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[Premier RP]

    Coruscant, planète qui s’était vue attribuer les coordonnées zéro-zéro-zéro, ne pouvait que représenter le centre de la galaxie. Capitale de la République, siège du gouvernement, la planète entièrement recouverte de constructions, restait plus qu’un symbole dans l’imaginaire des voyageurs, des explorateurs, ou bien encore des touristes venus croiser un jour, la route menant à ce monde mythique. De l’espace, elle semblait briller des milles feux, les myriades de lumières de la ville gigantesque n’étant que très peu atténuées par l’atmosphère de celle-ci. D’ailleurs, de nombreux immeubles perçaient aisément la troposphère. Un empilement géant de structures, qui accueillaient divers types d’habitations. Les plus pauvres n’avaient droit qu’aux bas fonds sordides, où la lumière du jour ne parvenait jamais, les riches eux, vivaient dans de confortables suites, plantées parfois à plus de 6000 mètres au dessus des plus nécessiteux. En ce qui concernait la circulation, c’était là un véritable labyrinthe, et il était souvent dangereux de s’aventurer dans les larges avenues, tout comme dans les couloirs aériens, pourtant régulés avec sévérité. Il n’était d’ailleurs pas rare de devoir attendre, parfois plusieurs heures, avant de recevoir l’autorisation de se poser sur l’une des nombreuses plateformes municipales de stationnement…

    Parmi l’enchevêtrement des files de véhicules, surchargeant le ciel de la planète, se trouvait un des nombreux taxis qui œuvraient dans l’atmosphère de Galatic City, avec à l’intérieur, une jolie Twi’lek, bien silencieuse depuis son arrivée à l’astroport. Vêtue d’une bure de couleur grise, vêtement emblématique de l’Ordre Jedi, l’on pouvait observer sur son front, un symbole étrange, et dont elle seule devait connaître la signification. Son regard à la fois sérieux et pourtant si expressif, transigeait fortement avec l’aura que cette inconnue semblait dégager. Une apparence gracieuse, aux courbes habillements dissimulés sous ses vêtements, et son visage, aux traits fins, ne reflétait que douceur, bonté, calme, et beauté. Les sièges devant la Jedi n’étant pas occupés, le véhicule se dirigeant grâce au circuit balisé dans le ciel, expressément réservé aux taxis automatisés, elle pouvait avoir tout loisir de contempler au mieux la vue, toujours aussi exceptionnelle. Une pensée vint interrompre quelque peu les rêveries de celle-ci, s’accordant à se dire que ce monde, n’était certainement un lieu de repos idéal. Enfin, l’engin entamait une descente contrôlée, tout en douceur, afin de se poser à l’adresse dictée à l’entrée en son sein, au départ de ce trajet résolu en un temps acceptable…

    Une foule hétéroclite déambulait au niveau où s’était posée la Maître Jedi Komad, contrastant tant avec les différents endroits qu’elle avait déjà visité lors de ses missions. Coruscant restait une exception dans la galaxie, rassemblant en un point donné, des milliards d’individus, venus de tous les mondes possibles et inimaginables. Plongée au milieu d’une architecture aussi titanesque, la Twi’lek paraissait bien seule et isolée. Ce monde offrait une possibilité infinie de cachettes, de recoins sombres où bien des organisations criminelles œuvraient, complotaient. Ajouté au fait que l’anonymat était une seconde nature en une ville comptant plusieurs milliards d’habitant, et le danger se révélait être partout au final. Même là, en cette simple rue, où déambulaient des représentants de toutes les races connues pratiquement, combien étaient porteurs d’une arme ? Les temps n’étaient pas au beau fixe pour l’Ordre Jedi, et Nolaa redoublait sans cesse de vigilance, surtout sur Coruscant. Elle n’était pas ici par hasard d’ailleurs. Revenue d’une mission ultra confidentielle, adressée par le Conseil lui-même, la Maître Jedi s’en était rentrée, afin de s’entretenir avec Maître Don, son mentor, celui qui l’avait ramené avec lui lors de son voyage sur Ryloth, voilà bien des années maintenant…

    Ramenant son capuchon par-dessus ses Lekkus, la jeune Twi’lek entrait finalement dans cette propriété, spécialisée dans les paris en tous genres. On retrouvait à l’intérieur, un échantillon complet de joueurs invétérés, des parieurs dépensant des sommes folles, mais aussi des criminels, tout comme des prêteurs sur gages. D’ailleurs, Nolaa remarquait même, alors qu’elle entrait prudemment à l’intérieur, le chasseur de primes, surveillant du coin de la pièce, le comptoir du bar, comme-ci déjà, il fixait avec attention une éventuelle cible. Assurément, en ce lieu malfamé et mal fréquenté, on pouvait y trouver plusieurs personnages très connus des services de sécurité, et sérieusement recherchés. Mais là n’était pas le souci de la Jedi, qui s’était dit qu’une rencontre en ce genre de lieu insolite, n’éveillerait certainement pas les soupçons. Qui pourrait penser à venir chercher deux Jedis, en un lieu pareil ? D’un mouvement de regard, la Twi’lek aperçu enfin celui qu’elle venait retrouver, en ce lieu de tourments. S’approchant de celui-ci avec prudence, dans une démarche élégante, gracieuse, elle finit par saluer son vieux Maître, celui qui avait toujours veiller sur elle, l’avait conseillé depuis toute petite, en une accolade amicale et pourtant respectueuse…


    "Maître Don, je suis heureuse de vous retrouver. Un endroit bien indiqué pour cette rencontre d’infortune Maître."

    Les paroles étaient échangées en toute modestie, dans un langage correct, tout en veillant cependant à ne pas être écouté par des voisins trop curieux. Les Jedis avaient déjà forts à faire, et Nolaa n’était pas ici pour déclencher un esclandre qui jetterait encore plus l’Ordre dans une situation déjà complexe et peu enviable. S’installant alors sur une banquette d’angle, derrière une table ordinaire, l’Ombre Jedi ne pouvait s’empêcher de contempler les traits fatigués du visage de l’honorable Maître Jedi…

    "Ma mission a été un succès."

    Des mots si souvent employées par la Jedi, qu’elle pouvait les prononcer désormais d’une façon presque mécanique, machinale. Les missions qu’effectuaient la Twi’lek étaient presque toujours dangereuses, mortellement dangereuses. N’était pas Ombre Jedi qui le souhaitait, même ceux qui aspiraient à cet idéal depuis bien des années. En ces temps de troubles, il devenait essentiel de pouvoir compter sur un contingent sur et discret de ces membres atypiques, spéciaux. A la fois saboteurs, espions, informateurs, ou sources de renseignements, les Ombres Jedis étaient capables de s’aventurer loin derrière les lignes ennemies. Ils étaient comme des chasseurs, traquant sans relâche tout ce qui avait un rapport avec le Côté Obscur : artefacts, objets magiques, armes Siths... Autant dire que cette caste au sein de l’Ordre était crainte à juste raison. Pourtant, ses membres étaient discrets, composés de Chevaliers et Maîtres Jedis humbles. Les missions, quant à elles, étaient toujours ultraconfidentielles. Personne, hormis le Conseil, ne pouvait en connaitre la teneur. Il était même des rumeurs au sein de l’Ordre, circulant dans le Temple, qui évoquait l’existence de cette caste, devenue si sécrète après les guerres, que le Conseil lui-même avait préféré effacer des fichiers, les noms des Jedis composant cette branche spécialisée. Mais tout ceci, naturellement, ne resta qu’à l’état de rumeurs, et personne au final, ne chercha véritablement à vérifier ou dénoncer ce bruit de couloir, que les Padawans aimaient à s’échanger volontiers…

    "J’ai besoin de vos conseils Maître. Avec tous ces bouleversements de ces derniers temps, il m’arrive parfois de douter de notre utilité. Les gens comprennent ‘ils seulement que nous sommes des garants de la paix ? Je me sens perdue face à cette hostilité croissante, vis-à-vis de notre Ordre Maître."

Saï Don
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    Des néons oranges, jaunes, rouges, violets, éclairaient de longues tables aux couleurs plus vives encore, sur lesquelles se penchaient les joueurs hypnotisés par leurs cartes ou leurs jetons. Quelques gorilles de la race des Gamorréens faisaient office de gardes des lieux, mais plus pour impressionner les éventuels tricheurs que pour préserver l'endroit de la crème criminelle de ce quartier de Coruscant, au vu du chasseur de primes qui se tenait dans un coin de la salle d'entrée et du Bith qui venait de se faire menacer par un groupe de Duros en costumes un peu trop chics pour n'être que de simples joueurs de pazaak.
    Dans une salle spacieuse, aux lumières un peu plus tamisées, se trouvaient un bar et des banquettes pour ceux qui souhaitaient boire et discuter tranquillement. En guise de fond sonore, un air de jazz vieux de quelques années passait en boucle, couvrant à peine les « cling » incessants des verres s'entrechoquant ou posés un peu brutalement sur le comptoir.

    Sous un néon tremblotant, un vieillard sirotait une substance d'une vive couleur bleue, son regard plongé dans un bloc de données. Parfois, il cessait sa lecture absorbée pour parcourir l'établissement du regard, puis replongeait dans son activité.
    Maître Don avait troqué sa bure de Jedi contre une longue veste sombre et rapiécée, qui lui donnait un peu l'allure d'un sans abri n'ayant rien de mieux à faire que de dépenser ses dernières économies dans une salle des jeux. Mais, puisque jusqu'ici, il avait payé ses consommations, personne ne lui avait rien reproché. Le barman, un humain tatoué jusqu'aux dents d'une quarantaine d'années, lui jetait tout de même des regards exaspérés, convaincu que lorsqu'il sortirait de l'établissement, la seule chose qui attendrait le vieil homme serait une bande de voyous désireux de lui emprunter plus ou moins brutalement les derniers crédits qui se trouvaient dans ses poches trouées.

    En fait de petits voyous, c'était plutôt des militaires qui attendaient Saï Don au-dehors de Coruscant. Suite à son attaque d'un dirigeant au sein même du Sénat, autant dire qu'il n'était plus la bienvenue sur la planète-capitale. D'où ce nouveau déguisement, cette capuche rabattue et cette allure de vieillard infirme qui le mettaient plus aisément hors de tous soupçons, le temps que la République ait d'autres kinraths à fouetter ou qu'il soit prouvé que le Prince de Kuat n'était pas si innocent qu'il n'y paraissait.

    Heureusement, même exilé au centre du monde, le vieil homme avait pu communiquer un minimum. Pas au Temple, pour ne pas rendre coupable ses congénères de complicité, mais... L'Ordre comptait des membres que les Jedi eux-mêmes ne pourraient jamais trahir, pour la simple et bonne raison qu'ils en ignoraient l'identité, parfois même l'existence.

    Lorsqu'une Twi'lek en bure de Jedi grise entra dans la pièce -que le barman suivit du regard avec ce même regard réprobateur qu'il avait réservé au vieillard, Saï éteignit la tablette qu'il étudiait, un sourire soulagé se dessinant sur son visage fatigué.

    Nolaa était donc revenue, une fois de plus. Le travail des Ombres était parfois si délicat que le vieux Maître ne pouvait s'empêcher de redouter la disparition de celle qu'il connaissait le mieux, pour l'avoir suivie d'un œil curieux pendant presque toute sa formation, et au-delà. Pourtant, il ne pouvait empêcher le destin de la Twi'lek, qu'elle avait en partie choisi de son propre chef.

    - C'est toujours un réconfort de vous voir revenir, Maître Komad,
    commenta-t-il en employant le vouvoiement qui était dû à la Twi'lek depuis sa nomination en tant que Maître Jedi.

    Discrètement, le vieil homme se pencha pour vérifier que personne n'avait suivi ou observé Nolaa de trop près. Mais ils étaient a priori tranquilles, si cela était possible dans un établissement de ce genre.
    Saï acquiesça d'un signe de tête, grave. Bien sûr, l'Ombre avait accompli sa mission. Comme toujours, remarqua-t-il intérieurement, mais cela ne l'étonnait plus. Il était juste heureux d'avoir enfin un visage ami, après ces longs jours à jouer les vieux séniles dans les rues de Coruscant.
    Maître Don soupira, son regard retournant détailler ce visage qu'il avait connu si jeune.

    - Je partage votre désarroi. Malheureusement, ces évènements sont un échec douloureux pour notre Ordre... Ce conflit, cette crise de notre identité me semblait couver depuis des années. Hé bien, nos amis les Sith ont décidé de crever l'abcès.

    Et ils avaient bien joué, il fallait le reconnaître. Mais, tant que les Jedi étaient vivants, rien n'était perdu.
    Le vieillard eut une quinte de toux non feinte.

    - … J'aime pourtant à croire que l'on apprend peu par la victoire, mais beaucoup par la défaite, Maitre Komad,
    reprit-il d'une voix rauque. Nous sommes les seuls à détenir les preuves de notre bonne foi, et donc à pouvoir rappeler aux citoyens de cette galaxie ce que nous pouvons faire pour eux, et ce que nous faisons déjà. Mais... Ne soyons pas si pessimistes. Beaucoup de mondes sont encore acquis à notre cause.

    Mais les médias reflétaient surtout l'opinion de Coruscant, encore traumatisée par les récentes attaques des Sith. Pourtant, Saï étaient convaincus qu'avec le bien qu'ils avaient prodigué dans certaines régions de la galaxie, ils pourraient encore compter sur de nombreux peuples, même de manière informelle.

    Le vieil homme termina son verre bleuté et esquissa un sourire bienveillant à la Twi'lek. Le temps avait passé si vite...
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    Nolaa buvait littéralement les paroles du vieux Maître et sage. Il avait toujours su réconforter simplement la Twi’lek, rien que par sa sagesse, son jugement sur la vie, la Force, le monde. Doté d’un véritable savoir, plus précieux que certains holocrons ou archives, il restait un mentor exceptionnel. D’ailleurs, l’Ombre Jedi était plus qu’heureuse d’avoir réussit à le rencontrer, surtout en pareil moment, malgré le danger, et la situation de crise dans laquelle se trouvait plus ou moins l’Ordre Jedi. Il fallait faire sans cesse attention, se montrer discret, murmurer comme les conspirateurs, se dissimuler encore et toujours. Une attitude et un style qui ne changeait pas vraiment pour Maître Komad, mais elle estimait que l’on devait avoir le choix, et non se voir imposer pareille situation. Persuadée intimement que les Siths ne pourraient continuer de nuire ainsi à l’Ordre Jedi, Nolaa gardait espoir en l’avenir, même si, parfois, elle perdait un peu pieds. La fatigue était une adversaire terrible, et savait frapper toujours quand on s’y attendait le moins. Retrouvant une certaine assurance dans son jugement, sa perception des évènements environnant, la Twi’lek reprenait…

    "Ils ne pourront pas continuer ainsi bien longtemps… le contrôle de l’opinion des masses est un exercice bien difficile."

    On ne clouait pas la pensée, ni la parole d’une foule si facilement. Oh bien sur, la répression était un outil formidable dans ce genre de contrôle, mais un jour ou l’autre, la vérité finissait par éclater, avec plus ou moins de violences et entrainant les conséquences qui allaient de pair avec ce retour juste des choses, de l’ordre. Interpellant un droïde serveur, monté sur roue, pour lui permettre très certainement d’aller plus vite, et Nolaa commandait une boisson, un cocktail qui semblait être une spécialité de la maison, mais dénué d’alcool toutefois. Ce n’était pas le moment de s’embrouiller l’esprit avec ce genre d’artifice. Restant silencieuse, tout en appréciant cet instant précieux en ce face à face avec Maître Don, la Twi’lek brisait de nouveau le silence…

    "Vous souvenez-vous de cette leçon que vous m’aviez donné, un jour, il y a bien longtemps, au sein de la bibliothèque ? J’étais jeune Padawan, et je venais d’assister à un échange verbal assez virulent entre deux de mes camarades. J’avais jugé alors qu’ils ne feraient jamais de bons Jedis."

    Un souvenir particulier, qui faisait écho au fait que Nolaa avait été depuis toujours, une Twi’lek facilement, et trop aisément pessimiste. Avec son enfance sur Ryloth, on ne pouvait guère lui en vouloir, et les évènements avaient un impact certains sur ce défaut partagé par beaucoup dans la galaxie. Naturellement, l’Ombre Jedi avait bien grandit depuis, murit et évolué dans sa perception du monde. Mais c’était un souvenir, une leçon qui lui donnait toujours le sourire, encore aujourd’hui. D’ailleurs, sans même s’en rendre vraiment compte, la voici qui affichait un sourire tendre, complice…

    "Vous m’aviez expliqué qu’on ne devait pas juger sur l’instant, sur le coup… il fallait savoir prendre du recul. Vous avez toujours été d’excellents conseils Maître Don."

    Pointe de nostalgie qui semblait poindre dans ces mots avoués avec complaisance. Le serveur mécanique revenait bien rapidement, apportant la commande de la Maître Jedi, tout en lui indiquant le prix de la consommation, qui fut aussitôt réglé. Il ne fallait surtout pas se faire repérer en pareil endroit, aussi malfamé. Délicatement, dans des gestes assurés, mesurés, la Twi’lek portait le verre à ses lèvres pour goûter cette boisson. Décidément, elle savait, tout comme certainement Maître Don, apprécier le silence, qui n’était en rien gênant entre eux deux, bien au contraire. Intriguée, pensive, fixant le vieux sage, l’Ombre s’aventurait enfin à poser une question bien précise et particulière, murement réfléchit et souhaité…

    "Maître… avez-vous ressenti des perturbations dans la Force ces derniers jours ?"

Saï Don
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    Le vieux Maître acquiesça gravement, lui aussi confiant, malgré leurs déboires, en l'avenir des Jedi. Certes, les défenseurs de la lumière ne remportaient pas tous leurs combats. Mais, comme leurs homologues du côté obscur, ils avaient une capacité certaine à surnager lorsque les orages politiques et les torrents des Sith semblaient vouloir à tout prix les noyer.

    - Les évènements ont parlé en leur faveur,
    approuva-t-il, mais ils ne pourront pas maintenir ce climat instable très longtemps, non. A nous de provoquer ce qui permettra au peuple de ne pas se laisser imposer une vie régie par la peur.

    Plus facile à dire qu'à faire, il en convenait. Les Jedi consulaires auraient fort à faire, dans les jours qui viendraient, pour maintenir les liens de l'Ordre avec les planètes qui n'avaient pas subi les attaques des Sith. Quant à convaincre que les mondes du Noyau qu'ils étaient innocents... Ils ne le pourraient peut-être pas. En revanche, semblait-il au vieil homme, ils pouvaient prouver que laisser les Sith contrôler leur gouvernement était une bien mauvaise idée.

    Le Maître eut un sourire las à l'évocation des souvenirs joyeux remontant à la jeunesse de l'Ombre Jedi. Oui, il revoyait encore l'altercation entre les deux jeunes gens et la réaction tranchante mais volontaire de Nolaa. Et ces soucis lui paraissaient si simples à résoudre à l'époque ! L'heure était-elle devenue plus grave qu'il ne l'avais jamais connu, ou n'était-ce que ces responsabilités qui grandissaient l'horreur de la situation ?
    Saï leva pensivement les yeux vers les néons qui grésillaient au plafond, diffusant une légère chaleur électrique dans la pièce.

    - Prendre du recul... Oui, je crois que c'est ce dont nous avons plus que jamais besoin,
    remarqua-t-il avec une pointe de résignation.

    Avaient-ils vraiment le choix ? Mais, bienheureux soit le vieil homme, il n'y avait pas que ce sentiment de fatalité. Il y avait aussi la sécurité de ces principes immuables que l'on essaye parfois vainement de transmettre... et le réconfort que sur des centaines de padawans, quelques-uns les retenaient grâce à vous. Sans le savoir, Nolaa lui rendait les raisons de se battre qu'il avait tenté de lui offrir autrefois. Comme si la certitude de l'Ombre reflétait les siennes, oubliées jusqu'alors, pour les réveiller brusquement dans son âme.
    L'air distrait que le vieux Maître arborait alors s'effaça, et il planta ses yeux nouvellement déterminés dans les siens. Nous avons du travail ! semblaient-ils dire avec optimisme.

    - Sur Coruscant, la vie est telle que les perturbations sont la règle,
    expliqua-t-il sans pourtant afficher de quelconque déception. Néanmoins... Oui. Quelque chose est anormal, mais je ne saurais expliquer quoi.

    Un subtil mélange entre des mouvements perturbés de la Force, loin d'ici, et le pressentiment que les jours et les semaines à venir pourraient être riches en évènements... Double sensation que les interférences de Coruscant brouillaient. Saï n'aimait pas trop cela. Il préférait les grands espaces, où l'on pouvait sentir une Force paisible et ouverte sur la galaxie entière. Ici, il lui semblait être au beau milieu d'une mer houleuse et dont les remous ne lui permettaient pas même un sommeil tranquille. C'était sans doute le prix à payer si l'on voulait rester dissimulé, convint-il intérieurement.

    - Mais je n'ai plus grand chose à vous apprendre à ce sujet, Nolaa, et aussi se peut-il que vous ayez ressenti des perturbations qui m'auraient échappées...


    Il lui adressa un regard interrogateur, curieux. Ce point nécessitait d'être éclairci, lui semblait-il. Après quoi, il faudrait expliquer à l'Ombre les détails de sa nouvelle mission... Si elle l'acceptait. Mais avait-elle déjà refusé une mission, à ce qu'il s'en souvenait !

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