir annoncer un grand vainqueur à la chicane, jusqu’à ce que…

- Shhht !

Agitant follement la main pour obtenir la mise en sourdine du volume sonore, Neferet dressait l’oreille, rehaussée sur ses fesses, attentive. Il lui avait semblé entendre…

« …récupérer (bruits de fond) arts d’Hapès (beuglements rigolards) m’ont offert le billet d’aller mais pas celui du retour (raclements de chaise et bruyantes salutations) à court d’argent… »

Ho oh !

- Visitez Abregado-rae sans moi !

Ça discutaillait de rapatriement sur Hapès dans le coin ! Ni une ni deux, Neferet planta là le petit comité d’indécision et chercha les voix du regard. Qu’elle trouva incarnées en les personnes du blindé et d’une petite blondinette, véritable portrait robot des gentilles gamines disparues qu’on ne retrouvait plus. Ou en morceaux. La même fatalité qui planait au-dessus des poteries que mademoiselle se coltinait et qu’elle essayait de faire embarquer… gratis. Ah la la, pauvre blanche oiselle. Quel dommage ! Les anges gardiens sont sur Iego. Mille lunes possibles et tu tombes sur celle des contrebandiers. Qui sait les plans qui se montaient déjà sur sa charmante petite tête ébouriffée derrière cette visière inexpressive ? Ah ça, il pouvait tirer une sale trogne de renifleur de lingerie qu’on en savait rien !

La Felactian embarqua une chaise avec son pied menu, qu’elle retourna - hop là ! - d’un mouvement expert tout en se laissant quasi simultanément choir sur l’assise. En un rien de temps, la voilà apparue, souriante et amicale, les mains réunies en poing griffu sur la table.

- Hapès m’a invoqué.

Un petit instant, la jeune femme chercha son reflet dans la visière étroite du casque de son vis-à-vis mâle pour s’assurer machinalement que son maquillage était bien en place et que pas une mèche ne rebiquait. Malheureusement, si son armure devait être pétée d’options en tout genre, il n’y avait pas cette petite fonction esthétique. Irradiant l’optimisme à la ronde, elle reprit.

- Je dis : même si on part les poches vides vers le Consortium, c’est La destination pour des crédits. J’ai la marchandise pour échange, il me faut juste un pilote qui m’emporte vers la cagnotte ! On pourra déposer mademoiselle et ses kilos en trop de camelote vieillotte si vous êtes galant en plus d’être pilote.

Coup d’œil affable vers sa consoeur blonde. Les gars dans les grosses armures tapaient d’abord et ne parlementaient qu’une fois en conserve. Ça ferait pas de mal d’avoir une mignonne humaine sous le bras, elle et ses bibelots, dès fois qu’ils tombent sur des hargneux plus balèzes qu’eux entre deux sauts en hyperespace et qu’ils se trouvent obligés de lâcher du lest pour voguer sereins en appréciant le paysage sidéral des étoiles et des nébuleuses. Ils pourraient même carrément éviter une grosse mêlée spatiale et tisser des liens utiles en refourguant gracieusement un aussi beau cadeau. Avec un peu de chance dans son infortune, la pauvrette atterrirait sur une autre planète que sur Nar Shaddaa avec ses nouveaux maîtres et son vœu serait à moitié, au tiers ou au quart exaucé selon la distance la séparant encore de Hapès.

- Et bon mécano, il faudra que vous soyez aussi, parce qu’il y a un peu de bidouille à faire sur les botas du vaisseau pour rentrer chez les Hapiens sans être fiché. , finit-elle en admirant le lustre de ses griffes à la lumière. Intéressé ? Séduit ? Réticent ?

Quoi d’autre encore derrière le masque ? Elle ne pouvait pas renifler grand chose avec tout ce métal désagréable à l'odorat.
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    En ce genre de bar, généralement, on pouvait passer d’un extrême à l’autre, en quelques fractions de secondes. D’un instant de détente, à boire son verre tranquillement, il était possible de se retrouver la gorgée d’après, embarqué dans une bagarre générale. Etre toujours sur le qui-vive, les yeux rivés sur son environnement, épiant chacun des gestes alentours, même ceux qui pouvaient paraître les plus anodins et naturels. Une règle qu’il fallait appliquer à la lettre ici, si l’on voulait s’en sortir la tête haute, et ne pas se retrouver avec un tir de blaster au milieu des omoplates, pour quelques crédits républicains. L’attention venait tout juste de retomber, suite à cette altercation un peu musclée entre un Rodien et la Mandalorienne. Naturellement, le Zabrak demeurait pas mal suspicieux envers la chasseuse de primes, mais tout le monde avait finit par reprendre une discussion, qui tournait bien trop souvent autour de paris, d’argent, voir même de meurtre. Et dans ce coin de salle, Kira avait tout loisir de pouvoir contempler, surveiller son monde, de sa place plutôt confortable, allant jusqu’à s’accorder un moment de repos. Et tant pis si sa mission venait d’échouer, elle y penserait bien plus tard. Assurément, son employeur serait peu enclin à la payer, voir même à la rencontrer de sitôt, surtout s’il apprenait la vérité à propos de cette affaire. Ni le Rodien ni la Zélosienne n’aurait su dire de qui des deux, avait été le plus surpris de la tournure qu’avait prit cet échange. En cet instant d’ailleurs, le Rodien devait toujours être en train de courir, pour échapper un peu plus à la Mandalorienne…

    « J’ai besoin de… TOI ! Peux-tu m’emmener sur Hadès ? »

    Sursautant sur sa banquette, Kira restait interloquée par ce petit brin de femme blonde, elle qui venait de la tirer assez violemment de sa semi-torpeur, allant jusqu’à pointer du doigt la Mandalorienne qui restait interdite, muette, les yeux ronds de surprise derrière sa visière orangée en forme de T. Incapable de réagir, trop décontenancée par l’attitude de cette humaine qui n’avait vraiment pas sa place ici, la Zélosienne restait à ce demander encore ce qui lui arrivait à celle-ci. Aussi soudaine et dévastatrice qu’une tempête de sable sur Tatooine, la jeune chasseuse de primes tentait d’assimiler les informations qui lui étaient communiquées en un flot ininterrompu. Et si le sourire de la demoiselle fit rigoler à l’intérieur de son casque la belle Zélosienne au regard émeraude, Kira n’était pas prête à jouer au taxi, surtout après une journée aussi pourrie…

    *Besalisk ? Vase ? Corps ? Hapès ? Piloter ?*

    Toujours à fixer la demoiselle de ses yeux grands ouverts, Kira tâchait de mettre de l’ordre dans tout ceci, comprenant petit à petit le problème de cette interlocutrice farouche et énergique. D’ailleurs, la chasseuse de primes en venait toujours à se demander comment elle faisait pour demeurer en un seul morceau, en ce monde plus que dangereux. Déjà que pour une Mandalorienne, ce n’était pas facile, alors pour une humaine comme celle-ci…

    "Quoi ? Quoi ? Quoi ? Mais !"

    Son verre tombait soudainement sur la table, roulant au sol, tandis que la mercenaire pestiférait dans sa langue de clan, le Mando’a, essuyant d’un revers de bras d’armure le liquide qui rien qu’à l’odeur, piquait les narines…

    "Bien sur que je sais piloter ! Mais tu es qui toi ?"

    Pas le temps de reprendre le contrôle de la situation, ni même la main mise sur son temps libre que déjà Kira voyait une autre demoiselle s’inviter à la conversation. Décidément, ce n’était pas son jour du tout. Comment paraître discrète après tout ceci ? Laissant parler l’inconnue qui elle aussi, avait son idée sur la question, et de nombreux projets, la mercenaire soupçonna durant un cours instant, une caméra cachée. Non décidément, même son père ne l’avait jamais préparé à affronter pareille situation…

    "Hey !"

    Là s’en était trop ! Et pour une jeune Zélosienne de 21ans, habillée d’une armure de combat sophistiquée, il était toujours aussi désagréable que l’on choisisse à sa place, son programme, son emploi du temps. D’ailleurs, elle n’était pas devenue chasseuse de primes pour qu’on lui impose des missions, surtout de la sorte. Naturellement, cette histoire de crédits faciles à gagner avait retenu son attention, mais se promener avec deux touristes de la trempe de celles qui restaient à attendre sa réponse, c’était inévitablement s’attirer des ennuis…

    "Je peux en placer une oui ? Vous avez fini ? J’ai une tête de chauffeur de taxi ? En quoi c’est mon problème ?"

    Rétissante à tendre la main à son prochain, Kira avait une tout autre mission en tête : retrouver son père. Jusqu’ici, elle n’avait réussi qu’à attirer toujours plus d’ennuis. Ses deux camarades de clan, avaient tout d’abord décidé de se séparer, pour pouvoir augmenter le cercle des recherches, et ainsi, couvrir plus de terrain. Puis, elle s’était retrouvée à jouer l’entraineur pour un inconnu bien mystérieux. Si devenir chasseuse de primes n’était en rien une vocation chez la Zélosienne, elle se devait de remarquer que le cours de sa vie prenait ces derniers temps, de drôles de tournants, trop souvent incontrôlable. Prête à prendre la poudre d’escampette, Kira se préparait à se lever et à tourner les talons à ces nouveaux ennuis en approche, quand un visage connu de la Zélosienne fit de nouveau son apparition, accompagné cette fois-ci d’une bande de ses copains visiblement, tous armés jusqu’aux dents. Le Zabrak venait à vouloir les dégager de son établissement, mais malheureusement pour lui, le nombre des fouteurs de trouble jouait contre lui. Bien rapidement, celui-ci se retrouvait inconscient derrière son comptoir, tandis qu’un certain Rodien désignait du doigt la Mandalorienne…

    "C’est lui le fumier là-bas qui a été engagé pour me flinguer !"

    Instinctivement, Kira se désignait elle-même du doigt comme pour mieux s’assurer que son vieil ami parlait bien d’elle. Et malheureusement pour elle, c’était bien le cas. A voir le groupe d’amis du Rodien, la Zélosienne aurait de quoi éprouver ses aptitudes au combat, et risquait même gros dans cette affaire, surtout avec les autres clients, pas forcément innocents dans ce genre d’endroit, mais qui n’avaient rien à voir cette fois-ci dans cette histoire. Lassée, écœurée, Kira n’en pouvait plus de ce monde sordide. Se levant d’un bond, elle quittait la table pour rester aux côtés des deux demoiselles…

    "Ah non là c’est trop pour moi… raz le bol de cette planète… moi j’me casse…"

    "Ah oui ? Et tu comptes sortir d’ici comment ? Fumier, t’as voulu me trouer la peau ! Tu vas crever !"

    "Ola ! On se calme hein ! C’est pas moi qui ai mis un contrat sur ta tête je te signale !"

    "Peut-être… mais un chasseur de primes en moins, et c’est un mec en moins à me courir après…"

    Là il marquait un point. Mais il en fallait plus à Kira pour se démonter. Lentement, avec douceur et presque grâce, la chasseuse de primes venait à attraper une petite sphère métallique accrochée soigneusement à son ceinturon militaire, pour venir la présenter à toute l’assemblée, arme clairement identifiable pour ceux qui avaient déjà participé à une guerre, ou avaient visité un marché noir d’armes, ou encore, se révélaient être du milieu de la pègre, du crime ou quelques choses de ce genre. Aussitôt, les amis du Rodien faisaient un pas en arrière, surpris et visiblement bien mal à l’aise face à cette petite sphère, tandis que les clients retenaient leurs souffles…

    "T’es pas sérieux ? C’est une fausse je paris ! Bien joué mais c’est du bluff !"

    "Heu attends… tu devrais pas le pousser à bout tu sais…"

    "La ferme !"

    Pour répondre à l’esprit suspicieux du Rodien, Kira venait à déposer son index sur le mécanisme de la sphère, le pressant pour laisser entendre un déclic tout à fait typique de ce genre d’arme, tandis qu’effectivement, le détonateur thermique s’armait belle et bien, une première petite lueur jaunâtre clignotant sur la ligne qui comptait trois lumières. Et nul doute quand à ce qui se passerait à la troisième lumière activée. La panique gagnait les compagnons du Rodien, qui filaient un par un, laissant là seul le chef de la bande. Pestant entre ses mâchoires, tout en continuant de braquer son lourd pistolet blaster sur la chasseuse de primes, il restait indécis quant à l’attitude à adopter en ce genre de situation particulièrement périlleuse…

    "Bon, vous deux, si vous voulez venir avec moi, c’est maintenant. Je reste pas une seconde de plus sur cette planète…"

    L’affaire semblait donc entendue, et Kira visiblement acceptait de prendre à son bord, deux passagères, et quelques kilos de marchandises. Continuant d’avancer pour faire écran de protection avec son armure, protégeant ainsi les deux demoiselles, elle restait à tendre devant elle, le détonateur thermique qui rendait si nerveux tout le monde dans le bar, empêchant les conversations de reprendre, ou même certains de se lever pour fuir…

    "Hey ! Mais tu crois que je vais te laisser partir comme ça ? T’es fou ou quoi ?"

    "Je crois surtout que tu aurais du fuir quand tu en as eut l’occasion…"

    Et sans même laisser le temps au Rodien de répondre, la Zélosienne sortait à son tour son blaster, pour faire feu aussitôt avec, venant trouer le torse du pauvre malheureux fuyard, qui pourtant, avait eut sa chance lui aussi. Tombant lourdement sur le sol en arrière, il s’écrasa entre deux tables, son blaster glissant à quelques centimètres de sa main, laissant enfin le passage libre pour sortir de ce bar décidément trop sordide pour être fréquenté assidument. La voie libre, Kira pouvait maintenant ranger correctement et délicatement son détonateur thermique, qui retrouvait sa place accroché au ceinturon militaire, tandis qu’en passant près du corps de sa victime, elle s’arrêtait quelques instants au dessus de la dépouille, le contemplant longuement, avant de venir terminer le travail par un tir bien placé en pleine tête…

    "Tsss les Rodiens…"

    Simple constatation qui laissait à penser qu’il n’était pas le premier que la chasseuse de primes rencontrait…

    "Tu sais comment faire toi pour entrer chez les Hapiens ? Parce que moi non…"

    Déjà que Kira ne savait pas trop où se situait cette planète, alors la technique pour ne pas être identifiée de ce peuple, encore moins...

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Bon, la discussion avec le mercenaire semblait assez mal parti, c’est qu’il avait l’air ronchon le petit monsieur, lui aussi avait dû passer une bien sale journée. Peu encline à traverser l’espace en si mauvaise compagnie, Tia songeait à trouver son bonheur ailleurs quitte à trouver un boulot à la con et danser à moitié à poil pendant trois quatre soirs. Mais avant qu’elle n’est pu se présenter ou même s’enfuir à toute jambe, une paire d'oreilles poilues fit son apparition et abattit une toute autre carte au pauvre jeu de l’archéologue. Ah ben oui c’est sûr quand on avait de l’argent… ou presque, de suite les gens vous écoutez d’avantage dans cette planète…

« J’ai une tête de chauffeur de taxi ? En quoi c’est mon problème ?"

Rooh mais c’est qu’il est pénible l’homme ferraille, il veut quoi en plus de l’argent, un bal costumé et des twi’leks à gogo ? L’archéologue songeait à lui offrir la poilu comme carpette mais vu que la jolie dame fournissait l’argent elle ne pouvait pas se permettre ce genre de blague douteuse. Préférant laisser les grandes personnes régler leurs problèmes d’argent entre eux, Tia gardait le silence. Et elle n’allait pas rouvrir la bouche de si tôt, on ne pouvait donc jamais être tranquille sur cette planète maudite, même pour un mercenaire à l’armure inquiétante.

Ayant très peu envie de finir en panier percé, l’archéologue guettait déjà une éventuelle porte de secours, placée judicieusement derrière le bouclier humain elle ne put s’empêcher de soupirer. Non elle n’aimait décidément pas cette planète ! Et à son plus grand étonnement le mercenaire en arriva à la même conclusion, sautant sur l’occasion Tia le suivit rapidement avant qu’il ne change d’avis.

Cela lui permit d’assister à une mort en direct de très près… de trop près… Oh ce n’était pas la première fois mais ce n’en était pas pour autant agréable. Si le visage de l’humaine pâlit légèrement suite à l’explosion de la tête du Rodien, elle ne laissa rien paraître de son dégoût.

Détournant le regard, la jeune femme écoutait d’une oreille distraite une conversation qui ne la concernait pas vraiment, elle venait de gagner un billet gratuit pour Hapès, elle n’en demandait pas plus. Préoccupée par ses colis qu’elle se devait de récupérer l’archéologue préféra s’éclipser en avance.


« Je vais vous laisser discuter entre vous du meilleur moyen de rejoindre cette planète. Je ne serai pas d’une grande aide mais je ne peux me permettre de vous mettre en retard. Je vais chercher mes colis et on se retrouve devant le vaisseau. »

S
ans demander son reste, la jeune humaine prit la poudre d’escampette, étonnant peut-être les deux compères qui devaient se demander comment se petit brin de femme comptait s’y prendre pour retrouver le vaisseau. C’était chose assez aisé quand on connaissait le bon gars… ou plutôt le bon Besalisk… Dehors la nuit froide engloba l’archéologue qui s’enveloppa dans une cape bien chaude, remontant une capuche sur sa tête dans le but de passer le plus inaperçu possible. Alliant assurance et discrétion, Tia montrait une fois de plus qu’on pouvait avoir une bouille de gamine de seize ans et survivre à cette planète de malheur. Il suffisait simplement de piger le truc et d’éviter les mauvaises rencontres… à savoir toutes les rencontres… Si vous êtes trop crâneur, on vous tape dessus. Si vous transpirez la peur aussi. Le tout est de trouver la bonne attitude et le juste milieu entre les deux. Le tout accompagné d’une bonne dose de chance, une chance que l’aventurière ne tenait plus trop à provoquer, bien décidée de partir aussi vite que possible.

Elle se devait pour cela de faire un petit détour, raison pour laquelle elle était partis en avance. Avec tout ça il ne manquerait plus que ces deux là partent sans elle ! Arrivant devant son brun ténébreux préféré elle lui tapota l’épaule.


« Qu’est-ce que tu me veux toi ?! Oh non pas elle… »

« Et si c’est moi… »
Répondit Tia sous la même intonation. « Tu ne croyais quand même pas que je t’avais confié mes caisses pour ne pas revenir les chercher. »

« Honnêtement je pensais pas que tu survivrais une nuit de plus… »

« Il faut croire que si, tu les as mises où ? »


G
rommelant et ronchonnant, Argoth la mena jusqu’à son petit trésor. Rassurée la jeune femme observa les cartons sans les ouvrir, regardant de plus près s’ils n’avaient pas été molesté.

« Argoth par ci, Argoth par là, pas un s’il te plait, pas un merci et encore moins de l’argent. Si je continue à bosser pour rien je cours à la faillite moi. »

Souriant face à ce grincheux de toujours, la jeune humaine se penchant pour poser délicatement ses lèvres sur la joue du Besalisk.

« Merci. »

I
nterloqué un instant, le petit gros à l’horrible figure reprit son air contrarié, bien pressé de retrouver sa tranquillité. Mais Tia avait une dernière requête…

« Tout à l’heure tu m’as parlé d’un étranger en armure. Tu pourrais me conduire à son vaisseau ? J’ai rendez-vous avec lui. »

L
evant les bras au ciel d’exaspération, le Besalisk fit signe à la petite tête blonde de le suivre, la menant entre les vaisseaux et les carcasses jusqu’à un certain point.

« C’est celui-là, un beau morceau pour un petit con d’étranger, il est peut-être pas aimable mais ça c’est pas du matériaux de fillette, je lui aurai bien chouré quelques pièces s’il ne m’avait pas si bien mena… hum payé. »

Poussant ses divers cartons sur un chariot, Tia le garda avec elle pour l’embarquement. Après un bref au revoir avec Argoth, l’archéologue se jucha sur ses cartons, attendant patiemment l’arrivée des deux acolytes. La jeune fille observait les étoiles hautes dans le ciel, se rappelant ses quelques cours d’astronomie. Elle n’eut guère à attendre avant d’entendre le pas lourd d’une armure familière, voilà le pilote et le chaton qui débarquait. Relevant sa capuche pour dévoiler de nouveau son visage, l’archéologue les accueillit avec un sourire aimable.

« Je suis prête à embarquer ! Où puis-je mettre tout ça ? »
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[Ch’tite précision HRP : Sous sa forme humanoïde Neferet n’a pas de fourrure comme les Cathars mais une peau de la texture des humains excepté sa queue et ses oreilles. :cat:]


Si ça ne tenait qu’à une histoire de dégaine, elle pouvait sortir son rouge à lèvres et lui écrire TAXI ♥ sur le casque. C’était son problème parce qu’elles étaient des dames et lui un homme. Il fallait toujours s’occuper des problèmes des gentilles demoiselles avant qu’elles en deviennent un elles-mêmes, de problème. Plus galant que le gus, le destin décida de lui éviter la peine d’une démonstration et ramena le Rodien verruqueux sur les lieux, tel un boomerang oublié qu’on se prend dans la face. Et s’il devait offrir des fleurs à celui qui l’avait laissé filer ce ne serait pas un bouquet de remerciement mais une couronne mortuaire qu’il passerait autour de sa tête casquée accrochée en trophée.

Neferet suivit du regard l’accusation du doigt à ventouse relayée par la grosse pogne métallique du mal embouché. D’une poussée du postérieur, elle ramena sa chaise vers l’arrière pour mieux plonger sous la table au cas où. Un frisson parcourut la queue de la féline apprêtée qui balaya nerveusement la fumée de cibiche dans son dos. Ouais. Elle non plus fallait pas la pousser à bout en pressant le bouton de ce genre de bitoniot cataclysmique. Ses nerfs tendus pourraient sauter avant la fin du compte à rebours et lâcher la bride au fauve qui grondait déjà en elle. Heureusement que la balle explosive était dans leur camp puisque le cuirassé se décidait à ne pas laisser en plan deux charmantes donzelles si vulnérables et certainement tout le tralala galant qu’elle aimait tant.

Enfin ! Il y avait un cœur battant sous cette grosse armure et on aurait pas besoin de le lui extirper du thorax pour en avoir la preuve. Neferet avait toujours trouvé le coup du bouclier humain admirablement prévenant et chevaleresque. Surtout avec un trou fumant en travers du corps. L’ego se flattait toujours d’un héros. Le mercenaire ne connaîtrait sûrement pas une aussi belle fin, mourir en protégeant une demoiselle, mais l’attention rachetait ses manières de vieux gundark. Vraiment. C’est qu’il ne devait pas avoir beaucoup d’influence féminine dans sa vie s’il se traînait de planète en planète, les senseurs toujours sur une piste et un essaim de rayons blaster dans la visière. Peut-être qu’à l’issu de ce voyage à trois, il deviendrait aussi poli que sa ferraille si on le ramollissait avec de l’amûûr. Songeait-elle alors que la face de mouche se recevait un shoot qui le rendrait méconnaissable, même pour sa mère. A moins qu’elle n’ait un bon odorat avec le museau de tapir qui pendait à l’étrange faciès de l’espèce, ni sexy ni goûteuse. Au moins, le bougre décédait sans bavure ni verres cassés. Neferet plissa ses délicates narines mobiles.

- Et ils sont infects. Très. Vomitifs., précisa la minette aux yeux verts pour dissuader quiconque entendrait d’embarquer le cadavre malodorant à la maison pour nourrir ses mouflets faméliques.

C’était à cause de leur sang glauque. Peut-être les Twi’leks pouvaient digérer une telle sauce avec leur usine de traitement interne. Elle avait découvert un jour qu’ils doublaient les effectifs de l’estomac généralement rangé à l’unité dans le ventre de la plupart des individus. Une bonne surprise nourrissante. Pour rester dans le ton, elle avait une bonne nouvelle à communiquer concernant la mission vers la belle Hapès.

- Oui. On m’a tout dit comment faire et donner de quoi faire. Rangé avec la cargaison, j’ai le code transpondeur sur carte qui nous donnera un autre numéro d’identification au vaisseau le temps du voyage. Et un nouveau nom. Vous serez le capitaine de la Sylphide Céleste, balança-t-elle, cash, avec un sourire engageant retroussé sur ses crocs, saluant de la main le départ de l’antiquaire/brocanteuse en espérant que personne n’encaisserait leur monnaie d’échange blonde.

La Felacatian se demandait quelle sale tête devait tirer l’autre derrière sa cloison. Le vrai nom de son vaisseau, elle l’avait en mille. Quelque chose comme l’Exterminator. Avec un design va-t-en-guerre pour s’accorder au reste. Un grand garçon comme lui devrait pouvoir supporter la vexation tant qu’on ne lui repeignait pas un ballet de silhouettes féeriques sur sa carlingue. De toute façon, les contrôles de Hapès allaient juste distinguer un point sur leur radar. Aucune raison que ça fasse suspect. En plus :

- On nous a réservé une place attitrée rien que pour nous qui nous donnera l’autorisation d’atterrir au spacioport privé de Taylis. Hum. Quai de location 140687..., précisa la petite dame en lisant la série de chiffres notés sur sa paume dodue qui servait également de code d’accès au hangar à fœtus. Il faudrait aussi songer à aller les récupérer, ceux-là !

- Je propose d’aller récupérer notre fourgat où je l’ai laissé, juste quelques caisses, et de le charger. Comme on met des sous dans une tirelire.

Motivation !

Au confluent de leurs tâches respectives, ils retrouvèrent la blondine avec ses paquets. Le son ténu d’une babiole grelottant contre une autre donna envie à la fouineuse noiraude d’y mettre son nez. Morga était amatrice de ces vieux trucs. Peut-être pourrait-elle y trouver un puzzle de statue antique ou d’urne funéraire ?

- Même question, renchérit Neferet en arquant ses sourcils neigeux, la main posée sur la pile formée d’une caisse et de l’étui en fibreplast de la carte transpondeur falsifiée, Il y a des compartiments secrets ?

Autant mettre à l’abri, du mieux possible, la marchandise rentable.
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    "Attendez ! Ca va un peu trop vite pour moi là…"

    L’enchaînement que prenaient les évènements semblait s’emballer telle une machine devenue complètement folle et autonome, continuant d’avancer coûte que coûte sur sa lancée, sans que rien ne puisse sembler pouvoir l’arrêter. Et si Kira détestait une chose, c’était bien ne plus être aux commandes de sa vie. Instinctivement, la mercenaire s’était surprise à estimer le potentiel combattif de chacune de ses passagères, invitées inattendues et imposées. Le parcours jusqu’au hangar où demeurait le cargo Corellien de la chasseuse de primes avait été effectué en peu de temps, et déjà, la jeune humaine à la chevelure d’or attendait patiemment, assise sur ses caisses. D’une commande sur son ordinateur miniature attaché à son gantelet, Kira activait l’ouverture de la rampe d’accès au vaisseau, tandis que son regard ne cessait de jongler entre les diverses marchandises qu’il y aurait à embarquer. De petits droïdes de manutention apparurent dans l’ouverture soudainement dévoilée dans l’un des murs du hangar, et s’activèrent à charger les caisses…

    "Stop, on fait une pause d’accord ? Y a quoi dans les caisses ? Déjà, des vieilles babioles pour Hapès, mais vous là, vous transportez quoi de si important qu’il faille changer le nom de mon vaisseau ?"

    Plus le temps s’écoulait aux côtés de ses deux jeunes femmes, et plus la Mandalorienne semblait percevoir un danger dans un avenir de plus en plus proche. Toute cette affaire sentait les ennuis à plein nez, et même si son casque était doté de tout l’attirail possible et imaginable pour filtrer l’air, les gaz, les poisons, l’atmosphère ne cessait de lui rappeler qu’elle s’embarquait dans une aventure qui ne lui attirerait que des problèmes. Le chef des droïdes vint alors se placer devant la mercenaire en armure, réclament dans une série de bip robotique, des instructions…

    "Chargez ça dans la soute du fond… à côté du moteur hyperdrive, vous dégagerez la trappe pour ranger correctement les caisses dans le faux plancher. Equilibre bien le tout par contre."

    Des consignes simples qui seraient correctement remplies par les petits droïdes spécialement assignés à ce genre de tâche qui restait leur quotidien. Si le cargo de la chasseuse de primes comportait de tels emplacements secrets, laissant à penser qu’elle aurait pu tout aussi bien être une vulgaire contrebandière, s’expliquait surtout par le genre de missions remplies par la Mandalorienne. Tournant son casque vers la plus vindicatif des deux passagères, Kira s’avançait face à la jeune femme aux ongles raffinés…

    "C’était pas prévu pour ça normalement… je préviens que la récompense a intérêt à être à la hauteur des ennuis que vous m’apporterez vous deux !"

    Ronchonne ? Presque. Et comme pour mieux faire passer ce message qui ferait comprendre très clairement aux deux humains qu’il ne fallait pas trop pousser un Mandalorien, la Zélosienne ajoutait sur un ton beaucoup plus sarcastique…

    "J’y cache d’ordinaire les corps de mes victimes, de mes cibles. Au moins, ça sentira moins fort cette fois."

    Grimpant à l’intérieur des entrailles de son vaisseau, qui lui servait à la fois d’outil de travail, de transport mais aussi d’habitat, Kira s’orienta aussitôt vers le poste de pilotage, s’harnachant dans son siège de capitaine pour mettre en route les différents moteurs, appareils nécessaire à la navigation et au vol spatiale. Attendant que les deux comparses soient à leur tour à l’intérieur, elle activa la fermeture de la rampe d’accès…

    "Donc je résume : Je dois changer le nom de mon vaisseau et le remplacer par Sylphide Céleste. On est attendu sur le quai de location 140687 - Spacioport privé de Taylis. J’ai rien oublié ?"

    Les moteurs grondaient de plus en plus intensément, indiquant là un départ imminent, tandis que tout l’appareil se voyait vibrer sous la puissance canalisée de la propulsion qui se préparait à donner toute sa puissance. Enfin, le cargo Corellien se soulevait avec aisance du sol, et fonçait rapidement vers la haute atmosphère pour s’arracher bientôt de l’attraction de Nar Shaddaa, allant se fondre immédiatement dans le flux des vaisseaux qui empruntaient une voie invisible pour sortir de l’espace aérien de cette lune. Quelques longues minutes furent nécessaires à la pilote pour s’éloigner de la planète aux mains de Hutts, et une fois éloignée de Nar Shaddaa, Kira engageait le pilotage automatique, le temps de retirer son casque et dévoiler son visage…

    "Comment je dois vous appeler ? Moi c’est Kira… et je vous préviens que je ne suis pas contrebandière, alors si vous voulez arriver en un seul morceau, faudra filer un coup de main."

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Bon an mal an, l’entrain des deux jeunes femmes avait eu raison du mercenaire bougon qui n’hésitait toutefois pas à y mettre une cruelle mauvaise volonté. Remarque c’est vrai qu’elle semblait louche cette histoire, pas de quoi avoir envie de s’y lancer à pieds joints. Mais pour l’archéologue il n’était certainement pas question de renoncer, tout ce qui lui importait était de quitter cette planète au plus vite, et elle semblait bien parti pour réussir. Laissant le Mandalo râler à tort et à travers, la jeune humaine se fit aussi docile que possible, bien décidé à ne fâcher personne, et surtout pas le pilote, d’ici le décollage. En réalité le sort de ses caisses lui importait d’avantage que le contenu mystérieux de celles de sa compatriote d’infortune bientôt fortunée. Observant les droïdes transporter sa cargaison précieuse, elle veillait à ce que rien ne bascule, rien ne remue, mais ces bestioles là semblait être un peu plus douces que la normale.

« Je pense que les ennuis que nous vous attirerons auront goût de vacances comparés à ceux qui vous aurez attendu sur cette planète. »

S
tatisticienne mais surtout réaliste, Tia pouvait parfois trouver les mots, les arguments justes pour calmer les ardeurs ou la mauvaise humeur de certain. Même si ce bonhomme là n’avait pas l’air facile à amadouer, surement un contact trop prolongé avec son armure chérie avait fini par le rendre un tantinet frigide. Déjà les droïdes montaient les derniers paquets dans un ultime aller-retour, les passagers allaient enfin pouvoir embarquer. Et tandis que la pilote se lançait dans ses trucs de… pilote, Tia elle préféra s’attacher solidement à un siège, ayant déjà goûté des voyages peu reposant auprès d’une certaine Seigneure Sith. Cette leçon apprise restait gravée dans son esprit : toujours s’attacher jusqu’à mise en route du pilote automatique et décollage des fesses du pilote du siège.

Une fois cela fait, ne restait plus qu’à respirer, remercier le ciel ou autre Force étrange de nous avoir gardé en vie et tenter quelques pas timides sur le sol métallique de la carlingue. Faisant ses premiers pas avec l’assurance d’un nouveau né, l’archéologue redressa un visage surpris en apercevant que le troisième homme de cette expédition était en réalité une troisième femme. De quoi vous faire ouvrir la bouche comme un poisson sortit de l’eau, le regard légèrement bête et vitreux, difficile de prendre un meilleur profil pour une petite photo souvenir. Se reprenant lentement, le temps que les dernières connexions se fassent et la jeune femme tendait une main décidée en direction de LA Mandalo, lui offrant un sourire courtois.


« Avec tout ça je n’ai même pas pris le temps de me présenter, Tia Shild, enchantée. »

R
ivant son regard émeraude dans celui bien étrange de la guerrière, le sourire de l’humaine s’élargit.

« Vous êtes une femme étonnante Kira, on vous a déjà dit que vous ressembliez à un Reek ? Oh pas physiquement bien sûr, mais niveau caractère, on sent des similitudes. »

B
ah quoi on avait dit qu’on se retenait jusqu’à décollage ? Maintenant Kira n’allait plus être la seule à pouvoir râler de tout son soul, et malgré le fait que le trait d’humour de Tia soit bon enfant, celle-ci préféra s’éloigner de quelques pas, n’ayant que très peu envie de se retrouver catapulté, avec ou sans ses cartons, en plein espace intersidéral. S’asseyant légèrement en retrait de la mercenaire, l’aventurière contemplait ses deux compagnons avec un fin sourire, avant de reprendre sur un ton plus sérieux.

« En tant normal je possède un classe dynamic, vieux mais costaud, donc si vous avez besoin de moi pour piloter ou autre, je suis dispo. »

P
ar contre en ce qui concerne les vices de formes et les passes-passes illégaux, elle pouvait toujours aller voir si la madame aux oreilles pointues s’avérait plus compétente. La contrebande n’était pas le fort de l’archéologue qui passait d’avantage son temps à la combattre qu’à la pratiquer. C’est le moment que choisit son ventre pour se manifester, de façon assez discrète pour une fois ! N’attendant pas que le bruit s’étende à tout le vaisseau, Tia sortit une pomme de sa sacoche, croquant avidement dedans avant d’en sortir deux autres, une dans chaque main, les tendant vers ses deux acolytes du moment.

« Aune fomme ? » (une pomme ?)
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- Rien qui ne partira dans un gros Boom.

Sauf si les fœtus étaient conservés dans de la nitroglycérine. Il lui semblait que la gélatine explosive prenait souvent une couleur jaune. Que ses yeux de protanope pouvaient confondre avec du vert criard. Nooon. Ça ne tenait pas. Les choses mortes dans des bocaux, on les conservait dans du formol à ce qu’elle en savait. Ou dans de la saumure s’il s’agissait de goûteux nomnom, mais ces bébés repoussants n’étaient pas faits pour être consommés.

- Des déchets médicaux. Finit-elle par répondre selon ce que lui inspirait ce colis scientifique. Les Hapiens s’intéressent aux cellules souches fœtales pour leur médecine. Alors nous leur amenons des fœtus.

Neferet ne voyait pas à quel autre usage on pourrait les réserver si ces petites créatures malformées n’étaient plus dignes de figurer sur un menu gastronomique après avoir séjournés dans leur étrange liquide. Les jeter ? Autant balancer des crédits par les fenêtres. Il y avait des gens savants et riches qu’une telle marchandise intéressait. Le fait qu’ils rapportaient autant tenait sûrement au détail qu’ailleurs dans la galaxie la majorité des parents trop sentimentaux voudraient les enterrer ou les incinérer. Autant de profits bêtement partis en fumée et de matière première sottement gâchée. Pour peu que ces petits monstres rachitiques viennent tous de la lune de Nal Hutta, leurs génitrices avaient dû se faire avorter pour avoir l’opportunité de les revendre plutôt que de se retrouver à débourser de l’argent en écopant d’autres bouches à nourrir dans cette jungle urbaine. A des parsecs de partager l’opinion de la blondinette au sujet de son foyer de prédateurs, la résidante de Nar Shaddaa accueillit sa façon de voir les choses avec un réel enthousiasme.

- Oh oui, des vacances ! Ça fait un temps bien long que je n’ai pas quitté la maison. Et dans l’espace, l’horizon est vaste. Les problèmes qui vont nous trouver, nous les verrons arriver de très loin. Très. Assura la féline à son nouveau coéquipier râleur.

Et l’amour du risque ? L’excitation de l’inconnu qui vous titillait le poil ? Ce n’était quand même pas la trouille des bobos qui le poussait à porter une armure en protection, non ?

- Il faut imaginer à l’intérieur de sa tête qu’à l’arrivée nous attendent 15 000 crédits. De quoi remplir cette grosse armure comme une tirelire.

Puisqu’il n’avait pas de poche. Tout comme il n’avait pas de quoi se payer un système réfrigérant pour conserver proprement sa viande. Hé oui. Les chairs se décomposaient et des bactéries proliféraient sur la matière en putréfaction. Mises à l’abri dans un lieu clos, ses denrées en avaient pour… allez, trois-quatre jours avant de picoter l’odorat et de causer des indigestions. Prenant mot pour mot ce que l’individu caparaçonné venait de lui raconter, la jeune femme haussa joliment ses blancs sourcils en lui annonçant la bonne nouvelle :

- Avec tout l’argent que cette petite course stellaire va vous rapporter, ces mauvaises odeurs ne seront plus qu’un mauvais souvenir.

Le ballet des droïdes s’acheva sans que la Felacatian n’en ait mis un seul en pièces en cédant à une impulsion joueuse devant un truc qui bouge et elle suivit donc à l’intérieur de l’engin spatial, sa queue flexible balançant légèrement au rythme de ses pas. Elle ne savait pas si cet homme avait une bonne mémoire ou un système de mémo intégré à son casque. En tout cas, il ne se trompait pas dans son récapitulatif et Neferet n’avait plus qu’à apposer son tampon de validation en quatre mots après le point d’interrogation terminant la question de leur chauffeur.

- C’est bien ça. Confirma-t-elle avant que le vaisseau ne mette le cap sur les étoiles qu’on ne voyait pas.

Un peu surprise par les vrombissements de l’appareil, la demoiselle en combinaison moulante écrasa ses fesses sur son siège en tâchant de ne pas en balafrer les côtés de ses griffes qui dépassèrent instinctivement du lit de l’ongle pour se raccrocher à du solide. Elle s’harnacha bien vite avant de se retrouver sur les genoux de quelqu’un de pas consentant. La nervosité. Les mains griffues faisaient cet effet. Des discourtois l’avaient déjà aidée à atterrir par terre plutôt que de bander les muscles, tendre bravement un bras solide et laisser la petite dame en détresse s’y ficher. Généralement, ils perdaient ensuite un bout de mollet. Elle ne pouvait pas se permettre d’avoir l’eau à la bouche alors qu’ils n’avaient même pas encore quitté l’atmosphère ou ils n’arriveraient jamais à destination. Là, elle y trouverait un viviers d’Hapiens succulents et… Ho bah hooo. *_* Ça par exemple ! Monsieur était une fille. Du moins ça en avait tout l’air. Pourquoi aller se dissimuler dans une boîte de conserve quand on était jolie ? Le casque ne donnait pas des cheveux gras ?

- Hé bien, Kira, Tia, vous pouvez appeler cette fille Neferet. Se présenta la jeune femme en se désignant de la main. Et elle est toute disposée à donner un coup de patte s’il y a quelque chose qu’elle peut faire. Comme essayer d’intégrer la nouvelle carte transpondeur au moteur subluminique quand nous serons en hyperespace. J’en ai vu tellement trafiquer tout et n’importe quoi.

Y’avait bien quelques trucs qui allaient lui revenir. Ça la changerait. D’habitude, les inconnus avaient souvent peur de lui refiler des responsabilités et l'indolente en profitait pour se la couler douce pendant que tout le monde trimait pour elle, satisfait de la tenir à l’écart. C’est pourquoi elle omit de dire qu’elle ne s’était jamais vu confier quelque chose à bidouiller pour ne pas les paniquer ni qu’elle se limitait d’ordinaire à taper sur les machines pour les remettre à tourner rond. C’est que si personne d’autre ne savait faire une telle manipulation sur les trois à tirer à la courte paille, ce serait de toute façon la loterie, peu importe quelle paire de mains s’y collerait. La féline devrait trouver les bons fils vu qu’elle s’agrippait toujours à ce qui pourrait la tirer d’affaire.

Ses narines frémirent au fruit bien rond qu’on lui tendait au bout d’une main appétissante. Mais Tia n’étendrait sûrement pas le beau geste jusqu’à lui proposer de mordre dans sa paume si goûter sa pomme ne lui convenait pas. Neferet secoua la tête en relevant les deux mains.

- C’est gentil. Mais je suis plutôt carnivore…

Les fruits et légumes qu’elle consommait étaient déjà digérés dans les intestins d’une proie.
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    Une relative complicité semblait s’installer entre les membres de cet équipage improvisé et très hétéroclite, tandis que chacune s’était enfin présenter, une à une. Tia, l’humaine archéologue, attachée aux vieilleries et antiquités, qui possédait un vieux tacot et qui mangeait des pommes, Neferet, la carnivore, qui proposait de donner un coup de patte pour installer le transpondeur trafiqué. D’ailleurs, à bien la regarder, Kira trouvait qu’effectivement, cette femme avait quelque chose de particulièrement félin. A bien la détailler de son regard émeraude, couleur que l’on devait à la chlorophylle qui coulait dans les veines de la Zélosienne à la place d’un sang ordinaire, la Mandalorienne lui trouvait quelque chose de trop inhabituel pour ne pas être remarquer, et donc, surveiller du coin de l’œil. D’ailleurs, à sa réflexion, qui collait parfaitement à son attitude, elle ne pouvait s’empêcher de s’interroger à haute voix, faisant partager ainsi sa déduction à Tia…

    "Un coup de patte ? Carnivore… dis moi… Neferet, si ce n’est pas indiscret… tu es originaire de quelle planète ?"

    Toujours se renseigner insidieusement, discrètement ou alors beaucoup plus ouvertement sur son entourage, son environnement, assurait une meilleure perception de celui-ci et donc, de ce fait, participait à une meilleure sécurisation de l’espace vital que Kira s’octroyait autour de sa petite personne. Si elle se sentait en danger, alors, sans se poser de question, elle n’hésitait pas à faire le grand ménage dans ce fameux cercle vital, sa bulle sécuritaire. Sauf que pour le coup, il fallait redoubler de prudence, et ne pas se servir de ses blasters à tout va, histoire d’éviter de percer malencontreuse la coque de son vaisseau. Son attention reportée malgré elle sur Tia qui mangeait goulument sa pomme, la Mandalorienne ne pouvait désormais plus ignorer sa propre faim, tandis que son estomac criait à son tour famine, sous son imposante armure…

    "Je crois pas avoir de viandes à bord Neferet… je pensais pas avoir de la visite… d’ordinaire, je voyage seule ou avec des membres de mon clan…"

    En réalité, si les deux filles prenaient la peine de visiter son vaisseau, elles constateraient sans mal que celui-ci semblait servir également de maison à Kira. La cabine du capitaine, rôle endossé par Kira en personne, était particulièrement bien aménagée. Une couchette confortable, des rangements multiples, une décoration qui collait bien avec la Mandalorienne car l’on pouvait observer au dessus de la couchette, un crâne en os provenant d’une créature qui avait de quoi venir hanter vos pires cauchemars. Une console de travail contre le mur, repassait en boucle, à travers un écran intégré dans le mur, des photos de famille. Mais le vaisseau de la Mandalorienne comprenait aussi des couchettes pour plusieurs personnes, une infirmerie, un coin cuisine, ainsi qu’une soute assez conséquente, où de nombreuses autres caisses étaient entreposées...

    Portant sa main à son ceinturon, Kira en extirpant avec habilité quelques petits paquets, qui avaient l’apparence de longs rectangles sous sachet. Portant l’un d’eux à sa bouche pour en déchirer l’emballage de ses dents, tandis que les autres avaient trouvé refuge sur ses cuisses, son autre main tenant fermement le manche de pilotage du vaisseau, la Mandalorienne tendait sa barre énergique à Neferet…

    "Tiens… c’est de la nourriture vitaminée… ça a le goût que tu lui trouves… c’est très nourrissant. On utilise ça durant nos longues missions. J’en mange depuis que je suis toute petite."

    S’attendant à voir Neferet grimacer face à ce met plus ou moins ragoutant, Kira n’attendit pas bien longtemps avant d’en proposer à Tia…

    "Je vous promets que ça passe bien… c’est déshydrater là, mais une fois mélangé avec la salive, ça passe très bien."

    Décidément, la nourriture simple et fonctionnelle, privilégiée par son propre clan n’avait pas l’air de faire d’émules, et Kira se résignait à manger sa barre, sans se préoccuper de ses invitées. Le vaisseau fonçait maintenant à travers la galaxie, et périodiquement, la Zélosienne donnait quelques coups d’œil sur l’écran du radar, s’assurant de ne pas être suivie, ou d’être en train de foncer vers une embuscade de pirates de l’espace. Interrompant le silence qui s’installait dans le cockpit, Kira tourna la tête vers Neferet…

    "Je pense que tu vas pouvoir aller installer ton appareil. Tu trouveras facilement la salle des machines ?"

    Puis, s’adressant aussitôt à l’humaine…

    "J’aurais besoin de ton aide… tu pourrais prendre le fauteuil du copilote, et garder un œil sur le scanner longue portée ? Sans vouloir te commander bien sur "

    Un air malicieux apparut dans le tréfonds du regard étrangement verdâtre et luisant de la Zélosienne, peinant à dissimuler son envie de taquiner l’humaine, surtout depuis que celle-ci l’avait traité de Reek, le genre de bestiole qui grogne et vous mord avant même de vous avoir vu…

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Les présentations étant faites, chaque membre du petit équipage vaquait à ses occupations, et personne n’avait encore mangé personne ! Mais pour combien de temps… En tout cas si les trois jeunes femmes avaient un point commun ce n’était vraisemblablement pas la nourriture. Si l’une avait visiblement une déformation professionnelle, ne mangeant que du déshydraté même en temps de paix, la seconde semblait affectionner la viande pas cuite, et pour la troisième… bah Tia mangeait de tout et de n’importe quoi mais bizarrement le régime alimentaire de ses deux acolytes ne faisait pas partie de ses encas habituels.

Mais trêve de débats culinaires, elles avaient des fœtus à livrer ! Cette idée n’enchantait d’ailleurs pas spécialement notre historienne qui trouvait le procédé légèrement barbare. Mais lorsqu’on vous offre généreusement un voyage en direction de la planète qui vous intéresse, vous vous taisez et vous coopérez. Prenant place aux côtés de la Mandalorienne, l’archéologue s’y trouva très vite à son aise face à ce tableau de bord, ce vaisseau ressemblait diantrement au sien, mais en plus jeune et plus moderne, en beaucoup beaucoup plus jeune. Le vaisseau de l’humaine était une vieille carlingue dont elle perdait régulièrement quelques morceaux, mais bon an mal an il réussissait toujours à décoller et atterrir sans trop de dégâts. Pis elle l’aimait bien cette vieille carcasse, elle était comme les vieux bouquins, poussiéreuse et surprenante. En attendant elle devait obéir à la pilote de ce vaisseau, du moins si elle désirait arriver en un seul morceau sur Hapès.

De longues minutes s’écoulèrent sans que le scanner à longue portée n’affiche quoi que ce soit.

« Eh ben voilà, c’était pas la peine de se faire autant de soucis pour ce… »

Ziouuuuuuuuum


Coup d’œil sur le tableau de bord, coup d’œil en direction de la vitre.


« C’est normal qu’on soit plus en hypervitesse ? »

N
on non non ce n’était pas normal du tout, leur amie griffu avait-elle fait quelques bêtises dans la salle des machines ? Dans toute l’effervescence que suscitait une telle panne, Tia gardait un œil sur le scanner, et bien lui en prit, car quelques minutes après la pannes…

Tlit

Le bruit avait été léger, presque inaudible, annonçant l’entrée d’un ovni dans le champ d’action du scanner. Un point minuscule et insignifiant, il était dès lors impossible de savoir si ce petit point amenait des ennuis ou n’amenait rien du tout. En tout cas ce petit bruit avait eu le mérite de couper Tia au beau milieu de sa phrase, et tant mieux d’ailleurs, elle aurait eu l’impression d’attirer des ennuis à la petite troupe qu’elles formaient.

« Mmmh Kira… ? On les laisse s’approcher ou on les évite par prudence ? »

O
n n’était jamais trop prudent mais bon, de là à verser dans la parano… Aussi bizarre que cela puisse paraître lorsque le vaisseau fit un léger crochet vers la gauche, le vaisseau étranger se déporta sur la droite.

*Hum… bizarre ça*

P
eu à peu les deux carlingues se rapprochèrent inéluctablement, jusqu’à ce que le vaisseau de Kira reçoive une bien curieuse communication. Et plus que curieuse, malvenue…

« Ici vaisseau de la République le Rédempteur... veuillez couper vos moteurs, nous allons procéder à un contrôle. »

Eh merde un contrôle, la poisse quand même, Tia ne put s’empêcher de pester intérieurement contre son manque de réaction, il serait difficile maintenant d’ignorer le vaisseau républicain. Se détachant rapidement de son siège de copilote, la jeune femme couru jusqu’au couloir menant à la salle des machines avant de crier en direction de Neferet.

« On a un contrôle républicain sur le dos, si tu veux lâcher tes caisses de fœtus pourris ou les cacher c’est maintenant ou jamais ! »

L’
inconvénient de se trouver dans le même vaisseau qu’une telle marchandise c’est qu’en cas de contrôle c’est l’équipage entier qui se ferait arrêter et non pas juste l’intermédiaire aux oreilles pointues. Revenant rapidement au poste de pilotage, l’archéologue posa ses deux mains sur le rebord du siège de Kira.

« On fait quoi on fuit ou on tente de passer le contrôle sans se faire choper ? »

M
ais la question était surtout…

« Tu peux repasser en hypervitesse au moins… ?»

D
ans les deux cas la situation semblait s’être fortement corsée. Elles allaient devoir la jouer finement, très très finement. Tandis qu’elle attendait un éventuel éclair de génie de la part de ses compagnes de voyage, Tia réfléchissait à toute allure pour trouver une éventuelle solution. Elles avaient des cartons en pagaille, certains contenant des objets légaux, d’autres moins légaux et plutôt morts… Elle pourrait jouer le rôle de l’archéologue excentrique qui piquait une crise dès que l’on ouvrait l’un de ses cartons… ça pourrait peut-être marcher… oui… peut-être…




[J'espère que mon rp ne vous gênera pas trop, j'ai essayé de joué juste Tia pour vous laisser libre et de faire avancer le contexte de notre petite balade ._.]
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