Dalla Tellura
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Dalla espérait vraiment que, cette fois, le Conseil ne leur avait pas refilé un vaisseau volé ! Elle préférait ne pas repenser aux ennuis que leur avait causé le Traqueur de Nuages

Cette fois, 6D lui avait assuré que leur vaisseau ne serait pas recherché par la République. Acquis on ne peut plus légalement auprès de son propriétaire légitime. Acheté assez cher, lui avait aussi fait comprendre Maître Pulos, donc merci de le ramener en bon état…

-Ramenez-le, déjà, avait ajouté 6D après le départ du Maître. On verra le reste après.

Dalla avait vérifié six fois le manifeste : deux fois avant le décollage, une nouvelle fois avant d’entrer dans l’espace républicain, et encore trois autres fois depuis.

Jusqu’ici, tout allait bien.

Il fallait dire que cette fois, elles avaient une vraie couverture. Pas des excuses improvisées dans l’action.

Et quelle couverture…

Dalla passa une énième fois la main sur son menton, puis sur la pointe de son lekku droit.

Dalla devait se faire passer pour la garde du corps de Kranyya. Elle avait sans aucun doute le physique pour. C’était sur la dégaine et le look qu’elle avait surtout travaillé.

Enfin, plus exactement que Qaram, un ami de Kranyya, avait travaillé.

La zabrak l’avait présenté à Dalla quand elles parlaient de leur future mission. Dalla avait expliqué qu’elle envisageait de se faire des tatouages temporaires sur les lekku. Kranyya lui avait assuré que Qaram était le togruta de la situation.

Et Dalla s’était retrouvée seule, dans un fond de caverne de l’enclave, assise sur un fauteuil défoncé, avec un inconnu qui lui triturait les lekku.
Un inconnu. Qui lui touchait les lekku
L’angoisse...

-Faut te donner un air de badgirl, c’est ça ?
-Un air quoi ?
-Badgirl. Une voyou, quoi…
-Je dois passer pour une garde du corps… Je me suis dit que les tatouages, cela ferait…
-Badass. (elle n’avait pas demandé de traduction, cette fois) Ouais, carrément… Ça va, je te fais pas mal ?

« Mal » n’était pas le mot exact. Les vrais tatouages sur les lekku devaient être monstrueusement douloureux, Dalla ne parvenait pas comprendre comment certains twi’lek pouvaient le supporter. Mais Qaram ne la tatouait pas vraiment. Il se contentait de dessiner sur sa peau avec la peinture fournie par Arrarra. « Tenue trois semaines garanties » avait assuré l’aqualish. « Validée par le BRJD ».

Dalla n’avait pas vraiment mal, donc. Mais la sensation était très… gênante. Désagréable. Comme une démangeaison tout au fond du nez qu’elle ne réussirait pas à atteindre.
Ça, plus le fait de devoir faire la conversation à un inconnu.

-Du coup je fais des motifs un peu rylothien ?
-Oui,je me suis dit que j’allais prendre l’accent de ma planète natale. Ça ne choquera personne d’entendre une twi’lek parler avec cet accent, et je connais suffisamment la planète pour répondre à des questions si on m’interroge…
-Super ! Tu as passé beaucoup de temps sur Ryloth ? Quand j’étais padawan, je…

Fort heureusement, Qaram était à l’aise pour deux, et il s’était chargé de l’essentiel de la conversation. Dalla s’était contentée de fixer le plafond, de serrer les dents, et de répondre régulièrement par des « Oui », « D’accord » « Merci », « Non, plutôt le thé vert », etc.

Puis Qaram lui tendit un miroir pour qu’elle admire son travail.

-Ça rend super bien ! Merci beaucoup !

Mais le togruta avait l’air songeur.

-Tu veux pas que je te fasse le menton aussi ? Tu sais, à la mirialan ?
-Ce serait pas un peu de l’appropriation culturelle ?
-Tu joues une badgirl, non ? Donc on s’en fout ?
-Effectivement…
-En plus, avait-il ajouté en la faisant se pencher de nouveau en arrière, ça attirera l’attention sur le bas de ton visage. Si tu rajoutes une paire de lunettes de soleil, tu seras méconnaissable ! Et puis, ça évitera qu’on voie tes yeux. Tu pourras regarder n’importe où discretos.
-Discréquoi ?
-Discretos. Discrètement.
-Ah.
-Ce sera plus pratique pour enquêter.

Dalla avait suivi son conseil, et s’était équipée d’une paire de lunettes aux verres teintés. Il lui avait aussi conseillé de se vêtir à l’inverse de son habitude : couvrir les bras et dénuder le ventre.

-Tu casses ton style, comme ça t’es méconnaissable sans trop d’efforts et d’inconforts. Et puis, avec les abdos que tu as, les gens ne verront que ça.
-Merci pour les conseils. Et pour...

Elle fit un geste vague vers ses lekku.

-J'espère que ce n'était pas trop désagréable. Je sais que les lekku, c'est sensible.
-C'était moins douloureux qu'un vrai tatouage !
-Tu as un tatouage ?

Et Dalla avait commis l'erreur de lui montrer les initiales sur son omoplate. Il avait posé des dizaines de questions sur sa signification, qui l'avait fait, où, quand, etc. Puis, il avait affirmé que c'était un signe distinctif, quelque chose qui risquait de l’identifier, et qu'il fallait donc le dissimuler.

-J'ai une idée, avait-il ajouté.

Et Dalla avait eu un très mauvais pressentiment.

Et maintenant, elle avait un horrible "Gary 4 ever"  peint sur l'omoplate. Il ne lui restait plus qu'à espérer que personne ne voie cette partie de son anatomie dans les... 3 semaines à venir.

Elle avait complété sa tenue d’un gros holster, logique pour une garde du corps, mais complètement décoratif pour Dalla.

-Essaie quand même te t’entraîner un peu, lui avait conseillé Brien en lui donnant un blaster tiré du stock de l’Enclave.

Elle s’était entraînée. Les seules fois où elle avait touché la cible, c’était les fois où elle avait utilisé la Force pour guider le projectile énergétique. Ce qui n’était ni rapide ni discret.

Elle avait dissimulé son sabre dans la cartouchière en bandoulière. Elle avait pioché dans les pièces détachées destinées aux sabres des padawans pour arranger le sien. Il était désormais en 2 parties, rapidement assemblables en cas de besoin, mais plus discrètes, au moins pour un regard superficiel. Le manche et le mécanisme autour du cristal, en plastacier sombre comme les cartouches de blaster, se perdaient dans la masse. Elle avait construit la deuxième partie du sabre de façon à ce que le cristal ne soit pas visible de l’extérieur.

Et en cas d’inspection avancée de ses armes, il y avait deux petites pochettes dans son soutien-gorge, sous ses seins. Un endroit qui lui donnait une bonne raison de cogner si quelqu’un cherchait à s’y aventurer.

Bref, Dalla était prête, elle s’habituait peu à peu à la sensation de l’air sur son ventre et son nombril, et au frottement du holster et de la bandoulière.

Elle pilotait et attendait que Kranyya émerge de sa cabine. Elle avait visiblement besoin de beaucoup plus de temps que Dalla pour se préparer. Ce qui semblait logique, quand on connaissait la mode de Naboo…

Mais leur vaisseau approchait maintenant d’Enarc et du retour dans l’espace républicain. On allait vérifier une nouvelle fois leurs identités et leur vaisseau. Nouveau risque d’être démasquées et pourchassées.

Au moins, cette fois, on est très loin de ce kriffu Noyau !

Elle frissonna rien qu'en y repensant.

Le vaisseau acheva son saut, personne ne les interpella ni ne leur tira dessus.

Elles franchirent sans encombre les frontières de l’espace républicain.

Dalla avait beau savoir que le vaisseau était en règle, elle se sentit très soulagée en dépassant Enarc.

Elle obliqua un peu la trajectoire du vaisseau, afin de donner l'impression qu'elles arrivaient à Naboo depuis le centre de la Galaxie.

-On est revenues dans l’espace républicain, indiqua-t-elle dans le système comm interne du vaisseau. On file droit vers Naboo.

Elle profita des dernières dizaines de minutes de vol pour relire leurs ordres de mission. L’Ordre était sans nouvelles de Maître Kiobi’wyo et de son apprenti, Polemon Tarva, depuis presque 5 ans.

Dalla avait un peu connu Polemon. Bien que plus jeune que la twi’lek, il avait suivi le même cours de galacto-histoire qu'elle pendant 2 semestres. Polemon se destinait à devenir jedi consulaire, et c’était dans le cadre de cette formation qu’il se trouvait sur Naboo au moment de la Trahison de la République.

Son Maître avait quitté Coruscant avec les autres, mais au lieu de se rendre sur Tatooine, il avait cherché à rejoindre son apprenti pour l’aider à quitter la planète. Aucun jedi ne les avait revus depuis.

Dalla ne pouvait s’empêcher de penser que c’était un très très mauvais signe.
Mais si le Conseil leur avait confié cette mission – et surtout si le Conseil leur avait confié un vaisseau aussi neuf (enfin, aussi peu vieux) -, c’était sûrement qu’ils estimaient qu’il y avait encore quelqu’un à sauver !

Les dernières informations dont elles disposaient, c’était que Polemon se trouvait à Theed au moment de la Diaspora. C’était les mêmes informations dont disposait Maître Kiobi’wyo. C’était donc par là qu’elles allaient commencer leurs investigations. Avec un peu de chance, le Maître et l’Apprenti s’était retrouvés, et elles n’auraient pas à mener deux enquêtes.
Avec un peu de chance, ils allaient bien et avaient même réussi à monter un groupe de soutien à l’Ordre Jedi, et ils profiteraient de la présence de deux jedi supplémentaires pour renverser le pouvoir républicain sur Naboo. Et l’exemple de Naboo inspirerait d’autres planètes, et, une à une, elles secoueraient le joug dictatorial de Grendo S’orn, et…

Bon d’accord, ça, c’était avec beaucoup de chance, mais…

-Flèche Céleste, vous entrez das l’espace planétaire de Naboo. Veuillez décliner les motifs de votre visite.
-Bonjour, fit Dalla de son meilleur accent rylothien.

Inconsciemment, elle avait même agité ses lekku, bien que son interlocuteur sur Naboo ne puisse pas la voir.

-Ce vaisseau appartient à la princesse sérénissime Ysyhr Xaroke, d’Iridonia. Son altesse sérénissime se rend à Theed pour des affaires de la plus haute importance. D’ordres diplomatique et culturel.

Blablabla.

-Vous êtes la princesse Isiraroke ?
- Ysyhr Xaroke, rectifia Dalla. Non, J’appartiens à la Garde Princière.
-Veuillez décliner votre identité.
-Vern Hormuna.
-Y a-t-il d’autres passagers à bord ?

Pas dans ce sens-là. Au retour, par contre...

-Non.

-Des marchandises à déclarer ?

Deux sabres lasers, et euh, ah oui, deux jedi fugitives de la République !

-Rien à déclarer.
-Armes ? Bijoux ? Poisons toxiques ?
-Son Altesse Sérénissime voyage toujours avec sa cassette d’effets personnels, et la Garde Princière avec ses armes. Mais selon l’article 6 de la convention diplomatique Eriadu IV de 21 312, aucune autorité douanière n’est autorisée à…
-Oui, oui, ok. D’accord. Patientez un instant.

Dalla inspira et expira à fond. Cet « instant » lui semblait interminable. Et Kranyya qui était toujours dans sa cabine.

Enfin, avec un grésillement, la communication reprit :

-Très bien autorisation de se poser sur la plateforme Besh 3, Flèche Céleste.
-Bien reçu.

Elle s’interdit d’ajouter le « merci à vous » poli qui lui était monté naturellement aux lèvres. Vern Hormuna n’était pas une jedi polie, intimidée à l’idée de parler à un inconnu à travers un comlink. Vern Hormuna se fichait éperdument de l’avis des autres (et de la vie aussi des autres, mais ça c’était pour plus tard).

-On atterrit, déclara-t-elle dans le système comm interne, espérant que cela ferait enfin sortir Kranyya, puis elle amorça la descente et la rentrée dans l’atmosphère noobienne.

Dalla n’était encore jamais allée sur Naboo, mais elle avait vu beaucoup d’holoimages de la capitale. Elle avait même étudié un peu l’architecture noobienne, et elle sentit ses lèvres s’étendre en un grand sourire quand les toitures de la ville commencèrent à apparaître, vertes, oranges, ocres. La ville était envahie de verdure, l’eau des cascades miroitait au soleil.

Il semblait impossible que quoi que ce soit de grave ou de mauvais arrive ici.

Et pourtant...

Mission Jedi : Des Acolytes Egarés [Dalla et Kran] Theedr10
Kranyya Nekro
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J’ai passé l’intégralité du trajet enfermée dans ma cabine, déjà j’avais l’honneur d’avoir une cabine personnelle, fallait bien que je me mette à fond dans mon rôle…

« Ysyhr Xaroke d’Iridonia » ça je connais bien, c’est mon identité de couverture ; tellement utilisé et réutilisé que cette fameuse Ysyhr à déjà eu tous les tafs de la galaxie…
Mais alors Son Altesse Sérénissime Ysyhr Xaroke, Princesse héritière du royaume perdu d’Arkhyana, d’Iridonia, c’était une nouvelle affaire…

Si le destin ne m’avait pas poussé dans les bras de l’Ordre Jedi, mais m’avait cependant sorti de Dathomir, j’aurais sûrement fini actrice d’holofilm…
Associé à mes talents d’improvisation et mon comportement à la limite du drama constant, j’ai toujours eu le chic de m’imprégner un peu trop sérieusement dans mes couvertures et croire à fond à mes propres magouilles, ce qui reste un de mes atouts les plus non-négligeables !

Bref, son Altesse Royale devait avoir l’apparence de son titre, et vu ma gueule de Sorcière Guerrière Dathomirienne dont les tatouages faciaux traditionnels Zabrak racontaient l’histoire de sa vie mouvementée, j’avais tout sauf l’allure d’une Princesse.
Etant exempté de tout don créatif à la naissance (bon à la place je peux lancer du feu, c’est mille fois plus stylé que de savoir tenir un crayon non ?), je ne suis même pas foutu d’avoir peint mon fidèle Dath correctement…

Mais en grande amatrice de mode, j’ai la chance et le privilège d’avoir un meilleur ami qui lui, a de l’or dans les mains.
J’ai enfin pu faire les présentations en grandes et dues formes d’ailleurs !

Dalla elle aussi a eu besoin de l’aide de Qaram pour ses préparations ; et ce type est un véritable génie de la création.

Les longues heures passés ensemble à bosser sur l’élaboration de ma dégaine, des moindres détails de maquillage, coiffure, bijoux, vêtements, au comportement dédaigneux et précieux que je devais arborer pour accompagner le reste…

Mais malheureusement, le grand Togruta jovial n’a pas pu embarquer avec moi pour m’aider à installer ma couverture et la maintenir sur la durée de la mission…

C’est donc de mes mains tremblantes bancales que je me retrouve seule dans ma loge princière à devoir suivre à la lettre les moindres instructions bien trop techniques rédigés par un expert créatif dans l’optique d’atteindre le style désiré…

Alors déjà il y a trois jours, Qaram m’a posé des extensions ; la sensation des cheveux longs m’avait manqué, depuis qu’ils ont été carbonisés ils n’ont jamais réussi à repousser à ce point…
Je sais d’ailleurs que ma fournisseuse personnelle avait galéré à trouver ce type là sur le marché, « cheveux gris blanc fin comme de la paille » c’était pas si courant…

Après cette petite étape anodine, c’est là que la véritable galère avait commencé…


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« Bon sang mais arrête de bouger !!

-RAAAAAAHHH NOOOOONNN !

-ARRÊTEEEE DE TE DEBATTRE COMME CA ! Je vais finir par t’attacher si tu continu comme ça !

-Tu m’fais MAAAAAAALLLL HHEEUUHH ! ENLEVE CES HORREURES DE MA VUEEEEE !

-NANNNN ESSAYE !! MAIS AÏE !!! TU M’AS MORDU ???!!! »

Le chaos qui régnait dans le petit salon vide où Qaram essayait de me faire essayer les lentilles sclérales était palpable ; certes on rigolait bien, mais mettre ces énormes horreurs dans mes yeux relevait clairement de la malveillance.

Quatre autres morsures, huit coups de pieds et une Traction de Force plus tard, il a finalement réussi à faire rentrer ces horribles trucs dans mes yeux sans que j’en perde la vue comme à ma crainte originelle.

Fier de lui, il me tend un miroir, triomphant, et ce que j’y vis me fis un haut-le-cœur :

J’avais… des yeux… normaux.

Comme je l’avais toujours rêvé…

Une sclérotique blanche, cernée de fines veines, perlé d’iris d’un bleu azur qui ressemblait comme deux gouttes d’eau aux yeux lumineux de mon ami.

« C’est… c’est magnifique…

-Ah ! Tu vois que ça valait le coup !

-Et bah… ça me rend méconnaissable, comme quoi mes yeux atroces sont un signe distinctif fort...

-Je t’avais dit que le résultat serait à la hauteur de tes espérances ! Tu vas voir, quand j’en aurais fini avec toi tu seras une vrai Altesse royale !

-Heho, j’ai pas besoin de tous ces artifices pour être aussi majestueuse que la rosé du matin !

-Woah l’expression de fou, bon aller on a du boulot ; si tu veux être capable de te déguiser toute seule va falloir qu’on bosse !

-Ok Capitaine, sors le matos je suis chaud !


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Paisiblement installée dans ma royale cabine à bord de la Flèche Céleste, les yeux rivés sur le miroir posé sur ma commode bien encombrée par les nombreux produits cosmétiques ; j’étais en pleine bataille acharnée contre les énormes lentilles sclérales que je devais faire rentrer dans mes orbites.

Après une lutte inégale je sors victorieuse de ce conflit, et les yeux débordants de larmes, je cligne de nombreuses fois pour faire passer le sentiment de gêne crée par la présence de ces trucs dans mes pauvres yeux innocents.

« Raaaah, si ça me brûle comme ça toute la mission je te jure Qaram que je vais te les faire bouffer ! »

Je râle tranquillement dans mon coin, occupée à coiffer mes (désormais bien longs) cheveux en une coiffure si complexe que mon ami avait dû m’en faire un plan manuscrit : des sortes de chignons lâches remontant en pointes aux côtés de mes cornes, créatif, créatif, mais sacrément compliqué…
Deux longues mèches encadraient mon visage, un bijou triangulaire aux pointes.
J’enfilerais ma royale couronne plus tard…

D’ailleurs en parlant bijoux ! Entre le diadème, les rangées de perles, l’or et les nombreuses pierres précieuses, j’étais parée d’un sacré attirail…
Factice évidemment, mais tellement crédible que même un pro pourrait se faire avoir ; je ne remercierais jamais assez Clévio d’avoir aussi bien écumé les marchés de contrebande…

La charmante Jedi Noire avait été ma fournisseuse officielle, entre les tissus, les bijoux et les extensions de cheveux ; son intervention avait réussi à donner à ma couverture une crédibilité des plus élaborée.

Une fois coiffée, je dois m’attaquer à la tâche, certes la moins difficile, mais bien la plus longue…


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« Bon, maintenant passons aux choses sérieuses !

-Comment peut-il y avoir plus sérieux que me crever les yeux avec tes merdes ?

-Roooh tu vas pas continuer toute la journée avec ça, chochotte va… Quand t’auras pris l’habitude de les porter tu les sentiras presque plus…

-Ah ! Tout réside dans le presque hein. Si je te mors presque pas tu vas quand même faire la gueule.

-Ok point accordé.
Bref, quand j’ai commencé les préparations, j’ai réfléchi et je me suis dit : « A quoi on pense quand on imagine une Princesse Iridonienne ? » et le premier point qui m’est venu c’est le teint.
Du style Zabrak naturel j’imaginais un truc un peu moins… gris, et après de maintes et maintes recherches j’ai enfin découvert un concept encore plus efficace que les poudres de teint de Loona !
Déjà les poudres de teint, aussi foncées qu’elles puissent être, c’était pas suffisant pour recouvrir tes tons grisâtres et surtout tous tes tatouages faciaux, du coup j’en ai parlé avec… »


Qaram s’arrête soudainement, guettant du regard toute la pièce pour s’assurer qu’on y était bien seul, avant de reprendre en chuchotant :

« Avec… ta copine là- la Jedi Noire… Clévio… et- et bref, elle a réussi à trouver ce que je lui ai demandé. Regarde-moi cette petite merveille !»

De tout le bordel étalé sur la table, il ramasse un énorme pot opaque qu’il me colle fièrement sous le nez ; l’étiquette multicolore indique dans une police très particulière : « Pâte de teint ».

« Pâte ??? Comment ça Pâte de Teint ??

-Alors oui mais non, vois plutôt ça comme une sorte de crème…

-De crème ? Tu es bien sûr de toi Qaram ? Je suis sensé devenir une princesse pas un clown...

-Promis ça rendra bien ! Faut bien l’appliquer partout, comme de l’autobronzant, et après tu enlèves l’excédent. Et ça pénètre super bien sous la peau ! Par contre tu resteras colorée pendant quelques temps après… Inconvénient d’un truc aussi efficace.
Les pigments resteront bien accrochés du genre ultra crédible pendant des jours, mais je te conseille d’en réappliquer quotidiennement dès que tu en as l’occasion.


-Je rigole t’inquiètes pas je te fais entièrement confiance… Allez file-moi cette pâte qu’on commence à me tartiner en bonnes et dues formes ! »

Je prends le pot dans mes mains et l’ouvre d’un geste sec. Je jette un coup d’œil à l’épaisse mixture qui se trouvait à l’intérieur pour en évaluer la couleur et :

« Oh… »

Je lève mes yeux désormais perlés de larmes naissantes vers mon meilleur ami qui me réponds, large sourire flanqué sur le visage :

« Choix de Clévio ! »


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Sautant à cloche pied dans ma Royale Cabine, chiffon en main, je finis d’enlever les restes visqueux de la pâte sur mes frêles jambes.
Une fois avoir vérifié que tout était bien uni, je jette un dernier coup d’œil dans le grand miroir plein pied qui prenait tout le coin gauche de la petite pièce.

Certes ma peau était encore bien teintée du test fait il y trois jours avec Qaram, mais après avoir tout bien appliqué correctement à nouveau, le constat était sans appel :

« Je-… »

Je me remets à larmoyer, je ne sais pas comment Clévio a fait, mais c’était bel et bien l’exact même carnation que celle de ma défunte mère…
Jamais rencontrée, malheureusement morte à ma naissance, mais véritable légende locale chez moi pour sa bravoure, sa puissance et sa louable bonté…

Associé à mes désormais longs cheveux blancs, ainsi qu’à mes Iris bleus, j’étais devenue celle à qui j’aurais ressemblé si j’avais hérité de ses gènes.
Certes ma mère était née avec des yeux gris, mais selon les dires de mon père : après son retour des ruines de l’ancien temple Jedi Dathomirien, sa « résurrection » par la Force avait donné à ses yeux un profond éclat bleuté…

Le reflet que la glace me rendait n’avait rien en commun avec la jeune Sorcière Jedi que je suis sensé être ; Qaram avait réussi son boulot sur toute la ligne, 10/10 avec félicitations de la dorénavant bien réelle Princesse Ysyhr Xaroke du Royaume d’Arkhyana.

Je me rassois sur la chaise face à la commode et termine de rendre parfaite ma couverture avec des touches intenses de maquillage : du rose aux joues, auxquelles je viens coller deux gemmes d’un rouge flamboyant, du fard à paupière tout aussi carmin, très lumineux sur les paupières mobiles, puis un coup de rouge à lèvres bordeaux sur la lèvre supérieure et en forme de triangle inversé sur la lèvre inférieure.

Soudainement, le système de son du vaisseau se met à grésiller et la voix de ma collègue résonne dans toute la pièce :

« On est revenues dans l’espace républicain. On file droit vers Naboo. »

Bon, on n’allait pas tarder à arriver il fallait que je finisse ma préparation en vitesse…


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« Bon… Maintenant, qu’est-ce qui fait d’une princesse, une princesse ?

-Heu, le fric ?

-Non patate… Fin techniquement si mais je pensais à autre chose… Les fringues !

-Oh misère… Qu’est-ce que tu m’as prévu ? Ca reste une mission, si je deviens une noble de Naboo j’arriverais pas à mettre un pied devant l’autre…

-Alors là je me suis déchaîné !
J’ai pas vraiment voulu suivre les codes de mode actuel de Naboo, t’es sensé être une Princesse Iridonienne ! Les Princesses ont leur propre style !
Du coup j’ai un peu tout combiné ; des bijoux clinquants, du tissu rouge royal stylé, de l’élégance et de la pédanterie en restant tout de même pratique et confortable, et tadam ! »


Qaram brandit avec assurance l’énorme housse qui était posé à ses côtés, et ouvre lentement la fermeture pour me dévoiler le contenu…
En sors une longue robe rouge dans ce qui s’apparente être du velours, cernée de longues manches et d’un col volumineux en or massif…

« Oh… Wow… C’est… Super !

-Et t’as pas tout vu attend ! Ya un corsage assorti, avec une armature solide qui te donnera des fausses hanches de ouf !

-Ah bah merci hein, dit le si j’ai une carrure de pré-ado ?

-Hahaha te vexe pas c’est pour le rôle ! Tu peux incarner une princesse sexy pourri-gâtée ou c’est trop hors role-play pour toi ?

-Ca te fait marrer de jouer à la poupée avec moi hein ? Tu verras, je joue tellement bien que même toi tu pourras tomber dans le panneau !

-J’ai hâte de voir ça ! En attendant ya encore pleins de blingbling à accrocher ! Des rangées de perles et des tas et des tas de pierres précieuses !
Et pour couronner le tout… Ca tu vas adorer ! »


Le Togruta hyper investi me sort fièrement sa pièce maitresse : une épaisse et large cape bordeaux qui donnerait à n’importe qui une allure royale des plus arrogantes.

« Ah oui !! Je suis fan ! Putain t’es trop fort Qaram !

-Et ouais… Je me suis dit que pour compenser l’absence d’élément ultra volumineux comme portent les autres nobles il fallait un élément fort, imposant mais pratique !

-Challenge réussi dans ce cas !

-Et attend t’as pas vu la couronne !

-YA UNE COURONNE !!!!??? »


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« On atterrit. »

Résonne pour la dernière fois la voix familière de Dalla dans le système de communication.

J’expire profondément, ajustant sur mon front le diadème scintillant et époussetant une nouvelle fois ma majestueuse tenue à l’apparence si coûteuse.
Je sens les vibrations et les légères secousses d’un atterrissage parfaitement contrôlé et dans un « swoosh » que j’ai toujours adoré, ouvre enfin la porte coulissante de ma royale cabine.

Une Dalla incroyablement bien déguisée attend nerveusement devant la grande porte qui sépare notre vaisseau du monde de Naboo qui nous est parfaitement inconnu.
Je parcours les quelques mètres qui nous séparent, en profitant des claquements qu’émettent mes royales souliers à chacun de mes pas, et une fois à ses côtés lui dit :

« Eh bien mademoiselle Vern Hormuna… J’apprécie votre présence ici certes légèrement envahissante mais je n’aurais jamais imaginé que Mère vous confirait ma vie pour un voyage tant lointain…
Espérons pour vous que vous vous en montrerez digne… »


Actionnant le système de la porte massive, la forte luminosité de Naboo commence à percer à travers l’ouverture et à lentement illuminer nos visages ; et pour la dernière fois en tant que moi-même, je profite dans un large sourire d’ajouter un clin d’œil complice.


Mission Jedi : Des Acolytes Egarés [Dalla et Kran] Kranyy13
Dalla Tellura
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La plateforme Besh 3 était déserte. Dalla posa la Flèche Céleste dans l’emplacement qui s’affichait en vert sur son écran de contrôle.

Une fois les moteurs coupés, elle s’accorda un instant de répit, ferma les yeux et inspira.

Elles étaient maintenant dans la gueule du gundark. En plein République, sans moyen de contact direct avec l’Ordre.
Quand aux instructions de mission, elle s’arrêtaient là. A part les informations sur la planète transmises par le Conseil, tout reposait maintenant sur leurs épaules, et leurs cerveaux.

Heureusement, Dalla avait déjà eu l’occasion de constater que Kranyya était pleine de ressources.

Justement, elle entendit la porte de sa cabine s’ouvrir. Elle se leva et se tourna vers l’arrière du vaisseau.

Dalla eut un sursaut en voyant Kranyya. C’était bien elle, elle la reconnaissait, objectivement, et elle reconnaissait son aura dans la Force. Mais c’était…
C’était comme si on lui avait donné le même modèle, mais dans un autre coloris…

-Ouaouh ! Ça te change !

Elle fut encore plus déstabilisée par la réponse de Kranyya.

-Envah…

Dalla eut, pendant une fraction de secondes, un vrai doute.
Mais non, elle ne devenait pas folle, elle n’avait pas basculé dans un autre univers, dans un monde entre les mondes où une Kranyya rouge la vouvoyait et la trouvait « envahissante ». La zabrak était simplement déjà entrée dans son rôle, et Dalla ferait bien d’en faire autant…

Pendant que Kranyya ouvrait la porte du vaisseau, Dalla récupéra ses lunettes teintées, qu’elle avait négligemment posées pour piloter. Elle attrapa aussi la boite que lui avait remise Arrarra.

-Attends ! ...dez ! Attendez, Madame !

Elle rattrapa Kranyya sur la rampe déployée du vaisseau.

-Vous devez mettre ceci dans votre oreille, Madame. Si jamais nous nous trouvons séparées, je…

Sois dans ton rôle, Tellura !

-Votre mère a insisté pour que vous ne les enleviez pas. Cette fois

On ne savait pas si des dispositifs de surveillances n’étaient pas posté ici ou là.

Elle enfila sa propre oreillette.

-Vous pourrez me joindre même si je ne suis pas à portée de vue.

La portée était censée être d’un klick et demi. Quand l’oreillette était neuve, en tout cas…

-Je vais descendre d’abord, Madame. Faire une rapide reconnaissance.

Elles avaient bien faits de se montrer prudentes avec leur couverture. Deux humains se tenaient déjà sur la plateforme, à portée de voix, et une femme en uniforme marron et bleu se dirigeait droit vers elles. Une employée du spatioport sans doute.

Dalla se dirigea vers elle, et elle se rejoignirent à quelques pas du bas de la rampe.

-Vern Hormuna, de la Garde Princière de son Altesse Sérénissime Ysyhr Xaroke, d’Iridonia. Son Altesse Sérénissime souhaite se rendre au plus tôt dans ses appartements… Tout a été préparé, je suppose ?

Le Conseil n’avait visiblement pas eu de retour clair sur cette question, et n’avait pas eu le temps, ou les moyens, ou le personnel, ou quoi que ce soit pour vérifier.

-Son Altesse devra…
-Son Altesse Sérénissime.

La femme retint une grimace.

-Elle devra encore attendre quelques heures. Nous pourrons faire transférer ses affaires si vous le…
-Inutile, je m’en chargerai moi-même.

Dalla hésita un instant. C’était peut-être un peu suspect comme réponse. Mais il était préférable que personne ne mette le nez dans le vaisseau.

-Son Altesse Sérénissime ne souhaite pas que n’importe qui mette le nez dans ses effets personnels…
-Bien sûr… Nous… vous préviendrons quand son logement sera disponible. En attendant, je suggère que s… que vous preniez une collation au salon de thé du spatioport. Vous pourrez vous reposer et attendre que votre logement soit disponible…
-Je vais informer son Altesse Sérénissime de votre proposition.

Dalla retourna auprès de Kranyya.

-Vos appartements ne semblent pas encore prêts, Madame. Souhaitez-vous vous rendre au salon de thé du spatioport en attendant ? Vous pourrez vous reposer du voyage, et prendre une collation. Pendant que vous vous reposerez, je pourrai essayer de contacter ce galeriste, que vous souhaitiez rencontrer.

Galeriste dont l'épouse était, selon leurs informations, une sympathisante jedi.

Les deux hommes qu’elle avait repéré plus tôt leur apportèrent un transpalette pneumo-magnétique. Dalla chargea leurs affaires dessus et suivit Kranyya, qui suivait la représentante du spatioport.

Elle profita de ce qu’elle n’avait plus à faire la conversation pour observer autour d’elle.

L'endroit semblait assez calme pour un spatioport de capitale planétaire. Il fallait dire que ce n’était pas une période très touristique. Elles avaient exprès choisi ce moment pour le calme relatif qu’offrirait la ville, avant l’agitation du grand festival intergalactique d’holocinéma, la Mostra de Theed. Elles espéraient avoir retrouvé les deux jedi d’ici là, et, le cas échéant, profiter de l’agitation du festival pour s’éclipser discrètement.

Les deux jedi ne semblaient pour l’instant pas attirer outre mesure l’attention sur elles. Le costume un peu excentrique de Kranyya ne détonait pas sur Naboo. Pour l’instant, tout allait bien. Dalla s’efforça d’arborer l’air renfrogné que lui avait conseillé Qaram. Ce n’était pas très dur. Kranyya se pavanait devant, n’ayant que ses bijoux à porter, tandis que Dalla devait manipuler le peu manœuvrable transpalette. C’était ce qu’elles avaient convenu, bien sûr, mais maintenant qu’elles y étaient, Dalla avait hâte de déposer tout cela dans le logement que le Conseil leur avait fait réserver.

Bien sûr, il faudrait sûrement qu’elles s’occupent, dans pas trop longtemps, de trouver un autre logement. Le Conseil n’avait payé que pour trois nuits. Cela avait déjà, aux dires de Maître Pulos, fortement grevé le budget…
Comme il était peu vraisemblable qu’elles réussissent à trouver deux jedi portés disparus depuis cinq ans en trois jours, il leur faudrait trouver une solution d’ici là.

Mais chaque chose en son temps… Déjà, emmener ces kriffus bagages à bon port.

Le salon de thé du spatioport était visiblement un établissement de semi-luxe, tout en peinture blanche et or. On pouvait y consommer thés, pâtisseries et autres douceurs, assis sous une tonnelle de fleurs de plom, ou au balcon de l’une des galeries, qui offraient une superbe vue sur les superbes cascades de la ville.

Dalla scrutait attentivement toutes les personnes qu’elles croisaient. Cela lui donnait l’impression d’être utile, d’avoir commencé le travail.
La vie de leur deux confrères était peut-être en jeu, en cet instant même !
Mais elles devaient jouer le jeu, conserver leur couverture, aller au rythme que cela leur dictait. Dalla n’avait jamais été très à l’aise avec les missions sous couverture. Elle en avait fait deux, autrefois, avec Larna. Mais à l’époque, elles disposaient des moyens matériaux, techniques et financiers de la République. Tandis qu’aujourd’hui…

Heureusement, c’était aussi dans son personnage de râler et de s’impatienter. Quelque chose lui disait qu’elle n’allait pas s’en priver ! Surtout si Kranyya continuait à jouer les snobs imbuvables…
Dalla s’accrocha au souvenir du dernier sourire de Kranyya avant de quitter le vaisseau pour lutter contre l'envie de donner un bon vieux coup de pied dans le transpalette, qui se coinça pour la énième fois contre l'angle d'un pilier. La vie de deux jedi était en jeu...

Quand elles furent enfin installées, que Dalla eut garé le transpalette dans un coin tranquille, elle sortit son datapad. Elle vérifia une dernière fois les indications fournies par le Conseil sur la supposée sympathisante pro-jedi, puis se connecta au réseau holonet du spatioport pour chercher la page du galeriste.

Palo et Thadlé Sarabie possédaient une galerie d’art dans l’un des quartiers nord de la ville.

-La galerie qui vous intéresse n’est visitable que sur rendez-vous, Madame, déclara Dalla en tendant son datapad à Kranyya. Souhaitez-vous prendre rendez-vous tout de suite ?

C'était leur meilleure piste, pour l'instant. Essayer de trouver un sympathisant, qui accepterait de les informer de la situation, de leur dire ce qu'il savait à propos de la disparition de Maître Kiobi’wyo et de Polemon. En espérant, bien sûr, que quelqu'un sache quoi que ce soit...
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