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Aor’ashar était une jeune fille Twi’lek cultivée. Elle savait lire et écrire autre chose que son nom, et plus encore, s’essayait à la calligraphie du rylothéen avec une orthographe qui lui aurait valu 10 sur 10 si on avait un jour pris la peine d’évaluer ses connaissances informelles. En sus, elle pratiquait honorablement le langage galactique standard, familier à tant d’oreilles à travers la Galaxie, oreilles à qui elle devrait adresser ses murmures de séduction pendant que papa signerait les contrats. On avait donc négligé de lui enseigner convenablement l’Aurebesh utilisé pour poser les mots qui flottaient dans l’air, s’ennuyer à écrire des poèmes passionnés étant nettement moins rentable que de ronronner ses chatteries à même les genoux des partenaires commerciaux. Sa méconnaissance de l’alphabet ne l’avait pas vraiment handicapé. Les rares fois où elle avait dû se mettre à griffonner, elle avait remplacé les lettres inconnues par des zigouigouis de son cru ou avait camouflé ses fautes par d’habiles motifs représentant cœurs et jolies étoiles.

Mais là, il y avait un os dans son bouillon de culture.

Au bout de plus de deux mois de squattage du Temple d’Ondéron, la fillette commençait à se poser des questions. A la pertinence discutable, aurait sans aucun doute jugé les grandes personnes. Parmi ce flot de bizarreries sans réponse, on trouvait pourtant cette phrase sibylline tirée du mantra souvent seriné à ses petits cônes à l’ouïe fine : Il n’y a pas de K.O, il n’y a que l’Harmonie. Au début, ce qu’elle entendait ne lui avait pas posé de problème. Les Jedi étaient des pacifistes notoires. Logique qu’ils préfèrent régler les accrochages à l’amiable dans l’harmonie plutôt que d’assommer les contestataires. Puis était venu le doute. Comprendre une langue, ses doubles sens et les idées contenues dans les mots était totalement différent du babillage auquel elle se livrait allégrement. Encore plus quand on ne reconnaissait qu’une lettre sur deux dès qu’on mettait le nez dans un bouquin pour vérifier. Juste pour être sûre. Il y avait un paquet d’enseignements qui lui passait au-dessus de la tête sans que cela ne la trouble outre mesure. Contrairement à bon nombre d’apprentis mademoiselle n’était pas ici pour vouer sa vie à celle des autres.

Son index posé sur une ligne réfractaire à sa compréhension, elle se résolut à faire appel à une aide éclairée avant d’oublier et de s’y recoller deux autres mois plus tard. Justement, Yand-Yee, qui saurait immanquablement de quoi il en retournait, était à proximité. La petite novice se fiait à l’air très Jedi de sa condisciple pourtant du même âge qu’elle. Plus jolie que les humaines avec ses coloris chatoyants, la jeune fille à la peau bleutée lui avait rapidement fait l’impression d’une fleur artificielle. Éclatante de couleur, mais sans parfum. L’exemple à ne pas suivre si Aora voulait rester la chouchoute de son père et de ces messieurs. En revanche, la sage Pantoran ferait certainement une excellente Jedi. A chacune son lot.

La réserve surnaturelle de Yand-Yee avait fait que les deux gamines ne s’étaient pas une seule fois adressées la parole bien que faisant partie du même clan. La Twi’lek ne se rappelait d’ailleurs de cette camarade que lorsque sa silhouette bigarrée se trouvait dans son champ de vision. Elle ne connaissait même pas son vrai prénom, même si elle était persuadée de ne pas se tromper en l’interpellant joyeusement.

-Bonjour Yand-Yee ! Peux-tu aider ma lacune ? K.O c’est bien le poing final au combat sur un ring, hein ? Mais du coup, qu’est-ce qu’ils disent avec K.O, néanmoins harmonie ?

Et de lui présenter tout naturellement le texte à dix centimètres du nez en prenant place à côté d’elle. Ça l’étonnerait que ce soit la sereine inconscience du coma que les Jedi visaient au moyen de la tactique suggérée par de telles lignes. Un détachement de gugus plus pragmatiques que les mentors de l’Ordre, peut-être ?

Aor’ashar attendait l’illumination dans les douces lueurs céruléennes des hololivres échelonnés dans la vaste salle. Jamais oublieuse dès qu'il s'agissait d'esthétique, elle trouvait que cet avantageux éclairage donnait des reflets intéressants à sa peau qui semblait de nuance indigo, soyeux et profond. On ne pouvait que reconnaître que Yand-Yee s’harmonisait quant à elle parfaitement au décor sobre et élégant, revêtue de l’éclat gelé des ombres bleues qui se posent sur la neige. Mais ce genre de détails coquets ne devait pas intéresser la Pantoran.
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D‘abord il y eut la surprise peinte sur les traits de la jeune fille aux cheveux flous. Puis un rire discret, un peu gêné, un fois que la pensée eût fait le tour. Ce n’était pas tous les jours qu’on la tirait de ses réflexions avec ce genre de blague fortuite. Ce n’était pas tous les jours qu’on venait vers elle non plus pour commencer. Sa prédisposition à être oubliée dans le fond du décor avait été mise en échec. Les lumières bleutées parvenant des étagères autours d’elles ne la camouflaient pas totalement au regard parcourant la bibliothèque dépeuplée.

-En fait c’est Yoni Yindee, pas Yand-Yee.

Précision faite d’une voix douce, sans reproche, comme si ça n’avait aucune espèce d’importance et que ce n‘était pas la première fois qu‘on se trompait. Au moins il y avait quelques sonorités approchantes. Mais puisqu’on l’avait repéré autant bien la nommer. Elle savait par contre le nom de la Twi’lek à la peau violette sans parvenir à savoir où s‘arrêtait le prénom où commençait le nom de famille. Aor’ashar. Un nom qu’elle trouvait beau et exotique, peut-être car il était porté par quelqu’un à la beauté étrange, néanmoins évidente malgré les différences qui l’opposaient aux standards des humanoïdes à tête chevelue. Ce qui n’empêchait pas les lianes mouvantes qui sortaient de son crâne de l’angoisser un peu. Quand elles bougeaient, elle voyait des serpents.

-Et bien, heu…

On lui demandait de prendre la parole sur du long cours et face à quelqu’un, trop petite pour la manger, mais qu’elle ne connaissait pas. Ce qui semblait si simple à l’une, impressionnait l’autre. Elle ne savait pas si elle n’allait pas lui faire perdre son temps en l’embrouillant un peu plus au cas où elle ne parviendrait pas à se désemmêler dans ses explications. Elle faisait déjà suffisamment potiche dans son coin sans ressentir le besoin de passer pour une cruche.

-En fait, ce n’est pas le même K.O. C’est « chaos ». Je veux dire: cresh, herf, aurek, osk, senth.

Tout en expliquant, elle pointait d’un petit doigt court les lettes nommées. Habituée au basic depuis toujours, elle savait que les nouveaux déjà bien grandis amenés au Temple ne parlaient parfois pas du tout cette langue qui était celle de la communication interraciale. Ou encore de façon plus hasardeuse que la Twi’lek qui malgré quelques tournures un peu étranges paraissait bien maîtriser la grammaire et disposait d‘un vocabulaire assez large pour pouvoir se tromper dans les sens. Un sourire revint sur son visage lunaire au souvenir du quiproquos qui l‘avait amené à lui adresser la parole.

-Ce chaos là veut dire désordre. Ça s’entend juste pareil. Chaos néanmoins Harmonie, c’est l’ancienne formule avant qu’Odan-Urr, un ancien maître, réécrive le Code. Ça veut dire que, ben, toutes les choses, tous les êtres vivants et tous les évènements dans l’univers, heuuu, ont l'air déconnecté, mais en fait ils sont, bah, connectés entre eux et que du coup tous ont leur rôle et leur importance. Enfin c’est…c’est juste une des interprétations, celle que je trouve la mieux dans toutes celles que j’ai entendu. Voilà, voilà.

Yoni s’arrêta un peu abruptement comme si une fois sortie des récitations, elle ne savait plus où aller, et interrogea la jeune Twi‘lek du regard pour savoir si elle n'avait pas brouillé les pistes.
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-Oh, mes pardons !

Oups, petite bavure sociale, elle aurait eu le droit à une tapette derrière la tête. Si Yoni avait été autre chose qu'une fille. Ou si elle avait la chance d'avoir des parents très riches, bonne fortune assez difficile à déterminer en déguisement de padawan. Plus que le manquement à ses obligations de jouvencelle charmante et courtoise, c'était le petit air de renoncement à s'indigner de la chose qui lui mettait un fugace pincement au cœur. Les noms, c'était toute une affaire chez la plupart des Twi’leks. Et même en dehors des bonnes convenances et des traditions superstitieuses, Aora appréciait moyennement qu'on se trompât sur son patronyme lorsqu'il s'agissait de personnes familières qui la croisaient tous les jours. Cela voulait dire qu'elle n'avait pas plus marqué les esprits que ne l'aurait fait une banale stalactite, parmi d'autres stalactites dentelant le plafond des cavernes abritant les cités de son peuple. A entendre sa camarade, on avait l'impression que "machine" avait souvent été son deuxième prénom. Mais comme elle parlait peu, il aurait fallu qu'elle porte le vrai peint sur sa peau avec ses fards dorés pour que les gens puissent le mémoriser.

Bonne pâte, Yoni n'était pas en boule. Aor'ashar qui s'autoconsidérait modèle de politesse calculée, une vraie jeune fille, douce et patiente, avait certainement trouvé son maître en la personne de la Pantoran. Éduquée pour obéir, elle avait de façon naturelle développé son petit tempérament qu'elle prenait bien garde à rendre agréable, de manière à ce qu'il passe pour un gentil caprice d'adorable princesse câline plutôt que de le dévoiler dans sa forme brute et beuglante. Heureuse occurrence que la gamine soit issue d'une espèce sociable, jusqu'à en être considérée perfide par beaucoup. Si elle s'était avérée de mœurs plus frustes à la mode de Gamorr sa question serait sans doute restée en suspens pour cause de syncope vu comme son interlocutrice hésitait déjà à lui répondre. La fillette l'encouragea du tchin avec un beau sourire qui dévoila une belle rangée de dents délicatement pointues.

Déjà l'obscurité se dissipait. Elle s'était gourée de mot. Si ce chaos à cinq lettres n'avait pas été duo-syllabique aussi…Elle ne l'aurait jamais pris pour son frère de prononciation. Ses grands yeux étincelants des phosphorescences bleutées se scotchèrent au doigt martelant les lettres. Ah ! C'était trop chou ! On aurait dit des mains de poupée ! Elle n'avait jamais vu des mimines aussi petites avec des phalanges toutes courtes, les Twi’leks présentant généralement de longs doigts finement dessinés très souvent encore allongés par l'ongle. A moins d'être atteint du syndrome mastodonte graisseux qui en frappait plus d'un. Et quelques rares matrones sans qu'on sache trop comment ni qui avait été assez peu regardant pour leur permettre de se laisser ainsi aller.

Elle qui se croyait sur un ring faillit partir pour un deuxième round en entendant "des ordres", mais les explications complètes de Yoni l'empêchèrent de divaguer vers une interprétation libertaire et ultra permissive du Code Jedi. Son discours était peut-être parsemé d’interjections hésitantes néanmoins la parole sortait à flot avant qu'elle ne coupe le robinet d'un coup sec. Elle allait voir si elle avait la technique pour le rouvrir et prendre un peu mieux la température de l'eau. Faire une lecture de caractère. Si tant est qu'il y en eut un.

-Oui oui, interconnexion, interdépendance et une ronde sans fin de bienfaits qui donnent la main aux méfaits et où chacun ne fait qu'aller vers son but., en convint-elle sur un ton qui ne s'embarrassait pas de jouer les convaincus même si des autorités supérieures lui avaient déjà sorti la leçon, L'harmonie ça peut-être des gens qui souffrent pour que d'autres soient heureux alors. On a l'équilibre et l'univers marche bien comme ça. C'est pour ça que les Jedi disent pfft ! aux gens malheureux dès fois. Certains Jedi.

L'enfant avait appris en y venant que les habitants du Temple n'étaient pas des êtres à pensée unique et que pour chaque membre ayant un cœur taillé dans le granite, on en trouvait un avec la tête complètement dans les nuages loin des triviales réalités du quotidien, entre autres types rencontrés.
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L’opportunité de détailler de plus près la petite Twi’lek fit naître plusieurs impressions contradictoires en elle. Un air adorablement sympathique. Une vitalité agréable. La couleur unique d’une peau lisse où la lumière miroitait doucement. Des dents à l’aspect assez incisif, qui paraissaient capables de servir d’ouvre-boîte ou de récupérer la moelle en perçant un os. Sans doute ça et les bizarres appendices crâniens qui faisait naître autour de l’autre novice un soupçon de menace feutrée, incongru par-dessus son air mignon. Yoni pourrait même croire avoir la berlue.

Si l’espèce de sa camarade à la peau violette était bien répandue, elle réalisa qu’elle ne savait rien de leur monde d’origine, ni de leur façon de vivre ni des conditions de cette existence pour être ainsi armés par la nature tout en restant familiers à l‘œil. La morphologie et les caractéristiques propres à chaque espèce s’adaptaient toujours pour permettre la survie face aux prédateurs et à l‘environnement. Les pantorans à la peau bleuie supportaient mieux que d’autres races les températures les plus glaciales. Elle se demandait bien de quel moule planétaire les Twi’leks étaient issus.

En tout cas, pour la pousser tête la première dans la conversation, c’était réussi.

-Mais non les Jedi ne disent pas pfft enfin !

Plus défensive que réprobatrice, Yoni se demanda tout de même si ce pfft n’était pas un substitut pour un mot que la Twi’lek ne connaissait pas plutôt qu’une interprétation erronée, renvoyant à une passivité à la limite de l’insensibilité souvent reprochée aux membres de l’Ordre. Alors que personne ne pouvait mieux sentir en soi le prix des vies perdues, souffrantes, que ceux directement en lien avec elles. Dans la bouche d’Aor’ashar, ça sonnait tout de même très indifférent et très dégagé des responsabilités que les aînés endossaient. Le poids des décisions à prendre quand aucun choix n’était le bon. Se retenir d’agir directement pour soulager sa conscience était beaucoup plus dur que de fournir immédiatement l‘aide demandée, apaiser angoisse et douleur. Mais, tout en sachant qu‘on aggraverait les choses, comment se retenir de faire le bien le plus élémentaire en apportant soutient ou protection ? Une position dans laquelle elle redoutait de se trouver un jour.

-Enfin…enfin…

Qu’est-ce qu’elle faisait maintenant ?

-On peut marcher avec une entorse et ça fait mal à chaque pas. On peut laisser des gens vivrent sur le dos des autres et ça fera mal chaque jour pour ceux qui se font marcher dessus. C’est pas l’harmonie ça. C’est de, heu, l’essploitation. L’équilibre c’est de faire comme la balance, plein de poids différents, mais tous au même niveau de bonheur.

Et ça, elle savait déjà malgré sa vision enfantine et idéaliste que ce ne serait pas facile d’obtenir cet équilibre parfait. Là où on aurait pu parler de rêve éveillé, c’est qu’elle pensait vraiment que malgré la difficulté de l’entreprise colossale, à la taille d’un Univers, on pourrait y arriver avec de la bonne volonté. Elle avait toute une vie pour y parvenir, au moins faire quelques pas sur le bon chemin, à petites touches ici et là en espérant que ça se répande sur la toile cosmique.

-En tout cas, personne dit pfft. C’est juste que, parfois, agir illico n’est pas la vraie bonne solution. C’est comme donner la lumière à quelqu’un dans la grisaille pour ensuite, ben, le rendre aveugle. Parfois il n’y a même pas de bonne solution. On essaye de faire le moins pire, toujours.

Hésitante, elle avait l’impression de se chercher des excuses et ne trouvait vraiment rien de convainquant pour se justifier. Elle aussi pensait qu’on pourrait faire plus.
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*Mais oui, enfin, Ao ! Aie la foi dans le Jedaïsme !*

Petit sourire amusé et regard rieur. C'était absolument mignon comme réaction. Et pas faux si on considérait qu'était Jedi celui qui agissait en tant que tel, qu'importe sa position dans la hiérarchie, et non le premier adoubé venu admis dans le club select des Chevaliers, autorisé à s'enrouler dans une bure un peu plus classe que l'uniforme des apprentis, ayant les compétences sans le coeur. La native de Ryloth s'arrêtait généralement à cette acceptation concrète lorsqu'il s’agissait de déterminer qui portait le titre. Mais entre un padawan en fin de formation et un Jedi confirmé, ses yeux enfantins ne voyaient pas la différence. Ils étaient vieux tous les deux, et donc d'égale mérite. Toutefois, elle ne croyait plus en la bonté et en la bravoure incommensurable de tout un groupe aussi nombreux depuis qu'elle s'était rendue compte qu'ils étaient comme tout le monde, de chouettes pouvoirs en bonus. Même certifié par le Conseil, il y en avait toujours un pour capoter méchamment ou pour carrément dégringoler dans l'égout de la Force qu'on appelait le Côté Obscur. C'était donc qu'il y avait déjà un vice de fabrication à la base passé inaperçu au contrôle. Il fallait bien une personnalité particulière, un terreau propice à la pourriture qui ravageait l'âme et la pépite.

Alors d'accord, les vrais Jedi dans leur cœur ne disaient pas pfft ! même s'ils restaient les bras croisés. Admettons. En tout cas, Yoni savait créer des images mentales. Aora s'imagina sur les genoux de son père, tous les deux installés sur le plus haut plateau symbolisant le nirvana de la balance, avec toute la grande et riche famille. Tout le monde était là, des bébés aux vieillards, et la rêveuse nostalgique s'aperçut que même des abrutis comme quelques uns de ses cousins éloignés lui manquaient. Ça faisait longtemps qu'elle n'en avait pas fait punir un, longtemps qu'elle n'avait pas collé une frite aux fesses de Zoham'shar avant de prendre la fuite et encore plus longtemps qu'il ne lui avait pas fait claqué sa serviette humide contre la peau pour la pousser dans l'eau à la baignade. Les petits plaisirs simples de l'existence qui la rendaient pressée de rentrer à la maison même sans avoir rien appris encore.

Ce qui était sûr, c'était que Yoni n'apprécierait sûrement pas le schéma de l'équilibre tel qu'on le concevait chez elle avec un mimi point de vue comme ça. Pour une poignée de riches, il fallait un contrepoids de miséreux en masse. Ryloth n'avait pas le soleil chantant et les vertes, fructueuses prairies de Naboo, gentilles avec tous. Ryloth n'avait que le ryll et ses autochtones. Quand il n'y en avait pas assez pour tout le monde, chacun obtenait ce qu'il méritait. De l'homme arrachant son envol loin de cette planète pour gagner sa fortune ailleurs. Comme son père. A la petite fille plus jolie et adorable que les autres pour s'arroger l'affection qui la mettrait à l'abri. Comme elle-même.

-Toi tu es Jedi avec un cœur en guimauve. Mais il y a la détermination quelque part là-dedans., affirma-t-elle avec un geste de la main vers son interlocutrice chamarrée.

Mine de rien, la Pantoran n'hésitait que dans le ton et pas dans ses prises de position. Bien sûr, Aora n'allait pas lui avouer qu'elle ne lui prêtait que la conviction des idées à mettre en péril lors d'une bataille de mots. Un gizka surgit d'un coin d’ombre devait la faire sauter hors de ses bottes. Alors un sabre laser rouge au ras du nez…Elle non plus ne ferait pas la maligne. C'était vraiment la vocation en permabéton, se colleter avec les grands méchants serviteurs du Mal. Plus encore que de devoir subir les requêtes incessantes de tous les insatisfaits de tous les mondes. Comment on pouvait en arriver à ça ? En ayant l'air d’aimer ? Il ne fallait vraiment avoir rien connu d’autre !

-Tu es là depuis longtemps, toi, non ? C’est eux, les Jedi, qui t'ont trouvée ou tes parents ils t'ont donnée petite ?

La Twi'lek ne pouvait pas imaginer qu'une novice aussi convaincue en apparence ne fût ici que le temps de grappiller de la pratique utile. Ou alors le retour serait rude ! A moins que les Pantorans n'accordent autant de poids à la volonté d'un enfant ignorant qu'à celle d'un adulte, et autant de valeur à une fille irréfléchie qu'à un garçon. Il y avait toujours la possibilité d'avoir des parents crumble dont l'autorité s'émiettait sous les sanglots de leur progéniture.

-Ton peuple, c'est qui qui décide ? Les hommes ? Les papys comme maître Don ?
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Un cœur en guimauve ? C’était mignon à entendre. La pantoran bleuit d’embarras sous le compliment. Elle chercha très vite quelque chose d’égale gentillesse à répliquer. Il y en avait à dire pourtant, tant Aor’ashar était de prime abord riche en qualité, mais elle ne parvint à verbaliser aucunes des idées qui lui vint, de toutes façons moins originales et créatives que les mots de la petite Twi’lek. Elle ne savait pas comment lui communiquer le plaisir de cette rencontre et complimenter son caractère lumineux. Belle détermination en effet.

-Hem…merci.

On pouvait difficilement faire plus passe-partout, ce qui la définissait bien somme toute. Derrière la lueur de la rencontre, Yoni se sentit un peu plus terne que d’habitude. Heureusement, la belle novice qui était venue vers elle avait plus de conversation qu’elle. L’ennui était que Yoni en était le sujet principal. Il n’était pas étonnant que la Twi’lek ait deviné toute seule la réponse à sa première question qui était plus une demande de confirmation. Quelque part au plus profond de son cœur, la pantoran en fut un peu plus vexée encore. Elle était formatée, hmm ?

-Oui, je suis au Temple depuis que je suis toute petite. Je n’avais même pas trois ans quand un maître m’a ramenée avec elle. Mes parents ont été d’accord pour me laisser partir parce qu’ils savaient que ce serait plus facile comme ça.

Elle s’en rappelait si peu. La séparation aurait été beaucoup plus dure et douloureuse s’ils avaient attendu que leur fille grandisse assez pour choisir. Si elle se demandait ce qu’elle aurait pu être si elle était restée une « simple » enfant sur sa lune natale, elle ne pouvait s’imaginer autre part qu’ici à marcher dans les pas d’autres êtres sensibles à la Force. Aussi étrange que cela puisse paraître elle regrettait sans savoir quoi au juste. Une mélancolie ordinaire. Avait-elle des frères et sœurs ?

Resonger à tout cela lui fit se demander ce que pouvait ressentir Aor’ashar loin des siens qu’elle avait quitté à un âge beaucoup plus avancé. Cette dernière n’avait pas l’air d’en souffrir, mais qu’en savait-elle au fond ? Si ne pas vraiment avoir connu ses parents la chagrinait, alors que pouvait ressentir une fillette désormais obligée de grandir sans eux ? La pantoran ne savait pas si elle devait lui en parler, de peur de ne pas savoir s’y prendre. Si l’autre jeune novice n’évoquait pas le sujet, c’était peut-être qu’elle ne désirait pas gratter la croûte d’une blessure qui commençait à se refermer et Yoni n’avait égoïstement pas envie de la faire partir.

Les autres questions de la Twi’lek…étaient…bizarres. Décider pour quoi ? Pour qui ? Elle s’intéressait à la politique ?

-Tout le monde peut décider. Pourquoi les hommes ou…les, heu, anciens comme maître Don seulement ? C’est pareil pour homme et femme. Je…je crois…

Elle n’était pas la meilleure personne, d’une part pour donner des explications, surtout concernant l’organisation et la distribution du pouvoir et du rôle des genres dans la société pantorienne d‘autre part.

-Tu…

C’était commencé, il fallait finir maintenant.

-Tu te fais au Temple alors ?
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Pauvre Yoni ! Eut-elle été rylothienne qu'elle se serait dès le berceau retrouvée en partance vers Nal Hutta pour servir de snack à une limace obèse avec des parents comme ça ! Même pas trois ans ! Jamais Aor'ashar n'aurait voulu partir avec qui que ce fût à cet âge. Elle se serait agrippée de toutes ses forces dérisoires au peu de vêtements que portait sa mère en braillant à pleins poumons. Elle était même très fière de pouvoir ajouter que son père aurait blasterifié le premier Jedi essayant de lui soulever sa petite fille sans permission. Même qu'il y aurait été à plusieurs reprises, parce que les Jedi sont des coriaces et qu'il voulait vraiment la garder avec lui. La jeune Twi'lek espérait qu'il n’aurait pas été question des Chevaliers Na Tae et Dinum. Enfin, généralement les membres de l'Ordre laissaient le choix aux parents et ne kidnappaient en aucun cas les bambins. Si elle en croyait le vécu de sa condisciple. Qu'importe. Même poliment, papa ne l'aurait pas donné. Même pas contre mille billions de crédits. Certitude affirmée sans risque. S'il y avait bien des gars qui n'auraient jamais cette somme, c'était les Jedi.

Aora se demanda si tous ceux de la même espèce que sa vis-à-vis possédaient le même genre de non-tempérament. Dans le cas où ils tergiversaient des jours avant de ne finalement rien imposer, il était possible de dire que la décision de laisser les choses in statu quo ante revenait à tous, en effet. C'était invraisemblable. Une planète dirigée par de telles chochottes se serait déjà faite envahir et déposséder de tous ses biens. La gamine ne savait rien d'un monde nommé Pantor ou approchant, cela dit. Mais bon, les Twi'leks n'étant eux-mêmes pas homogènes et possédant une large variété de particularités claniques, de différences données par l'éducation et de singularités propres au caractère de chacun, il n'y avait aucune raison pour imaginer une pléthore de bons hommes bleus tout marshmallow et bonbon mou.

-Chez moi, ce sont les messieurs qui décident. Pour tout tout tout. Une parole chargée du poids des ans est souvent plus estimée. Si le poids des ans n'est pas trop lourd à porter pour l'esprit.

C'était tout de même plus sérieux. Et commode si on savait s'y prendre. Ondéron avait une reine. Elle devait être abominablement masculine et stupide pour ne pas avoir été capable de dénicher des hommes qui s'embarrasseraient de faire tourner rond la planète pendant qu'elle profiterait de l'existence. Avec tout l'argent dont elle devait disposer et l'absence de contraintes imposées aux femmes par ici. Tss ! Une idiote moche qui gâchait de bien joyeuses possibilités.

Si elle se faisait au Temple ? L'architecture, bien qu'un peu trop sobre à ses goûts luxueux, avait son cachet. Les gens qui étaient dedans s'étaient en grande partie révélés moins pires qu'ailleurs dans le cosmos. Et les habitudes quotidiennes, elle ne pouvait de toute façon pas faire autrement que de les suivre, pareille aux autres élèves. Tout ça ne durerait jamais qu'un temps. Très long parfois. Pourtant elle n'en était même pas au quart de son apprentissage. Et pis son père ne l'avait pas oublié là, elle. S'il aurait été hors de question de l'abandonner à qui que ce soit, il en était tout autrement de la placer là en formation. Une fois par mois, elle lui parlait via son holopad ou recevait un message de sa part. Elle lui racontait sa vie ici, il la tenait au courant de ce qui se passait à Kaajdra. Juste une toute petite image qui tenait dans la paume de la main. C'était tout ce qu'elle aurait pendant une dizaine d'années, tout en espérant une petite visite un de ces jours ! La pensée lui faisait déjà suffisamment mal, alors elle n'osait même pas imaginer ce que ça devait être pour ceux qui jouaient le jeu Jedi et disaient adieu à papa et à maman, à la maison, aux amis, à la planète. Pas étonnant que ça pleurait les premiers temps. Aor'ashar n'aurait jamais su s'arrêter.

-Ouiii, ce n'est pas si terrible ! C'est différent et très souvent bizarre et pas logique !

Surtout si malgré ses progrès linguistiques, elle n'interceptait pas toujours le vrai sens des mots. Sans parler des explications qu'elle collait aux actions et comportements d'autrui.

-Tu ne vas pas revoir tes parents plus tard ? Ils voudraient peut-être de toi avec de bons pouvoirs Jedi ! Tu habites très loin d'ici ?
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Les hommes décidant pour tout. Elle ne savait pas vraiment quoi mettre derrière cette révélation car Aor’ashar ne semblait pas le moins du monde indignée en lui racontant ça et ne s’étant elle-même jamais retrouvée dans ce cas de figure… Ce n’était sûrement pas aussi abusif que ça pouvait sonner. Peut-être que son peuple était dirigé par des politiques exclusivement masculins, l‘inverse d‘une société dévaronienne. Pourtant elle avait l’air d’évoquer la vie de tous les jours avec ses mots. Quoi que puisse être ce monde, sa camarade n’y remettrait certainement jamais les pieds à moins qu’une mission ne l’y envoie. Elle y reviendrait alors en tant que Jedi, donc en aucun cas rattachée à des obligations passées. N’ayant pas le désir de revenir un jour au berceau de ses origines, Yoni envisageait mal qu’il en fût de même pour une de ses condisciples dont elle ne pouvait mesurer l’attachement à ce qu’elle considérait toujours comme son foyer.

Surtout que la Twi’lek était bien acclimatée à la vie au Temple selon ses dires. Il était tout à fait normal qu’un être aussi étrange en apparence le soit aussi dans ses raisonnements. Avec du temps, elle s’habituerait pour de bon et ne comparerait plus la vie menée parmi les Jedi à celle vécue avant de rejoindre Ondéron. Du moment qu’elle ne se ressentait pas d’inquiétude quant au déroulement de sa formation. Elles avaient toutes les deux encore beaucoup de saisons à laisser passer et du temps à prendre pour se perfectionner. Fort heureusement…

Yoni qui ne cherchait pas à revenir sur son passé auprès de ses parents, vagues souvenirs, y était ramenée un peu forcée. Les revoirs ? Oh non ! C’était mieux comme ça ! Ce serait comme de s’inviter chez des inconnus à qui elle réservait tout de même une petite place à part dans son cœur. Eux ne seraient pas mécontents d’une visite. Ils pourraient être tout de même assez indifférents ou, pire, gênés devant une enfant déjà toute grandie qui ne leur appartenait plus. Surtout s’ils avaient meublé la maison avec des frères et des sœurs.

-Heu…mais…heu…Qu’est-ce que je leur dirais ? Je ne me souviens nettement que de leurs noms et j’ai toutes les chances de ne jamais, ben…les reconnaître. Ce n’est pas qu’ils ne voulaient pas de moi ou…heu…qu’ils n’avaient pas assez d’argent, tu sais…

Elle y avait déjà pensé de son côté, mais elle ne les imaginait pas assez cruels pour chercher à se débarrasser de leur bébé et savait qu’ils n’étaient pas démunis au point de céder leur enfant. De toute façon, il ne l’avait pas vendue au marché noir mais envoyée chez des Jedi. C’était une garantie qu’elle serait bien traitée et qu’elle ne manquerait de rien. Des couples forcés d’abandonner leur enfant étaient souvent moins sûrs de son destin.

-Etre plus réceptif à la Force que la moyenne rend à part. Ça peut poser des problèmes, voir être dangereux, si on arrive pas à en canaliser le…le flux comme il faut. Je suis s-sûre que tôt ou tard j’aurais dû partir. Sûre.

Répétition pour s’en convaincre. Un sourire léger, léger, détendit son visage quelque peu sur la défensive. La pantoran repoussa une mèche violette de ses yeux un peu trop ronds, un peu trop grands.

-C’est ici chez moi. Mais avant j’habitais la lune d’Orto Plutonia, Pantora dans la Bordure Extérieure. Et toi, où es tu chez toi ? Et, heu, ne le prends pas mal…je n’ai jamais compris c’était quoi ton prénom dans Aor’ashar.
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Quelque chose lui disait que si la jeune fille à la peau bleu givré rappliquait au bercail et ne se contentait que d'un simple heu en guise de formule d'introduction, ses parents, eux, la reconnaîtraient sur le champ. Un fin sourire ourla les lèvres délicatement charnues de la petite Twi'lek. On n'oubliait jamais les gammes familières des petites manies des gens chéris. Si pour elle qui aimait sa famille, et plus follement encore son père, il était coutumier d'envisager milles scénarios de son retour, ce genre de scénettes ne travaillait visiblement pas Yoni. Peut-être était-elle vexée de ce rejet sans oser l'exprimer à haute voix ?

Puisqu'Aor'ashar aimait si fort tout ce beau monde resté sur Ryloth, elle peinait à discipliner son imagination et à envisager ce qu'elle aurait ressenti si son père l'avait bazardé quelque part comme il était admis de le faire. Elle ne pouvait s'arracher de la tête la conviction, nourrie par l'amour présent dans sa poitrine, qu'elle serait restée des jours avec rien d'autre au cœur que l'attente. Il y en aurait forcément eu un dans toute sa parentèle pour se soucier d'elle. Dans le cas de Yoni, elle serait assurément rentrée plus tard. Même si, pleine d'aigreur, elle ne serait revenue que pour montrer sa beauté, ses talents, sa réussite, l'opportunité qu'on avait raté à quelques sentiments près. Et qu'il n'était peut-être pas trop tard à l'horloge du cœur pour récupérer après des années d'oubli.

Quant aux excuses avancées, elles se tenaient, il est vrai, mais depuis quand l'amour n'accorde-t-il pas un sursis et agit-il de façon aussi froidement logique ? Aora n'avait pas rencontré de problèmes particuliers ayant pour cause sa haute sensibilité à la Force. Hum…Peut-être avait-elle gagné plus de facilité avec le temps et sa volonté semblait glisser du bout de ses doigts de façon totalement instinctive et naturelle. Faire usage de certains dons était devenu aussi spontané que de cligner des yeux devant un flash de lumière aveuglant, donc moins contrôlable. C'était comme ça qu’on l'avait attrapé. Peut-être que oui, elle n'aurait pas pu rester vraiment plus longtemps chez elle sans provoquer des petits désordres, voir de belles catastrophes. En attendant, elle avait parfaitement profité de ses premières années de vie. Chose que Yoni n'avait pu apprécier, enfermée ici, sous prétexte de lui épargner un futur déchirement entre sa famille et l'Ordre. Il suffisait de savoir ce que l'on voulait. Quoi que sa camarade trouve à en dire, la Twi'lek jugeait que ses parents s'étaient tout de même facilement déchargés de leur nourrisson. Erreur que leur fille ne tenait pas à réparer. Bon, c'était ses histoires. Si elle se sentait comme un poisson dans l'eau parmi les Jedi et que ça bullait comme ça.

-La Bordure Extérieure ? Moi aussi ! Je viens de là !

Aussi excitée qu'elle pût paraître à la nouvelle qui leur créait un simili point commun, mais qui n'avait en soit rien de sensationnelle tant la Galaxie était immense et surpeuplée en conséquence, elle n'allait pas tomber dans la question piège tendue par Yoni. Qui n'en était peut-être pas une tant la timide novice lui était apparue naïve et innocente jusqu'ici, toutefois des plus retors qu'elle se perdaient encore mieux dans le décor avant de vous refiler un coup de vibrodague dans le dos.

-Chez moi, on peut dire que c'est le Temple aussi maintenant, même si je n'y suis pas encore autant incrustée que maître Don et pas aussi gold-premium que lui. Sinon, je viens de Ryloth, planète-mère de mon espèce.

Les Twi'leks avaient la réputation d'être à ce point répandus dans l'univers qu'il était devenu plus rare d'en trouver un authentique made in Ryloth qu'un élevé en batterie galactique sur un autre monde.

-Oh non, pas de souci, vu le nombre de personnes qui se trompe ou chuinte ou grargrarise…C'est Aora mon prénom. Je ne sais pas comment le traduire en basic. Vous n'avez pas de mot pour dire beauté qui mérite la richesse et le luxe ?

La plupart des identités Twi'leks étaient des tremplins pour l'Ego. A plus forte dose encore lorsqu'étaient associés nom du clan et prénom selon les règles en vigueur. C'était tout de même la carte de visite et un présage pour les plus superstitieux.
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Un point commun, sans doute de millier et de millier de kilomètres, jetait des liens invisibles entre les deux jeune filles si différentes. Toutes deux venaient de la Bordure Extérieure, toutes deux étaient des opposées. Il y avait peu de membres de la race d’Aor’ashar au Temple, pour répandue que soit son espèce partout ailleurs dans la Galaxie. Elle ne pouvait penser qu’à la padawan de maître Valhöll, une adolescente Twi’lek à la peau verte, dont elle n’avait pas vraiment idée du caractère pour comparer avec celui de sa consoeur violette, vive et étrangement agréable, quoi qu’elle dise, avec cette espèce d‘aimable spontanéité, cette façon particulière de dire les choses. Très jolie aussi. Les Twi’leks étaient réputés pour cela lui semblait-il. Les deux exemples du Temple confirmaient cette réputation, chacune à sa façon.

La pantoran sourit à l’enthousiasme de sa camarade. Un sourire plus large que ses essais habituels. Il y avait un « Pourtant ». Elle n’était toujours pas habituée aux lianes serpentines remplaçant les cheveux, et par-dessus la sympathie et la confiance qu’appellent généralement une apparence engageante doublée d‘un bon caractère, il y avait toujours un soupçon de méfiance. Elle n’oubliait ni les petites dents, ni les ongles longs. Aor’ashar était certainement capable de se montrer plus prédatrice. A la taille minuscule de la novice à la peau bleutée, c’était suffisant. Même si leur autre point commun étaient de toutes deux appartenir à l’Ordre Jedi désormais. Une allégeance qui abolissait différences et préjugés. Peu importait le temps ou la position dans la hiérarchie, ce qui comptait était d’y croire. On ne pouvait l’imposer à personne. Si pour elle, ici depuis ses premières années, les préceptes des Jedi étaient un naturel, quelqu’un d’élevé ailleurs, autrement, verrait l’éducation de ses parents, ses certitudes, confrontées à d’autres convictions. Vraiment, le choix appartenait d’y croire, ce qui, pour Yoni, était percevoir la vérité sur l’univers tout entier. Rien que ça.

-Ryloth…Je crois en avoir entendu parler plusieurs fois.

Plus connu que Pantora déjà. Elle chercha un instant à se rappeler des phrases où il était question de la planète natale de la jeune novice aux yeux turquoise. Au nom fait pour lui aller comme un gant. Aora. Ses parents devaient beaucoup l’aimer et être très fiers d’elle. Yoni l’envia un peu. Elle n’avait pas la moindre idée de ce que pouvait vouloir dire son prénom. Juste deux syllabes mises comme ça. En tout cas, c’était une notion singulière de faire marcher ensemble beauté et richesse. Un prénom de princesse de conte de fée. Ou sorti d’une société matérialiste et élitiste, mais la pantoran ne pensa même pas à cette deuxième explication.

-Heu…Non, je ne crois pas qu’un mot rassemble tout ça dans ma langue. On pourrait dire « Reine ». Elles sont censées être belles et vivre dans de somptueux palais dans les histoires. C’est drôle, quand tu prononces ton prénom et ton nom c’est pas ce qu’on entend. Je veux dire…on ne sait pas vraiment…ben, où commence l’un ou l’autre. C’est une coutume Twi’lek ?

Pour ce qu’elle se souvenait des traditions de son propre peuple. Les dessins dorés à même sa peau ne représentaient rien qu’une habitude. Vaguement, un souvenir vaporeux comme un nuage apparu dans sa mémoire. Elle se rappelait des traits d’or vif soulignant les contours des yeux de sa mère. De grands yeux ronds, comme les siens, mais couleur de miel. Parfois, elle lui manquait un peu. Lui manquait tout court.

-Tu…tu vas retourner voir tes parents plus tard ?

Tout à l’heure, elle-même pensait non au sujet des siens. Maintenant, elle se disait qu’elle aimerait bien, sans penser à concrétiser pour les raisons déjà évoquées.
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Qu'on eût entendu parler de sa planète n'avait rien d'étonnant. Ryloth était peut-être à des parsecs du soi-disant centre de la Galaxie, mais à la différence des mondes paumés suspendus dans un sombre recoin d'un système ignoré, il s'agissait d'une véritable plaque tournante pour de nombreux biens commerciaux, placé en plein sur le trajet de la Piste Corrélienne. Les cités les plus prospères ne se limitaient pas aux femelles et au ryll. Aora était fière que ce fût le cas de la sienne, fondée par son clan. Bien que Kaajdra n'atteignît pas le rayonnement de Lessu ou le modernisme de Kala'uun, elle avait su conserver son identité et la volonté de progresser encore et encore. La gamine ne voyait franchement pas Yoni comme quelqu'un prêtant une oreille aux choses du commerce, cependant. Elle-même ne s'y intéressait modérément que parce que son père brassait marchandises, contrats et dividendes, et qu'elle ne pouvait pas toujours trier les conversations qu'elle surprenait en cachette. C'était un sujet très ennuyeux, au point qu'elle avait vite renoncé à essayer de comprendre les mécanismes du profit. Son papa était très courageux et intelligent pour abattre tout ce travail.

-Qu'est-ce qu'on disait sur Ryloth quand tu entendais parler ?

Comme nombre de ses semblables, le patriotisme de la petite fille Twi'lek se limitait à sa Cité-État. Il y avait de ces endroits minables sur Ryloth où elle n'aurait surtout pas voulu naître. Elle n'aurait pas eu le même super papa hyper doué et aurait sans doute désespérément attendu d'être pas trop mal vendue pour gagner une vraie vie loin de la misère, la saleté et des moisissures à tous les repas. Elle était tout de même curieuse de savoir ce que des étrangers pouvaient raconter sur sa planète d'origine.

Déjà, elle savait à peu près quelle interprétation on pouvait faire de son prénom en basic. Voilà qui aurait pu être infiniment flatteur si mademoiselle n'avait pas intimement critiqué la dirigeante d'Ondéron il y avait à peine une minute de cela. C'était sans compter la capacité d'Aora à réordonner ses opinions en deux secondes. Pfft ! Elle, elle était une reine vraie de vraie qui faisait rêver ! La beauté au sommet, une splendeur parée des atours les plus somptueux, nimbée de richesse, magnifique, merveilleuse. L'accessoire indispensable au bras du roi. Elle ne pourrait être rien d’autre sur Ryloth. Officiellement. Puisqu'on en était aux coutumes locales…

-Oui. Sur Ryloth tout le monde fait ça. On attache le prénom et le nom du clan et on fait une belle boucle à ce lien avec un joli sens à l'ensemble. C'est pour ça que la mélodie du nom est une. Ça veut dire qu'on est comme ça avec son clan, expliqua-t-elle en rejoignant les deux index de ses mains, et on dit aussi que c'est une influence sur la vie ou le caractère de celui qui le porte.

Même ceux qui n'y croyaient pas cherchaient quand même à donner du style et de la classe au patronyme de leur enfant en évitant de choisir quelque chose qui sonnait crasseux comme "crottin de gutkurr" ou absurde comme "palanquin vinaigrette". Et Yoni qui revenait à la charge avec une autre question piège. Enfin, c'était quand même pas totalement interdit de faire un coucou à sa famille chez les Jedi, nan ? Juste déconseillé. Pour le coup, il y en avait une au Conseil qui avait un duo de mouflets qu'elle voyait assez régulièrement de ce qu'on lui avait dit. Alors elle pouvait bien broder une semi vérité.

-Oui, je reviendrai chez moi pour montrer ce que j'ai appris et comme j'ai grandi.

Elle hésita à inviter la Pantoran. Si cette dernière ne voulait pas voir ses propres parents, ça ne lui ferait peut-être pas trop plaisir d'assister aux grandes embrassades de toute la tribu d'Aor'ashar. En plus, si la Twi'lek avait toujours le droit de ramener des amies, c'était surtout que ces jeunes filles avaient des géniteurs agréés par le sien. Elle ne savait pas trop si papa aimerait abriter une Jedi sous son toit, même une Jedi aussi petite que Yoni. Elle irait certainement mettre le bout de son nez retroussé là où il ne fallait pas. Et son père en avait aplati des moins mignons. La choupitude ne l'arrêterait pas quand elle portait une bure.
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La jeune fille fit travailler les rouages de sa mémoire sans vraiment de succès. Elle avait mal écouté. Elle en était un peu navrée, mais c’était mal élevé d’intercepter les conversations auxquelles on était pas invité. Et puis toute muette qu’elle était, Yoni passait plus son temps perdue dans ses pensées floconneuses qu’à prêter une attention précise à la stricte réalité. Tant qu’elle n’était pas chargée par un rancor. Pourtant sensible au courant des humeurs créant l’ambiance, le Temple d’Ondéron était suffisamment calme pour lui donner la tranquillité d’esprit nécessaire à ses longues phases d’introspection. Même si le sentiment de sécurité n’était plus aussi fort depuis l’attaque des Sith qu’Aora avait eu la très grande chance de ne pas vivre.

La chair de poule envahit les maigres bras bleuâtres. La pantoran s’était cru recluse dans un havre de paix intouchable pour découvrir du jour au lendemain qu’on pouvait lui tomber dessus ici aussi bien qu’ailleurs. Et que c’était vraiment horrible. Une scène marquante s’inscrivit dans ses yeux pâles, fumée, débris et sang, aussitôt repoussés dans un coin de son cerveau. Ce qu’elle s’efforçait de garder à l’esprit, c’était leur victoire, si tant est qu’on puisse employer ce terme lorsqu’il s’agissait d’un répit avant de nouveaux affrontements, de nouvelles morts. Elle sentait la situation tendue et s’en inquiétait.

-Je ne sais pas trop vraiment. Mais…heu…je crois que…que ce n’était pas du bien. Pas sûr non plus, hein.

Avoua-t-elle sur le ton du « Je n’y suis pour rien, c’est pas moi ». En se basant sur l’observation des visages de ceux qui discutaient plutôt que sur leurs paroles confuses dans ses souvenirs, c’était ce qu’elle devinait. Yoni n’aimait jamais avoir à dire quelque chose de désagréable ayant le potentiel de vexer, même si elle ne faisait que restituer. Elle ne livrait cet aveu que parce qu’elle n’avait aucun lien avec les personnes ayant critiqué la planète des Twi’leks et parce qu’elle avait l’habitude de ne répondre que la vraie vérité. Elle réfléchissait déjà pour aligner des mots et faire une phrase cohérente, si en plus elle essayait de raconter des choses fausses, elle passerait du stade d’insignifiante timide à celui d’angoissée suspecte.

La pantoran prêta une oreille attentive aux explications de sa camarade en train de lever un pan de voile du mystère du ligotage des noms et prénoms, une coutume inconnue. Rien d’étonnant à cela. Elle était encore si petite et l’univers serait toujours trop grand pour elle, même à portée d’hololivres. Une tradition vraiment belle, vraiment unique. Elle n’avait jamais eu connaissance d’un autre peuple faisant pareil auparavant. De son point de vue innocent, c’était formidable. Surtout un clan dont tous les membres portaient le même nom. Une grande famille qui ne s’arrêtait pas aux liens du sang. Yoni aussi avait son clan qu’elle partageait avec Aor’ashar, mais elle se doutait que ce n’était pas la même relation étant donné que les novices étaient réunis en fonction de leurs prédispositions et pas d’une histoire commune, de rites et d’habitudes de vie. Quels qu’ils soient, ils en recevaient des nouveaux au Temple où on leur apprenait à omettre les différences et toute exclusivité des sentiments.

-Tu as de la chance, c’est bien ça. D’avoir eu tout un clan entier comme famille. Tu dois vraiment connaître beaucoup de gens.

Elle comprenait pourquoi Aora voudrait rentrer chez elle, même brièvement, le temps de reconnaître les visages mûris ou vieillis, mais surtout aimés de ceux qu’elle avait quitté pour devenir Jedi. Oui, c’était vraiment une grande chance d’avoir vécu aussi bien entourée. Ça ne pouvait que prédisposer les êtres à croire que la bienveillance pouvait s’étendre à toujours plus de monde sans faire craquer les fibres du coeur.
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Pas du bien de Ryloth ? Aora fit la moue en balayant mollement l'air de son lek droit pour rejeter la baliverne. Ceux-là avaient dû planter leur transport près d'un patelin miteux de cul-terreux et choper des maladies. Ryloth n'était pas pire qu'Ondéron et son climat poisseux avant chaque gros orage, ses invasions de créatures sanguinaires venues de Dxun, quand les féroces n'étaient pas carrément natifs de la jungle qui s'étendait partout sur la planète lotie d'une seule et unique cité. En plus, il commençait à faire vraiment frisquet, en tout cas pour elle qui venait d'un coin de montagne où la température ne variait quasiment pas, hors pic de surchauffe annonçant une tempête de chaleur. Mais bref, ce n'était pas ça qui allait l'empêcher de faire de beaux rêves cette nuit.

Elle était très d'accord avec ce que lui disait Yoni : elle avait de la chance. Énormément beaucoup. Sauf que sa famille, déjà nombreuse, n'était pas constituée de plus de mille cinq cents personnes. Son père n'allait pas moucher le nez crotteux d'un marmot inconnu sous prétexte qu'il était un Shar, tout comme sa cadette ne considérait pas les larbines qui changeaient ses draps comme ses soeurettes. Surtout pas des sœurs. Son père n'avait qu'une fille et c'était elle. Point final. La famille c'était le sang. Le clan, l'affiliation.

-Ah, non-non ! J'ai dit qu'on était comme ça, expliqua-t-elle en recollant ses index l'un contre l'autre, pas comme ça.

Cette fois, la Twi'lek replia ses longs doigts l'un sur l'autre mimant figurativement un bras dessus, bras dessous.

-Dès fois, on peut être comme ça avec des gens de son propre clan, continua-t-elle en faisant s'entrecroiser ses index tels deux sabres laser, et celui qui gagne, il peut faire bannir l'autre.

Un index se fit accusateur, pointant en direction d'un exil en terre d'hololivres bleutés.

-J'ai quand même une grande famille et je connais plein de visages. Plus qu'il n'y en a au Temple. Souvent, je regardais du haut des…

Avant qu'elle n'ait eu le temps de continuer à raconter sa vie, un signal d'alarme retentit dans le quasi silence de la bibliothèque que seules troublaient les voix fluettes des deux gamines. Presque aussitôt, une musique folle fit entendre son tempo endiablé. Aora plongea la main dans une poche de son uniforme et en ressortit un petit bitoniau sphéroïdal rouge clignotant. Elle appuya sur son sommet pour le faire taire et le gadget retourna au silence et à la transparence. La Twi'lek était soudain très enthousiaste avec des mirettes qui pétillent.

-C’est l'heure du cours de Maître Gordak !

Le Mon Calamari, drôle d'espèce à mi-chemin entre le cabillaud et le batracien, avait une sacrée réputation de tueur qui, pourtant, ne tuait jamais personne. Vrai qu'il avait une tête de terrible avec son air de boma renfrogné, malgré cela, sans s'expliquer pourquoi, la fillette l'aimait bien et avait toujours envie de le gratter derrière un de ses yeux globuleux sans jamais concrétiser cette pulsion. Trop petite.

-Aujourd'hui, il nous entraîne au sabre. Y paraît que si on fait tomber son arme, il nous gobe tout entier et nous garde dans une poche de son ventre pour nous recracher plus tard !

Aora n'avait jamais vu faire ça. Les Hutts ne recrachaient pas. Ceux qui avaient le malheur de se faire avaler restaient coincés. A moins de s'ouvrir un chemin à grosses décharges de fusil blaster comme dans la scène gore de Rage III qu'elle n'aurait jamais dû voir mais avait quand même regardé en fraude à travers le voile de ses longs cils. Oh, beuark !

-Tu viens ?


{Le bitoniau's theme }
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Une bonne chose que la novice Twi’lek ne soit pas susceptible à l’excès. Yoni n’aurait pas vraiment appréciée subir le feu des récriminations. Aora prit la chose avec philosophie, sinon mépris. Elle avait un tempérament plus calme que ce qu’avait imaginé la pantoran au contact de sa vivacité. Mais il y avait apparemment beaucoup de chose que Yoni n’imaginait pas correctement. A commencer par la société rylothienne.

-Oh…

C’était tout de suite moins idyllique. Rien d’inquiétant, juste un peu comme partout. Toujours des conflits éclataient, toujours des hommes étaient punis. Même au sein d’une communauté d’individus du même clan portant le même nom qu’on aurait pu croire soudés par les même espoirs. Un étrange trait d’union entre le nom et le prénom quand l’affinité ne s’étendait pas à tous dans son clan. Elle n’était plus très sûre de comprendre ni de savoir comment interpréter les corrections d’Aor’ashar. Perdue. Ses yeux pâles et dorés reflétèrent le flou de son esprit. Tirer fierté du renom d’un nom peut-être. Sauf que ce n’était pas réservé qu’aux nobles. Elle ne pouvait savoir si ce que disait la Twi’lek était négatif ou positif avec sa façon d’exposer les choses en toute neutralité malgré ses particularités de langage. Comme c’était étrange. Quel être étrange.

Yoni sursauta un peu au bruit aigu qui tomba en saccade au milieu d’une phrase de son interlocutrice. Elle se contrôla nettement moins bien à l’annonce qui suivit la musique de commando rigolo qui n’eut pas vraiment le temps de peindre un sourire sur son visage. Son teint bleuté se grisa. Sa façon de pâlir. Sa bouche s’entrouvrit de surprise. Oh non ! Pas maître Gordak ! Il la terrifiait ! C’était tout juste si la petite ne changeait pas de couloir pour ne pas le rencontrer, en se demandant s’il se demandait la raison des ondes agitées qui tourbillonnaient autour de la fillette chaque fois qu’il la croisait et qui la signalait comme une perturbatrice dans son Temple sans flux de travers.

-Oh, c’est pas vrai !

On ne pouvait pas le laisser aspirer des novices maladroits quand même ! Elle était maladroite quand on la stressait ! Et s’il les digérait avant de les recracher ? Mais que faisait le Conseil ? Il y avait plus périlleux que des Sith et ça donnait des leçons à leurs recrues ! Yoni secoua la tête. C’était une rumeur. Probablement. Elle espérait et l’espoir c’était son point fort, même si en sourdine. Ils avaient tous leur nom sur des dossiers. Si quelqu’un manquait à l’appel on s’en apercevait vite. Comme la fois où la petite Twi’lek avait mis les voiles avec un padawan plus vieux pour partir dans une mission auto-attribuée sans en informer les supérieurs. Après ça, il ne fallait pas s’étonner que la dénommée Aor’ashar soit renommée pour…heu…son…son…« intrépidité ». Qui se confirmait à la seconde ! C’était presque effrayant. Assister…au cours du Mon Calamari ? Se retrouver à proximité de sa grande bouche de son plein gré ?

-Oh non ! J-Je ne préfère pas tenter. Il me fait trop peur. Hum…

Adieu ? Non, elle l’avait vu s’entraîner, la novice améthyste était rapide, adroite et souple. Elle garderait son sabre en main et si on la désarmait, elle pourrait s’échapper. Enfin, ce n’était que des hypothèses au cas où. Personne n’était mort d’aller à un de ces cours. Et elle ne pouvait pas croire que des gens biens comme les maîtres Don et Caldin couvrent un de leur confrère cannibale.

-Bonne chance.

« J’espère qu’on se reparlera » était ce qui venait ensuite, mais la phrase resta coincée dans son larynx. Sans doute avait-elle épuisé son quota de parlotte pour la journée. Avec un dernier salut, Yoni regarda la jeune Twi’lek s’éloigner entre les rayonnages. Elle laissait derrière l’hololivre qui les avait rapprochées avec un drôle de késaco. La Pantoran fit machinalement défiler les pages du bouquin avant de retourner à la phrase mal comprise. Elle eut un rire doux, étouffé par l’épaisseur du silence.
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